SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
6 juillet 2025
64 NOUVELLES CONTAMINATIONS RAPPORTÉES CE MARDI
Le ministère sénégalais de la Santé a rapporté, ce mardi, 64 nouvelles contaminations à la Covid-19, portant à 6034 les cas d’infection au coronavirus officiellement déclarés dans le pays depuis le 2 mars.
Dakar, 23 juin (APS) - Le ministère sénégalais de la Santé a rapporté, ce mardi, 64 nouvelles contaminations à la Covid-19, portant à 6034 les cas d’infection au coronavirus officiellement déclarés dans le pays depuis le 2 mars.
Sur 1045 tests effectués au cours des dernières 24 heures, 64 sont revenus positifs, a notamment indiqué le directeur de Cabinet du ministre de la Santé.
Lors du point de presse quotidien sur la situation de la pandémie, Aloyse Wally Diouf a précisé qu’il s’agit de 51 cas contacts suivis et 13 cas issus de la transmission communautaire recensés à Dakar (12) et à Touba (01).
93 patients hospitalisés ont été déclarés guéris tandis que 23 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
Trois décès supplémentaires ont été enregistrés, ce qui porte à 89 le nombre de malades ayant succombé à la Covid-19.
Depuis l’apparition de la maladie dans le pays, le Sénégal a dénombré 6034 cas de Covid-19 dont 4046 guéris, 89 décès et 1898 patients sous traitement.
Par Ibrahima THIOYE
DU BON USAGE DES RESEAUX WHATTSAPP
WhatsApp est en passe de devenir une grande plateforme multiservices qui élargit progressivement ses fonctionnalités à l’image de son pendant chinois Wechat.
WhatsApp est une application de messagerie instantanée qui permet à ses utilisateurs d’échanger des messages texte, audio, vidéo à deux ou au sein d’un groupe. Elle a acquis une forte notoriété. Aujourd’hui, elle compte plus de 2 milliards de clients répartis dans près de 180 pays. WhatsApp enregistre près d’un milliard de clients actifs par jour, échangeant 2 milliards de minutes de voix/vidéo par jour.
WhatsApp est en passe de devenir une grande plateforme multiservices qui élargit progressivement ses fonctionnalités à l’image de son pendant chinois Wechat. WhatsApp business est destinée aux professionnels. Elle va jouer un rôle important de support aux fonctions marketing, communication et service client. La fonction groupe commence à devenir très populaire. Il est possible de créer un groupe WhatsApp autour d’un thème et d’inviter, via un lien, des personnes qui partagent le même centre d’intérêt. Ces nouveaux espaces de dialogue gagnent en notoriété au même titre que les réseaux sociaux. Ils ne sont ni bons ni mauvais. Tout dépend de la façon dont nous les utilisons. Au Sénégal, comme dans tous les pays où WhatsApp est présente, on assiste à l’émergence et à la prolifération de nombreux types de groupe WhatsApp organisés autour des membres d’une même famille, des amis du lycée ou des camarades de la fac, des apprenants de telle discipline, des amis sportifs, etc. Ainsi, les espaces d’échanges physiques actuels ou anciens sont exportés dans le monde virtuel. Une personne peut se retrouver dans plusieurs groupes en plus des autres espaces virtuels de type réseau social. Cet article met juste l’accent sur quelques bonnes pratiques de communication à l’intérieur des groupes WhatsApp de type amical ou familial. Quelques aspects liés à l’organisation sont aussi abordés.
Objectif (but) du groupe
Lorsqu’on crée un groupe WhatsApp, il est important de préciser l’objectif de cet espace d’échanges. Pour les groupes de type amical ou familial, sans rien formaliser, l’objectif est généralement de partager rapidement des informations, de maintenir et renforcer les liens entre les membres par des échanges instructifs et une conversation collective distrayante.
L’administrateur
Il a un rôle d’organisateur, d’animateur et de superviseur. Il est le garant de la réalisation de l’objectif (but) du groupe et il veille au respect de la charte. Il doit avoir de bonnes capacités de communication. Il ne doit être ni trop rigide ni trop léger. Il doit veiller à la satisfaction des membres et il a obligation de tout mettre en œuvre pour éviter la léthargie ou les «départs» du groupe.
Charte
La charte joue un rôle important. Elle encadre les actions des membres. Elle doit être très simple si on veut que les membres la lisent. Peu formalisée dans les groupes d’amis et de parents, elle doit être très précise dans les groupes professionnels. Elle décrit globalement la façon dont les membres de cet espace souhaitent échanger. Concrètement, elle définit les modalités d’intervention ainsi que le type de contenu que l’on peut échanger. Elle peut également aborder les aspects liés à la confidentialité.
Loi de la majorité et démocratie profonde
La loi de la majorité doit être au cœur des règles de fonctionnement du groupe, mais les voix minoritaires doivent également être respectées. Si dans un groupe certains membres ne savent pas lire, il faudrait surtout privilégier les messages de type audio. On devrait aussi éviter d’aborder des sujets exigeant de profondes réflexions (y compris pour certains jeux) dans un groupe où certains n’ont pas le niveau d’instruction idoine. Communiquer en tenant compte du Ppdc (plus petit dénominateur commun) est largement recommandé.
