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2 juillet 2025
CE RÉGIME NE SAIT QUE GÉNÉRER ET PROMOUVOIR DES VOYOUS
S’il admet que Moustapha Cissé Lô est «coutumier des faits», le secrétaire national adjoint à la Formation et à l’idéologie du Pds constate que l’Apr n’en faisait pas cas lorsqu’il s’attaquait aux opposants
S’il admet que Moustapha Cissé Lô est «coutumier des faits», le secrétaire national adjoint à la Formation et à l’idéologie du Pds constate que l’Apr n’en faisait pas cas lorsqu’il s’attaquait aux opposants. Magatte Sy, qui est par ailleurs secrétaire national adjoint chargé des Elections, estime que l’on doit connaître la date des élections locales.
Que vous inspirent les révélations de Cissé Lô et ses insultes contre certains responsables de l’Apr ?
C’est un bonhomme qui est coutumier des faits. D’abord, dans la forme, je condamne fermement ces insultes, venant surtout d’un vice-président de l’Assemblée nationale, de quelqu’un qui a été président du Parlement de la Cedeao. Mais dans le fond, il a fait des révélations très graves. Et un député cité a reconnu avoir reçu un certain tonnage de semences et promet de dire ce que Cissé Lô a reçu. C’est un aveu. On apprend aujourd’hui qu’il a été exclu de son parti parce qu’il a attaqué certains de ses camarades. Alors tant qu’il insultait Karim Wade et tous les autres opposants, l’Apr considérait qu’il était un bon pote. Qu’est-ce que cela aurait été si c’étaient des gens de l’opposition ? Mais où est le procureur de la République ? La vérité est que ce régime ne sait faire que générer et promouvoir des voyous de la République.
Etes-vous d’accord avec le Président Sall que nous devons «vivre avec le virus» ?
Nous avions cru entendre le Président Sall dire «Vivre en présence du virus». Vingt-quatre heures après le Président Macron qui demandait aux Français de «vivre désormais avec le virus». Certains esprits taquins avaient vite fait de dire que la formule de notre Président n’était que la version tropicalisée de celle du chef français. Quoi qu’il en soit, l’un mis dans l’autre, avons-nous vraiment le choix ? Face à un ennemi invisible, sournois, agressif et aux effets dévastateurs, nous devons être résolument déterminés. Contre ce virus, il n’y a encore ni vaccin ni traitement efficace reconnu. Nous ne devons pas avoir peur, même si nous devons craindre d’être infectés. Nous devons continuer de vivre dignement en allant travailler, à nous épanouir, même si les habitudes doivent changer. Nous devons nous adapter au contexte. Tant de relâchement, tant de négligence, tant de laisser-aller nous confortent dans ce que nous pensons et disons à chaque occasion. Nous souffrons d’un déficit criard de citoyenneté.
On n’entend plus votre parti, le Pds, sur les décisions prises par le chef de l’Etat depuis les fameuses concertations…
Au lendemain de l’annonce de l’Etat d’urgence, lorsque le Président rencontrait l’opposition, notre parti s’était exprimé, notamment sur la situation d’urgence et les mesures d’accompagnement. Un message fort du Président Abdoulaye Wade avait été transmis au Président Sall par Tafsir Thioye, notre porte-parole qui, dans sa communication publique, avait exprimé la solidarité de notre parti et de son secrétaire général national avec le Peuple sénégalais, en ces temps de guerre contre le Covid-19. Lorsqu’il s’est agi de la saisine de l’Assemblée nationale par le Président Sall pour une loi d’habilitation, le Pds s’est fait entendre à suffisance. Le député Serigne Cheikh Mbacké Bara Doli, président de notre groupe, a porté officiellement notre parole en disant éloquemment et solennellement au Président Sall : «Oui, mais.» Au sein du comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du Force Covid-19, notre frère Toussaint Manga et notre sœur Adja Gnagna Touré y disent tout ce qui doit l’être au nom du parti, même s’ils y sont aussi respectivement au nom de l’opposition parlementaire et de l’opposition en général. Dans d’autres domaines, les cadres du parti s’expriment régulièrement et suffisamment à travers les médias traditionnels et les réseaux sociaux. A l’occasion de chaque événement, heureux ou malheureux, le Président Wade s’exprime en son nom propre et en celui du parti. Idem pour notre frère et candidat Karim. C’est cela la vie d’un parti en période de guerre sanitaire et de semi-confinement. Évidemment, nos amis d’en face et leurs nouveaux alliés auraient bien voulu nous entendre nous exprimer bruyamment sur chaque vol de moustique, afin d’en profiter pour faire un ramdam et détourner les attentions sur les errements qui caractérisent leur gestion de la crise du Covid-19.
Les Commissions de dialogue (national et politique) doivent-elles reprendre leurs travaux pour éviter un énième report des Locales ?
