Mbaye Ndiaye et Yéya Diallo guéris de la Covid
Excellente nouvelle. Le ministre d’Etat MbayeNdiaye etle député Yéya Diallo qui avaient été déclarés positifs au coronavirus, il y a quelques jours, ont recouvré leur santé. Pour le cas de la parlementaire, c’est elle-même qui a annoncé la bonne nouvelle à ses amis et sympathisants sur Facebook. Yéya Diallo en a profité pour remercier les chefs religieux qui ont prié pour elle. Quand au ministre d’Etat Mbaye Ndiaye, il est certes guéri, mais il est encore dans un hôtel de la place où il récupère. D’après nos sources, ses deux épouses sont également guéries.
Audition à BAG
Trois journalistes du portail web «Exclusif» ont été auditionnés hier par les enquêteurs de la Brigade des Affaires Générales (BAG), un démembrement de la Division des investigations criminelles (Dic). C’est le ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Abdou Karim Sall, qui l’avait saisi d’une plainte contre le directeur de publication de «Exclusif», Khalil Diémé, pour diffamation. Le portail avait publié une contribution accusant le ministre de l’Environnement de gestion nébuleuse et tirant à boulets rouges sur le Dage Malick Sarr et le Secrétaire Général. Khalil Diémé a été entendu mercredi et jeudi par les enquêteurs sur l’auteur de la contribution. Les policiers veulent savoir la source du journaliste. Khalil Diémé y retourne aujourd’hui pour complément d’enquêtes. En réalité, d’une audition pour diffamation, les choses vont glisser vers une enquête sur les connexions de Khalil Diémé. Quant aux deux autres confrères, en l’occurrence Abdoulaye Faye et Youssouph Mine, ils restent à l’écoute des enquêteurs.
Le Sytjust décrète une grève de 48h
Les tribunaux seront paralysés pour le reste de la semaine. Le Syndicat des Travailleurs de la Justice (Sytjust) maintient la cadence. Le Bureau Exécutif National (Ben) a décrété hier une grève de 48 heures renouvelables couvrant les jeudi et vendredi. Les travailleurs de la Justice continuent de dénoncer ce qu’ils appellent le torpillage de leurs droits par le ministre de la Justice, Malick Sall. Selon eux, le Garde des Sceaux, pour des considérations décalées de ses responsabilités, essaie de persuader le président de la République et le gouvernement de remettre en question toutes les réformes entreprises pour la prise en charge des doléances du Sytjust. D’où l’intensification de la lutte qui demeure, à leurs yeux, la seule voie de salut pour les travailleurs de la Justice dont les intérêts sont menacés. Le syndicat appelle les travailleurs à la mobilisation pour la réussite de la marche pacifique qu’il organisera le 14 juillet 2020 à Dakar.
Renvoi du procès de Me El Hadj Diouf contre son frère
Le procès opposant Me El Hadji Diouf à son demi-frère Cheikh Fall n’a pas été débattu au fond hier. L’affaire a été renvoyée au 15 juillet prochain pour la comparution de la partie civile, en l’occurrence Me Diouf. En effet, ce dernier avait déposé une plainte contre Cheikh Fall à la Brigade de Recherches pour menaces de mort. Selon lui, le mis en cause l’a appelé à partir d’un téléphone fixe et lui a dit de préparer son linceul parce qu’il serait tué dans la semaine. D’ailleurs, les conseils d’El hadji Diouf ont trouvé aberrant qu’il n’y ait pas eu de réquisition de la Sonatel afin de concourir à la manifestation de la vérité. Par contre, le prévenu a versé de chaudes larmes au moment où ses avocats demandaient sa liberté provisoire. Me Abdoulaye Tall a souligné que le fils de son client doit subir une opération chirurgicale vendredi prochain. Dans la même lancée, Me Ndiack Ba a soutenu que son client présentait des garanties de représentation. Et Me Khoureysi Ba s’est rapporté aux plaidoiries de ses confrères. Il en est de même pour le parquet. Le dossier est renvoyé au 15 juillet prochain.
Satrec licencie en pleine pandémie
Comme alerté en début avril par certains travailleurs, la Société Africaine de Transformation, Reconditionnement et de commerce (Satrec) persiste toujours dans sa démarche de séparation à l’amiable avec des agents. Et cela, en dépit des mesures fermes données par les autorités afin de limiter les licenciements pour cause de pandémie de la Covid-19. Ces derniers jours, l’entreprise a récidivé en mettant à la porte trois de ses agents pour motif d’abandon de travail. Des allégations balayées d’un revers de main par ces travailleurs. D’après notre source, Lamine Kébé, Como Ndiaye et Ousseynou Faye ont été licenciés après avoir refusé à moult reprises la séparation à l’amiable proposée par la direction générale de l’entreprise. Ainsi, ces travailleurs qui réclament deux mois d’arriérés de salaire comptent attaquer la décision de la Satrec devant les tribunaux. Mais en attendant, ces agents en détresse comptent sur le soutien de l’Etat pour réintégrer leurs postes de travail. Nos tentatives de joindre la Direction de Satrec sont restées vaines.
Vagabondage au Pont de l’Emergence de Grand Yoff
La Police des Parcelles Assainies semble plus que déterminée à sécuriser le Pont de l’Emergence, lieu de prédilection d’adolescents agresseurs. Avant-hier, les hommes du commissaire Thierno Diop, notamment la brigade de recherches, ont interpellé 05 individus qui squattaient les lieux. Les quidams, tous des récidivistes, n’avaient aucune pièce d’identité. Ils étaient cachés dans les canaux d’évacuation de l’échangeur en train de se droguer avec du diluant cellulosique. D’ailleurs, les limiers ont saisi 04 bouteilles dudit produit. Voleur de portable Apprenti chauffeur de profession, Mamadou B. a basculé dans la délinquance. A ses heures perdues, il emprunte les véhicules de transport en commun, notamment les minibus «Tata» pour voler les passagers. Lundi dernier, Mamadou a embarqué dans un minibus «Tata» à Pikine en partance pour Yoff. Arrivé à hauteur de Patte d’Oie, le susnommé a tenté, dans la bousculade, de subtiliser le portable du passager B. Fall. Ce dernier a senti une main baladeuse dans sa poche alors que son téléphone portable a déjà disparu. C’est ainsi qu’il a pris au collet Mamadou. Acculé, ce dernier sort le téléphone portable et déclare l’avoir ramassé par terre. Des explications qui n’ont guère convaincu les passagers et le conducteur qui l’a conduit au Commissariat des Parcelles Assainies. Devant les enquêteurs, Mamadou a tenté de nier les faits. Mais il a été trahi par son passé puisqu’il a été condamné pour des faits similaires. Le bonhomme a été déferré au parquet.
