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7 juillet 2025
ABDOU KARIM SALL ET LE MAIRE DE PIKINE AUX BANCS DES ACCUSÉS
Une sombre histoire de foncier défraye la chronique à Mbao où le ministre de l’Environnement et le maire de Pikine sont pointés du doigt pour un10ha dans la zone de la forêt classée de Mbao
Une sombre histoire de foncier défraye la chronique à Mbao où le ministre de l’Environnement Abdou Karim Sall et le maire de Pikine Abdoulaye Timbo sont pointés du doigt. La première cité aurait octroyé 10 ha dans la forêt classée de Mbao au second, suscitant une révolte des jeunes de la localité. Regroupés au sein d’une plateforme dénommée «Développement durable de Mbao», ils s’opposent à ce qu’ils appellent un « tong tong » foncier.
Le foncier fait l’actualité ces derniers jours au Sénégal. Alors que le dossier du littoral est sur toutes les lèvres, d’autres cas similaires sont signalés un peu partout dans la région de Dakar. A Guédiawaye, le bradage du littoral a poussé certains à se dresser en bouclier pour préserver leur environnement. Non loin de là, à Mbao, une situation similaire a incité les jeunes à agir. Là-bas, c’est le maire de Pikine et le ministre de l’Environnement qui sont cités dans une histoire de foncier. En effet, il est reproché à Abdou Karim Sall de vouloir octroyer 10 hectares à Abdoulaye Timbo, dans la zone de la forêt classée de Mbao. Regroupés au sein d’une plateforme dénommée «Développement durable de Mbao », les jeunes de la localité ont décidé de porter le combat. «Nous avons des preuves que le ministre de l’Environnement va octroyer 10 ha de la forêt classée de Mbao. Il le fait pour que ce dernier ne se présente pas aux prochaines élections locales. C’est un deal entre les deux. On nous parle de 1 ha, mais c’est plus que ça. Et pour convaincre les gens, ils veulent nous faire croire que cette espace servira pour des cimetières », renseigne un membre du collectif préférant garder l’anonymat.
A en croire ces jeunes, seul le chef de l’Etat est habilité à agir de la sorte. Et que pour rien au monde ils ne laisseront ce « tong tong » passer. « Ils n’ont pas le droit de toucher à cette terre qui est un patrimoine, d’autant plus que seul le président de la République a les prérogatives de le faire, via un décret. Nous, en tant que jeunes de la localité de Mbao, nous nous sommes constitués en mouvement pour unir nos forces. Nous allons nous battre pour leur barrer la route », explique-t-il. Dans leur souhait de conscientiser la masse sur l’importance de défendre leur environnement, ces jeunes ont déjà élaboré une stratégie. Ils vont débuter avec un point de presse prévu ce jeudi, mais aussi des campagnes de sensibilisation.
LA MAIRIE CONFIRME LES 10 HA
Dans sa démarche, la plateforme « Développement durable de Mbao » s’est rapprochée de la mairie pour en savoir davantage. « Nous avons rencontré le maire et nous lui avons posé la question à savoir si cette affaire des 10 hectares existe. Il nous a fait savoir que c’était le cas », renseigne ce membre de la Plateforme. Contacté par «L’As», le maire Abdoulaye Pouye a confirmé la thèse avancée par les jeunes. «Je confirme effectivement que le ministre Abdou Karim Sall veut donner 10 ha de la forêt classée de Mbao à Abdoulaye Timbo. Pour le moment, c’est tout ce que je peux dire, en attendant qu’on finisse de se réunir entre nous au niveau de la municipalité. Ensuite, on pourra donner plus de détails», a répondu le maire de Mbao au bout du fil. En plus du point de presse, la Plateforme «Développement durable de Mbao», envisage de rencontrer le ministre de l’Environnement. «Nous envisageons de le rencontrer pour comprendre pourquoi le choix de la forêt classée de Mbao. Nous ne sommes ni avec le maire, ni avec Abdou Karim Sall. Nous sommes là pour les intérêts des habitants de Mbao. Nous allons rencontrer les dignitaires de Mbao et les informer de ce qui se passe. Ils veulent se partager ce qui reste de cette forêt mais nous ne les laisserons pas faire », a ajouté notre interlocuteur.
