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3 octobre 2025
MILLE ET UNE PROCEDURES POUR METTRE LA MAIN SUR L’OR
Originellement pratiqué par les femmes qui venaient souvent au niveau des cours d’eau chercher l’or alluvionnaire, l’orpaillage traditionnel va s’étendre progressivement à la gente masculine lorsqu’il s’agira d’aller chercher l’or sous terre
Située au Sud-est du Sénégal, la zone aurifère de Kédougou attire les opérateurs du monde entier. Cette attirance est due surtout aux gisements prometteurs, au Code minier très avantageux mais aussi à la stabilité politique. C’est en 1904, dans la commune de Khossanto, que les premiers bastions d’orpaillage ont été constatés et, petit à petit, cette activité s’est étendue aux autres localités de Kédougou telles que Kharakhéna ou encore Bantaco pour n’en citer que celles-là. Tout comme l’agriculture, l’orpaillage constitue l’un des piliers qui sous-tendent le développement socio-économique de la région. Originellement pratiqué par les femmes qui venaient souvent au niveau des cours d’eau chercher l’or alluvionnaire, l’orpaillage traditionnel va s’étendre progressivement à la gente masculine lorsqu’il s’agira d’aller chercher l’or sous terre. Après près de 5 mois de travail de collecte sur le terrain, Sud Quotidien vous propose un dossier sur l’orpaillage traditionnel et activités connexes. Dans ce premier jet, il est question des dioura, ces méthodes d’extraction de l’or et leurs et impacts conséquences sur l’environnement.
Nichée en plein cœur du département de Saraya, situé à 85 km de Kédougou, la mine d’or de Kharakhéna (un village dont le nom signifie «l’avenir est prometteur», en malinké, langue/ethnie de son fondateur) donne à première vue les allures d’un nid de guêpes ou d’une termitière. Sauf qu’ici, guêpes et termites sont représentées par ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants venus d’horizons divers pour s’implanter çà et là dans des abris de fortunes, des huttes, des tentes, entre autres. Comme dans presque toutes les localités du Sud-est du Sénégal, Kharakhéna a un relief montagneux et le sol est en latérite. Le paysage est parsemé de collines rocailleuses. Malgré ce sol pierreux, une variété d’espèces végétales réussit à fleurir durant la saison pluvieuse. Mais, du fait de l’effet des vents chauds et secs qui y soufflent fréquemment dans la région et l’action de l’homme, ces forets, jadis verdoyantes sont en train d’être déboisées. En lieu et place, des cases faites de banco aux toits en paille et en toiles bleus imperméables, s’agglutinent de part et d’autre du site, à l’instar des bidonvilles. Toutes ces conditions réunies ont fait que cette région du Sénégal a été baptisée «Ké dougou», «la terre des hommes en langue malinké». Car, pour pouvoir espérer faire fortune dans ces lieux où la promiscuité se conjugue à une extrême précarité, une insalubrité, une absence des commodités les plus basiques et une prostitution déguisée, la chance seule ne suffit guère.
LES CONTOURS D’UNE COHABITATION PACIFIQUE
Les juteuses paillettes d’or que procurent les principaux sites d’orpaillage de Kédougou attirent du monde. Venus d’un peu partout à travers l’Afrique, surtout dans sa partie occidentale, les chercheurs d’or amènent avec eux leurs caractères, leurs réalités ethniques et culturelles, souvent facteurs de conflit sur leurs sites d’installation. S’il est vrai que pouvoir se procurer quelques pépites d’or relève du parcours du combattant, creuser un «daman» ou ces énormes trous/puits béants, nécessite une procédure qu’il faut suivre au préalable. Il y a d’abord quelqu’un qui fait le travail de prospection en choisissant l’endroit. Ensuite, vient l’onction du ou des témoin (s) attestant qu’il fut le premier à s’établir sur les lieux, c’est-à-dire le «diondaman». Pour avoir été les premiers témoins, ceux-ci bénéficieront, en retour, de privilèges en étant les bras-droits. Puis, les nouveaux partenaires vont voir les «tombolomen» pour entériner les accords. Ce nouveau groupe sera constitué d’un chef d’équipe, d’un chef de «togorola». Et c’est une fois ces étapes honorées que le travail pourra commencer. Chaque «daman» peut atteindre 30 à 45 mètres de profondeur. C’est un travail très dur et qui nécessite détermination. Comme le fait remarquer cet orpailleur du nom d’Alassane, la quarantaine révolue, venu de la Casamance et établi sur le site de Kharakhéna. «Quand on cherche de l’or, on n’est pas sûr d’en trouver. Certains d’entre-nous peuvent travailler des mois voire des années sans avoir un seul gramme. Et se réveiller un beau jour avec des sommes jamais escomptées».
PROFANER LES TOMBES POUR CONJURER LE MAUVAIS SORT
Il a été noté plusieurs fois des intrusions au sein du cimetière de Kédougou. Leur récurrence a fait qu’elles ont été classées dans la catégorie des faits anodins. Au début, elles étaient attribuées aux malfrats venus voler des sépultures. Mais, après recoupement, plusieurs personnes en imputent la responsabilité aux chercheurs d’or. Dés lors, notre curiosité a été attirée par le motif de ces pratiques occultes, à la limite animistes. Pourtant aux antipodes des religions révélées, notamment l’Islam dont beaucoup se réclament, à en juger même par leurs noms, sortilèges et pratiques mystiques sont devenues monnaie courante dans les «dioura». A titre d’exemple, les lundis et vendredis sont interdits pour l’activité d’orpaillage, car ils sont considérés comme non-propices. Et ceux qui osent en braver l’interdit seront bannis du site. Parfois, les orpailleurs s’enfoncent à prés de 30 m sous terre ; et, à une telle profondeur, la chance seule ne suffit pas. Les chercheurs d’or font recours à des pratiques mystiques, à la limite animistes, pour conjurer le mauvais sort, amener la chance de leur coté et survivre dans ces «daman» ou trous béants qui pourraient à tout moment s’affaisser sur eux et servir de tombe. C’est pourquoi, bon nombre d’entre eux, sinon la plupart, consulte un devin qui leur prodigue des sacrifices pouvant aller de l’immolation de chèvre au don de colas rouges, car cette couleur est celle «préférée des djinns». En contrepartie, les marabouts qui recommandent ces sacrifices recevront des sacs de paillettes dont ils se chargeront eux-mêmes d’extraire des pépites d’or. S’il est vrai que certains se limitent à l’immolation d’animaux, d’autres par contre vont plus loin: ils profanent les tombes des personnalités. A titre d’exemple, le 04 décembre 2019, la tombe d’un notaire décédé depuis le 11 novembre 2019 a été profanée dans les cimetières du quartier Togoro. Un linceul couvert de sang, des œufs couverts d’écritures et des morceaux de colas ont été découverts sur la tombe du notaire, par des gens venus enterrer leur mort.
