SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
3 juillet 2025
par Aguibou Diallo
INSULTES, IRRÉVÉRENCE POUR EUX ET DEVOIR DE DISSIDENCE POUR NOUS
Pour autant et pour prévisible que puissent être l'inconsistance, l'incompétence et le substrat folklorique de la gouvernance du Macky, la pagaille dans laquelle il nous installe dépasse toutes les prévisions
"Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l'avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière ; il en couvre la surface d'un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient faire jour pour dépasser la foule ; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige ; il force rarement d'agir, mais il s'oppose sans cesse à ce qu'on agisse ; il ne détruit point, il empêche de naître ; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation à n'être plus qu'un troupeau d'animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger." Alexis De Tocqueville
Cissé Lô, Yakham, Farba et le couple présidentiel ne sont pas qu'inconscients, ils ne sont pas que perdus par le pouvoir, non ! Ils sont la petitesse bestiale de sous hommes surfaits. Il n'est pas besoin de remonter au Marquis de Sade ou à Dostoïevski pour intégrer imprévisibilité prévisible et du destin et de la nature de l'homme.
Pour autant et pour prévisible que puissent être l'inconsistance, l'incompétence et le substrat folklorique de la gouvernance du Macky, la pagaille dans laquelle il nous installe dépasse toutes les prévisions.
Il y a lieu, en effet, de s'interroger sur le modèle rationnel dont répond ce système. Il ne suffit pas de logique prébendière ou d'être frappé d'une impotence systémique. Ni non plus de se limiter au gangstérisme d'État que cette horde de pillards incultes a réussi à ériger en mode de gouvernance.
Il existe semblerait-il une congruence entre la posture démissionnaire et fataliste des populations, et principalement de la jeunesse, et la boulimie insatiable de nos Arsène Lupin tropicaux.
Même le pouvoir des Romanov, du nom de la dernière famille des Tsars russes, avec les frasques rédhibitoires de Raspoutine, n'avait pas été aussi bas que terre que celui du Macky.
Raspoutine s'était fait une pléthore d'ennemis intérieurs, son emprise sur Alexandra, épouse du Tsar Nicolas II, et les avantages y resultant, pouvaient le justifier.
S'y ajoute que son art ne se limitait plus à soigner miraculeusement et à distiller un culte hérétique de l'évangile, son emprise se prolongea jusqu'à préempter la conduite à tenir par le Tsar dans la gouvernance des affaires courantes de la Russie.
Cet affaissement du pouvoir russe lui valait la risée dans toutes les chaumières d'Europe et d'ailleurs.
Un siècle plus tard, c'est sur les tropiques du continent noir, le pays d'illustres hommes de tout ordre, spirituel, scientifique et littéraire, offre un spectacle que le plus inspiré des romanciers ne sauraient inventer, aussi inspiré soient-ils ! Ici la réalité surpasse la fiction et la rend fade.
Mais les sénégalais que nous sommes sont moins dignes que les bolcheviks, nous feignons l'indignation, pour parodier les anciens, mais freinons des quatre fers quand vient le temps de remplir la fonction y attenante.
La culture de la courte échelle et des raccourcis est autant vilipendée de la vulgate populaire qu'elle s'insinue insidieusement dans les prières secrètes de chaque aspirant à la réussite matérielle, qui peuple les bêtes de sommes que nous sommes devenus.
De sorte qu’en sus du fossé béant qui éloigne nos mandants du constituant sénégalais, la désinvolture et le langage de charretier tient lieu de discours politiquement savant.
Disons tout bonnement, dans notre cas, que "l'emprise croissante du non-sens s'est accompagnée d'une perte du sens commun. Et à bien des égards, ce phénomène est apparu simplement comme progrès de la stupidité", dixit Hannah Arendt, dans la nature du totalitarisme.
Voilà ce que cela nous coûte de nous saupoudrer d'une démocratie de pacotille avec des leaders (majorité et opposition) d'opérette, et qui est dépouillée de tout souci d'exemplarité, pour l'Histoire et la postérité.