Ce dialogue national est un leurre et un ensemble d’artifices mis en place par le Président Sall. En plus de mener en bateau toute la Nation, l’objectif principal est de faire valider son plan pour briguer un troisième mandat. Quant à la Commission dite politique, dont le début des travaux est antérieur à l’ouverture du «Dialogue tapalé», l’appellation qui lui sied le mieux est «Commission technique de révision du Code électoral». Elle s’inscrit désormais dans la tradition de nos soubresauts démocratiques. Avec la disparition de l’Etat d’urgence et contraints que nous sommes de vivre en présence du virus, il va bien falloir faire boucler les travaux de cette commission en sifflant la fin de la récréation. D’une manière ou d’une autre, bien que le Pds ne participe point à ces travaux, nous sommes en droit de savoir le traitement réel réservé au fichier électoral et surtout connaître la date des élections locales. Le ministre de l’Intérieur avait lié l’annonce de la date précise de la tenue des élections aux conclusions des travaux de cette commission et s’était avancé seulement sur une période, avant mars 2021, s’inscrivant ainsi dans la tradition de gestion électoraliste de ce régime : Le flou-obscur. Une élection, c’est un calendrier, des dates précises et des opérations bien définies. C’est pourquoi le respect du calendrier républicain est un indice démocratique. Si le Président se décidait à organiser les élections au plus tard en mars 2021, la date la plus lointaine dans cette option serait celle du dimanche 28 mars 2021. Dans ce cas, le collège des électeurs devrait être convoqué par décret au plus tard le vendredi 8 janvier 2021. Les déclarations de candidatures devraient être publiées au plus tard le lundi 18 janvier 2021. D’ici là, les listes électorales devraient être révisées et publiées selon des délais précis, en plus d’une période contentieuse avant la phase de distribution des cartes. Au rythme où traîne l’émergence, avec les nouveaux vocables qui nous sont servis, telle que la récession, vous nous en voyez fort sceptiques. De là à venir demain nous annoncer qu’il n’y a pas d’argent, que le Sénégal ne peut pas s’offrir le luxe d’organiser deux élections de suite en l’espace d’un an, le pas est vite franchi.
VIDEO
DÉCÈS DE GON COULIBALY
Le Premier ministre et candidat du RHDP à la présidentielle ivoirienne d’octobre, a succombé à un malaise en plein conseil des ministres ce mercredi à Abidjan - MESSAGE DU PRÉSIDENT OUATTARA - VIDÉO
Premier ministre et candidat du RHDP à la présidentielle d’octobre, Amadou Gon Coulibaly est décédé ce mercredi à Abidjan.
Le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly est décédé ce mercredi 8 juillet, à Abidjan. L’information nous a été confirmée par plusieurs de ses proches, ainsi qu’à la présidence ivoirienne.
Selon nos sources, il a été victime d’un malaise en plein conseil des ministres dans l’après-midi et a été transféré par ambulance vers la Polyclinique internationale Sainte Anne-Marie (PISAM), située dans la commune de Cocody, à Abidjan.
Amadou Gon Coulibaly était rentré à Abidjan le 2 juillet, après deux mois d’hospitalisation en France.
En googlisant son nom, les allégations de Aby Ndour et l’affaire des terres de Ndingler apparaissent en boucle. Au crépuscule d’une carrière menée dans la discrétion, ça laisse forcément un goût de cendre dans la bouche
Fondateur de la Sedima, Babacar Ngom, 63 ans, qui mène une carrière tranquille depuis plus de 40 ans, est aujourd’hui au cœur de plusieurs controverses.
On a tous grandi avec la légendaire histoire de Babacar Ngom. Avec 60 mille F Cfa et 120 poussins, il a fondé Sedima qui est devenue un empire dans l’industrie de l’agroalimentaire. Cette fabuleuse histoire est écrite grâce à l’assurance et l’énergie qui le caractériseront durant toute sa carrière. Mais il est rattrapé par une série de polémiques qui rappellent que la vie d’un homme est un livre jamais achevé. Entre «googolisant» son nom, les allégations de Aby Ndour et l’affaire des terres de Ndingler apparaissent en boucle. Au crépuscule d’une carrière menée dans la discrétion, ça laisse forcément un goût de cendre dans la bouche.
Il y a le dossier de Ndingler, agité dans un contexte où le débat sur le foncier fait rage dans ce pays. Aujourd’hui, la Sedima est entre le marteau de Ndingler et l’enclume de Djilakh, villages situés dans le département de Mbour où la tension est palpable. Les deux patelins réclament la paternité des 80 hectares attribués à Babacar Ngom qui devait y installer un projet avicole. «La population de Ndingler affirme que 75 hectares des 224 hectares attribués à Babacar Ngom leur appartiennent. Les autorités administratives n’ont qu’à prendre leurs responsabilités. Nous contestons avec la dernière énergie le titre foncier de Babacar Ngom. Ce qui a été attribué à la Sedima est énorme. Pour contester, nous avions organisé une marche en 2013. Il était parti et 6 ans après, il revient avec un titre foncier et cela n’arrange pas la population de Djilakh», détaillent les populations de Djilakh qui contestent cette attribution. En même temps, les jeunes de Ndingler revendiquent 80 ha sur les mêmes terres.
