Cheikh Yérim Seck libre
La pression de la presse a eu raison du réquisitoire du procureur de la République qui avait demandé au doyen des juges de placer sous mandat de dépôt notre confrère Cheikh Yérim Seck. Ce dernier était poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles et outrage à officier de police judiciaire. Le doyen des juges d’instruction n’a pas suivi la volonté du parquet. A la suite de son face-à-face avec l’ancien journaliste de «Jeune Afrique», le juge l’a placé sous contrôle judiciaire. Mais l’instruction du dossier va se poursuivre. Le Synpics réitère sa solidarité agissante à notre confrère dont la qualité et le travail de journaliste lui ont valu cette épreuve. Pour le secrétaire général du Synpics, Bamba Kassé le journalisme ne pouvant aucunement s’exercer sans le respect des principes sacrosaints qui le guide, il en appelle à l’implication de toutes les forces vives de la nation pour que les espaces de liberté durement acquis par les doyens de la profession soient préservés. Yérim Seck qui s’est fendu d’un petit mot promet de se reposer avant de revenir sur ces deux jours d’épreuves.
L’armée lutte contre le trafic de bois
L’armée nationale est désormais engagée dans la lutte contre le trafic de bois. La Direction de l’Information et des Relations Publiques des Armées (Dirpa) renseigne que dans le cadre de la lutte contre les trafics illicites de bois, une patrouille des soldats de la zone militaire 6 (Kolda) a saisi hier à 11h45 à Diamaye Kandialon, un village situé à 2 km au Sud-Est de Kabeum, deux motos, une tronçonneuse, deux bidons d’essence, un sac d’outillage et 4 troncs d’arbres découpés. Les trafiquants ont pris la fuite dès qu’ils ont aperçu la patrouille. La saisie a été remise à l’inspecteur des Eaux et Forêts de Sédhiou dans l’après-midi.
L’eau pour l’accès universel
Les populations de Dakar souffrent de la pénurie d’eau. Le chef de l’Etat a évoqué la question hier en conseil des ministres, précisément la maitrise stratégique du développement du secteur de l’eau pour l’accès universel. A ce propos, Macky Sall a rappelé au ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, l’impératif de mobiliser l’expertise technique et les ressources financières requises, afin d’assurer le fonctionnement optimal des infrastructures hydrauliques implantées sur l’ensemble du territoire national. Aussi, le chef de l’Etat demande la finalisation de l’évaluation de la réforme de l’Hydraulique rurale, la réalisation des grands projets d’hydrauliques urbains en cours, ainsi que le processus d’adoption du Code de l’Eau.
Le chef du village de Yeumbeul à la barre
L’affaire de démolition qui oppose le promoteur immobilier Mbaye Fall aux 234 habitants de la cité de Gadaye va connaître un autre rebondissement. Alors que le promoteur a déjà été condamné, L’AS a appris que Mbaye Fall a porté plainte contre le chef de village de Yeumbeul Ibrahima Diop qui lui aurait vendu le site litigieux qui lui a valu les déboires judicaires. On en saura davantage.
Lettre au Dgid
Le collectif Aar Sunu Suuf – Aar Sunu littoral qui regroupe une vingtaine d’associations et d’organisations de la société civile des banlieues de Guédiawaye, Yeumbeul, Malika et Tivaouane-Peul a saisi d’une lettre le directeur des Impôts et Domaines. Il proteste avec la plus grande détermination « contre l’accaparement du foncier et du littoral de leurs communes respectives». D’après ce collectif, « une certaine élite constituée de magistrats, syndicat des inspecteurs des domaines, maires, conseillers municipaux, politiciens et autres promoteurs, profitant des privilèges que leur offre une position au sein de l’administration, a fait main basse sur le foncer au détriment du reste de la population alors que ces dernières jouissent fondamentalement du droit d’accès aux terres de leur localité ». La gratuité du foncier pour cette oligarchie constitue, d’après les signataires, « une injustice et une violation sérieuse des dispositions légales. Par ce fait, la spéculation foncière prend une ampleur dramatique avec comme conséquence la détérioration de l’environnement et du cadre de vie durable. Le collectif Aar Sunu Suuf – Aar Sunu littoral informe Bassirou Samba NIASS qu’il usera de toutes les voies légales afin d’obtenir l’annulation de l’attribution de ces hectares de terre et qu’il mènera le combat pour que la démocratisation foncière soit une réalité partout au Sénégal.
Aliou Sall guérit du Covid-19
L’édile de Guédiawaye a été déclaré, hier, guéri du coronavirus. C’est lui-même qui a donné l’information sur Twitter en écrivant qu’il revient par le seul pouvoir d’Allah. A l’en croire, après plusieurs tests qui sont revenus négatifs, les quatre membres de sa famille malades et lui-même sont déclarés guéris du covid-19 à différentes dates. Aliou Sall adresse ses remerciements au personnel médical et paramédical, de l’hôpital Dalal Jam et de l’hôpital Principal de Dakar, notamment le service de réanimation. Le frangin du président de la République salue la générosité et le professionnalisme du personnel. Il n’a pas oublié, dans ses remerciements, le travail du Pr Moussa Seydi.