Présence/absence dans un groupe amical ou familial
Ai-je le droit de refuser de participer à un groupe ? Oui, si les objectifs ne me conviennent pas ou si je suis déjà engagé dans de nombreux groupes. Mais le bon réflexe est de privilégier les groupes de taille raisonnable (groupe des enfants de X) et éviter ceux dont la taille est assez élevée (groupe des enfants et petits-enfants de Y). La facilité de gestion est inversement proportionnelle à la taille.
Fréquence d’intervention
Dans les groupes familiaux ou amicaux, on retrouve une minorité de membres qui, en termes de volume, échangent plus que les autres. Il faut les remercier car ils contribuent à la vie de cet espace. S’ils prennent la décision d’arrêter leurs interventions, le groupe tombe dans la léthargie. L’attitude consistant à limiter au minimum les interventions peut être perçue comme du snobisme. Celle qui lève ces limites peut être perçue comme une compulsion (automatique, non maîtrisée).
A ce niveau, on distingue deux catégories d’acteurs: - les acteurs «multiprocesseurs» qui, en sus de leurs activités quotidiennes, sont capables d’intervenir dans plusieurs groupes ; ceux-là sont stimulés par les interactions dans les groupes et cela n’affecte aucunement leurs activités prioritaires; - les acteurs «monoprocesseurs» compulsifs qui délaissent toute autre activité et s’oublient dans les échanges WhatsApp. Si vous êtes "monoprocesseur", vous avez intérêt à vous fixer des limites (horaires d’utilisation, thèmes à aborder, type d’échanges, nombre maximal de posts par jour, etc.) Les parents doivent observer de près les pratiques de leurs progénitures pour identifier ce type de déviance et trouver, le cas échéant, une solution efficace et à coût émotionnel réduit.
Attention à l’oubli de soi dans l’espace virtuel
L’oubli de soi dans l’espace virtuel (WhatsApp ou dans tout espace virtuel) est une nouvelle maladie. La personne, atteinte de ce syndrome, met de côté ses obligations prioritaires (travail, présence familiale, obligations sociales) et consacre toute son énergie à l’échange dans ses différents espaces virtuels. Cela ressemble à une forme de "narcotisation". La personne n’échange plus; elle ne contrôle pas si les autres lui font du feedback ou non ; l’essentiel est de s’oublier dans cet espace pour ne plus affronter la dure réalité quotidienne. Le contenu des posts peut être d’un niveau très élevé. Quand cela arrive, on dit que la personne possède un outil qui la possède. Elle est sous le contrôle d’une addiction.
Autres déviances
En dehors de l’intervenant compulsif qui s’oublie dans cet espace, il y a le mégalomane, narcissique, donneur de leçon, qui se prend pour Amon Ra, évoque tous les sujets et attend des feedback positifs, le mélancolique qui va vers la dépression (découragé par la vie et qui rationalise tout), le paranoïaque minimaliste qui ne se lâche jamais et prend des précautions énormes pour communiquer et l’apprenti psychologue (comme moi) qui prend un malin plaisir à «psychologiser» les gens au lieu de communiquer simplement. Je crois qu’il y a à ce niveau un terrain d’étude fertile et assez intéressant pour les psychologues.
L’UNACOIS/YEESSAL PLAIDE POUR LA RESTITUTION DES CONTENEURS SAISIS
Quelque 40 tonnes de sachets plastiques équivalant à une valeur de 120 millions F Cfa et 156 conteneurs de plastiques dédouanés, d’une valeur de 5,5 milliards. ont été saisis par la douane sénégalaise
L’interdiction des produits plastiques conformément à la loi depuis le 20 avril 2020, n’agrée pas les membres de l’Unacois/Yeessal. Ces derniers, en raison de la pandémie de la covid-19 et de ses effets induits, demandent l’arrêt des saisines actuelles et la libération des stocks dédouanés.
Quelque 40 tonnes de sachets plastiques équivalant à une valeur de 120 millions F Cfa et 156 conteneurs de plastiques dédouanés, d’une valeur de 5,5 milliards. Tels sont les volumes et les valeurs des saisies cumulées des douanes sénégalaises dans tout le Sénégal, selon l’Union nationale des associations de commerçants, operateurs et investisseurs du Sénégal (Unacois/Yeessal).
A l’occasion d’une conférence de presse, le groupement a sollicité l’arrêt des saisies de sachets plastiques opérées actuellement, tout en plaidant, la restitution des stocks confisqués. Pourtant, à la décharge des douaniers, à la date du 20 avril est entrée en vigueur, la loi n°2020-04 du 8 janvier 2020 relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques qui interdit les produits plastiques à usage unique comme les gobelets, couvercles, pipettes et tous sachets destinés à être utilisés pour conditionner l’eau ou toute autre boisson. Malheureusement, la covid-19 n’a pas facilité son exécution.
Au point que dans ce contexte de tension économique, des mesures d’assouplissement ont été décidées par le ministère de l’Environnement et de la Protection de la nature, a rappelé l’Unacois/Yeessal.
Par ailleurs, l’Uncaois/Yeessal dit ne pas ignorer, «l’ampleur des dégâts de l’utilisation de ces emballages dans l’environnement. Qu’il s’agisse du bétail, du sol, de la faune, de la flore et du milieu marin.» Par conséquent,l’Unacois/Yeessal se dit prête à accompagner l’Etat dans la mise en œuvre de cette loi sur toute l’étendue du territoire dans le strict respect conventions de Bâle, de Rotterdam et de Stockholm.
