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3 octobre 2025
QUAND MACKY ET SON CLAN BAFOUENT LEURS PROPRES REGLES
En application des décisions prises par le chef de l’Etat pour lutter contre la propagation du coronavirus dans notre pays, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique avait interdit toutes manifestations ou rassemblements de personnes
En application des décisions prises par le chef de l’Etat pour lutter contre la propagation du coronavirus dans notre pays, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique avait interdit toutes manifestations ou rassemblements de personnes dans les lieux ou endroits ouverts au public sur l’ensemble du territoire national. Hélas, c’est Macky Sall himself et son clan, notamment le ministre de l’Environnement Abdou Karim Sall, qui passent outre leurs propres mesures d’interdiction...
Au début de la pandémie, les autorités ne badinaient pas avec les mesures d’interdiction des rassemblements dans les lieux publics. Partout, la gendarmerie, la police et même l’Armée veillaient au grain. Les mesures étaient respectées à la lettre que ce soit par les citoyens et les autorités elles-mêmes.
Dame Amar et compagnie, qui avaient osé « déchirer » l’arrêté ministériel pour sortir en plein couvre-feu fêter l’anniversaire d’un de leurs amis sont en prison pour association de malfaiteurs, usage de drogue, non-assistance à personne en danger. La violation du couvre-feu a conduit à l’arrestation d’un de leurs complices, policier de son état. Bara Guèye, le directeur général de Clean-Oil, avait lui aussi été arrêté par la section de recherches de la gendarmerie de Colobane pour violation des mesures prises par les autorités dans la lutte contre le coronavirus. Le patron de Clean Oil avait violé la loi en célébrant en grande pompe son mariage avec sa 3ème épouse Adji dite Zeina diène. En plus du couple, quelques célébrités, venues assister aux festivités, avaient été aussi mises aux arrêts par la section de Recherches.
En tout, plus de 10.110 personnes ont été arrêtées durant le mois de juillet 2020 pour non-respect du port du masque. Il y en a eu des centaines d’autres arrêtées pour avoir bafoué l’interdiction de rassemblements. Hélas, depuis quelques jours, la donne a changé en ce sens que ce sont les autorités elles-mêmes qui violent leurs propres interdictions. Matar Ba a été le premier a violer l’arrêté du ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique. Le ministre des sports s’était, au début du mois d’août dernier, déplacé au stade Maniang Soumaré de Thiès pour lancer les travaux d’installation de la pelouse synthétique du complexe. Un événement qui avait rassemblé du monde dans la capitale du rail. Un acte posé par les responsables du football sénégalais et qui était en contradiction avec les dernières recommandations en date du ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, qui avait annoncé, la veille, lors d’une conférence de presse, l’interdiction des rassemblements au niveau des plages, terrains de sports, espaces publics et salles de spectacle, « avec effet immédiat ». Il avait même précisé que la plupart de ces mesures étaient déjà en vigueur au moment où il faisait cette déclaration.
Et Abdou Karim, le « braconnier» de gazelles Oryx aussi…
Après Matar Ba, ce fut au tour du président de la République bafouer les règles qu’il avait pourtant fait prendre par son ministre de l’Intérieur. En tournée « économique » la semaine dernière, notamment à Fatick, Kaolack et Kaffrine, Macky sall avait allègrement violé l’arrêté portant interdiction des rassemblements en piétinant les règles barrières préconisées par les autorités sanitaires. En effet, partout où il est passé, il avait été accueilli par une foule de militants. A Fatick, par exemple, ses camarades de parti, APR, lui ont réservé un accueil des plus chaleureux. Chacun a voulu, à sa manière, lui montrer sa force de mobilisation. Des tee-shirts et pancartes à l’effigie des leaders ont constitué l’essentiel du décor tout au long de la route Niakhar/Fatick. Le fait marquant de cette visite a été, certainement, le non-respect des mesures barrières, surtout en cette période de pandémie. Une situation bien constatée par les autorités administratives et les forces de l’ordre, qui ne cessent d’inviter les sénégalais au respect des règles édictées par les autorités. Mais hélas, non respectées durant cette tournée présidentielle. Le ministre de l’Environnement, Abdou Karim sall, qui a sans doute vu son « patron » fouler du pied les mesures prises par leur gouvernement, s’est cru autorisé dès lors à faire ce que bon lui semble. Vendredi dernier, en effet, le ministre de l’Environnement et du développement durable a, sans se soucier des mesures sanitaires édictes dans la lutte contre la pandémie, mobilisé dans son village natal, Orkadiéré. Le responsable apériste à Mbao, qui a été défait par Abdoulaye Pouye Obama lors des locales de 2014, a été accueilli dans une liesse populaire.
« Tous les citoyens sont d’égale dignité devant la loi », dixit un juriste
Contacté par Le Témoin, un professeur de droit, qui a voulu garder l’anonymat, rappelle que la loi est faite pour être respectée par tout citoyen. « Tous les citoyens sont d’égale dignité devant la loi. Chacun doit la respecter parce qu’on est dans un Etat de Droit. Donc, personne n’est au-dessus de la loi », soutient notre professeur de droit à l’université Cheikh Anta diop de Dakar. Il poursuit en soutenant qu’on doit respecter le parallélisme des formes. « Pour lever des interdictions, il faudrait respecter le parallélisme des formes. Ce, en sortant une loi qui va abroger la première », martèle notre interlocuteur. Il ajoute que si des sanctions ont été prévues par l’arrêté ministériel interdisant les manifestations et rassemblements, il faudrait qu’elles soient appliquées à tout citoyen qui aura passé outre les mesures prises. Bref, après ces comportements irresponsables des plus hautes autorités de l’état, le ministre de l’Intérieur ne devrait-il pas lever toutes les restrictions et laisser les populations vivre comme elles le veulent ?
VIOLATION DES MESURES BARRIERES PAR MACKY ET SES HOMMES
Les analystes politiques déplorent le mauvais comportement du pouvoir
Les images et vidéos sont suffisamment éloquentes ! Du côté des gens du pouvoir, depuis un certain temps, la tendance est à violer les interdictions qu’ils ont eux-mêmes édictées. Une situation que déplorent beaucoup de spécialistes et experts en communication. Deux d’entre eux, Bakary Domingo Mané et Ibrahima Bakhoum décortiquent les gestes des autorités politiques.
L’habitude est prise, au niveau des gens qui nous gouvernent, de piétiner les interdictions qu’ils ont, eux-mêmes, édictées pour endiguer la propagation de l’épidémie de la covid-19. En effet, les autorités semblent grisées par la tendance baissière de la pandémie liée au covid19 au point de se relâcher dans le respect des gestes barrières. Après le président de la République, Macky sall, qui a été accueilli en fanfare lors de sa tournée dans le centre du pays sans le respect des mesures barrières, c’est-à-dire avec d’impressionnants bains de foule, c’était le tour du ministre de la santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, d’accueillir ses militants dans une salle exiguë sans se soucier du respect de la distanciation physique. Le weekend dernier, le ministre de l’Environnement s’est illustré dans ce registre qui fait désormais loi dans le cercle du pouvoir. Dans le cadre de la campagne nationale de reboisement, Abdou Karim sall était accueilli par marée noire dans son village natal à Orkédiéré, localité située dans la région de Matam. des images qui ne riment pas avec le contexte que nous vivons et marqué par la crise sanitaire. Et ce même si, ces derniers jours, notre pays connait une baisse nette des cas positifs liés au covid-19. Mais on constate de plus en plus que les autorités font fi du respect des mesures interdisant les rassemblements publics, qu’elles appliquent sans état d’âme pour les autres.