Réuni en procédure d’urgence par visioconférence le dimanche 17 mai, le Conseil d’administration du Cis avait demandé le retrait de cette motion qui «n’a pas fait l’objet d’un examen préalable par aucune des instances appropriées du Cis». Mais il avait buté sur l’intransigeance de Babacar Ngom qui a vu ce jour la confiance de ses partenaires à son management s’éroder. Ce jour-là, certains membres du Conseil d’administration se sont mis d’accord pour poser de manière nette la question de la gestion du Club des investisseurs sénégalais et de sa gouvernance. Face à cette situation, les autres membres du Cis avaient décidé de mettre tout à plat, à commencer par les comptes de la boîte. Dans son édition du 22 mai dernier, Le Quotidien rappelait que plusieurs membres avaient relevé que la boîte, en une année, a consommé plus de 600 millions de francs Cfa en fonctionnement et voudraient comprendre les tenants et les aboutissants. En même temps, la direction exécutive, qui «consomme» environ 18 millions de Cfa par mois, était restée à travers la gorge de plusieurs adhérents qui voudraient aussi y voir clair.
Babacar Ngom, qui semble croire encore à la bonne étoile qui l’a porté au firmament de l’agroalimentaire, n’a pas su canaliser la colère de ses «amis». Au cœur de la polémique Akilee, plusieurs «adhérents» avaient démissionné du Cis comme le patron de la société de sécurité Sagam, Abderrahmane Ndiaye.
Controverses
Pris dans le tourbillon Akilee, Babacar Ngom avait fait son mea-culpa : «Le Cis est né du besoin de fédérer un large pan de forces vives de l’entreprenariat sénégalais afin d’impulser une dynamique capable de définir et de porter les idéaux d’une nouvelle approche du patriotisme économique. Son objectif est d’apporter sa contribution au combat national pour l’émergence d’un Sénégal nouveau. (…) Et voici qu’au moment où il ambitionne de déployer ses ailes dans le ciel des affaires du pays, le Cis est pris dans une tempête.
La cause : une motion de soutien à une jeune entreprise sénégalaise dont les principaux acteurs sont membres du Cis. Erreur sur le fond comme sur la forme. Sur le fond, je ne connais pas les termes du contrat liant Akilee à la Senelec, et sur la forme nous n’avions pas consulté tous les membres. Je voudrais, humblement, sincèrement reconnaître, ici et maintenant, mon erreur et présenter mes excuses à tous ceux que cela a dérangé, déplu ou agacé. Mea culpa, maxima culpa !».
Depuis le lancement de Sedima, il avait réussi à mener sa vie professionnelle sur un fleuve tranquille. Mais la vie est un grand film dans lequel on met du temps à trouver son rôle. Evidemment, Babacar Ngom ne courait pas après sa place au générique après avoir accumulé une solide réputation qu’il a enfermée dans un coffre, comme le paysan du conte chinois garde, enfermée, la boîte d’où pourrait s’échapper le dragon. Au crépuscule de sa vie professionnelle, il doit apprendre à affronter les polémiques.
Lui-même admet qu’il flotte un autre air dans notre ère. Il a décidé de prendre la parole demain pour continuer à entretenir ce mythe qui commence à s’effriter. «Au soir de ma carrière professionnelle et au moment de passer le flambeau à une nouvelle génération, c’est une solide éthique comportementale fondée sur la droiture et le sens permanent de l’effort que j’espère de tout mon cœur leur laisser en viatique dans un monde où les repères ont beaucoup changé et changent nombre d’entre nous», avait-il libellé dans sa note d’excuses au lendemain de l’affaire Akilee dont le dénouement a été électrique.
BILLET RETOUR À BISSINE
Après 30 ans d’errance de ses populations, la localité qui a payé au prix fort la crise casamançaise, revit
Ibou MANE (Correspondant) |
Publication 08/07/2020
Après 30 ans d’errance de ses populations, Bissine, qui a payé au prix fort la crise casamançaise, revit. Cette renaissance, symbolisée par le retour au bercail ces derniers jours d’une bonne frange de la population, a été rendue possible grâce à une vaste opération de sécurisation menée de bout en bout par l’Armée au niveau de cette contrée qui jouxte la frontière avec la Guinée-Bissau.
Le soulagement se mesure à la joie. Plusieurs fois différé pour cause d’insécurité et d’affrontements armés dans la zone, comme annoncé dans les précédentes parutions du Quotidien, le retour au bercail des populations de Bissine est finalement devenu une réalité.
Ainsi, une soixantaine de personnes ont rejoint leur village en arborant de larges sourires rassurés. Ce come-back est la preuve de la détermination d’une communauté qui veut plus que jamais mettre fin à une errance qui n’a que trop duré. Il a été rendu possible par une vaste opération de sécurisation de l’Armée menée de jour comme de nuit ces dernières semaines au niveau de la bande frontalière. Elle a permis à l’Armée de nettoyer tous les foyers et cantonnements hostiles à tout projet de retour des populations au niveau de leur terroir. Aujourd’hui, cette zone sécurisée par l’Armée a été aménagée et cédée aux populations de Bissine pour leur installation provisoire.
Des populations qui, pour leur installation, ont érigé des abris de fortune et des tentes avec quoi elles ont d’ailleurs passé leur toute première nuit. Et ce, en attendant la construction de nouvelles bâtisses et la réhabilitation des anciennes maisons en ruine pour l’accueil de familles entières. Ces dernières 72 heures, une vague de Bissinois a rejoint leur village. Cette opération «va se poursuivre pendant et après l’hivernage», rassurent des sources. C’est dire que Bissine, martyrisé pendant des décennies et à nouveau réapparu sur la carte, va enfin retrouver tous ses fils.
