SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
7 juillet 2025
par Oumou Wane
STOP À LA POLITIQUE DE L’INSULTE !
Peut-on laisser tout dire et n’importe quoi sur tout le monde à l’instar de ce « commissaire divisionnaire de police de classe exceptionnelle à la retraite », comme il signe ses diatribes fielleuses ?
Rien de tel pour opposer les peuples que les vociférations haineuses. Voilà pourquoi l’insulte connait un tel succès dans l’arène politique comme sur les réseaux sociaux. Parce qu’elle excite la foule.
Dans la lettre récente au président Macky Sall d’un certain commissaire en retraite que je ne nommerai même pas, tant ses propos m’inspirent une profonde horreur, l’insulte crasse trahit l’absence d’arguments, l’impuissant devant un adversaire tellement au-dessus, que son détracteur n’a plus que cette ressource pour l’atteindre.
Ce besoin d’insulte s’agite dans l’esprit de ce pauvre commissaire, en quête de succès faciles, surtout parmi les âmes basses. Je crois malheureusement pour lui, que ses torpilles locutoires manquent parfaitement leur but et que ses insultes défendent une mauvaise cause.
L’esprit critique et la liberté d’expression permettent, il va de soi, de tout reprocher à notre président, sauf pour être honnête, qu’il est un esprit cultivé, ferme, visionnaire dans ses conceptions, entreprenant et infatigable au travail.
Alors si j’ai le choix entre être persuadée de haïr ou persuadée d’agir, je préfère me démarquer des insulteurs professionnels et même féliciter notre président pour sa clairvoyance.
De la même manière, plutôt que d’entraîner les esprits de mes concitoyens dans un ignoble combat, je préfère leur dire qu’ils méritent toute la reconnaissance de la nation pour leurs comportements responsables et leur abnégation face à la crise sanitaire qui nous frappe et nous fait peur.
Le problème de l’insulte, en ces temps troublés, est qu’elle ne cherche pas seulement à poser une sentence négative sur un adversaire, elle vise un autre dessein, celui d’exaspérer l’ennemi, d’atteindre son moral, surtout si cet adversaire est intelligent, sensible et peu enclin à ces jeux haineux.
Je ne reviendrai pas sur le contenu de cette lettre calomnieuse que je n’ai même pas terminée de lire tant elle manque d’invention et de persuasion, mais notre jeune démocratie ne devrait-elle pas réfléchir, face à des propos baveux et vomitoires, qui n’ont guère le goût de chercher des arguments et des preuves, à une façon de légiférer, au même titre que l’on interdit les déjections et les crachats dans l’espace public ?
Ce climat de haine indigne de notre démocratie met la République et notre vivre-ensemble en danger. N’est-il pas temps que l’Assemblée nationale se penche sur l’examen d’une proposition de loi contre les propos haineux en ligne et dans l’arène politique en général ? D’une part afin de contraindre les géants du net à retirer plus rapidement les contenus manifestement illicites de leurs sites, et notamment les injures, et d’autre part de limiter les incitations à la haine républicaine dans le paysage politique sénégalais.
Bien sûr, le Sénégal ne serait pas le Sénégal sans une certaine dose de polémiques oratoires, jusqu’à l’excès et l’injure parfois. C’est de bonne guerre. Mais peut-on laisser tout dire et n’importe quoi sur tout le monde à l’instar de ce « commissaire divisionnaire de police de classe exceptionnelle à la retraite », comme il signe ses diatribes fielleuses ?
Au moins si nous ne légiférons pas sur la question, que les insulteurs professionnels s’appliquent à le faire avec conscience et précision. Oui, conscience et précision ! Car comme pour ce pauvre commissaire, l’insulte ne marche pas à tous les coups. Il ne suffit pas d’injurier, mais de le faire avec un certain à-propos et sur un fond de vérité, afin que l’injure porte. N’insulte pas qui veut !
LA BANQUE MONDIALE EXHORTE LES PAYS A INVESTIR DANS LE CAPITAL HUMAIN
Il est de notoriété publique que l’Afrique concentre la population la plus jeune du monde, et qu’elle est là où se posent les plus grands défis en matière de capital humain
Il est de notoriété publique que l’Afrique concentre la population la plus jeune du monde, et qu’elle est là où se posent les plus grands défis en matière de capital humain. C’est dans ce cadre que le Groupe de la Banque mondiale avait lancé, en 2019, le Plan pour le capital humain en Afrique afin de stimuler des investissements et des réformes dans ce domaine. En cette période de crise de Coronavirus qui a totalement exacerbé les conditions de vie des populations, la Banque Mondiale a réitéré son appel aux pays africains en les invitant à investir davantage dans le capital humain.
Investir dans les populations est le meilleur moyen pour combattre la pauvreté et les conséquences néfastes de la pandémie de la Covid-19 en Afrique, si l’on en croit la Banque Mondiale. C’est pour cela que l’institution financière internationale a fortement recommandé aux gouvernants africains d’investir dans le capital humain.
A travers son plan pour le capital humain en Afrique, la Banque mondiale encourage des investissements et des réformes dans ce domaine. Ce Plan définit des cibles et des engagements financiers précis dans le cadre du Projet pour le capital humain. Il s’agit, plus précisément, d’une initiative mondiale appelant à investir rapidement, plus et mieux dans les populations pour stimuler une croissance économique profitant à tous.
Ainsi, renseigne la note de presse de la BM que nous avons consultée, un an après son lancement, non seulement le soutien de la Banque mondiale aux pays africains a été considérablement renforcé, mais il a également été adapté. « La Banque a engagé près de 7,5 milliards de dollars de financements spécifiques sur des projets de développement humain au cours de l'année écoulée (soit plus du double de l'année précédente), tout en renforçant son soutien au capital humain dans d’autres secteurs : agriculture, inclusion sociale, eau et assainissement, etc. », précise la source. En outre, constate la banque mondiale, alors que sévit la crise du coronavirus (COVID19), les filets sociaux sont encore plus essentiels, car ils protègent la vie et les moyens de subsistance des personnes et les aident à amortir le choc.
