Il y a vraiment lieu de s’inquiéter des dérives et autres attitudes d’exclusion et de confrontation qui émaillent de plus en plus de tous les cercles de notre vie sociale
J’emprunte le titre de cette contribution à Paul Nizan un philosophe français des années 30 qui, ulcéré par les positions dogmatiques des philosophes de son époque, leur servit un pamphlet acerbe intitulé : « les chiens de garde » pour dénoncer leur attitude exclusiviste ou sectaire pour tout ce qui était contraire à leurs lignes de pensée.
J’emprunte son titre pour m’indigner fortement et avec la dernière énergie contre les dérives verbales et les violences physiques de plus en plus inacceptables qu’il nous est donné d’observer au sein de la société sénégalaise. Mais que nous arrive-t-il à Nous sénégalais pour que nous perdions notre sens élevé de l’urbanité, de la fraternité, de la Téranga, du yaar, du teguine et du respect mutuel pour nous complaire de plus en plus dans les fanges putrides de la vindicte, des injures, des philippiques et autres joyeusetés entre nous ? Il faut vraiment s’alarmer de la tournure des relations sociales dans notre pays à l’aune des nouvelles formes d’expressions et des postures qui rebuteraient même certains animaux nécrophiles.
Oui ! Il y’a vraiment lieu de s’inquiéter des dérives et autres attitudes d’exclusion et de confrontation qui émaillent de plus en plus de tous les cercles de notre vie sociale. Quand la magistrature perd son calme et s’étripe dans des pancraces épistolaires dignes des derniers forbans et rue dans les brancards au grand dam des justiciables, il y’a problème.
Quand l’armée, réputée Grande Muette, sort de sa réserve et canonne des militaires pour les expulser sans ménagement de leurs logements créant une césure béante entre des frères d’armes dont on pouvait faire vraiment l’économie avec un tant soit peu de retenue. Il y’a péril. Avoir des Droits ne donne pas TOUS les droits et sur cette affaire l’armée a manqué de sérénité et a failli. On ne tire pas sur des frères d’armes surtout en temps de Paix.
Et quand les journaux et autre médias sont inondés de propos salaces, violents, insultants, dégradants et humiliants, proférés par des personnes dites « responsables » c’est que la déliquescence guette notre pays dans ses fondements les plus solides. Alarme… Pourtant des signaux nous avaient alerté sur cette dégénérescence rampante de notre société. Il y’a eu tout d’abord les insanités débitées par certains compatriotes expatriés comme Ousmane Tounkara et Assane Diouf et relayées par le net sur les tenants du pouvoir et sur certaines autorités religieuses et coutumières du pays. On a fait le dos rond si on ne s’en est pas rassasié comme pas possible en occultant le côté dégradant des actes posés.
Ensuite il y’a eu la dérive extraordinaire de la sœur peulhe. Penda Ba pour ne pas la nommer qui, dans un accès de schizophrénie passagère avait débité des insanités d’une puanteur extrême sur les wolofs. La secousse avait été très forte et beaucoup de réactions épidermiques ont mis à mal la cohésion nationale par des positions partisanes et plus ou moins belliqueuses entre nous et dans Nous.
Sur ce point précis j’avais écrit un article intitulé « Affaire Penda Ba : nous sommes tous wolofs » qui avait été publié par les journaux de la place notamment Le quotidien du 21/9/2017. Et je disais à l’adresse de cette jeune compatriote qu’elle se trompe de colère et écrivais textuellement : « Que Penda ait insulté les wolofs, elle s’est insultée elle-même. Car qu’on le veuille ou non « nous sommes tous des wolofs » au Sénégal ... Voyagez un peu dans la sou- région et à travers le monde . Dès que vous dites SENEGALAIS, la première phrase qu’on vous lancera pour ceux qui ont un peu connu le Sénégal c’est « Nanga def ? ou Gorgui».
On ne dira jamais « mbadone, ou abegnadi, ou kassoumaye, ou Naffiyo, ou Ibédi ou awoudiam » N’est- ce pas ? Et cela rend fier pourtant le toucouleur, le sérère, le mandingue, le diola , le soninké qui se voit reconnaître comme Sénégalais et donc Wolof. Qu’est- ce à dire ? Si ce n’est que le Sénégal malgré toute sa diversité ethnique avérée et assumée, est wolof. Parce que le wolof langue vernaculaire nationale a ceci de particulier qu’elle a fini d’envahir pacifiquement et d’occuper toutes les sphères de la communication dans notre pays. Il y’a trente-quarante ans, on se gargarisait d’être les plus « français d’Afrique » parce que Senghor avec sa francophilie chevillée au corps avait développé en nous le phrasé châtié que nous enviait tous nos voisins d’Afrique et même d’ailleurs. Aujourd’hui, il est patent de constater que le Wolof a fini de bousculer le français dans notre parler au point qu’il devient de plus en plus rare d’entendre parler français dans la rue au Sénégal . Wolof rek… ». Et j’ajoutais : « Il n’y a aucune honte à accepter d’être taxé de Wolof si on est Sénégalais car c’est la marque « distinctive » du Sénégal .» Fin de citation.