Bacary Domingo Mané analyste-politique : « Ces ministres ne se soucient pas de la santé des populations »
Pour le journaliste et analyste politique Bakary Domingo Mané, ce hiatus entre le discours et les actes n’est pas un phénomène nouveau sous le régime du président Macky sall. A l’en croire, cela a toujours été le cas depuis le début de la pandémie. Et c’est le chef de l’Apr (Alliance pour la République), lui-même en premier, qui a bafoué ses propres mesures qu’il avait établies pour faire face à l’évolution de la pandémie. « Le président de la République, Macky Sall, avait reçu une frange de l’opposition et des segments de la société civile au Palais. Donc, on a constaté qu’il était le premier à fouler au pied la règle du respect des gestes barrières en serrant la main à Serigne Modou Kara Mbacké. Alors que, vis-à-vis des autres responsables politiques, il s’était abstenu de leur serrer la main. Ça, c’est une première chose. Ces autorités qui créent des rassemblements, ça n’a rien à avoir avec la tendance baissière de l’évolution de la pandémie. On assiste à une guerre de positionnement politique où chaque ministre veut montrer à son mentor qu’il a une base dans sa localité. Ces ministres ne se soucient pas de la santé des populations. Tout ce qui les motive vraiment, c’est de faire croire au président de la République qu’ils disposent d’une popularité. Parce que le président a besoin de cette popularité. Ils sont obnubilés par le positionnement politique. Leurs strapontins au sein du gouvernement, ils veulent le conserver » explique l’analyste-politique.
Ce ne sont pas des rassemblements spontanés
Bakary Domingo Mané ne voit pas ces rassemblements populaires qui accueillent le Président ou ses ministres comme quelque chose de spontané. Les foules que montrent quelques membres du pouvoir devant les télévisions, c’est pour se mettre en valeur auprès de leur patron. D’après l’ancien journaliste de « sud quotidien », ces rassemblements sont programmés par les responsables de parti chargés de mobiliser des militants dans chaque localité. « Vous entendez depuis quelque temps l’idée d’un remaniement ministériel. Ils (Ndlr : les ministres) ont peur. Ils ne savent pas de quoi demain sera fait. Ils veulent vraiment donner des gages de loyauté et montrer au président qu’ils sont à son service. Toute cette mobilisation, c’est uniquement pour dire qu’eux, ils sont là aussi à travailler pour l’image du président Sall. Dans ce cas d’espèce, ce sont ces hommes politiques qui sont allés chercher des populations dans les zones les plus reculées. Ils les ont amenées à un point de chute où, justement, le président ou son ministre devrait passer. Pour moi, dans l’un comme dans l’autre cas, ce n’est pas que les populations soient fascinées ou curieuses de voir passer l’autorité. Parce qu’elles sortent à chaque fois que le cortège présidentiel ou un ministre, disons, passe. Au contraire, ce sont des gens qui ont été amenés pour faire valoir ou faire croire évidemment que leur leader local a une popularité au niveau de sa base. C’est simplement ça ! » a résumé M. Mané. Et de poursuivre : « Ce ne sont pas des mobilisations spontanées. Ces hommes politiques sont allés chercher les populations dans les champs, dans les hameaux les plus reculés et les ont transportés à bord des « Ndiaga Ndiaye » et d’autres moyens de transport pour qu’ils viennent accueillir le président de la République. Ce sont des populations qu’on utilise comme des faire- valoir ou comme une masse pour servir des intérêts politiques », estime le journaliste et analyste-politique Bakary Domingo Mané.
Ibrahima Bakhoum : « Si les autorités veulent nous faire croire que le covid est derrière nous, c’est une lecture biaisée et faussée… »
Cette situation qui voit les gens du pouvoir fouler au pied leurs propres règles ne laisse guère indifférent le doyen Ibrahima Bakhoum. Selon lui, l’Etat est en train de montrer un mauvais exemple si ces images du ministre de l’Environnement interviennent dans ce contexte de la pandémie liée au covid19. « Si vraiment ces choses se sont passées dans ce contexte où nous sommes, ce n’est pas un bon message envoyé aux populations. On ne peut pas demander aux gens de se protéger et de respecter les mesures barrières et ensuite aller soi-même bafouer ces mesures. Dans un cas comme dans l’autre, les autorités ne sont pas en train de donner un bon exemple aux populations à qui elles demandent par ailleurs de respecter les gestes barrières. D’autant plus que le Conseil national de régulation et de l’audiovisuel insiste bien sur ces questions en disant que si vous devez diffuser quelque chose à la télévision, par exemple, alors que ça date d’avant covid-19, pour que les populations ne soient pas induites en erreur, il faudrait préciser que ces images sont des archives. Mais dans un contexte comme ça, si vous les diffusez sans indiquer une date, ça peut impressionner ces mêmes populations. Maintenant, les hommes politiques utilisent beaucoup des réseaux sociaux pour montrer leur existence. Pour les autorités qui sont en train de dire que l’affaire est terminée, que maintenant le covid est derrière nous, et que donc jusqu’à présent, on a fait respecter les mesures et qu’après c’est fini, qu’on n’a plus besoin de le faire. Si c’est cette lecture qu’on veut nous donner de la situation de la pandémie, cette lecture est biaisée ou faussée. Parce que là où cette chose serait en train de se passer, le ministre de la Santé continue sa campagne de sensibilisation du respect des gestes barrières. On ne peut pas parler le lundi du respect des mesures barrières, et revenir le soir faire quelque chose de contraire » soutient M. Ibrahima Bakhoum.
Par Mame Hulo
LES RÉPARATIONS, UN CONCEPT AFRICAIN
Même si le peuple Noir est toujours dominé, cette exigence de justice doit faire son chemin et revenir au fil du temps comme un leitmotiv, tant qu’elle ne sera pas honorée !
J’ai entendu parler pour la première fois du MIR (Mouvement International des Réparations)en 2017. Lorsque le président du MIR Martinique Garcin Malsa, fondateur du mouvement, ayant remarqué mon fort engagement panafricain, mes livres et conférences, ainsi que la création de la maison d’édition diasporas Noires, a souhaité que je sois l’invitée d’honneur du 17e Konvwa Pou Réparasyon en Martinique. J’ai été très honorée par cette invitation, et très touchée par l’engagement farouche et constant pour cette cause du Président patriarche Malsa, et j’avoue avoir pris une grosse claque durant ce voyage en découvrant une oppression terrible et sournoise sur le peuple Martiniquais, et qui n’était en fait qu’une continuité sous diverses formes plus softs de l’esclavage et du Code Noir, après la « soi-disant » abolition de l’esclavage1 . C’est d’ailleurs, le même colonialisme et la même oppression qui perdurent sous d’autres formes après les « soi-disant » indépendances dans quasiment tous les pays Africains dits « francophones ».
