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5 juillet 2025
SANDAGA RASÉ VENDREDI
Les occupants ont été sommés de déguerpir au plus tard vendredi. Le cas échéant, au lendemain, il ne restera plus que les ruines de cette bâtisse construite en 1933
Sauf changement de dernière minute, les bulldozers vont raser le marché Sandaga à partir de vendredi prochain. Le ministre de l’Urbanisme, du Cadre de vie et de l’hygiène publique entend reproduire le même modèle en adjoignant un supermarché avec toutes les commodités pour y abriter les occupants des cantines. Seulement, des commerçants regroupés dans «And Taxawu» Sandaga, quoi que favorables au projet de réhabilitation, s’insurgent et dénoncent le coup de force de l’état.
Il y aura de l’électricité dans l’air vendredi prochain à Dakar-Plateau. Les nombreuses cantines qui jouxtent le mythique marché Sandaga ainsi que le bâtiment qui abrite le marché éponyme devraient être rasés. Les occupants ont été sommés de déguerpir au plus tard vendredi. Le cas échéant, au lendemain, il ne restera plus que les ruines de cette bâtisse construite en 1933. Une architecture coloniale dont les vestiges visibles à mille lieux rappellent l’oppresseur. Sandaga, c’est un symbole vieillot qui balafre le visage nouveau de la capitale en route pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) de 2022. Un nez épaté dans la figure pâle de Dakar. Tous s’accordent de la nécessité de modifier cet endroit, mais achoppent sur les modalités et le tempo.
Arrivé à la tête du ministère de l’Urbanisme, du Cadre de vie et de l’Hygiène publique, Karim Fofana est droit dans ses bottes. Il entend réaliser ce projet à la vitesse de la lumière, sans flancher. M. Fofana a fini d’ailleurs par emprunter à l’ancien gouverneur de Dakar Saliou Sambou (surnommé Ndarane Sambou) son sobriquet de démolisseur.
Pour Fofana, l’Etat a déjà mis 500 millions Fcfa pour reloger les commerçants aux champs de courses et les conciliabules sont terminés. Il est temps de reconstruire un marché identique, attenant à un centre commercial aux normes, dit-il. Il devrait se faire accompagner dans l’opération par le Préfet de Dakar, mais aussi le maire de Dakar-Plateau dont l’intervention dans le dossier n’a pas fait que des heureux. «Nous avons été les premiers à émettre l’idée.
A l’époque, sous l’égide du ministre Alioune Sarr, du Premier ministre Aminata Touré, nous avons été reçus par le président. Un comité de pilotage avait dressé un plan consensuel. Il était question non pas de construire, mais de réhabiliter Sandaga. Un centre commercial de plus de 1 000 occupants était prévu également. Mais le maire de Dakar-Plateau qui refuse même de nous recevoir a réussi à proposer un autre plan qui ne prend pas en compte nos préoccupations», explique Djibril Diakhaté joint au téléphone par «L’AS».
Le porte-parole des commerçants regrette que son organisation «And Taxawu» Sandaga n’ait pas été impliquée dans le processus. «Il n’y a pas eu d’inclusion. Nous ne sommes pas contre le projet, mais il y a un préalable. Le ministre doit s’y soumettre d’abord, nous impliquer. Si on nous avait consultés, on n’aurait pas dépensé 500 millions Fcfa pour nous reloger là où personne n’ira. On aurait trouvé un immeuble de 5 étages à Dakar avec cela», dit-il avant de rappeler que les commerçants ont déjà perdu des millions dans des incendies sans être indemnisés. «J’ai perdu plus de 80 millions Fcfa dans un incendie et personne ne m’a donné un seul franc. Si l’Etat veut nous reloger, il doit nous impliquer.
Le ministre a sa feuille de route. Il parle de JOJ 2022, on ne s’en émeut pas outre mesure», dit-il avant de dénoncer la modification du premier plan avec notamment un parking souterrain et un centre commercial pour 700 places alors qu’il était convenu de mettre un centre de plus de 1 000 places. «L’AS» a appris que le Khalife général des mourides a béni le projet, mais recommande des concertations.
Et d’ailleurs, une rencontre sous l’égide de Serigne Bass Abdou Khadre Mbacké est prévue aujourd’hui entre les commerçants et le gouvernement. Djibril Diakhaté nourrit l’espoir que la médiation entamée pourrait déboucher sur un accord.
FRAUDE SUR LES LICENCES DE PÊCHE
Adama Lam, ancien directeur de la Sopasen, se prononce sur les implications et les enjeux de l’introduction de 56 navires de pêche dans les eaux sénégalaises, en violation, selon lui, de toutes les procédures régissant le secteur
Membre éminent du secteur de la pêche depuis 35 ans environ, ancien directeur de la Sopasen, M. Adama Lam se prononce ici sur les implications et les enjeux de l’introduction de 56 navires de pêche dans les eaux sénégalaises, en violation, selon lui, de toutes les procédures et des règles régissant le secteur. Il estime que si les choses ne sont pas corrigées rapidement c’est toute la pêche sénégalaise qui est condamnée à disparaître à moyen terme.
Depuis un certain temps, le ton monte entre les organisations des pêcheurs et leur ministère de tutelle à la suite de l’agrément d’une cinquantaine de bateaux chinois. Pourquoi la situation actuelle est-elle plus grave que quand on a parlé de bateaux russes, ou même, de la mise en place d’usines à farine de poisson ?
Votre question appelle d’abord la nécessité de bien camper le sujet pour permettre au lecteur de bien saisir la problématique. On dit que la répétition est pédagogique.
Le Gaipes avait constaté vers le mois de septembre 2019, des mouvements importants de navires chinois et turcs dans le port de pêche au môle 10 du Pad, avec des débarquements de poissons divers dans des cartons sans aucune inscription, ce qu’on appelle des cartons neutres. Le Groupement s’est renseigné et a obtenu une copie d’une licence d’un navire chinois portant une immatriculation sénégalaise, avec sur la licence : Pêche demersale profonde, option poissonniers céphalopodiers. En professionnels de la pêche, nous avions noté que cette option n’existait pas dans le code de la pêche, ni dans son décret d’application et en plus, nous nous demandions si la sénégalisation du navire était conforme à la loi. Pour en avoir le cœur net, le Gaipes a saisi le ministère chargé des Pêches pour des éclaircissements.
C’est ainsi que Madame la ministre de l’époque a convoqué une réunion élargie aux autres acteurs de la pêche artisanale. Après confirmation de l’existence de cette licence «hors la loi» par le Directeur des Pêches Maritimes (Dpm) avec comme justificatif de cette décision qu’un ministre pouvait donner une licence qui n’était pas dans la loi, Mme la ministre a décidé de mettre en place une commission technique composée des professionnels industriels, pêcheurs artisans et des techniciens du Département des pêches pour faire la lumière sur cette affaire. Je signale que lors de cette réunion, l’Administration des pêches ne voulait pas donner ou indiquait ne pas savoir le nombre exact de navires qui ont bénéficié de ces licences illégales. Cette commission a tenu deux séances et identifié 12 navires dont les licences sont jugées non conformes à la loi. Cette commission n’a jamais demandé la régularisation de ces dossiers, et cela se comprend car le travail n’était pas exhaustif et terminé.
Mme la ministre a été remplacée au Département des pêches au mois de novembre 2019 et les travaux de la commission ont été purement et simplement arrêtés. Les acteurs de la pêche artisanale et ceux de la pêche industrielle ont alors saisi l’Ofnac pour signaler que de forts soupçons de corruption et de concussion pèsent sur la délivrance de ces licences dont on ne veut pas divulguer le nombre. 12 erreurs, c’est impossible à croire pour des dossiers qui passent devant autant de professionnels qui gèrent les licences !
Au mois d’avril, en plein Etat d’urgence dû au Covid 19, le directeur des Pêches maritimes a convoqué une autre séance de la Commission consultative d’attribution des licences de pêches pour étudier à domicile, 56 nouveaux dossiers de demandes de promesses de licences de bateaux chinois et turcs. Les membres de la commission devaient répondre par oui ou non sur les dossiers, ce qui est contraire à l’esprit de la commission dont les échanges sont interactifs en tenant compte de l’avis du Crodt (Centre de recherches océanographiques de Dakar-Thiaroye) sur la disponibilité des ressources halieutiques, presque toutes surexploitées ou en pleine exploitation. Bref, notre demande de report de la réunion du fait du nombre de bateaux, du contexte de la pandémie, de la nécessaire rencontre avec le ministre de tutelle pour attirer son attention sur la gravité de la situation, a reçu une fin de non-recevoir. La presse est saisie pour alerter l’opinion.