Le Synttas décrète une grève de 48h
Le Syndicat National des Techniciens et Travailleurs de l’Agriculture du Sénégal (Synttas) ne décolère pas contre sa tutelle et d’une manière générale contre le gouvernement. Après une pause, les techniciens et travailleurs de l’agriculture ont déterré la hache de guerre en décrétant une grève générale de 48h. Les techniciens et travailleurs de l’agriculture disent non à l’injustice sociale à cause de leurs salaires dérisoires et des moyens de travail insuffisants.
Enquête de l’Onlpl
L’Observateur National des Lieux de Privation de Liberté (Onlpl), Mme Josette Marceline Lopez Ndiaye, a diligenté une enquête sur le mouvement d’humeur de détenus, leur refus de s’alimenter, les allégations de maltraitance, de violences commises ou de menaces proférées par le personnel pénitentiaire contre les mis en cause. Elle a été saisie par des organisations de défense des droits humains, des citoyens, des détenus et leurs parents. Ainsi, Mme Josette Marceline Lopez Ndiaye a dépêché, vendredi dernier, deux équipes d’observateurs délégués permanents aux Maisons d’Arrêt et de Correction (Mac) de Diourbel et de Thiès ainsi qu’au Camp Pénal de Liberté VI de Dakar. L’équipe des enquêteurs est composée d’un commissaire divisionnaire de police à la retraite, d’un inspecteur d’administration pénitentiaire à la retraite et d’experts en Droits humains. Ils ont entendu les directeurs et administrateurs des prisons, mais également des membres du personnel pénitentiaire et des détenus. Les enquêteurs feront un rapport général qui sera envoyé aux autorités compétentes.
Décès du PM ivoirien Amadou Gon Coulibaly
La Côte d’Ivoire est orpheline de son chef de gouvernement. Le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, dauphin d’Alassane Ouattara à la présidentielle d’octobre prochain, est décédé hier à Abidjan à la suite d’un malaise en réunion de conseil des ministres. Le candidat à la présidentielle de la RHDP, parti du Président Alassane Ouattara, est décédé à l’âge de 61 ans. Le Président Ouattara rend hommage à son jeune frère, son fils, Amadou Gon Coulibaly, qui a été, pendant trente ans, son plus proche collaborateur. Le chef de l’Etat ivoirien salue la mémoire «d’un homme d’Etat de grande loyauté, de dévouement et d’amour pour la Patrie». A l’en croire, Amadou Gon Coulibaly a incarné cette jeune génération de cadres ivoiriens de grande compétence et d’extrême loyauté à la Nation. Ainsi, ajoutet-il, la Cot̂e d’Ivoire perd un modèle pour la jeunesse, un exemple de compétence, d’ardeur au travail et d’abnégation. Condoléances de Macky Sall au peuple ivoirien Les messages d’officiels ont plu après l’annonce de la disparition du Premier ministre ivoirien. Dans un tweet, le Président Macky Sall dit apprendre avec peine le décès du chef de gouvernement de la Côte d’Ivoire, Amadou Gon Coulibaly. Il a adressé ses condoléances émues au Président Alassane Ouattara ainsi qu’à sa famille et au peuple ivoirien frère.
Discrimination à l’endroit de la presse privée
Le Synpics dénonce la discrimination dont ont fait l’objet les chroniqueurs judiciaires des médias privés. Ces derniers ont été interdits d’accès au Tribunal de Grande Instance (Tgi) hors classe de Dakar par les gendarmes préposés à la sécurité des lieux. Seule une journaliste du quotidien «Le Soleil» a eu accès au tribunal. Le prétexte servi par les gendarmes est que les cartes de presse des organes du privé ne permettent pas d’identifier les journalistes. Le secrétaire général du Synpics, Bamba Kassé, précise à l’endroit des gendarmes et celui qui leur a donné l’ordre, que cette décision viole deux principes à savoir le libre accès des citoyens à une audience publique du tribunal qui rend la justice au nom du peuple et le libre accès à une source d’information. Le nouveau chef de poste de sécurité du tribunal a confié à certains chroniqueurs judiciaires que la décision émane du secrétariat de la Cour d’Appel de Dakar. Le Synpics et l’Association nationale des chroniqueurs judiciaires condamnent sans réserve cette décision discriminatoire. Bamba Kassé rappelle la mission de service public des chroniqueurs judiciaires. Il souligne que les cartes professionnelles dites «maison» sont utilisées et que la non-mise en place de la Commission Nationale de la Carte de Presse n’est pas la faute des chroniqueurs judiciaires. Il interpelle les autorités judiciaires.
Le Général Cheikh Guèye nommé ambassadeur en Turquie
Le Général d’armée, Cheikh Guèye revient aux affaires. Après son départ de la tête de l’état-major général des forces armées, il a été nommé hier ambassadeur de la République du Sénégal en Turquie, avec résidence à Ankara. Il remplace Moustapha Mbacké. Nominations conseil des ministres Le Président Macky Sall a nommé plusieurs cadres à des postes stratégiques ainsi que des universitaires. L’ingénieur statisticien économiste Pierre Ndiaye est promu président du Comité paritaire public-privé des Zones économiques spéciales. Il succède au poste El Hadji Ndiogou Diouf. Quant à Fatimata Sylla Sakho dite Badiallo Sylla, elle a été nommée présidente du Conseil d’Administration de la Société nationale «Les Chemins de Fer du Sénégal». Les universitaires Alassane Bah et Chérif Sidy Kane sont nommés respectivement dans les fonctions de Pr d’Informatique à l’Ecole supérieure Polytechnique de Dakar et Pr titulaire d’Economie de Développement à la Faculté des Sciences économiques et de Gestion de l’Ucad
par Mouhamadou Ngouda Mboup
LA CRISE DES PARTIS POLITIQUES
Si les partis politiques veulent changer de paradigme, ils doivent se représenter non pas comme de simples appareils mais comme des mécanismes ou leviers de contrôleurs, de forces de propositions et d’alternatives crédibles
Rarement crise profonde aura ébranlé autant les partis politiques sénégalais. Au-delà de la déstabilisation politique autant que matérielle de plusieurs leaders de partis ou grands appareils politiques, l'effet de souffle du spectacle de plusieurs coalitions de circonstance ne s'est pas borné à une remise en cause. Il a fait office de révélateur de la crise (interne et externe) qui secoue les partis politiques, doutant des valeurs qui fondaient leurs soubassements, objectifs, alliances et/ou coalitions. Que le paroxysme des tensions soit de temps en temps étouffé ne change donc rien à l'acuité des leçons à en tirer pour les acteurs politiques de demain, tant leur répétition est prévisible dans le futur et dans l’avenir.