Pierre Rosanvallon nous dit dans le bon gouvernement que " gouverner, c'est aussi parler". Mais peut-on vraiment qualifier le discours de cette caste de politiciens de langage ?
Puisque, nous dit Rosanvallon, " parler, parce que le langage est organisateur du monde humain, tout simplement." Alors de quelle organisation relève le langage cherretier de cette caste ?
Même si, argue le même auteur, qu' "une politique démocratique implique de donner un langage à ce que vivent les gens, de rendre lisibles l'action publique, ses objectifs et ses vicissitudes, de trouver les mots qui expriment à un moment donné le sens d'une épreuve ou d'une fierté collectives."
En l'espèce, ce débat de chiffonniers, catapultés à la direction de l'Etat, exhibe et rend lisible la perspective d'une implosion mortifère nous guettant avec hâte, que notre posture " de troupeau d'animaux timides et industrieux" facilite aisément.
En effet, selon l'historien français, "parler vrai, c'est accroître du même coup la maîtrise des citoyens sur leur existence et leur permettre d'instaurer une relation positive avec la vie politique. Parler faux ou parler creux, c'est à l'inverse amplifier l'écart. Au sens le plus fort du terme, le langage politique est pour cette raison au cœur de l'établissement de la confiance. Car c'est dans le sentiment de sa justesse que réside la possibilité de lier le présent à l'avenir".
Or, quel honnête observateur peut soutenir que cette caste de politiciens nous tient un langage politique qui raffermit le sentiment de confiance ? L'altérité prend ici des accents de caractérisation infâmante d'autrui. Et pour tout dire, avouons-le sans tomber dans la caricature, l'assimilation de l'espace politique en arène, ne relève pas seulement du champ lexical, elle traduit l'emprunt par les politiques du langage des lutteurs.
Nous nous sommes amusés du wathiathia de Macky, ulcérés des insanités de Cissé Lô ou de Farba, alors qu'il s'agissait bien là de la mise en feu de la mèche qui fera sauter la poudrière au-dessus de nos têtes.
Sauf à écourter le mandat en cours, exiger la démission du Macky, la mèche qui se consume petit à petit finira par nous perdre tous.
Le devoir de dissidence est un impératif pour la survie du pays et des prochaines générations, notre amour pour la paix ne saurait servir d'excuse face à la volonté déterminée d'une poignée d'hommes liges acquis à la cause de notre perte.
Les sénégalais de toutes obédiences et de toutes classes sociales, civils comme militaires, sont interpellés devant le péril que Macky et ses sicaires veulent nous projeter.
Le changement, ce n'est pas demain. C'est maintenant ou jamais !
SIBETH NDIAYE ET LA POLITIQUE, C'EST FINI
Fidèle d'Emmanuel Macron, la porte-parole du gouvernement français tire sa révérence après avoir concentré la foudre des critiques sur ses maladresses
Intime d'Emmanuel Macron, qu'elle accompagnait depuis six ans, Sibeth Ndiaye a quitté mardi l'arène politique après avoir concentré la foudre des critiques sur ses maladresses, mais aussi, jusqu'à l'excès, sur sa personne. En passant le relais, mardi 7 juillet 2020 sur le perron de l'hôtel Rothelin-Charolais à son jeune successeur Gabriel Attal, Sibeth Ndiaye a tourné, à 40 ans, la page d'une longue mission auprès du chef de l'État, dont elle fut une protectrice acharnée.
Ces 15 mois au porte-parolat n'ont pas été « chose facile, c'est le moins qu'on puisse dire », a-t-elle glissé dans un sourire, assurant avoir « assumé (s)on rôle avec sincérité, sans rien renier » de ce qu'elle est. Alors que son entourage assure qu'elle a refusé plusieurs propositions pour devenir ministre déléguée, Sibeth Ndiaye a simplement confié vouloir se « consacrer à (s)a famille, (s)es proches ». « J'ai toujours considéré qu'il ne fallait pas, dans une démocratie vivace, des professionnels de la politique, mais des professionnels en politique. Ce précepte je me l'applique aujourd'hui à moi-même », a-t-elle ajouté.
