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3 octobre 2025
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LA REFONDATION DE L'ARCHITECHTURE POLITIQUE ET INSTITUTIONNELLE DES ETATS ET DE LEUR GOUVERNANCE
Mame Lika Sidibé accueille Pr Babacar Gueye, Dr Serigne Bamba Gaye et Dr Selly Ba pour la cinquième numéro des webinaires de l'Université Cheikh Ahmadou Bamba
Mame Lika Sidibé accueille Pr Babacar Gueye, Dr Serigne Bamba Gaye et Dr Selly Ba pour la cinquième numéro des webinaires de l'Université Cheikh Ahmadou Bamba : Le Thème 5/5: Paix - Sécurité - Stabilité Sociale. • Sujet 1| La refondation de l'architecture politique et institutionnelle des Etats et de leur gouvernance: une réponse aux défis sécuritaires (Pr Babacar Gaye) • Sujet 2| Crises politiques et conflits au Sahel (Dr Serigne Bamba Gaye) • Sujet 3| La prédication féminine au Sénégal: quel rôle des femmes dans la lutte contre l'extrémisme, la construction de la paix et la stabilité sociale (Dr Selly Ba)
TAHIR NDIAYE NOMMÉ DG DE SKY-MALI
L’expertise sénégalaise se distingue encore à l’étranger
L’ancien directeur Commercial et Marketing d’Air Sénégal, M. Tahir Ndiaye, vient d’être nommé directeur général de Sky-Mali. Une toute nouvelle compagnie aérienne dont le décollage est imminent ! Assurément, les administrateurs maliens de Sky-Mali ne se sont pas trompés de choix en jetant leur dévolu sur notre compatriote Tahir Ndiaye considéré comme l’un des meilleurs experts et managers africains en matière de transports aériens.
Le conseil d'administration de Sky-Mali Sa s’est réuni le mardi 22 septembre dernier à Bamako. A l’issue de son assemblée générale, il a nommé notre compatriote Tahir Ndiaye à la tête de la toute nouvelle compagnie aérienne malienne Sky-Mali. Tahir cumulera d’ailleurs cette fonction avec celles de directeur commercial et marketing. Une nomination qui homologue le savoirfaire et l'expertise avérée de notre compatriote Tahir Ndiaye qui fut un bon directeur Commercial et Marketing d’Air Sénégal avant de partir suite à une brouille de compétence avec les Français qui venaient de prendre toutes les commandes de notre compagnie aérienne nationale. Diplômé de l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris, Tahir Ndiaye est un spécialiste en Finances-Comptabilité et expert en Transports et Distribution. Egalement titulaire d’un diplôme de troisième cycle en informatique de gestion de l’Université de Paris-Dauphine et d’un Mba de l’Université du Québec à Montréal (Uqam), il a une connaissance pointue du secteur du tourisme et des transports aériens. Il pouvait déjà s’en arrêter là mais, décidément insatiable en matière de formation et de diplômes, le nouveau directeur général de Sky-Mali est encore allé à la conquête d’autres expertises et connaissances dans divers domaines.
Ainsi, il est successivement diplômé de l’Institut International des Transports de Mulhouse (France), de l’Université de technologie de Bayonne (France) et de l’Université de Marketing et Ventes IATA de Genève (Suisse). Fort de tous ces diplômes, Tahir Ndiaye s’est vu confier la sous-direction Marketing Ventes à Air France (1988-1996). Et successivement, il a eu à occuper les postes de directeur régional de IATA en Afrique de l’Ouest, directeur régional de Travelport, directeur commercial de Asky-Airlines, directeur Cabinet de Conseil et Consultance « Affirmative Afrique » et autres postes relatifs au transport aérien où il a fait ses preuves. Tabir Ndiaye était aussi chargé du projet de la mise en œuvre de la compagnie sénégalaise Air-Sénégal Sa. Une performance suffisamment rare pour être saluée. Mais en réalité, ce triomphe ne surprend que ceux qui ne connaissent pas Tahir Ndiaye qui est un haut cadre du transport aérien international connu, outre sa compétence, pour sa droiture, son éthique et sa ponctualité sur les tous tarmacs d’Afrique. Malheureusement, nul n'est prophète en son pays ! L’adage s’est vérifié à Bamako où les administrateurs maliens de Sky-Mali sont tombés sous le charme des qualités multidimensionnelles et des compétences managériales de notre compatriote Tahir Ndiaye. Dieu sait qu’ils ne se sont pas trompés de choix sur le profil de haut vol de celui est désormais chargé de faire décoller de façon imminente la compagnie aérienne malienne Sky-Mali. Fondée grâce à des capitaux privés (4 milliards cfa) rassemblés par des hommes d’affaires de ce pays voisin, Sky-Mali a déjà réceptionné son premier Boeing 737-500 dont le vol test entre Bamako et Kayes a connu un succès éclatant.
Un autre Boeing 737 et un Embraer ERJ 145 vont bientôt renforcer la flotte de la jeune compagnie. Sky Mali se positionne sur le créneau des vols domestiques pour desservir les capitales régionales du Mali : Kayes, Mopti, Gao et Tombouctou. Elle ambitionne aussi de relier Bamako à plusieurs villes d’Afrique de l’Ouest et du Centre comme Dakar, Abidjan, Libreville, Lomé, Douala, Ndjamena etc. afin de répondre à la forte demande des nombreux maliens de la diaspora.
Un vrai challenge pour Tahir Ndiaye dans un contexte où presque toutes les compagnies aériennes traversent des zones de turbulences liées à la Covid19. Mais nous n’en sommes pas encore là puisque Sky-Mali entend surtout contribuer au désenclavement et à la cohésion des territoires du Mali. Il est vrai, certains ingénieurs ont inventé de nouveaux avions. D’autres experts, techniciens et opérateurs ont amélioré et révolutionné l’offre des compagnies aériennes en procédant à la baisse des prix des billets d’avion plus compétitifs et plus rentables sur le long terme.
Le tout nouveau Dg de Sky-Mali, en l’occurrence Tahir Ndiaye, fait partie de ces hommes-là ! Et « Le Témoin » quotidien est convaincu qu’il ne ménagera aucun effort pour mettre son expertise et son expérience au profit de Sky-Mali. A défaut d’être prophète chez lui…
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
TROIS DECENNIES POUR PRENDRE LE POUVOIR
En 30 ans, le Sénégal a enregistré des progrès importants dans la scolarisation des filles. Résultat : aujourd’hui dans tous les examens au niveau des ordres d’enseignement du primaire, du moyen et du secondaire, les filles dament le pion aux garçons
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 29/09/2020
La conférence mondiale sur l’Éducation Pour Tous (EPT) réunie à Jomtien, en Thaïlande, et la 4e Conférence mondiale sur les femmes, qui s’est tenue à Pékin en septembre 1995 ont été un tournant décisif dans l’inscription massive des filles à l’école avec un projet comme la Scofi et aussi l’appui de la coopération bilatérale et de certaines institutions internationales. En 30 ans, le Sénégal a enregistré des progrès importants dans la scolarisation des filles. Résultat : aujourd’hui dans tous les examens au niveau des ordres d’enseignement du primaire, du moyen et du secondaire, les filles dament le pion aux garçons de par le nombre d’inscrits et, souvent, le taux de réussites
Les droits des filles et des femmes sont garantis par la Convention relative aux droits de l’enfant, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, la Convention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l'enseignement et le Programme d’Action élaboré lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, qui a eu lieu à Pékin en septembre 1995. Ledit programme, adopté à l’unanimité par les 189 Etats présents, définit douze domaines prioritaires d’intervention qui se déclinent en un ensemble d’objectifs stratégiques ; l’objectif 2 étant de favoriser l’égal accès à l’éducation et à la formation. Les gouvernements y reconnaissent que « l’égalité des droits, des chances et de l’accès aux ressources, le partage égal des responsabilités familiales et un partenariat harmonieux entre les femmes et les hommes sont essentiels à leur bien-être et à celui de leurs familles ainsi qu’à l’affermissement de la démocratie ».
La Conférence de Pékin proclame que l’égalité entre les femmes et les hommes est une condition essentielle du développement durable, de la paix et de la démocratie. Douze objectifs stratégiques sont identifiés, que les Etats s’engagent à traduire dans des politiques nationales. Cinq ans avant la plateforme de Pékin, la conférence mondiale sur l’Éducation Pour Tous (EPT) s’est réunie à Jomtien, en Thaïlande. Les représentants de 155 pays et 150 organisations se sont engagés à garantir la scolarisation de base pour tous à l’orée 2000.
Ainsi plusieurs institutions internationales se sont engagées à promouvoir le développement de la scolarisation des filles. Ainsi, entre 1999 et 2007, des progrès considérables ont été effectués au niveau mondial : environ 22 millions de filles de plus ont été inscrites dans les écoles primaires. De ce fait, les écarts entre les sexes au niveau des inscriptions à l’école primaire ont diminué dans beaucoup de pays.
Et vint le SCOFI !
