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2 octobre 2025
UN MARIAGE DE CŒUR ET DE RAISON
Dans la société sérère, l’homme et la femme « luttent », selon le rôle dévolu à l’un et l’autre dans les différentes séquences qui constituent l’organisation et le déroulement d’un tournoi de lutte traditionnelle sérère.
La lutte, expression corporelle par essence, allie harmonieusement sport et culture. La femme y ajoute une touche particulière. Dans la société sérère, l’homme et la femme « luttent », selon le rôle dévolu à l’un et l’autre dans les différentes séquences qui constituent l’organisation et le déroulement d’un tournoi de lutte traditionnelle sérère.
L’histoire de la lutte est intimement liée à celle de l’ethnie sérère qui la pratique depuis la nuit des temps. A ses origines, elle était perçue comme une arme de défense pour contrer l’ennemi durant les affrontements où aucune arme conventionnelle n’avait droit de cité. Tous les coups étaient permis. L’on pouvait, au mépris de toute considération et sans aucune mauvaise conscience, faire usage de coups de poings, de corne ou d’armes blanches. L’instinct de survie prévalait sur tout. La lutte traditionnelle en pays sérère n’a pas vécu ces aspérités et rides propres à cette période où la loi du plus fort était la meilleure.
Une véritable religion
La lutte est pratiquée sous le tryptique Sport, Culture, Communion, avec une bonne dose de passion, souvent contenue. Chez le Sérère, elle est ce que le football représente pour le Brésilien, une véritable religion. Les acteurs en sont les jeunes des villages regroupés en clases d’âge : jeunes garçons, adolescents et adultes qui, au cours de veillées après une journée de dur labeur dans les champs, célèbrent ainsi à leur manière la «fête des récoltes », synonyme d’abondance de produits agricoles arrivés à maturation. La place publique sert de cadre à ces joutes sportives agrémentées de pas de danse au rythme des chants de lutte entonnés par les jeunes filles, les femmes d’âge mûr et les vieilles dames dont les envolées lyriques dopent les athlètes qui combattent pour l’honneur de leur famille, de leur lignée et du village. Chez les Sérères, la lutte se pratique sous deux formes : tournoi inter-quartiers qui réunit les jeunes d’un même village et celui opposant des compétiteurs venus de villages différents. Pour ce dernier cas de figure, l’entité porte-étendard du village est constituée des meilleurs lutteurs. L’affrontement entre des lutteurs du même village est exclu. De nos jours, la lutte traditionnelle sérère s’est drapée d’un « manteau de modernisme », notamment dans sa phase organisationnelle. Dans certaines contrées, les tournois de lutte s’étalent sur une semaine au terme de laquelle les vainqueurs des différentes catégories de poids sont récompensés avec du bétail, de l’argent, du tissu, des meubles, du matériel de construction, de l’électro-ménager, entre autres trophées. En plus de cette face visible de la lutte faite d’exploits techniques, de chants, danses et présents remis aux champions, il en est une autre tout aussi stimulante qui participe davantage à modeler et à former le lutteur : l’éducation. C’est dans l’épreuve que l’on respecte l’autre. C’est également dans la confrontation que l’on apprend à se surpasser et à se sublimer pour prouver à l’adversaire que l’on est meilleur que lui, sans lui manquer de respect. La lutte traditionnelle sérère est un cadre propice à l’apprentissage et à l’éducation de tous les éléments qui gravitent autour. Elle a ses règles de conduite et ses garde-fous. Seuls les athlètes imbus d’un sens de responsabilité très aigu y sont conviés.
