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3 juillet 2025
QUAND LE MASQUE DEVIENT UN ACCESSOIRE DE LA COQUETTERIE FEMININE
Avec la pandémie du Covid 19, les femmes, imaginatives, ont su transformer le masque, dont le port est considéré comme une contrainte par la plupart d’entre elles, en un accessoire de beauté...
De l’époque des pantalons bas larges, chemises cintrées, robes et jupes courtes à celle des pantacourts, bustiers, leggins ou autres tailles basses, la mode s’accorde au temps, aux événements et aux tendances. Au niveau de la gent féminine, la mode semble prendre le dessus sur tout pour mettre en valeur le corps dans une société très regardante et exigeante sur l’élégance de la femme. Une tendance qui ne s’est pas démentie avec la pandémie du Covid 19 où les femmes, imaginatives, ont su transformer le masque, dont le port est considéré comme une contrainte par la plupart d’entre elles, en un accessoire de beauté...
Avec la propagation du Covid 19, tous les citoyens sont contraints de porter le masque pour éviter d’attraper le virus. A Dakar, une des capitales africaines de la mode, beaucoup de femmes vivent difficilement cette situation, le port de masque étant une contrainte dans la mesure où cet accessoire cache une partie de leur beauté. Mais faisant contre mauvaise fortune bon coeur, certaines femmes tentent de transformer le masque en un accessoire d’élégance pour rendre cette contrainte plus agréable.
Descendues d’un taxi « jaune-noir », Ndèye Penda et Marie Diouf sont venues assister à l’anniversaire d’une de leurs copines qui habite aux Parcelles assainies. Vêtues de jeans et bustiers sexy, têtes bien faites, balcon en l’air et maquillage mettant en valeur leurs jolis visages, les deux jeunes filles attiraient tous les regards. Ce même si leur beauté était plus perceptible que visible à cause des masques qui les recouvraient à moitié. « Vraiment le port du masque est insupportable, ça nous empêche d’étaler toute notre beauté. Comme vous nous voyez, ma copine est moi avons fait des ‘’make-up’’ ravissants mais nous sommes obligées de porter le masque à cause du Covid 19. On n’y peut rien on doit se soucier de notre santé et de celle des personnes qu’on fréquente », explique l’une de ces deux jeunes filles.
De son côté, Mariama faye, une autre demoiselle, explique que le masque est devenu un accessoire qui complète son habillement. Car, selon elle, il fait bien s’adapter au covid 19 oblige. « Actuellement, on n’ose plus mettre les pieds dehors sans porter de masques. Quelle que soit la valeur des habits que l’on porte, on est obligées d’y ajouter un masque pour assurer notre protection. On est appelé à en porter au moins pendant des mois ou une année tant qu’il n’y aura pas de vaccin. C’est pour cela qu’il faut apporter un peu de gaieté et rendre joli le masque pour que notre habillement soit chic comme toujours », confie cette jeune coquette. A l’en croire, les femmes ont même tendance à confectionner des masques assortis aux tissus qu’elles portent pour avoir une mise correcte.
En écho, Nafissatou Diouf pense que le port de masque gâche carrément l’habillement. « Lorsque je m’habille pour aller dans une cérémonie, avec un bon maquillage et tout ce qui va avec, je ne porte pas de masque car il cache ma beauté. Certes, je suis consciente des risques que je cours mais, franchement, le masque ça me dérange. C’est pour cela que, depuis le début de la pandémie, j’ai limité mes sorties car le fait de porter le masque tout le temps et dans n’importe quel endroit me dérange », ajoute notre interlocutrice en conclusion.
LAMINE, 19 ANS, UN RÊVE BRISÉ EN ANGLETERRE
Agé de 19 ans, il était un jeune étudiant-footballeur. son cruel destin se résume à une hirondelle c’est-à-dire un oiseau de bon augure « canardé » en plein vol par une méchante maladie
Agé de 19 ans, Mouhamadou Lamine Mbodj était un jeune étudiant-footballeur. son cruel destin se résume à une hirondelle c’est-à-dire un oiseau de bon augure « canardé » en plein vol par une méchante maladie. Un oiseau annonciateur aussi du printemps. On pourrait dire que le jeune homme a traversé cette vallée des larmes comme une étoile filante. Il a poussé son dernier soupir courant 2019 en Angleterre où il comptait allier sports-études aux cotés de son père Oumar Mbodj. Dieu sait que le très jeune Mouhamadou Lamine Mbodj était très bien parti pour concilier les deux. Aux prémices de ce destin prometteur mais très tôt brisé, le quartier des Parcelles Assainies de Dakar qui a vu naitre notre jeune ange. Dans la rue, son talent de footballeur avait fait forte impression. Ce, au point que voisins et encadreurs étaient pressés de le voir quitter ce pays pour faire valoir et éclore ses qualités de footballeur doué sous d’autres cieux plus cléments. Ce n’est pas tout puisque, à l’école aussi, enseignants et camarades de classe étaient convaincus de la réussite dans les études de l’élève Mouhamadou Lamine Mbodj doté d’une intelligence précoce.
Des attentes concrétisées dans la grande ville académique de Manchester où l’ado a intégré un club de football tout en poursuivant ses études. Sous l’aile protectrice de son père, « Lamine », comme on l’appelait affectueusement au sein de la communauté sénégalaise d’Angleterre, a éclairé et fait miroiter un avenir radieux et prometteur à ses parents. Car, toutes les conditions d’intégration et d’épanouissement dans la voie sports/études qu’il avait choisie s’ouvraient largement à lui. Hélas, le jeune footballeur prometteur et brillant élève fut subitement terrassé par une curieuse maladie. Les analyses et autres examens ont fait apparaître un méchant cancer que les médecins de l’hôpital st James ont toutes les peines du monde à révéler à sa famille. Ce jusqu’où jour où l’équipe traitante composée de médecins, infirmiers et aides-soignants décide d’affronter cette terrible épreuve de communication en ce termes : « Monsieur Mbodj, l’équipe traitante a le regret de vous annoncer qu’il n’y a plus rien à faire…» a déclaré de façon évasive le médecin-chef du service Cancérologie de l’Hôpital st James d’Angleterre. Une fatidique annonce qui, bien que voilée, traduisait la déception, l’impuissance et la résignation des médecins.
Informé, Mouhamadou Lamine Mbodj, comme tout bon croyant en Dieu, s’est senti en revanche soulagé de ne plus devoir continuer à se battre. Par contre, il était séduit par les efforts et les sacrifices du personnel médical qui s’est battu jusqu’à ses dernières ressources pour lui prolonger la vie, lui le jeune Africain. Bien que sachant que ses jours étaient comptés, le jeune Lamine était tombé sous le charme du plateau technique très relevé de l’établissement.
Dernières volontés d’un jeune ange…
D’ailleurs, il s’en était ébahi devant son père Oumar Mbodj et en avait parlé à ses amis d’enfance des Parcelles Assainies à Dakar. Et surtout à son homonyme Amadou Lamine Mbodj qui nous raconte les dernières volontés de l’ado sur son lit de mort. « Quelques jours avant de rendre l’âme, Lamine a appelé presque tous les membres de la famille ainsi que les amis pour dire que sa dernière volonté était qu’une fondation ou une association humanitaire soit créée pour sa mémoire. Car, ce qu’il a vu dans cet hôpital d’Angleterre comme matériels et technologies de pointe, il aimerait l’avoir pour son pays, le sénégal, à travers la création d’une fondation à titre posthume pour perpétuer sa mémoire ». Amadou Lamine Mbodj ajoute avec amertume que « mon défunt homonyme se savait condamné à mort par sa maladie. C’est pour cela que lors de ses derniers jours au pays, il avait insisté auprès de ses frères, sœurs, camarades et voisins du quartier des Parcelles Assainies afin qu’ils mettent sur pied une fondation pour venir en aide aux nécessiteux de tous bords, aux malades et aux couches les plus vulnérables » se souvient tristement Amadou Lamine Mbodj.
