SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
3 juillet 2025
LES POPULATIONS DE NDINGLER CAMPENT SUR LEUR POSITION
La conférence de presse du Comité de suivi foncier et d’assistance aux populations de Ndingler a été une tribune pour les ressortissants de ce village de demander à l’homme d’affaires, Babacar Ngom, de restituer aux paysans leurs terres
Tenue avant-hier, samedi 4 juillet à Dakar, la conférence de presse du Comité de suivi foncier et d’assistance aux populations de Ndingler a été une tribune pour les ressortissants de ce village de demander à l’homme d’affaires, Babacar Ngom, de restituer aux paysans leurs terres. Mieux, ils ont précisé que les terres en question ont toujours été cultivées. Non sans démentir toute forme d’opposition entre les populations de Ndingler et celles de Djilakh.
Les populations de Ndingler campent sur leur position. Elles ne veulent rien d’autre que la restitution de leurs terres dans le cadre du contentieux foncier qui les oppose à l’homme d’affaires, Babacar Ngom. Elles l’ont fait savoir à Dakar avant-hier, samedi 4 juillet, à l’occasion de la conférence de presse organisée par le Comité de suivi foncier et d’assistance aux populations de Ndingler. « C’est une question de survie. Les personnes qui sont dans les bureaux à Dakar devraient descendre sur le terrain pour voir que les terres en question sont la survie des populations. Elles utilisent ces terres pour vivre », a déclaré le coordonnateur du Comité de lutte et d’assistance aux populations de Ndingler, Robane Faye. Sur ce, il invite l’homme d’affaires à aller trouver des terrains ailleurs pour faire son projet.
Prenant la parole, Bassirou Diomaye Faye, originaire de Ndingler, n’a pas raté Babacar Ngom. « Il est injuste de spolier aussi abruptement les paysans au profit d’un homme d’affaires qui ne veut que sentir l’avantage. En les transformant simplement en titre foncier, on donne les terres à un homme d’affaires, un seul, au détriment de 40 familles. Cet agro businessman va aller au niveau des banques lever des fonds et investir sur les mêmes lieux et en retour, utiliser ces mêmes populations à qui on n’a pas voulu octroyer un titre foncier pour les employer comme des ouvriers agricoles. Nous trouvons que c’est injuste et c’est inacceptable car les paysans occupaient ces terres avant la loi de 1964 parce que ces villages-là existent avant 1964 », a soutenu Bassirou Diomaye Faye. Et d’ajouter : « c’est l’Etat qui a délibérément pris sur lui de déterminer le régime des terres rurales en considérant que c’est des terres du domaine national qui appartiennent à la nation et qui ne peuvent faire l’objet de titrisation mais qui sont simplement occupées par voie d’affectation ». Les ressortissants de Ndingler ont également contredit ceux qui avancent que les terres de Ndingler sur lesquelles Babacar Ngom compte dérouler son projet, n’ont jamais été cultivées.
«IL EST IMPOSSIBLE POUR BABACAR NGOM DE SEMER LA ZIZANIE ENTRE NDINGLER ET DJILAKH»
Lors du face-à-face avec la presse, il a été évoqué les relations entre Ndingler et Djilakh. Pour cause, les ressortissants de Ndingler accusent Babacar Ngom de vouloir opposer les deux villages pour mettre en œuvre son projet. « Les populations de Djilakh se disent prêtes à nous accompagner dans ce combat. Il n’y a pas d’opposition ni de querelle entre les deux populations. Elles sont en parfaite harmonie contrairement à ce que les gens veulent faire croire », a-t-il tenu à préciser. Et Mamadou Ndiaye, ressortissant de la localité, de renchérir : « il est impossible pour Babacar Ngom de semer la zizanie entre les deux villages. On est ensemble sur tous les combats. On est des parents. On a toujours cultivé ensemble et on n’a jamais eu de problème. C’et juste une personne qui veut créer des problèmes entre nous pour légitimer son projet ». Malgré leur détermination, les populations de Ndingler se disent ouvertes à toutes discussions. Rappelons qu’à l’origine du conflit foncier, on trouve la délibération de 300 ha de la commune de Sindia pour l’entreprise Sedima de Babacar Ngom.
«DES ORDURES DEVERSEES DANS CES CANAUX SONT NOTRE PRINCIPAL PROBLEME»
L’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) est à pied d’œuvre dans les opérations pré-hivernales afin d’éviter tout risque d’inondations à Dakar et dans les régions
L’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) est à pied d’œuvre dans les opérations pré-hivernales afin d’éviter tout risque d’inondations à Dakar et dans les régions. Dans cet entretien, le Directeur de l’Exploitation et du Contrôle de l’Onas, Pédre Sy, explique que les problèmes de stagnation d’eaux se posent uniquement dans les zones où il n’y a pas d’infrastructures de drainages des eaux. Toutefois, à l’en croire, l’Etat a déjà pris des dispositions. Pédre Sy revient également sur le curage, le nombre de km de réseaux d’évacuations des eaux de pluie géré par l’Onas, mais sans évoquer le coût des opérations pré-hivernales.
Qu’est-ce qui explique chaque année, après chaque forte pluie, la stagnation des eaux dans plusieurs quartiers de Dakar, sa banlieue et d’autres villes, malgré les investissements colossaux annoncés et les opérations pré-hivernales de curage des caniveaux et d’écrêtage des bassins engagés par l’ONAS ?
Ce sont les zones qui n’ont pas d’infrastructures de drainage des eaux qui sont confrontées aux problèmes de stagnation d’eaux. Je prends l’exemple de Keur Massar, Aladji Pathé. C’est des zones où il n’y a pas de réseaux de drainage. C’est normal qu’on ait ces problèmes-là Mais dans les zones où l’Etat a mis en place des ouvrages structurants dans le cadre du programme de lutte contre les inondations comme Hamdallaye, Médina Gounass etc., vous n’entendrez pas de problèmes. Quand il existe un réseau de drainage et que le curage est fait, la majeure partie du temps, il n’y a pas de problèmes. Il y’a maintenant ce qu’on appelle un temps de rétention et un temps d’évacuation. Les eaux peuvent être là-bas pendant une heure ou deux heures de temps mais après, tout est évacué parce que ça passe à travers les réseaux. Dans ces zones où il n’y a pas de réseaux de drainage des eaux comme Keur Massar, l’Etat est en train de se préparer. Il y aura des systèmes de pompages que les sapeurs prendront en charge en attendant que les investissements arrivent pour régler le problème. C’est des systèmes mobiles ou conservatoires que les gens mettront en place. Il faut faire la différence entre stagnation d’eaux et inondations aussi bien à Dakar que dans les régions.
Où en êtes-vous avec la réhabilitation des canaux ?
