Le virus circule voyage et fait des ravages au Sénégal avec un nombre important de cas graves accueillis dans des structures presque saturées. Face à une telle situation, avec surtout les cas communautaires qui prennent l’ascenseur, des médecins se demandent même si le combat n’est pas perdu d’avance.
Les cas positifs et les cas graves, qui sont corollaires aux cas de décès, se multiplient de jour en jour avec le retour des cas importés et la multitude de cas communautaires. Sur 5970 cas déclarés positifs, - ce, depuis le premier cas signalé le 02 mars dernier-, 1930 personnes sont aujourd’hui clouées aux lits des différents centres de traitement et de prise en charge pour coronavirus et que 655 cas issus de la transmission communautaire ont été identifiés par les services sanitaires qui font état de 86 décès. Une ampleur insurmontable !
En effet, l’épidémie progresse à grande enjambée avec une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes ! Le virus circule, voyage et fait des ravages. Deux semaines durant, on note un bilan macabre inédit de décès par jour. Et les structures dédiées à la prise en charge sont au bord de la saturation. Devant cette situation, les médecins alertent au maximum sur l’essor de l’épidémie du covid-19 au Sénégal, et de l’insouciance des jeunes. Pourtant deux mois après le premier cas, on était à … et que « la gestion de la crise s’était avérée efficace, disait le chef du service des maladies infectieuses du Centre hospitalier et universitaire (Chu) de Fann à Dakar, le Professeur Moussa Seydi qui parlant en connaissance de cause et en vrai témoin a toujours fait dans l’alerte.
Le 28 mars dernier, juste un mois de riposte, il disait ceci : « Si le chiffre de 100 atteints au Sénégal ne vous fait pas peur, vous n’avez pas compris le risque qui nous guette. Les cas commencent à être trop nombreux et si ça continue, nous ne pourrons pas gérer la situation. Pour éviter l’hécatombe, restez chez vous. On va vers beaucoup de décès si la situation devient incontrôlable comme dans les autres pays. Nous n’avons pas les moyens de contenir une vague de malades, donc je demande au sénégalais de respecter les mesures de prévention. Si on ne prend pas des mesures radicales, le Sénégal peut se retrouver avec 10 000 cas ».
Une alerte avec le concours d’experts de la santé qui avait sans doute amené l’Etat à déclarer l’état d’urgence couplé à un couvre-feu. Pour ensuite aller à l’allègement des mesures sous la pression populaire. Lorsque l’ancien coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), le Dr Moussa Thior avait émis l’idée de laisser circuler le virus pour créer l’effet protection de masse, le chef du service des maladies infectieuses de Fann avait fait une sortie pour préciser qu’une telle proposition pourrait nous mener à une catastrophe.
En visite dans la région sud du pays, à Ziguinchor, il avait relevé que le service de réanimation de leur hôpital n’était pas aux normes ». Un peu plus de 15 jours après, son discours est devenu beaucoup plus alarmant. D’ailleurs, et pas plus tard que le 06 juin dernier, il dénonçait le fait qu’il y aurait eu « beaucoup de patients graves à domicile qui refusent de venir à l’hôpital du fait de la stigmatisation ».
Avant de lâcher le morceau dans une interview accordée à la chaine de télévision internationale, Tv5. Un entretien dans lequel Pr Seydi semble dire implicitement que le combat est perdu d’avance. Les cas positifs, dit-il, augmentent, les décès aussi, et que la contagion communautaire est là. « On y est, donc c’est trop tard. Sans cette contamination communautaire, on aurait pu arrêter l’épidémie très rapidement, et en quelques semaines. Mais maintenant c’est trop tard, on est en plein dedans. Ce qui veux dire que l’épidémie va durer aussi longtemps que prévu ».
Déjà Dr Fallou Samb de l’ordre des médecins n’y est pas allé du dos de la cuillère, à l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye, dit-il « tous les lits sont occupés ». Et que, s’il y a une « nouvelle inflation », les médecins risquent d’avoir de sérieux problèmes. Parce que les malades pourraient rebrousser chemin sans assistance médicale. Il n’y a pas encore de vague comme il le prédit, pourtant dans certaines structures sanitaires, « des malades qui refusent de rester à l’hôpital, les médecins les laissent partir tout en les expliquant comment assurer leur traitement à la maison. Ce que regrette Dr Elhadji Ndiaye Diop de l’hôpital Ndamatou de Touba pour qui il n’est plus question de « se bagarrer » avec un malade qui refuse d’être interné. Hélas ! « Je crains fort que le combat soit perdu d’avance ».
Cette inquiétude de Dr Jean François Diène, anesthésiste-réanimateur à la Clinique Pasteur de Dakar, il la justifie par le fait que ces derniers jours, les praticiens de la santé assisterait à un rush de malades dans les structures de soins avec des patients qui développent des symptômes de Covid-19. Et que pour les tester, dit-il, « c’est la croix et la bannière ».
En fait, et pour rappel, la transmission communautaire importante fait qu’à l’heure de cet essor d’épidémie au Sénégal, chacun peut rencontrer le virus à chaque coin de la rue. Malgré tout, on note l’insouciance des jeunes qui ne semblent guère traumatisés par le nombre journalier de morts qui dans l’immense majorité des cas est constitué de sujets âgés dont la mort serait presque naturelle. Sur ce, Dr Diène propose le renforcement de l’adhésion communautaire à la riposte et pense qu’« il faudrait que l’Etat remette la pression par rapport à la circulation des personnes, et qu’il soit beaucoup plus regardant sur les rassemblements ».