Au niveau national, des initiatives n’ont pas manqué. C’est ainsi que le Sénégal, bien que plongé dans une crise économique sans précédent, s’est engagé à mettre en œuvre les décisions de Pékin et de Jomtien. Au niveau du ministère de l’Éducation nationale, le projet gouvernemental de scolarisation des filles appelé Scofi a été mis en place en 1994. Il a essentiellement pour vocation et mission de mener des actions de plaidoyer, d’information, de communication visant à promouvoir massivement l’inscription des filles à l’école. Dans un pays où les traditions et religions confinent la femme à un statut de soumission, où l’on pense dans certains milieux conservateurs que l’éducation d’une fille n’est pas à pousser comme le dit Nabou dans Une si longue lettre de Mariama Ba, les résistances à un tel projet n’ont pas manqué.
L’objectif de la Scofi n’est pas seulement de scolariser mais aussi de pousser les filles à rester aussi longtemps à l’école que les garçons. Depuis les années 90, on a noté une baisse des inégalités sexuées dans la population scolaire. Si les inscriptions des garçons semblent connaitre un ralenti, celles des filles se sont nettement améliorées. Mais les statistiques ont montré que les garçons sont encore plus aptes à poursuivre les longues études. En 2000, les filles représentent 48,5 % des effectifs du primaire, mais 45,3 % des effectifs de l’enseignement secondaire, et seulement 25 % des effectifs de l’université de Dakar. Cette sous-représentation aux niveaux supérieurs est liée à des motifs économiques, familiaux, personnels, scolaires, à la violence physique, psychique voire sexuelle en milieu scolaire.
En 2018, il y a eu plus de filles inscrites au CI que de garçons
234584 contre 214842. Et il faut souligner que dans toutes les régions du Sénégal excepté Kédougou, Sédhiou, Rufisque et Ziguinchor, le taux d’inscription des filles est supérieur à celui des garçons. Et Diourbel, où les résistances ont été les plus vives contre la scolarisation des filles, a été pendant cette année 2018 la région où l’on a enregistré un fort taux d’inscription des filles au CI avec 20 996 contre 16 964 garçons. Et ce même si la région n’a pas enregistré un TBA (Taux Brut d’Admission) supérieur à 100 % chez les filles. L’analyse du taux global des inscriptions au CI selon le genre montre que le TBA au CI des filles est supérieur à celui des garçons. Cette situation traduit un indice de parité en faveur des filles.
En 2018, les effectifs scolarisés dans l’enseignement moyen général s’élevaient à 722 356 élèves dont 52,8 % de filles. Au niveau des académies, il apparaît selon un rapport de l’ANSD que celles de Thiès (120 610), de Pikine-Guédiawaye (88 920) et de Dakar (67 846) ont les plus gros effectifs tandis que celles de Kédougou (8 189), de Kaffrine (13 944) et de Matam (23 337) ont les plus faibles effectifs. En 2018, l’effectif total des élèves du secondaire général était de 339 225, dont 170 418 filles, soit 50,2 %. Donc la majorité des élèves du secondaire général étaient de sexe féminin cette année-là. Une tendance qui s’est poursuivie.
En effet entre 2000 et 2020, des pays de géants semblent avoir été franchis. Ainsi l’on remarqué qu’au niveau des résultats, que les filles, qui représentaient 54 % des candidats ayant subi les épreuves, ont réalisé une meilleure performance que les garçons à l’examen du Baccalauréat 2020 au Sénégal. Leur taux d’admission est de 52 %, toutes séries confondues, faisant mieux que les garçons.
Pour le BFEM, l’on a enregistré 177 434 candidats dont 54 % de filles. Les résultats détaillés ne sont pas encore disponibles mais les filles sont parties pour prendre le dessus sur les garçons.
Pour le CFEE et l’entrée en 6e de cette année-ci, les filles représentent 53 % des 285 812 candidats. Là aussi, la supériorité côté résultats est plutôt féminine. Pendant ces trois décennies, c’est-à-dire depuis Jomtien, le Sénégal est parvenu est combler le gap existant entre les garçons et les filles en matière de scolarisation. Mais toutefois le décrochage ou le maintien des filles aux niveaux moyen, secondaire et supérieur demeure encore un problème. Les facteurs culturels, les pesanteurs sociales, la pauvreté, les difficultés sociales demeurent encore des goulots d’étranglement pour atteindre l’objectif de les maintenir à l’école le plus longtemps possible.
QUAND LES FILLES S’APPROPRIENT… L’EXCELLENCE
Alors qu’il a fallu mener un rude et long combat pour leur scolarisation, puis, une fois cela fait, leur maintien à l’école, les filles ont dépassé tout cela aujourd’hui et nourrissent d’autres ambitions.
Les fruits d’une discrimination positive et d’une mobilisation de tous les acteurs, selon des syndicalistes d’enseignants.
Alors qu’il a fallu mener un rude et long combat pour leur scolarisation, puis, une fois cela fait, leur maintien à l’école, les filles ont dépassé tout cela aujourd’hui et nourrissent d’autres ambitions. En effet, elles entendent montrer qu’elles sont … plus intelligentes et plus capables que les garçons ! Une supériorité qui n’est sans doute pas encore effective mais qui ne saurait tarder à se réaliser au vu des résultats qu’elles ont obtenus au Baccalauréat et au Bfem 2020. Car certes, les garçons représentent 50,10 % des candidats admis au Bac cette année contre 46, 55 % chez leurs rivales mais, le moins que l’on puisse dire, c’est que ces dernière sont en passe de les rattraper, voire de les dépasser ! « Le Témoin » a cherché à en savoir plus…
Le constat est quasi général ! Cette année, les filles ont battu des records d’admission. Que ce soit au baccalauréat ou au Bfem, et peut-être même pour le Cfee et l’entrée en sixième. Sur la page « infos école », les résultats sont conjugués au féminin. A part Gérard Diop, Ibrahima Diagne Dieng du lycée d’excellence privé Léon Gontran Damas de Louga qui a eu 18,80/20 de moyenne, Cheikh Ahmadou Mbacké de l’école Fallou Gallas Mbacké avec 16,57/20, Thierno Dahirou Dia du centre Cours privé Abdou Aziz Sy Dabakh de Yoff, 14,57/20 et Pape Ngom du Cem de Carabane à Ziguinchor qui a eu son sésame avec une moyenne de 16,42/, le nombre de filles ayant obtenu leur Brevet de fin d’études moyennes et leur Baccalauréat n’a laissé personne indifférent.
Des moyennes de 15 à 19 sur 20
Elles sont admises d’office avec la mention « Très bien », Khady Gning du Cem Joal 3 à l’Ief de Mbour qui a eu une moyenne de 18,85/20, Awa Sarr Sakho du Cem Ibrahima Thiaw et première du centre jury 2 Lpa avec 15,53/20, suivie de Khady Ka du même collège avec 15,42/20. A Podor, l’élève Mame Khady Faty, première de son centre d’examen, est venue confirmer cette supériorité des filles avec une moyenne de 17,15/20 là où Tiguida Kaba depuis le collège Privé Saint Jean 23 de Tambacounda a décroché haut la main le premier diplôme universitaire avec une moyenne de 18,19/20. Parmi les cracks version féminine, il convient aussi de citer Ndiolé Ndiaye, première du centre de Lambaye avec 16,28/20 de moyenne, Khady Diankha du Cem de Karang qui a eu 17,04/20, Siny Kounta du Cem Ibrahima Thiaw des Parcelles Assainies avec 16,73/20, Aldiouma Barry du Cem de Sagatta avec 17, 64, Yacine Fall du collège de Ndande avec 18,52/20. Au collège de Nioro, l’élève Coumba Lô a eu le sésame en totalisant 17,52/20 points, et Marième Diop du Cem 4 à Mbour avec toujours 17,95/20, Awa Coly du Cem Bambilor 2 qui a eu 18,42, sans compter les deux première ex aequo que sont les élèves Mariama Touré et Adama Traoré avec une moyenne de 16,04/20, Madina Bâ du Cem Fanay Diéry, 15/20, Fary Sall du Cem Mansour Sy de Tivaouane avec 17,33/20 … pour ne citer que celles-là. Dans ce petit échantillon de 23 élèves surdoués, on compte seulement 5 garçons qui ont réussi à faire jeu égal avec ces 18 filles têtes d’oeufs. Sans compter les six élèves de la Terminale S2 du lycée de Podor venues confirmer le constat avec 100 % de réussite au baccalauréat. Beaucoup de filles sont premières de leurs centres d’examen avec de fortes moyennes allant de 15 à près de 19/20. On le voit donc, les filles ont parcouru un très long chemin depuis la période où il fallait mener une véritable guerre pour contraindre les parents à les inscrire à l’école. Et même si c’était fait, le combat était loin d’être gagné puisqu’il fallait batailler pour les y maintenir.
