Le président et poète a fréquenté le Petit séminaire de Ngazobil de 1914 à 1922. Selon l’abbé Étienne Sène, cela a permis au jeune apprenant de mieux développer sa vie spirituelle, intellectuelle et communautaire. Découverte de ce lieu d’apprentissage
En cette période de l’année, la route Mbour-Joal, bordée par une flore verdoyante et des champs de mil et d’arachide en arrière-plan, offre un paysage féérique aux voyageurs. À trois kilomètres de Joal, après les villages de Mbaling, Warang, Nianing, Mbodiène et Pointe Sarène, le vaste domaine du séminaire de Ngazobil se dévoile à droite, juste en face de l’intersection de la voie menant à Nguéniène. Bien gardé et entouré de fils barbelés, il faut montrer patte blanche pour y entrer. Après une présentation au portail, le préposé à la sécurité nous indique que seul l’abbé Étienne Sène, directeur du Petit séminaire, est habilité à donner des informations. Le Petit séminaire Saint Joseph se trouve dans ce grand domaine boisé de l’église. Pour arriver au bâtiment principal, le véhicule roule encore près de deux kilomètres. Les locaux du séminaire, qui ont servi de première école au Président Léopold Sédar Senghor, trônent à côté du site de la première chapelle construite dans ce domaine en 1804.
En ce samedi 22 août, les lieux sonnent creux parce que les élèves sont libérés pour 10 jours. Le bâtiment principal qui a accueilli Senghor en 1914 est cerné par plusieurs variétés d’arbres bien entretenus. En contrebas de la cour de l’établissement, l’océan Atlantique se déploie dans toute sa grandeur et avec son éclat bleu. La salle de cours de l’ancien Président accueille d’autres écoliers, mais elle est laissée en l’état par les responsables pour conserver son authenticité, car servant souvent de lieu de pèlerinage. Comme lors du passage du jeune Léopold Sédar Senghor, le dortoir des pensionnaires se trouve toujours au premier étage. La cantine, elle, se situe dans un bâtiment non loin de la mer.
C’est ce cadre qui a accueilli l’enfant Senghor âgé de huit ans. Après avoir quitté son oncle maternel à Djilor, en 1913, Senghor est venu à Joal où il est confié au révérend père Dubois, de la mission catholique de Joal. Ce dernier s’occupe de lui une année avant de l’envoyer à Ngazobil. Il y a été admis en 1914. Le poète s’en souvient dans son œuvre « Poésie de l’action » : « À l’âge de 7 ans, il (mon père) m’enleva des bras de ma mère et de mon oncle pour m’envoyer à la mission catholique de Joal. Pendant un an, le père Dubois, un Normand, m’a dégrossi avant de me faire entrer à la mission catholique de Ngazobil, à 6 km au nord de Joal, sur les bords de l’Atlantique ». Au passage de Senghor, les Noirs étaient minoritaires dans le collège. Il y avait en majorité des Européens, notamment des Français, des Libano-Syriens et des métis. « En somme, c’étaient des fils de bourgeois qui étaient à Ngazobil. Ils vivaient dans une relative harmonie. Il y avait des musulmans mêlés aux chrétiens. Ses parents ont très tôt choisi de l’envoyer ici ; ce qui n’était pas évident parce que le Sérère n’envoyait pas comme ça son fils à l’école. Son père a été courageux », confie abbé Étienne Sène, teint noir et grand de taille. Depuis, dit-il, Ngazobil a été pour la Petite-côte un centre de rayonnement spirituel et intellectuel, en plus des corps de métier, notamment l’imprimerie, la menuiserie et l’agriculture qui y étaient pratiqués. À l’époque de Léopold Sédar Senghor, l’enseignement était donné en français mais aussi en wolof, « des langues dans lesquelles on devait savoir lire et écrire pour enraciner les élèves dans les valeurs culturelles des terroirs ». C’est pourquoi Senghor parlait bien le français, le sérère ainsi que le wolof, même si jusqu’à six ans, il ne comprenait que sa langue maternelle, explique le religieux.