CELLULE DE COM DU MINISTRE : «Abdou Karim Sall n’a rien à voir avec ce projet»
Les accusations de la plateforme «Développement durable de Mbao» ont été balayées d’un revers de main par la cellule de communication du ministre de l’Environnement et du Développement Durable. Il s’agit, à leurs yeux, d’allégations fallacieuses de politiciens encagoulés. La cellule communication précise d’emblée que le ministre Abdou Karim Sall n’a pas le pouvoir de déclassifier une forêt classée qui est une prérogative unique du président de la République. A l’en croire, seul le chef l’Etat peut prendre un décret pour déclassifier et affecter. Par conséquent, prêter au ministre de l’Environnement l’intention d’octroyer une partie de la forêt classée de Mbao, c’est ignorer les textes. La cellule de communication du ministre Abdou Karim Sall précise qu’il y a une procédure à suivre pour déclassifier une forêt sur instruction du chef de l’Etat. C’est le chef de l’Exécutif local qui va convier une consultation publique sur le projet avant d’en faire un rapport au chef de l’Etat qui va prendre un décret. La prérogative du ministre de l’Environnement est d’instruire ses services pour qu’ils exécutent le décret. Le ministère est d’ailleurs conforté dans son argumentaire par les délégués de quartiers de Pikine. Face à la presse, ils ont rappelé au Président Macky Sall sa promesse de déclassifier une partie de la forêt classée de Mbao pour en faire un cimetière. Les délégués de quartiers ont plaidé pour l’octroi des 10 hectares promis par Macky Sall parce que le cimetière de Pikine est devenu plein pour accueillir des morts.
LE PLAN DE REPRISE DES COURS DÉTAILLÉ
La décision entérinée hier mercredi, 17 juin, en Conseil des ministres, Mamadou Talla et Dame Diop, chargé de la Formation professionnelle, ont détaillé les modalités de la reprise des enseignements-apprentissages.
La décision entérinée hier mercredi, 17 juin, en Conseil des ministres, Mamadou Talla, le ministre de l’Éducation nationale et son homologue, Dame Diop, chargé de la Formation professionnelle, ont détaillé les modalités de la reprise des enseignements-apprentissages.
"Pour toutes les classes d’examen (Terminale, BFEM, CM2), les classes d’examens professionnels, les élèves-maîtres), la reprise est prévue le 25 juin prochain, déclare d’emblée la tutelle. Qui explique : "Dans cette dynamique de reprise de l’activité économique et sociale, découlant de l’allégement des restrictions liées notamment à l’État d’urgence, les ministères concernés ont pris les dispositions nécessaires pour reprendre les enseignements et apprentissages dans les meilleures conditions possibles à travers une démarche inclusive."
C’est ainsi que pour le calendrier des examens, précise Talla, le CFEE et l’entrée en sixième se dérouleront à partir du 20 août 2020. Le BFEM, à partir du 14 septembre prochain. Les sessions de remplacement sont prévues à partir du 15 octobre. Pour le Baccalauréat, l’épreuve de l’anticipée de Philosophie, le 12 août prochain, le bac technique à partir du 31 août, et le bac général, à partir du 2 septembre 2020. Et les sessions de remplacement à partir du 12 octobre de la même année.
Pour l’ensemble des examens professionnels (CAP, BEP, BTS), les épreuves sont programmées à partir du 3 août jusqu’au 30 septembre, renseigne Talla. Qui affirme : "Le calendrier scolaire sera donc réaménagé par décret pour intégrer la période d’examen prévue durant tout le mois de septembre."
De ce fait, ajoute la tutelle, "la nouvelle année scolaire 2020-2021 débutera, alors, dans la première semaine du mois de novembre 2020." De ce fait, "pour la mise en œuvre de ce calendrier, le ministère de l’Éducation nationale, en relation avec celui chargé de la formation professionnelle, compte plus que jamais sur la synergie d’actions qui a prévalu depuis le début de la crise entre tous les acteurs (départements ministériels, autorités administratives, élus territoriaux, syndicats d’enseignants, société civile, parents d’élèves, etc)."
Au demeurant, note-t-on dans le discours des deux ministres, "pour garantir le déroulement des enseignements et apprentissages, dans des conditions optimales, il nous faut, d’abord, relever ensemble de nouveaux défis dont la prise en charge sanitaire et l’appui psycho-social nécessaire des enseignants et élèves en cas de contamination." Ensuite, poursuit-il, insistant sur "la prise en compte des risques d’inondations en cette période hivernale corrélée à l’existence d’abris provisoires dans certaines localités."
Puis, "l’adaptation des contenus pédagogiques et des modalités des examens et concours." Enfin, "la continuité pédagogique pour les classes intermédiaires. Pour tous ces points, des propositions sont faites dans la note d’orientation additive finalisée qui sera mise à la disposition des autorités administratives et académiques dès aujourd’hui."
Pour conclure, les responsables de l’Education et de la Formation professionnelle rappellent que "la volonté des acteurs de sauver l’année scolaire sera toujours sous-tendue par le respect stricte du protocole sanitaire validée par le Comité national de gestion des épidémies (CRGE), en vue de garantir la sécurité sanitaire des apprenants et des enseignants."
