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6 juillet 2025
LES POPULATIONS DE GUEREO EN COLÈRE
La population de Guéréo (commune de Sindia- Mbour) est très remontée contre le Président Macky Sall. Elle accuse le chef de l’Etat d’avoir signé un décret pour accorder à l’hôtel Decameron des terres sur la rive droite de la lagune
Dans les villages qui se trouvent en bordure de l’océan, c’est tout simplement la ruée vers la terre. Partout sur le littoral, de gros bonnets sont à l’affût du foncier, chacun cherchant un espace paradisiaque dans le domaine public maritime, jusqu’à fouler au pied les règles élémentaires de la loi. Cette fois, c’est le président de la République qui est directement indexé par la population du village de Guéréo. En effet, elle accuse ce dernier d’avoir signé un décret en 2013, accordant leurs terres, qui se trouvent dans le DPM, à l’hôtel DECAMERON pour faire une extension sur la rive droite de la lagune
La population de Guéréo (commune de Sindia- Mbour) est très remontée contre le Président Macky Sall. Elle accuse le chef de l’Etat d’avoir signé un décret pour accorder à l’hôtel DECAMERON des terres sur la rive droite de la lagune. Ce bail qui n’a pas fait l’objet d’une délibération par le conseil municipal de Sindia est perçu par la population comme un hold-up pour les exproprier de leurs terres. Pour faire reculer le locataire du Palais, des habitants de ce village peuplé de 6 mille âmes et les personnes affectées par le décret, regroupées au sein du «collectif des impactés», ont entamé un combat pour dire non à «cette injustice». Ces décrets mystérieux (ne se trouvant ni dans le journal officiel ni dans les archives) concernent 38 ha. Mais puisque les spoliateurs ont toujours des stratégies pour imposer leur projet à l’insu de la population, ils en ont profité pour rajouter 12 autres ha, s’accaparant ainsi du reste de la lagune. Ce qui fait qu’au niveau des Impôts et Domaines, au lieu de 38 ha initialement prévus par le décret, c’est plutôt 52 ha.
Dans cette combine, les autorités du ministère de l’Economie et des Finances de l’époque sont indexées. Elles sont accusées par la population d’avoir facilité la spoliation de ces terres. Les décrets informent que la zone cédée fait partie de la commune de Somone. Or, la lagune constitue une frontière naturelle entre les deux collectivités locales (Somone et Sindia) et la partie concernée se trouve dans la commune de Sindia. Pour la population, c’est lorsque le sous-préfet a voulu entamer l’identification des propriétaires qui disposent de parcelles dans cette espace que le pot aux roses a été découvert. Les riverains de la lagune craignent déjà les effets dévastateurs de la vente de la zone au profit des investisseurs colombiens.
UNE ATTRIBUTION AU PARFUM DE DEAL
Le groupe DECAMERON spécialisé dans le secteur de l’hôtellerie a obtenu une satisfaction partielle sur sa demande d’extension. Après avoir reçu une copie des deux décrets qui sont à l’origine de la colère de la population de Guéréo, « L’AS » est revenu sur le document. L’octroi de 38 ha dans les décrets No 2018-401 et 2018-402 à Décameron va désormais permettre à l’hôtel d’enrôler la lagune et de la privatiser au détriment des centaines de pères et de mères de familles qui y gagnent leur vie. Ainsi, les 38 ha et 12 ha additifs dont les bénéficiaires ne sont pas encore identifiées ne constituent qu’un scandale parmi tant d’autres dans cette zone.
Dans le rapport de présentation, le document renseigne que le Groupe Decameron a sollicité l’attribution, à son profit, d’un terrain situé à la Somone d’une superficie de 16ha 23a 01ca relevant du domaine public maritime, d’une superficie de 12ha 28a du domaine public fluvial, de 3ha 94a et prescrivant son immatriculation au nom de l’Etat du Sénégal en vue de la construction d’un complexe hôtelier et touristique. Ce rapport de présentation signé à l’époque par le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie des Finances et du Plan chargé du budget, Birima Mangara, informe que la commission de contrôle des opérations domaniales a émis un avis favorable le 2 avril 2013.
D’ailleurs, les décret N 2018-401 et 2018-402 du 6 février 2018 portant d’une part, déclaration d’utilité publique et une immatriculation au nom de l’Etat et d’autre part, déclaration d’utilité publique et une immatriculation au nom de l’Etat en vue de son attribution par voie de bail au groupe DECAMERON a été signé par le président de la République. Le décret numéro 2018-401 prononçant le déclassement d’un terrain dépendant du domaine public naturel situé à la Somone, dans le département de Mbour, d’une superficie globale de 16ha 28a 01 ca, relevant du DPM pour 12ha 28a 32ca et d’autre part de 3ha 94a 69ca, attribue au groupe DECAMERON cette zone ; et dans le second décret 2018-402, le Président Macky Sall octroie 23ha 69a 27ca. Un scandale en cache un autre
Dans le rapport de présentation, le document informe que le groupe DECAMERON a sollicité l’attribution d’un terrain situé à Somone d’une superficie de 23ha 69a 27ca pour la construction d’un hôtel. Saisie de la requête, la commission de contrôle des opérations domaniales a émis un avis favorable au cours d’une séance, le 02 avril 2013 (affaire N 207). Mais au niveau des Impôts et Domaines, on parle plutôt de 52ha. A qui donc profitent les 12 ha additifs? Certaines sources bien informées renseignent que de gros bonnets en ont profité pour s’accaparer de la superficie restante. «Même si les populations refusent de céder un cm de leurs terres, le décret prouve à suffisance les micmacs de certaines autorités», fustige un élu de la commune de Sindia qui ajoute que de hauts responsables du régime profitent de la faiblesse du maire de Sindia pour s’accaparer des terres. «Ils agitent ses nombreux dossiers de justice pour lui faire du chantage et obtenir ce qu’ils veulent», révèlet-il. Cela paraît tellement vrai que l’ancien procureur du TGI de Mbour, Alioune Sarr, lors de sa passation de service, avait révélé avoir été victime de son engagement à s’attaquer au dossier foncier et de punir les coupables. Il avait cité nommément Thierno Diagne dans ses scandales à répétitions.
Du côté de la mairie de Somone, un conseiller municipal fait son mea culpa. «DECAMERON est hyper puissant. Nous avons fait la prison lorsque nous nous battions contre son extension sur la lagune et cela n’a abouti à rien. Aujourd’hui, il jette son dévolu sur les terres d’une autre commune. Cette zone (rive droite) ne fait pas partie de notre collectivité locale car la lagune constitue la frontière naturelle entre les deux communes. Mais pour combattre cette injustice, il ne faut surtout pas compter sur la mairie de Sindia mais plutôt sur les populations», conclut-il.
La réduction de ses traducteurs, la non-exécution des décisions rendues par les Etats membres de cette juridiction internationale et le déficit d’informaticiens, plombent le fonctionnement normal de la Cour de justice de la Cedeao
Beaucoup de difficultés plombent le fonctionnement normal de la Cour de justice de la Cedeao. Parmi celles-là, figurent la réduction de ses traducteurs, la non-exécution des décisions rendues par les Etats membres de cette juridiction internationale et le déficit d’informaticiens. Ces griefs ont été exprimés hier, mardi 23 juin, lors d’une conférence de presse virtuelle animée par son président, Edward Asante.