La Douane saisit 11 000 boîtes de faux médicaments
L’essentiel des faux médicaments en vente au Sénégal proviennent de la République de Guinée. Mais la douane est en train d’éradiquer le trafic avec les nombreuses saisies. La dernière opération remonte à mardi dernier à Dialadiang, dans le département de Vélingara, région de Kolda. En effet, les agents des Douanes en service au poste de Dialadiang ont intercepté, mardi à 17h, un camion transportant des faux médicaments d’une valeur de 72 millions Fcfa. La marchandise prohibée est composée de 11 000 boîtes de divers médicaments que les trafiquants ont stockées en vrac dans des cachettes spécialement aménagées sur le plancher du camion. Dans un passé récent, la même unité douanière avait découvert de faux médicaments d’une valeur de 131 millions Fcfa dans le double de fond d’un autre camion. A signaler que les Douanes de Vélingara mènent sur trois fronts les opérations spéciales Covid-19 à savoir la surveillance des frontières avec les deux Guinées et avec celle de la Gambie. Aussi, les douaniers ont-ils refoulé 400 ressortissants étrangers qui voulaient entrer au Sénégal, malgré la fermeture des frontières.
Riposte contre la COVID-19 à Mékhé
Il y a quelques jours, la ville de Mékhé s’était réveillée avec un cas de contamination au coronavirus pas comme les autres. Il s’agissait en fait d’un mareyeur ayant contracté le virus à Dakar, et qui était décédé avant que les résultats du test ne tombent. Mais les mesures préventives ont donné leurs résultats, car depuis lors, la maladie est sous contrôle. C’est dans ce cadre que Mamadou Guèye Mbengue, Président du Conseil d’Administration du Conseil Sénégalais des Chargeurs (Cosec), par ailleurs responsable local de l’Alliance Pour la République (Apr), s’investit dans la prise en charge des effets socioéconomiques, pour mieux cerner tous les contours de sa progression. A cet effet, il a distribué 2 000 gants dans toutes les structures de santé de la ville et des denrées alimentaires dans les 37 daara pour éviter que les talibés, qui constituent une couche vulnérable, ne soient dans la rue où ils risquent de rencontrer le virus. Il s’y ajoute la mise en place d’un dispositif pour accompagner les familles mises en quarantaine chez elles.
ASBEF placée sous administration provisoire
C’est la fin du contentieux qui oppose la Directrice Exécutive de l’ASBEF, Myriam Makéba Mingou et le comité Intérimaire de Gouvernance (CIG) de l’ASBEF. Ce différend qui avait atterri à la justice a été vidé hier. Le juge a tranché en faveur du comité en éjectant Myriam Makéba Mingou de son fauteuil après son inculpation avec Mme Ndaw Sy pour détournement de deniers publics, faux et usage de faux en écritures privées. Ainsi le juge place l’ASBEF sous administration provisoire. Cette page tournée, le comité Intérimaire de Gouvernance (CIG) se relance désormais sur la gouvernance afin de rétablir la crédibilité entachée de l’ASBEF auprès de ses partenaires techniques et financiers.
Le Sytjust décrète encore une grève de 48h
Le Syndicat des travailleurs de la Justice (Sytjust) remet ça. Les travailleurs de la justice qui sont très remontés contre le Garde des Sceaux se radicalisent dans leur lutte pour la matérialisation des accords signés avec le gouvernement. Après un mouvement d’humeur de 72h, décrété depuis lundi, le syndicat qui fustige le mutisme de la chancellerie décrète à nouveau un mot d’ordre de grève de 48 heures à partir d’aujourd’hui. Me Aya Boun Malick Diop et Cie continuent d’exiger encore du ministre de la Justice, Me Malick Sall, la mise en œuvre du protocole d’accord du 17 octobre 2018 portant sur le paiement des primes, la publication des décrets sur le fonds commun des greffiers et l’organisation des formations au CFJ pour les reclassements des différents agents.
Les instructions au ministre de la Justice
Le président de la République a eu écho du mouvement d’humeur des travailleurs de la justice qui ont paralysé toute la semaine le fonctionnement des tribunaux. En réunion de conseil des ministres hier, Macky Sall a demandé au Garde des Sceaux, Me Malick Sall, de veiller à l’instauration d’un dialogue social permanent et à la stabilité, avec toutes les composantes et acteurs du secteur.
Absence de dispositif de lavage des mains dans les tribunaux
Le nouveau Syndicat des travailleurs de la justice se signale également en regrettant l’absence d’un dispositif sanitaire préventif de lavage des mains et des thermo flashs à l’entrée des tribunaux, notamment au Palais de Justice Lat Dior de Dakar, face à la recrudescence des cas de malades à Coronavirus. Le Secrétaire général de l’Union Nationale des Travailleurs de la Justice, Me Atab Goudiaby, qui souhaite un prompt rétablissement aux travailleurs infectés, pense que cette situation contraste avec la reprise des activités, quasiment à plein régime, des juridictions. Le syndicat invite les ministres de la Justice et de la Santé à prendre des mesures de sécurité sanitaire dans les meilleurs délais pour ramener la confiance dans les rangs des travailleurs. Toutefois, Me Goudiaby rappelle que malgré cette situation alarmante, ils ont eu à tenir presque toutes les audiences jusqu’à ce que, par communiqué du 16 juin 2020, le secrétaire général de la Cour d’Appel de Dakar ait suspendu toutes les audiences dans ledit Palais. L’Untj félicite les travailleurs pour le sens élevé de responsabilités dont ils ont toujours fait montre, eu égard aux obligations qui pèsent sur eux.