Face à elle, à une vingtaine de mètres, le portail défoncé début 2018 lors des manifestations des Gilets jaunes rappelle que ce ministère peut catalyser les colères. Car Sibeth Ndiaye a durement encaissé les coups durant la crise sanitaire, au gré de déclarations parfois intempestives, parfois contradictoires, mais reflétant aussi les atermoiements de l'exécutif et des experts. « Moi, je ne sais pas utiliser un masque. L'utilisation d'un masque, ce sont des gestes techniques précis », avait-elle notamment fait valoir pour justifier l'absence de protection, inutiles selon elle si on n'est « pas malade ». Elle avait aussi auparavant suscité la colère en évoquant « les enseignants qui ne travaillent pas » durant l'épidémie.
« Les gens concentrent sur elle ce qu'ils ont perçu comme étant un mensonge d'État, sur les masques par exemple. C'est très injuste, mais c'est comme ça », résume ainsi un ministre. Un autre membre du gouvernement insiste, ulcéré par la déferlante de haine la visant sur les réseaux sociaux : « Je mets au défi tous ceux qui la massacrent de parler aussi souvent qu'elle sans faire aucune boulette. » « Sans doute, certaines choses auraient pu être mieux faites », a-t-elle concédé mardi, tout en pointant « une situation véritablement extraordinaire et une doctrine scientifique pour le moins parfois mouvante ». « Tu as fait paratonnerre pour le collectif », a salué en retour Gabriel Attal, vantant le « courage » de Sibeth Ndiaye.
Outre ses gaffes, Sibeth Ndiaye, d'origine sénégalaise, a dû parer des attaques plus personnelles, à l'image de l'eurodéputée LR Nadine Morano qui avait fustigé ses « inepties débitées souvent en tenue de cirque » et ses prétendues « grandes lacunes sur la culture française ». Un rude passage dans la lumière donc, pour celle qui fut d'abord et avant tout l'ombre portée d'Emmanuel Macron comme conseillère presse, du ministère de l'Économie (2014-2016) à la campagne présidentielle puis l'Élysée (2017-2019).
Durant cette période, elle nouera des relations parfois conflictuelles avec les journalistes pour son âpreté à défendre la ligne et les consignes. « J'assume de mentir si c'est pour faire en sorte que le président soit tranquille », avait-elle lancé un jour à un reporter juste avant le deuxième tour de l'élection présidentielle. Ce dévouement lui vaudra une place particulière auprès d'Emmanuel Macron, à qui elle a adressé mardi une « pensée émue pour ces années de compagnonnage, pour la confiance et la complicité qui ont marqué notre relation ».
Le départ de cette ancienne strauss-khanienne, proche de Claude Bartolone, marque aussi la poursuite de l'éloignement du noyau historique qui a entouré Emmanuel Macron dans la conquête du pouvoir (Ismaël Emelien, Sylvain Fort, Benjamin Griveaux…) et dont le rôle en vue de 2022 est toujours entouré d'incertitude.
LE MINISTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT AU COEUR D'UNE AFFAIRE DE MORT D'ANIMAUX SAUVAGES
"Oui il y a eu transfert de faune de la réserve du Ferlo vers la ferme SAEL qui est un domaine privé", a affirmé mardi à l'AFP le ministère, sans confirmer ou infirmer les informations attribuant cette ferme privée au ministre Abdou Karim Sall
Le ministère sénégalais de l'Environnement a reconnu mardi le transfert de six animaux sauvages d'une réserve publique à une ferme privée et la mort de deux de ses bêtes, après des informations mettant en cause le ministre dans cette opération "Oui il y a eu transfert de faune de la réserve du Ferlo (nord du Sénégal) vers la ferme SAEL qui est un domaine privé", a affirmé mardi à l'AFP le ministère sénégalais de l'Environnement, sans confirmer ou infirmer les informations attribuant cette ferme privée au ministre de l'Environnement Abdou Karim Sall. Six oryx algazelles, des animaux rattachés à la famille des antilopes, ont été transférés dans cette ferme privée dans un cadre visant à "promouvoir les initiatives privées" dans la gestion de la biodiversité au Sénégal, a précisé le ministère suite à des questions de l'AFP et sans indiquer la date de ce transfert.
