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7 juillet 2025
par le chroniqueur de SenePlus, Hamadoun Touré
LA NAUSÉE
EXCLUSIF SENEPLUS - Engageons la bataille, ici et maintenant, en déboulonnant non pas que les statues en bronze ou en pierre qui encombrent nos avenues mais aussi les statues mentales où sommeille notre bestialité
Hamadoun Touré de SenePlus |
Publication 18/06/2020
«Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons tous mourir ensemble comme des idiots». (Martin Luther King)
Georges Floyd, cet autre nous-mêmes, immobilisé, perclus, menotté dans le dos, cou écrasé par ce genou triomphant de lâcheté. Oui, la nausée, plus que la frustration, la colère et l’indignation.
Dans sa prude définition, la nausée est une sensation physiologique due à une forte indigestion ou ce sentiment de mal-être existentiel décrit par Jean- Paul Sartre, dans un roman éponyme publié en 1938. Dans cette terre lointaine d’Amérique, la nausée, cette fois-ci, nous étripe car sont franchies les bornes qui régulent nos valeurs.
Cette nausée empêche de dormir, de travailler, de gouverner, de vivre, de respirer, rend inconfortable l’insouciance de ceux qui croient que rien ne les concerne. Pression qu’aucune condamnation même comminatoire ne peut faire baisser. Reste cette envie irrépressible de vomir.
Avec l’assassinat de Georges Floyd, froidement exécuté par une asphyxie lente et délibérée, au-delà de Minneapolis, la cité du crime, des Etats-Unis, du Canada, de l’Australie, de l’Amérique Latine, de l’Europe, c’est l’Afrique, continent de ses origines, qui est de nouveau mortellement agressée. Deux cents pays, plus que les membres de l’Organisation des Nations Unies ont, dans diverses clameurs, crié révolte et indignation.
La bile déversée et les vociférations dans la rue, les condamnations dans les réseaux sociaux et les journaux ou sur les plateaux de télévision ainsi que le deuil planétaire rendent compte de l’insupportable enduré par notre corps et notre âme, en dépit de la fréquence des meurtres dans un pays incapable encore de tenir pour criminogène la liberté constitutionnelle de posséder une arme.
L’agent de police Derek Chauvin, ce nom qui se définit de lui-même, dans son effroyable odyssée, a illustré la haine de son prochain. Il avait l’impression d’étouffer un sous-homme. Un Noir.
Les Noirs américains et des autres pays du monde
ont exprimé leur colère. Des Blancs américains et d’autres continents leur honte. Et ensemble, tous, en tout cas nombreux, races et religions confondues, ont eu la même nausée devant le meurtre inutile, insensé de Georges Floyd. Bestialité abjecte, indiscutable, saisie en direct.
Hommage de rang planétaire
A Minneapolis, le policier Chauvin a ouvert le sinistre chapitre dans les annales policières de l’arrestation suivie de meurtre en moins de neuf minutes. Même le pouvoir égalisateur de la Covid-19 n’a pu lui dire que nous étions tous une seule et même humanité.
Avec cette barbarie, il y a désormais un avant et un après George Floyd, devenu, en une semaine, l’icône des victimes du racisme ordinaire et gratuit.
Personne n’attendait que ce crime fût commis par un de ceux qui ont fait serment de protéger les citoyens quelle que soient la couleur de leur peau, la texture de leurs cheveux, leur confession, leur sexe et leur nationalité.
En hommage posthume à Georges Floyd, des hommes d’État, stars de cinéma, écrivains célèbres, vedettes du monde sportif et de la scène musicale se sont mobilisés pour battre le macadam en une symphonie unique, bien au-delà de leurs origines raciales et nationales, leurs langues et leurs idéologies. Tous ont crié leur honte d’être de la même espèce humaine que le bourreau de Minneapolis et ses trois acolytes, complices impavides du supplice d’un être humain mis à terre.
Partout et, hélas, de tout temps, il y a eu des George Floyd mais leur terrible agonie n’avait pas été éclairée, avec une telle exactitude, par les technologies de l’information et de la Communication.
Oui, la même nausée ressentie devant chaque acte où « l’homme est un loup pour l’homme », comme dans le Léviathan de Thomas Hobbes. Les coupables ne sont pas que des policiers au racisme avéré et au professionnalisme douteux.
Au registre de ces moments de honte de l’histoire de l’humanité, il nous faut citer, sans être exhaustif, la traite des Noirs, l’esclavage, l’Apartheid, les guerres de religion, les génocides, les pogroms, les dictatures qui remontent soudain dans notre mauvaise conscience. Deux exemples africains : le bouffon de sinistre mémoire Idi Amin Dada en Ouganda et Jean Bedel Bokassa, le mégalomane comique Empereur de Centrafrique. Ces personnages ubuesques ont tous été déchus en l’an de grâce 1979.
Délinquance politique et économique
Pour autant ces chutes salutaires n’ont pas, loin s’en faut, empêché la corruption de nos valeurs. Sous le vernis de la démocratie, des dirigeants accaparent toujours l’État et ses richesses au profit d’une oligarchie sans foi ni loi. Encore la nausée.
Certains, imposteurs parvenus dans les hautes sphères du pouvoir, rompus à la ruse politique, appuyés par des initiés des arcanes juridiques, entreprennent le tripatouillage des constitutions. D’autres, se présentant comme les défenseurs vertueux des « intérêts supérieurs » de la nation, ont pour sport favori le trucage des élections avec la complicité d’institutions à leur solde.
Ces exemples de délinquance politique, économique et financière commise et favorisée par l’exercice du pouvoir, sont pour le petit peuple l’occasion de vomir sa bile pour pouvoir respirer.
La nausée prend alors la forme de pneus brûlés, de barricades, de biens publics détruits. Excès nés d’une longue résignation qui veut respirer. Les dirigeants doivent y prendre garde : nos pays ne vivent-ils pas menottes aux poignets et genoux sur le cou ? N’assouplissent-ils pas la pression juste le temps de laisser passer le minimum d’air pour éviter un étouffement auquel eux-mêmes n’échapperont pas ?
Quand aurons-nous la nausée en même temps, pour les mêmes raisons et au même endroit, pour desserrer cette étreinte que nous endurons depuis plusieurs siècles ? Quand allons-nous entendre l’alerte pleine de lucidité et d’actualité de Martin Luther King « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons tous mourir ensemble comme des idiots ».
Une lueur d’espoir que nous observons avec prudence pointe toutefois à l’horizon. A peine son inhumation terminée dans la ville de son enfance à Houston, l’après George Floyd se dessine avec la sensation que le monde entier prend conscience que tous les hommes appartiennent au genre humain. Et aussi cette volonté affichée de s’attaquer au mal à sa racine avec la chasse aux esclavagistes et aux racistes.
Préjuges suprématistes
La mobilisation non raciale, unique par sa taille dans notre histoire contemporaine, cherche à comprendre et à éliminer les préjugés qui ont nourri tant de Chauvin, pullulant dans les cercles politiques et sécuritaires, les milieux religieux, le monde de la finance ainsi que celui de la pensée. Il leur a été seriné, sur des générations, la supériorité de leur race. Ils sont les héritiers malheureux d’une prétendue suprématie au nom de laquelle ils ont arrêté et soumis, exploité et maltraité, condamné et exécuté les autres pour les obliger à accepter et à perpétuer un complexe d’infériorité.