Avec ce retour qui va certainement faire tache d’huile au sein des réfugiés et populations déplacées de la Casamance, c’est la reconquête des espaces et terroirs perdus depuis plusieurs décennies par des populations des communes de Boutoupa Camaracounda, d’Adéane et de Caour qui est plus que jamais enclenchée. Il faut noter que dans cette zone qui jouxte la frontière, les populations de 13 villages, hormis dorénavant la localité de Bissine, sont toujours en errance depuis près de 30 ans. Elles espèrent un retour au niveau de leur terroir. Des contrées à forte vocation agricole, pastorale et arboricole qui constitue l’une des zones les plus prospères de la Casamance naturelle, mais des contrées qui, pour l’heure, sont en proie à l’insécurité du fait de la présence de cantonnements rebelles et de mines antipersonnel.
La Casamance, meurtrie par des années de conflit, ne peut retrouver le fil de son existence normale sans la résolution la lancinante question des déplacés. Ce retour programmé au bercail des populations qui avaient fui leur village dans un climat de terreur est un pas de géant vers la paix dans la partie sud du pays. En réalité, elle est souvent tributaire des enjeux socioéconomiques et des intérêts divergents des parties prenantes à ce conflit.
D’ailleurs, la dernière fusillade de Bilass, qui a fait trois blessés à Boutoupa-Camaracounda, et l’explosion d’une mine ayant occasionné la mort de trois soldats sont venus rappeler à nouveau qu’en Casamance les chemins menant vers la fin définitive du conflit sont tortueux et parsemés d’embûches. Cette fois-ci, les planètes semblent être alignées pour une paix définitive…
Par Yoro DIA
LES PLÉBÉIENS
Tandis le covid-19 consume notre économie et fait des ravages dans les hôpitaux, des hommes politiques déclament des insanités. L’écart entre la gravité de la situation qui nous attend à la rentrée et l’insouciance ambiante est pire que le corona
En 64, Rome fut ravagée par un terrible incendie. La légende veut que l’Empereur Néron, qui s’est toujours pris pour un artiste de grand talent, déclame des vers pendant que Rome était consumée par des flammes qui feront des milliers de morts. Chez nous, tandis le coronavirus consume notre économie et fait des ravages dans les hôpitaux, des hommes politiques déclament des insanités.
L’écart entre la gravité de la situation qui nous attend à la rentrée et l’insouciance ambiante est pire que le corona. «Je n’ai que des larmes, du sang et de la sueur à offrir», disait Churchill avant la veille de l’entrée de son pays dans la deuxième Guerre mondiale.
En dehors du sang, c’est tout ce que le Président Macky Sall pourra promettre au pays dans la phase post-Covid-19. Et plus tôt il le dira aux Sénégalais mieux ça vaudra ! Le président de la République a déjà mobilisé le gouvernement pour «six mois de travail intensif». Il faut aussi qu’il informe le pays que les 6 prochains mois seront difficiles et que chacun devrait redoubler d’efforts.
Les peuples, pour se mobiliser, exigent que l’exemple vienne de ceux d’en haut, ceux qu’on appelait les patriciens dans la Rome antique. C’est pourquoi, dans ce contexte où on compte chaque jour les morts du corona, où l’économie est à genoux avec une perte record de croissance, cette arme de distraction massive qu’est la diffusion d’audios d’insultes est purement scandaleuse. Ces excès de Plébéiens qui se sont retrouvés par «inadvertance républicaine», pour parler comme Me Mbaye Jacques Diop, chez les patriciens de la République, déshonorent la République qui, on l’oublie souvent, est une affaire d’élite, contrairement à la démocratie.
Ces excès auraient pu, auraient dû être «insignifiants», n’eut été le contexte de crise nationale, si «l’heure n’était pas grave» comme avait dit le président de la République en proclamant l’Etat d’urgence. Nous avons besoin d’un autre Etat d’urgence pour sauver le cœur de la République du cannibalisme de la désacralisation des institutions, de la «banalisation du mal», de l’insulte et la vulgarité dans la politique, dans la culture, sur les réseaux sociaux, sur les forums de discussions.
Malheureusement, le mauvais exemple vient du sommet quand Wade insulte Macky, quand des fractions de l’APR s’injurient par médias interposés, quand de façon nihiliste on refuse tout mérite individuel pour toujours renvoyer la personne à ses origines, à la condition socio-économique de ses parents ou de ses grands-parents, en oubliant que la République est le système qui a aboli le hasard de la naissance pour le remplacer par le mérite. Le mal est profond et le meilleur indicateur de ce mal qui ronge notre société est internet où les gens avancent masqués pour montrer leur vrai visage et leurs vrais sentiments.
Ainsi Akon, probablement, l’un des plus grands Sénégalais qui trônent sur le monde est réduit à «teug dawoul bar», Youssou Ndour, une autre fierté nationale qui a porté si haut les couleurs du pays, est réduit à sa caste, Babacar Ngom à son poulailler de départ.
Dans notre pays, on aime détester ceux qui ont réussi pour justifier son échec, on aime banaliser ceux que le monde nous envie. C’est notre différence fondamentale avec les Américains qui adorent ceux qui ont réussi, qu’ils considèrent comme des héros, qu’ils sacralisent. C’est juste une question de philosophie. Une question de mentalité. Et aucun pays n’a jamais émergé dans la haine de soi. Cette haine de soi qui a été un terreau fertile à l’esclavage.