Une banalisation de l’injure et des insanités au Sénégal
Malheureusement il semble que la leçon n’a pas été retenue car on assiste de plus en plus à une banalisation de l’injure et des insanités à tout bout de champ dans la sphère des relations sociales de notre pays. On a eu Cissé Lo et son glossaire de bordées puantes qui n’a toujours pas fini de révulser les gens simples. Et qui donne à croire qu’on ne peut même plus avoir des relations civilisées entre Nous dans nos échanges, nos discussions, nos contradictions. Rien que des injures, des gros mots, des dénigrements, des scories et même des violences physiques avec agressions et autres. Si c’est cela la politique, Pauvre de Nous alors. Et dans cet exercice nauséabond de lanceurs d’excréments excelle une certaine catégorie de citoyens qu’on peut taxer de « chiens de garde » qui se plaisent à aboyer sur tout, de tout et contre tout. TERRIBLE !!!
L’injure c’est comme un boomerang, elle retourne toujours au lanceur. Dès lors, pourquoi certains se croient obligés de se muer en Chiens de garde pour défendre la cause de leur préféré ? Sur ce chapitre, il faut déplorer et condamner avec la dernière énergie l’appel au meurtre ethnique lancé récemment par l’honorable député de Ranérou. Une dérive inacceptable d’autant plus condamnable que l’auteur malgré tout le tollé soulevé par ses propos, «reste droit dans ses bottes» pour parler comme l’autre des Oryx, n’exprime aucun regret et dit assumer ses dires. « C’est un scandale » se serait écrié avec force feu Georges Marchais ancien SG du PC français. La coupe est pleine. Vraiment.. Toute cette débauche d’énergie xénophobe a été rendue possible après les salves « nationalistes » lancées par un chroniqueur de la place titillant la supposée double nationalité d’un magistrat. Non seulement l’allusion est perfide mais elle est surtout révélatrice des velléités dormantes des adeptes de l’exclusion sénégalaise qui n’attendraient que l’étincelle pour mettre le pays à feu et à sang. Dieu nous en garde.
Mais que les apprentis pyromanes sachent qu’ils seront toujours les premiers à être dévorés par les flammes des incendies qu’ils auront contribué à allumer. Dans la même chronique qu’on voudrait didactique et alarmiste, l’auteur se pose la question de la double loyauté. En réponse, il pourrait lui être retorqué que la double loyauté fait partie de l’humaine personne. Car on l’oublie souvent mais à la naissance nous avons un papa et une Maman à qui nous devons obéissance et respect. N’est ce pas une forme de double loyauté ? Mieux encore, pour Nous les musulmans, Dieu lui-même dans Toute Sa Magnificence et par Amour pour son Prophète Mouhamed (Allayhi salam) n’a-t-il pas autorisé qu’Il soit toujours cité après lui, l’omniscient, dans toutes les formes d’allégeance et dans toutes les prières à Lui, adressées. C’est pourquoi on dit toujours par DIEU et par son Prophète Sallalahou Aleyhi wa salam.
Pour dire simplement que la double loyauté existe bel et bien et n’entame en rien l’engagement d’une personne pour une cause. Dans la vie des hommes, la nationalité d’origine n’est pas déterminante, c’est la nationalité finale qui est importante. Et sous ce rapport, les exemples « d’étrangers » devenus des nationalistes et des fiertés de leur pays d’accueil sont foison à travers le monde. Pour rester dans l’allusion perfide aux patronymes qu’on voudrait sénégalais de souche, N’est-ce pas qu’un Ndaw est devenu président du Mali ? A côté d’un DIAW autre Homme Fort du pays ? Un Fall n’a-t-il pas été premier ministre de Guinée.
Un Thiam Ministre ivoirien, un Mbaye Ministre centrafricain, une Yade ministre française ? Et tant d’autres qu’il serait fastidieux de citer ici et sans que personne n’y trouve à redire ? Il aura fallu que ce soit au Sénégal, pays le plus multicolore d’Afrique et dont les fils rayonnent partout dans le monde sous d’autres nationalités, qu’on relève de telles inepties sur la Nationalité qui ne sont que des insultes à l’intelligence des sénégalais. La volonté de détruite un adversaire ne doit pas pousser à aller fouiner jusque dans les tréfonds des caniveaux pour sortir des arguties qui masquent mal une xénophobie rampante.