Pour le curage, on a commencé depuis le mois d’avril. A Dakar, les travaux ont démarré depuis le 14 avril dernier. Le curage se déroule normalement. On vient de terminer de curer le canal 4. Là, on est actuellement au niveau du canal 6. Dans les quatre départements de Dakar, Pikine, Guédiawaye et Rufisque, le curage se poursuit. Cette année-ci, on a même des conventions de partenariat avec l’Apix. A Rufisque, on est en train de curer les trois canaux en partenariat avec l’Apix. Il y’a une synergie d’actions qui est là. A Dakar, on a dépassé les 60%. Dans les régions aussi, on a fait Fatick, Kaolack, Diourbel, actuellement. Actuellement, on est sur l’axe Nord. C’est-à-dire Saint-Louis, Richard Toll, Matam.
Le Sénégal compte à ce jour combien de kilomètres de réseau d’évacuation des eaux de pluies ?
En ce qui nous concerne, on a à peu près environ 1800 km de réseaux d’eaux usées, plus de 350 de réseaux d’eaux pluviales. Il faut aussi comprendre que les réseaux d’eaux usées aussi participent à l’évacuation des eaux de pluie. Je prends l’exemple de la ville de Dakar. On a ce qu’on appelle des réseaux unitaires. Ces réseaux datent depuis les indépendances. Au centre ville, la majeure partie des réseaux, c’est des réseaux unitaires. Des réseaux qui prennent aussi bien les eaux usées que pluviales. Ce qu’on appelle des réseaux unitaires. Dans d’autres zones, on a ce qu’on appelle des réseaux séparatifs. Dans les quartiers, pour la plupart, les gens ont des bornes. Et ces bornes-là sont pour la plupart raccordées dans les réseaux d’eaux usées. Ce qui fait que pendant même la saison des pluies, on a un département de capacités pour le réseau d’eaux usées.
Quel est le coût des opérations pré-hivernales pour cette année ?
C’est des opérations qu’on va faire avant, pendant et après. Donc, on ne peut pas savoir le coût. Nous faisons d’abord un curage avant pour préparer les ouvrages et pendant aussi la saison des pluies, on est obligés de revenir dans les zones aussi pour faire du curage. Exemple, si on cure et que le désensablement n’est pas fait normalement, et que le ramassage des ordures n’est pas fait, alors aux premières plusieurs pluies, on a le sable et les déchets qui sont drainés vers ces ouvrages là. Ce qui nous impose aussi à revenir dans certaines zones pour faire le curage. Mais, le premier planning qu’on a établi, normalement à partir de mi-juillet, on va finaliser tout ce qui est opérations de curage. Il y’a des zones où les gens ont tendance à ouvrir les regards et quand on ouvre, tout ce qui est sable, pierres, est drainé. C’est après qu’on conçoit ça. Mais, dans une première phase, on fait un planning et ce planning aussi va continuer pendant la saison des pluies.
Quelle est l’efficacité des opérations pré-hivernages dans nos villes dont les routes et rues, mêmes bitumées, sont tout le temps couvertes de sables et de déchets qui finissent dans le réseau d’assainissement ?
On fait d’abord un premier travail de curage. Maintenant, Ageroute est en train de faire du bon travail en permettant de désensabler les voiries. Nous avons des partenariats. Ils ont à peu près 5km de voiries à désensabler et peut-être même à curer. Ça s’est fait. Mais au premier but, il y’a beaucoup de choses qui sont charriés vers ces caniveaux et vers ces réseaux-là. Quelque fois, quand on finit de curer, les gens ont tendance à mettre des ordures dans ces canaux-là. C’est principalement ça le problème. Et c’est un message que nous lançons en disant aux populations que le curage et l’entretien que nous faisons, c’est pour leur permettre de passer un bon hivernage. En dehors des opérations de curage, on a des stations de pompages d’eaux fluviales. A Dakar, on a une quarantaine et une soixantaine de stations de pompage d’eaux usées et à peu près une centaine de stations cumulées eaux usées, eaux pluviales. Ces stations on été entretenues et nettoyées. Au niveau des régions, on a aussi de stations de pompage d’eaux fluviales sans compter une trentaine de stations de pompage d’eaux usées. A Touba, Mbour, Fatick, Kaolack, Saint-Louis, Matam, Richard-Toll toutes ces stations sont entretenues.
DES MILLIARDS DANS LES ÉGOUTS
entre 2008 et 2012, plus de 70 milliards de FCFA ont été injectés par l’Etat du Sénégal dans la lutte contre les inondations sans compter des appuis extérieurs ; et tout cela, sans que les résultats escomptés soient pleinement atteints
Le Sénégal a connu des inondations au début des années 2000. Depuis lors, des investissements colossaux ont été faits pour développer la résilience des communautés et la construction d’infrastructures.
La région de Dakar qui ne représente que 0,3 % du territoire national avec une superficie de 547 Km2 accueille pourtant 3.853.019 habitants, selon des chiffres de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANDS). Face à ce surpeuplement, accentué par l’exode rural, le besoin en habitation et en infrastructures ne cesse de croître. Ce faisant, beaucoup de zones déclarées pourtant non aedificandi (non constructible) à cause des eaux, sont désormais aménagées à des fins d’habitations ou d’infrastructures. C’est le cas de zone de captage, le pont de l’émergence et l’arène nationale, entre autres. Cette nouvelle donne fait penser à des conséquences pénibles en cas de fortes pluies si par exemple, les précipitations qui ont été enregistrées ces dernières années venaient à se reproduire. Dans le passé, les pluies ont eu à avoir des conséquences néfastes, causant beaucoup de déboires chez les populations.
Dans une étude commanditée par le Pnud, l’Etat du Sénégal, l’Union Européenne et le Global Facility for Disaster Reduction and Recovery (Gfdrr), publiée en juillet 2014 et dénommée «le relèvement et la construction à partir de 2009, étude de case pour le cadre de relèvement post catastrophe», il est ressorti des conséquences multiples.
PLUS DE 70 MILLIARDS DE FCFA ENTRE 2008 ET 2012
Les inondations des années 2000, notamment celles de 2005, 2009 et 2012 ont eu des impacts très négatifs sur les conditions socio-économiques des populations dans certaines zones de la banlieue de Dakar. Elles ont non seulement occasionné des pertes en vies humaines ainsi que la destruction d’infrastructures (routes, ponts), mais aussi celles de maisons et d’autres biens. Mieux, signale le document, entre 2008 et 2012, plus de 70 milliards de FCFA ont été injectés par l’Etat du Sénégal dans la lutte contre les inondations sans compter des appuis extérieurs ; et tout cela, sans que les résultats escomptés soient pleinement atteints. Cela dit, les projets initiés sous le président de la République Abdoulaye Wade n’ont pas donné l’effet attendu. Il s’agit principalement de la construction des réseaux de drainage des eaux, des bassins de rétention actuellement interconnectés pour l’évacuation du surplus d’eau en mer et dans les stations de pompage, du déclenchement du projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation aux changements climatiques (Progep qui été mis sur pied pour endiguer le problème de l’inondation, en particulier dans la banlieue de Dakar. Sous le régime du président Macky Sall, l’année 2012 a été parmi les plus pluvieuses. Les inondations de l’époque avaient motivé le gouvernement à initier des actions de résilience. Dix décisions stratégiques ont été annoncées. Parmi lesquelles, certaines ne sont pas encore finalisées à quelques mois de l’achèvement du plan décennal déclenché à l’époque.
