KEEMTAAN GI – CRETINISME
A vos machettes, les gars ! Exterminez tout individu qui se mettrait devant vous et qui oserait émettre des réserves contre un troisième mandat du chef. Faites en une question de vie ou de mort. Voyons, ils veulent nous ôter le pain de la bouche et nous rendre misérables. Exterminez et ne leur laissez aucun souffle de vie. Aucun ! Bon, on exagère à peine ! Ce ne sont pas les propos d’un crétin de député de la formation au pouvoir. Mais c’est un peu ça, ce que les gens dotés d’intelligence ont fait de son propos irresponsable devant ses frères. Pour moins que ça, des jeunes ont vu leurs études compromises. L’élève Saer Kébé a séjourné durant plus de trois ans en prison pour…«apologie du terrorisme » après avoir posté des commentaires sur la page Facebook de l'Ambassade américaine au Sénégal. un autre a subi presque le même sort lors de l’affaissement d’un mur au stade Demba diop. On l’accusait d’appel au… meurtre sur des supporters de Mbour. Pourquoi cette subite envie de rigoler? C’est sérieux là! Deux gamins qui ont subi sans état d’âme la rigueur et la célérité du Procureur, si sélectif dans ses accès de colère. Deux mômes qui ont vu leur scolarité vendangée. celui que l’on présente comme un insulteur public, Assane Diouf, dort toujours en prison pour des propos moins incendiaires que ceux du député. Lui, le député, il n’est pas comme les gens de la plèbe. C’est un député et ce qu’il a dit, doit bien plaire à ceux qui auraient dû se sentir scandalisés par tant de crétinisme et qui se taisent. Aucune réaction de ses frères de parti. Aucune réaction de l’Assemblée nationale condamnant des propos qui ont valu au Rwanda un génocide. D’ailleurs, le sot dit qu’il ne regrette rien de ses propos. Pourquoi le ferait-il dès lors qu’il se sent si protégé. on vous l’a toujours dit ! Ce pays marche sur la tête… Jusqu’à ce que ça explose !
Kaccoor Bi
PDS LES LIBERAUX VONT RECOMMENCER LA VENTE DES CARTES ET LES RENOUVELLEMENTS
comme dans une ambiance générale d’une covid19 qui desserre l’étau, le Parti démocratique sénégalais (Pds) réapprend à revivre. le secrétaire général national me Abdoulaye Wade a décidé hier via une circulaire de la reprise de la vente des cartes et le renouvellement des structures. « Suite à la reprise de certaines activités du parti notamment les tâches préparatoires des opérations de placement et de vente des cartes pour le renouvellement des structures, j’avais demandé au Secrétaire national chargé des structures de me faire l’état d’exécution des tâches préparatoires des opérations de placement et de vente des cartes pour le renouvellement des structures. Elles ont été réalisées entièrement et conformément à mes instructions » indique me Abdoulaye wade dans la circulaire parvenue à la rédaction. « A présent tout le dispositif pour le démarrage des opérations est opérationnel. Par conséquent, j’ai instruit le Secrétaire national chargé des structures et des mouvements de soutien, le frère Saliou Dieng, en sa qualité de Président de la Commission nationale de vente et renouvellement des structures (CNVRS) de convoquer la Commission nationale pour le démarrage effectif des opérations suivant le calendrier établi à cet effet. Le Secrétaire général adjoint chargé des conflits Doudou Wade représentera le Secrétaire général national à la cérémonie qui aura lieu le vendredi 16 octobre à partir de 17 h à la permanence nationale Oumar Lamine Badji. Il installera officiellement la commission nationale et son bureau avant de déclarer solennellement le lancement des opérations de placement et de vente de cartes pour le renouvellement des instances » conclut le patron des libéraux.
THIERNO BOCOUM CONDAMNE LES PROPOS OUTRAGEANTS DU DEPUTE ALIOU DEMBOUROU SOW
Après la déclaration du député Aliou Dembourou Sow, lors d’un meeting, Thierno Bocoum a posté sur sa page Facebook que les propos du député sont irresponsables tout en les condamnant. Pour le président du mouvement Agir, les propos sont outrageants et inacceptables dans une république garante des droits de l’homme et de l’état de droit. Un État responsable et respectueux ne saurait demeurer silencieux. «Appeler à l’utilisation de machettes pour défendre le troisième mandat relève d’une insouciance, d’une folie, d’une irresponsabilité inouïe et d’une posture inacceptable que nous condamnons fortement », martèle thierno Bocoum. Mieux, il informe « nous réclamons l’auto-saisine du procureur et une condamnation forte de l’Assemblée nationale si prompte à chercher à sauvegarder une prétendue image malheureusement déjà ternie par une approche partisane et hors la loi». A en croire le président de Agir, Aliou sow est dangereux et irresponsable. « Il est important de rappeler que ceux qui comme-lui veulent s’amuser à prendre des machettes pour défendre un troisième mandat chimérique et immoral, s’attaqueront au Sénégal dans sa diversité. Ils répondront, seuls, de leurs actes», ajoute Thierno Bocoum.
APRES SA DEFAITE CONTRE LE MAROC LE SENEGAL RISQUE DE PERDRE SA PLACE DE LEADER AFRICAIN
Dans une de ses récentes éditions, « le témoin » quotidien avait alerté que les défaites et nuls suite à des matchs amicaux, les grandes sélections comme le Sénégal ont plus à perdre qu’à gagner. Ce, en raison de l’influent classement Fifa. Après sa lourde défaite contre le Maroc (3-1), le Sénégal risque de perdre sa place de leader africain dans le prochain classement Fifa. Mieux, la Tunisie (2e) aura de fortes chances de détrôner le Sénégal si elle s’impose, ce mercredi, contre le Nigeria. Peut-être une éventuelle large victoire à Thiès sur la Mauritanie peut retarder le détrônement des lions de la Téranga. Mais est-ce une victoire sur une équipe de seconde zone comme la Mauritanie pourrait permettre au Sénégal de glaner de nombreux points importants dans le classement Fifa ? Non ! Même un match nul s’ajoutant à la défaite contre le Maroc serait fatal pour les poulains d’Aliou Cissé. En tout cas, si des équipes « feug-diaye » comme la Mauritanie se font très craindre par un jeu « rapide » et « agressif » jusque dans nos stades, mieux vaut chasser le coach Aliou Cissé et dissoudre l’équipe nationale.