Cette nouvelle guerre pour humaniser l’homme est à saluer. Elle sera gagnée lorsqu’on lira sur les pancartes, non pas « la vie des Noirs compte », (Black Lives matter) mais « toute vie compte » (All lives matter).
Une bataille de longue haleine a commencé. Elle est à la portée de notre intelligence. Engageons la, ici et maintenant, en déboulonnant non pas que les statues en bronze ou en pierre qui encombrent nos avenues mais aussi les statues mentales où sommeille notre bestialité.
« L’ENSEIGNEMENT TECHNIQUE ET LA FORMATION PROFESSIONNELLE SONT LES PARENTS PAUVRES DU SYSTEME… »
Selon Amar Kane, secrétaire général du syndicat de l’enseignement technique et professionnel du Sénégal (Setps), le secteur ne serait bien portant que dans les discours, mais malade en réalité…
L’enseignement technique et la formation professionnelle sont toujours considérés comme leviers de développement et de la promotion de l’emploi par le gouvernement. Ils demeurent pourtant le parent pauvre du système éducatif sénégalais. Une conviction du secrétaire général du syndicat de l’Enseignement Technique et Professionnel du Sénégal (Etps), Amar Kane d’après qui le secteur de la formation professionnelle, étant spécifique même dans la manière de dérouler et d’évaluer les enseignements-apprentissages, nécessite aujourd’hui une large concertation sur la reprise des cours tant agitée ces derniers jours. Entre l’exploitation des sages-femmes et des infirmiers recrutés comme professeurs dans la fonction publique, les effectifs pléthoriques dans les salles de classe, le manque d’eau et le déficit en matériels adéquats et adaptés, entre autres, le secteur ne serait bien portant que dans les discours, mais malade en réalité, selon les dires de M. Kane qui dit tout, et sans détour dans cet entretien.
L’enseignement professionnel et technique, tout le monde sait que c’est la théorie et la pratique avec parfois un seul outil de travail sur lequel les apprenants se relaient à tour de rôle. y a-t-il des mesures prises allant dans le sens d’éviter la contamination en cas de reprise des cours dans les prochains jours ?
Vous avez souligné une des spécificités de la formation professionnelle et technique. La pratique, et avec les postes de travail insuffisants que les apprenants partagent. Ce qu’il faut reconnaitre à ce niveau, c’est qu’il n’y a pas encore de mesures particulières prises par le gouvernement, en ce qui concerne nos dites spécificités. Mais nous osons espérer que le gouvernement, notre ministre en particulier, le fera. Nous attendons fermement des mesures rassurantes et sommes prêts à accompagner de l’identification, la mise en œuvre, jusqu’à l’évaluation des décisions. Il faut juste préciser que nous combinons théorie et pratique, une raison suffisante qui devrait motiver l’élaboration de deux protocoles (un pour l’enseignement général plus théorique, et un, avec plus d’exigence pour la formation professionnelle). Malheureusement nous sommes tous mis dansle même lot, ce qui est une aberration de la part de la tutelle ou de nos tutelles, puisque nos deux ministères travaillent ensemble. Pour l’heure, rien n’est spécifié par rapport aux travaux pratiques. Les formateurs et apprenants ont été abandonnés à leur sort. Chose que nous fustigeons. Les mesures édictées au sein de l’enseignement général sont celles que notre ministère et les Inspections d’académie (Ia) semblent vouloir nous faire appliquer au sein des structures de l’enseignement technique et de la formation professionnelle (Etfp), ce qui n’est pas en congruence avec nos réalités quotidiennes de la nature radiologique de nos études/apprentissages. Il n’y a aucune mesure prise pour l’enseignement technique, et les seules mesures prises sont pour l’enseignement général. Alors qu’à problèmes différents, solutions différentes.
Y a-t-il assez de produits désinfectants ? Quelles stratégies seront mises en place au niveau interne pour limiter les dégâts ?
Avant de parler de produits, parlons du problème d’eau et du manque de sanitaires dans différentes localités du pays comme à Dakar, à Joal où les robinets ne coulent qu’entre 4 heures et 6 heures du matin. Ce sont les citernes qui viennent distribuer de l’eau. Concernant les produits proprement dits, oui, dans certaines localités, le matériel est suffisant. Mais dans d’autres comme à Kédougou, c’est insuffisant. Il n’y a pas de stratégie pouvant permettre de limiter les dégâts. L’enseignement technique et de la formation professionnelle (Etfp) est le parent pauvre du système, et en plus, les inspections d’académie ne maitrisent pas notre secteur (toujours à l’oubli). Du coup, créer des stratégies internes constituant un réel défi auquel nous devons faire face. Nous disons que le partage des produits disponibles n’est pas équitable. Car, si dans une circonscription administrative, on partage ; à titre d’exemple, la dotation en masque par le nombre d’établissement : certaines écoles, de par leur nombre d’apprenants, n’auront pas de souci à se faire ou en auront moins que les établissements qui drainent beaucoup d’élèves (apprenants) et de formateurs. Si on respecte la décision de départ de trois masques par personnes, on n’aura pas le même nombre dans chaque centre. Alors, par rapport à la suffisance du matériel de prévention dans chaque centre, nous attendons l’évaluation globale de nos relais pour nous prononcer là-dessus. Cependant, on note déjà des manquements dans certains établissements. Tout ce qui a été promis n’est pas sur place. Comme nous vous l’avons dit tantôt, nos établissements sont censés recevoir le même dispositif que ceux de l’enseignement général. Nous avons toutes les raisons de croire à l’insuffisance des produits désinfectants pour limiter les risques surtout pendant les travaux pratiques. Au niveau interne, on peut se réjouir de la présence des camarades spécialisés en Hygiène, Sécurité et Environnement (Hse) qui se sont engagés depuis le début de cette pandémie, et aujourd’hui sont en alerte pour la sensibilisation des acteurs dans les structures mais aussi pour signaler tout manquement à nos relais. Nous répertorions tous les manquements et communiquerons à nos militants et à l’opinion la conduite à tenir.
Dans un post sur votre page Facebook, vous avez proposé que la reprise des cours se fasse au mois de septembre… Etsi vous aviez à schématiser un calendrier des examens et de la prochaine rentrée académique, comment procéder ?
Le secteur de la formation professionnel étant spécifique même dans la manière de dérouler et d’évaluer les enseignements-apprentissages, cela nécessite une large concertation sur la reprise des cours. Deux approches sont toujours en vigueur : la PPO et l’APC et chacune doit faire l’objet d’étude. On doit, avec l’appui des chefs d’établissement et des formateurs, vérifier d’abord les progressions et ce qui nous reste à faire. Dès lors, on pourra planifier efficacement le reste des contenus à dérouler. Juste rappeler que la plupart des établissements n’évoluent pas en terme d’année mais plutôt de programmes avec cette nouvelle approche pédagogique (Apc). On pourrait donc rouvrir les écoles en octobre avec toutes les classes. En mi-chemin, c’est sûr que ceux qui étaient en troisième année et qui devraient faire leurs examens peuvent le faire durant les vacances de décembre. Et les autres classes continueront le déroulement de leurs programmes. En tous cas nous avons toujours considéré qu’il y avait rien qui pressait. Nous vivons une situation inédite, la meilleure stratégie serait de neutraliser tout risque de contamination. Il nous semble que le mois de septembre est le moment idéal. Ainsi, en ce qui concerne l’enseignement professionnel, ceux qui sont dans le système classique (Ppo) auraient septembre, octobre et novembre pour terminer le programme et procéder à la deuxième composition en toute quiétude, et le début du mois de décembre serait consacré à l’examen professionnel. Avec le nouveau système (Apc), le problème d’examen ne se pose pas puisqu’il est régi par un état d’avancement selon un référentiel. La prochaine rentrée serait ainsi fixée au 01er janvier 2021 pour essayer de rattraper la période classique en 2022 ou même 2023. Je rappelle que s’il est vrai que nous sommes un Etat souverain, alors nous avons toute la latitude de définir notre année académique comme bon nous semble.
