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2 octobre 2025
IL FAUT PREPARER CEUX QUI TRAVAILLENT DANS LES CARRIERES A ALLER VERS D’AUTRES SECTEURS
Dans le cadre de la résilience des effets socio-économiques de la pandémie du coronavirus, Aïssatou Sophie Gladima, ministre des Mines et de la Géologie était hier à Thiès
Dans le cadre des actions de soutien post COvID-19, Dr Aïssatou Sophie gladima, ministre des Mines et de la géologie a procédé à une remise symbolique d’appui aux impactés du secteur minier de Thiès. une occasion pour elle d’affirmer que dans les carrières, les ressources s’épuisent, il faudrait d’ores et déjà préparer les gens qui y travaillent, à aller vers d’autres secteurs..
Dans le cadre de la résilience des effets socio-économiques de la pandémie du coronavirus, Dr Aïssatou Sophie Gladima, ministre des Mines et de la Géologie était hier à Thiès. C’était pour les besoins de la remise de l’appui de l’Etat aux impactés du secteur minier de Thiès, en présence des députés Aymérou Gningue, président du groupe parlementaire de la majorité et de Maïmouna Sène. C’est au total 25 tonnes de riz, 600 bouteilles d’huile, 600 grosses de sucre, ainsi que des centaines de cartons de détergents et de produits antiseptiques, qui sont dédiés aux impactés. Il s’y ajoute 20 motos tricycles, trois presses à huile embouteilleuses 1.500 masques de protection, selon le chef du service régional des mines et géologie, Abdoulaye Niang.
Selon le ministre, c’est une contribution de plus car le secteur des mines a déjà contribué à hauteur de 6 milliards de Fcfa, dans le cadre de la résilience au niveau national. En plus de cela dit-elle, au niveau de chaque région et de chaque commune, les sociétés qui ont des permis de recherches, d’exploitation ou qui sont dans le régime des carrières, ont répondu positivement à l’appel de soutien aux populations. A l’en croire, il s’agit aujourd’hui d’une autre contribution mise à la disposition de ces acteurs par le Président de la République. L’idée, souligne le ministre Sophie Gladima, c’est de pouvoir aider ces acteurs, d’autant plus que dans les carrières, ce sont des ressources qui sont épuisantes et il faudrait dores et déjà préparer les gens qui y travaillent, à aller vers d’autres secteurs. C’est pour cette raison qu’au-delà des denrées alimentaires, des produits d’hygiène et de protection, des tricycles ont été offerts, pour accompagner les femmes dans la transformation d’huile et pouvoir ainsi avoir d’autres sources de revenus. Selon Aymérou Gningue, président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, la pandémie de la COVID-19 n’est pas seulement un mal ressenti du point de vue sanitaire, mais c’est aussi un mal qui touche la vie sociale et économique.
Et par rapport à cette question, il faut apporter des solutions qui peuvent être transversales, pour permettre à tous les sénégalais de se rendre compte qu’elle est prise en charge dans ces multiples dimensions. Le ministre Sophie Gladima a profité de la cérémonie pour lancer un appel à toutes les sociétés qui sont dans la région de Thiès, afin d’aider les communes en matériel et en matériaux. Parce que très souvent, elles souffrent d’un manque de matériels lourds et d’engins. Prenant l’exemple de Joal, elle renseigne que des sociétés minières ont soutenu dans ce domaine la collectivité. «Je pense qu’une telle démarche peut soulager l’Etat, parce que c’est en nous donnant la main, que nous pouvons construire ce pays et arriver à la concrétisation totale du Plan Sénégal Emergent(PSE) qui en l’espace de 5 ans, a posé des actes forts dans la transformation structurelle de ce pays», note le ministre des Mines et de la Géologie. Pour toutes ces sociétés qui exploitent les ressources naturelles, bien qu’elles contribuent au niveau du budget national, peuvent également soutenir matériellement. Ce serait un plus et ce sont les populations avec lesquelles elles vivent, qui en seraient les plus heureuses. Et également parce que quand elles exploitent il y a rien de mieux, que d’avoir la paix avec ses voisins.
AYMEROU GNINGUE PRESIDENT GROUPE BBY
«La mission parlementaire est plus importante que d’aller se pavaner et prendre des photos dans les inondations» Aymérou Gningue président du groupe parlementaire de la coalition Benno Book Yaakaar s’est également prononcé sur la question des inondations, notamment la polémique autour des 766 milliards de Fcfa dédiés. Il en a profité pour lancer une grosse pierre dans le jardin de l’opposition en affirmant que la mission parlementaire décidée par le bureau de l’Assemblée Nationale est beaucoup plus importante que d’aller se pavaner et prendre des photos dans les inondations. Une telle démarche n’apporte aucune solution et ne relève que de la politique politicienne. Il poursuit : «Par contre nous, nous venons avec des moyens». Le président de la République a décaissé 10 milliards, dont 7 milliards de francs Cfa pour pomper les eaux et 3 milliards pour soutenir les gens ». Il a rappelé la mission d’informations qui va se faire avec la participation de l’ensemble des représentants au niveau du parlement, mais aussi ceux qui proposent aujourd’hui une audition. C’est dire selon les termes de la feuille de route assignée à ladite mission, « elle procèdera à l’audition de tous les acteurs concernés, les Ministres, les Directeurs Généraux et les hauts fonctionnaires, dans un cadre approprié, conformément aux dispositions du règlement intérieur de l’Assemblée Nationale».
Et à la fin justement de cette mission d’informations dont le rapport sera déposé auprès du chef de l’Etat au plus tard le 31 octobre, il y aura une plénière avec tous les ministres concernés et tous les directeurs généraux. Etant entendu que la mission d’informations va aussi écouter les ministres et les directeurs généraux. Selon toujours la feuille de route, «des visites de terrains devront être organisées, avec le recours à l’expertise nationale, en amont et en aval. Les recommandations, qui seront consignées dans le rapport devront tenir compte entre autres, des nouvelles données induites par les pluies diluviennes exceptionnelles des 5 et 6 septembre 2020».
UN AN SANS SALAIRE
Les travailleurs de ikagel crient leur désarroi et décident de traîner leur DG devant la justice
Les travailleurs de l’usine de traitement de poisson, Ikagel, broient du noir. Très remontés contre le directeur de l’entreprise, Christien Langoua, après être restés plus de 11 mois sans salaire, ils sont montés au créneau pour crier leur ras-le bol. Après avoir traîné leur Dg au tribunal du travail et obtenu gain de cause, les employés ont décidé de saisir le tribunal de grande instance de Mbour pour le faire condamner.
Les travailleurs de l’usine Ikagel qui est spécialisée dans le traitement du poisson traversent des moments très difficiles. Pour cause, ils sont restés 11 mois et 16 jours sans voir la couleur de l’argent. Cette situation a entraîné une précarité des employés qui continuent de réclamer leur salaire à leur employeur. Lors d’un point tenu à la mairie de la capitale de la Petite côte, les travailleurs ont exprimé leurs souffrances. Selon Jean Noël Gningue, le stress d’avoir perdu le travail a fini par tuer des employés alors que les autres sont malades. «Nous avons trois collègues qui sont décédés et d’autres sont malades. Récemment, nous avons eu un camarade dont le père est décédé en Casamance, mais il n’avait pas de quoi payer le transport. Nos enfants sont renvoyés de l’école par faute de paiement de leur scolarité ; certaines familles ont été chassées par défaut de paiement de loyer», a-t-il expliqué. Expliquant la ruse de leur patron, le délégué s’est indigné de la démarche machiavélique de Christien Langoua.
