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3 octobre 2025
PLUS DE 1800 NOUVEAUX CAS ENREGISTRÉS
La tranche de ces malades qui ont été dépistés tourne entre 35 et 40 ans, selon le Dr Fatma Guenon. Elle renseigne, toutefois, que la maladie du coronavirus ne leur empêche pas de commencer la célébration d’octobre rose pour toutes les sénégalaises
Les chiffres font froid dans le dos. Au Sénégal, plus de 1800 nouveaux cas de cancer du sein avec 80% de décès ont été enregistrés. L’annonce est faite par la présidente de la Ligue sénégalaise contre le cancer (Lisca), Dr Fatma Guenon, joint au téléphone, ce jeudi, marquant le début du mois d’Octobre Rose.
Un mois pour sensibiliser au dépistage du cancer du sein. La tranche de ces malades qui ont été dépistés tourne entre 35 et 40 ans, selon le Dr Fatma Guenon. Cette dernière renseigne, toutefois, que la maladie du coronavirus ne leur empêche pas de commencer la célébration d’octobre rose pour toutes les sénégalaises. « Nous organisons des consultations quotidiennes, pour toutes les sénégalaises », informe-t-elle. Cependant, il faut, au préalable, prendre rendez-vous parce que les rassemblements ne sont pas autorisés. « Les femmes peuvent appeler pour prendre rendez-vous. Nous consultons pendant 10 jours au niveau du siège avant d’aller dans les zones très sensibles de la banlieue pour permettre aux femmes d’être dépistées. En plus, nous offrons aux femmes âgées de plus de 40 ans la possibilité de se faire dépister par une mammographie », a fait savoir Dr Guenon. Elle signale que 100 femmes seront consultées par jour dont 50 le matin et 50 le soir. C’est pourquoi, dit-elle, la prise de rendez-vous est nécessaire.
MUSÉE DES CIVILISATIONS NOIRES, UN PANAFRICANISME REVENDIQUÉ
Élu par le magazine Time comme l'un des 100 lieux phares à voir dans le monde, le Musée des civilisations noires mise sur un art transafricain contemporain pour mettre en lumière le pluralisme du continent. Un défi inédit devenu réalité en 2018
Élu par le magazine Time comme l'un des 100 lieux phares à voir dans le monde, le jeune Musée des civilisations noires de Dakar mise sur un art transafricain contemporain pour mettre en lumière le pluralisme du continent. Un défi inédit devenu réalité en 2018 grâce au soutien financier de la Chine.
Au cœur de la capitale sénégalaise, la structure du MCN évoque une petite case ronde très commune en Afrique, mais ici de 14 000 mètres carrés sur quatre étages. Le Musée des civilisations noires de Dakar - momentanément fermé en raison de la Covid-19 - se veut le symbole d'une volonté commune de différents pays du continent africain de s'unir afin de montrer la diversité de leurs traditions culturelles et de leurs artistes contemporains. Un projet global panafricain qui remonte aux années 60, finalement permis par l'aide financière de la Chine, et qui aboutit au moment même d'un débat sans précédent en France sur la restitution des biens culturels africains.
Une idée portée dès 1966 par Léopold Sédar Senghor
Suite aux indépendances successives des anciennes colonies du continent, plusieurs voix ont émergé avec la volonté de lancer un projet qui réunisse tous les pays d’Afrique. Il s'agissait de rassembler tous ces peuples autour d’un but commun pour qu’ils puissent s’affirmer sur la scène internationale, en excluant les restes de colonialisme européen.
L’idée d’un musée comme clé de voûte de cet objectif est évoquée en septembre 1956 au premier Congrès des écrivains et artistes noirs, à la Sorbonne. Elle est ensuite proposée en 1966 à Dakar lors du premier Festival mondial des arts nègres par Léopold Sédar Senghor, intellectuel et président du Sénégal de 1960 à 1980. Il souhaite mettre en œuvre ce projet culturel africain au Sénégal même, provoquant dès lors de vives critiques parmi les représentants du mouvement panafricain.
Historien, spécialiste de l’Afrique et du panafricanisme, Amzat Boukari-Yabara revient sur ce mouvement "qui s'inscrit dans une histoire, dans des résistances menées par des esclaves déportés dans les Amériques, donc à partir du XVIe, XVIIe siècle. À travers des résistances culturelles, militaires, politiques, sociales et qui s'est cristallisé au XIXe siècle au moment des abolitions". Cette conception politique qui encourage l'autonomie du continent africain et la solidarité entre ses citoyens sera par ailleurs revisitée à l'aube des indépendances africaines dans les années 50 et 60. Ce projet muséal panafricain souhaite ainsi s'inscrire dans ce mouvement en mettant en avant des objets forts d’affirmations culturelles.
Après un long silence des instances politiques, l’idée ressurgit dans les années 2000 par le biais de plusieurs intellectuels et du Président sénégalais Abdoulaye Wade. Cependant, pendant de nombreuses années les difficultés et les doutes s'accumulent. Malgré une volonté première de construire par leurs propres moyens un projet exclusif au continent, le musée ne pourra voir le jour que bien des années plus tard grâce au financement des infrastructures par la Chine. La première pierre de ce futur musée est posée en 2003 alors même qu’il n’a pas encore été décidé "ce que sera le musée" : sa place dans le paysage muséal, ses missions, les outils à mettre en place, les stratégies et mécanismes pour mener des activités, etc.
Fin juillet 2016 a alors lieu une Conférence Internationale de Préfiguration du Musée des civilisations noires. Plusieurs acteurs et historiens sénégalais se réunissent, dont l’actuel directeur général du lieu, le professeur Hamady Bocoum, afin de déterminer les missions et les visées de ce projet culturel.
Deux objectifs émergent alors :
Réaliser un musée non-ethnographique, c'est-à-dire non consacré uniquement aux arts premiers, et non-commémoratif du passé d’esclaves des populations du continent. L'idée est de mettre en lumière d’autres aspects méconnus de l’Afrique, pour que le musée devienne un "outil de développement scientifique, culturel, économique et social couplant technologie et respect des arts et cultures africaines".
Montrer la vitalité de l’ensemble du continent africain à travers "des cultures et civilisations des mondes noirs". Cette réappropriation de son histoire culturelle passe par la mise en place de logiques et politiques muséales propres au continent africain, tel un musée qui soit aussi un centre culturel avec des espaces d’échanges et de créations.