A défaut de cela, la Direction des Examens et concours professionnels et de certification (Decpc) devra privilégier la certification progressive. C’est là que les chefs d’établissements de chaque structure de formation professionnelle et technique devront communiquer les niveaux de progression. Ainsi cette direction qui gère les examens et concours professionnels et certification choisira les compétences déjà écoulées pour évaluer sur place les apprenants. Pour plus de sérieux, il faut se pencher à la possibilité d’ouvrir les écoles en fin septembre pour deux raisons. Les pluies vont diminuer, et les enfants qui aident leurs parents dans les travaux champêtres seront libres.
Pour boucler cet entretien, comment se porte l’enseignement technique et professionnel au Sénégal ?
Le secteur est bien portant dans les discours, mais malade en réalité. Notre plateforme revendicative l’illustre parfaitement. Dans les discours du chef de l’Etat, la formation professionnelle est souvent citée comme un pilier du développement de notre pays, mais la réalité est tout autre. Nos établissements subissent, ces dernières années, des réductions de la subvention étatique qui n’assurait même pas la moitié du budget des établissements. En sus, comme tous les enseignants, nous faisons face aux lenteurs administratives qui plombent nos carrières. Il faut ajouter le problème spécifique des sages-femmes et infirmiers qui, après plus de 10 ans dans la fonction enseignante ne voient pas encore le bout du tunnel, et sont désespérés. Des sages-femmes et infirmiers sont recrutés comme professeurs, mais ils n’ont aucune perspective de carrière. Je propose de mettre en place un dispositif de formation diplômante avec l’Ensept et revaloriser le métier de la santé communautaire. Sur le plan institutionnel, notre ministre devrait être plus regardant par rapport aux chiffres qu’on lui communique afin de pouvoir mieux planifier. Dans l’enseignement technique, on peut résumer les problèmes en trois points essentiels. Il y a d’abord le problème de nombre. Car dans les centres, les professeurs des matières transversales sont obligés de faire des troncs communs, c’est-à-dire de regrouper plusieurs filières. Malheureusement dans beaucoup d’établissements, il n’y a pas de grandes salles.
Conséquences, les regrouper reste l’unique solution. Il y a ensuite le problème du manque de matériel, et c’est plus grave que le premier problème cité car un outil est partagé entre plusieurs apprenants. D’où un réel risque de propagation du virus. Il y a enfin un autre problème non négligeable. C’est que le respect de la distanciation physique est impossible dans certaines filières comme la coiffure. Il en est ainsi pour le bâtiment en ce sens que pour faire des briques, il faut deux personnes pour tenir le moule. Donc la distance entre les deux apprenants ne peut dépasser 50 centimètres.
par Couro Wane
DE LA MOBILISATION DE LA JEUNESSE AU PLEIN EMPLOI
Quel risque prend t-on vraiment à accompagner ces jeunes entreprises à gagner leurs premières DRP qui leur permettraient d’engranger leurs premiers revenus et de décoller ?
La crise du Covid-19 a bouleversé le fonctionnement des économies du monde, de l’Afrique et du Sénégal en particulier. L’une des principales leçons que nous pouvons retenir de cette crise est que les économies africaines, déjà fragiles, vont subir directement les conséquences économiques de la pandémie de coronavirus, même si le continent résiste sur le plan sanitaire.
Les prévisions d'avant la crise promettaient de bons taux de croissance. Mais certains secteurs clés connaissent déjà un fort ralentissement en raison de la pandémie. Le tourisme, le transport aérien et le secteur pétrolier sont fortement impactés.
Pourtant, nos pays et nos dirigeants font face à une situation inédite et à leurs responsabilités, pour nourrir, soigner, loger, éduquer, créer de la richesse et générer des revenus décents à leurs populations sans l’aide extérieure.
Aujourd’hui à l’unanimité, les experts préconisent le retour à une dynamique de développement endogène tant souhaitée mais qui tarde à se concrétiser. Malgré toutes ses difficultés, le continent s’est montré cependant résilient et a déjoué tous les pires pronostics, ancrés dans des schémas et stéréotypes tellement profonds concernant l’Afrique, qu’il n’était même pas envisageable que l’on puisse s’en sortir.
Bravo donc à nos dirigeants, bravo à nos corps médicaux, bravo à nos populations, habitués à faire front dans l’adversité.
Au Sénégal, le président de la République a lancé une initiative forte à l’échelle mondiale pour l’annulation de la dette Africaine. La question suscite débat et diverses positions en ressortent. Certains pensent qu’une annulation de la dette pose un problème de crédibilité du pays et le replongera à nouveau dans le cercle vicieux du réendettement. Pour d’autres, l’annulation s’impose.
Mais quel est donc la problématique et pourquoi cet appel du président Macky Sall ? Face à la crise, les pays occidentaux pour soutenir et relancer leurs économies se sont massivement endettés à des taux nuls voir même négatifs. Beaucoup de voix en Occident s’élèvent pour purement et simplement réclamer l’annulation du remboursement de ces apports massifs en capitaux afin de désengorger leurs économies.
L’Afrique quant à elle, même si l’on doit admettre que sa dette n’est finalement pas aussi élevée qu’elle ne le parait, consacre presque 40% de son budget au paiement du service de la dette. Contrairement aux occidentaux, pour une relance massive de leurs économies les pays africains peuvent bénéficier de prêts allant jusqu’à 6% de taux d’intérêts, auxquels on doit ajouter le remboursement des prêts en cours. Il est donc clair que nous ne nous en sortirons pas aussi vite, vu que nous ne sommes pas égaux face aux mécanismes financiers de relance.
Voilà pourquoi il est important de mener la bataille de l’annulation de la dette, nerf de la guerre pour la croissance africaine. Il faudrait la mener pour éviter que tous nos efforts de développement depuis des décennies soient anéantis, mais il faudrait surtout la mener pour mettre nos matières premières à l’abri face à notre vulnérabilité du moment.
L’appel du président Macky Sall tombe à pic et est donc stratégique. Nous, jeunesses sénégalaises, mobilisons-nous et soutenons cet appel dans les réseaux sociaux, afin que nos voix soient entendues et qu’elles comptent pour notre avenir.
Monsieur le président de la République, il est cependant important que nos dirigeants africains et Vous-même, teniez compte de cette jeunesse africaine et sénégalaise, décomplexée, prête à affronter ces lendemains de défis économiques, que ce soit par rapport à la monnaie ou l’affirmation d’un continent fort économiquement, socialement, culturellement pour un rayonnement et un développement durable.
Des réorientations et réorganisations fortes, avec comme fer de lance cette jeunesse de toutes obédiences et milieux sociaux confondus, fédérée par une politique de bonne gouvernance plus accentuée, viendront sceller la réconciliation entre les gouvernants et leurs jeunesses.