La Cour de justice de la Cedeao, avec à sa tête son président Edward Asante, a tenu une conférence presse en ligne avec des journalistes des pays membres de l’organisation sous-régionale ouest africaine pour revenir sur ses difficultés. Dans sa déclaration, le président a indiqué que la juridiction internationale communautaire est confrontée à un défi majeur qui est la réduction du nombre de traducteurs de 9 à 6, dans l’organigramme de 2018. Cependant, affirme-t-il, «les juges ont besoin de la traduction rapide des actes de procédure dans les trois langues officielles (Anglais, Français et Portugais) pour faciliter leur travail et l’insuffisance des capacités au niveau de la Division des services linguistiques ne peut que conduire à des retards excessifs dans l’administration de la justice ».
Conséquences de cette carence, des dossiers sont en souffrance. «A présent, il y a 431 actes de procédures qui attendent d’être traduits dont 98 vers l’anglais, 89 vers le français et 224 vers le portugais. Actuellement, nous comptons de plus en plus sur les traducteurs indépendants pour la traduction des actes de procédure en portugais. Les actes de procédure et les arrêts sont hautement confidentiels et doivent être traités par des agents rémunérés accrédités qui peuvent être tenus responsables de toutes fautes dans l’exercice de leurs fonctions.
En réalité, la Cour a besoin d’au moins douze (12) traducteurs pour les trois langues», dénonce Edward Asante. Il fait remarquer, par ailleurs, que l’Article 19 du Règlement de Procédures de la Cour de justice de la Communauté, la Cedeao, dispose : «La Cour établit, conformément à l’article 87 alinéa 2 du Traité révisé, un service de traduction composé d’experts justifiant d’une culture juridique adéquate et d’une connaissance étendue des langues officielles de la Cour». Il est, par conséquent, évident, avance-t-il, que la réalité actuelle de la Cour n’est pas conforme à la disposition susmentionnée.
NON-RESPECT DE SES DECISIONS, LA COUR FRAGILISEE PAR SES MEMBRES
«Une autre préoccupation de la Cour est le problème de l’exécution de ses arrêts. Bien que les arrêts de cette Cour aient force obligatoire pour les Etats membres, les Institutions, les personnes physiques et morales, le niveau de conformité ou d’exécution des arrêts de la Cour est inquiétant», regrette le président de la dite Cour. Mieux, ajoute-t-il, «le protocole relatif à la Cour, tel qu’amendé, impose aux Etats membres l’obligation d’exécuter les décisions de la Cour conformément aux Règles de procédures civile des Etats membres concernés ».
Toutefois, tient-il à préciser, «la Cour n’a pas le pouvoir d’exécuter ses propres décisions, d’où son incapacité d’aider les parties à cet égard». Tout en demandant aux Etats d’avoir la volonté politique d’appliquer les décisions de l’instance juridique, Edward Asante indique qu’ils «continuerons de faire appel respectueusement aux Etats membres pour résoudre cette question, le plus vite possible, afin de renforcer la confiance en la Cour». Pour l’instant, seuls 5 pays parmi les 15 Etats membres, ont une autorité en charge de veiller à l’exécution des décisions, comme requis par la juridiction. La seule issue, pour lui, pour inverser la tendance, est de modifier les textes qui fondent la juridiction. «Donner des décisions qui ne sont pas respectées par les Etats n’a pas sens» et il ne voit pas, en pareille situation, la nécessité des usagers de la Cedeao de recourir à sa juridiction.
LE MANQUE D’INFORMATICIENS ENTRAVE LA TRANSITION NUMERIQUE
A cause de la pandémie de la Covid-19, la Cour a institué des audiences virtuelles et un système électronique de gestion et de dépôt des dossiers. Afin donc de les rendre durable, Edward Asante juge que l’effectif des informaticiens de la juridiction doit être renforcé. «Pour rendre durable cette audience virtuelle ainsi que les systèmes de gestion et de dépôt des dossiers d’affaires dont le lancement vient d’avoir lieu, la Cour doit être soutenue et bien outillée en termes de dotation en personnel informaticien», préconise-t-il.
Dans ses griefs, le président de la Cour fustige aussi le fait que la juridiction, dans son ensemble, ne dispose que de trois informaticiens, comme l’atteste son organigramme de 2018. «Elle doit le succès de sa formation de trois semaines en audience virtuelle à tous les trois (3) informaticiens et aux fournisseurs d’équipement dont l’implication vient de s’achever. C’est le lieu de dire que sans la présence constante d’au moins deux (2) informaticiens dans la salle d’audience et d’un autre au Greffe pour soutenir le système, toute cette structure tomberait en panne».
Aussi, dit-il, «Si les trois (3) informaticiens disponibles se concentrent chaque jour sur les audiences de cinq à six heures de la Cour, les autres parties de la Cour ne fonctionneront pas et s’ils s’occupent aussi des autres départements ; la Cour ne fonctionnera pas». Toute cette situation, montre, selon Edward Asante, que la Cour a besoin d’être soutenue pour embaucher immédiatement au moins trois (3) informaticiens pour satisfaire entièrement tous ses besoins informatiques.
BUHARI MET EN GARDE LES PAYS FRANCOPHONES CONTRE L'ECO-CFA
Le président nigérian a averti mardi que l’ambition pour la création de la monnaire régionale pourrait être « sérieusement menacée », à moins que les États membres ne respectent les processus convenus pour atteindre l’objectif collectif
Le président Muhammadu Buhari a averti mardi que l’ambition pour la création de la monnaire régionale ECO pourrait être « sérieusement menacée », à moins que les États membres ne respectent les processus convenus pour atteindre l’objectif collectif. Buhari s’est également déclaré préoccupé par la décision des pays francophones qui forment l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) de remplacer le franc CFA par Eco avant le reste des États membres.
Buhari a fait, savoir la position du Nigeria sur la nouvelle monnaie régionale lors d’une réunion extraordinaire virtuelle de l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la zone monétaire ouest-africaine (ZMAO). La réunion a discuté de la mise en œuvre du programme de coopération monétaire de la CEDEAO (EMCP) et de l’agenda de la monnaie unique de la CEDEAO. « »
Excellences, vous connaissez tous l’histoire de l’Eco jusqu’à présent, donc je ne vais pas vous ennuyer avec ça. Nous sommes revenus à une approche à voie unique, en faveur de l’ Eco qui est l’idée originale de la WAMZ pour que le programme à l’échelle de la CEDEAO puisse prospérer. «À cet égard, nous avons fait des progrès remarquables, notamment l’adoption du régime de change, le nom et le modèle de la Banque centrale commune et le symbole.
«Nous avons exhorté nos ministres à s’engager rapidement sur la voie du succès. Je suis donc dans l’embarras d’apprendre que la zone UEMOA souhaite désormais reprendre l’Eco en remplacement de son franc CFA avant le reste des États membres.
«Cela s’ajoute à l’écart de l’acte communautaire sur la réalisation cohérente de la convergence au cours des trois années précédant l’introduction de la monnaie et de nos directives de renforcement ultérieures.
«Je suis informé que les ministres des pays francophones ont approuvé un projet de loi de réforme du franc CFA et la plupart, sinon la totalité des États membres de l’UEMOA, ont déjà adopté des législations à cet effet dans leurs différents parlements.
« Il est inquiétant qu’un peuple avec lequel nous souhaitons adhérer à une union prenne ces mesures importantes sans nous faire en référer pour une discussion », a-t-il déclaré.
Le président Buhari, qui a assuré les dirigeants de la CEDEAO de l’engagement du Nigeria en faveur de la monnaie unique de la CEDEAO, les a exhortés à examiner de manière critique les recommandations formulées par le Conseil de convergence et à adopter une position commune pour protéger la zone monétaire ouest-africaine des pièges d’une union douteuse. Il a affirmé le soutien du Nigeria à une union monétaire dotée des fondements appropriés, qui garantissent la crédibilité, la durabilité et la prospérité et la souveraineté régionales globales.
