iGFM a appris que l’audition du président de l’Union des Magistrats du Sénégal (UMS) par le Conseil supérieur de la magistrature, à prévue à Ziguinchor pour le 19 octobre prochain a été reportée à une date ultérieure.
Selon une source proche du dossier, l’audition n’aura plus lieu à Ziguinchor comme l’avait requis le Procureur général près la cour d’appel, en sa qualité de rapporteur du Conseil supérieur de la magistrature.
Notre source assure que, «l’audition a non seulement été reportée mais elle aura bien lieu à Dakar.»
Pour rappel, les collégues du juge Téliko était monté au créneau pour dénoncer une tentative d’isolement du président de l’UMS à travers cette convocation prévue à ziguinchor.
Dakar, 17 oct (APS) – Les journaux parvenus ce samedi à l’APS traitent de divers sujets parmi lesquels figurent la visite du président Macky Sall à Abuja, la politique avec la vente des cartes au sein du parti démocratique sénégalais (PDS) et la traduction du juge Téliko devant le conseil de discipline de la magistrature.
‘’Macky et Emballo chez Buhari : Mystères autour d’un voyage’’, titre WalfQuotidien qui renseigne que le président sénégalais et son homologue bissau-guinéen étaient, pendant 48 heures, les hôtes du président nigérian, Muhamadou Buhari pour une visite dite ‘’d’amitié et de travail’’.
Mais, estime le journal, au-delà des formules protocolaires, ce voyage qui intervient à quelques jours des élections présidentielles en Guinée et en Côte d’Ivoire dont les présidents sortants veulent briguer un troisième mandat laisse perplexe.
Macky Sall, rapporte le Soleil, s’est adressé aux investisseurs américains lors de cette visite à Abuja : ‘’L’Afrique, une terre d’opportunités ouverte à tous les partenaires, sans exclusive et sans exclusion’’, écrit le journal en citant le président Sall. ‘’Il a, par ailleurs, invité à revoir certaines procédures et à lever certaines équivoques sur les risques en Afrique’’, ajoute le Soleil.
Faisant le compte rendu du lancement de la vente des cartes du PDS, L’AS signale que ‘’Bara Gaye se rebelle contre les Wade’’. Le journal indique que les partisans du maire de Yeumbeul nord laissent éclater leur colère et perturbe l’opération.
‘’La cérémonie vire à la bagarre entre libéraux’’, rapporte Vox Populi, précisant que ‘’des jeunes souteneurs de Bara Gaye gazent leurs frères de parti’’.
Sur la convocation du juge Téliko devant le conseil de discipline de la magistrature, le Quotidien note que l’audition se déroulera à Dakar, après le report de la programmation qui était prévue à Ziguinchor. ‘’Traduit en conseil de discipline : Téliko convoqué le 28 octobre à la cours suprême’’, renchérit L’AS.
Enquête revient sur le drame de l’émigration clandestine avec son lot de naufrages de pirogues. ‘’Hécatombe en mer’’, titre le journal, indiquant que 37 subsahariens, en majorité des sénégalais, ont péri dans l’Atlantique. Partis des côtes mauritaniennes, le 26 septembre, il n’y a eu que 12 rescapés, selon Enquête.
De son côté, Libération rapporte que des bus Dakar Dem Dikk sont à l’arrêt faute de carburant. ’’Les usagers, estime le journal, sont des victimes collatérales d’un scandale à milliards’’.
GOUVERNANCE CHAHUTÉE
Avec la persistance de certaines pratiques qu’on croyait définitivement rayées de la sphère politique, la gouvernance politique au Sénégal semble ainsi fonctionner à l’envers
L’arrivée au pouvoir du président Macky Sall en 2012 avait suscité un grand espoir qui a été toutefois de courte durée. En effet, avec la persistance de certaines pratiques qu’on croyait définitivement rayées de la sphère politique, la gouvernance politique au Sénégal semble ainsi fonctionner à l’envers.