Par ailleurs, pour les classes intermédiaires, les modalités de passage des élèves vers la classe supérieure seront définies par le sous-comité pédagogique. Les propositions de passage seront faites avant le 31 juillet prochain, fixe le ministre, signalant que "pour l’année scolaire 2020-2021, les activités d’enseignements et d’apprentissages démarreront par des séances de consolidation".
UNE DIZAINE DE FORETS DECLASSEES DEPUIS 1960
Le Sénégal continue de déclasser plusieurs hectares de ce qu’il reste de ses forêts au profit des projets et privées, les détournant de leur mission première.
Alors que les experts ne cessent de sonner l’alerte la désertification et ses conséquences, avec les impacts de plus en plus visibles et vécus des changements climatiques, le Sénégal continue de déclasser plusieurs hectares de ce qu’il reste de ses forêts au profit des projets et privées, les détournant de leur mission première. Depuis, les indépendances, elles sont environ une dizaine à être déclassifiée pour des investissements privés ou étatiques. Sud Quotidien fait le point à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse, célébrée hier mercredi.
Pour une raison ou une autre, les chefs d’Etats qui se sont succédé au pouvoir au Sénégal ont déclassifié des forêts. Le plus illustre est sans contexte, l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade. Pendant son magistère, plusieurs forêts ont été déclassées pour des projets d’infrastructures. Le président Abdoulaye Wade avait en effet déclassé 57 ha pour les besoins de la construction de l’autoroute à péage et de la station d’essence Sen Oil dans la forêt de Mbao. On se souvient aussi du scandale foncier à Mbane.
Les populations avaient rudement dénoncé l’octroi de 202.417 hectares à des privés. L’on ne peut parler de déclassement de forêts sans remonter aussi en 2006 quand une parcelle de 1194,54 ha avait alors été affectée au Khalife général des Tidianes, feu Serigne Mansour Sy, et une autre de 942,07 ha octroyée au défunt Khalife général des Mourides, Serigne Saliou Mbacké. Toutes ces deux attributions ont eu lieu dans la région de Thiès. L’une de ces deux affaires avait défrayé la chronique, à l’époque, avec le contentieux qu’il y a eu avec la cimenterie Dangote. L’implantation de la société Sen Huile et Sen Ethanol à Fanaye avait fait un grand bruit en 2011. Me Abdoulaye Wade avait dépossédé les villageois de leurs terres au profit d’investisseurs étrangers. La suite a été dramatique. La manifestation contre la cessation de 20.000 ha de terre à ces Italiens avait occasionné des morts. Le projet avait alors été déplacé à Gnith.
L’affaire de Tivaouane Peulh avait aussi fait couler beaucoup d’encre quand le président Abdoulaye Wade y avait octroyé près de 400 hectares à la société immobilière Namora. Le déclassement a aussi continué sous le magistère du président Macky Sall. Entre autres, il y a le déclassement de la forêt d’une de la bande de Filaos. Le chef de l’Etat avait promis de déclassifier cette forêt pour la construction de cimetières musulmans et chrétiens. Actuellement, une partie de cette bande, notamment à Yeumbeul Nord, est morcelée à des fins d’habitations et des magistrats y auraient une attribution.
Et pourtant, s’exprimant lors de la cérémonie de présentation de vœux des principaux acteurs de son département ministériel et des journalistes, en janvier 2019, l’ancien ministre de l’Environnement et du Développement durable, Mame Thierno Dieng, avait estimé que le déclassement répond à l’urgence de construire des édifices publics. «Une partie de la bande de filaos a été déclassée pour des intérêts publics, notamment l’érection à Guédiawaye de cimetières musulman et chrétien. Le déclassement a été fait en parfaite conformité avec la loi et les exigences du Code forestier. Aucun promoteur privé ne dispose d’un centimètre-carré déclassé en sa faveur. Si aujourd’hui on se mettait à déclasser toutes les demandes des promoteurs privés, la bande de filaos aurait disparu», avait-il dit. Il y’a aussi une partie de la forêt classée de Mbao qui a été déclassé pour les besoins du projet Train express régional (Ter).
En octobre 2019, le projet de déclassement de la forêt de Ballabougou avait déclenché la colère des éleveurs et agriculteurs du département de Mbour. Selon eux, le déclassement vise à utiliser les 1216 ha de la forêt classée pour cultiver des melons qui seront vendus à l’étranger. Mais c’est peine perdue. Car la forêt de Balabougou aura été finalement déclassée sur une superficie de 1160 hectares, par décret n°2020-469 du 13 février 2020, pour le compte de l’Entente intercommunale de Malicounda, Nguéniène et Sandiara, dans le but de l’érection d’un agropole. Leur devancier, le président Abdou Diouf, le successeur du président-poète Léopold Sédar Senghor, a aussi usé de cette prérogative que lui confère la loi. Devant la pression démographique, le président Diouf a déclassifié plusieurs forêts dans le Sénégal Oriental.