ARNAQUE A L’AEROPORT DE DIASS DES TESTS-COVID19 SANS RESULTAT
s’il y a un pays où les autorités sanitaires ne prennent plus au sérieux la pandémie covid19, c’est bel et bien le Sénégal ! Et particulièrement à l’aéroport international blaise Diagne (Aibd) où l’arnaque sanitaire se substitue au dispositif sanitaire. Tenez ! une fois débarqués de l’étranger, les passagers sont soumis à des tests covid-19 dont le coût est de 40.000 cfa/personne. Après les prélèvements effectués sur place, on les informe que les résultats leur seront transmis par voie email dans les 48 h ou 72h. ne consultez surtout pas votre email puisque les résultats ne tomberont jamais ! car de nombreux passagers se sont retournés à l’aéroport pour se plaindre auprès des agents de police sur la non-réception des résultats de leurs tests. Quitte à connaitre au moins s’ils sont positifs ou négatifs dans le but de protéger leur famille. en tout cas, « le témoin » quotidien a appris que la plupart des passagers en provenance de l’étranger n’ont jamais connu les résultats de leurs tests. Vous voyez comment l’arnaque sanitaire et le manque de sérieux se sont substitués au dispositif sanitaire. et pourtant, la pandémie fait toujours des ravages silencieux…
SONKO REND VISITE AUX FAMILLES EXPULSEES DE TERME
Sud le leader de Pastef a rendu visite, ce lundi, aux familles expulsées de terme sud. selon «libération online», Ousmane Sonko a appelé «tous les Sénégalais de tous bords, d’ici et de la Diaspora, à faire du Téléthon en faveur des familles déguerpies. Nous voulons que la cagnotte atteigne 5 fois l’objectif de 100 millions FCfa fixé. La participation de tous le permettra». le leader de Pastef d’ajouter: «Nous sommes dans ce combat à leurs côtés et leur recommandons la patience dans la lutte pour recouvrer leurs droits». Selon lui, «tout le Sénégal doit être fier du maire Barthélémy Dias. C’est un modèle de bonté, de générosité, mais aussi de sincérité pour tout Sénégalais».
AGEROUTE LA BRETELLE DE COLOBANE REPAREE
Ce n’est pas seulement des pierres qu’il faut lancer dans le jardin de l’AGeroute et de son directeur général Ibrahima ndiaye. Eh à plusieurs reprises, nous avions alerté sur le niveau de dégradation de la bretelle entrante de colobane. on ne parlait pas de nids de poule, mais de fosses de poule. Alors lorsque ce cri de rage a été entendu du côté de la direction générale d’AGeroute, certainement de sa direction régionale de Dakar, nous ne pouvons manquer de ne pas applaudir. la bretelle a reçu une bonne couche de goudron qui permet aujourd’hui aux automobilistes de circuler sur une route vraiment agréable. surtout que la bretelle est très fréquentée pour les transporteurs qui vont au garage colobane, mais aussi par les autres automobilistes qui veulent rallier toute cette zone de la capitale à partir de cet axe. nous ne manquerons pas alors d’applaudir ibrahima ndiaye et son équipe en attendant… surtout sur d’autres axes notamment dans la banlieue, les deux voix qui ceinturent la commune de mbao sont dans un état lamentable. la réparation dépasse largement les moyens du maire de mbao obama Pouye. l’AGeroute devrait se déployer dans la zone parce que les populations de mbao vivent un calvaire énorme.
ELEVAGE MOUVEMENT D’HUMEUR DE L’ANTES
l’association nationale des techniciens et ingénieurs des travaux d’élevage du Sénégal, du privé et de la fonction publique a décidé de lancer un mouvement d’humeur. elle s’insurge contre les agissements du Président de l’ordre des vétérinaires qui vise à piétiner ce corps de métier. A en croire l’association, le président de l’ordre des vétérinaires pour un problème cryptopersonnel, car ayant perdu ses marchés en insémination artificielle « tend des pièges à des agents qui exercent légalement » lit-on dans le communiqué qui nous est parvenu. L’association dénonce également l’acharnement sur les vrais acteurs de développement de l’élevage, les fraudes sur les importations de lait animal, l’utilisation de lois non promulguées etc., selon le communiqué, cette affaire ayant atterri au tribunal, les techniciens indiquent qu’ils vont paralyser le système. ce combat sera mené donc dans le but de trouver des solutions concernant notamment « la différence de salaire de plus 300.000 milles francs cFA qui existe entre leurs homologues de la santé humaine, leur grade de la hiérarchie A1 spéciale etc.
16 SENEGALAIS, 14 GUINEENS ET 5 GAMBIENS EN PARTANCE POUR L’ESPAGNE ARRETES A SAINT-LOUIS
les éléments de la compagnie de la Gendarmerie de Saint-Louis ont arrêté 16 sénégalais, 14 Guinéens et 5 Gambiens en partance pour l’espagne. l’opération, selon la maréchaussée, a été menée le dimanche 11 octobre dernier dans la langue de barbarie et à la plage à côté de Zebra bar. Au total 35 candidats à l’immigration clandestine, une pirogue de 25 mètres, 1060 litres de carburant et 1 moteur de 60 cv Yamaha ont été interceptés, assure la source.
DAKAR LA POLICE DEMANTELE PLUSIEURS GANGS DE MALFAITEURS
la police du 4ème arrondissement a procédé à des opérations de sécurisation dans les quartiers de médina, colobane et Gueule-tapée. A la veille du Grand magal de touba, le 5 octobre dernier, dakar a connu une recrudescence de la délinquance. Plusieurs gangs de scootéristes, de cambrioleurs, de laveurs de voitures et d’agresseurs ont été arrêtés. ces opérations font suite à plusieurs plaintes portant sur des cambriolages, des agressions, des vols à l’arraché et autres. Arrêtés au cours des opérations, les malfaiteurs ont été déférés au parquet dans la période allant du 2 au 6 octobre dernier
THIOURAYE OU LA POLLUTION DOMICILIAIRE
Selon Pape S Agne, ces composés organiques volatils (COV) sont constitués d’irritants pour les muqueuses exposées (œil, nez et bronches) et de stimulants pour le système immunitaire
Dakar, 12 oct (APS) - Le thiouraye, encens mêlé à du parfum que les femmes sénégalaises utilisent pour la désodorisation des habitations, fait partie intégrante de "la pollution intradomiciliaire", qui n’est pas sans conséquences sur la santé, souligne le médecin pneumologue allergologue et urgentiste, Pape Samba Agne.
"D’une manière générale, le Thiouraye est fait de matières végétales et de produits chimiques divers, surtout des parfums. Le mélange est gardé dans des pots hermétiques pendant des périodes plus ou moins longues. C’est ce produit fini qui est mis dans une braise. Il dégage de la fumée pour donner une odeur agréable’’, avance-t-il dans un entretien avec l’APS.
"Parfois, on ouvre seulement le pot de thiouraye pour qu’il dégage cette odeur sans combustion. Ces produits végétaux et chimiques sont des composés organiques volatils (particules organiques qui sont dans l’atmosphère) et sont à l’origine d’une pollution intradomiciliaire", ajoute docteur Agne.
Selon ce médecin en service au Centre hospitalier national universitaire (CHNU) de Fann, ces composés organiques volatils (COV) sont constitués d’irritants pour les muqueuses exposées (œil, nez et bronches) et de stimulants pour le système immunitaire.
Par conséquent, "ils peuvent conduire à des réactions d’irritation comme des yeux qui piquent, des éternuements, des toux et même des difficultés respiratoires et peuvent aussi provoquer ou entretenir des réactions allergiques", indique l’allergologue.