Au-delà, de l’aspect sanitaire, certaines questions d’ordre anthropologique n’ont pas été totalement prises en charge. Les relais communautaires n’ont pas été bien impliqués. Or la jeunesse obéit à des mots d’ordre liés à leur appartenance communautaire. Pour ne pas dire que la riposte communautaire n’a pas été organisée. C’est pourquoi le directeur de la Prévention au ministère de la Santé et de l’Action sociale demande d’aller vers un engagement communautaire, et une meilleure implication de la population. Pour ce dernier, il est aujourd’hui question de « convaincre la population » à travers la sensibilisation et la communication car « les populations se sont relâchées ».
Face à cette insouciance grandissante, la prévention doit rester la priorité, selon Pr Moussa Seydi de l’hôpital Fann. Eh ben ! Ne devrait-on pas s’allier les leaders d’opinion, les religieux, les relais communautaires, les associations et réseaux de jeunes… ces alliés naturels qui constituent des maillons durs de la… vaste chaine de riposte à différentes parties de responsabilité ?
« POUR L’INSTANT, IL N’Y A QUE LA COMMUNAUTE QUI PEUT INVERSER LA TENDANCE »
Dr Elhadji Ndiaye Diop de l’hôpital Ndamatou de Touba
Face à la contagion communautaire qui hante aujourd’hui le sommeil des autorités sanitaires, des médecins à l’image de Dr Elhadji Ndiaye Diop estiment que seul la communauté peut faire inverser la tendance. D’où l’implication des leaders d’opinion pour une lutte plus efficace de la covid-19 au Sénégal.
« Le principal problème, c’est comment regagner la confiance de la communauté qui a besoin d’accompagnement. Le combat est plus communautaire que médical ou administratif. Les populations ne savent pas faire la différence entre une réunion organisée et une réunion sauvage. Elles font des types de rassemblements qui sont dangereux. Comme l’Etat veut aller dès jeudi prochain à la réouverture des classes, les jeunes se disent que l’Etat qui organise des rassemblements dans les écoles ne peut plus se permettre de leur interdire leurs rassemblements.
Or l’Etat organise des rassemblements surveillés avec des mesures barrières. La prière de vendredi aussi, c’est très organisé. Malheureusement, quand ils sortent de la mosquée, ils vont aller se rencontrer au niveau de leurs « dahira ». Le danger ce n’est pas l’autre, c’est nous. On se met en danger et on met la vie des autres en danger. Pour l’instant, il n’y a que la communauté qui peut inverser la tendance. Malheureusement cette communauté fait défaut ?
Ceux qui devaient agir ont été mis à l’écart pendant longtemps. Ils ont été associés un peu tardivement. Les médecins ne peuvent plus mener le combat de sensibilisation. Si tu essaies de les raisonner, ils te pointent du doigt tout en te disant que tu es du lot. Finalement, on se retire. Parce que c’est contre-productif et c’est dangereux pour le médical. A un moment donné, tu te dis, je vais prêcher là où il y a aucun risque. Au début, c’est des insultes, mais après ce sera des agressions. Finalement, on se dit mettons-nous dans notre coin.
L’Organisation mondiale de la Santé (Oms) avait averti à juste raison. On a un système qui ne peut fonctionner que quand on utilise la prévention. On ne peut pas subir les vagues de contamination. Les mesures de restrictions, c’était dur certes, mais ça avait donné des résultats. Au moins, on avait préservé des régions en anticipant et en mettant en place des stratégies préventives. Aujourd’hui, si les choses viennent de partout, on sera débordé. Et ce sera le sauve qui peut. Les gens vont commencer à mettre des barrières entre eux. Des maisons isolées, et des commerces qui seront fermés ; ou des quartiers qui vont se barricader. Quand les choses atteignent un niveau de méfiance, ce sera dangereux pour tout le monde. Et c’est maintenant qu’il faut communiquer, et communiquer. Associer les leaders d’opinion. Parce qu’il y aura une surveillance communautaire. Il faut que les jeunes, les imams, les relais communautaires, les quartiers parlent et fassent en sorte que tout le monde soit au même niveau. Il n’y a que cette solution. Les chinois l’ont utilisé. Si on le faisait avec tout le monde et avec un petit budget pour les déplacements, la santé ne ferait qu’accompagner par l’infirmer du quartier. Ainsi, chaque quartier aller faire un effort. Une gestion centralisée ne peut pas gérer tout ça. La balle est dans le camps des leaders d’opinion. Sans eux, ce sera la catastrophe ».
LA COVID 19 IMPOSE LA REDEFINITION DES PROFESSIONS JURIDIQUES
Les professions juridiques ont été diversement impactées par la covid19. Pour survivre, elles sont donc obligées d’aller vers la redéfinition des paradigmes de leurs activités, selon Pr Mayatta Ndiaye Mbaye
Les professions juridiques ont été diversement impactées par la covid19. Pour survivre, elles sont donc obligées d’aller vers la redéfinition des paradigmes de leurs activités. c’est la conviction du directeur général sénégalais de l’école régionale supérieure de la magistrature (Ersuma), Pr Mayatta Ndiaye Mbaye. Cet ancien vice-doyen de la Faculté des sciences juridiques de l’Université de dakar, agrégé des Facultés de droit dirige depuis le 11 mars 2017 l’Ersuma, une excroissance de l’organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada) basée à Porto novo au bénin.
Par la magie du net, il explique la problématique développée par Ersuma depuis le début de la covid19 pour accompagner les professions juridiques. Le dernier acte posé par Ersuma, c’est la tenue ce vendredi 19 juin d’un webinaire intitulé « les professions juridiques à l’épreuve de la COVID-19 ».
Le témoin – monsieur le directeur, pourquoi avez-vous décidé d’organiser un webinaire sur « les professions juridiques à l’épreuve de la coVid-19 » ?