Le Musée des civilisations noires est finalement inauguré à Dakar le 6 décembre 2018 par le Président du Sénégal, Macky Sall, en présence de nombreux officiels et représentants des pays africains. Plus de 500 œuvres d’art sont ainsi présentées dans ce nouveau lieu de culture. Pour le dirigeant Macky Sall, alors en campagne pour un deuxième mandat à la tête du pays, ce projet culturel fait "resurgir en nous les précurseurs du panafricanisme et de l'identité africaine".
Un financement chinois déterminant
Cet événement pour l'Afrique de l'Ouest n'aurait pu aboutir sans la Chine. Elle a doté le musée d’un financement conséquent en investissant l'équivalent de 35 millions d’euros pour la totalité de sa construction et pour de nombreux équipements culturels. Un investissement croissant dans la sphère culturelle du Sénégal pour la République populaire de Chine qui avait auparavant financé le Grand Théâtre national en 2011 et construit le plus grand stade du Sénégal dans les années 80.
Le 10 janvier 2014, en amont d'une visite sur le chantier du Musée des civilisations noires de Dakar et dans le cadre d'une grande tournée africaine, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, avait affirmé que son pays "serait toujours un champion" des causes africaines. Lors de l’inauguration du musée en décembre 2018, c’est le ministre chinois de la Culture, Luo Shugang, qui vint spécialement de Pékin pour assister à l'événement. Il déclara que cette réalisation de grande envergure était le symbole "de l'amitié et de la solidarité des peuples chinois et sénégalais". Le MCN est par la suite devenu l’emblème du partenariat Sino-Sénégalais pour Dakar et Beijing qui revendiquent des relations politiques, commerciales ou sportives au beau fixe, bien que sa construction fit pourtant l'objet de dissonances entres les équipes des deux pays.
Touba, 1er oct (APS) – Le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, a promis jeudi à Touba un accroissement des capacités de production d’eau potable à l’occasion du Grand Magal, dont la célébration est prévue mardi prochain.
‘’Nous allons avoir une augmentation de la capacité de production et nous avons aussi mis un accent particulier sur les ouvrages de stockage par la réalisation de châteaux d’eau et la réhabilitation d’un autre d’une capacité de 1000 mètres cubes. Il avait cessé de fonctionner 10 ans durant’’, a indiqué Serigne Mbaye Thiam.
Il intervenait au terme d’une visite d’évaluation du programme d’assainisememnt et d’alimentation en eau dans la cité religieuse, hôte mardi prochain du Grand Magal qui draine chaque année de nombreux fidèles.
‘’En ce qui concerne le volet eau potable, l’année dernière, on était à 112 mille mètres cubes jour. Cette année, nous avons renforcé les capacités de production avec la réalisation de 3 forages et la réhabilitation d’un forage’’, a fait valoir M. Thiam.
A l’en croire, les forages seront mis en service pour un approvisionnement correct de la cité religieuse durant tout le magal.
La vétusté du réseau hydraulique de Touba ne facilite pas également l’approvisionnement et l’accès l’eau potable dans cette période de forte concentration humaine, a-t-il fait remarquer.
Pour cette édition, l’accent a été mis sur le réseau, a assuré le ministre de l’Eau et de l’Assainissement en faisant au passage savoir que "sur les 55 km de réseau, 32 km ont été posés, le reste le sera d’ici au Magal’’.
Il a ajouté que 97 fuites ont été détectées et réparées sur le réseau non sans signaler que cela ne permet pas de maximiser toutes les possibilités offertes par les capacités de production.
S’agissant du volet assainissement, il a soutenu que les dispositions habituelles ont été mises en œuvre, notamment la mise à disposition de camions de vidange, de toilettes mobiles, etc.
A cela s’ajoute ‘’la réhabilitation de stations de traitement de boue de vidange avec deux bassins supplémentaires de 3000 mètres cubes qui ont été préparés et aménagés pour pouvoir recevoir les boues de vidange qui sont collectées par les camions qui sont mis en place’’, a relevé le ministre.
Pour l’évacuation des eaux pluviales, le ministère de l’Eau et de l’Assainissement a mis depuis quelques jours des camions hydrocureurs qui pompent l’eau au niveau des quartiers où il n’y a pas d’exutoires naturels pour la déverser ailleurs, a indiqué Serigne Mbaye Thiam.
Il a insisté sur le fait que Touba faisait partie du projet d’assainissement des 10 villes, initié par le chef de l’Etat pour un coût global de 70 milliards de francs, celui de Touba étant évalué à 12 milliards de francs.
Ce programme, qui a démarré en fin 2018, est à un taux d’exécution de 70% et les travaux devraient s’achever au plus tard en juin 2021.
LE PORT DE DAKAR LANCE UN APPEL DE FONDS POUR FINANCER DE NOUVELLES INFRASTRUCTURES
Le PAD va recourir à partir de ce jeudi, au marché financier de l’Union économique monétaire ouest-africaine(UEMOA) pour lever ces fonds, a précisé M. Bèye sans avancer de chiffres.
Dakar, 1-er oct (APS)- Le Port autonome de Dakar va lever des fonds sur le marché régional de l’UEMOA pour financer la réalisation de nouvelles infrastructures, a annoncé son directeur général, Aboubacar Sadikh Bèye.
‘’Notre objectif est d’aller sur le marché régional sous forme d’Appel public à l’épargne(APE)et lever des fonds pour entamer le processus de rattrapage du gap du Port autonome de Dakar en infrastructures et amorcer la construction du nouveau port de Ndayane’’,a-t-il déclaré dans une interview parue au Soleil jeudi.
Le PAD va recourir à partir de ce jeudi, au marché financier de l’Union économique monétaire ouest-africaine(UEMOA) pour lever ces fonds, a précisé M. Bèye sans avancer de chiffres.
‘’ La levée des fonds permettra de construire, d’une part des routes et infrastructures communes(VRD) et, d’autre part, de rendre la Zone industrielle portuaire prête à recevoir les premiers investisseurs’’, a-t-il fait savoir.
Il a admis que le Port autonome de Dakar subissait un ‘’retard d’investissement à l’origine d’un certain blocage au détriment de l’économie sénégalaise.
‘’Il est indispensable pour le PAD d’entamer un processus de rattrapage de ses concurrents qui ambitionnent d’être des hubs sous régionaux et qui ont largement investi dans des infrastructures modernes’’, a fait remarquer Aboubacar Sadikh Bèye.