Le Président-poète a été reconnaissant concernant les connaissances et les valeurs apprises à l’école. Lors de son passage dans le sanctuaire du savoir, le 12 février 1970, il révéla : « C’est à Ngazobil que je suis formé intellectuellement. J’ai appris le français et le wolof en même temps, j’ai appris le latin de 1914 à 1922. Mais, j’ai appris autre chose à Ngazobil. J’ai appris à travailler de mes mains, le travail manuel. J’ai appris aussi à soigner les animaux, les lapins, les tourterelles. Et j’ai appris à aimer les animaux et les arbres ».
Avec le cadre qui place ce Petit séminaire entre les plantations, la mer et les fontaines, Senghor ne pouvait que vivre en harmonie avec la nature. Abbé Étienne Sène fait savoir que l’activité au séminaire tournait autour de trois aspects : la vie spirituelle, la vie intellectuelle et la vie disciplinaire ou communautaire ; et Senghor avait bien assimilé cela à travers l’étoile sérère. D’après ce dernier, la tête de l’Homme est en relation avec Dieu ; avec ses bras, il est relation avec les autres ; avec ses pieds, l’Homme est en relation avec la nature en plus d’être, en général, en relation avec lui-même.
Pour le directeur du Petit séminaire de Ngazobil, Senghor y a marqué son passage en tant qu’élève brillant avec une bonne vie intellectuelle. « Il a lui-même confié qu’il était d’un caractère difficile, qu’il ne se laissait pas faire, même face aux grands. Mais, Ngazobil a transformé sa personnalité et l’a aidé justement à pouvoir vivre en communauté. Il a mis l’accent sur l’organisation, la méthode et le travail », analyse-t-il, les yeux rivés sur des documents de son bureau retraçant le parcours du Président-poète.
Senghor et la possibilité de devenir prêtre
Même si, d’après certaines thèses, Senghor caressait le vœu d’être prêtre, Abbé Étienne Sène nous dit que cela n’a pas pu être prouvé. Ce qui est clair, Senghor, à cette époque de l’assimilation, était « fier de sa culture sérère et voulait préserver ses valeurs culturelles ». « L’éducation sérère a beaucoup marqué la vie de Senghor. Il a grandi auprès de son oncle maternel ; ce qui est important chez les Sérères. Il pratiquait l’élevage et l’agriculture ; il a été berger comme tous les petits Sérères. Il était aussi un bon lutteur. Et, malgré sa petite taille, il était teigneux. Il était enraciné et n’a pas voulu être assimilé en étant prêtre à l’époque », résume-t-il. Devenu Président de la République, Senghor est passé à Ngazobil pour rendre visite aux séminaristes. D’ailleurs, sur les murs du bâtiment, plusieurs de ses clichés et citations évoquant ses liens avec le séminaire décorent les allées. Après huit ans au Petit séminaire de Ngazobil, il rejoint le collège Libermann de Dakar où le père Albert Lalousse a imprimé sa marque dans le cursus de l’étudiant Léopold Sédar Senghor.
Historique de Ngazobil
Le site de Ngazobil ou « puits de pierre » en langue sérère a été découvert en 1848 par le révérend père Bessieux qui se rendait à la mission catholique de Joal. Du fait de la bonne position géographique du site, le missionnaire décide d’en faire un établissement pour éloigner les enfants des rapports très fréquents avec le monde et le mouvement des affaires de Dakar. Mais aussi pour leur apprendre à cultiver la terre tout en poussant aux études ceux qui montreraient le plus d’aptitude.