Mais quel modèle économique adopté pour un développement endogène durable et solidaire ?
Prenons le cas de la Suisse pour risquer la comparaison, quels sont ses produits phares avec lesquels elle a bâti sa notoriété outre les produits financiers ? Le chocolat, les montres et le fromage. Voilà un pays qui ne dispose d’aucune matière première comme la plupart des pays européens.
N’avons-nous pas aussi nos montres qui n’ont rien à envier aux montres suisses telles que Mathidy, Malado, et Wild feeling Sénégal ? Quid du délicieux fromage des moines de Keur Moussa ? Toutes ces entreprises ou initiatives championnes sont condamnées à faire leurs publicités sur Facebook (même si Facebook demeure aujourd’hui l’un des outils Marketing les plus puissants au monde). Pourquoi ne bénéficient-elles pas du Marketing pays ? Quel est finalement le produit phare du Sénégal ?
Uniques au monde, les tapisseries de Thiès sont les créations sénégalaises les plus connues au monde. Un célèbre président des Etats-Unis d’Amérique voulant parler du Sénégal lors d’une réunion et ne se souvenant plus du nom de notre pays, disait à ses collaborateurs « le pays de la tapisserie ». Le président Senghor avait été bien inspiré de créer les tapisseries de Thiès. Le moment n’est-il pas venu de diversifier cet art en déclinant de nouvelles lignes de produits (tapis, maroquineries, meubles, accessoires) avec le concours de designers sénégalais ?
Si la jeune et talentueuse sénégalaise Selly Rabi Kane (Seraka) a été sélectionnée par Ikea, géant du meuble européen pour participer à un programme de création d’univers africains du meuble, pourquoi des produits dérivés de nos tapisseries ne pourraient-elles être valorisées par nos jeunes talents ? Je pourrais vous citer tant d’autres champions tous secteurs confondus.
Excellence, les jeunesses africaines éclairées se battent pour la réappropriation culturelle du patrimoine matériel et immatériel du continent et la nécessité de leurs codifications et normalisations, car l’Afrique ne profite pas assez de son patrimoine. Prenons l’exemple du Wax qui est devenu aujourd’hui un élément essentiel de la mode planétaire et dont les retombées économiques ne profitent guère au continent, que ce soit en production de tissu ou en produits manufacturés. La seule vraie demande reste locale.
Monsieur le président de la République, sortons des sentiers battus, osons notre développement endogène. Les matières premières ne sont pas finalement les ressources les plus importantes dont nous disposons. Changeons de paradigme, et relevons ensemble le défi de l’industrialisation. Bougeons, bougeons, bougeons, suivons le move de cette jeunesse créatrice et mobilisée. Réarmons-nous moralement, culturellement et civiquement. Vous seul avez aujourd’hui le pouvoir, les prérogatives et l’initiative d’impulser une vraie dynamique d’un nouveau Sénégal en mouvement, en phase avec sa jeunesse. Elle est brillante, dynamique et pleine d’initiatives. Accompagnons ces vaillants jeunes en leur facilitant le parcours du combattant de l’entrepreneur semé d’embûches et décourageant.
Certes tout le monde n’est pas fait pour entreprendre mais chacun a des qualités et des talents parfois même méconnus. Combien de jeunes veulent entreprendre au Sénégal et ne disposent pas des moyens financiers ou accompagnements nécessaires, ne serait-ce que pour rédiger leurs projets ? Passé cette étape, tout dossier bancable sérieux exige nécessairement un siège physique de l’entreprise dont beaucoup ne disposent guère. Le troisième obstacle est l’absence de revenu fixe pour se concentrer sur son projet. Voilà pourquoi beaucoup de jeunes abandonnent même avant d’avoir commencé à entreprendre. Ne serait-il pas judicieux d’aider ces jeunes et leur garantir un revenu minimum le temps de l’incubation et leur permettre de gagner leurs premiers marchés en relativisant le nombre d’années d’expériences requis pour leurs faciliter l’obtention de ces premiers marchés ? Quel risque prend t-on vraiment à accompagner ces jeunes entreprises à gagner leurs premières DRP qui leur permettraient d’engranger leurs premiers revenus et de décoller ? Est-il possible d’introduire une clause dans le code des marchés publics pour les entreprises débutantes, ne serait-ce que leur accorder un pourcentage minimum de la commande publique ?
Excellence, vous avez posé les premiers jalons, je dirais même les bons jalons dans l’accompagnement et la création de PME et PMI, j’en veux pour preuve, le FONSIS, le Fongip, la BNDE, L’ADEPME, la DER, le fonds d’impulsion de la micro finance et j’en passe… Mais au-delà de ces mécanismes et instruments mis en place, les problèmes décrits plus haut demeurent.
Que nous manque-t-il donc ? A mon humble avis deux éléments essentiels :
1-Le renforcement du Bureau de Mise à niveau des Entreprises du Sénégal, un des éléments fondamentaux du secteur, mais très peu connu des sénégalais. Pour rappel l’expérience de mise à niveau des entreprises a été réalisée vers la fin des années 1990 en Europe pour permettre la mise à niveau des entreprises des pays du Sud de l’Europe pour préparer leur adhésion à l’UE. Ce qui a offert à ces pays des résultats probants. Boostons donc notre Bureau de mise à niveau en lui donnant aussi pour mission de formaliser le maximum d’initiatives économiques individuelles.
2- La concrétisation et l’accessibilité du label made in Sénégal. Nos jeunes entrepreneurs ne maitrisent dans un premier temps que leurs idées. Les difficultés liées à l’entreprenariat et les exigences économiques et sociales à court, moyen et long terme nous commandent de les incuber massivement secteur par secteur avec au sortir des entreprises ou des industries labélisées clés en mains.
Monsieur le président, osons l’accélération avec pour objectif 1 million de PME-PMI labélisées pour la décennie à venir. Naturellement un objectif aussi ambitieux nécessite la maitrise de nos chaines de valeurs et des débouchés pour les produits manufacturés. Ces débouchés existent aujourd’hui avec la matérialisation prochaine de la ZLEC qui est l’une des priorités de L’Union Africaine.
En tout état de cause, le numérique devrait être le facteur accélérateur et le coefficient de compétitivité de cette nouvelle dynamique post Covid-19. Le Sénégal est l’un des meilleurs dans le domaine du numérique en Afrique, mais les résultats restent encore moyens. L’après Covid-19 nous impose une nouvelle réorganisation. Réadaptons donc notre stratégie numérique au profit de tous les secteurs et particulièrement à celui de l’entreprenariat.
Respectueusement Vôtre
Couro Wane est militante de l’Alliance pour la République.
POURQUOI LA CHINE INVESTIT L'AFRIQUE
Partenaires privilégiés, la Chine et l’Afrique affichent une relation qui se veut « gagnant-gagnant ». Mais est-ce vraiment le cas ?
Le Monde |
Antoine Schirer et Asia Balluffier |
Publication 18/06/2020
Depuis plus d’une décennie, l’activité de la Chine en Afrique intrigue les pays occidentaux. Dans la plupart des pays africains, le partenaire chinois est en revanche loué. En 2009, la Chine est devenue le premier partenaire commercial du continent, devant les Etats-Unis et la France. Ces dernières années, elle a surtout prêté des milliards aux pays africains pour la construction de gigantesques projets d’infrastructures. Un schéma qui rappelle sa méthode dans le cadre des « nouvelles routes de la soie », lancée par le président Xi Jinping en 2014.