DES ENGAGEMENTS TOUJOURS EN ATTENTE
A l’issue du Conseil Présidentiel du 19 septembre 2012 et tirant les conclusions et recommandations de la réunion à laquelle ont pris part tous les acteurs impliqués dans la gestion des inondations, ainsi que les partenaires techniques et financiers, le Président de la République avait pris dix décisions stratégiques allant dans le sens de l’éradication progressive et définitive des inondations récurrentes au Sénégal. Il s’agit de la mise en place d’un programme spécial sur 10 ans. Le plan décennal de gestion des inondations était décomposé de trois phases. Une phase d’urgence (2012- 2013), une phase court terme 2014-2016 et une phase de moyen et long terme 2017- 2022). Le budget de la première phase était estimé à 66 milliards de FCFA. L’engagement de l’Etat du Sénégal pour lutter contre les inondations c’était aussi des études approfondies afin d’évaluer de manière plus précise le budget global de tout le programme estimé à 766 milliards de FCFA. L’Etat s’était engagé à actualiser le plan national d’aménagement du territoire. Il a été également annoncé la finalisation des plans directeurs d’urbanisme des localités. Ce que le gouvernement devait faire au plus tard en juin 2013. Dans le plan de riposte, il avait été demandé une implication plus étroite des collectivités locales.
Le président de la République a demandé une implication plus importante et plus efficace des collectivités locales qui devront être les partenaires privilégiés du gouvernement dans la mise en œuvre du programme décennal de gestion des inondations. La redynamisation de la politique de l’habitat social, et la création d’une structure ministérielle en charge de la coordination des interventions relatives aux inondations était aussi annoncée. La décision la plus forte a été le déclenchement d’un Programme décennal de gestion des inondations (Pdgi). Commencé en cette année 2012, il arrive à terme en 2022.
Son coût est évalué à plus de 700 milliards de FCFA. Lors d’une table ronde en décembre 2012, l’Etat et les partenaires étaient engagés à mobiliser le montant nécessaire au financement de Pdgi. A l’issue de la réunion, le ministère de l’Economie et des Finances a annoncé l’acquisition du financement d’un montant de 66,375 milliards FCFA pour la phase d’urgence du Programme décennal de gestion des inondations (2012 2013).
par Babacar Touré
MARÉCHAL, NOUS VOILÀ
On croyait révolu le temps des dictateurs loufoques, mais voilà qu’ils reviennent hanter notre mémoire. Idriss Deby ressuscite les âmes damnées de la deuxième moitié du 20è siècle marquant nos indépendances martyrisées
«Passé-Présent», une ancienne rubrique de Sud, est remise au goût du jour et à votre appréciation, chères lectrices et chers lecteurs. Passé/Présent, comme son titre l'annonce, puisera dans nos archives, dans notre mémoire individuelle et collective, des éléments d’informations, d’analyse et de compréhension du passé, lointain et récent, pour lire le présent et projeter l'avenir. Pour ce retour au Présent, Sud Quotidien a passé commande à un ancien, le Président Babacar Touré, pour inaugurer la rubrique. Le prétexte, l'annonce de l'élévation du Président Idriss Deby, au grade et titre de "Maréchal du Tchad, Président de la République, chef de l'État", à l’écrit et « Maréchal » à l’oral » (sic) à comme nous l'apprend un communiqué officiel des services de la Présidence de la République tchadienne
On croyait révolu le temps des dictateurs loufoques, mais voilà qu’ils reviennent hanter notre mémoire. Idriss Deby ressuscite les âmes damnées de la deuxième moitié du vingtième siècle marquant nos indépendances martyrisées par des soudards, soldats d’opérette et autres saltimbanques.
L’Afrique dite des Indépendances s’est illustrée autant par d’authentiques dirigeants (Modibo Keïta, Mamadou Dia, Kwamé Nkrumah, Gamal Abdel Nasser, Patrice Lumumba, Sylvanius Olympio, Julius Nyéréré, Kenneth Kaunda, Ahmed Ben Bella, Sékou Touré) et dans un registre plus conciliant avec les anciennes puissances coloniales (Léopold S. Senghor, Houphouët Boigny, Habib Bourguiba, Hamani Diori, Moctar Ould Daddah, Sangoulé Lamizana, Hastings Banda). Tous ont connu des fortunes diverses, mais n’en n’ont pas été moins emblématiques de l’histoire et de la quête de nos indépendances avortées.
A côté de ces icônes, des tyranneaux de village dont les frasques retentissent encore dans nos mémoires, sont satellisés et réduits en marionnettes désarticulées par des officines et des services de renseignements occidentaux, dans le souci d’aliéner les esprits et les ressources, tout en annihilant l’estime de soi et les velléités d’affirmation d’une véritable identité et d’une conscience africaines modernes, émancipatrices et traitant avec le reste du monde sur un pied d’égalité. Ils sont presque tous issus des armées coloniales, ont fait peu ou pas d’études, sans légitimité et avides de reconnaissance, exerçant un droit de vie et de mort sur des populations dépouillées. Sous l’impérium de leurs parrains auxquels ils parviennent souvent à échapper. Véritables mégalomanes, narcissiques et sociopathes paranoïaques.
En haut du tableau de chasse de la Françafrique triomphante, un triste sire, soldat perdu de la coloniale, Jean Bedel Bokassa, qui, après s’être autoproclamé Maréchal, Président à vie, avait entrepris de se (faire) couronner Empereur, avec le parrainage actif, intéressé et paternaliste de Valéry Giscard d’Estaing, président de France et de Navarre (27mai 1974- 21 mai 1981). On vous passera les “détails” du sacre burlesque de celui que le général De Gaulle avait surnommé le « soudard », c’est-à-dire un homme de guerre brutal et grossier. La cérémonie fastueuse, devant 5000 invités-spectateurs au palais des sports de Bangui en présence du ministre français de la coopération, Robert Galley ; aucun chef d’État du continent n’a voulu y prendre part, laissant ce Napoléon des tropiques à la merci de Valéry Giscard d’Estaing (VGE) qu’ ‘il appelait familièrement “mon parent “.
La rumeur insinue qu’après avoir empoché des diamants offerts par le nouvel empereur, VGE poussera l’esprit de famille jusqu’à se faire border par l’impératrice Catherine, l’élue anoblie parmi les dix-sept épouses reconnues de l’empereur. Ce qui devait arriver arriva. L’affaire des “ diamants “ de Bokassa révélée par l’hebdomadaire satirique français “Le Canard enchaîné”, finit par achever le président Giscard, auquel succédera le socialiste François Mitterrand en mai 1981. Auparavant, il se vengera de Bokassa en le faisant destituer, emprisonner et remplacer par son cousin David Dacko, revenu au pouvoir à la faveur de l’opération “Barracuda”, déclenchée à partir de Ndjamena par la France.