Depuis cette rencontre marquante, malgré mes nombreuses activités militantes sur divers sujets liés au Panafricanisme et au social en Afrique, j’essaie d’apporter mon énergie et ma force de conviction à l’édifice du MIR. J’ai organisé le premier Konvwa Pou Reparasyon en Terre d’Afrique avec le MIR ; aidée de ma petite sœur de Martinique Myriam Malsa, une centaine de personnes ont fait le déplacement au Sénégal à Gorée pendant une dizaine de jours. Le MIR Sénégal a vu le jour en Mai 2019, créé par de jeunes panafricanistes engagés, puis le 2e Konvwa en Terre d’Afrique a eu lieu en aout 2019 au Benin avec son lot de très fortes émotions…
Grâce à ces actions du MIR, de plus en plus de Panafricanistes du Continent découvrent, soutiennent et adhérent à ces revendications de réparations portées par nos frères et sœurs Africains descendants des AFRĒS (Africains Réduits en Esclavage, car la première des réparations prônées par le CIPN Comité International des Peuples Noirs, consiste à ne plus appeler nos Ancêtres des « esclaves »).
Les crimes à réparer
Guerres de domination, razzias, massacres, déportation, mise en esclavage, tortures et atrocités en tout genre, colonialisme, néocolonialisme, pillage économique, racisme épistémique, discrimination, apartheid, empoisonnement de masses, génocide par substitution, épistémicide, négationnisme, révisionnisme, etc., avec des conséquences psychiques irréparables sur plusieurs siècles et souvent irréversibles…
Une de ces conséquences est l’aliénation terrible de la plupart des Africains conditionnés depuis l’enfance par les mensonges et le complexe de supériorité de leurs oppresseurs, éduqués par leur école de l’aliénation, leur « école des otages » (nom donné à l’école coloniale à ses débuts en Afrique, car destinée aux fils de chefs et de rois qui y étaient pris de force en otages par les colons, et aujourd’hui les otages étant les élites africaines). « Le colonisé réussit également, par l’intermédiaire de la religion, à ne pas tenir compte du colon. Par le fatalisme, toute initiative est enlevée à l’oppresseur, la cause des maux, de la misère, du destin revenant à Dieu. L’individu accepte ainsi la dissolution décidée par Dieu, s’aplatit devant le colon et devant le sort et, par une sorte de rééquilibration intérieure, accède à une sérénité de pierre. »
Frantz Fanon dans « Les damnés de la terre ». Aujourd’hui, le Peuple Noir, partout dans le monde, malgré une indéniable résistance, est dans une situation de vulnérabilité excessive où tout est à réparer, à restaurer : son esprit, son âme, son AdN et son lien avec ses Ancêtres, sa spiritualité, sa culture, son Histoire, sa méthodologie de réflexion, son rapport à la science, son rapport à la Nature, sa philosophie, son estime de soi, etc. Tout ce qu’il avait acquis depuis des centaines de milliers d’années, en fait depuis l’apparition de l’homme moderne (Homo sapiens sapiens) en Afrique et qui faisait de lui le plus ancien guide de l’Humanité sur le chemin de l’évolution humaine a été volé, caché, saccagé, falsifié, effacé sciemment de sa mémoire, mais plus grave encore de la mémoire de l’Humanité tout entière. « Le Nègre ignore que ses Ancêtres, qui se sont adaptés aux conditions matérielles de la vallée du Nil, sont les plus anciens guides de l’Humanité dans la voie de la civilisation ; que ce sont eux qui ont créé les Arts, la religion (en particulier le monothéisme), la littérature, les premiers systèmes philosophiques, l’écriture, les sciences exactes (physique, mathématiques, mécanique, astronomie, calendrier...), la médecine, l’architecture, l’agriculture, etc. à une époque où le reste de la Terre (Asie, Europe : Grèce, Rome...) était plongé dans la barbarie. » Cheikh Anta diop alerte sous les tropiques, Présence Africaine 2006, Les criminels contre l’Humanité ne se sont donc pas contentés de traquer le Peuple Noir, de l’asservir, de l’humilier, de le nier en tant qu’humain... Ils ont aussi commis le crime d’épistémicide. « Ainsi l’impérialisme, tel le chasseur de la préhistoire, tue d’abord spirituellement et culturellement l’être, avant de chercher à l’éliminer physiquement. La négation de l’histoire et des réalisations intellectuelles des Peuples Africains Noirs est le meurtre culturel, mental, qui a déjà précédé et préparé le génocide ici et là dans le monde. » « Je crois que, le mal, que l’occupant nous a fait, n’est pas encore guéri, voilà le fond du problème. L’aliénation culturelle finit par être partie intégrante de notre substance, de notre âme, et quand on croit s’en être débarrassée, on ne l’a pas encore fait complètement.
Le combat qu’on nous livre est un des combats les plus violents. (…) On vous nie en tant qu’être moral on vous nie en tant qu’être culturel on ne voit pas l’évidence, on ferme les yeux, on compte sur votre aliénation, sur votre complexe, sur le conditionnement et les réflexes de subordination et sur tant de facteurs de ce genre. Et si nous ne savons pas nous émanciper d’une telle situation par nos propres moyens mais il n’y a pas de salut. » Cheikh Anta diop, Civilisation ou barbarie, Présence Africaine, Paris, 1981. Le sociologue portugais Boaventura De Sousa Santos utilise très souvent le terme épistémicide dans son œuvre dès 1994 dans plusieurs de ses articles ou ouvrages : « Le nouveau paradigme constitue une alternative à chacun de ces traits. En premier lieu, il n’y a pas une forme unique de connaissance valide. Il y a beaucoup de formes de connaissances, autant que les pratiques sociales qui les génèrent et les soutiennent. La science moderne s’appuie sur une pratique de division technique professionnelle et sociale du travail et sur le développement technologique infini des forces productives dont le capitalisme est aujourd’hui l’unique exemple. (…)
Le génocide qui caractérise tant de fois l’expansion européenne fut également un épistémicide : on a éliminé des peuples étranges parce qu’ils avaient également des formes de connaissances étranges et l’on a éliminé ces formes de connaissances étranges parce qu’elles se fondaient sur des pratiques sociales et des peuples étranges. Mais l’épistémicide a été beaucoup plus étendu que le génocide parce qu’il a toujours prétendu subalterniser, subordonner, marginaliser ou illégaliser des pratiques et des groupes sociaux qui pourraient constituer une menace pour l’expansion capitaliste, ou durant une bonne partie de notre siècle pour l’expansion communiste (sur ce point aussi moderne que le capitalisme), et aussi parce que cela est arrivé aussi bien dans l’espace périphérique et extra-nord-américain du système monde que dans l’espace central européen et nord-américain, contre les travailleurs, les indigènes, les Noirs, les femmes et les minorités en général (ethniques, religieuses, sexuelles).