Les Américains ont émergé en vénérant et en s’inspirant des succès de Carnegie, Vanderbilt et autre Rockefeller. Aujourd’hui, ils adorent Steve Jobs, Elon Musk et les autres. Chez nous, la réussite est toujours une présomption de culpabilité aussi bien pour ceux qui sont dans la poussière du Colisée que ceux qui sont dans le marbre du Sénat.
AU CŒUR DES MANOEUVRES EN COURS AU PDS
Suxxali Sopi ne veut pas de l'arrivée au pouvoir de Karim et va prendre son autonomie du parti. Wade fils préfère les affaires à la politique. Les karimistes sont à l'affût d'un gouvernement élargi. Dialogue rompu entre Bara Gaye et Karim Wade
Tract.sn |
Damel Mor Macoumba Seck, avec Ousseynou Nar Gueye |
Publication 08/07/2020
Le Parti Démocratique Sénégalais est en léthargie et ne s’est pas réuni depuis 18 mois. A l’analyse, force est de constater que le secrétaire général national, le nonagénaire (machallah !) Abdoulaye Wade, « seule constante » du PDS, n’a plus de « réactivité politique », pour reprendre le mot d’insiders du parti. Depuis son remaniement interne où il a nommé son fils Karim Wade et l’entourage de celui-ci aux postes stratégiques de secrétaires nationaux, Wade Senior a eu à faire face à la fronde de ténors historiques du parti à l’épi de mil. Ceux-ci, ne comprenant pas et n’acceptant plus que le seul « courant politique » autorisé au PDS soit celui des karimistes, s’en sont allés créer « Suxxali Sopi » : il s‘agit d’Oumar Sarr, ex-coordonnateur du parti, de l’avocat Amadou Sall et de l’ancien porte-parole du parti Babacar Gaye.
En mi-décembre 2019, Oumar Sarr a fait une sortie sur la radio française RFI pour dénoncer l’option du « rien sauf Karim Wade », qui a conduit le PDS à ne pas avoir de candidat à la présidentielle de février 2019. Babacar Gaye, président de la fédération de Kaffrine, a lui aussi franchi le Rubicon et appelé ses militants à participer au vote de la présidentielle de février 2019, alors même que Gorgui appelait au boycott actif de cette échéance électorale. Ni Oumar Sarr, ni Babacar Gaye, et encore moins Me Amadou Sall qui a défendu becs et ongles Karim Wade gratuitement là où des avocats français facturaient à ce dernier des millions, ne se sentent plus « en dette de loyauté » envers le patron du parti, Abdoulaye Wade. A cet égard, Tract a appris que Suxxali Sopi va prendre, dans un futur proche, une décision majeure allant dans le sens de « prendre son autonomie vis-à-vis du PDS ».
Les tenants de Suxxali Sopi tiennent les karimistes (au premier chef desquels les ex-députés Tafsir Thioye et Doudou Wade) pour des « opportunistes, qui n’attendent que le présumé futur gouvernement de rassemblement », dont le projet est prêté à Macky Sall, en espérant être désignés par le PDS pour l’intégrer. Les ténors de Suxxali Sopi quant à eux, s’ils ne sont pas demandeurs pour entrer dans un hypothétique gouvernement de majorité présidentielle élargi à l’opposition (NDLR : la rédaction de Tract doute que cette hypothèse devienne réalité, aucune crise politique ne le justifiant), restent ouverts à une collaboration avec le régime en place, ou à tout autre qui viendrait à lui succéder. Babacar Gaye, ainsi, se dit « prêt à servir le pays », quel que soit le président qui l’appellerait, « qu’il se nomme Macky Sall, Khalifa Sall, Idrissa Seck ou Ousmane Sonko ». « Je ne peux plus faire dans l’opposition radicale, à mon âge et après mon parcours », estime Babacar Gaye. Il indique aussi ne plus avoir d’ambitions locales pour Kaffrine où il est prêt à soutenir Baye Cheikh Gaye, son neveu dont le père a été maire de la ville, pour être élu premier édile. Ce neveu est à la tête du mouvement BCG (Bokk Ci Gokh bi). Babacar Gaye n’a pas l’intention non plus d’être candidat sur la liste départementale pour les élections législatives. Pour en revenir aux karimistes, Tract a appris qu’il y a de l’eau dans le gaz entre Karim Wade et le maire de Yeumbeul, Bara Gaye, nommé numéro deux du PDS par Abdoulaye Wade. Karim Wade ne fait pas confiance à Bara Gaye et ne lui affecte aucune mission de représentation auprès des militants.
Quelle lecture du jeu politique par Suxxali Sopi ? Oumar Sarr et compagnie pensent qu’une candidature en 2024 de Macky Sall n’est pas à exclure, « car la Constitution le lui permet ». Quelle posture pour eux en cas de second tour opposant Macky à un challenger de l’opposition en 2024 ? « Si c’est Sonko, nous appellerons à le faire battre car nous ne partageons pas le même socle de valeurs » et « il sera battu », tel est leur pronostic. Contre Idy, Macky « pourrait aussi repasser », selon eux. L’option Khalifa Sall ne fait pas partie des hypothèses de travail des frondeurs du PDS qui estiment que l’ex-maire de Dakar ne jouit pas des droits civiques et politiques pour se présenter à la prochaine présidentielle. Sur l’hypothèse Karim Wade, ils font la moue : « Karim n’est pas intéressé par la politique. Son seul souci, c’est de profiter de son argent. Et Macky Sall ne pourra pas obtenir de sa majorité qu’ils votent son amnistie. Ce serait l’implosion de Benno Bokk Yakaar et de l’APR ». Le pari des suxxalistes est enfin que les prochaines locales ne se tiendront qu’en juin 2022, couplées aux législatives. Pendant ce temps, la principale pomme de discorde du PDS en dépendances, Karim Wade, coule des jours tranquilles à Doha au Qatar, aux côtés de sa compagne espagnole. Se contentant d’une molle « opposition épistolaire » à Macky Sall.
