La présidentielle en Guinée aura un air de déjà-vu. Les deux principaux candidats, Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo, sont des rivaux politiques de longue date qui se sont affrontés lors des deux dernières élections présidentielles.
Cependant, le changement de la constitution pour permettre au président Condé de briguer un 3ème mandat approfondit les divisions et renchérit les enjeux de cette élection.
"La situation politique reste assez tendue à cause des discours politiques qui sont de nature belliqueux et qui ne permettent pas d'avoir une certaine sérénité au cours de cette campagne," note l'analyste politique Karamoko Mady Camara.
Le défi de Cellou Dallein Diallo
Sur le plan politique, c'est le grand retour après une longue période de boycott pour l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo.
L'homme occupe une place importante dans la politique guinéenne. L'économiste de formation de 68 ans a occupé divers postes gouvernementaux, dont celui de Premier ministre du 9 décembre 2004 au 5 avril 2006. Il a de fidèles partisans, mais sa décision, sur "insistance de ses militants", de se présenter aux élections a marqué une rupture importante entre l'UFDG et le bloc d'opposition influent, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC).
"Je crois au leader du parti. Il y a des adversités politiques certes, mais l'idéal c'est quoi ?" dit Habib Barry, 30 ans, militant de l'UFDG à Conakry. "Nous pensons que l'alternance est possible dans les urnes. Il y a beaucoup de Guinéens qui ne sont pas prêts pour un 3ème mandat, et les gens-là n'ont pas la capacité de sortir manifester. Par contre, ils ont la capacité d'aller voter", explique le jeune homme.
La grande énigme est de savoir si l'opposition va réellement se mobiliser autour du candidat de l'UFDG à la présidentielle. Il y a 11 autres candidats candidat à l'élection présidentielle en Guinée, et dans un contexte déjà tendu, le FNDC appelle ses membres à une marche de protestation le 16 octobre. Le FNDC n'a présenté aucun candidat, et n'en soutien aucun à ce jour.
Abdourahamane Sanoh, le coordinateur national du FNDC, nuance ses propos quant à un possible appel à boycotter le scrutin présidentiel, comme le FNDC l'a fait lors des précédentes élections législatives et lors du référendum constitutionnel.
"Aujourd'hui, qui veut la paix doit œuvrer à ce que Alpha Condé respecte la loi, doit œuvrer à ce que tous les partis politiques toutes obédiences confondues, surtout ceux engagés dans ce processus électoral, prônent des discours apaisés. Mais nous, nous savons que les problèmes de la Guinée sont bien plus profondes qu'une simple question électorale" souligne Abdourahamane Sanoh au terme de la visite cette semaine de Steven Koutsis, chargé des affaires à l'ambassade des États-Unis en Guinée.
Entre les rumeurs de pression qui auraient plané sur lui et une possible volonté d'éviter la politique de la chaise vide, Cellou Dalein Diallo devra faire une double campagne.
La première pour l'unité de l'opposition et la reconquête du front anti-3ème mandat et la seconde pour tenter de rallier à sa cause les déçus de la gestion d'Alpha Condé.
"Si réellement, Alpha [Condé] arrive à se proclamer président pour la 4ème République en Guinée, qu'est-ce qu'ils vont faire ? Parce qu'ils ont participé à ces élections", se demande Maimouna Barry, 21 ans, militante du FNDC. "Donc nous demandons à tout un chacun de ne pas participer", ajoute-t-elle. L'UFDG a tenté de rassurer les partis d'opposition sur le bien-fondé d'utiliser tous les moyens légaux et démocratiques pour obtenir l'alternance. La preuve de cette "unité" de l'opposition doit se matérialiser par un soutien des autres partis à la candidature de Cellou Dalein Diallo en cas de second tour, selon Ousmane Gaoual Diallo, directeur de la communication de l'UFDG.