Par ailleurs, indiquent-ils, la pandémie actuelle n’est venue que pour nous rappeler toute la valeur et la rentabilité des investissements dans le capital humain. A cet effet, relève la BM, la pandémie a eu des répercussions directes et indirectes sur le capital humain de l'Afrique. Et, poursuit-elle, ce sont les femmes et les filles qui en souffrent le plus. «Toutefois, en dépit de cette situation préoccupante, il y a aussi des raisons d'espérer et d'adresser un message fort aux décideurs politiques : investir dans l'autonomisation des femmes, par l'accès à une éducation de qualité, à des filières d'emploi et à des soins de santé sexuelle et reproductive, est aujourd'hui plus important que jamais », appelle l’institution de Bretton Woods. Tout cela, explique l’institution financière internationale, peut aider les pays africains à accélérer leur transition démographique, c'est-à-dire à inverser les courbes de natalité et de mortalité infantile.
«SI MACKY SE PRESENTE POUR UN 3E MANDAT, RIEN NE PEUT L’EMPECHER DE L’AVOIR»
Dans cet entretien accordé à «L’As», Pape Samba Mboup, s’est exprimé sans langue de bois sur différentes questions liées à la gestion du pays, la pandémie de Covid-19, ses relations avec Karim Wade, entre autres
Dans cet entretien téléphonique accordé à «L’As», l’ex-chef de cabinet du Président Abdoulaye Wade, Pape Samba Mboup, s’est exprimé sans langue de bois sur différentes questions liées à la gestion du pays, la pandémie de Covid-19, ses relations avec Karim Wade, entre autres. Le membre fondateur de «Mbolom Askanwi» estime que si le Président Macky Sall se présente pour un troisième mandat, rien ne peut l’empêcher de l’avoir. Par ailleurs, il révèle que pour se protéger de la maladie du coronavirus, Me Abdoulaye Wade ne reçoit plus personne et s’est enfermé.
«L’AS» : Vous vous faites rares sur la scène politique. Qu’est-ce qui explique ce long silence ?
Pape Samba MBOUP : Je parle seulement, quand il y a quelque chose à dire. Quand il n’y a rien à dire, on n’a pas besoin de s’épancher dans la presse surtout que depuis le début de l’année, nous avons presque tous rangé la politique pour nous occuper de la pandémie de Covid-19. Actuellement, nous sommes tous préoccupés par le combat pour l’éradication de la Covid-19. C’est pourquoi, je ne parle pas de politique.
En tant qu’acteur politique, quelle est votre participation dans ce combat ?
J’ai acheté des masques que j’ai distribués. Je ne fais pas de bruit, parce que la quantité n’est pas énorme, faute de moyens. Mais avec le peu que j’ai, j’aide les gens qui sont autour de moi à avoir des masques, à avoir aussi de l’eau savonneuse pour se laver les mains et je donne des conseils aux gens que je rencontre. Je trouve d’ailleurs que l’utilisation des masques constitue un problème au Sénégal. Vous voyez quelqu’un qui porte un masque depuis un mois voire deux. Parfois dans la rue, je vois des gens porter des masques très sales. Ce qui veut dire qu’ils le portent depuis plusieurs jours. Je crois que ces masques contribuent un peu à la propagation de la pandémie. On doit les changer d’autant plus que les masques sont les dépotoirs du virus. Au Sénégal, les gens ne peuvent pas chaque jour acheter un masque. Alors, le gars qui fait le tour de la ville et revient avec son masque à la maison peut faire entrer le virus chez lui. Ce qui est grave. Même les habits que l’on porte normalement, quand on rentre à la maison, on doit les enlever. Mais nous sommes un pays sous développé et nous n’avons pas les moyens de nous payer chaque jour un masque. Il faut qu’on trouve une solution. C’est bon de donner des masques, mais je les crains un peu. Les gens les portent pendant des jours ; ils rentrent chez eux avec ces masques, alors qu’on doit les enlever avant d’entrer dans la maison.
Globalement, comment appréciez-vous la manière dont Macky Sall et son régime gèrent cette pandémie sur le plan sanitaire et ses effets socioéconomiques ?
Le Président Macky Sall a fait ce qu’il devait faire. J’ai remarqué que, depuis l’assouplissement des mesures, la maladie se propage davantage. Les morts augmentent, les contaminations aussi. C’est la faute à qui ? Le Président avait pris des mesures drastiques, mais les Sénégalais se sont mis à manifester. S’il était resté sourd, le pays allait être ingouvernable. Alors, puisqu’il est à l’écoute de la population, le Président a allégé en disant aux Sénégalais de respecter les mesures barrières. Que chacun prenne ses responsabilités ! Il leur a dit d’apprendre à vivre avec le virus. Nous vivons avec les moustiques, mais nous mettons des moustiquaires et désinfectons nos chambres ; ce qui a fait reculer paludisme. C’est la même chose avec le coronavirus.
Cette démarche ne s’apparente-t-elle pas à une fuite en avant de la part du président de la République?
Ce n’est pas une fuite en avant. Un chef d’Etat doit être à l’écoute de son peuple parce que c’est le peuple qui l’a mis là où il est. Il a fait cette concession à condition que nous soyons disciplinés, que nous respections les mesures barrières. Mais malgré cet assouplissement, nous sommes indisciplinés. Maintenant, le chef de l’Etat n’a qu’à prendre ses responsabilités. Il a essayé, les gens ne veulent pas. La preuve en est que j’ai été dans un quartier populeux, mais tout le monde était dans la rue avec cette canicule. Les gens ne portent pas de masques, les enfants jouent au football. Les mères et pères de familles sont assis devant leurs maisons en train de regarder les enfants. Nous Sénégalais, nous ne sommes pas disciplinés. Le Président a procédé à l’assouplissement de l’état d’urgence parce qu’il ne voulait pas de l’anarchie dans ce pays. Partout on brûlait des pneus. Il est obligé d’écouter le peuple et d’aller dans le sens de ses désirs. Maintenant à sa place, je prendrais mes responsabilités.
Et vous préconisez quoi ?
Qu’il durcisse l’état d’urgence parce qu’en allégeant, les gens font ce qu’ils veulent. Il n’a qu’à prendre ses responsabilités. Durant la gestion de la crise, a assisté à une polémique autour des marchés d’attribution des denrées et leur transport.
Comment avez-vous vécu cela ?