MALGRE LA DECRUE DU COVID, DES PRESIDENTS DE CLUBS POUR UNE REPRISE LE 2 JANVIER
Les présidents de la Sonacos de Diourbel (ligue 2) et de Niary Tally (élite), en ce qui les concernent, militent pour une reprise en douceur des activités sportives
Des dirigeants de clubs sénégalais, interpellés par l’APS à la veille de la rencontre entre le ministère des Sports et les groupements sportifs sur la reprise des activités sportives, ont appelé au respect du calendrier de l’instance dirigeante du football national qui a fixé la reprise au 2 janvier prochain.
«C’est avec une immense joie qu’on a accueilli l’embellie notée sur le front de la lutte contre la maladie», a indiqué le président du Casa-Sports, Seydou Sané. Mais il estime qu’il ne sert à rien de précipiter la reprise des compétitions. S’il est vrai que les footballeurs et les amoureux de ce sport ont très envie de revivre les compétitions, il reste qu’il ne sert à rien d’aller très vite en besogne, a affirmé le président du club fanion de la région sud du pays. Selon lui, «les joueurs sont restés tellement longtemps sans compétition qu’une reprise précipitée peut coûter cher en termes de blessure et autres».
Les présidents de la Sonacos de Diourbel (ligue 2) et de Niary Tally (élite), en ce qui les concernent, militent pour une reprise en douceur des activités sportives. «Oui, nous avons hâte de retrouver les terrains de football, mais il ne sert à rien de mettre la charrue avant les bœufs», déclare Djibril Wade, de Niary Tally. Pour lui, il est nécessaire de laisser les footballeurs faire une préparation optimale avant de renouer avec la compétition. Il estime que la date du 2 janvier est optimale, rejoignant de fait l’avis du président de la Sonacos, Omar Samb.
Depuis au moins deux semaines, les contaminations au Covid-19 affiche une tendance baissière au Sénégal. Au Jaraaf, le président Youssou Dial n’est pas lui contre une anticipation de la reprise des compétitions avant le 2 janvier, si les conditions sanitaires le permettent. «On peut penser à reprendre, pourquoi pas en décembre si l’embellie se poursuit», a-t-il suggéré, faisant toutefois remarquer que tout dépendra des autorités. Interrogé par la 2STV (télévision privée), Augustin Senghor, le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), par ailleurs président de l’US Gorée, indique que toutes les précautions seront prises avant un retour sur les terrains. «Nous allons attendre l’avis de la tutelle avant de nous prononcer, mais ce retour sur les aires de jeu doit être géré avec la plus grande prudence», a-t-il dit, soulignant qu’il ne sert à rien de reprendre si le retour doit être de courte durée. «Nous allons prendre toutes les informations possibles auprès des autorités sanitaires qui ont montré leur compétence et leur expertise en la matière», a-t-il fait savoir, prévenant toutefois que la reprise aura un coût.
Pour les tests Covid-19 des sélections U17 et U20 qui ont repris leur stage de préparation, il a fallu débourser jusqu’à trois millions de francs, a-t-il précisé. Il indique qu’il va falloir un coup de main de l’Etat pour aider le mouvement sportif en général à faire ces tests. Jeudi, le ministère des Sports, en collaboration avec le Comité olympique et sportif sénégalais (CNOSS), organise une journée de réflexion sur «les conditions et modalités de reprise des activités physiques en période de pandémie du Covid-19», rencontre prévue à l’Arène nationale de Pikine, à partir de 10h.
LE TOURNOI DE LUTTE SANS FRAPPE, PASSAGE OBLIGÉ POUR FUTUR CHAMPION
Le « mbapath » est au jeune lutteur ce que le CE (Cours élémentaire) représente pour le jeune apprenant. Il ne peut se soustraire aux contraintes et dures réalités de cet apprentissage qui lui permet de s’aguerrir
Le « mbapath » est au jeune lutteur ce que le CE (Cours élémentaire) représente pour le jeune apprenant. Il ne peut se soustraire aux contraintes et dures réalités de cet apprentissage qui lui permet de s’aguerrir, affûter ses armes au plan technique et de l’endurance au contact de lutteurs qui, comme lui, rêvent de gloire et d’ascension sociale. Pour peu qu’il fasse preuve d’assiduité, de pugnacité et de rigueur durant ce « bizutage », il peut s’ouvrir les portes de l’arène. Toutes les icônes et autres « têtes couronnées » de l‘arène ont fait des piges studieuses dans les « mbapath » avant de franchir le rubicond.
Le « Mbapath » est un tournoi nocturne de lutte simple. Le site d’accueil est souvent un terrain vague que les organisateurs, assistés de bonnes volontés, nettoient pour en extraire tout objet susceptible de constituer un danger pour les acteurs et les spectateurs. Il est organisé le soir, après le dîner sous la lumière de lampes électriques en ville ou au clair de lune en campagne. L’organisateur, habituellement un ancien champion de lutte ou des associations sportives et culturelles, en assure la sécurité en s’attachant les services de volontaires. Le plus souvent, ce sont les jeunes du quartier qui s’acquittent de cette tâche, sans bourse délier. La mise est souvent constituée de sacs de riz et d’espèces sonnantes. Dans les villages, les têtes de bœuf servent de trophées. En pays sérère, on l’assimile aux tournois de lutte traditionnelle disputés après la période de récolte. Les principaux acteurs en sont les jeunes agriculteurs, pasteurs ou pêcheurs, selon la zone, qui sillonnent les villages à la quête de ces séances de lutte dont les mises sont constituées de têtes de bœuf, matériel électro-ménager ou de construction, et espèces sonnantes et trébuchantes.
Si on rate le Cours élémentaire qu’est le «mbapats»), inutile de tenter l’aventure dans l’arène…
Ambroise Sarr, l’entraîneur national des « Lions » de la lutte, un pur produit des « mbapath » ouvre sa page d’histoire, avec beaucoup de nostalgie. « J’ai sillonné tout l’arrondissement de Fimela (département de Fatick) pour me produire dans des « mbapats ». Ces tournois constituent le fondement pour tout lutteur qui aspire à se faire une place au soleil. C’est un passage obligé pour tout jeune lutteur qui rêve de gloire dans la discipline. C’est à partir des « mbapath » que l’on se taille des habits de champion, grâce à un bagage technique indéniable que l’on acquiert au contact des autres durant ces tournois de lutte. Ils sont indispensables pour les jeunes lutteurs et à tous points de vue. Point n’est besoin de se faire d’illusion. Si on rate le Cours élémentaire qu’est le « mbapats »), inutile de tenter l’aventure dans l’arène, elle va tourner court. Le mbapat constitue une véritable école de formation où tout se construit et se façonne. Dans mes pérégrinations, j’ai remporté beaucoup de têtes de bétail. J’ai battu des champions de légende comme Doudou Gangako, entre autres, au cours de mes randonnés à travers les contrées du Sine et des Iles du Saloum». La descente de l’entraîneur national à Dakar coïncide avec l’âge d’or du « mbapath » érigé en passion par nombre d’amateurs dont l’amour fou pour la lutte les transportaient souvent dans la banlieue dakaroise et notamment à Pikine, Thiaroye, Pikine, Rufisque, Bargny et même hors de la région du Cap-Vert pour les plus mordus. Quid de ses prestations à Dakar ? Ambroise Sarr ouvre son album- souvenirs. « Dans la capitale, j’ai croisé le fer» avec la génération des Toubabou Diour, Lamine Cissé, Pathé Diop et un des oncles de Mame Gorgui Ndiaye. », déclare-t-il. Et de lancer le message suivant : « J’exhorte les jeunes lutteurs à se produire dans les mbapath ». Ils en tireront un bénéfice énorme. Il ne sert à rien d’inverser la tendance. La priorité est d’apprendre d’abord à lutter en fréquentant les tournois de lutte sans frappe avant d’aller à l’assaut de la lutte avec frappe.