GUÉRI, ALIOU SALL REND HOMMAGE À MOUSSA SEYDI
Libre de rentrer chez lui après trois semaines d’hospitalisation, l’édile de la Ville de Guediawaye a ainsi adressé un message de remerciements à l’endroit du personnel soignant, notamment de l’hôpital Dalal Jamm
Testé positif au coronavirus le 26 mai dernier, le maire de Guediawaye et frère du président de la République est désormais guéri. Comme pour l’annonce de sa contamination, c’est lui-même qui a livré la nouvelle au public à travers un message sur sa page Facebook, révélant aussi que quatre membres de sa famille étaient dans la même situation (une de ses épouses avait été testée positive le même jour que j’ai) et sont désormais hors de danger.
Libre de rentrer chez lui après trois semaines d’hospitalisation, l’édile de la Ville de Guediawaye a ainsi adressé un message de remerciements à l’endroit du personnel soignant, notamment de l’hôpital Dalal Jamm où il avait été interné un premier temps, ainsi que le service de réanimation de l’hôpital Principal où il aurait également été admis pendant quelques jours.
Aliou Sall a également rendu un hommage appuyé au Pr Seydi, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann et coordonnateur de la riposte sanitaire dans les centres de traitement des épidémies. « Chers compatriotes, je reviens, par le Seul Pouvoir d’Allah SWT, vous informer qu’après plusieurs tests négatifs successifs, des membres de ma famille auparavant positifs à la Covid 19 (4 au total) et moi-même, avons été déclarés guéris à différentes dates, a-t-il déclaré sur sa page Facebook. C’est l’occasion pour moi de remercier les administrations et surtout le personnel médical et paramédical, de l’hôpital Dalal Diam de Guediawaye et de l’Hopital Principal de Dakar (le service de réanimation). Ils ont été disponibles, généreux et professionnels malgré des conditions de travail visiblement extrêmes. Le professeur Seydi a agi envers ma famille et moi-même, quotidiennement, comme le frère qu’il est. Sa disponibilité vis à vis de ses patients et vis à vis de ses propres collègues m’a confirmé sa générosité exceptionnelle. Je saisis aussi l’occasion pour remercier ma famille proche et mes amis pour la très grande solidarité qu’ils m’ont manifestée tout au long de cette difficile épreuve. Entre tous, je distingue le Président Macky Sall, que Dieu a distingué Ma Cha Allah ».
106 NOUVELLES INFECTIONS ET TROIS NOUVEAUX DÉCÈS
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a fait état jeudi de 106 nouvelles infections au COVID-19 au cours des 24 dernières heures, un chiffre qui porte à 5.475 le nombre de patients recensés depuis l’apparition de la maladie au Sénégal le 2 mars
Dakar,18 juin (APS) - Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a fait état jeudi de 106 nouvelles infections au COVID-19 au cours des 24 dernières heures, un chiffre qui porte à 5.475 le nombre de patients recensés depuis l’apparition de la maladie au Sénégal le 2 mars.
Sur 1.406 tests réalisés, 106 cas se sont révélés positifs, a indiqué le directeur de cabinet du ministère de la Santé et de l’Action sociale, docteur Alyose Diouf, lors d’un point quotidien sur la situation de la pandémie.
Ces nouveaux cas de Covid-19 comprennent 93 cas contacts suivis et 13 cas causés par la transmission communautaire.
Les cas communautaires proviennent de Touba (4), Rufisque (2), Mbao (1), Liberté 6 (1), Guédiawaye (1), Grand Yoff (1), Yarakh (1), Cambèrene (1), et Kaolack (1), a indiqué le docteur Diouf.
Le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale a annoncé la guérison de 106 patients, soit au total 3.716 personnes ayant quitté les hôpitaux depuis l’apparition de la maladie.
Il a signalé 17 cas graves pris en charge dans les services de réanimation et trois nouveaux décès, qui portent à 76 le nombre de patients ayant succombé à la maladie.
A ce jour, le Sénégal comptabilise 5.475 cas positifs, dont 3.716 guéris, 76 décédés, et donc 1.682 sous traitement.