A l’en croire, le DG avait promis de régler la situation mais que nenni. «La direction nous a toujours dit que les bateaux restaient la principale source de revenus de l’entreprise. Mais en un certain temps, il avait des problèmes avec les Chinois etil avait promis que dès que ce problème serait réglé et qu’il entrerait dans ses fonds, nos soucis seraient un vieux souvenir. Mais quand le Dg a reçu l’argent, il a plutôt choisi de se remplir les poches au lieu de renflouer la caisse de l’entreprise. Dès lors, il a commencé à changer de discours, évoquant tout le temps le problème de la covid-19 comme étant une raison qui les empêchait de continuer l’exportation », a martelé Jean Noël Gningue. Aujourd’hui, plus de 150 employés sont dans la rue, se lamente le délégué. Pis, le chef de l’entreprise a l’audace de retirer le paiement de l’IPM qu’il n’a jamais versé. «Sur 150 personnes, il n’emploie que 5 personnes.
C’est un véritable détournement d’objectif. On ne peut comprendre que l’on nous défalque de l’argent pour une IPM et que nous ne puissions pas en bénéficier», a-t-il dénoncé. Aujourd’hui, les seules personnes qui sont en fonction, en dehors des membres de la direction, sont les 11 employés dont les 6 travaillent dans la villa du DG. «Les travailleurs qui sont en activité, il y a 11 personnes qui ne sont pas concernées par ce chômage technique. Ce sont ceux qui travaillent dans l’administration et 3 techniciens qui sont là-bas pour l’entretien des machines. Il y a aussi 16 personnes qui sont à 50% de chômage. Parmi ce nombre, monsieur Langoua utilise 6 personnes pour sa maison. Il s’agit des femmes de ménage, des vigiles et des chauffeurs et les 5 autres sont en chômage technique. Depuis le mois de septembre, la direction nous avait appelés pour faire la production et commencer l’exportation du poisson frais vers la Franc», estime Jean Noël Gningue.
Mettant en place une stratégie pour atténuer leur frustration, Jean Noël informe : «La direction est venue pour nous rencontrer ; ils nous ont dit qu’ils allaient continuer avec le secteur qui était en frais, comme quoi ils sont les spécialistes du frais. Ils ont pris 5 permanents et 15 journaliers.» Las de subir des promesses jamais tenues, ils ont traîné leur Dg devant le tribunal du travail. Après avoir obtenu gain de cause, ils ont franchi un autre palier en prenant un avocat pour une saisine devant le tribunal de grande instance de Mbour. « Ceci n’est que du vol. Nous avons pris des avocats pour défendre nos intérêts, puis nous allons rencontrer les autorités de ce pays pour leur donner la bonne information», a promis le délégué du personnel.
MVNO, VERS UNE MORT PROGRAMMEE ?
De licence, les Mvno (opérateurs virtuels de réseau), sont passés à un régime d’autorisation avec le nouveau code de télécommunications.
De licence, les Mvno (opérateurs virtuels de réseau), sont passés à un régime d’autorisation avec le nouveau code de télécommunications. Si à première vue, cette nouvelle donne peut être perçue comme une aubaine, la configuration du marché des télécommunications laisse planer le doute quant à la capacité des Mvno à se faire une place. Entre des opérateurs classiques qui se livrent une bataille sans merci, un taux de pénétration mobile de près de 116%, la saturation n’est pas loin.
Aujourd’hui, avec les trois opérateurs classiques déjà présents au Sénégal, la bataille des offres a fait baisser drastiquement les coûts. Entre les voix et les données, on rivalise d’arguments. La question qui se pose avec insistance est de savoir si les Mvno ont encore de la marge.Aujourd’hui, You mobile de Youssou Ndour, Sirius télécoms Afrique de Mbackiyou Faye et Origines SA d’El Hadj Ndiaye sont les trois structures qui ont été retenues pour disposer d’une licence MNVO (avant qu’on ne passe à un régime d’autorisation). Pour ceux qui ne le savent pas, un Mvno est un opérateur qui ne dispose pas de son propre réseau. Il se fait héberger par un opérateur classique. Mais de tous les trois, seuls Promobile de Mbackiou Faye a donné l’impression de démarrer. Alors que tous pensaient que le Mvno allait être hébergé par Free, le long feuilleton finit par capoter. Promobile épouse Orange. Malgré des investissements assez conséquents (on parle de plus de trois milliards de francs cfa), Promobile ronge son frein. « Nous étions prêts depuis décembre 2018. Mais les offres de prix que Free proposait à Promobile étaient excessivement chères. Il était impossible de s’en sortir avec cette configuration », explique une source proche du dossier. Aujourd’hui, même s’il a déclaré en conférence de presse avoir signé avec Orange, Promobile n’a toujours pas démarré. Pour Galaye Sène, expert en Télécoms, il n’y a pas à chercher loin, la marge a complètement diminué. « Sur quels leviers doivent-ils s’appuyer ? Peuvent-ils être moins chers que les opérateurs classiques ? Ce sont autant de questions que les Mvno se posent actuellement», dit-il. Et selon lui, siPromobile tente de faire bouger les lignes, c’est parce qu’ils avaient commencé à passer des commandes en puces et autres objets de communication. Pour lui, les deux autres sont dans une profonde réflexion.
LES EFFETS DE LA GUERRE DES OPERATEURS
Ancien de Tigo et de Orange, cet ingénieur des télécommunications, sous le couvert de l’anonymat, est catégorique. Selon lui, depuis que Free a débarqué avec des offres relativementfaibles, les autres opérateurs étaient obligés de suivre. Ce qui a eu comme conséquence une baisse drastique des offres. «Aujourd’hui, on parle de fibre. C’est presque dans toutes les régions, la connexion mobile est devenue très accessible. Qui peut faire mieux ? Est-ce qu’on peut acheter chez un grossiste et être moins cher ? » analyse-t-il. Selon des informations, même du côté de Promobile, on se pose beaucoup de questions. En effet, selon des indiscrétions, le très influent homme d’affaires mouride comptait sur la ferveur du Magal deTouba pour un lancement en grandes pompes. Mais à moins de trois semaines de l’événement, rien n’a encore bougé.
DES FILS DE … AUX COMMANDES
Aujourd’hui, si Promobile a commencé timidement, on ne peut en dire autant des deux autres. En effet, 2S Mobile et You Mobile ont la particularité d’être dirigés par des fils des deux promoteurs : El hadji Ndiaye (Abdoul Ndiaye) et Youssou Ndour (Birane Ndour) respectivement. Mais rien de plus. Même si des informations faisaient état d’une entrée en grandes pompes de You Mobile avec de grandes affiches de lutte décrochées par la structure du même groupe, en interne, la réflexion serait encore de mise. Mais Ndiaga Guèye, Président de l’association sénégalaise des usagers des Tic (Asutic), veut encore y croire. « L’entrée des Mvno peut tirer les prix vers le bas, sur un marché longtemps resté oligopolistique. Même les opérateurs de réseau ont un intérêt à l'existence des MVNO. En leur louant leur réseau, et en offrant certains de leurs services comme les répondeurs et les services clients, ils optimisent l'utilisation de leurs infrastructures », estime-t-il. Selon Mountaga Cissé, consultant en numérique, pour qu’un Mvno puisse s’en sortir aujourd’hui, il faut qu’il soit très innovant surtout dans les offres de services multimédias pour se démarquer des offres des opérateurs classiques. Quoi qu’il en soit, il va falloir être très innovant.