Interrogé par Tract sur le positionnement politique de Suxxali Sopi, un observateur averti tranche : « Si on comprend bien, les « Suxxalistes » roulent pour Macky avant et après 2024… Tout en accusant les autres de ce forfait qui serait une trahison ! Attention à la manipulation. »
LE TEIGNEUX !
A lui seul, Moustapha Cissé Lo a réussi à faire détourner les regards, pendant quelques jours, de la pandémie de Covid-19 qui sévit dans le pays. A travers ce profil, «L’As» va à la découverte d’un personnage hors norme.
A lui seul, Moustapha Cissé Lo a réussi à faire détourner les regards, pendant quelques jours, de la pandémie de Covid-19 qui sévit dans le pays. A travers ce profil, «L’As» va à la découverte d’un personnage hors norme.
Sa propension à dégainer très vite des armes à feu lui a valu le surnom de «El Pistolero». Moustapha Cissé Lo l’a démontré à plusieurs reprises. La dernière fois, c’était lors du référendum de mars 2016 à Touba où il a tiré à bout portant sur des adversaires politiques qui avaient «caillassé» sa voiture et plusieurs véhicules des adeptes du «OUI».
Les armes semblent être rangées aujourd’hui ; mais sa langue n’est pas dans sa poche. Ces derniers temps, le député se fait remarquer par des insultes qui dépassent l’entendement à l’endroit particulièrement de Farba Ngom et Yakham Mbaye. Il estime que ces derniers sont au service du cercle présidentiel pour l’humilier et le faire taire. Surtout qu’il devient de plus en plus gênant avec des déballages qui agacent au plus haut sommet de l’Etat. Si ce ne sont pas des accusations de trafic de drogue impliquant le régime, ce sont des dénonciations des modes de passation des marchés d’engrais, de semences et des matériels agricoles. Pis, il relève de nombreux cafards dans les marchés d’attribution des denrées destinées à l’aide alimentaire, la gestion du foncier, etc. Et les insultes accompagnant ses révélations ont été un bon prétexte pour se débarrasser de celui qui est présenté aujourd’hui à l’opinion comme une patate pourrie. Mais quoi qu’il en soit, Cissé Lo est connu pour son franc-parler et son anticonformisme.
Son opposition à la loi Sada Ndiaye pour évincer Macky Sall, président de l’Assemblée nationale à l’époque, lui a valu son mandat de député acquis sous la bannière de la coalition Sopi 2007. Son premier mandat de député remonte cependant à l’année 1998 avec le PS. Moustapha Cissé Lo a entamé ses débuts politiques avec le Parti pour la Libération du Peuple (PLP) fondé par le défunt Me Babacar Niang, avant de rallier les rangs du Parti Socialiste en 1987 sous les directives de son marabout, Serigne Moustapha Bassirou Mbacké. Trois mois après l’alternance, le même marabout lui intime l’ordre de rejoindre le Président Me Abdoulaye Wade par l’entremise de l’ancien maire de Dakar, Pape Diop. De 2004 à 2008, il a occupé le poste de Secrétaire général de la section Pds de Touba mosquée.
Des frictions, ce n’est pas la première fois qu’elles sont notées entre Moustapha Cissé Lo et le Président Macky Sall. En juillet 2012, le chef de l’Etat l’avait limogé de son poste de ministre conseiller parce qu’il avait mal digéré le choix porté sur Moustapha Niasse pour occuper le poste de président de l’Assemblée nationale. Finalement, il entrera de nouveau dans les bonnes grâces du chef de l’Etat avant d’être récompensé pour le poste de vice-président de l’Assemblée nationale et un siège au Parlement de la Cedeao dont il sera plus tard le Président. Mais depuis la fin de son mandat à la Cedeao, Cissé Lo est redevenu acariâtre. Du haut de son 1m98, celui qui fut jusque-là responsable de l’Apr est né le 28 décembre à Louga.
Après l’obtention du Bfem, il s’est lancé dans le monde des affaires. Connu en tant que opérateur économique, Cissé Lo est un ancien agent de l’Office National de la Coopération et d’Assistance au Développement (Oncad) puis de la Sonar. Le fils d’El Hadji Aliou Lo, homonyme de l’ancien député-maire de Louga, est aujourd’hui polygame et père d’une douzaine d’enfants. Il a été aussi, dans le passé, membre du Conseil de la République pour les Affaires Economiques et Sociales (Craes). Il est aussi le Président de la Chambre de Commerce de Diourbel.