Pr Mayatta Ndiaye Mbaye - La crise sanitaire mondiale, en lien avec la COVID-19, affecte la majorité des Etats d’Afrique. Face à la propagation du virus, les États ont pris des mesures exceptionnelles qui, selon le cas, sont saluées, critiquées ou purement et simplement défiées : mise en place de cordons sanitaires, mise en quarantaine systématique à l’arrivée, fermeture des frontières, instauration de l’état d’urgence sanitaire, ou confinement, chacun devant rester chez lui. Les Etats- parties de l’OHADA sont tous touchés par la pandémie et ont fermé leurs frontières. Afin d’assurer la continuité du service public du renforcement des capacités en droit communautaire des affaires en général, en droit OHADA en particulier, l’Ecole Régionale Supérieure de la Magistrature (ERSUMA) de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) a initié une vaste campagne de sensibilisation des professionnels et entreprises sur les enjeux institutionnels, juridiques, judiciaires et économiques de la pandémie dans les Etats parties de l’OHADA. Cette campagne comporte une série de numéros spéciaux du Bulletin ERSUMA de Pratique Professionnelle (BEPP) sur « Droit OHADA & COVID-19 » et une série de webinaire (conférences et formations en ligne). Avec cette campagne, l’ERSUMA répond aux défis de l’utilisation des TIC dans la formation et la sensibilisation des justiciables et professionnels du droit des affaires. Après les rendez-vous du 30 avril 2020 intitulé « Les apports des nouvelles évolutions de l’immunité d’exécution au recouvrement de créances dans l’espace OHADA en période de crise pandémique » (350 participants), du 04 juin 2020 sur « Le recouvrement des créances en période de crise sanitaire dans l’espace OHADA » (420 participants), la campagne s’est poursuivie en s’intéressant, cette fois-ci, aux professionnels du droit des affaires avec ce webinaire du 18 juin 2020 sur « Les professions juridiques à l’épreuve de la COVID19 » (200 participants).
Vous avez organisé ce vendredi un webinaire sur les professions juridiques à l’épreuve de la coVid-19. Quels sont les impacts réels de la pandémie sur les professions juridiques ?
Le webinaire sur les professions juridiques à l’épreuve de la COVID19 a permis aux magistrats, avocats, notaires, huissiers de justice et universitaires d’échanger sur les effets de la crise sanitaire sur les professions juridiques. Les panélistes ont d’abord relevé l’impact de la COVID-19 sur les professions juridiques, positif pour certaines qui ont enregistré un accroissement de leurs activités et négatif pour d’autres qui, dans certains cas et selon les Etats, se sont retrouvées à l’arrêt. Ils ont analysé les difficultés et obstacles rencontrés dans l’exercice des professions juridiques pendant la crise sanitaire et ont apprécié les comportements et solutions pratiques des professionnels pour y faire face. Les échanges ont enfin porté sur les perspectives d’amélioration du cadre d’exercice des professions juridiques et les nouvelles orientations à envisager pour leur modernisation. La conclusion principale qui a pu ressortir des débats est que la pandémie a permis aux professions juridiques de prendre conscience de la nécessité de redéfinir leurs paradigmes et les modalités de leur exercice. La disparition d’aucune d’entre-elles n’est pas à envisager, l’approche devant être inclusive pour la conservation de toutes les professions. Cependant, la transformation de chacune d’elles est devenue une nécessité devant intégrer les paramètres relatifs au TIC (télé-procédures, télé-actes, actes authentiques électroniques, télétravail…).
Envisagez-vous d’autres programmes de formation et de sensibilisation des professionnels et opérateurs économiques en vue ?
La campagne de sensibilisation des professionnels du droit et du chiffre ainsi que des opérateurs économiques sur les effets juridiques de la pandémie de la COVID-19 se poursuit à l’ERSUMA. Elle sera accompagnée de sessions de renforcement des capacités taillées sur mesure pour répondre aux questions d’actualité, surtout celles relatives à la prise en charge de l’après-Covid19. Plusieurs autres activités sont prévues dans un catalogue des formations et conférences virtuelles disponible sur le site officiel de l’OHADA (www.ohada.org). La prochaine activité est plus que d’actualité : il s’agit d’un webinaire sur la problématique des « réunions à distance des organes de gouvernance des sociétés commerciales pendant la crise de la COVID-19 » qui se tiendra le jeudi 25 juin 2020 à 10h30 (GMT+1/Heure de Cotonou). Les professionnels du droit et du chiffre, les opérateurs économiques et, d’une manière générale, les justiciables sont invités à prendre massivement part aux activités de l’ERSUMA qui est l’Institution de l’OHADA chargée de la sensibilisation, de la vulgarisation, du renforcement des capacités et de l’évaluation de l’application du droit OHADA et des autres droits communautaires des affaires.
LES BAILLEURS PREFERENT LOUER AUX ETRANGERS
La cherté du loyer dans la ville de Dakar n’est plus à prouver. Elle s’expliquerait, selon certains, par la complicité qui existerait entre certains bailleurs et les différentes agences immobilières.
La cherté du loyer dans la ville de Dakar n’est plus à prouver. Elle s’expliquerait, selon certains, par la complicité qui existerait entre certains bailleurs et les différentes agences immobilières. Pour des raisons pécuniaires, les premiers refuseraient de louer leurs maisons à des sénégalais, leur préférence se portant sur les étrangers. le hic, c’est que ces maisons ou appartements sont loués sans qu’aucune enquête de moralité ne se fasse, lésant ainsi des autochtones qui peinent à avoir un toit.