Toutefois relativement à la situation installée par la covid-19, l’Unacois/Yeessal dit initier des démarches au rang desquelles, une déclaration de presse à la date du 9 mai, puis l’envoi de courrier au ministre le 12 mai. A cela s’ajoutent de nombreux échanges, qu’elle a tenus avec les services du ministère de l’Environnement et du Développement durable pour éviter que l’application stricte de cette loi, ne soit préjudiciable à tous les acteurs de la filière.
Cheikh Cissé et ses collègues, à cause des dégâts provoqués par la pandémie trouvent anormal d’opérer des saisies de produits de cette valeur déjà importés et dédouanés au même moment, l’on parle de résilience et de relance de notre économie. Afin de s’inscrire effectivement dans cette perspective de résilience et de relance économique, l’Unacois/Yeessal appelle de ses vœux à l’intervention personnelle du Président de la République Macky Sall.
AIR SENEGAL REBROUSSE CHEMIN POUR LES BEAUX YEUX D'UNE GABONAISE
La compagnie Air Sénégal dirigée par Ibrahima Kane avec comme président du conseil d'administration Souleymane Ndéné Ndiaye, a-t-elle déjà du plomb dans l'aile ?
La compagnie Air Sénégal dirigée par Ibrahima Kane avec comme Président du conseil d'administration Souleymane Ndéné Ndiaye, a-t-elle déjà du plomb dans l'aile? Jugez-en plutôt par cette scène cocasse survenue à Douala vendredi dernier 19 juin 2020.
Ce jour-là, on a frôlé l'incident diplomatique sur fond de «cas suspect de coronavirus» «pour les beaux yeux d’une Gabonaise». Au départ de la capitale économique camerounaise, un vol de Air Sénégal avec à son bord des compatriotes bloqués depuis des mois a embarqué «un cas suspect de covid-19» à destination du Gabon.
Les langues commencent à se délier sur le vol de Air Sénégal parti pour ramener les Sénégalais bloqués depuis près de quatre mois au pays de Paul Biya du fait de la fermeture des frontières aériennes à cause du coronavirus.
Selon des sources concordantes, ce jour-là, l’avion de la compagnie nationale sénégalaise qui avait rempli toutes les formalités, effectuait son roulage comme on dit dans le jargon de l'aviation, pour faire cap sur Libreville au Gabon. Mais les passagers et les membres d’équipage auront la surprise de leur vie de voir l'appareil appelé à faire demi-tour pour embarquer une passagère retardataire, fille d’une haute personnalité du Gabon où l’avion devait transiter.
Un témoin de cette scène surréaliste dans les annales de l’avion civile soumise à des règles strictes, jure la main sur le cœur que les Gabonais ont menacé de ne pas autoriser l’avion de Air Sénégal à faire escale à Libreville si la fille de cette personnalité gabonaise était laissée en rade à Douala.
Les passagers et les membres d’équipage ne sont pas au bout de leur peine, car il se susurre que «l’intruse» qui a squatté de force l’avion de Air Sénégal manifestait des signes d’une porteuse du coronavirus quoique aucune source médicale n’ait confirmé ou contesté l’information. Sans doute, se sont-ils basés sur le relevé de température à l’aide d’un thermo flash au moment de l’embarquement.
Dans le cadre du rapatriement des Sénégalais de la diaspora bloqués à l’extérieur, sur instruction du Président de la République des vols de Air Sénégal sont allés un peu partout pour ramener nos compatriotes.
Le ministère des Transports aériens et du Tourisme, sur la base de la requête du ministère des Affaires Etrangères, approuvée par le ministère de la Santé et de l’Action Sociale, a autorisé ces vols de rapatriement.
P.S : Nous avons tenté vainement d'avoir la version de Ibrahima Kane, Directeur Général de Air Sénégal. Après trois tentatives d'appel sur son portable à 22 h 00, 22 h 02 et 22 h17, voici la réponse qu'il a servie. "Bonsoir Je ne peux pas vous répondre. Veillez m'envoyer un message svp".(22h 21) et il enchaîne quelques minutes plus tard par un message quelque peu obscur: "Pour ce type de questionnement, merci de vous adresser à Mme Diène +22176639..."(22h 27) Et à la question qui est Mme Diène, il ne répond même pas par un seul mot.
« ETRE MILLIONNAIRE, C’EST AVOIR DES BIENS QUI VALENT PLUSIEURS MILLIONS… »
Votre rubrique « Histoire d’argent », reçoit le journaliste Issa Sall, ancien du défunt hebdomadaire «Nouvel Horizon, aujourd’hui disparu. Issa Sall est membre et porte-parole de la Commission électorale nationale autonome (CENA)
Votre rubrique « Histoire d’argent », reçoit le journaliste Issa Sall, ancien du défunt hebdomadaire «Nouvel Horizon, aujourd’hui disparu. Issa Sall est membre et porte-parole de la Commission électorale nationale autonome (CENA).
