Seydina Saliou Thioune en garde à vue
Le feuilleton du partage de l’héritage du défunt guide des «Thiantacounes», Cheikh Béthio Thioune, est en train de prendre une tournure dangereuse. Après l’incident qui s’est produit devant son domicile, Sokhna Bator, 4e épouse de Cheikh Béthio Thioune, a déposé une plainte sur la table du commandant de la brigade de gendarmerie de Mbour, Insa Seck. La plainte de Sokhna Bator vise le fils de sa coépouse, en l’occurrence Seydina Saliou Thioune, pour violation de domicile et coups et blessures volontaires portés sur son vigile. Convoqué par la gendarmerie, Seydina Saliou Thioune s’y est rendu hier. Seulement, il n’en ressortira pas de sitôt. Puisqu’il se trouvait dans les locaux de la brigade de gendarmerie de Mbour jusqu’au moment où on écrivait ces lignes. Selon nos sources, Seydina Saliou Thioune qui est placé en garde à vue y passera sa première nuit. Cette plainte de Sokhna Bator n’est que l’arbre qui cache la forêt. Car les fils du défunt guide des «Thiantacounes» ont décidé d’inventorier les avoirs de leur père et de procéder au partage de l’héritage comme le prévoit l’Islam. Ce qui ne sera pas une tâche aisée, parce que les fils de Cheikh Béthio accusent déjà les trois dernières épouses de leur père de vouloir faire main basse sur sa richesse. Ce n’est que le lancement du feuilleton.
Mamadou Talla en tournée au sud du pays
Le ministre de l’Éducation veut bien sauver l’année scolaire. Mamadou Talla, qui avait visité 8 régions lors de la reprise avortée, va reprendre son bâton de pèlerin pour constater de visu les mesures prises au niveau des établissements scolaires. Il entend vérifier de lui-même que les mesures sanitaires édictées par le comité national de gestion et de lutte contre la covid-19. Ainsi, il se rendra à Ziguinchor, Kolda et Sedhiou. Cette fois-ci, le gouvernement a décidé de reprendre les cours. Une excellente mesure du reste quand on sait qu’ailleurs dans certains pays les cours n’ont pas été arrêtés. Après l’économie, ce serait une grave erreur de perdre une année scolaire qui serait une tâche noire dans la gestion de Macky Sall.
Reprise des cours dans les universités en septembre ou octobre
Les étudiants vont prolonger leurs vacances. Le scénario le plus optimiste de la reprise des cours dans les universités est prévu entre les mois de septembre et d’octobre, d’après le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Selon Cheikh Oumar Hann, la photographie de la situation dans les différentes universités montre qu’il est possible de reprendre en septembre pour finir au 31 décembre, soit 19 semaines pour sauver le second semestre. Les conditions pour une reprise optimale des cours sont en train d’être étudiées, a-t-il dit. Il a engagé les directeurs d’Ufr et les instances académiques à trouver un dispositif qui sera capitalisé pour les années futures.
Marième Faye Sall chez Khalifa Sall et Mimi Touré
L’ancien maire de Dakar a eu la surprise hier de recevoir la Première Dame Marième Faye Sall, à la tête d’une délégation. Faisant fi du contentieux qui avait opposé son époux et Khalifa Sall, la Première Dame est allée présenter ses condoléances à l’ancien édile de Dakar suite au décès de sa mère. Marième Faye Sall a été accueillie par Khalifa Sall et ses camarades politiques. L’épouse du chef de l’Etat s’est rendue, par la suite, chez la présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) pour également présenter ses condoléances. Aminata Touré a perdu aussi sa mère.
Le Frn apporte son soutien à Aïda Mbodj
Le Front de Résistance Nationale (Frn) s’indigne des menaces de mort contre la députée Aïda Mbodj. Cette coalition de l’opposition pensait que ces pratiques d’une autre époque étaient révolues au Sénégal. D’après le coordonnateur Mouhamadou Moctar Sourang, le Frn a été informé par la députée Aïda Mbodji qu’elle a fait l’objet d’une menace de mort au téléphone, mercredi, par un individu ayant utilisé un numéro privé suite au dépôt de sa question orale à l’Assemblée Nationale pour interpeller le Gouvernement sur la gestion de la «Force Covid-19». Aïda Mbodj peut compter sur le soutien du Front, si toutefois elle décide de porter plainte. Selon Mouhamadou Moctar Sourang, le Frn est prêt à l’accompagner dans toutes les procédures judiciaires qu’elle jugera utiles pour identifier, interpeller, poursuivre et sanctionner les responsables de tels actes indignes de notre démocratie. Pour Moctar Sourang, la démocratie fait partie de l’Adn de notre pays, et signifie notamment un débat et une compétition libre entre les différents acteurs, sans menace aucune ou autre procédé pour museler des adversaires.
