SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
3 octobre 2025
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
OUSMANE SONKO, L’HOMME À ABATTRE
EXCLUSIF SENEPLUS - Pour sa brillance intellectuelle et sa percée politique, il est au centre de toutes les attaques tant du côté du pouvoir que du côté d’une certaine opposition en collusion avec l’exécutif
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 30/09/2020
«Il (Macky Sall, Ndlr) n’aime pas la Casamance encore moins notre pays le Sénégal. Le président de la République Macky Sall qui a échoué sur toute la ligne dans sa politique en Casamance, voire le Sénégal, préfère plus l’Europe, la France, la Turquie, la Chine que le Sénégal. Des pays à qui, il offre nos milliards à travers des contrats en or qu’il signe avec leurs entreprises», dixit le leader du Pastef lors de sa visite à Ziguinchor, le lundi 14 septembre dernier. Il a fallu deux semaines après pour que des responsables de l’APR et peut-être des transhumants encagoulés, affichant une « casaphilie » soudaine, se rendissent compte que les propos de Sonko sont gravissimes au point de dégager des miasmes nauséabonds fractionnistes, voire sécessionnistes.
Ainsi à travers un texte truffé de fautes de toute nature (un indivis, héritage de plusieurs centaines de milliers d’années, jamais nous avons été, porte véritablement à équivoque…), Benoît Sambou, Innocence Ntap Ndiaye, Abdoulaye Badji, Abdoulaye Diop, Abdoulaye Baldé, Abdoulaye Bibi Baldé, Moussa Baldé, Aminata Assome Diatta, Aminata Angélique Manga et Mamadou Lamine Keita ont cloué au pilori Ousmane Sonko pour avoir commis le crime de la liberté de s’exprimer sur la Casamance. D’ailleurs, il faut souligner que le biffage d’une partie de la phrase de Sonko incriminée (encore moins notre pays le Sénégal) renseigne sur l’intentionnalité manipulatoire des scribouillards de cette diatribe. Est-ce une infraction de dire que « le président de la République n’aime pas la Casamance » même si l’irrédentisme quarantenaire qui a endeuillé la région méridionale n’autorise pas une certaine liberté d’expression de crainte d’être catégorisé de séparatiste ?
En tant qu’homme politique de surcroit parlementaire, le leader de Pastef a la latitude de s’exprimer négativement sur le bilan des réalisations présidentielles en Casamance tout comme les partisans de Macky Sall ont le loisir de louer les infrastructures qui y sont réalisées sous son magistère.
Si les signataires de cette philippique condamnent ce propos de Sonko dont la troncation d’une partie en réduit le sens et la portée, que devraient-ils dire de cette phrase du président-candidat Sall qui n’a pas hésité, lors de la dernière campagne présidentielle, à dire : « si vous voulez que la Casamance intègre le Sénégal dans le cadre du développement… » ? Ce qui veut dire que, depuis les indépendances, la Casamance n’est pas prise en compte dans les politiques de développement du Sénégal. Cela ne fait que corroborer les propos de Sonko et de tous ces fils et filles de la Casamance qui se plaignent de l’isolement voire de l’oubli de leur région dans les programmes de développement. Que dire de ces phrases de Macky prononcées lors de la campagne électorale de 2019 et qui subodorent une appropriation sur fond d’ethnicisme : «Matam est un titre foncier à mon nom. Donc qui va à Matam doit me demander la permission» ? Et quid des propos communautaristes de Farba Ngom itérés lors de la campagne des législatives de 2017 et traduisant la conquête des localités basée sur un électorat ethniquement coloré : « Tout le monde est conscient que le département de Matam est le titre foncier du président Macky Sall », « Agnam est un titre foncier du président Macky Sall » ? Dans les propos ethnicistes de Farba Ngom, on a affaire à une dérive cognitive, la cognition étant l'ensemble des mécanismes à travers lesquels l'être humain fait fonctionner son esprit en rapport avec le langage. J’entends la foudre tomber sur le Patriote en chef le jour où il commettrait l’imprudence voire l’impudence verbale de clamer urbi et orbi : « La Casamance est mon titre foncier ».
En quête de suffrages, le président Léopold Sédar Senghor déclarera le 18 février 1978 lors de sa campagne électorale à Sédhiou : « Casamançais, si vous voulez l’indépendance, votez PS ». Cette exaction discursive désintégrationniste a conforté en son temps tous les indépendantistes qui pensaient que la Casamance n’est pas partie intégrante du Sénégal. Aucun politique, fût-il Abdoulaye Wade son alors principal opposant, et aucun intellectuel n’ont condamné ce propos électoraliste irresponsable qui désintègre cette partie méridionale du Sénégal.
Il appert aujourd’hui que le principal opposant du président est incontestablement Ousmane Sonko. Donc le combattre devient un impératif politique catégorique. Mais il ne faut pas verser dans la surenchère de la caractérisation outrancière qui exhale les senteurs fétides d’un communautarisme exacerbé.
Lors de la dernière présidentielle, Macky Sall a enregistré son pire score à Ziguinchor avec 38,72 % des voix contre 57,27 % pour le candidat de la « coalition Sonko président ». Ce qui veut dire que les 450 milliards qu’il dit avoir investi en Casamance sous son magistère n’ont pas pesé dans le vote des Ziguinchorois. Ce qui veut dire aussi que ses responsables et autres alliés locaux n’ont pas résisté devant la bourrasque électorale dévastatrice de Sonko. Et par acquis de conscience, il faut, pour ses contempteurs, le crucifier à la moindre sortie, à la moindre incartade afin de bémoliser la défaite électorale amère à Ziguinchor encore rémanente.
C’est ici le lieu de déplorer que des hommes et des femmes de médias, qui doivent élever le niveau du débat politique, bafouillent des borborygmes incompréhensibles et s’incrustent dans le combat politique contre Sonko par des attaques ad hominem laissant de côté ses innovations et ses initiatives notamment dans le domaine agricole. Aussi, faut-il reconnaître au leader de Pastef une intelligence politique qui a su intégrer dans sa stratégie d’innovation la création des vacances agricoles patriotiques (VAP). Aujourd’hui, pour sa brillance intellectuelle et sa percée politique, il est au centre de toutes les attaques tant du côté du pouvoir que du côté d’une certaine opposition en collusion avec l’exécutif. Par conséquent, tous les coups semblent permis pour mettre hors d'état de nuire cet adversaire, potentiel empêcheur de gagner. Et l’attaquer sur des billevesées et non sur ses innovations, c’est, pour les signataires de ce réquisitoire, l’assurance de gagner quelques points politiques et l’estime du manitou. Mais la vacuité intellectuelle et l’inconsistance du contenu, au lieu de créer l’effet foudroyant tant attendu, risquent de faire de ce texte mal écrit un simple pétard mouillé.