Alpha Condé seul contre tous ? Alpha Condé était un opposant politique de longue date en Guinée mais il est avant tout enseignant. En Guinée d'ailleurs, beaucoup l'appellent professeur en raison de ce passé d'universitaire.
Après un passage à la Sorbonne, Alpha Condé obtient une licence en sociologie puis un diplôme d'études supérieures (DES), avant de devenir docteur d'État en droit public à la faculté de droit de l'université Paris-I. Son parcours politique et ses engagements lui ont valu d'aller plusieurs fois en prison notamment lors de son maintien en détention pendant plus de vingt mois après la présidentielle de 1998 en Guinée.
D'opposant historique adulé et chanté à travers l'Afrique pour son courage face à la dictature de Lansana Conté, Alpha Condé semble écrire une nouvelle page de son histoire sur fond de contestation suite à la réforme constitutionnelle et sa volonté de briguer un 3ème mandat.
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et l'Union africaine (UA) avaient renoncé à déployer des missions d'observation électorale lors du referendum du 22 mars, en raison notamment d'un fichier électoral comprenant plus d'un tiers d'électeurs enregistrés sans aucune pièce justificative.
La crédibilité du scrutin, adopté avec 89,76 % de "oui", a été remise en cause par l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis.
Quant à Amnesty International, elle a dénoncé l'impunité et la répression des manifestations en Guinée, en particulier celles contre la réforme constitutionnelle permettant au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat, qui aurait fait au moins 50 morts en moins d'un an. Son aventure pour une réforme constitutionnelle et un 3ème mandat ont semé tristesse et désolation dans un pays fortement retardé économiquement par de longue année de régime autoritaire.
Celui qui était considéré comme le démocrate, espoir d'une Guinée nouvelle est aujourd'hui sous le feu des critiques.
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et l'Union africaine (UA) avaient renoncé à déployer des missions d'observation électorale lors du référendum, en raison notamment d'un fichier électoral comprenant plus d'un tiers d'électeurs enregistrés sans aucune pièce justificative.
La crédibilité du scrutin, adopté avec 89,76 % de "oui", a été remise en cause par l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis.
Quant à Amnesty International, elle a dénoncé une répression féroce contre la coalition de partis politiques, de syndicats et d'organisations de la société civile qui aurait fait près de 50 morts, plus de 200 selon l'opposition en l'absence de chiffres officiels provenant du gouvernement. Dans une interview accordée à France 24 et RFI, M. Condé a rejeté le rapport d'Amnesty accusant l'ONG d'avoir mené "une enquête à charge". "Je ne prends pas Amnesty international au sérieux», avait-il dit.
Pour le RPG Arc-en-ciel, l'image de démocrate du professeur Alpha Condé ne souffre d'aucune contestation car sa candidature est conforme à la constitution guinéenne, dit l'honorable Domani Doré, porte-parole du parti.
"Nul n'est plus démocrate que le RPG Arc-en-ciel qui a cherché le pouvoir durant 40 ans à travers son candidat le professeur Alpha Condé. Je ne sais pas ce que les gens appellent la démocratie au risque de se tromper à vouloir faire croire que la Guinée devrait simplement changer d'homme à la tête du pays pour le plaisir d'amuser la galerie à l'international", explique le député. Alpha Condé dit être candidat pour les jeunes et les femmes. Malgré ses 82 ans il entend sans doute miser sur ces deux composantes de la société tout en comptant sur une possible désorganisation de l'opposition.
"Avant l'arrivée du Président Alpha Condé, la femme guinéenne a été mise de côté. Elle était complètement oubliée," dit Simone Onikoya, 32 ans, militante, RPG Arc-en-ciel. "Aujourd'hui on trouve des femmes ministres, on trouve des femmes chefs du cabinet, on trouve des femmes DAF (Directrice administrative et financière)», indique la jeune dame.
Les deux premiers face à face Cellou Dalein Diallo - Alpha Condé en Guinée ont débouché sur des violences. Reste donc à savoir si ce 3ème rendez-vous entre les deux hommes aura une issue différente.