LA SOUILLURE, L’AUTRE PORTE-BONHEUR
La recherche des précieuses paillettes d’or dans les « dioura » impose bien des sacrifices. En plus de la profanation des tombes de notables pour conjurer le mauvais sort qui pourrait les guetter à l’intérieur des «daman», rester en état d’impureté est un des sacrifices que font les orpailleurs. Raison pour laquelle des maisons de passe (prostitution) pullulent dans ces lieux. Daouda, un orpailleur originaire de la région de Ziguinchor, venu chercher fortune à Kharakhéna, témoigne : «être en état d’impureté facilite l’obtention du précieux minerais ; c’est pourquoi, la plupart du temps, avant de venir creuser, je vais d’abord me payer une passe à 2500 FCFA. Parce que les dieux des lieux ne sont cléments qu’avec les impurs». Loin de s’en arrêter-là, avec un ton d’une légèreté déconcertante, il ajoute : «cela fait même plusieurs jours que je ne prie pas. Non seulement j’e n’en ai pas le temps, mais en plus de cela, les génies des lieux détestent quand on est pur»
LES «TOMBOLOMEN», CES FAISEURS DE LOIS DANS LES «DIOURA»
Contrairement à ce que la plupart des gens pourraient penser, la vie dans ce «Far West» des «dioura» est régie par des lois et règlements qu’il faut suivre à lettre, à défaut de se faire exclure du site. Et ces règlements s’appliquent à tous les membres du groupe, du plus ancien au nouveau venu. Entre autres missions qui leur sont assignées, les «tomboulemen», qui font office de gendarmes dans les dioura, surveillent les daman, prononcent des sentences contre les fauteurs de trouble (bagarres, querelles, tapages...) les vols et le non-respect des tabous. Les amendes encourues par les fauteurs de troubles peuvent aller de 100 colas rouges à plus d’une chèvre, et jusqu’à l’exclusion.
L’ORPAILLAGE, UNE ACTIVITE PERIODIQUE
vant que l’orpaillage ne soit hissé au premier plan, au détriment de l’agriculture, la population de Kédougou vivait essentiellement des ressources agricoles. Mais, depuis la découverte des premiers gisements d’or vers les années 20, les populations ont commencé à se tourner vers l’orpaillage, plus rentable. Cependant, l’orpaillage traditionnel ne se pratique que durant la saison sèche, car pendant la saison pluvieuse (Kédougou enregistre plus de 1300 mm/an), les «daman», ces énormes trous béants et les tranchées se remplissent d’eau. Ce faisant, les orpailleurs, dont une bonne partie habite à Kédougou, retournent vers la terre pour survivre jusqu’à la prochaine saison de l’or. C’est à l’image de Kassa Keita, conseiller municipal de la commune de Tomboronkoto qui tient un champ de 6 hectares de bananiers irrigué par le fleuve Gambie, dans le village aurifère de Bantako. La clôture, en fils de fer barbelés, est entièrement bouclée grâce aux recettes des investissements dans l’or. A la fin de la saison des pluies, il se sert alors d’un groupe électrogène pour pomper l’eau remplissant les «daman». Si ce travail préalable n’est pas fait, la couche de surface risque de se fragiliser et donc de s’écrouler sur les orpailleurs.
IMPACTSDE L’ORPAILLAGE TRADITIONNEL SUR L’ENVIRONNEMENT : LE FLEUVE GAMBIE, LA FALÉMÉ ET LA FORÊT EN SURSIS
Le passage de l’orpaillage traditionnel avec l’utilisation d’instruments rudimentaires (pelles, piques, tamis, entre autres) avec de faibles rendements à l’orpaillage semi-mécanisé plus rentable, moins fatiguant et moins polluant, a engendré des conséquences néfastes sur l’écosystème. Conséquences au nombre desquelles figurent : la dégradation des sols, la contamination des cours d’eau, une déforestation abondante, la non-réhabilitation des sols après usage ou encore les éboulements. Dans son rapport de juillet 2018, précisément à la section Dépenses en produits chimiques et au chapitre IV.3.2, l’Etude monographique sur l’orpaillage au Sénégal (EMOR) révèle que «le mercure représente le produit le plus utilisé dans le processus de traitement de l’or. La quantité totale annuelle de mercure utilisée est estimée à 667,4 kilogrammes, correspondant à 759,5 millions de FCFA et celle de cyanure à 3,8 kilogrammes, soit 7,9 millions de FCFA». Ces informations sont confortées par les récentes saisies de produits chimiques et explosifs destinés à l’exploitation aurifère mais aussi de l’arraisonnement en 2013 d’un camion contenant à son bord près d’un tonne de mercure. Longée par le fleuve Gambie, la Falémé et leurs affluents qui servent de dépotoir des résidus du mercure et du cyanure des «dioura», la région de Kédougou subit les affres de l’exploitation aurifère traditionnelle et clandestine. Dans le long terme, ces produits hautement toxiques déversés dans les cours d’eau, affectent la santé des riverains, du bétail qui vient s’y abreuver, mais aussi l’écosystème.
DEFORESTATION A OUTRANCE ET MENACE SUR L’ECOSYSTEME
Parsemée de monts dont le plus culminant est celui de Sambangallou, dans le département de Salémata, haut de 581m, la région de Kédougou constitue une cachette idéale pour les orpailleurs clandestins, braconniers et coupeurs d’arbres. Malgré les rondes incessantes des agents des Eaux et Forets pour les débusquer et les peines allant de la confiscation de biens et équipements (mobylettes, motocyclettes, détecteurs d’or, de piques électriques et groupes électrogènes…) à des peines d’emprisonnement ou d’amendes financières, les chercheurs d’or misent sur la hauteur des collines et l’étendue de la forêt pour tromper la vigilance des agents du service des Eaux et Forêts. Selon le colonel Kidiéra, en charge de la section des Eaux et Forêts de Kédougou, «l’orpaillage clandestin cause beaucoup de dommages à l’écosystème et ses composants».