Les quelques réflexions que nous nous proposons de partager, pour apprécier la situation actuelle des partis politiques, se réfèrent à des faits connus de tous. Il convient toutefois, pour en saisir la portée, de les replacer dans une perspective plus vaste car la construction démocratique s’inscrit dans la durée et elle obéit à des orientations stratégiques trop souvent masquées ou dévoilées par l’actualité immédiate. C’est pourquoi il importe de rappeler que la crise à la fois interne (I) et externe (II) des partis politiques est une réalité qui perce les yeux dont les prolongements permettent d’être dubitatif sur la probabilité d’un renouveau des partis politiques (III).
La crise interne
Dans une démocratie, les partis politiques remplissent un rôle de catalyseurs indispensables de l'expression des citoyens. C’est en ce sens que l’article 4 (nouveau) de la Constitution du 22 janvier 2001, issue de la loi constitutionnelle n° 2016-10 du 05 avril 2016 portant révision de la Constitution, adoptée à l’occasion du référendum du 30 mars 2016, dispose que « Les partis politiques et coalitions de partis politiques concourent à l’expression du suffrage dans les conditions fixées par la Constitution et par la loi. Ils œuvrent à la formation des citoyens, à la promotion de leur participation à la vie nationale et à la gestion des affaires publiques ». Une consécration constitutionnelle de ce rôle des partis pour le fonctionnement d'un système politique est utile pour rappeler leur importance dans le processus démocratique. Toutefois, dans une Constitution, une disposition sur les partis politiques n'est pas constitutive parce qu'elle n'est pas nécessaire à la reconnaissance de la fonction des partis dans le processus démocratique. Or, même si les partis politiques existent indépendamment d'une disposition constitutionnelle qui leur est réservée, leur présence est conditionnée par l'ordre juridique dans lequel ils évoluent. En conséquence, les partis politiques doivent constamment observer des règles, sont titulaires de droits et créent eux-mêmes des droits et des obligations. Tout cela nécessite des définitions et des précisions par rapport au système juridique existant, d'où l'intérêt de clarifier à nouveau leur statut juridique.
Dans sa vocation, tout parti politique s'assigne pour tâche de recueillir les suffrages des électeurs en vue de conquérir le pouvoir. Par-là, il se distingue des groupes de pressions (syndicats, lobbies) qui ne cherchent qu'à influencer les titulaires du pouvoir. A cet effet, il se distingue aussi des ligues ou des milices, ou mêmes des « prétoriens » qui ne se soumettent pas au verdict des électeurs mais assiègent le pouvoir et le conquièrent par la force. Les partis politiques participent à l’institutionnalisation démocratique du pouvoir politique. On conçoit alors que cette vocation implique que le parti mobilise, forme les opinions, fabrique des programmes et des valeurs, sélectionne les individus capables de défendre ses idées devant l'électorat et de les exprimer dans les institutions représentatives : le parti politique fabrique et construit des gouvernants pour la réalisation d’un projet de société.
Pourtant, il est évident que les partis politiques sont entrés dans une crise profonde, entraînant un coma dépassé du système partisan. Dans la plupart des cas, le champ partisan s’est déstructuré. Les partis ont complètement disparu, pour laisser place à des mouvements éphémères, liées à un courant évanescent qui mange ou concurrence en interne le parti jusque dans ses entrailles. Les origines, le mode de création, les statuts et objectifs des courants de pensées et mouvements politiques constituent un cocktail très compliqué à mélanger. Les mouvements et courants de pensées politiques naissent le plus souvent en dehors des structures officielles des partis politiques et prennent racine au niveau de cercles, d'intellectuels, groupes ou leaders qui ont une autre vision différente des choses et de la politique dans le parti. La légitimité de ces mouvements et courants de pensées réside dans la conscience collective de leurs membres d’exiger une démocratie interne dans le parti. Sur initiative d'une personne ou d’un groupe, ils se caractérisent par l'idée nouvelle de permanence et la défense d'une cause plus ou moins précise, diffuse, large, ou voilée, fondée surtout sur la revendication des droits et de la démocratie interne dans différents contextes.
Ce qui conforte toujours la thèse de la crise interne relève d’une rupture consommée entre les leaders de partis et leurs militants (rupture entre le sommet et la base), qu’ils soient de plus en plus clairement contestés dans le parti, que leur pouvoir se retrouve paralysé et, en outre, qu’ils soient privés de possibilité institutionnelle de restaurer leur autorité. Les conseils de discipline des partis politiques au fonctionnement souvent arbitraire propres au système partisan font partie de ces structures qui occupent une place non négligeable dans les représentations communes de l’univers politique mais restent pour l’essentiel largement méconnues. Leurs décisions d’exclusion sont souvent illégales et ne sont pas exemptes des griefs de violation des principes du respect des droits de la défense, de la contradiction et d'impartialité qui s'imposent dans le droit associatif et particulièrement dans le droit des partis politiques. Le droit des partis politiques est soumis aux principes constitutionnels et aux exigences conventionnelles du droit à un procès équitable.
La crise externe
De ce double mouvement nait le désenchantement politique. Chacun, pourtant, sait parfaitement que la crise-Covid, le chômage, l'équité territoriale, la dette publique, le système fiscal ou l’augmentation du prix de l’électricité sont des questions éminemment politiques mais chacun voit tout aussi clairement que ces questions sont pour les partis politiques de simples sujets sur lesquels ils sont improductifs d’idées et prendre la position qui leur rapportera le plus de visibilité médiatique et électorale par rapport aux concurrents reste la seule constante. On a ainsi assisté à une étonnante déstabilisation des formations, en dépit de l’inévitable inflation de créations partisanes dans l’euphorie du progrès de la démocratie. Par ailleurs, les coalitions de partis politiques qui naissent comme des champignons ne sont-ils pas des regroupements de partis politiques inutiles voire sans réelle valeur ajoutée d’une offre politique programmatique et idéologique ? Cette interrogation met en lumière l'ambivalence des relations entre l'État, les partis politiques et les coalitions de partis politiques : des relations tantôt concurrentielles, tantôt conflictuelles, parfois même de connivence. De manière générale, une coalition de partis politiques peut être définie comme une entité organisée, légalement constituée et regroupant plusieurs partis politiques et qui cherche à concourir à l’expression des suffrages, à travers la participation à la compétition électorale, à influencer les processus politiques dans un sens favorable à ses intérêts, sans pour autant avoir la personnalité juridique, ce qui le distingue du parti politique… Entrevoir un espoir de gouvernabilité exemplaire permettrait de réfléchir sur le maintien ou sur une perspective de faire disparaître la notion de «coalition de partis politiques » du système politique sénégalais. En effet, même si elles restent toujours possibles et souvent pratiques pour les acteurs politiques, les coalitions de partis deviennent tout simplement inutiles : c’est le parti politique, et non pas un ensemble de partis alliés, qui reçoit le vote des électeurs (ce qui lui permet de gouverner tout seul, sans dépendre d’alliances fragiles) ; ce sont deux partis politiques qui s’affronteront au second tour d’une élection et non plus deux coalitions de partis différents.