En mars 1849, Aloys Kobes envoie le père Chevalier, avec un autre père et six frères, pour fonder l’établissement, souligne l’actuel directeur du Petit séminaire de Ngazobil. Toutefois, les débuts ont été difficiles parce que le roi du Sine et ses « ceedo » (guerriers) étaient contre l’établissement. En janvier 1851, le roi envoya des représentants à Gorée pour demander la suppression du Petit séminaire Saint-Joseph de Ngazobil. À ces difficultés et celles dues aux intempéries vinrent s’ajouter les maladies qui forcèrent les missionnaires à partir les uns après les autres quand ils ne mouraient pas sur place. Toutefois, Mgr Kobes n’abandonne pas cette idée du Petit séminaire de Ngazobil et l’œuvre a vu le jour dès que les circonstances ont été meilleures. Au début, ce séminaire avait aussi une vocation agricole aux côtés de l’éducation avec au moins 1000 hectares pour la culture du coton, de l’arachide, du mil, etc. Jusqu’à présent, en face de la chapelle, la forge qui regroupait les différents ateliers est toujours sur le site. Depuis 1940, la structure accueille les enfants en fin de cycle élémentaire et qui ont émis le souhait de devenir prêtre, informe abbé Étienne Sène. Par ailleurs, elle prend maintenant en compte les diocèses de Thiès et de Dakar pour la formation des prêtres. Cette année, le Petit séminaire de Ngazobil a 123 pensionnaires qui sont tous en mode internat. Ils ont les mêmes activités que Senghor et ses camarades d’alors. Lors du passage de l’élève Senghor, les pensionnaires n’étaient pas sélectionnés pour devenir prêtres prioritairement, mais ceux qui avaient la vocation étaient accompagnés et les autres poursuivaient leurs études classiques.
FATOUMATA SISSI NGOM AUDITIONNÉE PAR LE SENAT FRANÇAIS
L’écrivaine sénégalaise a été auditionnée dans le cadre du projet de loi portant sur la restitution du sabre d’El Hadj Omar Tall, à la République du Sénégal et des 26 œuvres d’art à la République du Bénin.
L’écrivaine sénégalaise Fatoumata Sissi Ngom a été auditionnée, ce vendredi, 16 octobre, par le Sénat français dans le cadre du projet de loi portant sur la restitution du sabre d’El Hadj Omar Tall, à la République du Sénégal et des 26 oeuvres d’art à la République du Bénin.
Selon la note parvenue à emedia, elle a été auditionnée avec le Professeur Amzat Boukari-Yabara, auteur de l’essai panafricain "Africa Unite, une histoire du panafricanisme", et Ghyslain Vedeux, Président du Conseil représentatif des Associations Noires de France, après une première audition à l’Assemblée nationale française au mois de septembre dernier.
Par ailleurs, "en séance d’examen du projet de loi, le 30 septembre dernier, la ministre française de la Culture Roselyne Bachelot a annoncé l’existence d’autres demandes de restitutions réceptionnées par la France émanant de pays comme la Cote d’Ivoire, l’Ethiopie, le Tchad, et le Mali, et qui seront examinées au cas par cas. Le sabre d’El Hadj Omar Tall est déjà exposé au Musée des Civilisations noires de Dakar en attendant le transfert de propriété après la promulgation de la loi", ajoute le document.
Fatoumata Sissi Ngom, 34 ans, par ailleurs analyste de politiques climatiques et économiques, ingénieur en mathématiques financières et en informatique, et artiste, est l’auteure du roman Le silence du totem, paru en Avril 2018 aux éditions L’Harmattan, et dont l’intrigue se déroule au Musée du Quai Branly à Paris, à l’UNESCO, et à Khalambasse, un village sérère de la région de Kaolack.
Son livre met les totems et autres objets de culte spoliés au centre de la réflexion politique, de l’attente des populations locales et de la scénographie artistique.
COTE D'IVOIRE, LES ESPOIRS D'UNE ELECTION
La campagne électorale pour la présidentielle du 31 octobre en Côte d'Ivoire a débuté jeudi. ADO, brigue un troisième mandat controversé dans un contexte tendu.
La campagne électorale pour la présidentielle du 31 octobre en Côte d'Ivoire a débuté jeudi. Le président sortant, Alassane Ouattara, brigue un troisième mandat controversé dans un contexte tendu. Une partie de la société civile l'accuse de trahir l'esprit de la Constitution et il fait face à une opposition qui a appelé à la "désobéissance civile" Dans ce pays, depuis 25 ans, le scrutin est régulièrement le théâtre de violences post-électorales souvent meurtrières.
En Côte d'Ivoire, au Nord comme au Sud, l'espoir d'une réconciliation durable est l'enjeu de cette élection. Nos correspondants ont traversé le pays afin de recueillir l'état d'esprit des habitants à l'aube du scrutin présidentiel le 31 octobre prochain.