MOBUTU, UN DICTATEUR ADOUBE PAR L’OCCIDENT
« Mobutu, Roi du Zaïre », titre d’un film documentaire éponyme réalisé par un cinéaste belge campe bien le personnage de ce Ubu tropical. Cornaqué par la CIA qui l’aide à réaliser son coup d’État, le colonel Joseph Désiré Mobutu fait arrêter, torturer et exécuter en janvier 1961, son patron et bienfaiteur, le Premier ministre Patrice Lumumba, accusé de « sympathie communiste », qui l’avait pris dans son gouvernement en qualité de secrétaire d’État. Le lumumbiste Pierre Mulele et ses camarades qui avaient animé la résistance et contrôlé une bonne partie du territoire du Congo-Léopoldville furent capturés et exécutés, avec l’aide des Américains et des Belges qui aidèrent leur fantoche à obtenir une victoire militaire sur les partisans du héros de l’indépendance. La dictature féroce de celui qui deviendra Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga -le guerrier qui va de victoire en victoire sans que personne ne puisse l’arrêter- se drapera du manteau de l’Authenticité.
Le pays, la monnaie comme le fleuve (Congo) qui lui a donné son nom, sont rebaptisés Zaïre. Mobutu étrenne ses galons et son bâton de Maréchal- “Papa Maréchal “ pour la populace. S’ouvre alors un cycle de répression et de représailles sans précédent. Exécutions extrajudiciaires, pendaison publique de quatre anciens ministres dont un ex-premier ministre, Evariste Kimba, accusés à tort de complot. Des étudiants sont la cible des escadrons de la mort, abattus sauvagement, leurs corps jetés dans le fleuve ou dans des fosses communes. Un régime de terreur s’abat sur le pays du dictateur adoubé par l’Occident et reçu jusque dans la Chine de Mao. Mobutu s’érige en défenseur de toutes les mauvaises causes, celles de l’apartheid, de la domination portugaise en Angola et au Mozambique comme celle anglaise, en Rhodésie (actuel Zimbabwe) et de leurs suppôts locaux au nom d’un anticommunisme pro- impérialiste contre les mouvements de libération et les progressistes africains. Il initie la Ligue des Etats Noirs d’Afrique à laquelle ses homologues n’adhèrent pas. Il échappera de peu à la débâcle suite aux deux guerres qui ont éclaté dans la province du Shaba, sur fond de rébellion à caractère ethnique mais également en réaction contre la dictature du kleptocrate ayant confisqué les libertés en même temps que les énormes ressources du pays. Ne dit-on pas que le pays est un « scandale géologique » ! Forêts, or, étain, diamant ou encore coltan (composant pour les circuits électroniques), se concentrent dans ce territoire grand comme quatre fois la France et quatre-vingt fois la Belgique ! Là, comme en Centrafrique, il aura fallu l’intervention de Giscard pour sauver la situation en larguant une légion de paras sur Kolwezi. L’Ogre se retrouvera affaibli par le cancer et les coups de boutoir du révolutionnaire attardé, Laurent Désiré Kabila, converti au libéralisme après un projet mort-né de guérilla de type guevarocastriste désavoué par le Che lui-même, en “visite de terrain», peu convaincu de la volonté et des aptitudes des “maquisards” dépenaillés et de leurs chefs fêtards. Kabila, père et fils, en lui succédant feront à peine “moins pire” que le despote illuminé de la zaïrianisation, version “Abacost “(A bas le costume) et bonnet léopard.
IDI AMIN DADA, LE SOUDARD DE LA COLONIALE
Dans la sinistre galerie des dictateurs, trône la figure du bouffon sanguinaire, Idi Awo-Ongo Angoo à l’état civil, tristement célèbre sous le nom d’Idi Amin Dada. Comme son homologue Bokassa Jean Bedel, devenu Salah Eddine Ahmed Bokassa après une conversion à l’Islam politiquement motivée, Idi Amin portera son nom hérité de son père Andréas, catholique de l’église romane ayant embrassé la religion musulmane.
Serviteur zélé au service de l’armée de Sa Gracieuse Majesté, la Reine d’Angleterre, Amin Dada se révèlera brutal et sanguinaire. Il participera à réprimer la révolte des Mau-Mau, au Kenya, entrés en rébellion contre la politique foncière de l’occupant britannique. On estime à plus de trois cents mille, les personnes massacrées par l’armée coloniale parmi les nationalistes Kikuyu. Lourd tribut payé de sang, de ruines et de désolation, avec au bout du (dé)compte, l’indépendance du Kenya sous la direction de Jomo Kenyatta, son premier Président. Sous la bannière d’Uhuru, -liberté en swahili- qui rallia les suffrages des indépendantistes kenyans au-delà de l’espace Kikuyu, enclin à un nationalisme étroit, comme le nom des pics de ce toit de l’Afrique, le Mont Kenya, point culminant de la montagne isolée la plus haute du monde, (à ne pas confondre avec l’Everest, « toit du monde », point culminant de la chaîne des montagnes de l’Himalaya), au pied duquel s’est écrite une des plus belles pages de la résistance africaine, Jomo Kenyatta a commis un texte pénétrant, « Facing Mount Kenya » (Au pied du Mont Kenya, éditions Maspero) qui établit que loin d’avoir été un réflexe identitaire et xénophobe d’un groupe, les Kikuyu, ce fut bien une jacquerie paysanne contre la spoliation de leurs terres, conférant subséquemment un caractère national à la révolte des Mau-Mau. Amin saccage et massacre à tour de bras, au nom de l’ordre colonial, des populations désarmées dont le seul tort est de s’insurger contre les exactions des représentants de la couronne britannique, à la grande satisfaction de ses supérieurs étoilés. Le premier Président de l’Ouganda, Milton Oboté qui a propulsé Idi Amin dans la haute hiérarchie de la nouvelle armée nationale sera contraint de se réfugier en Tanzanie, suite au coup d’État de son ancien protégé. Assassinats, disparitions, persécutions, arrestations arbitraires et tortures marquent le règne de terreur de ce Roi d’Écosse autoproclamé.
Aucun groupe, aucune catégorie sociale ou professionnelle n’échappera à la furie des escadrons de la mort, lancés aux trousses des anciens ministres, des membres de l’intelligentsia, cible privilégiée des dictateurs ignares, des commerçants. Les membres des communautés indienne et pakistanaise établies dans le pays depuis longtemps seront expulsés manu militari, sans préavis. Environ cinquante mille ressortissants de ces deux pays feront les frais de la xénophobie calculée d’Idi Amin.
La Tanzanie du socialiste Julius Nyerere, le Malawi, le Kenya voisin, vont subir les assauts du tyran au point de servir de base arrière aux colonnes d’exilés ougandais et rwandais organisés et déterminés à renverser le dictateur.
Ici aussi, la mégalomanie qui est la marque de fabrique des potentats, a poussé le soudard de la coloniale à se proclamer Maréchal, Président à vie, et bien sûr Roi d’Écosse, se faisant porter à l’occasion par des “sujets blancs”. Image renversée des explorateurs, missionnaires et administrateurs coloniaux et leurs cohortes d’indigènes portant hommes, armes et bagages, s’il en fut !
