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4 octobre 2025
15 NOUVELLES CONTAMINATIONS AU COURS DES DERNIÈRES 24H
Parmi ces nouvelles infections 2 étaient des contacts suivis par les services sanitaires, 6 cas importés et enregistrés à l’Aéroport Blaise Diagne de Diass (AIBD), les 7 étant issus de la transmission communautaire.
Dakar, 13 oct (APS) - Quelque 15 nouvelles contaminations de Covid-19 ont été détectées au cours des dernières 24 heures par le ministère de la Santé et de l’Action sociale à partir de tests virologiques réalisés sur des échantillons de 924 individus, soit un taux de positivité de 1,62%, a appris l’APS.
Parmi ces nouvelles infections 2 étaient des contacts suivis par les services sanitaires, 6 cas importés et enregistrés à l’Aéroport Blaise Diagne de Diass (AIBD), les 7 étant issus de la transmission communautaire, a expliqué, mardi, le directeur de la Prévention.
Faisant le point quotidien de la situation de l’épidémie, le docteur El Hadji Mamadou Ndiaye a fait savoir que ces cas de transmission de source inconnue étaient recensés à Dakar (4), Khombole (1), Nioro (1) et Ourossougui (1).
Il a dans le même temps fait état de la guérison de 118 patients portant à 13508 le nombre de personnes ayant recouvré la santé.
Aucun décès n’a été enregistré lundi, alors que 5 malades sont en réanimation, a signalé le porte-parole du ministère de la Santé.
Plus de sept mois après l’apparition de son premier cas de Covid-19, le Sénégal a officiellement comptabilisé 15307 cas dont 13508 guéris, 315 décès et 1483 encore sous traitement.
En conseil des ministres mercredi dernier, 7 octobre, le président de la République, Macky Sall a fait part de sa volonté d’orienter 30% des élèves issus du cycle fondamental vers le système professionnel
En conseil des ministres mercredi dernier, 7 octobre, le Président de la République, Macky Sall a fait part de sa volonté d’orienter 30% des élèves issus du cycle fondamental vers le système professionnel. Interpellés sur cette question, les syndicalistes apprécient différemment. Si le secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal/Authentique, Abdou Faty salue l’idée et pense que le gouvernement doit mettre les moyens pour y arriver parce que, dit-il, c’est «fondamental» ; le secrétaire général du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire/Authentique, Dame Mbodj est d’avis que l’Etat ne pourra pas le réaliser parce que le «Sénégal ne s’est pas préparé à cela».
ABDOU FATY, SECRETAIRE GENERAL DU SELS/AUTHENTIQUE : «Nous ne pouvons que l’encourager mais demander à tout ce que le dispositif soit mis en place»
«Nous pensons que le système professionnel est fondamental dans nos pays émergents. Le système professionnel a toujours été négligé parce qu’il n’y a pas eu de bonnes passerelles entre ce qui faisait le général vers le professionnel. Donc, s’il y’a une volonté, nous ne pouvons que l’encourager mais demander à tout ce que le dispositif soit mis en place et que les 30% qui seront orientés vers le cycle professionnel, puissent être orientés vers des métiers du 21e siècle. Des métiers qui cadrent avec des aspirations de développement du pays mais ne pas le faire comme on a l’habitude de le faire, d’orienter tout simplement vers la formation professionnelle pour orienter vers la formation professionnelle. C’est fondamental. L’Etat du Sénégal doit même changer de paradigme dans l’enseignement.
L’enseignement général n’a presque jamais rien produit. Pour la plupart, nous sommes des littéraires. Les littéraires, c’est une armée de chômeurs. Il est important aujourd’hui qu’on change les paradigmes dans les pays en conception comme le nôtre, qu’on puisse accès vers le professionnel. Il y’a beaucoup de métiers dans le bâtiment, dans l’électricité, dans l’informatique, dans beaucoup de choses. Donc, c’est vraiment une bonne chose toutefois, faudrait-il mettre tous les dispositifs et orienter les gens vers des filières qui débouchent naturellement sur les demandes en développement dans le pays. C’est possible de le faire avec une volonté et mettre des moyens et on est obligé de nous orienter vers ça. Même les pays développés durant très longtemps, ils ont privilégié la formation professionnelle et jusqu’à présent même au 21e siècle, ils privilégient cela. Comme vous le savez, dans les classes, les enfants n’ont pas une intelligence homogène. Il y’a beaucoup d’enfants qui ont une orientation vers des choses manuelles, vers le professionnel, vers certains métiers que de les laisser continuer dans le général, aller à l’université continuer dans le général et rejoindre le bataillon des chômeurs».