Pour répondre à votre question, il m’a paru nécessaire de faire ce rappel, tellement la situation est inédite dans l’histoire halieutique de notre pays. 56 navires (dont 52 sont des étrangers) à étudier et on se rend compte qu’il y a déjà 56 autres bateaux dans la pêcherie des eaux sénégalaises. S’il est vrai que les 56 premières demandes ont été théoriquement rejetées ces derniers jours, le problème reste entier avec 56 navires étrangers ayant bénéficié de licences de pêche et de sénégalisation. C’est le désastre le plus important tant par le nombre que par les espèces effectivement ciblées et débarquées par ces bateaux (poissons des fonds moyens (thiofs, diarègne, sompatte, etc.), poissons de surface (pélagiques : yaboy, diaye, weuyeung) dont vivent nos populations, et surtout espèces que cible aussi la pêche artisanale. Les bateaux russes faisaient des incursions dans la pêcherie avec l’accord secret de l’Etat et arrêtaient leur intervention avec la pression des pêcheurs sur les décideurs. Mais cette fois-ci, ces bateaux chinois sont introduits de manière définitive avec leur sénégalisation non conforme aux lois de notre pays.
Cette question est aussi plus destructrice que les usines de farine de poisson parce que les navires pêchent pour exporter sur le stock de poissons que la pêche artisanale a l’habitude de capturer. Les usines de farine de poissons privaient nos populations de poissons, nos femmes transformatrices de matières premières et enfin incitaient à une surexploitation des petits pélagiques, ce qui conduirait à une grave crise alimentaire, mais le prélèvement devrait être fait par des pirogues si le gel des licences est respecté.
Des informations contradictoires sont avancées en ce qui concerne l’état de la ressource halieutique. A qui selon vous, devrait-on se fier ?
L’avis de la recherche scientifique (Crodt) a été volontairement ignoré en ce qui concerne l’introduction de ces navires dans le pavillon et la pêcherie, avec évidemment, la complicité de Sénégalais qui servent de prête-noms. Le faux prétexte, c’est de dire que des campagnes d’évaluation directes des stocks de poissons n’ont pas été faites. Mais pourquoi elles n’ont pas eu lieu ? Parce qu’un avis du Crodt, qui s’appuie sur des constats physiques, dérange. Les crédits budgétaires qui ont été votés pour qu’il fasse son travail n’ont pas été mis à sa disposition selon les informations reçues.
Je parle de faux prétexte aussi parce que malgré cela, une évaluation indirecte des ressources halieutiques par le Crodt est possible. La preuve, c’est que, saisi par le Gaipes au nom de la coalition des pêcheurs, le Centre de recherche halieutique (Crodt) a émis un avis sans appel sur l’état désastreux des stocks de poissons pour la plupart des pêcheries. L’avis du Crodt est fondamental pour la possibilité de donner ou non des licences de pêche. Mais, même en dehors du principe de précaution qui recommande la prudence en matière de ressources épuisables, comment comprendre que l’on interdise l’immatriculation de nouvelles pirogues en faveur de la pêche artisanale, que l’on interdise l’immatriculation de nouveaux bateaux par les industriels sur la pêche démersale côtière, que l’on mobilise dans un projet de l’Etat des fonds pour la destruction de navires sénégalais afin de réduire l’effort de pêche, pour ensuite donner 56 licences de pêche à des navires étrangers faussement sénégalisés ! Le comble, c’est que l’on commence par donner les licences sur un segment de pêche qui n’existe pas dans la loi, qu’on «régularise» sur la base de promesses de licences non conformes aux textes législatifs, et qui plus est, sur un stock inexistant ! Tout cela est fait sciemment et des navires étrangers ôtent le pain de la bouche des pêcheurs et des consommateurs sénégalais.
Le vrai débat n’est pas sur une question de nationalité, de couleur de peau ou de stigmatisation d’un pays. Ce sont des ressources nationales régies par des lois et règlements et qui de surcroit, nourrissent nos populations parce qu’étant directement comestibles, contrairement au pétrole et au gaz. Alors pourquoi tant de désintéressement vis-à-vis de ce qui fait le ciment social de notre Nation et qui plus est, la nourrit ?
N’existe-t-il pas de cadre de concertation entre les différents acteurs de la pêche ?
Vous avez raison de poser cette question tellement la contradiction est frappante avec la multitude d’organisations bien structurées dans le secteur de la pêche. Les acteurs ont toujours eu des cadres de concertations mais nous constatons qu’à chaque fois qu’il y a une crise majeure, on essaie d’opposer la pêche artisanale, toutes composantes confondues, à la pêche industrielle. Ces entités sont effectivement les grandes branches du secteur de la pêche maritime. Le but est connu : diviser pour mieux brader la ressource ! Un pays comme le Sénégal a besoin de sa pêche artisanale, de sa pêche industrielle et des acteurs connexes.
Quand le Département des pêches a besoin des acteurs, il sait où les trouver car sur ce dossier, les principaux acteurs parlent d’une même voix dans le cadre de la coalition mise en place et qui continuera d’exister quelles que soient les solutions trouvées. Les ministres passent et laissent toujours en place les acteurs et les ressources halieutiques. La rengaine est la même, faute d’arguments crédibles : c’est le Gaipes qui détruit la mer, c’est le Gaipes qui embarque la pêche artisanale (pourtant très mature) sur des chemins tortueux, c’est le Gaipes qui met les bâtons dans les roues des ministres des Pêches. Pourtant, Messieurs Sadibou Fall, Djibo Ka (paix à son âme), Souleymane Ndéné Ndiaye, Mme Aminata Mbengue, aucun de ces ministres n’a eu des divergences profondes avec les pêcheurs. Il faut donc chercher l’erreur ailleurs ! Le Gaipes ne fait que s’inscrire dans l’objet de sa création, comme tout syndicat : défendre les intérêts matériels et moraux de la profession.
Pour dialoguer, il faut être deux au moins. Le Département des pêches semblerait ignorer, à moins que je ne me trompe, les instructions du chef de l’Etat demandant une large concertation avec tous les acteurs, dans le respect des textes en vigueur. En effet, si on ne discute pas avec ceux qui sont membres de la coalition où tous les acteurs qui contestent les décisions sont représentés, c’est qu’on ne veut pas trouver une solution.
De deux choses hypothétiques l’une, en souvenir de mon passage dans l’Administration : la tutelle a reçu des instructions fermes de donner des licences de pêche. Si cela est exact, la mise en œuvre ne peut s’opérer que dans le respect des textes en vigueur, comme aimait le rappeler feu Jean Collin (Que la terre lui soit légère) lorsqu’il transmettait des instructions présidentielles. C’est cela l’esprit d’une administration républicaine. En effet, comment des promesses de licences de pêche valables 6 mois et renouvelables une seule fois, peuvent-elles être renouvelées en 2018, en 2019 et validées en 2020 ! Et l’autorité nous dit que je n’ai signé que des renouvellements de licences sur la base des promesses. Eh bien, c’est de l’illégalité que l’on essaie de faire passer en se dédouanant par la continuité du service public et la solidarité gouvernementale. Ces 56 licences de pêche, pour la plupart, sont nulles et non avenues au regard des lois de notre pays (caducité de la promesse, pas de passage obligé à la Commission d’attribution des licences, etc.), et de surcroit sur une ressource inexistante (le merlu). Ce procédé était simplement une porte d’entrée pour taper sur les démersaux et le pélagique côtier. Laisser pourrir la situation pour espérer une lassitude des acteurs semble être la stratégie. Les vrais acteurs sont déterminés mais ouverts au dialogue. Ils ne sont pas des adversaires, encore moins des ennemis ou des «va-t’en guerre». Même les guerres mondiales ont fini autour d’une table de négociation et on est très loin de cette situation.
L’autre : la tutelle prendrait ses propres responsabilités ou s’appuierait sur les services techniques qui l’ont induit en erreur, en validant et en délivrant des licences de pêche sur le stock de demandes non conformes. La prudence aurait dû être observée tant pour le démarrage d’une carrière ministérielle que pour le respect des textes de loi, d’autant que l’essentiel des 56 licences est supposé être délivré sur un stock de 3 000 tonnes, soit une pêche de 2 mois par année et par bateau. C’est hallucinant aussi bien pour l’épuisement programmé de cette ressource que pour la rentabilité économique et financière desdits bateaux. Cela veut dire, en réalité, qu’on permet à ces navires de faire des activités en violation de leur licence de pêche. C’est une faute grave (art 125, alinéa f du code de la pêche).
En tant que Sénégalais, certes novice dans la chose politicienne, il me semble que l’une ou l’autre de ces hypothèses desservirait profondément les actions de M. le président de la République en matière de pêche car, 56 navires qui pêchent en majorité dans les 12 miles, c’est-à-dire sur le stock de démersaux, en plus de l’effort de pêche existant, c’est condamner irrémédiablement toute la pêche maritime à l’arrêt à plus ou moins long terme. Les captures débarquées sont passées en 3 ans, de 400 000 à 450 000 tonnes, puis environ 525 000 tonnes. Ces statistiques parlent d’elles-mêmes et les débarquements des produits capturés dans les pays limitrophes sont effectués sur ce stock transnational. La bonne question, c’est dans combien de temps il n’y aura plus une écaille dans nos eaux maritimes. Tous les efforts consentis pendant des décennies par l’Etat, les communautés de pêcheurs, les bailleurs de fonds seraient annihilés.