La gymnastique sémantique n’avait pour but que d’édulcorer l’allusion explicite à la nationalité d’origine du juge pour réveiller les bas instincts des nostalgiques de « l’ivoirité » ou de la radio des mille collines de Kigali. Cela a d’ailleurs commencé à donner des idées mortifères à notre député cité supra qui n’a pas hésité à appeler à sortir les coupe- coupes et autres armes pour trucider tous les anti 3ème mandat. Pour dire simplement que l’Heure est Grave. Très grave dans notre pays. On attendait beaucoup mieux de quelqu’un qui se targue d’être africain dans l’âme jusqu’à faire cas de l’origine guinéenne de son épouse. La première ou la deuxième ? Car il semble que Monsieur soit bigame. Passons. C’est un jeu dangereux, très dangereux qu’il aurait mieux valu ne jamais essayer de jouer car porteur de malheurs rek pour tous. La sensibilité de tout ce qui touche à l’Ethnie, à la Religion et à … la Nationalité est telle qu’il importe de toujours bien mesurer la portée de tout acte tendant à spéculer sur ces domaines assez particuliers au risque d’embraser tout un pays qui n’aspire qu’à la paix et à…l’émergence pour ses fils, tous ses fils. On ne le dira jamais assez, ce pays nous appartient à tous. Ceux qui y sont nés et qui y vivent. Ceux qui y sont venus et y sont restés pour y vivre. Nous sommes tous d’égale dignité d’être des sénégalais. N’en déplaise aux cassandres adeptes de « pureté ethnique» et autres. Dans ce Sénégal à Nous tous, Nous vivrons Tous en frères ou nous mourrons tous en idiots pour paraphraser Luther King. Qu’on se le tienne pour dit. Dieu nous garde, garde le Sénégal et garde l’Afrique.
EN TANT QUE REPUBLICAIN, JE CONDAMNE TOUT PROPOS DE NATURE A SUSCITER DES CONFLITS, MAIS…
Connu pour le courage politique et son franc-parler, Djibril War ne cache pas ses mots pour recadrer ses camarades de parti. Le député Aliou Dembourou Sow en est un
Brillant expert judiciaire, Me Djibril War est plus connu sous sa casquette d’homme politique. Et surtout de sa proximité et de son amitié avec le président Macky Sall pour qui il a été toujours un farouche défenseur et bouclier. Connu pour le courage politique et son franc-parler, Me War ne cache pas ses mots pour recadrer ses camarades de parti. Le député Aliou Dembourou Sow en est un !
Le Témoin : Quelle lecture faites-vous des propos du député Aliou Dembourou Sow qui ne cessent de soulever des vagues d’indignation…
Me Djibril War : En tant que Sénégalais, républicain et représentant du peuple, je condamne tout propos, actes de nature à susciter ou engendrer des conflits, confrontations individuelles ou collectives de quelques bords qu’ils viennent. À propos de la sortie malheureuse de l’honorable député et non moins président de Conseil, Alioune Dembourou Sow, je suis surpris des propos qu’on lui a prêtés. Car les collègues députés de l’Assemblée nationale de la majorité comme de l’opposition lui reconnaissent un caractère jovial et serein. Même s’il estime que ses propos ont été sortis de leur contexte comme c’est souvent le cas, il présentera ses excuses publiques au peuple sénégalais. Et je suis convaincu qu’il le fera parce que c’est un homme pieux et très humble. Par la même occasion nous condamnons vivement l’attitude de certaines personnes à l’indignation et la consternation sélectives. Il est inadmissible et injuste que certaines personnes, du monde politique, l’opposition et la société civile réagissent de manière violente dès que des actes et propos sont imputés à des personnes du parti au pouvoir ou des proches du président Macky Sall. Je déplore les réactions de certains hommes et femmes analystes politiques dont les attitudes irresponsable sont dignes des « Radios des Milles et une Collines ». Ces gens s’apparentent même à un appel à une confrontation interethnique.
Non, Me War, soyons sérieux ! Car c’est le député Dembourou Sow qui a, lui-même, fait des déclarations irresponsables de nature à inciter la haine…
Mais j’ai déjà déploré et condamné ses propos ! Seulement, je regrette le fait que certains activistes profitent de cette situation pour prolonger le faux débat. Et surtout inciter des gens à la violence. Car la haine prend feu au coup prolongé d’une injure ou d’une déclaration mensongère. Dommage que certains soi-disant analystes politiques investissent les médias et réseaux sociaux pour provoquer cette haine interethnique. Ils sont indignes d’un homme soucieux de paix sociale car leurs attitudes ne participent pas à l’apaisement de l’espace public et politique. Ces personnes seraient même responsables conformément au Code Pénal des conséquences de leurs actes irresponsables. Ce qui est à déplorer, c’est surtout leur posture partisane. Il y’a eu dans un temps récent des cas plus graves qu’ils ont traités avec légèreté et indulgence.