Comme Bokassa et Mobutu, le chemin de l’exil permit la vie sauve à Amin Dada chassé du pouvoir par les armes, en décembre 1983.
DEBY , LE TITRE, LE COSTUME ET LE BATON DE MARECHAL
Et voilà qu’aujourd’hui, Idriss Deby Itno, comme El hadj Omar Bongo Ondimba, avec qui il partage une remarquable longévité au pouvoir, s’affuble d’une sorte de particule accolée à leur nom, symbole de noblesse ou de personnes anoblies ou encore assimilées à la “fausse noblesse”. En 1982, Idriss Deby, entre triomphalement à Ndjamena, aux côtés de Hissene Habré, soutenu par les Américains et tombeur de Goukouni Oueddei, des légionnaires de Kadhafi et des éléments français d’appui et de renseignements, la tête des Forces Armées du Nord, (FAN), articulées autour du noyau constitué par une coalition de rebelles. Suite à l’éclatement du Gouvernement d’Union Nationale et de Transition (GUNT), Deby, le seigneur de guerre, militaire de formation formaté à l’école de guerre et par les services français, apparait de plus en plus comme un instigateur plutôt que bras armé de toutes les exactions, violations des droits de l’homme face à un Hissene Habré, idéologue et stratège politique dans le viseur de la France.
L’affaire du Commandant Galopin et l’enlèvement de l’anthropologue Françoise Claustre, puis de deux autres Français dont l’époux de cette dernière, Pierre Claustre, quelques mois plus tard et celui d’un ressortissant allemand dans le maquis, finit d’installer le révolutionnaire Hissene Habré, dans le viseur des dirigeants et des barbouzes de l’- Hexagone. Habré est tenu responsable de l’assassinat dans les années 70 du Commandant Galopin venu négocier la libération des otages. Un des otages, un médecin allemand, fut libéré en 1975 contre rançon finalement versée aux ravisseurs. Le pouvoir d’État est conquis par cet intellectuel, diplômé en Droit, en Histoire, en Administration et en Sciences politiques, féru de lecture, dévalisant les œuvres de Fanon, Che Guevara, Mao, Raymond Aaron entre autres, dans sa chambre de la cité universitaire à Paris. Ces péripéties n’ont pas amoindri le soutien de la France aux alliés de circonstance, Habré et Deby, après celui des Etats-Unis pour et après leur prise du pouvoir. Ni pendant la guerre contre le Colonel Kadhafi, suite à l’annexion d’une partie du territoire tchadien connue sous le nom de la bande d’Aouzou et du Nord du pays. Américains et Français appuieront le Tchad pour la reconquête de son territoire spolié. L’armée tchadienne infligera de lourdes pertes à la légion “sahélienne » du Colonel Kadhafi, faisant de très nombreux prisonniers parmi les occupants.
Si les Etats-Unis avaient fait de l’homme fort de Tripoli l’ennemi à abattre à tout prix, et s’appuyaient lourdement sur Habré, unique chef de guerre victorieux du trublion Kadhafi, les Français étaient plus en retrait et n’appréciaient pas trop leur rôle croissant dans ce qu’ils considéraient comme leur zone d’influence par définition. Par une de ces fulgurances de l’histoire, Américains et Français, Barack Obama et Nicolas Sarkozy, se retrouveront ensemble, pour organiser la mise à mort de Kadhafi suite à l’insurrection de Benghazi. Ils ont traqué Kadhafi, avec la notable implication du philosophe français israélite Bernard Henry Lévy et un certain Abdoulaye Wade, président de la République du Sénégal.
Leur homme dans la maison, Idriss Deby, sera désigné en 1990 par les services de renseignements extérieurs français, la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE) pour remplacer Hissene Habré, avec bien entendu, l’aval du socialiste François Mitterrand. C’est dire que les clivages idéologiques s’estompent en fonction des visées hégémoniques des puissances occidentales, engagées dans une dialectique d’unité et de lutte au gré des intérêts en jeu, et des circonstances de temps et des configurations de lieux. Habré devra son salut à son repli sur le Sénégal, avec son trésor de guerre, après avoir traversé le fleuve Chari. Il sera rattrapé 25 ans plus tard par des événements et des actes survenus au cours de son magistère de huit ans. Jugé et purgeant une peine de prison à perpétuité et d’une amende colossale pour réparation à payer aux victimes reconnus par une juridiction d’exception, à charge et controversée. Ses co-accusés, sont en liberté, après une parodie de jugement organisée par Deby, suspect au moins de non-responsabilité. Même quand les vainqueurs jugeaient les vaincus le tribunal des Alliés a eu à cœur de convoquer à la barre tous les responsables nazis du troisième Reich, après la mort de leur chef Adolf Hitler et de certains de ses collaborateurs. Même démarche unilatérale et partisane empruntée par l’Africaine de service à la Cour pénale internationale qui a poussé la soumission aux desiderata de Nicolas Sarkozy et de son ami Alassane Ouattara jusqu’à instruire à charge contre un seul camp, celui de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et de son compagnon d’infortune Charles Blé Goudé.
Le camp des rebelles auteurs du coup d’Etat et fauteurs de troubles responsables de milliers de morts dans cette guerre civile ivoirienne importée et alimentée depuis le Burkina Faso et la France, a été soigneusement épargné malgré l’engagement formel de la CPI de juger toutes les parties au conflit. Au contraire, Deby est devenu un héros africain. Ses soldats pourtant malmenés au Mali par les djihadistes et au Tchad par Boko Haram, ont perdu de leur superbe et le mythe de leur invincibilité guerrière. La démocratie tchadienne ne saurait souffrir le risque d’alternance tant les dés sont pipés, le monde ayant convenu de s’accommoder des agissements d’un chef de clan considéré comme un rempart efficace contre les illuminés et autres trafiquants enturbannés, tuant et pillant au nom d’un Dieu de leur création. 30 ans de règne sans partage, d’accaparement du pouvoir et des ressources du pays, de répression systématique de toute parole, posture ou acte dissident, le temps est venu de parer l’absolutisme. Le titre, le costume et le bâton de Maréchal couronnent le parcours d’un fils de berger, fasciné par les ors, les ornements, les lambris et les fastes d’une France d’une époque révolue même pour les Français, mais fantasmée par une catégorie d’Africains primitivistes, surgis des âges farouches, revisitant le mythe de Tarzan, à l’envers. Les potentats ne se rendent pas compte à quel point ils peuvent être raillés, sous cape, par les populations qu’ils cherchent à museler. Une blague circule à Ndjamena. Quand on vous demande si vous avez une capacité internet à haut débit, la réponse convenue fuse : « non, à bas Deby ! » Nul doute que le Maréchal du Tchad va être (dé)tourné en dérision par une population qui trouve dans l’humour un antidote à l’humeur massacrante des gouvernants !
* Titre d’une chanson française véritable culte de la personnalité, écrite sous le régime de Vichy, à la gloire du Maréchal Pétain et dont le refrain est : « Maréchal, nous voilà ! Devant toi le sauveur de la France, Nous jurons, nous les gars, De servir et de suivre tes pas, Maréchal nous voilà !