L’INFO : Ton premier contact avec l'argent dans les années 60
Issa SALL : L’agent n’a jamais été une préoccupation pour moi. Mon père nous payait le ticket le dimanche pour les matchs de foot. Nous avions aussi droit au cinéma au moins un samedi par mois. Pour la presse, mon père en achetait régulièrement : Jeune Afrique, Bingo, et le quotidien national. Il m’est arrivé, élève avec mes petits sous, d’en acheter moi-même quand je trouvais un titre intéressant alors que mon père n’en avait pas ramené.
Pour les pièces de monnaie de ma jeunesse
Fifteen, en fait, c’est une pièce d’un franc CFA. Avec 1 franc, même en ces périodes où la pièce circulait beaucoup plus que maintenant, on ne pouvait acheter quoi que ce soit. En revanche, elle servait pour faire la monnaie. Avec le Double, c’est-à-dire la pièce de 2 francs, oui, on pouvait se payer un bonbon, un chewing gum. « Dadji qaam» s’appelait le machin qui vous collait les deux mâchoires. Le boutiquier était maure, parce que le boutiquier guinéen n’existait pas en ces temps-là. Avec dërëm ou la pièce de 5 francs, on se payait un morceau de pain, le cinquième d’une baguette qui coûtait 25 francs. Avec 10 F, on s’offrait du pain tartiné de chocolat fortement dilué à l’huile d’arachide. Un fataya aussi, (sorte de galette très mince et craquante avec un peu de poisson et de la sauce tomate. Si tu ne peux pas t’en payer à la récréation, quel drame ? Mais un copain pouvait toujours vous donner un petit morceau et tu pouvais en profiter pour lécher la sauce. Je ne me rappelle plus le prix du paquet de cigarettes, mais avec 5 francs, on pouvait s’en payer une ou 3 cigarettes à 10 F. Avec la baguette de pain à 25F, un morceau de pain à10f et une boite de lait concentré sucré à 15F, c’était le bonheur. Un mets réputé en ces temps-là. 100 F, c’était la fortune. On s’achetait une boîte de conserve (pâté d’abats, sardines). Le ticket de ciné était à 50 F pour 2 films. Il fallait sortir autant ou le double pour un match de football du championnat.
Ta première grosse somme dans la vie ?
Mon premier revenu est une indemnité perçue lors d’un stage dans une banque (BIAO, ex CBAO) alors que je venais de passer ma première année en fac de droit : 60.000F pour deux mois de présence.
Et quand tu es devenu millionnaire?
A priori, je dis que je ne compte jamais. Je ne sais pas ce que j’ai à la banque. Quand je dépense, je ne compte pas non plus. Mais j’achète utile la plupart du temps. Ce doit être à plus de 30 ans que j’ai eu des revenus au-delà du million. Je collaborais avec Africa International, les NEAS et Le Cafard libéré. Et je faisais un peu de tout ailleurs. Une fois, j'ai été payé presque en même temps. Je dois avoir été un millionnaire instantané. Une journée et j’ai retrouvé la précarité. Il faut comprendre que être millionnaire, c’est avoir des biens qui valent plusieurs millions et non posséder en numéraires la somme.
As-tu été victime d'un pickpocket ? Pour quel montant ? Comment as-tu réagi : tu as sifflé, tu as insulté?
Pour me piquer mon argent, il faut m’escroquer et non m’arracher mes biens ou le subtiliser. Un pickpocket n’a aucune chance. Un vrai faux malheureux, oui
Folie dépensière de ta vie que tu regrettes : voiture, chaussure, chemise, chaussettes, montre…
En principe, je ne regrette jamais mes décisions, bonnes ou mauvaises. Je n’ai jamais regretté une seule dépense. J’assume de commettre des bêtises ou des bonnes actions. J’abhorre la contrition.
LES ENSEIGNANTS DU SUPERIEUR EN SIT-IN SUR LA CORNICHE OUEST, CE 23 JUIN
Les associations de défense du littoral et le Collectif «Touche pas aux Mamelles» peuvent compter sur la participation à leur combat des universitaires résidents de la Cité des enseignants de Mermoz.
Les associations de défense du littoral et le Collectif «Touche pas aux Mamelles» peuvent compter sur la participation à leur combat des universitaires résidents de la Cité des enseignants de Mermoz.
Dans une déclaration rendue publique, hier lundi, les membres du Comité de Lutte pour la Préservation du Littoral Sénégalais (CLPLS) de l’Association des Résidents de la Cité des Enseignants du Supérieur (ARCES) qui «disent non au bradage du littoral», convient tous les Sénégalais soucieux de la protection de l’environnement et du littoral à un sit-in, ce mercredi 23 juin, à la plage située en face de la Cité à Fenêtre-Mermoz sur la Corniche Ouest, avec comme point de départ, l’école américaine en face de la Cité.
«L’accaparement des terres du domaine national et l’occupation de façon irrégulière et outrancière d’une partie de ce domaine qui est le littoral sénégalais, interpellent la nation dans son entièreté au regard des enjeux qui ne sont plus à démontrer.
En effet, les multiples agressions du littoral constituent la partie visible d’un mal plus profond et plus impactant à plusieurs niveaux, mal qui met en péril non seulement notre présent, mais aussi et surtout l’avenir des générations futures et pose avec acuité des problèmes d’ordre divers, notamment de santé publique. A cela s’ajoute la violation flagrante des lois de la République, en plus des problèmes environnementaux», lit-on dans le document.