Selon le président, le Nigéria estime également qu’étant donné les contractions potentielles et même les pertes de la pandémie mondiale de Covid-19, les États membres ne peuvent que faire preuve d’une trop grande prudence quant au respect des normes établies. «Nous ne pouvons pas nous ridiculiser en entrant dans une union pour se désintégrer, potentiellement au plus tôt lorsque nous y entrons. «Nous devons être clairs et sans équivoque sur notre position concernant ce processus. Nous devons également les communiquer efficacement au monde extérieur. Nous avons tous tellement misé sur ce projet pour laisser les choses à la simple convenance et à la commodité. «Mes chers collègues, chefs d’État et de gouvernement, Il est évident que nous sommes à la croisée des chemins. «Nous devons procéder avec prudence et respecter le processus convenu pour atteindre notre objectif collectif tout en nous traitant les uns les autres avec le plus grand respect. Sans cela, nos ambitions pour une Union monétaire stratégique en tant que bloc de la CEDEAO pourraient très bien être sérieusement menacées », a-t-il déclaré.
Compte tenu de la prudence exprimée par le Nigeria et certains autres pays d’Afrique de l’Ouest lors de la réunion, les dirigeants de la CEDEAO ont décidé de convoquer une réunion élargie du bloc régional sur la question de la monnaie unique.
Par Abdoulaye BATHILY
FAIDHERBE ET LA MISE EN APPLICATION DE LA DIPLOMATIE DE LA CANNONIERE
L’historien, met ainsi à nu, «l’œuvre militaire» de Faidherbe, basée sur la contrainte. Mais aussi sa politique d’assimilation culturelle entre les écoles des Missions dont les programmes étaient opposés à l'Ecole des Otages
Dans son édition d’hier, Sud Quotidien proposait le premier jet d’une contribution du Professeur Abdoulaye Bathily, publiée il y a 46 ans, sur le rôle et l’œuvre du Gouverneur Faidherbe. Ce deuxième jet renseigne sur les stratégies militaire et «diplomatique» de la France métropolitaine, déployées dans la colonie du Sénégal et appliquées par Faidherbe. L’historien, met ainsi à nu, «l’œuvre militaire» de Faidherbe, basée sur la contrainte. Mais aussi sa politique d’assimilation culturelle entre les écoles des Missions dont les programmes étaient opposés à l'Ecole des Otages. Demain jeudi, 25 juin, nous publierons, dans le troisième et dernier jet, le régime de Faidherbe et la mise en valeur des ressources de la colonie pour boucler cette contribution majeure du Pr Bathily, ancien ministre d’Etat, de la République du Sénégal.
L’œuvre militaire :
Servi par des qualités indéniables : esprit d’initiative, ténacité jointe à un dévouement inlassable aux intérêts français, Fai- dherbe prenant appui sur les plans de colonisation de ses prédécesseurs s’attacha à renforcer l’influence de la France au Sénégal. En cela, il réussit même à imposer ses vues aux ministres du Second Empire, régime qui accueillait favorablement les succès extérieurs mais manquait d’une doctrine cohérente pour les préserver. Convaincu que seule la conquête militaire en assurant “la paix et la tranquillité” pouvait créer les conditions favorables à l’exploitation économique, il dirigea personnellement une série de campagnes dévastatrices, inspirées de son expérience algérienne. Proconsul d’un empire autoritaire selon l’expression de Richard Molard, Faidherbe était de surcroit doué d’un caractère abominable et d’un sens de l’autorité qui confinait au vice.
Dès 1855, il fit restaurer les forts de Bakel et Médine dont il fit un dépôt d’armes et de munitions. Il maintint en permanence sur le fleuve une flotille de chalands et d’avisos, destinée à ravitailler et à renforcer au besoin les troupes de terre.
En 1857, il officialisa par arrêté la création du célèbre bataillon des Tirailleurs Sénégalais dont les premières tentatives remontent au gouvernement de Blanchot de Verly (1787-1807). A l’origine, les tirailleurs étaient recrutés parmi les esclaves qui étaient obligés de racheter leur liberté par un service obligatoire de quatorze ans. Mais ce système, basé sur la contrainte ne produisait que des résultats médiocres.
Faidherbe l’abolit au profit de l’engagement volontaire et décida même d’offrir aux tirailleurs engagés un salaire, des possibilités de promotion et des récompenses selon le mérite. En utilisant pleinement la recette de l’intéressement matériel et de l’intoxication idéologique dans ces sociétés où les aspirations au prestige social tenaient une place importante dans le système de valeurs, Faidherbe réussit à faire du Bataillon des Tirailleurs, un corps d’élite qui pallia l’insuffisance et l’inefficience des troupes européennes. Avec des forces accrues quantitativement et qualitativement, il lança une série d’offensives qui font encore chanter les troubadours de l’épopée coloniale.
Les Maures et Bracknas de la rive droite étaient défaits et le Waalo annexé. El Haj Umar qui avait subi des échecs au siège de Médine (1857), à Gemu (Guemou 1859) se replia sur le Niger. Obéissant aux vœux du commerce, le Gouverneur entreprit une violente campagne de représailles contre les partisans du marabout. Faidherbe ordonna la mise à feu systématique des villages accusés à tort ou à raison d’avoir saisi des biens appartenant à des traitants: “Si le pillage est commis par les habitants d ’ un village , tout le pays auquel appartient ce village en est responsable et doit s’attendre à toute espèce de représailles de notre part, tant qu’on ne nous aura pas accordé la réparation que nous avons demandée”.
La réparation était presque toujours disproportionnée par rapport au dommage causé. Elle s’ajoutait aux lourdes contributions de guerre que les chefs devaient payer avec les ressources des habitants. Dans le haut Fleuve les chefs de colonnes se livrèrent à la saisie des récoltes et des troupeaux des habitants dont la plupart avaient déserté les villages. Le commandant Pipy, commandant de garnison de Bakel, se déclarait “ content d’effacer les villages de la carte “. Au Salum, le traité de 1861, passé entre Samba Laobé et Pinet-Laprade, agissant au nom de Faidherbe, stipulait en son article 3: “Le roi du Saloum s’engage à livrer à Dakar 500 bœufs au gouvernement français, à titre de contribution de guerre.
L’œuvre diplomatique:
Homme politique habile, Faidherbe savait que seule, la soumission des peuples par la violence ne pouvait fonder un pouvoir durable. Aussi déploya-t-il parallèlement aux expéditions armées, une intense activité diplomatique destinée à faire coopérer les aristocraties dirigeantes à son œuvre de conquête. Sa diplomatie s’orienta dans trois directions principales:
- 1- Une politique de traités.
- 2- Une tactique de division des classes dirigeantes et des Etats.
- 3- Une politique d’assimilation culturelle.
A peine les opérations de représailles étaient-elles terminées que Faidherbe mandait auprès des souverains autochtones lorsqu’il ne pouvait le faire lui-même, les commandants de poste ou de simples officiers parmi ceux-là même qui avaient dirigé les massacres pour signer des traités entre la France et les Etats. Le contenu et la forme de ces différents traités variaient peu. Les clauses stipulaient invariablement des cessions de territoires à la France, la liberté du commerce pour les marchands français “ à l’exclusion de ceux de toute autre nation” et la réaffirmation des bonnes dispositions de la France à accorder son “amitié “ et sa “protection bienveillante “ aux chefs qui les mériteraient par leur conduite.