Sabodala gold offre un iflash au gouvernement
La société Sabodala Gold Operations (SGO), filiale sénégalaise de la compagnie minière canadienne Teranga Gold Corporation, a procédé à la remise de don d’un appareil de sérologie qu’elle a offert au Centre hospitalier universitaire (CHU) de FANN, afin de renforcer ses capacités à tester les cas suspects dans le cadre de la lutte contre la pandémie du COVID-19. La cérémonie a eu lieu ce jeudi 18 juin 2020 dans l’enceinte de l’établissement hospitalier, en présence des autorités. Cet appareil appelé automate iflash réalise environ 200 tests par heures et vient en complément au test classique (la RT-PCR). L’acquisition de cet outil va renforcer la capacité de riposte du Sénégal à la Covid-19 et relève le niveau du plateau technique médical du Sénégal, lit-on dans une note parvenue à L’As.
Le cadre unitaire de l’Islam offre 150 kits à la Grande Mosquée
En perspective de la réouverture aujourd’hui de la Grande Mosquée de Dakar, le Cadre Unitaire de l’Islam au Sénégal (Cuius) a remis hier 150 kits de lavage des mains équipés de pédales, à la mosquée et aux daara. Le don est remis par le président du Cuis, Cheikh Tidiane Sy Al Amine, pour participer à la lutte contre la Covid-19. A l’en croire, on ne doit pas laisser le virus envahir les mosquées. Il s’agit d’un geste symbolique parce qu’il n’est pas question de relâcher, même s’il y a eu assouplissement de l’état d’urgence. Le coût des kits est estimé à 10 millions Fcfa. Conscients de leurs responsabilités, ces hommes de Dieu, dit-il, ont choisi de rouvrir les portes de la mosquée tout en prenant des précautions. Dans la même optique, l’imam Adama Lo, président du collectif des daara du Sénégal, magnifie l’acte parce que le don est arrivé au bon moment.
Soutien des cadres de BBY à Macky Sall
La coordination nationale des cadres de Benno Bokk Yaakaar (Bby) a salué le souci d’équilibre affiché, à tout moment, par le Président Macky Sall dans la gestion de la pandémie. Le coordonnateur du cadre, Alpha Bayla Guèye, magnifie la gestion proactive, d’anticipation et dynamique du chef de l’Etat, qui constitue le gage d’une victoire proche contre la Covid-19 au plan national. Toutefois, les cadres de la mouvance présidentielle souhaitent qu’une communication particulière soit élaborée envers les personnes vivant avec une comorbidité et qu’un dispositif de prise en charge précoce soit mis en place dans les meilleurs délais. Quand au bradage du littoral, les cadres de Bby marquent leur étonnement par rapport à cette tension subite sur l’emprise du littoral. A les en croire, toutes les agressions du littoral remontent à la gestion du régime de Me Abdoulaye Wade, c’est-àdire sur la période 2000-2012. Ils prennent la défense du Président Macky Sall qui, disent-ils, n’a jamais encouragé des projets à caractère spéculatif. Les cadres demandent une application stricte des textes organisant l’occupation du littoral et encouragent le Gouvernement dans sa volonté de valoriser le littoral pour le bien de toute la communauté.
Un réseau de faux monnayage et trafic de véhicules démantelé
L’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (Ocrtis) a encore frappé fort le milieu interlope. Cette fois-ci, c’est la brigade régionale des stupéfiants (Brs) de Thiès qui a fait tomber une bande de trafiquants de faux billets de banque et de véhicules. En effet, dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue et le crime organisé, la Brigade régionale des stupéfiants (Brs) de Thiès a saisi une importante quantité de billets noirs. D’après le bureau des relations publiques de la police (Brp) qui donne l’information, dans la nuit du 17 au 18 juin 2020, les éléments de la brigade régionale des stupéfiants (Brs), exploitant une information sur le trafic de drogue, ont démantelé un réseau de faux monnayage et de trafic de véhicules volés. Les policiers ont réussi à interpeller deux individus et saisi 21,080 millions Fcfa, un véhicule de marque Range Rover déclaré volé et un arsenal de fabrication de faux châssis de véhicules. Les deux mis en cause sont en garde à vue en attendant que l’enquête soit bouclée.
Remise par visioconférence du prix Macky Sall pour la recherche
Le Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement supérieur (Cames) procédera le 26 juin, par visioconférence, à la remise publique du prix Macky Sall pour la recherche, annonce un communiqué transmis jeudi à «L’APS». La remise publique du prix aura lieu par visioconférence le 26 juin 2020 à 14 h, et en présentiel à une date ultérieure, dans un cadre solennel. Selon le communiqué, ce prix, sous sa première édition, est décerné au «Programme thématique de recherche-santé » (Ptr-Santé), pour son projet fédérateur intitulé «African Life Story Of Covid-19 (Also-Covid19)». «Le prix Macky Sall pour la Recherche, doté cette année d’un montant total de 60 millions Fcfa, a été conçu comme un fonds d’amorce, pour fédérer les projets des programmes thématiques de recherche du Cames (Ptrc) liés à la pandémie de Covid-19 et amener les enseignants-chercheurs et chercheurs de l’espace Cames, à travailler en réseaux multi-pays et à s’apprêter à répondre aux appels à projets complétifs à l’international», précise le communiqué. Le Ptr-Santé s’est distingué pour son projet pluridisciplinaire et fédérateur (coordonné par Fatou Bintou Sarr, professeur titulaire à l’Université de Thiès), visant à mieux comprendre la dynamique de la Covid-19, dans les pays de l’espace Cames et en tirer des leçons pour accroître leur résilience face aux maladies émergentes.