Toutes les méthodes sont bonnes pour éliminer les Sénégalais dans la location de maisons ou d’appartements, voire de chambres. Pour les autochtones, même trouver un petit studio relève du parcours du combattant. Voire de l’exploit. Et pis, comme pour les écarter définitivement, l’avance de deux mois réclamée jadis a été portée à trois mois par les bailleurs. Une exigence presque impossible à satisfaire pour la majorité de nos compatriotes. Cette stratégie des agences serait pour elle une façon légale, certes, mais censitaire d’éloigner les Sénégalais au profit des étrangers dont certains casquent les yeux fermés tout ce que leur demandent les propriétaires de biens immobiliers. Selon un bailleur que nous avons rencontré, sa préférence va aux étrangers qui n’hésitent pas à mettre la main à la poche. « Il arrive très souvent qu’ils fassent une avance de 7 mois, voire même d’une année », confie notre interlocuteur. Et dans cette logique de surenchère, les investisseurs immobiliers ne sont sensibles qu’à l’argent, la raison du plus fortuné étant toujours la meilleure. « Le plus aberrant, c’est qu’aucune enquête de moralité n’est faite sérieusement. Il suffit juste de remplir un formulaire et d’allonger le blé pour qu’on te remette les clefs », se plaint une dame à la recherche d’un appartement et qui a été éconduite partout. « J’habite à Ouakam. Mais trouver un studio est trop difficile voire impossible. J’ai parcouru Dakar et sa banlieue durant plus d’un mois avant d’avoir où me loger. Les bailleurs ne se gênaient guère pour me dire qu’ils préféraient louer à des étrangers plutôt qu’à des Sénégalais qui ne s’acquittent pas régulièrement de leur loyer », confie Abdou Sylla, un jeune fonctionnaire, marié et père d’une petite fille. Aussi, interpelle-t-il l’Etat à mieux organiser le secteur de l’immobilier. Tout en se refusant à stigmatiser les étrangers, notre interlocuteur pense que les caprices des bailleurs portent atteinte à la dignité d’honnêtes gens. Malgré cette préférence pour les étrangers, pourtant, les Nigérians n’ont pas une bonne réputation auprès de certaines agences. « Ils sont très souvent mêlés à des activités malsaines comme l’escroquerie, le trafic de drogue et la cybercriminalité etc., » explique un bailleur.
A KEUR MASSAR, ON PREFERE LOUER AUX COMPATRIOTES
A Keur Massar, le jeune gérant d’une agence immobilière, Pape Cheikh Sarr, dont les bureaux se trouvent tout près d’une grande surface, ne loue pas aux Nigérians. « Nous préférons des compatriotes dont nous sommes sûrs qu’ils ont un emploi. Pour les autres nationalités, notre préférence va aux Gabonais, Béninois, Ivoiriens. Mais nous ne voulons pas des Nigérians parce que j’ai des collègues qui ont eu des problèmes avec eux. Ses locataires étaient dans la cybercriminalité. Personnellement, les deux expériences que j’ai vécues avec eux m’ont assez édifié », raconte le jeune gérant qui juge les Nigérians dangereux. Si beaucoup de bailleurs préfèrent des étrangers, ce n’est pas le cas pour Cheikh qui préfère louer ses villas, appartements ou chambres à des Sénégalais bon teint. « Non seulement ils savent entretenir une maison, mais également, ils sont du pays. Et en cas de problème, ils ne vont pas sortir du Sénégal.
En revanche, s’agissant des locataires des autres nationalités, du moins d’après ma modeste expérience, ils ne sont pas forts dans l’entretien. Et au terme du contrat, tout l’argent sera dépensé dans la réfection des appartements » confie ce bailleur. A Ouakam, un ancien « Modou Modou » qui a investi dans l’immobilier préfère es étrangers, les jugeant plus réglos et solvables car pouvant même payer à l’avance une année entière. « J’ai investi beaucoup d’argent dans l’immobilier et je ne suis pas dans des dispositions à gérer des cas sociaux », se défend-il. Pour l’enquête de moralité, notre interlocuteur pense que les gens sont difficiles à connaitre.
Toutefois, il reconnait que certaines nationalités ne sont pas dignes de confiance et c’est ce qui fait souvent que les bailleurs sont floués. A Sacré Cœur, M. Diop explique que les bailleurs sont de plus en plus exigeants. Malgré tout, lui, il préfère louer à un étranger plutôt qu’à ses compatriotes à moins qu’ils ne prouvent leur solvabilité. « Ils prennent possession d’un appartement et cinq mois après, ils commencent à accuser du retard et vous servent des explications décousues tout en peinant à tenir leurs promesses. Et pour les faire quitter, c’est tout un problème. C’est pourquoi je préfère louer aux étrangers », tranche net notre interlocuteur. Lequel, comme l’ancien « Modou – Modou » de Ouakam dit ne pas faire dans le social. En vérité, le coût très élevé du loyer à Dakar, en dépit de la loi instaurant une baisse de ce dernier, s’expliquerait par la préférence faite aux étrangers qui ont la réputation de payer rubis sur ongle et sans marchander au grand désespoir des autochtones qui peinent à trouver ne serait-ce qu’un studio… Lequel serait même devenu un luxe pour beaucoup d’entre eux !
par Soro Diop
UN SEC PAS À SEC DE PETITES RUSES
Quand on vous disait que Cheikh Yérim Seck n’est pas dans la posture et la position d’un journaliste d’investigations, qu’il s’est perdu entre sources à protéger et preuves tangibles qu’il n’arrive pas à livrer pour donner du crédit à «ses révélations»
Quand on vous disait que Cheikh Yérim Seck n’est pas dans la posture et la position d’un journaliste d’investigations, qu’il s’est perdu entre sources à protéger légitimement et preuves tangibles qu’il n’arrive pas à livrer pour donner du crédit à de «ses révélations». Mais émettre une musique autre que celle de la bienpensance aveuglée par ce genre de petits héros ravageurs sur les réseaux et autres plateaux, tenter des analyses autres que celles de romanciers spécialistes des fictions fabriquées à partir de menus bouts de vérités, de faits perclus de toute objectivité et de toute neutralité que l’on veut tenir pour investigations journalistiques, c’est passer pour un méchant, un jaloux et autres on ne sait quelles joyeusetés. Seuls les esprits faibles succombent à ces salmigondis, ces broutilles et roupies de sansonnet. Or, ainsi que le dit une vérité proverbiale bien de chez nous, «la vérité peut s’attarder en brousse, mais elle n’y passera jamais la nuit».