Quatre candidats sont en lice pour la présidentielle en Côte d'Ivoire. Alassane Ouattara, 78 ans, l'ancien président Henri Konan Bédié, 86 ans, ainsi que deux outsiders, Pascal Affi N'Guessan, ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo, et l'ancien député Kouadio Konan Bertin.
CHRONOLOGIE D’UNE VIEILLE REVENDICATION
L’annonce d’une évaluation ’’institutionnelle et financière’’ de la Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (SODAV) sonne comme une réponse des pouvoirs publics à une vieille revendication des artistes et autres ayants droit.
Dakar, 15 oct (APS) - L’annonce d’une évaluation ’’institutionnelle et financière’’ de la Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (SODAV) sonne comme une réponse des pouvoirs publics à une vieille revendication des artistes et autres ayants droit.
Les premières impulsions de cette revendication avaient conduit à la révocation du premier directeur de la SODAV Bouna Manel Fall, ce dont ne se sont pas contentés les frondeurs qui ont mis en place un collectif dirigé par le chanteur Mame Ngor Diazaka, le même mouvement ayant entraîné la mise sur pied, dernièrement, du collectif "Say Wi" (Le fagot), présidé le chanteur Idrissa Diop.
Plus généralement, l’audit de la SODAV est une demande portée par les artistes, à travers notamment l’Association des acteurs de l’industrie musicale (AIM) présidée par le musicien Zeynoul Sow qui en a fait une de ses principales revendications dès 2017.
A l’époque l’AIM avait menacé de saisir l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) et le procureur de la République "pour la mauvaise gestion de cette structure".
La SODAV "étant une société de droit purement privé, l’Etat n’a rien à voir" dans sa gestion, avait soutenu l’ancien secrétaire général du ministère de la Culture et de la Communication Birane Niang, en réponse à ceux qui interpellaient les pouvoirs publics à ce sujet.
Les griefs des acteurs de l’industrie musicale portaient notamment sur le paiement des droits d’auteur, une poussé d’humeur qui a conduit à la révocation, en février 2017, du directeur de la SODAV, Bouna Manel Fall, installé presque un an plutôt, en octobre 2016, par un conseil d’administration présidé par la réalisatrice et productrice Angèle Diabang.
Les contempteurs de Bouna Manel Fall évoquaient à l’appui de leur demande une "faute lourde de gestion commise en trois mois de pouvoir".
En 2019, la naissance du Collectif pour la défense des intérêts des artistes du Sénégal (CODIAS), dirigé par le chanteur Mame Ngor Diazaka, avait à nouveau sonné la révolte contre la Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins dont la gestion continuait d’être décriée.
"La façon dont fonctionne la SODAV ne nous plaît pas, car au temps du BSDA (Bureau sénégalais du droit d’auteur), on nous payait trois fois par an et aujourd’hui, nous restons pendant des années sans être payés. Ce que nous dénonçons, car c’est une mauvaise gestion", avait déclaré Mame Ngor Diazaka lors d’une conférence de presse à Dakar en juin 2019.
Les deux parties seront ensuite amenées à accorder leurs violons, sous l’égide du ministre de la Culture et de la Communication Abdoulaye Diop, lequel avait attiré l’attention du directeur-gérant Aly Bathily et de la présidente du conseil d’administration Ngoné Ndour sur le mode de fonctionnement très contesté de la SODAV.
"Si vous voulez avoir le respect de la corporation, il y a un ratio minimum qui doit être retenu. Si vous me présentez cela en tant qu’artiste, je dis non. Car votre structure n’est pas là pour faire des investissements, mais pour mettre l’argent récolté à la disposition des artistes", avait souligné le ministre de tutelle.
Abdoulaye Diop considère que "la SODAV ne peut pas recevoir un milliard et donner la moitié et ensuite dire que le reste va dans les frais de gestion. Si vous avez perçu 1 milliard 824 181 191 FCFA sur les deux ans et que vous redistribuez près de 926 millions, cela revient à 50 % remis aux artistes. Ce qui n’est pas concevable", avait-il indiqué.
Dernièrement, le flambeau de la contestation a été repris par le Collectif pour la défense des intérêts des artistes et professionnels de la culture dénommé "Say Wi" (Le fagot), une structure présidée par le chanteur Idrissa Diop.