Littoral de Malika
Le mouvement citoyen «Malika d’abord» dit halte au bradage du littoral. Son coordonnateur, Mamadou Malcom Fall, demande aux fils du terroir de se mobiliser pour un combat citoyen face aux spéculateurs fonciers qui se sont déjà partagé le butin en complicité avec de gros pontes du régime. Les jeunes de Malika invitent d’ailleurs le chef de l’Etat, Macky Sall à prendre des mesures fortes, notamment en faisant démolir toutes les constructions irrégulières sur le littoral.
Kaffrine affiche zéro cas de covid-19
La région de Kaffrine retrouve la zone verte. Depuis hier, elle affiche au compteur zéro cas de coronavirus à l’instar de celle de Tambacounda, Kolda et Kédougou. Les tests des derniers cas suspects sont revenus négatifs. Etles 04 malades que comptaitla région sont déclarés guéris. Ainsi, la région n’a plus de malades hospitalisés. Toutefois, le maire deKaffrine Abdoulaye Wilane appelle les populations à la vigilance.
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QUELLES SOLUTIONS CONTRE LE RACISME ET LES VIOLENCES POLICIÈRES ?
Une vague d'indignation secoue la planète après le meurtre de George Floyd aux États Unis. Les symboles du passé colonialiste sont ciblés. Comment en finir avec ces discriminations ? Marylin Sephocle et Sindou Sidibé débattent avec Raïssa Girondin
Une vague d'indignation secoue la planète après le meurtre de George Floyd aux États Unis. Des manifestations contre le racisme et les violences policières se multiplient un peu partout. Les symboles du passé colonialiste sont ciblés. Face à tout cela, quelles solutions ?
ON DÉBAT avec Marylin Sephocle, Professeur à Howard University à Washington et Sindou Sidibé représantant Noir Model et étudiant à Oklahoma city.
SenePlus publie ci-dessous, la nomination prononcée au Conseil des ministres du 17 juin 2020.
"Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris la décision suivante :
Monsieur Alphonse SENE, Docteur Vétérinaire, matricule de solde n° 615 763/F, précédemment Chef de la Division des Activités Hippiques, est nommé Directeur du Développement des équidés, au ministère de l’Elevage et des Productions animales, en remplacement de Docteur Amadou Bassirou FALL, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite."
LE 25 JUIN, NOUVELLE DATE DE RETOUR EN CLASSE
Le ministre de l'Education fait un appel à une mobilisation des acteurs, des partenaires, des collectivités territoriales, de la société civile, des syndicats, des enseignants et des élèves pour la circonstance - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 17 juin 2020.
"Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky SALL, a présidé le Conseil des Ministres, le mercredi 17 juin 2020, à 10 heures, au Palais de la République.
Le Chef de l’Etat a, à l’entame de sa communication, adressé ses condoléances les plus attristées aux familles des deux soldats décédés en Casamance, et Aux armées, tout en souhaitant un prompt rétablissement aux blessés.
Le Président de la République a, au titre de la maitrise stratégique du développement du secteur de l’eau pour l’accès universel, rappelé au Ministre de l’Eau et de l’Assainissement, l’impératif de mobiliser l’expertise technique et les ressources financières requises, afin d’assurer le fonctionnement optimal des infrastructures hydrauliques implantées sur l’ensemble du territoire national.
Il a, en outre, invité le Ministre de l’Eau et de l’Assainissement à finaliser l’évaluation de la réforme de l’Hydraulique rurale, la réalisation des grands projets d’hydraulique urbaine en cours, ainsi que le processus d’adoption du Code de l’Eau.
Le Chef de l’Etat, abordant la question de la pluviométrie et de la gestion de l’hivernage, a demandé aux ministres concernés d’engager, sans délai, l’exécution des actions prioritaires de prévention des inondations. Il a invité le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural à intensifier le rythme des mises en place d’intrants et de matériels agricoles au profit des producteurs.
Le Chef de l’Etat a demandé au Ministre de l’Intérieur de veiller particulièrement au respect strict de la réglementation de la protection civile, particulièrement l’équipement adéquat des communes en paratonnerres et la sécurisation de l’accès aux plages.
Le Président de la République, revenant sur la nouvelle impulsion au développement durable de la région naturelle de Casamance, a demandé au Ministre des Collectivités territoriales et au Ministre des Finances et du Budget, de prendre toutes les dispositions nécessaires pour proroger le projet de Pôle de Développement de la Casamance (PPDC) dont la première phase vient d’être achevée. Il a, par ailleurs, indiqué au Gouvernement, l’urgence d’accélérer l’implantation de l’Agropole Sud, qui doit intensifier et optimiser le développement sectoriel et industriel des régions de Sédhiou, Kolda et Ziguinchor
Le Président de la République a, par ailleurs, demandé au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice de veiller à l’instauration d’un dialogue social permanent et à la stabilité, avec toutes les composantes et acteurs du secteur.
Le Chef de l’Etat a clos sa communication sur son agenda diplomatique, en informant le conseil avoir pris part, le 17 juin 2020, au Sommet extraordinaire virtuel Chine-Afrique sur la solidarité contre la COVID-19.