Une faute éthique, un manque de vigilance, mais "pas un crime" : la défense de l'ancien patron de l'IAAF, jugé à Paris pour corruption sur fond de dopage en Russie, a demandé jeudi au tribunal d'être indulgent et de tenir compte de son âge
Une faute éthique, un manque de vigilance, mais "pas un crime": la défense de l'ancien patron de l'athlétisme mondial Lamine Diack, jugé à Paris pour corruption sur fond de dopage en Russie, a demandé jeudi au tribunal d'être indulgent et de tenir compte de son âge.
Le jugement sera rendu le 16 septembre 2020 à 13h30.
Après avoir plaidé la relaxe, l'un des avocats du Sénégalais de 87 ans, Me William Bourdon, n'a pas écarté l'hypothèse que les juges le condamnent. Alors, il leur a demandé "de ne pas rendre une décision qui l'empêche de mourir dans la dignité, embrassé par les siens, sur sa terre natale".
La veille, les procureurs financiers ont requis quatre ans de prison et 500.000 euros d'amende, pour corruption, blanchiment en bande organisée et abus de confiance contre l'ancien président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), interdit de quitter la France depuis son arrestation, en novembre 2015.
Cinq ans de prison et la même amende ont été requis contre son fils Papa Massata Diack, dit PMD, ancien conseiller marketing à l'IAAF et acteur clé de l'affaire, resté au Sénégal et jugé en son absence.
- Usain Bolt -
Après l'ultime plaidoirie, Lamine Diack, vêtu d'un boubou vert pâle et chaussant des babouches jaunes, s'est rendu une dernière fois à la barre pour y défendre son bilan. Il a confié qu'il avait hésité à demander à la légende du 100 m Usain Bolt de venir témoigner de l'action positive de l'IAAF en Jamaïque.
Le père, le fils et quatre autres protagonistes, contre lesquels des peines de prison ont été requises, sont jugés pour leur implication dans un réseau de corruption internationale sur fond de dopage sanguin.
Lamine Diack est notamment poursuivi pour avoir ordonné que des sanctions disciplinaires contre des athlètes russes soupçonnés à cause de leur passeport biologique soient retardées, à partir de la fin 2011, avec l'aide de l'ancien responsable de l'antidopage de l'IAAF, Gabriel Dollé.
Durant le procès, le Sénégalais a justifié sa décision pour sauver la "santé financière" de l'IAAF, qui aurait selon lui pâti du scandale, en pleine négociation avec un sponsor et un diffuseur russes à l'approche des Mondiaux-2013 de Moscou.
"Cela n'est pas conforme à l'éthique, il faut avouer les choses, mais ça ne relève pas du pénal", a défendu Simon Ndiaye, appelant les juges à ne pas faire de son client "un bouc émissaire".
- Sebastien Coe visé -
En l'absence de trois des six prévenus, dont l'ancien patron de la fédération russe d'athlétisme Valentin Balakhnitchev et l'ancien entraîneur Alexeï Melnikov, le procès n'a pas levé certaines zones d'ombre, notamment sur le chantage financier exercé auprès d'athlètes pour qu'ils ne soient pas suspendus.
L'une des pièces centrales de l'accusation est un virement de 300.000 euros reçu par la marathonienne Lilya Shobukhova depuis un compte lié à Papa Massata Diack, en guise de remboursement quand elle a finalement été suspendue en 2014. Son avocat, Me Antoine Beauquier, a assuré jeudi qu'il s'agissait d'une somme que son client devait à Valentin Balakhnitchev, tout en réfutant l'implication de PMD dans un racket d'athlètes. L'accusation évalue les sommes perçues par les prévenus à 3,45 millions d'euros, mais l'argent n'a pas été retrouvé et les athlètes russes n'ont pas été entendus.
Lors du procès, Lamine Diack a aussi réfuté avoir sollicité des Russes un financement de campagne pour faire battre le sortant Abdoulaye Wade lors de la présidentielle 2012 au Sénégal, contrairement à ses déclarations durant l'enquête.
Sa défense a aussi démenti son implication dans un abus de confiance au profit de son fils Papa Massata, à travers des millions d'euros détournés sur les contrats de sponsoring.
Enfin, Simon Ndiaye a visé le successeur de Lamine Diack à l'IAAF, le Britannique Sebastian Coe, vice-président de l'instance à l'époque des faits. "Etait-il le prince qui attendait la fin du règne du roi pour monter sur le trône? Ce prince s'est-il tu?", a-t-il lancé, en demandant s'il ne "devrait pas être poursuivi" aussi.
