Tous les députés contacts testés négatifs
L’Assemblée nationale devra pousser un ouf de soulagement. D’après de sources de «L’As», tous les prélèvements faits sur les députés ayant pris part aux commissions techniques en même temps que la député Yéya Diallo se sont révélés négatifs. C’est hier soir que l’hôpital Principal a câblé les autorités pour leur donner la bonne nouvelle. «Cela ne fait que confirmer ce que nous avions dit : L’Assemblée respecte scrupuleusement les gestes barrières depuis le début», a laissé entendre Aymérou Gningue que nous avons joint au téléphone. Yéya Diallo a qui nous souhaitons un prompt rétablissement n’a donc, heureusement, contaminé aucun parlementaire.
Medina se rebelle et tient en respect la Police
Les policiers sont en rogne contre la population médinoise. Hier, un drame y a été évité de justesse. En effet, une voiture de la police, en course-poursuite avec un jeune garçon conduisant un scooter qu’il a volé à la Rue 6, a failli tuer un vieux à la Rue 41x30. En voulant coincer le conducteur du scooter, le chauffeur du véhicule de la police a dérapé, heurtant une voiture qui était stationnée sur le bord et un vieux qui a échappé à la mort. Le jeune conducteur du scooter a été arrêté par la suite. Mais il a été extirpé de force du véhicule de la police par les jeunes de la Médina qui ont pris d’assaut la bagnole. Impuissants, les policiers ont regardé les jeunes défoncer la porte du véhicule pour extraire le présumé voleur. Un renfort de la police est arrivé pour sauver les flics qui effectuaient l’opération. Les policiers ont arrêté une personne qui voulait photographier la voiture de la police. Pour disperser la foule, ils ont lancé une grenade lacrymogène. Cependant, les jeunes ont riposté par des jets de pierres. Le conducteur du scooter a profité de la situation pour prendre la tangente.
…Plus de 25 personnes interpellées à la Médina
Au cours de la vive altercation entre la police et des jeunes de la Médina, plus précisément ceux de la Rue 41x30, les limiers se sont repliés avant de revenir en force. Quelque temps après les troubles, les policiers sont revenus sur les lieux vers 22h avec des «dragons» pour procéder à l’arrestation des jeunes qui ont caillassé leur voiture et libéré le jeune conducteur de la moto volée. Ainsi, ils ont interpellé plus de 25 personnes dont un garçon de 16 ans.
Le Canada offre un lot de médicaments et de matériels
Le gouvernement canadien a apporté sa contribution dans le cadre de la croisade contre la pandémie du coronavirus. Par le biais de son représentant diplomatique, le Canada a remis au ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, un lot de médicaments et de matériels d’une valeur de 600 millions Fcfa pour les régions médicales de Kolda, Ziguinchor, Sédhiou, Kaffrine entre autres.
Approvisionnement en moutons pour la Tabaski 2020
Le temps presse pour le ministre de l’Elevage, Samba Diobène Ka. La fête de la Tabaski est prévue dans un mois. Samba Diobène Ka annonce une tournée très prochainement dans les régions et les postes frontaliers pour évaluer l’approvisionnement en moutons. En attendant, il a rencontré les associations d’éleveurs, les promoteurs, les transporteurs et les associations de consommateurs afin d’échanger sur les différentes questions liées aux préparatifs de la fête de tabaski 2020. Les acteurs ont souligné la nécessité de renforcer la sécurité au niveau des points de vente et de faciliter l’accès à l’eau. Toutefois, ils ont rassuré les populations quant à l’approvisionnement correct du marché en moutons. Une autre rencontre avec d’autres acteurs de l’élevage est prévue jeudi prochain.
Libération de Xrum Xax
Transféré depuis hier au pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec, l’activiste Abdou Karim Guèye alias «Xrum Xax» a vu son état de santé se dégrader. Une situation qui a poussé plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme à alerter sur son sort. Pour le président de la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme (Lsdh), Me Assane Dioma Ndiaye, l’activiste devrait bénéficier d’une libération anticipée parce que le droit à la santé prime sur toute autre considération. Il invite d’ores et déjà le juge d’application des peines à anticiper sa libération de manière à préserver son droit à la vie. Me Assane Dioma Ndiaye travaille pour la libération de Karim Xrum Xax et espère une réaction rapide du juge d’application des peines. Déjà que Abdou Karim Guèye était en convalescence au moment de son arrestation. Il faut rappeler que l’activiste purge une peine de trois mois ferme pour avoir réclamé publiquement l’ouverture des mosquées.
La directrice d’Asbef résiste
Le contentieux qui oppose le comité intérimaire de gouvernance de l’Association Sénégalaise pour le Bien-être Familial(Asbef) et son ex-directrice Myriam Makéba Mingou est loin de connaître son épilogue. Ce, malgré l’ordonnance du juge d’instruction du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar qui a placé sous administration provisoire Asbef pour une année, à partir du 17 juin 2020 et ce, avec effet immédiat. Myriam Makéba Mingou n’a pas abdiqué puisqu’elle a interjeté appel pour contester l’ordonnance du juge. Un acte qui irrite le comité Intérimaire de gouvernance qui y voit une défiance contre les autorités judiciaires et une tentative de s’accrocher désespérément à la Direction exécutive de l’association. Cette situation est inédite, à leurs yeux, dans un Etat de droit comme le Sénégal. Les membres du comité Intérimaire de gouvernance précisent que l’ordonnance du juge d’instruction ne peut être suspendue par une quelconque action d’appel.
Convention avec le COJOJ 2022
Une convention tripartite a été paraphée hier, dans le cadre de l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse (Joj) Dakar 2022. Elle a été signée par le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Alioune Sarr, le président du Comité d’organisation des jeux olympiques de la Jeunesse de 2022 (COJOJ 2022), Mamadou Diagna Ndiaye et le président de la Fédération des Organisations Patronales de l’Industrie Touristique du Sénégal, Mouhamadou Racine Sy. Cette convention vise la promotion de la destination Sénégal, le partenariat entre Air Sénégal et le Cojoj 2020, la mise en tourisme des jeux olympiques de la jeunesse Dakar 2022, la mise à disposition de circuits touristiques et la promotion de la gastronomie sénégalaise. Le ministre du Tourisme, Alioune Sarr, invite les professionnels du tourisme et de l’hôtellerie à collaborer étroitement avec le Comité d’Organisation et à s’impliquer activement dans toutes les activités de préparation des JOJ de 2022. Alioune Sarr pense que la visibilité du Sénégal sera renforcée avec la présence de 5 000 athlètes dans 35 disciplines sportives, 7 000 participants et plus de 20 000 spectateurs attendus suivis par des millions de téléspectateurs.
Doute sur l’atteinte du pic
Le taux de positivité au coronavirus oscille entre 10 et 7% depuis quasiment un mois, bien qu’on ait dépassé le pic, du moins si l’on en croit le ministre de la Santé et de l’Action sociale. Ce qui fait douter certains de l’atteinte du pic. Tout compte fait, le constat est que la pandémie de la Covid-19 progresse de manière inquiétante, occasionnant une augmentation des décès et des cas graves. La croissance du nombre de cas issus de la transmission communautaire montre que la Covid-19 est encore là pendant longtemps. En dix jours, le Sénégal a recensé 157 cas issus de la contagion communautaire. La prolifération des cas communautaires complique davantage la situation. Hier, le ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé 104 nouveaux cas revenus positifs sur 985 tests réalisés, soit un taux de positivité de 10,6%. La majorité des cas positifs sont recensés dans la capitale. Ainsi, le district de Dakar-ouest a enregistré 15 cas, Dakar Centre 24 cas, Dakarnord 07 cas et Dakar-Sud 24 cas. La capitale du Mouridisme s’est retrouvée hier avec 04 malades au coronavirus, le district de Guédiawaye 02 cas, Mbao 04 cas, Rufisque 01 cas, Pikine 05 cas, Keur Massar 03 cas, Thiès 04 et Popenguine 02 cas.