Il n’y a rien, parce que je ne suis pas là où on donne les marchés. Je ne sais pas à qui on a donné les marchés. J’ai vu des gens se plaindre, mais je n’en sais rien. N’a-t-il pas choisi le chemin compliqué. D’aucuns pensent qu’il aurait dû envoyer l’argent ou des bons aux familles Il aurait pu faire comme les bourses familiales mais n’empêche, il y aurait des queues. Et puis, c’est un travail colossal. Je crois que la méthode employée est bonne.
Vous êtes enseignant, la reprise des cours a été programmée, puis cela échoué. Aujourd’hui, on a encore annoncé une nouvelle date, le 25 juin 2020.Qu’enpensez-vous ?
Je suis un enseignant et tout ce qui touche les enseignants me touche. Si les conditions sont réunies, je ne vois pas pourquoi les élèves ne retourneraient pas en classe. Parce qu’une année blanche est très coûteuse. Maintenant, sur le plan pédagogique, on dit que les classesdeCM2vont être scindées en plusieurs classes, et dans le public, ces classes font jusqu’à 100 élèves. Je prends la moyenne de 60 élèves dans une classe de CM2, on fait trois classes de 20. La première classe va hériter du maître qu’il avait depuis le début de l’année, qui connaît déjà ses 20 élèves, leurs lacunes, leurs faiblesses. Les deux autres groupes vont connaître de nouveaux maîtres à deux mois de l’examen. Alors qu’il faut à ce maître un temps pour connaître les élèves car, on ne peut pas inculquer à quelqu’un le savoir sans le connaître, sans connaître sa psychologie. Alors ces deux maîtres-là perdraient du temps là-bas parce qu’il faut qu’ils apprennent à connaître les élèves pour voir dans quel angle ils vont mener leur enseignement. Donc, le premier groupe sera à l’aise mais les deux autres groupes seront en face de maîtres qu’ils ne connaissent pas. C’est cet aspect pédagogique qui me pose problème.
Ces derniers temps, il y a un vent contestations populaires. Si d’aucuns ne décrient pas les coupures d’eau, ce sont des déclarations de manifestation. Les Sénégalais sont en train de se lasser de la gouvernance de Macky Sall ?
Il y a des gens qui critiquent la gouvernance de Macky Sall. Mais il y en a d’autres qui applaudissent. C’est dans l’ordre normal des choses. Ceux qui sont avec le gouvernement vont dire qu’il fait du bon travail. Et ceux qui lui en veulent vont toujours dépeindre un tableau sombre. C’est toujours comme cela que cela se passe dans le pays.
A la veille des Législatives de 2017, vous aviez créé une coalition dénommée «Mbolom Wade». Qu’est-ce qu’elle est devenue ?
On avait choisi le nom «Mbolom Wade» parce qu’au début, il n’y avait que des anciens militants de Me Abdoulaye Wade. Par la suite, nous avons reçu d’autres militants qui ne sont pas des Wadistes. Et aussi, Abdoulaye Wade, il faut le dire, n’était pas content du fait que nous employions son nom. Qu’à cela ne tienne ! C’est pourquoi, maintenant notre mouvement s’appelle «Mbolom Askanwi/Les libéraux-démocrates» et il est dirigé par Farba Senghor.
Vous êtes actifs politiquement ?
Pour le moment, non. Parce qu’avant de faire la politique, il faut d’abord combattre cette maladie de la Covid-19. J’ai tout laissé en berne, le temps que ce virus disparaisse. Vous savez, la Covid-19 recherche des personnes âgées comme moi. C’est pourquoi, toutes les personnes âgées se sont barricadées. Je m’enferme chez moi du matin au soir. J’écoute de la musique et je regarde des films. Je ne vais nulle part. Donc, je ne pense pas faire de la politique. Il faut se débarrasser de ce virus d’abord et après, on va reprendre le terrain et faire de la politique!
Vous étiez en froid avec Karim Wade qui était à l’origine de votre départ du PDS. Vos relations ont-elles évolué entretemps?
Il n’y a pas longtemps, il y avait une tentative de rapprochement, mais cela a foiré, c‘est vrai. Je n’ai rien contre Karim Wade. Je ne lui en veux pas. Je ne peux pas être contre lui, car son père est un ami. On a travaillé ensemble. On a fait beaucoup de choses ensemble. On a partagé des choses magnifiques, pleuré ensemble, souri ensemble pendant des années. Et son père a beaucoup fait pour moi. Et moi aussi, j’ai beaucoup travaillé pour lui. Donc, je ne peux pas être contre Karim Wade. Je voulais tout simplement à l’époque attirer l’attention des libéraux sur le fait que Karim Wade n’allait pas revenir etla nécessité de trouver un autre candidat. C’est ce qui avait provoqué le froid. Ils ont compris maintenant que j’avais raison. S’ils m’avaient écouté, le Pds aurait présenté un candidat. Et qui sait ce qui allait se passer ? L’histoire m’a donné raison. J’avais dit qu’il n’allait pas se présenter et on me dit : «tu mens !» et on me renvoie du parti. Farba Senghor dit la même chose et on le renvoie du parti. Et maintenant, nous sommes à l’aise, parce que nous avions raison. Nous ne pouvons pas ne pas aimer le Pds qui est aussi notre bébé. Nous avons grandi avec le Pds et tout fait avec le Pds.
Pourquoi la tentative de rapprochement avec Karim Wade a échoué ?
Cela a foiré tout simplement, parce que je ne pouvais pas y aller sans Farba Senghor. Voilà le problème. J’étais d’accord même d’aller à Doha et de le rencontrer et qu’on discute tout en gardant mon indépendance politique. Me réconcilier avec lui ou me réconcilier avec Wade, cela ne veut pas dire que je reviens au Pds d’où j’ai été renvoyé. Entre-temps, j’ai choisi un autre chemin. Mais il était bon que nous se réconcilions vu ce qui nous lie. Donc, j’étais prêt, mais comme j’étais avec Farba Senghor, nous avons été exclus le même jour par le même Comité directeur, pour les mêmes motifs et moi, je viens et je me réconcilie avec lui sans Farba, je ne peux pas le faire. Qu’est-ce que les gens vont penser de moi ? Je ne peux pas ! Il y a des choses que je ne peux pas faire.(…)
Actuellement, quelles sont vos relations avec Abdoulaye Wade ?