De l’autre côté, «ventre vide n’a pas d’oreilles», dit l’adage. Laisser pourrir la situation c’est faire le lit d’une dégradation profonde des conditions de vie des pêcheurs et des populations à faible revenu qui, d’une part, trouvent dans la pêche une activité refuge durant les temps de soudure, d’autre part, affaiblit l’apport en protéines des populations. Développer une perspective d’émergence suppose un climat social apaisé sur un secteur retenu dans les grappes de croissance, comme secteur prioritaire.
Pourquoi alors ce dialogue de sourds, et comment pourrait-on y mettre fin ?
Le dialogue de sourds est introduit par la tutelle, à mon avis. Les professionnels du secteur privé demandent le respect des lois et la sauvegarde de leur outil de travail et la tutelle répond par une personnalisation du débat autour de personnes dont le seul tort est d’être des dirigeants d’un syndicat patronal. Tout y passe : accusation de chantage, monopole inexistant, club de «richards», ségrégation, alors que le Gaipes compte dans ses membres des partenaires chinois, coréens, espagnols, français et tutti quanti. La propre personne de ces acteurs, certes importants, n’intéresse pas le commun des Sénégalais. C’est à croire qu’on n’est plus dans une République et que le fait d’être un industriel qui a honnêtement réussi est une tare ! Tout le monde sait que même le bonnet de la tutelle est plus important que ces messieurs. S’il leur arrivait de le piétiner par inadvertance, ils ne passeraient pas la nuit chez eux ! Un ministre, c’est le démembrement du président de la République et sa posture doit s’inscrire dans la grandeur de cette fonction. En tous cas, moi je sais ce qu’est la dimension de la charge de ministre de la République pour avoir passé dix ans dans l’Administration sénégalaise. Il faudrait que certains comprennent qu’ils sont parmi les meilleurs parce que choisis par le chef de l’Etat mais nous tous réunis, nous sommes bien meilleurs qu’eux. Ce rappel était un viatique pour les princes du Sine fraîchement intronisés.
Le vrai débat posé est, je le rappelle : combien de licences ont été accordées en 2018, 2019, 2020, par qui et sur quel segment de pêche ? Quel est l’effort de pêche que les différentes ressources peuvent supporter ? Les «sénégalisations» des navires sont-elles adossées sur le respect des lois ? Comment relancer le secteur de la pêche en cette période de pandémie et de post pandémie ?
Pour mettre fin à ce blocage, il faudrait, à mon avis, que l’autorité reprenne la main sur ce dossier et écoute les récriminations des vrais acteurs, sans exclusive. Il y a une petite nuance entre une tutelle et une autorité directe. Un facilitateur, et beaucoup de bonnes volontés se sont offertes, pourrait favoriser le rapprochement. En écoutant les acteurs, je note que la plupart des organisations déplorent ce qu’elles considèrent comme un manque de respect de la part de la tutelle. Certains affirment, qu’en plus de les infantiliser comme étant à la remorque du Gaipes, des courriers sont adressés au Département des pêches sans même un accusé de réception, a fortiori traiter les questions qui sont posées. Le Gaipes souligne qu’au moins 3 courriers adressés au Département de tutelle, bien avant la crise, sont restés sans réponse.
Par ailleurs, les rumeurs les plus folles circulent dans le milieu de la pêche au point d’indisposer et d’affliger tout le monde. Vrai ou faux, beaucoup d’acteurs penseraient que ce serait une vraie machine de fraude sur les licences qui se serait installée dans l’Administration des pêches avec la complicité de certaines autorités et fonctionnaires, par le biais d’officines parallèles. Aucun cadre ou directeur de L’Administration, directement concerné par ce dossier, ne veut éclairer la lanterne des acteurs sur les dossiers de sénégalisation et les licences de pêche incriminées, malgré des saisines par voie d’huissier. Quelle est la bonne information ? Si publier la liste des navires qui pêchent dans nos eaux est un secret d’Etat, cela accrédite de plus en plus ces rumeurs qui n’honorent personne ! Cette liste est d’utilité publique et devrait être accessible à tous les citoyens et même aux étrangers désireux d’investir dans notre pays. L’Etat doit nécessairement éclairer ses citoyens sur ces vraies ou fausses «affaires». Les pêcheurs ont l’habitude de dire que le poisson pourrit par la tête et j’espère que les acteurs échapperont à cette maxime.
En un mot la confiance est rompue et profondément, même si je reconnais qu’il est toujours temps de bien faire malgré le fait d’un département ministériel très technique, complexe, vital pour l’économie et la cohésion sociale. Il faudrait la reprise des travaux de la commission technique ou tout autre organe paritaire, capable de disposer de l’ensemble des dossiers objets du différend, de retenir les licences qui sont en conformité avec la loi et les recommandations du Crodt. Les navires qui sont hors la loi devraient sortir de la pêcherie tant qu’ils ne répondent pas aux critères d’exercice définis par le code de la pêche et celui de la marine marchande. Les Sénégalais complices de ces forfaits doivent être remis sur le droit chemin. Il est quand même paradoxal, malgré que la loi ne le prévoit pas, que la tutelle réclame des bilans comptables de sociétés existantes depuis plus de 30 ans pour renouveler leur licence de pêche et que cette même tutelle ne sente pas obligé de vérifier que des bénéficiaires de licences ne sont pas de simples bénéficiaires de commissions. Que je sache, l’autorité elle-même serait parfaitement outillée pour démêler cette situation qui est décriée comme étant des actes de prête-noms pour certains tout au moins, par la simple lecture de leurs états financiers. Tout le monde sait qui est qui dans le port de pêche.
Si rien n’est fait pour résoudre cette crise, comment se présentent pour vous, les perspectives du secteur de la pêche
A mon avis, le temps nous est compté. D’abord l’incertitude du Covid rend difficile toute projection sur le devenir de la pêche, fortement touchée par les conséquences de la pandémie. Les pêcheurs, les mareyeurs, les femmes transformatrices, les transporteurs et tous les métiers connexes vivent dans de graves difficultés cachées par la sauvegarde de leur dignité. La plupart des acteurs vivent de la sueur de leur travail et l’inquiétude se lit facilement sur leur visage, malgré les sourires accueillants et les attitudes taquines qui caractérisent les acteurs.
Si rien n’est fait, ou du moins si ces navires ne sont pas sortis de la flotte, ce sera la fin irrémédiable de la pêche. C’est simplement une question de temps. Ce n’est pas pour faire peur, être alarmiste ou encore être un oiseau de mauvais augure. Une catastrophe sans précédent est en train de s’installer dans la gestion des ressources halieutiques.
Pour s’en convaincre, il suffira de demander aux chercheurs dont la science est reconnue, de développer un modèle bioécologique et même bioéconomique sur les impacts des 56 licences accordées à ces navires étrangers.
Il faudrait que ceux qui ont les destinées de notre Nation à quelque niveau que ce soit prennent la température de la situation et agissent en conséquence. L’ennemi principal, c’est le temps durant lequel les ressources halieutiques sont actuellement agressées. Ces licences auraient été décriées même si les bateaux appartenaient à 100% à des Sénégalais. La contrainte, c’est la disponibilité de la ressource halieutique.
Si rien n’est fait, la précarité s’installera de manière importante dans le secteur de la pêche et cela impactera très profondément le tissu économique et social du pays.
Si rien n’est fait, le Sénégal continuera de perdre des emplois directs et indirects dans le secteur de la pêche avec des fermetures d’entreprises et par ricochet, dans les industries qui sont les fournisseurs des unités de traitement de poissons et des armements à la pêche. Si rien n’est fait, le Trésor public ne bénéficiera pas des rentes économiques et financières que génère la pêche.
Enfin, et je pourrais continuer à énumérer les nombreux inconvénients induits par cette décision de mettre 56 navires dans la pêcherie. Le Sénégal paiera un lourd tribut en voulant s’inscrire de manière aussi peu structurée, en termes de choix géopolitique, dans le projet de Bri (Belt and Road Initiative) de la Chine. Nous devrions tous éviter de nous livrer pieds et poings liés aux puissances de ce monde, au détriment de notre propre survie en tant qu’Etat et Nation.
Je pense que c’est une démarche citoyenne qui incombe à chacun d’entre nous de faire le maximum pour que le droit soit dit sur cette affaire. On ne peut violer de manière aussi flagrante le code de la pêche, notamment sur le caractère de patrimoine national de la ressource halieutique (art 3), sur la concertation avec les organisations patronales (Art 5), sur la cogestion (art 6), sur l’avis obligatoire de la Ccalp (art 35) et espérer gérer le secteur au profit de l’intérêt général. La pêche n’est certes qu’un maillon de l’économie maritime mais elle est primordiale si j’en juge par la préséance dont elle bénéficie dans l’appellation du ministère. La pêche, c’est fondamentalement le pêcheur, le poisson et son écosystème. On ne peut pas ignorer le premier et occulter la capacité de l’offre du second et tendre vers une gestion efficiente du secteur. La mer ne peut donner plus qu’elle n’a et elle appartient à toute la nation. Les acteurs ne sont que des exploitants par dérogation encadrée par la loi. Enfin, un républicain ne perd jamais la face quand il s’agit d’exécuter une décision conforme aux lois votées par le Peuple, pour le Peuple.