"Les désordres respiratoires dans la poitrine, en fait de la toux et de l’asthme, sont certainement plus graves que les gênes dans les yeux et le nez. Pourtant, la plupart des utilisateurs d’encens sont plus conscients de la gêne dans les yeux et le nez que celle dans la poitrine", observe le médecin sénégalais.
Il souligne par ailleurs que certaines personnes réalisent une combustion de l’encens enveloppé dans du papier aluminium pour diffuser l’odeur de l’encens sans la fumée. Mais ces personnes diffusent toujours des composés organiques volatils parce que "contrairement à ce que beaucoup pensent, ces COV ne proviennent pas de la fumée de l’encens, mais de l’encens lui-même".
Le pneumologue rappelle que ces particules rendent plus difficiles les traitements pour les personnes déjà atteintes de maladies respiratoires comme l’asthme, "la première chose à faire dans ce cas, c’est d’éliminer tout ça de son environnement pour que le traitement soit plus efficace", conseille-t-il.
Interpellé sur la différence qu’il pourrait y avoir entre un consommateur de cigarette et un utilisateur d’encens, Pape Samba Agne souligne que dans la cigarette, il y a près de 4000 composés différents dont certains sont cancérigènes.
Pour l’encens, c’est relativement contesté. Il précise que "ce n’est pas établi avec certitude que l’encens est cancérigène mais il est certain que l’encens contient des produits potentiellement cancérigènes".
Docteur Agne note par ailleurs que la fumée de tabac entraine la BPCO (Broncho-pneumopathie chronique obstructive), autrement qualifiée de "maladie du fumeur".
Or, "aujourd’hui on trouve au Sénégal de plus en plus de femmes qui ont une BPCO sans avoir fumé. L’encens n’est pas à exclure comme l’une des causes. En réalité, la BPCO n’est pas une maladie des fumeurs, c’est une maladie liée à l’exposition à des fumées", constate le pneumologue.
LE THIOURAYE, UN PRODUIT DE SÉDUCTION QUI RÉSISTE AU TEMPS
Les codes sociaux auxquels le thiouraye fait référence renvoient tous à la meilleure manière de garder son homme à la maison, de l’amener à se sentir mieux chez lui qu’ailleurs, en l’enivrant de senteurs aussi renouvelées que douces.
Dakar, 12 oct (APS) - Le thiouraye, mélange artisanal détonant d’encens et de parfum valorisé comme désodorisant par un certain art de vivre sénégalais, s’est imposé aux femmes sénégalaises comme un incontournable produit de séduction, malgré certaines prescriptions médicales modernes difficilement réconciliables avec la force de l’imaginaire qui attache bien d’autres vertus à ce produit.
Pour la bonne tenue des maisons et des ménages, le thiouraye est tout ce qu’il y a de plus indiqué au Sénégal, au point de devenir un produit indispensable à la magie de certains couples, qui en abusent.
Les codes sociaux auxquels le thiouraye fait référence renvoient tous à la meilleure manière de garder son homme à la maison, de l’amener à se sentir mieux chez lui qu’ailleurs, en l’enivrant de senteurs aussi renouvelées que douces. Rien de plus facile pour ferrer les hommes sénégalais qui s’y abandonnent volontiers.
Dimension de l’intimité obligeant, les provisions de thiouraye se renouvellent surtout dans les coins les plus secrets de quelques marchés spécialisés, à Dakar comme dans les autres régions du pays.
Un jour comme un autre au marché HLM, à Dakar. Un cadre et des habitudes qui ne changent presque pas ou très peu : même affluence incroyable, même ambiance de carnaval, des journées devenues complètement folles à vouloir débusquer – au meilleur prix de préférence - le dernier produit à la mode, le tissu rare, la vaisselle d’exception et le thiouraye le plus enivrant qui soit pour son mari.
Il n’est pas rare, en ces lieux, que des commerçants se mettent à démarcher de potentiels clients en allant à leur rencontre dans les étroits couloirs de cette place forte du commerce informel. La concurrence, parfois impitoyable dans le commerce informel, oblige parfois à se démener pour s’assurer de bonnes recettes en fin de journée.
Mais pour les vendeurs d’encens, point besoin de tels stratagèmes. La bonne odeur du thiouraye suffit à sa publicité, dans un domaine où les commerçants peuvent en plus compter sur une clientèle avertie et fidélisée.
"On fait exprès de brûler du thiouraye juste devant la boutique, pour que l’odeur nous apporte des clients autres que les habitués", confirme Abdoulaye Thiouraye, un commerçant surnommé ainsi par ses voisins, en tout cas un sobriquet qui suffit à lui seul comme carte de visite.
De carte de visite, Abdoulaye Thiouraye n’en a pas besoin en fait. Il n’y a qu’à le voir entouré de ses nombreux clients, distribuant des salamalecs à tout-va, devisant avec les uns, se mettant aux services des autres en leur faisant découvrir des senteurs nouvelles. Il est sollicité à hauteur de sa réputation. Submergé même.
Il ne peut donc répondre qu’à demi-mot à un curieux reporter, en lui expliquant par exemple que la saison des pluies et les périodes de froid sont des périodes pendant lesquelles il se trouve fortement félicité pour ses produits.
Bara, son jeune frère, isolé dans un coin de la boutique, le temps de faire quelques miracles en mélanges détonants de grains de thiouraye et de parfums, répond présent à sa place, bien meilleur client pour discuter de ce produit bien magique pour la vie de certains couples.
"On achète séparément les grains et les parfums pour ensuite les mélanger, mais il faut avoir le bon flair pour arriver à un bon mélange. C’est ce qui fait la différence, chaque vendeur de thiouraye gardant pour lui seul ses secret et astuces", dit-il sans arrêter de faire son mélange. ‘’Des noms hors du commun’’
Autour de lui, de part et d’autre, des pots remplis de toutes sortes d’encens multicolores. Une odeur et une appellation différentes, pour chaque pot de thiouraye. Du "Mbaxalu Deum", du "Gowé", du "Sable de Médine", de la "Drogue", de l’"Orange Money", et ainsi de suite.
De l’ingéniosité langagière au service de l’équilibre des couples, bien plus en réalité que tout ce que le divan propose en termes de thérapie et de coaching matrimonial, hommes et femmes adhérant à un univers sensuel et sensualisé, tant pis si le trait est parfois trop tiré, tant que ça fait raccorder au bonheur.
Abdoulaye Thiouraye intervient. "Les Sénégalaises ont l’habitude de donner au thiouraye des noms hors du commun", commente-t-il dans un sourire. "Ces noms sont plus là pour séduire que pour autre chose", lance-t-il en précisant que sa clientèle est essentiellement féminine.
"Il est rare que des hommes viennent nous acheter du thiouraye, on ne voit que des femmes ici", dit-il, avant de se remettre au service de sa clientèle. Mais il suffit qu’il dise cela pour que, quelques minutes plus tard, un homme en costume fasse son entrée dans la boutique.
Des clés dans une main, un téléphone dans l’autre, le nouvel arrivant tente de passer un appel vidéo. Abdoulaye Thiouraye va à sa rencontre. L’homme lui passe sa femme au téléphone : une cliente d’Abdoulaye Thiouraye, qui se sert de son mari pour faire provision de thiouraye. L’épouse lui donne des indications, le mari choisit et renifle le produit avant de régler.