Les administrateurs et médecins de l’hôpital st James avaient aussi demandé à Lamine d’exprimer ses souhaits et désirs de fin de vie. Ce, comme la plupart des malades en phase terminale internés dans cet établissement hospitalier. Pour le jeune prodige sénégalais du ballon rond, son plus grand désir, en dehors de la fondation, c’était d’aller à Liverpool, précisément au stade d’Anfield pour y voir jouer son compatriote sadio Mané. Pour exécuter sa volonté, la direction de l’hôpital a affrété un hélicoptère médicalisé jusqu’à Anfield où le patient a pu effectivement assister à un match de sadio Mané. Hélas, Lamine n’était qu’une étoile filante qui a traversé à vive allure ce monde de futilités.
Dans la nuit du 26 novembre 2019, l’enfant s’est éclipsé furtivement brisant l’espoir de toute une famille. Deux ans après sa mort, ses parents, ses amis et sympathisants de la diaspora ont crée une fondation baptisée « Al Amine Mbodj » pour la mémoire du défunt. Une fondation dont le président n’est autre que l’homonyme du défunt, Amadou Lamine Mbodj, et qui a pour coordinatrice Ndèye sokhna Mbodj. « Cette fondation a pour but de venir en aide aux personnes vulnérables, jeunes et adultes, avec une attention particulière pour les malades, les veuves et les orphelins. Je remercie les sénégalais de la Diaspora à savoir nos parents, amis et sympathisants qui sont aux Usa, en Angleterre, en france, en Italie, Espagne etc. Ainsi que nos amis et voisins des Parcelles Assainies. Depuis la création, les contributions viennent de partout afin de venir en aide les plus démunis » se félicite le président de la fondation « Al Amine Mbodj ».
Dans la même foulée, Mamadou Ndiaye, membre et coordinateur d’« Al Amine Mbodj » en Italie ajoute que cette fondation n’est pas seulement celle des Mbodj, mais de tous les sénégalais de la Diaspora. « De là, je lance à un appel à tous nos compatriotes d’Europe afin qu’ils contribuent à la pérennité de cette fondation humanitaire » invite-t-il depuis Rimini (Italie). Les premières activités de cette structure d’aide ont démarré avec la remise d’un important don de denrées alimentaires à l’orphelinat « Daaray serigne Saliou Mbacké » Triste initiative que celle ayant porté sur ses fonts baptismaux la fondation « Al Amine Mbodj » mais l’essentiel c’est que, fort heureusement, la mémoire de Mouhamadou Lamine Mbodj, ce jeune ange qui a traversé de manière si fugace, tout en l’illuminant, cette vallée des larmes, soit perpétuée à jamais. Afin que de là-haut, des prairies célestes du Paradis du seigneur, il puisse jouir d’un repos éternel et bien mérité…
par El Hadj GUISSE
CONTRE L’ANNULATION DE LA DETTE DES PAYS DU TIERS MONDE
Célèbre avocat et ancien magistrat, Me El Hadj Guissé a eu à occuper différentes fonctions dans le système judiciaire de notre pays. il a aussi exercé de hautes responsabilités sur le plan international. Si nous l’avions perdu de vue, c’est parce qu’il était à la Cour Africaine de Justice à Arusha (Tanzanie). En sa qualité de citoyen sénégalais et de militant africain des droits de l’homme, Me El Hadj Guissé a choisi « Le Témoin » pour faire son « réquisitoire » ou plaidoyer juridique et économique pour l’annulation de la dette des pays du tiers monde. Document…
Depuis près d’un demi-siècle, les pays en développement sont confrontés à de graves problèmes économiques, politiques et sociaux qui menacent dangereusement l’existence de leurs populations et par conséquent, empêchent la réalisation ou la protection des droits humains de l’individu. Ces problèmes et cette situation d’ensemble sont engendrés par la dette et le service qu’elle leur fait supporter.
Ainsi la dette est devenue non seulement un moyen de pousser ces pays dans l’extrême pauvreté, mais également un moyen de domination et d’exploitation que nous croyions disparu avec la colonisation. Pire elle a permis de passer d’une colonisation publique à une colonisation privée, j’allais dire un retour à l’esclavage tel que nous l’avons connu au XIVème siècle. La dette empêche tout développement humain durable, toute stabilité politique et toute sécurité. La dette, ce fléau du XXIème siècle, a bien entendu un impact négatif sur les droits de l’homme, qu’ils soient communautaires ou individuels. Par ses conséquences négatives, la dette des populations du tiers monde demeure une entrave incontournable au développement économique et social. Elle est à l’origine de l’extrême pauvreté dans laquelle se débattent des milliards d’individus. Rappelons que 20% de la population mondiale détiennent et jouissent des richesses du monde alors que 80% croupissent dans la misère, la faim et la maladie et y sont maintenus par une gestion négative de la dette et un déséquilibre chronique de l’économie mondiale.
HISTORIQUE
L’histoire de la dette du tiers monde est celle d’une formidable ponction opérée par la finance internationale sur les peuples les plus démunis. Une ponction programmée pour être indéfinie, grâce à un mécanisme infernal de reproduction de la dette à une échelle de plus en plus vaste, mécanisme que l’on ne pourra briser que par l’annulation de la dette. La dette doit être examinée historiquement, tout en faisant ressortir ses aspects juridiques, notamment son fondement au sens du droit international positif, qui considère déjà qu’elle est illégitime. La dette des pays en développement résulte en partie de la prise en charge indue des dettes des Etats colonisateurs imposée par ceux-ci aux jeunes états au moment de leur accession à la souveraineté internationale.
En effet, dès 1960, la dette publique extérieure de ces pays atteignait 59 milliards de dollars des Etats-Unis. Grevée d’un taux d’intérêt de 14% unilatéralement fixé, cette dette a rapidement augmenté. Les nouveaux débiteurs, avant même d’avoir le temps d’organiser et de démarrer leur économie, portaient déjà le lourd fardeau de la dette. Pour exemple, la commission Lester Pearson avait estimé qu’en 1977 déjà, la dette, c’est-à-dire le remboursement annuel du principal et le paiement des intérêts, dépassait à lui seul le montant brut des nouveaux prêts dans une proportion de 20% en Afrique et 30% en Amérique Latine.
En d’autres termes, le nouveaux prêts qu’un état en développement estime devoir contracter pour réaliser son développement ne pouvaient être affectés à cet usage et ne suffisaient même pas à faire face au simple service de la dette antérieure. L’état en développement devra dorénavant s’endetter régulièrement non pour investir mais pour rembourser le service de la dette. Cette situation est le résultat de l’application d’un droit internationale injuste. L’ordre juridique créé par l’ancienne société internationale avait l’apparence de la neutralité ou de l’indifférence mais aboutissait en réalité à une non-intervention du droit permettant aux forts d’écraser les faibles. Il s’agissait d’un droit permissif dans les faits. C’était un droit colonial institutionnalisé à la conférence de Berlin de 1885 sur le Congo. Ce droit de conquête reconnait la validité des traités inégaux fondamentalement léonins que les colonisateurs signaient avec les autochtones pour finalement accaparer la totalité de leurs biens mobiliers et immobiliers.