Nouveau cas à Tamba, Ziguinchor flambe
La pandémie prend de l’ampleur à Ziguinchor qui a enregistré hier 06 cas. La région de Tambacounda qui était au vert compte désormais un nouveau cas, Khombole 01 cas, et Thiadiaye 01 cas. Quant aux 29 cas d’hier issus de la transmission communautaire, ils sont répartis entre Thiès 04 cas, Touba 03 cas, Guédiawaye 03 cas, Maristes 03 cas, Keur Massar 03 cas, Liberté 6 (02 cas), Yeumbeul 01 cas, Mbao 01 cas, Rufisque 01cas, Grand Yoff 01 cas, Médina 01 cas, Dalifort 01 cas, Ouakam 01 cas, Ngor 01 cas, Ouest Foire 01 cas, Sicap 01 cas et la Cité Djily Mbaye 01 cas. Le seul réconfort de la journée est la guérison de 90 patients. Cependant, 24 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation. En plus, un nouveau cas de décès lié à la Covid19 est à déplorer.
par Lamine Aysa Fall
L'ÉDUCATION NATIONALE ET LA ROULETTE ROUSSE
Un grave malentendu est perceptible au niveau des moyens déclarés injectés et le manque noté dans presque tous les domaines, de la maternelle à l’université. Sinon, existerait-il encore des écoles entières constituées d’ « abris provisoires permanents » ?
La pandémie du coronavirus a imposé un retard dans le déroulement des enseignements/ apprentissages qui, à son tour, confronte l’école sénégalaise à une situation inédite où plusieurs centaines d’écoles se retrouvent en danger de disparition du fait de l’installation progressive de l’hivernage.
Ainsi des classes colmatées en abris provisoires risquent fort de disparaître de la carte scolaire sous l’assaut répété de la mousson africaine et de ses précipitations abondantes, atteignant les 1500 millimètres. Paradoxalement, ce sont les régions les plus pluvieuses du pays qui comptent le plus grand nombre de classes sous forme d’abris provisoires (Sédhiou (21,8% des classes), Kolda (16,3%), Ziguinchor (12,6%), et Kédougou (10,5%)). C’est sous une telle menace destructrice que le Ministre de l’Education compte organiser, ce jeudi 25 juin, la reprise des cours pour les classes d’examen au Sénégal. Quid des autres classes intermédiaires ?
Au Sénégal, l’enseignant est au cœur d’un faisceau de relations dont il est censé avoir une pleine maîtrise. Sa conscience sur la nature de son activité en tant que métier de relations humaines le positionne souvent en épicentre du dispositif « enseignemental ». Ce métier est une relation intime entre un enseignant, des apprenants, des savoirs et un environnement. Mais, un enseignant fait plus que transmettre des savoirs. Dans les localités les plus reculées, il est le juge en tout, le conseiller, l’avocat, l’ingénieur, l’analyste politique, l’infirmier parfois.
Les services qu’il rend à la communauté d’accueil sont divers et multiples, et dépassent souvent son domaine de compétences. La centralité de sa position exige que nous soyons dans un rapport de co-construction avec lui, des grands changements que nous désirons imprimer à notre société. Sur ses épaules, repose un pan important du système éducatif. Au-delà de son rôle dans la transmission des savoirs, il a la responsabilité de la gestion de tout ce qui intéresse son établissement. Mais, le résultat attendu n’est pas toujours satisfaisant et embarrasse souvent toute la communauté. Toutefois, avant de sombrer dans une sorte de généralisation abusive, nous verrons d’abord la source de ce qui semble être un gros leurre, avant de proposer une lueur, une clé de dénouement de ce problème.
A y voir de plus clair, l’essentiel des ambitions contenues dans la loi d’orientation 91-22 du 16 février 1991 qui gouverne l’Education n’a été jusqu’ici qu’un tissu de vaines promesses. On se rappelle aussi que le Sénégal s’était fixé le pari de « scolariser la totalité des enfants âgés de 7 à 12 ans » avant la fin de l’année 2010 (cf. Plan Décennal de l’Education et de la Formation). Nous sommes en 2020, et le retard est de plus en plus béant. Le Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence (PAQUET) n’aura pas aidé à enrôler « la totalité » des enfants sénégalais scolarisables. Nous sommes inscrits dans une perspective improductive d’adoption de modes et de modèles étrangers. En vérité, l’autre n’avait pas raison, « notre école craint bien le courant d’air ».
Les vents soufflant depuis l’extérieur vêtus d’habits réformateurs ne nous réussissent toujours pas. Evidemment, nous n’estampillons aucun courant du sceau de l’innovation, s’il n’est accompagné d’une belle enveloppe financière. C’est dire donc que souvent, nous qualifions d’ « innovations » dans notre système éducatif, des envies ou désirs de bailleurs. Et là-dessus, aucun des différents ministres qui se sont succédé au MEN depuis 2000, n’a pu réussir à éviter le piège. Aussi, judicieusement recoupées, peut-on écrire un magnifique pamphlet pour le système éducatif avec les promesses d’amélioration du système de ces différentes personnalités.
Notre système d’enseignement apparaît comme un large champ d’expérimentation des laboratoires étrangers. Dès lors, il y a comme un flagrant malentendu entre les missions exprimées dans l’article 5 de la loi d’orientation 91-22 du modifiée et le style de gestion actuel de l’Education nationale sénégalaise. Cette loi stipule : « L’Education nationale est démocratique. Elle donne à tous, les chances égales de réussite. Elle s’inspire du droit reconnu à tout être humain de recevoir l’instruction et la formation correspondant à ses aptitudes sans discrimination de sexe, d’origine sociale, de race, d’ethnie, de religion ou de nationalité ». Alors, notre école est-elle démocratique ? Une Education démocratique place la démocratie en plein centre de sa mise en œuvre. Dans le processus de décisions, elle considère que la voix d’un élève est égale à celle d’un enseignant.
Elle a pour objectif de donner une entière liberté à l’apprenant au cours de ses apprentissages. Est-ce vraiment cela notre école ? Avons-nous atteint ce stade ? Nos enfants ont-ils des chances égales de réussite ? L’année-Covid que nous sommes en train de vivre, n’a-t-elle pas fini de nous prouver que les enfants nantis ont plus de chance de réussir les apprentissages dans le cadre du télé-enseignement, du fait du matériel adéquat dont ils peuvent disposer ? L’apprenant issu d’une famille à revenus modestes, sans aucun matériel didactique moderne, a-t-il les mêmes chances de réussite que l’enfant nanti ayant tout le nécessaire à disposition ? Ce n’est pas le propre des pays pauvres, notre système tel que pensé et mis en œuvre, ne cesse de creuser les écarts et favoriser les inégalités.
Bien sûr qu’un malentendu fondamental est bien perceptible au niveau des moyens déclarés injectés (476.940.066.492 FCFA en 2019) et le manque noté dans presque tous les domaines, de la maternelle à l’université. Sinon, existerait-il encore des écoles entières constituées d’ « abris provisoires permanents » ? Et pourtant, nous notons toujours une résistance de près de 6500 classes sous forme d’abris provisoires (dont 3979 à l’Elémentaire public). Sans entrer dans les détails de la gestion de l’hygiène de nos potaches, à l’heure où se prépare la réouverture des écoles pour les classes d’examen, nous ne pouvons manquer de souligner avec une profonde indignation, l’existence de 1922 écoles élémentaires n’ayant pas de latrines (cabines de toilettes). Depuis le temps où les parents et syndicats d’enseignants se plaignent de ce manque, peu d’efforts ont été faits, alors que tous les Ministres savent qu’il suffit juste près de 73 milliards de FCFA pour relooker ce visage hideux de l’école sénégalaise. Ou peut-être que cela n’a-t-il jamais été une priorité pour eux ?