Pour terminer, personne ne pourra dire que je n’étais pas au courant ou que je ne savais pas la gravité de la situation. En ce qui me concerne, à 70 ans et sans aucune prétention, je continuerai à m’investir dans toutes les actions tendant à raffermir la justice sociale, à œuvrer pour que mon pays soit un havre de paix, de prospérité, de dignité, d’accueil de l’autre, dans le respect de nos lois.
DAKAR SATURÉE DE MALADES
La Covid-19 se propage dans le pays à un rythme inquiétant. Plus aucune région n’est épargnée. Mais le cas de la capitale est plus préoccupant avec certains districts étouffés et qui ne seront plus très bientôt en mesure d'accueillir des patients
Le Sénégal est en train de vivre une nouvelle tournure dans la gestion de la maladie liée au nouveau coronavirus. La Covid19 est en train d’étouffer le système de santé, particulièrement sa capacité à absorber les patients. Le cas du district sanitaire de Dakar ouest est le plus édifiant avec une cinquantaine de patients reçus en deux jours.
Tous les experts se sont perdus dans la fixation du pic épidémique. Toutes les projections se sont avérées fausses. Pendant ce temps, la Covid-19 continue de se propager dans le pays à un rythme inquiétant. Plus aucune région n’est épargnée. Mais le cas de Dakar est plus préoccupant où certains districts ne seront certainement plus en mesure de recevoir des patients. Pour s’en convaincre, il faut regarder la répartition des cas dans les différents districts sanitaires du pays. Rien que le week-end, le district sanitaire de Dakar Ouest (Centre Philippe Maguilène Senghor), qui est affilié à la circonscription des Almadies, a enregistré 53 cas.
En effet, le district de Dakar Ouest a accueilli 28 cas le samedi, avant de recevoir le lendemain dimanche, 25 nouveaux cas. Ce qui laisse imaginer toute la difficulté que le système est en train de traverser. Et avec le relâchement généralisé noté dans le pays, accentué par l’assouplissement de l’état d’urgence, la situation risque d’être très compliquée si l’Etat ne revoit pas sa politique. Surtout que 7 décès liés à la Covid-19 ont été enregistrés entre vendredi (04) et samedi (03). Revenant sur les points quotidiens, il faut relever que pour le samedi 27 juin 2020, le ministère de la Santé et de l’Action Sociale a enregistré 105 cas positifs sur 1009 tests réalisés, soit un taux de positivité de 10,4%. Les cas positifs sont répartis comme suit : 84 cas contacts suivis par les services du ministère de la Santé et 21 cas issus de la transmission communautaires. Ces derniers sont répartis entre Rufisque (05), Mbao (02), Fatick (02), Médina (01), Guédiawaye (01), Mbour (01), Pikine (01), Patte d’Oie (01), Keur Massar (01), Saint-Louis (01), Liberté 6 (01), Ouakam (01), Cambérène (01), Yarakh (01) et Mamelles (01). 62 patients hospitalisés ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris. Et selon la plateforme du ministère de la Santé, les 105 cas positifs du samedi sont répartis entre les districts de Dakar-Ouest(28), Dakar-Centre (13), Dakar-Sud (9), DakarNord (5), Touba (3), Guédiawaye (4), Mbao (10), Rufisque (5), Pikine (1), Keur Massar (1), Tivaouane (12), Diamniadio (3), Fatick (2), Richard-Toll (8) et Saint-Louis (1).
A CE JOUR, 6 586 POSITIFS DONT 4 291 GUERIS, 105 DECEDES, ET 2 189 SOUS TRAITEMENT
Pour le dimanche 28 juin 2020, le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale a enregistré 127 cas positifs sur 1 179 tests réalisés, soit un taux de positivité de 10,8%. Les cas positifs sont répartis comme suit : 104 cas contacts suivis par les services sanitaires, 2 cas importés enregistrés à Saint-Louis et 21 cas issus de la transmission communautaire. Ces derniers sont répartis entre Mbao (03), Rufisque (03), Guédiawaye (02), Kaolack (02), Thiès (02), Bopp (01), Patte d’Oie (01), Sipres (01), Yoff (01), Bignona (01), Diourbel (01), Kaffrine (01), Mbour (01) et Touba (01). Aussi, 36 patients hospitalisés ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris. Au même moment, 27 cas graves étaient pris en charge dans les services de réanimation. Et selon la plateforme du ministère de la Santé et de l’Action sociale, les 127 cas relevés hier, sont répartis entre les districts de Dakar-Ouest (25), Dakar-Centre (16), DakarSud (6), Dakar-Nord (17), Touba (4), Guédiawaye (15), Mbao (6), Rufisque (4), Keur Massar (4), Thiès (4), Sangalkam (1), Yeumbeul (3), Ziguinchor (3), Tivaouane (5), Mbour (1), Kaolack (2), Diourbel(3), Khombole (1), Richard-Toll (2), Matam (1), Bignona (1), Saint-Louis (1), Kaffrine (1) et Kanel (1). A ce jour, globalement au Sénégal, 6 586 cas ont été déclarés positifs dont 4 291 guéris, 105 décédés, et donc 2 189 sous traitement.
DIAMNIADIO ET DALAL JAMM : LES MEDECINS DOCTORANTS ECOURTENT LEUR GREVE ET REPRENNENT SERVICE
Les médecins doctorants des centres de traitement de Diamniadio et Dalal Jamm avaient annoncé, vendredi dernier, 48 heures de grève pour protester contre le refus du ministère de la Santé de leur payer des salaires mais aussi de leur délivrer des attestations à la fin de l’épidémie. Mais ce mouvement d’humeur n’ira pas jusqu’à son terme.
En effet, Abdoulaye Diouf Sarr est intervenu en demandant à la Directrice générale des établissements de Santé, Dr Fatou Mbaye Sylla, de les recevoir. Ce qui a été fait, selon un communiqué parvenu à «L’AS», en présence du Directeur des établissements publics de Santé, Ousmane Dia et des Directeurs des structures hospitalières concernées. Faisant le point de leurs échanges, le collectif des médecins doctorants de Diamniadio et Dalal Jamm a indiqué que des solutions ont été apportées sur l’ensemble des points de revendication.
Entre autres, selon les médecins doctorants, il a été retenu : «La reconnaissance par le ministère de leur présence dans les CTE précités, la garantie des prestations médicales effectuées au cours de leur exercice et la couverture médicale et juridique par les structures hospitalières concernées au cours de l’exercice de leur fonction, la délivrance d’une attestation par le ministère à la fin de la Covid-19 où en cas d’arrêt pour motif quelconque, et le reversement d’une somme en compensation des arriérés revendiqués par le collectif.» Toujours dans la note dont «L’AS» détient une copie, il est indiqué que les Directeurs des structures concernées travailleront à acter dès aujourd’hui les décisions prises au sortir de cette discussion. Ainsi, le collectif des médecins doctorants a déclaré lever l’ordre de cessation des activités. Les médecins doctorants avaient d’ailleurs prévu de reprendre depuis hier à 16 heures le travail, sous réserve des engagements pris à l’issue de la rencontre. Le collectif a appelé de ce fait tous les médecins concernés à bien renouveler leur engagement civique au peuple sénégalais et rappelle par la même occasion, à ce dernier, le respect strict des mesures barrières afin de bouter la Covid-19 hors des frontières sénégalaises.
«JE SUIS A LA DISPOSITION DU COACH»
Comme beaucoup de footballeurs, le terrain l’a beaucoup manqué pendant le confinement. Mais aujourd’hui, Saliou Cissé, toujours très professionnel, est heureux de retrouver ses coéquipiers nancéiens et se dit prêt à donner le maximum.
Comme beaucoup de footballeurs, le terrain l’a beaucoup manqué pendant le confinement. Mais aujourd’hui, Saliou Cissé, toujours très professionnel, est heureux de retrouver ses coéquipiers nancéiens et se dit prêt à donner le maximum. Dans un entretien accordé à «L’est républicain», l’international sénégalais a exprimé sa joie de retrouver ses amis, mais surtout d’être à la disposition de son coach pour attaquer la prochaine saison.
LES TROIS MOIS ET DEMI D’ARRET
«C’était long, vraiment long ! Ma vie de footballeur pro m’a beaucoup manqué. Le point positif, c’est que cette période m’a permis de passer énormément de temps en famille. On a d’ailleurs pas mal joué au foot dans le jardin avec ma femme et mes deux filles. Ma femme a progressé techniquement ! (il éclate de rire). Sauf au niveau du jeu de tête, elle trouve que le ballon fait trop mal ! Plus sérieusement, on est resté à Nancy. Après, lorsqu’on a eu l’autorisation de se déplacer, on a passé un peu de temps à Valenciennes où l’on a de la famille.»