Mais les relations entre la Chine et l’Afrique peuvent-elles vraiment être « gagnant-gagnant » ? Et que cherchent vraiment la Chine et son ambitieux président en Afrique ?
Les sources :
1) Chiffres
Données sur l’importance du commerce sino-africain (calculs Thierry Pairault, données CNUCED) : http://bit.do/tableur
Sur l’augmentation de l’endettement en Gambie, au Mozambique et dans plusieurs pays africains à bas revenu : rapport de la Banque mondiale 2019 (chapitre 4) : https://bit.ly/2UOX4H9
Sur tout ce qui concerne la présence de la Chine en Afrique (celle des hommes, des entreprises ou des marchandises), le site du Thierry Pairault, chercheur émérite au CNRS : https://www.pairault.fr/sinaf/index.php
« L'AUTORITÉ MORALE MOURIDE EST ÉCORNÉE ET DESTABILISÉE »
Serigne Fallou Dieng, président du Cercle des intellectuels soufis, indigné, se prononce sur ce scandale foncier et dénonce parallèlement l’état de dénuement dans lequel Touba se trouve.
Quand le journaliste Madiambal Diagne a soulevé le scandale foncier dans lequel un marabout mouride est éclaboussé, la presse a vite découvert que le bénéficiaire de cette manne foncière vendue à 5 milliards de francs CFA n’était autre que Serigne Bass Abdou Khadre, porte-parole du khalife général des mourides. Serigne Fallou Dieng, président du Cercle des intellectuels soufis, indigné, se prononce sur ce scandale foncier et dénonce parallèlement l’état de dénuement dans lequel Touba se trouve.
Le Témoin : Des scandales sur le foncier font les choux gras de la presse. Un marabout comme Serigne Bass Abdou Khadre est cité comme étant un bénéficiaire de plusieurs hectares du Camp Leclerc qu’il aurait revendus à 5 milliards. Quelle est votre appréciation sur ces allégations ?
Serigne Fallou Dieng : D’abord, il faut souligner que Cheikh Ahmadoul Bachir Ibn Cheikh Abdoul Khadre n’en est pas à sa première histoire sur le foncier car l’ancien régime lui avait attribué dans les mêmes conditions des hectares sis à l’aéroport. Et ces parcelles ont été vendues à des centaines de millions d’après ceux qui en avaient pris connaissance. Cela dit, le titre foncier dont vous faites état était bel et bien attribué à Serigne Cheikh Ahmadoul Bachir Ibn Sayidina Abdoul Khadre. Comme l’a dit le journaliste Madiambal Diagne, Cheikh Bachir a été affectataire d’un lot de 9 hectares sur le titre foncier numéro 17861/DG constituant le camp militaire Leclerc sis au quartier Liberté VI. Mais il y a eu un problème quand le terrain a été vendu à cinq milliards. Le président Macky Sall, qui avait assujetti une telle attribution aux résultats électoraux de Touba depuis le référendum, a bloqué le décret du fait que les objectifs politiques et rendements électoraux assignés à Touba n’étaient pas au rendez-vous. La genèse de cette histoire a débuté lorsque, dans un vent d’électoralisme débridé et débordant et à quelques encablures de la tenue du référendum, le président Macky Sall a décidé, par le biais de son sergent-recruteur politique niché dans la hiérarchie mouride, d’octroyer ces terrains à Cheikh Bachir qui lui avait promis monts et merveilles et un grand exploit électoral.
Ainsi, il signa sans barguigner le décret du morcellement du Camp Leclerc, et ce en dépit des récriminations et des grognes mezza voce des officiers de gendarmerie. Le Président voulait que le porte-parole fût très motivé pour faire gagner le « Oui » dans un Touba où la Ligue des écoles coraniques du Sénégal et les dahira Rawdu-rayâhin, Muqaddamatu-l Khidma, Quurratu-l’ayn et Khuddâmu-l Khadîm étaient contre le référendum. Avec une campagne entamée sous de mauvais auspices, la victoire s’annonçait très problématique dans la « citadelle mouride » imprenable où un «Non» féroce était en ébullition. Cheikh Mouhamadou Bachir a pu vendre le terrain, grâce à un montage financier, au prix de cinq milliards. Mais après une succession de déconfitures et de déconvenues électorales à Touba (référendum et législatives), le président de la République s’est rendu à l’évidence avant de se ravisersur l’octroi des 9 hectares. Et il finit par bloquer le décret en question pour des raisons que seuls savent lui et Serigne Bachir. Cette absence de l’élément de preuve matérielle dans la vente constitue une brèche dans laquelle s’engouffrent ceux qui dénoncent cette prédation foncière. En tous cas, pendant cette période Serigne Bachir a pu se démener pour rembourser les cinq milliards encaissés lors de la vente du terrain à un homme d’affaires très connu.
Serigne Bass Abdou Khadre n’a-t-il pas intérêt à s’expliquer sur cette affaire qui éclabousse toute la communauté mouride ?
Ce qui est inacceptable, c’est que c’est l’autorité morale mouride qui est éclaboussée, écornée et déstabilisée dans cette affaire. L’autorité morale ne rime pas et ne s’accommode pas des pratiques nébuleuses de montages financiers et de trafics d’influence. Serigne Bachir représentait jusqu’ici le personnage archétypal de modèle religieux réussi. Mais cette désagréable histoire doit être un mauvais souvenir qui tracera la voie du redressement. Car, les religieux doivent s’abstenir d’exécuter les basses besognes des lobbies obscurs sans scrupules. Il faut noter que depuis l’avènement de l’institution du porte-parolat et de soi-disant jeunes marabouts, le mouridisme s’est métamorphosé d’une société de labeur à une société de palabre et de spectacle. Les lois sur la transparence et la bonne gouvernance doivent s’exercer sur toutes les couches de la société y compris les religieux. élucider cette question nébuleuse et dissiper les soupçons qui planent sur l’autorité religieuse pour que nul n’en ignore relève de l’équité religieuse et de la probité morale qui devraient guider toute démarche et action d’un homme de Dieu. Ça fait partie non seulement de la salubrité morale mais aussi des règles d’hygiène éthiques.
Un mot sur la révolte des jeunes de Touba contestant le couvre-feu. L’autorité du Khalife a-t-elle été écornée ?