Je suis toujours dans les dispositions de me réconcilier avec la famille Wade. Je ne le vois plus. Et j’ai mal actuellement d’être resté des années sans voir Abdoulaye Wade. Cela me fait mal. J’aurais bien voulu être à côté de lui dans ces moments difficiles. (…) Il n’y a pas longtemps, j’ai encore fait des démarches pour le voir et on m’a répondu qu’avec cette pandémie, il ne reçoit plus personne. Il s’est enfermé, il a même libéré ses secrétaires et tous ceux qui étaient chez lui, pour se protéger de la pandémie. Et que ce n’est pas possible. Et si vraiment nous parvenons à vaincre ce virus et que les choses reviennent à la normale, il pourrait me recevoir.
La question du 3e mandat de Macky Sall est souvent au cœur du débat politique. Pensez-vous que ce soit possible qu’il se présente à nouveau?
Je pense que si Macky Sall veut se présenter pour un troisième mandat, rien ne peut l’empêcher de l’avoir. Ce que le Conseil constitutionnel a accepté pour Abdoulaye Wade, il ne peut pas le refuser à Macky Sall. C’est une question de jurisprudence. Le Conseil constitutionnel est impersonnel. Ses décisions sont là. En 2012, le même problème s’était posé et le Conseil constitutionnel a tranché en faveur de Wade pour qu’il se présente. Il ne peut pas, en ce qui concerne Macky Sall, se dédire. C’est une question d’interprétation des textes. Les textes sont faits de sorte que s’il le veut, il l’aura. Mais je ne sais pas s’il le veut ou pas. Mais s’il veut un troisième mandat, je ne sais pas comment le Conseil constitutionnel va le lui refuser après l’avoir accepté pour Abdoulaye Wade.
«PIKINE SUNU YITTE» DENONCE LA POLITISATION DU DOSSIER
A propos du manque d’espace à Pikine et de l’opposition de certaines organisations contre l’érection de cimetières au niveau de la forêt classée de Mbao, Tabouret Agne crie au scandale.
Le mouvement «Pikine Sunu yitté» que dirige Tabouret Agne, responsable de l’Alliance Pour la République (Apr) au niveau de la Commune de Pikine-Est, se dit déçu de la «politisation» faite autour du projet de cimetière départemental. «Nous déplorons la polémique politique faite autour des cimetières qu’on veut ériger à Mbao. Pour nous, c’est un débat inutile. Les gens doivent savoir que le cimetière est la dernière demeure d’un individu. Et au moment où je vous parle, tous les cimetières de Pikine sont pleins», indique Tabouret Agne.
A propos du manque d’espace à Pikine et de l’opposition de certaines organisations contre l’érection de cimetières au niveau de la forêt classée de Mbao, Tabouret Agne crie au scandale. «Souvent, les gens construisent en oubliant les équipements collectifs. Et ici à Pikine, il n’y a plus d’espace. Le peu d’espace qui reste, c’est au niveau de la forêt classée et on a besoin urgemment de cimetière. Il faut donc qu’on trouve des solutions, en préservant au préalable l’environnement. Donc, toute cette polémique est inutile», tonne le responsable apériste avant de dénoncer les détracteurs du projet : «Ceux ceux qui disent que le cimetière ne rime pas la forêt classée ne comprennent rien».
Dépités par le tollé, Tabouret Agne et ses camarades appellent au calme. «Nous invitons tous les Pikinois au calme pour une réflexion et des solutions concertées sur les problèmes de Pikine, y compris sur ces cimetières. Car Pikine Sunu Yitté est une plateforme d’alerte, de veille, de proposition et de défense de tous les intérêts de Pikine. Nous saluons au passage les actes posés par le maire Abdoulaye Thimbo pour le règlement des problèmes de notre ville. On va s‘investir pour ces cimetières, mais nous n’allons pas accepter qu’on y érige des parcelles à usage d’habitation. On s’érigera en bouclier contre les spéculateurs. Nous préconisons des cimetières écologiques».
ASSANE DIOMA NDIAYE INVITE MACKY SALL À NE PAS DESTABILISER LA JUSTICE
L'avocat prend fait et cause pour les travailleurs du secteur de la justice dans le bras de fer qui les oppose à l’Etat du Sénégal
Me Assane Dioma Ndiaye prend fait et cause pour les travailleurs du secteur de la justice dans le bras de fer qui les oppose à l’Etat du Sénégal.
En effet, le président de la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme (Lsdh) est d’avis que de nouvelles perturbations dans ce secteur risquent d’entraîner une totale instabilité qui auraient des résultats on ne peut plus négatifs sur les contribuables. «Il faut bien admettre que l’année est déjà bien perturbée par la pandémie de la Covid-19. Et depuis le mois de mars, on constate une quasi-paralysie du système judiciaire au Sénégal. Or, nous savons que la justice est le socle de la société. Si les décisions ne sont pas rendues, si elles ne sont pas exécutées, il va de soi que la société ne peut pas être stable. Nous sommes alors dans une instabilité sociale et une tension extrêmement vive.
Maintenant, si on doit ajouter à cela une grève avec des perturbations liées à l’insatisfaction d’acteurs aussi clés que les greffiers, qui sont l’épine dorsale de la chaîne judiciaire, parce que c’est eux qui tiennent les plumitifs, qui rédigent les jugements, qui reçoivent les enrôlements, la situation risque d’être extrêmement grave », a déclaré Me Assane Dioma Ndiaye.