Au titre des Communications,
Le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait une communication sur le suivi des directives présidentielles, notamment sur la gestion des eaux pluviales, la réduction des risques d’inondation dans les zones péri-urbaines.
Le Ministre des Finances et du Budget a fait le point sur l’état d’exécution budgétaire
Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur l’assistance apportée à nos compatriotes de la Diaspora et sur la situation de leurs rapatriements ;
Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait le point sur l’appui au financement des entreprises en difficultés
Le Ministre en charge de la solidarité nationale a fait le point sur la distribution de l’aide alimentaire d’urgence.
Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait le point sur la pandémie de la COVID-19.
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur la pluviométrie et la mise en place des intrants agricoles, la lutte contre les oiseaux granivores
Le Ministre de l’Eau et de l’Assainissement a fait une communication sur les mesures et actions déjà entreprises et en cours, pour améliorer l’alimentation en eau des populations, en attendant l’achèvement du programme structurant de l’usine de production d’eau de Keur Momar Sarr 3.
Le Ministre de l’Education nationale a fait une communication dans laquelle il a proposé la reprise des cours pour les classes d’examen, le 25 juin 2020 et a fait un appel à une mobilisation des acteurs, des partenaires, des collectivités territoriales, de la société civile, des syndicats, des enseignants et des élèves. Cette proposition a été adoptée par le Conseil.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté :
- le projet de loi portant ratification des ordonnances prises en application , de la loi d’application n°2020-13 du 02 avril 2020 habilitant le Président de la République à prendre, par ordonnances, des mesures relevant du domaine de la loi pour faire face à la pandémie du COVID-19 et autorisant la prorogation de l’état d’urgence ;
- le projet de loi sur les prix et la protection du consommateur.
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris la décision suivante :
Monsieur Alphonse SENE, Docteur Vétérinaire, matricule de solde n° 615 763/F, précédemment Chef de la Division des Activités Hippiques, est nommé Directeur du Développement des équidés, au ministère de l’Elevage et des Productions animales, en remplacement de Docteur Amadou Bassirou FALL, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite."
EN AFRIQUE, DES MÉDECINS SOUS PRESSION FACE AU VIRUS
Infections en hausse, pénurie d'équipements de protection, stress...: les soignants en première ligne face à la pandémie de coronavirus se disent sous pression sur le continent, où la propagation s'accélère
Infections en hausse, pénurie d'équipements de protection, stress...: les soignants en première ligne face à la pandémie de coronavirus se disent sous pression en Afrique, où la propagation s'accélère.Aperçu de la situation dans trois pays importants :
- Afrique du Sud -
Selon le ministère sud-africain de la Santé, plus de 2.000 professionnels du secteur ont contracté le virus et au moins 17 en sont morts.Environ 80% des infections ont eu lieu dans la province du Cap-Occidental, principal foyer de contamination du pays.
Un médecin travaillant dans une clinique gouvernementale du township de Khayelitsha au Cap, affirme à l'AFP que la fourniture d'équipements de protection a pris du retard et que les médecins sont soumis à un stress intense.
"Vos collègues sont infectés, la mort d'un collègue est quelque chose qui touche forcément", dit-il sous couvert d'anonymat.
"Si vous êtes en zone de guerre, qu'un soldat se fait tirer dessus et que vous êtes forcé le lendemain d'aller dans la même zone de combat avec ce souvenir, c'est un fardeau."
Selon le patron du syndicat régional des fonctionnaires hospitaliers, Gerald Lotriet, il y a eu six grèves dans la province du Cap-Occidental depuis avril, jusqu'à 7.000 employés ayant abandonné leur poste de travail en raison des risques de contamination.
"Des infirmières m'ont dit: +si j'avais su pour le Covid, j'aurais préféré m'engager dans l'armée+", a-t-il déclaré à l'AFP car "dans l'armée, si quelqu'un dit qu'il y a une bombe, il faut s'enfuir, alors que nous on nous dit qu'il faut nous précipiter vers elle."
La Democratic Nursing Organisation of South Africa, syndicat national d'infirmiers, prévoient même de poursuivre un hôpital en justice pour avoir exposé ses travailleurs au virus, selon son secrétaire général, Cassim Lekhoathi.
"Les secteurs privé et public sont défaillants: ils se sont procuré des EPI (Equipements de protection individuels) mais sur le terrain ceux-ci ne sont pas disponibles", a-t-il déclaré à l'AFP."Il est vraiment dommage que nos membres doivent recourir à la grève et c'est la dernière chose souhaitable en pleine pandémie."
- Nigeria -
Au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, plus de 800 infections et 11 décès ont été dénombrés parmi le personnel médical, selon les chiffres de l'Agence nationale de contrôle des maladies (NCDC).
Les médecins des hôpitaux publics, souvent délabrés et sous-financés, ont entamé lundi une grève illimitée pour protester contre leurs mauvaises conditions de travail, dont l'insuffisance d'équipements de protection.
"Nous sommes une espèce en voie de disparition.Nos membres sont quotidiennement confrontés à des risques d'infection en raison de l'insuffisance des EPI", a déclaré à l'AFP un responsable de l'Association des médecins nigérians.
"A Lagos, certains travailleurs de la santé ont même été arrêtés par la police pour avoir prétendument violé le couvre-feu" pendant le confinement, a-t-il ajouté.