Prenant exemple surles espèces végétales, il renseigne que l’arbre le plus exploité est le «rônier», très prisé pour son vin qui sert à «revigorerles orpailleurs qui fouillent les profondeurs de la terre». La surexploitation de cet arbre à causé son extinction. En effet, le problème résulte de la façon d’en extraire la sève. Contrairement à la technique d’extraction des habitants de la Casamance qui appliquent une plus ou moins grande section au niveau des tiges, à Kédougou, c’est le tronc qui est coupé dans son entièreté. Autrement dit, l’arbre qui aurait pu régénérer après utilisation, meurt définitivement. A cela s’ajoutent les énormes quantités de bois tirés de la forêt pour le soutènement ou la consolidation des puits. Donnant une idée des dommages occasionnés par l’orpaillage, tant légal qu’illégal, sur le couvert végétal, le colonel Kidiéra estime à «environ 100 à 200 hectares» d’arbres détruits. Pour pallier ce mal, des journées de sensibilisation, des émissions radiophoniques mais aussi et surtout des activités de reboisement sont organisées périodiquement. L’autre aspect néfaste de l’orpaillage clandestin sur l’écosystème concerne le drainage ou «Kuruu Karaa» en mandingue. Cette technique consiste, à l’aide de machines de pompage extrêmement puissantes, à tirer l’eau du fleuve Gambie et de la Falémé afin d’extraire et fouiller les sédiments, à la recherche d’or. A la longue, cette technique cause des dommages considérables sur l’environnement tels que les crus et décrus de ces cours d’eau. Aussi, l’eau pompée servira à laver la boue extraite des puits d’or. En ce qui concerne la faune, l’espèce animale la plus chassée est le phacochère, servant de nourriture à ces milliers de diouratigui installés sur place.
LA NON-REHABILITATION DES TERRES CREUSEES
L’autre inconvénient de l’orpaillage clandestin, c’est qu’après avoir fini de creuser, il est très difficile de retrouver les auteurs de ces «carrières» afin de les amener à boucher ces trous gigantesques. Donc, c’est un travail d’Hercule que de les contraindre à la réhabilitation ; ce qui est très dommageable à l’environnement. Un «daman» communément appelé puits, est un trou de 25 à 30 voire 40 m de profondeur et d’un diamètre qui varie entre 1et 1,5 m. Un dioura peut en compter autant de daman que le nombre de groupes qui y travaille. Maintenant, ce qui rend très compliquée sa réhabilitation, c’est l’utilisation de ces produits chimiques qui se concentrent sur ces sites-là. Selon Pathé Dièye, le directeur régional de l’environnement et des établissements classés de Kédougou, «les sites laissés pour morts avec l’utilisation de ces produits chimiques entraînent une détérioration considérable de l’environnement. Aujourd’hui, la plus grande crainte en matière de durabilité, c’est la contamination même de ces sites. Et la clandestinité est due d’une part à l’étendue de la forêt et d’autre part aux efforts consentis par les orpailleurs pour les garder à l’abri dans des zones souvent très reculées ; ce qui leur permettront d’exercer cette activité en toute clandestinité»
OUSMANE SONKO SALUE LE TRAVAIL ABATTU PAR LES JEUNES PATRIOTES
Le Président du parti Pastef, Ousmane Sonko, a visité hier, lundi 28 septembre, les parcelles rizicoles des jeunes patriotes de Saint-Louis situées dans la zone de Diama.
Le Président du parti Pastef, Ousmane Sonko, a visité hier, lundi 28 septembre, les parcelles rizicoles des jeunes patriotes de Saint-Louis situées dans la zone de Diama. Sur place, il a vivement magnifié le travail abattu par la jeunesse de son parti qui a répondu massivement à son appel au retour à la terre. Le leader de Pastef a au préalable inauguré le nouveau siège de son parti à Saint-Louis en compagnie du Colonel à la retraite Abdourahim Kébé qui s’est engagé à travailler avec lui pour toutes les prochaines échéances électorales.
Après les localités de Kébémer, Darou Mousti, Louga, Podor, Dagana, Richard-Toll, le Président Ousmane Sonko a bouclé la première étape de sa tournée agricole dans la région de Saint Louis. Sur place, il visité les parcelles de riz emblavées par les jeunes de son parti au niveau de la localité de Mboubéne dans la commune de Diama. “ De toutes les initiatives qui ont été visitées à travers tout le territoire national, notamment au niveau de tous les 45 départements, celle que nous avons aujourd’hui est celle qui a nécessité le plus de sacrifice. Je rends un vibrant hommage à Pastef Saint-Louis et à toute l’équipe et à son coordonnateur”, a dit le Président Ousmane Sonko.
Il s’agit d’un périmètre agricole d’une superficie de 70 hectares mis à leur disposition par une famille Sarr. Cette tournée agricole a également permis au leader de Pastef de constater de visu les nombreux problèmes auxquels sont confrontés les agriculteurs de la vallée du fleuve Sénégal. “C’est fondamentalement le problème d’aménagement des terres. Mais il existe d’autres problèmes tels que le financement avec les taux d’intérêt trop élevés, le détournement des intrants au profit d’opérateurs qui viennent les revendre deux à trois fois plus cher. Car ils prennent les sacs à 8000 FCFA pour venir les revendre à 17000 FCFA aux véritables destinataires”, a ajouté Ousmane Sonko qui a déploré le fait que l’État ait délaissé les périmètres agricoles.
Une tournée lors de laquelle, le leader de Pastef a au préalable procédé à l’inauguration du nouveau siège de son parti à Saint-Louis.
LES FONDS COMMUNS DE LA DISCORDE
Des conflits internes minent des départements ministériels du gouvernement. Il s’agit du ministère de la Justice et de celui du Commerce
Des conflits internes minent des départements ministériels du gouvernement. Il s’agit du ministère de la Justice et de celui du Commerce. Leurs agents se crêpent le chignon à cause des Fonds communs.