Le juriste d’inviter le Chef de l’Etat, Macky Sall, et la Chancellerie, à veiller à l’application des accords déjà signés, mais aussi, à ouvrir de nouvelles négociations avec les travailleurs de la justice. « Aujourd’hui, au vu de la tension latente et qui commence à s’exacerber, nous tenons à attirer l’attention de la Chancellerie et de l’Etat, de façon générale, sur la nécessité d’appliquer les accords qui ont déjà été actés. Parce qu’aujourd’hui il y a des accords actés et dont nous-mêmes société civile, avons été des témoins et des acteurs avec le précédent Garde des Sceaux, ministre de la justice, Ismaïla Madior Fall. Au moins sur ce point, il n’est pas question que l’Etat revienne sur ces acquis », dit-il. « Maintenant, poursuit il, pour ce qui n’a pas encore été fait, il appartient à l’actuel ministre de la justice d’ouvrir des négociations pour finaliser un certain nombre d’accords qui me paraissent indispensables pour la pacification du milieu judiciaire. Aujourd’hui, ce serait extrêmement dommage et périlleux qu’on enchaîne cette reprise qui vient de se faire timidement avec des perturbations qui seraient liés à un mouvement du syndicat des travailleurs de la justice ».
Et d’ajouter : «Donc, c’est un appel pressant que nous lançons au président de la République pour que des négociations s’ouvrent très rapidement pour voir ce qui est possible de faire, de manière à sauver ce qui peut encore l’être pour cette année judiciaire. Et si d’aventure les accords déjà signés avec le syndicat des travailleurs de la justice venaient à être remis en cause, ce serait une déstabilisation totale de la chaîne judiciaire au Sénégal, surtout pour le reste de l’année judicaire.»
DÉCÈS DE BADARA MAMAYA SÈNE
Ancien arbitre international, ancien président de la Commission des arbitres de la CAF pendant plusieurs années, il a également été maire de la Ville de Rufisque
Décès de Badara Mamaya Sène ce matin à Rufisque. Ancien arbitre international, ancien président de la Commission des arbitres de la CAF pendant plusieurs années, il a également été maire de la Ville de Rufisque. Il a été à la base de la formation de la plupart des arbitres internationaux sénégalais comme Falla Ndoye, Badara Diatta, Malang Diedhiou et les a couvés durant leurs carrières respectives. Badara Mamaya a lui même été arbitre de la finale de la Can 1992 qui s’est déroulée au Sénégal opposant la Côte d’Ivoire au Ghana.
L’UGB EXIGE UNE REPRISE EN PRÉSENTIEL
La Coordination des Etudiants de Saint-Louis a rejeté, au cours du week-end, la décision du ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’Innovation de rouvrir les amphithéâtres au mois de septembre prochain
La Coordination des Etudiants de Saint-Louis a rejeté, au cours du week-end, la décision du ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’Innovation de rouvrir les amphithéâtres au mois de septembre prochain. Ses membres fustigent l’attitude de leur tutelle et invitent le Chef de l’Etat, Macky Sall, à rouvrir les universités tout en appelant l’ensemble des acteurs à réfléchir sur la possibilité de reprendre les cours en présentiel.
L a Coordination des étudiants de Saint-Louis (CESL), structure suprême de représentation des étudiants de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, fustige l’attitude du ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) et dénonce vivement son insensibilité face à la situation actuelle des universités du Sénégal en général et celle de l’UGB en particulier. “Aujourd’hui, vouloir maintenir les universités fermées jusqu’au mois de septembre pour une reprise des cours en présentiel serait une catastrophe que la CESL ne peut accepter”, a martelé Ahmed Diao, Président de séance de la Coordination des étudiants de Saint-Louis.
Consciente qu’il faut penser global pour agir local, la CESL a ainsi procédé à la revue des décisions concernant la réouverture des universités au niveau mondial. Trois grandes tendances réalistes se dégagent, selon ces étudiants de Sanar, notamment la continuité des enseignements en ligne, la continuité des enseignements en présentiel, l’alternance entre enseignement en présentiel et enseignement en ligne. “À l’analyse de cette situation, la CESL considère que les options incertaines de « ni continuité des enseignements en ligne », de « ni continuité des enseignements en présentiel » ou de « ni alternance » exigent la réouverture progressive des universités pour une reprise maitrisée des enseignements en présentiel. “ Car, en l’absence de dispositifs fonctionnels de télé-enseignement, le concept « restez chez vous » devient une coquille vide”, a-t-il précisé. Et l’étudiant de poursuivre en rappelant à l’opinion publique que la CESL a toujours milité pour une continuité pédagogique en ces temps de pandémie afin d’éviter le relâchement des étudiants.
Ainsi, ses membres ont proposé des solutions connues de tous. “Cependant, le MESRI semble être incapable d’appuyer les étudiants pour une éventuelle concrétisation de ses propositions relatives aux mesures d’accompagnement. C’est pourquoi, en toute responsabilité, la CESL demande au Président de la République de revenir d’une part sur la décision consistant à maintenir les universités fermées et d’inviter d’autre part les autorités universitaires à réfléchir sur un retour progressif au campus et une reprise des cours en présentiel”, a soutenu Ahmed Diao. Car selon lui, rien ne bloque aujourd’hui la réouverture des universités et celles-ci ont assez perdu de temps et d’étudiants à cause des mauvaises décisions prises en temps de crise. C’est ainsi que la CESL a décrété à compter du samedi 20 juin dernier, l’arrêt systématique des ‘‘Caravanes Dèm Jeuli Bagages’’ à l’UGB tout en mettant en garde toute entreprise privée qui tenterait de s’y opposer.
«ON RISQUE D’ARRIVER A UN POINT DE NON-RETOUR»
Dr Fallou Samb alerte les autorités d’une situation périlleuse qui risque d’engendrer l’hécatombe si rien n’est fait
« Le virus circule dans le pays », avait fait savoir Dr Abdoulaye Bousso lors du dernier point de presse conjoint tenu avec le ministre de la Santé et de l’action sociale pour indiquer le danger qui guettait dans les jours à venir. Dans la même veine, Dr Fallou Samb, membre de l’Ordre des médecins du Sénégal, sonne l’alerte sur le plateau d’iradio hier, dimanche, pour inviter les autorités à revenir sur les décisions d’assouplir les mesures restrictives. « On risque d’avoir de sérieux problèmes parce que les malades pourraient partir sans assistance médicale », avertit la blouse blanche, et si rien n’est fait, a-t-il poursuivi, «on risque d’arriver à un niveau de non-retour »
Dr Fallou Samb alerte les autorités d’une situation périlleuse qui risque d’engendrer l’hécatombe si rien n’est fait. Membre de l’Ordre des médecins du Sénégal, la blouse blanche demande aux autorités du pays de reconsidérer, autrement de faire volte-face, sur les décisions prises vis-à-vis des mesures restrictives, sinon le cataclysme sanitaire est à la porte.