DES CENTAINES DE MILLIONS EN QUESTION
Avec le nouveau code des télécommunications, les Mvno n’ont plus besoin de payer la licence. Il suffit d’une simple autorisation de l’Autorité de régulation des télécommunications et des Postes (Artp) et d’un opérateur classique qui puisse l’héberger pour avoir l’autorisation, après validation par l’Artp. Une décision qui intervient après que les trois opérateurs ont déjà payé leur licence. You Mobile avait déboursé 400 millions de francs cfa, 2S Mobile et Promobile 300 millions chacun. Alors seront-ils remboursés ? Selon un responsable de l’Artp, il y a une concertation avec les acteurs concernés pour voir s’il faut étaler le remboursement ou le remplacer pour les impôts.
LE MVNO QUI PENSE POUVOIR AVOIR UN IMPACT SUR LES PRIX DU MARCHE SE TROMPE LOURDEMENT
Samba Sène a fondé le premier Orange Fab en Afrique, un accélérateur de startups placé sous l’égide du groupe Orange. l analyse pour l’As l’environnement des télécommunications en rapport avec les Mvno.
Ancien Directeur de Techno Center Africa, le centre d’innovation du groupe OrangeTelecom Afrique et Moyen-Orient basé à Abidjan, Samba Sène a fondé le premier Orange Fab en Afrique, un accélérateur de startups placé sous l’égide du groupe Orange. l analyse pour l’As l’environnement des télécommunications en rapport avec les Mvno.
Après une très longue attente, les MVNO vont enfin démarrer. A votre avis, peuvent-ils apporter quelque chose au secteur des télécommunications sénégalais ?
C’est un MVNO sur trois qui est sur le point de démarrer, plus de 3 ans après l’attribution des licences. Les deux autres, je ne sais pas ce qu’ils font et je ne sais pas pourquoi on les laisse encore traîner. Quand on n’est pas capable de lancer un service aussi simple après plus de trois ans, il faut avoir la grandeur de laisser la place à d’autres plus capables. Quant à ce que le futur MVNO va apporter au secteur des télécoms, je ne veux pas jouer au devin, j’attends de le voir se déployer sur le terrain pour juger. Ce qui est certain, c’est que ce MVNO a eu suffisamment de temps pour définir, corriger, adapter, peaufiner sa stratégie ; il n’aura donc pas l’excuse du novice et, en tout état de cause, les autres acteurs ont eu le temps de se préparer à cette nouvelle et l’attendent de pied ferme. Pour s’en sortir, il devra non seulement innover en permanence, mais être l’opérateur le plus innovant du marché, notamment en matière d’offres et de stratégie de distribution.
Avec la guerre des offres entre les opérateurs classiques, les prix ont connu une certaine baisse. pensez-vous qu’il reste encore de la marge pour les MvNO ?
Le nouvel MVNO n’aura aucune chance, s’il compte entrer dans cette guerre des prix ; à mon avis, il sera le moins bien armé et le plus grand perdant. Si le nouvel MVNO entend faire du Kirène bis, il aura beaucoup de mal à se faire de la place sur le marché. Il y a encore de la place sur le marché pour tout nouvel acteur capable de mettre sur les marchés des produits et des services inédits et répondant aux besoins des clients. Pour qu’un nouvel acteur puisse exister sur le marché, il faudra énormément d’audace et de créativité, tout cela porté par une équipe fortement engagée, compétente et expérimentée. Il n’y a pas de place dans le marché pour les suiveurs et les timorés.
Y a-t-il de la place pour un quatrième opérateur de téléphonie ?
Je ne répondrai pas directement à cette question, car je ne crois pas que cela soit la bonne question à se poser. La bonne question, selon moi, est de savoir s’il y a ou non de la place pour plusieurs fournisseurs de services en tous genres sur le marché sénégalais. A cette question, je répondrai aujourd’hui et maintenant « NON », car c’est la structuration réglementaire du marché qui l’empêche.
Et pourquoi ?
Plus je réfléchis aux potentialités du marché, plus je vois le dynamisme et les capacités créatives des startups et des entrepreneurs, plus je suis convaincu qu’il faut oser sortir du modèle de l’opérateur global présent sur toute la chaîne de valeur : opérateur d’infrastructures, opérateurs de plateformes associées aux réseaux, fournisseurs de services aux clients finaux. C’est ce schéma qu’il faut avoir l’audace de remettre en cause, car c’est dans le foisonnement des fournisseurs de services destinés aux utilisateurs finaux que réside le potentiel d’innovation, de création d’emplois et de richesses. Le Sénégal était quasiment seul lorsqu’il a osé séparer les télécommunications de la poste au début. Le temps est venu pour que le Sénégal ose de nouveau en séparant les activités d’opérateurs d’infrastructures et de fournisseurs de services pour libérer l’énergie créatrice de ces entrepreneurs du numérique.
Pensez-vous que le Sénégal a exploité tout le potentiel de son secteur numérique ?
Compte tenu de ce que j’ai déjà dit sur le modèle actuel qui constitue une entrave à l’innovation, je considère évidemment que le Sénégal est loin d’avoir exploité l’énorme potentiel de son écosystème digital. Il est absolument nécessaire de poser publiquement le débat sur la séparation des activités d’opérateurs d’infrastructures et de fournisseurs de services et donner la possibilité à tous les acteurs de l’écosystème numérique et en dehors d’y apporter leur contribution. Cela peut être un excellent sujet de réflexion et de contribution pour le Conseil National du Numérique.
Pourquoi les MVNO ne sont pas développés dans les autres pays africains ?
Les MVNO ne sont pas développés en Afrique pour une raison objective : pour l’écrasante majorité des pays africains, le cadre réglementaire permettant d’accueillir les MNVO n’a pas été créé. A ma connaissance, l’Afrique du Sud est l’un des rares pays où ce type d’opérateur s’est épanoui. Des velléités se sont manifestées dans d’autres pays, mais cela n’a pas dépassé le stade des intentions.
Aujourd’hui si les MVNO veulent tirer leur épingle du jeu, sur quels leviers devraient-ils s’appuyer ?
Avant tout, je voudrais dire que le MVNO qui pense pouvoir avoir un impact sur les prix du marché se trompe lourdement : le levier «baisse des tarifs» est un leurre. Pour un MVNO, la stratégie de domination par les coûts est un suicide. Cela étant dit, dans l’état actuel du marché, un MNVO peut se donner des marges de manœuvre en adoptant une stratégie très fine de focalisation et de différentiation. Il s’agira d’apporter à des segments de marché bien choisis des offres qui sont à la fois inédites et porteuses de valeur pour les clients. Un MVNO, s’il veut vivre et se développer, ne devrait pas arrêter de surprendre et d’enchanter les clients. Le digital devra être une des pièces maîtresses de sa stratégie. Plus facile à dire qu’à faire. En tant qu’observateur, je serai très attentif aux stratégies que le futur MVNO va développer ; ses premiers mois d’existence seront décisifs.
LES CELIBATAIRES A L’EPREUVE DE LA PRESSION SOCIALE !
Le mariage est une union contractuelle et/ou rituelle à durée illimitée, reconnue et encadrée par une institution juridique ou religieuse qui en détermine les modalités.