Nombre de jeunes présentent des lacunes au plan technique. La raison est tout simple. Ils n’ont pas fait leurs classes dans les mbapatsh », déclare l’entraîneur national. Cette complainte de Ambroise Sarr trouve un écho favorable auprès des habitants du populeux quartier Grand-Dakar connu pour son célèbre « mbapath » organisé par l’ancienne gloire Aliou Camara di Boy Bambara. «Le mbapath de Boy Bambara était très couru à l’époque. Il a révélé les « cadres » de l’écurie Fass et des lutteurs comme Manga 2, Mbita Ndiaye « managé » alors par Mame Gorgui Ndiaye. Cette séance nocturne de lutte simple était le plus grand et le plus attrayant. Tous les lutteurs s’y produisaient sans aucune frayeur. Il était suivi par les amateurs de Grand-Dakar, de Niary Taly, de Bène Tally et des quartiers environnants. J’ai vécu dans cette ambiance particulière dès ma tendre enfance, à l’âge de douze ans. L’ambiance de ce « mbapath » était particulière. Voilà qui explique sa grande audience et sa célébrité », se souvient avec un brin de nostalgie l’un d’entre eux, véritable féru de lutte simple, rencontré dans une des ruelles du quartier.
« De nombreux grands champions ont été piqués par le virus au contact du « mbapath »
Le « mbapath » est riche de son histoire écrite en lettes d’or et nombre de ses acteurs sont aujourd’hui devenus des anciennes gloires qui, après une brillante carrière dans l’arène, se consacrent à la formation des jeunes dans les écuries et écoles de lutte qu’ils ont créées et dont ils assurent la direction technique. Ils doivent cette aura à leur passage par les « mbapath » qu’ils ont marqués. «Cela me fait de la peine en voyant certains jeunes lutteurs évoluer comme le feraient de véritables nains au plan technique. Ceux-là n’ont pas fréquenté les « mbapath ». La lutte est faite de techniques dont l’ignorance ou la non maîtrise constitue un handicap majeur, voire un frein pour tout jeune lutteur qui aspire à devenir un champion. Quand on peine à faire du « rassou », du « rignaane » ou du « sol bou deguër » inutile de tenter l’aventure dans l’arène. Elle sera éphémère.», se désole notre interlocuteur De nombreux grands champions ont été piqués par le virus au contact du « mbapath » alors qu’ils étaient venus en simple spectateurs. Poussés par des amis ou insensibles à l’appel du tam-tam, ils ont pris goût à la chose et se sont laissé entraîner par cette force mystérieuse qu’est la passion et cette curiosité positive de découvrir une discipline vite érigée en religion. Les mbapaths étaient le plus souvent organisés par des lutteurs à l’image de celui de Grand-Dakar dont le maître d’œuvre était Boy Bambara. A la Médina, feu Riche Niang et Youssou Diène ont assuré ce rôle, ainsi que feu Pape Kane et Gora, respectivement à Thiaroye et Yarakh.
A Pikine, ce sont les associations qui se cotisaient pour organiser des mbapats. Fass n’a pas été en reste. Fort de son armada de valeureux « guerriers » qu’ont été les Mame Gorgui Ndiaye, Mbaye Guèye, Assurance Diop, entre autres icônes, le légendaire quartier a souvent vibré au rythme des « mbapath », sous la férule des deux premiers nommés. S’il est un point sur lequel mon interlocuteur a insisté, c’est celui de la violence que l’on vit de nos jours dans l’arène. «Les acteurs et amateurs de cette époque s’interdisaient un tel écart de comportement et de langage. Je prends l’exemple des mbapath de Pkline où on retrouvait des lutteurs venus de Fass, de Thiaroye, de Yoff, et de tous les quartiers de Dakar. Le temps de la compétition, ils cohabitaient sans aucune animosité, même au plus fort des confrontations où la détermination, l’engagement physique et l’envie de vaincre avaient droit de cité. Pas de geste déplacé et encore moins d’acte hostile à même de provoquer des heurts comme on le note actuellement. Ces lutteurs étaient de vrais gentlemen doublés de grands techniciens. Malheureusement, cette espèce se raréfie de plus en plus, au grand dam de la lutte qui pleure toujours ses orfèvres», reconnait-il avec désolation.
TRANCHE D’HISTOIRE : Le «mbapath» de la réconciliation
A Fass, Mbaye Guèye et Mame Gogui ont joué ce rôle, mais sur fond de concurrence au point de provoquer une brouille entre eux. On a encore en mémoire les divergences qui avaient quelque peu détérioré les relations entre ces deux monstres sacrés de l’arène. Ils ont été réconciliés par El Hadj Mansour Mbaye au cours d’un mbapath. L’on raconte qu’une nuit, Mbaye Guèye et Mame Gorgui avaient organisé chacun un mbapath dans leur fief, au plus fort de leur mésentente. Cela a eu le don d’embarrasser les habitants du quartier et les amateurs qui ne savaient plus où donner de la tête. Informé de cette fâcheuse situation, El Hadj Mansour Mbaye a saisi cette opportunité pour réconcilier les deux frères. En quoi faisant ? Il est allé avoir le plus jeune, Mbaye Guèye en l’occurrence, et lui a intimé l’ordre de mettre un terme à son mbapath et qu’ensemble avec tous les amateurs présents, qu’ils aillent à celui de Mame Gorgui. Le 1er « Tigre » de Fass s’exécuta aussitôt et El Hadj Mansour de conduire la manœuvre. A un moment donné, les spectateurs qui suivaient le mbapat de Mame Gorgui ont vu déferler vers eux une foule composée d’amateurs avec à leur tête Mbaye Guèye et El Hadj Mansour Mbyae. Il revenait au plus jeune de faire le premier pas. Mbaye Guèye l’a fait en se pliant à la volonté de El Hadj Mansour Mbaye. Cet acte de grandeur a mis un terme à la brouille au grand soulagement des habitants du quartier Fass
CONVOCATION DU JUGE TELIKO DEVANT L’INSPECTION GENERALE DE L’ADMINISTRATION JUDICIAIRE
Me Assane Dioma Ndiaye dénonce une démarche de restriction des libertés des magistrats de la part de l’Etat !