Le manque d'anticipation ajouté à l'inexistence ou à l'impuissance d'une véritable politique extérieure en direction des tiers au parti ne peuvent que déstabiliser un projet aussi ambitieux. Or la multiplication des conflits et le volume des différents soumettent aujourd'hui les partis politiques à des données nouvelles auxquelles ils ne sont pas certains de répondre efficacement. Inquiétude précédant les bouleversements que provoquent souvent les grandes désillusions électorales et qui transfigureront, elles aussi, les partis...
L’improbable renouveau des partis
Aujourd’hui, c'est un changement de paradigme qui attend les partis politiques. Si les partis politiques (pouvoir comme opposition, anciens comme nouveaux partis) veulent retrouver une fonction nouvelle et changer de paradigme, ils doivent se représenter non pas comme de simples appareils mais comme des mécanismes ou leviers de contrôleurs, de forces de propositions et d’alternatives crédibles. Ils doivent être les yeux qui regardent, critiquent, proposent, et éventuellement sanctionnent. Ils doivent être la voix qui parlent, forme, conduit, impulse, et concoure à l’expression de la démocratie.
A trois égards, l’existence d’un renouveau des partis politiques apparait limitée voire improbable. Tout d’abord, parce que le cadre des partis politiques est devenu circonscrit à quelques formations sérieuses. D’une part, et sans qu’il faille s’en étonner, le parti ne fonctionne et n’est identifiée que par les réunions que tiennent certains de ses leaders ou membres restreints. Sont donc ici implicitement exclus les autres membres (les militants) y compris ceux qui étaient en soutien ou même dans leurs coalitions. D’autre part, la lecture des communiqués qui sortent de ces réunions amène à plusieurs constats. D’abord, le parti répugne à renoncer au confort de son impuissance. Ensuite, il peine à proposer une offre politique crédible et alternative. Et, enfin, il n’a pas les moyens de ses ambitions.
S’il est certain qu’il est hors de question d’observer une minute de silence pour les partis politiques, il reste que la modernisation des partis politiques tant vendue lors du référendum du 30 mars 2016 devient une urgence dans l’urgence. Personne n’a eu à gagner une élection présidentielle au Sénégal sans un parti ou une coalition de partis politiques.
Les partis politiques se meurent, vivent la démocratie !
Mouhamadou Ngouda Mboup est Enseignant-chercheur de droit public FSJP/UCAD
LES NOMINATIONS AU CONSEIL DES MINISTRES DU 8 JUILLET
SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du 8 juillet 2020.
"Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Cheikh GUEYE, Général d’Armée (2ème section), est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Recep Tayyip Erdogan, Président de la République de Turquie, avec résidence à Ankara, en remplacement de Monsieur Moustapha MBACKE;
Monsieur Pierre NDIAYE, Ingénieur Statisticien économiste, est nommé Président du Comité Paritaire public - privé des Zones économiques spéciales, en remplacement de Monsieur El Hadji Ndiogou DIOUF, appelé à d’autres fonctions ;
Madame Fatimata SYLLA SAKHO dite Badiallo SYLLA, est nommée Présidente du Conseil d’Administration de la Société nationale « Les Chemins de Fer du Sénégal » ;
Monsieur Alassane BAH, matricule de solde 100 166/Z, est nommé dans les fonctions de Professeur d’Informatique à l’Ecole supérieure Polytechnique de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, à compter du 1er octobre 2019 ;
Monsieur Chérif Sidy KANE, matricule de solde 104 294/H, est nommé dans les fonctions de Professeur Titulaire d’Economie de Développement à la Faculté des Sciences économiques et de Gestion de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, à compter du 1er octobre 2019. »
MACKY SALL ENGAGE SON GOUVERNEMENT POUR LA RELANCE ÉCONOMIQUE
Le ministre de l’Economie est invité à finaliser le processus d’élaboration du Programme dédié que le président validera lors d’un Conseil présidentiel avec des acteurs publics et privés concernés - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 8 juillet 2020.
« Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky SALL, a présidé le Conseil des ministres, en visioconférence, le mercredi 08 juillet 2020, à 10 heures.
Le Chef de l’Etat a, à l’introduction à sa communication, rappelé aux ministres la priorité absolue qu’il accorde à la relance rapide, inclusive et durable de l’économie nationale. Il a, à ce titre, invité le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération à finaliser le processus de concertation et d’élaboration du Programme de relance de l’Economie nationale (PREN) qu’il validera lors d’un Conseil présidentiel en présence de l’ensemble des acteurs publics et privés concernés.
Le Président de la République a, ensuite, évoqué son attachement primordial à l’aménagement durable du Territoire à travers la territorialisation optimale des politiques publiques. Il a, à cet égard, demandé au Ministre de l’Intérieur et au Ministre des Collectivités territoriales de veiller à la tenue, dans les conditions adéquates, des conférences territoriales en procédant à l’évaluation prospective prioritaire des réalisations de l’Etat dans chaque département, avec le concours de la Commission d’évaluation des politiques et programmes publics.
Le Chef de l’Etat a, en outre, demandé au Ministre du Renouveau du Service public d’engager une réflexion inclusive autour de « la Fonction publique post COVID-19 ». Il a également invité le Ministre des Collectivités territoriales à préparer la prochaine session du Conseil supérieur de la Fonction publique locale, organe de pilotage de la nouvelle doctrine de gestion des ressources humaines des collectivités territoriales.
Le Président de la République a, dans la dynamique de modernisation de l’Administration publique, demandé au Ministre de l’Intérieur de préparer la signature, dans les meilleurs délais, de la Charte de la Déconcentration devant consolider les performances de l’Etat au niveau territorial.
Il a, enfin, exhorté les ministres à assurer le suivi permanent des programmes et projets publics mis en œuvre avec les partenaires techniques et financiers.