Le mariage est une union contractuelle et/ou rituelle à durée illimitée, reconnue et encadrée par une institution juridique ou religieuse qui en détermine les modalités. Cependant au Sénégal, les célibataires (filles pour le plus souvent) sont pour la plupart sujettes à diverses remarques. «Qu’attends-tu pour te marier ?» «Pourquoi tu refuses les avances de tes prétendants ?» «Tu prends de l’âge tu sais, tu devrais songer au mariage !» Des remarques qui, parfois, peuvent ne rien signifier pour ceux qui les émettent. Mais à la longue, elles peuvent devenir vexantes envers leurs destinataires. Ce qui pourrait constituer une terrible pression, mais également un facteur bloquant pour ces personnes en âge de fonder une famille.
«Le mariage n’est pas une question de choix, mais de chance», disaient Coumba Gawlo Seck et Souleymane Faye dans un de leurs célèbres duos. Mais de nos jours, beaucoup n’appréhendent pas la portée d’un tel message. La pression que subissent les célibataires qui tardent à trouver «chaussures à leurs pieds» est de plus en plus terrible. Intimidation ou harcèlement? Des personnes qui vivent cette situation nous plongent dans leur quotidien. « Je ne repousse pas les prétendants, j’attends juste le bon » A 24 ans, A.D est une fille bien gâtée par dame nature. Malgré ses atouts, cette étudiante est encore célibataire. «On me fait tout le temps cette remarque mais je me dis que toute chose en son temps. On gère et on essaye de vivre avec, en attendant notre âme sœur», soupire-t-elle. Cette pression du mariage, elle en a l’habitude. «On me demande souvent ce que j’attends pour me marier. C’est comme si je suis censée me marier à moi-même ou qu’un mari est une marchandise qu’on trouve facilement au marché. Ce n’est pas évident, mais les gens n’ont pas conscience que cela peut blesser la personne», déplore-t-elle. Malgré son désir de fonder une famille, notre interlocutrice ne veut pas y aller les yeux fermés. «Nous prions pour que cela se réalise. Mais, c’est la société qui nous bouscule en quelque sorte. Cela peut pousser la personne à faire dans la précipitation. Beaucoup se marient à la hâte. Le plus souvent, ce sont des mariages qui ne durent pas longtemps. C’est pourquoi le taux de divorce est en hausse dans notre pays. Nous ne refusons pas les avances de nos prétendants, seulement nous ne pouvons pas nous permettre de nous engager avec le premier venu», explique l’étudiante. Au moment où certaines, acculées par les critiques, foncent tête baissée, d’autres prennent le temps de faire le casting. «Nous devons faire une sélection et nous engager avec celui qui nous paraît bon. Si on n’est compatible, le mariage ne dure pas. Il faut prendre le temps nécessaire pour vous connaître. Ce qui n’est pas souvent le cas», ajoute la jeune étudiante.
«UN MARABOUT M’A DIT QUE J’AVAIS UN ‘’FARU RAB’’»
Même son de cloche chez cette trentenaire qui, depuis longtemps, subit également cette pression. A l’en croire, toutes ses sœurs se sont mariées très tôt. Malgré son âge, elle a du mal à trouver un copain. «Toutes mes petites sœurs se sont mariées très tôt. Ma mère ne cesse de me pousser au mariage, comme si c’est moi qui ne voulais pas d’un homme dans ma vie.Un jour, elle m’a même amenée chez un marabout qui m’a dit que j’avais un ‘’fàru ràb’’ (djinn) qui m’éloigne des hommes. Mais moi, je reste convaincue que c’est la volonté divine. Et cela viendra un jour, s’il plaît à Dieu», témoigne notre interlocutrice qui a préféré garder l’anonymat.
«LE MARIAGE N’EST POUR MOI PAS UNE PRIORITE»
Si certaines peinent à se caser, d’autres par contre n’en font pas du tout une priorité. C’est notamment le cas de K.F.G. «Au Sénégal, quand tu ne te maries pas avant 30 ans, tu es foutue. Moi par contre, je ne me laisse pas emportée par cette pression. C’est ma vie et je la gère comme je veux. Par contre, j’ai eu à voir des amies qui se sont mariées très récemment. Et elles me demandent toujours pourquoi je tarde à me marier. Je ne dirais pas qu’il y a un âge approprié pour le mariage. C’est juste du ressort du Tout-Puissant », fulmine cette belle liane de 25 ans. Fonder une famille est une chose, mais avoir la capacité de la prendre en charge en est une autre. C’est du moins le raisonnement de K.F.G. « Ce n’est pas que je refuse les avances des prétendants. J’ai un choix de vie. Je ne veux pas être menée par un homme qui me gère et règle mes problèmes. Je veux avoir mon propre boulot, subvenir à mes besoins, ceux de mes enfants. Il faut qu’on se dise la vérité aussi. Les hommes d’aujourd’hui ne s’occupent pas assez des femmes. Aujourd’hui, avant de faire un quelconque choix, je pense qu’il faudrait au préalable y réfléchir. Ce n’est pas parce que mes amies se marient que je dois aussi forcément me marier. Le mariage, c’est à vie. Ce n’est ni pour un jour encore moins deux jours. Donc, avant de s’y lancer, il faudrait prendre la bonne décision, choisir la bonne personne », ajoute-t-elle.
«MES AMIS M’ONT POUSSE AU MARIAGE»
Dans cette situation de hantise et de pression, même les hommes ne sont pas épargnés. Tailleur de profession, F.S a connu la même mésaventure. Son divorce, il en garde encore des séquelles. « Je m’étais marié il y a de cela 5 ans, avant de divorcer. Depuis lors, je suis célibataire », nous raconte-t-il. Son malheur : avoir écouté des amis qui ne cessaient de le pousser dans les bras d’une fille qu’ils trouvaient «extraordinaire». «Mes amis m’avaient poussé à épouser une femme qui, selon eux, était faite pour moi. Après 6 mois ensemble, je l’ai prise comme épouse. Avec le temps, j’ai remarqué que nous n’étions vraiment pas compatibles. Nous nous disputions très souvent. Lassés de cette situation, nous avons pris la décision de nous séparer, jugeant que c’était la meilleure décision à prendre», détaille-t-il.
Fort de cette expérience malheureuse, F.S a décidé de faire table rase, mais aussi de prendre son temps pour se caser à nouveau. A la nouvelle génération, il ne manque pas de conseils. « Je suis moi-même un exemple concret de cette pression de la société. Je conseille aux jeunes, surtout aux hommes, de bien choisir leur partenaire avant de se lancer dans un mariage », préconise-t-il.
En somme, les moqueries, la pression et les multiples messages à peine codés de l’entourage pèsent lourdement sur les épaules des célibataires qui finissent souvent par se retrouver dans des situations inconfortables.
OUSMANE SONKO/LANSANA GAGNY SAKHO, CONTROVERSE AUTOUR D’UNE RENCONTRE AVORTÉE
La séance d'explication entre Sonko et le DG de l'Onas sur la gestion des inondations, n'aura finalement pas lieu ce vendredi au motif d'un agenda trop chargé de Lansana Sakho. Un prétexte pour éviter des questions embarrassantes ?