Une guerre peut en cacher une autre. Depuis hier, le ministre du Commerce Aminata Assome Diatta cristallise tous les regards. En effet, le Syndicat national des Agents de l’Administration du Commerce (SYNACOM) s’est fendu d’un communiqué en fin de semaine pour s’attaquer à sa gestion. Les syndicalistes lui reprochent d’avoir annihilé tous les efforts consentis, depuis 2012, par les plus hautes autorités de ce pays et les agents de ce département ministériel. Selon eux, son management est basé sur un clientélisme politique exacerbé, une gestion solitaire défiant les règles élémentaires d’un leadership orienté vers le progrès, un tâtonnement et une précipitation dans la gestion de certains dossiers pour donner un semblant de gages d’efficacité et de performances. Il lui est également reproché une communication excessive, lacunaire et non maîtrisée au service d’une ambition purement politique. Mais d’après une source de « L’AS », le véritable problème vient du dernier point non expliqué clairement dans le texte par les syndicalistes.
En effet, quand ils parlent de menace de la stabilité sociale par le biais d’une mesure illégale, inédite, unilatérale et sournoise, qu’ils expliquent par le fait que la ministre a pris une mesure visant à faire bénéficier à des non-ayants droit des avantages portant sur le produit des amendes, pénalités, transactions et confiscations établies en matière de contentieux économique, ils font allusion aux Fonds communs du ministère du Commerce. En effet, ces derniers n’arrivent toujours pas à digérer la décision incluant dans les Fonds communs les agents de la Direction des petites et moyennes entreprises (DPME). Or, cet argent n’était réservé qu’aux commissaires aux enquêtes économiques et contrôleurs du contrôle économique. Ainsi, cette mesure, permettant à l’écrasante majorité des salariés du ministère du Commerce de bénéficier des Fonds, réduit considérablement le montant que perçoivent les « anciens ayants droit » avant la mesure prise par Aminata Assome Diatta.
LE MINISTERE DE LA JUSTICE DIVISE PAR LES FONDS COMMUNS
A l’instar de celui du Commerce, le ministère de la Justice est également secoué par les Fonds communs qui ont fini d’installer un malaise entre les magistrats et les greffiers. En effet, les magistrats voudraient que les Fonds soient étendus à tout le personnel judiciaire, or les travailleurs des greffes en sont actuellement les bénéficiaires. D’ailleurs, Aya Boun Malick Diop, le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust), avait accusé les magistrats d’avoir bloqué le décret sur le nouveau système de financement du fonds entre le ministère de la Justice et le secrétariat général du gouvernement.
Le syndicaliste affirmait : « Depuis que le décret est sorti, ceux qui sont au ministère de la Justice, de connivence avec ceux qui sont au Secrétariat général du gouvernement qui est chargé de la publication- il y a des magistrats là-bas- ont fait tout pour que le texte ne soit pas publié, dans l’éventualité de créer leur fonds afin de reprendre les recettes qui nous ont été allouées. » Pour arriver à ses fins, l’Union des magistrats du Sénégal(Ums) a élaboré un projet de loi qu’elle a proposé au chef de l’Etat pour l’institution d’un «Fonds d’équipement et de motivation de la justice judiciaire», en mars dernier. Cette caisse devrait être alimentée par les amendes prononcées par les Tribunaux et servirait à fournir aux magistrats des ressources additionnelles, en plus de leur salaire et indemnité de judicature. Cependant, ce projet de loi de l’Ums rappelle bizarrement le décret 2011-1929 du 1er décembre 2011, pris par l’ancien président Abdoulaye Wade, qui avait institué le défunt « Fonds commun des magistrats ». La création de ce Fonds n’a pas duré car dès l’accession au pouvoir du président Macky Sall, Aminata Touré, alors ministre de la Justice, l’avait convaincu d’abroger cette loi. Elle jugeait que l’intéressement des magistrats aux produits des amendes et des confiscations qu’ils prononcent eux-mêmes pose un sérieux problème d’éthique.
LES AUTRES RAISONS DE LA ROGNE DES AGENTS DU COMMERCE
Au-delà du Fonds commun, les raisons qui ont courroucé le Syndicat national des Agents de l’Administration du Commerce (SYNACOM) viennent du chamboulement opéré par Aminata Assome Diatta après sa prise de fonction. La ministre est accusée de verser dans un règlement de compte, en se séparant de Makhtar Lakh, le Secrétaire général du ministère du Commerce et des Petites et Moyennes Entreprises, ainsi que de Ousmane Mbaye, le Directeur du Commerce intérieur. Comme si cela ne suffisait pas, Mme Diatta a pris la décision d’affecter des agents de la Direction du Commerce extérieur, qui étaient habitués aux voyages, aux rencontres internationales et aux fastes, pour les envoyer dans les services régionaux. C’est le cas du commissaire aux enquêtes économiques Ibrahima Ngom, qui est maintenant adjoint au chef de service régional de Kaolack et Aminata Kane qui est devenue adjointe au chef de service régional de Saint-Louis, mais aussi de Seydou Nourrou Barro qui quitte son poste de chef de service régional pour la direction commerce extérieur. Dans la décision de la ministre aussi, le Secrétaire général du Syndicat a été dépossédé de son poste de chef de service régional à Louga pour être transféré à Fatick, sans compter la gâteau empoisonné octroyé à l’ancien Sg du syndicat Safouthia Diagne tout nouvel adjoint au Directeur des petites et moyennes entreprises, mais aussi la rétrogradation du régional de Diourbel, Touba Niang qui devient départemental à Pikine.
L’ANSD BALISE LE TERRAIN ET EVALUE LA BAISSE DE L’ACTIVITE AU SENEGAL
L’agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a publié hier son deuxième rapport trimestriel qui fait la synthèse de l’évolution de l’activité économique.
L’agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a publié hier son deuxième rapport trimestriel qui fait la synthèse de l’évolution de l’activité économique. Un document sorti à la veille du conseil présidentiel sur la relance de l’économie et qui révèle combien le secteur est affecté par la Covid-19.
«Rétablir la trajectoire initiale du PSE pour un véritable développement endogène porté par un secteur privé national fort.» Tel estle thème du conseil présidentiel sur la relance de l’économie prévu aujourd’hui au centre international de conférence Abdou Diouf. Cette rencontre se tient à un moment où les dernières estimations du gouvernement sénégalais faisaient état d’une croissance négative autour de - 0,7 %.