A l’image des premiers contestataires, Idrissa Diop et ses camarades, ont dénoncé, le 28 septembre dernier, lors d’une conférence de presse, "le système de gestion de la SODAV qui ne prend pas en compte" les "préoccupations" des artistes.
"Nous n’avons aucun contrôle sur ce que fait la SODAV", a déclaré, lors de cette rencontre, Djibril Guissé selon qui les dirigeants de la société en charge des droits d’auteur peuvent peuvent bien "commettre des erreurs" sans conséquence "parce que c’est eux seuls qui décident".
"Say Wi" a réclamé la mise en place d’une commission de contrôle composée de l’Inspection générale d’Etat, de la Cour suprême, du ministère des Finances et du ministre de la Culture, comme prévu par la loi 2008 portant création de la SODAV.
Une demande à laquelle le chef de l’Etat semble avoir accédé en demandant au ministre de la Culture et de la Communication de procéder à "une évaluation institutionnelle et financière de la SODAV et à la mise en place de la Commission permanente de contrôle des sociétés de gestion collective".
Dans un communiqué signé de son président de conseil d’administration et de son directeur-gérant, la SODAV a réagi à cette annonce, se félicitant de cette instruction présidentielle.
"La SODAV se réjouit de la mise en place de cette commission de contrôle qu’elle n’a cessé de réclamer et qui est une exigence de l’article 124 de la loi 2008-09 sur le droit d’auteur et les droits voisins", peut-on lire.
Le communiqué précise toutefois que la mise en place d’une telle commission "n’incombe pas à la SODAV et son fonctionnement et organisation sont fixés par décret".
5 MORTS DANS UN ACCICENT
C’est un accident grave accident qui s’est produit ce vendredi sur la Rn1, à hauteur de Gamboul Thiongou. 5 personne ont trouvé la mort et plusieurs autres blessés ont été décomptés.
C’est un accident grave accident qui s’est produit ce vendredi sur la Rn1, à hauteur de Gamboul Thiongou. 5 personne ont trouvé la mort et plusieurs autres blessés ont été décomptés.
Selon la Rfm, qui en donne l’information, il s’agit d’un véhicule de type 4X4 qui est entré en collision avec un camion gros porteur. Les personnes décédées étaient toutes à bord du véhicule de type 4X4. Leur corps sans vie ont été transportés à la morgue de l’hôpital régional de Kaolack.Le blessé a été, lui, conduit aux urgences dans le même établissement hospitalier.
LE CONSOMMER LOCAL NE DOIT PAS ÊTRE UN SIMPLE EFFET DE MODE
La problématique du consommer local doit se transformer en "véritable culture de souveraineté économique’’ pour qu’elle ne soit pas un simple ’’effet de mode’’, plaide le directeur des Petites et moyennes entreprises (PME), Seydina Aboubacar Sadikh Ndiaye
Diourbel, 16 oct (APS) - La problématique du consommer local doit se transformer en "véritable culture de souveraineté économique’’ pour qu’elle ne soit pas un simple ’’effet de mode’’, plaide le directeur des Petites et moyennes entreprises (PME), Seydina Aboubacar Sadikh Ndiaye.
M. Ndiaye a souligné "l’urgence de faire du consommer sénégalais non pas un effet de mode ou de conjoncture, mais l’affirmation d’une véritable culture de souveraineté économique".
Il s’exprimait jeudi à Diourbel, à l’occasion d’une rencontre de concertation avec les acteurs locaux de la région de Diourbel, avec l’ambition de vulgariser auprès du consommateur sénégalais des tendances souvent méconnues.
La délégation conduite par le directeur des PME a sensibilisé les participants à la rencontre sur la nécessité d’une plus grande vulgarisation du consommer local, pour que le pays soit amené à compter sur ses propres forces.
Le lancement prochain du "mois du consommer local", sous la présidence du chef de l’Etat Macky Sall, devrait "faire connaitre beaucoup de choses qui sont ignorées par le consommateur sénégalais".
Baboucar Moundor Ngom, l’adjoint du gouverneur de Diourbel en charge des affaires administratives, a insisté pour une mise en cohérence du consommer local avec la production locale.