Les Etats européens projetaient ainsi sur le plan mondial leur puissance. Le droit international de l’époque était un droit octroyé, élaboré et appliqué par eux et pour eux. Bismarck, déclarait en 1878 au nom du Congrès de Berlin que « l’Europe a seule le droit de sanctionner l’indépendance ; elle doit donc se demander sous quelle condition elle prendra cette importante décision ». En somme, l’Europe seule était habilitée à établir l’acte de naissance d’un état. Â cette époque d’égocentrisme européen triomphant, le bien commun de l’Europe était identifié au bien commun de l’humanité. Aux fins de l’application du droit international européen, les populations du monde étaient classées en civilisées, demi-civilisées et non civilisées ou encore selon Lorimer, en civilisées, barbares et sauvages. Le droit de l’époque n’était appliqué que pour protéger les états européens.
En 1780, Jeremy Bentham précisait dans ses principes, qu’il était plus judicieux d’appeler « droit international l’ensemble des normes qui régissaient à l’époque les relations officielles entre les Etats européens ». Il est clair que ce droit n’avait d’international que le nom. L’Europe conquérante du XIXème siècle pouvait ainsi se forger une légitimité pour asservir et piller le tiers monde décrété non civilisé. C’est dans le cadre de ce droit international que la colonisation s’est réalisée en une application systématique de la loi du plus fort contre les faibles. C’est le droit également qui a permis l’esclavage, dont le paroxysme a été l’élaboration du code noir qui institutionnalisait la catégorie des sous-hommes qu’étaient les Noirs et qui, après l’abolition de l’esclavage, a abouti à la colonisation, qui était très peu différente quant à son application.
NAISSANCE ET AGGRAVATION DE LA DETTE
Les puissances coloniales, au moment où elles avaient en main la destinée des peuples coloniaux, ont contracté à leur nom des dettes dont le passif a été directement imputé aux Etats devenus indépendants. Cette transmission automatique de la dette a été critiquée par plusieurs auteurs qui ont soutenu que la succession au passif de l’Etat prédécesseur mérite d’être analysée et solutionnée en droit et non imposée. La solution de la non-succession apparaît comme la conséquence logique du respect de la souveraineté de l’Etat successeur, qui, n’étant pas le débiteur originaire, n’a pas à exécuter des obligations auxquelles il n’a pas consenti. Au niveau de la jurisprudence internationale, les partisans de cette solution négative citent volontiers la sentence rendue le 18 avril 1925 par l’arbitre suisse Eugène Borel dans l’affaire de la répartition de la dette ottomane entre la syrie, le Liban et l’Iraq détachés de l’empire le lendemain de la première Guerre mondiale.
D’après un passage significatif de cette décision, « il n’est pas possible malgré les précédents déjà existants de dire que la puissance cessionnaire du territoire est de plein droit tenue d’une part correspondante de la dette publique de l’Etat dont il faisait partie jusqu’alors. ». L’Etat successeur est un état tiers par rapport à tous les traités conclus par l’Etat prédécesseur. Le droit des traités, notamment la règle fondamentale de la relativité des traités, dicte cette solution de principe dont la doctrine ne peut que reconnaitre le bien fondé. L’acceptation d’une succession ne se présumant pas, c’est au créancier d’établir que l’ensemble des conditions de nature à lui permettre de réclamer paiement à l’héritier est réuni. La manifestation de la volonté d’accepter une succession ne résulte pas clairement de ce que la successible a été désigné comme héritier.
La puissance coloniale n’avait donc pas qualité pour désigner unilatéralement le pays colonisé comme étant héritier de son passif, fût-ce par un écrit ou compris dans un ensemble de faits juridiques constatés. La déclaration d’indépendance ne peut à elle seule constituer un support juridique pouvant transmettre le passif de la succession de l’Etat prédécesseur. Un être humain simplement conçu ne peut être débiteur, il ne peut à la limite qu’être créancier, précise le droit successoral. Les états anciennement colonisés, avant même de naître, c’est-à-dire avant d’accéder à la souveraineté internationale, avaient déjà des dettes dont le remboursement leur à été immédiatement exigé. Pour mieux gérer cette dette, les pays nantis ont créé deux structures en dehors du fonds monétaire international (Fmi) et de la banque mondiale. Il s’agit du Club de Paris et du Club de Londres.
LE CLUB DE PARIS
Il se réunit toujours à Paris et s’occupe de la dette publique. Il s’agit du groupement d’Etats créanciers spécialisés dans la normalisation des défauts de paiement des pays en développement, créé en 1956 autour de la crise avec l’Egypte. Les liens entre le Club de Paris et le Fmi sont extrêmement étroits ; ils se matérialisent par le statut d’observateur dont jouit le Fmi dans les réunions confidentielles du club de Paris, le Fmi joue un rôle clef dans la stratégie de la dette mise en œuvre par le club de Paris, qui s’en remet à son expertise et son jugement macroéconomique pour mettre en pratique l’un des principes essentiels du Club de Paris : la conditionnalité. Réciproquement, l’action du Club de Paris préserve le statut de créancier privilégié de Fmi et la conduite de ses stratégies d’ajustement dans les pays en développement.
LE CLUB DE LONDRES
Il réunit les banques privées qui détiennent des créances sur les états et les entreprises du tiers monde. Pendant les années 70, les banques de dépôt étaient devenues la principale source de crédit des pays en difficulté. Dès la fin de la décennie, ces dernières allouaient déjà plus de 50% du total des crédits accordés, tous prêteurs confondus. Au moment de la crise de la dette, en 1982 le Club de Londres eut donc intérêt à travailler avec le Fmi afin de gérer cette crise. Ces groupes de banque de dépôt se rencontrent pour coordonner les rééchelonnements de la dette des pays emprunteurs. On qualifie plus précisément ces groupes de « commissions consultatives ». Ces rencontres, à la différence du Club de Paris, qui se réunit toujours à Paris) ont lieu à New York, Londres, Paris, francfort ou ailleurs selon les préférences des pays et des banques. Les commissions consultatives, formées dans les années 80, ont toujours conseillé aux pays débiteurs d’adopter immédiatement une politique de stabilisation et de demander le soutien du fMI avant de solliciter un rééchelonnement ou une requête d’argent frais auprès des banques de dépôt Ce n’est qu’en de très rares occasions que les commissions consultatives donnent suite à un projet sans l’aval du fMI, si les banques de ces pays, mènent une politique adéquate.
TAUX D’INTÉRÊT DE LA DETTE
Cette dette d’un montant de 59 milliards de dollars en 1959 avait été affectée d’un taux de remboursement de 14% unilatéralement fixé par les institutions financières internationales au profit bien entendu des puissances d’argent également puissances coloniales. Ce taux a été considéré par beaucoup comme étant un taux usuraire. selon la loi, est prêt usuraire tout prêt conventionnel consenti à un taux effectif global qui excède, au moment où il est consenti, de plus du tiers le taux effectif moyen pratiqué au cours du trimestre précédent par les établissements de crédit. Le taux appliqué à la dette des Etats du tiers monde était et reste exagérément usuraire si l’on tient compte de cette disposition légale.