Maitre, certains témoins de l’histoire politique ne se souviennent pas d’avoir entendu des propos ethnicistes plus graves que ceux de votre collègue député…
(Il me coupe).Ecoutez ! Pour preuve avait-on vu une seule réaction de matraquage médiatique, lorsque Ousmane Sonko déclarait publiquement que l’on devrait fusiller tous les anciens chefs d’Etat du Sénégal : Feu Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall ? Voudrait on oublier le ton de ses discours en Casamance du genre lors de la campagne présidentielle : « Peuple frère de Casamance, travailleur, tous les gouvernements qui se sont succédés, se sont toujours servis de vos richesses et de votre sueur pour vous exploiter et vous opprimer ? Quand il était parti se réfugier en Casamance après la publication du Rapport de la commission d’enquête parlementaire sur l’accusation de supposé détournement de 94 milliards cfa commis selon lui par son ex collègue Mamour Diallo, n’avait-il pas invité les populations à faire bloc autour de lui comme bouclier contre toute action visant à l’arrêter ? Que dire de l’activiste Guy Marius Sagna qui, après sa libération avait organisé une cérémonie, plutôt une démonstration de force mystique dans le bois sacré sous fond de menace? Et cet ancien député originaire de Casamance en transes lorsqu’il invoque l’exploitation du zircon qui, à coups de diatribes, de vociférations invite les jeunes à prendre leur destin en main? Et que dire des commentaires qui ont suivi l’odieux massacre de jeunes peulhs partis chercher du bois dans la forêt de Boffa-Bayotte? Et enfin feint-on d’oublier ce député de cette même contrée qui a failli créer l’irréparable en dénonçant un partage très léonin “des ressources du gaz entre la frontière du Sénégal et de la Mauritanie, au détriment du Sénégal ? Moi Me War, je dis non à cette fumisterie des soit disant analystes politiques, des opposants cachés. Je dénonce ce qui n’est rien d’autre qu’une discrimination sélective contre des responsables politiques de l’ethnie du Président Macky Sall. C’est la triste et ignoble réalité. D’ailleurs, permettez-moi de déplorer aussi certains responsables politiques de l’Apr qui n’osent pas sortir de leur cachette pour recadrer ou désarmer ces allume-feux de l’opposition.
MACKY SALL LACHE DEMBOUROU SOW
Le député de Ranérou ne pourrait guère compter sur le soutien du président de la République Macky Sall. Il a été lâché par ce dernier dans son apologie de la violence ethnique
Le député de Ranérou Aliou Dembourou Sow ne pourrait guère compter sur le soutien du président de la République Macky Sall. Il a été lâché par ce dernier dans son apologie de la violence ethnique. L’Alliance Pour la République s’est totalement démarquée de la position de son député.
L’opinion épiait la posture du président de la République et son parti l’Alliance Pour la République sur les propos d’apologie de la violence ethnique de Aliou Dembourou Sow qui font débat actuellement dans notre pays. Des propos d’incitation à la haine et au massacre par manchettes contre tous ceux qui auraient l’outrecuidance d’évoquer l’impossibilité d’un troisième mandat pour Macky Sall.
Le silence observé jusqu’ici par le camp présidentiel préfigurait pour d’aucuns des acteurs politiques à une manifestation de soutien à l’endroit du député apériste. Une posture inimaginable et incompréhensible autant au sein du camp présidentiel, mais aussi dans l’opposition et au sein de la société sénégalaise. Un précédent dangereux qui nécessitait une réaction ferme et appropriée du président Macky Sall. Alors ce dernier par la voix du Porte-parole national le ministre Seydou Guèye est sorti de son mutisme.
Dans un communiqué de presse parvenu à la Rédaction hier soir, le président de l’APR s’est totalement démarqué de son responsable politique. « Dans une déclaration largement diffusée sur les réseaux sociaux, notre camarade Aliou Dembourou SOW a tenu des propos inacceptables et inopportuns.
L’Alliance Pour la République tient à exprimer ses regrets. Aussi, l’APR se démarque de tout propos et de toute démarche, aux antipodes de la ligne du parti, clairement exprimée à maintes reprises par le Président du Parti et par nos différentes instances » écrit le ministre Seydou Guèye. Ce dernier ajoute à l’endroit de tous les autres responsables apéristes que « l’Alliance Pour la République appelle les responsables et militants à éviter les débats stériles et à rester mobilisés derrière SEM le Président Sall, pour un Sénégal tourné vers l’émergence avec une société solidaire, dans un État de droit ».
Abdou Karim Fofana qui prend la défense du député, désavoué
Seulement cette posture de Macky Sall est un désaveu contre le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat. Abdou Karim Fofana a été le seul responsable de haut niveau de l’APR à prendre la défense du député Aliou Dembourou Sow. L’ancien directeur national du Patrimoine bâti soutient que les propos du responsable de l’Apr de Ranérou ont été mal interprétés. « Je connais bien Aliou Dembourou Sow. On se connait depuis 10 ans. C’est quelqu’un qui n’est pas du tout violent. C’est quelqu’un de très responsable. Je pense que ce sont les médias qui ont interprété mal ses propos.