"L’Etat doit insister sur la formation permanente pour mettre sur le marché des produits locaux", a-t-il dit, ajoutant dans cette optique, "il s’agit de produire ce que nous consommons et de consommer ce que nous produisons en dehors de toute contrainte".
LES MILLE ET UNE FACETTES D'ALPHA CONDE
Curieux destin que celui de cet octogénaire, opposant historique devenu le premier président démocratiquement élu de son pays et qui, à la faveur d'une nouvelle Constitution, tente de s'accrocher au pouvoir
Condamné à mort sous le régime du président-dictateur Ahmed Sékou Touré, Condé avait ensuite été emprisonné durant plus de deux ans sous le règne du général Lansana Conté. Ironie de l'histoire : c'est justement devant le magistrat qui l'avait fait condamner en 2000 à cinq ans de réclusion criminelle « pour atteinte à la sûreté de l'État », le président de la Cour suprême Mamadou Sylla, qu'Alpha Condé avait prêté serment, au Palais du peuple à Conakry, cette année-là. Sa victoire et cette fierté retrouvée des Guinéens, le « professeur Condé », comme il aime à se faire appeler, la doit largement à l'attitude historique de son principal rival, Cellou Dalein Diallo, qui avait très vite reconnu sa défaite. « L'attachement à la paix et à la Guinée une et indivisible nous commande d'étouffer notre frustration et nos souffrances pour rester calmes et sereins et d'éviter toute forme de violence. La victoire et la défaite sont constitutives de la vie, comme nous l'enseigne la religion », avait déclaré Diallo. « Contenons notre amertume électorale par la légitime fierté de représenter, malgré les fraudes et les répressions, près de la moitié des suffrages validés », avait-il conclu.
Si Alpha Condé était alors auréolé de son image d'opposant acquise après des décennies de lutte, il est accusé 10 ans plus tard d'avoir plongé son pays dans la crise pour rester au pouvoir en faisant adopter une nouvelle Constitution. Quelles sont aujourd'hui ses priorités et les grandes lignes de son programme s'il était reconduit au palais de Sékhoutouréya ?
Alpha Condé hyperprésident
À 82 ans, cet homme encore svelte, qui boite légèrement, se présente comme un modernisateur, opposé à l'excision et aux mariages forcés. Il avait d'ailleurs choisi, début septembre, de s'adresser aux femmes de son parti pour officialiser sa candidature. « Moi, je suis le candidat des femmes et des jeunes », a-t-il assuré. « Je me suis battu pendant quarante-cinq ans, j'étais opposant, mes adversaires sont des fonctionnaires qui sont devenus Premiers ministres après avoir mis le pays à terre. C'est extraordinaire que je sois considéré comme un dictateur antidémocrate ! » a-t-il lancé, agacé, récemment sur France 24 et RFI.
Il vante aussi son bilan : réalisation de barrages hydroélectriques, révision des contrats miniers et mise au pas de l'armée, alors que le pays a traversé la pire épidémie d'Ebola de l'Histoire (décembre 2013-2016). Mais, malgré la richesse de son sous-sol, plus de la moitié de la population de Guinée vit sous le seuil de pauvreté, avec moins d'un euro par jour, selon l'ONU.
Human Rights Watch dénonce pour sa part les conséquences désastreuses sur l'environnement et les populations de la « croissance fulgurante » de l'exploitation de la bauxite, principal minerai permettant la production d'aluminium, dont le pays détient les plus importantes réserves mondiales.
NICOLAS SARKOZY MIS EN EXAMEN POUR ASSOCIATION DE MALFAITEURS
En sept ans de travail, les magistrats ont réuni une somme d'indices troublants qui ont donné corps à la thèse selon laquelle la campagne de l'ex-président français avait été financée par le régime de Mouammar Kadhafi
L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour "association de malfaiteurs" dans l'affaire des soupçons de financement libyen, a annoncé vendredi le Parquet national financier.
L'ancien chef de l'État Nicolas Sarkozy a été mis en examen, lundi 12 octobre, à l'issue de quatre jours d'audition, pour "association de malfaiteurs" dans l'enquête sur des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle en 2007, a confirmé, vendredi 16 octobre, le Parquet national financier à l'AFP, confirmant une information de Mediapart.