Le mouvement de protestation, qui n’est pas organisé pour remettre en cause l’autorité califale, était juste destiné à appeler les autorités publiques à assouplir les restrictions du couvre-feu et de l’état d’urgence. Cela dit, il était infiltré et manipulé à distance par des chefs religieux y compris ceux-là qui s’interposent pour arrondir les angles. Je pourrais même subodorer une énième pirouette de Serigne Bachir Abdoul Khadre pour se positionner politiquement puisque les scandales représentent une épée de Damoclès entre les mains de l’Etat qui se réserve le pouvoir de les lâcher à tout moment pour contraindre les mains souillées à s’engager ou s’impliquer politiquement pour son compte. Seulement les populations de Touba ne sont pas des robots mais des êtres humains très pauvres, affamés et assoiffés ! Les promesses de piston social et de surveillance de populations par le truchement des chefs de quartiers sont absurdes. On aurait assisté à la dernière pirouette politique en date de certains Mbacké-Mbacké proches du Khalife, qui – pour renforcer leur position hiérarchique et leur statut de girouettes politiques – auraient créé intelligemment la tension pour ensuite se présenter en sapeurs-pompiers. Et pour parachever cette comédie concoctée dans certains salons douillets de soi-disant marabouts, ces manipulateurs ont recruté une armada de jeunes talibés devant faire acte de repentance auprès du Khalife après la prière du vendredi. Mais heureusement que les populations de Touba qui ne sont pas dupes connaissent tous ceux qui sont derrière cette mise en scène. Aujourd’hui la réalité est que les populations de Touba sont fatiguées par la faim, la soif, les ordures et le manque d’assainissement. Tout cela détonne avec les mesures d’hygiène à prendre pour installer les barrières afin de contrer la pandémie. Donc que l’on ne s’étonne pas si la Covid-19 trouve son terrain de prédilection dans la capitale du mouridisme. Malgré la « rurbanisation » grandissante, la capitale du mouridisme souffre de l’absence de plan d’aménagement mais aussi de certains soi-disant marabouts qui ne songent qu’à se remplir les poches en reléguant l’intérêt des populations au second plan.
Dernière question, pourquoi les autorités, à chaque fois qu’elles veulent s’attribuer des parcelles surtout sur le littoral, se réfugient-elles derrière des religieux en leur donnant leur part du foncier ?
C’est une technique utilisée par tous les régimes pour légitimer leurs forfaits sur le foncier. Pour se prémunir d’une bronca populaire, les autorités attribuent des parcelles à des marabouts après s’être servies. En quelque sorte, les autorités étatiques utilisent les marabouts comme des parapluies pour se protéger de toute dénonciation populaire. En s’abstenant de dénoncer un marabout qui a bénéficié irrégulièrement du foncier, par conséquent l’on s’abstiendra de dénoncer son voisin affectataire dans les mêmes conditions. Et c’est dommage que les marabouts ne soient pas conscients ou font semblant de ne pas être conscients que leurs attributions foncières ne servent qu’à masquer le banditisme des prédateurs fonciers de l’Etat. Quand ceux-là qui doivent dénoncer les bassesses des dirigeants, sans parti-pris, en arrivent à se faire leurs complices dans des scandales fonciers ou dans d’autres, c’est hélas l’évanescence de la République qui a comme socle l’égalité entre tous les citoyens.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, Serigne Saliou GUEYE
UNE RÉPUBLIQUE À DEUX VITESSES
Cette iniquité de l’Etat favorisant une caste d’affairistes véreux, de politiciens, de marabouts profiteurs, révolte les populations qui n’ont droit à rien dans une République dont la Constitution sacralise pourtant l’égalité des droits
La pandémie de la Covid-19 est doublée aujourd’hui d’une pandémie du foncier qui ravage le littoral. Des constructions irrégulières et agressives ont poussé partout comme des champignons après la pluie sur le linéaire côtier de Dakar sans aucun respect des codes du Domaine public national, de l’Environnement, de l’Urbanisme voire de l’Hygiène.
Le paroxysme de l’agression est atteint quand la falaise des Mamelles, qui allaite l’historique phare de Dakar, est agressée en contrebas par des criminels écologiques dont le seul but est de construire des palais les pieds dans l’eau. Au rythme des constructions qui se développent sur le linéaire long de 3,5 km du littoral de Dakar, les populations de la capitale risquent de ne plus avoir accès à la plage. Ce alors qu’elles ont droit comme tout le monde à respirer l’air marin voire à piquer un plongeon. Certaines parties de la plage de Dakar sont devenues complètement privées du fait de certaines constructions de réceptifs hôteliers, de structures de santé, de restaurants ou de maisons d’un luxe indicible. Or, il est anormal que ce qui appartient à plus de trois millions de personnes puisse être accaparé par une poignée de gens dont le seul mérite est d’être proches des décideurs ou d’être eux-mêmes décideurs dans l’attribution du foncier.
Excédé par les constructions anarchiques et irrégulières autour des Mamelles, le président de la République a dépêché la Direction de la surveillance, du contrôle et de l’occupation des sols (Dscos) dirigée par le colonel de gendarmerie Saboury Ndiaye pour mettre fin à toutes ces constructions irrégulières… sauf celles appartenant à de gros bonnets. In fine, il n’y a que les petites installations à savoir les garages des mécaniciens, les hangars des paveurs, les installations des fleuristes et les restaurants de fortune bordant la route sans grand danger pour l’environnement qui sont subi la furie ravageuse des bulldozers de la Dscos. Que dire du bâtiment imposant de l’ONG saoudienne Wami qui a complètement dépecé le flanc d’une des Mamelles pour y construire une école imposante. Pourtant depuis 2017, la Perl (Plateforme pour l’Environnement et la Réappropriation du Littoral), dirigée par l’expert-comptable Moctar Ba, et d’autres associations de défense du littoral n’ont cessé de dénoncer ce crime écologique impunément commis par Wami sur l’une des Mamelles.
République des copains et des coquins
Voilà la République des copains et des coquins que dénonçait Calame dans un éditorial paru dans le journal Sud-quotidien, il y a quelques jours. Cette iniquité de l’Etat favorisant une caste d’affairistes véreux, de politiciens du régime, de marabouts profiteurs, révolte les populations lésées qui n’ont droit à rien dans une République dont la Constitution sacralise pourtant l’égalité en droits de tous les citoyens. Le colonel Pape Saboury Ndiaye informe que sa descente sur le Phare des Mamelles le 10 juin passé « c’était pour désencombrer, enlever tous ce qui est entre le goudron et le pied du Phare. Pour permettre aussi à l’Urbanisme de faire ici un aménagement paysager après l’annulation de tous les actes administratifs qui ont été produits depuis 2010 ».
Hélas, beaucoup craignent que la surface nettoyée soit attribuée à d’autres pontes de la République.
L’exemple de la cité Tobago est là très édifiant à cet égard. Lorsque les constructions édifiées sur ce site se trouvant à l’intérieur de l’aéroport de Dakar ont été détruites, le terrain nu a été partagé indécemment entre gens du régime. On chasse Paul pour installer Pierre. C’est cela la République de Macky Sall : le parti, la famille, les copains, les marabouts avant la patrie. Le 4 mai 2014 lors d’une visite sur la Corniche, le président de la République, Macky Sall, avait exprimé toute sa colère au vu des constructions irrégulières qui s’y trouvaient. Il est allé jusqu’à dire que seule l’ambassade de Turquie avait une autorisation de construire.
Et pour finir, il avait assuré que « son ministre de l’Urbanisme lui ferait les propositions, afin qu’il y ait une action commune et que les Sénégalais partagent la beauté de la côte. » Six ans après sa sortie, l’on s’est retrouvé au statu quo ante comme pour dire que la parole présidentielle n’est pas suivie d’actes concrets. Il en sera de même avec sa dernière instruction puisque déjà le traitement inique de la Dscos, qui n’a détruit que les installations démontables au bas des Mamelles, le prouve éloquemment. Dommage qu’au Sénégal la parole présidentielle ne vaille pas un seul kopeck.