C’est celui qui entend qui a des problèmes. Ce n’est pas celui qui parle. Lui, il sait de quoi il veut parler. C’est un proverbe halpular qu’il a utilisé. Je connais Aliou Dembourou Sow. Si c’était vraiment l’objet de son propos d’appeler à la violence, je serais le premier à le dénoncer. C’est une mauvaise interprétation d’un proverbe halpular qu’il a utilisé pour appeler peut-être ses militants à soutenir le président de la République. Les questions liées aux mandats chaque fois je le dis, nous sommes dans une démocratie. Mais une démocratie ça ne sert pas seulement à élire. Ça sert à élire mais également ça sert à réaliser des programmes pour les populations. Il y a le temps des élections et le temps du travail. Nous sommes dans celui du travail. Je pense que ça soit des débats sur le mandat ou sur les genres, c’est inutile » a souligné le ministre de l’Urbanisme et de Logement Abdou Karim Fofana. Il était l’invité de Rfm matin hier.
MOUSTAPHA DIAKHATÉ : «Le ministre Abdou Karim Fofana a fait preuve d’une grande malhonnêteté.»…
L’ancien président du Groupe parlementaire de la coalition Benno Bokk yakaar fustige catégoriquement la position du ministre Abdou Karim Fofana. Pour Moustapha Diakhaté, Abdou Karim fofana a manqué l’occasion de se taire. Les propos du député appellant à une révolte méritent bien d’être condamnés. « Le discours d’Aliou Dembourou Sow est mille fois plus dangereux pour le pays, pour l’image de l’Apr et pour l’image du groupe Benno Bokk Yakaar que les propos qui ont été tenus par Moustapha Cissé Lo. Le ministre Abdou Karim Fofana est fait preuve d’une grande malhonnêteté. Cela ne m’étonne pas de sa part. Ces gens-là, ils sont prêts à toutes les courbettes pour garder leurs privilèges. Son discours est une honte. C’est un pied de nez à la République. Ce qu’il a dit c’est d’une extrême gravité. Depuis quand il maitrise le Peulh ? D’ailleurs heureusement que les dénonciations les plus remarquées contre Aliou Dembourou Sow viennent de son ethnie les Peulhs. L’audio m’a été envoyée par quelqu’un de Ranérou qui m’a envoyé aussi la traduction. Véritablement je crois qu’Abdou Karim Fofana a raté l’occasion de se taire. Il (ndlr : Abdou Karim Fofana) a fait honte à sa génération. Et c’est malheureux pour lui » a cogné l’ancien ministre conseiller de Macky.
… réclame la tête du député de Aliou Dembourou Sow !
Selon Moustapha Diakhaté, la même attitude qui avait amené le président la République Macky Sall à obtenir la démission du député Bougazelli de l’Assemblée nationale, doit également être utilisée envers Aliou Dembourou Sow. En effet soutient-t-il, ce qui été reproché à Bougazelli est certes mauvais, mais c’est moins dangereux que l’appel à la violence à caractère ethnique sur des populations sénégalaises. « Je condamne les propos du député Dembourou Sow, mais également je déplore le silence assourdissant du président de la République Macky Sall, du parti Apr de la coalition Benno Bokk Yaakar et de l’Assemblée nationale. Pour tout dire je souhaite que par rapport à la gravité de ces propos et des responsabilités qui sont celles du député Aliou Dembourou Sow, le président Macky Sall en tant que son mentor politique doit obtenir sa démission de l’Assemblée et de la présidence du Conseil départemental de Ranérou. Parce que un tel personnage n’a pas de place dans l’espace public et dans l’espace politique » a-t-il-ajouté. De ce Moustapha Diakhaté invite l’Assemblée nationale à avoir la même attitude, la même fermeté comme dans l’affaire Moustapha Cissé Lo notamment ses injures à l’encontre de Farba Ngom et de Yakham Mbaye afin d’exclure le député Dembourou Sow. A partir de ce moment le procureur de la République compte tenu de la gravité des propos tenus par le député, doit ouvrir une enquête pour poursuivre le responsable de l’Apr de Ranerou pour appel à l’apologie de la violence à caractère ethnique
DEJA 5 DOSSIERS A INSTRUIRE, DONT 3 EN URGENCE
Les choses sérieuses commencent pour le nouveau Tribunal des Pairs du Conseil pour l’Observation des Règles d’Ethique et de Déontologie dans les médias (CORED).
Les choses sérieuses commencent pour le nouveau Tribunal des Pairs du Conseil pour l’Observation des Règles d’Ethique et de Déontologie dans les médias (CORED). Installée il y a quelques semaines, le mercredi 23 septembre dernier, l’instance dirigée par Eugénie Rokhaya Aw va instruire ses premiers dossiers. Il s'agit de trois (03) auto saisines a évacuer en urgence et de deux (02) plaintes.
T rois (03) auto saisines et deux (02) plaintes. Ce sont là les premiers dossiers que va instruire le Tribunal des Pairs du Conseil pour l’Observation des Règles d’Ethique et de Déontologie dans les médias (CORED), récemment installé. Parmi ces dossiers, soumis aux «juges des médias» pour instruction, figure le traitement médiatique par le site actu221 de la sortie du député APR Aliou Dembourou Sow. «L’un des dossiers concerne la publication par le site d'information actu221 d'un article sous le titre : «un député appelle les peuls à prendre les machettes pour défendre la candidature de Macky Sall», informe un communiqué du CORED daté d’hier, mardi 13 octobre 2020.