LES FORETS CASAMANÇAISES EN SURSIS
L’insécurité ambiante charriée par un conflit indépendantiste, l’insuffisance des moyens et du personnel font le ventre mou d’un trafic qui ouvre le boulevard à l’installation du désert
Une comparaison analytique de la géomorphologie des massifs forestiers en Casamance laisse apparaître une destruction à grande échelle du couvert végétal. La complicité multi-acteurs en des lieux insoupçonnés, l’insécurité ambiante charriée par un conflit indépendantiste, l’insuffisance des moyens et du personnel font le ventre mou d’un trafic qui ouvre le boulevard à l’installation du désert. Les arbres aux cimes jointives cèdent la place à une clairière. Le mal est endogène et le péril imminent ! A quand les états généraux de la forêt pour préserver les derniers massifs encore debout ?
Jusqu’au tout début des années 2000, les forêts casamançaises gardaient leur charme verdoyant, avec des espèces végétales aux cimes jointives. La forêt était reine, parce que sacrée. Son exploitation était soumise à des règles de protection environnementale, avec des conditions de contribution à la régénération des espèces abattues. Les agents des Eaux, Forêts et Chasses jouaient pleinement leur fonction d’encadreur et moins répressive que les conditions actuelles les y ont reconvertis. En son temps donc, ces bérets verts élaboraient des plans de production de pépinières et d’entretien du tapis vert.
LES MASSIFS FORESTIERS VENDUS, LE BOULEVARD DU DESERT OUVERT !
L’exploitation du bois en Casamance était soumise à une boulimie mercantiliste. Entre 2000 et 2007, un «commerce triangulaire» a vu le jour et dont le tracé indique clairement le point de coupe en Casamance, le transit via le port international de Banjul, en Gambie, puis la destination Chine du produit très prisé au pays l’Empire du milieu (Thiounkwo). Au cœur de ce trafic illicite de bois se blottissent de gros bonnets à savoir des maires de communes rurale, des ingénieurs des Eaux et Forêts, des chefs de village, des hommes de l’Armée et des indépendantistes du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC). L’enjeu était multiple et varié. Qui pour en faire des meubles, qui pour bâtir son habitat et beaucoup pour vendre le bois notamment l’espèce «vène» très prisées.
A partir de la Gambie donc, des Chinois et même des Indiens actionnent des leviers, avec comme force de frappe, des devises étrangères, des motos cylindrées et des denrées alimentaires contre la cession des billons de bois abattu. 2007 a constitué un point culminant de ce trafic, avec l’arrestation de 11 camions et remorques à plateau en partance pour le pays d’alors de Dr Alaji Yahya Jammeh. Les foyers névralgiques des coupes de bois étaient la bande frontalière avec ce pays enclavé à l’intérieur du Sénégal, sur ses limites avec les régions méridionales (Sédhiou, Kolda et Ziguinchor). Ainsi, du Nord Sindian, dans le département de Bignona (Ziguinchor), à Médina Yoro Foula (Kolda), en passant par le Fogny, le Kabada/Dator (Sédhiou) et le Fouladou (Kolda), l’ébullition des transactions était sans répit.
FORESTIERS DETERMINES, MAIS INHIBES PAR L’INSUFFISANCE DES MOYENS ET DES EFFECTIFS
L’abnégation des agents des Eaux et Forêts sur le terrain ne souffre d’aucun doute. Très souvent et à l’appel d’anonyme qui dénoncent des présences destructrices de forêts, ces agents débarquent avec promptitude sur le terrain et réalisent très souvent des opérations de saisies de billons de bois, de charrettes à traction animale ainsi que l’arrestation de délinquants auteurs des coupes illicites de bois.
Toutefois, l’insuffisance du personnel ne milite point à un déploiement grandeur nature sur le terrain. Il s’y ajoute également une carence en logistiques roulantes, surtout durant les années 2007 jusqu’en 2014. N’est-ce pas ce qui a, du reste, légitimé l’option des interventions conjointes des Forces de défense et de sécurité à savoir Forestiers, Armée et Gendarmerie. Ces six derniers mois, les agents des Eaux et Forêts de Bounkiling et de Sédhiou ont réalisé d’énormes saisies de bois et d’animaux avec leurs charrettes qui servent à transporter les produits. Et malgré cette détermination des corps habillés et certaines factions des séparatistes opposées à la coupe de bois, des élus contournent les lois par la production de documents de défrichement qui, en réalité, n’est qu’un manteau rocambolesque de coupes de bois verts à grande échelle. Comme pour attester que les lames tranchantes de la corruption ne laissent aucune chance de survie au couvert végétal.
LA CLAIRIERE ANNONCE LE DESERT, LA MORT PROGRAMMEE DE LA FORET !