D’ailleurs, l’économiste Meïssa Babou, dans un entretien accordé récemment à «L’As», disait ne pas être optimiste pour une remise à niveau de l’économie dans les plus brefs délais, en espérant que les choses puissent se rétablir à partir de 2022. Certainement, au sortir du conseil présidentiel, le gouvernement mettra sur la table des solutions de sortie crise qui, à terme, pourront relever l’économie au plus vite. Le défi aujourd’hui, c’est de remettre le secteur sur les rails et faire des projections réalistes et réalisables. Surtout que le rapport trimestriel de l’Ansd paru hier n’est pas reluisant en ce qui concerne l’évolution de l’activité économique au deuxième trimestre 2020.
D’après le document, au deuxième trimestre de l’année 2020, l’activité économique a connu une contraction de 1,3%. Et que le Produit Intérieur Brut (PIB) en volume, corrigé des variations saisonnières (CVS), s’est replié de 2,5% par rapport au trimestre précédent. «Ce résultat est imputable à une baisse de l’activité dans l’ensemble des sous-secteurs : primaire (-0,5%), secondaire (-4,2%) et tertiaire (-2,6%)», lit-on dans le texte. Non sans indiquer que le Produit Intérieur Brut en valeur est estimé à 3 076,7 milliards de FCFA au deuxième trimestre de 2020.
COMMENT LES RESTRICTIONS IMPOSEES DANS LA LUTTE CONTRE LA COVID-19 ONT PLOMBE LE SECTEUR TERTIAIRE
Analysant de façon sectorielle l’activité des sous-branches, l’Ansd a constaté un léger repli de l’activité du secteur primaire avec une baisse de 0,5%, expliquée, dit-elle, par le retrait de la valeur ajoutée de la pêche (- 34,9%). L’agence laisse entrevoir que cette régression a été cependant amoindrie par la bonne tenue de l’élevage (+4,4%), de l’agriculture (+3,4%) et de la sylviculture (+1,9%). En ce qui concerne le secteur secondaire, l’activité s’est repliée de 4,2% au deuxième trimestre de 2020, comparativement au trimestre précédent. Ce résultat est expliqué, note-t-on, par les contreperformances enregistrées dans les sous-secteurs de la Fabrication de produits manufacturiers (- 10,9%), des Activités extractives (-6,9%) et de la Fabrication de produits agro-alimentaires (- 5,1%). Cependant, les performances notées dans les activités chimiques (+8,0%) et dans la fabrication de ciment et d’autres matériaux de construction (+4,2%) ont atténué cette baisse, fait savoir l’Ansd. Le secteur tertiaire n’est pas aussi en reste. Sa valeur ajoutée a dégringolé de - 2,6% au deuxième trimestre de 2020, suite à la chute de l’activité des sous-secteurs tels que les autres activités de services (- 39,9%), l’hôtellerie et la restauration (-17,7%), le transport(-11,9%) et les services aux entreprises (-2,8%).
En effet, selon l’Ansd, ces activités ont été sensiblement affectées par les restrictions imposées dans le cadre dans la lutte contre la pandémie due à la COVID-19. Comparée au deuxième trimestre de 2019, la valeur ajoutée du secteur tertiaire a également baissé de 2,8%, imputable aux importants retraits notés dans les sous-secteurs des autres activités de services (-48,5%), l’hôtellerie et la restauration (-29,2%), le transport(-15,4%), l’information et la communication (-15,0%). Par ailleurs, analysant les composantes de la demande, il a été noté un recul de la consommation finale qui a baissé de 1,7% au deuxième trimestre de 2020, imputable au repli de 3,4% de celle des ménages. Cependant, il a été constaté que durant la même période, la consommation finale des administrations publiques a progressé de 0,3%. Il y a eu également une détérioration du déficit de la balance extérieure des biens et services. Ainsi, à en croire l’Ansd, les importations de biens et services, en volume, ont baissé de 5,1%, notamment sous l’effet d’un repli de 5,8% des importations de biens.
Pour ce qui est des exportations de biens et services, ils ont sensiblement diminué de 28,6% par rapport au trimestre précédent. Toutefois, malgré cette baisse quasi généralisée, l’Ansd a fait savoir qu’il y a une légère hausse de la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) qui s’est accrue de 1,8% par rapport au trimestre précédent. Cette hausse est en liaison avec le bon comportement de l’activité dans le sous-secteur de la construction (+6,5%), apprend-on.
LE SENEGAL APPLAUDI PAR LA COALITION MONDIALE POUR L’EDUCATION
Les mesures prises par le gouvernement du Sénégal pour répondre aux défis immédiats de la fermeture et de la réouverture d'écoles ont été saluées par les membres de la coalition mondiale pour l’éducation.
En marge du débat annuel de l’assemblée générale des nations unies, l’Unesco, à travers la Coalition mondiale pour l’éducation, a organisé une rencontre pour étudier l’impact de la Covid-19 sur l’éducation. a cette occasion, les membres ladite coalition ont loué le programme mis en exergue par le gouvernement du Sénégal pour atténuer les conséquences néfastes de la pandémie.
Les mesures prises par le gouvernement du Sénégal pour répondre aux défis immédiats de la fermeture et de la réouverture d'écoles ont été saluées par les membres de la coalition mondiale pour l’éducation.
Dans une note issue de la rencontre du débat annuel de l’Assemblée générale des Nations unies pour l’éducation organisée par l’Unesco, le Vice-président de l’éducation de Microsoft, Anthony Salcito, l’une des sociétés privées qui font partie de la Coalition, a loué le programme mis en exergue par le gouvernement du Sénégal pour atténuer les conséquences néfastes de la pandémie. Il souligne à cet effet que le gouvernement du Sénégal est l’utilisateur le plus important de sa plateforme éducative dans la région. Et cela, pour lui, est l’exemple d’un « franc succès ».
Prenant la parole, le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, indique que le programme « Apprendre à la maison » a servi de réponse à la crise de la Covid19 et aux mesures de confinement qui en ont découlé, avec l’ensemble des acteurs du système éducatif, y compris les parents d’élèves. « Il s’agit d’un seul dispositif, diversifié, qui s’adapte aux différentes situations avec trois actions : le passif, l’actif et l’interactif », a expliqué le ministre qui souligne en effet que le volet «passif » concerne tous les élèves du pays ouest-africain et consiste notamment à la mise en place de photocopies et de production des cours à tous les niveaux du programme d’éducation nationale. Et le volet « actif », indique M. Talla, s’adresse à une partie de la population et se base sur un canal télévisé où les enseignants donnent des cours qui reprennent le programme national d’éducation, et qui s’étend aux radios communautaires.