Le nouveau paradigme considère l’épistémicide comme un des grands crimes contre l’Humanité. » Leur but était d’effacer leurs motivations, les preuves, de minimiser le plus possible leurs responsabilités, de falsifier les mémoires, en niant l’Humanité du peuple Noir, le déclarant maudit par dieu, le désignant comme actif et co-responsable de son propre malheur. Ils ont donc falsifié l’Histoire avant, pendant et après leurs crimes, cela afin d’anéantir et de compliquer toute possibilité d’identification de ces crimes, de leurs motivations, de leurs responsabilités, des préjudices et des réparations appropriées, leur but était de créer une SITUATION A JAMAIS IRREPARABLE, DES CRIMES PARFAITS À JAMAIS IMPUNIS ! Ils étaient sur le point d’atteindre ces objectifs, mais c’était sans compter sur l’extraordinaire combativité du peuple Noir sur la durée, qui malgré son état général de vulnérabilité de peuple opprimé et dominé depuis des siècles, est aujourd’hui en voie de recouvrer son patrimoine historique et spirituel grâce principalement au grand et courageux savant Cheikh Anta diop et à ses disciples historiens Africains de plus en plus nombreux, ce peuple est en voie de renaissance malgré ces longs siècles d’asservissement, d’atrocités, de falsifications et de mensonges dans tous les domaines.
Ce miracle de résilience est, indéniablement dû, en grande partie, au mouvement du Panafricanisme, à ses nombreux leaders sur tous les continents, et à tous nos Ancêtres résistants connus ou anonymes, à travers le monde et à travers le temps… Je note que selon le sesh Coovi Rekhmiré, un des plus grands savants Kemitologues, disciple de Cheikh Anta diop, initiateur de l’Université Panafricaine des savoirs, le concept de panafricanisme date de l’égypte Antique et du Pharaon Naré Mari (Narmer) et s’appelait « sematawy », processus de réunification de Kemet. « Je ne vois guère d’autres exemples dans l’histoire d’une telle force de caractère, d’un tel courage, d’une telle foi chez un peuple qui, victime d’une telle oppression si totalement inhumaine, a non seulement sauvé, mais épanoui sa culture en terre étrangère.» Jean Ziegler (1980 : 79) dans la Revue E t h i o p i q u e s http://ethiopiques.refer.sn/spip.php?article1789.
Faut-il réparer ?
Beaucoup d’Africains du continent et de la diaspora pensent que les réparations exigées envers les criminels contre l’humanité, de quelques natures qu’elles puissent être, ne peuvent réparer l’immensité et l’énormité des préjudices subis durant des siècles. Ou encore, que nous ne pouvons pas nous rabaisser à leur demander, quémander, une reconnaissance ou des réparations de leurs crimes. Ou encore, que c’est une traitrise que de monnayer les souffrances incommensurables de nos ancêtres, etc.
Au-delà des arguments compréhensibles des uns et des autres, au-delà de l’impuissance d’un peuple dominé face à celui qui le domine toujours, encore et encore depuis des siècles, cette impuissance face à leur mépris ne doit en aucun cas empêcher cette exigence forte et courageuse de justice et de réparation pour la dignité humaine, quitte à crier dans le désert, le but étant de ne pas les laisser dormir tranquilles dans leurs tribunaux autistes, car ce cri trouvera tôt ou tard un écho dans leur conscience barricadée. d’ailleurs, leur reconnaissance de leurs crimes comme crimes contre l’Humanité est venue tardivement, sous les coups de boutoir de l’exigence de militants Noirs, les réparations suivront ce même chemin inexorablement, tôt ou tard, surtout lorsque les criminels contre l’Humanité ont été eux « réparés » au lendemain de la « soi-disant » abolition de l’esclavage. Même si le peuple Noir est toujours dominé, cette exigence de justice doit faire son chemin et revenir au fil du temps comme un leitmotiv, tant qu’elle ne sera pas honorée !
Si cette exigence continue d’être méprisée par les occidentaux, il viendra bien un moment où le Peuple Africain redevenu souverain, créera ses propres tribunaux pour juger les criminels contre l’Humanité, pour ENFIN solder ces crimes odieux et rétablir l’Harmonie pour toute l’Humanité… Cela est une exigence urgente qui dépasse le devenir du seul Peuple Noir ! Comme le dit Frantz Fanon dans « Les damnés de la terre » : « la grande confrontation ne pourra être indéfiniment reportée ».
La réparation, une sagesse ancestrale africaine pour rétablir l’Harmonie
Depuis la nuit des temps, le concept de justice en Afrique noire, est invariablement accompagné par le concept de réparation. Ces réparations doivent être arbitrées, prononcées, proposées aux victimes, acceptées par les criminels, afin de pouvoir atteindre un retour à la paix, à l’harmonie et pourquoi pas la réconciliation.
Dans la présentation du livre « Pouvoir et justice dans la tradition des Peuples Noirs - Philosophie et pratique » éd. Harmattan, de Fatou Kiné Camara, docteur en droit, enseignante-chercheuse à la Faculté de droit de l’université de Dakar, disciple du professeur Cheikh Anta diop, on peut lire ceci : « Peut-on se contenter de ne voir en la justice qu’une machine à distribuer des peines et des châtiments ? Dans la conception négro-africaine de la justice, juger n’est pas condamner, c’est faire en sorte de rétablir une harmonie rompue. » Puis à la page 48 de l’ouvrage dans le chapitre « la justice fille du bien » : « Qui peut encore nier la remarquable avance du droit pénal négro-africain en matière d’humanisme et de rationalité ? La loi du Talion si chère à certaines civilisations ne vaut en Afrique Noire que tant qu’elle permet au responsable de savoir à quoi il s’expose s’il ne verse pas des dommages et intérêts à sa victime. De fait, nous avons cité des exemples, la plupart de ces peines se ramenaient à une seule, la réparation pécuniaire ou en nature. Quant aux châtiments corporels qui sont prévus dans le Droit pénal Noir, ils ne sont énoncés qu’à titre comminatoire. Ils ne servent qu’à évaluer le montant de l’indemnisation due. La réparation, peine de substitution à toutes les autres. Mise en demeure de choisir entre une compensation financière ou en nature (têtes de bétail par exemple) et que l’on crève un œil à celui qui a crevé le sien, la victime n’hésite pas longtemps. Elle hésite d’autant moins qu’elle a été imprégnée depuis l’enfance par une morale omniprésente dans les contes, proverbes, chants, art pictural, etc. qui condamne en le tournant en ridicule ce type de comportement. Stigmatisée comme étant le fait d’un être bête et méchant, la vengeance est simplement tolérée et fermement découragée. L’enseignement du sage zafricain est que la vengeance est stérile. »
Toujours dans ce livre « Pouvoir et justice dans la tradition des Peuples Noirs » (page 53, chapitre « la Justice fille du bien ») le concept de réparation peut être résumé par cette phrase de Olawale Elias, Nigérian, agrégé en droit et docteur de Philosophie : « Le droit africain est un droit visant à préserver un équilibre social et l’harmonie de la communauté, alors que le droit européen en général, est de façon très marquée, un Droit de sanctions. (…) L’idée qui est au centre du Droit africain est une idée de compensation et non de châtiment ». Un autre juriste africain, l’ivoirien T. Ehui enfonce le clou en notant cette différence de taille entre les fondements des juridictions occidentale et africaine (page 54, chapitre « la Justice fille du bien ») : « Le procès, dans les sociétés traditionnelles africaines, avait pour objectif majeur, la conciliation entre le coupable et la victime. Dans ce sens on recherchait avant tout à indemniser la victime et à faire prendre conscience au délinquant de la gravité de son acte. La conciliation s’opérait donc à un triple point de vue, la réconciliation du délinquant avec lui-même, du délinquant avec la victime, du délinquant avec la société… »
Pour finir, notons cette remarquable conclusion « La finalité des jugements : la restauration de l’harmonie ; s’il est une valeur au cœur des civilisations noires, c’est l’Harmonie, tous les moyens sont bons pour l’instaurer, la préserver et la rétablir à chaque fois qu’elle est ébranlée… Les juges ne sont pas là pour punir, mais pour aider à l’établissement de la vérité, préalable à la réconciliation des adversaires et à la réparation des désordres sociaux que le conflit a dévoilés. » Je remercie Fatou Kiné Camara, ma sœur et amie, l’Auteure de ce livre « Pouvoir et justice dans la tradition des Peuples Noirs - Philosophie et pratique » éd. Harmattan, que je remercie d’avoir accepté d’être largement citée dans ce texte et de m’avoir fourni des extraits de son ouvrage.