MACKY SALL A PRÉSENTÉ UN PLAN D’AJUSTEMENT ET NON DE RELANCE
L’illusion d’une croissance forte en 2023 du fait d’investissements dans le secteur des hydrocarbures et l’exploitation de cette richesse naturelle ne changera pas le fait que nous ne créons pas de la richesse
Le gouvernement du Sénégal vient de nous présenter son plan d’ajustement à la suite d’une riposte budgétaire contracyclique conjoncturelle qui se justifiait par la nécessité qu’il y avait de substituer la demande publique à la demande privée en repli du fait de la pandémie et du ralentissement de la production. Nous l’avons soutenu dans notre tribune intitulée «Sénégal : Organiser la résilience systémique à la crise». De ce point de vue, le déficit budgétaire de 6% du PIB de 2020 sera progressivement ramené à 3% à l’horizon 2022, selon les engagements de nos autorités avec le Fonds Monétaire International. Ceci non pas parce que c’est ce qu’il faut, mais parce que nous n’avons pas les moyens de faire autrement. Cette impulsion budgétaire négative sur la période 2021-2022 s’appelle ajustement puisque la relance est le contraire sur le plan macroéconomique. Dans la mesure où l’annulation de la dette publique que nous souhaitions n’arrivera pas, la relance comprise au sens macroéconomique, ne sera pas possible puisque non finançable de façon soutenable selon notre façon habituelle de faire.
La Banque Centrale a bien campé le message invoquant la nécessité de préserver la stabilité macroéconomique, les équilibres extérieurs, et le bon niveau de réserves de change pour faire face à des chocs externes et temporaires et non pour une relance. Les banques, sans une relance monétaire, ne pourront pas non plus financer une relance sous le leadership d’un secteur privé national. Les ressources ne seront pas disponibles puisque le refinancement de la banque centrale ne suivra pas. Ces contraintes réelles découlent de notre cadre institutionnel monétaire. Des fonds de garantie ou des banques publiques ne changeront pas cette donne puisqu’il s’agira de mécanismes quasi budgétaires qui ne seront pas suivis par les banques, la banque centrale, ou nos bailleurs traditionnels.
Dans le cadre de cet ajustement, nos autorités ont donc développé un nouveau plan de développement (et non de relance) qui ne correspond pas aux orientations initiales du PSE mais qui, se servant de la pandémie, remet la transformation structurelle par le secteur privé national et le volontarisme d’Etat au cœur. En y ajoutant l’importance de l’humain au centre de tout développement, il se conforme ainsi aux appels de l’opposition sénégalaise et de la société civile. C’est donc contraints et forcés que nous allons enfin investir dans la santé, l’éducation, et les infrastructures de base.
Comme nous l’avons déjà documenté ailleurs, le Sénégal n’a pas amorcé l’objectif de transformation structurelle du PSE initial dans la période 2014-2019 et allait droit au mur avec des arriérés au secteur privé remboursés en partie grâce au FMI. Le nouveau plan de développement (et non de relance), comme le PSE initial, ne produira pas les résultats de croissance escomptés puisque l’endettement ne sera plus possible. La part du secteur privé qui a été augmentée, puisque le secteur public sera en ajustement, n’arrivera pas si les réformes nécessaires ne sont pas faites. Une loi de Partenariat Public-Privé ne sera pas suffisante. Les projets PPP nécessitent un pouvoir d’achat des populations puisque la rentabilité y est toujours nécessaire ou prise en charge par l’état qui lui n’a pas de moyens.
Le président de la République a insisté sur les réformes qui n’arrivent pas et le ministère de l’Economie compte sur la productivité pour augmenter la croissance. Cette productivité ne viendra pas car la croissance endogène voulue sera impossible sans un système monétaire et de change d’accompagnement. La productivité qu’il nous faut doit venir d’une demande intérieure ou extérieure que nous ne sommes pas en mesure de stimuler. Une réallocation budgétaire vers l’agriculture et des secteurs choisis pourrait donner de la croissance dans ces secteurs, mais sur le plan macroéconomique le résultat systémique sera nul. Nous reviendrons à notre tendance habituelle de croissance (pétrole et gaz exclus).
Il reste alors à notre Etat une seule voie. Faire ce que la représentante de l’Union Européenne a suggéré : « Orienter le budget vers les besoins humains, éducation, santé, infrastructure de base, environnement et préserver la stabilité macro-économique ». C’était la déclaration de Politique Générale 2 d’Aminata Touré que nous avions positivement évaluée. Les programmes sociaux tels que le PUDC, et même des programmes agricoles qui quant au fonds sont des programmes sociaux sont tout ce que l’Etat peut réellement faire dans son cadre institutionnel actuel et ses moyens. La révolution agricole quant à elle ne pourra se réaliser au Sénégal que lorsqu’une réforme foncière permettant l’investissement de vrais professionnels dans l’agrobusiness sera faite. Le président de la République l’a dit. Le développement des territoires quant à lui n’arrivera que lorsque l’Etat lui-même se dessaisira de leurs plans de développement. Un plan de développement est plus approprié au niveau local qu’au niveau de l’Etat central.
De notre point de vue, tant que notre pays ira de plan en plan sans changer notre cadre institutionnel et monétaire l’histoire se répétera toujours. L’illusion d’une croissance forte en 2023 du fait d’investissements dans le secteur des hydrocarbures et l’exploitation de cette richesse naturelle ne changera pas le fait que nous ne créons pas de la richesse. La pensée de groupe (group think) est nuisible pour un pays et c’est ce qui s’est passé à Diamniadio le 29 Septembre 2020.