Ainsi, note le CLPLS/ARCES, «la nécessité impérieuse de mener un combat pour cette partie du domaine national qu’est le littoral, et par extension, celui de l’accaparement des terres s’imposent naturellement à tout citoyen soucieux du mieux-vivre et de la démocratie dans la gestion du foncier.
Pour des universitaires que nous sommes, le mal est plus accru, car nous sommes touchés à titre principiel du fait de l’emplacement de nos diverses structures, dont l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, la Cité des Enseignants du Supérieur, et la liste est loin d’être exhaustive».
Pour toutes ces raisons, le CLPLS/ARCES, lance un «vibrant appel à tous les résidents, à tous les personnels de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar dont les syndicats, les organisations diverses et à tous les Sénégalais, jeunes, adultes, femmes et enfants, à se mobiliser, ensemble avec les organisations des Citoyens Actifs pour la Protection de l’Environnement et du Littoral Sénégalais (CAPELS) le 23 juin à 17h pour dire non aux agressions sur le littoral et à l’accaparement des terres. Un sit-in aura lieu à la plage située en face de la Cité à Fenêtre-Mermoz sur la Corniche Ouest. Point de départ : École américaine en face de la Cité».
LA POLICE «CASSE» DU MANIFESTANT
La matinée d’hier, lundi 22 juin 2020, a été très chaude au niveau du site de Gadaye où, un litige foncier oppose un promoteur du nom de Babacar Fall, de Technologie 2000, à des acquéreurs de terrains
La matinée d’hier, lundi 22 juin 2020, a été très chaude au niveau du site de Gadaye où, un litige foncier oppose un promoteur du nom de Babacar Fall, de Technologie 2000, à des acquéreurs de terrains, sur une superficie de 6 hectares, pour 253 maisons démolies. Les Forces de l’ordre ont interdit la tenue de la grève de faim sur le site, usant de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants. Il y a eu des blessées et des interpellations du coté des grévistes de la faim qui n’ont pu démarrer leur diète sur le site, pour réclamer justice.
Venus très tôt, hier, lundi 22 juin, pour installer des bâches sur le site litigieux de Gadaye, en banlieue dakaroise, afin d’y tenir leur grève de la faim, les membres du collectif des victimes des démolitions de Gadaye n’ont pas eu le temps de démarrer leur diète. Des éléments de la Police de Yeumbeul ont vite débarqué pour les sommer de quitter les lieux.
Refusant de se disperser, les grévistes se verront chargés par les forces de l’ordre avec des grenades lacrymogènes. Il s’en suit une intifada entre les membres du collectif et les Policiers qui, en nombre insuffisant, ont demandé du renfort.
Quelques minutes après, des éléments du Commissariat central de Guédiawaye débarquent. Des manifestants sont interpellés. «On a arrêté 11 personnes dont 7 hommes et 4 femmes qu’on a brutalisé avant de les embarquer. C’est inadmissible !», a lancé Cheikh Traoré, SG adjoint du collectif des victimes de démolitions de Gadaye qui revient sur les faits. «On était venus tranquillement faire notre grève de la faim, tout en respectant les mesures barrières et la distanciation physique. Mais, à notre grande surprise, la Police de Yeumbeul est venue en charge pour nous demander de quitter les lieux. On leur a demandé sur quel motif ? Et ils ne nous ont pas donné de raison. Alors, nous avons refusé catégoriquement en leur signifiant que nous n’allons pas quitter ces lieux», a laissé entendre Cheikh Traoré.
DES BLESSES GRAVES DONT 3 FRACTURES PARMI LES GREVISTES
C’est en ces moments que la Police a chargé les membres du collectif, renseigne ce dernier. «La Police a lancé sur nous des grenades lacrymogènes, on a riposté avec des jets de pierres. Les policiers ont blessé, parmi nous, 7 personnes dont 3 fracturées et d’autres des blessées graves», a expliqué le SG adjoint qui revient sur les interpellations. «Il y a eu au moins 11 interpellations dont 4 femmes et 7 hommes qui sont à la Police de Yeumbeul. D’abord, nous nous affairons à évacuer les blessés. Ensuite, nous allons voir la suite à donner à cette affaire», a renseigné ce dernier. Revenant sur le motif de la grève de la faim, Cheikh Traoré d’indiquer : «Nous demandons à l’Etat de respecter ses engagements. L’Etat nous avait assuré qu’une fois que la justice aura tranché, il va nous restituer nos maisons et va nous accompagner jusqu’à ce que nous nous installons sur le site. Cette promesse a été tenue au Palais de la République. Et, la 2e chose, c’est que les décisions de justice doivent être respectées. On ne demande que ça», a soutenu Cheikh Traoré.
LA PLATEFORME «DOYNA» PORTE LE COMBAT DE GADAYE, DES TRAVAILLEURS DE PCCI ,ETC. A LA PLACE DE L’OBELISQUE, CE JEUDI
Venu apporter son soutien aux manifestants, Guy Maruis Sagna n’a pas mis de gangs pour s’indigner. «La justice de ce pays ne peut pas rendre des décisions favorables à ces 253 familles et, au lieu d’appliquer ces décisions de justice, on applique la loi du plus fort», s’estil offusqué. Et de poursuivre : «nous pensons que c’est scandaleux !