A entendre les responsables syndicaux enseignants, la recherche d’efficacité et d’efficience gouverne l’ensemble des points de leurs plateformes revendicatives. Ils sont tous mus par un désir inébranlable de toujours faire de meilleurs résultats. Entre 2009 et 2010, les bailleurs de fonds de notre Ecole avaient réussi à vendre à l’Etat du Sénégal un tout nouveau type de gouvernance portant l’appellation de Gestion Axée sur les Résultats (GAR). En effet, l’Etat avait longtemps mis le focus sur le déroulement des activités ou les ressources injectées dans l’activité, et il était arrivé le moment d’essayer de se centrer sur les résultats, de se focaliser sur les performances. Et depuis, les relais sur le terrain parcourraient les « bassins » polarisant les Inspections d’Education et de la Formation à coup de séminaires, de formations et d’ateliers dans le but de former les formateurs sur le sujet.
Cet achat de la GAR par l’Education Nationale a-t-il produit les changements escomptés ? Sommes- nous arrivés à bonne gare ? Que nenni ! Mais, nous avions refusé de croire que chaque nouvel « achat » d’innovation ou de « réformette » était une arnaque de plus. Parce que derrière l’intitulé ronflant de chaque innovation, se cachent un vaste projet d’aliénation de l’avenir de nos enfants et une volonté manifeste de marchandisation de l’école. Ceci causera sans nul doute une perte progressive de repère. Nous avons fini par comprendre que les Chefs d’établissement, les Directeurs d’école, et les Enseignants craie-en-main intègrent avec une forte dose de subjectivité cet outil de gestion, en perdant de vue la quête d’efficacité et d’efficience dont il est enceint. C’est bien ce manque d’objectivité des intervenants qui floue et altère l’innovation. C’est cette perte sans cesse d’efficacité qui a fait dire à un ancien directeur d’Ecole de Formation d’Instituteurs que « l’école sénégalaise était malade de ses directeurs et chefs d’établissement ».
Ainsi, tout le changement qui devait découler d’un bon usage de ses nouveaux instruments de gestion est toujours attendu. Et pourtant, les Directeurs et chefs d’établissement bénéficient régulièrement de formations en gestion administrative ou de mises à niveau. Beaucoup d’entre eux, devenus de véritables managers, ont fini par croire qu’ils étaient aussi des chefs d’entreprise. Malheureusement, beaucoup de ces « entreprises scolaires » vont faire beaucoup d’argent. Tout le problème est là ! La GAR s’étendra sur toute la gestion hormis le volet financier. L’opacité et le manque de transparence y auraient statut de loi. Ces managers en oublient souvent que toute leur gestion devait tendre vers la mobilisation de la structure pour la réussite de l’apprenant. Parallèlement, au lieu de se « professionnaliser » pour devenir de vrais leaders pédagogiques, ils se suffisent à rester du moins de bons gestionnaires, sinon de preux comptables-matières.
Aujourd’hui à l’heure où règne en maîtresse la COVID-19, l’Ecole sénégalaise a exprimé un grand besoin : celui d’avoir des directeurs et chefs d’établissement aux compétences avérées, avec en bandoulière de pertinents projets d’établissement sous-tendus par une vision claire. Ces attributs s’avèrent fondamentaux pour une intervention efficace dans un milieu où l’enseignant, au nom de l’autonomie et de l’entière responsabilité dans « sa classe », semble être jaloux de ses privilèges. L’éducation doit impérativement être une réussite de diverses rencontres. Elle est une croisée entre un manager d’établissement (leader pédagogique) et une équipe pédagogique. Cette dernière n’est pas la somme arithmétique des enseignants d’un établissement. Elle est un ensemble d’intervenants ayant un même projet pédagogique et visant les mêmes objectifs. Notre école est aussi un carrefour entre des enseignants et des apprenants, mais aussi elle symbolise une rencontre entre de jeunes apprenants (très jeunes quelques fois) et des savoirs. Aussi ces savoirs constituent-ils la culture. La culture étant tout ce qui peut s’ajouter à notre naturalité. Par exemple, l’acte de manger est naturel, c’est le propre de toute la création, mais la façon de le faire varie d’un groupe humain à un autre : c’est cela sa culture. Et pour cette raison, nous la définissons comme un savoir acquis au contact des sollicitations liées à notre évolution.
En dernière analyse, la pandémie de la Covid-19 nous aura appris que la facilité de la gestion de l’école sénégalaise reposait simplement sur une redéfinition des priorités de l’Education nationale. Mais encore que la réussite des grandes missions dépendait de l’audace à résister aux commandes souvent en déphasage avec les vrais besoins de notre système éducatif. L’école doit échapper au phénomène de mode. Elle doit demeurer une « école nationale » comme le veut la loi d’orientation 91-22 modifiée, c’est-à-dire qu’elle n’est pas qu’ouverture « aux vents fécondants ». C’est une nécessité aujourd’hui d’avoir un œil sur ce qui se fait ailleurs, mais il faut éviter de tomber dans le piège ironique du copiage inspiré par la peur de la solitude dans la prise de décision. Et comme le disait M. TALLA, un éminent formateur de la Faculté des Sciences et Technologies de l'Education et de la Formation (FASTEF), « l’imitation est une sorte de soumission, puisque celui qui imite n’a pas, dans une certaine mesure, le courage d’aller seul ». Innover, c’est donc avoir l’audace d’aller seul. C’est bien mieux que de passer son temps à jouer à la Roulette Russe avec l’avenir de notre jeunesse.
(Source : Recensement scolaire 2018-DPRE/MEN)
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À DJILOR DJIDIACK, VILLAGE NATAL DE SENGHOR
Son histoire est à peine connue du grand public. Or c'est le village qui a donné au Sénégal son premier président (plutôt que Joal)
Son histoire est à peine connue du grand public. Or c'est le village qui a donné au Sénégal son premier président (plutôt que Joal).
Djilor de Djidiack du nom d'un Prince dissident venu s'installer dans les îles du Saloum, Djilor de Diogoye Basile Senghor riche négociant à la maison au bord du fleuve, Djilor de Tokô Waaly Baaxoum, l'oncle tant chanté par Senghor dans ses poèmes.
Mais Djilor ce n'est pas que le "royaume d'enfance" du président-poète. C'est aussi une localité riche de sa culture préservée jalousement par le biais des cérémonies initiatiques, des festivités du mariage et des événements de lutte traditionnelle entre autres richesses.
Ses habitants accueillants et attachés aux liens tissés par leurs ancêtres, plus forts que les différences de religion effacées par une cohésion sans faille à l'image du cimetière mixte du village.
C'est donc dans ce havre de paix que La Maison Des Reporters s'est rendue pour un nouveau numéro de Carnet de Route Sn, notre magazine de découvertes à travers le Sénégal.
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L'HISTOIRE EST UNE CONSTANTE RELÉGITIMATION
Co-auteur de l'ouvrage " Les noirs en France : du XVIII ème siècle à nos jours ", l'historien et philosophe, Macodou Ndiaye, réagit à la vague de déboulonnage des statuts de personnages impliqués dans la traite négrière atlantique
Co-auteur de l'ouvrage " Les noirs en France : du XVIII ème siècle à nos jours ", l'historien et philosophe, Macodou Ndiaye, réagit à la vague de déboulonnage des statuts de personnages impliqués dans la traite négrière atlantique.
LE MFDC PEUT-IL COURIR LE RISQUE DE LA PAIX ?
La situation de ni guerre ni paix a engendré la naissance de sanctuaires rebelles. En attendant, une économie parallèle doit faire face à une armée sénégalaise déterminée à réinstaller les populations dans leurs localités d’origine
Sputnik France |
Momar Dieng |
Publication 25/06/2020
Au Sénégal, la situation de ni guerre ni paix en Casamance a mis en veilleuse la revendication d’indépendance et engendré la naissance de sanctuaires rebelles. En attendant, une économie parallèle structurée autour de trafics divers doit faire face à une armée sénégalaise déterminée à réinstaller les populations dans leurs localités d’origine.
Dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21 juin, des tirs nourris d’armes lourdes ont retenti dans la zone de Bignona (région de Ziguinchor au sud du Sénégal). Le 15 juin dernier, un véhicule militaire sénégalais avait sauté sur une mine entre deux localités de Ziguinchor. Deux militaires ont été tués sur le coup, deux autres «grièvement blessés». Deux jours auparavant, huit «diambars» (mot wolof signifiant «fort» pour désigner les soldats sénégalais) avaient échappé à la mort après que leur véhicule a percuté une autre mine.
Ces incidents, les plus graves survenus depuis plusieurs mois, consacrent le retour des hostilités entre militaires sénégalais et rebelles du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC). Le conflit, entamé en décembre 1982, risque-t-il de s’exacerber après une longue période d’accalmie?
«La guerre est finie, mais la paix n’est pas là», résume pour Sputnik Robert Sagna, président du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (GRPC), une structure soutenue par les pouvoirs publics sénégalais et supposée avoir l’oreille du Président Macky Sall. «Ces derniers événements entravent certes le processus de paix [parrainé par la Communauté de Sant’Egidio proche du Vatican, ndlr] en cours, le rendent plus difficile, mais ils ne le mettent pas en danger», ajoute cet ancien ministre d’État et ex-maire de la ville de Ziguinchor.
Les incidents qui se multiplient viennent de la volonté de l’armée d’encadrer le retour au bercail des déplacés. Depuis plusieurs années, en effet, plusieurs milliers de personnes avaient déserté leurs localités pour échapper aux combats meurtriers entre militaires et rebelles.
Profitant de l’absence des populations, des franges du MFDC ont pris possession des lieux abandonnés et transformé le vide ainsi créé en des «cantonnements militaires».
Robert Sagna, président du GRPC
En même temps, ils ont développé sur place une économie parallèle, plus mafieuse que légale.
«Les bandes armées ont sanctuarisé des espaces qui ne leur appartiennent pas et qui restent des territoires occupés. Quand les populations ont fui, les rebelles ont intensifié le trafic de bois et le vol de bétail. Ils alimentent Ziguinchor et les autres centres urbains en grandes quantités de viande de brousse. Ils ont renforcé la culture de l’anacarde, pour laquelle ils tirent de substantiels revenus monétaires.
Et comme il n’y a pas eu en amont de négociations entre autorités sénégalaises et représentants de la rébellion pour organiser le retour des déplacés, personne n’ose s’approcher des zones conquises», analyse pour Sputnik un membre de la société civile locale qui a requis l’anonymat par peur de représailles contre sa famille, restée au village.
«Faux», rétorque Jean-Marie François Biagui, ancien secrétaire général du MFDC, fondateur et président du Parti social-fédéraliste (PSF), une entité éloignée de la revendication d’indépendance du MFDC originel et favorable à un grand ensemble fédéral sénégalais, qui prendrait en compte des spécificités régionalistes comme celles de la Casamance, cette région du Sud du pays.
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous sommes dans des économies de la mal-croissance, fondées sur un faux système comptable qui omet de comptabiliser ses vrais coûts et nomme inadéquatement ses actifs et ses passifs
La crise du Covid-19 a fini de mettre à nu les failles du système économique néolibéral. Cela fait déjà quelques décennies que sa soutenabilité est remise en cause par maints travaux scientifiques depuis les rapports Meadows (1972) et Brundtland (1987). L’économie-monde, telle qu’elle se déploie et fonctionne est une économie de l’entropie qui carbonise le vivant et dont l’empreinte écologique est forte et négative. Elle rejette dans la biosphère plus de déchets que celle-ci ne peut absorber. Pour produire des biens et services à moindre coût, elle délocalise la production industrielle là où les facteurs de production sont les moins coûteux et crée des chaînes de valeurs internationales à circuit long. La crise que nous vivons a montré les limites d’une telle organisation de la production. Pour se nourrir, une majorité de nations dépendent d’une production agricole réalisée à des milliers de kilomètres de chez elle, dont le transport accroit les émissions de gaz à effets de serre et accélère la réduction de la biodiversité. Cette interdépendance accrue permet d’avoir à sa table tous les produits du monde, mais constitue une vulnérabilité lorsque le commerce international est empêché par une raison qui limite la disponibilité des produits agricoles sur nos marchés (pandémie, guerre, fermeture commerciale, sanctions économiques, …). Il sera nécessaire dans ce domaine, sans prôner l’autarcie, de travailler à une sécurité et une souveraineté alimentaires. Etre capable de répondre à ses besoins en nourriture dans un territoire, en produisant localement ce qui est nécessaire, en diversifiant ses sources d’approvisionnement et en retrouvant la fonction première de l’agriculture qui est de nourrir les humains. Par ailleurs, le type d’organisation des chaines de valeurs internationales conduit à une fragmentation du processus de production et à une hyper-concentration de ce dernier. La production de certains biens est presque exclusivement dévolue à quelques entreprises dans quelques pays. La pénurie de masques au début de la pandémie du Covid-19 a parfaitement illustré les limites d’une telle configuration.
Au début de la pandémie, les USA, la première économie du monde était au plein-emploi (3.5 % de chômage). En mai 2020, elle atteignait son niveau de chômage le plus élevé depuis la crise de 1929 (16,3%)[1] avec 20,5 millions d’emplois détruits sur une population active de 156 millions d’individus. Il est apparu que l’organisation, la conception et les modalités du travail de notre système économique induisent une précarisation généralisée des emplois dans la plupart des secteurs de la vie économique, et pas seulement de ceux relevant de l’économie dite informelle, dont la volatilité des revenus et l’absence de filets sociaux de ses travailleurs ont été rendu plus manifeste par la crise actuelle. Aussi bien dans l’aéronautique[2], la production de biens et services, que pour les secteurs du tourisme, de la culture, de la restauration, c’est une économie structurée autour d’une temporalité de court terme où la vie économique est financée par des recettes journalières, qui s’est révélée. Une telle économie a besoin d’une accumulation quotidienne et à la petite semaine de cash-flows pour faire face aux charges d’exploitation dues mensuellement et aux traites bancaires, surtout pour les PME. Les grandes firmes qui ont des lignes de crédit ouvertes dans les banques, financent une grande partie de leur activité par endettement. Lorsqu’elles anticipent une baisse de l’activité dans les mois à venir, elles licencient. L’investissement et donc l’activité présente sont fortement liés à l’anticipation du futur. L’endettement étant un transfert des ressources du futur vers le présent, l’économie d’aujourd’hui est financée par les ressources de demain. Le système a une forte préférence pour le présent dont elle surpondère la valeur. Une telle économie vit au-dessus de ses moyens et entretient l’illusion de ses capacités et de sa puissance. Lorsque le futur devient incertain, celui-ci par rétroaction affecte le temps présent dont le niveau d’activité et de consommation dépendent. Nous faisons l’expérience d’une économie qui pour produire des biens de consommation, souvent en excès, épuise la bio-capacité de la planète, surexploite ses ressources, entrave sa capacité à se régénérer et transfère des revenus futurs dans un temps présent. C’est une économie du présentisme, de la démesure, de la précarité généralisée et de l’étouffement. La repenser dans ses fondements structurels, ses modes de fonctionnements et ses finalités est vital pour la survie de nos sociétés.
Parmi les questions qu’elle soulève, figure celle de la rémunération du travail et de sa valeur. Les infirmières, les médecins, les caissières de supermarchés, les conducteurs d’autobus, tous les emplois liés aux soins ont révélé durant cette crise leur caractère essentiel pour la vie de nos sociétés, alors qu’ils sont les métiers les moins bien rémunérés par le système économique actuel, qui surpaye le capital, les intermédiaires, les bullshits jobs[3], les emplois des marchés captifs et sous-payent ceux qui contribuent à nourrir, à pérenniser et à soigner la vie[4]. Une réévaluation de la valeur marchande du travail et de sa rémunération pourrait être fondée sur sa contribution au maintien de la vie, à la préservation d’un environnement sain, à l’intelligence collective, à la production de savoirs et à la culture de l’esprit.