Si noirs que soient les ténèbres, ils finiront par céder aux lueurs. Et c’est cela qui, progressivement et de mieux en mieux, se dégage déjà de l’attitude de Cheikh Yérim Seck, aujourd’hui ersatz de journaliste reconverti en homme aux ambitions politiques et en subit samaritain de la citoyenneté, en parangon du patriotisme, génie protecteur des intérêts du Sénégal. Oyez bien la «déclaration» de Cheikh Yérim Seck, après sa mise en liberté assortie d’un contrôle judiciaire, déclaration dont il avait annoncé que la primeur sera réservée à son site ! On n’est mieux servi que par soi-même ! Une manière subtile de faire la promotion gratuite de son yérimpost.
Oyez surtout les mots utilisés, changés ou enflés, le vocabulaire ampoulé et les dits et les non-dits qui indiquent une espièglerie pour masquer l’emballage politique enrobant ses récentes accusations jusque-là sans preuves tangibles. Cheikh Yérim Seck décrète qu’il est dans un combat citoyen. Qu’il est dans une posture patriotique et s’auto-auréole défenseur des intérêts du Sénégal. Que c’est bien charmant ! Oh que c’est donc émouvant venant de cet homme ! Sortons donc nos mouchoirs ! Applaudissons, à nous rompre les phalanges, au son du clairon ! Le messie est...Seck !
Pas à sec de petites ruses pour emballer dans un combat qui a, hélas, du mal, à masquer des relents politiques. C’est le nouveau Cheikh de la bonne morale qui rappelle qu’il détient un mouvement citoyen comptant des élus municipaux un peu partout à travers le pays. Ce mouvement, annonce-t-il, sera invité d’honneur dans la bataille qu’il mène. Qui avait dit et crû que ce qui était en jeu, ce sont des faits d’un journaliste, tout ce qu’il y a de neutre ? Et qui n’a comme sacro-saint sacerdoce professionnel que la rage d’informer ?
Comme dans bien d’autres domaines, l’imposture fait des ravages dans les médias où, avec des fausses valeurs qui ont la cote, sous des prétextes professionnels, certains se faufilent, tels des envahisseurs newlook, dans les télévisions, les téléfilms, l’univers du show-biz, avec des proses envoûtantes, en virtuoses des apparences ou encore comme disait l’autre, «éponges des valeurs de leur temps». Ils espèrent ainsi que des voix peuvent arriver à voter pour eux car les «imposteurs vivent à crédit», pour reprendre l’expression du journaliste à Marianne, Elodie Eméry (voir article «Comment les imposteurs ont pris le pouvoir» paru dans Marianne du 19-25 janvier 2013).
Yérim pense donc sûrement aux prochaines élections. C’est dire ! Pour le reste, le combat pour les journalistes, les vrais qui sont dans les labeurs du métier, doit s’adosser à des postures principielles fondées sur le refus de la tyrannie de l’imposture que favorise par le déficit de sens. De bon sens.
LES MÉDECINS DOCTORANTS DU CTE DE YOFF DÉCRÈTENT 48H DE GREVE RENOUVELABLE
Après les médecins contractuels, c’est au tour des médecins doctorants du Centre de Traitement des Epidémies (Cte) de Yoff de monter au créneau pour manifester leurs doléances.
Après les médecins contractuels, c’est au tour des médecins doctorants du Centre de Traitement des Epidémies (Cte) de Yoff de monter au créneau pour manifester leurs doléances. Excédés d’être sans contrats et deux mois sans salaire, ils ont décrété 48 heures de grève renouvelables.
La situation est difficile pour les personnels affectés dans les Centres de traitement de Covid-19. En service au Centre de traitement du Hangar des pèlerins de Yoff, les médecins doctorants (c’est-à-dire ceux qui sont en 6e, 7e et 8e année, et qui n’ont pas encore soutenu leurs thèses) ont décrété deux jours de grève pour réclamer leurs deux mois de salaires.
Selon le représentant du collectif des médecins doctorants, Dr Dossolo Sanogo, les autorités sanitaires les font travailler sans contrats, sans salaires, sans transport, ni motivations. «Nous avons adressé une lettre au Ministère pour faire part de nos revendications. Nous avons déposé un préavis de grève auprès de notre supérieur le Pr Cheikh Tidiane Ndour. Etant donné que nous n’avons pas eu de réponse, nous avons décidé d’aller en grève», explique-t-il.
Particulièrement amer, Dr Dossolo de relever : «La prime de risque des infirmiers et des médecins équivaut à notre salaire. Les médecins qui ont soutenu ont un salaire de 600 000 Fcfa par mois plus une prime de risque de 60 000 Fcfa. Nous qui n’avons pas soutenu, on nous paie 150 000 Fcfa ; l’infirmier qui n’a pas soutenu va avoir aussi 150 000 Fcfa. Tandis que l’infirmier qui a soutenu et dispose d’un contrat au Ministère a 261 000 Fcfa comme salaire plus 150 000 Fcfa comme prime de risques. Pourtant, un doctorant en médecine est censé être le supérieur d’un infirmier».
A en croire Dr Dossolo, les doctorants font 3 équipes qui sont constituées chacune de 4 médecins et 6 infirmiers. «Le préavis de grève a été déposé vendredi au ministère. Et dès le dimanche, le ministre est venu sans nous avertir au niveau du Centre. Donc, il est bien au courant de la situation», dit-il en soutenant qu’ils vont poursuivre leur mouvement d’humeur tant que les autorités ne satisferont pas leurs revendications.