Ces événements de Gadaye, ceux de PCCI, d’ABS, de Kignabo et de Guéréo se produisent à une date anniversaire de ce mythique jour du «23 Juin». Cela veut dire que le président Macky Sall n’a absolument rien changé dans ce pays, il a fait dans la continuité, mais également en pire. C’est pourquoi, nous lançons un appel à toutes les victimes de spoliation foncière, à toutes les victimes de démolitions de maisons, à toutes les victimes d’arriérés de salaires et de licenciements arbitraires à venir rejoindre la lutte des frères et sœurs de Gadaye, celle des membres de la plateforme «Doyna» (ça suffit) pour dire non à cette injustice, non à l’accaparement des terres et des biens de braves et valeureux citoyens sénégalais qui ont collecté pendant toute leur vie, à la sueur de leur front, leur argent», dit-il.
Et l’activiste d’embrayer : «au moins 8 voitures de Police étaient là. Mais dans quel Sénégal sommes-nous ? Nous allons examiner la situation avec nos frères de Gadaye, pour la suite à donner. Nous exigeons, dans les meilleurs délais, la libération des interpelées», a indiqué Guy Marius Sagna qui annonce un rassemblement pour ce jeudi 25 juin à la Place de l’Obélisque (Place de la Nation), dans le cadre des activités de la plateforme «Doyna», pour le respect des décisions de justice dans l’affaire de Gadaye, et exiger que les travailleurs de PCCI à qui, on doit 14 mois de salaire et les travailleurs qui courent derrière 49 mois de salaire soient payés et en fin, l’arrêt des spoliation foncières, avec l’adoption d’un Code foncier.
LA REPARTITION DIVISE LES ACTEURS
Tout comme l’allocution de l’aide à la presse dans le cadre du Plan de Résilience Economique et Social, la répartition du fonds destiné aux acteurs des arts visuels est partie pour faire du grand bruit
La répartition des fonds affectés par le Président le République dans le but d’aider les acteurs du secteur des arts visuels pour faire face aux effets induits par la pandémie de la covid-19 fait grincer des dents. L’ouverture d’un appel à candidatures pour l’acquisition d’œuvres d’art pour le domaine privé artistique de l’Etat du Sénégal par le ministère de la Culture et de la Communication n’est pas appréciée par tous les artistes plasticiens.
Tout comme l’allocution de l’aide à la presse dans le cadre du Plan de Résilience Economique et Social, la répartition du fonds destiné aux acteurs des arts visuels est partie pour faire du grand bruit. Pour cause, l’appel à candidatures pour l’acquisition d’œuvres d’art pour le domaine privé artistique de l’Etat du Sénégal ouvert par le ministère de la Culture et de la Communication à cet effet, est loin de rassurer certains artistes plasticiens.
A les en croire, le partage du fonds qui a pour « but d’accompagner les acteurs du secteur à faire face aux effets induits par la covid-19», risque de tout être sauf «équitable». «Quand on veut soutenir des artistes, on ne doit pas fixer des critères d’excellence parce que c’est des conditions pour écarter des gens, surtout les plus “petits“.
De ce fait, ce sont les mêmes personnes les plus douées qui sont aussi des millionnaires qui vont se partager l’argent et les autres qui sont le plus dans le besoin vont être laissés en rade », a déclaré l’artiste plasticien, Mapathé Diallo. Une position appuyée par plusieurs autres artistes qui ont pris langue avec Sud Quotidien. Un argumentaire battu en brèche par leur collègue Viyé Diba représentant le sous-secteur des arts visuels au Comité de sélection.
Selon lui, le fonds mis en place par le Chef de l’Etat, devra également profiter à «ceux qui avaient fait des investissements pour préparer la Biennale de Dakar de par les expositions». «Le fonds, peut traduire le social mais aussi un acte économique fort parce que ça permet aux artistes de contourner un évènement essentiel dans le domaine professionnel qu’est la Biennale», avance Viyé Diba.
Non sans ajouter, «c’est une situation exceptionnelle qui s’impose à tout le monde mais en même temps, l’Etat veut appliquer, ce que nous trouvons intéressant, le décret sur le patrimoine artistique privé de l’Etat conformément au décret de 1967 dont l’objectif est de doter ce pays d’une collection nationale», explique M. Diba. Toutefois, il faut préciser que la Biennale d’art contemporain de Dakar qui devrait avoir lieu du 28 mai au 28 juin 2020, est dotée d’un budget d’un milliard de F Cfa.
«ONNE VA PASMETTRE DANSLE PATRIMOINE ARTISTIQUE PRIVÉDE L’ETATLESGENSQUISE CHERCHENT»
En effet, sur le document de l’appel à candidatures, il est demandé aux candidats de mettre le «coût estimé de chaque œuvre» mais également, on peut lire : «Dans la perspective d’un éventuel règlement, l’artiste doit également fournir un relevé d’identité bancaire». Mapathé Diallo pense que ces critères sont discriminatoires. «Parmi les artistes les plus démunis, certains n’ont même pas de comptes bancaires. On demande encore à chacun de définir son prix mais tu peux envoyer ton tableau, au retour on te dit que c’est cher. Un artiste qui n’a même pas une quantité suffisante de peinture qui fait un tableau qui n’a pas de qualité, même s’il vous propose 500 mille F Cfa, vous n’allez pas acheter», martèle M. Diallo.