En droit pénale, l’usure est un délit répréhensible tant sur le plan de la répression que celui de la réparation. Ce taux, qui plus tard a été diminué de moitié, est resté usuraire et a été unilatéralement décidé par les états du Nord. L’infraction pénale ne peut en aucun cas légitimer l’acquisition par réalisation. Ainsi, en droit et en logique, toute acquisition qui résulte de la commission d’un délit est nulle et de nul effet. Les juridictions nationales sont toutes imprégnées de cette notion. Cela reviendrait à dire que tous les intérêts que les pays débiteurs ont eus à payer sont de pleins droits nuls et doivent être restitués. L’article 1235 du Code civil français nous rappelle que « tout paiement suppose une dette : ce qui a été payé sans être dû est sujet à répétition ».
L’aggravation de la dette est due en très grande partie à l’application de ce taux d’intérêt qui, eu égard aux dispositions légales, demeure une source illégale d’acquisition. La loi précise par ailleurs que lorsqu’un prêt conventionnel est usuraire, les perceptions excessives sont imputées de plein droit sur les intérêts normaux alors échus et éventuellement le principal.
CONTESTATION JURIDIQUE DE LA DETTE
La contestation économique d’un droit des puissances nanties s’est réalisée progressivement grâce à la décolonisation. Le professeur Louis Henkin a bien résumé la position des états du tiers monde : « Le droit international ne peut survivre au déclin de la domination européenne et ne peut gouverner une communauté des nations dont la majorité des membres ne sont pas européens, ne participent pas au développement du droit et dont les intérêts sont différents de ceux des autres nations. s’adressant à la sixième session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies, en sa qualité de Président de la sixième Conférence au sommet des pays non alignés, le chef de l’Etat algérien a déclaré sur ce point : « L’examen des problèmes de la dette actuelle des pays en développement est hautement souhaitable. C’est examen devait envisager l’annulation de la dette dans un grand nombre de cas et dans d’autres sa récapitulation avec les meilleures conditions en matière de délai. Les principales conséquences de telles pratiques sont une multiplication et une aggravation des difficultés rencontrées par les pays en développement.
Les principales victimes sont, bien entendu, les couches sociales démunies, dont les moyens de subsistance diminuent ; rien ne semble stopper l’évolution de ces populations vers une pauvreté absolue. Tout porte à croire que la perpétuation de la dette des pays en développement résulte d’une volonté politique délibérée dont l’unique objectif est d’anéantir tout effort tendant à l’amélioration économique et sociale de ces pays et de leurs populations. Il est certain que les déséquilibres financiers internationaux vont frapper de plein fouet les économies déjà fragilisées des pays en développement ; ces déséquilibres s’aggraveront aussi longtemps que les structures de l’économie mondiale seront placées sous le signe de l’échange inégal. Par ailleurs, tout porte à croire que le maintien en l’état de la dette permettra de faire de celle-ci un levier formidable pour mettre les pays en développement à genoux, tout en fournissant à leurs classes dirigeantes les moyens de se mettre à l’abri et être les partisans « j’allais dire les artisans » d’une politique économique catastrophique pour la grande majorité des populations pauvres du globe. Le procédé par lequel la dette est actuellement gérée va permettre en outre aux sociétés transnationales de briser toute velléité des pays débiteurs d’affirmer leur souveraineté et de définir leur propre voie de développement.
En raison du rôle qu’elle joue de nos jours, la dette est un fantastique instrument de domination que les sociétés transnationales manient dangereusement contre les pays en développement. Il faut mentionner ici l’échec des institutions monétaires de Bretton Woods qui ont failli à leur mission première consistant notamment à créer et maintenir entre les différents acteurs de la vie économique internationale l’équilibre dans l’intérêt supérieur de l’humanité. Cet échec, conjugué avec l’action des sociétés transnationales et l’égoïsme des états développés, a conduit à la création de deux pratiques néfastes et destructrices que sont les programmes d’ajustement structurel et, plus récemment, la dévaluation des monnaies des pays en développement. C’est dans ces conditions qu’intervient la mondialisation de l’économie, qui, au-delà de la négation qu’elle constitue pour les pauvres, est une source de déséquilibre constituant un obstacle incontournable pour la création d’un ordre économique et social mondial.
Rappelons que l’annulation de la dette des pays colonisés avait été évoquée à New Delhi, lors de la deuxième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement. M. Louis Nègre, ministre des finances du Mali, à la 58ème séance plénière, disait que beaucoup de ces pays auraient pu légitimement contester la validité juridique des dettes contractées du chef des puissances étrangères, et il ajoutait que par-delà le juridisme et la formation du bon droit, nous voudrions simplement réclamer des pays créanciers développés, comme preuve de leur bonne volonté sur ce sujet, qu’ils décrètent l’annulation pure et simple de toutes les dettes contractées pendant la période coloniale en fonction d’intérêts qui n’étaient pas fondamentalement les leurs et dont le service leur incombe injustement.
UN PIEGE DANGEREUX : LE MORATOIRE
Le moratoire consiste à différer le payement du principal et des intérêts. Durant le temps de la suspension, les intérêts continuent de s’accumuler .et d’augmenter la dette. Le moratoire va simplement contribuer à augmenter la dette et renforcer la mainmise des Etats créanciers sur l’économie des pays en développement.
CONCLUSION
Aux termes des informations que nous mettons à votre disposition, nous vous invitons à partager notre préoccupation et d’exiger l’annulation pure et simple de la dette des pays en développement et la restitution de ce qui a été indument perçu et ce sera justice ; nous exigeons la réforme des institutions monétaires internationales et la présence des Etats en développement au niveau de leurs organes de direction de gestion et contrôle.
COMME LES VAGUES DE LA MER, LES AMBULANTS REVIENNENT TOUJOURS…
A quelques semaines de la Tabaski, le Rond-point de Liberté 6, pourtant débarrassé de ses commerçants ambulants il y a quelques mois seulement par le ministre de l’Hygiène publique, M. Abdou Karim fofana, est de nouveau squatté par les vendeurs.
Apparemment rien ne peut empêcher les ambulants d’occuper anarchiquement les trottoirs et même les artères de la capitale. Au rond-point Liberté 6, ils imposent leur loi aux usagers en étalant leurs produits tout le long des voies. Cette situation chaotique donne une mauvaise image de la ville de Dakar qui s’est beaucoup ruralisée. Pour ce qui est de Liberté Vi, si certains riverains disent comprendre ces acteurs de l’informel, d’autres se désolent de cette situation face à l’impuissance manifeste des autorités.
A quelques semaines de la Tabaski, le Rond-point de Liberté 6, pourtant débarrassé de ses commerçants ambulants il y a quelques mois seulement lors d’une opération Augias menée de manière spectaculaire par le ministre de l’Hygiène publique, M. Abdou Karim fofana, est de nouveau squatté par les vendeurs qui en avaient été chassés. Ces acteurs de l’informel étalent leurs différents produits tout le long du trottoir barrant ainsi la route aux piétons obligés ainsi de partager la voie avec les véhicules. Une occupation anarchique à l’origine de fréquents accidents. « Certes, la manière dont nous occupons les trottoirs et la chaussée n’est pas normale ni jolie à voir mais nous sommes des jeunes responsables. En nous, repose l’espoir de nos différentes familles », se justifie faussement Papa Cheikh faye, un jeune marchand ambulant.
Conscients du désordre qu’ils sèment, ces vendeurs à la sauvette sédentarisés prétendent n’avoir pas le choix. C’est malgré eux que la rue leur sert de lieu de travail. Juste à côté de notre premier interlocuteur, un autre de ses collègues saisit la balle au rebond. selon lui, l’émergence ne peut rimer qu’avec une offre conséquente d’emplois. Ce qui ne serait pas le cas actuellement. Aussi dit-il en vouloir aux autorités ainsi qu’à certains riverains qui les vilipendent sans pour autant chercher à savoir leurs conditions de vie. « La plupart d’entre nous ne sont pas de la capitale. Beaucoup viennent de l’intérieur du pays et sont des soutiens de famille ». Une position partagée curieusement par un jeune du quartier.