Avec le ton et la forme, Dr Fallou Samb a révélé sur le plateau d’iradio que les 200 lits de l’hôpital Dalal Diam sont tous déjà occupés. Ainsi, vu la montée de la courbe des cas positifs confirmés à la Covid 19, le Sénégal risque de porter le poids d’une situation incontrôlable et dégénérant si de mesures urgentes ne sont pas adoptées. « On risque d’avoir de sérieux problèmes parce que les malades pourraient partir sans assistance médicale », a-t-il averti.
Selon lui, la présente situation ne surprend guère vu le changement de paradigme de l’État dans la lutte contre la propagation du virus. « C’était tout à fait prévisible parce que, depuis le discours du 11 mai du président de la République, on s’est rendu compte de ce relâchement des populations qui ne respectent plus les mesures barrières », a constaté Dr Fallou Samb.
Ainsi, selon le médecin, la présente situation est due à un discours coupable du chef de l’État, à la suite duquel les populations ont baissé pavillons pour fouler au pied le respect des gestes barrières jusqu’au point de banaliser la maladie qui a déjà eu raison de plus de 80 Sénégalais.
À cet effet pour rapidement corriger le tir, Dr Fallou Samb estime que l’État doit revenir sur ces décisions d’assouplissement des mesures restrictives, sinon on risque de franchir le seuil de l’irréversible qui ne sera pas de bonne augure dans cette lutte contre la Covid 19. « Si on ne fait pas cela, on risque d’arriver à une situation telle qu’on va regarder les gens mourir dans les hôpitaux, faute de meilleure prise en charge. L’État doit sévir avec autorité et revenir sur sa décision d’assouplir les mesures de l’état d’urgence. À défaut, on risque d’arriver à un niveau de non-retour », a-t-il indiqué.
Par Thomas LESAFFRE
FAIDHERBE DOIT TOMBER A LILLE ET SAINT-LOUIS
Disons-le franchement, quel Lillois voudrait spontanément déboulonner Faidherbe? Aucun. Et pour cause, quel Lillois ne s’est jamais donné rendez-vous face à ‘Faidherbe’ pour éviter la foule de la place de la République ou pour aller ensuite à l’UGC ?
Amis du Nord, de Lille ou de Roubaix, une chance historique nous est donnée ce samedi. Amis du Nord, de Lille ou de Roubaix, une chance historique nous est donnée ce samedi. Celle de faire tomber la statue de gouverneur Faidherbe, un homme né à Lille, comme vous et moi, d’une famille modeste du Vieux-Lille, comme ma grand-mère. Il s’agit ici bel et bien de notre histoire directe.
Disons-le franchement, quel Lillois voudrait spontanément déboulonner Faidherbe? Aucun. Et pour cause, quel Lillois ne s’est jamais donné rendez-vous face à ‘Faidherbe’ pour éviter la foule de la place de la République ou pour aller ensuite à l’UGC ? Mon propre grand-père, durant l’occupation allemande passait fièrement en face de troupes allemandes en faisant le V de la victoire avec ses doigts. Il attendait qu’un autre Lillois viennent les libérer, le Général De Gaulle. Étant petit, Faidherbe et son cheval m’impressionnaient énormément.
Cette statue fait partie de mon histoire, les anciens @aurelien , @Joffrey ou @Camille pourront vous le confirmer. Qui aurai crue que j’allais retomber sur cette statue à des milliers de kilomètres de Lille et non pas à Lyon ou ailleurs en France ? Quel ne fut pas mon étonnement, et je dois bien me l’avouer ma fierté initiale lorsque j’ai vu pour la première fois la statue de ce Lillois au cœur de la ville de Saint-Louis (où j’étais allé poursuivre mes études africaniste). En marchant dans cette ville qu’il a développé comment ne pas se sentir ‘un peu’ chez soi, lorsque l’on découvre les briques rouges, qui me manquaient tant à Lyon ou à Bordeaux .
Comment ne pas s’identifier à une histoire commune lorsque l’on traverse le pont Faidherbe ou que l’on s’attarde place de Lille à Saint-Louis. Comment ne pas se dire qu’une partie de mon histoire se cachait dans ces rues et ces murs? J’ai donc commencé mes petites recherches sur l’- homme et cette histoire commune qui me liaient avec les gens qui désormais partageaient mon quotidien à l’université.
MON ARDEUR REGIONALISTE S’EST VITE DEGONFLEE.
L’Histoire de Faidherbe commence dans une famille modeste du vieux-lille, à l’époque où le quartier est encore très populaire. Fils d’un soldat volontaire le jeune Louis fait des études brillantes à Lille puis à Douai. Il se dirige presque naturellement vers polytechniques et devient ingénieur civil dans l’armée. Très vite il rejoint l’Algérie où l’armée se livre à d’importantes conquêtes, et participe avec véhémence et ardeur aux différentes expéditions.
Dans le Djudjura, mais surtout en petite Kabylie. Je ne vais pas vous refaire ici toute la guerre de conquête de l’Algérie, mais on estime que 4 millions d’Algériens étaient présents en Algérie au début de la conquête en 1830 et qu’on en comptait plus que 2,3 millions lors que celle-ci fut achevé en 1858. La pratique de la terre brûlée ou de l’étouffement de villageois regroupés dans des caves par asphyxie était courante. On ne va pas passer par quatre chemins, je ne sais pas si Faidherbe luimême s’est livré à de telles atrocités. L’histoire retient uniquement que son action sur le terrain est appréciée par sa hiérarchie militaire, qui le recommandera pour prendre en charge un bataillon de tirailleurs sénégalais situé à Saint-Louis.
Et c’est la que Faidherbe va réaliser le plus grand de son œuvre, il étend l’empire d’Afrique Occidental Française jusqu’au tréfonds du Sahara, avec ses troupes sénégalaises il remporte de nombreuses batailles contre la résistance locale, El Hadj Omar est vaincu, le pays Wolof et Kayor sont, entre autre, annexés, disciplinés et mis sous le joug de l’économie coloniale. Arriver dans le sang de la conquête, notre ingénieur Lillois s’est par la suite distingué dans la construction, celle d’une société coloniale nouvelle.