DAME MBODJ, SECRETAIRE GENERAL DU CUSEMS/AUTHENTIQUE : «Les 30%, ce n’est rien d’autre qu’un effet d’annonce»
«Les 30%, ce n’est rien d’autre qu’un effet d’annonce. C’est de la politique politicienne. Ça ne sert absolument à rien du tout. Il ne pourra pas le réaliser parce que le Sénégal ne s’est pas préparé à cela : le budget du ministère de la Formation Professionnelle est très dérisoire, les structures de formation ne suffisent pas. Donc, il y’a des capacités d’accueil très faibles et les filières qui existent là-bas sont des filières qui sont aujourd’hui en phase de saturation. La rentrée scolaire, c’est dans deux mois. Il faut donc que le Président Macky Sall nous dise quelles sont les structures qu’il a créées qui pourront absorber les 30% des bacheliers.
Actuellement, le secteur tertiaire est en train de vivre une situation de saturation au même moment, il y’a des filières qui manquent dans notre pays. Il y’a des entreprises, arrivées au Sénégal, elles ont des problèmes de main d’œuvre parce qu’il y’a des filières qui ne sont pas pourvues correctement car il y’a un problème d’adéquation entre la formation et l’emploi au Sénégal. Il y’a des créneaux porteurs. Le Sénégal ne les développe pas et au lieu de créer de nouvelles filières de formation professionnelle avec des créneaux porteurs pour permettre aux étudiants qui sortent de ces filières-là d’avoir une facilité d’accès à l’emploi, ils (Président Macky Sall et son gouvernement) ne font absolument rien. Aujourd’hui, ils font les mêmes formations pour les étudiants et les étudiants qui sortent de ces structures de formation professionnelle ne peuvent pas trouver de métier.
Donc, il y’a un problème d’adéquation entre la formation et l’emploi au Sénégal et c’est cette question que le Président Macky Sall et son gouvernement doivent mettre sur la table, la régler définitivement. Il faut aller aux assises de la formation professionnelle en impliquant les structures de formation professionnelle et les entreprises qui s’installent au Sénégal et pour qu’elles disent quels sont les profils qu’elles veulent avoir pour qu’ensemble, qu’elles puissent définir une nouvelle stratégie de formation professionnelle.
MOMAR THIAM POSE SON DIAGNOSTIC
Momar Thiam a tenu à souligner que ces échanges portent atteinte à l’image de l’homme politique sénégalais
Les échanges de propos aigre-doux entre Mansour Faye et Ousmane Sonko et la sortie maladroite du député-président du Conseil départemental de Ranérou appelant ses parents peulhs « à prendre des machettes et à attaquer ceux qui sont contre le troisième mandat du président Macky Sall » ne sont pas le fruit du hasard, si on en croit Momar Thiam, Docteur en communication politique et Directeur de l’Ecole des hautes études en information et en communication (Heic Dakar).
En effet, interpellé hier, lundi 12 octobre 2020, sur ces sorties qui insufflent le débat politique au Sénégal, Dr Momar Thiam a tenu à souligner que ces échanges portent atteinte à l’image de l’homme politique sénégalais. Dans la foulée, il a déploré la disparition des écoles de parti chargées de former les militants aux valeurs de la République au niveau des formations politiques.
Docteur en communication politique, Momar Thiam range dans « le registre des faits divers » les échanges de propos sur fond d’invectives entre le ministre du Développement communautaire et de l’Equité sociale, Mansour Faye, et le leader de Pastef/Les patriotes, le député Ousmane Sonko. Interpellé hier, lundi 12 octobre 2020, sur le niveau du débat politique au Sénégal jugé souvent « en décalage avec les préoccupations des citoyens » par des observateurs de la scène politique, le Directeur de l’Ecole des hautes études en information et en communication (Heic Dakar) a estimé que «cet échange de propos aigre-doux entre Mansour Faye et Ousmane Sonko porte atteinte même à ce qui devrait être la communication politique ou l’échange de propos entre personnalités publiques et politiques».
Et pour cause explique-t-il, « on attend d’un ministre de la République dans le cadre de sa mission de gestion des affaires publiques, le sens de la hauteur qui sied à la mission puisqu’un ministre incarne une mission et non une fonction. On attend aussi d’un leader politique de surcroit député de la République qu’il puisse avoir une communication à la hauteur de ses ambitions ».
Poursuivant son analyste, le spécialiste de la communication politique renseigne : « ce qu’attend l’opinion publique sénégalaise de ces deux personnalités, c’est des débats d’idées et de positionnement parfois tranchés sur des questions précises qui impactent sur notre quotidien : la santé, l’éducation, l’économie, la gouvernance des institutions, des ressources naturelles et même la gestion de cette pandémie de Covid-19 ».
Par ailleurs, analysant la sortie maladroite du député et président du Conseil départemental de Ranérou appelant ses parents peulhs « à prendre des machettes et à attaquer ceux qui sont contre le troisième mandat du président Macky Sall ». Dr Momar Thiam a qualifié les propos d’Aliou Dembourou Sow d’«une catastrophe communicationnelle», non sans indiquer que ce dernier «ne respecte non seulement pas le président de la République qui est le garant de l’unité nationale» mais aussi «ne respecte pas le ministre Abdoulaye Daouda Diallo qu’il sort du cadre ministériel pour le positionner présidentiable comme un dauphin en le mettant ainsi en face de ses adversaires potentiels».