« C’est une volonté de musellement ». Telle est la position du président de la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh), l’avocat Maître Assane Dioma Ndiaye, sur la convocation du président de l’Union des Magistrats du Sénégal, Ums, Souleymane Téliko devant l’Inspection générale de l’Administration judicaire (Igaj). Une convocation qui fait suite aux propos que le magistrat a tenus sur le procès de Khalifa Sall. L’avocat dénonce à travers cette convocation une volonté manifeste de l’Etat d’affaiblir la magistrature.
L’affaire du juge Souleymane Téliko est loin de connaitre son épilogue. D’ailleurs, l’Union des Magistrats du Sénégal a décidé d’internationaliser son combat suite à la convocation de son président par l’Inspection générale de l’Administration judiciaire. Une audition qui porterait sur une appréciation technique que Téliko avait faite sur le procès de Khalifa Ababacar Sall. L’Ums dénonce une manœuvre flagrante orchestrée pour la décapiter à travers notamment une campagne effrénée de dénigrement à l’encontre de son président Souleymane Téliko. Elle ne sera pas seule dans son combat puisque l’avocat droit-del’hommiste Me Assane Dioma Ndiaye a décidé de lui apporter son soutient. Le président de la Lsdh dénonce ce qu’il qualifie de tentative de musellement de la magistrature sénégalaise. « Notre position, elle est claire dans cette affaire. Pour nous, c’est une volonté de musellement. On veut museler un homme. Mais à travers lui, l’Etat entend lancer un message très fort à l’endroit des magistrats pour leur faire savoir qu’il n’accepterait pas un certain nombre de libertés de leur part. Il entend surtout freiner cette quête d’indépendance qui est aujourd’hui très forte au niveau de la nouvelle vague de la magistrature. On assiste à une sorte de refus de l’Etat par rapport à des revendications qui sont de plus de plus grandissantes et qui tiennent surtout à une magistrature qui soit maitresse d’elle-même pour qu’elle puisse travailler dans la dignité, dans la sérénité et dans les conditions de l’égalité sous le contrôle de la conscience unique de ces magistrats. Manifestement, l’Etat n’est pas disposé à une magistrature qui soit forte et qui soit indépendante, utilisée en toute équité et sans aucune pression. Donc on assiste vraisemblablement à une sorte de reprise en main de la magistrature par l’Etat », a fustigé Me Assane Dioma que nous avons joint au téléphone hier. Me Assane Dioma Ndiaye dit avoir noté que pendant ces dernières années, au sein de la justice, l’Etat était favorable à des réformes allant dans le sens d’une mainmise de sa part sur la Magistrature surtout pour ce qui concerne les magistrats du siège. En effet, estime-t-il, une chose qui n’est plus perceptible dans ce secteur .
L’union sacrée autour de la Magistrature !
« Pour les magistrats du Parquet, il n’y a pas de souci. Mais, pour les magistrats du siège, il y avait quand même des acquis surtout aux principes de l’inamovibilité même s’il y avait des entorses sous le couvert du prétexte de nécessité de service. Surtout de l’intérim qui permettait à l’Etat d’affecter des magistrats du siège sans leur consentement. Il y avait certes des entorses mais, au moins, l’Etat respectait les apparences surtout au niveau des principes. Mais là, avec l’affaire Ngor Diop et maintenant avec la convocation de Téliko, je pense qu’on assiste à un durcissement de la part de l’Etat. Et c’est inquiétant, parce que si cette affaire passe, ça risque de compromettre ce combat qui a été mené par l’Union des magistrats tout le temps symbolisé par Souleymane Téliko. C’est ce qui explique notre mobilisation au niveau des organisations des droits de l’homme. «Nous appelons tous les hommes épris de paix, de justice et de liberté à faire corps, à se dresser contre l’arbitraire, à faire en sorte que notre magistrature ne sorte pas affaiblie de cette épreuve. Parce que la Justice est le socle de l’Etat de Droit. C’est la charpente de la démocratie. Si, aujourd’hui, on la casse de cette manière, je pense qu’il y va surtout de la vulnérabilité des Sénégalais de tous bords. Or, tout le monde a intérêt à ce que la magistrature soit forte. A ce qu’au moins, on puisse arriver à une indépendance de la justice. Pour qu’aucun magistrat ne puisse souffrir du fait des décisions qu’il rend ou d’une prise de position qui ne viole en rien la déontologie de la magistrature » a conclu Me Assane Dioma Ndiaye.
CHEIKH TIDIANE DIEYE ADMINISTRE UNE LEÇON À LA CLASSE POLITIQUE
A l’en croire, la meilleure des actions politiques, c’est cette action concrète qui consiste à taire toutes les appartenances politiques et à se donner la main en tant que Sénégalais pour venir en aide aux sinistrés
Le président du mouvement Avenir Sénégal Bouniou Beug a affirmé hier que l’opération ‘’Walu’’ qu’il a lancée, il y a une semaine, a pu sortir plus de 100 sinistrés des eaux. face aux journalistes hier à Keur Massar, Dr Dièye, accompagné d’un comité regroupant toutes les obédiences politiques, a invité aussi les hommes politiques à taire les querelles.
Devant les caméras hier, Mariama Baldé était émue de remercier ceux qui l’ont sortie de la galère. Mais elle avait une bonne mine. Et pourtant, cette habitante du quartier Aladji Paté de Keur Massar vient de loin.