Cependant, ces traités n’étaient aux yeux de Faidherbe qu’une couverture légale pour justifier l’annexion des territoires conquis. Pour les souverains également, ils ne représentaient qu’un “chiffon de papier” que le rapport des forces du moment leur imposait de signer. Le système d’appropriation collective de la terre en usage dans les sociétés sénégalaises ne pouvait permettre à aucun individu, fût-il roi, d’exproprier la communauté d’une parcelle du territoire collectif au profit d’un tiers. Faidherbe qui avait appris cela par ses enquêtes ethnographiques n’en tint pas compte portant.
En outre, la duplicité des plénipotentiaires français au cours des négociations ajoutait au discrédit dans lequel ces conventions étaient tenues. Rédigés en français, les traités ne recevaient généralement qu’une version approximative en arabe et une traduction verbale en langue locale. De la sorte, une confusion volontaire est entretenue qui permettait à chacun des signataires de lui donner l’interprétation voulue.
De plus, Faidherbe profita de sa position de force pour dénoncer u n i l a t é r a l e m e n t les clauses qui lui paraissaient contraignantes. Il supprima les coutumes payées aux Etats par les traitants et interdit aux chefs de lever des droits traditionnels sur les caravanes traversant leur territoire sauf accord de l’autorité française. Ce faisant, il affaiblit considérablement les bases économiques de l’aristocratie traditionnelle et la rendit encore plus dépendante de la colonisation. Ensuite pour prévenir toute coalition anti-française, il procéda au démembrement d’entités politiques jusqu’alors unies. Les provinces conquises furent les unes après les autres placées sous autorité administrative et subdivisées en cercles et cantons.
En 1857, la province de Goye fut désintégrée et sa portion du Kammera (Haut Gala.m) déclarée territoire français. Les provinces du N’Jambur, Mbawar, Andal et Sanyoxor furent détachées du Kajoor (Kayor) et annexées aux possessions françaises en 1863. Une série de traités signés entre 1858 et 1863, décidèrent de la séparation du Dîmar, du Toro et du Damga d’avec le Fouta.
Par ailleurs Faidherbe joua les souverains les uns contre les autres. En même temps qu’il signait un traité d’amitié avec Ma Ba Jaaxu et l’invitait à lutter contre Lat Joor, prétendant au trône du Kajoor, il fournissait les armes au Buur-Sin, Kumba N’Doffen qu’il encourageait discrètement à résister aux pressions du marabout du Rip. Plus fréquemment que ses prédécesseurs, il intervint dans les conflits dynastiques pour imposer les candidats de son choix. Bubakar Saada, rejeté par la population du Bundu et isolé dans son propre clan pour son régime oppressif et ouvertement collaborateur fut reconnu comme seul Almami par l’administration. Une expédition fut conduite dans la vallée de la Falemmé par le capitaine Brosselard de Corbigny qui écrivait à ce sujet dans son rapport au Gouverneur (janvier 1856): “Le Bundu tremble, tous les villages viennent me faire soumission et promettent fidélité à Boubakar Saada, mais je ne veux finir la guerre que lorsque Boubakar sera réellement chef, aussi, suis je en train de détruire le pays de Marsas composé de neuf villages; tous les jours, j’envoie les Maures ou les Bambaras le piller et quand je jugerai le moment opportun de donner un grand coup, je formerai une colonne solide qui marchera gaiement au butin” .
Dans la vallée du Fleuve tous les chefs partisans d’EI Haj Umar furent obligés de céder leur pouvoir à des rivaux favorables à l’administration. Au Kajoor, Faidherbe fit déposer le Dame! Makodu et le remplaça par l’incapable Majojo (Madiodio). L’article 7 du traité du 4 décembre 1863 stipule: “ Tant que le roi du Cayor remplira fidèlement ses engagements, le gouvernement français lui promet son appui contre ses sujets qui se révolteraient et contre ses ennemis extérieurs. A cet effet, il va être immédiatement construit un fort occupé par une garnison française à Nguiguis, capitale du pays”.
Chassé par deux fois du Kajoor par une révolte populaire, Majojo fut rétabli par les troupes françaises au détriment de Lat Joor. Pourtant les intrigues diplomatiques et l’usage de la force brutale ne produiront pas les résultats que Faidherbe en attendait. Ses ingérences n’avaient fait qu’accentuer les frustrations et les humiliations des peuples et des classes dirigeantes elles-mêmes
La politique d’assimilation culturelle était destinée à faire accepter par l’élite autochtone, l’ordre colonial et ses valeurs. Elle s’adressait aux jeunes princes des différents royaumes et aux métis de la colonie. En 1856, Faidherbe fonde l’Ecole des Otages plus tard baptisée Ecole des fils de chef et des interprètes. De sa création à 1889, l’école avait reçu 103 élèves qui y étudièrent pour une période plus ou moins longue. Selon Faidherbe, six de ses élèves étaient devenus « anti-français” . Cependant 56 avaient “tiré profit de leurs études” et rendirent de remarquables services à la colonie. Parmi eux 1 1 étaient devenus chefs indigènes, 9 interprètes et les 2 autres officiers indigènes. D’autres encore se firent maîtresauxiliaires, employés de bureau dans l’administration et le commerce . L’enseignement de l’école était basé sur l’apprentissage des notions d’arithmétique et de technique pratique
Soit par anticléricalisme, soit par tactique politique ou les deux à la fois, Faidherbe qui était par ailleurs franc-maçon, se méfiait des écoles missionnaires. Afin de ne pas susciter l’opposition des familles musulmanes, il veilla personnellement à ce que fut préservé le caractère laïque du cursus de l’Ecole des Otages. Pour lui, l’Islam représentait une “ demi civilisation” , dont les préceptes étaient plus facilement accessibles à “l’esprit simple des noirs du Sénénégal” .Sa politique pro-musulmane résultait non d’une sympathie particulière pour cette religion mais d’une nécessité pratique. Il n’hésite pas, par exemple, à utiliser marabout pro-français Bou El Mogdad qu’il envoya en Mauritanie et en Afrique du Nord pour une mission destinée à lutter contre l’influence spirituelle d’El Haj Umar. Quoi qu’il en soit l’objectif visé par l’école était d’éduquer les futurs chefs dans un esprit favorable à la France. L’idéologie tenait donc une place de choix, elle était inculquée aux enfants sous les formes les plus insidieuses. Le Gouverneur donnait l’exemple aux enseignants. Tous les dimanches matin il avait l’habitude de faire venir les élèves dans son palais pour les féliciter et leur offrir des cadeaux. Les plus doués étaient envoyés en France pour un séjour plus ou moins long. Dans l’ensemble, l’Ecole des Otages a contribué, par le grand nombre d’auxiliaires qu’elle a produits, à jouer un rôle important dans la conquête.
L’extension des territoires annexés et la croissance économique posèrent à Faidherbe des problèmes de personnel administratif. Il développa en conséquence une politique de promotion en faveur des métis, qui constituaient alors le groupe social dominant à Saint-Louis et à Gorée. Selon les estimations de l’Abbé Boilat, à la veille de l’avènement de Faidherbe, la population de Saint- Louis, chef- lieu de la colonie, s’élevait à 12 336 habitants dont 177 Européens seulement. D’Anfreville de la Salle estimera le nombre des métis à 1200 en 1830 et à 1600 en 1860. Ce qui est peut-être une légère sous-estimation. La population métisse s’était accrue en raison de la multiplication de ce qu’on appelait à l’époque les “mariages à la mode du pays “. Ces mariages approuvés par l’administration, bénis par l’Eglise et célébrés selon les coutumes locales, coutumes consistaient en l’union d’un Européen et d’une femme autochtone, par un contrat qui était rompu à l’initiative de l’Européen dès qu’il était rappelé en métropole. Les enfants issus du mariage demeuraient avec la mère à la colonie et le père avait la liberté de leur verser ou non une pension alimentaire.