Entre les tâches ménagères à accomplir à la maison ou les travaux champêtres, les mariages précoces, les grossesses non désirées… la scolarisation des filles était un parcours du combattant. Les happy few parmi elles qui étaient scolarisées décrochaient en fin de cycle primaire ou dès les deux premières années du collège. Laissant les garçons seuls continuer leurs études, jusqu’à obtenir un travail décent et occuper tous les postes à responsabilité. Fort heureusement, depuis quelques années, la donne semble avoir changé. En effet, on note une percée spectaculaire des filles au niveau des différents examens du Cfee et de l’entrée en sixième, du Bfem et du Bac. Voire du très prestigieux Concours général. Aujourd’hui les filles brillent autant que les garçons, voire plus, dans presque toutes les matières. Le secrétaire général du Syndicat de l’enseignement technique et professionnel, Amar Kane, se réjouit d’une telle percée qu’il trouve pourtant normale. « Que les filles dament aujourd’hui le pion aux garçons à l’école, c’est normal, car elles sont plus surveillées, plus contrôlées et plus encouragées que les garçons, vu le grand retard qu’elles ont accusé dans le passé. Car, comme vous le savez en effet, dans certains milieux traditionnels, c’était un sacrilège que d’envoyer sa fille à l’école », rappelle notre interlocuteur.
Qu’est-ce qui a permis d’inverser la tendance ?
Cette nouvelle situation tranche d’avec « une réalité décriée il y a de cela 15 à 20 ans avec un décrochage expliqué par l’assignation des travaux domestiques, les mariages précoces et les grossesses prématurées. Des raisons pour lesquelles les filles ne pouvaient pas émerger à l’école », selon le secrétaire général du Cusems Authentique, Dame Mbodj. Le secrétaire général su syndicat de l’enseignement technique et professionnel, Amar Kane, est du même avis. D’après lui, cette forte présence des filles dans les classes a été réussie grâce à la mobilisation de toute la communauté et des acteurs de l’éducation. Lesquels ont œuvré de concert pour que la scolarisation des filles soit une priorité. « La lutte contre les mariages précoces et forcé et aussi contre les pesanteurs sociales a permis de maintenir la gent féminine à l’école et de lui assurer une réussite parfaite dans les études », se réjouit Amar Kane confirmé dans ces propos par M. Mbodj.
Le patron du Cusems Authentique dit avoir toujours salué cette volonté de vouloir rectifier le tir et de rééquilibrer le genre sur le plan des effectifs, parce que les garçons, dit-il, étaient largement majoritaire. Il était donc question de travailler à ce que les filles soient mises dans les mêmes conditions de travail que les garçons. D’où la mise en place de plusieurs politiques au niveau national comme international. Au plan national, il y a eu beaucoup de programmes déroulés par le ministère de l’Education nationale en rapport avec les partenaires techniques et financiers. « Il y a eu notamment le Scofi dans plusieurs départements pour encourager les filles à aller à l’école parce qu’on avait considéré à l’époque que beaucoup de filles n’allaient pas à l’école à l’âge de 6-7 ans. Ce qui fait que les garçons étaient majoritaires. Mais il y a aussi des contraintes majeures qui faisaient que les filles ne pouvaient pas faire d’excellents résultats comparés aux garçons qui avaient plus de temps d’apprentissage. Donc pour corriger cette injustice, il y a eu des programmes qui ont été déroulés. Ils ont permis de renverser les tendances, d’avoir d’abord plus de fille au niveau des établissements, sur le plan national. Aujourd’hui, dans toutes les classes on a des filles qui dépassent les garçons en nombre », explique le syndicaliste. Selon lui, les excellentes performances des filles sont une conséquence directe des politiques de discrimination positive qui permettaient d’enrôler le maximum de filles mais aussi de l’action des organismes internationaux qui intervenaient dans l’octroi de bourses et dans l’encadrement des filles à travers les associations féminines et la sensibilisation au niveau des communautés. Tout cela a également participé au renforcement des effectifs féminins dans nos écoles.
En outre, Dame Mbodj note un autre aspect non moins négligeable. Il s’agit de la levée de tous ces goulots qui …étranglaient les filles. « Au sein du ministère de l’Education nationale, il y a eu même des bureaux genre qui ont été érigés pour travailler à renforcer et à encadrer le travail des filles si bien que ces dernières, après plus d’une décennie d’application de ces mesures, disons de ces programmes, les filles en ont largement profité pour se bonifier. Et c’est ce qui fait que dans plusieurs localités, les filles sont devant, travaillent plus que les garçons et réussissent souvent mieux qu’eux », souligne le leader syndical. Toutefois, estime M. Kane de l’enseignement technique et professionnel, il faut aussi tenir compte de l’indice de parité qui penche en faveur des filles ces dernières années grâce aux efforts entrepris durant ces deux décennies.
La promotion de la gent féminine
« Si les filles sortent du lot, c’est parce qu’elles bénéficient de la discrimination positive. On a en effet assisté à une synergie de tous les acteurs de l’éducation pour que les filles puissent faire une percée dans les examens. Il faut aussi rappeler que la promotion de la gent féminine est de mise car on voit que la femme accède aujourd’hui à des postes auxquelles elle n’avait pas droit auparavant ; des postes dans l’Armée, dans la gendarmerie, l’administration territoriale… Autant de nouveaux débouchés qui motivent les filles et contribuent à leurs excellents résultats excellents », estime M. Amar Kane.
DIAOBE ET OUASSADOU, DEUX COMMUNES AUX MAIRES FANTÔMES
Pendant deux semaines, en cette période d’hivernage, «Le Témoin» a sillonné la région de Kolda en passant par ses grandes villes jusque dans certains de ses villages les plus reculés
Pendant deux semaines, en cette période d’hivernage, «Le Témoin» a sillonné la région de Kolda en passant par ses grandes villes jusque dans certains de ses villages les plus reculés. Au cours de ce long périple, il a été question de tendre l’oreille aux populations de cette partie du monde rural, mais également d’échanger avec des élus locaux pour s’imprégner de leurs conditions de vie. Récit poignant du quotidien de ces oubliés !
Nous voilà à 585 Km de Dakar. Au cœur de Diaobé, localité rendue célèbre par son marché hebdomadaire sous régional. De par sa densité humaine et des bâtiments en construction dans tous les sens, Diaobé offre le visage d’une commune en pleine expansion. Le petit village qui, il y a quelques années, regroupait l’unique grande concession de la famille Diao (nom éponyme du village), est devenu une ville cosmopolite. Carrefour commercial de la sous-région. Voire, grenier économique du pays avec son « louma » hebdomadaire qui draine des foules. En quittant la périphérie de la localité, empruntant ses étroites rues, le visiteur non familier de la zone est confronté au doute sur sa direction. « Arrivé au marché, sur la route principale, il vous sera facile de retrouver la mairie », nous avait-on indiqué à l’avance. Mais on peine à retrouver l’artère principale.
Assise devant le portail de son domicile, entourée de sa fratrie, Ramata Baldé s’affaire à griller du maïs qu’elle écoule pour subvenir aux besoins de sa progéniture. Trois dames lui tiennent compagnie. On se renseigne. Puis, soudainement, l’évocation du nom du maire semble irriter les uns et les autres. Curieux, on cherche à déceler les causes d’une telle furie contre l’édile de la localité. « Si vous étiez venu pour rencontrer le maire, Moussa Diao, veuillez retourner sur vos pas ! Il est invisible à Diaobé. D’ailleurs, il ne vit même pas ici. Il passe tout son temps dans la capitale », explique la mère de famille d’un ton répugnant. Tandis que par derrière, une voix entonne : « Rencontrer le maire où même l’apercevoir dans la commune, relève de l’extraordinaire pour nous habitants de Diaobé. J’ai entendu même dire qu’il revient en catimini lors des grandes fêtes pour passer quelques jours avec sa famille puis retourner à Dakar. Mais ce qui est sûr est que notre maire est invisible dans la ville qu’il est censé administrer. D’ailleurs, on dit souvent ici que si une personne doit fuir le maire pour quelques raisons que ce soient, elle n’a qu’à aller se réfugier à la municipalité. Ce qui était partie pour être une visite en quête de renseignements sur les pertes subies du côté de la municipalité en termes de recettes fiscales vient de tourner à la recherche d’un maire qualifié de « fantôme » dans sa ville. La tâche requiert les témoignages des populations.
« Je n’ai pas aperçu le maire depuis les locales de 2014 »
Etudiant, Saliou Ba, 25 ans, est un natif de Diaobé. Rencontré sur les trottoirs da la grande artère qui traverse le marché hebdomadaire, le jeune homme aborde avec déception l’absentéisme d’un élu loin de ses administrés. Il dit : « Je ne l’ai pas aperçu depuis les élections locales de 2014 au moment où la campagne battait son plein. En ce temps, il faisait le tour des maisons, annonçant son projet pour la ville à travers son programme. Par la suite, après le vote, il a remporté l’élection à la tête de notre municipalité. Après son installation, je ne l’ai plus revu ». «Ce qui est vraiment déplorable pour des élus locaux qui, dans les normes, devraient être plus proches des populations du monde rural. Mais malheureusement, c’est comme ça que les choses se passent dans la campagne. On les élit ici pour qu’ils prennent en charge nos préoccupations, mais ils partent se la couler douce à Dakar », fustige avec ironie le jeune étudiant. A quelques encablures, se trouve la municipalité de la commune de Diaobé-Kabendou.