Lamine Diack et son fils, eux, n'en auront pas fini avec la justice française. L'un et l'autre sont aussi poursuivis dans une seconde enquête pour des soupçons de corruption dans l'attribution des JO de Rio-2016 et de Tokyo-2020.
par l'éditorialiste de seneplus, Emmanuel Desfourneaux
IL FAUT UN GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE
EXCLUSIF SENEPLUS - D'aucuns au sein de l’opposition rêvent du chaos et pensent en tirer un avantage. Ont-ils conscience de l’importance de la crise qui attend le Sénégal ?
44 % oui, 56 % non ! C’est le résultat d’un sondage que j’ai réalisé sur un gouvernement d’union nationale au Sénégal. Sans valeur scientifique, il nous informe cependant sur une tendance : l’unité nationale, fer de lance de la lutte contre la Covid-19 au tout début de la pandémie, se désagrège depuis déjà quelques semaines. Tandis qu’à Bamako le président malien a annoncé la constitution prochaine d’un gouvernement d’union nationale ; qu’en France, des voix s’élèvent en faveur d’un gouvernement de salut public ; que la rumeur à Dakar d’un remaniement ministériel, avec un possible retour de la primature, se fait grandissante.
Au Sénégal, les querelles politiciennes, les joutes verbales sont de retour malgré un SARS-CoV-2 circulant toujours fortement. Que s’est-il passé depuis la mi-mars où la popularité de Macky Sall n’avait jamais été aussi élevée en 8 ans ? La solidarité nationale, symbolisée à travers l’appel à toutes les formations politiques, était plutôt sur la bonne voie : Ousmane Sonko avait même fait le déplacement dans l’ancienne résidence du gouverneur général de l’Afrique Occidentale Française !
A Dakar, la paix des braves est derrière nous, le peuple s’impatiente ; la vie politique (politicienne) a repris ses quartiers ; chacun retrouve sa place sur l’échiquier politique : le FRN plutôt docile avec le pouvoir a quitté le comité de suivi de Force Covid-19. Un climat insolite règne sur fond de pandémie : des anciennes affaires sont déterrées du Journal officiel ou alors des nouvelles surgissent du littoral ! De son côté, le pouvoir gouverne comme si de rien n’était, en état d’urgence sanitaire.
C’est la faute de Macky Sall ! L’unité nationale implique au minimum une collaboration transpartisane. La crise de la Covid-19 était une occasion rêvée de transformer le Dialogue national (trainant en longueur) en cogestion inédite. A contrario, cette crise sans égale est gérée de façon solitaire. Aucune mesure politique de rupture n’a été arrêtée ou envisagée : les transhumants se taillent la part du lion ou du port autonome de Dakar ! Macky Sall n’a pas réussi à restaurer une confiance auprès de ses détracteurs.
C’est la faute de l’opposition ! Cette dernière, en dépit de la hauteur des défis qui se dressent devant le Sénégal, ne parvient pas à prendre du recul par rapport au schéma traditionnel des débats entre majorité et opposition. Celle-ci n’a que pour horizon la prochaine alternance éloignée de 2024 et le renversement du pouvoir en place. Ce qui se passera entre-temps incombera exclusivement à Macky Sall, seul comptable ! Les commentaires des sondés sont sans appel sur ce sujet. Le bon positionnement de l’opposition, c’est contre Macky Sall. Pour les militants des différents partis de l’opposition, il ne faut pas tomber dans le piège d’un gouvernement de concorde nationale. Non seulement Macky Sall limiterait leur champ d’actions mais se servirait du gouvernement d’union nationale en rampe de lancement vers la présidentielle.
C’est la faute du système politique en général ! Il faut pardonner au président et à son opposition. La Covid-19 n’a pas eu l’effet escompté sur la classe politique sénégalaise. Le miracle ne s’est pas produit pour l’instant ! Les politiques ont toujours utilisé le gouvernement d’union nationale sous forme de deal. Ce type de coopération s’inscrit dans les jeux politiques du Palais pour une grande majorité de Sénégalais. Ce fût le cas de Me Abdoulaye Wade avec la promesse d’un tel exécutif s’il était réélu en 2012. Ce fût le cas d’Abdou Diouf en 1995 lorsqu’il constitua un gouvernement de cohabitation alors qu’il n’y avait pas de crise politique majeure au Sénégal en dehors d’une crise interne au PS et une rébellion urbaine.
Mon sondage est à prendre avec des pincettes. Ce sont les militants et activistes qui ont majoritairement voté. Un responsable de l’APR m’expliquait qu’il n’y avait aucune raison d’élargir le gouvernement. C’est plutôt l’inquiétude d’une limitation des parts ministrables qui est en cause pour son camp. En réalité, à l’échelle nationale, le rapport de force serait plutôt favorable à un gouvernement d’union nationale. Dans d’autres pays, le oui monte jusqu’à 70 % avec 65 % de méfiance à l’égard du gouvernement.