Le Panafricanisme, l’outil d’autoréparation ultime du peuple Noir !
« Toutes les personnes d’ascendance africaine, qu’elles vivent en Amérique du Nord ou du Sud, dans la Caraïbe et dans n’importe quelle autre partie du monde sont des Africains et appartiennent à la Nation africaine. » disait Kwame Nkrumah ancien président du Ghana et un des pères du panafricanisme. « Le destin de toutes les personnes noires où qu’elles se trouvent dans le Monde est lié à l’Afrique. Tant que l’Afrique ne sera pas respectée, les Noirs ne seront pas respectés » ajoute Nana Akufo Addo président actuel du Ghana. « Il existe une personnalité africaine qui est commune à tous les hommes, toutes les femmes de race noire ; cette personnalité recèle des valeurs spécifiques de sagesse, d’intelligence, de sensibilité.
Les Peuples Noirs sont les peuples les plus anciens de la terre. Ils sont voués à l’unité et à un avenir commun de puissance et de gloire. Cette idéologie panafricaine refuse par conséquent toute idée d’assimilation, d’intégration à l’univers du dominateur. Cette idéologie du refus de toute assimilation est une force motivationnelle d’une extraordinaire puissance. L’histoire retient que le mouvement nationaliste africain a pris une ampleur extraordinaire à la suite du panafricanisme ». (Jean Ziegler, 1980 : 78). La réparation ultime portée par le Panafricanisme est l’unité des peuples noirs, leur solidarité fraternelle, culturelle et politique, et si nécessaire et souhaité, le retour légitime sur leur continent d’origine, leur Terre Mère. Pour cela, il faut que les Africains de tous pays s’attellent à la Réunification, à la création de l’Etat fédéral des états Africains Unis (états se trouvant dans et hors du Continent africain). d’autre part, dès à présent, les pays Africains du Continent ont le devoir impératif de mettre en place le plus rapidement possible, un dispositif d’accueil des descendants des déportés Africains du monde entier, à l’instar du Ghana, de leur donner la nationalité sans aucune condition, et de leur octroyer gratuitement des terres, des moyens logistiques et une assistance fraternelle pour s’installer à leur demande, et là où ils le désirent.
L’Humanisme africain, le concept d’UBUNTU : « Je suis parce que nous sommes »
Pour réaliser ce rêve d’unité, nous avons à notre disposition un concept exceptionnel, issu de notre sagesse ancestrale, qui est le concept d’UBUNTU qui trouve son origine dans les langues bantu. Ubuntu veut dire « Je suis parce que nous sommes » ou « je suis ce que je suis, grâce à ce que nous sommes tous ». Quelqu’un d’Ubuntu est ouvert et disponible pour les autres, car il a conscience d’appartenir à quelque chose de plus grand. Disons que c’est une responsabilité sociale et humaine à l’Africaine et qui englobe tous les êtres humains, y compris les criminels contre l’Humanité ! d’où cette exigence de rétablissement de l’Harmonie au sein de l’Humanité avec un concept de réparations et non de sanctions et de punitions des criminels. Voici l’humanisme européen d’après Frantz Fanon, dans Les damnés de la terre (1961) : « Cette Europe qui jamais ne cessa de parler de l’homme, jamais de proclamer qu’elle n’était inquiète que de l’homme, nous savons aujourd’hui de quelles souffrances l’Humanité a payé chacune des victoires de son esprit. » Revenons à notre sagesse africaine ancestrale !
EXIGEONS REPARATION !
Contribution dans le cadre du livre collectif international de 18 auteurs
« REPARATIONS – Une exigence urgente pour l’Humanité »
Avril 2020 éd. diasporas Noires, ouvrage coordonné par le MIR 1 Lire le livre « Zaïre & Théophile - Pas de pitié pour les nègres» de Imaniyé Dalila Daniel, qui raconte comment ce simulacre d’abolition a abouti à la mise en place d’un travail forcé et la séquestration des nègres libres dans les plantations sous peine d’emprisonnement pour vagabondage s’ils en sortaient.
Mame Hulo est écrivain, Directrice de Diasporas Noires Editions, membre du Mouvement Fédéraliste Pan Africain Ambassadrice Afrique du MIR
Par Fatou Blondin Ndiaye DIOP
DE LA BANLIEUE DAKAROISE INONDEE AU BASSIN ARACHIDIER DU SINE SALOUM
Nous avons tous été interloqués de voir un président se rendre sur la «zone de guerre» qu’était devenue Keur Massar plus d’une semaine après le début des hostilités
Nous avons tous été interloqués de voir un président se rendre sur la «zone de guerre» qu’était devenue Keur Massar plus d’une semaine après le début des hostilités. Je pense en effet que les images des zones inondées ressemblaient à un champ de bataille et que l’intervention dès les premières heures de la branche génie de l’Armée ainsi que la protection civile pour assister les populations aurait été pertinente. Le chef de guerre est apparu tiré à quatre épingles et on se demande s’il a été bien briefé sur la situation qui l’attendait à sa destination. On a vu un homme seul, debout sur une estrade, entouré de son service de sécurité et de quelques militants laudateurs, entrain de parler à des familles, qu’on a soigneusement éloignées de la scène et qui se demandent si dieu leur était tombé sur la tête vue l’ampleur des inondations qu’elles vivent. De fait, il n’avait pas l’air d’être au diapason des sentiments de désespoir et d’angoisse que vivaient les populations.