ENCORE 3 CAS IMPORTÉS
De 1,8% hier, le taux de positivité se place à 2,44%, ce jour, après 24 nouveaux cas revenus positifs sur 982 tests réalisés.
De 1,8% hier, le taux de positivité se place à 2,44%, ce jour, après 24 nouveaux cas revenus positifs sur 982 tests réalisés. Par contre, comme avant-hier jeudi, aucun décès n’a été enregistré hier vendredi, 16 octobre, au Sénégal. A noter également une stabilité sur les cas graves pris en charge en réanimation, toujours au nombre de six. Toutefois, une hausse est signalée dans le nombre de cas importés.
Concernant les nouveaux cas recensés, il s’agit de 11 cas contacts, 3 cas importés enregistrés à l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD) contre un hier, et 10 issus de la transmission communautaire, d’après le bulletin épidémiologique lu, ce samedi, 17 octobre, par Dr El Hadji Mamadou Ndiaye, le directeur de la Prévention.
Les cas communautaires sont répertoriés entre Ngor, 2, Ouest-Foire, 2, Dakar-Plateau, 1, Guédiawaye, 1, Mbao, 1, Ouakam, 1, Pikine, 1, et Yoff, 1.
52 patients contrôlés négatifs sont déclarés guéris.
ADHÉSION DU SÉNÉGAL À LA PLATEFORME SUR LA FINANCE DURABLE
L’adhésion du Sénégal à la Plateforme internationale sur la finance durable se justifie par sa conviction que cette instance internationale permettra au pays "d’approfondir la réflexion sur les questions liées à la finance durable
Dakar, 16 oct (APS) - L’adhésion du Sénégal à la Plateforme internationale sur la finance durable se justifie par sa conviction que cette instance internationale permettra au pays "d’approfondir la réflexion sur les questions liées à la finance durable", lesquelles "ne sont pas suffisamment évoquées en ce moment au niveau national et régional", a déclaré le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo.
"Nous restons convaincus que cette plateforme d’échange nous permettra d’approfondir la réflexion sur les questions liées à la finance durable qui ne sont pas suffisamment évoquées en ce moment au niveau national et régional", a-t-il dit.
"Ce sujet intéresse les Autorités nationales et le secteur privé dans lequel, sur la base du volontariat, un réseau RSE a commencé à se former et d’autres entreprises communiquent sur leurs projets relatifs à l’efficacité énergétique et l’énergie renouvelable", a souligné Abdoulaye Daouda Diallo.
Il participait vendredi à une cérémonie virtuelle marquant le premier anniversaire de la Plateforme internationale sur la Finance durable, destinée à stimuler les investissements et réorienter les flux de capitaux vers les objectifs climatiques à l’échelle requise pour la "transition économique la plus importante de cette époque".
L’adhésion du Sénégal à cette instance intervient "dans un contexte particulier d’une crise sanitaire doublée d’une crise économique", a fait remarquer Abdoulaye Daouda Diallo dont copie du discours a été transmise à l’APS.
"D’abord, le Sénégal a pris plusieurs engagements sur l’environnement au nombre desquels l’Accord de Paris sur le climat", accord constituant "un socle de la gouvernance mondiale visant à assurer la cohérence entre les engagements internationaux et les politiques publiques mises en œuvre au niveau national", a avancé le ministre des Finances et du Budget.
"Ensuite, le Sénégal est un pays en voie de développement et parmi les secteurs prioritaires que l’Etat a identifiés pour réaliser une croissance inclusive figurent à la fois l’industrialisation et les hydrocarbures (gaz et pétrole) qui occasionneront de plus grandes émissions de gaz à effet de serre (...)’’, a-t-il ajouté au sujet des raisons ayant conduit le pays à adhérer à la Plateforme internationale sur la finance durable.