Là également, Viyé Diba souligne que l’appel à candidatures est juste motivé par le décret de 1957 qui fixe les règles de participation. «Ça doit être perçue comme une volonté d’organiser davantage le secteur et son mode de fonctionnement. Si on applique le décret, il est juridiquement encadré. Ce n’est pas n’importe comment qu’on achète. On achète les artistes qui ont une signature qui permet à l’Etat d’avoir une histoire de l’art crédible parce que ceux qui ont été achetés dans le cadre du patrimoine privé de l’Etat ont d’abord démontré la qualité de leur travail», a tenu à préciser M. Diba. Il renchérit : «On ne va pas mettre dans le patrimoine artistique privé de l’Etat, les gens qui se cherchent».
Toutefois, il rassure que tous les acteurs des arts visuels vont se retrouver dedans. «On a trouvé un compromis qui ne va léser personne. Ce fonds concerne tout le monde même les artistes qui interviennent dans les hôtels. Par conséquent, on est obligés de créer un mécanisme de sélection sinon ce serait impossible», a soutenu Viyé Diba. Et d’ajouter, «l’appel à candidatures est là pour montrer que le fait de participer à ce projet est un acte volontaire et personnel».
Aux yeux également de certains artistes plasticiens, le délai d’inscription est court (du 22 au 27 juin 2020) pour permettre à tous les artistes du pays de s’inscrire. «Il n’y a pas mal d’artistes qui sont loin. Donc, ça ne permet pas à tout le monde de se mettre dans les mêmes conditions», a laissé entendre Mapathé Diallo. «Tout doit être réglé. C’est le gouvernement lui-même qui veut que cet argent-là aille à ceux qui doivent en avoir. On ne doit pas trainer avec ça», répond Viyé Diba.
Pour Mapathé Diallo, «acheter les œuvres d’art ne signifie pas forcément aider les artistes». Et donc, le ministère de la Culture et de la Communication aurait pu procéder à une autre manière de répartition des fonds pour pouvoir soutenir les artistes. Il propose la création d’espaces d’expression ou le dépôt des fonds à la caisse de sécurité sociale des artistes. «Les artistes qui ont le plus besoin du fonds, ce sont ceux qui sortent de l’école. Tu vois un jeune qui sort de l’Ecole nationale des arts qui n’a même pas de quoi acheter de la peinture ou des toiles. Il y’a aussi des jeunes qui ont des problèmes d’espaces d’expression.
Aussi, 500 millions, s’ils veulent réellement aider les artistes, il y’a la caisse de sécurité sociale des artistes. Combien d’artistes meurent avec des problèmes de santé ? Les artistes ont des problèmes pour avoir de bons espaces de travail. Avec 500 millions, on peut aller au village des arts, il y’a des l’espace là-bas et créer de grands ateliers où les artistes pourront travailler », explique Mapathé Diallo. Toutefois, Viyé Diba est d’avis que « rien de tendancieux » n’existe dans la répartition des fonds du secteur des arts visuels. Il soutient même que «ce sont des gens expérimentés qui vont juger les travaux».
Rappelons que sur le document de l’appel à candidature, il est écrit que le ministère de la Culture a envisagé l’acquisition directe en accord avec le sous-secteur des arts visuels. Le cri de cœur des artistes plasticiens survient après celui des danseurs qui se sont dit lésés dans la répartition du fonds covid-19. Ils avaient craché sur ce qui leur est revenu surles 3 milliards destinés au secteur de la culture.
Par Calame
DÉBOULONNER L'ALIENATION DE NOS TÊTES
Déboulonner les suppôts de la colonisation, c’est plutôt les extirper de nos têtes et à la place, y réinjecter de la fierté. Celle qui vous étreint à force de voir le continent se construire en comptant sur ses propres forces
«Faudrait-il ou non déboulonner la statue de Faidherbe ?" Comme pour faire écho à ce qu'il se passe en ce moment dans quelques parties du monde où l’on fracasse et met à terre des statues de suppôts du racisme, pour célébrer une humanité autre qu'on conjure d'advenir. L’interrogation revient ainsi de plus belle, même si depuis bientôt 3 ans, tombée de sa stèle, du fait de l’usure du temps et de la négligence des administrateurs, la statue de Faidherbe a disparu du paysage saint-louisien. Mais qu’importe !
S’inscrivant dans la dynamique mémorielle en cours, le débat se décline ici au Sénégal sous l’urgence de se débarrasser de tout ce qui rappelle les moments douloureux du colonialisme. Seulement, en se focalisant sur de tels actes ne serions-nous pas tentés, toutes griffes dehors, de fondre sur l'ombre et d’oublier la proie ? Cette proie qui, comme un virus, se trouve logée dans nos cervelles qu’elle infecte patiemment, méthodiquement, y distillant sournoisement les éléments susceptibles de les tenir sous son contrôle. Et au bout du compte, cela laisse des traces, façonne les imaginaires, sédimente des préjugés mortifères et débouche sur une nouvelle dialectique du colonisateur et du colonisé.