Discrétion et originalité
En pays sérère, seuls les hommes luttent. Il en est autrement chez leurs cousins du Sud (les Diolas) où les femmes s’adonnent à ce jeu dans certaines contrées de la Casamance. Les femmes sérères sont plutôt affectées à des tâches dont elles s’acquittent avec un réel bonheur au même titre que leurs sœurs lutteuses. Occulter le rôle prépondérant que la femme joue dans la lutte en pays sérère ne saurait relever de l’oubli. Il serait plus juste de dire qu’elle est incontournable. L’on imagine mal un tournoi de lutte, aussi bien en amont (le mystique surtout) qu’en aval (organisation matérielle) sans l’indispensable grain de sel qu’est la touche féminine. Elles gèrent à merveille l’accueil et la restauration des lutteurs étrangers durant toute la durée du tournoi. Cette charge sociale leur revient de plein droit. Ajoutez-y l’animation, la préparation mystique des lutteurs, la confection des tenues de lutteurs et les ornements spécifiques à chaque famille. Ce sont là autant de séquences qui démontrent à suffisance le rôle déterminant de la femme dans la lutte traditionnelle sérère où elle est en même temps actrice et spectatrice. Le premier jalon de cette longue marche vers le triomphe (la victoire du fils lutteur) est posé dès après la naissance avec des séances de massage bien appropriés dont l’objectif recherché et de faire de ce corps frêle une machine à gagner qui fera la fierté de tout le village dans le futur. Rien n’est de trop pour la femme sérère désireuse de goûter aux délices que procure une telle joie. Pour ce faire, elle s’arme de patience et déploie un trésor d’ingéniosité et de savoir-faire pour la confection des pagnes noirs dont doit se vêtir le lutteur. L’amour que la mère ressent pour son fils transparaît à travers les motifs imprimés sur les pagnes avant la teinture. Ces signes distinctifs permettent de déterminer l’arbre généalogique du lutteur. Le régime alimentaire du futur champion est également source de préoccupation pour la mère. Ce volet important constitue une priorité durant la période de « fabrication » (au plan athlétique) du futur champion. La mère veille scrupuleusement sur cet aspect fondamental. Voir son fils bâti comme un athlète inspire la maman. Elle compose une chanson en invoquant l’arbre généalogique de son fils.
Forte implication du mystique
La lutte est certes physique, mais également mystique. Point de tabou pour la femme sérère. Elle y joue un rôle prépondérant en s’impliquant dans la préparation de ses fils lutteurs. Succès et protection des lutteurs contre le mauvais sort et les personnes malfaisantes sont à la charge des mères souvent assistées par les femmes de leur classe d’âge et les vieilles femmes. Le rituel se compose de bains mystiques pris avant le combat et de prières dans des endroits bien définis pour implorer les « pangols ». Il est assujetti à certaines contraintes. Ainsi, les mères ne doivent pas suivre les combats de lutte de leurs fils. Ensuite, elles sont tenues de rester sur place, assises sur le lit, leurs jambes ne doivent pas toucher le sol. Elles sont également interdites de parole et tout mouvement avant le retour de leur fils de la séance de lutte. Transgresser une consigne peut être source de défaite pour le fils dont la mère a fauté. Le retour au bercail ne sera pas pour autant catastrophique pour le vaincu. Tout se fête en milieu sérère. La victoire comme la défaite. Certes à des degrés différents. En cas de triomphe, les mamans rivalisent d’inspiration et d’esprit de créativité pour composer une chanson magnifiant le courage et l’exploit du vainqueur. En cas d’absence de la mère pour cause de décès, ce rôle est dévolu à la tante. Il lui revient de confectionner la tenue, de s’adonner à la préparation mystique aidée en cela par des femmes de sa classe d’âge et les vieilles femmes. « Le passage du pilon » est une autre séquence bien connue de la femme sérère. C’est souvent la tante qui l’exécute. Cela consiste à faite tomber le pilon quatre fois de suite. A chaque chute, le lutteur doit l’enjamber avant de sortie de la concession. Le pilon doit rester dans cette position jusqu’au retour du lutteur. Nul ne doit le déplacer et encore moins l’utiliser. Cette pratique est très courante. Nombre de lutteurs ont révélé que ce rôle était dévolu à leur tante.