LA PRE-REPRISE EN FORET DE HAYE
«Quel plaisir de revoir les coéquipiers et le staff ! Bien sûr qu’il y a un protocole sanitaire encore à respecter, mais cela ne gâche pas le bonheur d’avoir repris. Toutes ces règles sont pour le bien de tous. Par exemple, on n’a pas le droit d’être tous ensemble dans le vestiaire, on y va par petits groupes pour se changer. Pareil pour les soins. Après, il y a les masques à porter dans les parties communes. Mais encore une fois, on trouve cela tout à fait normal.»
LES SENSATIONS PHYSIQUES
«Le staff nous a bien expliqué les choses : on reprend très progressivement pour limiter les risques de blessures. Après trois mois et demi de coupure, il faut faire encore plus attention à l’alimentation et au sommeil, il faut faire preuve d’un grand professionnalisme. La période de préparation sera encore plus importante que les autres années. Je pense même que c’est ce qui fera la différence au début du championnat.»
SON AVENIR
«J’ai signé pour trois saisons l’an dernier. Je suis bien à Nancy et je ne m’imagine pas ailleurs. Je suis à fond dans le projet, même si c’est compliqué financièrement pour le club. En Ligue 2, tout le monde sait qu’il y a souvent des surprises, cela ne garantit pas grand-chose de faire partie des favoris avant le début du championnat. Cette saison, personne ne parle de nous pour la montée. Ce n’est pas un souci. On va faire le maximum, on va tout donner et on verra les résultats. J’espère qu’on prendra un bon départ, ça conditionne souvent beaucoup de choses.» son poste «Mon utilisation dépendra de la construction de l’équipe, je pense. Je peux jouer latéral gauche ou plus haut sur le terrain. J’ai marqué quelquefois la saison dernière (5 buts en 18 matchs).Je compte bien le refaire cette année. Je suis à la disposition du coach, il le sait.»
«LA POLITIQUE DU PRESIDENT, CE N’EST PAS LE BRADAGE MAIS L’AMENAGEMENT»
Le ministre conseiller, porte-parole de la présidence, Seydou Guèye a, à l’image du ministre de l’Urbanisme, de l’hygiène publique et du logement, Abdou Karim Fofana, dégagé la responsabilité du régime actuel dans ce scandale foncier.
Le bradage du littoral a été l’œuvre des précédents régimes et les autorisations ont été signées par les autorités de la ville de Dakar. C’est en substance ce qu’a dit le ministre conseiller, porte-parole de la présidence. Invité à l’émission Objection de la radio Sud Fm d’hier, dimanche 28 juin, Seydou Guèye indique que la politique du chef de l’Etat n’est pas de brader, mais plutôt de procéder à un aménagement concerté.
La lancinante question du bradage du littoral qui a tenu en haleine le peuple sénégalais s’est invitée à l’émission Objection de la radio privée Sud Fm d’hier, dimanche 28 juin.
En effet, le ministre conseiller, porte-parole de la présidence, Seydou Guèye a, à l’image du ministre de l’Urbanisme, de l’hygiène publique et du logement, Abdou Karim Fofana, dégagé la responsabilité du régime actuel dans ce scandale foncier. Il dira que «pour l’essentiel, les baux qui ont été érigés ont été signés bien avant 2012 et pour l’essentiel, c’étaient les autorités de la ville de Dakar qui avaient donné les autorisations». Il a ainsi rejeté la faute sur les régimes précédents, même si par ailleurs, il estime qu’il ne faudrait qu’ils se renvoient la balle ou les accusations.
Le porte-parole de la présidence a, en outre, informé du travail qui est en train d’être fait par le gouvernement pour régler ce problème du littoral. Il indique «qu’il y a une procédure qui est engagée pour le retrait des beaux». La finalité, explique-t-il, «c’est de restituer tous les emprises à l’Etat pour qu’on puisse développer les stratégies sur le littoral». Sur ce point, il a tenu à préciser que «le président a dit que sa politique, ce n’est pas le bradage, mais c’est plutôt l’aménagement».
Parlant de la politique du régime en place sur le littoral, Seydou Guèye révèle que l’objectif est d’avoir une gouvernance foncière irréprochable, vertueuse. Selon lui, les services de l’Etat travaillent, en rapport avec les orientations politiques du président, dans la perspective d’un aménagement concerté du littoral et une gouvernance régulière à travers des réformes au niveau des domaines.
Cela, avec comme but de corser davantage les procédures de régulation ou d’attribution des baux. Parce que, conformément à la révision de la Constitution qui consacre des droits au peuple sénégalais sur les ressources naturelles et sur le foncier, «il faut faciliter la jouissance et l’accès à la mer à tous les Sénégalais avec le compromis qu’il faut trouver pour les aménagements de rentabilisation du foncier en termes d’équipements, d’infrastructures hôteliers, d’espaces de convivialité», assure-t-il.
112 CAS ET TROIS DÉCÈS SUPPLÉMENTAIRES
Le ministère de la Santé a déclaré lundi matin avoir recensé au cours des dernières vingt-quatre heures 112 cas de Covid-19 et trois décès portant à 108 le cumul des personnes qui ont succombé à l’épidémie.
Dakar, 29 juin (APS) - Le ministère de la Santé a déclaré lundi matin avoir recensé au cours des dernières vingt-quatre heures 112 cas de Covid-19 et trois décès portant à 108 le cumul des personnes qui ont succombé à l’épidémie.
Depuis le 2 mars, 6.698 personnes ont été infectées par le Covid-19, un effectif comprenant les 112 nouveaux cas, lesquels proviennent de 956 tests effectués par les services du ministère de la Santé.
Le rapport du nombre de nouvelles infections sur l’effectif des personnes testées donne un taux de positivité de 11,7%.
Les derniers tests positifs concernent 99 personnes contacts suivies par les services sanitaires et 13 autres contaminées par voie de transmission communautaire, cette forme de contamination dont la source n’est pas identifiée.
Les cas de Covid-19 causés par transmission communautaire ont été recensés à Colobane (2), Rufisque (2), Touba (2), Cité Sipres (1), Keur Massar (1), Kaolack (1), Dalifort (1), Mbao (1), Nord Foire (1) et Dakar-Plateau (1), a précisé le docteur Mamadou Ndiaye, directeur de la prévention au ministère de la Santé.
Cinquante patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris au cours des dernières vingt-quatre heures, a indiqué M. Ndiaye en publiant le dernier bilan national de la pandémie de coronavirus.
Selon lui, 4.341 patients ont recouvré la santé depuis la détection du premier cas de Covid-19 au Sénégal, le 2 mars.
Vingt-sept patients, dont l’état est jugé grave, sont pris en charge dans les services de réanimation des hôpitaux, a dit Mamadou Ndiaye.
«IL APPARTIENT A L’ETAT DE SAUVER LA DISCIPLINE»
Invité du forum de l’Association nationale de la presse sportive (ANPS), le président de la Fédération sénégalaise d’athlétisme (FSA), Sara Oualy a brossé un tableau pas très reluisant de la première discipline olympique.
Invité du forum de l’Association nationale de la presse sportive (ANPS), le président de la Fédération sénégalaise d’athlétisme (FSA), Sara Oualy a brossé un tableau pas très reluisant de la première discipline olympique. Une discipline qui, selon lui, «est dans le creux de la vague». Tirant un bilan «satisfaisant» de ses deux années à la tête de la Fsa, le colonel de la Douane, fait le point sur les chantiers et les problèmes et les défis pour la relance de la discipline.
«L’ATHLÉTISME EST DANS LE CREUX DE LA VAGUE»
«Actuellement l’athlétisme est dans le creux de la vague. Pour qu’elle revienne au niveau africain, on a un début de solution. Il y a un groupe d’athlètes qui avait représenté le Sénégal dans les compétitions de la région 2. Ils bénéficient d’un entrainement adéquat. Ce qui leur manque c’est un suivi réel et un appui matériel pour vraiment performer.
«NOUS AVONS DÉPASSÉ LE STADE DE DÉTECTION»
«Nous avons dépassé le stade de détection. Notre souci est maintenant de les maintenir au sein de la famille. Car, il y a beaucoup de talents qui ne sont pas suivis et qui s’en aillent au bout d’un ou deux ans. C’est parce qu’ils ne disposent pas d’un suivi adéquat.