En effet, il y a à peine quelques jours, ce sexagénaire rangeait des briques dans sa maison inondée et verdâtre pour pouvoir dormir avec ses enfants. Mais grâce à l’opération ‘’Walu‘’ lancée par Dr Cheikh Tidiane Dièye pour aider les populations touchées par les inondations à se recaser quelque part, elle crèche désormais dans un appartement convenable et loin de son quartier qui est dans les eaux. Et comme elle, une dizaine de familles a bénéficié de cette initiative menée par Dr Dièye en collaboration avec un comité qui est composé de plusieurs jeunes des partis de l’opposition et de la mouvance présidentielle. « ‘’Walu’’ est une opération d’actions concrètes ici à Keur Massar dans les inondations. Là où des Sénégalais et des Sénégalaises souffrent dans des eaux verdâtres, dans des eaux nauséabondes, dangereuses. Là où des Sénégalais souffrent jour et nuit avec des familles, des jeunes, des femmes, des personnes âgées qui n’ont plus aucune perspective et sont obligées de rester dans ces conditions », a soutenu l’initiateur de cette action de solidarité visiblement touché avant d’ajouter : « Nous avons décidé de ne pas croiser les bras. Nous avons décidé d’agir parce que nous sommes persuadés que c’est possible. Il ne faut pas rester à condamner, à se morfondre. Et notre opération ‘’Walu’’ qui a été lancée il y a une semaine simplement constitue à venir tirer, avec les populations des quartiers et les jeunes de tous bords politiques et aussi de la société civile, leurs concitoyens des difficultés. »
Expliquant toujours les tenants et aboutissants de l’opération, le sociologue a estimé qu’elle consiste à identifier les familles les plus démunies. Parce que, signale-t-il, il y a des familles avec des retraités qui n’ont pas les moyens de se tirer seules de ces conditions. «Nous avons identifié ces familles que nous avons tirées de là. Nous avons fait un appel à contribution et des Sénégalaises et des Sénégalais généreux, à commencer par nous-mêmes, avons mis ce que nous avons et nous avons loué aujourd’hui plusieurs appartements, des chambres, des villas où nous avons hébergé plus d’une centaine de Sénégalais. »
Précisant avec la lucidité qu’on lui connaît que ces familles sont relogées pour deux ou trois mois, le temps que les eaux soient tirées de leurs maisons. Interpellant le gouvernement dans la foulée, le président d’Avenir Sénégal Bouniou Beug, accompagné des membres du comité ‘’Walu’’, a souligné que le plan Orsec mis en place par l’Etat n’a pas touché tous les quartiers de Keur Massar. « On n’est plus dans le temps de la parole où de la rhétorique. Nous sommes dans le temps de l’action. Les familles que nous avons tirées de là, certaines ont dit que depuis des semaines, elles ne dormaient plus. Aujourd’hui, elles peuvent le faire tranquillement », renchérit Dr Dièye qui rassure que la transparence sera de rigueur concernant les contributions.
‘’SI TOUS LES HOMMES POLITIQUES QUI ETAIENT VENUS ICI, Y COMPRIS MACKY SALL, AVAIENT SORTI 100 PERSONNES DES EAUX, ON N’EN PARLERAIT PLUS’’
Par ailleurs, tout en ne minimisant pas les efforts de l’Etat pour reloger les victimes des inondations, il pense que le gouvernement peut mettre les sinistrés dans des conditions qui sont meilleures et plus adéquates que les sites. «Où ils pourront préserver leur dignité. Où ils auront encore l’intégrité, et c’est possible. Ce que nous pouvons faire pour une centaine de personnes, le gouvernement peut le faire pour 1000, 2000 voire 3000 personnes. Il suffit qu’il y ait cette volonté-là et nous invitons le gouvernement à le faire », plaide le sociologue.
Rappelant en outre à l’ordre les hommes politiques, Dr Cheikh Tidiane Dièye déclare : « Si tous les hommes politiques qui étaient venus ici y compris le président avaient mis la main dans la poche pour sortir 100 personnes des eaux, on n’en parlerait plus. »
A l’en croire, la meilleure des actions politiques, c’est cette action concrète qui consiste à taire toutes les appartenances politiques et à se donner la main en tant que Sénégalais pour venir en aide aux sinistrés. «Les hommes politiques sénégalais sont réputés riches, il y en a même qui sont des milliardaires. Qu’ils sortent cet argent et nous, nous leur garantissons que nous allons trouver des logements pour ces populations », invite-t-il en substance.
BUSINESS DES PERMIS DE CONDUIRE, ALERTE ROUGE
Une enquête a permis de mettre la main sur un arsenal impressionnant composé de cartes grises vierges, d’autres déjà remplies avec le cachet nominatif de l’autorité compétente, des talons de permis de conduire vierge
Le président du mouvement Avenir Sénégal Bouniou Beug a affirmé hier que l’opération ‘’Walu’’ qu’il a lancée, il y a une semaine, a pu sortir plus de 100 sinistrés des eaux. Face aux journalistes hier à Keur Massar, Dr Dièye, accompagné d’un comité regroupant toutes les obédiences politiques, a invité aussi les hommes politiques à taire les querelles…
Le 25 août dernier, un accident de la circulation s’est déroulé sur l’autoroute. La section de la prévention routière et des accidents dans l’identification des victimes tombe sur un conducteur de moto tricycle. Ce dernier présente un certificat de perte de son permis. Doutant de l’authenticité des documents, il remonte au service des mines qui lui confirme qu’il s’agit effectivement d’un faux document.
L’enquête ouverte par la suite permettra de mettre la main sur plusieurs individus mais surtout sur un arsenal impressionnant composé de cartes grises vierges, d’autres déjà remplies avec le cachet nominatif de l’autorité compétente, des talons de permis de conduire vierges. Mais ce qui a le plus impressionné, ce sont les cachets des autorités ingénieusement copiés. Une scène qui en dit beaucoup sur le business qui existe autour de la délivrance de ces documents de transport, en particulier le permis de conduire. Aujourd’hui, même si les auto-écoles pullulent dans la capitale, ils sont nombreux à détenir leur permis de conduire sans être passés par la formation en Code et Conduite.
Très à l’aise au volant d’une Peugeot 207 break, Madou Fall n’est jamais passé par une auto-école et pourtant, il a son permis de conduire. En effet, raconte-t-il, c’est en fréquentant un ami véhiculé qu’il s’est habitué à la conduite. Chemin faisant, il finit par maîtriser parfaitement la conduite. Mais pour être en règle, il lui faut un permis de conduire. « Je ne m’imaginais pas perdre autant de temps dans les auto-écoles, alors que je conduisais déjà. On m’a présenté un gérant d’auto-école. Il m’a demandé 100 mille pour me mettre avec ses élèves le jour de l’examen. J’ai rapidement été programmé. Je suis sûr que je n’ai pas donné de bonnes réponses à l’examen du code, mais le responsable m’a rassuré et m’a demandé de remettre une petite somme à quelqu’un qui était là le jour de l’examen. Il ne restait que la conduite », se souvient-il.