A rappeler que le Hangar des pèlerins de Yoff accueille plus de 100 malades dont la plupart sont des cas asymptomatiques.
« LE M23 N’EST PLUS QU’UNE OMBRE»
Alioune Tine revient sur l’évolution du mouvement, neuf ans après «la révolte» contre le troisième mandat d’Abdoulaye Wade, et qui avait contribué à la chute du patriarche libéral
Dans cet entretien, l’Ancien Président de la raddho et du Comité sénégalais des droits de l’Homme revient sur l’évolution du mouvement du 23 juin, neuf ans après «la révolte» contre un troisième mandat d’Abdoulaye Wade, et qui avait contribué à la chute du patriarche libéral. L’ancien Directeur d’’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et fondateur du think tank «Afrikajom Center» aborde aussi brièvement, dans cette interview, les questions liées à la sécurité au sud du Sénégal et la situation au Mali.
«L’AS» : Neuf ans après les évènements du 23 juin qui ont fortement contribué à la chute de l’ancien Président du Sénégal, Abdoulaye Wade, que reste-t-il aujourd’hui du M23 ?
Alioune TINE : Pour moi, après l’échec du 3ème mandat du Président Wade et l’élection du Président Macky Sall, j’ai quitté la coordination du M23 et j’ai passé la main à Mamadou Mbodj. Le M23 est un mouvement unique qui a rassemblé la société civile, les partis politiques, des artistes, des personnalités indépendantes et des Sénégalais ordinaires. Les compétences multiples dans tous les domaines réunis par le M23 constituaient aussi une particularité. Avec la formation du gouvernement et les réalités et aléas de la vie politico-administrative, des fissures et des ruptures sont vite apparues. Aujourd’hui le M23 n’est qu’une ombre et ça se comprend. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et le contexte politique a également évolué.
La contestation prend de l’ampleur ces derniers temps dans le pays. D’ailleurs une manifestation est attendue jeudi prochain à la place de la nation. Pensez-vous qu’un «23 juin bis» pourrait se tenir sous le régime de Macky Sall ?
La pandémie de Covid-19 a dévoilé les failles profondes des systèmes politiques de la planète. Ce qu’on appelle l’effet pangolin avec la pandémie de Covid-19 est pire que la crise de 1929.Avec les effets de la pandémie et de l’assassinat de George Floyd, on aborde un tournant et une bifurcation importante de la planète et il faut s’y préparer. On s’achemine difficilement vers la fin du post-colonialisme et l’émergence d’un monde post-racial, la naissance ou la réinvention d’une nouvelle humanité. Les statues d’esclavagistes et de colons déboulonnées dans le monde sont révélatrices de cet état de fait. Le continent et le Sénégal ont du mal à suivre. Il faut écouter avec attention les bruissements et les révoltes qui sourdent de toutes parts, les interpréter et leur trouver les meilleures réponses politiques. De ce point de vue, il faut considérer avec attention ce qui se passe au Mali et en tirer les meilleures leçons.
Finalement, entre Wade et Macky, est-ce qu’il y a une grande différence ?
Depuis Diouf, de mon point de vue, il n’y a manifestement pas de discontinuité en politique ni au Sénégal, ni ailleurs. Comme dit l’autre, aucun État n’est biologiquement immunisé sur les pathologies de la démocratie.
L’activiste Karim Guèye est en prison, où son état de santé se dégrade, pour avoir critiqué sévèrement le régime. Au même moment, un responsable apériste accusé de trafic de faux billets a bénéficié d’une liberté provisoire. Est-ce que cela ne remet pas en cause la crédibilité de la justice sénégalaise?
Libérer Karim Xrum Xax serait une décision salutaire, la liberté d’expression est constitutionnalisée au Sénégal. On ne peut mettre quelqu’un en prison pour ça. Tous les acteurs de la Justice s’accordent à reconnaître la nécessité de réformer la Justice. Nous avons organisé l’année dernière un atelier en ce sens avec l’Union des magistrats du Sénégal(UMS). Il faut davantage de moyens à la Justice, en matière d’infrastructures, de personnels et de moyens financiers. Il faut des réformes structurelles pour plus d’équilibre et permettre l’accès à une Justice équitable pour tous.
On sait que vous êtes très engagé dans les processus de paix en Afrique. Et dernièrement, on a entendu des remous au Sud du Sénégal. Dans le contexte actuel, que faire pour la paix définitive en Casamance ?
Concernant la Casamance, tant qu’on n’aura pas réussi le désarmement et la réintégration sociale de ce qui reste des combattants, ce sera difficile d’éviter ce qui se passe. Les gens, profitant de la guerre, ouvrent des routes pour des trafics de toutes sortes ; ici, c’est le bois avec la déforestation scandaleuse de la Casamance. C’est bien qu’enfin, l’État prenne des mesures pour protéger les forêts. Il faut accélérer le processus de paix, le désarmement et la réintégration sociale.
Comment analysez-vous le mouvement populaire au Mali sous la houlette d’Imam Dicko et ses potentiels répercussions dans la politique interne et sous régionale ?
Vous savez, en tant qu’expert indépendant des Nations unies pour le Mali, j’appelle tous les acteurs politiques, de la société civile et les acteurs religieux à privilégier le dialogue et les réponses politiques pragmatiques, réalistes et responsables. C’est dans l’Unité que le Mali pourra faire face aux crises multiples et complexes de l’État de droit et de la sécurité.
LA SECONDE JEUNESSE DU MOUVEMENT SOCIAL
En demi-teinte depuis l’avènement du président Macky Sall, force est de constater que le mouvement social a repris une seconde jeunesse avec le M23, mais aussi avec de nouveaux acteurs qui ont repris le flambeau des revendications sociales.