En effet, Abdoul Aziz Diop pense que cette occupation est compréhensible dans la mesure où ces jeunes sont dans la débrouillardise. « Ils ne font rien de mal. Au contraire, ils sont à encourager. Car ils jouent un rôle important dans la chaine de production économique du pays », plaide en leur faveur le jeune habitant du quartier. « Il faut que les gens arrêtent de stigmatiser ces jeunes, ils ne sont pas à l’origine du désordre. L’informel occupe 80 % de notre économie. Donc, la meilleure solution est d’enrôler ces jeunes dans la chaine de production » explique un autre jeune homme qui soutient que le monde informel fait partie de notre système économique.
Selon la plupart de ces ambulants, dans un contexte de relance économique après plus de trois mois sans activités, le secteur informel a été drastiquement secoué par la pandémie de la covid-19. « Mais cela ne justifie en aucun cas l’occupation anarchique des rues et des trottoirs », s’offusque une dame dont la voie menant à sa maison est presque obstruée. Aussi, déplore-t-elle l’inertie de l’Etat qui se manifeste par des actions d’éclat sans que celles-ci ne soient suivies d’effets. En attendant, les marchands ambulants chassés à grand renfort médiatique il y a quelques mois du Rondpoint de Liberté VI ont repris tranquillement leurs activités sur les mêmes lieux…
ALY NGOUILLE NDIAYE ET DIAGNA NDIAYE «SECURISENT» LES JOJ
Le ministre de l’intérieur et le président du comité d’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse 2022, ont signé mardi un document cadre de collaboration
Le ministre de l’intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, et le président du comité d’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) 2022, Mamadou Diagna Ndiaye, ont signé ce mardi un document cadre de collaboration. Un accord qui a pour but de relever le défi sécuritaire pour permettre ainsi le bon déroulement de cet événement planétaire.
A deux ans des JOJ qui se tiendront du 22 octobre au 9 novembre 2022, le sénégal est dans un tournant décisif en direction de cet événement planétaire. Conscient du privilège d’accueillir la jeunesse du monde, le Comité d’organisation des JOJ (COJOJ) Dakar 2022 est dans les démarches et autres préparatifs en vue de rendre la fête belle. Malgré la propagation du Covid-19 qui a chamboulé un almanach de programmes, l’équipe dirigée Diagna Ndiaye s’est attelé à prendre les devants pour que les délais soient respectés. Après les réunions en skypemeeting, les sessions internes de travail en web conférence et autres visites de chantier, le Comité d’organisation a attaqué la phase de la sécurisation de l’événement.
A cet effet, Le président du comité d’organisation, Diagna Ndiaye, et le ministre de l’intérieur, Aly Ngouille Ndiaye ont procédé ce mardi à la signature d’un document cadre axé en lien avec le programme sécuritaire de ce rendez-vous sportif mondial. Lors de son speech, le patron du département sécuritaire du pays de la Téranga a tenu à rassurer avec de gros moyens qui seront déployés. « Cette séance de signature témoigne de la volonté du comité national olympique et sportif sénégalais de réussir le pari de la bonne couverture de l’environnement sécuritaire et la prévention des risques durant les jeux olympiques.
Soyez assurés que le Ministère de l’Intérieur va contribuer à la sécurité des 4676 athlètes de 15 à 18 ans, 5000 volontaires, des délégations et représentations. Il en sera de même des sites d’hébergement, du village olympique, des stades de compétition et de l’itinérance de vos invités sur le parcours des 3 villes de Dakar, Saly et Diamniadio dont la sécurité sera prise en charge par des hommes et une technologie de standard international » a indiqué le ministre de l’intérieur. Aly Ngouille Ndiaye a également donné des instructions à la Direction générale de l’Administration territoriale et à la Direction de la Protection civile de démarrer les missions de contrôle des commissions nationale, régionale et auxiliaire de protection civile sur les sites qui abriteront les Jeux olympiques de la jeunesse Dakar 2022. Président du Comité d’organisation des JOJ (COJOJ) Dakar 2022, Mamadou Diagna Ndiaye s’est également réjoui de la signature de cet accord. Ce, d’autant plus que la sécurité est primordiale dans l’organisation de cet événement sportif « Chacun doit prendre sa part, les forces publiques, la sécurité privée et la technologie. Cette dernière doit permettre d’assister dans leur mission, l’ensemble des agents et d’assurer les missions de base pour replacer l’humain au cœur des tâches à valeur ajoutée…
Plusieurs enjeux de sécurité sont liés à la préparation des jeux dont l’analyse et l’identification des menaces (terrorisme, accidents, ruptures des ressources technologiques, etc... ), la conception de dispositifs de sécurisation sur une diversité de sites ainsi que l’anticipation sur la gestion de crises, assurer la sécurité particulière des personnalités et des compétiteurs, organiser la coopération internationale, penser les JO en terme de transformation numérique tout en préparant la reconversion des dispositifs déployés après les jeux. Le succès d’un événement sportif de cette envergure est tributaire de trois postulats : la satisfaction des supporters, la beauté des images et la sécurité (que rien de grave n’arrive).
Les JOJ sont appelés à être une vitrine formidable pour démontrer à la face du monde toute la classe de nos forces de l’ordre qui ont fini de gagner l’admiration sur tous les terrains d’opération où elles ont eu à démontrer leur professionnalisme » a affirmé le président du Cnoss dans son allocution. Ce dernier a également indiqué la mise en place d’un comité de suivi impliquant toutes les parties prenantes sera mis en place dans les meilleurs délais, en vue de « prendre en charge toutes les dispositions idoines à même de contribuer à une parfaite organisation des JOJ Dakar 2022 ».
RESPONSABILITE IMPUTEE AUX JEUNES
Les personnes âgées de 70 ans et plus sont les plus à risque de décéder des complications de la Covid-19.
Les personnes âgées de 70 ans et plus sont les plus à risque de décéder des complications de la Covid-19. Une étude du tableau de tous les décès liés au coronavirus enregistrés depuis le 31 mars 2020 permet d’affirmer que près de la totalité de ces décès provient de la catégorie des seniors. Ce qui signifie que plus le patient est âgé, plus la probabilité d’une évolution grave voire fatale de la maladie est élevée. Raison pour laquelle, en cette phase actuelle de riposte ou presque toutes les restrictions ont été levées, des médecins spécialistes comme le Dr Bousso du Cous et Dr Diagne de l’Ipres s’inquiètent de la vulnérabilité de ces personnes les plus exposées et recommandent formellement une vigilance accrue par rapport à ces personnes très vulnérables.
L’envolée du nombre de cas de coronavirus au Sénégal continue de prendre des proportions démesurées. Que ça soit dans notre pays ou ailleurs dans le monde, le troisième âge paie le plus lourd tribut. Le virus de Covid-19 a en effet la particularité d’être fort mortel chez les personnes âgées dont les défenses immunitaires sont faibles. Des études scientifiques confirment en effet l’extrême vulnérabilité des personnes âgées face au nouveau coronavirus. Si 80% des malades de Covid-19 peuvent être des porteurs sains, c’’est à dire qu’ils ont la maladie sans développer des symptômes, les 15% sont en majorité des personnes âgées et celles-ci présentent les formes les plus sévères.