Son siège, un bâtiment à étage surplombe le marché hebdomadaire. Tout juste à l’entrée principale, un agent de sécurité en poste indique la direction à prendre. L’intérieur de la municipalité donne l’impression d’un grand bâtiment abandonné. Soudainement, résonne l’écho de vives voix le long d’un couloir. Les voix émanent au travers d’une porte qui affiche sur un bout de papier : « secrétaire municipal ». On toque … L’adjoint au maire accueille en compagnie du secrétaire municipal. « Le maire est absent des lieux, vous ne pouvez le rencontrer », nous fait- il savoir d’emblée. L’objet de la visite décliné, les deux élus locaux se renvoient la balle, chacun préférant donner sa langue au chat. C’est au bout d’un instant d’hésitation que le secrétaire se résout à câbler l’édile au bout du fil depuis Dakar. L’ordre lui est donné de se pencher face à nos interpellations que sur des questions d’ordre économique.
Dans la commune de Ouassadou, un autre maire fantôme
A la sortie de Diaobé, juste aux portes de Kabendou, la voiture est obligée à faire un détour vers sa droite pour emprunter la piste cahoteuse qui mène vers Ouassadou. Commune située dans une des contrées historiques du Fouladou surnommée le «Pathiana ». Une demi-heure de route après avoir traversé les villages Takoudjiala et Saré Wogna, nous voici à Ouassadou. Contrairement à Diaobé dont la renommée et son lustre économique continuent de résister au temps, Ouassadou, elle, s’est vidée de sa substance de ville carrefour commercial. La localité ne fait plus attraction comme jadis où son economie avait connu un essor avec une ruée des habitants de la contrée. Le poste de police ainsi que le camp militaire, qui assuraient la sécurité dans la commune, ont été transférés à Nianawo, village environnant et frontalier avec la Guinée Bissau.
Ainsi, Ouassadou a vu la précarité s’installer dans son périmètre social. Penda Diallo, connue pour la floraison de ses activités commerciales dans la localité, a vu la ruine s’abattre sur ses économies. La faute, pour elle, est liée en grande partie à l’absence de soutien venant d’autorités locales sans vision ni projet pour la commune. « Dans la précarité et le manque de soutien, nous sommes abandonnés à notre propre sort. En association, nous, les femmes, avions soumis des projets à notre municipalité pour relancer nos activités économiques. Mais ça fait des années que nous sommes toujours sans réponse venant du maire. D’ailleurs qu’attendre d’un maire qui ne vit pas dans la commune qu’il dirige ?», se demande t- elle dans ses remontrances contre l’édile. Le ton est donné. On cherche de ce côté aussi à savoir où se terre ledit maire. « Il est parti s’installer à Vélingara avec sa famille. Notre maire n’a même pas de domicile dans la commune qu’il dirige. On ne l’aperçoit dans la municipalité que lors des réunions avec ses conseillers où pendant les échéances électorales », renseigne un enseignant habitant de Ouassadou. Plus tard, le maire joint au téléphone annonce sa venue le lendemain pour répondre aux interpellations de ses administrés sur les raisons de sa retraite à Vélingara. Le rendez- vous est calé au siège de la municipalité.
Le maire de Ouassadou, Barsa Soumboundou :
«Faute de sécurité dans la commune, j’ai fait l’objet d’une attaque menée par des individus lourdement armés. C’est un Barsa Soumboundou prêt à tout pour se justifier face aux accusations de « maire fantôme » qui nous accueille dans son bureau. Il va droit au but sans porter de gants. «Mes absences récurrentes dans la commune sont indépendantes de ma volonté. Il faut savoir que faute de sécurité dans la commune, j’ai fait l’objet d’une attaque menée par des individus lourdement armés. C’était en 2014 pendant que j’étais en réunion et en plein jour avec mes militants dans une maison d’à côté. Ce jour-là, c’était ma personne qui était visée. N’eut été l’intervention des éléments de la gendarmerie venus de Nianao, le pire allait se produire. Il faut aussi savoir que lors de pareilles attaques, les bandes armées n’ont pour cibles que les autorités sur qui elles espèrent obtenir un butin, comme de l’argent » s’est défendu le maire M. Soumboundou.
Selon lui, ces bandes armées qui mènent ces attaques sont tous nichées de l’autre côté de la frontière, en Guinée Bissau et c’est pourquoi, elles échappent facilement aux forces de l’ordre positionnées à Nianao. « J’ai demandé à l’Etat central de faire en sorte que les forces de l’ordre comme la police et la gendarmerie reviennent à Ouassadou. Car c’est depuis leur départ de la commune que nous avons commencé à faire face à ces problèmes d’insécurité. Certains habitants qui m’accusent d’absentéisme dans la localité sont tous au fait de cette attaque. Et étant donné que ces bandes armées ont fait de ma personne leur cible privilégiée, j’ai déménagé à Vélingara pour sauver ma peau. Mais cela ne veut pas dire que je ne viens pas à Ouassadou », a tenu à préciser le maire.
UNE NOUVELLE DE LOUIS CAMARA
ALLÔ, MONSIEUR LE MINISTRE
Ministre !...Ce n’est pas que du plaisir, de la jouissance. C’est quand même une très lourde charge, une immense responsabilité …Surtout ce buffet à la tête duquel on vient de le propulser !
Ministre !...Ce n’est pas que du plaisir, de la jouissance. C’est quand même une très lourde charge, une immense responsabilité …Surtout ce buffet à la tête duquel on vient de le propulser ! Mais il se sent de taille à tout assumer. Il va s’entourer d’une équipe de techniciens compétents pour prendre des initiatives intelligentes, initier des réformes hardies : avec lui, Maodo, les choses vont bouger !
Bien entendu, avant tout cela – et à cette pensée l’ombre d’un sourire éclaire son visage – il lui faudra bien changer de look ! Il ne pourra plus continuer à s’affubler de costumes à bon marché achetés aux puces de Colobane où s’approvisionnent la plupart des fonctionnaires.
Un ministre, ça porte quand même des vêtements haut de gamme !... Fini donc les vieux vestons élimés aux manches trop courtes ou trop longues, les chemises au col râpé, les pantalons froissés aux plis incertains !... Sa première visite officielle à Paname sera, entre autres, consacrée à l’acquisition d’une garde-robe digne de son rang… Ce n’est pas parce qu’il a l’intention de renier ses convictions profondes, son goût et son option pour la sobriété, ou sa passion pour la démocratie, la justice, l’égalité et toutes ces nobles idées, non… mais son nouveau statut l’oblige à changer radicalement ses habitudes vestimentaires…
Un Ministre, ça ne s’habille pas n’importe où et n’importe comment ! Il ira donc d’abord à Paris, capitale mondiale de la haute couture, chez Yves Saint-Laurent ou Pierre Cardin dont il a si souvent entendu parler. Bien entendu, il ne se déplacera plus qu’en voiture, précédé d’un motard, et non plus en autobus comme il l’a toujours fait. Un Ministre ne peut se déplacer dans un transport en commun. Il aura donc une Mercedes ou une BMW comme ses autres collègues du gouvernement. Tiens, il pourra aussi prendre à son service son vieil ami Abou Fall qui est au chômage depuis plus de dix ans. C’est un excellent chauffeur ; de plus ce sera une véritable bouée de sauvetage pour ce pauvre gars qui se débat dans les affres d’une misère sans nom où l’a plongé, lui et sa famille, la perte de son emploi à la suite d’un licenciement abusif. Mais de toute évidence, il n’est pas question de faire d’inutiles dépenses de prestige. Cela n’est conforme ni à sa propre philisophie ni à celle du gouvernement new-look apparemment engagé dans la lutte contre la fraude et la corruption sous toutes ses formes. Le Président semble décidé à mettre en œuvre une nouvelle politique de gestion des ressources du pays, une politique claire et transparente comme l’eau de roche ! D’ailleurs toutes ces têtes qui tombent ces temps derniers le prouvent bien !...
Bon… tout cela est bien beau, mais il y a aussi des réalités que nul citoyen de Sunugaal, si incorruptible soit-il, ne peut se permettre d’ignorer sous peine d’être incompris et de se marginaliser totalement. Dans ce charmant pays l’on est parfois bien obligé de mettre un peu d’eau dans son bissap ! Maodo ne fait pas exception à la règle et il est clair que sa nomination au poste de Ministre signifie aussi le succès de son marabout, Serigne Moussa Kâ Diakhaté de Gouye Socé , son village natal, qui a formulé tant de prières pour sa réussite. Aujourd’hui c’est chose faite et le saint homme devra lui aussi bénéficier d’un appréciable retour d’ascenseur ...