Le quotidien privé sénégalais "Source A" écrivait lundi que M. Sall avait fait acheminer ses six animaux d'une réserve publique à Ranérou (nord) à une ferme privée à Bambilor, près de Dakar, lui appartenant. Toutes les bêtes n'ont pas survécu à cause des "difficiles conditions" de transfert et parce que la réserve privée du ministre ne remplissait pas toutes les conditions requises, disait Source A."Les Sénégalais ont le droit de savoir sur quelle base légale les six (bêtes) ont quitté un parc national pour peupler la réserve privée du ministre de l'Environnement où elles seraient mortes", a écrit sur Twitter Seydi Gassama, responsable de la section sénégalaise d'Amnesty Internationale.
Le sujet était abondamment commenté sur les réseaux sociaux."Toutes les antilopes sont arrivées vivantes à destination (dans la ferme privée). Mais au cours de leur libération dans l'enclos d'accueil, il y a eu deux d'entre elles qui ont eu des difficultés pour se relever" à cause de "quelques blessures et une fracture du fémur" lors du transport, a poursuivi le ministère."Les quatre (antilopes) restantes sont vivantes et bien portantes", poursuit-il, reconnaissant ainsi la mort de deux de six bêtes.
L'Etat "accompagne toutes les initiatives privées" dans la gestion de la biodiversité "sur la base de protocoles d'accord dûment établis", dit le ministère de l'Environnement. Le transfert des six antilopes s'est fait légalement et "dans des caisses spécialement conçues pour cela" et avec un personnel qualifié du ministère. Ces bêtes ne peuvent devenir une propriété privée parce que selon le protocole, "toute population d'espèces cédée reste un patrimoine de l'Etat" avec "un libre accès" des agents forestiers pour le contrôle, précise t-il.
L'oryx algazelle avait disparu du Sénégal, un pays sahélien, avant d'être réintroduite à partir d'Israël dans une réserve dans le nord du pays en 1999.
VIDEO
DÉBOULONNER FAIDHERBE NE SUFFIT PAS
EXCLUSIF SENEPLUS - La riposte au covid-19 a été entachée de décisions incohérentes. Un choix critique à faire sur l'Eco-CFA. 60 ans après les indépendances, l’accès aux besoins primaires reste une chimère – SANS DÉTOUR AVEC PIERRE SANÉ ET AOUA B. LY
La crise du coronavirus à l'aune des discrimations raciales et les devoirs de mémoire autour des monuments coloniaux ont constitué l'essentiel de ce numéro de Sans Détour qui reçoit : Pierre Sané, ancien secrétaire général d'Amnesty International et Aoua Boacar Ly Tall, chercheuse associeuse à l'institut d'études des femmes de l'université d'Ottawa au Canada.
A en croire, Pierre Sané, la crise du coronavirus dévoile le pot aux roses d'une indépendance sans substance des pays africains. L'invité d'Abdoulaye Cissé critique la gestion de la pandémie par le gouvernement et invite les autorités à réfléchir, au sortir de cet épisode, à l'urgence de l'accès à l'eau potable, l'accès à l'éducation, à la santé des populations. "Déboulonner Faidherbe ne suffit pas", affirme-t-il, appelant les autorités à s'engager dans un processus effectif de décolonisation, afin d'amorcer le développement.
Pour la chercheuse Aoua Bocar Ly Tall, appelle quant à elle, à mettre avant les résistants africains et à embrasser "nos cultures".
L'intégralité de l'émission Sans Détour, une co-production de SenePlus et de l'école d'imagerie, Sup'Imax, est à voir ci-dessus.
par Mamadou Ndiaye
LA DÉMOCRATIE RECULE
Devant les forfaitures qui se multiplient, les spéculations se focalisent plus sur les agissements de certains que sur la solidité de notre architecture institutionnelle
Par un étrange paradoxe les démocrates quittent la scène lassés et abasourdis par l’affligeante pauvreté du spectacle qui s’offre. Signe des temps, le débat s’appauvrit faute de savoir remplacé par un « vernis de savoir pour se faire valoir » comme le disait le philosophe de la Renaissance Montaigne, dans son œuvre majeure : « Les Essais ».