L’alternance au pouvoir permet la respiration démocratique et le changement de cap. Il est difficile pour les mêmes acteurs de dire à leurs concitoyens qu’ils ont changé de cap lorsqu’ils font face à un mur. Le nom des plans reste le même et le contenu change toujours car on ne veut pas admettre ses échecs antérieurs. Ceci est mauvais pour un pays. Nous avons eu 20 ans de socialiste démocratique avec Senghor, 20 ans de libéralisme social avec Abdou Diouf, et 20 ans de la même chose avec Abdoulaye Wade et Macky Sall. Les prochaines 20 années ne doivent pas être la même chose avec le plan qui vient de nous être présenté et qui ne produira pas de résultats puisqu’il sera mis en œuvre dans le même cadre institutionnel et monétaire sans endettement soutenable possible. La seule issue est le secteur privé étranger qui voudra bien partager avec nous le fruit de la croissance qu’elle aura produite. C’est ce que j’ai appelé le libéralisme internationalisé socialisant. Nous lui préférons le libéralisme patriotique impossible dans notre contexte sans une architecture monétaire d’accompagnement et une véritable décentralisation en pôles régionaux autonomisés et finançables.
Librement
ÉCHAUFFOURÉES ENTRE MILITAIRES ET 79 FAMILLES D’ANCIENS MILITAIRES
L’ambiance est électrique et les choses risquent de dégénérer si les autorités ne réagissent pas rapidement. Les militaires utilisent des grenades lacrymogènes là où les familles ripostent avec des jets de pierres.
Ça chauffe à Ouakam plus précisément à terme Sud. Une vive altercation a éclaté entre les 79 familles des anciens militaires menacées d’expulsion et les militaires. L’ambiance est électrique et les choses risquent de dégénérer si les autorités ne réagissent pas rapidement. Les militaires utilisent des grenades lacrymogènes là où les familles ripostent avec des jets de pierres.
Tout est parti de la décision rendue par la Cour suprême. Laquelle a tranché sur le litige autour du titre foncier n°1143/Nga sis à Ouakam Terme-Sud. La juridiction a, par arrêt N°48 du 26 décembre 2019, confirmé la pleine propriété de la Coopérative militaire de construction (Comico) sur l’extrait dudit titre foncier qu’il a acquis à titre onéreux auprès de l’Etat du Sénégal, le 16 octobre 2008, ordonnant en même temps l’expulsion de ces occupants jugés « irréguliers » des lieux. Mais, le collectif des habitants du terme-Sud bat en brèche toute idée d’expulsion. Ces habitants qui occupent les lieux depuis plus de 40 ans refusent de quitter.
SONKO TRAITE MANSOUR FAYE DE MENTEUR
Un peu plus de 24 heures après les accusations du ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale sur le plateau de la 2Stv, le leader du Pastef, Ousmane Sonko, est monté au créneau pour apporter une cinglante réplique.
Réponse du berger à la bergère. Un peu plus de 24 heures après les accusations du ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale sur le plateau de la 2Stv, le leader du Pastef, Ousmane Sonko, est monté au créneau pour apporter une cinglante réplique. Sur sa page Facebook, le patriote a simplement traité de «menteur» le maire de Saint-Louis.
«Le président Macky Sall a lancé un défi à tous les Sénégalais et particulièrement à l'opposition que nous sommes. Il se dit enfin prêt à débattre, avec qui le souhaitait, de la question des inondations et de l'assainissement. Un tel exercice serait une grosse bouffée d'oxygène pour notre démocratie et pour la transparence», rappelle Ousmane Sonko.
Il ajoute : «Nous acceptons sa généreuse offre et saluons ce souci subit de transparence en relevant son défi. Pour l'honneur de la "descendance de la lignée de guerriers" dont il se réclame, il ne saurait se débiner tel que constaté récemment sur la même question...»
S’agissant des accusations de Mansour Faye, Sonko d’apporter sa réponse : «Sur un autre registre, beaucoup de Sénégalais m'ont supplié de ne pas répondre aux enfantillages de Mansour Faye, tant le mensonge est évident. Mansour Faye a menti, froidement. Cet homme, en plus d'être l'un des principaux acteurs de la gestion sombre et vicieuse de son beau-frère, est le plus grand menteur que le Sénégal ait jamais vu naître. Face à lui, Pinocchio serait un nain, sauf qu'à la place du nez de ce dernier, nous avons les fleuves de sueur de Mansour Faye.»
«Tout le monde sait que cet homme incompétent, cherche à se tirer de la posture inconfortable dans laquelle sa cupidité l'a plongé, en allumant un contre-feu. Je ne vais pas l'y aider. Pour nous, le seul débat dont les Sénégalais ne doivent pas être détournés, est celui de la reddition des comptes par tous les prédateurs de la République qui se croient immunisés du fait de leur proximité avec le président de la République», peste-t-il.
Toutefois, le député demande à Mansour Faye les preuves de ses accusations : «La preuve incombe à l'accusation. Mansour Faye ne peut se contenter d'une simple insinuation pour tenter vainement de jeter le doute dans l'esprit des Sénégalais. Notre Pinocchio national, par respect minimum, se doit de dire aux Sénégalais en quelle année, mois et lieu s'est tenue sa prétendue audience de demande de rencontre ou d'intervention auprès de son beau-frère de président. Quel est le nom du ou des témoins d'une telle audience. Et quel en était l'objet.»
Pour terminer, Ousmane Sonko rappelle à la presse de ne pas passer sous silence cette question. «J'en appelle à la sagacité des journalistes, tenus d'informer juste, vrai et complet, pour impérativement lui soutirer des réponses précises à ces questions, sans passer sous silence les questions dont il cherche à se tirer d'affaire. Il devra répondre aux questions des Sénégalais à propos de la gestion des centaines de milliards engloutis dans l'assainissement pendant qu'il en était le ministre, et des 1 000 milliards du plan de lutte contre la Covid».
Pour rappel, le beau-frère du président de la République avait accusé le leader du Pastef de lui avoir supplié pour une audience avec le chef de l’Etat Macky Sall.
37 NOUVEAUX CAS, BAISSE CONTINUE DU NOMBRE DE MALADES EN RÉANIMATION
Intervenant lors du point quotidien sur la situation de l’épidémie, il a souligné que les nouvelles infections concernaient 15 cas contacts suivis par les services sanitaires et 22 autres issus de la transmission communautaire.
Dakar, 30 sept (APS) – En tout, 37 nouvelles contaminations de Covid-19, un décès supplémentaire et 102 guérisons ont été rapportés ce mercredi par les autorités sanitaires, alors que la réduction de nombre de malades en réanimation se poursuit.