Quant à son épouse Oumou Sow, la patiente Oumou Kantome, sa douce moitié qui l’a toujours secondé avec une touchante fidélité, elle ne mérite rien moins qu’un cadeau royal pour la récompenser de sa loyauté à toute épreuve ! Il lui offrira une très belle maison sur la corniche de Fann avec une vue plongeante sur l’océan…
Lancé dans ses pensées futuristes, Maodo s’évertue à passer en revue tous les problèmes qui l’attendent et toutes les interrogations que ne manqueront pas de soulever son arrivée à la tête du tout nouveau ministère de la Sécurité sociale et de la qualité de la vie. Tout en cogitant intensément, il feuillette les pages du dictionnaire Larousse posé sur sa table, lorsque ses yeux tombent par hasard sur cette citation en latin : « Arx Tarpeia Capitoli proxima… ».
Il sourit alors, se rappelant ses années d’études en série classique au lycée Van Vollenhoven et les cours d’Histoire avec le vieux Monsieur Lorenzini dans la bouche duquel, il avait pour la première fois entendu cette phrase sans en comprendre tout d’abord le sens… Comme c’est étrange que cette singulière maxime ressurgisse de manière si inattendue dans son esprit. Mais il n’a pas le temps d’épiloguer plus longtemps sur la citation latine de Monsieur Lorenzini ni sur ses souvenirs de lycéen, car un nouveau coup de téléphone, sonore, rageur, vient encore interrompre sa rêverie. L’appel vient de la Présidence de République.
Le cœur de Maodo se met à battre la chamade et il décroche l’appareil d’un geste mal assuré. Au bout du fil, une voix plutôt fluette, au débit saccadé, s’exprime avec un fort accent gabonais.
« Allo, Monsieur Maodo Kane ? »
« Lui-même à l’appareil… à qui ai-je l’honneur ? »
« Je m’appelle Denis Kabilabongo , chef du service du protocole de la Présidence de la République ». « Ah…Enchanté Monsieur Kabilabongo… Qu’y a-t-il pour votre service ?... »
« Écoutez Monsieur Kane, j’ai une information très urgente à vous transmettre… »
« Je vous en prie Monsieur Kabilabongo… »
« Eh bien voilà : contrairement à ce qui a été annoncé, je suis au regret de vous apprendre que ce n’est pas vous qui avez été nommé Ministre de la sécurité sociale et qualité de la vie mais votre homonyme l’ancien directeur des hydrocarbures et de l’énergie solaire. Il y a eu erreur sur son numéro de matricule de solde qui est le 243 658/Z et non 233 658/Z, le vôtre….
C’est une erreur très contrariante et nous vous prions de nous en excuser…
Les dispositions nécessaires ont déjà été prises pour que… Maodo ne laisse pas le « gabonais » terminer sa phrase et il raccroche d’un coup sec. Tout d’un coup ses membres et ses muscles sont parcourus par d’irrépressibles spasmes nerveux pendant que son corps tout entier est envahi par des bouffées de chaleur successives. ..
Son estomac se contracte douloureusement et une brusque envie de vomir s’empare de lui en même temps qu’un flot de bile amère remonte le long de son œsophage jusqu’à la gorge. Il ressent tout à la fois de la colère, de la honte, du dégoût en même temps qu’il est pris d’une furieuse envie de crier, de soulever ce maudit téléphone, de le jeter par terre de, le piétiner, de le briser en mille morceaux…
Maodo est au bord de la crise de nerfs et il sent des sanglots monter dans sa poitrine. .. Mais il ferme les yeux, serre les poings, contracte ses mâchoires et parvient à maîtriser cette pulsion destructrice qui le tenaille de l’intérieur.
Ses oreilles bourdonnent et il a la gorge sèche. Ses yeux picotent, mais ils sont secs. Son cœur est lourd comme une grosse pierre au creux de sa poitrine. Au prix d’efforts surhumains, il parvient cependant à contrôler sa respiration et les battements désordonnés qui secouent sa poitrine s’atténuent petit à petit. Au bout d’un moment, il se sent calme, étrangement calme, et la douceur de ses gestes contraste avec la violence des sentiments contradictoires qui l’agitent encore. Lentement, il se met à classer ses dossiers et à ranger ses affaires car l’heure de la descente est passée depuis longtemps. Puis il se lève, sort de son bureau qu’il ferme à clef et se dirige vers la sortie du tribunal. Arrivé au portail d’entrée, il se rend compte que le ciel est couvert de gros nuages tout noirs.
L’orage menace. Maodo ouvre alors son parapluie et, d’un pas décidé, se dirige vers l’arrêt du bus qu’il emprunte tous les jours pour rentrer chez lui à la Médina. Bientôt, les premières gouttes de pluie commencent à crépiter sur la toile tendue de son grand parapluie multicolore. Autour de lui, les gens se pressent, courent dans tous les sens pour se mettre à l’abri.
Maodo sourit en pensant qu’aucune d’entre toutes ces personnes ne pourrait s’imaginer que, l’espace de quelques heures, il a été Ministre de la Sécurité sociale et de la qualité de la vie. Puis, il rit doucement en pensant à ses collègues et particulièrement à Madame Keïta qu’il va retrouver le lendemain assise avec nonchalance sur sa chaise, à lui-même et tous les états d’âme par lesquels il est passé depuis le fameux coup de fil qu’il a reçu le matin de cette journée singulière entre toutes ... Il pense au nouveau ministre Maodo Kane, son homonyme, à tout le travail et à toutes les épreuves qui l’attendent et se dit qu’après tout, il n’a peut être rien à lui envier et qu’au fond, rien ne vaut sa paisible vie de citoyen, sa vie de citoyen ordinaire qui n’a rien à se reprocher , surtout pas de s’enrichir sur le dos du peuple…à mesure qu’il marche, il sent une sorte de soulagement, de paix intérieure, fluide, impérieuse s’infiltrer en lui. Il se sent également fier d’être ce qu’il est et ne cessera jamais d’être : un fonctionnaire honnête et rigoureux, un homme honnête et scrupuleux.
Dans sa tête résonne de nouveau, comme un écho lointain de ses jeunes années, la voix grave de Monsieur Lorenzini, ce vieux Professeur passionné d’Histoire ancienne que ses élèves écoutaient toujours avec une attention religieuse et qui déclamait avec de grands gestes théâtraux : « Arx Tarpeia Capitoli proxima, La roche tarpéienne est proche du Capitole ! »
KEEMTAAN GI – SUFFISANCE
C’est dit ! Et sans rappel sur un ton qui ne souffre aucune contestation. Il a dû le dire avec mépris. Lui, il n’a de comptes à rendre qu’au Beau-frère. Comme hier l’autre qui ne parlait qu’au Papa. Elle est belle la République ! Le Beauf, dans sa belle générosité, lui a confié 69 milliards à distribuer aux « Miskines ». De ses qualités de gestionnaire, on ne sait rien. Son mérite est d’être de la famille et d’avoir mouillé le maillot pour le succès de l’époux de sa sœur lorsque ce dernier était à la conquête du pouvoir. Sorti du néant pour la lumière, on lui confie comme ça, outre plus de quatre ministères dont les budgets réunis font plus que celui d’un pays comme la Guinée-Bissau, un consistant magot à distribuer. De l’argent sorti de la poche des Sénégalais et que lui devait partager entre impactés du coronavirus. Et le voilà qui vient regarder ses compatriotes dans le blanc des yeux pour leur balancer qu’il ne justifiera 69 milliards de francs CFA de dépenses publiques que devant le Président qui se trouve être son beau-frère. Et bien sûr, si magouilles il y aurait, le « Goro » les couvrirait. On n’envoie pas le frère de l’épouse en prison comme un vulgaire adversaire politique, genre Karim Wade ou Khalifa Sall, voyons ! Les compatriotes qui ont porté plainte auprès de l’Ofnac n’ont qu’à aller se rhabiller. Le Beauf a dû le rassurer sur ce plan, s’il se permet de faire preuve de tant de mépris et d’arrogance vis-à-vis des moins que rien que nous sommes. Et pourtant, les 69 milliards qu’il a dépensés ne sont pas sortis de la poche du beau-frère, mais de celles du peuple dans toute sa composante. Mais voilà, la politique dans ce charmant pays a ceci de magique qu’elle peut sortir des individus du néant pour leur faire porter des habits trop larges pour eux. Au point de leur faire perdre la raison ! Et Dieu sait qu’ils sont nombreux dans toutes les sphères de l’Etat parasitées par des militants de l’APR incultes, incompétents et à l’épaisseur intellectuelle douteuse. Kaccoor Bi
PETROSEN
« Le Témoin » vous avait annoncé la semaine dernière une crise au sein de Petrosen. Les deux directeurs de Petrosen Holding et Petrosen Exploration Production se sont rencontrés. D’après notre source, la rencontre s’est tenue au siège de Petrosen à Hann. Il y avait la présence effective du bureau de l’Amicale. Eh bien c’est le même président de l’Amicale que Le Témoin avait joint l’autre jour et qui avait nié le mouvement d’humeur dans la boite en indiquant qu’il n’était « pas au courant », qui a introduit les débats en revenant sur les causes de leur courroux ! Il a dû être au courant entretemps… Dans les motivations des protestataires, il y avait le manque d'informations sur la restructuration en cours de l’entreprise, le non-paiement des augmentations promises, le non démarrage des activités de la Holding toujours aux mains du Dg Mamadou Faye et Petrosen E&P S.A. managé par l’ingénieur Joseph Oufam Médou pendant que Petrosen Trading et Services (TS) ou Petrosen Aval dirigé par El Hadji Manar Sall déroule allégrement son programme d'activité. A cet effet, le Dg de la Holding, Mamadou Faye, a reconnu que pour le moment il ne gère que les affaires courantes. Cela du fait que, depuis le départ de l'ancien Pca et l'arrivée du nouveau, qui n’est autre que l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Pr Mary Teuw Niane, le président de la République leur avait demandé de tout geler. Pour l’histoire de la grille salariale, notre source nous souligne que le directeur général a confirmé que les employés de TS ont de meilleurs salaires que leurs autres collègues. Une chose illégale. Il a même indiqué, d’après toujours notre source, que le président de la République a demandé de tout arrêter.