Faidherbe encouragea les militaires et les négociants européens qui presque tous vivaient seuls à la colonie, à prendre maîtresse dans les familles sénégalaises influentes dans le but entre autres, de renforcer les liens politiques entre la communauté expatriée et les sociétés locales. Il donna lui-même l’exemple en épousant une fille originaire du Haut Fleuve et dont il eut des enfants.
Les métis ou mulâtres, tous de confession chrétienne fréquentaient les écoles des Missions dont les programmes au contraire de ceux de l’Ecole des Otages étaient identiques aux programmes métropolitains. Beaucoup de jeunes métis furent ainsi en mesure de poursuivre leurs études dans les écoles françaises soit aux frais du gouvernement soit à l’aide du soutien financier de leurs parents. Sous le régime de Faidherbe, les métis acquirent une position-clé dans l’appareil colonial. Comme officiers, traitants ou employés, ils servirent le servirent avec zèle. L’exemple du lieutenant Paul Holle qui défendit le fort de Médine lors du siège de cette ville par El HaJ Umar en l 8S7 ou celui du sous- lieutenant d’Etat-Major Descemet qui fut tué au cours de ce même siège, sont trop célèbres pour être rappelés Tout système colonial pour assurer sa survie et une efficience selon sa propre logique, doit reposer sur une classe ou un groupe social intermédiaire produit ou façonné par le choc entre la masse colonisée et l’appareil de domination étrangère.
Conscient de cette nécessité, Faidherbe déploya des efforts pour convaincre les gros négociants e u - r o p é e n s de collaborer avec les métis. Il réussit à mettre fin aux rivalités entre ces deux groupes de la bourgeoisie coloniale qui dès lors acceptèrent de coopérer dans l’économie de traite. Les familles métisses comme celles des Valentin, Guillabert, d’Erneville, Gaspard Devès et Descemet pour ne citer que les plus influents de l’époque soutinrent la politique de conquête de Faidherbe à laquelle ils doivent leur ascension au XIXème siècle.
Dans son roman Nini mulatresse du Sénégal, le regretté Abdoulaye Sadji nous donne une fine peinture de la psychologie du métis, produit de deux mondes antagoniques et pris dans un tissu de complexes. Dans leur tentative désespérée de s’identifier aux Européens, ils en arrivent à s’exclure de la société africaine, tout en essayant par ailleurs d’utiliser leurs relations avec cette dernière au benefice de leurs transactions commerciales.
Dans les années 1870 1890, lorsque les maisons commerciales françaises décidèrent d’installer des filiales dans les provinces conquises de l’intérieur, elles liquidèrent les affaires des traitants métis. Ces derniers se scindèrent en deux groupes rivaux. Le premier dirigé par les Devès, passa dans l’opposition contre les Français, alors que le second composé des Descemet, Guillabert et d’Erneville accepta de jouer le rôle d’agents des compagnies bordelaises
Suite et fin demain
Le régime de Faidherbe et la mise en valeur des ressources de la colonie
RETOUR VERS L'INCONNU
Va-t-on vers un deuxième fiasco de la rentrée des classes d’examen prévue pour demain, jeudi 25 juin, après celui du 2 juin dernier ? En tout cas, elle ne sera pas effective pour tous les élèves
Ce jeudi 25 juin 2020, les élèves de Terminale, de 3ème, de CM2 et d’examens professionnels devront reprendre le chemin de l’école, après plus de trois mois de suspension des cours à cause de la pandémie du coronavirus. Toutefois, cette rentrée des classes d’examen ne sera pas générale dans le pays. Pour cause, certains établissements comme les lycées Seydou Nourou Tall et les écoles françaises au Sénégal ne vont pas se plier à la décision du gouvernement. A ce spectre qui pèse sur la rentrée des classes, s’ajoute le doute de certains parents d’envoyer leurs enfants à l’école face au risque croissant de la propagation de la maladie.
Va-t-on vers un deuxième fiasco de la rentrée des classes d’examen prévue pour demain, jeudi 25 juin, après celui du 2 juin dernier ? En tout cas, elle ne sera pas effective pour tous les élèves. En effet, même si le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, a appelé tous les acteurs de l’éducation à «œuvrer ensemble pour relever le défi face à un contexte sanitaire particulier», ce sera pour le moment sans le lycée Seydou Nourou Tall et les écoles françaises au Sénégal pour la rentrée des classes de ce 25 juin. «Le comité de veille et d’alerte s’est rendu compte que les dispositifs annoncés n’ont pas été effectifs. Mais le problème le plus important, pour nous, c’est la question de l’eau. Nous sommes dans ce lycée depuis plusieurs années ; on n’a jamais eu ce problème. Depuis que le pont en face du lycée est construit, le tuyau est coincé. Et depuis, le lycée ne peut plus recevoir de l’eau», a déclaré le président de l’association des parents d’élèves de l’école, Khalifa Ababacar Mboup sur la Rfm.
A cet effet, il ajoute que «c’est un grand risque de faire revenir élèves et professeurs». En ce qui concerne le lycée français Jean Mermoz : «Comme vous le savez, les autorités sénégalaises ont décidé de rouvrir les établissements scolaires le 25 juin. Pour les établissements à programmes français, une rentrée le 25 juin ne laissant que cinq jours utiles d’ici les vacances scolaires au 4 juillet, cette décision ne nous concernera pas. L’établissement ouvrira en septembre prochain, compte dûment tenu de la situation sanitaire à ce moment-là», fait l’essentiel d’une notification envoyée aux parents d’élèves par le proviseur et relayée dans la presse.
A ces incertitudes qui pèsent sur la rentrée des classes également, il y a celles de certains parents d’élèves qui sont écartelés entre la peur de voir leurs enfants choper la maladie et le risque de contamination dans les familles. Ce, dans un contexte où le coronavirus gagne du terrain dans le pays mais également face au constat du «relâchement» des populations quant au respect des mesures barrières.
Par ailleurs, plusieurs syndicalistes dénoncent l’unilatéralisme dont le ministre de l’Education nationale a fait montre pour annoncer la réouverture des classes. Pis, ajoutent-ils, il ne respecterait pas non plus le «protocole sanitaire», une condition sine qua non, selon eux, pour le retour de leurs membres et des élèves dans les classes.
Pour rappel, le président Macky Sall avait annoncé la fermeture de tous les établissements scolaires le 14 mars dernier dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus qui a fait à la date d’hier mardi 23 juin, 89 victimes. Une première reprise des cours, prévue initialement le 2 juin dernier, avait été reportée à la dernière minute après des cas confirmés de Covid-19 au sein du corps enseignant à Ziguinchor.
LES UNIVERSITAIRES MONTENT AU CRENEAU CONTRE LE BRADAGE FONCIER
Pour justifier les raisons de leur participation à la lutte pour la préservation du littoral, Samba Cissokho, professeur de géologie à l’Ucad confie que «du point de vue géologique, c’est une fragilisation de la côte.
L’affaire dite de l’accaparement du littoral au Sénégal continue de faire couler d’encre et de salive. Ainsi après les sorties de associations et collectifs pour la défense du littoral, c’est au tour des universitaires résidant de la cité des enseignants de Mermoz de se joindre au Comité de lutte pour la Préservation du Littoral Sénégalais (CLPLS) pour dire «non au bradage du littoral». Ils étaient en sit-in hier, mardi 23 juin 2020, à la cité à fenêtre-Mermoz sur la Corniche Ouest.