Le ministère de la Santé a notamment fait état de 37 nouvelles contaminations au cours des dernières 24 heures à travers des tests virologiques faits sur des échantillons de 1.266 individus, soit un taux de positivité de 2,92 %, selon le directeur de la Prévention, le docteur El Hadji Mamadou Ndiaye.
Intervenant lors du point quotidien sur la situation de l’épidémie, il a souligné que les nouvelles infections concernaient 15 cas contacts suivis par les services sanitaires et 22 autres issus de la transmission communautaire.
Il a dans le même temps annoncé la guérison de 102 patients, tandis que 5 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation et un décès a été enregistré au cours des dernières vingt-quatre heures.
Le Sénégal comptabilise à la date d’aujourd’hui 14.982 cas positifs depuis l’apparition de la maladie dans le pays, le 2 mars, a fait savoir M. Ndiaye qui signale que 12.437 patients ont recouvré la santé, 311 en sont morts et 2.223 suivent des traitements dans les différents lieux de prise en charge à travers le pays.
par Ousmane Sonko
J'ACCEPTE LE DÉFI DE MACKY SALL
Le président se dit enfin prêt à débattre, avec qui le souhaitait, de la question des inondations. Pour l'honneur de la "descendance de la lignée de guerriers" dont il se réclame, il ne saurait se débiner tel que constaté récemment sur la même question
Le président Macky Sall a lancé un défi à tous les Sénégalais et particulièrement à l'opposition que nous sommes. Il se dit enfin prêt à débattre, avec qui le souhaitait, de la question des inondations et de l'assainissement. Un tel exercice serait une grosse bouffée d'oxygène pour notre démocratie et pour la transparence.
Nous acceptons sa généreuse offre et saluons ce souci subit de transparence en relevant son défi. Pour l'honneur de la "descendance de la lignée de guerriers" dont il se réclame, il ne saurait se débiner tel que constaté récemment sur la même question...
Sur un autre registre, beaucoup de sénégalais m'ont supplié de ne pas répondre aux enfantillages de Mansour Faye, tant le mensonge est évident. Mansour Faye a menti, froidement. Cet homme, en plus d'être l'un des principaux acteurs de la gestion sombre et vicieuse de son beau-frère, est le plus grand menteur que le Sénégal ait jamais vu naître. Face à lui, Pinocchio serait un nain, sauf qu'à la place du nez de ce dernier, nous avons les fleuves de sueur de Mansour Faye.
Tout le monde sait que cet homme incompétent, cherche à se tirer de la posture inconfortable dans laquelle sa cupidité l'a plongé en allumant un contre feu. Je ne vais pas l'y aider. Pour nous, le seul débat dont les sénégalais ne doivent pas être détournés est celui de la reddition de compte par tous les prédateurs de la République qui se croient immunisés du fait de leur proximité avec le président de la République.
La preuve incombe à l'accusation. Mansour Faye ne peut se contenter d'une simple insinuation pour tenter vainement de jeter le doute dans l'esprit des sénégalais. Notre Pinocchio national, par respect minimum se doit de dire aux Sénégalais :
1. En quels année, mois et lieu s'est tenue sa prétendue audience de demande de rencontre ou d'intervention auprès de son beau-frère de Président.
2. Quel est le nom du ou des témoins d'une telle audience ?
3. Et quel en était l'objet ?
J'en appelle à la sagacité des journalistes, tenus d'informer juste, vrai et complet, pour impérativement lui soutirer des réponses précises à ces questions, sans passer sous silence les questions dont il cherche à se tirer d'affaire. Il devra repondre aux questions des sénégalais à propos de la gestion des centaines de milliards engloutis dans l'assainissement pendant qu'il en était le ministre, et des 1000 milliards du plan de lutte contre la Covid.
ALIOU CISSE ET L’EMBARRAS DU CHOIX
Le sélectionneur de l’équipe nationale du Sénégal, Aliou Cissé va dévoiler ce 1er octobre prochain, la liste de 27 «Lions», en vue des deux matches amicaux contre la Mauritanie, le 9 octobre à Thiès, et le Maroc, le 13 octobre à Rabat.
Le sélectionneur de l’équipe nationale du Sénégal, Aliou Cissé va dévoiler ce 1er octobre prochain, la liste de 27 «Lions», en vue des deux matches amicaux contre la Mauritanie, le 9 octobre à Thiès, et le Maroc, le 13 octobre à Rabat. Après cette longue pause imposée par la crise sanitaire, la sélection qui va engager la reprise des éliminatoires de la CAN 2022, sera très attendue. La publication de la liste interviendra dans un contexte particulier après le nouveau amendement Munir de la Fifa, qui offre désormais la possibilité aux joueurs binationaux ayant évolué dans d’autres sélections de jeunes d’autres pays de pouvoir intégrer l’équipe nationale de leur pays d’origine. Ce qui laisse grandement entrouverte la porte de la Tanière à nombre de joueurs qui ont déjà déclaré leur flamme à la sélection du Sénégal.
Le sélectionneur de l’équipe nationale de football du Sénégal, Aliou Cissé dégagera demain jeudi 1er octobre, la liste des joueurs pour les deux rencontres amicales Maroc-Sénégal prévues le 9 octobre prochain à Rabat et contre la Mauritanie le 13 octobre au stade Lat Dior de Thiès. Ces deux rencontres serviront de préparation aux Lions pour la double confrontation contre la Guinée-Bissau en perspective des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2022 prévue au Cameroun. Après cette longue pause imposée par la crise sanitaire et onze mois sans aucune rencontre internationale cette période choisie pour la reprise de compétitions, le choix ne s’annonce pas aisée pour jauger au mieux la forme des joueurs pour la plupart à la recherche de repère.
UNE LISTE FORTEMENT ATTENDUE
Pour ce nouveau départ, Aliou Cissé est attendu dans ce choix. Il va devoir conduire les meilleurs joueurs du moment. Au vu de la forme et la méforme affichées par les uns et les autres, les matchs amicaux seront une occasion pour recadrer, recaser et avoir un effectif beaucoup plus large pour préparer l’avenir notamment la CAN 2022 en faisant place de nouveaux arrivants et relancer la concurrence au niveau de certains postes. Face à la méforme des joueurs considérés jusqu’ici comme des «cadres» dont Diao Baldé Keita à la recherche de temps de jeu en Serie A, le sélectionneur va devoir ratisser son groupe en faisant appel à des joueurs qui ont démontré de grandes qualités mais aussi ayant acquis beaucoup d’expérience avec l’équipe nationale du Sénégal.