PETROSEN (BiS)
En réalité, la colère des travailleurs de Petrosen Holding et Petrosen E&P S.A. trouve son origine dans le manque d’engagement notoire du Dg Mamadou Faye. Ce dernier aurait mis le coude sur tout le mécanisme de prise en charge de la nouvelle grille des travailleurs de Pétrosen qui ont été affectés au niveau de ces deux entités depuis la nomination des différents directeurs généraux en janvier 2020. Il est même prétendu dans les couloirs que le DG Mamadou Faye, qui est à la retraite depuis près de trois ans, serait de mèche avec les travailleurs. Il ne respecterait pas les consignes venant du président de la République surtout qu’il a profité du départ de l’ex-président du conseil d’administration, Abdourahmane Seck dit Homère, pour remettre en cause tout un ensemble d’acquis obtenus par les travailleurs. D’ailleurs, l’on nous signale qu’il a « déchiré » le contrat de location que Petrosen E&P» S.A. Joseph Oufam Médou qui devait déménager aux alentours du marché Kermel pour mener «Petrosen E&P» S.A., à travers les activités d’exploration et de production pétrolière et gazière qui seront renforcées, car depuis sa création en 1981, Petrosen, qui est l’instrument d’application de la politique pétrolière de l’Etat du Sénégal, ne s’était concentrée que sur la promotion du bassin sédimentaire. Seulement les mauvaises langues du côté de Hann disent que Joseph Oufam Médou peine à prendre son indépendance vis-à-vis de Mamadou Faye qui exerce un ascendant énorme sur lui et avec qui il a cheminé pendant toute sa carrière jusqu’à devenir son numéro deux à Petrosen. Tous les deux sont des ingénieurs géologues. On comprend ainsi leur proximité. Ce contrôle Mamadou Faye ne peut pas l’exercer sur El Hadj Manar Sall de Petrosen Aval qui a réussi à prendre ses marques puisqu’il a déménagé vers Mermoz aux abords du siège de Dakar Dem Dikk. En homme de sérail, très respecté dans le milieu des hydrocarbures, El Hadji Manar Sall, ce diplômé de Hec Paris connaît bien le secteur où il a passé plus d’une trentaine d’années dans les grandes compagnies pétrolières. Avant son nomination, M. Sall appuyait le ministère du Pétrole et des Energies au niveau de l’aval. Le renforcement de ce département devrait permettre de lancer les réseaux de distribution et créer toute une série d’industries liées au pétrole et au gaz. Bref, si Manar Sall déroule (au fait, on se demande si son épouse est enfin retournée à son poste à l’ambassade du Sénégal à Washington !), du côté de Mamadou Faye et Joseph Oufam Médou, ça cale.
FORCE-COVID19 LE DEPUTE TOUSSAINT MANGA DEZINGUE MANSOUR FAYE
« Je n’ai pas de comptes à rendre au Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du FORCE-COVID 19 ». Cette déclaration du ministre Mansour Faye a fait sortir de ses gonds le député Toussaint Manga. Cette posture du beau-frère du Président Macky SALL « est très grave et constitue un précédent dangereux. C’est pourquoi, en tant que membre du dit comité et représentant du groupe de l’opposition parlementaire, je condamne fermement de tels propos qui n’ont pas leur place dans une République normale » a réagi le parlementaire qui siège au comité de suivi Force-Covid19 en tant que représentant du groupe parlementaire Liberté et Démocratie. Le député PDS invite le ministre à lire et relire le DÉCRET N° 2020 - 965 PORTANT CRÉATION ET FIXANT LES RÈGLES D'ORGANISATION ET DE FONCTIONNEMENT DU COMITÉ DE SUIVI DE LA MISE EN ŒUVRE DES OPÉRATIONS DU « FORCE COVID 19 » en son Article premier. Lequel article 1er stipule qu’ « Il est créé, auprès du Président de la République, un organe dénommé « Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du FORCE COVID 19 », chargé de suivre les opérations menées par le « FORCE COVID 19 » et d'en rendre compte selon les modalités prévues par le présent décret ». En outre c’est par souci de transparence et par gage de bonne gouvernance que le chef de l’Etat Macky SALL justifiait la création du comité. Nous avons pour mission de suivre toutes les opérations liées à la mise en œuvre du « Force Covid-19 ». Ainsi, tous ceux qui ont exécuté des crédits dans le cadre du fonds se soumettent obligatoirement au suivi du comité. « Rassurez-vous monsieur le ministre car vous ne pouvez pas ne pas rendre compte des opérations menées avec les 69 milliards par vos soins jusqu’ au dernier centime au comité de suivi des opérations du FORCE COVID-19. Vous n’aurez ni le choix ni l’opportunité de vous soustraire aux rigueurs de la mission du comité auxquelles se sont soumis tous vos collègues. Nul n’est au-dessus de la loi » assène Dr Toussaint Manga. « Vous venez de remettre en cause la légitimité et le bien-fondé de la mise en place dudit comité dont l’objectif est de promouvoir la transparence dans la mise en œuvre des opérations de la riposte contre la pandémie avec les 1000 milliards prévus. A la limite, vous avez méprisé sans élégance les membres du comité composé de personnalités respectables et respectées issus de diverses institutions qui travaillent sans relâche et qui acceptent beaucoup de sacrifices pour atteindre les objectifs assignés au comité. Monsieur le Ministre, si vous ne voulez pas rendre compte parce que vous le trouvez contraignant, autant démissionner de votre poste de ministre et vous éloigner de la gestion des affaires de l’Etat c’est plus simple. Je suis désolé mais apparemment, vous confondez souvent la République et la famille » conclut Dr Manga.
MBAYE NDIAYE ASECNA UN GRAND COMMIS DE L’ETAT HONORE !
Après plus de 40 ans de bons et loyaux services rendus à l’Aviation civile, Mbaye Ndiaye Asecna devait être fête en grande pompe par ses collègues à travers un pot d’adieu. Malheureusement à l’époque, la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei) ou l’arc étatique de chasse aux sorcières avait tout remis en question ! C’était compter sans la justice divine puisque l’honorable Mbaye Ndiaye Asecna reste et demeure la seule personne à avoir été purement et simplement relaxée par la Crei. Mieux vaut tard que jamais car l’ancien Dg de la Représentation de l’Asecna et ex- patron des Aéroports du Sénégal (Ads), Mbaye Ndiaye Asecna, vient d’être honoré par la République. Car, le nouveau Dg de l’Ads et ses pairs reconnaissants ont baptisé la grande salle de conférences de l’Union des gestionnaires des aéroports de l’Afrique de l’Ouest (Ugaaco) au nom de « Mbaye Ndiaye ». La cérémonie a eu lieu dans un cercle restreint le jeudi 24 septembre dernier à l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass. Un honneur qui vient à son heure pour celui qui fut l’une des grandes personnalités de l’aviation civile au Sénégal. Mbaye Ndiaye « Asecna », comme l’indique son nom qui s’identifie à l’Asecna et à l’Ads, a été un grand commis de l’Etat. Durant toute sa longue et riche carrière, il a contribué au rayonnement de l’aviation civile africaine. Ce, jusqu’à devenir un modèle et une référence d’excellence pour de nombreuses jeunes générations de l’aéronautique sous-régionale.