A la question de savoir si c’est sa femme qui l’envoie acheter du thiouraye, il répond en souriant : "Elle ne m’envoie pas, c’est trop dire. Je sortais, et elle m’a demandé de chercher du thiouraye pour elle." Une scène qui a au moins l’avantage de renseigner sur la pleine participation de certains hommes à cet univers de séduction.
C’est que même pour ceux qui préfèrent garder l’anonymat, le thiouraye contribue à la bonne ambiance à la maison : "J’aime bien le thiouraye parce que non seulement ça dégage de la bonne odeur, mais aussi parce que ça donne une bonne image quand on a des visiteurs, et je trouve que c’est important."
Le même homme, qui requiert l’anonymat, de préciser que le hic, c’est que la fumée du thiouraye le dérange. Mais il s’empresse d’ajouter : "Ma femme le sait, et elle utilise des appareils électriques, englobe le thiouraye avec de l’aluminium. Ainsi on a l’odeur sans la fumée."
Une technique utilisée également par Mariam Dramé, "une cliente fidèle" d’Abdoulaye Thiouraye : "J’achète très souvent du Thiouraye ici. Quand on est femme, on a besoin de ça pour alimenter son foyer parce que ça rend les hommes heureux. Nous les Sénégalaises, on est très jongué" (coquettes, versées dans la séduction), dit-elle entre deux rires.
A cause de la sinusite de son mari, Mariam se trouve des astuces pour profiter des bonnes senteurs du thiouraye sans la fumée. "Je prends le charbon de Dubaï sur lequel je mets du papier d’aluminium, ensuite je fais brûler le thiouraye dessus comme ça, ça ne fume pas et on profite de la bonne odeur", dit-elle avant de prendre congé.
A quelques mètres de chez Abdoulaye Thiouraye, "Porokhane Thiouraye" offre le même univers de bonnes senteurs.
Ici, la bonne odeur qui se dégage des pots de thiouraye fait plonger subrepticement dans un environnement de spiritualité, avec des récitations de khassaïdes (textes coraniques) qui se font entendre en boucle, une allusion à ces poèmes écrits par Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), le fondateur du mouridisme, l’une des principales confréries musulmanes sénégalaises.
Ibrahima Guèye, le maître des lieux, ne semble pas avoir de temps à perdre pour un entretien. Sa boutique est prise d’assaut par des femmes qui demandent son avis concernant tel ou tel encens.
"Les femmes sont très régulières ici, surtout pendant cette période. Elles utilisent souvent les Thiouraye pour faire plaisir à leur mari ou pour obtenir quelque chose d’eux", dit-il quand il a eu un peu de répit.
Il ajoute que le thiouraye ne sert pas qu’à faire plaisir aux hommes. "Les marabouts demandent souvent aux femmes de trouver du thiouraye. Certains d’entre eux nous demandent des thiouraye dont on n’a jamais entendu parler", souligne Ibrahima Guèye.
C’est dire si le thiouraye a des vertus insoupçonnées. "Chaque bois a son secret et sa spécificité. Il y a des thiouraye qui favorisent la chance, d’autres qui servent à soigner des maladies, à conjurer le mauvais œil et à se protéger de ses ennemis", révèle Aïcha, une vendeuse de thiouraye.
Elle donne l’exemple du "Santal", un thiouraye qui sert, selon elle, à éloigner les mauvais esprits. "Quand on brûle du ‘Santal’ dans la maison, c’est comme si on avait récité des versets coraniques, ça protège beaucoup", assure-t-elle. ‘’Bonne ambiance’’
Mais Aïcha ne peut s’empêcher de revenir sur l’essentiel, les vertus du thiouraye pour la bonne tenue des ménages. "Une femme a besoin de la bonne odeur pour tenir bien son couple, et le thiouraye sert à ça", soutient-elle.
Ndèye Khady Soumaré, coach en séduction et fondatrice du cabinet Kira Coaching, confirme toute la place du thiouraye dans l’arsenal de séduction des femmes sénégalaises.
Surtout, analyse-t-elle, le thiouraye est aussi utilisé par les femmes comme un code pour faire passer des messages à l’endroit de son conjoint.
"Le thiouraye est l’un des éléments de la séduction sénégalaise au même titre que les ‘bine-bine’ (perles, NDLR), les petits pagnes, les nuisettes. Il se démarque de ces autres outils par la bonne odeur qu’il dégage et la bonne ambiance qu’il installe dans un ménage", explique Mme Soumaré.
Mieux, le thiouraye "est un code" que peuvent utiliser les femmes pour parler de leurs envies sans avoir à ouvrir la bouche.
Les personnes qui en sont à ce niveau "ont créé un code de langage avec leurs hommes", suivant lequel une odeur particulière par exemple est dédiée à des moments intimes, explique Ndèye Khady Soumaré, active dans le coaching depuis 2009.
"C’est donc tout à fait normal que l’homme s’attende à un signe de la part de sa femme quand il sent cette odeur particulière. C’est un code qui varie d’un couple à un autre", analyse-t-elle, ajoutant que la bonne odeur apportant souvent la bonne humeur, "les femmes utilisent le thiouraye pour se mettre en valeur autant de l’extérieur que dans l’intimité, et ainsi faire plaisir à leur mari".
"C’est d’ailleurs l’un des aspects de l’art d’être ‘jongué’", c’est-à-dire coquette, "savoir être attirante en développant de petites choses qui passent par le langage, la vaisselle, les repas… C’est aimer faire plaisir à son homme, être généreuse et courtoise", résume la coach en séduction.
Une équivoque à lever : "On peut bien être ‘jongué’ sans être une femme soumise. La soumission, c’est le fait d’exécuter les ordres du conjoint", se conformer à ses désirs et caprices, "ce qui est très différent de lui faire plaisir", précise Ndèye Khady Soumaré.
La coach en séduction considère que la séduction occupe "une place très importante dans un couple". Il est à son avis d’autant plus "important de continuer à séduire son ou sa partenaire même une fois mariés, parce que la séduction n’est pas temporaire, c’est quelque chose de permanent, c’est pour toute la durée du mariage".
"Toute personne qui a l’habitude de contempler le beau a envie que cela dure. Si vous ne le faites plus", le conjoint "ira voir ailleurs", prévient-elle.
Les soucis financiers se multiplient de la société de transport Dakar Dem Dikk. Après avoir vu ses comptes bloqués pour des impayés à hauteur de 420 millions FCFA par la société Eiffage Sénégal, chargée de l’exploitation de l’autoroute à péage, l’opérateur national de transport public en subit les contrecoups. Et ce sont les travailleurs qui trinquent.
Comme nous l’annoncions en révélant le blocage des comptes bancaires de DDD, via une saisie conservatoire des créances, les difficultés financières commencent à impacter directement la gestion quotidienne de la boite qui a récemment changé de Directeur général, avec le magistrat Oumar Boun remplaçant l’avocat Me Moussa Diop, depuis le 2 septembre dernier.