Au cours de la saison écoulée, le retour de l’attaquant Papiss Demba Cissé, auteur d’une saison prolifique en Super Lig Turque, a été de plus en plus évoqué tout comme le milieu de terrain Dame Ndoye. Il reste cependant peu probable qu’Aliou Cissé accepte de faire du neuf avec du vieux. Le technicien sénégalais pourrait tout simplement opter de jouer la carte de la jeunesse en insufflant du sang neuf dans son groupe. Il serait sans doute plus bénéfique de se retourner vers les jeunes espoirs qui ont déjà disputé les compétitions continentales, les mondiales de petites catégories.
A ce titre, le football sénégalais ne manque pas de talents disséminés dans les différents championnats et qui montent en puissance. Dans le lot, on peut citer Ibrahima Niane qui se place comme l’attaquant en forme du moment et meilleur buteur de Metz en ce début de saison mais aussi le jeune avant-centre Youssou Badji qui s’est déjà taillé une place à côté de son compatriote Krépin Diatta dans l’effectif du FC Bruges. Sans oublier, le prometteur défenseur central Ousseynou Ba de l’Olympiakos qui a déjà fini de séduire Sadio Mané à l’occasion de la double confrontation contre Arsenal en Ligue Europe.
L’AMENDEMENT MUNIR OUVRE LA PORTE AUX BINATIONAUX
A côté de ces espoirs, la double confrontation contre la Guinée-Bissau est également le moment opportun de puiser dans le contingent de joueurs binationaux qui aspirent à porter les couleurs de leur pays d’origine. A ce titre, l’opportunité leur est désormais offerte avec l’amendement Munir adopté par la Fifa. A travers sa nouvelle reforme, la Fifa, rappelle-ton, a donné un amendement des statuts qui va permettre d’assouplir les règles d’utilisation des joueurs dit binationaux. Les joueurs qui avaient disputé ne serait-ce qu’une minute en match officiel (hors amicaux) avec une sélection A ne pouvaient auparavant plus jouer pour une autre sélection. Désormais, même les joueurs se trouvant dans ce cas de figure pourront changer de nationalité sportive, sous réserve de respecter quelques conditions.
Dans cette voie, Aliou Cissé et l’équipe du Sénégal devront grandement s’y retrouver pour enrôler un bon nombre de joueurs binationaux qui ont déjà déclaré leur flamme au maillot national et annoncé leur volonté d’intégrer la sélection nationale. Comme ce fut le cas pour Kalidou Koulibaly ou encore Mbaye Niang pour ne citer qu’eux. Dans le lot, on peut citer l’ancien milieu de terrain du Havre, Pape Alassane Guèye. L’actuel milieu de terrain de l’Olympique de Marseille est un des potentiels joueurs. A 21 ans, il a déjà porté le maillot de l’équipe de France des moins de 17 ans et moins de 19 ans. C’est également le challenge de Boulaye Dia. Le joueur quoi fait actuellement les beaux jours du Stade de Reims pourrait également faire prévaloir ses grandes qualités affichées en Ligue 1 française et bousculer la concurrence dans le secteur d’attaque des Lions. Lui qui a clairement dit ses envies de défendre les couleurs du Sénégal. On peut ajouter à ces espoirs d’autres joueurs binationaux dont Lys Mousset Mendy qui évolue à Sheffield United en Angleterre, Abdou Diallo, international espoir français, et qui présente un profil intéressant pour le poste de latéral gauche des Lions.
AND GUEUSSEUM DECRETE UNE GREVE DE 48 H
Face à la presse hier, mardi 29 septembre, la section And Gueusseum de l’hôpital Abass Ndao a décrété une grève de 48h à partir de ce mercredi 30 septembre.
Face à la presse hier, mardi 29 septembre, la section And Gueusseum de l’hôpital Abass Ndao a décrété une grève de 48h à partir de ce mercredi 30 septembre. Ce mouvement d’humeur entre dans le cadre de leur plan d’actions de lutte contre la gestion de leur directeur général. Les syndicalistes déplorent le recrutement abusif des prestataires, le manque criard de matériel, les incendies répétitifs et l’affaissement de plafonds de bâtiments dont les travaux sont mal exécutés à l’hôpital Abass Ndao
La section And Gueusseum de l’hôpital Abass Ndao a décrété une grève de 48 heures à partir d’aujourd’hui mercredi 30 septembre. Elle l’a fait savoir hier, mardi 29 septembre à l’occasion à l’occasion de leur rencontre avec la presse. «Au-delà des arriérés, nous décrions la question de la gestion de l’hôpital et certains agissements. Nous n’avons pas à demander un profil spécifique de directeur mais nous avons quand même besoin de quelqu’un qui saura nous accompagner jusqu’au bout», a déclaré la responsable du personnel de l’hôpital Abass Ndao, Adja Ndèye Diakhaté.
Interpelée sur la question du favoritisme sur le recrutement que le syndicat dénonce, elle explique : «quand on parle de recrutement privilégié, on veut certainement souligner le fait qu’il recrute des retraités pour ensuite leur octroyer l’équivalant du salaire qu’ils avaient en raison des relations qui leur lient. Ce qui veut dire qu’ils ne jouissent plus de leur droit de retraite». Selon Adja Ndèye Diakhaté, «ceux qui étaient là depuis tout jeunes et qui ont pratiquement passé toutes leur vie dans l’établissement, le directeur les appellent des prestataires, les menace en leur faisant croire qu’ils n’ont pas le droit de se syndiquer alors même que les saisonniers ont le droit de se syndiquer et de participer aux élections de délégué personnel après trois mois de travail». Ce qui fait dire aux syndicalistes, «nous considérons que ces agissements relèvent de leur méconnaissance par rapport aux textes et nous voulons de quelqu’un qui maitrise les textes tout comme nous pour un affrontement équitable».
Les revendications de And Gueusseum tournent au tour de plusieurs axes. Il s’agit, selon Adja Ndèye Diakhaté, «par exemple de la morgue qui ne fonctionne pas depuis 6 mois» du «problème d’ambulance médicalisée du moment que notre structure n’en a plus car, les seules ambulances qui circulent actuellement datent de la période où Khalifa Sall était maire de Dakar». «La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est que tout simplement, on avait exposé notre vœu d’aller en grève en déposant un préavis mais c’est lors d’une réunion entre responsables syndicaux que le directeur a pris la décision d’affecter la représentante du personnel. Ce qui veut dire qu’il a foulé au pied la loi 98 mais également celle du 2 janvier 2003 qui fixe la composition et l’administration de l’hôpital Abass Ndao et du conseil d’administration», a fait savoir Adja Ndèye Diakhaté. Toutefois, les syndicalistes disent être ouverts à des discussions avec la direction.