Cette nouvelle poursuite judiciaire, révélée par le site d'information en ligne, est la quatrième dans ce dossier pour l'ancien président de la République, qui s'était dit victime d'un "complot" après les mises en examen prononcées en mars 2018 pour "corruption passive", "recel de détournement de fonds publics" et "financement illégal de campagne".
Réagissant sur Facebook et Twitter, Nicolas Sarkozy a estimé son "innocence bafouée".
"La procédure suit son cours"
"Chacun voit bien qu'il s'agit d'une décision sans précédent en cohérence avec les investigation réalisées. La procédure suit son cours", a pour sa part réagi Me Vincent Brengarth, l'avocat de l'association anticorruption Sherpa qui est partie civile dans ce dossier.
Le 31 janvier, les magistrats avaient mis en examen pour "association de malfaiteurs" l'un des anciens collaborateurs de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert, soupçonné d'avoir touché des fonds provenant du régime libyen de Kadhafi qui auraient pu alimenter la campagne de l'ancien chef de l'État.
Après ses mises en examen en mars 2018, Nicolas Sarkozy avait également été placé sous contrôle judiciaire.
Lors de sa dernière audition, en juin 2019, il avait dénoncé un "complot" puis refusé de répondre aux questions des magistrats instructeurs, le temps de l'examen de recours visant à faire annuler l'enquête.
"Jamais un président français n'avait été mis en examen pour association de malfaiteur"
Mais un arrêt de la cour d'appel de Paris du 24 septembre a permis de relancer celle-ci. La chambre de l'instruction, chargée d'étudier les recours contre les actes d'instruction, avait été saisie par l'ex-chef de l'État et ses anciens ministres Claude Guéant, Éric Woerth et Brice Hortefeux, ainsi que l'homme d'affaires Alexandre Djouhri sur toute une série de nullités. Nicolas Sarkozy invoquait notamment son immunité présidentielle, reprochait aux juges d'être sortis du périmètre autorisé de l'enquête ou avançait que le détournement de fonds publics d'un pays étranger, qui lui est reproché, est un délit qui n'existe pas dans la loi française.
La cour d'appel de Paris a rejeté l'essentiel de ces recours, et a ainsi presque entièrement validé les investigations lancées il y a huit ans dans cette affaire aux multiples ramifications.
Nicolas Sarkozy s'est pourvu en cassation contre cette décision, tout comme Éric Woerth, Claude Guéant et Alexandre Djouhri, a indiqué une source judiciaire à l'AFP.
Deux procès à venir
L'enquête avait été ouverte après la publication par Mediapart en 2012, dans l'entre-deux tours de la présidentielle, d'un document censé prouver que la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy avait été financée par le régime de Mouammar Kadhafi.
Témoignages de dignitaires libyens, notes des services secrets de Tripoli, accusations d'un intermédiaire... En sept ans de travail, les magistrats ont réuni une somme d'indices troublants qui ont donné corps à la thèse selon laquelle la campagne de l'ex-président français avait été financée par le régime de Mouammar Kadhafi.
Toutefois, aucune preuve matérielle indiscutable n'a pour l'heure été trouvée, même si des mouvements de fonds suspects ont conduit à neuf mises en examen à ce jour.
En novembre 2016, l'homme d'affaires Ziad Takieddine – un des mis en examen dans cette affaire et en fuite depuis sa condamnation en juin dans le volet financier de l'affaire Karachi – avait affirmé avoir remis entre fin 2006 et début 2007 cinq millions d'euros à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, et à son directeur de cabinet Claude Guéant.
Outre ce dossier, dans lequel les investigations sont encore en cours, l'ex-chef de l'État doit être jugé du 23 novembre au 10 décembre pour "corruption" dans l'affaire dite des "écoutes" : il est soupçonné d'avoir tenté, avec son avocat Thierry Herzog, d'obtenir d'un haut magistrat, Gilbert Azibert, des informations couvertes par le secret dans une procédure judiciaire.
Nicolas Sarkozy doit également être jugé du 17 mars au 15 avril 2021 pour le financement illégal de son autre campagne présidentielle, celle de 2012, dans le cadre de l'affaire Bygmalion : il lui est reproché le dépassement du plafond de dépenses de campagne.