Elu quatrième président de la République au second tour d’une élection présidentielle du 26 février 2012 très tendue du fait de l’entêtement du président sortant, Me Abdoulaye Wade à briguer un troisième mandat alors qu’il avait dit lui-même qu’il a verrouillé la limitation des mandats à deux, l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall, dans ce contexte politiquement tendu au Sénégal, avait suscité un grand espoir chez bon nombre de Sénégalais. Son parcours de directeur général, ministre puis de Premier ministre et président de l’Assemblée nationale injustement débarqué du perchoir pour avoir voulu convoquer le fils de son mentor de président de la République, Karim Wade, à l’époque directeur exécutif de l’Agence Nationale de l’Organisation de la Conférence Islamique (Anoci), pour s’expliquer devant les députés sur sa gestion des fonds mis à sa disposition dans le cadre des chantiers de l’Organisation de la conférence Islamique (OCI) qui s’est tenu à Dakar du 13 au 14 mars 2008, avait fini de séduire plus d’un au Sénégal.
Bon nombre de Sénégalais voyait en lui, premier président de la République né après l’indépendance, l’homme de la situation. Le président qu’il fallait au Sénégal pour redorer le blason et l’image de l’Etat fortement écornés par des multiples scandales et pratiques aux antipodes des valeurs républicaines. Et ce, d’autant plus qu’il disait lui-même au lendemain de son accession à la magistrature suprême inscrire son mandat sous le signe de la rupture à travers une gouvernance sobre et vertueuse.
Seulement, la désillusion ne va pas tarder. Et, il n’a fallu que trois ans de gestion pour le nouveau régime de commencer à montrer les signes de la limite de sa promesse de rupture annoncée dans la gestion les affaires publiques. Et ce, en dépit de certains actes posés dans le sens de matérialiser justement cette rupture dans la gouvernance des affaires notamment, à travers la création et le renforcement des missions d’organes de contrôle (Ofnac), la réforme des textes comme le code pénal, le code pétrolier pour ne citer que ceux-là. Car, au plan politique, le régime en place ne va tarder à ressusciter certaines mauvaises pratiques du passé tout en se positionnant comme un leader dans la déconstruction des fondamentaux de l’Etat. Il en est ainsi entre autres du reniement de la parole de président de la République avec le respect de l’engagement de la réduction de la durée de son mandat de 7 ans à 5 ans.
En effet, après avoir à plusieurs reprises clamé haut et fort, lors des sorties officielles, son engagement à réduire la durée de son mandat pour donner ainsi à son mentor et prédécesseur, Me Abdoulaye Wade qui tenait à briguer un troisième mandat, une leçon de démocratie, l’actuel chef de l’Etat est finalement revenu sa parole. Outre le reniement de la parole du président de la République, il y a également le sentiment d’une justice à double vitesse du fait de la gestion des dossiers judiciaires impliquant des proches du régime par la justice.
En effet, depuis l’avènement du président Sall à la tête du pouvoir exécutif, le parquet semble n’avoir d’yeux et d’oreilles pour voir et entendre que les délits et autres crimes commis par les adversaires politiques du président Sall et des Sénégalais lambdas.
Pour preuve, les nombreux rapports de corps de contrôle dont l’Ofnac impliquant des responsables du régime, transmis au procureur de la République et classés sans suite. Plusieurs autres plaintes déposées par des opposants et membres de la société civile visant les responsables du régime en place dorment également dans le bureau du doyen des juges d’instruction ou les tiroirs du procureur de la République qui semble plus prompt à faire arrêter des opposants pour les renvoyer ensuite en prison par le biais d’un mandat de dépôt pour des déclarations jugées offensantes envers le chef de l’Etat. Pendant ce temps, il ferme ses oreilles quand il s’agit d’un responsable du pouvoir. Il en est du cas du député président du Conseil départemental Aliou Dembourou Sow qui n’est pas inquiété après avoir appelé ses partisans peuls à prendre des machettes et à attaquer ceux qui sont contre le troisième mandat du président Sall alors que Me Amadou Sall, membre du Parti démocratique sénégalais (PDS) pour avoir dit « Si Macky Sall condamne Karim, il ne passera pas une seule nuit au Palais » a été arrêté et envoyé en prison par l’actuel procureur de la République. Autre dossier dans lequel, le régime en place qui avait promis aux Sénégalais la rupture, a fait profil bas est la déclaration de patrimoine. Institué par la loi n°2014- 17 du 02 avril 2014 relative à la déclaration de patrimoine, ce principe a été pendant près six ans foulé au pied par les partisans du président Sall en toute impunité.