Comme le souligne les précédents chiffres qui sont loin d’être contradictoires, le gouvernement d’union nationale est une « demande sociale ». Le concept de l’union nationale porte avant tout sur le rejet de la classe politique et le désenchantement du monde politique et tout ce qui y gravite autour, à l’exemple de certains journalistes devenus apparemment des usufruitiers du littoral !
Les militants de l’opposition font donc une mauvaise lecture du gouvernement d’union nationale. C’est une mobilisation du peuple contre la défaillance du pouvoir face à un péril et/ou face à la reconstruction d’un pays. Jamais un tel gouvernement dans l’histoire du Sénégal n’a été aussi indispensable et salutaire tant le défi d’un Etat stratège est important face aux futures conséquences de la Covid-19.
D’ailleurs, le dernier mot appartient-il aux militants ? Lorsque Me Abdoualye Wade décida de faire retourner sa formation politique au gouvernement en 1995, il a été assimilé à un traitre. Ce n’est ni le PDS ni le PS qui étaient à l’initiative de ce gouvernement d’union nationale. C’était grâce à la détermination de Diouf et de Wade.
Si les opposants dits patriotes rejetteraient à coup sûr toute entrée dans ce genre de gouvernement, les autres partis politiques de l’opposition tireraient leur épingle de jeu. C’est le cas du PDS qui, depuis le début de la pandémie, s’est démarquée par sa dynamique nationale. Pourquoi alors s’arrêter à mi-chemin et se recroqueviller dans une opposition radicale ? Quel gâchis ! Cette remarque vaut aussi pour la coalition Taxawu Senegaal et Rewmi.
Evidemment, plusieurs obstacles devront être levés et pas des moindres ! En tout premier lieu, l’assurance formelle que le président Macky Sall ne se présentera pas pour un troisième mandat. Cette question est cruciale pour empêcher les jeux politiciens. Le règlement des affaires judiciaires de Karim Wade, de Khalifa Sall (sur la base des condamnations internationales, les dossiers des 2 K ne sont pas clos) et d’Abdoulaye Baldé devra être garanti. Aucun membre de la famille du président ne ferait partie de ce gouvernement. Idrissa Seck pourrait être choisi officiellement comme chef de l’opposition (ou Premier ministre selon la rumeur ! Dans ce cas-là, cette fonction échoirait au PDS) avec une approche constructive en vue de conserver l’esprit d’élan national. Des personnalités issues de la société civile seraient appelées comme le Pr Moussa Seydi, ministre de la santé pour tous ; Ibrahima Dème, ministre de la chose publique et de la transparence, ou encore Alioune Tine, ministre des libertés publiques inviolables. En effet, tous les ministères porteraient de nouvelles appellations autour de trois grands axes : Liberté, chose publique (plus de gouvernance de la République en fonction des biens privés de clans ; plus de caisses noires !) et patriotisme (industrialisation, agriculture et culture).
Surtout, afin d’éviter l’échec du gouvernement d’union nationale où d’assez rares précédents ont été fructueux, celui-ci serait programmé pour une durée limitée de deux ans, à savoir jusqu’en septembre 2022. Cela devrait suffire pour associer l’opposition la plus représentative aux futures grandes orientations politiques du Sénégal autour des trois grands axes Liberté-Chose publique-Patriotisme. Ainsi le landerneau politique serait neutralisé, en hibernation pour ne se consacrer qu’aux intérêts du peuple. Ce dernier pardonnerait aux membres de l’opposition car leur démarche aura été dictée par le bon sens politique et par la volonté de redonner de l’espoir (avant 2024 !). Deux ans après, chacun retrouvera sa place naturelle et vaquera à ses activités d’opposants dans la perspective des élections intermédiaires et présidentielles. D’ici là, espérons que le travail des uns et des autres aura porté ses fruits !
Je suis conscient que certains perçoivent cette proposition comme faisant partie de la matière de « l’utopisterie », que certains membres de l’opposition ne voient pas ce qu’ils pourraient gagner à s’embarquer dans une telle aventure politique aux côtés de leur bourreau et d’un président fragilisé. Mais faudrait-il attendre jusqu’en 2024 et « abandonner » le peuple sénégalais à son sort (pour reprendre l’expression d’Ousmane Sonko) ? Ont-ils pris conscience de l’importance de la crise qui attend le Sénégal ? Vont-ils faire dans le pantouflard politique : « Y’a qu’à… » ?
Je sais aussi que d’aucuns au sein de l’opposition rêvent d’une situation de chaos. Ils pensent en tirer un avantage. Ils laisseraient sous-entendre à leur candidat que leur situation personnelle s’éclaircirait dès lors. C’est un risque qu’ils font courir inutilement ! Parier sur l’instabilité s’avère très souvent lourde de conséquences. Et les sénégalais n’aiment pas le désordre politique.