La journée historique du 23 juin 2011 est célébrée cette année dans un contexte marqué par la pandémie de Covid-19. En demi-teinte depuis l’avènement du Président Macky Sall, force est de constater que le mouvement social a repris une seconde jeunesse avec le M23, mais aussi avec de nouveaux acteurs qui ont repris le flambeau des revendications sociales.
Le projet de loi avait été adopté en Conseil des ministres le 16 juin, à huit mois de l'élection présidentielle de février 2012, à laquelle Abdoulaye Wade, 85 ans, était candidat. Le texte visait à modifier la Constitution pour permettre aux Sénégalais d'élire simultanément, dès 2012, un président et un vice-président, sur la base d'un "ticket" qui, pour l'emporter, pouvait ne recueillir au premier tour que 25% des suffrages exprimés. Ce minimum de voix pour une victoire au premier tour était parmi les dispositions les plus décriées par les opposants au projet.
Toutefois, pour faire reculer un homme de la trempe du président Abdoulaye dans sa volonté de ‘’dévolution monarchique‘’ du pouvoir, il fallait une population qui a du cran. Et face à une jeunesse déterminée portée par le mouvement Y’en marre, une société civile et une classe politique mobilisées, Tous prenant d’assaut dès les premières heures de la matinée l’Assemblée nationale où devait se tenir le vote du projet de loi, le président Abdoulaye Wade et ses acolytes se sont vite pliés à la volonté de la rue et du peuple. ‘’Le président de la République a pris en considération vos préoccupations, il a pris bonne note de toutes les réactions et il m’a chargé de retirer ce projet de loi’’, avait annoncé d’une voix tremblante le ministre de la justice de l’époque, Cheikh Tidiane Sy. Un abandon qui constituait un cinglant revers pour le PDS qui dirigeait le pouvoir depuis 11 années, et une victoire pour la société civile et les opposants du président Abdoulaye Wade.
Parmi ces derniers, il y avait notamment des dinosaures politiques comme le président Moustapha Niasse, le défunt secrétaire général du PS Ousmane Tanor Dieng, la présidente du mouvement Oser l’Avenir Aissata Tall Sall, le sociologue Abdou Aziz Diop. Toutefois, depuis l’élection du président de la République Macky Sall, tout ce beau monde est à ses côtés, constituant ce qui est appelé communément la mouvance présidentielle. Une partie de la société civile avait rejoint aussi les lambris dorés du pouvoir. Ce qui a esseulé à un moment donné le mouvement Y’en a marre qui est l’une des figures de proue du M23. Causant dans la foulée la léthargie du mouvement social pendant quelques années.
GUY MARIUS SAGNA, OUSMANE SONKO ET DR BABACAR DIOP DONNENT UN SECOND SOUFFLE AUX REVENDICATIONS SOCIALES
Mais depuis, le landerneau politique et la société civile ont connu des mutations profondes. L’inspecteur des impôts Ousmane Sonko et son parti PASTEF ont fait leur entrée de manière fracassante en politique. Radié de la fonction publique pour ses positions tranchées contre le régime, Ousmane Sonko dont le parcours et la probité forcent le respect a été élu député en 2017. Constituant ainsi l’aile dure de l’opposition avec des révélations sur la gestion du Président Macky Sall.
Adulé par une partie de la population, surtout la jeunesse, l’ancien pensionnaire de l’ENAM est parvenu, par un discours révolutionnaire qui accroche, à peser grandement sur l’avènement d’une nouvelle conscience citoyenne qui a permis en quelque sorte à faire renaître le mouvement social de ses cendres. Il est devenu en un laps de temps une réalité politique et lors de la dernière élection présidentielle, il est parvenu à se hisser au podium avec sa troisième place. Le mouvement Y’en a marre aussi continue de jouer sa partition.
A la veille de l’élection présidentielle de 2O19, Thiat et Kilifeu avaient sorti un clip incendiaire qui dénonçait les tares du régime en place. Par ailleurs, c’est un mouvement qui a inspiré d’autres pays avec le Balai Citoyen qui a participé au départ du président Burkinabé Blaise Compaoré ou encore Filimbi au Congo : Des ‘’scandales‘’ sur le pétrole révélé notamment par un documentaire de la chaîne BBC éclaboussant le frère du chef de l’Etat Aliou Sall ont aussi servi de tremplin à la société civile, permettant aux activistes de redorer leur blason et de redescendre dans la rue. La plateforme ‘’Aar Liniou Bokk‘’ est mise sur les fonts baptismaux pour lutter contre la cherté de la vie, la gestion nébuleuse du pétrole et le coût de l’électricité. Mettant sous le projecteur des activistes comme Dr Cheikh Tidiane Dièye, Fatou Ndiaye Blondin, l’enseignant en philosophie Dr Babacar Diop, ou encore le tonitruant Guy Marius Sagna.
LE BRADAGE DU LITTORAL, LA GESTION DE L’AIDE ALIMENTAIRE : LES NOUVEAUX AIGUILLONS DE LA LUTTE SOCIALE
A la tête du mouvement anti-impérialiste FRAPP / France dégage, ce dernier est devenu le symbole incontesté du mouvement social sénégalais. Sur tous les fronts, Guy Marius Sagna a fait ces derniers mois plusieurs séjours en prison à cause de manifestations publiques. Et il a atteint le paroxysme en novembre dernier en refusant d’obtempérer à la décision du préfet de Dakar d’interdire une manifestation à la Place de l’Indépendance.