Selon des informations obtenues par Emedia.sn, jusqu’à ce lundi, 12 octobre 2020, plusieurs agents (ils seraient plus d’un millier d’agents concernés !) de Dakar Dem Dikk n’ont pas encore perçu leur salaire malgré les assurances de la Direction générale, qui se justifierait auprès d’eux sur le fait qu’elle n’aurait pas encore reçu le chèque du Trésor public. Conséquence, une des banques comptant le plus d’agents de DDD qui y ont domicilié leurs comptes a refusé de répondre favorablement à la requête de la boite de procéder au paiement, en attendant.
Pourtant, samedi dernier, la Direction financière et commerciale de Dakar Dem Dikk envoyait un message aux agents, en s’excusant auprès des salariés domiciliés à la banque concernée, assurant s’efforcer à débloquer cette situation préjudiciable aux concernés et en promettant de diligenter le règlement définitif en début de cette semaine.
De sources proches du Trésor public, Emedia a pu glaner l’information selon laquelle l’Etat a finalement décidé de procéder à un virement de près d’un milliard de francs CFA, pour soulager Dakar Dem Dikk et régler ce problème de salaire de façon ponctuelle, en attendant de voir comment gérer la suite... Ce virement devrait être fait ce lundi, dans l’après-midi et si tout ce se passe, bien, à partir de mardi, les agents pourront souffler. Jusqu’à la fin du mois...
BATAILLE JUDICIAIRE ENTRE YERIM SOW ET LE BENIN
L’homme d’affaires sénégalais a été spolié d’un hôtel qu’il comptait construire à Cotonou. Il a saisi les juridictions internationales pour rentrer dans ses droits
L’homme d’affaires sénégalais a été spolié d’un hôtel qu’il comptait construire à Cotonou. Il a saisi les juridictions internationales pour rentrer dans ses droits. Et il réfute les accusations du gouvernement béninois.
Depuis plusieurs semaines, les médias et l’opinion publique au Bénin ont largement commenté la destruction de l’hôtel Noom de Cotonou, appartenant au groupe Teyliom du magnat sénégalais, Yérim Sow, par ailleurs propriétaire à Dakar de certains hôtels, dont le plus célèbre est le Radisson Blu. Néanmoins, même dans ce pays, le point de presse du ministre béninois de la Communication, porte-parole du gouvernement, qui justifiait cette démolition, avait été largement relayé par les médias, mais la réplique du groupe Teyliom, n’avait pas semblé accrocher autant d’attention.
Pourtant, le groupe du milliardaire Yérim Sow a tenu à répondre point par point aux accusations portés à son endroit par le représentant de l’Etat béninois. Il est heureux de voir que depuis le mois de juin dernier, lors de l’enclenchement de la procédure de son expropriation, le groupe avait saisi les instances d’arbitrage internationales. On peut ainsi espérer y voir clair dans les semaines à venir, à travers le chassé-croisé d’accusations que se lancent les deux parties.
La partie béninoise indique que l’expropriation du terrain de l’hôtel s’est faite dans le respect des règles. De manière succincte, le Groupe Teyliom s’était vu accorder par bail emphytéotique, en juin 2012, un terrain de 2 ha pour la construction d’un hôtel de grand standing, d’une valeur de 10 milliards de francs Cfa, dans un délai de 30 mois à compter de la signature du contrat de bail. Le représentant du gouvernement de Patrice Talon a affirmé que le groupe Teyliom a pu réaliser des opérations financières sur la base du contrat de bail ainsi obtenu et eu des bénéfices qui n’ont pas été déclarés au fisc béninois. Et en fin de compte, à l’issue du délai accordé pour l’achèvement des travaux, le chantier était loin d’être terminé. Mais les autorités ont été suffisamment patientes à son égard malgré tout. Pourtant, toute patiente a une fin : «Mais en dépit de toutes ces faveurs, le promoteur n’a jamais pu conduire le projet à son terme. Il n’a donc pas mis en valeur le domaine mis à sa disposition. Pendant tout ce temps, le promoteur n’a payé qu’une seule fois les redevances annuelles dues au titre du bail emphytéotique conclu avec l’Etat.
C’est dans ces conditions que, face à l’impossibilité manifeste pour le Groupe Teylium de fixer une date crédible pour achever les travaux, et de procéder au règlement des redevances, que l’Etat béninois a été obligé de prendre acte des défaillances ainsi accumulées et de prononcer la résiliation du bail emphytéotique dans les règles prescrites. Par un courrier en date du 28 février 2020, que l’Etat, d’attente lasse, l’a sommé de remettre le domaine loué en l’état et de le libérer.» Le représentant du Bénin ajoutera par ailleurs : «C’est face à l’inaction du promoteur que l’Etat béninois s’est résolu à saisir la justice. Ainsi, en première instance comme en appel, son action visant à obtenir l’expulsion des lieux a été approuvée. Et le promoteur était bien représenté au procès par une pléiade d’avocats. Il convient donc de noter que la démolition en cours n’est pas arbitraire mais qu’elle découle bien d’une décision de justice. Mieux, avant d’engager cette opération, l’Etat a fait procéder à l’expertise de l’immeuble inachevé pour en déterminer le coût à toutes fins utiles.»
Ce à quoi, dans un communiqué de presse, le Groupe Teyliom a apporté une réplique ferme pour affirmer qu’«il est important de rappeler qu’au début de l’année 2020, l’hôtel et ses installations annexes étaient achevés à hauteur de plus de 90%. L’ouverture de l’hôtel au public était prévue dans le courant du mois de septembre 2020. Pour ce faire, plus de 15 milliards de francs Cfa ont été investis depuis 2013, de façon totalement transparente et connue de l’Etat du Bénin, la très large partie provenant des fonds propres du Groupe Teyliom, le solde provenant des partenaires béninois en capital et des bailleurs de fonds, parmi lesquels la Boad et la Nsia Banque Bénin (Ex-Diamond Bank Bénin)». Sur un autre point, les représentants de Teyliom estiment qu’il est «par ailleurs tout aussi mensonger d’affirmer que l’Etat du Bénin a entrepris des démarches amiables en amont de la résiliation du bail en cause. Notre groupe rappelle en effet que les décisions arbitraires de l’Etat du Bénin dans ce dossier ont été brutales, soudaines, unilatérales et n’ont été précédées d’aucune démarche de concertation (démarches pourtant obligatoires aux termes du bail en cause). Bien au contraire, toutes les demandes écrites du Groupe Teyliom visant à l’instauration d’un dialogue sont restées sans réponse». Pour ajouter, comme dans un jeu de ping pong, que «Le Groupe Teyliom reste disponible pour recevoir, de la part porte-parole du Gouvernement Béninois, une quelconque preuve écrite d’une réponse aux nombreux courriers transmis au ministre de l’Economie et des finances ainsi qu’au chef de l’Etat du Bénin dans le cadre d’un règlement amiable de ce qui était à l’époque un différend».