L’indécence d’une campagne électorale festive
On n’a pas vu un président faire montre d’empathie à défaut de solutions logistiques et financières à la mesure des besoins des victimes. L’imprécision des dates de prochaines élections et le brouillard qui entoure le message d’une certaine opposition enferrée dans un dialogue avec elle-même ne sont sans doute pas étranger à tout cela. Nous l’avons encore été plus devant le spectacle du cortège du même président, deux jours plus tard, composé d’une quarantaine de 4x4 rutilants, dont le prix moyen tourne autour de 50 millions, traverser le bassin arachidier pour se féliciter du succès de sa stratégie agricole ; le tout étant accompagné d’ovations, de chants des militants mais aussi d’esquisses de pas de danse de son excellence. Il était heureux et très à l’aise dans ces bains de foules acheminées par les ministres et directeurs de la région. Au fait, le covid19 sanitaire et économique ont-ils été décrétés définitivement vaincus au Sénégal ?
On pourrait penser que les arguments sur les échéances électorales et l’image que donne cette même opposition sont là aussi valables. Au delà de l’indécence de ces scènes de campagne électorale festive face aux nombreuses contrées sinistrées qui attendent les effets du plan ORSEC et les chiffres effrayants de l’Ansd qui décrivent l’effondrement de l’économie et ses conséquences sur les ménages, on peut se demander ce qui est advenu à la personne qui avait convaincu des millions de citoyens, qu’il était allé rencontrer dans les villages les plus reculés du pays, qu’il comprenait leur vécu et allait se donner corps et âme pour améliorer leurs indices de développement humain.
La réponse est à trouver dans l’analyse de l’énigme de l’humain dès lors qu’il se trouve dans une position dite privilégiée. Alors que, souvent, l’empathie, la collaboration, l’ouverture d’esprit, l’impartialité et le partage, qui font progresser les autres, sont les piliers sur lesquels s’adosse l’homme pour gravir les échelons et gagner le pouvoir, ces actions et caractères tendent à s’estomper au fur et à mesure que le sentiment d’occuper une position privilégiée se dissémine dans son subconscient. de fait il atteint ses objectifs en s’appuyant sur ces qualités mais que des changements peuvent s’opérer, souvent et quelque fois très rapidement, au fur et mesure qu’il s’élève.
Ainsi, devenu puissant, l’homme devient susceptible de développer des comportements grossiers, égoïstes voire immoraux. Le choix de n’écouter que les informations qui confortent nos idées et de s’entourer de courtisans à la place de collaborateurs compétents et qui ne sont pas ses obligés fabriquent un personnage pétri de certitudes et fier de ses performances jamais évaluées.
Cela interpelle toute personne qui commence à jouer un rôle de premier plan. Il semblerait que l’antidote soit dans la réflexion et la bienveillance. Occuper le devant rime avec surcroît d’activités et de visibilité exacerbée par les réseaux sociaux. Cela met l’individu dans un état de frénésie et d’euphorie ; il pourrait facilement flatter l’ego d’un esprit faible.
Arrive vite le sentiment de surpuissance et d’immunité contre le risque. Il convient de se poser et de méditer sur ce qui est important et de se remémorer les valeurs essentielles qui ont été le moteur de son engagement et qui ont déclenché l’adhésion à sa cause de millions de personnes qui ignorent tout du prétendant. Il semble aussi que la capacité d’auto analyse critique des conséquences de ses décisions sur ses collaborateurs ou mandants permet de ne pas laisser notre côté obscure transformer le leader en un monstre ou un robot avec des apparences humaines. Souvenons-nous : collaboration, ouverture d’esprit, impartialité ; capacité d’auto critique et surtout l’empathie sont des attributs indispensables pour ne pas sombrer dans l’exercice désastreux et solitaire du pouvoir.
DES PERTURBATIONS DANS LA DISTRIBUTION D’EAU ANNONCÉES POUR MARDI
Ces perturbations devraient résulter des travaux d’entretien prévus le même jour sur les ouvrages de production et de transport d’eau potable de KMS, Mékhé et l’usine du Point B (Front de Terre), précisent les deux sociétés.
Dakar, 1er oct (APS) - La distribution d’eau connaîtra mardi des perturbations allant d’une faible pression au manque total de liquide précieux dans les localités desservies par les conduites du lac de Guiers dans les régions de Louga et Thiès, dans Rufisque et environs, ainsi que dans Dakar et sa banlieue, annonce un communiqué conjoint de SEN’EAU et de la SONES.
Ces perturbations devraient résulter des travaux d’entretien prévus le même jour sur les ouvrages de production et de transport d’eau potable de KMS, Mékhé et l’usine du Point B (Front de Terre), précisent les deux sociétés.
Les travaux prévus consisteront aux raccordements de la conduite de la troisième usine de traitement de Keur Momar Sarr (KMS3) à l’usine de surpression de Mékhé, ainsi que de la nouvelle ligne électrique haute tension de KMS3.
Le communiqué annonce également qu’il sera procédé à l’entretien des usines de Mékhé et du Point B (Front de Terre, Dakar).
Dans leur communiqué, "SEN’EAU et SONES invitent les populations à constituer des réserves d’eau".
Les deux sociétés informent qu’"un dispositif de camions citernes sera mis en place pour soulager les populations des quartiers les plus touchés par les manques d’eau".
"Toutes nos équipes sont mobilisées pour réduire au minimum les effets de ces perturbations", assurent-elles, annonçant que "la situation reviendra progressivement à la normale à la fin des travaux dans la nuit du mercredi 07 octobre 2020".
SEN’EAU est la société en charge de la gestion de l’exploitation et de la distribution de l’eau potable en zone urbaine et péri-urbaine, depuis janvier 2020.
La SONES -Société nationale des eaux du Sénégal - est une société de patrimoine créée en avril 1995. Elle a porté la réforme du sous-secteur de l’hydraulique urbaine, laquelle a conduit à la disparition de la Société nationale d’exploitation des eaux du Sénégal (SONEES), en charge de la production, de la distribution d’eau potable et de l’assainissement des eaux usées au profit de trois nouvelles entités dont la SONES.