Face à cette situation, Dr Diagne de l’Ipres tire la sonnette d’alarme et en appelle à l’obligation de protection et au bon sens pour une protection des couches vulnérables. «Ce qui m’inquiète le plus chez les personnes âgées, c’est comment faire pour les protéger? Et comment faire pour les soigner quand ces personnes âgées auront cette maladie ? Ce sont ces deux inquiétudes-là qui me tracassent actuellement. Et ça demande une responsabilité individuelle et collective. Tout le monde sait que la mortalité est plus importante dans cette couche. Et le virus la plupart du temps est amené par les autres dans la maison, les jeunes et les adultes. Pis, il y a un relâchement notoire chez eux», se plaint-il.
Avant de poursuivre : « Maintenant, l’urgence c’est de communiquer sur la particularité des signes cliniques chez les personnes âgées. Cette particularité, c’est la manière dont les signes se présentent et qui sont très souvent atypiques causant un retard diagnostique et le plus souvent, Ies personnes âgées subissent des chutes très graves avant d’atterrir à l’hôpital. Par conséquent, j’invite chacun et chacune à la vigilance et au respect strict des mesures», a-til laissé entendre.
Mieux, le Dr Abdoulaye Bousso du Cous n’avait pas manqué, à grands coups de déclaration, de pointer du doigt les jeunes qui, selon lui, sont ceux qui mettent en danger les couches vulnérables. « Les décès ne nous surprennent pas parce que, tout simplement, plus les cas augmentent, plus le risque que des personnes vulnérables soient atteintes augmente. Il se passe que, l’information est passée partout, même les plus petits savent ce qu’est le coronavirus …mais entre avoir l’information et l’analyser , il y a toujours un écart », se désolait le directeur du centre des Operations d’urgence sanitaire du Msas, samedi dernier, dans l’émission « c’à dire », sur la 2S TV, donnant l’exemple des plus jeunes qu’on dit le plus souvent asymptotiques, ne développant donc pas de signes. Poursuivant son argumentaire, il avait dit que « chacun, en sortant de sa maison, y a laissé sa mère, son père, et même ses grands-parents …
Donc, ( ce jeune ) ne doit-il pas analyser de la sorte : même si moi je me sens blindé …,je sors avec mes amis sans protection, quand je rentre, je risque de l’amener chez moi ». Et de relever : « Et on a eu des cas comme ça. Des adultes décédés et que, par la suite, on découvre qu’ils sont positifs. Et tout le monde se pose la question à savoir comment est-ce possible parce que cette personne ne sortait même pas de la maison». Dr Bousso finissait par rappeler que ce sont les jeunes qui partent et reviennent dans les maisons et que ce sont eux qui ramènent la maladie dans les maisons. D’où l’invite faite à ces derniers de porter ce combat pour la protection des personnes âgées à travers l’application stricte des mesures barrières et des recommandations sanitaires.
LES EPILEPTIQUES SANS MEDICAMENT
Selon la Ligue sénégalaise contre l’épilepsie (Lsce), il s’agit de plus de «300.000 malades d’épilepsie qui se retrouvent sans leur médicament».
Selon la Ligue sénégalaise contre l’épilepsie (Lsce), il s’agit de plus de «300.000 malades d’épilepsie qui se retrouvent sans leur médicament». Si ce contexte pandémique n’est pas pour favoriser les opérations pharmaceutiques, le communiqué de presse signé par le Pr. Moustapha Ndiaye, président de la Lcse, fait savoir que «depuis quelques semaines
Il est noté une rupture de la disponibilité du Phénobarbital dans les pharmacies privées et publiques du Sénégal». Non sans ajouter que «la récurrence de la pénurie dure depuis 5 ans et les rumeurs d'arrêt de fabrication du médicament au Sénégal inquiètent les malades, les familles et les professionnels de la santé». Pour lui, cette situation est «gravissime, car elle met en danger la vie de centaines de milliers d'épileptiques, en majorité des enfants».
Et d’expliquer que «ce médicament est l'antiépileptique le plus prescrit au Sénégal et en Afrique, du fait de sa très grande efficacité et de son accessibilité aux bourses faibles». Situation pénible pour ces malades qui sont livrés à leur sort, «la Ligue sénégalaise contre l'épilepsie se fait l'écho du désarroi des patients et de leurs familles». Et dans la même veine «en appelle à l'esprit de responsabilité des autorités publiques de la santé afin qu'une réponse diligente soit apportée à cette pénurie inacceptable».
LA PHARMACIE NATIONALE D’APPROVISIONNEMENT (PNA) RASSURE
Le phénobarbital sera disponible d’ici la fin de la semaine pour les épileptiques. C’est ce qui ressort du communiqué de presse de la Cellule de communication de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna), en date d’hier, mardi 7 juillet. «Suite aux informations relayées par une certaine presse portant sur une rupture de phénobarbital au Sénégal (secteur privé et public confondus) pour cause d’arrêt de fabrication par l’usine Medis fermée depuis décembre 2019, la Pna a importé 15 000 boîtes de 100 qui viennent d’arriver à l’aéroport et qui sont en cours de dédouanement», a d’emblée indiqué ladite cellule. Tout en précisant que «l’autorisation d’importation étant disponible, ces médicaments pourront être livrés d’ici la fin de la semaine»
L’AUDIT D'ABDOUL MBAYE
Se prononçant sur la situation économique du pays, l’ancien Premier ministre e n’y est pas allé du dos de la cuillère
Se prononçant sur la situation économique du pays, l’ancien Premier ministre sénégalais Abdoul Mbaye n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Il est ainsi prononcé largement sur les insuffisances du Plan Sénégal Emergent (Pse) en mettant l’accent sur la mauvaise gestion de la Société nationale d’électricité (Senelec) dont il a souligné la nécessité de restaurer l’équilibre d’exploitation. Le premier chef du gouvernement de l’ére Macky a touché par ailleurs du doigt les centaines de milliards dépensés pour constituer la flotte de la compagnie nationale Air Sénégal. Toute chose qui ne correspond pas à la demande retenue dans le cadre de l’étude de faisabilité. Qui plus est, le leader de l’Act (opposition) qui était invité de la « Grande interview » sur SeptAfrique groupe, n’a pas manqué de décrier la gestion de la pandémie de Covid-19, avec notamment la distribution des vivres aux populations.
«L e Pse repose sur la restauration, la transformation du Sénégal en une économie compétitive. Sinon, on ne peut pas avoir d’émergence. Et pour cette compétitivité-là, le Pse lui-même reconnait que la première est de baisser le prix de l’électricité ». Malheureusement, a dit Abdoul Mbaye, président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act) qui était invité à une émission sur SeptAfrique : « Quand votre première phase du Pse vous conduit à son terme à augmenter le prix de l’électricité, c’est de la gabegie ».
Et d’arguer dans la foulée : «Il n’y a pas augmentation du prix du pétrole. C’est faux. Il n’y a pas augmentation du cours du dollar. Par contre, il y a économie sur les cours du pétrole d’environ 25% par rapport au début de l’année 2012. La cause, c’est la gabegie qui sied au niveau de la Senelec », se désole-t-il. Abdoul Mbaye a souligné ainsi l’impératif de restaurer l’équilibre d’exploitation de la Senelec. Parce que, a-t-il dit, il y a Akilee, Excelec . « La Senelec, c’est la dernière société nationale sous contrôle total de l’Etat où il y a des centaines de milliards de chiffres d’affaires. Donc, c’est là où on peut puiser et faire ses petites combines. Il n’y aura pas la croissance annoncée pour l’année 2020 et pour les années qui vont suivre », soutient-il.