La séance de travail entre le leader des « Patriotes » Ousmane Sonko et le directeur de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas), Lansana Gagny Sakho, n’aura finalement pas lieu ce vendredi matin comme initialement prévu. Interpellé par « Le Témoin » sur cette rencontre avortée, l’ancien parlementaire, Moustapha Diakhaté, reproche à Ousmane Sonko de vouloir violer sciemment la loi organique de l’Assemblée nationale à ce niveau. L’analyste politique et ancien journaliste à Sud Quotidien, Bacary Domingo Mané, a, quant à lui, indiqué que c’était suicidaire pour le patron de l’Onas de faire face à Ousmane Sonko d’autant plus que le gouvernement lui-même a fait part de manquements dans la gestion des inondations.
Finalement, le face-à-face entre Ousmane Sonko et Lansana Gagny Sakho, prévu ce vendredi, n’aura pas lieu. Une séance de travail annoncée depuis deux jours et au cours de laquelle le Dg de l’Onas, M. Sakho devait montrer, documents à l’appui, tout ce que la société qu’il dirige a réalisé comme travaux d’assainissement. Et, donc, pour lutter contre les inondations. Après avoir donné son accord pour recevoir le député de l’opposition, le directeur de l’Onas a été « contraint » d’annuler la rencontre pour des raisons de calendrier chargé. Cependant, tout en saluant l’esprit du Dg de l’Onas, le leader de Pastef s’est dot pas convaincu par le motif évoqué pour annuler la rencontre. Beaucoup de Sénégalais également croient qu’il y a eu une forte pression sur Lansana Gagny Sakho pour qu’il annule la rencontre convenue avec M. Ousmane Sonko. Pour rappel, c’est pourtant le Dg de l’Onas qui, au cours d’une émission dans une radio de la place, avait lancé un défi au leader de Pastef, se disant prêt à le recevoir « dès lundi matin » — l’émission a été diffusée le dimanche — pour lui montrer, documents à l’appui, que le Gouvernement avait bien investi les milliards avancés dans la lutte contre les inondations… Finalement, on l’a vu, M. Sakho a rétropédalé. Sur cette rencontre avortée, l’ancien président du groupe parlementaire de Benno bok Yakaar (BBY), Moustapha Diakhaté, a apporté des précisions de taille. Selon lui, elle ne pouvait pas avoir lieu car le député Ousmane Sonko n’avait pas le droit d’avoir une séance de travail avec le directeur général d’une société.
« Lansana s’est peut-être trompé de bonne foi, mais Sonko, en tant que député, ne pouvait pas ignorer la loi organique de l’Assemblée nationale qui interdit qu’un député agisse de la sorte »
« Lansana Gagny Sakho s’est peut-être trompé de bonne foi. Un directeur ne peut pas rencontrer un parlementaire. Parce que le député ne peut s’adresser qu’à un ministre. Et pour s’adresser à un ministre, il faut nécessairement qu’il passe par le président de l’Assemblée nationale. On peut dire que Lansana, lui, s’est trompé de bonne foi, mais Sonko, lui, ne peut pas ignorer qu’en tant que député, il ne peut prendre dans une direction des documents sans passer par le biais de la présidence de l’Assemblée nationale (…).
Pour s’adresser au ministre, le député est obligé de passer par le président de l’Assemblée nationale qui transmet la demande au ministre chargé de ces informations. C’est pourquoi je dis que Lansana s’est peut-être trompé de bonne foi , mais Sonko, en tant que député ne doit pas agir de la sorte. Ceci n’est pas un point de vue politique, mais technique. Parce que, ce que je dis là, c’est le règlement intérieur de l’Assemblée nationale et que le député doit respecter tout comme le directeur de l’Onas », a expliqué l’ancien parlementaire Moustapha Diakhaté. Selon lui, on ne doit même pas évoquer de pressions subies par le directeur général de l’Onas. Parce que la rencontre qui était prévue va à l’encontre de la loi organique de l’Assemblée nationale. « On ne peut même pas parler, dans ce cas de figure, de pressions ou autres que le directeur de l’Onas aurait subies. C’est une loi de la République. Si M. Sakho le faisait, il aurait violé une loi de la République. Je ne sais pas les raisons pour lesquelles la rencontre a été reportée, mais je sais que la rencontre ne devait pas avoir lieu. Car, elle est en porte-àfaux avec le règlement de l’Assemblée nationale qui est une loi organique de la République », assène l’ancien patron des députés de la majorité présidentielle.
« Connaissant la pertinence de Sonko, à une telle occasion, il ne raterait pas le gouvernement »
Nullement convaincu par cet argumentaire « technique », l’analyste politique bacary Domingo Mané prend le contre-pied de l’ancien député M. Diakhaté. Selon le journaliste, le rôle du député c’est également d’informer son peuple. « Je pense que le report peut bel et bien se comprendre dans un contexte où l’opposition est très critique envers les tenants du pouvoir. On a déjà entendu le Pastef faire une sortie sur le Plan décennal (de lutte contre les inondations, Ndlr) avec des chiffres à l’appui pour montrer que les autorités politiques qui dirigent ce pays ont échoué sur toute la ligne. Parce que, selon lui, sur un budget de plus de 167 milliards, il semble qu’il n’y a que 26 % de ce montant qui a été dépensé. Nous avons également entendu les représentants de Pastef sur les plateaux de télévision et les studios de radio qui n’ont pas été tendres avec le régime en place. Si, dans ce contexte-là, le directeur de l’Onas, a cru bien faire en donnant des informations qu’il trouve, lui, fiables, à Ousmane Sonko, on peut comprendre que ses supérieurs lui demandent de surseoir à cette idée. Mais dans un pays normal, le député a la mission de défendre les intérêts des populations, il est dans l’obligation d’aller à la recherche des informations », estime M. Mané.
L’ancien dirpub de « Sud Quotidien » indique que le leader de Pastef était dans son droit de parler au Dg de l’Onas qui s’occupe de cette question de l’actualité brûlante. « Le fait de demander à M. Sakho une audience dans le but d’avoir des éclairages sur la gestion des inondations est un exercice qui entre en droite ligne dans les prérogatives d’un parlementaire », soutient-il. Quant à des pressions qu’aurait subies le directeur général de l’Onas afin d’annuler la rencontre prévue aujourd’hui, notre interlocuteur estime que rien ne le prouve.
A en croire bacary Domingo Mané, il serait suicidaire pour Sakho de rencontrer Sonko qui aurait utilisé d’éventuelles failles dans son exposé pour expliquer aux populations l’échec du régime dans ce domaine. « Je ne saurais dire de façon péremptoire que Lansana Gagny Sakho a subi une pression du pouvoir en place. Mais les éléments de contexte auxquels j’ai fait allusion plutôt peuvent nous amener à penser que, quelque part, il a subi cette pression. Parce que je vous ai dit que nous sommes dans un contexte d’inondations où il y a eu beaucoup de dégâts ont été causés et même mort d’homme. Donc, cela veut dire que quand on se réfère aux humeurs du peuple, on se rendra compte que les victimes de ces inondations ne sont pas du tout contentes. Nous avons vu le leader de Pastef aller dans les zones inondées où il a apporté son soutien moral aux populations. bien avant cela, nous l’avons entendu, lui, Ousmane Sonko, dire que le gouvernement a échoué dans la gestion des inondations en faisant référence au Plan décennal qui aurait coûté aux alentours de 167 milliards de FCFA. Il se trouve que, selon Pastef, le gouvernement n’a même pas dépensé 50 % de cet argent et en serait aux environs de 26% de cette enveloppe. Les « Patriotes » en concluent que le gouvernement a failli à sa mission et a échoué lamentablement sur la question des inondations », explique le confrère.