Le Président de la République, au titre de la réouverture des aéroports et de la reprise des vols internationaux, à partir du 15 juillet 2020, a demandé au Ministre du Tourisme et des Transports aériens, de faire prendre, en rapport avec les Ministres en charge de l’Intérieur, des Forces Armées et de la Santé, toutes les dispositions idoines, en vue d’assurer le respect scrupuleux des protocoles sanitaires par les administrations et usagers des plateformes aéroportuaires.
Le Chef de l’Etat, abordant la préparation des examens et concours prévus en 2020, a tout d’abord salué l’engagement patriotique de la communauté éducative qui a permis la réouverture satisfaisante des établissements scolaires et la reprise normale des enseignements au niveau des classes d’examen.
Le Président de la République a, dans cet esprit, demandé aux Ministres en charge de l’Education, de la Formation professionnelle, des Finances et du Budget de veiller, dès à présent, au déroulement, dans les meilleures conditions, sur toute l’étendue du territoire national, des examens et concours fixés selon le calendrier scolaire validé. Il a par ailleurs indiqué l’impératif de mobiliser les ressources financières, les moyens logistiques et sécuritaires requis à cet effet.
Le Chef de l’Etat a particulièrement rappelé la nécessité de bâtir un système éducatif performant et inclusif, qui s’appuie sur une carte scolaire intégrant des établissements répondant aux normes de construction et de sécurité harmonisées au plan national. Il a, sur ce point, invité le Gouvernement à accélérer la mise en œuvre du programme national d’éradication des abris provisoires à l’horizon 2024 et requis la densification de la carte scolaire avec, notamment, l’édification prioritaire de nouveaux collèges et lycées, dont celui projeté dans la commune de Ngor.
Le Président de la République a clos sa communication en indiquant l’impératif d’asseoir une gouvernance exemplaire de nos ressources naturelles par le renforcement des contrôles systématiques et la régulation optimale de l’exploitation de notre patrimoine minier.
Au titre des Communications,
Le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait une communication sur le suivi des directives présidentielles, portant notamment sur la tenue des conseils présidentiels relatifs au Plan d’investissements pluriannuel en matière de santé publique et au Programme présidentiel de construction de 100.000 nouveaux logements.
Le Ministre de l’Intérieur a fait une communication sur le projet de réforme de la sécurité privée.
Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur la mobilisation des ressources financières du FORCE COVID-19 et l’exécution des dépenses. Il a également fait le point sur l’état d’exécution du budget de la loi des finances rectificative,
Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait le point sur la situation internationale et l’assistance apportée à nos compatriotes dans la Diaspora, dans le cadre de la pandémie de la COVID-19.
Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait une communication sur la préparation du Programme de Relance de l’économie nationale.
Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait une communication sur la pandémie de la COVID-19.
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait le point sur la pluviométrie et la mise en place des intrants agricoles.
Le Ministre en charge du suivi du Plan Sénégal émergent a fait une communication sur la mise en œuvre des projets et réformes du PSE.
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Cheikh GUEYE, Général d’Armée (2ème section), est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Recep Tayyip Erdogan, Président de la République de Turquie, avec résidence à Ankara, en remplacement de Monsieur Moustapha MBACKE;
Monsieur Pierre NDIAYE, Ingénieur Statisticien économiste, est nommé Président du Comité Paritaire public - privé des Zones économiques spéciales, en remplacement de Monsieur El Hadji Ndiogou DIOUF, appelé à d’autres fonctions ;
Madame Fatimata SYLLA SAKHO dite Badiallo SYLLA, est nommée Présidente du Conseil d’Administration de la Société nationale « Les Chemins de Fer du Sénégal » ;
Monsieur Alassane BAH, matricule de solde 100 166/Z, est nommé dans les fonctions de Professeur d’Informatique à l’Ecole supérieure Polytechnique de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, à compter du 1er octobre 2019 ;
Monsieur Chérif Sidy KANE, matricule de solde 104 294/H, est nommé dans les fonctions de Professeur Titulaire d’Economie de Développement à la Faculté des Sciences économiques et de Gestion de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, à compter du 1er octobre 2019. »
par Hamidou Anne
PAAP SEEN, TU PERMETS ?
EXCLUSIF SENEPLUS - L’héritage intellectuel du PAI comme du RND est éloquent et peut nourrir une nouvelle génération d’avant-garde politique. Le défi est de nous nourrir de notre panthéon pour changer la vie des nôtres
À une de tes chroniques, ma réaction fut celle d’une main tendue sur une gauche de gouvernement à faire advenir et pour laquelle toi, moi et nos nombreux amis communs seront disponibles comme des porteurs d’eau d’une idée qui nous dépasse, celle d’un humanisme de combat.
Aux oubliés de notre mémoire amputée d’une partie de notre histoire, que tu réhabilites, tu adjoins une critique dure et sans concession sur la génération actuelle. Je la partage car elle ne peut être esquivée, au sujet de nos impasses actuelles.
Mais à nous se pose encore cette question, celle qui a été posée il y a plus d’un siècle par un vieux camarade, « Que faire ? » pour arriver, par l’hybridation de nos préoccupations, à la rupture des digues, afin de devenir majoritaire. Car il est là le défi, celui de nous nourrir de notre panthéon, de nos idoles, des exilés de la mémoire nationale hémiplégique, pour gouverner et changer la vie des nôtres, celles des ouvriers, des paysans, des malheureuses bouches affamées de nos aires urbaines et rurales. Changer la vie des nôtres, c’est aussi évoquer les intellectuels précaires, les étudiants, les sans-emplois, les artistes, les victimes de la gentrification urbaine. Celles et ceux dont tu nous plaques à la figure la souffrance chaque dimanche, pour nous obliger à ne pas oublier qu’être de gauche c’est concevoir l’intersectionnalité des violences faites aux femmes, dénoncer la traite des enfants de rue, documenter la vulnérabilisation des travailleurs, des retraités, des marchands ambulants…
Que faire face à une crise multiforme qui interpelle nos consciences et nous oblige à rester intransigeant sur la nécessité d’une gauche au gouvernement ? Crise de l’éducation, crise de la santé, crise de sens et de perspective. Nos impasses sont nombreuses dans le contexte d’une médiocrité inouïe du corps politique et des allégeances diverses aux corps intermédiaires et non à une république qui ne tient plus sa promesse d’égalité et de justice.
Avec certains de nos amis, nous avons une divergence de fond sur l’avènement de la révolution comme un moment brutal de renversement d’un ordre ancien et de respiration populaire, où le peuple, sur qui le pouvoir s’exerce, renverse ses dirigeants et s’auto-organise autour d’une communauté ré-inventée.