Pour justifier les raisons de leur participation à la lutte pour la préservation du littoral, Samba Cissokho, professeur de géologie à l’Ucad confie que «du point de vue géologique, c’est une fragilisation de la côte. Les roches sur lesquelles on a construit, ce sont des roches très dures. Alors pour y construire, il faut d’abord utiliser de la dynamite, de l’explosif. Cette “dynamitisation“ crée également une fragilisation des bâtiments environnants et détruit l’environnement. Tout ceci va contribuer à fragiliser le littoral et du coup augmenter les conséquences de l’érosion marine».
Outre l’aspect géologique exprimé par les universitaires, s’y ajoute l’aspect sanitaire. Ainsi, selon Massamba Diouf, professeur agrégé à la Faculté de Médecine de l’Ucad, l’environnement est un déterminant essentiel pour garantir une santé parfaite. «Nous avons un littoral long de plus de 700 km, disent les spécialistes. Et tout au long, nous avons des agressions intempestives, qui, à la longue, vont entrainer des conséquences fâcheuses, sur le plan de la santé des Sénégalais», alerte-t-il. Pour lui, le premier impact, «c’est l’utilisation des substances radioactives pour dynamiter les roches. Tout le monde sait que ces substances-là peuvent entrainer des cancers, parce qu’elles sont radioactives. Donc, cela tout le monde comprend également que du point de vue coût-financier en terme de prise en charge des cancers, le Sénégal n’est pas prêt à faire face à ces genres de choses», relève le professeur Diouf.
Le professeur agrégé en épidémiologie renseigne aussi que «c’est en rapport avec l’agression de l’environnement. L’environnement étant un déterminant essentiel à côté des comportements, à côté de la biologie, à côté du système de soin, c’est l’environnement qui vient en dernier ressort pour garantir une santé parfaite aux populations. Nous avons vu que cet environnement-là est agressé». Le dernier aspect est juridique.
A en croire Fatou Seck Youm, enseignante à la Faculté des sciences juridiques et politiques, «l’importance du littoral est un secret de polichinelle. Vous avez vu depuis quelques jours des juristes se sont relayés au niveau des plateaux de télévisions pour expliquer au Sénégalais lambda, la lettre et l’esprit de la loi sur le domaine national. Alors l’esprit est de dire à tous les Sénégalais, que l’appropriation de la terre est la chose commune à tous». Selon Mme Youm, «il exige à protéger l’intérêt général et non pas l’intérêt d’un certain groupuscule qui se permet d’accaparer un bien commun.
D’ailleurs, il y a eu beaucoup de débats sur les violations effectivement de la loi sur le domaine national. Notamment relative aux actes de déclassement de ces terres et aux actes de distribution de ces terres. Il y a eu beaucoup d’irrégularités qui ont été constatées» rappelle-t-elle. Et enfin pour elle «au-delà effectivement des aspects juridiques, aujourd’hui on se rend compte qu’en tant que citoyen, on est obligés de parler. C’està-dire qu’on ne peut pas laisser à nos enfants un héritage qui pourrait compromettre leur santé et l’environnement».
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ÉVITER D’ÊTRE DES PENSEURS DU PARTICULIER
EXCLUSIF SENEPLUS: Le renforcement du panafricanisme, la construction du model de développement autour de l'humain - Souleymane Bachir Diagne livre ses réflexions dans le silence d'un temps confiné
LE SILENCE DU TEMPS, Le ressenti du confinement (Table-ronde virtuelle sur Zoom) D’une manière inédite, le cours de la vie personnelle, professionnelle et sociale de chacun d’entre nous est encore profondément bouleversé. Le Sénégal sous état d’urgence, le temps semble ralenti, le monde à l’arrêt. Des peurs, des craintes mais aussi des rêves et des espoirs germent dans les esprits et apparaissent dans quelques œuvres éparses. Le désir de partage titille visiblement les consciences. Partageons donc !
- 12 intellectuels et grands leaders d’opinion sénégalais sur Zoom. - Tous répondent à une question et une seule : « Au plan personnel, au plan humain quel est l’impact de cette crise mondiale sanitaire qui pourrait alimenter de manière significative votre réflexion sur les prochaines années ? » - Intervention par ordre alphabétique - Liste des participants : o Didier Awadi o Souleymane Bachir Diagne o Babacar Buuba Diop o Ousmane Blondin Diop o Elgas o Penda Mbow o Fatoumata Sissi Ngom o Alioune Sall Paloma o Pierre Sané o Mbougar Sarr o Marie-Angelique Savané o Rama Yade - Facilitation de la discussion : René Lake
Dakar, 24 juin (APS) – Les quotidiens reçus mercredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS) abordent entre autres sujets la reprise des cours prévue jeudi, l’augmentation des cas de Covid-19 et la Loi de finances rectificative.
A propos de la reprise des cours, Sud Quotidien affiche à la Une : ‘’Rentrée des classes d’examen, vers un 2ème fiasco’’.
’’Ce jeudi 25 juin 2020, les élèves de Terminale, de 3ème, de CM2 et d’examens professionnels devront reprendre le chemin de l’école, après plus de trois mois de suspension des cours à cause de la pandémie du coronavirus. Toutefois, cette rentrée des classes d’examen ne sera pas générale dans le pays. Pour cause, certains établissements comme les lycées Seydou Nourou Tall et les écoles françaises au Sénégal ne vont pas se plier à la décision du gouvernement. A ce spectre qui pèse sur la rentrée des classes, s’ajoute le doute de certains parents d’envoyer leurs enfants à l’école face au risque croissant de la propagation de la maladie’’, lit-on dans le journal.
Sur le même sujet, Le Témoin souligne que ‘’La pénurie d’eau dans l’espace scolaire risque de compromettre sérieusement la reprise des cours des élèves en classe d’examen prévue ce jeudi, 25 juin, après trois ouvertures avortées’’.
’’A Dakar et son banlieue, la plupart des établissements scolaires, malgré la mise œuvre du protocole sanitaire (gels, masques et thermo-flash), souffrent d’un déficit d’eau sans précédent ! de quoi faire tomber…à l’eau cette énième réouverture des classes !’’, écrit la publication.
S’intéressant à l’évolution de la pandémie de Covid-19 au Sénégal, Tribune crie ‘’Attention !’’. ‘’À presque 7000 cas, le pire guette le Sénégal’’, dit le journal qui écrit : ‘’Depuis le 2 mars dernier, date de l’apparition du Coronavirus au Sénégal, à nos jours, le Sénégal a enregistré 6034 cas de personnes déclarées positives au Coronavirus’’.
’’La courbe n’est pas totalement dans une phase déclinante, surtout que l’on note une recrudescence des cas issus de la transmission communautaire. Cela signifie que le combat est loin d’être gagné mettant le Sénégal dans une situation qui risque de connaître des proportions plus aggravantes – au plan économique comme social – si les populations ne mesurent pas les dangers en bannissant ces types de comportement constatés depuis l’annonce des mesures d’assouplissement par le Président Macky Sall. Attention !’’, ajoute la publication.
Source A met parle des ‘’chiffres de l’horreur’’ et estime que ‘’probablement, le chemin sera long pour Abdoulaye Diouf Sarr et ses Services dans leur croisade contre la pandémie du coronavirus, qui continue de faire des victimes dans le pays’’.
’’En effet, il a été dénombré trois nouveaux décès, portant à 89 morts, le nombre total. Pis, les patients en réanimation augmentent. Actuellement, ils sont 23 cas graves, pris en charge dans les Services de réanimation’’, souligne le journal.