CONTREPOINT : L’assourdissant silence du Sénégal
Au-delà du différend qui ne concerne, après tout qu’un promoteur privé et le gouvernement du pays dans lequel il cherche à investir, on peut noter l’assourdissant silence des autorités politiques du Sénégal. Il est sans doute vrai que, liées au Bénin par différents cadres juridiques et politiques, elles ne peuvent pas se permettre de les mettre dans l’embarras de manière publique. Mais il n’en reste pas moins que l’Etat du Sénégal a le devoir d’assister et de soutenir ses ressortissants à l’étranger, ainsi que leurs propriétés.
Il n’a échappé à personne que le jour où se discutait, sous la présidence du chef de l’Etat Macky Sall, le nouveau plan de relance de l’économie post-Covid 19, un investisseur sénégalais des plus importants, était lésé dans un pays africain. Même en partant du postulat que le groupe de Yérim Sow n’aurait pas tout à fait raison dans l’affaire, il aurait été soulagé de sentir le poids de son pays dans la bataille qu’il engage. Et ce serait aussi le meilleur signal à donner à tous ces entrepreneurs sénégalais qui sont disposés à s’engager dans différents secteurs, et dans différents pays.
IL FAUT RESTER SEREIN
Me Augustin Senghor, le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), défend Aliou Cissé, très critiqué après le match raté des Lions (1-3) contre les Marocains, vendredi dernier, 9 octobre, à Rabat.
Me Augustin Senghor, le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), défend Aliou Cissé, très critiqué après le match raté des Lions (1-3) contre les Marocains, vendredi dernier, 9 octobre, à Rabat.
« Si un entraîneur met sa place en jeu sur un match amical, c’est que nous ne sommes pas dans un projet sérieux, a-t-il précisé, interrogé en marge du renouvellement de partenariat, entre la FSF et Kirène, au Radisson Blu de Diamniadio, ce lundi, 12 octobre. Il faut qu’on sache raison garder. Après, on le sait aussi, on est au Sénégal, chacun a ses sensibilités, chacun a ses choix tactiques, et on est tous des entraîneurs. Je pense que même si on avait gagné, Aliou et la fédération n’auraient pas échappé aux critiques. »
Poursuivant, il ajoute : « C’est comme ça, il faut les respecter, les écouter mais il faut rester serein et continuer à travailler. Je le dis ici solennellement, ceux qui pensent que nous avons une équipe invincible, se trompent. Si c’était le cas, cela se saurait depuis 1960. On n’a même pas gagné un trophée. C’est dans la difficulté, la remise en cause qu’on va construire une équipe. Et de temps à autre, pouvoir jouer sans nos titulaires, nous permet de mieux mesurer la force de notre groupe. Parce que ce qui est clair, le Sénégal n’a jamais manqué d’individualités, peut-être que c’est au niveau collectif qu’on devrait gagner. Quand le collectif est bon, peu importe qui est là, l’équipe peut faire des performances. Et en faisant jouer ces nombreux joueurs, le coach veut étoffer et élargir un panel de choix dans les matchs décisifs qui vont venir à la CAN et la Coupe du monde. Il faut que les gens le comprennent comme cela. »
A en croire Me Augustin Senghor, « si nous voulons cacher nos difficultés, on ne va pas jouer, on va se contenter de jouer en match amical des équipes de faible niveau. On va les battre 3-0, 4-0, tout le monde sera content, mais ce sera la meilleure manière de pousser les Sénégalais vers la désillusion. Parce que, quand nous serons dans la compétition réelle, on va avoir le constat qu’on n’a pas travaillé. Aujourd’hui, je pense que quel que soit le résultat de ces deux matchs, ils seront d’enseignements pour l’avenir, et nous permettrons j’en suis sûr, les deux matchs qui vaillent d’être gagnés, ceux à venir contre la Guinée Bissau ».
par Madiambal Diagne
QUI A PAYÉ LA LIBÉRATION DE SOUMAÏLA CISSÉ ?
On a fourni aux jihadistes des moyens pour frapper à nouveau le Mali et les différents pays de la sous-région et peut-être même des cibles plus lointaines. Il faut bien comprendre que les terroristes vont se prendre à ce jeu assez rentable
Tout le monde est soulagé par la libération, intervenue la semaine dernière, d’otages qui étaient entre les mains de terroristes islamistes dans le Nord du Mali. La France peut s’en féliciter pour avoir réussi à faire libérer Sophie Petronin, qui était présentée comme le dernier otage de nationalité française dans le monde. Tout le Mali s’est réjoui de la libération de Soumaïla Cissé, ancien ministre des finances et challenger politique du Président déchu Ibrahima Boubacar Keïta. L’Italie a vu deux de ses ressortissants (Nicola Chiacchio et Pier Luigi Maccali) libérés à l’occasion, alors que la Suisse, elle, peut malheureusement faire le deuil de l’otage Béatrice Stockly, exécutée froidement par les jihadistes pour, dit-on, avoir refusé d’obtempérer à leurs injonctions. De nombreux pays comme la France, l’Italie, le Niger et la Mauritanie auraient collaboré avec les autorités maliennes pour faire libérer les quatre otages.
Soumaïla Cissé, libéré au prix fort
C’est sans doute un excellent coup politique et diplomatique pour le régime putschiste au Mali, d’avoir fait libérer des otages dont Soumaïla Cissé. Ils ont en effet réussi là où le régime de IBK avait fait montre de toutes ses carences ou de sa mauvaise volonté. C’est de toute façon une libération heureuse, car c’est de notoriété publique à Bamako que tous les opposants au régime de IBK manifestaient une sympathie non dissimulée pour Soumaïla Cissé. Mieux, les putschistes avaient même brandi la prise d’otage de Soumaïla Cissé et l’incapacité pour le régime de IBK de le faire libérer, comme une autre raison pour chasser «le clan IBK» du pouvoir. Tout porte à croire que Soumaïla Cissé sera facilement élu comme le prochain Président du Mali, après la transition convenue, pour une durée de dix-huit mois, entre les putschistes et la Communauté internationale. Il reste aujourd’hui l’homme politique le plus en vue sur la scène malienne.
Seulement, les circonstances de la libération de Soumaïla Cissé vont peser gravement sur le Mali et la sous-région. On peut bien comprendre que pour éviter de faire la fine bouche ou pour ne pas paraître ingrat, Soumaïla Cissé, après sa libération, botte en touche pour refuser l’idée que les circonstances et les conditions de sa libération puissent constituer des germes d’une déstabilisation encore plus grande du Mali. Mais la contrepartie de l’élargissement de plus de deux cents dangereux terroristes qui étaient détenus au Mali et au Niger, laisse un goût amer. Les images des réjouissances des terroristes libérés, avec leur chef Iyad Ag Ghali, qui circulent, ont pu heurter des consciences et susciter la peur. Ces terroristes savourent leur impunité et exultent pour avoir vaincu l’ordre républicain et avoir fait plier tous leurs adversaires. Le Niger a participé au «deal» en acceptant de libérer une dizaine de terroristes détenus dans ses prisons. Les auteurs des attaques de Grand Bassam en Côte d’ivoire ont ainsi été eux aussi libérés. Les autorités maliennes ont accepté, sans aucune difficulté, l’exigence du chef terroriste, Iyad Ag Ghali, pour la libération de Mimi Ould Baba, présumé être le commanditaire de l’attaque à Ouagadougou de l’hôtel Splendid et de la plage de Grand Bassam. Le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire rumineraient leur frustration pour n’avoir pas été consultés pour une telle libération. On devine que les Etats-Unis d’Amérique pourront avoir le même sentiment, eux qui demandaient l’extradition de Mimi Ould Baba chez eux, où il est poursuivi notamment pour l’assassinat d’un citoyen américain, Michael Riddering, lors de l’attaque de l’hôtel Splendid. La justice américaine le poursuit pour avoir «joué un rôle central dans les attentats visant le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire en 2016».