Avant de poursuivre : « Dans ce contexte, si le gouvernement acceptait, à travers le choix M. Sakho, de recevoir le député Ousmane Sonko, celui-ci n’hésiterait pas à poser les bonnes questions et je ne suis pas sûr que Gagny Sakho ait toutes les réponses aux questions soulevées par l’ancien inspecteur des impôts. Ousmane Sonko aurait pu exploiter la rencontre avec le Dg de l’Onas pour, encore une fois, démontrer à suffisance que le gouvernement a échoué dans la gestion des inondations. Sonko pourrait également, après son face à face avec le Dg de l’Onas, interpréter les hésitations de M. Sakho, souligner les contradictions supposées dans son discours, exploiter les failles éventuelles. Tout cela pour démontrer qu’en réalité, les gens du pouvoir ne maitrisent pas ou ne sont pas compétentes pour gérer les inondations. Si on reste dans la politique politicienne, on peut supposer que les tenants du pouvoir ont eu ce flair d’arrêter cette machine. Connaissant la pertinence de Sonko, si une telle occasion lui était donnée, il ne raterait pas le gouvernement », conclut Bakary Domingo Mané.
MAMADOU DIAKHATE, L’ENSEIGNANT QUI DONNE UNE SECONDE VIE AUX ECOLES
Cet enseignant qui, à la tête d’une équipe de volontaires, remet tout à neuf avec l’aide de la communauté qui finance son ambitieux projet. Mamadou Diakhaté alias « Niinchté » s’est fait un nom au niveau international à travers la toile
Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années. A 33 ans, il est à la fois instituteur et s’attelle à donner une seconde vie aux écoles qui menacent ruine. Mamadou Diakhaté, surnommé « Niinchté », avec son équipe TL 221, « ne quitte jamais » l’école. Que cela soit pour des cours à donner ou un coup de main pour un environnement plus favorable à l’éducation des enfants. Un projet financé par la communauté qui est en passe de faire le tour du monde à travers des stratégies de collectes de fonds sur la toile pour la rénovation des établissements scolaires en piteux état.
On peut, si vous le permettez, le surnommer, « l’Etat » … des écoles en piteux état. Cet enseignant qui, à la tête d’une équipe de volontaires, remet tout à neuf avec l’aide de la communauté qui finance son ambitieux projet. Mamadou Diakhaté alias « Niinchté » s’est fait un nom au niveau international à travers la toile.
A demi courbé, il tient une planche à la main gauche et cherche à colmater de l’autre main, une fissure sur un mur. Pantalon rouge sang un peu relevé en bas sur un tee-shirt jaune, il est dans ses œuvres. Tout son corps est en mouvement. Ça va, et ça revient. Il s’arrête un instant pour éponger la sueur qui perle sur son front moite. Une lueur combattive s’allume dans ses yeux. Il regarde en même temps autour de lui. Ici, chaque détail compte et se grave vite dans son esprit. Rien n’échappe à son champ visuel largement ouvert devant tant de dégradation. C’est un chantier presque à ciel ouvert. Il n’y a presque pas de fenêtre, les portes laissent entrer librement tout visiteur, y compris les animaux ainsi que des lézards qui ont fini de de se loger dans tous les coins et recoins de cette salle de classe presque en ruine. Le toit laisse scintiller tranquillement les rayons du soleil sur quelques tables-bancs cassés.
Par une enjambée, il se retrouve au robinet de l’école en manipulant la poignée. Pas d’eau. Tout est sec. Tel est le tableau noir de cet établissement scolaire. On est au lycée de Yoff où Mamadou Diakhaté a décidé de rénover six classes qui menacent ruine. Lui et son équipe veulent remettre tout en état. Avec d’autres bénévoles, Mamadou ne compte pas ses heures malgré la lourdeur de la tâche pour quelqu’un qui ne jure que pour la… craie. Pourtant il ne connait pas grand-chose à la peinture. D’où la participation de bénévoles qui connaissent le métier de maçonnerie pour des bâtisses plus adaptées. Son éducation artistique s’est faite à l’école.
Enseignant de formation, M. Diakhaté tient une classe de Ce2 à l’école Franco-Arabe de Keur Madiabel où il a obtenu son Certificat d’aptitude pédagogique (Cap). Ce, après avoir quitté son premier poste à Sinthiou Dagua, un village situé à la frontière avec la Gambie comme instituteur adjoint. Cet amoureux du métier a commencé à caresser l’enseignement bien avant son admission au concours de recrutement des élèves-maitres. Ce, après neuf mois de formation. En effet, et alors qu’il était encore en classe de seconde au lycée, il encadrait déjà des élèves. Un engagement pas fortuit ! « Je le faisais juste pour payer le transport et mes besoins d’écolier », s’est-il justifié. Pourtant, il n’était qu’à son premier coup d’essai.
Après le baccalauréat qu’il a obtenu en 2009, il fut un répétiteur et encadrait des enfants dans quelques foyers. « Et en même temps, je préparais le concours de Fastef et le Crem », dit-il. Un courage louable pour un « boy Dakar » qui a grandi dans le quartier populeux de Grand Dakar où il avait un choix à faire. « C’était le droit ou le mauvais chemin », dit-il. Il opte pour le bon, et a dû même mettre ses études en « veille » pour le bien-être de sa mère. « A cette époque, je travaillais déjà comme agent commercial, répétiteur à domicile, ouvrier ou manœuvre du dimanche, vendeur de glace et de puces téléphoniques, boucher et vendeur de moutons, pour payer ma location et entretenir ma mère », explique-t-il.
Une débrouillardise qui l’a empêché d’être un bon étudiant. N’empêche, il s’est débrouillé jusqu’en Licence 3, option Egyptologie au département d’Histoire de la Faculté des Lettres et des Sciences humaines (Flsh) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) après le lycée Lamine Guèye pour le moyen et secondaire, et à l’école élémentaire Issa Kane pour son premier cycle scolaire. Sur son 1 mètre 92 pour 72 kilos, « Niinchté » semble trouver cette rigueur « militaire » dans sa propre famille. Il est le fils d’un militaire. Ce corps d’athlète cache une sensibilité extraordinairement développée avec une imagination toujours en éveil. D’où ce caractère vif chez l’homme qui ne sait pas dire non quand on le sollicite. C’est d’ailleurs ce qui l’a mené jusque dans des écoles en piteux état. « Nous avons entrepris la réfection des écoles suite à un constat. Lorsque l’Etat a voulu rouvrir les écoles au mois de juin, après trois mois de vacances forcées à cause de la Covid-19, nous avions décidé de nettoyer les écoles de mon quartier afin que les élèves retrouvent un environnement propice. En faisant le tour des écoles, nous nous sommes rendu compte que beaucoup d’établissements avaient des soucis liés aux toilettes, des salles en piteux état.