«ON ATTEND DE L’ETAT, UNE AIDE BEAUCOUP PLUS CONSISTANTE»
L’athlétisme n’est pas comme le football ou le basketball qui peuvent vendre leur produit sur le marché. L’athlétisme partout dans le monde est soutenu par les pouvoirs publics. La discipline ne produit pas des retombées économiques mais peut procurer à l’Etat une certaine représentativité sur le plan international. Donc il appartient à l’Etat de soutenir certaines disciplines comme l’athlétisme. Il y a dix ans, on disposait ce que l’on appelle les fonds de relance d’un montant de 120 millions. Maintenant ces fonds ont disparu. Actuellement l’Etat a érigé des stades un peu partout dans le Sénégal sans équipements. Ces stades sont partagés entre le football, l’athlétisme et les autres disciplines. Ce que l’on attend de l’Etat, c’est une aide beaucoup plus consistante. Depuis 2018, l’athlétisme n’a reçu aucune subvention de l’Etat. Vous comprenez que c’est grave ! Ce que l’on attend de l’Etat est d’octroyer des bourses de formations à nos athlètes, équiper les stades régionaux et d’essayer d’octroyer des indemnités aux entraineurs. Les entraîneurs d’athlétisme ne sont pas payés. A part des entraineurs qui sont professeurs d’éducation physique. Aucun club ne paie ses entraîneurs. Ces entraineurs sont dans le bénévolat et cela pose problèmes. Nous avons des problèmes d’ordres matériels et humains. J’avais un programme bien ficelé et une partie de ce programme était déposé au niveau du Cnoss et du ministère des Sports pour pouvoir relancer la discipline. Mais il faut des moyens humains, financiers et matériels. Tous les pays qui se respectent, dégagent beaucoup de moyens pour aider l’athlétisme. C’est une discipline qui ne génère pas de fonds. Il appartient à l’Etat de sauver la discipline. Seule l’athlétisme, par rapport aux championnats du monde, aux JO parvient à mobiliser plus de 200 drapeaux. Ce que l’on a pu faire c’est de proposer au ministère un plan de développement à dérouler surtout en direction des JOJ. Maintenant, on a d’autres partenaires privés. Eiffage à travers le marathon de Dakar nous aide. Il y a aussi l’IAAF.
«ON EST EN AVANCE SUR LE DOMAINE DE LA FORMATION»
On est en avance sur le domaine de la formation. Sur ce qui est d’équiper les stades régionaux, ça pose problème. Ce que l’on peut c’est d’équiper les ligues régionales de petits matériels. On n’a donné pas de matériels. Pour ce qui du matériel lourd, la Fédération n’a pas les moyens de doter les stades. Les haies, le chrono électrique coûtent chers. On s’est débrouillés pour avoir le seul chrono électrique pour l’ensemble du Sénégal. Pour le sport à l’école aussi, on a essayé de convaincre les autorités afin de redynamiser le sport à l’école. Actuellement, l’UASSU a commencé à émerger. N’eût été la pandémie du Coronavirus on aurait assisté aux finales organisées par l’UASSU Pour la réfection du tartan, je suis allé jusqu’en Espagne, j’ai eu des partenaires techniques qui sont venus jusqu’ à Dakar. Ils ont visité le tartan, identifié les problèmes et ils m’ont fait un devis que j’ai transmis aux autorités. La réfection, c’est 400 à 500 millions de FCFA. Nous n’avons pas ces moyens là. Ce que je veux, c’est d’attirer l’attention des autorités. Le tartan sera réfectionné dans le cadre de la préparation des JOJ 2022. Les disciplines qui ne sont alléchantes et productives sur le plan financier n’ont pas beaucoup d’adeptes. L’athlétisme est une discipline très complexe. In fine, il y a que deux ou trois champions qui émergent.
JOJ 2022 : «ON A REPÉRÉ LES ATHLÉTES QUI DOIVENT REPRÉSENTER LE SÉNÉGAL»
«En direction des JOJ on a repéré les athlètes qui doivent représenter le Sénégal. Il appartient aux pouvoirs publics de nous donner les moyens de les interner et qu’ils s’entraînent. Il ne faut se voiler la face. Ce que l’on peut faire c’est d’essayer de les regrouper une fois ou deux fois dans l’année ; durant les vacances, les amener à Dakar et de les mettre dans des conditions d’entraînement, c’est ce qu’on a essayé de faire. Le programme est déposé sur la table du ministre des sports et CNOSS mais pour le moment rien n’est fait. (…) Pour le meeting de Dakar, on avait un partenaire de premier plan en l’occurrence la mairie de Dakar. Depuis 2012, avec le nouveau politique de la décentralisation, la mairie est confrontée à des problèmes. Néanmoins, on essaie de réfléchir pour le ramener.
«L’INEXISTENCE D’UNE PISTE D’ATHLÉTISME A DIAMNIADIO SERAIT DANGEREUSE»
On ne peut pas faire d’athlétisme sans tartan, sans piste. Au début, il n’était pas prévu la construction d’une piste d’athlétisme dans ce stade. Avec l’appui des uns et des autres, on a pu convaincre les autorités à ériger quelques choses pour l’athlétisme au niveau de Diamniadio. Maintenant, c’est un stadium de 5000 places. L’inexistence d’une piste d’athlétisme à Diamniadio serait dangereuse. On a su tirer les ficelles pour l’avoir. Un stade de 5000 places, ce n’est pas mal. Il y a le stade Iba Mar qui sera entièrement réfectionné tout comme le stade Léopold Senghor. On a pas d’inquiétudes»
PROCÉS LAMINE DIACK «CETTE AFFAIRE DÉPASSE LE CADRE DE LA FSA »
Ce qui est du procès, la Fédération a essayé de le soutenir à travers le collectif et lui apporter un soutien moral. Cette affaire dépasse le cadre de la FSA. C’est une affaire internationale très médiatisée. Nous n’avons pas les moyens relationnels, diplomatiques pour le soutenir.
BILAN A LA TETE DE LA FSA «SATISFAISANT A MI PARCOURS»
C’est un bilan satisfaisant à mi-parcours. Sur le plan de la formation, on a affecté pas mal de séances. Sur le plan matériel, on a pu se procurer d’un chrono électrique. On a pu équiper les stades en petits matériels, on a organisé des compétitions, équipé le siége de la Fédération sénégalaise en bureautique pour un bureau respectable. Tout le monde est réuni autour de l’essentiel. Avec mon grand frère El Hadji Amadou Dia Ba, on travaille la main dans la main. D’ailleurs, une partie de notre élite s’entraîne dans son centre. Les dissensions appartiennent au passé.
LE SPORT SENEGALAIS PERD UN MONUMENT
Le sport sénégalais et particulièrement la famille du basket est en deuil avec le rappel à Dieu d’Abdoulaye Seye Moreau décédé avant-hier, samedi 28 juin, à l’âge de 91 ans.
Le sport sénégalais et particulièrement la famille du basket est en deuil avec le rappel à Dieu d’Abdoulaye Seye Moreau décédé avant-hier, samedi 28 juin, à l’âge de 91 ans. Avec sa disparition, c’est une page entière d’une vie consacrée au sport qui se referme. Sa personnalité ne s’est seulement limitée dans le sphère du basket milieu sportif sénégalais, africain et mondial. Ancien joueur, arbitre international, fondateur du Dakar université club, président de la Fédération sénégalaise de basketball, président du Cnoss, il a aussi dirigé la Fiba, la plus haute instance du basket mondial.
Le Sénégal a perdu un monument du sport, avec le décès d’Abdoulaye Seye Moreau. L’ancien président de la Fédération sénégalaise de basketball a tiré sa révérence, samedi 28 février, tard dans la soirée dans sa 91e année. Une vie dont la majeure partie a été mise au service du basket. Une discipline dans laquelle il laissera une empreinte indélébile. D’abord en tant que joueur mais aussi dirigeant. Il ajoutait cependant ses charges avec celles de manager. Si on sait qu’il a été également et longtemps directeur général de la Banque nationale de développement du Sénégal (BNDS).
Sacré champion AOF en 1955, notamment au Foyer France Sénégal, au début de carrière, Sèye Moreau comme on le nommera familièrement a fondé le Dakar Université Club (Duc) où se sont illustrés déjà dans les années 60 de grands basketteurs de la trempe de Fowler. Sèye Moreau se met ensuite à l’arbitrage. Il associera ce statut d’arbitre international, avec sa casquette de président de la commission des arbitres et ensuite celle de vice-président de la Fédération sénégalaise de football sous le magistère de Serigne Lamine Diop et de Moctar Guène qui n’est autre que son demi-frère. Il prendra les rênes de la FSBB en 1975. Ce sera à partir de là, le début d’une année faste pour le basket-ball sénégalais puisque son passage coïncidera avec le début de règne des Lionnes qui ont obtenu le premier de leur onze sacres de championnes d’Afrique sous la présidence de Sèye.
Apres son retrait de l’instance dirigeante en 1993, il va prendre les rênes de l’Afaba (aujourd’hui Fiba-Afrique). Un poste qu’il occupera jusqu’à 1998. Abdoulaye Seye Moreau atteindra le sommet du basket mondial lorsqu’il accède à la présidence de Fiba-Monde (1998 à 2002) et en prenant par la suite la succession de Lamine Diack, comme président du Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS) de 2002 à 2006. En 2010, il a intégré le cercle restreint du FIBA Hall of Fame, le temple de la renommée créé par FIBA pour honorer les plus grandes figures et vedettes. Sa dernière grande apparition publique date de 2018. Avec l’homme qu’il était, Abdoulaye Sèye Moreau laisse l’image d’un homme élégant, affable, simple et attachant. Mais aussi d’une grande disponibilité. Au point qu’au crépuscule de sa vie, le vieux Saint-Louisien a été plusieurs fois sollicité pour réconcilier des positions souvent antagonistes et les conflits dans les fédérations sportives. L’Association Nationale de la Presse Sportive du Sénégal avait fait de lui le parrain du Gala des sportifs de l’année. Une occasion pour le défunt dirigeant sportif de donner son viatique à tous les jeunes sportifs de cette génération et à venir ; “ À l’heure actuelle, nous perdons tous nos repères. J’ai tenu à rappeler aux jeunes qu’ils doivent respecter les lois et règlements du pays et du sport. Ne jamais oublier qu’une victoire n’est jamais définitive, et être toujours humble dans la victoire, digne dans la défaite», avait-il confié.