Et Enfin, explique le ministre Talla, le volet « interactif » s’appuie sur le numérique qui, d’après lui, est la « solution de demain. Mais, déplore-t-il, faute d’accès, il ne concerne pour le moment que les quelques 530000 élèves en classe d’examen. « Le Sénégal a lancé un nouveau projet de télé-enseignement qui élargira l’accès à travers le projet « Promet », renseigne Mamadou Talla qui se réjouit en effet des résultats qu’il juge meilleurs. «Il y a eu des bonds de 10, 15, 20% par rapport aux années précédentes… et les épreuves étaient de mêmes difficultés », a signalé le ministre. D’ailleurs, informe-t-il, pour la rentrée prévue en novembre, le gouvernement compte également lancer un nouveau programme dénommé «Comment aider l’élève ? »
Et à l’en croire, ce programme cherche notamment à aider les filles qui forment la majorité des 3,8 millions d’élèves dans le système scolaire sénégalais et obtiennent les meilleurs résultats. « Le Sénégal cherche ainsi à mettre le numérique à la disposition de tous les étudiants et à réduire la taille de la classe, afin d’étendre ces résultats positifs à l’avenir », ajoute M. Talla qui invite ainsi la Coalition à trouver des mécanismes permettant de faciliter la connectivité au niveau national et d’accompagner l’équipement des enseignants et des élèves en termes d’outils qui permettent d’utiliser les supports pédagogiques qui ont été réalisés.
A noter que pour répondre à cette crise, l’UNESCO a lancé en mars dernier la Coalition mondiale pour l’éducation qui fédère plus de 150 partenaires dont le secteur privé. Cette coalition a déployé des initiatives pour la continuité de l’apprentissage dans plus de 70 pays, bénéficiant à plus de 400 millions d’apprenants et 13 millions d’enseignants, dans des pays comme l’Argentine, le Burkina Faso, l’Espagne ou la République démocratique du Congo.
OUSMANE SONKO ENRÔLE LE COLONEL KEBE ET ENCENSE LA JEUNESSE
Le député élargit les tentacules de son parti dans la capitale du Nord. Après le Pr Maguèye Seck, c'est au tour du colonel Abdourahim Kébé de rejoindre Pastef
Après les départements de Kébémer et de Louga, le leader des patriotes poursuit sa tournée sur l'axe nord du pays. Ousmane Sonko était hier l’hôte de Saint-Louis où sa descente a été fructueuse. Le candidat malheureux à la dernière présidentielle a profité de sa visite pour pêcher un gros poisson. Il s'agit de l'ancien Secrétaire national chargé de la Défense du parti rewmi, colonel abdourahim Kébé qui a annoncé son adhésion à pastef avant de promettre de jouer pleinement sa partition au sein de cette formation politique.
Ousmane Sonko élargit les tentacules de son parti dans la capitale du Nord. Après le Pr Maguèye Seck, c'est au tour du colonel Abdourahim Kébé de rejoindre Pastef. Le leader des Patriotes s’est ainsi réjoui que ce dernier vienne gonfler ses rangs.
A l’en croire, cela témoigne de la bonne santé de sa formation à Saint-Louis. Motivant sa décision de s’engager aux côtés de l’inspecteur des impôts radié de la fonction publique, M. Kébé a soutenu que c’est parce que Sonko est un digne fils du pays. «Il est au cœur de tous les débats. Il faut aimer son pays pour agir de la sorte. Mieux, c’est lui, qui incarne la posture d’opposant au Sénégal. C'est un homme de conviction », a fait savoir M. Kébé qui a démissionné récemment de Rewmi. Toujours à l’occasion de sa visite à Saint-Louis, Ousmane Sonko a inauguré le siège de Pastef avant de se rendre dans les champs pour constater de visu les réalisations dans le cadre de son programme vacances agricoles patriotiques (VAP).
Le parlementaire n’a pas manqué de revenir sur ses relations avec la capitale du Nord. «Ma mère est originaire de Gandiol. J’ai aussi fait mes humanités universitaires et coraniques à Saint-Louis. Ce qui fait que j'ai un attachement particulier vis-à-vis de cette région. C'est un attachement que Saint-Louis me rend très bien. Lors de la dernière Présidentielle, Saint-Louis nous a fait l'honneur de nous élever à la deuxième place. Nous considérons que cela ne fait qu'avancer. Actuellement, nous pensons avoir une bonne posture politique à Saint-Louis. Nous sommes dans le cœur des Doomu-Ndar (Ndlr : fils de Saint-Louis)», a indiqué Ousmane Sonko qui a présidé la journée agricole hier. Il a fait savoir que 2020 est tout simplement l’année test de cet ambitieux programme.
«LE PAYS A BESOIN D’UNE JEUNESSE CONSCIENTE DE SON DEVOIR POUR SA BONNE MARCHE»
Par ailleurs, le leader des Patriotes a informé que quand cette idée a été lancée, les jeunes de son parti ont accaparé le projet et se sont donnés corps et âme pour le réaliser. Pour lui, le Sénégal a besoin de jeunesse consciente et de responsables matures. «Six millions ont été injectés dans ce projet. Les jeunes ont hérité d'une terre qui était restée des années sans être exploitée et confrontée à des problèmes d'irrigation, de salinisation, d'aménagement de manière générale. Ils ont réglé les problèmes et construit une digue sur une distance de 200 mètres et loué un tractopelle, une machine. Ils ont consenti beaucoup d'efforts et de sacrifice », s'est réjoui M. Sonko qui accorde une mention spéciale à Pastef Saint-Louis et à la coalition Jotna. Non sans plaider pour que les acteurs du monde agricole soient soutenus, encadrés et financés.
Rappelant qu’on est en période de crue et que beaucoup de quartiers de Saint-Louis et de villages sont inondés, il a prévenu que si on ouvre les vannes du barrage de Diama, la situationde2003 va se répéter avec l'ouverture de la brèche qui à l'époque avait posé des problèmes aux pêcheurs de Saint-Louis. Il estime que ce surplus d'eau doit être capté pour alimenter les agriculteurs, notamment les vallées fossiles. Et que ceci est un projet ficelé depuis 1993 mais qui a tardé à être réalisé suite à la réticence de la Mauritanie. Avant de promettre qu’une fois au pouvoir, c’est l’un des premiers projets qu’il va réaliser pour revigorer tout le centre du nord afin qu'on puisse y faire de l'agriculture, de l'élevage et de la pisciculture.