AND SUXXALI HABIB NIANG A TOUBA
Le mouvement And Suxxali Sénégal (MASS) ouvrira prochainement une permanence à Touba. Le président Habib Niang étendra ainsi ses tentacules dans cette partie importante du Sénégal. Cette décision a été prise hier suite à une rencontre à Dakar avec le secrétaire général du mouvement Agir pour le développement (ADS), Cheikh Nar Amar. Ce dernier indique que c’est depuis la ville sainte de Touba qu’il a eu écho des actions du président Habib Niang. Il a ainsi décidé de rejoindre le mouvement pour travailler aux côtés du Niang pour accompagner ce dernier dans sa vision de faire émerger le Sénégal. D’ailleurs très prochainement, le président Habib Niang rendra visite à M. Cheikh Nar Amar pour installer une permanence à Touba. Ce samedi 26 septembre à Thiès, la jeunesse du MASS a organisé une journée portes ouvertes dans la capitale du Rail. Elle a cherché à faire connaître la biographie et les objectifs de son président. Une manifestation qui a connu un vif succès surtout en termes de nouvelles adhésions. Une manière pour les Thiessois d’afficher leur soutien aux multiples actions posées par le président Habib Niang.
Et si Ahmed Aidara avait raison …
Le maire Aliou Sall a convoqué demain le Conseil municipal de Guédiawaye pour examiner plusieurs points de l’ordre du jour. Cette réunion suscite des soupçons sur la volonté de l’édile de Guédiawaye de «légaliser» des actes qu’il avait déjà posés sans l’aval du conseil municipal. Surtout le point sur l’autorisation de mise en valeur d’infrastructures communales. Il remet au goût du jour la polémique sur une supposée vente de terrain à Auchan. Puisque sur les convocations des conseillers, le maire de Guédiawaye évoque sa volonté de mettre en valeur certaines infrastructures communales. Dans son argumentaire, Aliou Sall fait état de signatures de convention de location, de cogestion, de partenariat public-privé etc. pour rentabiliser ces infrastructures. Ainsi pour ce faire, il a visé des infrastructures telles que l’actuel l’hôtel de ville, l’actuel état civil, la bibliothèque municipale, les esplanades et équipements connexes des stades Amadou Barry et Ibrahima Boye, le bloc scientifique et technique, le pole internet et services associés. La liste est loin d’être exhaustive, d’après la note du rapport de présentation dont «L’As» détient une copie. Ce point de l’ordre du jour sera soumis au conseil municipal pour examen afin de donner l’aval au maire de signer des conventions. En tout cas, si le conseil municipal autorise une quelconque convention d’occupation des esplanades et équipements connexes des stades Amadou Barry et Ibrahima Boye, Aliou Sall fera face à une révolte des mécaniciens qui étaient déguerpis des parages et qu’il avait promis de reloger ailleurs. Pourtant son rival Ahmed Aïdara l’avait accusé d’avoir déjà vendu certains espace à Auchan. Visiblement d’après le camp de Aïdara, Aliou Sall cherche à valider « son forfait par une majorité mécanique ». Les conseillers vont se pencher aussi sur d’autres points inscrits à l’ordre du jour. Il s’agit de l’autorisation spéciale portant fonds de concours de la décentralisation 2020, le virement de crédits, le parrainage d’établissements scolaires, le vote et l’adoption du compte administratif 2019. La rencontre risque d’être électrique au vu des points qui seront débattus.
La Justice autorise l’expulsion des occupants de Terme Sud Ouakam
La Comico peut désormais pousser un ouf de soulagement. Après avoir acquis à titre onéreux auprès de l’Etat du Sénégal, en octobre 2018, le terrain sis à Ouakam Terme Sud, la Comico a l’aval de la justice pour expulser les occupants dudit terrain. En effet, la Comico avait intenté une action judiciaire dans le but de recouvrer ses terres. Accédant à leur requête, la Cour Suprême avait débouté le collectif formé par les occupants de leur site dont d’anciens militaires à qui des logements par nécessité de service avaient été attribués à Terme Sud et qui n’ont pas voulu les libérer une fois partis à la retraite. Mieux, elle avait ordonné l’expulsion des occupants. Et la Comico avait commis un huissier de justice pour leur notifier l’expulsion. Aussitôt, le collectif des occupants avait introduit un référé sur difficultés au Tribunal de Grande Instance de Dakar. Ainsi, après deux audiences, informe une note de la Dirpa reçue à «L’As», le juge des référés a décidé, par l’ordonnance n° 274 du 28 août 2020, que la COMICO pouvait continuer la procédure d’expulsion sans délai et sans nouveau référé. Autrement dit, la COMICO a été confirmée dans ses droits par le tribunal. Et à cette fin, la DSCOS a été saisie pour mettre en exécution la décision de justice. La Dirpa indique que toutes les dispositions seront prises pour la poursuite des programmes d’habitat au profit des adhérents de la coopérative.
Reprise de la grève à l’hôpital Abass Ndao
Après une pause de quelques jours pour permettre la tenue de la réunion du Conseil d’Administration (CA) jeudi dernier, le Comité de lutte de la section «And Gueusseum de Abass Ndao» reprend la lutte. Indigné par le mépris du conseil d’administration, les syndicalistes déclenchent encore un mouvement d’humeur. A ce propos, le comité de lutte décrète une grève de 48 heures mercredi et jeudi prochain avec respect des urgences et du service minimum. Le comité procédera à l’évaluation de la grève vendredi prochain. Ce qui a poussé le Comité de lutte à déterrer la hache de guerre, ce sontles manœuvres dilatoires pour le pourrissement de la situation. Puisque, selon les syndicalistes, la représentante du personnel n’a reçu, comme promis par le vice-président du Conseil d’Administration, aucune convocation, en flagrante violation de son droit, pour prendre part à la réunion du Conseil d’Administration. Mieux, ajoutent-ils, malgré tous ces gages de paix et de stabilité, aucune solution sérieuse de sortie de crise n’a été proposée.
10 nouvelles contaminations au Sénégal sur 929 tests
Tendance baissière de la contamination au Sénégal. Selon le ministère de la Santé et de l’Action Sociale, sur 929 tests réalisés, 10 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 1,08%.Il s’agit de 3 cas contacts suivis, un cas importé et 6 cas issus de la transmission communautaire. Ces derniers proviennent de Hann Bel-Air 01 cas, Kédougou 01 cas, Khombole 01 cas, Mermoz 01 cas, Popenguine 01 cas et Sicap Dieuppeul 01 cas. Le ministère de la Santé a déclaré 118 patients guéris. On a dénombré 14 cas graves qui sont pris en charge dans les services de réanimation et un décès. Notre pays est à 14 919 cas déclarés positifs dont 12 231 guéris, 309 décédés et donc 2 378 sous traitement.
Médina Baye intransigeant sur les gestes barrières au Gamou
Le doute plane sur la tenue du Gamou à Médina Baye à cause de la pandémie du coronavirus. Tous les disciples de Baye Niasse voulaient savoir si le Gamou de Médina Baye aurait lieu ou pas. Eh bien ! La naissance du Prophète Mohamed (PSL) sera célébrée cette année comme d’habitude à Kaolack. Le Khalife Cheikh Mahi Niasse a décidé qu’il aura bien lieu, a soutenu d’emblée son porte-parole lors d’un point de presse dans la cité religieuse. Toutefois, le petit-fils de Baye Niasse souligne que le Khalife exige aux disciples de respecter toutes les mesures barrières édictées par les médecins. A l’en croire, le Gamou va se tenir dans un contexte très particulier cette année et le Khalife est intransigeant concernant le respect des gestes barrières et la discipline. Par ailleurs, Cheikh Mahi Cissé estime que célébrer le Gamou peut absoudre tous les péchés et endiguer la pandémie grâce à la dimension du prophète de l’Islam.
Des responsables de l’Apr de la Casamance pilonnent Sonko
Les attaques d’Ousmane Sonko à l’endroit du président de la République, lors de sa visite des champs de ses militants, ont fait sortir les responsables du parti au pouvoir de la Casamance de leurs gonds. Ils tentent de démolir le leader de Pastef dans une déclaration parvenue à «L’As». Le péché de Sonko, à leurs yeux, c’est d’avoir dit que «le Président Macky Sall et son gouvernement n’aiment pas la Casamance». Les signataires de la déclaration sont Benoît Sambou, Innocence Ntap Ndiaye, Abdoulaye Badji, Abdoulaye Diop ministre, maire de Sédhiou, AbdoulayeBaldé, député-maire de Ziguinchor, Abdoulaye Bibi Baldé, maire de Kolda, les ministres Moussa Baldé, Aminata Assome Diatta, Aminata Angélique Manga et Mamadou Lamine Keita maire de Bignona. Ils préviennent Ousmane Sonko que la soif de pouvoir n’autorise pas tous les excès puisqu’à force de jouer avec le feu, on finira par se brûler les ailes. A les en croire, le leader de Pastef est assurément trop petit pour brûler le Sénégal. Ils promettent de faire face au nom de la Casamance qui travaille pour la paix définitive. Contrairement au propos de Sonko, ces responsables de l’Apr estiment que jamais la région n’a été autant destinataire d’investissements publics sous le régime de Macky Sall.