LES INSULTES DE MOUSTAPHA CISSÉ LÔ ET D’AUTRES SUJETS À LA UNE
Dakar, 6 juil (APS) – Les quotidiens reçus lundi à l’APS mettent en exergue, entre autres sujets, les insultes de Moustapha Cissé Lo à l’endroit de Farba Ngom et de Yakham Mbaye, dans une bande sonore, et la réaction de l’Alliance pour la République (APR, majorité).
’’Dans ses propos largement diffusés sur les réseaux sociaux, Moustapha Cissé Lo profèrent des injures à Yakham Mbaye et à son collègue député Farba Ngom’’, souligne le quotidien Enquête.
’’Injures, insanités, accusations au sommet, la République indisposée’’, déplore ce journal qui écrit : ‘’Rebelles, loufoques, très impulsifs, les bouffons au sommet de la République se sont encore signalés, ce week-end, de la manière la plus triste. Mais le plus choquant, pour les observateurs, c’est le silence incompréhensible du chef de l’Etat, face à ces insulteurs multirécidivistes’’.
Selon Libération, ‘’les Sénégalais sont révoltés et scandalisés’’ par les insultes du député Moustapha Cissé.
L’As parle de ‘’déballages, insultes au haut sommet de l’Etat’’ et affiche à la Une : ‘’Le peuple sous le choc’’ tandis que ‘’Macky Sall actionne la commission de discipline de l’APR’’.
En effet, dans un communiqué, L’Alliance pour la République ’’condamne avec la plus grande fermeté l’attitude de Moustapha Cissé Lô, dont les propos sont d’une tonalité d’une rare violence et empreints d’une indécence que récusent la morale et la bienséance sociale’’.
’’Incontestablement, cela témoigne d’une inacceptable dérive et constitue une brutale agression contre la République, ses Institutions et nos valeurs sociales. C’est pourquoi le Président Macky Sall, Président de l’Alliance pour la République, a instruit la Commission de Discipline de l’Alliance pour la République de se réunir dans les plus brefs délais, aux fins de statuer sur les mesures à prendre à l’endroit de ce camarade qui déshonore le parti et écorne l’image du Sénégal en Afrique, voire dans le monde entier’’, ajoute t-on la même source.
Selon La Tribune, ‘’Cissé Lô déchire +Le Macky+’’. Le journal informe que l’ancien président du Parlement de la CEDEAO a annoncé sa démission de son poste de 2e vice-président de l’Assemblée nationale et des instances de l’APR pour rester simple député, militant et membre fondateur du parti au pouvoir.
Commentant la réaction du parti présidentiel, Vox Populi titre : ‘’Macky Sall envoie El pistolero à la guillotine’’.
Source A livre les chiffre de la Covid-19 et prédit ‘’des lendemains sombres’’.
’’Les chiffres font froid dans le dos et l’inquiétude grimpe. Pour cause, le bilan des personnes emportées par le coronavirus s’est alourdi. Le pays a enregistré 4 nouveaux décès, portant le nombre total à 133 morts. A cela, s’ajoute l’augmentation des cas graves, qui sont au nombre de 48 patients. Une situation préoccupante dans la mesure où de nouvelles infections continuent d’être signalées sur la carte sanitaire du pays. Car, rien que durant ce week-end, 236 personnes ont été contaminées par le virus’’, écrit le journal.
Dans le journal Le Soleil, Pr Moussa Seydi signale que ‘’85% des malades décédés arrivent tard à l’hôpital’’.
Sud Quotidien ouvre un dossier sur la gestion des inondations de 2000 à nos jours et affiche à la Une : ‘’des milliards (engloutis) dans les égouts’’.
LA UNE DE DIRECT NEWS DE CE LUNDI
Direct News |
Direct News |
Publication 06/07/2020
Affaire Cissé Lô : Macky Sall siffle la fin de la récréation
Les propos de Moustapha Cissé Lô ne passent pas au sein de l’Alliance pour la République. Dans un communiqué diffusé par lasnews.info, le Secrétariat exécutif national de l’Apr a condamné la sortie du député. « C’est avec effroi et indignation que le peuple sénégalais dans toutes ses composantes a entendu les propos d’une exceptionnelle gravité, tenus par notre camarade Moustapha Cissé Lô, à l’endroit de plusieurs responsables de l’Alliance pour la République et d’honnêtes citoyens. L’Alliance pour la République condamne avec la plus grande fermeté l’attitude de Moustapha Cissé Lô, dont les propos sont d’une tonalité d’une rare violence et empreints d’une indécence que récusent la morale et la bienséance sociale», peut-on lire dans le communiqué signé Seydou Guèye. Et face à la gravité des propos de l’ancien président du Parlement de la Cedeao, le chef de l’Etat a décidé de mettre de l’ordre dans les rangs en actionnant le conseil de discipline. « Incontestablement, cela témoigne d’une inacceptable dérive et constitue une brutale agression contre la République, ses Institutions et nos valeurs sociales. C’est pourquoi le Président Macky Sall, Président de l’Alliance pour la République, a instruit la Commission de Discipline de l’Alliance pour la République de se réunir dans les plus brefs délais, aux fins de statuer sur les mesures à prendre à l’endroit de ce camarade qui déshonore le parti et écorne l’image du Sénégal en Afrique, voire dans le monde entier», conclut le communiqué.
La vérité sur l’affaire du Policier Baye Fall
Le policier Baye Fall, en service au Commissariat de Yeumbeul, qui avait des démêlés avec son chef, a bouclé une sanction de 15 jours d’arrêt de rigueur au Camp Abdou Diassé. D’après des sources de L’As, il va devoir rejoindre son poste ce lundi. Au début de l’affaire, certains avaient parlé de vol de bijoux d’un couple. Mais visiblement, il n’en est rien d’autant plus qu’aucune plainte n’a été jusque-là déposée contre Baye Fall. D’après certains de ses proches, c’est son supérieur qui a voulu lui régler son compte. Baye Fall jouit en effet d’une bonne réputation au sein de la police nationale pour son état de service exemplaire. Toujours avec son chapelet au cou, il a servi à la Brigade de recherches de la Police des Parcelles Assainies avec son camarade chef King, puis au niveau de la circulation. Mais à l’époque, avec son compère , il avait tellement marqué cette localité que lorsqu’ils ont été affectés, certaines populations avaient tenu à saluer leurs exemplarité. Ils avaient réussi à mettre le grappin sur la plupart des malfrats qui écumaient la zone.