DES GUÉRIS DU COVID-19 EN GUERRE CONTRE LA STIGMATISATION
L'humoriste Samba Sine, alias "Kouthia", compte consacrer "une quinzaine d'émissions" à la sensibilisation de la population lors de son retour à la télévision, prévu dans deux mois
Influents ou anonymes, des malades ayant guéri du Covid-19 en Afrique commencent après leur traitement un autre combat, contre le déni de la maladie, la stigmatisation des malades, l'ignorance et le manque de moyens.
C'est particulièrement vrai à Kinshasa où les habitants défient les équipes de prévention au cri de "corona eza te!" (il n'y a pas de corona, en lingala).
"J'en suis une expérience vivante: la maladie existe.Et je demanderai aux gens qui ont encore des doutes de faire très attention, car je peux confirmer que j'ai souffert", explique le caricaturiste Thembo Kash.
"Je crois qu'il faut prendre (le nouveau coronavirus) au sérieux, respecter les mesures barrières et suivre à la lettre les conseils des autorités sanitaires", affirme le dessinateur, davantage habitué en temps ordinaire à fustiger les incohérences de ces mêmes autorités dans ses croquis satiriques.
"Comme beaucoup j'étais sceptique.Comme beaucoup, j'ai pensé que cette maladie resterait en Chine.Et pourtant j'ai été victime de cette maladie mortelle", assure dans une vidéo la ministre de l'Economie Acacia Bandubola, guérie mais qui a perdu deux proches du Covid-19.
Les survivants ont "le devoir et la mission" de sensibiliser la population, estime-t-elle, ajoutant: "Ne stigmatisons pas les malades, faisons preuve de compassion envers ceux qui en ont besoin".
"Il y a de la stigmatisation", confirme un autre malade guéri, le journaliste Dieunit Kanyinda."Mes enfants dans le quartier ont été surnommés +Covid+.On les a appelés +corona+.Ça, c’est un comportement qui pousse les gens à se cacher".
Le journaliste passe systématiquement des messages de sensibilisation dans ses émissions "pour qu’on comprenne que ce n'est pas une maladie de la honte, qu'on peut en guérir".
- "J'ai eu peur" -
Au Sénégal, l'humoriste Samba Sine, alias "Kouthia", compte aussi consacrer "une quinzaine d'émissions" à la sensibilisation de la population lors de son retour à la télévision, prévu dans deux mois.
Diagnostiqué début mai, il a dû pour la première fois depuis 10 ans interrompre son programme satirique quotidien sur la chaîne privée TFM, dans laquelle il tourne en dérision Donald Trump en se fardant le visage en blanc.
L’humoriste de 49 ans a passé 20 jours en réanimation, avec la mort aux trousses: "Il y avait cinq personnes et chaque jour on m'annonçait la mort de quelqu'un. Le dernier jour, j'ai regardé à droite, il n'y avait plus personne.A gauche, personne.Seulement moi.J'ai eu peur".
Protégé sans doute par sa notoriété, il n'a pas souffert de discrimination."Les gens me lancent des prières de bon rétablissement", dit-il mais "les gens partaient en courant" devant certains membres de son équipe, également contaminés.
"On ne doit pas fuir les gens, parce que tôt au tard, on va revenir dans la société et on va être ensemble", estime-t-il en dénonçant un "racisme médical".
En Afrique du Sud, pays africain le plus touché par la maladie (plus de 76.000 cas), des malades guéris se sont lancés dans le partage d'expériences.
"Là où je travaille, quatre d'entre nous avons eu la maladie", avance Christine, une analyste de 28 ans, qui fait partie des 250 premiers cas avec son compagnon Dawie, 30 ans.
"Nous avons des sessions hebdomadaires depuis la maison sur (l'application de visioconférence) Teams pour parler à nos collègues de la maladie et répondre aux questions", ajoute la jeune femme qui, comme son compagnon, a perdu 30% de sa capacité pulmonaire.
Tous deux regrettent de ne pas être allés chez le médecin dès qu'ils sont tombés malades."On nous a conseillé de ne pas aller à l'hôpital pour ne pas propager le virus.Il semble que cela ait été un mauvais conseil", relève Dawie, avocat.
Megan, 35 ans, originaire du Cap, a lancé en mars sur les réseaux sociaux le compte "LivingCoronaPositive", sorte de "Guide du malade du Covid-19".
La jeune femme - qui n'a pas souhaité donner son nom de famille - raconte son expérience d'ancienne patiente et donne des conseils.Elle a lancé aussi une initiative pour aider les plus pauvres à prévenir la propagation du virus.
"Le projet s'appelle +Mains étincelantes+ avec pour objectif la remise de 10.000 savons à 20.000 personnes chaque semaine", résume-t-elle, dans un appel aux dons."Avec 150 rands (environ 7,75 euros), on peut distribuer 100 savons à 100 personnes dans le besoin!".
«LE RACISME N'A PAS DE PLACE DANS LE SPORT, NI DANS LA SOCIETE»
Dans une lettre ouverte, Hamane NIANG, le Président de la FIBA, au nom du Comité exécutif, a invité les uns et les autres à resserrer davantage les liens qui unissent la grande communauté du basketball mondial.
Les tragiques évènements qui ont récemment secoué les Etats-Unis avec la mort atroce de George Floyd a suscité beaucoup de réactions dans le monde. Dans le milieu du sport, des voix s’élèvent pour dire non au racisme. Dans une lettre ouverte, le Président de la FIBA, au nom du Comité exécutif, a invité les uns et les autres à resserrer davantage les liens qui unissent la grande communauté du basketball mondial.
«Le basketball est un sport fondé sur des valeurs telles que l’unité, l'évolution, l'ouverture et la responsabilité. L'inclusion et l’égalité des chances ne sont pas des aspirations au sein de la FIBA, ce sont des exigences. En tant qu’organisation responsable du développement et de la santé future de notre sport, la FIBA se doit d'être un exemple pour toute la communauté du basketball. Ceci signifie qu'elle doit faire preuve de compassion, de compréhension et d'une constante détermination à vouloir progresser et à donner la parole à chacun», a indiqué Hamane Niang.
A l'en croire, la FIBA est une organisation politiquement «neutre» et qui œuvre pour que le basketball serve à renforcer la cohésion, plutôt qu’à raviver les divisions politiques. Mais, il estime que l’instance devrait jouer son rôle, notamment dans certaines situations. «La FIBA ne doit pas rester silencieuse au sujet du racisme. Elle condamne catégoriquement toute forme de discrimination qui est une attaque des droits fondamentaux individuels. Le racisme n'a sa place ni dans le basketball, ni dans le sport, ni dans la société», a-t-il martelé. Pour étayer ses propos, le président de la FIBA a évoqué les récents évènements qui se sont passés aux Etats-Unis. Et à l’en croire, la FIBA s’opposera toujours à toute forme d’injustice. «Les évènements récents sont un cinglant rappel que la société, y compris le sport, doit s’efforcer de bâtir une communauté plus solide et plus unie. Nos statuts sont clairs et ils ne tolèrent absolument pas le racisme. La FIBA combattra toujours la discrimination, quelle qu'elle soit. Cependant, le racisme n'est pas un problème qui peut être résolu en une nuit. Et il ne concerne pas qu’un seul pays ; c'est un problème global», explique M. Niang.