Fermeture de la frontière Guinée-Sénégal
Va-t-on vers une crise diplomatique entre le Sénégal et la République de Guinée ? En tout cas, les dernières informations distillées par des médias guinéens semblent aller dans ce sens. Nos confrères font état de la fermeture de la frontière entre les deux pays. Une décision, selon des organes de presse, prise unilatéralement par l’Etat guinéen, sans préavis, ni communication officielle. D’après africaguinee.com, cette information est loin d’être une rumeur. Le site d’information, qui déclare avoir interrogé Aboubacar Mboup Camara, le préfet de Koundara, une préfecture située au nord de la Guinée, confirme qu’Alpha Condé et son gouvernement ont décidé de fermer momentanément les frontières. Selon toujours nos confrères, l’information a été confirmée par le gouverneur de la région de Labé qui a affirmé que c’est à cause de l’élection présidentielle prévue le 18 octobre dans le pays que cette décision a été prise. La mesure concerne également la Guinée-Bissau.
Un groupe d’hommes d’affaires guinéens saisissent la Cedeao
Restons sur la fermeture des frontières guinéennes pour signaler que la décision a soulevé l’ire du Groupe organisé des hommes d’affaires (GOHA) dont le business est menacé. Le groupe a interpellé la Cedeao sur cette décision impopulaire de la Guinée. Dans un communiqué, ces hommes d’affaires diront que cette mesure inappropriée crée une situation très préoccupante pour les opérateurs économiques transfrontaliers déjà soumis aux difficultés liées à la COVID-19. Il va sans dire, ajoutent-ils, que d’énormes pertes et des privations induites vont s’ensuivre, juste pour satisfaire les caprices du Président Alpha Condé. Ils rappellent qu’en cette période préélectorale, la Guinée traverse une période très délicate pour tout le peuple, et surtout pour les opérateurs économiques. Ils demandent à la Cedeao d’intervenir rapidement en sommant le Président Alpha Condé de rouvrir les frontières sans délai.
A Niang fait coffrer sa belle-sœur pour diffamation
A.T. Niang et sa belle-sœur N. Bousso se regardent désormais en chiens de faïence. A. T. Niang accuse cette dernière de diffamation et d’injures publiques. Selon le plaignant, il vit dans le même domicile que la nommée N. Bousso, laquelle est la femme de son grand frère. Mais, dit-il, depuis trois ans, ils sont confrontés à des divergences. A l’en croire, le mis en cause a pris pour habitude de le provoquer par des propos diffamatoires. «Notre différend a commencé durant le mois de février 2020. Moment où mon grand frère qui est son mari s’est déchargé sur moi en ce qui concerne la gestion du loyer de notre domicile familial. Sur ce, la dame Bousso a confisqué une chambre que je lui avais prêtée et qu’elle avait transformée en cuisine. Voulant récupérer ladite chambre, elle est allée se plaindre auprès du commissariat de la Médina mais j’ai obtenu gain de cause. Ce qui l’a poussée à abandonner les locaux », explique A. T. Niang. Depuis lors, la dame Bousso le traite de dealer et profère des injures à son endroit. C’est dans ces circonstances que le beau-frère a déposé une plainte contre N. Bousso. Le témoin, M. H. Niang a conforté ses dires. D’après lui, la dame Bousso a un différend avec un individu nommé Marcos qui habite dans la maison familiale. «Bousso avait utilisé l’argent que ce dernier épargnait auprès d’elle à d’autres fins. Après leur altercation, la dame s’est permise d’insulter tous les occupants de la maison. Ne se limitant pas là, elle a invité des nervis à bord de deux véhicules, prêts à en découdre avec Marcos. Elle a ainsi proféré des menaces à l’endroit de ce dernier et des autres membres de notre famille. Par la suite, elle a traité mon jeune frère de trafiquant de chanvre indien. C’est dans ce contexte qu’on lui a suggéré de porter plainte », a-t-il indiqué. Balayant d’un revers de main ces accusations, N. Bousso a narré une autre version. Selon elle, son différend avec A. T. Niang a été réglé suite à une plainte déposée au commissariat de la Médina par ce dernier. «Depuis lors, j’évite tout contact avec lui dans la maison. Cependant, il s’est permis de porter plainte à nouveau contre moi et sans raison. Je ne l’ai jamais insulté et je ne lui ai pas adressé la parole», s’est-elle dédouanée. Malgré tout, elle a été déférée au parquet
Par Vieux SAVANE
IGNOMINIE INDIGNE
Tels des bulldozers, ils foncent, détruisent tout sur leur passage, bercés par un irrépressible sentiment d’impunité. Qu’importe qu’on bascule dans l’injustice, piétine l’investissement des gens, le but étant d’arriver à ses fins
Sur un pan de la clôture de chantier en zinc qui délimite l’immeuble de l’Ipres, en travaux de rénovation de ce qui était l’hôtel indépendance, une grande pancarte donnant sur la place éponyme émet un message : « La Grande Pharmacie Dakaroise est transférée provisoirement pour cause de travaux au 43 Bd Djily Mbaye en face de l’hôtel de ville dans les anciens locaux de Téléphone du Monde .»
En clair, la pancarte qui trône là depuis 5 ans, comme un contrat de fidélité à une clientèle à qui on demande de patienter, exprime le pressant désir de les retrouver très prochainement dans ces mêmes locaux, à la fin des aménagements.
Par sa longue présence et l’explicite de son message, la pancarte ainsi plantée est un cinglant désaveu à tout ce micmac auquel on assiste autour de ce qui ressemble fortement à une nauséabonde opération concertée de spoliation où se mêlent irresponsabilité, démission, calculs personnels et égoïstes, et surtout absence de morale et d’éthique. Car enfin comment comprendre toutes ces explications qui sont servies ? Comment comprendre le retournement de veste de la DPM qui n’est rien d’autre qu’une démission devant ses responsabilités (voir Itw ci-contre).
Ainsi a-t-il été prêté à Mme Aïcha Goundiam, épouse Mamadou Mbodji, psychologue, de vouloir délocaliser son officine à Diamniadio, de n’avoir pas demandé de bail à l’Ipres. Un grand n’importe quoi en somme puisqu’il n’en a jamais été question. Bien au contraire, pour y avoir travaillé depuis 1978 et en avoir été la patronne à partir de 1982, elle a pris le soin d’introduire le 23 août 2017, une demande de réservation auprès du directeur général de l’Institution pour l’attribution du local de l’immeuble rénové. Ce dernier répondra positivement à sa requête le 17 décembre 2018. Pendant 38 ans, Mme Aicha Goundiam, une sénégalaise bon teint, fille de feu l’ancien procureur Goundiam, a décidé de vivre du produit de son travail, à la sueur de son front, sans passe-droit, parce que son éducation lui interdit de se prévaloir d’être « fille de… »
Et voilà qu’une dame, pharmacienne de son état , après avoir perdu son officine ,( Vente ? Saisie ?) revient à la charge. Et puis, certainement faisant preuve de son entregent, épouse Balde, fille de l’homonyme du président de la République, elle arrive à créer du désordre dans la vie de braves gens.
Après avoir reçu un avis favorable, avoir contacté les différents services concernés, Mme Mbodji se voit menacée d’être délestée de son travail. Un local occupé pendant de si longues années, sans anicroches, qu’elle compte (impossible de parler au passé) retrouver avec son personnel pour signer ainsi la fin d’un intermède qui n’aura pas été sans conséquence puisqu’elle aura perdu 40% de son chiffre d’affaires, sans que ses charges n’aient diminué.
Finalement ce que tout cela dit, c’est que le Sénégal peine à être un Etat de droit, et pire encore que certaines structures et organisations censées en être les garants sont enclines à s’aplatir toute honte bue, à la moindre injonction de l’autorité, même si elle piétine allègrement ses propres principes. Parfois elles devancent même les désirs du chef, quitte à avaler des couleuvres et à se discréditer totalement. Or donc, cette pancarte dément toutes ces interventions qui sont cousues de fil blanc tant elles apparaissent comme une volonté manifeste de vouloir tenter de justifier l’injustifiable.
Les faits sont là, têtus, en même temps qu’ils dévoilent la brutalité et l’arrogance de certaines manières de faire qui n’ont aucun égard, pour l’investissement et le travail accompli, encore moins pour l’éthique et la morale, puisque ne compte à leurs yeux que la force qu’ils détiennent à partir de leurs positions de pouvoir.
Tels des bulldozers, ils foncent, détruisent tout sur leur passage, bercés par un irrépressible sentiment d’impunité. Qu’importe qu’on bascule dans l’injustice, piétine l’investissement des gens, le but étant d’arriver à ses fins. Dans ce cas-ci, il s’agit assurément d’une utilisation inapproprié du pouvoir dont le rôle est plutôt d’être garant du droit , de l’intérêt général et de favoriser ainsi le sentiment d’appartenance au risque de basculer dans le cas contraire dans une disruption qui hiérarchise et compartimente la société, accumulant des frustrations susceptibles d’installer l’anomie.
L’inadmissible c’est en effet ce sentiment de colère face à l’injustice. Aussi on ose espérer que ce coup de jarnac ne va pas prospérer et que tous les responsables veilleront à mettre un terme à ce qui ressemble fort à un harcèlement moral visant à perpétrer une ignominie indigne de notre pays.