Et la source de préciser que «cette affaire et deux autres font l’objet d’une auto saisine et seront instruites en toute urgence par le Tribunal des Pairs du CORED, qui a, par ailleurs, reçu deux plaintes faisant également l’objet d’examen».
En attendant, «le CORED en appelle encore une fois à la responsabilité des hommes et femmes de médias dans le traitement de l'information», conclut le texte. Le CORED a pour mission de veiller au respect, par les journalistes, les techniciens des médias et les entreprises de presse, des règles d’éthique et de déontologie. Il s’est doté d’un Tribunal des Pairs, un organe indépendant et autonome depuis 2014, à l’initiative du Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal (SYNPICS). De dix (10 juges, l’équipe précédente) le Tribunal, renouvelé et installé le mercredi 23 septembre 2020 comprend douze (12) membres. Ce Tribunal a élu à sa tête, le vendredi 02 octobre dernier, à l’issue de sa première réunion, Eugénie Rokhaya Aw, journaliste et ancienne directrice du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI), l’école de journalisme de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar. La juridiction statue sur les plaintes ou en cas d’auto saisine.
LE CORED A DESORMAIS LES COUDEES FRANCHES POUR APPLIQUER LES DECISIONS DU TRIBUNAL
Pour corriger les manquements déplorés avec la première équipe, souvent critiquée pour l’absence de recours en cas de non satisfaction de la décision rendue, la nouvelle instance d’autorégulation va fonctionner sur la base d’un double degré de juridiction. Elle va dorénavant statuer en première instance et au besoin (en cas de recours) en seconde instance. Ce qui explique l’augmentation des juges de 10 à 12, dont cinq (05) femmes, avec le maintien de 03 membres de l’équipe sortante notamment les journalistes, Mame Less Camara Eugenie R. Aw et Mamadou Biaye qui vont servir d’éclaireurs à leurs 09 autres nouveaux collègues dans l’instance. Tous ses membres sont des journalistes en activité ou à la retraite, élus pour un mandat de trois (03) ans.
JEAN MARIE SENE FIXE LES CONDITIONS DE REINSCRIPTION
Le règlement des frais de scolarité pour les mois pendant lesquels les écoles ont été fermées en raison de la pandémie de la covid-19, reste toujours obligatoire dans les établissements privés.
Le règlement des frais de scolarité pour les mois pendant lesquels les écoles ont été fermées en raison de la pandémie de la covid-19, reste toujours obligatoire dans les établissements privés. Selon le président du Cadre unitaire des organisations des établissements privés de l’enseignement supérieur (Cudopes), Dr Jean Marie Sène, les écoles privées ne vont pas accepter, pour la rentrée scolaire 2020/2021, les élèves qui ne paieront pas les mensualités des «vacances forcées», en raison de la Covid-19.
Que les parents d’élèves se le tiennent pour dit ! Les organisations qui dépendent de la Fédération de l’éducation et de la formation qui regroupe les écoles privés laïques, les écoles franco-arabes, l’enseignement privé catholique et le Cadre unitaire des organisations des établissements privés de l’enseignement supérieur (Cudopes) ne vont accepter leurs enfants que s’ils décident de s’acquitter de la scolarité des mois précédents coïncidant avec la fermeture des écoles pour cause de covid-19.
«On avait discuté avec les parents d’élèves responsables qui nous ont dit : oui, on comprend que c’est difficile pour vous et pour nous aussi. Tout le monde est impacté par la covid-19. Maintenant, on accepte de payer mais la seule chose qu’on vous demande, c’est de ne pas lier le paiement de l’année courante à la réinscription ; de nous donner la possibilité de disposer d’un moratoire ; réinscrire nos enfants ; commencer les enseignements et on voit comment éponger la dette qui est due. C’est ce qui a été discuté avec les parents d’élèves responsables. Maintenant, un parent d’élève qui dit : «je ne paie pas».
Nous sommes du privé. C’est nous qui avons mis notre argent. Nos écoles nous appartiennent. Quelqu’un ne peut pas venir forcer la porte pour dire : «j’amène mon enfant». Tu es libre de l’amener dans l’école publique», a fait savoir le président du Cadre unitaire des organisations des établissements privés de l’enseignement supérieur (Cudopes), Dr Jean Marie Sène. Poursuivant son propos, il ajoute : «Nous sommes du privé. Si tu remplis les conditions financières, tu t’inscris. Si tu ne remplis pas les conditions financières, tu ne peux pas t’inscrire. Maintenant, quelqu’un qui vient discuter avec le chef de l’établissement. Ce dernier a la latitude d’accepter ou de ne pas accepter en fonction des propositions que tu lui fais en modalités de paiement».