On peut craindre que les jihadistes libérés vont reprendre du service et poursuivre leurs forfaits. Et le plus inquiétant est qu’ils ont reçu, cerise sur le gâteau, de fortes sommes d’argent ! Tout Bamako sait que la libération des otages a été rendue possible, grâce à l’acceptation du versement d’une rançon de plus de 15 millions d’euros. De quoi requinquer, ragaillardir des hordes de terroristes !
Les états d’âme des Usa, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire
On a ainsi fourni aux jihadistes des moyens pour frapper à nouveau le Mali et les différents pays de la sous-région et peut-être même des cibles plus lointaines. Il faut bien comprendre que les terroristes vont se prendre à ce jeu assez rentable. Des dizaines de fonctionnaires, des enseignants, des militaires, des commerçants ou des agents humanitaires africains, restent encore détenus par les terroristes dans le Nord du Mali mais jamais un tel élan international n’a été développé pour faire libérer à tout prix ces otages. La leçon de cette histoire est que les terroristes vont encore cibler davantage les hommes politiques d’envergure. Jusqu’ici les enlèvements ciblés touchaient plus des humanitaires ou des employés de grandes firmes européennes. Le coup Soumaïla Cissé risque de faire des émules. On peut désormais avoir de bonnes raisons de beaucoup craindre pour la sécurité des hommes politiques maliens. Les activités politiques dans la zone septentrionale du Mali leur seront ainsi interdites. La situation d’insécurité dans cette région était bien connue, mais Soumaïla Cissé avait commis une erreur d’appréciation, considérant sans doute que l’adversité, fortement nourrie par les terroristes et les populations, contre le régime de Ibrahim Boubacar Keïta ou même sa popularité dans la région, pourrait lui servir de laisser-passer et montrer à la face du monde qu’il n’y aurait pas pour lui un sanctuaire interdit sur le sol malien. Soumaïla Cissé est de la région, il a été kidnappé dans son propre fief électoral de Niafounké, dans la région de Tombouctou. On retiendra également que la France semble avoir définitivement renoncé au principe ou à la doctrine de ne jamais payer de rançon pour la libération d’otages. Le Président Macron portait en bandoulière la profession de foi de tout mettre en œuvre pour faire libérer le dernier otage français dans le monde. Peut-être aussi que Béatrice Stockly a payé de sa vie l’option irrévocable de la Suisse de ne jamais payer de rançon pour faire libérer des otages.
La tournure de cette histoire va conforter les terroristes. L’option de la prise de certains types d’otages est lucrative et apporte un gain d’exposition médiatique considérable, sans compter la libération à la clé de contingents de combattants jihadistes arrêtés. Cette pratique va donc continuer de figurer en tête de leur catalogue d’activités lucratives. La prise d’otage rapporterait ainsi mieux aux groupes terroristes que les sordides trafics d’armes ou de drogue. Tout le danger pour la sous-région se trouve avec ce nouveau paradigme. La propagande jihadiste fait feu de tout bois. La bombance a été au rendez-vous de la célébration du retour des terroristes arrêtés et le menu étalé à l’occasion de la «grande cérémonie organisée à l’honneur des ex-prisonniers» renseigne sur le poids de leur porte-monnaie. On voit sur les photos de la fête, Aliou Mahamane Touré alias Abouhammad, ancien chef de la sinistre police islamiste à Gao au moment de l’occupation de cette ville par le Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Aliou Mahamane Touré, qui se présenterait comme un Sénégalais, était tristement célèbre pour avoir dirigé de cruelles séances publiques de lapidation ou d’amputation. Il avait été arrêté en 2013 et condamné en 2017, à plus de dix ans de réclusion criminelle. Il sera libéré, à la suite d’un échange de prisonniers, contre la libération d’un préfet et d’un journaliste maliens. Aliou Mahamane Touré retourna immédiatement à ses activités terroristes et sera arrêté une nouvelle fois en 2019. Il vient ainsi de faire, à nouveau, partie du groupe des terroristes élargis de prison à la faveur de la transaction ayant permis la libération de Soumaïla Cissé.
L’urgence pour le Sénégal de se bunkériser davantage
C’est connu, les terroristes cherchent toujours à frapper le plus durement leur propre pays pour ainsi donner des gages à leurs compagnons. Il reste qu’à la faveur des nombreuses arrestations de présumés terroristes, ces dernières années et leurs procès à Dakar, l’opinion publique a pu en avoir le cœur net sur la présence non négligeable de Sénégalais dans les rangs des différents groupes terroristes, de par le monde, notamment au Mali et au Niger. Nous ne voulions pas nous y tromper, quand dans ces colonnes nous alertions, le 20 mai 2019, sur «le Sénégal, plus que jamais dans le viseur des terroristes». Cette alerte a été réaffirmée le 18 novembre 2019. Il faut dire que les différents services sécuritaires veillent au grain. Cette vigilance, cette prévention pourraient expliquer que le Sénégal soit encore épargné par les attaques terroristes. Touchons du bois ! Il s’y ajoute que les autorités sénégalaises ont voulu anticiper sur la menace terroriste. Le Sénégal a non seulement fourni l’un des plus gros contingents de soldats à la Minusma mais aussi, de nouveaux cantonnements militaires ont été installés dans la zone frontalière avec le Mali et les patrouilles renforcées. La puissance de feu de l’Armée sénégalaise a été fortement augmentée ces quatre dernières années, avec l’acquisition de nouveaux matériels et équipements. Le Sénégal développe une coopération soutenue avec les pays impliqués dans la lutte contre le terrorisme. Le facteur humain semble aussi être important et le Sénégal s’évertue à outiller ses ressources humaines pour juguler toute menace terroriste interne ou transnationale. Il demeure que la déliquescence de l’Etat malien constitue la plus grosse et immédiate menace contre le Sénégal. L’immense territoire malien est hors de contrôle, des groupes lourdement armés s’y déplacent à leur guise et commettent des forfaits, parfois avec la complicité des populations locales. On connaît les graves carences de l’Etat malien, et surtout la vénalité de la classe politique et des responsables militaires et sécuritaires.
LES TEMPS SONT DURS POUR LES PRO-DÉMOCRATE EN AFRIQUE DE L'OUEST
Il ne s'agit pas seulement de la tentation de la présidence à vie prêtée à certains chefs d'Etat. Répression, arrestations : "concernant les droits humains, le recul est partout"
A la suite des Guinéens dimanche, des millions d'Africains de l'Ouest sont appelés à élire leur président d'ici la fin 2020, sous l'oeil inquiet des défenseurs de la démocratie, alarmés par son recul dans une partie du continent autrefois jugée pionnière en la matière.