REACTIONS…
MATAR BA, MINISTRE DES SPORTS : “Abdoulaye Sèye faisait partie des dirigeants du mouvement sportif et olympique les plus respectés et les plus écoutés”
“ C’est avec tristesse et consternation que j’ai appris le rappel à Dieu du Président Abdoulaye Seye « Moreau ». Une immense perte pour le monde sportif et particulièrement la famille du basketball sénégalais, africain et mondial. Il est des circonstances douloureuses dans lesquelles il devient bien pénible de remplir son devoir ; celui qui m’incombe en ce jour m’attriste profondément. C’est en proie à une profonde émotion que je viens, au nom du mouvement sportif, adresser un vibrant hommage à ce grand dirigeant sportif, l’homme de bien que la mort nous a ravis. Les éminentes et solides qualités de son caractère, sa nature franche et loyale lui a valu l’estime et la sympathie de tous. Toujours animé du noble désir de servir le sport de son pays, de son continent et du monde et de se dévouer au sport sénégalais, le Président Abdoulaye Sèye « Moreau » faisait partie des dirigeants du mouvement sportif et olympique les plus respectés et les plus écoutés. Je me souviens encore de la joie avec laquelle, il recevait de mes mains la distinction des journalistes sportifs au théâtre National Daniel Sorano, où il avait tenu un discours mémorable pour les générations actuelles et futures. Le sport pour lequel il a vécu, avec toute l’ardeur d’une conviction sincère durant toute sa vie, a accompli son évolution vers un idéal de solidarité qu’il a toujours rêvé de voir briller sur le monde. Puissent nos regrets sincères et l’hommage que le monde sportif attristé rend à sa mémoire, adoucir s’il est possible, la douleur de sa famille naturelle, celle du basketball du mouvement sportif et olympique en général. A nom du Président de la République, Son Excellence Macky Sall, de l’ensemble du gouvernement et du mouvement sportif sénégalais, j’adresse à tous, mes condoléances les plus attristées.”
BABA TANDIAN, ANCIEN PRESIDENT DE LA FSBB
“Je voudrais, adresser à la famille du basket toutes mes condoléances à la disparition du grand Abdoulaye Seye Moreau disparu à jamais ce matin très tôt une grande perte pour le monde du basket un monsieur qui a servi le basket, qui s’est sacrifié pour le basket de son pays le Sénégal et le basket mondial. Premier sénégalais à avoir dirigé le basket mondial, cela mérite d’être souligné. Je voudrais au nom de Saint Louis Basket Club et à mon nom propre adresser mes sincères condoléances à sa famille à sa soeur Astou Sèye, 1ère vice-présidente de Saint Louis Basket, au maire de Saint-Louis Monsieur Mansour Faye, à toute la population de Saint Louis, à la famille du basket au pt de la fédération de basket et aux supporters du basket. Que la terre lui sois légère, et que Dieu aie pitié de son âme ! Et c’est le lieu de rappeler le souhait du monde du basket de voir Dakar Arena porter le nom de Ablaye Seye Moreau Arena (A.S.M.A).”
Par CALAME
DÉMOCRATIE ÉNERVÉE
L’interprétation “populaire” de cet article relatif à la vacance du pouvoir, au-delà des sarcasmes qui s’en sont suivis dans les réseaux sociaux, pose plus sérieusement une fois encore, la question de l’aménagement du pouvoir au sommet de l’Etat.
L’isolement volontaire depuis le 24 juin du président de la République, malgré un test (négatif) à la Covid-19, pour une durée d’au moins deux semaines, a répandu la rumeur (on dit qu’elle est le plus vieux média du monde) de la vacance du pouvoir. Dès le lendemain, sur la chaîne de la télévision publique, à une heure de grande écoute, le ministre Seydou Guèye, son conseiller en communication, y coupe court et déclare : « L’État n’a aucun problème de continuité. Donc, il n’y a aucune vacance du pouvoir, il n’y a pas besoin d’intérim. Le Président, à partir de sa position de chef de l’État, de commandant des troupes, continue à gérer la situation de la façon la plus normale. Encore une fois, il n’est pas malade».
L’article 39 de la Constitution votée par référendum en mars 2016 énonce les conditions de la vacance du pouvoir : «En cas de démission, d’empêchement ou de décès, le Président de la République est suppléé par le président de l’Assemblée nationale. Au cas où celui-ci serait lui-même dans l’un des cas ci-dessus, la suppléance est assurée par l’un des vice-présidents de l’Assemblée nationale dans l’ordre de préséance».
En ces temps de Coronavirus, l’Assemblée nationale, elle-même a vu 26 de ses députés de la Commission des Lois, placés sous surveillance médicale, après avoir été en contact avec une des leurs, contaminée. Mais ceci n’est qu’une parenthèse. L’interprétation “populaire” de cet article relatif à la vacance du pouvoir, au-delà des sarcasmes qui s’en sont suivis dans les réseaux sociaux, pose plus sérieusement une fois encore, la question de l’aménagement du pouvoir au sommet de l’Etat. Chacun des Présidents a eu un rapport particulier avec cet aménagement, rapport, il est vrai résultant d’un contexte politique précis, mais qui est également fonction, plus subtilement, de la personnalité même de chacun d’eux. Senghor, dominé par les doutes d’une nation naissante nouvellement indépendante, est demeuré hésitant à couper le cordon ombilical le liant à la France.
Sa francophilie en est assurément la raison et l’attrait s’est traduit par une reproduction constitutionnelle hexagonale. Même si, soit-dit en passant, en ces temps-là, les Etats à qui l’indépendance venait d’être accordée, ont eu du mal à se départir du modèle de la puissance qui les avait colonisés. Pour Senghor, très vite, l’exercice du pouvoir va révéler la difficulté d’avoir un pouvoir exécutif bicéphale, avec un Président de la République et un « Président du Conseil ».
La crise de décembre 1962 qui n’en finit pas de faire parler d’elle, presque 60 ans après, achève la difficulté d’avoir un attelage de deux hommes forts, tant du point de vue de leurs pouvoirs que du point de vue des personnalités respectives de Senghor lui-même et Mamadou Dia.
Sorti « victorieux » du conflit qui l’a opposé au Président du Conseil Mamadou Dia, Senghor traduit en termes constitutionnels la prépondérance du chef de l’Etat : le poste de Premier ministre est supprimé, les ministres et les secrétaires d’Etat doivent lui rendre compte, sans perdre de vue, qu’ils peuvent être démis à tout moment. Mieux, ils ne sont responsables que devant lui. Le Sénégal rompt donc avec sa “tradition” parlementaire et dans le même temps, la conception senghorienne du pouvoir est mise en exergue. Le pouvoir ne se partage plus. De ce point de vue précis, c’est l’héritage qu’il a légué à tous ses “illustres” successeurs. La bonne marche de l’Etat requiert que soit “répudié” tout schéma de dyarchie.
Fatigué d’être le centre de la vie politique, lassé d’une prépondérance qui pourrait très vite «dévaloriser» la fonction présidentielle en la banalisant, parce que obligé de se mêler de tout, Senghor nomme un Premier Ministre, mais dont fonction n’a plus rien à voir avec celle du « président du Conseil » de 1962. Le Premier ministre est sous la dépendance étroite du Président, lequel détermine la politique de la Nation et peut quand il veut le révoquer.
La création de la fonction ne doit pas, non plus, faire illusion: aucune volonté d’amorce pour changer la substance du régime. Ici, il s’agit simplement de trouver un « collaborateur », dont la loyauté sera, on le devine bien après les événements de 1962, une qualité essentielle. L’homme qui sera choisi pour occuper le poste est conforme aux arrières pensées du Président : administrateur effacé, ancien secrétaire général de la Présidence, n’ayant a priori nulle ambition politique, le Premier ministre Abdou Diouf paraît bien faire l’affaire.
Sa longévité à ce poste en atteste. Il l’a occupé sans discontinuer de 1970 à 1981. Il est juste de retenir du passage de Senghor, l’ouverture pluraliste, cette particularité longtemps sénégalaise, en un temps où le monopartisme était la règle un peu partout sur le continent africain, même si celui-ci est resté limité à l’époque, le Président voyant dans un pluralisme sans borne un « péril mortel » pour une démocratie jeune. La présidence d’Abdou Diouf est plus contrastée. En plus de la suppression puis du rétablissement de la fonction de Premier ministre, en 1983 et en 1991 respectivement, la création du Sénat en 1998, le réaménagement du pouvoir judiciaire avec la réforme de 1992, la réforme de mai 1981, qui a ravi la palme est celle qui fait sauter le verrou de la limitation du nombre de partis politiques, consacrant une liberté que d’aucuns, jusqu’à présent estiment l’usage abusif.