L’économie-monde est productrice d’inégalités entre les nations et à l’intérieur de celles-ci. Ces fractures sont apparues à plusieurs niveaux ; dans la faculté inégalitairement distribuée de disposer d’une épargne ou d’actifs qui permettent de traverser des moments difficiles, dans la possibilité d’accéder à des soins de qualité, mais également dans la différence de vulnérabilité des groupes humains selon l’historique des fragilités déjà constituées, notamment les comorbidités issues des conditions de vie difficiles. Ces inégalités sont liées au système de production de la valeur ajoutée de l’économie-monde et à ses modes de redistribution, aux règles du commerce international et à la division internationale du travail. Le système économique mondial est structurellement construit pour produire de l’inégalité et accélère l’entropie du vivant. C’est cette architecture qu’il faudra désarticuler, refonder les institutions qui la sous-tendent, repenser leurs missions (OMC, Institutions multilatérales, …) et inventer de nouveaux processus de régulation des relations macro et microéconomiques ; déconcentrer les pouvoirs et défaire les monopoles. Nous vivons dans un monde où un seul individu détient une richesse supérieure au PIB de 179 pays cumulés[5], ce qui représente 3,4 milliards d’individus et 43, 7 % de l’humanité. Voici l’étendue de la folie. Elle se passe de commentaires. Nous pourrions produire des règles qui plafonnent les richesses détenues par les individus, parce qu’à partir d’un certain seuil, une minorité pathologiquement accumulatrice, prive une majorité de ressources nécessaires à une vie digne ou limite ses possibilités d’y accéder.
La division internationale du travail a fait des nations émergentes et celles dites en développement des productrices de matières premières qui sont transformés dans des industries des pays du Nord. La valeur ajoutée est ainsi transférée des pays du Sud du Globe vers ceux dits du Nord. La convention est de mesurer la richesse produite en sommant les valeurs ajoutées produites annuellement. Ce concept de croissance du PIB ne prend pas en compte les coûts environnementaux, humains et sociaux de l’appareil productif mondial. Ici se pose la question de l’évaluation de la valeur de ce qui est produit, de son utilité et de son coût. En réalité nous sommes dans des économies de la mal-croissance, fondées sur un faux système comptable qui omet de comptabiliser ses vrais coûts et nomme inadéquatement ses actifs et ses passifs. Le prix de nos produits devrait intégrer leur coût environnemental et refléter leur contenu en carbone. Ce que nous appelons croissance économique, fait décroitre le vivant. Le système économique actuel en favorise l’entropie. Nous surpayons une production d’objets dont certains sont superflus et futiles, et ne servent qu’à entretenir des industries à un coût exorbitant pour la planète.
Une économie du vivant serait fondée sur une réévaluation de l’utilité de tous les secteurs de la vie économique au regard de leur contribution à la santé, au soin, au bien-être, à la préservation du vivant et à la pérennisation de la vie, à la cohésion sociale. C’est ce que Isabelle Delanauy appelle une économie symbiotique, cest-à-dire une économie dont le métabolisme n’affecte pas négativement les ordres sociaux, environnementaux et relationnels. L’une des questions épineuses des Etats durant la crise du Covid-19 a été de réaliser le bon arbitrage entre une reprise de la vie économique nécessaire pour répondre à nos besoins, et la préservation de la santé. Les deux étant liés dans une boucle récursive. Pour déconfiner, il a fallu commencer par faire redémarrer les activités jugées essentielles à la vie sociale. Il ne s’agit pas ici de prôner une limitation de la vie économique à la satisfaction des besoins biologiques fondamentaux : se nourrir, se soigner, se vêtir. Les besoins de l’esprit et de la culture sont aussi fondamentaux à nos sociétés, mais de se poser la question de l’utilité et de la nécessité des biens produits, de leur mode de production et de leurs impacts sociaux et environnementaux. On ne pourra plus se payer le luxe de ne pas interroger la finalité de la vie économique ainsi que ses modes de production ; ni de l’inscrire dans une cosmopolitique du vivant.
Une économie des communs
Dans une époque caractérisée par une crise écologique et un creusement des disparités économiques et sociales à l’échelle du globe, la nécessité de produire des communs et de préserver des espaces non-rivaux et non-exclusifs, garantissant un droit d’usage et d’accès au plus grand nombre aux ressources communes est impérieuse. La biodiversité, l’eau, l’air, les orbites géostationnaires, les quais de pêche, les droits humains sont autant de communs dont les règles de gestion doivent être co-définies par les parties prenantes. Le commun doit être constitué et une question importante est celle de sa fabrique et de sa gestion.
Les communs, avant de relever de discours sont d’abord des pratiques sociales du faire en commun. A chaque fois qu’une communauté décide de gérer une ressource collective en mettant l’accent sur l’accès équitable, la durabilité, l’inclusivité, un commun émerge. Elinor Ostrom s’est posée la question de savoir comment un groupe d'acteurs qui sont dans une situation d'interdépendance pouvait s’organiser et se gouverner pour préserver la continuité d'avantages communs ; lorsqu'ils sont tous confrontés à la tentation d'agir de façon opportuniste. Les constats empiriques indiquent que des communautés, principalement en milieu rural, peuvent gérer les ressources naturelles de manière durable et que les relations sociales jouent un rôle important à cet égard. Le commun au sens de Hardin est envisagé comme une ressource non gérée, n’appartenant à personne. La tendance des politiques fut de considérer l’acception du commun de Hardin. Cependant, dans la pratique, un commun, ne consiste pas seulement en une ressource, mais en un système social vivant d’agents créatifs, une communauté, qui gère ses ressources en élaborant ses propres règles, traditions et valeurs. Cette vision n’est pas prisée par les économistes car elle déplace le débat en dehors du cadre théorique de l’Homo economicus, en faisant appel aux autres sciences humaines et sociales comme l’anthropologie, la sociologie, la psychologie ; mais surtout, elle rend difficile l’élaboration de modèles quantitatifs rassurants. Dans la réalité, lorsqu’il y a un nombre élevé de facteurs idiosyncratiques locaux, historiques, culturels qui rendent difficile la proposition d’une norme universelle standard, ceci contrarie la tentation nomologique de l’économie qui veut transformer toute régularité statistique, en norme. Les communs nomment un ensemble de valeurs sociales qui se situent au-delà du prix du marché et de l’appropriation privative. Ils reflètent des réalités informelles, intergénérationnelles, expérientielles, écologiques, qui ne peuvent être comprises uniquement par la théorie de l'acteur rationnel ou les récits néo-darwiniens de l'économie néolibérale.
Pourquoi il est important d’élaborer un langage des communs ?
Le langage des communs permet de nommer et d’éclairer les réalités des enclosures du marché et la valeur du faire en commun. C’est un instrument de réorientation de la perception et de la compréhension. Sans un langage des communs, les réalités sociales auxquelles ils renvoient resteront invisibles ou culturellement marginalisées, donc politiquement sans conséquences. Aussi, le discours sur les communs est un geste épistémologique qui permet de réintégrer des valeurs sociales, écologiques et éthiques dans la gestion de notre richesse commune. Cette langue permet de formuler des revendications politiques et des hiérarchies de valeurs. Elle permet aussi de nous extraire des rôles sociaux étriqués dans lesquels nous sommes enfermés (consommateur, électeur, citoyen).
Nous sommes gouvernés par un ordre du discours. Une expertise internationale qui fait système. C’est un matériau à dimension multiples (théories économiques, accords commerciaux, littérature managériale mainstream) qui relève d’un mélange de registre théoriques et systémiques. Des langages qui à travers des discursivités hétérogènes se reconnaissent et se renforcent. C’est ce que Foucault appelle une archive. A notre époque, une théorie philosophique puissante n’a pas plus d’effet qu’un mot d’ordre. Nous sommes gouvernés par un langage qui fait système, Pour sortir de ce langage et de la réalité qu’il crée, il est nécessaire d’élaborer celui d’une économie du vivant et de la production de communs, préludes à l’élaboration de ses pratiques de son éthique et de ses finalités. Une économie du vivant nécessite une refonte complète de l’économie comme pratique et ordre du discours. Il s’agit de reconstruire la discipline, ses fondements, sa pratique, son axiologie, ses finalités et de les intégrer dans la plus haute des finalités : celle de nourrir la vie.