Des millions de vies seront transformées à jamais, des économies dynamiques sont patiemment démantelées, re-organisées. Il impose la culture du Coton, dans la boucle du Niger au détriment du développement des économies existantes, inscrivant à jamais cette région dans les griffes d’un capitalisme mercantile dans lesquels elle se trouve encore aujourd’hui. Il projette la ligne de chemin de fer Dakar-Niger, chantier titanesque dans lesquelles des millions d’Africains de l’Ouest perdront la vie dans des conditions de travail proche de celle de l’esclavage. On lui doit aussi l’instauration de taxes coloniales, qui ne se payait quasiment qu’en heure de travail, aussi appelé travail forcé. À coup de décrets et de fusils, Faidherbe met au pas des millions d’Africains et les inscrit dans une économie nouvelle, mercantile et prédatrice. Faidherbe participe à la transformation de cette petite ville de traite, en puissante capitale coloniale. Il y fait construire la plupart des rues dans lesquels les St Louisiens aiment à déambuler encore aujourd’hui. Petit à petit il brise les résistances locales, façonne un nouvel ordre et devient gouverneur de la Colonie la plus puissante de l’Afrique Française.
En rentrant à Lille après mon séjour d’études à Saint-Louis je suis retourné face à la statue de Faidherbe. Je l’ai regardée et me suis posé les questions suivantes : S’agit-il d’un homme dont je dois être fier ? Le Lillois de 2020 que je suis a-t-il vraiment envie que son histoire soit glorifiée ? Notre région est une terre d’accueil du monde, comment ne pas penser aux milliers de Kabyles vivant ici? Savent-ils seulement? Notre ville a vu naître de nombreux héros, des hommes et des femmes qui chaque jour pourraient représenter nos valeurs dans nos rues. Pourquoi se borner à mettre Faidherbe plutôt que des Lillois dont nous pourrions tous être fiers aujourd’hui ?
Au Sénégal j’ai eu honte de dire à mes amis ce que j’ai découvert sur l’homme et ses pratiques. Honte de savoir que je passais chaque samedi pendant une partie de ma jeunesse devant la statue d’un tel homme. En soit je ne peux pas être tenue pour responsable des atrocités de Faidherbe. Par contre en tant que Lillois, je suis responsable du fait qu’une statue à la gloire d’un colonel colonialiste trône au milieu de ma ville, eût-il été conseiller général de Lille ou non.
Faidherbe devrait être dans un musée, nos musées, à côté d’un panneau explicatif et pédagogique qui nous rappellerait à tous comment cet homme à contribué à façonner notre relation au monde. Lillois je m’adresse directement à vous, qu’avons-nous réellement à ‘sauver’ ici ? Oui Faidherbe fais partie de notre histoire, et nous ne pourrons pas la changer, cependant il nous est donné l’opportunité historique de façonner une autre histoire, une histoire plus inclusive, celle de la société de 2020, dans laquelle chaque petit Lillois pourrait se reconnaître et aspirait à grandir dans la tradition des grandes femmes et des grands hommes de cette ville. Enfants de la déesse, mettons Faidherbe dans les sous-sols du palais des Beaux-Arts, ou au musée d’Art et de d’Industrie André Diligent à Roubaix et construisons d’autres héros pour notre jeunesse.
Thomas LESAFFRE
#JUSTICE #JUSTICEPOURTOUS #LILLE #FAIDHERBEDOISTOMBER SOURCE : SENENEwS.COM
FAIDHERBE EN LIGNE DE MIRE
«Faidherbe doit tomber! » : entre 200 et 300 personnes ont manifesté samedi à Lille devant la statue du général Faidherbe pour réclamer le « retrait », ou « au moins la contextualisation », de cette « figure du colonialisme français, violent et raciste ».
Des représentants de l’association Survie, du FUIQP (Front uni des immigrations et des quartiers populaires), des collectifs Afrique et de défense des sans-papiers, ou de l’Atelier d’histoire critique, étaient présents, samedi, lors d’une manifestation pour réclamer le retrait ou du moins la contextualisation de la statue de Louis Faidherbe. Une «figure du colonialisme français, violent et raciste». A noter que depuis l’assassinat de l’Afro-américain George Floyd, on assiste à de telles manifestations. La municipalité de San Francisco, dans l’Etat de Californie, a d’ailleurs décidé de prendre les devants en déboulonnant la statue du navigateur Christophe Colombe, qui «n’est pas en adéquation avec les valeurs» de la ville. À Sacramento aussi, une autre statue va également être déboulonnée.
«Faidherbe doit tomber! » : entre 200 et 300 personnes ont manifesté samedi à Lille devant la statue du général Faidherbe pour réclamer le « retrait », ou « au moins la contextualisation », de cette « figure du colonialisme français, violent et raciste ». « Décolonisons, l’histoire et la mémoire ! », ont scandé les manifestants, rassemblés pacifiquement à partir de 13 heures face à cette imposante statue équestre érigée près de la préfecture, à l’entrée de l’une des principales artères du centre-ville. « Qui veut (encore) célébrer le colonialisme ? 200 ans, ça suffit ! », clamait une banderole installée par ce collectif, né en 2018 au moment du bicentenaire de la naissance du général. Des représentants de l’association Survie, du FUIQP (Front uni des immigrations et des quartiers populaires), des collectifs Afrique et de défense des sans-papiers, ou de l’Atelier d’histoire critique, étaient présents. « Partout dans le monde, depuis la mort de George Floyd et dans le contexte du mouvement #Black Lives Matter, des statues d’esclavagistes, de colonialistes et de suprémacistes blancs sont tombées. […] Nous aussi, nous avons notre statue de colon à déboulonner! », plaide le collectif sur les réseaux sociaux.