Un don inné pour la chanson
S’il est également un autre rôle important que joue la femme sérère dans la lutte traditionnelle c’est bien l’animation. D’habitude, le chant et le tam–tam sont des domaines réservés aux griots. Dans la société sérère, les chants de lutte font exception. L’on en veut pour preuve le duo Clémence Mayé Ndeb Ngom de Fatick - feue Khady Diouf Yerwago. Aucune de ces deux cantatrices n’est griotte et Dieu sait qu’elles font pâmer de plaisir leurs nombreux inconditionnels grâce à leurs envolées lyriques. De nos jours, la jeune fille sérère est confinée dans la préparation des repas destinés aux lutteurs et à l’animation (les chants) à l’image de Mbayang Loum. Cette grande diva native de Mbiin Farba (un village du département de Foundiougne) où elle vit avec sa famille, est la coqueluche des mordus de « ndiom » (lutte traditionnelle). Elle a le don de doper les lutteurs et les … spectateurs qui l’arrosent de billets de banque. Certains tombent en transes. Passion quand tu nous tiens.
MACKY SALL ANNONCE L’ÉRECTION DE KEUR MASSAR EN DÉPARTEMENT
Le président de la République Macky Sall a fait cette annonce lors d’une visite des zones inondées dans la commune de Keur Massar
Dakar, 17 sept (APS) - Le chef de l’État Macky Sall a annoncé jeudi l’érection de la commune de Keur Massar en département ‘’en réponse aux nombreux problèmes d’assainissement et d’urbanisation’’ de cette localité.
Le président de la République Macky Sall a fait cette annonce lors d’une visite des zones inondées dans la commune de Keur Massar. Il a, à cet effet, invité le ministre en charge des collectivités territoriales à réfléchir en collaboration avec les autorités administratives sur ’’ la cohérence territoriale’’ devant permettre la mise en œuvre de cette nouvelle mesure.
Le président Macky Sall a par ailleurs insisté sur la nécessité et l’urgence de ’’ne plus donner des lotissements dans des zones de cuvette (…) pour ainsi éviter le spectre désolant des inondations’’.
En terme de mesures urgentes et immédiates, Macky Sall a promis, dans le cadre du plan ORSEC ’’le renforcement des moyens de pompage pour sortir l’eau des quartiers avec notamment la dotation de motos pompes qui auront des capacités de 800 à 1000 mètres cubes/heure’’.
Si ce projet de départementalisation voit le jour, Keur-Massar sera le 5e département de la région de Dakar après Dakar, Guédiawaye, Pikine et Rufisque.
La commune de Keur-Massar, créée en 1996, est l’une des 16 communes du département de Pikine. Elle s’est beaucoup développée au cours des dernières années en termes d’activités économiques et de démographie.
AU LARGE DE DAKAR, J’AI REPÉRÉ L’ÉPAVE DE L’AVION DANS LEQUEL VOYAGEAIT DAVID DIOP
Agé de 33 ans, Mamadou Faye Samb est à la fois plongeur-secouriste et pêcheur sous-marin. Domicilié à Yoff-Ndénat, il nous… plonge dans les profondeurs de l’océan abritant de mystérieuses créatures
Agé de 33 ans, Mamadou Faye Samb est à la fois plongeur-secouriste et pêcheur sous-marin. Domicilié à Yoff-Ndénate, il appartient à une grande famille où l’on est pêcheurs sous-marins de père en fils. En sillonnant les profondeurs de la mer, Mamadou Faye Samb soutient avoir repéré quelque part au large de Dakar l’épave de l’avion d’Air France qui s’était abîmé en mer le 19 août 1960. Parmi les 54 passagers victimes de ce terrible accident, le célèbre poète David Diop ou l’auteur d’« Afrique, mon Afrique ». En exclusivité pour « Le Témoin », notre plongeur nous… plonge également dans les profondeurs de l’océan abritant de mystérieuses créatures.
Le Témoin : M. Samb, êtes-vous un pêcheur sous-marin ou un plongeur secouriste ?