Autre préoccupation majeure: le pays va rapidement manquer de lits dans les salles d'isolement, le nombre d'infections augmentant de façon continue.
Le directeur du NCDC, Chikwe Ihekweazu, a insisté sur le fait que les autorités faisaient tout leur possible pour veiller à ce qu'il y ait suffisamment de kits de protection.
Quelque 16.000 travailleurs de la santé ont été formés pour faire face au virus et les authorités conseillent désormais aux personnes infectées de rester chez elles plutôt que de les isoler en milieu médical.
"La pandémie de Covid-19 a présenté un défi majeur pour les systèmes de santé du monde entier", a déclaré M. Ihekweazu à l'AFP, "nous apprenons encore beaucoup."
- KENYA -
Les représentants du secteur de la santé au Kenya, affirment eux aussi que le nombre de cas de coronavirus augmente chez les soignants.
Selon le Dr Chibanzi Mwachonda, secrétaire général par intérim de l'Union des médecins, pharmaciens et dentistes du Kenya, la plupart des membres du personnel médical infectés ne travaillent pas dans les hôpitaux qui traitent le Covid-19.
Beaucoup sont contaminés aux urgences et dans les blocs opératoires par des patients traités pour d'autres problèmes, dit-il.
Plusieurs grèves et manifestations ont eu lieu dans tout le pays ces dernières semaines pour protester contre le manque d'équipement et de primes de risque.
Ces mouvements ont toutefois pris fin rapidement, le gouvernement ayant promis d'utiliser une partie des 2 milliards de dollars (1,8 milliard d'euros) du fonds d'urgence mis en place, pour s'assurer que le secteur de la santé dispose "du matériel et du médical personnel nécessaire".
QUATRE ANS DE PRISON REQUIS CONTRE LAMINE DIACK
Lors de ses réquisitions, le procureur a estimé que l'ancien patron de l'IAAF, avait commis "une infraction énorme", "une infraction à la probité qui a causé un préjudice mondial"
Le parquet national financier a requis mercredi quatre ans d'emprisonnement et une amende maximale de 500.000 euros contre l'ancien patron de l'athlétisme mondial Lamine Diack, à son procès pour corruption sur fond de dopage en Russie.
Les procureurs ont requis une peine encore plus lourde de cinq ans de prison, 500.000 euros d'amende et un mandat d'arrêt contre son fils Papa Massata, ancien puissant conseiller marketing à la fédération internationale d'athlétisme, qui a toujours échappé à la justice française et absent à son procès.
Lors de ses réquisitions, le procureur François-Xavier Dulin a convenu que la peine requise contre Lamine Diack, "au soir de sa vie" (87 ans), était importante, mais qu'il avait commis "une infraction énorme", "une infraction à la probité qui a causé un préjudice mondial".
L'ancien président, de 1999 à 2015, de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) et son fils sont jugés à Paris, avec quatre autres personnes, notamment pour avoir permis de retarder, à partir de fin 2011, des sanctions disciplinaires contre des athlètes russes soupçonnés de dopage.
Leur but, selon les juges d'instruction: obtenir un coup de main des autorités à Moscou dans le renouvellement des contrats de sponsoring et de diffusion de l'IAAF avec la banque d'Etat russe VTB et la chaîne de télé publique RTR, ainsi que des fonds pour financer l'opposition au sortant Abdoulaye Wade lors de la présidentielle 2012 au Sénégal, finalement remportée par Macky Sall, toujours en place.
Le parquet national financier réclame que Lamine Diack soit condamné pour corruption active et passive, blanchiment en bande organisée et abus de confiance.
Lamine Diack est aussi accusé d'avoir permis à son fils, poursuivi pour recel d'abus de confiance, corruption et blanchiment en bande organisée, de s'approprier plusieurs millions d'euros dans les négociations avec les sponsors, la banque russe VTB, le Coréen Samsung ou la chaîne chinoise CCTV. Soit en imposant ses sociétés comme intermédiaires, soit en s'attribuant des commissions "exorbitantes", parfois plus de 20%, alors qu'il était déjà payé 900 dollars, puis 1.200 par jour de travail comme consultant marketing à l'IAAF.
Les deux procureurs ont décortiqué la chronologie des faits, énumérant les nombreux mails, courriers, virements financiers, qui accréditent les accusations de corruption, et décrivant l'IAAF devenue un "paradis des conflits d'intérêts", "l'objet de son président". Ils ont aussi fustigé la "mainmise du père et du fils sur les finances" de l'institution.
-"Il nage dans l'argent"-
"Lamine Diack nous a dit qu'il n'était pas un homme d'argent. Mais il nage dans l'argent", a accusé l'un des deux procureurs François-Xavier Dulin.
L'affaire démarre au début des années 2010, avec l'arrivée dans l'arsenal antidopage du passeport biologique, qui permet de déceler des variations sanguines suspectes. L'étau se resserre alors sur la Russie et, en novembre 2011, une liste de 23 athlètes suspects est établie au département antidopage de l'IAAF.
Au même moment, Lamine Diack, son fils et l'un des conseillers du président, Habib Cissé, multiplient les voyages à Moscou, où le premier va être décoré par le président de l'époque Dmitri Medvedev. "Il a un rang de chef d'Etat", a souligné le procureur. Le parquet a requis 3 ans de prison dont 18 mois de sursis et 100.000 euros d'amende contre Habib Cissé, ainsi que l'interdiction d'exercer la profession d'avocat.