Poursuivant son propos, le spécialiste en communication politique d’évoquer trois raisons qui attestent, selon lui, que cette sortie du député Aliou Dembourou Sow «n’est pas une erreur de communication » mais plutôt un «dérapage du langage politique ». « La particularité des déclarations du président du Conseil départemental de Ranérou, c’est d’abord, qu’il est un député de la République et j’insiste sur ce mot République qui signifie l’ensemble des valeurs partagées par tout le monde et en tenant ce discours, il sort lui-même justement du registre de la République » a souligné d’emblée Dr Momar Thiam.
Avant d’ajouter : « en tenant donc ces propos, Aliou Dembourou porte également atteinte à l’image du député et à son honorabilité puisqu’il est dit député du peuple, de la République ». « Il porte également atteinte à l’image du président de la République qui, lui, dans sa communication, que ce soit dans des moments de silence ou de prise de parole, ne fait pas de distinction entre les ethnies, les confréries ou les localités. Je suis donc persuadé qu’en prononçant ces propos qui sont quelque part sanguinaires puisqu’il parle de machettes et même d’armes, c’est un discours va-t’en guerre qui n’a rien de politique et républicain pour la bonne raison que les acteurs ne sont pas des ennemis mais plutôt des adversaires qui peuvent après boire ensemble du thé», tranche Momar Thiam. Dans la foulée, il précisera que les propos du député Aliou Dembourou Sow ainsi que le débat entre Mansour Faye et Ousmane Sonko «montrent qu’au Sénégal, on n’a plus de maitrise du langage politique républicain qu’on apprend dans des écoles de parti».
ÇA VOLE AU RAS DES PAQUERETTES
Le paysage politique sénégalais est bien dynamique ces temps-ci, mais le débat est d’une pauvreté effarante
En lieu et place d’un bilan qui a besoin d’être conforté pour justement rassurer et des contrepropositions émanant des adversaires du pouvoir pour se remettre de la cuisante défaite de l’élection présidentielle de février 2019, les Sénégalais ont droit à un débat politicien, de surcroit, d’une pauvreté affligeante à lasser les plus friands de joutes politiques. La dernière en date est cette querelle au ras des pâquerettes qui oppose le ministre Mansour Faye et le député Ousmane Sonko, sur une soi-disant audience qui n’engage aucune productivité.
Le paysage politique sénégalais est bien dynamique ces temps-ci, mais le débat est d’une pauvreté effarante. Empêtrée dans la reddition des comptes dans la gestion de la Covid-19, la question du troisième mandat du président Macky Sall, ou encore la gestion des inondations, sans oublier le statut de Chef de l’opposition, la classe politique semble n’être plus en mesure de produire un discours politique d’une certaine hauteur que cette polémique au ras des pâquerettes concernant une soi-disant audience avec le chef de l’Etat qu’aurait sollicitée le leader de la coalition Jotna, Ousmane Sonko.
Entre cette polémique fondée sur des accusations, contre-accusations, menaces de publication de documents et publication d’enregistrements, il ressort nettement que ce «débat n’honore ni la République, ni l’État, encore moins les acteurs qui l’ont soulevé», comme l’a si bien souligné l’ancien ministre, Abdoul Aziz Tall, sur les colonnes de Sud quotidien, le 8 octobre dernier. Des scénarios pareils, embarquant les populations dans des entreprises politiques qui ne sont pas les leurs, ça court les rues.
La dernière en date est cette querelle de borne fontaine qui a abouti à l’exclusion définitive de Moustapha Cissé Lo, Premier Vice-président de l’Assemblée nationale, du parti présidentiel. En effet, la commission de discipline du Secrétariat exécutif national de l’Apr avait prononcé l’exclusion définitive de Moustapha Cissé Lo des rangs de l’Apr aux motifs qu’il a tenu des propos indécents qui «récusent la morale et la bienséance sociale».
L’on entend, en réalité, l’ancien président du parlement de la Cedeao injurier copieusement certains de ses camarades de parti. Bien avant, l’on se rappelle des échanges de propos très durs entre Yakham Mbaye et Moustapha Cissé Lo au sujet de la campagne arachidière et de la distribution de l’engrais. Selon certaines indiscrétions, ce serait ce différend qui s’est poursuivi au point d’en arriver à ces injures partagées dans les réseaux sociaux. Quid de cette 13ème législature, dans son exercice 2017- 2018 ?
Lors du vote «très controversé» de la loi modifiant la Constitution pour y introduire le système de parrainage citoyen pour tous, il a été noté de fortes et chaudes empoignades, entre parlementaires de l’opposition, aidés par certains non-inscrits, et ceux de la majorité présidentielle. Mieux, il est arrivé que les débats volent «très bas» avec des propos «aigres-doux» entre députés de camps adverses, sur fond d’invectives et autres injures au menu, lors des sessions. Des débats qui parfois volent au ras des pâquerettes, nécessitant ainsi une réorientation vers les véritables axes prioritaires du pays, mais aussi sur des débats contradictoires à même de hisser la démocratie du pays à des niveaux respectables.