"Les temps sont difficiles pour nous autres observateurs de la démocratie dans la sous-région", explique Kojo Asante, un responsable du centre de recherche Ghana Center For Democratic Development.
Le Ghana votera le 7 décembre.Guinéens, Ivoiriens, Burkinabé et Nigériens iront aussi aux urnes d'ici la fin de l'année
Après plusieurs alternances pacifiques, le Ghana est cité en exemple, en dépit de sujets de préoccupation comme les agressions de journalistes.Ailleurs l'image est bien plus sombre.
Elle s'est obscurcie avec le putsch qui a eu raison au Mali du président élu Ibrahim Boubacar Keita le 18 août, sans effusion de sang.
Cette pratique, répandue sous des formes brutales dans la seconde moitié du 20e siècle après les indépendances, a cédé la place à des coups d'État "beaucoup plus sophistiqués, plus propres et cosmétiques", constate le centre d'études Afrikajom dans un rapport récent: "coups d'Etat électoraux" ou "coups d'Etat constitutionnels" menés non par les armes, mais par la fraude et les révisions de la loi fondamentale.
Il ne s'agit pas seulement de la tentation de la présidence à vie prêtée à certains chefs d'Etat.Répression, arrestations: "concernant les droits humains, le recul est partout", déplore Afrikajom.
En Guinée et en Côte d'Ivoire, les présidents sortants tirent argument du changement de Constitution pour briguer un troisième mandat, causant une contestation qui a fait de nombreux morts et ajoutant leur nom à la longue liste des dirigeants ayant plié la loi fondamentale à leur ambition depuis 2000.
- Désillusion démocratique -
Au Niger par contraste, le président Mahamadou Issoufou est salué pour sa décision de ne pas se représenter le 22 novembre après deux mandats.
Mais, dans ce pays comme au Burkina, ainsi que chez le géant nigérian et au Mali, la propagation des agissements jihadistes et des violences intercommunautaires alarment les défenseurs des droits et la communauté internationale.
Les récents acquis au Liberia et en Sierra Leone après les guerres civiles jusqu'au début des années 2000, en Gambie ou en Guinée-Bissau demeurent fragiles.Le président sénégalais Macky Sall n'a pas fait taire les spéculations sur un troisième mandat.
"On observe sur plusieurs aspects un recul démocratique en Afrique de l'Ouest", déplore Mathias Hounkpé, politologue pour la fondation Open Society en Afrique de l'Ouest (OSIWA).
"Dans les pays francophones particulièrement, on observe un durcissement des textes encadrant la création de partis, être candidat aux élections est de plus en plus difficile, comme en Côte d'Ivoire ou au Bénin", regrette-t-il.
Alan Doss, ancien haut responsable de l'ONU dans différents pays africains, note pour l'Africa Center for Strategic Studies un "désenchantement démocratique", né de déceptions causées par les promesses électorales non tenues, la persistance de la corruption, de l'impunité et de la mauvaise gouvernance.
Les raisons invoquées sont multiples: difficultés économiques, pression démographique, défaillance des contre-pouvoirs institutionnels, perte d'influence des médiateurs traditionnels, crise du multilatéralisme, affaiblissement des modèles américain ou britannique et montée en puissance de pays comme la Chine ou la Turquie...
Les grandes institutions régionales, la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et l'Union africaine (UA), "devraient jouer un rôle beaucoup plus important, un rôle de médiation", plaide Arsène Brice Bado, un responsable du Centre de recherche et d'action pour la paix d'Abidjan, "car il est difficile de trouver des médiateurs internes en Côte d'Ivoire".
Or, le diagnostic des limites de la Cédéao et de l'UA est largement partagé.
- Motifs d'espoir -
La Cédéao est la proie de ses dissensions.Elle n'a pas fait barrage aux menées des présidents guinéen et ivoirien.Son insistance sur le retour à l'ordre constitutionnel au Mali, à rebours du soutien populaire aux putschistes, a été dénoncée comme une volonté de perpétuer des systèmes discrédités, traduisant la crainte de certains présidents pour leur propre sort.
L'opposant guinéen Faya Millimouno, cité dans la presse, a ravalé la Cédéao à un "syndicat des chefs d'Etat".
"C'est extraordinaire que moi qui me suis battu pendant 45 ans (contre les régimes autoritaires guinéens), je sois considéré comme un dictateur antidémocrate", s'indignait récemment le président Alpha Condé."Comment peut-on dire +coup d'Etat+" alors que la nouvelle Constitution a été adoptée par référendum, demandait-il sur Radio France Internationale.
Certains nuancent.Ils invoquent le transfert de pouvoir attendu au Niger, une première depuis longtemps.
L'Afrique de l'Ouest n'est pas l'Afrique centrale qui, avec le Cameroun, la Guinée Equatoriale et la République du Congo, concentre des recordmen du monde de longévité présidentielle en exercice.
Les défenseurs des droits se réjouissent de l'émergence de mouvements citoyens et d'efforts d'émancipation portés par les jeunes ou les femmes.
"Le seul fait que des élections aient lieu et que les parties prenantes (en particulier d'opposition) veuillent faire appliquer les règles et jouer selon les règles, est un motif d'espoir", souligne Samuel Darkwa, un responsable de l'Institute of Economic Affairs, à Accra.
JE NE REGRETTE PAS MES PROPOS
Plus téméraire que le député Aliou Dembourou Sow, tu meurs. Lynché sur les réseaux sociaux, pour avoir appelé à l'utilisation de machettes pour défendre le troisième mandat de Macky Sall, il ne regrette nullement ses propos.
Plus téméraire que le député Aliou Dembourou Sow, tu meurs. Lynché sur les réseaux sociaux, pour avoir appelé à l'utilisation de machettes pour défendre le troisième mandat de Macky Sall, il ne regrette nullement ses propos. Mieux, il promet de les répéter devant l'Assemblée nationale. On ne peut pas juger mes propos, si on n'est pas du Fouta ou du Ferlo. Depuis que Macky Sall a créé l'Alliance pour la République, nous avons l'habitude, dans le Ferlo, d'utiliser le terme arme pour désigner la carte électeur. Parfois, nous utilisons les mots bâton, coupe-coupe ou balle. C'est un effet de langage", précise le parlementaire dans L'Observateur.
Le président du Conseil départemental de Ranérou de marteler : "Tous ces gens qui s'agitent à gauche et à droite feraient mieux d'aller demander aux politiciens du Fouta l'exacte traduction de mes propos. Et pourtant, ceux qui s'indignent de mes propos font pire dans leurs déclarations. On entend, tous les jours, des gens dire qu'ils vont aller au palais déloger le président de la République parce qu'il n'aurait pas droit à un troisième mandat". Mieux, malgré la plainte annoncée par des organisations de la société civile, Aliou Dembourou Sow confirme qu'il est prêt à répéter les paroles incriminées. Même devant l'Assemblée nationale.