Les dossiers disciplinaires, eux, ont traîné en longueur, permettant à plusieurs athlètes de participer aux JO de Londres-2012. Certains y seront même sacrés (Kirdyapkin 50 km marche, Zaripova 3.000 m steeple) avant d'être déchus.
Lamine Diack et l'ancien patron de l'antidopage à l'IAAF, Gabriel Dollé, contre qui deux ans de prison, dont un avec sursis, a été requis pour corruption passive, ont reconnu durant le procès avoir retardé les sanctions, assurant qu'ils voulaient éviter un scandale qui aurait entaché l'athlétisme et gâché les négociations avec des sponsors russes. Mais ils ont dit qu'ils ignoraient tout à l'époque des pots-de-vin qu'auraient versé des athlètes, pour 3,45 millions d'euros, selon les juges d'instruction, pour obtenir une "protection totale".
Le procès doit se terminer vendredi par les plaidoiries de la défense. Le jugement sera mis en délibéré.
CHEIKH YÉRIM SECK PLACÉ SOUS CONTRÔLE JUDICIAIRE
Il est notamment reproché au journaliste d’avoir divulgué des informations contradictoires avec le contenu d’un procès-verbal d’enquête portant sur une affaire de détournement à ‘’Batiplus’’
Le journaliste Cheikh Yérim Seck a été placé sous contrôle judiciaire après son inculpation pour ‘’diffusion de fausses nouvelles et outrage à officier de police judiciaire dans l’exercice de ses fonctions’’, a appris l’APS du syndicat national des journalistes, le SYNPICS.
Il est notamment reproché au journaliste d’avoir divulgué des informations contradictoires avec le contenu d’un procès-verbal d’enquête portant sur une affaire de détournement à ‘’Batiplus’’, une entreprise privée gérée par des ressortissants libanais
Le patron du site d’information YerimPost en garde à vue à partir de lundi et auditionné à la Brigade de recherche après une sortie médiatique durant laquelle il avait affirmé que les gendarmes auraient saisi 4 milliard de francs Cfa dans cette affaire et que seule une partie de cet argent avait été consignée.
Le journaliste a été placé en garde à vue après son audition à la Brigade de recherche de Dakar après une déclaration dans laquelle il avait affirmé que les gendarmes auraient saisi 4 milliards de francs Cfa dans l’affaire Batiplus et que seule une partie de cet argent aurait été consignée. Le lendemain il a fait l’objet d’un retour de parquet.
Il avait déclaré sur la télévision 7TV (privée) que les gendarmes avaient saisi 4 milliards de francs Cfa et non 650 millions de francs.
Cheikh Yérim Seck, propriétaire du blog YerimPost, avait été convoqué lundi devant la section judiciaire de la Gendarmerie.
Le SYNPICS, le CDEPS, RSF, etc, ont dénoncé l’arrestation du journaliste, invoquant les principes de la liberté des journalistes et de la protection des sources.
Selon l’article 16 du Code de la presse, ‘’le journaliste et le technicien des médias doivent garder le secret professionnel et protéger leurs sources d’information, sauf en cas de manipulation’’.
par Daouda Ndiaye Jaraaf
DES ARMES JURIDIQUES POUR DÉFENDRE LE LITTORAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Recenser les côtes rocheuses, la mangrove, de la Langue de Barbarie au Cap Skirring permettrait au législateur de calibrer les normes de rejet des navires pollueurs compte tenu des spécificités de chaque milieu
La confusion entre littoral et rivage laisse toujours planer le flou sur la délimitation et la définition de l’espace littoral. Le rivage est un concept juridique ancien que l’on retrouve dans l’Ordonnance française de la Marine de 1681. A cet espace de souveraineté, né de cette ordonnance, correspondait les 50 pas du Roi délimitant une zone vide inconstructible excluant toutes occupations privatives. C’est ce qui ressort de l’article 2 du Titre VII de l’Ordonnance de Colbert qui laisse apparaître en filigrane le domaine public maritime : « Faisons défense à toute personne de bâtir sur les rivages de la mer, d’y planter aucun pieux, ni faire aucuns ouvrages qui puissent porter préjudice à la navigation, à peine de démolition des ouvrages, de confiscation des matériaux et d’amende arbitraire »
Le besoin d’explorer et d’exploiter les ressources de la zone côtière au profit de la collectivité nationale a fait bouger les lignes de défense de cet espace exclusif de toute activité économique. Le littoral, assimilé au rivage, se socialise depuis les années 1963. Mais à quel prix ? Le bétonnage du rivage dans le Sud de la France, les marinas pieds dans l’eau sont autant de blessures qui ont défiguré le visage naturel de la zone côtière. Nous devons apprendre à préserver la vie sur le littoral en tirant les leçons des erreurs du législateur français qui nous inspire.
« Le littoral, écrit Jules Michelet, c’est avant la mer, une mer préalable d’herbes rudes et basses, fougères et bruyères… ».
Cette définition du littoral a évolué de façon notable au gré des changements économiques et sociaux de nos lieux de vie proches de la mer. Mais elle n’a pas la même perception dans le langage du géologue, de l’urbaniste et de l’administrateur du domaine public maritime.