Dans sa lettre, le président de la FIBA a souligné l'importance de certains programmes entamés au sein de l’instance. «Le Comité exécutif de la FIBA s’est réuni et s'est penché sur nos initiatives actuellement en cours visant l’inclusion, l’égalité des chances et une meilleure représentation, afin de définir où notre organisation peut entreprendre davantage pour la communauté du basketball. Nous sommes une organisation mondiale, nous nous devons ainsi de refléter et de célébrer la grande et riche diversité de notre monde», a rappelé Hamane Niang.
LA FIBA EN BOUCLIER CONTRE LE RACISME !
Pour éradiquer le fléau du racisme dans la société, les stades et dans le monde, le président de la FIBA pense trouver la réponse. «Nous ne pouvons pas nous reposer tant que notre société ne se sera pas débarrassée définitivement du racisme. C'est la raison pour laquelle, aujourd'hui, je demande à la communauté du basketball de faire partie du changement. La FIBA travaillera avec sa Commission des joueurs pour mettre en œuvre des actions concrètes afin de lutter contre le racisme dans le basketball. Tout comme, il est important pour la FIBA de montrer la voie, elle se doit également d’être à l’écoute.
Ainsi, nous encourageons les membres de la communauté du basketball à contacter la FIBA et à partager leurs expériences et leurs idées. Ceci est fondamental pour assurer notre évolution et notre cohésion», a ajouté Hamane Niang. Président de la FIBA, Hamane Niang mesure bien la lourdeur de sa tâche, dans une société marquée par la diversité culturelle. « Je suis fier d'être un Africain à la présidence de la FIBA. Je connais l'importance de fournir aux gens de toutes les ethnies et de toutes les origines une égalité des chances, pour que toutes les voix et communautés soient représentées», a-t-il indiqué.
Hamane Niang s’est réjoui de la présidence continentale tournante de l'instance qui offre, selon lui, une voix à tous. Il en veut pour preuve les nombreuses réalisations à travers le monde. «Nous avons énormément investi aux quatre coins du monde par l’intermédiaire d’initiatives telles que Basketball for Good et ses programmes, Basketball Without Borders en collaboration avec la NBA ou des ligues internationales que nous développons en Afrique, en Asie, en Amérique et en Europe.
En mars 2020, nous avons aussi revu et renforcé nos règlements internes d’intégrité et d'éthique, avec notamment la nomination du tout premier «integrity Officer», préposé à l’intégrité au sein de la FIBA», a-t-il précisé.
LE G7 EXIGE DU GOUVERNEMENT CERTAINES CONDITIONS
A l’issue de sa rencontre avec le ministre de l’Education Mamadou Talla le 12 juin dernier, le G7 a tenu hier, une réunion d’évaluation pour dégager les perspectives par rapport à la reprise des enseignements.
A l’issue de sa rencontre avec le ministre de l’Education Mamadou Talla le 12 juin dernier, le G7 a tenu hier, une réunion d’évaluation pour dégager les perspectives par rapport à la reprise des enseignements. Ainsi, les syndicalistes ont mis sur la table une batterie de mesures à respecter avant toute reprise des cours.
Après la reprise avortée des cours pour les classes d’examen qui était prévue le 2 juin dernier, le ministre de l’Education nationale Mamadou Talla est à la recherche d’une nouvelle date idéale pour la réouverture des classes sans aucune perturbation. Raison pour laquelle, il a invité des acteurs du secteur à se lancer à la recherche de solutions.
A cet effet, l’intersyndicale G7 a mis sur la table une batterie d’exigences. Dans une déclaration parvenue hier à «L’As», les membres de la plénière du G7 considèrent que le gouvernement devrait respecter obligatoirement certaines exigences avant toute reprise des enseignements. Ils invitent ainsi le gouvernent à adopter une démarche inclusive et participative, en impliquant leur organisation dans toutes les activités et stratégies qui seront initiées.
En outre, le G7 rappelle à Mamadou Talla et à ses collègues qu’ils doivent assurer le respect du protocole sanitaire et la sécurité sur toute l’étendue du territoire afin de garantir la protection sanitaire et la sécurité des enseignants et des élèves. En plus de ces exigences, le Groupe des Sept réclame également la dotation en quantité suffisante de matériels de protection sanitaire dans tous les établissements.
L’intersyndicale se réjouit de la rencontre avec le ministre de l’Education nationale sur les manquements qui, d’après elle, «ont été à l’origine du report de la reprise et le déroulement des enseignements dans un climat social apaisé».
A noter qu’à l’issue de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres d’hier (mercredi 17 juin 2020), le gouvernement a adopté la proposition du ministre de l’Education Nationale fixant la date de la réouverture des classes d’examen au jeudi 25 juin 2020.
LES TRAVAUX DE DÉPOLLUTION DE LA BAIE DE HANN DEMARRENT EN SEPTEMBRE
Lansana Gagny Sakho l’a annoncé hier lors de la pose d’un dégrilleur sur le Canal 6, initiée par le collectif «Baie de Hann» afin d’éviter le déversement des déchets solides dans la mer
Vieux de près d’une vingtaine d’années, le projet de dépollution de la baie de Hann va bientôt prendre forme. A en croire le directeur général de l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS), les travaux de dépollution de la baie vont démarrer à la fois du mois de septembre prochain. Lansana Gagny Sakho l’a annoncé hier lors de la pose d’un dégrilleur sur le Canal 6, initiée par le collectif «Baie de Hann» afin d’éviter le déversement des déchets solides dans la mer.
Présent hier à la cérémonie organisée par les populations de la commune de Hann pour poser un dégrilleur sur le Canal 6 (principal point de dépotage de boue de vidange de la zone industrielle vers la mer), le directeur général de l’Onas, Lansana Gagny Sakho, a assuré que le projet de dépollution de la baie de Hann va bientôt démarrer. «Nous avons attendu pendant 20 ans. C’est une longue période pendant laquelle les populations ont eu beaucoup de problème de santé publique à cause des impacts néfastes de la pollution de la baie. Mais d’ici la fin du mois de septembre, les travaux de dépollution de la baie de Hann vont débuter», a-t-il déclaré. Il ajoute que certaines entreprises qui rentrent dans le cadre du projet ont déjà commencé à faire des sondages. C’est pour cela qu’il a invité les populations à collaborer aussi avec les entreprises qui travaillent dans le cadre du projet. Mieux, il a appelé les riverains de la baie, ceux deHann, de Thiaroye et Mbao, à se mobiliser et à s’engager davantage autour du projet de dépollution de la plage de Hann qui fut l’une des plus belles au monde.
Ainsi, Altiné Sow, représentante de Cheikh Mbengue maire de la commune de Hann, Altiné Sow a affiché toute sa satisfaction quant au démarrage des travaux de dépollution. Après avoir magnifié la disponibilité du directeur général de l’Onas, le collectif «Baie de Hann», à travers son slogan «la baie de Hann est un atout mais pas un égout», a lancé son cri du cœur pour demander urgemment la dépollution de la baie.
A rappeler que le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération (Mepc) a signé, début juin, avec l’Agence Française de Développement (Afd) une convention d’un montant de 853 milliards FCFA afin de soutenir les personnes impactées par le projet de dépollution de la baie de Hann. Cet accord vise également à soutenir les projets de développement local et le recrutement d’une expertise au sein de l’Onas pour coordonner le plan d’actions et de soutien aux personnes affectées par le projet et assurer l’interface avec les autorités locales. Ce nouveau financement, le Mepc, porte la contribution de l’Afd au financement du projet de dépollution de la baie de Hann à environ 23 milliards Fcfa.