Accompagné de Dr Babacar Diop et d’autres activistes, Guy Marius Sagna a franchi le Rubicon en atteignant les grilles du Palais pour se faire entendre. Ce qui lui a valu comme à l’accoutumée plusieurs mois de prison. Et avec son impulsion et celles de Dr Babacar Diop, Karim Xrum Xax et d’autres, le mouvement social commence à atteindre sa vitesse de croisière etle régime en place en train d’être débordé. La gestion de la pandémie de Covid-19, l’affaire des honoraires de l’ancienne présidente du Conseil Economique Social et Environnemental, le bradage du littoral, la pénurie d’eau ont redonné de la matière aux activistes et aux opposants du régime du président Macky Sall. Et n’eût été la crise sanitaire qui secoue le pays, ils auraient certainement investi la rue pour demander des comptes à l’Etat.
LE GIR ACCUSE DES POLITICIENS CHERCHER A SEMER LE CHAOS
Les membres du Groupe d’information Républicain (Gir) ne veulent plus revivre un nouveau 23 juin au Sénégal.
Le Groupe d’Information républicain (Gir) a animé hier un point de presse pour saluer les décisions du chef de l’Etat relatives à la gestion de la pandémie de la Covid-19. A cette occasion, ces apéristes ont alerté les populations sur une éventuelle tentative de réédition des évènements du 23 juin. Ils accusent, par ailleurs, certains acteurs politiques de vouloir instaurer le chaos dans le pays.
Les membres du Groupe d’information Républicain (Gir) ne veulent plus revivre un nouveau 23 juin au Sénégal. En marge d’un point de presse tenu hier, les responsables de l’Alliance pour la République (Apr) regroupés dans le GIR alertent et accusent certains politiciens de manœuvrer pour mettre le pays dans le chaos.
«Malgré la situation actuelle qui nous impose une solidarité sans faille et un sens patriotique mettant l’intérêt supérieur de la nation au-dessus de toute considération personnelle et de tout agenda politique, des politiciens rêvent de voir le pays plonger dans le chaos», affirme Ansour Sané, porte-parole du jour de la rencontre. Il révèle que ces politiciens s’évertuent à installer un débat et des mobilisations dont «l’unique objectif est de reproduire les événements du 23 juin 2011».
Et le sieur Sané de rappeler : «ils ont oublié que quand on mène une guerre, on doit être unis pour la gagner». Il prévient en effet celles et ceux qui cherchent déjà à faire de mauvais procès que la guerre n’est pas encore gagnée, et selon lui, ces derniers affichent une irresponsabilité coupable. Cependant, pour faire face à toutes ces velléités, ils comptent, disent-ils, organiser une campagne de sensibilisation et de distribution de masques de protection dans la journée du 23 Juin sur toute l’étendue pays ». Et cela, d’après lui et ses camarades, est la meilleure manière pour célébrer et magnifier la grande journée historique du 23 juin 2011 dont, rappellent-ils, font partie les principaux acteurs».
Pour ce qui concerne la gestion de la pandémie de Covid-19, les camarades de Ansour Sané se félicitent de l’action du Chef de l’Etat. Ils estiment que le président de la République a pris des mesures qui ont permis de renforcer la capacité de riposte du pays et d’accompagner les secteurs durement affectés.
Mieux, rappellent-ils, « un programme de Résilience économique et sociale (PRES) a été mis en place pour renforcer les capacités du pays à faire face à la situation de crise ». Ainsi, Ansour Sané de préciser que le Sénégal est le seul pays au monde à avoir accordé un important soutien financier de l’ordre de 12,5 milliards à sa diaspora.
A cela, ajoute t-il, le Président a accordé, pour faciliter des vols de rapatriement des Sénégalais d’Italie, une subvention de 200 euros sur les billets d’avion. «Ces rapatriements se passent régulièrement et 6 nouveaux vols Dakar-Rome-Milan sont programmés les 23, 28 et 30 juin », renseigne toujours le porte-parole du jour.
Avant d’inviter la population à s’écarter de ces politiciens qu’il qualifie des «marchands d’illusions». Il invite en outre les citoyens à continuer de respecter les mesures édictées par les autorités pour stopper la propagation du virus. «Ces mesures tiennent de l’interdiction de rassemblement, du port obligatoire de masque, du respect de la distanciation physique, de l’utilisation permanente de gels antiseptiques et du lavage des mains avec du savon», dit-il. Pour ce qui est de la reprise des cours prévue après demain jeudi 25 juin, Ansour Sané et Cie appellent les acteurs politiques, éducatifs, associatifs, sociaux et économiques à la constitution d’un large consensus national pour relever le défi qui nous interpelle tous.
64 NOUVELLES CONTAMINATIONS RAPPORTÉES CE MARDI
Le ministère sénégalais de la Santé a rapporté, ce mardi, 64 nouvelles contaminations à la Covid-19, portant à 6034 les cas d’infection au coronavirus officiellement déclarés dans le pays depuis le 2 mars.
Dakar, 23 juin (APS) - Le ministère sénégalais de la Santé a rapporté, ce mardi, 64 nouvelles contaminations à la Covid-19, portant à 6034 les cas d’infection au coronavirus officiellement déclarés dans le pays depuis le 2 mars.
Sur 1045 tests effectués au cours des dernières 24 heures, 64 sont revenus positifs, a notamment indiqué le directeur de Cabinet du ministre de la Santé.
Lors du point de presse quotidien sur la situation de la pandémie, Aloyse Wally Diouf a précisé qu’il s’agit de 51 cas contacts suivis et 13 cas issus de la transmission communautaire recensés à Dakar (12) et à Touba (01).
93 patients hospitalisés ont été déclarés guéris tandis que 23 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
Trois décès supplémentaires ont été enregistrés, ce qui porte à 89 le nombre de malades ayant succombé à la Covid-19.
Depuis l’apparition de la maladie dans le pays, le Sénégal a dénombré 6034 cas de Covid-19 dont 4046 guéris, 89 décès et 1898 patients sous traitement.