Pour rassurer les partisans de Macky Sall, prenons exemple sur Abdou Diouf ; il déclarait en 1995 : « j’ai été élu démocratiquement président de la République…mais ce n’est pas une raison pour gouverner seul…soyons cependant clair…j’entends rester le maître du jeu ». Le choix démocratique de février 2019 serait donc respecté.
Si le prochain remaniement ministériel à la rentrée, vers septembre, s’opère dans une logique de Dialogue national (calculs politiciens pour diviser l’opposition), il sera voué à l’échec. Si le prochain remaniement fait encore la part belle à BBY (même si cette majorité présidentielle embrasse des partis libéraux et de gauche), il ne faudra pas parler d’union nationale, il ne s’agit que d’une coalition électorale ayant obtenu la majorité ! Ces deux types de gouvernement pourraient être minoritaires au regard de l’évolution de l’électorat sénégalais. Rien ne changera ! Il ne s’agit pas de coopter ses copains de la République mais d’aller plus haut, plus loin, vers un gouvernement de salut public, indifférent aux ambitions politiques des uns et des autres. Et ce pendant deux ans !
J’anticipe une critique : mais pourquoi le Sénégal serait-il l’un des rares pays à consacrer un tel gouvernement ? Pardi ! Car le Sénégal ne ressemble à aucun autre pays et servirait de modèle au monde entier contre les conséquences d’une crise jusqu’alors jamais vécue. L’heure est à l’unité nationale. Alors, jouez le jeu ! Le monde vous regarde !
PLAN INTERNATIONAL OFFRE UN APPUI DE PLUS DE 112 MILLIONS À LOUGA
L’ONG Plan international Sénégal a remis, jeudi, à Louga, des kits alimentaires et des produits sanitaires d’une valeur de plus de 112 millions de Francs CFA à des familles et à des établissements d’apprentissage
Louga, 18 juin (APS) - L’ONG Plan international Sénégal a remis, jeudi, à Louga, des kits alimentaires et des produits sanitaires d’une valeur de plus de 112 millions de Francs CFA à des familles et à des établissements d’apprentissage pour les aider dans la lutte contre la Covid-19, a constaté l’APS.
’’Cette contribution estimée à 112 millions est destinée à accompagner 8714 familles, répartis dans 142 villages, 210 daaras et 100 écoles de 11 collectivités territoriales du département de Louga’’, a soutenu le Directeur du bureau de Plan international Sénégal à Louga, Aly Faye.
S’exprimant lors de la remise des dons, il a précisé que ce geste ’’vise à renforcer les moyens de protection et de résilience’’ des populations face à la pandémie.
Le don remis au Comité régional de gestion des épidémies dirigé par le gouverneur El Hadji Bouya Amar est constitué de kits alimentaires, de produits d’hygiène, de thermofash, de gels hydro alcooliques, de masques et des serviettes hygiéniques pour les jeunes filles.
Selon M. Faye, cette participation est la deuxième après celle de plus de 17 millions de FCFA remise à la région médicale, au début de la pandémie, pour des campagnes de sensibilisation et achats de matériels d’hygiène.
’’La mise en œuvre du plan de riposte national contre la pandémie nécessite une participation importante de la communauté, qui est un élément indispensable à l’arrêt de la transmission n de la maladie’’, a t-il dit
Le Directeur du bureau de Plan international Sénégal à Louga a assuré de l’engagement de son organisation à ’’appuyer les communautés afin qu’elles puissent mieux jouer leurs rôles dans ce combat contre cet ennemi commun’’.
’’Lors de nos visites de supervision sur le terrain, nous avons constaté un relâchement des populations dans l’application des gestes barrières. Nous espérons à travers cette contribution que les maires et les chefs de village veilleront à l’application rigoureuse des mesures d’hygiène’’, a-t-il soutenu.
Aly Faye a rappelé que Plan international veille également au respect des droits des jeunes filles et des enfants durant cette crise sanitaire.
De son côté, le gouverneur a invité les familles, les daaras et les écoles bénéficiaires à considérer de cette aide comme des ’’intrants barrières’’.
’’Ce que nous attendons de vous à travers les produits alimentaire est que vous restiez chez vous et que vous adoptiez les gestes barrières et nous aider dans la lutte contre la propagation de la maladie’’, a dit M. Amar qui a déploré ’’le relâchement’’ des populations dans l’application des mesures de protection contre la Covid-19.
Il a aussi salué la contribution de Plan international Sénégal qui selon lui, est ’’un plus à l’effort de l’Etat et des communes’’ pour une meilleure rentrée des classes prévue le 25 juin.