La démocratie faiblit, recule et se cache. Pourquoi ? « Parce que la démocratie est un mauvais système », répond l’homme politique anglais Winston Churchill qui s’empresse toutefois de nuancer : « mais elle (la démocratie s’entend) est le moins mauvais de tous les systèmes ». A-t-elle montré ses propres limites ? Est-elle essoufflée ? A l’échelle planétaire sont arrivés au pouvoir par des voies démocratiques des hommes politiques hostiles à la démocratie. L’essentiel pour eux c’est d’atteindre la cime à l’image du singe qui s’agrippe à la branche. Peu importe donc les moyens utilisés. Danger ? Oui.
A quoi ressembleraient les sociétés humaines sans instances de délibération sur les « affaires de la cité » ? La liberté de parole, conquise de haute lutte, dévoile les maux de l’humanité dans un débordement frénétique, sans tenue, ni retenue. Le jeu politicien tue l’enjeu politique. Les calculs envahissent l’espace publique qui se transforme en estrade de pugilat peuplée de « grandes gueules ».
Et pourtant elle avait fière allure à ses débuts, la démocratie. Tout le monde la vantait tant la majorité gouvernait sans écraser la minorité dont les droits étaient préservés. Maintenant l’édifice se craquelle. Les honnêtes gens se claquemurent, préférant s’écarter plutôt que d’assister à une dégradante comédie de boulevard. Plus rien ne paraissant normal, des pratiques que la morale réprouve s’érigent en petites vertus : le mensonge est toléré, le vol, la cupidité, l’injure, le parjure, l’invective ne soulèvent plus d’objection.
La forfanterie qui s’étale au grand jour, semble ne déranger personne. Les vices deviennent majoritaires dans une société en manque de probité. La configuration de l’avenir reste d’autant plus incertaine que les visages de sagesses se raréfient. Le cynisme s’installe dans la durée. Même si des actions choquantes et impudentes se déroulent au quotidien, elles indignent de moins en moins. Grave. Parfois même les auteurs de ces actes répréhensibles trouvent dans l’opinion des « défenseurs » prêts à soutenir l’insoutenable légèreté.
Le Sénégal est-il à ce point permissif ? A quelle grandeur de vie pouvons-nous aspirer si chaque jour nous observons un délitement des liens sociaux ? De multiples facteurs se combinent pour détricoter notre tissu social : malaises de vie, désoeuvrement, absence de perspectives, chevauchement de générations, perte de pouvoirs d’achat et d’autorité, dilution des responsabilités, inégalités, injustices et accaparement des biens.
Les sources de pouvoirs sont littéralement prises d’assauts par des gens incompétents et dépourvus d’humanité qui masquent leur incurie par une grandiloquence repoussante. Les crises à répétition que nous vivons déchirent la société et fragmentent sa cohésion entraînant un repli identitaire qui menace des équilibres déjà fragilisés. Qu’avons-nous en commun ? L’Etat, censé nous sécuriser et nous protéger surtout en ces temps de tourments. Des institutions fortes, au-dessus de tous soupçons, incarnées par des hommes d’envergure attachés aux valeurs de transparence, d’équité et de stabilité.
Ces hommes existent-ils encore dans notre cher Sénégal ? En vérité, ces serviteurs se mettent en retrait pour éviter les télescopages. Qui plus est, parce qu’ils ne se fréquentent pas entre eux, ils vident des « lieux » qu’occupent sans vergogne d’autres mus par des non valeurs. Ces derniers n’obéissent à aucune règle. Leur empressement à conquérir des positions les disqualifie parce que discrédités. Devant les forfaitures qui se multiplient, les spéculations se focalisent plus sur les agissements de certains que sur la solidité de notre architecture institutionnelle.
De ce fait, les partis politiques ne sont que des associations privées alors que l’Etat nous représente et notre premier devoir en tant que citoyens, de surcroit républicains, est de travailler à le pérenniser parce que son rayonnement transcende nos prismes partisans.