Mamadou Faye Samb : Je peux dire les deux à la fois ! Parce que j’appartiens à une famille dont les membres sont des pêcheurs sous-marins. Nous ne vivons que de la pêche sous marine c’est-à-dire la capture des poissons, des langoustes, des crevettes et autres espèces de profondeurs pour ensuite les vendre sur le marché. De père en fils, nous pratiquons tous le métier de la pêche sous-marine. Pour la petite histoire, mon défunt père, Doudou Coly Samb, fut le premier Noir plongeur sous-marin de l’Afrique occidentale française (Aof). C’était durant les années 50 et 60. Je suis également plongeur-secouriste puisqu’en cas de noyade ou d’accident en haute mer, certaines familles de victimes m’associent dans les opérations de recherches et de secours.
Justement, on nous souffle que vous ayez repéré l’épave d’un avion au large de Dakar. Qu’en est-il exactement ?
Chaque jour, mon métier de plongée me conduit dans différentes zones poissonneuses pour traquer les produits halieutiques. Ce, jusqu’au jour où je suis tombé sur l’épave d’un avion reposant au fond de l’océan. Je peux même vous préciser que l’épave se trouve au large de Dakar et à 40 mètres de profondeur. D’ailleurs, le logo et la couleur d’Air France sont à peine visibles sur l’aile de l’appareil. Et lorsque j’en ai parlé à des amis enseignants, ils se sont dit convaincus que cette découverte ne pouvait être que l’avion d’Air France qui s’était crashé au large de Dakar en 1960. Et ils m’ont expliqué que le poète David Diop faisait partie des victimes de cet accident d’avion. Parce qu’en dehors de cet accident ayant coûté la vie à David Diop, il n’y en a pas eu d’autres concernant la compagne d’Air France, ici au Sénégal. D’ailleurs, j’ai fait une autre découverte derrière l’ile de Ngor et plus précisément au large de Ouakam. Un jour, dans ces eaux profondes, j’ai poursuivi un ban de gros poissons genre thiofs qui s’étaient réfugiés dans une épave d’avion. Sur place, j’ai constaté que l’hélice de l’avion est toujours intacte. Un vieux notable de Yoff m’a dit que c’est un avion mauritanien qui s’était abimé en mer en 1979.
Peut-on connaitre exactement dans quelle zone se trouve l’épave de l’avion d’Air France ?
Je ne saurais vous le dire ! En tout cas, c’est au large de Dakar. D’ailleurs avec mon appareil de localisation GPS, j’ai pris le soin de mentionner la distance, la position de l’épave et la profondeur des eaux sur mon agenda pour pouvoir y retourner facilement. Même les membres de l’équipage de ma pirogue ne connaissent pas l’endroit. Car, en haute mer, c’est moi qui effectue les plongées sous marines pour capturer les poissons avant de les remonter à la surface. Eux, ils se contentent de garder les prises à bord de la pirogue. Même s’ils connaissent l’endroit, ils peuvent l’oublier du fait que nous opérons dans tous les coins et recoins de l’Atlantique. D’ailleurs, je déplore le fait que les autorités sénégalaises ne soient pas trop passionnées ou obnubilées par les découvertes à caractère historique ou archéologique. Je profite de cette interview pour lancer un appel à la télévision France24, à l’ambassadeur de France au Sénégal et aux responsables de la compagnie d’Air France. Si ces derniers sont vraiment intéressés, je suis prêt à retourner sur les lieux pour filmer l’épave. Je demande seulement qu’ils m’offrent une caméra sous-marine pour que je puisse filmer l’épave de l’avion.
Est-ce que la pêche sous-marine nourrit bien son homme ?