ENGAGEMENT EN POLITIQUE DES MAGISTRATS
Autre pratique bannie de la sphère de la démocratie mais qui s’est invitée au cœur de la gestion de la République sous le régime du président Sall : l’engagement en politique des magistrats. En effet, c’est sous le régime en place qu’on voit des magistrats investir de plus en plus la sphère politique allant même jusqu’à créer des mouvements de soutien en violation totale des textes qui régisse leur profession. Il en est ainsi de Cheikh Issa Sall, directeur général de l’Agence de développement municipale (Adm) et responsable politique de l’Alliance pour la République (Apr) à Mbour, sans pour autant qu’il ne démissionne de la Magistrature. De l’actuel directeur de la Société de transport public Dakar dem dikk, Oumar Boun Khatab Sylla, président du mouvement politique « Valeur » pour soutenir le président de la République Macky Sall, qui avait déclenché la colère de ses collègues et de la société civile.
Du maire de Wack Ngouna, Amadou Lamine Dieng par ailleurs directeur général de l’institut de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres). Contrairement à leur jeune collègue jeune magistrat juge Ibrahima Hamidou Dème qui a démissionné de la magistrature pour se lancer dans la politique, ils ont juste préféré demander une disponibilité pour s’investir en politique en lieu et place de démission comme le prévoient les textes.
Par Dame BABOU
LES AMERICAINS DECIDENT ET LE MONDE SUBIT
Quelqu’un disait, avec un peu d’exagération certes, que les Américains élisent leur président, mais que c’est ce dernier qui gouverne le monde.
Quelqu’un disait, avec un peu d’exagération certes, que les Américains élisent leur président, mais que c’est ce dernier qui gouverne le monde. Cette déclaration garde toujours sa pertinence, même si la fulgurante montée en puissance de la Chine, atténue fortement ces propos. Le monde retient son souffle et s’interroge sur les conséquences de la victoire d’un camp ou de l’autre sur la planète. Que ce soit Joe Biden Jr. ou Donald J. Trump, les résultats sortis des urnes au soir du 3 novembre 2020 auront sans nulle doute des impacts sur la politique extérieure des Etats-Unis. Il est vrai que depuis la guerre du Vietnam et les conséquences de la radicalisation de certains mouvements de la gauche américaine, les conservateurs américains sont très peu populaires dans de nombreuses parties du monde. Par contre, les Démocrates qui sont perçus hors des frontières américaines comme des porteurs d’idées progressistes ont souvent bénéficié du soutien de l’opinion publique extérieure.
De John F. Kennedy à Jimmy Carter, en passant par Bill Clinton et Barack Obama, le Tiers Monde et la « Gauche mondiale » « votent » ou manifestent une sympathie démocrate. La présidentielle de cette année ne fait pas exception. Au-delà de l’émotion, il est intéressant d’observer que dans une situation ordinaire, on serait dans une continuité « tranquille » en cas de victoire de Donald Trump. Même s’il est hasardeux de s’avancer, une chose est certaine, les divisions raciales vont s’aggraver. Dans le même temps, les politiques économiques peu inclusives risquent de se renforcer et l’imprévisibilité de Trump d’inquiéter.
A l’international, l’actuel occupant de la Maison Blanche, s’il est réélu, va poursuivre la révision des alliances et accords signés et perturber les relations traditionnelles des Etats-Unis. Quand, au début de son mandat en cours il menaçait de revenir sur un certain nombre d’engagements qui liaient son pays à ses partenaires, beaucoup pensaient que c’était un langage destiné à la consommation de l’opinion de son électorat d’extrême droite. On est allé de surprise en surprise. C’est ainsi que les Etats-Unis se sont retirés de l’Accord de Paris sur les changements climatiques. Ensuite, Donald Trump a déclenché une guerre des tarifs douaniers contre la Chine et remis en question ses relations avec le Canada et le Mexique, tous les deux connus comme des piliers incontournables des relations économiques les plus importantes des Etats-Unis d’Amérique.