[1] Données du Bureau of Labor and Statistics, (BLS) USA
[2] Air Canada a licencié 70 % de ses salariés. Air France a eu besoin d’une injection de 7 milliards d’euros de la part de l’Etat Français et Néerlandais pour faire face aux effets de la crise. L’Etat Allemand est entré dans le capital de la Lufthansa avec un investissement de 3 milliards d’euros.
[3] Voir David Graeber, Bullshit Jobs (2018), éditions les Liens qui Libèrent.
[4] La France a décidé d’une revalorisation salariale des personnels soignants dont on s’est rendu compte de l’importance de la contribution dans la crise sanitaire
[5] M. Bezos, le patron de Amazon dont la fortune pourrait dépasser 1000 milliards de dollars en 2026, d’après le média américain Esquire.
UNE VIE DE COMBAT CONTRE LE NÉOCOLONIALISME
Le mouvement qui s’oppose au racisme anti-noir à travers le monde se prolonge au Sénégal et ailleurs dans une remise en cause effective du colonialisme - SenePlus rend hommage à quelques patriotes sénégalais
Le mouvement qui s’oppose au racisme anti-noir à travers le monde se prolonge au Sénégal et ailleurs dans une remise en cause effective du colonialisme et principalement du néo-colonialisme qui perdure aujourd’hui encore en l’Afrique francophone tout particulièrement.
SenePlus rend hommage à quelques patriotes sénégalais qui ont porté ce combat toute leur vie :
UN SUR-DISPOSITIF COMMUNAUTAIRE SANS PRE-DISPOSITION COMMUNAUTAIRE
La riposte communautaire, jusque-là simple slogan communautaire, gagnerait à être transformée en produit communautaire. Correspondant concrètement à l’acte d’engagement communautaire qui reste, pour le moment, dans les esprits, en l’état de théorie
Aucune guerre ne s’est jamais gagnée par, seulement, des soldats fortement mobilisés sur le terrain mais faiblement armés au niveau stratégie.
L’histoire de la seconde guerre mondiale est là pour nous le rappeler. En 1942 alors que la 6ième armée contrôle 90 % de Stalingrad, il est lancé la bataille de la ville, en hiver. Les soldats allemands vivent alors une situation extrême. Ils ont faim, ils ont très froid car leur équipement est prévu pour une guerre en Europe, et non pas en Urss, là où il fait très froid en hiver. En effet, « le froid a gelé les marécages et les chars et unités motorisées allemands » le général hiver a littéralement encerclé les troupes allemandes. Malgré qu’Hitler oblige le général Paulus à rester à Stalingrad et à la défendre coûte que coûte. Le 3 février 1943, Paulus capitule.
Aucune partie de football ne s’est jamais gagnée par, seulement, une constellation de joueurs de qualité mais sans fond de jeu véritable.
Le palmarès sportif de l’équipe nationale du Sénégal en est une illustration parfaite. Papa Diouf (Ancien Président de l’Om et première victime de la CoViD-19 au Sénégal) s’en interrogeait en ces termes : « La question qui mérite une réflexion est : pourquoi au Sénégal on ne gagne rien du tout en football malgré le potentiel qui est le nôtre (…) Au vu de la qualité des joueurs qui se sont succédé en équipe nationale » (Contenu publié le 11/09/2017 à 19:07 dans Senenews Sport). En guise de réponse le coach Zdravko Logarusic, entraineur du Soudan équipe adversaire du Sénégal lors des éliminatoire de la coupe du monde 2018, avance « qu’ils n’ont pas de problèmes de joueurs, mais plutôt de tactique de jeu, c’est tout ». (Dans le journal «Les Echos» Vendredi 19 octobre 2018 - 11:06). En parallélisme sur la forme et sur le fond, la riposte communautaire sénégalaise contre la CoViD-19 se (re)trouve exactement dans la même configuration que les scenarii sus-présentés. C’est-à-dire beaucoup de communautaires de tous genres; légitimes ou légitimés, trop d’activités communautaires intéressantes ou intéressées, mais le tout sans un plan de riposte stratégique pensé, réfléchi et clairement défini. De ce point de vue, le résultat ne saurait être que le même, suivant la logique de l’harmonie imitative. Un échec programmé de la riposte communautaire avec pour élément annonciateur l’évolution exponentielle des cas communautaires à Dakar. Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale en arrive à la triste conclusion par (re)connaître que : « la transmission communautaire est clairement établie et se traduit par une augmentation des cas issus de la transmission communautaire mais aussi des décès communautaires (…) Force est de constater que la Région de Dakar constitue l’épicentre de l’épidémie au Sénégal (…) A la date du 29 mai 2020, la région de Dakar totalisait 2525 cas dans notre pays sur les 3429 dépistés au Sénégal soit un taux de 73,6 ». Pourtant, c’est sur ce terrain de Dakar précisément que se côtoie, se télescope, voire se confronte ou s’affronte une multiplicité de discours autour du coronavirus. L’on assiste, ainsi, à une mise en société d’un jeu de voix d’acteurs mobilisées qui dérive sur une cacophonie qui rappelle Babel. Face à cette multiplication de voix communautaires peu compréhensibles, que nous préférons plutôt qualifier d’activisme communautaire, je me permets d’adresser aux autorités de la lutte contre la CoViD-19 la question, à la fois, interpellative et accusatrice suivante.
Y a-t-il quelqu’un, quelque part qui décide de quelle riposte communautaire le Sénégal doit-il mettre en œuvre ?
Car ne nous y méprenons pas, ce ne sera ni la multiplicité des acteurs communautaires en sur-présence sur le terrain, ni leur enthousiasme débordant encore moins leur qualité intrinsèque, qui ne fait aucun doute, qui suffiront à eux seuls pour remporter la riposte communautaire contre la CoViD-19. Il faut impérativement une stratégie communautaire globale, officielle et adaptée à la situation sous forme de ligne directive. Une feuille de route officielle proposable et opposable à tout acteur communautaire engagé, pour une riposte coordonnée et efficace. Conçue par qui de droit et non par qui de loi. Ou du moins, que les officiels renforcés que par une légalité décrétale associent dans la définition de leur politique communautaire les spécialistes confortés par une légitimité scientifique, au lieu de les scier du programme comme cela semble être présentement le cas. Vaut mieux tard que jamais, le ministre Abdoulaye Diouf Sarr semble enfin en prendre conscience lorsqu’il dit : « L’endiguement de l’épidémie doit mobiliser toutes les énergies. Cela passe par un renforcement de nos stratégies à l’échelle locale et un engagement fort de l’ensemble des communautés (…) J’ai demandé au Comité National de Lutte contre la gestion des épidémies de formuler dans les meilleurs délais, des recommandations pour freiner la propagation de l’épidémie dans la région de Dakar (…) parce que si on perd la main à Dakar, la lutte risque d’être perdue au niveau du pays. » Mais irez-vous M. le président de la république, M. le Ministre de la Santé et de l’Action sociale, jusqu’au bout de cette logique en allant à la rencontre et à l’écoute de ces anonymes, qui ont fait leur vie sur la recherche de solutions communautaires, et non les renommées, dont leur vie se fait par la gestion communautaire. Car, cette dernière catégorie de personnalités jusque-là plébiscitées, n’a pas encore su mettre à profit le bon dispositif communautaire dont dispose le pays, brillante par leur absence, silence et initiative. Pour toute démarche (non) proposée, il est laissé à quiconque se réclamant communautaire la latitude de dérouler son approche communautaire. Ainsi au lieu d’une réponse communautaire, on en décompte une multitude. Encore que même si on est communautaire, son rôle se situerait, davantage, au niveau opérationnel de la mise en œuvre, plutôt, que du niveau stratégique de la conception. C’est là toute l’origine de ce pilotage à vue constaté dans toutes ces réponses communautaires sur-proposées, génératrices de beaucoup de bruits et de pas mal de confusions ?