Pour l’économiste, il ne faut pas reposer le sauvetage de notre économie sur quelques phrases. A son avis, il faut réunir les grandes figures de l’économie sénégalaise, échanger avec eux, faire le diagnostic, définir les difficultés, évoquer les solutions et répartir les efforts de maintien en activité et de redémarrage sur l’Etat. Parlant de la dette publique, l’ancien Premier ministre précisera que dans la stratégie d’endettement, il faut prendre en compte la capacité future à la rembourser. Donc, selon lui, il y a la dette utile et la dette qui ne l’est pas.
A ce titre, Abdoul Mbaye a signalé que les centaines de milliards qui ont été dépensés pour constituer la flotte d’Air Sénégal ne correspondent pas à la démarche stratégique retenue dans le cadre de l’étude de faisabilité qui a été conçue avant la mise sur pied de cette compagnie. « On l’a acheté très cher. Aujourd’hui, on a plein d’avions. Avant même la Covid-19 et avant que les frontières ne se ferment, il y avait des problèmes pour utiliser ces avions et pour remplir leur capacité. Ils ont tout d’un coup décidé d’aller à Lagos. Ils ont allé à Lagos pendant le mois de janvier Il y a eu 14 vols sur Lagos avec 21 passagers.
Comment voulez-vous rembourser une dette dans ces conditions. Donc, il est important que les projets financiers permettent une fois réalisés et exploités de contribuer au remboursement de la dette de manière directe ou indirecte par une amélioration de la productivité », a-t-il préconisé. Abdoul Mbaye a également fustigé la manière dont la pandémie du coronavirus a été gérée au Sénégal particulièrement la distribution de l’aide alimentaire aux populations.
Selon lui, la distribution des vivres constitue un échec total. « On ne peut pas mesurer la réussite de cette opération. Cela relève simplement de la plaisanterie. Ils devraient réfléchir sur un système de Cash transfert et laisser les bénéficiaires bien identifiés acheter ce qui leur manque. Ils ont fait un choix qui entre dans leurs habitudes. Passations de marchés, choix des fournisseurs. Et maintenant le doute s’est jeté. Il y a eu des détournements et des mauvais choix, de l’inefficacité et un grand retard dans la distribution des vivres. C’est un échec total », a-t-il martelé.
DAKAR TIENT TETE A BRUXELLES
La décision du Sénégal d’appliquer la réciprocité aux ressortissants de l’Union européenne qui avait pris, elle-même, l’option de ne pas ouvrir ses frontières aériennes aux Sénégalais a fait l’objet d’une rencontre hier, mardi, entre les deux parties.
La décision du Sénégal d’appliquer la réciprocité aux ressortissants de l’Union européenne qui avait pris, elle-même, l’option de ne pas ouvrir ses frontières aériennes aux Sénégalais a fait l’objet d’une rencontre hier, mardi, entre les deux parties. Au final, ces dernières ont convenu de se retrouver vendredi pour harmoniser les positions, au profit de tous.
Le Sénégal et l’Union européenne (UE) ont poursuivi mardi leurs ‘’discussions diplomatiques’’ portant sur l’ouverture de leurs territoires respectifs aux ressortissants de pays tiers, de nouveaux échanges à l’issue desquels les deux parties ont convenu de se retrouver vendredi prochain, a-t-on appris de source officielle sénégalaise.
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur s’est réjoui du dernier acte de ces ‘’discussions diplomatiques’’ conduites par le ministre de tutelle de la diplomatie sénégalaise, Amadou Bâ, en présence de l’ambassadrice et déléguée de l’UE au Sénégal, Irène Mingasson.
Etaient notamment présents le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale, et son homologue du ministère du Tourisme et des Transports aériens. ‘’La question de la réciprocité, principe de tous nos accords, a été au préalable rappelée par le Sénégal. Et les discussions qui se sont déroulées dans une ambiance cordiale ont montré une réelle volonté de toutes les parties de trouver une solution’’, souligne le communiqué. Avant d’ajouter que, dans ce cadre, le ministère de la Santé et celui du Tourisme ‘’vont transmettre à l’UE les dernières mesures sanitaires prises pour alimenter leur documentation’’.
Pour sa part et tout en précisant que « la première liste publiée (celle comprenant l’Algérie, le Maroc, le Rwanda et la Tunisie) n’est que provisoire et étant appelée à une révision régulière », l’UE a tenu à rappeler toute l’importance du Sénégal dans les relations de coopération qui les lient et a réaffirmé sa ferme volonté de tout mettre en œuvre dans la recherche d’une solution. Au final, annonce le communiqué, ‘’les deux parties se sont donné rendez-vous vendredi prochain pour la poursuite de ces discussions, pour une solution profitable à tous’’.
our rappel, le Sénégal avait décidé de fermer ses frontières aériennes aux pays qui auront pris une mesure similaire à l’encontre de ses ressortissants, comme l’a déclaré le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Alioune Sarr, la semaine dernière. Le ministre avait annoncé cette décision après que l’Union européenne a pris la mesure, pour atténuer la propagation du coronavirus, de n’ouvrir son espace aérien qu’aux ressortissants de quatre pays africains seulement, l’Algérie, le Maroc, le Rwanda et la Tunisie
Par Rokhaya Daba Fall
LES PROFONDES MUTATIONS D’APRES CRISES
La COVID 19 et l’odieux meurtre public de Georges Floyd. Deux évènements pour lesquels, différentes voix d’experts se sont élevées de tous bords pour, entre autres, prévenir des mutations profondes et inéluctables qu’ils vont entrainer.
La COVID 19 et l’odieux meurtre public de Georges Floyd. Deux évènements pour lesquels, différentes voix d’experts se sont élevées de tous bords pour, entre autres, prévenir des mutations profondes et inéluctables qu’ils vont entrainer. Ma voix est celle d’une indignée de première heure qui lance un grand cri du cœur, un appel à l’Afrique et aux panafricanistes afin qu’ils anticipent sur les grands changements prédits au lieu de les subir et ainsi trainer encore les peuples noirs d’Afrique et d’ailleurs dans des situations de discrimination, d’exclusion, de ségrégation, d’exposition aux maladies, de lynchage, de meurtres organisés, en somme des effets et impacts du racisme systémique qui règne dans la grande majorité des sociétés humaines.
L’assassinat de Georges Floyd à Minneapolis (USA), le 25 Mai 2020, est un crime de trop contre l’humanité, un meurtre de trop contre la peau noire. Afro-Américain ou Afro descendants versus Euro-Américains ou Euro descendants, tous deux des immigrés en Amérique, sont en conflit de l’esclavage à l’institutionnalisation du racisme. D’une seule voix l’Afrique a parlé en demandant aux instances des Nations Unies habilitées, d’inscrire un débat profond sur le racisme et ses manifestations violentes et sournoises.
Ensemble l’Afrique devra agir, parce qu’elle sait que la dignité de ses enfants, celle de l’Homme noir, est étroitement liée à la place qu’elle occupe dans le concert des Nations. Ce n’est pas hasard si le panafricanisme est né et a été porté surtout par les Afro descendants de la diaspora. Cependant, l’- heure est venue pour que le continent, d’une seule voix et à travers un programme d’action consensuel, s’unisse et porte le combat contre toutes formes de discrimination, d’exclusion, un combat contre l’ignorance qui divise la race humaine en plusieurs catégories selon la couleur de la peau.
La crise sanitaire et économique en cours a déjà sonné une alarme d’urgence en interpellant des postures que l’Afrique et ses décideurs ont adopté depuis des décennies sans mesurer leur impact sur le non-développement des pays subsahariens, en particulier.