Se prononçant sur les déclarations de Mansour Faye à propos de l’Ofnac, il soutient que les institutions doivent être respectées et que tôt ou tard, tous ceux qui ont eu à gérer les deniers publics rendront compte. «Le Sénégal mérite plus de considération. Je ne suis pas là pour tirer sur quelqu'un mais plutôt rappeler que les Sénégalais ont besoin de transparence dans la gestion des affaires publiques. Nous ne sommes contre personne», a conclu Ousmane Sonko.
MANSOUR FAYE SEUL CONTRE TOUS
La déclaration faite dimanche à l’émission Grand Jury par le ministre du Développement communautaire et de l’Equité territoriale, disant qu’il n’allait pas répondre à une convocation de l’OFNAC, continue de susciter des commentaires
Le ministre du Développement communautaire et de l’Equité territoriale Mansour Faye a dénié toutes compétences à l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) pour l’interroger sur sa gestion des affaires de la Cité. Un avis que ne partagent pas certains acteurs de la société civile et politique. Ces derniers estiment que ce refus constituerait une violation de l'article 3 de la Loi n° 2012-30 portant création de l'Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption.
La déclaration faite avant-hier à l’émission Grand Jury par le Ministre du Développement communautaire et de l’Equité territoriale, disant qu’il n’allait pas répondre à une convocation de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), continue de susciter des commentaires.
A en croire le Coordonnateur adjoint du Forum civil, Abdoul Malick Bousso, l’article 3 de ladite loi charge l’Ofnac de collecter, d’analyser et de mettre à la disposition des autorités judiciaires chargées des poursuites les informations relatives à la détection et à la répression des faits de corruption, de fraude et de pratiques assimilées commis par une personne exerçant une fonction publique ou privée. De ce fait, indique-t-il, la loi ne fait aucune distinction entre les citoyens qui sont susceptibles d’être entendus par l’Ofnac.
Poursuivant ses explications, le Coordonnateur adjoint du Forum Civil signale en outre que le même article indique que l’Ofnac peut entendre toute personne présumée avoir pris part à la commission de l’un des faits prévus au niveau de cet article, et de recueillir tout témoignage, toute information, tout document utile sans que le secret professionnel ne puisse lui être opposé. « Ces dispositions de la loi montrent à suffisance que M. le Ministre Mansour Faye a été très mal avisé de penser qu’il pouvait se soustraire aux dispositions de la loi qui organise le fonctionnement de l’Ofnac. Il doit être entendu si l’Ofnac le juge nécessaire pour répondre des actes qu’il aurait eu à commettre dans l’exercice de ses fonctions», laisse-t-il entendre avant de juger ses propos extrêmement graves du point de vue de l’appréciation de la gouvernance des affaires publiques du pays. Un avis que partagent les membres des Forces Démocratiques Sénégalaises (FDS /Guelwars).
En effet, dans un communiqué parvenu hier à L’AS, le professeur Babacar Diop et ses camarades estiment que Mansour Faye cherche à mettre la pression sur l'Ofnac pour ne pas avoir à rendre compte. Or, selon lui, les preuves accablantes fournies par le leader des FDS/ Guelwars et les autres plaignants déjà auditionnés par l'OFNAC ne laissent aucune place au doute. « Mansour Faye et son cercle d'amis politico-affairistes sont auteurs de graves actes délictuels dans l'octroi des marchés, le convoyage et la distribution de l'aide alimentaire destinée aux populations vulnérables », soutiennent les membres de Forces Démocratiques Sénégalaises qui invitent en outre Seynabou Diakhaté et son équipe à faire la lumière sur la gestion de l'aide alimentaire.
Outre son refus de rendre compte à l’Ofnac, le Ministre Mansour Faye avait déclaré qu’il ne comptait pas rendre compte non plus au Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations de la FORCE-COVID-19 dirigé par le Général François Ndiaye. Une décision que le député Toussaint Manga, par ailleurs représentant du groupe parlementaire Liberté et Démocratie au comité de suivi de la mise en œuvre de la « FORCE COVID-19», juge grave. «Vous n’aurez ni le choix ni l’opportunité de vous soustraire aux rigueurs de la mission du comité auxquelles se sont soumis tous vos collègues », tonne le représentant du groupe parlementaire Liberté et Démocratie au comité de suivi de la mise en œuvre du fonds « FORCE COVID - 19».
MACKY S’ENGAGE SUR LES GRANDS CHANTIERS DE TOUBA
Le président a promis de renforcer le plateau technique sanitaire à Touba, aider à la construction de l’université Khadim Rassoul en plus de la construction de nouveaux forages et châteaux d’eau.
Renforcer le plateau technique sanitaire à Touba, aider à la construction de l’université Khadim Rassoul en plus de la construction de nouveaux forages et châteaux d’eau. Telles sont les différentes promesses auxquelles s’est engagé le président Macky Sall, en visite, lundi dans la cité religieuse. L’édition 2020, qui se déroule dans un contexte assez particulier avec la pandémie de la Covid-19, est prévue 6 octobre prochain.
Le chef de l’Etat qui était accompagné d’une délégation réduite a remercié le khalife, Serigne Mountakha Mbacké qui, lors du 1er Safar, avait témoigné sa reconnaissance envers lui. C’est dans ce sens que le chef de l’Etat a tenu à réitérer son engagement à soutenir et accompagner le khalife pour faire de tous les grands projets de Touba une véritable réussite.
800 EX-TEMPORAIRES DE L’EX-REGIE DES CHEMINS DE FER RECLAMENT 1,083 MILLIARD A L’ETAT
Plus de 800ex-temporaires de l’ex-régie des chemins de fer du Sénégal courent derrière un contentieux social avec l’Etat depuis 4ans, après qu’un acompte de 40% a été réglé par le régime libéral.
Plus de 800ex-temporaires de l’ex-régie des chemins de fer du Sénégal courent derrière un contentieux social avec l’Etat depuis 4ans, après qu’un acompte de 40% a été réglé par le régime libéral. Devant la presse hier, Aly Diallo Sow, président de ces ex-temporaires, affirme qu’ils réclament une enveloppe de 1,083 milliard de Fcfa à l’Etat.