Avec mes amis, Moustapha Guèye et Pape Samba Dièye, nous avons décidé d’agir en mettant d’abord en place des stratégies en faisant réagir la communauté » dit-il. Des stratégies bien pensées et réussies puisqu’ils sont parvenus à la réfection des toilettes de l’école élémentaire Issa Kane. Un travail qui n’est pas allé à son terme puisque le maire de Grand Dakar s’y est opposé, soupçonnant ces jeunes d’être à la solde de politiciens. Ils s’attaquent au Cem blaise Diagne au niveau des toilettes pour filles à hauteur d’un million sept cent mille francs. « L’argent et le matériel ont été récoltés à partir de mes tweets sur Twitter ». Ce défi relevé, ils remettent à neuf les deux blocs de toilettes des garçons. C’est en plein travaux qu’ils ont reçu une demande pour le lycée de Yoff pour la réfection de six salles de classe. Lesquelles salles devraient accueillir des candidats aux bfem. Pour ce cas spécifique, l’heure était comptée pour eux. Ils n’avaient juste que trois semaines, et avec la somme de plus de deux millions francs pour… livrer le chantier à bon état. Il demande la participation de « sa » communauté. Au nombre de 15 000, chacun devait s’engager pour la modique somme de 100 francs. Un pari presque gagné en une journée où ils ont pu collecter le tiers de la somme. Aujourd’hui, Il est à sa sixième école déjà rénovée. Cependant « Junior » n’est pas encore au bout de ses peines.
L’urgence s’est signalée dans beaucoup d’autres établissements où presque tout est à refaire. Des écoles à « retoucher » dare-dare avant la rentrée prévue dans deux mois, en principe, au début du mois prochain (novembre).
Très actif dans les réseaux sociaux, il ne chôme jamais. Ce touche-à-tout, marié et père d’une fille de deux ans, n’a pas une vie de famille. Son engagement communautaire fait qu’il a, aujourd’hui, à 33 ans, endossé tous les rôles. Il est en dehors de l’école… tout en restant dans l’école. Il abhorre la dégradation de l’environnement.
D’où le « Clean Up Challenge ». « Un concept aujourd’hui copié par l’Etat du Sénégal pour en faire un programme dénommé le Cleaning Day national. C’est une copie conforme et le ministre en charge ne me démentira pas », dit-il le ton modeste. Et comme pour dire, « voilà, vous m’avez volé mon projet » ! Ce qui ne le dissuade guère. Au contraire ! Il invite même les jeunes à l’engagement communautaire. La seule et unique voie, selon lui, pour changer la communauté.
AU CŒUR DU METIER DE «NETTOYEUR DE POISSONS»
Elles sont en majorité des femmes. Au marché de Soumbédioune , leur tâche consiste à rendre le poisson propre et prêt pour la cuisine. A la découverte d’un métier pas comme les autres.
Elles sont en majorité des femmes. Au marché de Soumbédioune , leur tâche consiste à rendre le poisson propre et prêt pour la cuisine. A la découverte d’un métier pas comme les autres.
Ce mercredi 16 septembre, il est 19 heures et quinze minutes. Munie d’un couteau, d’une brosse et d’une éponge, Adjara Mbaye a comme tâche de nettoyer le poisson en lui enlevant tout ce qui n’est pas consommable. Elle s’attaque à un tas de poissons qui vient d’être versé sur son comptoir.
Le prix du nettoyage est négocié avec le client. 500 F. Cfa pour le poisson d’une valeur de 6.000 F. Cfa : « C’est le premier client, depuis près de quatre heures d’attente » nous confie-t-elle. « Il n’y a pas beaucoup de poissons aujourd’hui, c’est sûrement la raison pour laquelle, il n’y a pas beaucoup de travail pour nous », fait-elle savoir.
Accompagnée de sa fille qui l’assiste dans sa tâche, elle écaille tout d’abord tous les poissons à l’aide d’une brosse. Une fois cette étape terminée, elle les éventre pour les vider de leurs viscères, et ensuite, les couper en morceaux pour les plus gros, avant de les essuyer à l’aide d’une éponge. Le travail terminé, Adjara reçoit alors sa paie. Elle espère avoir d’autres clients pour rentrer à la maison avec 2000 F Cfa, 3000 ou même 5000F dans le meilleur des cas. Celle qui semble faire de meilleures affaires ce jour, c’est Michelle Touré.
Sur sa table de travail, des tas de poissons attendent d’être nettoyés pendant que des clients patientent pour être servis. Plus de dix ans qu’elle exerce ce métier, qu’elle a commencé en assistant sa mère aujourd’hui à la retraite. Une expérience qui lui permet de fidéliser ses clients. Ce, à l’image de Nathalie SECK qui ne sollicite qu’elle pour ce service : « Je ne fais nettoyer mon poisson que chez Michelle. Et ce depuis des années déjà. Elle fait bien son travail », dit sa cliente attitrée.
Si elle y met toute son énergie pour satisfaire ses clients, Michelle Touré reconnaît néanmoins que ce métier regorge de difficultés. Les blessures avec le matériel de travail sont légion : « Il arrive des fois qu’on se coupe le doigt avec le couteau. De ce fait, on est obligé de rester à la maison quelques jours pour se soigner, parce que ce qu’on gagne ne nous permet pas d’aller à l’hôpital » nous explique-t-elle. Elle doit aussi compter sur la concurrence avec de nombreuses personnes qui s’investissent dans ce métier. Ces personnes qui s’activent dans le secteur rendent un grand service aux clients. « Ça me facilite la tâche.
Étant étudiant, je n’ai pas beaucoup de temps. Donc j’achète et je fais nettoyer ici », renseigne Rachid MOUZAMIL. Ce que soutient également la dame Nathalie Seck : « Arrivée à la maison, je ne fais que bien rincer, mettre dans les sachets et ensuite les placer au congélateur. C’est beaucoup plus simple. » Cependant, nombreux sont ceux qui sont encore réticents à l’idée de solliciter les services des nettoyeurs de poissons.
C’est le cas d’Ophélie ANDZALA, étudiante, qui préfère effectuer cette tâche elle-même : « Je trouve que c’est mieux fait quand c’est moi qui nettoie le poisson, parce que je prends du temps pour le faire ». C’est aux environs de 16 heures que les nettoyeurs, tout comme les vendeurs de poissons réunis sur cette berge, débutent leurs activités au retour des pêcheurs. Vers 22 heures, les nettoyeurs de poissons rejoignent leur domicile avec des ambitions différentes.
Certaines, comme Adjara MbAYE, espèrent trouver un meilleur travail. Quant à Michelle Touré, elles s’y voient encore pour de longues années. Mais pour cette dernière, il est hors de question que ses trois enfants suivent le même chemin qu’elle. Raison pour laquelle elle ne les amène jamais sur son lieu de service. Pour ses jumelles et son garçon, elle espère de longues études et surtout un meilleur travail.
Patricia KOUAKAP collaboration particulière
Par Ndeye Astou NDIAYE
LES 765 MILLIARDS SONT-ILS CARDINAUX DANS CETTE IRRESPONSABILITE FEDERATIVE ?
Comment pouvons-nous voir sous nos yeux, s’ériger des bâtiments dans des zones inondables sans qu’aucune mesure sérieuse ne soit prise en amont par l’administration compétente ?
Depuis plus d’une semaine, le Sénégal compte des sinistrés, délogés ou non, une partie de sa population ne dort plus et est loin d’être dans la quiétude. Les inondations sont passées par-là. D’aucuns l’assimilent à une catastrophe naturelle, des dérèglements climatiques émanant du tout Puissant et sévissant dans tout le Sahel voire ailleurs. Certains accusent le gouvernement et pointent du doigt les fausses promesses d’un Chef d’État qui disait avoir résolu le Mal, celui-là que ne pouvait résorber le précédent régime. Pendant quelques jours encore, tout le monde sera à l’assaut d’une quête d’un coupable. Une chose est sûre, au moment où nous sommes, nul ne peut empêcher au Seul détenteur du pouvoir de faire tomber ou non de grosses ou de fines gouttelettes d’eau, de gérer son calendrier pluvial, sans toutefois nous empêcher de faire des prévisions ou divinations quelconque. Prévoir. Était devrait donc être le maître-mot. Mais qui doit prévoir ? L’État et ses démembrements ? Les populations ? L’ANACIM ? Où peut-être les « Saltigués » ?