La bagarre autour des masques, livrée entre certains pays « développés » et le fait que le premier partenaire de notre « sous développement », la France, ait déclaré ne plus alimenter nos réserves pharmaceutiques, constituent des signes annonciateurs de la grande mue sociale, économique et politique qui se prépare ou plutôt qui se déroule avec la persistance de cette pandémie. Ne pas se préparer à cette mue nous obligerait à la subir. Et nous ne pouvons nous permettre dans ce climat de déliquescence généralisée ou toutes les faiblesses sont mises à nu, de survivre à la pandémie en subissant toutes les mutations qu’elle aura entrainées.
L’Afrique devra, parler d’une seule voix et agir en tant que entité(s) pour s’indigner et dénoncer, mais surtout pour anticiper sur les profonds changements annoncés et plus encore, provoquer ces changements sous l’angle des intérêts de ses peuples. En somme, l’Afrique devra faire de la pandémie et de cette crise raciale exacerbée par les assassinats et meurtres publics, une série d’opportunités.
Quelles sont les postures à changer pour anticiper sur ces mutations ?
L’Afrique devra fondamentalement repenser son développement.
En tant que continent certes, mais en passant par ses entités sous régionales. Une sous-région comme l’Afrique de l’Ouest réunie autour de la CEDEAO devrait mobiliser toutes ses matières grises aussi bien dans le continent qu’au niveau de la diaspora pour revisiter le listing des priorités et gouverner son développement inclusif dans le cadre d’une intégration régionale effective.
Une des raisons qui interpelle l’approche sous régionale a été révélé notamment par une des leçons à tirer de la fermeture des frontières étatiques, comme mesure phare de prévention et de lutte contre la pandémie. En effet, la fermeture des frontières administratives ne peut être effective et productive que si une autosuffisance autant alimentaire que sanitaire et une performance du système éducatif sont assurées. Si les limites frontalières sont repoussées pour englober la sous région, alors les effets d’une récession économique d’une insuffisance alimentaire et nutritionnelle seront amoindris. Par ailleurs, la possibilité de gérer de façon souveraine les flux monétaires permet de mieux envisager autant le secteur de la santé que celui de l’Action sociale. Aussi, la région de l’UEMOA devra vivement se concerter afin que la survenu de l’ECO soit celle de la CEDEAO et non un simple remplacement du FCFA au sein de l’UEMOA.
En ce qui concerne l’autosuffisance alimentaire et nutritionnelle, le moment a sonné pour l’Afrique de mutualiser ses plans, stratégies et programmes dans leurs aspects qui ont le mieux marché. Au niveau de la production, la Grande Offensive Agricole pourla Nourriture et l’Abondance (GOANA) reste à biens des égards, figure d’exemple. En amont, au niveau, et de la gestion foncière et de la recherche, la sous région devrait créer des cadres de collaboration des services, d’autonomie assurée quant à leur financement. D’une part, la mutualisation des cadres et services de recherches permettra de juguler les coûts de cette activité à haut rendement, mais à financement de base difficile pour chaque pays pris individuellement. D’autre part, la mutualisation des réflexions sur le foncier, pourra certainement sauvegarder les terres des accaparements de tout acabit.
En somme, au niveau de la CEDEAO, les leaders des 8 pays qui la constituent, devraient aisément comprendre que leur leadership s’évaluera dans leur capacité de transformer les défis mis à nu par la pandémie en opportunités de développement de leur « pays » qui désormais ne peut s’entendre que dans celui plus global de la sous région.
La deuxième posture de l’Afrique consiste à tirer profit de ces lendemains qui chamboulent tous les équilibres géopolitiques pour sortir de son paradoxe de continent le plus Riche du Monde où vivent des Peuples parmi les plus Pauvres de l’Humanité. Pour relever ce paradoxe, les contrats d’exploitation des ressources naturelles devront être revisités et renégociés, une opportunité permise par la crise à ne pas rater. Ce n’est que par le biais de ces renégociations qu’un système endogène et durable de financements et d’investissements de l’Agriculture sera établi. C’est aussi par ce biais que des avenues de refondation de la coopération internationale seront érigées pour prendre en compte les intérêts de l’Afrique.
Enfin, la pandémie a permis de mieux nous imprégner des innombrables réserves médicinales naturelles de l’Afrique. L’Afrique, à travers le Congo et le Cameroun, a toujours secondé l’Indonésie dans la fourniture d’écorces d’où est extrait la quinine naturelle, une substance sans impact négatif sur l’- Homme contrairement aux synthèses chimiques alimentaires et médicinales qui ont largement remplacé tous les produits naturels. C’est le moment de bâtir et développer la « Souveraineté Sanitaire Africain (SSA) » à partir des connaissances traditionnelles et des ressources naturelles ; il s’agit bien de SSA et non de « Médicine Traditionnelle », une appellation à connotation souvent négligée, dérisoire ou même rendue méprisante par rapport à la médecine dite « moderne ». La SSA est plus une question de volonté politique qu’un problème de moyens quelconques. Cette SSA constitue un des piliers de notre fierté identitaire et notre désir commun d’appartenir à une entité qui fonctionne et occupe une place respectable et respectée dans le concert des nations.
Au niveau des individus et des organisations panafricanistes, l’histoire nous enseigne que le mouvement panafricaniste englobe déjà plusieurs générations qui sont mortes ou vivent encore dans une Afrique soumise ou, partout ailleurs dans le monde, se heurtent à des faits de ségrégation, d’exclusion et de discrimination multiples allant jusqu’aux meurtres et assassinats. L’histoire nous enseigne aussi que le leadership continue de constituer un handicap certain à la réalisation du commun vouloir, partagé par tous à travers ces générations, à savoir, la création des « États Africains Unis » (EAU). Il est donc temps de changer de posture en participant sans calcul à l’épanouissement de toute personne, toute organisation, tout mouvement panafricaniste, afin que tous ensemble, sous des leaderships multiples et diversifiés, atteignions enfin l’objectif commun, les EAU.
Nos Organisations continentales et sous régionales demeurent des cadres de la cause panafricaniste. L’action marginale qui se développe partout devra être accompagnée par celle au sein de ces entités grâce à une disponibilité sincère et gratuite de l’expertise panafricaine périphérique. Demeurer à la marge des instances de décisions pour le continent, les sous régions ou les pays, ne milite pas dans le sens de l’obtention de notre désir commun. L’expression de ce désir commun par certains des décideurs du continent à l’occasion de discours qui font date au niveau des grandes instances Onusiennes, comme à dates échelonnées, le discours de Robert Mugabe, de Mobutu Seseko, de Maky Sall et tant d’autres encore, indiquent clairement la nécessite de faire corps avec les instances de décisions pour hâter l’atteinte de notre objectif commun, les EAU.
Le mouvement panafricaniste est dans sa diversité, resté très intellectuel au niveau des classes moyennes. A travers des projets et activités dans les systèmes de Santé, de l’Agriculture et de l’Éducation, trois grands secteurs que la pandémie COVID 19 a sérieusement secoués, la grande masse aura une vision palpable de la noblesse de la cause, la seule qui nous motive, les EAU.
Ces 6 changements de postures autant au niveau des pays des sous régions, du continent, que des panafricanistes et de leurs différentes organisations, forment les séries de bonnes Gouvernances de notre développement, un ensemble de requis qui s’impose pour anticiper sur les changements prévisibles propulsés par la pandémie COVID 19 et l’arrogante démonstration du racisme systémique.