Ainsi, toute tentative de définition du littoral s’adossera inévitablement à une définition fonctionnelle.
Mes maîtres de la Faculté de Droit de l’Université de Bretagne Occidentale-Brest les professeurs Jean-Marie Becet et Didier Le Morvan voient dans le littoral « un territoire vivant en symbiose directe avec la mer côtière, territoire au sein duquel il est possible de distinguer plusieurs secteurs selon la nature des activités exercées ». Le littoral serait alors, pour nous Sénégalais, un emboîtement d’échelles de souveraineté nationale, de gouvernance des communes littorales, de gouvernance locale traditionnelle, des acteurs économiques et des associations de défense de la nature. C’est une communauté d’intérêts divergents qui se construit dans la dynamique du respect des normes environnementales.
De l’Agenda 21, plan d’action pour le XXIe siècle adopté par 182 chefs d'État lors du sommet de la Terre à Rio de Janeiro en juin 1992 au Code pétrolier en passant par le Code de la Pêche maritime, le littoral charrie derrière lui des programmes nationaux tels que le Programme d’action sur la diversité biologique et le Plan de Gestion des déchets dangereux.
Le Code minier du Sénégal et le Code de l’Urbanisme sont conviés à la table des négociations pour sauver ce qui reste de notre littoral.
De la langue de Barbarie au Cap Skirring, le Sénégal est fier de ses gisements pétroliers omettant d’ouvrir un débat très important sur les conséquences d’une marée noire qui risque de lui priver de devises pour la destination Sénégal portée par l’Agence Sénégalaise de Promotion Touristique.
Deux gisements du bloc pétrolier de Sangomar Offshore Profond et Sangomar Offshore situés à 90 km du littoral prévoient de sortir entre 100 000 et 120 000 barils par jour pour une réserve de 2,5 milliards de barils.
Quand allons-nous mettre en place des mécanismes appropriés d’harmonisation des divers acteurs pour protéger davantage le littoral ? La gouvernance des pêches maritimes par une approche chaîne de valeur doit passer aussi par la protection du littoral, point d’ancrage local de la pêche artisanale.
En dehors d’une catastrophe écologique éventuelle, il est de l’intérêt du Sénégal de redéfinir les normes et distances de rejets des produits toxiques des navires afin de réduire l’impact écologique sur le littoral. Définir le préjudice écologique en instaurant le principe du pollueur-payeur des navires et installations pétrolières offshore permettrait également à notre pays d’éviter de reproduire les erreurs de gestion de la Baie de Hann dont la dépollution attend toujours.
Cela devrait nous ramener à renforcer les capacités des forces de surveillance de nos côtes. Une mobilisation de moyens suffisants de la Marine Nationale est à ajuster au tracé de nos routes maritimes. A cet effet, plusieurs missions ont été dévolues à nos forces navales : la défense du littoral, la surveillance du territoire maritime, la surveillance des pêches, la lutte contre la pollution par les hydrocarbures et les déchets toxiques…
Dans le même esprit, c’est la Coordination Régionale du Projet « Initiative de Pêche Côtière-Afrique de l’Ouest » porté par l’Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et le Fonds de l’Environnement Mondial (FEM) qui nous recommande ici la mutualisation de nos moyens pour être plus à l’écoute des acteurs littoraux. La Côte d’Ivoire, le Cap-Vert et le Sénégal tentent ainsi de donner des réponses à l’inadaptation de nos législations nationales à la protection du littoral. Et nous devons aussi nous inspirer de leurs recommandations pour viabiliser de façon optimale le champ d’application de la Loi littorale.
Dans l’urgence et le processus de dialogue entre les administrations, les ministères de l’Urbanisme et du Logement et de l’Hygiène publique, des Mines et de la Géologie et de l’Environnement et du Développement Durable ont été les premiers à se rendre sur place au phare des Mamelles pour constater et déplorer les chantiers d’occupations privatives qui mettent en danger cet ouvrage de la sécurité de la navigation maritime et aérienne datant de 1864. Le ministère tourisme et des Transports Aériens, bien qu’étant acteur de premier plan, rodait, séance tenante, autour de ce patrimoine historique qui est sous la responsabilité du Port Autonome de Dakar.
Le traumatisme du ministère des Mines et de la Géologie dû à l’extraction clandestine des roches volcaniques des entrailles des Mamelles devrait pousser le Sénégal à élargir son champ de réflexion sur le recensement des indices de vulnérabilité du littoral. En effet, recenser les côtes rocheuses, les plages de sable fin, les plages de galets, les estuaires et la mangrove de la Langue de Barbarie au Cap Skirring laisserait au législateur sénégalais le soin de calibrer une nouvelle fois les normes de rejet des navires pollueurs en tenant compte des spécificités de chaque milieu récepteur. Le sable marin exploité clandestinement pour répondre aux besoins du secteur des BTP est une source d’érosion marine. Il suffit d’observer l’effondrement de la haie des filaos de la plage de Malika pour lancer un cri « SOS » à nos pouvoirs publics.