Je crois à cette idée de Zizek d’une guérilla patiente, qui sied notamment aux pays comme les nôtres englués dans une multitudes de trappes politique, religieuse, affairiste. C’est dans le travail de fond que se situent les mécanismes de réparation de la société sclérosée et en proie aux doutes, à la crise, à l’avenir sombre.
Que faire est une interrogation, mais aussi l’affirmation d’un certain nombre de critères déterminants, d’issues théoriques et pratiques qui fondent une praxis de la résistance à un ordre ancien ainsi qu’une éthique de l’action. C’est la rencontre entre les théories mures irriguées par les intellectuels organiques, l’action d’une avant-garde militante et le moment qui peut faire émerger des utopies transformatrices. Il s’agit là de bâtir ce que Foucault appelait très justement une hétérotopie comme lieu physique et mentale de rupture, de formulation et de construction concrète d’une action transformatrice.
Tu connais mon avis sur la nécessité de faire émerger à gauche des espaces liés par une symbolique du politique comme outil de conflictualité. Cette guérilla patiente que j’évoquais plus haut requiert de concevoir notre démocratie comme un espace du conflit, de bataille culturelle et de construction d’un mouvement de contre-insurrection intellectuelle afin de construire une ligne de front progressiste.
La gauche peut redevenir hégémonique chez les intellectuels, les artistes, l’élite, afin de se doter des « armes miraculeuses » pour bâtir une riposte contre-hégémonique globale et construire un peuple. Avec qui ? Tu as cité avec justesse l’héritage du PAI et du RND. Tu sais nos divergences sur Cheikh Anta Diop, que j’ai lu tardivement, mais dont les idées n’ont pas suffisamment pénétré mon corps politique car anti-marxistes.
L’héritage du PAI et du RND est mince dans l'actualité récente, car les mouvements qui en sont issus ont périclité à force de choix erratiques ou de séries d’isolement. Mais l’héritage intellectuel du PAI comme du RND, lui, est dense, éloquent et peut nourrir une nouvelle génération d’avant-garde politique. Il faut y puiser les ressources théoriques et pratiques pour affronter le capitalisme, le conservatisme militant nimbé de xénophobie et de relents complotistes et, pire, l’idéologie du renoncement à toute valeur au profit de la lutte des places antichambre de la kleptocratie.
Léopold Senghor, Mamadou Dia, Cheikh Anta Diop, Majmouth Diop, Abdoulaye Wade ont été – entre autres errances - à l’avant-garde du combat pour la souveraineté et la démocratie. Leurs épigones n’ont pas été dignes de leur grand combat. C’est peut-être aussi l’époque, mélange de vulgarité, de médiocrité et de grandiloquence technocrate, qui est propice à l’absence de grandes causes à défendre, de grandes idées à faire émerger et de rêves à propulser au cœur du corps social.
Dans cet espace public actuel existe une place pour une gauche non sectaire, ouverte, intelligente, pragmatique, sociale, écologique, féministe qui ne peut penser le pays qu’avec l’influence du digital, de l’écologie, de la culture urbaine et de la vitalité du tissu associatif dans les villes et les villages.
Par la renonciation à la pureté idéologique exclusive nous dépasserons les clivages d’hier afin de bâtir de nouveaux consensus sur la notion de progrès humain et social, de justice, de service public, de nation et de liberté. Par la fermeté sur des nouvelles thématiques liées à la souveraineté sans transiger avec l’internationalisme et le dialogue culturel nous réussirons à faire revenir les jeunes partis à l’extrême-droite séduits par le racisme inversé et la xénophobie déguisés en patriotisme.
Voici cher Paap, sur le souci de l’Homme et le courage de l’indépendance…
OULD ABDEL AZIZ REFUSE SA CONVOCATION DEVANT UNE COMMISSION D'ENQUÊTE
L'ancien président mauritanien a refusé la lettre le convoquant jeudi devant une commission d'enquête parlementaire, laissant supposer qu'il ne s'y rendra pas
L'ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a refusé la lettre le convoquant jeudi devant une commission d'enquête parlementaire, laissant supposer qu'il ne s'y rendra pas, a indiqué mercredi à l'AFP une source parlementaire proche du dossier.
Le président de la commission d'enquête, Hbib Ould Diaye, a écrit il y a quelques jours à l'ex-chef de l'Etat pour qu'il se présente devant cette commission constituée en janvier afin de faire la lumière sur les années passées par M. Aziz au pouvoir (2008-2019). Mais M. Aziz a "refusé d'accuser réception de la lettre" par l'intermédiaire de ses gardiens, a dit une source parlementaire s'exprimant sous le couvert de l'anonymat en raison de la sensibilité de l'affaire. Un huissier s'est rendu chez lui pour constater ce refus, a-t-elle ajouté. L'AFP n'a obtenu aucun commentaire de la part de M. Aziz ou dans son entourage.
La convocation de M. Aziz s'apparente à une manifestation supplémentaire d'un début de disgrâce sous l'actuel président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, que l'ex-président avait désigné comme son dauphin. La commission ne peut cependant pas le faire venir de force, selon des constitutionnalistes. "La commission doit maintenant clôturer le dossier et rendre compte à l'Assemblée nationale, qui doit voter une résolution, soit pour laisser tomber l'affaire, soit pour le faire mettre en accusation pour son jugement par la Haute cour de Justice", a affirmé Lo Gourmo, professeur de droit et constitutionnaliste.
L'Assemblée est actuellement saisie d'un texte relatif à la Haute cour de Justice. Il précise le champ d'action de la cour et pourrait être voté lors de la session en cours jusqu'à fin juillet.Quand les députés ont approuvé la formation de la commission d'enquête, ils lui ont demandé de s'intéresser à plusieurs dossiers emblématiques de l'ère Ould Abdel Aziz.Parmi ces dossiers figure la gestion des revenus pétroliers, la vente de domaines de l'Etat à Nouakchott, la liquidation d'une société publique qui assurait l'approvisionnement du pays en denrées alimentaires, ou encore les activités d'une société chinoise de pêche, Pully Hong Dong.
L'ex-président, un ancien général, est arrivé à la tête de la Mauritanie par un putsch en 2008, avant d'être élu et réélu en 2009 et 2014. M. Ghazouani, qui lui a succédé en août 2019, était son ancien chef d'état-major et ministre de la Défense.
CE RÉGIME NE SAIT QUE GÉNÉRER ET PROMOUVOIR DES VOYOUS
S’il admet que Moustapha Cissé Lô est «coutumier des faits», le secrétaire national adjoint à la Formation et à l’idéologie du Pds constate que l’Apr n’en faisait pas cas lorsqu’il s’attaquait aux opposants
S’il admet que Moustapha Cissé Lô est «coutumier des faits», le secrétaire national adjoint à la Formation et à l’idéologie du Pds constate que l’Apr n’en faisait pas cas lorsqu’il s’attaquait aux opposants. Magatte Sy, qui est par ailleurs secrétaire national adjoint chargé des Elections, estime que l’on doit connaître la date des élections locales.