Source A signale que ‘’loin des indiscrétions, l’Etat est en train de travailler sur une deuxième opération de distribution des denrées alimentaires, qui concernera 100.000 ménages, puisque tous les impactés du coronavirus n’ont pas été servis, lors de la première phase’’.
’’Mais attention ! Mansour Faye, ministre du Développement communautaire et de l’Equité territoriale va vers un gros pétrin : les fournisseurs ne veulent pas entendre parler des pâtes’’, relève la publication.
Walfadjri ouvre ses colonnes au lead-vocal de l’orchestre Daandé Lenol et affiche à la Une ‘’Les notes dé-confinées de Baba Maal’’. Pour le musicien, ‘’Aujourd’hui, la pandémie nous commande de réfléchir’’.
Enquête s’intéresse à la Loi de finances rectificative et note que ’’la Covid impose son budget’’.
’’Avec un taux de croissance revu à 1,1 %, une baisse de plus de 300milliards F CFA des recettes fiscales, un déficit budgétaire projeté à plus de 6 %, les signaux de l’économie sénégalaise virent au rouge, à la grande inquiétude du gouvernement qui s’ajuste à travers l’ordonnance du 17 juin, modifiant la loi de finances initiale (LFI) 2020’’, écrit le journal.
Dans sa livraison du jour, L’As rapporte que ‘’la population de Guéréo (commune de Sindia- Mbour) est très remontée contre le Président Macky Sall’’.
’’Elle accuse le chef de l’Etat d’avoir signé un décret pour accorder à l’hôtel DECAMERON des terres sur la rive droite de la lagune. Ce bail qui n’a pas fait l’objet d’une délibération par le conseil municipal de Sindia est perçu par la population comme un hold-up pour les exproprier de leurs terres. Pour faire reculer le locataire du Palais, des habitants de ce village peuplé de 6 mille âmes et les personnes affectées par le décret, regroupées au sein du +collectif des impactés+, ont entamé un combat pour dire non à +cette injustice+’’, écrit L’As.
KEMTAAN GUI – RECUL
Les héros d’hier, c’est-à-dire de la grande « révolution » du 23 juin 2011, doivent bien se sentir tout petit dans leurs souliers. La grande majorité d’entre eux est au cœur du pouvoir, soutenant avec perfidie ce qu’ils dénonçaient avec hargne hier. Ils ne voient plus, n’entendent plus et ne parlent plus. D’ailleurs, on ne parle pas la bouche pleine. Ce n’est point poli. Et pourtant, tout chez eux respirait la sincérité hier, encore une fois en 2011. Leur engagement nous paraissait désintéressé. Ils étaient de la société civile qu’un esprit inspiré nomme aujourd’hui société si vile. Journalistes, objecteurs de consciences et autres. De vrais arnaqueurs qui ont vite fait de se retrouver au cœur du pouvoir. Les libertés individuelles malmenées, des marches interdites, la démocratie chahutée. Tout ça ne semble point les déranger. Ils vous regarderont dans le blanc des yeux et dans une touchante sincérité pour vous dire que le Chef est un démocrate. Et que devant lui, Wade, qui a autorisé la manifestation du 23 juin, serait un autocrate. Et c’est ce même jour anniversaire du 23 juin 2011 que des jeunes ont été interdits de marche, malmenés et conduits dans différents commissariats. Un droit de manifester que le « dictateur » a inscrit dans la Constitution et que le « démocrate » piétine allégrement. Y a assurément de ces retournements spectaculaires. Cet homme qui dirige ce charmant pays nous a bien eus. Et le Sénégal, sous lui, a connu un véritable recul démocratique. Vous l’avez entendu ? Il a encore choisi un média international pour nous demander de nous préparer au pire. Histoire, évidemment, de mendier des sous aux Occidentaux. Ce n’est pas pour rien que l’interview est parue dans le « Financial Times » ! Il faut sauver le soldat Macky, il ne sait plus ce qui se passe dans son pays où les pauvres se comptent par millions. Tandis que son beau-frère, lui, jongle avec les milliards !
KACCOOR
OUSMANE SONKO DENONCE LES VIOLENCES POLICIERES SUR LES FEMMES DE GADAYE
Le leader de Pastef, Ousmane Sonko, est estomaqué par les violences policières contre les femmes qui manifestaient ce lundi à Gadaye aux côtés du collectif des propriétaires des 253 maisons démolies dans cette cité. Tout comme beaucoup de Sénégalais qui ont regardé les vidéos de la charge des policiers, Ousmane Sonko n’a pas aimé. « STOP VIOLENCES POLICIERES : Les images insupportables de policiers exerçant une violence inouïe et disproportionnée sur de pauvres femmes désarmées, inoffensives et n’opposant aucune résistance, sont inacceptables. De faibles mamans, épouses, sœurs, et filles. Leur reste-t-il quelque chose d’humain à ces agents ? L’usage de la violence illégitime chez nos forces de défense et de sécurité semble être institutionnalisé et légalisé. À force de la relativiser et d’en chercher des explications, nous contribuons tous à la pérenniser. Nous interpellons donc les hauts responsables de la police et de la gendarmerie, car ces agissements répétés et inqualifiables leur sont directement imputables. Qu’ils prennent leur disposition pour doter ce pays d’agents de sécurité au service du peuple, consciencieux de leur mission et recourant de manière responsable et mesurée à la force citoyens » souligne le président Ousmane Sonko.
RTS EN DEUIL LE PCA NDIOGOU WACK SECK PERD SON GRAND FRERE
Au delà de la Rts, c’est toute la presse qui se sent endeuillée. Notre ami, le sympathique Ndiogou Wack Seck, président du conseil d’administration (Pca) de la Rts, a perdu son grand frère Talla Seck. Le décès est survenu le lundi 22 juin 2020 à Kaolack où l’honorable Talla Seck a été enterré. Quand Ndiogou Wack Seck perd un si très proche membre de sa famille, c’est l’Apr qui doit se sentir attristée. En effet, l’ancien dirpub du journal « Il est midi » a été toujours un fidèle compagnon du président Macky Sall alors Premier ministre, puis président de l’Assemblée nationale avant de devenir opposant au régime de Me Wade. Combattant de la première heure de l’Apr et « bouclier» par la plume du Président, Ndiogou Wack Seck ou l’ancien journaliste de « Sopi » et de « Takussan » a été toujours incisif et décisif à l’égard des détracteurs de l’opposant d’alors Macky Sall jusqu’à son accession à la magistrature suprême. Aujourd’hui, c’est cet homme fidèle en amitié et très serviable qui vient d’être frappé par un deuil. « Le Témoin » quotidien profite de l’occasion pour présenter ses condoléances attristées à Ndiogou Wack Seck et sa famille.
DISTRIBUTION DE MASQUES : UNE TRENTAINE DE JEUNES DE L’APR ARRETES EN CENTRE-VILLE
Les jeunes apéristes pensaient qu’ils pouvaient dérouler tranquillement leurs activités en centre-ville sans être inquiétés. Ils auront appris que cela ne fonctionne pas à tous les coups. Plusieurs d’entre eux ont été arrêtés par la police, mardi après-midi. Ils étaient en pleine opération de distribution de masques dans les artères du centre-ville. Les jeunes « aperistes » membre Groupe d’Informations Républicain (GIR) de l’APR ont été retenus hier au commissariat central de Dakar-Plateau. Leur campagne de sensibilisation et de distribution de masques a été écourtée par les forces de l’ordre. D’après nos sources, ils ont été libérés en fin de soirée.