Alors pourquoi gloser sur les emportements d’un individu, fut-il parlementaire, à l’endroit d’autres quand le même s’attaque à la première institution du pays avec une déconcertante désinvolture qui ne lui vaut que désapprobation verbale ? Le danger gît dans cette proximité avec des bougons aux mains tremblantes capables d’appuyer sur le « bouton nucléaire ».
Le choix des collaborateurs est une prérogative du leader. S’il se trompe dans la composition de son entourage, il expose la nation. Les propos haineux de ce parlementaire atypique ne datent pas d’hier et en plus ils sont sortis de leur contexte. Visiblement, il s’agit d’une conversation privée entre gens de même acabit dépourvus de pudeur et d’oreilles chastes. L’un d’eux a brisé l’omerta. Et du coup, en s’en saisissant, l’opinion s’est émue de la moralité de certains de ceux qui nous gouvernent.
Diffusée de manière virale, la bande sonore révèle l’absence notoire de scrupules chez les mêmes qui affichent des airs de parvenus assis au cœur de l’Etat. Sensibles à la démocratie d’opinion, les instances disciplinaires du parti au pouvoir et de l’Assemblée nationale ont très vite sévi pour écarter toute velléité de complaisance à l’égard d’une bande d’inclassables qui écument les allées du pouvoir en quête de « pognon de dingue ».
Le pire est à redouter. D’abord des règlements de compte par des arguments de force et non par la force des arguments. Après tout, les débats argumentés ne sont plus légion. Ensuite par médias interposés qui se délectent à l’évidence de ce « feuilleton d’été » à rebondissements. En principe, dans ce cas de figure, la presse devrait fonder sa démarche sur une information « honnête et précise » et sans doute exhaustive, en se hâtant lentement.
Elle joue sa crédibilité dans les affaires qui éclaboussent la classe politico-affairiste. En outre, elle devrait saisir cette opportunité pour ne pas suivre l’humeur de l’opinion encore moins la provoquer comme semblent y exceller quelques titres aux élans emphatiques. En bonne logique quand les médias empiètent sur la vie privée des personnalités, l’opinion publique devrait s’émouvoir parce que se sentant menacée. Mais « l’enfer, c’est les autres ! » Jusqu’à quand ?
VIDEO
LES APÉRISTES SONT À L’APÉRO DEPUIS QU’ILS SONT AU POUVOIR
Alassane Samba Diop revient sur l’actualité politique largement dominée par l’affaire Moustapha Cissé Lô. L’éditorialiste d’Emedia pense que ce dossier pourrait avoir des relents judiciaires qui doivent aller au-delà des enregistrements audios
Sur le plateau de l’émission Toc Toc Sénégal, ce mardi, Alassane Samba Diop est revenu sur l’actualité politique largement dominée par l’affaire « Moustapha Cissé Lô ». L’éditorialiste d’Emedia pense que ce dossier pourrait avoir des relents judiciaires qui doivent aller au-delà des enregistrements audios.
Pour lui, cette histoire est une ‘’guerre fratricide’’ au sein du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (APR). En tout état de cause, le Directeur de Emedia note que : « les Apristes sont à l’apéro depuis qu’ils ont pris le pouvoir ».
LE GROUPE PARLEMENTAIRE BBY SE DÉBARRASSE À SON TOUR DE CISSÉ LO
Le groupe parlementaire de la majorité présidentielle a annoncé mardi que le député ne faisait plus partie de ses membres après son exclusion de l'APR
Le groupe Parlementaire Bennoo Bokk Yaakaar (majorité) a annoncé mardi que Moustapha Cissé Lo ne faisait plus partie de ses membres après son exclusion de l’Alliance pour la République (APR).
’’(….) Monsieur Moustapha Cissé Lo n’appartient plus au Groupe Parlementaire Bennoo Bokk Yaakaar’’, indique un communiqué transmis à l’APS.
Le Groupe parlementaire ‘’adhère totalement et s’approprie sans réserve le communiqué rendu public le lundi 06 juillet 2020 par le Bureau de l’Assemblée nationale’’.