L’EXAMEN DE CONDUITE, LA GROSSE FARCE
Pour se faire une idée claire des magouilles qui entourent l’obtention du permis de conduire, il faut se rapprocher des candidats. « Alors que j’avais fini le nombre de cours qui avait été retenu lors de mon inscription, on me dit que je dois passer l’examen un mardi. J’étais sûr de ne pas avoir assez maîtrisé la conduite. La veille, un des formateurs m’appelle pour me dire de ne pas stresser, mais surtout de venir avec 20 000 francs. Je n’avais rien compris. Quand j’en ai parlé à un ami, il m’a dit que lui-même avait fait la même chose », se rappelle-t-il. Le jour-j, poursuit-il, le candidat débarque derrière le stade Leopold Sédar Senghor.
A peine arrivé, son moniteur lui demande de se préparer. « J’étais très stressé. Dès que j’ai démarré le véhicule, on m’a dit de descendre. J’avais échoué. Mais pendant que j’imaginais la reprise des cours, le moniteur m’appelle et me demande de le rejoindre derrière un bus garé à quelques mètres. Je lui remets les 20 mille et il me demande de rentrer. Quelques jours plus tard, il m’appelle pour me dire que je pouvais passer récupérer mon permis de conduire », raconte-t-il. Pour la suite, c’est sur la route qu’il finit sa formation en conduite. Le code de la route, il l’a sur son téléphone. Mais selon cette ancienne formatrice en code de la route, il s’agit d’un business très huilé. Car, dit-elle, le jour de l’examen de conduite, ce sont les moniteurs qui surveillent, mais il y a des superviseurs de la direction des mines. « Comme un moniteur ne peut pas surveiller ses propres élèves, ils se parlent entre eux. Maintenant, les petites sommes (entre 10 et 20 mille ) que les candidats donnent, ils se le partagent à la fin de l’examen. Chacun peut se retrouver avec 75 ou 100 mille, selon sa position. Ça se passe comme ça depuis des années », révèle-t-elle sous le couvert de l’anonymat.
DES AUTO-ECOLES DE FAÇADE
La magouille va bien au-delà. En effet, étant donné que le permis de conduire pour les poids lourds est payé plus cher dans les autoécoles, certains, très introduits dans le deal, font passer à des élèves de véhicules légers des examens de poids lourds. « J’avais quelques notions en conduite, mais je n’avais pas le temps de faire les cours du début à la fin. J’ai été mis en contact avec quelqu’un qui a accepté de me faire passer l’examen poids lourds, même si tous mes cours, je les ai faits dans un véhicule poids léger », dit-il avec ironie. Cependant, dit-il, c’est de justesse qu’il a fait cet examen. En effet, explique-t-il, le monsieur qui l’avait enrôlé prétendait avoir une auto-école avec une enseigne bien visible. Mais c’est le jour de l’examen qu’il a compris que le monsieur n’était qu’un simple rapporteur d’affaires. « J’attendais le nom de l’auto-école à laquelle je m’étais inscrit. Pendant une heure, personne ne m’a appelé. C’est vers la fin que mon formateur s’est rapproché de moi pour me donner le nom d’une autre auto-école. Il m’a dit que je dois faire partie de cette équipe. Je n’avais rien compris. Mais ce qui m’intéressait, c’était de faire l’examen pour de bon », se rappelle-til. L’examen ne sera qu’une question de formalité.
A peine s’est-il installé qu’on lui a demandé de sortir. Comme les autres, cela ne l’empêchera pas de décrocher son permis au prix d’une petite somme supplémentaire. Selon beaucoup de témoignages, la plupart des auto-écoles ne sont pas reconnues. Mais leur stratégie consiste à trouver des élèves le jour des examens. Elles se font enrôler par des auto-écoles reconnues moyennant un certain pourcentage. Mais si cette pratique perdure, c’est parce qu’il n’y a pas de contrôle des auto-écoles, estime cette ancienne formatrice en code de la route. « J’ai passé deux ans dans une auto-école, mais jamais je n’ai reçu la visite d’un responsable censé contrôler ce que nous faisons. Il y va de la sécurité des usagers de la route. Mais on laisse faire », regrette-telle.
Dans une contribution, Alassane Kitane, professeur au Lycée de Thiès, plaidait pour une convention entre l’Etat et les auto-écoles sérieuses et réputées expertes pour permettre d’améliorer la capacitation de ces structures et de promouvoir une formation continue. « Pour que le Permis de conduire ne devienne pas un permis de tuer, il faut lui redonner sa dignité, sa valeur scientifique et technique. Le permis de conduire doit être gradué : il faudrait, pour obtenir le permis (même poids léger), passer par différentes étapes, par plusieurs examens avec des équipes différentes, mobiles. Le service des mines doit également être vidé de tous ces rabatteurs qui travaillent dans l’illégalité la plus absolue sans qu’aucune instance ne se décide à arrêter leur manège », a-t-il plaidé.
GORA KHOUMA, SG UNION DES ROUTIERS DU SÉNÉGAL : «Il y a trop de laisser-aller avec les auto-écoles»
Selon Gora Khouma, secrétaire général du syndicat des routiers du Sénégal, c’est tout le secteur qui nécessite une refonte totale. Mais, dit-il, ce qui se passe dans les auto-écoles, c’est la catastrophe. «Aujourd’hui, il y en a par exemple qui descendent sur le terrain pour demander qu’on leur trouve des candidats, moyennant une commission. Autre chose qui mérite l’attention des autorités, ce sont les voitures utilisées pour les cours de conduite. Normalement, ce sont des voitures avec double pédales. Maintenant, ce sont des particuliers qu’on utilise comme on veut. Tout ça, c’est parce qu’il n’y a pas de contrôle. Elles doivent être inspectées régulièrement. Il y a trop de laisser-aller dans les auto-écoles. Les gens obtiennent le permis d’abord avant d’apprendre à conduire, alors que ça devrait être le contraire. Il n’y a presque plus d’auto-école fiable. Les plus prisées sont celles qui peuvent vous trouver le permis le plus rapidement possible, or la priorité devrait être la qualité des cours », a-t-il dénoncé. Par ailleurs, alerte-t-il, « de plus en plus, on constate que toutes les motos sont devenues des acteurs à part entière du transport, mais on n’en parlera que quand il y aura un drame. Si on ne règle pas ces problèmes-là, toutes les actions menées pour la sécurité routière seront vaines. A Dakar, il y a énormément de voitures qui sont immatriculées dans les régions, mais qui réussissent à avoir la visite technique sans sortir de Dakar. C’est problématique », dit-il.