PLUS DE 21 MILLIONS DE FRANCS EN BILLETS NOIRS SAISIS, DEUX INDIVIDUS ARRÊTÉS
La BRS de Thiès a opéré une saisie de billets noirs d’une valeur de plus de 21 millions de francs et procédé à l’arrestation de deux membres présumés d’un r monnayage et de de trafic de véhicules voléséseau de faux
Dakar, 18 juin (APS) – La Brigade régionale des stupéfiants (BRS) de Thiès (ouest) a opéré dans la nuit de mercredi à jeudi une saisie de billets noirs d’une valeur de plus de 21 millions de francs et procédé à l’arrestation de deux membres présumés d’un réseau de faux monnayage et de de trafic de véhicules volés, a appris l’APS de source policière.
"Dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogues et le crime organisé, la Brigade Régionale des Stupéfiants (BRS) de Thiès de l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (DOCRTIS), a opéré une importante saisie de billets noirs", rapporte un communiqué du Bureau des relations publiques de la Police dans un communiqué.
"En effet, dans la nuit du 17 au 18 juin 2020, les éléments du dit service, exploitant une enquête pour trafic de drogues, ont démantelé un réseau de faux monnayage et trafic de véhicules volés", indique le document parvenu à l’APS jeudi.
Selon le Bureau des relations publiques de la Police, cette opération a permis d’interpeller deux individus et de saisir vingt un millions quatre-vingt mille francs (21.080.000) Fcfa, un véhicule de marque Range rover déclaré volé et un arsenal de fabrication de faux châssis de véhicules.
Les personnes interpellées sont en garde à vue, les billets noirs consignés aux fins de scellé et le véhicule immobilisé pour les besoins de l’enquête, fait-on savoir.
Par Aladji Babou TALL
AU PAYS DU RACISME SYSTEMIQUE
La mort de George Floyd a permis au monde entier de plonger les yeux dans la terrible réalité de la vie quotidienne des Noirs au pays de l’Oncle Sam
NEW YORK-Le monde entier a regardé avec horreur le genou de Derek Chauvin, le bien nommé policier du Minnesota, écraser le cou de George Floyd qui le suppliait de le laisser respirer dans un halètement désespéré : «Je ne peux pas respirer». Jusqu’à ce que mort s'en suive. Cette image effroyable d’un policier blanc s’acharnant sur un homme noir, n’a rien de surprenant pour qui connaît l’histoire des relations interraciales aux Etats Unis. En Amérique, la vie des Noirs ne vaut pas plus que celle des animaux. La mort de George Floyd a permis au monde entier de plonger les yeux dans la terrible réalité de la vie quotidienne des Noirs au pays de l’Oncle Sam. Aucune personne de couleur, le Noir plus frontalement, n’y est épargnée. Le racisme systémique maintient l’Afro-américain dans un état permanent de désuétude et de pauvreté anachronique dans le pays le plus riche du monde. Aucun Noir, y compris l’immigré, n’y échappe.
Je reviendrai dans une prochaine chronique sur mes déboires avec la police pour un simple délit de faciès. Un policier blanc me demandait de justifier ma présence dans un quartier essentiellement blanc et riche de New York. George Floyd, menotté derrière le dos, a été tué par un policier qui s’est bestialement installé sur son cou, la main dans la poche et le regard en feu, pendant que ses trois compagnons de patrouille faisaient semblant de regarder ailleurs.
Pour comprendre comment on en est arrivé à cette situation incroyable, il faut remonter au tout début de la création des Etats Unis, quand les pères de l’Indépendance tels que George Washington avaient eux-mêmes leurs propres esclaves noirs alors qu’ils livraient bataille contre l’Angleterre pour conquérir leur liberté. Le Noir, à l’époque, valait les 3/5 d’une personne. Pour les besoins du recensement de la population, 5 noirs équivalaient à 3 blancs. Bien que beaucoup plus libres que leurs ancêtres, les jeunes Noirs d’aujourd’hui n’en souffrent pas moins d’un racisme systémique qui les maintient au bas de l’échelle économique et sociale. Aux Etats Unis, le racisme commence très tôt pour le jeune Noir au jardin d’enfants et continue avec la prison et les emplois de seconde zone.
A l’âge de cinq ans, chaque enfant américain, quelle que soit sa couleur de peau, est inscrit au jardin d’enfants. En principe, si l’on est né dans le pays le plus riche du monde, on a droit à l’éducation, un moyen sûr de défricher le chemin d’un avenir radieux. Cependant, les disparités dans la qualité des écoles qui perpétuent la domination des Noirs par les Blancs se manifestent très tôt dans la qualité de l’éducation que reçoivent les jeunes Noirs. Il existe aux Etats Unis une loi dite «zoning laws» qui stipule que l’on va à l’école de son quartier. Exactement comme si un enfant de Pikine était interdit d’inscription dans une école de Hann Maristes.
Les Noirs confinés dans les quartiers les plus pauvres des Etats Unis, fréquentent de fait les écoles les moins performantes parce que l’enseignement est du ressort des villes et autres petites localités qui tirent leurs ressources des impôts fonciers et des taxes telles que la TVA que les Sénégalais connaissent bien. Les villes les plus riches, payant le plus d'impôts, peuvent s’offrir les meilleures écoles. Même une ville comme New York n’échappe pas à la règle des disparités dans la qualité de l’enseignement que reçoivent les élèves.