Dans ce communiqué, le Bureau de l’Assemblée nationale a condamné ‘’avec la dernière énergie, le comportement inqualifiable du député Moustapha Cissé Lo, et s’est démarqué de ses méthodes et de ses choix langagiers, totalement en porte-à-faux avec la lettre et l’esprit de la loi, notamment du Règlement intérieur’’ de l’institution parlementaire.
Le groupe BBY dit également prendre ‘’acte de la décision unanime de la commission de discipline de l’Alliance pour la République (APR) d’exclure définitivement Monsieur Moustapha Cissé Lo du parti’’.
La Commission de discipline de l’Alliance pour la République a prononcé lundi l’exclusion définitive de Moustapha Cissé Lo des rangs de la formation présidentielle.
Le président de l’APR a activé la commission de discipline de son parti après les insultes de Moustapha Cissé Lo à l’endroit de Farba Ngom et de Yakham Mbaye, dans une bande sonore largement relayée par les réseaux sociaux.
’’La commission de discipline, après avoir délibéré, à l’unanimité prononce l’exclusion définitive de Moustapha Cissé Lo des rangs de l’Alliance pour la République’’, indique un communiqué.
Elle ’’avertit fermement tout camarade qui adopterait des comportements et des propos à même de ternir l’image du parti ou de jeter le discrédit sur les institutions de la République’’.
La Commission dit avoir constaté ’’l’attitude du camarade Moustapha Cissé Lo dont les propos empreints d’une indécence que récusent la morale et la bienséance sociale, ont fini de heurter la conscience des populations’’
BABACAR NGOM PREND LA PAROLE
La rencontre entre le patron de Sedima et les journalistes est prévue, jeudi, 9 juillet 2020
Babacar Ngom brise le silence. Le PDG du groupe Sedima a décidé de prendre la parole pour s’expliquer sur le litige foncier qui l’oppose aux populations de Ndingler, un village situé dans la commune Ndiaganiao.
D’après une note de son service de communication, parvenue à Emedia, la rencontre entre M. Ngom et les journalistes est prévue, jeudi, 9 juillet 2020. Babacar Ngom qui fera face à un panel de journalistes va s’exprimer sur plusieurs questions de l’actualité.
Ce litige foncier date de plus de 4 ans. Les habitants de Ndingler accusent le boss de Sedima de prendre environ 80 hectares de leurs terres pour y développer son agrobusiness. Document à l’appui, M. Ngom réplique qu’il a acquis, de manière légale, ses terres qu’il attribue à la commune de Djilakh, une autre commune riveraine.
LES MAUVAISES PERFORMANCES PREOCCUPENT LES MINISTRES
Le Conseil des ministres de l’Uemoa se préoccupe «des mauvaises performances attendues au plan macroéconomique, avec d’une part la baisse de la croissance dans tous les Etats membres, et d’autre part l’aggravation du déficit budgétaire global».
Le Conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) se préoccupe «des mauvaises performances attendues au plan macroéconomique, avec d’une part la baisse de la croissance dans tous les Etats membres, et d’autre part l’aggravation du déficit budgétaire global».
Pour l’année 2020, le Conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), qui a tenu sa 2e session ordinaire de l’année le 26 juin 2020 par visio-conférence, a constaté qu’à l’instar des pays du monde entier, «la pandémie à coronavirus affecte profondément les économies des Etats membres». Il se préoccupe ainsi «des mauvaises performances attendues au plan macroéconomique, avec d’une part la baisse de la croissance dans tous les Etats membres qui conduirait à un taux moyen de 2,4% au niveau de l’Union, soit une réduction de plus de quatre points de pourcentage par rapport à la prévision initiale de 6,6%, et d’autre part l’aggravation du déficit budgétaire global qui représenterait 5,2% du Pib contre 2,5% initialement prévu».