LA JUSTICE A ÉTÉ HUMILIÉE ET IL EST TEMPS QUE CELA CESSE
L’affaire dite Souleymane Téliko, du nom du président de l’Union des Magistrats Sénégalais continue de susciter indignation et colère des acteurs, surtout de la société civile
L’affaire dite Souleymane Téliko, du nom du président de l’Union des Magistrats Sénégalais continue de susciter indignation et colère des acteurs, surtout de la société civile. Selon le directeur exécutif d’Amnesty International/Sénégal, Seydi Gassama, c’est la justice qui a été «humiliée» et «il est temps que cela cesse afin que le Sénégal puisse redorer son blason judiciaire.»
L ’affaire du juge Souleymane Téliko relève purement de l’intimidation. Le directeur exécutif d’Amnesty International/Sénégal, Seydi Gassama, en est convaincu. Joint au téléphone, au lendemain de la transmission par le ministre de la Justice, Me Malick Sall, à l’instance disciplinaire du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) du rapport d’audition du président du l’UMS par l’Inspection Générale de l’Administration de la Justice (IGAJ), il retient que le juge Téliko est exempt de reproches dans cette histoire et ne devrait même pas faire l’objet de poursuites. A son avis, M. Teliko n’a fait que lire le droit intercommunautaire de la CEDEAO et «c’est plus la posture du juge indépendant qui dérange la tutelle que ses propos». Alors s’agit-il d’acharnement ou de tentative de liquidation interne ?
Pour Seydi Gassama, le pouvoir veut «réduire au silence» les autres magistrats avec cette affaire Teliko». Chose qui, pour lui, semble «incohérente» étant donné que le Sénégal est un pays démocratique et la justice doit être aussi l’un de ses «leviers de transparence». «Ceci sonne comme une mise en garde de l’Etat à l’endroit de la justice, gare à qui donnera son opinion sur des affaires sensibles. Nous assistons à un musèlement sans précèdent de l’exécutif du judiciaire, sous nos yeux», argue le directeur exécutif d’Amnesty international section Sénégal. M. Gassama signale aussi que ces dérives ne pourront être résolues que par les justiciables, afin de parer à toute entrave à l’indépendance de nos juges. Interrogé sur l’internationalisation du combat de l’Union des Magistrats Sénégalais (UMS), avec cette «cabale» contre le juge Teliko, M. Gassama s’en félicite et espère une réaction des instances internationales qui, selon lui, devraient voir enfin le vrai visage de ce régime. «Ce régime essaie de vendre une image de séparation des pouvoirs. Mais, en réalité, cette affaire démontre le contraire. En tant que membre de la société civile, nous allons participer à cette lutte car la justice a été humiliée bon nombre de fois et il est temps que cela cesse afin que le Sénégal puisse redorer son blason judiciaire», conclut-il.
L’ESCROQUERIE FONCIÈRE DU SIECLE
Dans ce second jet relatif au lotissement administratif de la commune de Niaguis, Sud quotidien revient sur le dépassement de la norme du Code de l’Urbanisme, la validation suspect de l’application dudit lotissement par les autorités compétentes locales
Dans ce second jet du dossier relatif au Lotissement administratif de la commune de Niaguis (voir édition d’hier) Sud quotidien revient sur le dépassement de la norme du Code de l’Urbanisme, la validation suspect de l’application dudit lotissement par les autorités compétentes de la localité. Sans occulter l’aliénation du domaine national par certaines populations, le flou expressément entretenu par la municipalité sur les compensations des impactés ou encore la surpuissance de Bouba Sow, président de la commission démoniale de la mairie de Niaguis.
Pour se faire une idée de la clé de répartition tant décriée par le Comité de veille et d’alerte et des raisons avancées par la société SCI Le Toit du Sud et la municipalité de Niaguis pour la redéfinir, nous nous sommes procurés le document faisant état du dépassement de la norme de 30% de voiries et équipements pour arriver approximativement à 50%. Ledit document distribué lors de la rencontre avec le gouverneur de Ziguinchor, le 31 juillet 2019, indique que les réalités sur le terrain, après travaux effectués pour application du lotissement par le géomètre Mansour Diouf, donnent aux équipements d’utilité publique 73hec 87a 95ca et 171hec 81ca pour la voirie. Soit un total 248hec 168a 95ca sur les 592hec 75a 14ca de la surface totale à lotir. Le premier hic réside dans ce dépassement de près de 50% contraire à la norme édictée par le Code de l’urbanisme. En effet, l’article R 78 dudit code stipule que «la densité au niveau du lotissement d’habitation est déterminée par la Densité Résidentielle Nette (DRN) et le taux d’occupation par types d’activités». C’est ainsi que le taux d’occupation par types d’usages est fixé ainsi qu’il suit : surface réservée à l’Habitat et à ses annexes : maximum 70% ; surface réservée à la voirie : minimum 15% ; surface réservée aux activités et aux équipements 15%». Le type d’activité de la zone de Boucotte Macagne et Baraf est l’agroforesterie. Autre fait qui attire l’attention, le calcul de la superficie des assiettes. Dans ledit document, il est mentionné que la superficie des Lots A est de 502ha 49a 41ca, celle des Lots B est de 84ha 98a 81ca. Comme total des lots A et B, au lieu de trouver 587ha 48a 22ca, il est écrit dans ledit document que l’ensemble de ces lots fait 592ha 75a 14ca, à savoir la surface totale initiale à lotir. Il en ressort nettement qu’il y a un flottement de 5ha 24a 92ca qui n’est pas justifié. Concernant la légende des équipements et réserves des lots A et B, audelà du nombre impressionnant de lots réservés aux lieux de culte (6), de postes de santé (5), et des réserves équipements (6), certaines superficies tapent à l’œil. Comme exemple, une école élémentaire 2 qui fait 40.000m² et dépasse de loin le Lycée qui n’en compte que 32.034m².