A ce rythme effréné des coupes de bois en Casamance, qui doit encore douter l’installation progressive du désert dans cette partie méridionale du Sénégal. Un tour dans les zones du Kabada, du Dator et du Sonkodou (dans la région de Sédhiou) met à nu un constat de désolation face au vent de sable. Et d’ailleurs, les vents annonciateurs de l’hivernage ayant soufflé sur la région de Sédhiou ont entrainé d’importants dégâts matériels sur les habitations, en l’absence de rideau défensif de bois.
L’abattage des forêts supprime non seulement des habitats naturels et menace gravement la flore et la faune présente, mais il peut également conduire à la réduction de la biodiversité et de graves changements sur les climats, à même de compromettre la vie des hommes et de tout l’écosystème. N’y a-t-il pas urgence de convoquer les états généraux de la forêt pour vraiment préserver les restes de massifs forestiers encore debout ? Les cultures et la survie des espèces vivantes sont mises en péril. Le désert est là !
DES SPECIALISTES DU DROIT RENVOIENT MACKY A L’ASSEMBLEE NATIONALE
A 12 jours de la fin du délai de l’état d’urgence, le Sénégal retient son souffle.
Décrété le 23 mars dernier dans le cadre de la riposte contre la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus au Sénégal par le chef de l’Etat, Macky Sall avant d’être prorogé à plusieurs reprises, l’état d’urgence va officiellement prendre fin le 29 juin prochain. Interpellé sur les différents schémas qui s’offrent au Chef de l’Etat dans le cadre de la gestion de la situation actuelle marquée par la montée en flèche de la courbe des nouveaux cas testés positifs à la Covid-19 mais aussi des décès, des spécialistes du droit public dont Dr Nfally Camara, enseignant chercheur en Droit public à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar soulignent rien ne s’oppose à une nouvelle prolongation de l’Etat d’urgence. Pour autant, il précise qu’il faut nécessairement qu’il s’adresse à l’Assemblée nationale.
A 12 jours de la fin du délai de l’état d’urgence, le Sénégal retient son souffle. Décrété le 23 mars dernier dans le cadre de la riposte contre la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus au Sénégal par le chef de l’Etat, Macky Sall puis prorogé par l’Assemblée nationale lors de sa session du 1er avril à l’issue de laquelle, une loi d’habilitation au profit du chef de l’état a été votée pour trois mois, l’état d’urgence va officiellement prendre fin le 29 juin prochain.
A quelques jours de cette date fatidique, beaucoup de Sénégalais se posent des questions sur ce qui va se passer, comment cela se fera… Autrement dit, le président de la République, après trois prolongations, peut-il renouveler l’état d’urgence et le couvre-feu durant les trois prochains mois surtout après les émeutes contre cette mesure d’exception enregistrées dans plusieurs localités du pays entre le 2 et le 4 juin derniers. Interpellé sur cette question, une source autorisée nous informe que «rien ne s’oppose à une nouvelle prolongation de l’Etat d’urgence». Poursuivant son propos, elle (source) a cependant tenu à préciser que «si le chef de l’état veut procéder à nouveau à une prolongation de l’état d’urgence, il faut nécessairement qu’il s’adresse à l’Assemblée nationale». Citant l’article 71 de la Constitution de la République du Sénégal, notre source insiste en martelant que «seule l’Assemblée peut autoriser le chef de l’Etat à prolonger au-delà du délai de trois mois déjà prévu.
C’est l’article 71 de la Constitution de la République du Sénégal». «L’article 69 de la Constitution sénégalaise dit que le président de la République décrète l’état d’urgence et y met fin. Donc, le président a deux prérogatives : décrété l’état d’urgence et y mettre fin. Mais s’il (président) décret un état d’urgence, il le fait pour un délai de 12 jours. Ce qu’il a déjà fait en saisissant même l’Assemblée nationale en vue d’une prolongation de cette mesure sur une durée de trois mois. Maintenant, si ce délai expire, il ne lui ait plus possible de prolonger l’état d’urgence. Il faut nécessairement saisir l’Assemblée nationale avant l’expiration du délai de trois mois pour demander une éventuelle prolongation. Sans cela, au terme des trois mois, le délai de l’Etat d’urgence devienne caduc comme le stipule l’article 69 de la constitution sénégalaise».
Joint au téléphone sur cette question Dr Nfally Camara, enseignant chercheur en Droit public à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar va même plus loin en précisant lui aussi que «juridiquement le problème de prolongation ne se pose pas». Selon lui, «si le président juge nécessaire une autre prolongation, il peut attendre la fin du délai en cours de 3 mois octroyé par l’Assemblée nationale pour prendre un nouveau décret instituant l’état d’urgence pour 12 jours et avant la fin de ce délai, demander à l’Assemblée nationale une autre prolongation». Cette procédure ajoute-t-il, «pourrait être enclenché même si l’Assemblée n’est pas en session dans la mesure où l’actuelle (session) prend fin vers la fin de ce mois de juin. Car, la loi dit que l’Assemblée nationale se réunit de plein droit même s’il n’y’a pas session».