Prévoir fait-il partie de nos us ? Il est hors de question de débiter un « non » catégorique ?
En réalité, parmi tous les non imposables de notre pays les aruspices, les voyants et les féticheurs sont les plus adulés, les plus craints et les plus riches. Ces derniers sont sollicités et font de la consultance du premier au dernier jour de l’année, Grégorienne ou Musulmane.
Pour guérir, être célèbre, réussir, être nommé, élu et même nuire, les Sénégalais se tournent essentiellement vers cette frange de la population. C’est une seconde nature. Alors quelqu’un peut-il nous dire pourquoi, leur parole n’a plus de crédit lorsqu’ils prédisent un hivernage plus que pluvieux, des crues de fleuves ? Nous n’aurons pas de réponse.
Pas besoin d’insister ! Lorsqu’il s’agit de la béatitude de tous ou de prendre des dispositions, les Sénégalais se désintéressent de plus en plus pour se concentrer individuellement au succès et au bien-être de soi. Les accusations et autres explications ou défilements fusent de partout mais savons-nous ou acceptons-nous que la responsabilité soit collective ? Telle est la question. Notre société est malade. Malade du mensonge. Malade de la promesse non tenue. Malade de négligence. Malade d’incivisme. Malade d’indiscipline. Malade d’un sous-développement mental. Nos gouvernants, n’étant pas de la planète Mars, sont aussi atteints par tous ces déplaisirs de la vie.
Le problème n’est pas aujourd’hui de savoir que les 750 milliards prévus pendant dix années, à la résolution du problème des inondations n’ont pas été utilisés à cet effet. D’abord, nous sommes à huit ans au lieu de la décennie mais, ce n’est surtout pas la première fois que des vies humaines sont sacrifiées, menacées, négligées à coups de milliards dans ce pays. Nous en parlons, certaines têtes « tombent » et représentent les agneaux du sacrifice ou pas du tout.
Qu’en pensent la société en réalité ? La majorité d’entre-elle a hâte de se retrouver un jour, à la place du frère, du beau-père, de la fille, du fils ou d’un proche du chef pour spéculer sur « li ñëp bokk », les deniers publics.
Pardonnez notre cynisme, mais tant que nous ne déciderons pas de rompre avec le misérabilisme, les inondations seront un moindre mal par rapport à ce qui risque de nous arriver. Nous savons tous que certaines institutions sont budgétivores sans pour autant servir au peuple, une partie de l’administration est corrompue jusqu’aux os, quitte à jurer sur tous les Saints.
Comment pouvons-nous voir sous nos yeux, s’ériger des bâtiments dans des zones inondables sans qu’aucune mesure sérieuse ne soit prise en amont par l’administration compétente ?
Comment expliquons-nous toutes ces légèretés que nous éprouvons presque tous à l’égard de la situation générale de l’environnement et de la moindre de ses composantes : la collecte, le traitement, l’évacuation des déchets liquides, des déchets solides ou encore de l’économie bleue ou du vivre-ensemble de manière durable ?
Pourquoi n’exigeons pas de l’ONAS (Office National de l’Assainissement du Sénégal) un travail de récurage fait dans les délais ? Pourquoi les nouvelles données démographiques sont autant négligées dans l’assainissement ?
Pourquoi accepter que son directeur à l’image de l’ignorance de Macron, nous décrive un Sénégal démesurément fécond ?
Pourquoi sommes-nous devenus aussi insoucieux de l’état de nos espaces communs ?
Pourquoi toutes les préoccupations tournent autour de l’argent, déclarés nerf de la guerre ?
L’obstacle est sociétal encore une fois. Nous avons cultivé en nous la médiocrité, le mensonge et la modicité au point de ne rien exiger de nous-mêmes et des autres, jusqu’à ce qu’un malheur arrive. Souvenirs funestes, le bateau Diola. Point nécessaire de faire un rappel, les images sont encore fraiches et pesantes dans la tête de chacun d’entre nous. Après, cette calamité, nous avons toujours eu l’espoir qu’une introspection collective se fasse. Mais il n’en est rien.
Le « ndogalu Yallah » demeure notre credo malgré les paroles profondes de l’artiste Cheikh Lô. Nous sommes dans des contradictions de « je-m’en-foutistes ». Nous nous ruons vers les « maameun » pour le moindre souci, même après avoir commis un délit. Leurs paroles deviennent prophétiques, lorsqu’elles nous profitent. Pourtant, après une séance de divinations des « Saltigués » pendant laquelle, ils prédisent des catastrophes, il est préférable de ne point leur accorder du crédit, « nopp bu bonn bi lañuy joxé ». La science n’est pas non plus notre tasse de tas, apparemment. Puisque depuis le mois de mai, l’ANACIM avait prévu une saison pluvieuse, des perturbations. Avec un peu de confiance en ces génies de la météorologie, nous aurions pu penser à trouver des logements temporaires aux probables sinistrés, puisqu’ils l’étaient avec un hivernage calme, presque inexistant depuis quelques années. Ce fait devient routinier.
Cette intrigue ne relève pas seulement d’un régime, de l’impertinence de nos gouvernants en général mais de la responsabilité et de l’exigence citoyenne de toutes et de tous. Si nous pensons qu’un sac de riz, de l’huile végétale (alors que nous avons eu à occuper une place privilégiée dans la production mondiale d’arachide), de miséreuses denrées alimentaires peuvent résoudre toutes les afflictions, alors là, ce n’est vraiment pas une insulte que nous recevons de nos politiques mais un camouflet du sort, pour nous rappeler que « bukki su yabé waxabandé, sa doxine wala ».
Les politiques publiques posent un réel désœuvrement au Sénégal durant tout leur processus jusqu’à l’évaluation, malgré l’effet de mode suscité. Seulement, interrogeons-nous sur le rôle de l’Assemblée nationale, laquelle est supposée voter les lois, contrôler l’action du gouvernement et évaluer les politiques publiques. Jusqu’ici, nous n’avons pas eu le privilège d’avoir sous les yeux un rapport d’évaluation de cette noble institution censée représentée le Peuple. Et pourtant, pour toutes les politiques publiques en projet, en cours ou arrivées à leur terme, (la terminaison d’une politique publique étant relative), une évaluation doit être revendiquée et exigée.
A partir de là, nous pourrions réclamer quatre cents mille francs (400.000 frs) ou sept cent cinquante milliards de francs (750. 000. 000. 000 frs) ou davantage. Mais en attendant, nous devons, nous peuple sénégalais, cesser de nous abrutir, de nous contenter de peu, de faire appel à Dieu perfidement en croyant qu’il lui arrive de somnoler.
Pour citer encore Ndigël Lô, « SET » est bien l’exigence première « ci jikko, ci yorin liñu la denk, ci dekkin, ci xöl, ci xalaat, etc. » pour rappeler à tout un chacun que « alalu mbolo ken dukko fowé bo moyul mu sank la, fi ak fañu jëm). « Estime de soi et des autres, une imploration ! »
NAN Africainement vôtre !
Ndeye Astou Ndiaye est maitresse de Conférences FSJP/UCAD