Le CRd dénonce la mauvaise gestion de la pandémie
Le Congrès de la renaissance démocratique (CRD) est très préoccupé par la situation de la pandémie au Sénégal. Les leaders s’indignent de la gestion de la pandémie par le gouvernement. Selon cette coalition de partis politiques, le gouvernement a fait preuve d’impuissance et d’irresponsabilité face aux difficultés liées au contexte de la pandémie de Covid-19. A en croire le porte-parole du jour, Alassane Kitane, le gouvernement montre des signes inquiétants de tâtonnement et de tergiversations indignes d’un État sérieux. Pour lui, le régime de Macky Sall, comme à son habitude, a opté pour le sensationnel, le folklorique et la politique politicienne. Ce qui a fini d’installer la République dans une situation historique d’informel. A cela s’ajoutent, d’après M. Kitane, l’anarchie, le copinage et l’iniquité dans la distribution des vivres. Face à cette situation, les leaders du Crd appellent la population à la vigilance et à la solidarité pour freiner la Covid-19 et faire face à la crise économique. Car, selon eux, il n’est pas tolérable que le peuple supporte indéfiniment les conséquences de l’incompétence d’un homme à qui il a tout donné. Par ailleurs, le CRD exprime ses préoccupations quant à l’opacité qui entoure le contrat SENELEC-Akilee. Alassane Kitane et ses camarades dénoncent également la boulimie foncière de certains privilégiés de ce régime et de leurs proches.
Kolda enregistre son 1er décès de covid-19 de Kolda
Kolda n’avait pas enregistré un cas depuis le début de la pandémie de covid-19. C’est samedi que les autorités sanitaires ont déclaré un chauffeur de taxibrousse communément appelé «7 places» positif au coronavirus. Seulement, sa maladie n’a été que de courte durée. Puisque le chauffeur est décédé hier dimanche. Kolda enregistre ainsi son premier décès lié à la covid-19. Il habitait un quartier périphérique de la commune de Kolda.
L’appel des militants Apéristes de Yeumbeul
Les militants de l’Alliance pour la république (Apr) de Yeumbeul-Sud demandent au président Macky Sall de sortir la cravache pour remettre de l’ordre dans son parti. Par la voix du conseiller spécial du président de la République en charge des questions de jeunesse, Oumar Sow, ils invitent le chef de l’Etat à exclure Moustapha Cissé Lo du parti pour ses agissements. Ils sont convaincus que le député Cissé Lo sape le travail du chef de l’Etat en débitant des insanités sur des responsables politiques. Oumar Sow estime d’ailleurs que l’ancien président du Parlement de la Cedeao doit être déchu du bureau de l’Assemblée nationale pour avoir failli à sa mission.
Le Sytjust décrète 72 heures de grève renouvelables
Les tribunaux seront encore paralysés pour trois jours au grand dam des usagers. Le Syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST) a décrété encore 72 heures de grève renouvelables à partir de ce lundi. Selon le Bureau Exécutif National(Ben), il s’agit de poursuivre la lutte contre l’impertinence historique du ministre de la Justice, Me Malick Sall. Selon le Secrétaire général du Sytjust, depuis trois semaines, le garde des Sceaux entretient une belligérance extrémiste à l’encontre des travailleurs de la Justice parce qu’il supporte mal les critiques publiques du Sytjust qui, après un délai de grâce de 14 mois, a fini par décrier son manque de volonté caractérisé à mettre en œuvre des réformes portées par décrets déjà signés par le président de la République. Il considère l’attitude de Me Malick Sall comme une démission face à ses responsabilités dans une grave crise qui a pour conséquence un dysfonctionnement indescriptible du service public de la Justice. Les travailleurs de la Justice sont conscients que les dysfonctionnements sont très ressentis par les populations. Mais le garde des Sceaux n’en a cure, d’après Me El hadji Aya Boun Malick Diop. Quoi qu’il en soit, avertitil, les travailleurs sont déterminés à mettre en œuvre les droits qu’ils ont acquis à travers d’âpres luttes et feront bloc face aux tentatives de sabotage du ministre de la Justice et des lobbies obscurs.
Aminata Mbengue Ndiaye en deuil
La présidente du Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) est en deuil. La Secrétaire générale du Parti socialiste, Aminata Mbengue Ndiaye, a perdu sa mère. Adja Soda Samb a été rappelée à Dieu dans la nuit du samedi au dimanche, à l'âge de 102 ans, à Louga. «L’As» se joint aux militants et responsables du Parti Socialiste pour présenter ses condoléances à Aminata Mbengue Ndiaye.
375 kg de chanvre indien saisis par la Gendarmerie de Popenguine
L’approche de la fête de Tabaski reste une belle opportunité pour les trafiquants de drogue maliens. Ils profitent du convoyage de moutons vers le Sénégal pour cacher la drogue dans des endroits insoupçonnés du camion. Les gendarmes de Popenguine ont découvert ce manège des trafiquants. Ils avaient trouvé dans un camion de transport de marchandises 100 kg de chanvre indien, le 29 juin dernier. Les pandores ont découvert encore de la drogue dans le même camion le 1er juillet. Exploitant une information, ils ont découvert 375 kg dissimulés sous le plancher du camion réaménagé à cet effet. Au total, ce sont 470 kg de chanvre indien qui sont saisis sur le camion malien qui transportait des moutons pour la Tabaski. Le haut commandement de la gendarmerie prévient que les gendarmes feront preuve de souplesse, mais resteront alertes.
Détention de chanvre indien aux Parcelles Assainies
La Police des Parcelles Assainies a interpellé 05 personnes pour détention et cession de chanvre indien et détention et usage de chanvre indien. Les dealers sont mis aux arrêts par les éléments de la brigade de recherches de la police au cours de leurs patrouilles permanentes. Ceux qui sont poursuivis pour détention et cession de chanvre indien ont été interpellés à Grand Médine. Maçon de profession, Ibrahima F. a été arrêté avec 16 cornets de chanvre indien. Il a d’ailleurs été arrêté deux fois pour vol commis la nuit avec usage d’arme blanche et détention et usage de chanvre indien. Le mécanicien Mamadou Lamine G., Lui, a été alpagué avec 04 cornets de chanvre indien. Il a eu la drogue chez le fournisseur dans son quartier.
Détention de chanvre indien aux Parcelles Assainies (bis)
Restons avec les limiers des Parcelles Assainies qui ne donnent aucune chance aux trafiquants de drogue. Ils ont interpellé également trois autres personnes pour détention et usage de l’herbe qui tue à Nord Foire et au marché de l’Unité 17 des Parcelles Assainies. Le premier qui est tombé dans les filets de la police est un élève âgé de 21 ans, nommé Pape Malick D. Les policiers ont trouvé par devers lui un joint de chanvre indien. Le marchand ambulant multirécidiviste, Pape Alioune F., âgé de 45 ans, est encore tombé. Il a fait l’objet de quatre arrestations, respectivement pour vol avec violence, violences et voie de fait, détention d’armes et détention et trafic de drogue à Louga. Quant au vigile Soulèye T., il déambulait avec deux cornets de chanvre indien. Il a tenté de nier en prétextant avoir fui parce qu’il avait oublié son masque. Des allégations qui n’ont pas convaincu les limiers. Après fouille, les policiers ont retrouvé sur lui des cornets de yamba. Au terme de leur garde-à-vue, ils ont été tous déférés au parquet.