Non ! On pratique ce métier avec tous les risques qu’il comporte pour avoir seulement de quoi vivre au quotidien. Rien qu’à Dakar, nous sommes plus de 300 pécheurs sousmarins vivant dans des situations très difficiles. Et l’Etat n’a rien fait pour nous organiser et nous aider en équipements. Aucun pêcheur sous-marin n’est en mesure d’acheter des équipements et accessoires neufs qui coûtent trop cher à Dakar. Nous n’utilisons que du matériel d’occasion ou venant (Ndlr, de France c’est-à-dire de seconde ou troisième main !) à savoir des bouteilles d’oxygène, des fusil pour capturer ou tuer les poissons, des combinaisons, des palmes, des gants, des bouées etc. Tout cela, encore une fois, est très vétuste. Par exemple, les bouteilles d’oxygène que nous utilisons, dont la plupart sont défectueuses, peuvent exploser à tout moment ! Sans oublier les risques de syncope, les incidents biochimiques et autres accidents cardiovasculaires faute de décompression etc. Parce que la plongée sous-marine met le corps à rude épreuve et lui impose de fortes pressions lorsque la descente se fait à de grandes profondeurs. Il est donc indispensable, une fois sortis de mer, d’aller décompresser l’organisme. Malheureusement, au Sénégal, il n’y aucune cabine de décompression installée sur les quais de pêche ou les plages autorisées. Aujourd’hui, presque la moitié des pêcheurs sont décédés d’accidents de décompression. D’autres sont paralysés à vie. Pas plus tard qu’il y a deux semaines, mon jeune frère est décédé en haute mer suite à un accident de plongée. D’ailleurs, ma famille est toujours en deuil.
Etes-vous, comme on dit, un « mercenaire » de la pêche sous-marine?
Oui ! Pour s’en sortir, il faut être un mercenaire ! A chaque fois qu’il fait beau temps, des mareyeurs mauritaniens viennent nous chercher à Dakar pour la pêche sous-marine. Une fois dans les eaux mauritaniennes, ils nous payent entre 2.000 cfa et 3.000 cfa/kg pour le thiof, le mérou, la langouste, la crevette etc. Par exemple, pour une tonne capturée, on peut se retrouver avec une somme de 3 millions cfa que nous nous partageons, nous Sénégalais. Or, les mareyeurs mauritaniens revendent ces produits à l’exportation à 8.000 cfa/kilo. Vous voyez, rien que pour la tonne, ils peuvent se retrouver avec 8 millions cfa. Il nous arrive parfois de pêcher jusqu’à 10 tonnes dans les eaux mauritaniennes et pour le compte de mareyeurs mauritaniens. Juste pour vous dire que le « mercenariat » sous-marin nourrit bien son homme !
A ce qu’on dit, les fonds marins regorgent de nombreux mystères. Est-ce vrai ?
Comme la terre, la mer a ses réalités ! Tout ce qui existe comme êtres surnaturels sur la terre des hommes, on le rencontre dans la mer à savoir les djinns, les sorciers etc. Vous savez, les océans sont réputés pour abriter toutes sortes d’étranges créatures telles que des monstres marins, des sirènes et des serpents de mer. Au large de Dakar, j’ai eu à rencontrer un chameau, je dis bien un chameau comme on en voit dans le désert, dans les eaux profondes. Nous faisons des plongées de nuit entre 2 h et 5 h du matin, il arrive des fois, au fond de l’océan, que des voix étranges vous appellent par votre nom. Lorsque ça se produit, je suis presque paralysé par la chair de poule. Sans me faire prier, je remonte alors à la surface ! Certains animaux retrouvés dans les grandes profondeurs n’ont rien à voir avec ceux qui vivent à proximité de la lumière c’est-à-dire en surface. Il y a aussi les requins qui vous poursuivent. Heureusement, nous sommes toujours armés de fusil de chasse et de torches pour nous défendre. Pour cela, mon défunt père nous avait donné, mes frères et moi, des bains mystiques à effectuer avant d’aller en mer. La zone la plus dangereuse abritant des monstres et des djinns, c’est entre Ouakam et l’Ile de Ngor. Elle contient aussi des requins que certains baigneurs confondent à des baleines. D’ailleurs, nos parents lébous nous ont toujours déconseillé cette zone très poissonneuse, mais dangereuse !
Comment vivent les espèces et autres monstres dans l’océan ?