Le « libéralisme » politique de la présidence de Diouf constituera une sorte de marque de fabrique de la démocratie sénégalaise, alors perçue comme une exception heureuse en Afrique. C’est sans doute cela qui explique que notre pays n’ait pas connu le rite de la « Conférence nationale », des cénacles élargis à toutes les « forces vives », où la parole critique se libère, où le pouvoir politique consent à entendre ceux qu’il a longtemps ignorés ou réprimés, s’il ne le partage avec eux. Malgré ces avancées, d’autres réformes presque unilatérales, fortement inspirées à Abdou Diouf par son parti dont la longévité au pouvoir, a réduit la lucidité et donné le mirage d’une invincibilité qui n’en était qu’illusoire : la suppression du « quart bloquant », le retour au septennat, sont autant d’initiatives regardées, au moins dans le pays, comme des reniements démocratiques.
Et l’homme, ne partageant le pouvoir avec personne semblait avoir perdu le sens des nuances démocratiques, même si on ne doute pas qu’il se soit converti à l’autocratie, l’usure du pouvoir l’a éloigné des réalités et affaibli son jugement politique. En 2000, quand survient la première alternance, la ferveur constitutionnaliste accompagne celle politique. L’une des principales promesses de l’opposition qui venait d’accéder au pouvoir, a été la mise en place d’un « régime parlementaire ».
Le débat institutionnel se trouve alors placé au cœur du projet politique des nouveaux gouvernants, et une Constitution est bientôt adoptée, dont on escomptait qu’elle éviterait les dérives de l’ancienne. Mais ce n’était qu’une illusion. L’illusion qu’il suffit d’avoir de bons textes pour avoir une bonne pratique des institutions. Comme jamais dans notre histoire, l’aménagement du pouvoir n’a sans doute paru aussi compromis dans des querelles partisanes, voire personnelles. La Constitution elle, a perdu de sa solennité, les réformes de circonstances en ont tué la majesté. Entre 2001 et 2010, elle a été modifiée au moins une dizaine de fois, mais manquant toujours cruellement de précisions qui ne prémunissent pas d’interprétations que l’on constate encore aujourd’hui, malgré le « oui » accordé à une Constitution votée par référendum en mars 2016.
C’est sous les mandats de Abdoulaye Wade que la question du partage de pouvoir s’est posée, jusqu’à la caricature. Dès élu, alors que la coalition qui l’a porté au pouvoir discutait des différents postes à pourvoir, il lui signifia d’entrée que « c’est (lui) l’élu ». Vice-présidence, dyarchie, héritier, ces mots n’ont jamais été autant utilisés que sous Abdoulaye Wade, Secrétaire national du Parti démocratique sénégalais ou président de la République. La captation politique du pouvoir pour ses fils politiques, Idrissa Seck, puis Macky Sall, ensuite familiale et politique pour son fils biologique, chargée à un moment d’une polarisation affective et émotionnelle forte, pour l’un ou pour l’autre selon les séquences politiques, n’en a pas moins empêché qu’ils ont lavé leur linge sale en public, faisant de celui-ci un espace de règlement des conflits domestiques et politiques.
Devenu président de la République, après avoir lui-même été Premier ministre, Macky Sall n’en n’a pas moins éprouvé trois, à ce jour. Le dernier en date, dont le poste a été supprimé en avril 2019, est apparu, en quelques déclarations, en quelques formules à l’emporte-pièce, en quelques interviews trop abruptes, comme un homme qui ne doute point. Il a traversé la station primatoriale sans vraiment la marquer. Impérieux et annonçant les pires avanies à ceux qui se permettaient d’émettre des réserves sur les programmes et/ou les actes posés par le Président de la République, il a déployé un tapis sous les pieds de ce dernier, qui n’en demandait sûrement autant et qui s’en débarrassa sans mettre de gant. Macky Sall devient dans le même temps, chef du gouvernement.
Exit le poste de Premier des ministres. Mohammed Boun Abdhallah Dionne est nommé ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République. Sans Premier ministre depuis plus d’une année, interpellé de toutes parts par toutes les couches de la population à qui il a demandé « d’apprendre à vivre avec la Covid-19, Macky Sall, Sall, «à partir de sa position de chef de l’État, de commandant des troupes, continue à gérer la situation de la façon la plus normale», pour reprendre Seydou Guèye, en ce temps de loi d’habilitation qui nous régit depuis le 1er avril. Et ce n’était pas un poisson. Dans ce pays qui a le goût de l’homme providentiel doté de tous pouvoirs, le «quinquennat, cette démocratie énervée» comme lu quelque part, les éléments constitutifs de la gestion pouvoir, n’ont pas beaucoup varié. Or, c’est une pratique, une culture des uns et des autres qui aide un pouvoir à faire ses preuves.
SERIGNE BABACAR SY MANSOUR SERMONNE L’ETAT
Fidèle à sa réputation d’«homme au franc-parler», Serigne Babacar Sy Mansour n’a pas procédé par détours pour asséner ses vérités sur la gestion de la pandémie de la Covid-19 par l’Etat du Sénégal.
Fidèle à sa réputation d’«homme au franc-parler», Serigne Babacar Sy Mansour n’a pas procédé par détours pour asséner ses vérités sur la gestion de la pandémie de la Covid-19 par l’Etat du Sénégal. En présence de milliers de fidèles ayant effectué le déplacement à Tivaouane, samedi 27 juin 2020, lors de la cérémonie du 3e jour du décès de son porte-parole, Pape Malick Sy, le Khalife général des Tidianes a signifié au ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, que dans la gestion de la Covid-19 qui ne cesse de gagner du terrain au Sénégal, l’autorité a démissionné.
«L’autorité a démissionné» dans la gestion de la pandémie à coronavirus (Covid-19), qui continue sa propagation au Sénégal, depuis son apparition le 2 mars dernier, avec, à la date d’hier, dimanche, 6586 cas positifs dont 4291 guéris, 105 décédés, 1 évacué (finalement décédé en France) et 2189 patients dont 27 graves encore sous traitement dans les structures de santé. Serigne Babacar Sy Mansour, le Khalife général des Tidianes, en est convaincu.
Pis, le guide religieux, connu des Sénégalais pour son «franc-parler», fera remarquer au ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, que «ce qu’on a noté avec le dé-confinement n’est qu’une démission ; alors qu’un responsable ne démissionne pas face à un drame du peuple». Le Khalife général des Tidianes s’exprimait avant-hier, samedi 27 juin 2020, lors de la cérémonie religieuse du 3e jour du rappel à Dieu de son défunt porte-parole, Pape Malick Sy. Une solennité qui a réuni une foule nombreuse composée de parents, fidèles, amis, proches et sympathisants au domicile du défunt. Une occasion mise à profit par le Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, pour passer le message à l’endroit de l’autorité gouvernementale chargée de la gestion de cette crise sanitaire qui venait pourtant de décrocher, la veille, une motion de soutien du parlement pour la bravoure de son équipe médicale.
Évoquant toujours la gestion de la Covid-19, devant les milliers de personnes qui ont effectué le déplacement à Tivaouane, en présence du ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, Serigne Babacar Sy Mansour a appelé l’État du Sénégal à faire preuve de courage dans sa communication relative à la Covid-19, en disant la vérité aux Sénégalais. «Monsieur le ministre, l’État doit dire aux Sénégalais qu’il n’y a pas de remède (au coronavirus). Il faut se préserver ou mourir!», a conseillé le chef religieux de Tivaouane.
Sur un autre registre, mais concernant toujours la gestion de la Covid-19, notamment la réouverture des mosquées avec une obligation de respect de la distanciation physique à l’intérieur de ces lieux de culte, le Khalife général des Tidianes, a «remis» l’Etat à «sa place». «A ce sujet, l’État est allé au delà de ses prérogatives, en voulant instaurer la distanciation physique dans les mosquées. Ce qui est absurde, car l’Islam exige des rangs serrés entre fidèles dans une mosquée. Que l’État évite de se mêler des mosquées!», a-t-il affirmé sèchement. Prenant la parole à son tour et réagissant aux remarques de l’autorité religieuse de Tivaouane, le ministre de la Santé et de l’Action sociale a déclaré avoir pris bonne note des griefs relevés par le Khalife général des Tidianes.
Toutefois, Abdoulaye Diouf Sarr n’a pas manqué de rappeler que ses relations avec Serigne Babacar Sy Mansour remontent à 1996. Ce qu’a confirmé le guide religieux qui a prié pour le ministre Abdoulaye Diouf Sarr qui est, pour lui, un ami et un frère.
Pape Malick Sy, le porte-parole de la famille Sy de Tivaouane est décédé le jeudi 25 juin, à Dakar, chez lui à la Cité Keur Gorgui de Sacré-Cœur. Il était âgé de 78 ans et a passé trois ans comme porte-parole de l’actuel Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, avec une éloquence et une élégance que lui reconnaissent les Sénégalais. Une foule immense l’a accompagné à sa dernière demeure, le même jour à 17h, dans le quartier de Ndiadakhoum où il repose désormais à côté de son frère et maître à penser, Serigne Cheikh Ahmed Tidjane Sy «Al Makhtoum».