Abdoulaye Diallo a par ailleurs évoqué d’éventuels dégâts environnementraux liés aux conséquences des émissions de gaz à effet de serre et les risques induits sur l’agriculture, l’élevage et la pêche.
Selon lui, pour le financement de la stratégie de développement du Sénégal dont l’ambition est d’atteindre 97% des cibles des Objectifs de développement durable (ODD), "il y a lieu de créer les conditions favorables à l’investissement privé durable qui viendra s’ajouter aux dépenses publiques et à l’appui des partenaires financiers internationaux".
Il y a aussi que le Sénégal fait partie "d’une Union monétaire où la réglementation est communautaire mais l’Etat sénégalais est allé au-devant de plusieurs initiatives et réformes importantes concernant le secteur financier (l’inclusion financière, la finance islamique, la création d’un observatoire de la qualité des services financiers, la promotion du crédit-bail et de l’affacturage)", note Abdoulaye Daouda Diallo.
Il a signalé que l’Autorité régionale de régulation du marché financier a publié un guide pour l’émission d’obligations vertes, sociales et durables au cours de cette année 2020, un acte qui a le soutien du Sénégal qui "a jugé opportun d’adhérer à la Plateforme internationale sur la Finance durable", compte tenu de toutes ces considérations.
La Plateforme internationale sur la finance durable (PIFD ou IPSF en anglais) a été créée en octobre 2019 dans le cadre des efforts internationaux visant à respecter les engagements de l’accord de Paris sur le climat, peut-on y lire.
Le Sénégal y a rejoint ainsi l’Union européenne, les autorités compétentes d’Argentine, du Canada, du Chili, de Chine, d’Inde, d’Indonésie, du Kenya, du Maroc, de la Nouvelle-Zélande, de la Norvège, de Singapour et de la Suisse, rapporte un communiqué du ministère sénégalais des Finances et du Budget.
La PIFD agit comme un forum pour faciliter les échanges et, le cas échéant, coordonner les efforts sur les initiatives et les approches de la finance écologiquement durable.
Elle est soutenue par la Banque européenne pour la Reconstruction et le Développement, la Banque européenne d’Investissement, la Coalition des Ministres des Finances pour l’Action climatique.
L’Organisation internationale des commissions de valeurs, le Réseau pour l’écologisation du système financier, l’Organisation pour la coopération économique et le développement ainsi que le Programme des Nations unies pour l’environnement - Initiative financière dans leur rôle d’observateur figurent également parmi ses soutiens.
130 MILLIONS DE PERSONNES MENACEES DE FAMINE, 690 MILLIONS DEJA SANS NOURRITURE
L’alerte est de António Guterres, Secrétaire général de l’ONU qui, à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, célébrée hier, vendredi 16 octobre, appelle au retour «vers une agriculture résiliente».
130 millions de personnes pourraient se retrouver au bord de la famine d’ici à la fin de l’année, en plus des 690 millions de personnes qui manquent déjà de nourriture. Au même moment, plus de 3 milliards de personnes ne peuvent plus s’offrir une alimentation saine. L’alerte est de António Guterres, Secrétaire général de l’ONU qui, à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, célébrée hier, vendredi 16 octobre, appelle au retour «vers une agriculture résiliente».
«Quelque 130 millions de personnes pourraient se retrouver au bord de la famine d’ici à la fin de l’année». António Guterres est formel. Le Secrétaire général de l’ONU, dans un message publié à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, célébrée hier, vendredi 16 octobre 2020, ajoute que ces populations vulnérables viennent se greffer «aux 690 millions de personnes qui manquent déjà de nourriture. Dans le même temps, plus de 3 milliards de personnes ne peuvent pas se permettre une alimentation saine». Pour le fait que des centaines de millions d’individus souffrent de famine dans le monde d’aujourd’hui est un «grave affront». «L’attribution du prix Nobel de la paix de cette année au Programme alimentaire mondial de l’Organisation des Nations Unies est une reconnaissance du droit de tous les peuples à l’alimentation et de nos efforts collectifs pour atteindre l’objectif «Faim zéro».