KEEMTAAN GI – FANFARONNADE
Le Sénégal ? Un sacré pays avec une classe politique exceptionnelle, des citoyens à part dont la réputation est de maugréer. Les actes de violence, il ne faut pas compter sur eux. Trop classe, trop racés, trop civilisés. Et depuis l’avènement des réseaux sociaux, c’est dans leurs salons luxueux qu’ils manifestent leur rage et leur rancœur. Comme au bon vieux temps du « défouloir ». La presse ? Tout autant remarquable. On y voit du tout et du n’importe quoi. Et c’est ça qui fait son charme. L’expression plurielle de la démocratie. Des coups de gueule, de rage et souvent des partis-pris flagrants. Faut bien que l’on vive. Ce pays étant le seul où un canard s’échange à 100 francs sans que les gens ne se bousculent dans les kiosques. Bon, y en a des lecteurs qui s’arrêtent à parcourir les unes au niveau des kiosques comme au niveau des réseaux sociaux pour se faire leur religion et venir ensuite traiter des journalistes de corrompus. Vous insisterez pour leur demander la première phrase du texte qui explique leurs courroux, ils persisteront dans l’accusation. Ça fait toujours le charme de nos citoyens qui ont la manie d’accuser sans preuves. De tout ça, Kàccoor bi en rigole. Comme cette accusation grotesque du beau-frère du Chef à l’endroit de Sonko. Des enfantillages qui ont pourtant fait la « Une » de quelques périodiques. Belle farce ! On pouvait bien se passer de ces accusations farfelues. Parait qu’il tient une conférence de presse. Si c’est pour revenir sur le supposé aplatissement de Sonko dans son bureau. Là, il ne faudra plus rien attendre de « Magnsor». Rien ! Ce sera le désastre. Mais si c’est pour répondre des accusations de prévarication, là on applaudit. Il ne faudrait pas qu’il en fasse une affaire de famille. Comme le frangin qui a donné le nom d’une école de sa commune d’accueil au grand frère. Comme si Guédiawaye était dépourvue de fils dignes de donner leurs noms à des établissements scolaires. Quelle famille ! Kaccoor Bi
GUEDIAWAYE ALIOU SALL BAPTISE LE CEM DAROU SALAM AU NOM DE MACKY SALL
Que peut-il bien se passer de spécial dans la tête d’Aliou sall ? Le maire de Guédiawaye a décidé de baptiser le CEM darou salam en lui donnant le nom de son chef d’Etat de frère. Pour bien « mackyller » sa trouvaille qui n’est pas géniale, il est passé par son conseil municipal. Sans surprise, 63 des 65 conseillers municipaux ont validé ces décisions de l’édile de la ville. Outre cet acte, d’autres écoles de la ville ont été rebaptisées. « Je donne les exemples du lycée de Pikine qui est appelé ainsi mais qui est dans le territoire de Guédiawaye, qui désormais va s’appeler lycée Serigne Bassirou Bara Mbacké, qui est une figure religieuse connue. C’est ainsi d’ailleurs qu’à côté du domicile de Serigne Mansour SY Borom Daradji, il y a le lycée appelé le lycée Banque islamique, qui désormais va porter le nom de Serigne Mansour SY. Mais il n’y a pas que les religieux, les laïcs aussi ont été honorés. C’est ainsi que le CEM de Darou Salam va porter le nom du président Macky Sall. Le Professeur Iba Der Thiam a été choisi comme étant le parrain du CEM de la Cité des enseignants, ainsi de suite » s’est justifié le maire de Guédiawaye. Ce conseil municipal a aussi autorisé l’édile de Guédiawaye à mettre en location des édifices municipaux. «On va se retrouver avec un bâtiment et des espaces libérés. Il était important qu’en tant que maire, je vienne solliciter l’approbation du Conseil municipal pour pouvoir les favoriser à travers la location donc le bail à travers des partenariats publics-privés. Je dois rappeler que l’article 106 du Code des collectivités territoriales me donne en tant que maire toute la prérogative de louer les biens de la Mairie», explique Aliou sall.
MATERIEL DE CAMPAGNE DE CELLOU DALEIN DIALLO
Trois conteneurs bloqués à la frontière dans une de ses éditions, « Le Témoin » quotidien avait dénoncé l’exclusion des Guinéens vivant au Sénégal de la présidentielle du 18 octobre 2020 par le président sortant Alpha Condé. Se sentant minoritaire au pays de la Téranga, Alpha Condé craint que la majorité écrasante des Peulhs guinéens vote en faveur de son principal opposant Cellou Dalein Diallo. Pire, le président Condé a pris la décision de faire bloquer tout le matériel de campagne électorale de Cellou Dalein Diallo à la frontière entre le Sénégal et la Guinée. Il s’agit de trois camions transportant des conteneurs renfermant des supports de communication et de propagande c’est-à-dire des tee-shirts, des casquettes et des drapelets à l’effigie du candidat Cellou Dalein Diallo. Tous ces lots d’une valeur de plusieurs dizaines de millions CFA ont été commandés et imprimés à Dakar pour être acheminés à Conakry. Malheureusement, les policiers et douaniers guinéens ont interdit d’accès des camions dans leur territoire. D’ailleurs, empêcher l’entrée de ce matériel de campagne constitue l’une des raisons ayant poussé le président Alpha Condé à prendre les devants pour la fermeture des frontières entre nos deux pays. Ceux qui disaient qu’Alpha Condé est le pire président anti-démocratique de la Guinée ont eu finalement raison !
AGRESSION DE LA CAMERAWOMAN DE DAKARACTU LA BAVURE POLICIERE DE TOUS LES ACQUIS !
L’agression de notre consœur Mme Adja Ndiaye camerawoman de dakaractu par des agents de la police n’a pas encore fini de provoquer des vagues d’indignation de la part des professionnels de la presse et autres organisations des droits humains. Naturellement, les organisations féminines aussi ont condamné l’acte barbare commis sur cette brave chasseuse d’images qui ne faisait que son travail. depuis lors, le directeur de publication de dakaractu, notre confrère et ami serigne Diagne, et Bamba Kassé, secrétaire général du synpics ainsi que la Coordination des associations de presse, la Cap, l’Appel, le Cedeps, le Cored, le Ctpas, le synpics, l’Unpjs et Reporters sans Frontières (Rsf) se sont mobilisés pour que justice soit faite. Afin qu’il n’y ait plus jamais ça ! À toute chose malheur est bon. Car, le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye a regretté cet incident avant de demander l’ouverture d’une enquête administrative interne pour situer les responsabilités. En recevant les organisations de défense des journalistes, le ministre s’est engagé à faire cesser définitivement les violences envers les acteurs de médias et particulièrement les reporters sur le terrain qu’ils partagent avec les forces de l’ordre. Maintenant, il ne reste qu’à consolider ces acquis !
OPERATIONS CONTRE LES SACHETSPLASTIQUES MACKY SALL ENCOURAGE LE MINISTRE ABDOU KARIM SALL
depuis quelques temps, le ministre de l’Environnement, Abdou Karim sall, multiple les opérations contre les emballages et sachets plastiques dont la loi interdisant leur usage est déjà entrée en vigueur. Malheureusement, commerçants, importateurs et fabricants récalcitrants ont fait une levée de boucliers pour attaquer le ministre et ses gendarmes de l’environnement. Dans cette lutte, le ministre Abdou Karim sall vient de bénéficier d’un renfort de taille. Il s’agit du président de la République Macky sall. Interpellé sur les agissements d’Abdou Karim sall, le chef de l’Etat s’est dit satisfait de sa croisade contre les plastiques. « Il déroule une politique, mais avec l’aval gouvernemental. Le ministre Abdou Karim sall respecte tout ce qui est dans son domaine environnemental et il le fait bien ! » a répondu le Président à un industriel du plastique.
ME SERIGNE AMADOU MBENGUE SUR L’ARTICLE 5 –UEMOA DES JURISTES FONT OBJECTION !