Las d'attendre la concrétisation des promesses de règlement définitif du contentieux social les opposant à l’Etat du Sénégal, plus de 800 ex-temporaires de la Régie des Chemins de Fer (Rcfs) ont fait hier face à la presse pour réclamer à l'État du Sénégal leur dû, soit une enveloppe de 1,083 milliard de Fcfa. Ces pères de familles courent derrière ce dû depuis 4 ans et il s’agit d'un reliquat du paiement de différentiels de salaires des années où ils étaient maintenus comme temporaires contrairement au code du travail, après qu’un acompte de 40% a été libéré par le régime libéral de Me Abdoulaye Wade.
Pour Aly Diallo Sow, Président des ex-temporaires, ce sont des travailleurs de l’ex-Régie des chemins de fer du Sénégal qu’on appelait à l’époque les ex-temporaires. C’est parce qu’à la suite d’une longue lutte marquée par des licenciements, des menaces, etc., ils ont été reclassés avec des contrats à durée indéterminée (CDI) en 1996, avec un effet de rétroactivité, la date d’entrée effective dans l’entreprise ayant été prise en compte. En ce qui concerne le paiement des droits de ces travailleurs, une partie a été réglée par le régime libéral de Me Abdoulaye Wade, mais ils courent derrière le reste depuis lors, l’Etat restant leur devoir une enveloppe globale de 1,083 milliard de Fcfa.
Selon lui, le Premier Ministre d’alors Boun Abdallah Dionne, avant de quitter ses fonctions, avait demandé solennellement au ministre des Finances de procéder le plus rapidement possible au paiement et avant la dernière élection présidentielle. Mais se désole-t-il, malgré cet ordre du Premier Ministre, la situation est restée en l’état, sans que les ayants droit ne sachent où se situent les blocages. Et la grande majorité des bénéficiaires réside à Thiès où ils ont subi l’épreuve de la pandémie de COVID-19 et des inondations, sans avoir les moyens de faire face.
Aly Diallo Sow hausse le ton et souligne que l’ensemble des cheminots se sont retrouvés comme un seul homme pour demander à l’Etat de réparer cette injustice dans les meilleurs délais d’autant plus que pendant ces 4 dernières années, beaucoup de bénéficiaires ont perdu la vie, dans des conditions douloureuses. Il s’y ajoute qu’il y a des retraités malades et tout le monde sait que l’Institut de Prévoyance Retraite au Sénégal (IPRES) a des difficultés dans la prise en charge médicale de ces retraités. Les veuves sont également dans des problèmes difficiles à expliquer.
La seule alternative à ses yeux est que l’Etat fasse son travail et que le dû soit viré comme l’avait instruit l’ancien Premier Ministre. D’ores et déjà, dit-il, la mobilisation est sonnée de Dakar à Kidira et aucune piste n’est écartée pour que justice soit faite. Les ex-temporaires ont tenu leur rencontre à la bourse du travail de Thiès, histoire de rendre un hommage méritée à Mody Guiro qui s’est beaucoup investi sur la question avec l’ancien ministre des Finances Abdoulaye Diop, ce qui s’était traduit par le décaissement de l’acompte de 40%.
LE CONSTITUTIONNALISTE NGOUDA MBOUP «CORRIGE» MANSOUR FAYE
A l’en croire, l’Ofnac a bel et bien les compétences pour entendre le ministre du moment où aucun article de la Constitution ne l’interdit
Il ne faut pas compter sur le ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale, M. Mansour Faye, pour déférer à une quelconque convocation de l’Ofnac suite aux plaintes de Guy Marius Sagna de Frapp et Pr Babacar Diop du parti FDS (Forces démocratiques et sociales). Ces derniers reprochent à Mansour Faye une mauvaise gestion du marché de transport de l’aide alimentaire destinée aux nécessiteux et supputent qu’il a enrichi des gens du régime en place sur le dos des Sénégalais.
Invité du « Grand jury » de la Rfm, une émission animé par Babacar Fall, le beau-frère du président de la République a soutenu que l’Ofnac n’a pas les compétences pour auditionner un ministre, encore moins l’auditer. Pour le constitutionaliste Pr Ngouda Mboup de l’Ucad, au contraire, dans la mesure où aucun article de la Constitution n’interdit cette possibilité, rien n’empêche l’Ofnac d’entendre le ministre Mansour Faye.
Le ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale refuse de déférer à une éventuelle convocation de l’Office national de lutte contre la corruption, l’Ofnac. Il l’a fait savoir, avant-hier, au cours de l’émission « Grand-jury » animée par Babacar Fall sur la Radio Futurs Médias. D’après M. Mansour Faye, l’organe dirigé par Mme Seynabou Ndiaye Diakhaté n’a pas compétence à convoquer un ministre. Prenant son contrepied, le constitutionaliste et enseignant chercheur à la Faculté des sciences juridiques de l’UCAD, Pr Ngouda Mboup, estime que le beau-frère du président de la République Mack Sall a tout faux de ne pas déférer à une quelque convocation si toutefois l’Ofnac décidait de l’auditer.
A l’en croire, l’Ofnac a bel et bien les compétences pour entendre le ministre Mansour Faye du moment où aucun article de la Constitution ne l’interdit. “Au plan du droit, le ministre Mansour Faye pourrait bien être auditionné par l’Ofnac dans la mesure où aucun article de la Constitution n’interdit cette possibilité. Rien n’empêche l’Ofnac d’entendre le ministre Mansour Faye. L’Ofnac a tous pouvoirs dès qu’ils n’empiètent pas sur les enquêtes en cours, notamment sur une enquête judiciaire » a soutenu le juriste Pr Ngouda Mboup sur les ondes de la même station. « Seul le président de la République, qui bénéficie d’une immunité totale, n’a pas à répondre devant l’Ofnac » « L’enquête de l’Ofnac ne doit pas se transformer en une enquête judiciaire.
A l’image de l’Ige, il s’agit du travail pour exercer son pouvoir de contrôle. L’Ofnac essaie de voir comment le fonctionnement du département du ministère de Mansour Faye a pu aboutir à cette affaire sans porter de jugement » a ajouté le constitutionaliste et enseignant chercheur à la Faculté des sciences juridiques et politiques à l’Ucad, Pr Ngouda Mboup. Selon qui, il s’agit tout simplement de décortiquer les règles de procédures de passation des marchés. Et pour l’Exécutif, seul le président de la République, qui bénéficie d’une immunité totale, n’a pas à répondre devant l’Ofnac.