Que vous inspirent les révélations de Cissé Lô et ses insultes contre certains responsables de l’Apr ?
C’est un bonhomme qui est coutumier des faits. D’abord, dans la forme, je condamne fermement ces insultes, venant surtout d’un vice-président de l’Assemblée nationale, de quelqu’un qui a été président du Parlement de la Cedeao. Mais dans le fond, il a fait des révélations très graves. Et un député cité a reconnu avoir reçu un certain tonnage de semences et promet de dire ce que Cissé Lô a reçu. C’est un aveu. On apprend aujourd’hui qu’il a été exclu de son parti parce qu’il a attaqué certains de ses camarades. Alors tant qu’il insultait Karim Wade et tous les autres opposants, l’Apr considérait qu’il était un bon pote. Qu’est-ce que cela aurait été si c’étaient des gens de l’opposition ? Mais où est le procureur de la République ? La vérité est que ce régime ne sait faire que générer et promouvoir des voyous de la République.
Etes-vous d’accord avec le Président Sall que nous devons «vivre avec le virus» ?
Nous avions cru entendre le Président Sall dire «Vivre en présence du virus». Vingt-quatre heures après le Président Macron qui demandait aux Français de «vivre désormais avec le virus». Certains esprits taquins avaient vite fait de dire que la formule de notre Président n’était que la version tropicalisée de celle du chef français. Quoi qu’il en soit, l’un mis dans l’autre, avons-nous vraiment le choix ? Face à un ennemi invisible, sournois, agressif et aux effets dévastateurs, nous devons être résolument déterminés. Contre ce virus, il n’y a encore ni vaccin ni traitement efficace reconnu. Nous ne devons pas avoir peur, même si nous devons craindre d’être infectés. Nous devons continuer de vivre dignement en allant travailler, à nous épanouir, même si les habitudes doivent changer. Nous devons nous adapter au contexte. Tant de relâchement, tant de négligence, tant de laisser-aller nous confortent dans ce que nous pensons et disons à chaque occasion. Nous souffrons d’un déficit criard de citoyenneté.
On n’entend plus votre parti, le Pds, sur les décisions prises par le chef de l’Etat depuis les fameuses concertations…
Au lendemain de l’annonce de l’Etat d’urgence, lorsque le Président rencontrait l’opposition, notre parti s’était exprimé, notamment sur la situation d’urgence et les mesures d’accompagnement. Un message fort du Président Abdoulaye Wade avait été transmis au Président Sall par Tafsir Thioye, notre porte-parole qui, dans sa communication publique, avait exprimé la solidarité de notre parti et de son secrétaire général national avec le Peuple sénégalais, en ces temps de guerre contre le Covid-19. Lorsqu’il s’est agi de la saisine de l’Assemblée nationale par le Président Sall pour une loi d’habilitation, le Pds s’est fait entendre à suffisance. Le député Serigne Cheikh Mbacké Bara Doli, président de notre groupe, a porté officiellement notre parole en disant éloquemment et solennellement au Président Sall : «Oui, mais.» Au sein du comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du Force Covid-19, notre frère Toussaint Manga et notre sœur Adja Gnagna Touré y disent tout ce qui doit l’être au nom du parti, même s’ils y sont aussi respectivement au nom de l’opposition parlementaire et de l’opposition en général. Dans d’autres domaines, les cadres du parti s’expriment régulièrement et suffisamment à travers les médias traditionnels et les réseaux sociaux. A l’occasion de chaque événement, heureux ou malheureux, le Président Wade s’exprime en son nom propre et en celui du parti. Idem pour notre frère et candidat Karim. C’est cela la vie d’un parti en période de guerre sanitaire et de semi-confinement. Évidemment, nos amis d’en face et leurs nouveaux alliés auraient bien voulu nous entendre nous exprimer bruyamment sur chaque vol de moustique, afin d’en profiter pour faire un ramdam et détourner les attentions sur les errements qui caractérisent leur gestion de la crise du Covid-19.
Les Commissions de dialogue (national et politique) doivent-elles reprendre leurs travaux pour éviter un énième report des Locales ?
Ce dialogue national est un leurre et un ensemble d’artifices mis en place par le Président Sall. En plus de mener en bateau toute la Nation, l’objectif principal est de faire valider son plan pour briguer un troisième mandat. Quant à la Commission dite politique, dont le début des travaux est antérieur à l’ouverture du «Dialogue tapalé», l’appellation qui lui sied le mieux est «Commission technique de révision du Code électoral». Elle s’inscrit désormais dans la tradition de nos soubresauts démocratiques. Avec la disparition de l’Etat d’urgence et contraints que nous sommes de vivre en présence du virus, il va bien falloir faire boucler les travaux de cette commission en sifflant la fin de la récréation. D’une manière ou d’une autre, bien que le Pds ne participe point à ces travaux, nous sommes en droit de savoir le traitement réel réservé au fichier électoral et surtout connaître la date des élections locales. Le ministre de l’Intérieur avait lié l’annonce de la date précise de la tenue des élections aux conclusions des travaux de cette commission et s’était avancé seulement sur une période, avant mars 2021, s’inscrivant ainsi dans la tradition de gestion électoraliste de ce régime : Le flou-obscur. Une élection, c’est un calendrier, des dates précises et des opérations bien définies. C’est pourquoi le respect du calendrier républicain est un indice démocratique. Si le Président se décidait à organiser les élections au plus tard en mars 2021, la date la plus lointaine dans cette option serait celle du dimanche 28 mars 2021. Dans ce cas, le collège des électeurs devrait être convoqué par décret au plus tard le vendredi 8 janvier 2021. Les déclarations de candidatures devraient être publiées au plus tard le lundi 18 janvier 2021. D’ici là, les listes électorales devraient être révisées et publiées selon des délais précis, en plus d’une période contentieuse avant la phase de distribution des cartes. Au rythme où traîne l’émergence, avec les nouveaux vocables qui nous sont servis, telle que la récession, vous nous en voyez fort sceptiques. De là à venir demain nous annoncer qu’il n’y a pas d’argent, que le Sénégal ne peut pas s’offrir le luxe d’organiser deux élections de suite en l’espace d’un an, le pas est vite franchi.