Le sommet sur le Bassin sédimentaire de la Mauritanie, du Sénégal, de la Gambie, de la Guinée Bissau et de la Guinée Conakry, plus connu sous le nom de MSGBC, qui s’est ouvert à Dakar le mercredi 29 janvier 2020 sous la présidence du président Macky Sall a posé un cadre de coopération nécessitant la mise en commun des moyens pour une meilleure exploitation de nos ressources gazières et pétrolières. Mais le Bassin sédimentaire c’est aussi le tarissement de la nappe phréatique de Diogo à Potou Sur Mer en passant par Lompoul Sur Mer contre l’exploitation du zircon. L’effet boomerang de la ruée vers ce métal précieux entretient l’insécurité alimentaire dans la zone des Niayes, fleuron de la culture maraîchère au Sénégal et sur le littoral jusqu’à Saint-Louis avec le privilège du phénomène d’upwelling remis en cause.
Si choisir c’est renoncer, l’entre-deux reste une zone de turbulences de nature à compromettre l’aptitude de notre pirogue « Sunu gaal » à affronter les périls de la mer.
Notre pays est écartelé entre le miroir de l’espérance de ses revenus du pétrole et la réalité des retombées financières de ses ressources halieutiques.
C’est le problème de la gouvernance alimentaire qui resurgit sur notre littoral toujours dans une approche chaîne de valeur. En effet, les unités de transformation ont toute leur place sur le littoral mais elles sont souvent source de pollution (pollution atmosphérique, entassement des déchets sans possibilité de recyclage…). Décentraliser une unité de transformation des produits de la mer de Mbour à Mballing (5 km de Mbour) par exemple, laisse entier le problème de la pollution sur les quais de pêche de Mbour.
Que serait alors la Loi littorale dans cette juxtaposition de lois et de règlements ?
Légiférer c’est tenir compte de l’Homme et de son milieu.
Et la prise en compte des spécificités du milieu nécessite des mesures d’urgences pour mettre fin à l’occupation anarchique du littoral. S’inspirant de la Loi d’Orientation pour le Développement Durable des Territoires et du Schéma de cohérence territoriale, le président de la République devrait intégrer dans le projet de loi un document unique d’aménagement global et intégré du littoral appelé Schéma de Mise en Valeur de la Mer.
Pour contourner les difficultés procédurales éventuelles, le chef de l’Etat gagnerait à élaborer ce document unique en privilégiant au moins deux approches : une approche technique et une approche politique.
Une approche technique qui partira de la mer à la terre par une connaissance approfondie du milieu marin à travers des études hydrologique, hydrographique, océanographique et maritime. Car les documents d’urbanisme ont le réflexe de partir toujours des nécessités terrestres pour encadrer juridiquement le milieu marin. Et l’Agence Nationale de l’Aménagement du Territoire doit tenir compte des réalités propres au littoral. La valeur contraignante d’un bon Schéma de Mise en Valeur de la Mer passe également par un engagement sans réserve des acteurs littoraux, fruit d’un travail de coordination et de concertation qui doit être mis en place dès la conception du projet de loi sur le littoral. Ce qui justifie l’approche politique.
Cette approche politique doit s’appuyer sur la construction d’un commun vouloir de vivre-ensemble des acteurs littoraux. Un Comité d’Orientations Stratégiques Littoral (COS Littoral) devrait voir le jour pour aider à promouvoir une forte adhésion aux règles contraignantes qui vont peser sur les acteurs publics et privés en présence. La présence des autorités traditionnelles est aussi importante. Il suffit de longer le littoral de Saint-Louis (Kër Maam Kumba Bang) au pays lébou (de Ngor à Ndayane) et d’aller plus au sud du Sénégal en Casamance dans l’Aire de Patrimoine Communautaire Kawawana (ancienne Communauté Rurale de Mangagoulack) pour mesurer à sa juste valeur l’intérêt de préserver la biodiversité avec les gardiens des lieux de cultes veillant activement sur nos côtes le long de l’Océan Atlantique.
La vertu de la future Loi littorale résidera dans sa capacité à régler les conflits entre les usagers de la mer côtière dans le respect de la délimitation des communes littorales. Mais les collectivités locales, à l’exception de la ville de Dakar cantonnée dans des opérations d’embellissement, sont dessaisies du pouvoir de s’occuper du Domaine Public Maritime resté sous l’emprise de l’Etat. Pourtant, l’Acte III de la Décentralisation est clair sur le contenu de leurs missions : « les collectivités locales ont pour mission la conception, la programmation et la mise en œuvre des actions de développements économique, social et environnemental ».
En définitive, c’est de la base au sommet des processus décisionnels que se construira la Loi littorale sur des fondations solides au nom des principes de l’inaliénabilité et de l’imprescriptibilité du Domaine Public Maritime. Monsieur le président de la République, le sentiment de dépossession des primo-occupants de leurs lieux de mémoire (Lébou, Niominka, Diola) face à la boulimie foncière d’une nouvelle caste de possédants sur le littoral et dans l’hinterland est une alerte rouge. Seule une loi littorale juste et contraignante pourrait remettre de l’ordre sur cet espace tant convoité avec des sanctions civiles et pénales dissuasives. « Sans l’épée, les pactes ne sont que des mots ». Ainsi, parlait Thomas Hobbes. Et l’histoire lui donne raison.
Daouda Ndiaye Jaraaf est Juriste, Diplômé d’Etudes Supérieures Spécialisées de Droit des Activités Maritimes, Université de Bretagne Occidentale-Brest, Docteur en Sciences de l’Education
Secrétaire Général de l’Association des Cadres lébou Le Péey Lébu