Poursuivant son propos, Dr Nfally Camara de rappeler le cas de la France à la suite des attentats terroristes l’état d’urgence de novembre 2015 pour conforter son idée. «À la suite de ces attentats terroristes, l’état d’urgence a été décrété en 2015 et a été prolongé par la loi pour 3 mois à compter du 26 novembre 2015 jusqu’au mois de février 2016. Le 26 juillet 2016 une autre loi a prolongé pour 6 mois. Au mois de décembre 2016 une autre loi pour prolonger jusqu’au 15 juillet 2017»
ROBERT SAGNA DEVOILE LES RAISONS DES TENSIONS EN CASAMANCE
La résurgence des mines dans le Sud du pays, et plus particulièrement dans la zone de Mbissine-Diagnon, replonge la région méridionale, notamment Ziguinchor, dans la psychose.
La résurgence des mines dans le Sud du pays, et plus particulièrement dans la zone de Mbissine-Diagnon, replonge la région méridionale, notamment Ziguinchor, dans la psychose. Et les explications de ce regain de violences sont agitées çà et là. Le président du Groupe de Réflexion pour la Paix en Casamance (GRPC), Robert Sagna, dévoile les véritables raisons qui sou tendent une telle situation.
Pour Robert Sagna, le président du Groupe de Réflexion pour la Paix en Casamance (GRPC), plusieurs hypothèses sont avancées concernant la résurgence des mines en Casamance, notamment dans la région de Ziguinchor. «On a constaté qu’il y a des réticences du MFDC (Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance) dans certaines zones. Le MFDC qui ne voulait pas cautionner le retour de ces populations déplacées dans leurs villages.
Avec la proximité de leur cantonnement, le MFDC craignait l’arrivée des militaires dans leurs zones ; c’est ce que nous avons reçu comme explication», à laisser entendre l’ancien ministre. Et de s’interroger sur cette résurgence des mines : «on se pose la question de savoir : «est-ce qu’elles sont récentes ou sont-elles d’anciennes poses ?» Mais, l’hypothèse la plus plausible, d’après les informations que nous aurions, c’est que ces mines auraient été posées récemment. Ce qui est surprenant, c’est cette résurgence des mines (anti-char).
Dans cette zone, depuis un certain temps ; l’Armée s’est déployée, avec d’autres forces, pour non seulement sécuriser les populations mais aussi lutter contre les délinquants qui continuent de couper le bois. Cela à gêner beaucoup de trafiquants. Mais cette efficacité de l’Armée a fait que ce trafic de bois est devenu beaucoup plus difficile pour ces trafiquants. Alors, cette pose nouvelle de mines n’est-elle pas liée à cela ? Rien n’est à exclure ; il faut attendre de savoir ce que l’enquête va révéler», martèle l’ancien ministre.
8 ANS D’ACCALMIE PERTURBES : SAVOIR RAISON GARDER
Toutefois, Robert Sagna exclut toute idée de réorganisation du MFDC pour reprendre les armes. Mieux «Monsieur Casamance» considère cela comme un incident de parcours pour des intérêts qui peuvent être multiples et qui ne sont pas nécessairement liés à ces revendications indépendantistes. Avant d’ajouter : «nous GRPC, nous préconisons toujours le sang-froid, nous présentons nos condoléances aux familles qui ont perdu leurs parents dans cet incident et encourageons tous ceux qui s’activent pour la paix…», renchérit M. Sagna qui estime que ces incidents perturbent tout de même le processus de paix. Parce que, selon lui, «depuis près de 8 ans, on avait ce qu’on peut appeler une accalmie relative ; on entendait plus de coups de feu ; il n’y avait plus de braquages ; les gens avaient commencé à vaquer à leurs occupations. C’est dans ce contexte que certains ont regagné leur villages…», précise-t-il.
L’ancien maire de Ziguinchor impute ces incidents à une faction du MFDC, celle dissidente de la faction de Compass, à l’origine des récents accrochages avec l’Armée dans la zone de Sikoune.
Pour les Robert Sagna, «les populations ont fini d’exprimer leur ras-le-bol, ça fait plus de trente-huit (38) ans ; elles ont envie de reprendre leurs activités. Elles ont pensé, avec l’accalmie que nous avons constatée, qu’elles pouvaient aussi repartir et reprendre leurs activités traditionnelles», souligne l’ancien ministre d’Etat qui affiche son optimisme. «Nous ne sommes pas pessimistes du tout, tout en déplorant les incidents de parcours. Quand vous avez encore des cantonnements, avec des gens armés, ce genre d’accidents n’est pas à écarter. Nous pensons qu’il faut savoir raison garder et privilégier le dialogue», conclut-il.