Selon Dr Jean Marie Sène, il faut que les parents d’élèves arrêtent de considérer l’éducation de leurs enfants comme de la marchandise. «L’éducation, ce n’est pas une marchandise qui se vend. C’est un projet. Un étudiant ou un élève qui s’inscrit, il a un projet pour apprendre quelque chose, pour avoir un ensemble de connaissances et de compétences pour pouvoir servir la Nation ou la société. On ne peut pas dire, tel mois, j’ai étudié, je paie. Tel mois, je n’ai pas étudié, je ne paie pas», a tenu à préciser le président du Cudopes.
Pour preuve, dira-t-il, les cours ont été dispensés au-delà de ce qui était prévu pour les élèves qui devaient passer les examens qui s’est soldé avec un fort taux de réussite cette année. Ce qui fait dire au président du Cudopes, les parents de ces élèves ne peuvent pas évaluer tous les efforts que les établissements ou les enseignants ont eu à dépenser pour la réussite de leurs enfants. «On a fait notre devoir. Que les parents fassent leur devoir», a-t-il lancé.
Dr Jean Marie Sène a tenu à rappeler les directives du ministère de l’Education qui avait demandé, à tous ceux qui le peuvent, de faire la continuité pédagogique à travers l’enseignement à distance pour les élèves en classes intermédiaires et de les évaluer à l’issue du premier semestre.
DES INEGALITES NOTEES AU SEIN MEME DES MENAGES
Les résultats du projet stratégie optimale en matière d’efficacité énergétique permettant de promouvoir la justice énergétique pour les femmes dans les zones rurales ont été restitués hier, mardi 13 octobre, lors d’un atelier
Les résultats du projet stratégie optimale en matière d’efficacité énergétique permettant de promouvoir la justice énergétique pour les femmes dans les zones rurales ont été restitués hier, mardi 13 octobre, lors d’un atelier. Selon cette étude réalisée par le ministère du Pétrole et des énergies en collaboration avec des institutions universitaires, en milieu rural, l’accès à l’énergie est inégal au sein même du ménage.
En milieu rural, les femmes accèdent à l’énergie le moins important, c’est-à-dire le bois pour la cuisson. L’accès à l’énergie est inégal au sein même du ménage. Ce sont les résultats d’une étude menée par le ministère du Pétrole et des énergies en collaboration avec des institutions universitaires.
Les résultats de cette recherche ont été restitués hier, mardi 13 octobre, lors d’un atelier. « La pauvreté se féminise et cela est exacerbé par un faible accès à l’énergie. Les hommes se réservent le type d’énergie le plus confortable en matière d’usage alors que les femmes continuent à braver énormément de risques pour aller chercher du bois et être victimes d’un certain nombre de chocs de santé, notamment les fumées dans les cuisines », a relevé Ibrahima Diop Gaye, enseignant-chercheur et coordonnateur du programme.
Pour renverser cette tendance, il suggère de procéder à une très bonne diffusion des foyers améliorés. « Il faudrait que les foyers améliorés soient accessibles à travers une subvention. Mais il faudrait aussi qu’on mette l’accent sur la chaine de distribution », indique-t-il. Le secrétaire général du ministère du Pétrole et des énergies Adama Diallo a fait part du fait que le Sénégal s’est engagé avec l’appui des partenaires techniques et financiers à poursuivre les efforts pour la promotion de l’équité et de l’égalité homme-femme concernant l’accès à l’énergie. « Les femmes participent dans la production de richesses de notre pays. En milieu rural, ce sont de véritables battantes. Mettre à leur disposition de l’électricité et à moindre coût va non seulement alléger les travaux, mais également leur permettre d’être beaucoup plus productives et de contribuer à l’effort de développement de notre pays », soutient-il.
A la nécessité de mettre de l’énergie à la portée des populations rurales, dit-il, s’ajoute une deuxième urgence qui consiste à permettre aux femmes du monde rural de bénéficier d’un accès régulier et suffisant à l’énergie pour améliorer leurs conditions de vie
2 POLICIERS BLESSES ; 2 ETUDIANTS EVACUES AU CENTRE DE SANTE
Des échauffourées ont éclaté entre les étudiants de l’université Alioune Diop de Bambey et les forces de sécurité
Les étudiants de l’université Alioune Diop de Bambey ont barré la route et incendié des pneus, hier après-midi, pour réclamer l’achèvement des travaux de leur restaurant mais aussi la construction de nouveaux pavillons. Il s’en est suivi des affrontements avec les forces de l’ordre, qui ont fait deux blessés chez les policiers et deux étudiants évacués au centre de santé.
Des échauffourées ont éclaté entre les étudiants de l’université Alioune Diop de Bambey et les forces de sécurité. C’est aux environs de 17 heures, heure à laquelle les étudiants avaient convoqué la presse locale pour une conférence de presse. Aussitôt arrivés sur les lieux, les étudiants sont sortis pour barrer la route Nationale 3 au deux niveaux pour créer deux fronts, obligeant les véhicules à emprunter la voie de contournement du Centre national de recherches agronomiques.