Comment le protocole de riposte communautaire fort sur la forme est-il inopérant à cause de sa faiblesse sur le fond ?
Constitué d’agents formels comme d’agent informels tels, les agents de santé communautaire, les assistants sociaux, les Badienne Gox, les relais communautaires, les ASC, les associations locales, les leaders d’opinion (artistes, sportifs, notables, religieux, personnes de bonne volonté, politiques…)... Le dispositif communautaire est fort d’hommes et de femmes de terrain, et fiers de le revendiquer. A juste titre, ils sont formés ou formatés pour être proches de la population, la connaître et pouvoir l’influencer. Vaste et exaltant programme qui recoupe largement leur fonction. Mais la direction vers laquelle influencer la communauté, dans un sens ou dans un autre, cette prérogative n’est pas du ressort du communautaire. Dont le rôle est spécialisé dans la prise en charge de l’individu et non dans la manipulation de ses idées. Sa vocation n’est pas de concevoir, par lui-même, ni les messages, ni la stratégie de la riposte. Une mission dévolue à un responsable dédié qui n’est pas un acteur opérationnel de terrain mais un agent de conception. Dans cette situation où ceux qui sont censés rédiger la feuille de route de la réponse communautaire restent improductifs, par ignorance de leurs prérogatives ou par déficit de compétences pour leur tâche, les acteurs communautaires se retrouvent laissés à eux-mêmes. Sans contenus et orientations, ils s’improvisent, devant la communauté en interrogation de quelle direction prendre, officieusement stratèges en plus de leur statut officiel de maîtres d’œuvre. Bien présents sur l’étendue des terrains du pays et contraints ou désireux d’occuper tous les postes en même temps, les acteurs communautaires se mettent alors à dire et à faire.
A ce rythme effréné, ils finissent par répéter les mêmes messages et exécuter les mêmes tâches, qui consistent respectivement à :
- (re) parler, encore et toujours, des fameux gestes barrières : un discours rodé et même, à la limite, un disque raillé qui a besoin à l’occasion d’être renforcé et d’être renouvelé ;
- (re) distribuer, encore et toujours, des masques, des gels, de la nourriture : des actions d’appoint qui ne sont d’ailleurs, pas totalement, au point.
En ne reposant que sur ces deux leviers largement éprouvés, la machine de la riposte communautaire de la CoViD-19 du Sénégal déraille vers deux dérives : emballement et enraillement. Faute, non pas, de bras communautaires mais, plutôt, par défaut de tête communautaire. Alors face à ce cas grave, l’opération chirurgicale qu’il urge de réaliser est celle, à la fois, délicate et technique de greffer au corps communautaire, qui est déjà bien bâti, un esprit communautaire encore inexistant. Mais comment procéder ?
Quelques gestes précis pour insuffler une âme réfléchie à ce corps communautaire sur-animé.
Pour ce faire la riposte communautaire, jusque-là simple slogan communautaire, gagnerait à être transformée en produit communautaire. Correspondant concrètement à l’acte d’engagement communautaire qui reste, pour le moment, dans les esprits, en l’état de théorie.
En attendant que le concept se traduise concrètement, dans les faits, en conduite communautaire. La seule manière de rendre efficace l’engagement communautaire dans la trajectoire de la transformation communautaire qui est la finalité de la riposte communautaire pour arriver à bout de la pandémie de la CoViD-19. Mais pour cela, le processus doit se construire en se débarrassant de tous les équivoques autour de la notion clé d’engagement communautaire surtout chez les responsables du CnDE et du CrDE.
Ceux-là mêmes que le Ministre invite à nous proposer encore sans délai, une démarche accentuée de la réponse communautaire, en dépit des amalgames qu’ils traînent encore autour de l’approche communautaire. ne vaudrait-il pas, donc, mieux les inciter d’abord à se départir des amalgames qui les empêchent, de bonne foi, de bâtir une stratégie communautaire qui fait jusque-là défaut. Parmi les nombreuses nuances autours de l’engagement communautaire qu’ils doivent apprendre à discerner, nous retiendrons à tout hasard les suivantes :
- L’engagement communautaire se coconstruit entre spécialistes communautaires concepteurs et agents communautaires exécuteurs ; chacun bien ancré à sa place ;
- L’engagement communautaire s’acquiert par la communication interactive et non par la communication linéaire et la communication circulaire ;
- Loin du schéma de up-down imposé aux publics ;
- L’engagement communautaire se (dé)compte par le nombre de publics impliqués dans le programme et non par le nombre d’acteurs déployés sur le terrain ;
- L’engagement communautaire se traduit, dans la réalité, par des actions concrètes posées et non par des cognitions théoriques restituées ; privilégiant plus le faire que le savoir ;
- L’engagement communautaire mesure son efficacité par la baisse de la courbe de la transmission communautaire et non par la hausse exponentielle ;
Ainsi que c’est le cas aujourd’hui. Le protocole de riposte communautaire ne s’improvise pas donc, il se maîtrise dans ses grades idées, il se conçoit dans son architecture globale, il se met en œuvre dans une démarche opérationnelle et son efficacité s’apprécie par des résultats de nature sommative. Soumis à ce protocole, les clignotants de la riposte communautaire contre la CoViD-19 au Sénégal sont, pour le moment, au rouge. D’où l’urgence de mesures correctives pour freiner la dangereuse ascension de cette courbe de transmission communautaire. C’est une question de volonté politique à faire montre de la part des autorités pour faire enfin appel à une expertise scientifique disponible pour une cause d’utilité communautaire.
N’est-ce pas là l’exigence communautaire à laquelle nous appelle le coronavirus, une pandémie d’envergure, de nature et de couleur communautaires. Car si on n’y prend pas garde, par un effet contraire la riposte communautaire contre la CoViD-19, telle qu’elle est (é)conduite à l’heure actuelle risque de se muer en cas communautaire pour aggraver la contamination communautaire.
Urgence signalée. Mobilisons-nous plus et surtout mieux, ensemble nous vaincrons !
LA POSITION INTRANSIGEANTE DES ACTIONNAIRES TUNISIENS BLOQUE LES NEGOCIATIONS
Arriérés de salaires, salaires de reprise et gouvernance de l’entreprise ont été les trois points au menu des négociations triparties entre la Direction, les Employés et l’Etat pour la relance des activés de Médis Sénégal. Médis Sénégal ?
Arriérés de salaires, salaires de reprise et gouvernance de l’entreprise ont été les trois points au menu des négociations triparties entre la Direction, les Employés et l’Etat pour la relance des activés de Médis Sénégal. Médis Sénégal ? Cette industrie pharmaceutique fermée il y a quelques mois et qui fabriquait, entre autres médicaments, la fameuse chloroquine ! Hier, elle a « refusé » toutes les propositions de l’État.
Face à la rupture dans les pharmacies de certains médicaments de santé publique (Paracétamol, Fer, Gardénal, Sédaspir, Parégorique), fabriqués par Médis Sénégal, le président de la république avait, selon nos sources, demandé au ministre des Finances et du budget de prendre les mesures nécessaires pour le redémarrage en urgence des activités de la société pharmaceutique Médis Sénégal, en collaboration avec les ministères en charge de la Santé et de l’industrie (cf. Lettre n°01306 Pr/SGPr/CF du 21 avril 2020). Pour accélérer le processus, l’État aurait promis de mettre sur la table un montant de 5 milliards de francs pour l’augmentation de ses parts dans le capital de l’entreprise. Ce, afin d’aider Médis Sénégal à avoir du cash pour l’approvisionnement en intrants et le paiement des salaires.
Les employés bandent les muscles et réclament la tête des fautifs…
Courant mai et juin 2020, trois rounds de négociations ont, selon nos informations, été effectués entre la direction et les employés sous la supervision d’agents des ministères des Finances et de l’industrie. « Les trois points énumérés concernent d’abord le paiement des arriérés de 6 mois salaires. Sur ce point, les employés ont exigé le payement de toutes les sommes dues mais la Direction a proposé de payer 30 % des sommes en indemnités.