«ON NE COMPTE PAS LA RETIRER DE FORCE»
Pour ses défenseurs, Louis Faidherbe (1818-1889), né à Lille et qui a fini sa carrière comme sénateur socialiste du Nord, est avant tout une figure militaire qui avait préservé la région de l’invasion prussienne en 1870. Mais « il a aussi colonisé le Sénégal dans des conditions extrêmement violentes, en se targuant de brûler des villages, et a développé toutes sortes de théories racistes », a réagi samedi Jean-François Rabot, membre de l’association Survie. « On ne compte pas la retirer de force. On aimerait que la mairie, au minimum, appose une plaque explicative, et dans l’idéal qu’elle la retire pour la placer dans un musée », a encore expliqué Jean-François Rabot. « On ne cherche pas à effacer, mais au contraire à redonner une histoire à ce personnage dont plus personne ici ne se demande qui il est », a aussi déclaré l’historien et représentant du collectif Thomas Deltombe. L’essayiste défend l’idée d’un « retournement du symbole ». « On nous a par exemple proposé de le végétaliser, pour en faire un mouvement + fait d’herbe + », a-t-il souri.
TENSIONS AVEC DES IDENTITAIRES
Une quinzaine de militants identitaires, venus provoquer les manifestants, ont déclenché des tensions sans mettre fin à la manifestation. A des milliers de kilomètres, à Saint-Louis au Sénégal, la statue de Faidherbe - déplacée début janvier pour rénover la place de même nom - fait également débat. Un candidat déclaré à la mairie, l’ancien ministre Mary Tew Niane, a par exemple affirmé sur Twitter qu’il la retirerait s’il est élu. « Qu’elle dégage de l’espace public de Ndar (nom traditionnel de Saint-Louis) ! », a réagi auprès de l’AFP Thierno Dicko, responsable d’un réseau d’activistes qui « envisage » de mettre la statue Dans un post qu’il a envoyé sur sa page facebook l’ancien président du Groupe parlementaire majoritaire « Bennoo Bokk Yaakaar », Moustapha Diakhaté, a plaidé également afin que la statue de Faidherbe à Saint-Louis soit déboulonnée. « Pour mériter d’avoir sa statue dans un territoire, il faut faire partie des grandes femmes ou des grands hommes de l’histoire d’un pays », a-t-il écrit.
Preuve que la chasse aux statues après l’épisode Georges Floyd aux EtatsUnis se poursuit de fort belle manière. Au Sénégal, nombreux sont ceux qui s’attaquent à la figure de l’ancien gouverneur du Sénégal, Faidherbe. A l’instar de Moustapha Diakhaté, du Pr Iba Der Thiam et autre Imam Ratib de la grande mosquée de Saint-Louis. Alors que le débat fait rage depuis une semaine autour du retrait de la statue de Faidherbe qui trône sur la ville de Saint-Louis, l’Imam Ratib de la Grande Mosquée de la ville tricentenaire est entré lui aussi dans la danse. Il faut dire que la sortie du professeur Iba Der Thiam confiant que l’ancien gouverneur de Saint-Louis “a tué 20 000 sénégalais en 8 mois”, a donné une plus grande résonance dans l’ancienne capitale de l’Afrique occidentale française (Aof). Pour autant, lors de la grande prière du vendredi, l’Imam Ratib Cheikh Ahmed Tidiane Diallo a axé son sermon sur la statue Faidherbe et les rues portant des noms de colons. L’imam a ainsi insisté sur la nécessité de déboulonner la statue et de rebaptiser les rues aux noms des illustres figures de l’histoire sénégalaise. « au fond du fleuve » si elle est réinstallée. « Faidherbe nous renvoie à la domination et à l’oppression. De grands hommes incarnent au Sénégal des valeurs de courage, de détermination […] Ils doivent être nos références », juge aussi Zahir Fall, responsable du mouvement citoyen « Wallu Ndar » (« Sauver SaintLouis »). Dans la rue, cette image « me fait mal », a-t-il ajouté.
SAINT-LOUIS : Des membres du collectif «Faidherbe va tomber», arrêtés puis libérés
Les contestations pour le déboulonnement de la statue de Faidherbe ont pris une autre tournure dans la ville tricentenaire. En effet, selon des informations, quatre membres du collectif “Faidherbe va tomber” ont été arrêtés à Saint-Louis. Le nommé Pape Abdoulaye Touré et cie ont été appréhendés puis mis en garde en vue pour avoir tenu un point de presse pour le déboulonnement de la statue controversée de Faidherbe. Poursuivis pour préparation de manifestation pouvant entraîner des troubles publics, ils ont été aux dernières nouvelles, libérés.
SAINT-LOUIS - RAPPELANT LES CRIMES DE FAIDHERBE : L’Imam Ratib demande le retrait de sa statue
Alors que le débat fait rage depuis une semaine autour du retrait de la statue de Faidherbe qui trône sur la ville de Saint-Louis, l’Imam Ratib de la Grande Mosquée de la ville tricentenaire est entré lui aussi dans la danse. Il faut dire que la sortie du professeur Iba Der Thiam confiant que l’ancien gouverneur de Saint-Louis “a tué 20 000 sénégalais en 8 mois”, a donné une plus grande résonance dans l’ancienne capitale de l’Afrique occidentale française (Aof). Pour autant, lors de la grande prière du vendredi, l’Imam Ratib Cheikh Ahmed Tidiane Diallo a axé son sermon sur la statue Faidherbe et les rues portant des noms de colons. L’imam a ainsi insisté sur la nécessité de déboulonner la statue et de rebaptiser les rues aux noms des illustres figures de l’histoire sénégalaise.
MOUSTAPHA DIAKHATE, ANCIEN PRESIDENT DE LA MAJORITE PARLMENTAIRE BBY : “Le déboulonnage de la statue de Faidherbe est une exigence non négociable»
Facebook l’ancien président du Groupe parlementaire majoritaire « Bennoo Bokk Yaakaar », Moustapha Diakhaté, a plaidé également afin que la statue de Faidherbe à Saint-Louis soit déboulonnée. « Pour mériter d’avoir sa statue dans un territoire, il faut faire partie des grandes femmes ou des grands hommes de l’histoire d’un pays », a-t-il écrit. Preuve que la chasse aux statues après l’épisode Georges Floyd aux EtatsUnis se poursuit de fort belle manière. Au Sénégal, nombreux sont ceux qui s’attaquent à la figure de l’ancien gouverneur du Sénégal, Faidherbe. A l’instar de Moustapha Diakhaté, du Pr Iba Der Thiam et autre Imam Ratib de la grande mosquée de Saint-Louis.