Les éléments du détachement du groupement de la gendarmerie ont, par la suite, débarqué pour parer à toute éventualité. Ce qui n’a pas empêché les étudiants de bloquer les membres de l’administration. Il y aura des échanges de jets de pierres et des grenades lacrymogènes. Bilan : deux éléments de police ont été blessés par les étudiants.
Du coté des étudiants aussi, il y a eu des blessés qui ont absorbé les gaz des lacrymogènes. Les étudiants de l’université Alioune Diop de Bambey réclament l’achèvement des travaux de leur 2ème restaurant mais aussi la construction des pavillons. Le calme est revenu peu avant 19 heures permettant aux travailleurs de l’université de pouvoir quitter les lieux. Les délégués des étudiants ont promis de rencontrer la presse ce mercredi.
Par Abdoul Aziz TALL
GRAVE FISSURE SUR LA TOILE
La tentative de justification ou d'explication, laborieusement élaborée de ses propos ne fait hélas qu’enfoncer davantage l'«honorable» député dans les abîmes d'une communication catastrophique
«On ne peut pas juger mes propos si on n’est pas du Fouta ou du Ferlo. Depuis que le président Macky Sall a créé l’Alliance pour la République, nous avons l’habitude, dans le Ferlo, d’utiliser le terme arme pour désigner la carte électeur. Parfois nous utilisons les mots : baton, coupe-coupe, ou même des balles. C’est un effet de langage». Ces propos, pour le moins alarmants, qui ont pour auteur un député, censé être celui du peuple, sont de toute évidence d'une extrême gravité.
En effet, ils constituent une source de menace de ce que notre pays a toujours considéré comme une compétence distinctive par rapport à de nombreuses nations du monde, notamment en Afrique, à savoir une cohésion nationale, fondée sur le brassage ethnique, l'entente entre les citoyens, le respect mutuel que se vouent les différentes communautés, qu'elles soient ethniques, politiques ou religieuses, résultante d'un commun vouloir de vivre en commun, fondement de toute nation qui se veut solide et viable.
La gravité de ces propos est d'autant plus ahurissante, par son caractère à la fois inattendu et subversif, qu'ils émanent d'un représentant du peuple au sein de notre Assemblée nationale. La tentative de justification ou d'explication, laborieusement élaborée de ses propos ne fait hélas qu’enfoncer davantage l'«honorable» député dans les abîmes d'une communication catastrophique.
En effet, s'il prend prétexte qu'il faut être de son ethnie ou de sa région géographique pour comprendre son intervention, alors, on devrait logiquement se demander si ce parlementaire a tant soit peu une idée de ce que doit être la mission dévolue à l'institution au sein de laquelle il siège. Une intervention aussi guerrière avec des vocables tout aussi belliqueux, bellicistes et va-t’en guerre, même si c'est par métaphore ou je ne sais par quel «effet de langage» comme il le dit, n'aurait jamais dû sortir de la bouche d'un citoyen ordinaire, à fortiori de celle d'un représentant du peuple.
Dans une République, on ne saurait accepter qu'il y ait une communication outrageusement en porte-à-faux avec la cohésion nationale, que l'on tente d’expliquer, avec autant de légèreté du reste, par des arguties selon lesquels il faut être de telle région ou appartenir à telle ethnie du pays pour en saisir la portée réelle. Quelle maladresse, de la part d'un parlementaire qui devrait user d'un langage qui fédère, et qui soit à la fois responsable et accessible à tous les citoyens de son pays ! Quelles que soient les circonstances, il se devait de faire montre de sens de la mesure et de pondération, éviter de choquer, à travers un langage qui, non seulement heurte la conscience de ses compatriotes, mais, qui plus est, porte dangereusement les germes d'une division de la société.
Un parlementaire ne saurait se prévaloir de son ethnie ou de sa localité, pour tenir un tel discours dont le contenu est relatif à une question nationale d’une haute importance, à savoir la prochaine élection présidentielle. Ce dérapage pose évidemment l'éternelle question du choix des hommes et des femmes devant occuper des postes de responsabilité, et dont chaque acte posé a forcément des répercussions sur l'image de la République, de ses institutions et des acteurs qui les incarnent.
Pendant que l'opinion n'a pas encore fini de s'indigner du récent scandale de cet autre parlementaire pris en flagrant délit de trafic de faux billets de banque, voilà qu'un autre, issu de la même famille politique, surgit pour «craqueler» l'image de ce pays qui a le génie d'avoir construit et conservé jusqu'ici une nation unie dans sa diversité culturelle, ethnique et religieuse. Il serait étonnant que la majorité à laquelle appartient ce député endosse cette intervention aux relents bellicistes, aussi bien dans la forme que dans le fond.
C'est la raison pour laquelle, le Chef de l'Etat, gardien de l'intégrité et de la cohésion nationale, et dont l'auteur de ces propos se réclame partisan, devrait, comme du reste l'Assemblée nationale, condamner sans réserve et de manière formelle le discours baroudeur et aventurier de ce député.
Abdoul Aziz Tall est conseiller en management, ancien ministre, ancien DG du Bureau Organisation et Méthodes (BOM)