24 ACTIVISTES DU MOUVEMENT « NITTOU DEUG », ARRETES
Décidément la Police a actuellement le sang chaud. Des éléments du commissariat central ont arrêté, toujours hier, 24 membres du mouvement « Nittou deug ». Parmi eux, il y a Fallou Diagne, Thierno Sall, Adji Fatou, Sora, Astou Ndiaye, Ousmane Sarr. Ils s’étaient rassemblés devant la Rts1 pour scander des messages. Les activistes s’étaient donné rendez-vous au rond-point point de la BCEAO pour un rassemblement prévu ce mardi 23 Juin. Cette marche non autorisée par les autorités, diton, était une occasion pour les membres du mouvement « Nittou deug » d’alerter sur l’état de santé de leur coordonnateur, le rappeur Abdou Karim Guèye alias Karim Xrun Xaxx. A retenir que ce dernier a été arrêté le 8 mai dernier, suite à un live où il dénonçait la convocation à la police de certains imams dont celui de Léona Niassène.
MAMADOU LAMINE DIALLO POSE LA QUESTION DE LA PENURIE D’EAU…
Le président du mouvement Tekki, le député Mamadou Lamine Diallo dans sa question économique de la semaine « Questekki » a évoqué la pénurie d’eau que connaissent certains quartiers de la capitale et même au-delà. Après s’être attaqué au ministre Mansour Faye alors en charge du secteur jusqu’au dernier remaniement, il a taclé le Parti socialiste (PS), selon lui « l’allié désormais chargé dessales besognes ». « On a suivi le travail de Mansour Faye ces dernières années à la tête du ministère de l’Hydraulique et surtout la saga de l’appel d’offres de l’exploitation. Pour cacher l’échec de KMS3, la troisième usine d’eau du lac de Guiers et surtout la honte du choix forcé de Suez, le Président Macky Sall a remplacé son beau-frère par le PS, l’allié désormais chargé des sales besognes, commission parlementaire pour couvrir le directeur des domaines, licences de pêche aux chinois, etc. C’est le prix à payer pour garder le HCCT et espérer un honorariat de ce côté », a accusé Mamadou Lamine Diallo. Les faits sont têtus, a-t-il ajouté, les Sénégalais ont de plus en plus soif en pleine covid-19, après Cap Skirring, Fimela, Koumpentoum, c’est le tour des quartiers de Dakar. « Aucune explication à la dégradation de la situation par rapport à la SDE n’est fournie. L’ampleur des dégâts causés par l’incapable Mansour Faye ne saurait tétaniser le PS au point de ne rien dire. Le peuple a soif et l’eau, on ne peut pas s’en passer surtout dans cette pandémie qui pousse à la hausse la demande d’eau propre. La prédation dans l’eau potable n’est pas chose aisée. Ce que vient de découvrir BBY », indique toujours le député.
… ET DEMANDE LA PUBLICATION DES OPERATIONS FINANCIERES DU FONDS COVID19
Restons toujours avec Mamadou Lamine Diallo. Il y a moins que deux semaines, il demandait la publication régulière de l’état des ressources et dépenses du Fonds « Force Covid19 ». Il a reposé le débat sur la transparence dans la gestion de la covid19. Le député a même émis un doute sur le niveau d’exécution (base paiement) du Programme de résilience économique et sociale (Pres) d’un montant de 332,13 milliards de F CFA tel qu’annoncé par le ministre des Finances. « (…) cette guerre contre le coronavirus exige de la transparence. Sinon il va être difficile au peuple de soutenir des efforts de confinement et d’adoption des gestes barrières dans la durée. Hélas le régime Faye-Sall a failli et a décidé de s’accommoder du virus et d’abandonner à son sort le peuple et son personnel médical. Le Fonds Force Covid19 aurait dû être supervisé par un comité de pilotage qui en même temps assurerait la veille économique en ces périodes d’incertitudes, surtout qu’il a reçu des cotisations de citoyens pour plus de vingt milliards. Macky Sall a rejeté violemment nos propositions comme à son habitude et pour bien marquer le coup, créé un comité de suivi. Nul ne sait à quelle hauteur ce fonds est alimenté. Qu’est ce qu’on a fait des tirages au FMI, des ressources fournies par la Banque Mondiale, les bons covid et la cotisation des citoyens dont la totalité dépasse les 367 milliards prétendument dépensés par Macky Sall ? Encore une fois, un point hebdomadaire sur le tableau des opérations financières de Force Covid est une nécessité démocratique », a indiqué Mamadou Lamine Diallo.
TELECOMS LE SENEGALAIS DR IBNOU TAIMYA SYLLA LAUREAT DU PRIX AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT
Le Témoin avait vu juste lorsqu’il faisait le portrait Dr Ibnou Taimya Sylla qui a dirigé la liste de Ousmane Ngom Ca Kanam lors des législatives de 2017 au niveau de Koumpentoum, commune située dans la région de Tambacounda. Nous parlions d’une tête très bien faite. On ne s’est pas trompé puisque l’ingénieur en télécommunications a gagné le Prix africain de développement de cette année. Il a été primé pour la création de sa marque de Smartphone «SUMU». La distinction est décernée annuellement à des personnes physiques et morales dont les œuvres impactent positivement le développement de leurs pays et celui du continent. «Le choix porté sur Dr. Ibn Taimiya Sylla, Ingénieur en Télécommunications est basé sur -son engagement pour aider l’Afrique à combler le fossé numérique », lit-on dans le communiqué de presse annonçant cette remise de prix. Dr Ibnou Taimya Sylla a, pour sa part, indiqué ce qui suit : « C’est un réel plaisir d’être parmi les récipiendaires de ce prestigieux prix. Je me suis toujours battu afin que l’Afrique puisse rattraper le retard qu’elle a accusé par rapport aux autres continents et surtout sur le plan du Numérique. Je profite de l’occasion pour lancer un appel solennel à notre leadership afin qu’il puisse mettre en place une stratégie cohérente et agressive pour que nous puissions profiter du Numérique pour améliorer la qualité de vie de nos populations». Dr. Ibn Taimiya Sylla est un natif de Koumpentoum (Tambacounda). Il est titulaire d’un diplôme d’ingénieur en Telecom de l’École Supérieure des Télécoms de Tunis, d’un Master en Micro-ondes et électronique spatiale de l’école Polytechnique de Montréal, d’un PhD en Microélectronique de l’école Polytechnique de Montréal et d’un MBA en Finance et Leadership Stratégique de l’Université de Dallas. Toutes nos félicitations pour ce brillant fils du pays !
LOUGA L’ENGRAIS ET LE MATERIEL AGRICOLE ATTENDUS
Pendant que les régions du sud ont déjà accueilli leurs premières pluies et ont commencé à semer les céréales (mil, maïs, niébé, sorgho), certaines régions du Nord telles que Louga et Saint louis attendent toujours de recevoir leurs premières pluies. Les paysans qui ont fini de défricher leurs champs attendent les pluies. En attendant, ils s’affairent autour des points de vente de semences sélectionnées, certifiées et écrémées. Ils déplorent cependant le retard accusé dans la mise en place de l’engrais et du matériel agricole. Toutefois, ils ont reçu des assurances de la part des services techniques en charge de ces questions. En tout cas, Louga devait recevoir plus de 600 tonnes d’arachides et plus de 400 tonnes d’engrais en plus d’un important lot de matériels agricoles destinés aux paysans pratiquants et non aux paysans à col blanc ou de dimanche. Quoiqu’il en soit, les opérations de mise en place qui ont démarré dans la région se poursuivent normalement en attendant les premières gouttes de l’espoir.