Dans notre rubrique « Coin des Lettres » d’hier, l’honorable avocat Me serigne Amadou Mbengue a fait une plaidoirie retentissante sur les tracasseries d’une interpellation à la police ou à la gendarmerie. L’avocat-écrivain a profité de ses « Contes et légendes » pour déplorer et condamner les nombreux cas de violations de l’Article 5 de l’Uemoa. En effet, Me Mbengue a fustigé le fait que les officiers de police judiciaire (Opj) lui ont interdit d’assister son client lors de l’enquête préliminaire. Eh bien ! Me serigne Amadou Mbengue n’aurait jamais imaginé la très forte audience de notre quotidien chez les juristes, magistrats, avocats, policiers, gendarmes, militaires et autres agents de corps habillés. Car, dès la parution de l’article, de nombreux juristes et Officiers de police judicaires ont appelé pour faire des objections. selon ces lecteurs pas comme les autres, durant la garde à vue, l’avocat a seulement 30 minutes pour communiquer avec son client et non le droit d’assister à l’interrogatoire fait par les policiers ou gendarmes. « Par contre devant le juge d’instruction, l’avocat a le droit d’assister à l’interrogatoire » recadrent-ils. Merci d’avoir enrichi le débat !
VERS UN HUIT CLOS PARTIEL
Selon nos informations, la FédLa rencontre entre le Sénégal et la Mauritanie se jouera dans des inhabituels avec la présence de quelques invités qui devront payer.
Le prochain match amical de l’équipe du Sénégal à domicile, se jouera dans des conditions inhabituelles au stade Lat Dior de Thiès. Selon nos informations, la Fédération sénégalaise de football (FSF) devrait adopter le huis clos partiel, réservant le match contre la Mauritanie à quelques invités qui devront payer.
La prochaine rentrée des joueurs de l’équipe du Sénégal, dans la capitale du Rail, le 13 octobre, dans le cadre de la préparation des éliminatoires de la CAN 2022, se fera avec quelques mutations à cause du Covid-19. Cette pandémie a obligé la Fédération sénégalaise de football à décider d’un huis clos partiel, lors du match contre la Mauritanie, au stade Lat Dior de Thiès .
L’instance a décidé de limiter l’accès du stade à ses seuls invités, et partenaires, et aux ayants droit identifiés tels que les représentants de la presse.
Gérer les flux de personnes
Du coup, selon nos sources, la FSF qui veut gérer les flux de personnes, devrait vendre des invitations aux invités qui voudront faire le déplacement à Lat Dior où les Lions n’ont plus joué depuis novembre 2019, lors de la victoire contre le Congo par 2 buts 0, en éliminatoires de la CAN 2022.
Outre le port du masque, les quelques spectateurs et journalistes, qui seront tous identifiés, devront forcément respecter le protocole sanitaire notamment les règles de distanciation physique.
Ce huis clos partiel permettrait de réduire l’affluence au stade Lat Dior (20 000 places) pour ce match test pour les nouveaux joueurs (Bingourou Kamara, Boulaye Dia, Pape Cheikh Diop, Joseph Lopy et Ousseynou Ba.
Pour rappel, avant la Mauritanie, les Lions du Sénégal vont d'abord affronter le Maroc, le 9 octobre à Rabat.
LA VÉRITÉ SUR LES LOGEMENTS DE L’ARMÉE
Ancien militaire, il déplore et regrette le sort qui a été infligé aux 79 familles d’anciens militaires.
La journée du mercredi a été infernale à la cité Terme Sud de Ouakam. Des affrontements, qui ont éclaté entre militaires et les 79 familles d’anciens militaires ont duré plus de 5 tours d’horloge. Une situation qui a suscité de l’indignation chez certains. Jean Paul (nom d’emprunt) en fait partie.
Ancien militaire, il déplore et regrette le sort qui a été infligé aux 79 familles d’anciens militaires. « L’histoire de Terme Sud a commencé en 1997. J’étais encore dans l’armée. On nous avait dit que l’armée avait renoncé à garder l’assiette foncière parce qu’elle s’était rendue compte que les maisons étaient dans un état de délabrement inquiétant. Donc, chacun était obligé de mettre la main à la poche pour entretenir et viabiliser sa maison. Mais, c’était un choix à faire. Ceux qui décidaient de rester dans ces maisons perdaient leurs indemnités. Sur ces entrefaites, les anciens militaires, qui avaient décidé de rester sur le site, avaient formé un collectif. Ils avaient entrepris les démarches pour obtenir des logements. La procédure a été déclenchée mais elle a tiré en longueur », a déclaré Jean Paul.
Selon lui, l’armée n’avait pas le droit d’intervenir dans cette affaire d’autant que la COMICO n’est pas une coopérative appartenant aux militaires. Il y adhère qui veut. Il y a, à son avis, même des civils qui travaillent dans l’armée qui y sont. « La COMICO n’est pas une institution de l’armée. C’est pourquoi quand j’ai vu le communiqué qu’a fait la DIRPA, j’étais gêné. C’est d’abord la première faute commise par l’armée. La DIRPA ne peut pas intervenir dans ce dossier-là. Elle intervient dans un domaine privé. Cela est gênant. Les gens veulent assimiler la COMICO a une entité militaire. Si c’est la COMICO qui expulse ces militaires-là, on a qu’à expulser tout le monde et qu’on rembourse aux ayants droits leurs indemnités. La DIRPA ne peut pas se substituer à la Comico. Ce n’est pas l’armée qui est interpellée », dit-il.
A l’en croire, il y a du nébuleux dans cette affaire. Car, les maisons qui ont été libérées vont revenir à la COMICO. « Elle va faire une opération. Toutes ces maisons vont être vendues. En plus, on a expulsé les occupants de ces maisons sans, au préalable, évaluer ce qu’ils ont investi pour les rembourser après. On est dans une République. On ne doit pas protéger les uns et punir les autres. C’est anormal d’expulser d’anciens militaires en cette période de Covid-19 », regrette-t-il.
CONSTRUCTION D'UNE NOUVELLE CENTRALE DE 300MW
West Africa Energy (WAE) et son partenaire technique Thialis procéderont samedi à la signature d’un contrat de construction
Dakar, 1er oct (APS) - West Africa Energy (WAE) et son partenaire technique Thialis procéderont samedi à la signature d’un contrat de construction clé en main d’une nouvelle centrale de 300 MW, a appris l’APS du Service Communication externe et relations publiques de la SENELEC.
La cérémonie de signature se tiendra à partir de 10 H à l’hôtel Radisson Blu - Dakar.
La mise en place de cette centrale avait été annoncée mardi par le chef de l’Etat, Macky Sall, lors du conseil présidentiel sur la relance de l’économie nationale.
A l’occasion de cette même rencontre, le directeur général de la SENELEC, Papa Demba Bitèye, avait fait état de la conclusion d’un accord entre l’Etat et le secteur privé national pour la construction d’une telle centrale, pour "un investissement de 220 milliards de FCFA".
Il avait précisé que "d’ici à la fin de cette semaine, la société chargée de ce projet 100 % à capitaux sénégalais sera mise sur pied".