LES ACTEURS DE LA PECHE RECLAMENT LEURS DROITS
Auteur d’une question orale au gouvernement autour de l’exploitation de la pêche, Mamadou DIOp Decroix était venu s’imprégner davantage des revendications du Collectif des Acteurs de la Pêche (CAP.)
Mamadou THIAM avec Lasnews.info |
Publication 08/07/2020
C’est par un déjeuner d’évaluation que les députés Mamadou Diop Decroix et Cie ont bouclé leur tournée consacrée aux acteurs de la pêche. Hier, dans un hôtel de la place, le Collectif des acteurs de la pêche du Sénégal (CAP) a réaffirmé aux parlementaires sa détermination à mener le combat pour gagner sa place dans le secteur. Le Président Aliou Thiam et son secrétaire général Ahmed Ndir ont exprimé leurs préoccupations, tout en déclinant leur feuille de route, pour une pêche viable.
Après des visites de terrain qui l’a menée au Port , à Sangalkam et dans plusieurs entreprises de pêches, la délégation de parlementaires conduite par Mamadou Diop «Decroix» a reçu hier au cours d’un déjeuner-d’évaluation le Collectif des acteurs de la pêche du Sénégal qui multiplie les initiatives, dans le combat qu’il mène contre le Groupement des armateurs et industriels de la pêche au Sénégal (Gaipes)..
Auteur d’une question orale au gouvernement autour de l’exploitation de la pêche, Mamadou DIOp Decroix était venu s’imprégner davantage des revendications du CAP. Après s’être félicité de la présence des députés, Ameth Ndir, le Secrétaire général du Collectif des acteurs de la pêche (Cap), a énuméré les grands axes de leur combat. « Pour ce qui est à tort présenté comme l’affaire des 54 licences de bateaux chinois, le Cap, en ce qui le concerne, marque clairement son opposition à toute forme de pillage de la ressource halieutique nationale et demande un renforcement des mesures de contrôle initiées par la tutelle », a fait savoir M. Ndir. Au chapitre des revendications, le Collectif des acteurs de la pêche du Sénégal invite les décideurs à intégrer leur structure dans toutes les instances de concertations et de décisions comme la Commission consultative d’attribution des licences de pêche (CCALP).
Déplorant le monopole du Gaipes dans le secteur, le Cap a réclamé la régularisation de ses licences de pêche, au nombre de huit. «Nous osons espérer tout naturellement que le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, grâce à sa bienveillante sollicitude, donnera très rapidement une suite favorable à nos demandes pour permettre à nos sociétés de contribuer vivement à l’effort de développement du secteur», explique le secrétaire du Cap.
Composé d’armateurs, d’industriels, de mareyeurs, consignataires et autres acteurs du secteur, le Cap s’est fixé comme objectif de se faire une place, mais aussi d’être au service de ses membres. «Rien ne saurait expliquer la mainmise d’un groupe sur la ressource, du moment qu’elle est nationale, sous le faux prétexte qu’elle se raréfie. (…).
Nos sociétés ne sont pas des sociétés chinoises, encore moins des sociétés prête-noms. Nous sommes des Sénégalais à qui d’autres tentent d’interdire un accès à la ressource en véhiculant de fausses informations», a ajouté Ameth Ndir.
Pour sa part, le président du Collectif des acteurs de la pêche du Sénégal (CAP) s’est félicité de la démarche des Parlementaires, dans leur quête de servir les Sénégalais. «Votre présence ici est d’une grande importance. Vous avez montré que vous êtes là pour le peuple et c’est ça, le travail d’un député. Nous, nous voulons exister et nous n’allons plus accepter qu’une minorité puisse s’accaparer de la ressource. Cela ne passera plus. Nous avons un ministre qui connaît les enjeux et qui résiste. Pour faire avancer le pays, il faudra l’implication de tous», a indiqué le président Alioune Thiam.
DECROIX ET CIE ONT BIEN PRIS NOTE !
Après avoir religieusement écouté les différents exposés des membres du Cap, Mamadou Diop Decroix s’est engagé à poursuivre les échanges avec les différentes parties engagées. «Nous sommes satisfaits de ce moment d’échanges. Cela nous a permis d’avoir plus d’informations sur la question, mais aussi d’en savoir plus sur le secteur de la pêche. C’était important de vous rencontrer, mais nous allons faire de même avec le Gaipes », a fait savoir le député. Pour lui, leur rôle n’est pas de prendre position, mais de plaider pour l’intérêt des Sénégalais. «C’est l’Exécutif qui décide, mais il faut savoir que nous ne sommes qu’avec l’intérêt des Sénégalais. Au sortir de cette rencontre, il ne faut surtout pas croire que tout est fait», a ajouté Mamadou Diop «Decroix».
«LA STATUE DE FAIDHERBE DOIT ETRE REMPLACÉE PAR CELLE DE LA REINE DU WALO NDATE YALLA MBODJ»
Dans le débat passionné autour du déboulonnement de la statue de Faidherbe, l’ancienne Première ministre, Aminata Touré y jette son grain de sel
Dans le débat passionné autour du déboulonnement de la statue de Faidherbe, l’ancienne Première ministre Aminata Touré y jette son grain de sel. Mais c’est pour endosser la position radicale de ceux qui pensent que les vestiges coloniaux doivent être rayés et remplacés par des symboles d’une Afrique libre, digne et fière. Avec des arguments à la fois sociologiques et historiques, la présidente du Conseil économique, social et environnemental justifie, dans une note parvenue à «L’As», pourquoi la statue de Faidherbe doit être remplacée par celle de la reine du Walo.