Dans un monde d’abondance, c’est un grave affront que des centaines de millions de personnes se couchent chaque soir le ventre vide», liton dans le document. Et, un malheur n’arrivant jamais seul, «la pandémie de COVID19 a aggravé encore plus l’insécurité alimentaire, qui a atteint un niveau inégalé depuis des décennies», déplore-t-il. C’est pourquoi, alors que l’on célèbre le soixante-quinzième anniversaire de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), António Guterres engage tous à «redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs de développement durable. Cela signifie un avenir où chaque personne, partout, aura accès à l’alimentation dont elle a besoin».
D’ailleurs, M. Guterres annonce la convocation l’année prochaine d’un sommet sur les systèmes alimentaires pour lancer l’initiative en faveur de l’objectif «Faim zéro», menacé par la COVID-19. «L’année prochaine, je convoquerai un sommet sur les systèmes alimentaires afin de lancer l’initiative en faveur de cet objectif. Nous devons rendre les systèmes alimentaires plus résistants à la volatilité et aux chocs climatiques. Nous devons garantir une alimentation durable et saine pour toutes et tous et réduire au minimum le gaspillage de nourriture. Et nous avons besoin de systèmes alimentaires qui offrent des moyens de subsistance décents et sûrs aux travailleurs.»
Mieux, le Secrétaire général de l’ONU reste convaincu que «nous avons le savoir-faire et la capacité de créer un monde plus résilient, plus équitable et plus durable. En cette Journée mondiale de l’alimentation, prenons l’engagement de «cultiver, nourrir, préserver. Ensemble». Conformément au thème retenu cette année : «Cultiver, nourrir, préserver, ensemble ; agissons pour l’avenir», pour cette journée organisée par la FAO, l’agence des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.
INSECURITE ALIMENTAIRE DANS LE MONDE : 10 millions d’affamés de plus, en 2020
Environ 10 millions de personnes de plus souffrent de la faim dans le monde en 2020, comparé à 2019, selon la FAO. En tout près de 690 millions sont concernées par l’insécurité alimentaire. Et, dans les pays déjà à risque, le virus ne fait qu’aggraver une situation déjà tendue, comme au Yémen, où la situation est la plus préoccupante ou en République Démocratique du Congo, révèle Dominique Burgeon, Directeur de la Division urgences et réhabilitation à la FAO dans un entretien posté sur le site de l’agence onusienne. Et de souligner que dans les autres pays, où en temps normal, il n’y a pas de problèmes particuliers en matière d’alimentation et d’agriculture, les filières agricoles ont été désorganisées. Certaines récoltes n’ont pas été effectuées correctement par manque de main d’œuvre à cause des confinements.
Les désordres engendrés par les mesures prises pour contrer la pandémie ont ainsi des conséquences sur la sécurité alimentaire. Le Directeur de la Division urgences et réhabilitation à la FAO, précise aussi qu’à l’inverse, certains producteurs, notamment les plus petits, se retrouvent avec des stocks qu’ils ne parviennent pas à écouler, les récoltes étant survenues pendant les confinements locaux. Pour Dominique Burgeon, dans ce contexte, tous les acteurs, États, entreprises et consommateurs, doivent s’impliquer pour aider à améliorer la situation alimentaire mais aussi à venir en aide aux producteurs. L’objectif est bien de mettre sur pied une agriculture «résiliente», capable de surmonter les crises de toutes sortes.
QUAND DES RESPONSABLES DE L’APR SE FONT «HORS-LA-LOI» !
La dernière diffusion d’audio privé concerne l’affaire de l’audience entre le leader de Pastef/Les Patriotes, Ousmane Sonko, et le beau-frère du président,
Instaurée pour constituer un instrument de protection générale à l'égard des droits et libertés fondamentaux de la personne, la législation sur les données à caractère personnel ne cesse d’être foulée au pied par des responsables au pouvoir. Enregistrement, transmission ou diffusion, sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel, sont maintenant utilisés par des acteurs politiques du régime comme armes politiques. Cela, sans être inquiétés.