Pis, le lotissement prévoit des lots de 9.093m² et 13.093m² pour des stations d’essence. On décompte aussi 14 espaces verts. La zone dont l’activité principale est l’agroforesterie compte 2 Commerces d’une superficie totale de 4.738m², un Centre d’affaires de 24.850m², un Centre commercial de 27.842m², sans oublier le Marché central de 32.407m². Pour essayer de voir la conformité du lotissement avec le Code de l’Urbanisme, la rédaction a joint au téléphone un urbaniste qui a requis l’anonymat car travaillant dans l’administration publique. Il révèle que le plus souvent, les demandes d’autorisation de lotissement respectent tous les règles, à savoir un bon plan avec tout ce qui va avec, dans le but d’obtenir l’autorisation du ministère du Renouveau urbain, de l’habitat et du Cadre de vie. Mais, il se désole qu’au moment d’appliquer sur le terrain les dimensions portées sur le plan, les promoteurs font ce qu’ils veulent. Qui plus est, selon lui, les services de la Division régionale de l’Urbanisme et de l’Habitat ne parviennent pas à procéder à la vérification intégrale sur le terrain de ladite application du lotissement, faute de ressources humaines suffisantes, mais aussi de moyens. Pis, il a souligné que les promoteurs peuvent se permettre même de vendre des espaces qui avaient été réservés pour les équipements, sans être inquiétés.
Validation du lotissement par les services techniques compétentes locales : Ça sent la complicité
En dépit de toutes ces bizarreries, il est indiqué dans ledit document que le chef du Service régional du Cadastre, Donacien Kanfany, a non seulement réceptionné le lotissement en question, mais aussi procédé à sa vérification. Comme conclusion, il est indiqué que M. Kanfany a constaté que les dimensions portées sur le plan correspondent à celles mesurées sur le terrain. Mieux, un certificat de conformité du lotissement aurait été accordé par le chef du Service de la Division régionale de l’urbanisme et de l’habitat de la région de Ziguinchor. Celui-ci aurait procédé à la vérification des travaux de viabilisation en réponse à la demande de réception formulée par la commune de Niaguis, sur la base de l’autorisation de lotir sur le TNI d’une superficie de 592ha 75a 14ca. Cela, sans pour autant citer le nom dudit chef de service. Néanmoins, nous avons contacté le chef du Service de la Division régionale de l’urbanisme et de l’habitat de la région de Ziguinchor, Abdoulaye Badji. A l’évocation du sujet, M. Badji dit d’emblée que «quand un lotissement est allé jusqu’à être approuvé par l’autorité, jusqu’à avoir l’arrêté, il n’y a rien à dire. Tous les services techniques ont eu à faire leur travail. Quand le comité régional va jusqu’à approuver, on n’a rien à dire».
Par rapport au dépassement sur le taux réservé à la voirie, aux activités et équipements, Abdoulaye Badji se défend que «dans le Code, il est dit : «au minimum 15% de la surface à lotir». Ce qui voudrait dire, selon lui, qu’il y a la possibilité de dépasser ce taux. Qui plus est, il estime qu’«aujourd’hui, la tendance c’est les grandes voies, parce qu’il y a la croissance démographique» et que si «dans un lotissement, la voirie dépasse 40%, c’est dans l’intérêt des populations». Pour autant, il reste catégorique que dans le lotissement de Boucotte Mancagne et Baraaf, il n’y a pas de dépassement de 50%, contredisant la mairie, qui soutient dans le document qu’il y a un dépassement approximatif de 50%. Quid du nombre exorbitant d’infrastructures sociaux de base annoncé dans le plan en zone rurale? Sur ce point, il a préféré répondre que ce lotissement répond textuellement au Code de l’urbanisme et que si le travail n’était pas bon, «l’autorité n’allait pas approuver le lotissement». Quant à l’indisponibilité du nouveau plan réaménagé après la rencontre avec le Gouverneur de région, et réclamé en vain par les membres du Comité de veille et d’alerte, il dira qu’«un plan c’est pour les services techniques. Le plan, celui qui a besoin de l’avoir, il fait un extrait de plan. On ne peut pas prendre le plan et le mettre sur la place publique. Ce n’est pas bon». Il a par ailleurs estimé que les membres du Comité de veille et d’alerte ont voulu défier l’autorité. Pis, il les accuse d’avoir fait leur propre lotissement et procédé au morcellement et à la vente de parcelles à 1.300.000 FCFA, tout en promettant aux acquéreurs de se faire dédommager par la municipalité, si toutefois le lotissement touchait leur lot. «Ce n’est pas sérieux», a-t-il pesté, non sans indiquer que c’est ce qui a été à l’origine de leur arrestation.
Des propriétaires terriens tombent sous le coup de l’article r 163 de la Loi n°2008-43 du 20 août 2008
Contrairement aux allégations de l’actuel Sg du comité de veille et d’alerte, qui soutient que les autorités locales, notamment le Gouverneur, n’ont réagi qu’à la suite de la marche pacifique qui leur avait été accordé pour le 24 juillet 2019 à Ziguinchor, nous avons parcouru un Procès-verbal de réunion de concertation, en date du 15 mars 2019. Cette rencontre avait été convoquée par le Sous-préfet de Niaguis, suite aux nombreuses lettres de contestation de la part des planteurs et acheteurs de Ziguinchor dans les villages de Boucotte Mancagne, Mandina Mancagne et Baraf et adressées au Maire et au Sous-préfet de Niaguis, au préfet du département, au Gouverneur de région et autres autorités sur le lotissement administratif de Boucotte Mancagne/Baraf et Mandina Mancagne, selon le Pv fait à Niaguis le 17 avril 2019. Ont pris part à cette rencontre, Salif Bailo Barry, au nom des agriculteurs à Kantène, Cheikhou Dabo, porte-parole des propriétaires des terres et acheteurs de Boucotte Mancagne, Daniel Diatta, acheteur auprès de Benoit Diatta, Idrissa Sané, acheteur auprès de Benoit Diatta, et même Benoit Diatta, en tant que Sg du comité de veille et d’alerte des villages impactés par le lotissement, sans oublier les chefs de villages, ou encore les autorités de locales.