L’autre décision et la plus récente qui a pris la communauté internationale de court est la sortie brutale de Washington de l’Organisation mondiale de la santé (l’OMS) en plein milieu d’une pandémie, l’une des plus meurtrières de l’histoire moderne de l’Humanité. Tenant compte de ce bilan du premier mandat de Trump, on peut s’attendre à d’autres surprises plus spectaculaires. Depuis au moins deux ans, le débat fait rage dans certains cercles de la droite américaine sur une éventuelle sortie de l’Amérique de l’Organisation du Traité de l’Atlantique du Nord, (l’OTAN). Ce regroupement stratégique avait été mis en place à la fin de la deuxième Guerre mondiale pour protéger l’Europe occidentale du Pacte de Varsovie dirigé à l’époque par l’Union soviétique. Une réélection de Trump va également donner un coup de fouet à ses relations avec Vladimir Poutine, le président russe.
Et ces relations qui inquiètent déjà fortement, vont probablement évoluer vers une alliance tacite ou formelle entre Moscou et Washington. Cette perspective fait réellement peur dans les milieux diplomatiques des pays alliés traditionnels de l’Amérique.
Jusqu’en 2016, la Russie héritière de l’Union soviétique, était considérée par les Américains comme un adversaire, si ce n’est un ennemi. La Chine elle, était perçue comme une redoutable concurrente économique et commerciale, même si elle ne représentait pas une menace immédiate pour la sécurité des Etats-Unis et leurs alliés occidentaux.
A l’arrivée de l’actuel candidat des Républicains, ce dernier semble chercher à inverser la donne. Il s’attaque systématiquement à la Chine, alors qu’il évite de faire face à Poutine, même si les services de renseignements que sont la CIA et le FBI accablent le chef de l’Etat russe et ses espions d’avoir commis beaucoup d’actes contre l’Amérique et ses intérêts dans le monde. Les mêmes appels du pied envoyés à Poutine et régulièrement envoyés au leader de la Corée du Nord, sont source d’inquiétudes pour l’allié sud-coréen. Certains critiques sont allés jusqu’à dire que Trump a une fascination pour les autocrates, les « hommes forts », voire les dictateurs du monde. Ces critiques prédisent qu’une réélection de l’occupant du Bureau ovale sera un grand cadeau fait aux régimes anti démocratiques. Il était certes généralement admis que « pour les Américains, la politique s’arrête aux frontières du pays », d’où le fait qu’il arrivait rarement que Washington initie des grands bouleversements dans ses relations internationales, au gré de l’arrivée d’une nouvelle administration.
Cette année sera certainement une grande exception. Une victoire de Joe Biden au soir du jour scrutin, verra se lever une nouvelle ère dans la politique extérieure américaine. Bien avant le début de la campagne électorale, tous les Démocrates se sont engagés à « resigner » l’Accord de Paris sur les changements climatiques, qui avait quasiment fait l’unanimité au sein de toute la communauté internationale. Biden s’engage pleinement en promettant le retour de son pays dans ledit accord, le jour même de son investiture. Evidemment, les relations privilégiées entre l’Amérique et Israël connaitront très peu de changements. Cependant, le monde entier s’attend à un réchauffement réel des rapports avec l’Iran, avec comme point culminant, le rétablissement de l’Accord sur le nucléaire. Les conséquences de tels changements dans le Proche et Moyen Orient seront incalculables.
La Russie qui, sous l’administration Trump, a réussi à avoir plus confiance au président Poutine qu’aux services renseignements américains, devra se préparer à de nouvelles difficultés en cas de victoire de Biden. Les alliés traditionnels occidentaux pousseront certainement un grand ouf de soulagement. La normalisation du fonctionnement des organismes comme l’OTAN de même que les rapports avec l’Union européenne sont en effet devenus des urgences pour ses alliés. Les plus proches parmi les alliés traditionnels tels que le Royaume Uni, le Canada et le Mexique ne regretteront sûrement pas le départ de Donald Trump du pouvoir. Cependant et comme toujours, l’Afrique risque de ne pas sentir un changement significatif.
En dehors des déclarations anecdotiques sur les pays africains qualifiés de « trous à rats » (déclarations attribuées à Trump), son administration s’en est peu souciée. Le continent n’intéresse réellement l’Amérique que sous l’angle de la sécurité, et ce sujet est toujours laissé entre les mains des militaires et des services de renseignements. A un peu plus de deux semaines de la présidentielle américaine, le monde retient son souffle, même s’il n’a aucune influence sur le choix d’un homme dont les futures décisions auront un grand impact sur les relations internationales.