La dernière diffusion d’audio privé concerne l’affaire de l’audience entre le leader de Pastef/Les Patriotes, Ousmane Sonko, et le beau-frère du président, Mansour Faye. Après la sortie du ministre Mansour Faye, affirmant sur une télé de la place que le leader de Pastef l'avait supplié à genoux, lors d’une rencontre, de lui décrocher une audience avec le Président Macky Sall, Ousmane Sonko avait de manière véhémente démenti, non sans taxer le beaufrère de Macky Sall de «menteur».
Pour étayer les propos du ministre et non moins camarade de parti, l’Alliance pour la République (Apr), le Directeur de publication du quotidien national “Le Soleil“, Yakham Mbaye rend public un élément sonore adressé à Cheikh Issa Sall, Directeur de l'Adm et non moins témoin de ladite rencontre.
Dans l’audio, le leader de la coalition Jotna avoue avoir rencontré le ministre Mansour Faye, non sans faire certaines précisions. Pour s’en défendre, le membre du Secrétariat exécutif national (Sen) dira qu’en tant que membre de la mouvance présidentielle, il était de son devoir de répliquer lorsque le gouvernement est attaqué.
Autre violation flagrante de la loi sur les données à caractère personnel, la diffusion dans les réseaux sociaux et sur le net d’éléments audios du désormais ex-Premier Vice-président de l’Assemblée nationale, Moustapha Cissé, dans lesquels il a abreuvé d’injures et autres insanités le Directeur général du “Soleil”, Yakham Mbaye et le député Farba Ngom.
Sur un plateau d’un site en ligne, le député-maire des Agnam, Farba Ngom, fait écouter quelques séquences au journaliste. Toutefois, la robe noire politique, Me Ousmane Sèye, avocat de Yakham Mbaye sur cette affaire qui a atterri chez le procureur, révèle que «ni Yakham Mbaye ni Farba Senghor ne sont les diffuseurs de ces injures». Cela, non sans préciser que les auteurs sont bien identifiés et que leurs noms sont mentionnés dans la plainte déposée. Depuis lors, rien ne filtre sur cette affaire entre les mains du procureur.
Pourtant, les infractions sont réprimées par le Titre V du Code pénal, modifié récemment par la Loi n°2016-29 du 8 novembre 2016. En effet, l’article 363 bis dispose que : «Est puni d’un emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende de 500.000 francs à 5.000.000 de francs celui qui, au moyen d’un procédé quelconque, porte volontairement atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui : en captant, enregistrant, transmettant ou diffusant, sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel ; en fixant, enregistrant, transmettant ou diffusant, sans le consentement de celle-ci, l’image d’une personne se trouvant dans un lieu privé».
Alors que la loi était supposée protéger les citoyens contre ceux qui seraient tentés d’utiliser leurs données à caractère personnel pour porter atteinte à la considération de l’intéressé ou à l’intimité de sa vie privée, des responsables du régime s’adonnent à cette pratique, sans être inquiétés. Que ce soit le procureur, ou encore la Commission des Données Personnelles (Cdp), personne ne lève le plus petit doigt pour stopper cette pratique devenue courante dans le landerneau politique. Si le procureur pouvait faire recours à l’article 32 code de procédure pénal pour juger de l’opportunité des poursuites, la Cdp avait la possibilité de faire recours à ses attributions, notamment à l’article Article 16-2c qui dit qu’«elle informe sans délai le procureur de la République des infractions dont elle a connaissance». Mais que nenni.
INITIALEMENT PREVU A ZIGUINCHOR, TELIKO ENTENDU A DAKAR, LE 28 OCTOBRE
Son audition, initialement prévue à Ziguinchor ce lundi 19 octobre, a été reportée au 28 du même mois. Mais il sera entendu par le Procureur général près la Cour d’appel de Ziguinchor, Assane Ndiaye, désigné comme rapporteur du Csm, à Dakar cette fois-ci.