Le hic, sur le Pv de la rencontre, non seulement beaucoup d’intervenants ont indiqué avoir acheté des terrains auprès de certains propriétaires terriens, mais aussi ces derniers ont avoué avoir aliéné les terres du domaine national. Il en est ainsi de Daniel Diatta et d’Idrissa Sané qui révèlent avoir acheté les terrains auprès de Benoit Diatta. Même Benoit Diatta, actuellement en prison dans le cadre de ce litige foncier, avoue avoir morcelé le verger de son père, acheté le 27 juillet 1991, en 78 parcelles d’habitation. Il explique avoir procédé à la vente des 73 lots à des tiers habitants Ziguinchor, faute de moyens financiers pour soigner son père, et qu’il a conservé 5 lots pour lui. Une vente qui s’est faite sans aucun enregistrement au niveau des services des Domaines, encore moins au niveau du Cadastre de Ziguinchor. Le Sous-préfet en a profité pour attirer l’attention des planteurs, propriétaires traditionnels de terres, vendeurs et acheteurs de terre du domaine national. Il a fait comprendre que les terres du domaine national appartiennent à l’Etat qui les a rétrocédés, par transfert de compétences, aux collectivités territoriales (Réf. Loi n°2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des collectivités locales). Mieux, il a indiqué que les planteurs n’ont qu’un droit d’usage sur la terre et qu’aucune aliénation (vente, location) sur cette terre n’est tolérée par la loi n°64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine national. En réalité, les propriétaires traditionnels de terres, vendeurs et acheteurs de terres du domaine national ont violé les dispositions de l’article R 163 de la loi n° 2008-43 du 20 août 2008 portant partie législative du Code de l’Urbanisme. Il stipule que : «La vente ou location des terrains compris dans un lotissement, ainsi que la délivrance de l’autorisation de construire ne peuvent être effectuées qu’après l’obtention de l’autorisation de lotir et l’exécution de toutes les prescriptions imposées au lotisseur par cette autorisation. En cas d’inobservation des dispositions du présent article, l’action de nullité des ventes ou location est poursuivie devant le tribunal par l’autorité administrative, les acquéreurs de lots ou les locataires sans préjudice de tout dommage, intérêt ou restitution».
Un flou total entretenu expressément par la mairie
Même si par ailleurs, les propriétaires terriens sont tombés sous le coup de l’article R 163 du Code de l’Urbanisme qui interdit toute vente ou location du domaine national, il n’en demeure pas moins que la municipalité n’a pas joué en faveur de la transparence dans ce lotissement. En effet, après la réunion tenue avec le gouverneur de la région, qui aurait donné des instructions pour la suspension du lotissement dans le but de respecter la norme établie par le Code de l’urbanisme, concernant la norme de 30% de voiries et équipements, et le recensement exhaustif des impactés par ce lotissement de Boucotte Mancagne et Baraf, la municipalité a refusé systématiquement de communiquer sur l’indemnisation en nature (lots). Cela, alors qu’il était prévu que ladite indemnisation devait être adoptée de commun accord entre les acteurs : la Mairie, le promoteur Le Toit du Sud et les populations. Autre flou entretenu par la municipalité, il existerait une autre application du lotissement qui dépasserait de loin le nombre de lots annoncé dans le document présenté à la gouvernance, le 31 juillet 2019. De toute évidence, des propriétaires terriens rencontrés ont affirmé avoir reçu, preuves à l’appui, des lots numérotés au-delà de 4000, alors que dans le premier document, il est indiqué que le nombre de parcelles de lots est de 3958. Certaines diront que la municipalité a procédé au morcellement de certains lots de 625m² en des lots de 300m², et même en des demi-lots, au point d’atteindre environ un total de 6.000 lots. A titre de preuves, ils nous ont montré le lot N17 qui fait 10/15m. En réalité, ce sont des lots de 25/25m qui ont été morcelés en 2 lots de 10/15m, pour laisser une petite ruelle de 5m. Il en est ainsi du lot 15, qui a été morcelé en 2 parcelles, à savoir un lot numéroté J15 et autre lot P15, pour laisser une ruelle d’environ 5m. Sur ce dernier lot, on y voit la plaque d’une dame acquéreuse du terrain, avec son nom et son numéro de téléphone dessus. Sur le lot G15 Lot 708 A, l’acquéreur du terrain y a implanté aussi une plaque avec son nom dessus. Malheureusement, la mairie refuse de communiquer sur ladite question et cache le plan de masse que ce soit au Comité de veille et d’alerte, mais aussi à la presse.
La toute-puissance de Bouba Sow, président de la Commission domaniale à la municipalité de Niaguis
De toute évidence, même s’il est impossible de prouver que les agents de la mairie ont pu bénéficier financièrement de ce lotissement, il n’en demeure pas moins qu’il a permis à certains d’entre eux de gagner en notoriété. Il en est ainsi du président de la commission domaniale, plus connu que le maire et même plus que le Premier adjoint au maire, Wandifa Cissé. Cela, dans toute la contrée. Mieux, “Bouba Sow“ qui squattait les locaux du Conseil régional de Ziguinchor en tant que «planton» avant que Niaguis ne soit érigé en commune, s’est aménagé maintenant un bureau dans les locaux du Conseil régional. Le comble, le monsieur pour lequel on ne connait aucun autre travail, à part celui de conseiller municipal en charge de la Commission domaniale, a changé le véhicule 4*4 tout terrain, que lui aurait donné le défunt propriétaire de la SCI Le Toit du Sud, celle-là même qui a gagné le marché du lotissement de Boucotte Mancagne et Baraf, pour une jolie petite voiture. Notre source très bien au fait de ce qui se passe dans ladite municipalité, nous informe que l’un de ses fils avait bénéficié d’un financement de l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (Anida), créée pour promouvoir le développement d’une agriculture moderne, diversifiée, basée sur la maîtrise de l’eau et pourvoyeuse d’emplois durables pour les jeunes. Mais paradoxalement, fait-il savoir, il a voyagé pour l’Europe avec un de ses frères, il y a un plus d’un an. Le nouvel «Homme fort» de Niaguis s’est fait construire une grande bâtisse à étage à Niaguis, à côté de la vieille maison de son père, à environ 200m de l’entrée de Niaguis, en provenance de Ziguinchor, après la route des pavés. Une grande maison que nous avons pu voir de nous-même lors de notre déplacement dans la commune. Le grand bâtiment étale son arrogance devant les autres petites maisons qui se trouvent dans la localité. Le moins que l’on puisse dire, au moment où Bouba Sow étale sa puissance, 4 propriétaires terriens croupissent en prison, depuis près de 3 mois, attendant d’être fixés sur leur sort. Pis, la vente des parcelles se poursuit de plus belle, comme si de rien n’était.