OUMAR YOUM, MINISTRE DES TRANSPORTS : «nous voulons avoir le circuit le plus sécurisé possible d’obtention des permis de conduire»
Selon les chiffres de la brigade nationale des sapeurs-pompiers, il a été dénombré, entre janvier et août 2019, 430 morts sur plus de 11 082 sorties sur l’ensemble du territoire. Des chiffres qui n’ont pas manqué d’alerter les autorités. Prenant part aux concertations sur les réformes initiées dans la loi d’orientation et d’organisation des transports terrestres, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Oumar Youm, annonçait une batterie de mesures qui en disaient long sur la gravité de la situation. L’objectif, selon le ministre, c’est qu’au-delà des conditions de délivrance des permis de conduire, «il faut avoir le circuit le plus sécurisé possible d’obtention des permis de conduire avec les procédés informatiques qui doivent nous permettre d’abattre le maximum de contacts physiques, parce que c’est là où on constate des difficultés». En plus d’une obtention plus sécurisée du permis, le ministre estime qu’il est important de capaciter davantage les conducteurs pour limiter les dégâts routiers. «Nous allons mettre l’accent sur la formation, institutionnaliser ou instaurer la formation en sécurité routière obligatoire pour tout détenteur de permis de conduire, mais également mettre en place un dispositif pour la capacitation des conducteurs professionnels pour nous permettre de mettre la veille qu’il faut », a soutenu Oumar Youm qui insiste sur l’urgence de mettre en place un organe directionnel pour la gestion de la politique et la mise en œuvre de la politique de sécurité routière.
LES FDS ET FRAPP FRANCE DEGAGE RÉCLAME LA DÉMISSION DE MANSOUR FAYE
Face au refus du ministre de rendre compte de sa gestion, le leader du Frapp et celui des FDS soutiennent que Mansour Faye a, par la même occasion, démontré que l’OFNAC, c’est pour les autres et non pour la belle famille
Mansour faye n’est pas dans les dispositions de déférer à une convocation de l’Ofnac parce que, soutient-il, l’organe n’a pas cette compétence. Ce que démentent les forces Démocratiques du Sénégal (fds) et Frapp qui avaient déposé une plainte contre lui et le député Diop Sy devant la structure dirigée par Seynabou Ndiaye Diakhaté. Une plainte qui fait suite à l’attribution d’une partie du marché relatif à l’acheminement des vivres dans le cadre de la riposte contre la Covid-19 à la société urbaine d’entreprise.
La sortie de Mansour Faye suscite toujours des débats. Et cette fois-ci, ce sont les FDS et le Frapp qui s’emparent de l’affaire. A les en croire, pour donner suite à leur plainte, l’Ofnac a auditionné tous les protagonistes sauf le Ministre du Développement Communautaire, de l’Equité Sociale et Territoriale. « L’Ofnac, avec un traitement diligent du dossier, a interrogé dans cette affaire Guy Marius Sagna, Secrétaire administratif du FRAPP, Babacar Diop Secrétaire Général de FDS et Monsieur Demba Diop Sy député mis en cause et pourtant jouissant d’une immunité en matière pénale », ont-ils fait savoir.
C’est pour cela que, suite à sa déclaration indiquant qu’il n’allait pas répondre si l’Ofnac le convoque, à leurs yeux, le beau-frère du président de la République est en train de défier les institutions etlois de la république. Car, pour Mansour Faye, cette institution n’a pas les compétences de convoquer un ministre. Une justification balayée d’un revers de main par Guy Marius Sagna et Babacar Diop. D’après eux, la loi n° 2012-30 du 28 décembre 2012 portant création de l’Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) est très claire. « L’article 3 de cette loi donne à cette institution les compétences de convoquer toute personne exerçant une fonction publique ou privée dans le cadre de ses enquêtes contre la corruption, la fraude et les pratiques assimilées » citent-ils dans un communiqué reçu à « L’As ».
C’est pourquoi, concluent ces dites organisations, ce refus de Mansour Faye de rendre compte de sa gestion est, en vérité, un aveu de culpabilité. Car, disent-ils, ils sont convaincus que l’aide alimentaire qui devait soulager des populations durement éprouvées par la crise sanitaire a plutôt servi à enrichir davantage une bande de rentiers parrainée par la famille présidentielle. C’est dans cette optique que Guy Marius Sagna et Babacar Diop ont réitéré leur demande au Ministre Faye. « Un ministre de la République empêtré jusqu’au coup dans un scandale aussi gigantesque et qui défie ouvertement les organes de contrôle de l’Etat n’a pas sa place au Conseil des ministres. Ainsi, le FRAPP et FDS exigent la démission de Mansour Faye de sa fonction de ministre du Développement communautaire et de l’Equité territoriale en attendant la fin de l’enquête », l’invitent-ils.
A cet effet, Ils se demandent même comment un ministre peut octroyer illégalement le marché du convoyage des vivres à un député dont l’entreprise n’est pas en règle avec le fisc, et refuser de rendre compte de sa gestion. Dans la même logique, accablent-ils davantage, s’abriter derrière son manteau de beau-frère du Chef de l’Etat pour se soustraire de son obligation de reddition des comptes, principe élémentaire de bonne gouvernance, relève de la lâcheté. « Après la suspension illégale du mandat de l’ex directrice de l’OFNAC, Nafi NGOM Keita, pour avoir ouvert une enquête sur la scandaleuse affaire de Petro-Tim compromettant la crédibilité de Macky Sall et de son frère Aliou Sall, c’est au tour de Mansour Faye, beau-frère de Macky Sall de prouver qu’au Sénégal, appartenir à la famille Faye Sall est un gage d’immunité », laissent-ils entendre.
De ce fait, face au refus du ministre de rendre compte de sa gestion, le leader du Frapp et celui des FDS soutiennent que Mansour Faye a, par la même occasion, démontré que l’OFNAC, c’est pour les autres et non pour la belle famille. C’est pour cette raison que le FRAPP et les FDS ont mis en garde le président de la République contre toute forme de pression sur l’OFNAC en vue de torpiller l’enquête ouverte sur la gestion des vivres destinées aux populations vulnérables. Dans tous les cas, défient-ils, leurs deux organisations vont prendre toutes les initiatives utiles, en rapport avec tous les Sénégalais soucieux de transparence et de bonne gouvernance, pour que tous les délinquants financiers qui ont détourné l’aide destinée aux populations vulnérables soient punis pour leurs délits.