Les chaines matérielles désormais défaites sont ainsi remplacées par celles immatérielles à travers un processus d’aliénation subtile et perverse. Celle qui fait équivaloir et accepter que la pauvreté, la précarité se déclinent en noir ; la richesse et le mieux-être en blanc. Jeunes étudiants en France dans les années 70, il nous revient la sidération d’un compatriote qui voyant pour la première fois un blanc faire la manche dans la rue parisienne, s’était retrouvé complétement bouleversé devant un tel spectacle. Comme si le ciel lui était tombé sur la tête, il prenait soudainement conscience d’avoir intériorisé un complexe d’infériorité qui le faisait s’inscrire dans un double rapport de fascination et de soumission. Ce qu’avait très tôt compris l’ancien champion du monde de boxe, feu Cassius Clay alias Mohammed Ali et qu’il s’employait à déconstruire. Ainsi se remémorait-il, pour le déplorer, qu’enfant on lui faisait croire que « tout ce qui est beau est blanc ». Il se souvenait avoir demandé à sa maman « pourquoi le chat noir est-il de mauvais augure ?».
De même s’était-il offusqué de voir que Tarzan , le roi de la jungle africaine, était blanc. Ahurissant non, ce processus de dépréciation voire d’aliénation qui est loin de connaître son épilogue, ne serait-ce qu’au regard du phénomène de « blanchisation » encouragé par d’énormes panneaux publicitaires. Et puis, qui ne se souvient de la période de protestation sulfureuse de Mobutu Sese Seko, débaptisant son pays le Congo devenu Zaïre, jetant dans les eaux du fleuve les noms aux consonances allogènes pour les remplacer par des sonorités endogènes. Fini les costumes, la cravate et autres tenues occidentales. Vive l‘abacost et la taille basse. Mais il a fallu vite déchanter.
Embarqué dans une quête d’authenticité inessentielle, la gouvernance de Mobutu était dans les faits soumise à la coupe réglée de l’occident , à la déliquescence, la corruption et les abus de pouvoir de sa classe dirigeante, au détriment de la grande majorité des populations privées de liberté et de pitance, confrontées à la précarité et à l’indigence. Parce qu’on ne peut se satisfaire de ces mesures cosmétiques, il importe de s’en départir pour faire face à la réalité.
Dans ses entretiens avec Françoise Vergès publiés dans l’ouvrage «Nègre je suis, nègre je resterai», l’immense Aimé Césaire fait observer : «la colonisation a une très grande responsabilité : c’est la cause originelle. Mais ce n’est pas la seule, parce que s’il y a eu colonisation, cela signifie que des faiblesses africaines ont permis l’arrivée des Européens, leur établissement». Voilà qui impose un distinguo entre ce qui relève de «faire l’histoire» et «faire de l’histoire». Et cette histoire de la colonisation a été faite par les envahisseurs, les collaborateurs et les résistants».
De même, celle de l’esclavage a été faite par les vendeurs d’esclaves étrangers et locaux et par la farouche résistance. Il reste maintenant à surmonter ce moment dramatique (conserver et dépasser) en assumant ces diverses facettes. Déboulonner les suppôts de la colonisation, c’est plutôt les extirper de nos têtes et à la place, y réinjecter de la fierté. Celle qui vous étreint à force de voir le continent se construire en comptant sur ses propres forces, en mettant l’intérêt des populations les plus fragiles au-dessus de tout. Le déficit de fierté est tellement criant sous nos cieux qu’on s’accroche au moindre frémissement comme un ballon d’oxygène. Tellement on étouffe dans un espace où règne la gabegie , où la politique est perçue comme une opportunité pour se servir et non pour servir.
Et pourtant, la soif d’excellence est plus que jamais présente comme on peut une fois de plus le constater. A travers la gestion de la pandémie du Covid-19, elle s’est ainsi exprimée à travers l’engouement suscité par l’ingéniosité, la créativité de nos compatriotes, pour concevoir des masques, proposer des prototypes de respirateurs. Une soif d’excellence qui est telle qu’on était disposé à «sénégaliser» le Pr Didier Raoult, infectiologue et professeur émérite à Marseille, pour être né à l’hôpital Principal de Dakar. Genre «si vous n’en voulez pas en France, on le prend». Pressant, seul le besoin d’identification compte. L’urgence de se reconnaitre dans des héros, sortes de modèles qui tournent le dos aux multiplicateurs de faux billets, aux spéculateurs fonciers et autres faux dévots. Ce n’est pas pour rien que Thomas Sankara, 33 ans après sa mort, continue de faire l’actualité de nos espérances.
Comme un amour d’Afrique, en donnant l’exemple de l’intégrité, de l’indépendance économique à travers son style de vie spartiate, son refus de l’ostentation, sa volonté d’encourager à produire et à consommer local. Cette nostalgie est encore prégnante parce qu’aujourd’hui plus qu’hier, les élites politiques, dans leur écrasante majorité semblent plus intéressées par la gestion patrimoniale et clanique des ressources collectives.
Et pourtant avait prévenu Camus, «une nation meurt parce que ses élites fondent» car précisément, à l’instar du poisson, «un pays s’effondre lorsqu’il pourrit par la tête». C’est dire l’immensité du combat à mener car, au-delà de déboulonner Faidherbe, il s’agit en définitive de déboulonner de nos têtes le virus qui nous fait privilégier «la natte des autres» au lieu de tresser la nôtre propre. Après tout, prévient l’écrivain guinéen Thierno Monenembo : «Ce n’est pas en haïssant l’Autre que nous allons nous libérer, mais en reprenant conscience de notre valeur historique et culturelle».