Au terme des échanges, souligne le communiqué du Conseil des ministres, Sani Yaya, ministre de l’Economie et des finances du Togo et président en exercice, et ses collègues ont encouragé «les Etats membres à poursuivre les efforts pour limiter la propagation de la pandémie». Aussi ont-ils adopté la recommandation relative aux orientations de politique économique aux Etats membres pour l’année 2021. Par cette recommandation, le Conseil invite «les Etats membres à poursuivre la mise en œuvre des mesures contenues dans les plans de riposte sanitaire, économique et sociale au Covid-19. Il invite également les Etats membres à poursuivre les efforts de mobilisation des ressources intérieures et à prendre toutes les dispositions pour bénéficier de l’appui de la Communauté internationale, notamment pour l’allègement de la dette extérieure et l’obtention de nouvelles ressources concessionnelles. Enfin, le Conseil exhorte les Etats membres à mettre en œuvre des politiques budgétaires permettant un retour à la consolidation budgétaire après la crise».
Par ailleurs, «le Conseil rappelle que pendant la durée de la suspension provisoire de l’application du Pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité, décidée par la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union le 27 avril 2020, l’exercice de la surveillance multilatérale, instituée par le Traité portant création de l’Uemoa, se poursuit normalement». La recommandation relative aux modalités de mise en œuvre de la surveillance multilatérale a été adoptée. En conséquence, le Conseil «invite les Etats membres de l’Union à continuer de transmettre à la Commission les rapports trimestriels et les perspectives économiques et financières».
Le Conseil, mentionne le document, «a été informé de l’état des virements de crédits effectués au titre de l’année 2018 et a adopté le 2ème collectif au Budget de l’Union au titre de l’exercice 2020. Ce collectif consacre l’actualisation des prévisions économiques 2020 suite à la survenue de la pandémie de Covid-19 et le renforcement de la solidarité au sein de l’Union à travers l’acquisition par la Commission des équipements sanitaires contre le Covid-19 au profit des Etats membres».
«C’EST MACKY SALL QUI DEVRAIT ETRE DEVANT LA COMMISSION DE DISCIPLINE»
Pour Moustapha Diakhaté, le président est le «seul responsable» de tout ce qui se passe présentement dans son parti
Pour Moustapha Diakhaté, le président Macky Sall est le «seul responsable» de tout ce qui se passe présentement dans son parti. S’il condamne les injures de Cissé Lô, l’ex-Apériste, exclu lui aussi en janvier dernier, estime que c’est le leader de l’Apr qui devrait être devant la commission de discipline. Il invite par ailleurs le procureur de la République à s’auto-saisir sur cette affaire.
«Je crois d’ailleurs que c’est Macky Sall lui-même qui devrait être traduit devant la commission de discipline parce que c’est lui qui a créé le parti et demandé le suffrage des Sénégalais. Donc si on entend ces propos injurieux venant de responsables de son parti, c’est de sa responsabilité.» C’est la réaction de Moustapha Diakhaté sur la sanction contre Moustapha Cissé Lô. Hier, sur le plateau de l’émission matinale «Toc Toc» de Itv, l’ex-membre de l’Alliance pour la République, lui aussi exclu, a déclaré : «L’Alliance pour la République (Apr) est le parti où tout le monde se déteste. Si dans une maison chacun fait ce qu’il veut, c’est le chef qui est le problème. En réalité, cette situation interpelle la responsabilité de Macky Sall. Ce qui se passe, le seul responsable c’est Macky Sall.» En revanche, l’ancien président du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar a ajouté sa voix au flot d’indignations après les propos indécents tenus par le député Moustapha Cissé Lô à l’encontre de Yakham Mbaye et de Farba Ngom, tous responsables politiques à l’Apr.
«Je condamne ces propos, mais Moustapha Cissé Lô n’avait pas parlé à la télévision, ni à la radio, encore moins échangé avec un journaliste. Il s’exprimait au téléphone. Donc les responsables de l’enregistrement sonore et de sa diffusion doivent être poursuivis. La Commission nationale de protection des données personnelles (Cdp) et le procureur de la République doivent prendre leurs responsabilités. Le procureur doit s’auto-saisir contre les injures et les diffuseurs. Si on ne fait pas attention, ça sera un précèdent dangereux», a fulminé l’ancien Apériste. Moustapha Diakhaté a été le premier à être exclu du parti de Macky Sall. En janvier 2020, la commission de discipline avait retenu contre lui «les agissements et propos séditieux, fractionnistes et récurrents, des faits qui entachent gravement l’image du parti».