VIDEO
DÉCÈS DE GON COULIBALY
Le Premier ministre et candidat du RHDP à la présidentielle ivoirienne d’octobre, a succombé à un malaise en plein conseil des ministres ce mercredi à Abidjan - MESSAGE DU PRÉSIDENT OUATTARA - VIDÉO
Premier ministre et candidat du RHDP à la présidentielle d’octobre, Amadou Gon Coulibaly est décédé ce mercredi à Abidjan.
Le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly est décédé ce mercredi 8 juillet, à Abidjan. L’information nous a été confirmée par plusieurs de ses proches, ainsi qu’à la présidence ivoirienne.
Selon nos sources, il a été victime d’un malaise en plein conseil des ministres dans l’après-midi et a été transféré par ambulance vers la Polyclinique internationale Sainte Anne-Marie (PISAM), située dans la commune de Cocody, à Abidjan.
Amadou Gon Coulibaly était rentré à Abidjan le 2 juillet, après deux mois d’hospitalisation en France.
En googlisant son nom, les allégations de Aby Ndour et l’affaire des terres de Ndingler apparaissent en boucle. Au crépuscule d’une carrière menée dans la discrétion, ça laisse forcément un goût de cendre dans la bouche
Fondateur de la Sedima, Babacar Ngom, 63 ans, qui mène une carrière tranquille depuis plus de 40 ans, est aujourd’hui au cœur de plusieurs controverses.
On a tous grandi avec la légendaire histoire de Babacar Ngom. Avec 60 mille F Cfa et 120 poussins, il a fondé Sedima qui est devenue un empire dans l’industrie de l’agroalimentaire. Cette fabuleuse histoire est écrite grâce à l’assurance et l’énergie qui le caractériseront durant toute sa carrière. Mais il est rattrapé par une série de polémiques qui rappellent que la vie d’un homme est un livre jamais achevé. Entre «googolisant» son nom, les allégations de Aby Ndour et l’affaire des terres de Ndingler apparaissent en boucle. Au crépuscule d’une carrière menée dans la discrétion, ça laisse forcément un goût de cendre dans la bouche.
Il y a le dossier de Ndingler, agité dans un contexte où le débat sur le foncier fait rage dans ce pays. Aujourd’hui, la Sedima est entre le marteau de Ndingler et l’enclume de Djilakh, villages situés dans le département de Mbour où la tension est palpable. Les deux patelins réclament la paternité des 80 hectares attribués à Babacar Ngom qui devait y installer un projet avicole. «La population de Ndingler affirme que 75 hectares des 224 hectares attribués à Babacar Ngom leur appartiennent. Les autorités administratives n’ont qu’à prendre leurs responsabilités. Nous contestons avec la dernière énergie le titre foncier de Babacar Ngom. Ce qui a été attribué à la Sedima est énorme. Pour contester, nous avions organisé une marche en 2013. Il était parti et 6 ans après, il revient avec un titre foncier et cela n’arrange pas la population de Djilakh», détaillent les populations de Djilakh qui contestent cette attribution. En même temps, les jeunes de Ndingler revendiquent 80 ha sur les mêmes terres.
Réuni en procédure d’urgence par visioconférence le dimanche 17 mai, le Conseil d’administration du Cis avait demandé le retrait de cette motion qui «n’a pas fait l’objet d’un examen préalable par aucune des instances appropriées du Cis». Mais il avait buté sur l’intransigeance de Babacar Ngom qui a vu ce jour la confiance de ses partenaires à son management s’éroder. Ce jour-là, certains membres du Conseil d’administration se sont mis d’accord pour poser de manière nette la question de la gestion du Club des investisseurs sénégalais et de sa gouvernance. Face à cette situation, les autres membres du Cis avaient décidé de mettre tout à plat, à commencer par les comptes de la boîte. Dans son édition du 22 mai dernier, Le Quotidien rappelait que plusieurs membres avaient relevé que la boîte, en une année, a consommé plus de 600 millions de francs Cfa en fonctionnement et voudraient comprendre les tenants et les aboutissants. En même temps, la direction exécutive, qui «consomme» environ 18 millions de Cfa par mois, était restée à travers la gorge de plusieurs adhérents qui voudraient aussi y voir clair.
Babacar Ngom, qui semble croire encore à la bonne étoile qui l’a porté au firmament de l’agroalimentaire, n’a pas su canaliser la colère de ses «amis». Au cœur de la polémique Akilee, plusieurs «adhérents» avaient démissionné du Cis comme le patron de la société de sécurité Sagam, Abderrahmane Ndiaye.
Controverses
Pris dans le tourbillon Akilee, Babacar Ngom avait fait son mea-culpa : «Le Cis est né du besoin de fédérer un large pan de forces vives de l’entreprenariat sénégalais afin d’impulser une dynamique capable de définir et de porter les idéaux d’une nouvelle approche du patriotisme économique. Son objectif est d’apporter sa contribution au combat national pour l’émergence d’un Sénégal nouveau. (…) Et voici qu’au moment où il ambitionne de déployer ses ailes dans le ciel des affaires du pays, le Cis est pris dans une tempête.
La cause : une motion de soutien à une jeune entreprise sénégalaise dont les principaux acteurs sont membres du Cis. Erreur sur le fond comme sur la forme. Sur le fond, je ne connais pas les termes du contrat liant Akilee à la Senelec, et sur la forme nous n’avions pas consulté tous les membres. Je voudrais, humblement, sincèrement reconnaître, ici et maintenant, mon erreur et présenter mes excuses à tous ceux que cela a dérangé, déplu ou agacé. Mea culpa, maxima culpa !».
Depuis le lancement de Sedima, il avait réussi à mener sa vie professionnelle sur un fleuve tranquille. Mais la vie est un grand film dans lequel on met du temps à trouver son rôle. Evidemment, Babacar Ngom ne courait pas après sa place au générique après avoir accumulé une solide réputation qu’il a enfermée dans un coffre, comme le paysan du conte chinois garde, enfermée, la boîte d’où pourrait s’échapper le dragon. Au crépuscule de sa vie professionnelle, il doit apprendre à affronter les polémiques.
Lui-même admet qu’il flotte un autre air dans notre ère. Il a décidé de prendre la parole demain pour continuer à entretenir ce mythe qui commence à s’effriter. «Au soir de ma carrière professionnelle et au moment de passer le flambeau à une nouvelle génération, c’est une solide éthique comportementale fondée sur la droiture et le sens permanent de l’effort que j’espère de tout mon cœur leur laisser en viatique dans un monde où les repères ont beaucoup changé et changent nombre d’entre nous», avait-il libellé dans sa note d’excuses au lendemain de l’affaire Akilee dont le dénouement a été électrique.