«Personnellement, je suis tout à fait d’accord avec le mouvement en cours dans le monde entier de déboulonnement des signes visibles de l’oppression des Peuples noirs. Notre histoire a commencé bien avant la colonisation et bien avant la traite des noirs, et nous avons de quoi être fiers de notre histoire. Il est important d’enseigner à notre jeunesse qu’elle a des origines dont elle peut se glorifier. Nos ancêtres et nos aînées n’ont jamais cessé de se battre pour leur dignité et quand ils ont été vaincus, ils sont tombés armes à la main. Ils ont aussi remporté de nombreuses victoires contre les oppresseurs. Je suis pour qu’on célèbre les combattants et les héros africains, pas les oppresseurs. C’est pourquoi je suis en phase avec le mouvement panafricain qui veut qu’on enlève des espaces publics les statuts et symboles de la colonisation et de l’esclavage. Pas pour laisser les espaces vides mais pour y célébrer nos dignes héros que les jeunes d’aujourd’hui connaissent peu. Il faut se rappeler que dans les années 80, la plupart des rues de nos villes baptisées par les colons ont changé de nom. Ce mouvement doit être revitalisé. Nos morts ne sont pas morts, comme disait l’autre, nos héros ne doivent pas mourir, ils doivent continuer à vivre dans nos cœurs, dans nos cultures, dans nos valeurs, dans nos comportements de tous les jours. Dans ce contexte, je suis d’avis que la statue de Faidherbe à Saint-Louis soit déboulonnée et remplacée par celle de la dernière Reine du Walo Ndaté Yalla Mbodj, héroïne de la résistance à la colonisation. Elle a affronté Faidherbe en février 1855 à la bataille de Diouloulou. Même si elle fut défaite, elle se battit jusqu’au bout avant de s’exiler, et son fils Sidiya Ndaté Yalla Diop continua la lutte. C’est la succession de ces mouvements de résistance à travers le pays et à travers l’Afrique qui nous vaut notre souveraineté d’aujourd’hui. Il est bon que nos jeunes, tous les jours en passant devant les statuts de nos résistants et nos héros, se rappellent qu’ils doivent faire montre de patriotisme, de courage et de fierté d’être sénégalais. Ce mouvement de déboulonnement ne se fait contre personne, il se fait pour nous-mêmes, pour rappeler au monde et surtout à nos peuples que nous ne fûmes pas des soumis, bien au contraire, nos ancêtres, nos aïeuls ont aimé leur terre et se sont battus contre les envahisseurs et les oppresseurs et nous, leurs héritiers, devons faire preuve de ce même courage pour développer notre pays et le hisser au rang des grandes nations.»
«LES MOUTONS PEUVENT ETRE SOURCE DE PROPAGATION DU CORONAVIRUS»
Selon le vétérinaire Dr Alioune Badara Kane Diouf, la question que l’on se pose est de savoir si le virus peut se transmettre chez les moutons.
A quelques semaines de la Tabaski, c’est l’effervescence chez les populations qui cherchent vaille que vaille à avoir le fameux mouton pour le sacrifice d’Abraham. Puisque la fête de cette année se déroulera dans un contexte particulier avec la pandémie de la Covid-19, Dr Alioune Badara Kane Diouf, vétérinaire, a tenu à préciser que les moutons peuvent être source de propagation de la maladie.
L’aïd el Kébir ou Tabaski approche à grand pas. Et qui dit Tabaski, dit mouton. Avec le coronavirus, la situation s’annonce on ne peut plus compliquée. Selon le vétérinaire Dr Alioune Badara Kane Diouf, la question que l’on se pose est de savoir si le virus peut se transmettre chez les moutons. «Il n’a pas été démontré que les moutons peuvent avoir la Covid-19, mais nous avions reçu des notifications sur certaines espèces comme le tigre, le chat et le chien qui peuvent porter le virus. A Hong-Kong, il y a un individu qui avait le virus et lorsqu’on a dépisté son chat, celui-ci avait aussi été contaminé», explique Dr Kane Diouf.
A l’en croire, le coronavirus est une zoonose, c'est-à-dire qu’il se transmet de l’animal à l’homme. «Nous avons la certitude que le virus ne peut pas résister à la chaleur. Si vous le mettez à 56° pendant une heure de temps, il ne résiste pas, donc même si les moutons sont contaminés, s’ils sont bien cuits, il n’y aura pas de danger. Il faut bien cuire les aliments», recommande le vétérinaire.
Tenant à s’expliquer sur un fait courant, il affirme : «Certaines personnes achètent leurs moutons et les gardent à la maison. Je veux attirer l’attention des personnes qui achètent leurs moutons et les gardent à la maison.
En effet, si une personne a le coronavirus, il peut tousser sur la main et le fait de caresser le mouton laisse le virus sur la laine du mouton. Et là, le mouton peut être source de transmission du virus», explique le vétérinaire qui recommande fortement de désinfecter les lieux où sont attachés les moutons. «D’autant qu’il est établi que le virus ne résiste pas aux détergents et aux savons. Toute personne qui a des signes de coronavirus doit éviter de toucher les moutons.»