De son côté, l’Etat a demandé à la Direction de dégager une enveloppe satisfaisante et soutenable. Le deuxième concernait les salaires de reprise. Les employés ont proposé de suspendre la prime de performance jusqu’à nouvel ordre. La Direction, elle, a proposé de supprimer 10 rubriques salariales sur les 15 avec des pourcentages appliqués et une suppression de tous les avantages et primes. L’Etat a, de son côté, proposé de garder 13 rubriques salariales sur les 15 et une suspension de la prime de performance jusqu’à nouvel ordre. Le troisième point concernait la gouvernance de l’entreprise. Pour ce point, les employés ont exigé le départ des responsables « fautifs » (Directeur site, responsable des ressources humaines, responsable financier). Mais, l’Etat a, lui, demandé à Médis d’apporter des corrections sur la Direction de l’entreprise », confient nos sources. Toujours à en croire nos sources, les employés de Médis Sénégal ont accepté les propositions de l’Etat « bien que ça sera difficile avec les engagements bancaires que nous avons déjà contractés.
La Direction de Médis Sénégal a rejeté les propositions
» Mais, nous révèle-t-on, « la Direction de Médis a refusé les propositions de l’Etat en campant toujours sur ses positions. » Selon nos sources, ce refus de Médis Sénégal aurait bloqué toutesles négociations. «« La Direction générale de Médis veut diminuer drastiquement les salaires des employés (réduction de 10% à 50 % des salaires et suppression de tous les avantages) avant tout redémarrage de la production et les employés disent ne pas pouvoir concéder à de telles réductions qui sont une violation du code du travail. Les agents du ministère des Finances et du ministère de l’industrie disent qu’ils vont rendre compte à leurs ministres de tutelle. La lecture que font les employés de la situation est que la Direction générale de Médis veut définitivement fermer l’entreprise sans payer aucun droit aux travailleurs ». L’Etat va-til céder face aux caprices des tunisiens actionnaires majoritaires de Medis et sacrifier ses « fils » ? Wait and see !
MASQUE « DEMODE », REPRISE DES RASSEMBLEMENTS
Malgré la présence du Coronavirus au pays, les vacances ont fortement démarré. Les plages sont envahies par un monde fou à l’instar de celles sur la Corniche. Les Sénégalais ont ainsi repris leurs vieilles habitudes.
Malgré la présence du Coronavirus au pays, les vacances ont fortement démarré. Les plages sont envahies par un monde fou à l’instar de celles sur la Corniche. Les Sénégalais ont ainsi repris leurs vieilles habitudes. Notre reporter a fait une randonnée sur la Corniche.
C’est déjà les vacances. Une forte chaleur s’est emparée de la capitale depuis le début du mois de juin. Et le moins que l’on puisse dire est que le « dé-confinement » a libéré les gens qui ont déserté leurs maisons pour le grand air. Apprendre à vivre avec le virus est à la mode depuis que le président Sall a lancé le message. Les rues et autres espaces publics sont ainsi investis au point d’oublier les gestes barrières conseillés pour éviter de choper le virus. Le gel hydro alcoolique, les masques ne sont plus à la mode comme au début de la pandémie où beaucoup de personnes en disposaient dans leurs sacs. Bref, la crainte du début n’est plus d’actualité, nos compatriotes étant habitués au méchant virus qu’ils ne prennent plus au sérieux. Dimanche 21 juin dernier. La Corniche refuse du monde. D’un côté, les habitués de cet espace s’adonnent à leur jogging. Si certains sont à pieds, d’autres font leur mise en train à vélo. Les installations pour permettre aux pratiquants de faire la musculation sont prises d’assaut. Des appareils qui peuvent être vecteurs de transmission. Mais les gens ne semblent guère se préoccuper de cet aspect. D’ailleurs, il est rare de voir un d’entre eux avec un masque. Abdoulaye, visage couvert de sueur, s’entraine sur le sable face à la mer. Les vagues ne le dérangent point. « Je viens souvent à la Corniche pour m’entrainer, une façon de maintenir la forme. Certes, la maladie est bien dans le pays et gagne du terrain, mais on ne peut plus rester confiné dans les maisons avec cette canicule. Je suis un sportif. Je ne peux rester une semaine sans m’entrainer. Je réveille mes muscles. J’ai mon masque dans mon sac. Quand je termine, je fais trempette. Cependant pour rentrer, je porte le masque », explique le quadra avant de reprendre ses mouvements.
Le masque à rudes épreuves
De l’autre côté, des enfants, accompagnés de leurs parents, jouent dans une aire qui leur est destinée. Rares sont ceux qui ont mis le masque au visage. Idem pour leurs parents. un petit joue et crie avec ses amis sur l’aire de jeu. il n’a pas de masque sur lui. « Le masque m’étouffe quand je joue, je préfère l’enlever», dit le garçon pressé de rejoindre ses camarades. De nombreux véhicules sont stationnés près du littoral, source de conflit pour bradage. Des bulldozers sont stationnés, prêts certainement à tout détruire. Entre l’hôtel qui est à côté et l’espace vide, il y a une petite ruelle. Des centaines de jeunes de tout âge s’y dirigent. Ceux qui portent le masque peuvent se compter. Ce qui reste de cette partie de la plage est investie par des centaines de jeunes. De petits groupes se forment. Si certains font trempette, d’autres s’adonnent à une partie de lutte. Les plus petits jouent sur la rive. Le décor est également féminin avec de belles demoiselles assises sous des tentes. Avec le bradage du littoral, ce petit espace est envahi par un nombre impressionnant de personnes. Matar, 18 ans, qui vient de sortir de la mer fait sécher ses habits sur une grotte. « Grand, je ne porte pas de masque. Le port de masque me fatigue. Je suis venu avec mes amis. Je t’assure que personne d’entre nous n’a mis de masque. Nous ne croyons pas à cette maladie », lance guilleret le garçon. De la minute qui suit, un autre de ses camardes le rejoint. « Matar, j’ai beaucoup nagé. Je me repose un peu », dit-il à son pote. Avant de répondre à notre interpellation. « Le virus est dans l’eau ? Non, non, non grand. On dit qu’il faut se laver les mains et être tout le temps propre. Je pense qu’un nageur remplit tous ces critères », lance le jeune homme avec un brin d’ironie qui fait éclater de rire son ami Matar.
Aicha, la vingtaine révolue, assise sur une grotte surveillant les bagages de son petit ami, se fait des selfies. « Durant presque trois mois, je n’ai pas vu mon copain. On discutait sur Watshapp par appel vidéo pour se voir. Mais là, puisque le président de la République a levé les mesures de restrictions, nous nous revoyons à chaque fois que c’est possible. Nous avons pensé venir aujourd’hui à la plage et se divertir un peu. On porte bien des masques dans la rue pour éviter les policiers, mais quand nous sommes seuls, il n’y a pas de masque possible », dit-elle toute souriante.
Seuls deux policiers pour la surveillance
De l’autre côté de l’hôtel se trouvant sur la Corniche, deux policiers surveillent la plage. La baignade est interdite. Ils sont nombreux à prendre place sur des bancs installés par les vendeurs de poissons grillés. Les plus téméraires ont préféré partir de l’autre côté pour pouvoir se baigner. Amadou Diop demande à ses amis de rejoindre l’autre plage. « Allons de l’autre côté parce que la police ignore que les gens sont de l’autre côté. Il y a plein de monde là-bas », souffle-t il à ses potes. A la « Place du souvenir », des mannequins occupent cet après – midi les lieux. Garçons et filles s’entrainent à bien se tenir sur un podium suivant les conseils de leur encadreur. Le public présent semblait bien apprécier le déhanchement de certaines nymphes. Pour ces naïades, le port du masque ne semble pas être leur préoccupation. Les rares qui en portent l’ont mis au menton comme un accessoire de luxe. A côté, des « rollers » font des acrobaties à donner des vertiges. Assurément, les vacances ont bien démarré à Dakar sans trop se soucier de la pandémie qui n’a pas donné de feu vert pour laisser les gens circuler librement.