L’ETAT EN RADE
Comme en 2013 et 2018, l’Etat du Sénégal a encore affiché toute son impuissance face aux coupures d’eau notées depuis plusieurs semaines encore à Dakar et sa banlieue.
L’eau est devenue presque introuvable dans plusieurs quartiers de Dakar et de sa banlieue et ce, depuis plusieurs semaines. Une situation déjà vécue par plusieurs ménages sénégalais qui attendaient de leur état, une solution définitive. Mais, depuis sept ans, les gouvernants affichent leur impuissance.
Comme en 2013 et 2018, l’Etat du Sénégal a encore affiché toute son impuissance face aux coupures d’eau notées depuis plusieurs semaines encore à Dakar et sa banlieue. Lors de la réunion hier, mercredi 17 juin, en conseil des ministres, le Président de la République s’est contenté d’une déclaration, estampillée «maitrise stratégique du développement du secteur de l’eau pour l’accès universel».
A cet effet, note-t-on sur l’édit, Macky Sall, «a rappelé au Ministre de l’Eau et de l’Assainissement, l’impératif de mobiliser l’expertise technique et les ressources financières requises, afin d’assurer le fonctionnement optimal des infrastructures hydrauliques implantées sur l’ensemble du territoire national».
Le Chef de l’Etat a, en outre, «invité le Ministre de l’Eau et de l’Assainissement à finaliser l’évaluation de la réforme de l’- Hydraulique rurale, la réalisation des grands projets d’hydraulique urbaine en cours, ainsi que le processus d’adoption du Code de l’Eau». Pendant ce temps, des ménages sénégalais particulièrement les femmes ne savent plus où donner de la tête. Un calvaire indescriptible qu’elles supportent depuis bientôt 7 sans. On se souvient encore de la fameuse panne de l’usine de Keur Momar Sarr en 2013 et qui avait installé le chaos dans la capitale sénégalaise.
En visite sur les lieux du «drame», l’ancien Premier ministre d’alors, Aminata Touré avait envisagé même la possibilité d’aller vers une rupture du contrat qui liait l’Etat du Sénégal à la société privée, SDE, qui avait la charge de la distribution de l’eau. «Ce que l’Etat compte faire, c’est situer les responsabilités partout où elles se trouvent et les décisions adéquates seront prises. S’il s’agit de sanctions, elles seront prises et s’il s’agit de rupture de contrat, elles seront prises», avait martelé la cheffe du gouvernement en septembre 2013.
Face à la colère des populations, le Président Sall va finir par présenter ses excuses au peuple. «J’exprime nos regrets et nos excuses aux populations dakaroise et sénégalaise. C’est un accident déplorable. Une enquête a été diligentée pour situer des responsabilités et reconstituer exactement ce qui s’est passé pour éviter à l’avenir que de telles choses ne se reproduisent. Mais, le constat premier qu’on peut faire, c’est que le Sénégal est vulnérable. Toute la population dakaroise est alimentée quasiment par une seule source. Le lac de Guiers à travers une seule conduite. Il faut donc renforcer par d’autres moyens l’alimentation en eau des populations peut-être par l’eau de mer ou la reprise d’un certain nombre de forages non pas dans la nappe de Thiaroye mais à d’autres endroits. Les experts nous diront de façon précise ce qu’il faut faire», avait alors déclaré Macky Sall sur les ondes Sud FM.
Le temps passe, mais le problème demeure. Puisque cinq ans après, la pénurie va persister. Pourtant les autorités avaient promis que la situation allait revenir à la normale aux alentours de juillet 2018. Que nenni ! Constatant les faits, un conseiller technique du ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement finit par battre sa coulpe et soutenant que «le problème est lié au management du système, parce que nous sommes dans une phase de modernisation accrue du système d’approvisionnement en eau».
Résultats: exit la SDE dans des conditions plus ou moins occultes. Sen’Eau s’installe. Sauf que le problème perdure. Pire, rien, absolument rien à changer. Des femmes continuent à braver le soleil, à veiller des nuits durant à attendre le liquide précieux. La soif gagne de plus en plus du terrain. Et quand un camion citerne est signalé quelque part dans un quartier populeux, c’est la course poursuite. N’allez surtout pas demander à ses braves dames de respecter les mesures de distanciation physique et autres gestes barrières en cette période de la Covid-19. L’Etat a déjà fini d’étaler son impuissance, les administrés se battent pour leur survie.