Le président de l’Union des magistrats sénégalais (Ums), Souleymane Téliko, est convoqué par le Conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature. Son audition, initialement prévue à Ziguinchor ce lundi 19 octobre, a été reportée au 28 du même mois. Mais il sera entendu par le Procureur général près la Cour d’appel de Ziguinchor, Assane Ndiaye, désigné comme rapporteur du Csm, à Dakar cette fois-ci.
L e président de l’Union des magistrats sénégalais (Ums), Souleymane Téliko, fera face au Conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature (Csm). L’on nous informe que la convocation annoncée initialement pour ce lundi 19 octobre, aura lieu finalement le 28 octobre prochain. D’ores et déjà, le Comité de ressort de Dakar, sonne l’alerte. «Le mercredi 14 octobre 2020, le Procureur général près la Cour d’appel de Ziguinchor, Assane Ndiaye, qui a été désigné comme rapporteur du Conseil supérieur de la magistrature, a appelé au téléphone le président de l’Union des magistrats sénégalais (Ums), pour lui notifier sa convocation fixée au 19 octobre à 11 heures à Ziguinchor pour être auditionné», souligne-t-il, dans un communiqué publié hier, vendredi 16 octobre. Le Comité de ressort des magistrats de Dakar voit aussi à travers cette convocation «un empressement dans le cadre de la procédure disciplinaire enclenchée contre le président de l’Ums». Mieux, sa «convocation à Ziguinchor, distant de plusieurs kilomètres (plus de 450 km, ndlr) de Dakar, révèle à suffisance la volonté de déstabiliser l’Ums», indique-t-il.
Cette convocation de Souleymane Téliko, initialement prévue le lundi 19 octobre et intervenant une semaine après le communiqué du Premier président de la Cour suprême appelant à la responsabilité tous les acteurs du système judiciaire, «n’est pas de nature à instaurer un climat de sérénité indispensable à la bonne marche de la justice», lit-on dans la note. Le Comité de ressort de Dakar, tout en réaffirmant son soutien au président Souleymane Téliko, a invité tous les magistrats, particulièrement ceux établis dans le ressort de la Cour d’appel de Ziguinchor, à se mobiliser pour faire face à ceux qui s’emploient à remettre en cause l’indépendance et la dignité des magistrats. A signaler que le Bureau exécutif de l’Ums et les avocats commis pour défendre Souleymane Téliko, avaient fait face à la presse pour mettre en garde contre toute convocation du président de l’Ums devant au Conseil de discipline. Mieux, le Premier président de la Cour Suprême, Cheikh Tidiane Coulibaly, avait sorti un communiqué pour remettre de l’ordre dans les rangs notamment en appelant les acteurs de la justice à la retenue.
... Ceux de Saint - Louis s’érigent en bouclier et demandent la tenue d’une Ag
Les magistrats du Comité de ressort de Saint-Louis dénoncent la convocation de Souleymane Téliko, président de l’Union des magistrats sénégalais (UMS) par le Conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). «Malgré la très forte désapprobation par la quasi-totalité des magistrats, exprimée à travers les déclarations des Comités de ressort et le soutien conséquent et indéfectible témoigné au président Souleymane Teliko, tant par les organisations de la société civile que par le peuple souverain au nom de qui la justice est rendue, la procédure visant à le sanctionner afin de museler davantage l'UMS continue d'être déroulée, notamment par sa convocation pour être entendu par le Procureur général Assane Ndiaye, rapporteur désigné par l'autorité, qui, après avoir initialement fixé la date et le lieu de l'audition au 19 octobre 2020 à Ziguinchor, a retenu une nouvelle date, en l'occurrence le 28 octobre 2020, et un autre lieu, la Cour suprême à Dakar», dit-il, dans la note parvenue à la rédaction.