Un agresseur interpellé à la Patte d’Oie
Les populations de la Patte d’Oie ont fait passer un sale temps à un agresseur, samedi dernier, à Patte d’Oie Builders, avant de le livrer à la Police des Parcelles Assainies. L’agresseur armé de machette s’attaquait aux passants, notamment aux femmes. Sa tentative d’agresser une dame l’a mis dans le pétrin. Il a été aperçu par des jeunes du quartier au moment des faits. Aussitôt, ils se sont rués sur lui pour le maîtriser. Ils n’ont surtout pas manqué de le corriger sévèrement avant de le livrer à la Police des Parcelles Assainies dont les éléments étaient en patrouille non loin des lieux. L’agresseur sera déféré au parquet.
Pose de la première pierre du Lycée de Ross-Béthio
Le maire de Ross Béthio, Bécaye Diop, a procédé à la pose de la première pierre du nouveau lycée de la ville en présence des autorités locales et des populations qui réclamaient depuis très longtemps la construction de cet établissement. Celui-ci permettra aux enfants d'avoir de meilleures conditions d'apprentissage et de ne plus aller à Dagana ou Saint-Louis pour poursuivre leurs études. Les travaux vont durer une année. Avec l'ouverture de ce lycée, l’édile de Ross Béthio veut promouvoir les séries scientifiques avec 60% d'élèves à l'horizon 2023. L'établissement scolaire sera doté de matériels scientifiques et de laboratoires, ce qui permettra de désengorger le collège. Bécaye Diop envisage de construire une case des Tout-petits.
MACKY ET SES AMIS DÉSAVOUENT CISSÉ LÔ
L’Alliance Pour la République condamne avec la plus grande fermeté, l’attitude de Moustapha Cissé Lô, dont les propos sont d’une tonalité d’une rare violence et empreints d’une indécence que récusent la morale et la bienséance sociale.
SenePlus publie ci-dessous l'inégralité d'un communiqué daté du 5 juillet 2020 et signé par Seydou Touré, le porte-parole de l'APR.
"C’est avec effroi et indignation, que le peuple sénégalais dans toutes ses composantes a entendu les propos d’une exceptionnelle gravité, tenus par notre camarade Moustapha Cissé Lô, à l’endroit de plusieurs responsables de l’Alliance Pour la République et d’honnêtes citoyens.
L’Alliance Pour la République condamne avec la plus grande fermeté, l’attitude de Moustapha Cissé Lô, dont les propos sont d’une tonalité d’une rare violence et empreints d’une indécence que récusent la morale et la bienséance sociale.
Incontestablement, cela témoigne d’une inacceptable dérive et constitue une brutale agression contre la République, ses Institutions et nos valeurs sociales.
C’est pourquoi, le Président Macky Sall, Président de l’Alliance Pour la République, a instruit la Commission de Discipline de l’Alliance Pour la République de se réunir dans les plus brefs délais, aux fins de statuer sur les mesures à prendre à l’endroit de ce camarade qui déshonore le parti et écorne l’image du Sénégal en Afrique, voire dans le monde entier. "
par El Hadj Hamidou Kassé
COLONNES ET ONDES DE RÉSISTANCE
Incontestablement, Sud a construit un rapport singulier avec l’histoire de notre pays. Les différentes séquences de sa trajectoire ont été ponctuées par des événements cruciaux qui lui ont conféré une influence qu’un journal peut rarement avoir
Je parviens finalement à publier “Mon” dossier sur les Organisations non gouvernementales, phénomène socio-organisationnel alors en vogue. Les bailleurs de fonds trouvaient en elles le “canal privilégié”, expression d’un de mes interviewés, pour que les ressources parviennent aux populations à la base !
J’avais remonté l’histoire de ces nouveaux développeurs dans notre pays. J’avais identifié nettement, chez certaines ONG animées par des responsables proches de la mouvance And Jëf, un “esprit mai 68”. J’avais commis alors un commentaire tantôt enthousiaste tantôt objectif... Feu Alain Agboton, qui écrivait alors avec des stylos à bille fluo, avait fait une annotation assassine en marge de mon feuillet “charabia”. Babacar Touré, pour des raisons que l’on sait, avait annoté à côté: “charabia utile”.
Plus de trois mois d’enquête, de rédaction et de correction... avant que le dossier ne paraisse dans les éditions 93 et 94 de Sud Hebdo, février 1990. Je signais mon entrée dans cette histoire étonnante d’audace, de culot, de rigueur et de générosité de cette “colonne” de journalistes contre vents et marées. C’était mon heure de gloire. Le petit lait, il faut le boire. C’est qu’en effet, pour un jeune qui vient d’arriver, publier dans les colonnes de cet hebdomadaire prestigieux était un suprême privilège.
Incontestablement, Sud a construit un rapport singulier avec l’histoire de notre pays. Les différentes séquences de sa trajectoire ont été ponctuées par des événements cruciaux qui lui ont conféré une influence qu’un journal peut rarement avoir. Les générations d’ajustement structurel, les poussées rebelles de février 1988 à la suite des élections, le violent malentendu et regrettable malentendu Sénégal-Mauritanie, l’affaire Me Sèye, le feuilleton du “sucre roux d’aspect blanchâtre”, la dévaluation du franc CFA et la grève générale, le clivage refondateurs et rénovateurs au Parti socialiste, les grands dossiers politiques, économiques, culturels, de société, de géopolitique ... ont nourri l’identité d’un titre, de Sud Magazine à Sud Quotidien, en passant par Sud Hebdo et Sud au Quotidien.
Le professionnalisme en bandoulière, cette école de la rigueur avait pris le parti d’être au coeur des mutations de la société sénégalaise dans leur versant démocratique et progressiste. Le patriotisme économique émergent revendiqué par la Confédération nationale des employeurs du Sénégal, l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal, l’Union nationale des syndicaux autonomes du Sénégal, les intellectuels résistants et autres militants politiques exclus des médias publics ont trouvé dans les colonnes, j’allais dire les tranchées de Sud, des espaces ouverts d’expression et de mise à l’épreuve de leur sens de l’histoire. Une telle ouverture ne s’explique pas seulement parla rupture avec les médias publics. Sud était aussi un colonne d’intellectuels essentiellement de gauche, avec à leur tête la figure timonière de Babacar Touré qui en a eu une approche très militante, au sens de l’engagement axiomatique, sous fond de professionnalisme incontestable. Ce parti pris éditorial n’était pourtant pas inscrit dans une optique d’opposition au pouvoir en place : Sud a contribué de façon décisive à éviter à notre pays des dérives incertaines.
Sud Fm, première radio privée, est venue renforcer et diversifier l’offre éditoriale de Sud déterminée à proposer aux Sénégalais non seulement des sources d’information plurielle mais aussi des espaces d’expression directe: antenne ouverte et reportages sur le quotidien des gens. A Sud Fm, cette pionnière qui tient haut le drapeau, nous souhaitons un joyeux anniversaire : un quart de siècle se fête, non pas dans la modalité des envolées nostalgiques, mais dans la réaffirmation de la fidélité, la puissance et la force d’un outil qui s’est façonnée dans les convulsions qui rythment le devenir de notre Nation et de notre peuple.