Les enfants d’une partie de Brooklyn, du Bronx et de Harlem traînent ainsi des tares académiques qui commencent au jardin d’enfants et les poursuivent jusqu’au lycée. En vertu du fait que selon la Cour Suprême des Etats-Unis, le citoyen a «seulement droit à une éducation du 5ème secondaire», la mauvaise qualité des écoles des milieux noirs et hispaniques, décourage certains des jeunes Afro-américains et leurs parents. Conséquence : un nombre élevé de sous-éduqués dans la communauté noire du pays. En 2017, seulement 69% des Noirs avaient terminé leurs études de lycéen, contre 86% de Blancs. Le nombre de décrochages chez les jeunes gens de couleur s’explique, en grande partie, par la mauvaise qualité de l’enseignement prodigué dans leur quartier.
Pour survivre, cette population use de tous les moyens qu'elle juge utiles, y compris la vente de drogues. Cependant, autant cette activité illicite est sévèrement punie chez les Noirs, autant elle est tolérée chez les Blancs. Là où un Noir trafiquant de crack - la drogue de prédilection des gens de sa race qui ne coûte que 5 dollars la dose - risque un emprisonnement allant de 15 ans au minimum à la perpétuité, autant pour un Blanc, la peine est sensiblement plus légère pour la même drogue ou la cocaïne. Les juges ont la latitude de décider des peines qui, le plus souvent, varient de la thérapie à un emprisonnement maximal de deux ans. Autre différence de sort : la santé. Le taux de Noirs américains souffrant de maladies chroniques telles que le diabète, l’hypertension artérielle, l'asthme et les maladies rénales et cardiovasculaires est effarant comparé à la population blanche. Pour illustration, le nombre de décès dû à la Covid-19 est trois fois plus élevé chez les Noirs que chez les Blancs. C'est dire...
• Par Aladji Babou TALL
Enseignant à New York
LE SECTEUR AFFICHE UNE CHUTE 25% DES DEMANDES
Après la chute des hydrocarbures causée par la pandémie du Covid-19, l’industrie du diamant est aussi infectée.
L'info |
A. DIAO (avec RFI) |
Publication 18/06/2020
Après la chute des hydrocarbures causée par la pandémie du Covid-19, l’industrie du diamant est aussi infectée. Selon, le cabinet Gemdax, le secteur affiche une chute 25% des demandes. Géant du secteur, De Beers cherche à relancer les ventes ailleurs que dans la capitale du Botswana, qui vient de se re-confiner.
Effet, les sessions de présentation de diamants aux clients internationaux de De Beers ont été annulées en avril et en mai à Gaborone et elles ne sont pas près de redémarrer : les autorités du Botswana ont maintenu les frontières fermées et viennent d’imposer un nouveau confinement strict à la capitale après l’apparition de nouveaux cas probablement importés de Covid-19. Une quinzaine d’années après avoir installé la commercialisation de ses pierres brutes au Botswana, De Beers cherche des alternatives pour relancer ses dix ventes annuelles au plus vite, quitte à rapprocher son produit de ses principaux clients en Belgique et en Inde. Baisse de la production minière de 16 %. En Inde, où l’activité de la taille du diamant est loin de repartir. À Surat, où sont normalement taillés 90 % des diamants du monde entier, les ateliers sont quasiment vides, malgré le dé-confinement décidé par les autorités indiennes.
Et pour cause : les employés sont repartis dans leurs régions d’origine et ce sont eux, plus que les locaux du Gujarat, qui sont les plus qualifiés. L’industrie indienne de la taille songe même à se déplacer dans les villages. Dans cette logique, la certification des pierres s’est arrêtée à Anvers en Belgique, de même que le polissage et le commerce du diamant à Tel-Aviv, en Israël… Depuis le mois de mars, toute la filière est paralysée, les mines ont fonctionné au ralenti en Afrique australe, la Russie diminue la voilure dans sa mine géante de Lomonosov, la production mondiale de pierres brutes pourrait chuter de 16 % cette année, estime Rapoport.
Selon le rapport du cabinet Gemdax, ce minerai devrait chuter de 25% de la demande en 2020. Dans cette même lancée, une offre restreinte qui ne fait pas grimper les prix de gros, ils devraient chuter de 10 % cette année selon Gemdax, les bijoutiers ayant fermé boutique dans les pays confinés. Le rebond de la consommation en Chine sera-t-il suivi ailleurs et en particulier aux États-Unis, où ont lieu la moitié des ventes ? On peut en douter avec l’impact qu’aura le coronavirus sur l’économie mondiale, le géant français du luxe LVMH a encore quelques semaines pour renégocier le prix de rachat de l’Américain Tiffany. Car la demande de diamant devrait chuter de 25 % cette année selon Gemdax. L’industrie opère un virage accéléré vers le numérique pour sortir du modèle traditionnel des boutiques où se font encore 90 % des ventes.