Le Comité de ressort de Saint-Louis réaffirme, en conséquence, son soutien total à Souleymane Téliko. Mieux, il estime que «les propos qu'il a tenus selon lesquels la Cour de Justice de la CEDEAO a eu raison de considérer que dans l'affaire Khalifa Sall il y a eu violation de la présomption d'innocence et des droits de la défense ne sauraient être constitutifs d'une violation ni de l'obligation de réserve ni du serment du magistrat et encore moins d'un acte de discrédit de l'institution judiciaire ou des personnes qui l'incarnent».
En conséquence, souligne, le document, «le Comité de ressort, outre le fait qu'il maintient toutes ses déclarations antérieures, tient à assumer toute option légale envisagée par notre précieuse association. Il demande au bureau exécutif national de réserver une suite favorable et diligente à la demande générale de tenue d'une assemblée générale extraordinaire exprimée par tous les comités de ressort». Enfin il renouvelle son appel pour une «constitution massive des collègues pour défendre notre président et notre institution de défense de nos intérêts matériels et moraux», et demande «particulièrement à ceux de Dakar d'aller accompagner le président de l'UMS au lieu de l'audition».
Les magistrats africains montent au créneau ...
«Le Groupe Africain de l’Union Internationale des Magistrats condamne fermement les entraves et les abus dont fait l’objet le Président de l’UMS dans l’exercice des missions qui lui sont confiées par les statuts de l’Union en matière de défense des Magistrats et de respect de l’indépendance du pouvoir judiciaire.» C’est l’Union Internationale des Magistrats (UIM), notamment le Groupe Africain qui s’insurge ainsi contre les «entraves et abus» auxquels fait face Souleymane Téliko, à travers un communiqué de l’UIM parvenu à la rédaction hier, vendredi 16 octobre.
Dans le document, le Groupe Africain de l’Union Internationale des Magistrats dit aussi interpeller le ministre de la Justice, Me Malick Sall, sur la situation du président de l’UMS afin qu’une solution allant dans le sens du respect des garanties statutaires des magistrats et de l’indépendance du pouvoir judiciaire soit trouvée.
Pour le groupe africain, Souleymane Téliko, Président élu de l’Union des Magistrats Sénégalais, dite UMS, et membre du Conseil Supérieur de la Magistrature, «est une personnalité engagée pour la défense de l’indépendance de la justice sénégalaise, consacrée notamment par le principe d’inamovibilité». Il précise aussi dans le communiqué que Souleymane Téliko, «n’a appris l’existence de la saisine dudit conseil en tant qu’organe disciplinaire que par voie de presse à travers un communiqué paru le 28 septembre 2020».
Face à cette situation qu’il qualifie d’«aberrante», le Groupe Africain de l’Union Internationale des magistrats «affirme témoigner tout son soutien à l’UMS et à son Président dans la lutte pour l’instauration d’une véritable indépendance du pouvoir judiciaire en République du Sénégal».
LA CONVOCATION DU JUGE TELIKO REPORTEE
Selon une source proche du dossier, l’audition n’aura plus lieu à Ziguinchor comme l’avait requis le Procureur général près la cour d’appel
iGFM a appris que l’audition du président de l’Union des Magistrats du Sénégal (UMS) par le Conseil supérieur de la magistrature, à prévue à Ziguinchor pour le 19 octobre prochain a été reportée à une date ultérieure.
Selon une source proche du dossier, l’audition n’aura plus lieu à Ziguinchor comme l’avait requis le Procureur général près la cour d’appel, en sa qualité de rapporteur du Conseil supérieur de la magistrature.
Notre source assure que, «l’audition a non seulement été reportée mais elle aura bien lieu à Dakar.»
Pour rappel, les collégues du juge Téliko était monté au créneau pour dénoncer une tentative d’isolement du président de l’UMS à travers cette convocation prévue à ziguinchor.