Dans les profondeurs océaniques, les gros poissons et autres espèces vivent comme nous c’est-à-dire en familles ou en groupes. Ils vivent aux creux des rochers et autres épaves de bateaux, d’avions etc. Cela leur sert de « maisons » leur permettant de se mettre à l’abri des prédateurs. Seuls les montres et autres créatures étranges vivent dans la « rue » pour dire qu’ils sont sans abri. Comme des animaux terrestres, ils s’entretuent dans l’obscurité des eaux profondes de l’océan. Parce qu’à partir de 200 mètres de profondeur, se trouve la « zone de minuit ». Là, la lumière du jour ou le soleil ne parvient plus à l’atteindre.
Les êtres humains que nous sommes y évoluent comme des aveugles. Dans ces fonds marins, on entend que les frémissements des prédateurs qui essayent de repérer leurs proies. Vraiment, personne ne peut vous décrire les mystères de l’océan. En cas de noyades ou de sinistres en haute mer, par exemples des crashs d’avions, on constate la présence des plongeurs de Ngor, Yoff, Ouakam etc. aux cotés des sapeurs-Pompiers. Comment vous voyez cette collaboration des les opérations de recherches et de secours… D’abord, je tiens à préciser que les sapeurs pompiers sont plus professionnels, mais nous sommes plus aguerris, nous plongeurs sous-marins amateurs. Parce qu’avec nos équipements précaires et limités, on fait des plongées en bouteille de plus de 100 mètres de profondeur de 15 minutes maximum sous l’eau.
A nos risques et périls compte tenu des accessoires obsolètes dont nous disposons et qui n’existent plus sans doute dans aucun autre pays. Dans de nombreux cas de noyades ou accidents en haute mer, les piroguiers et les plongeurs sous-marins appuient bénévolement les sapeurs-pompiers dans les recherches. Et dans nombreux cas, ce sont les plongeurs sous-marins qui retrouvent les corps sans vie avant de les remettre aux sapeurs-pompiers. Dès le lendemain, on lit avec désolation dans les journaux que les corps ont été retrouvés par les sapeurs-pompiers. Alors que c’est nous, plongeurs sous-marins « amateurs », qui les avons repêchés !
La redoutable pandémie de Covid19 n’a pas que conséquences dramatiques, hélas puisqu’elle « tue » aussi sur le plan économique. Une véritable hécatombe puisque, dans notre pays, le covid19 a provoqué la faillite de 27,4 % des entreprises formelles. C’est le résultat du « Rapport de l’enquête sur les intentions d’investissement post covid-19 des entreprises formelles » qui vient d’être publié par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD). Ce sont surtout les bars, hôtels et restaurants qui sont les plus touchés par la pandémie.
Les entreprises formelles au Sénégal paient un très lourd tribut par rapport à la covid19. 27,4% de celles-ci — soit plus d’une entreprise sur quatre ! — ont carrément arrêté leurs activités. L’échantillon d’enquête ciblant 792 unités a été construit à partir de la base du Centre unique de Collecte de l’Information (CUCI) qui enregistre les unités ayant déjà au moins une fois déposé un état financier à l’ANSD.
Trois strates (petites entreprises, moyennes entreprises, grandes entreprises) ont été retenues sur la base du chiffre d’affaires, conformément à la définition retenue dans le projet de loi portant sur le développement des Petites et Moyennes Entreprises et la Modernisation de l’économie. Il ressort des résultats de l’enquête de l’ANSD que l’arrêt momentané d’activité a été constaté auprès de 27,4 % des entreprises formelles et touche notamment les petites unités (30,9 %).
Le phénomène est plus ressenti dans les secteurs des hôtels, bars et restaurants (50,2 %), des services fournis aux entreprises (31,7 %), des services personnels et divers (29,7 %), du commerce (27,2 %), des autres industries (25,5 %) et des transports (24,3 %). Ce désastre économique est provoqué par la fermeture des frontières (36,6 %), la fermeture des marchés, des écoles et des universités (33,0 %), des problèmes de financement (32,0 %), les difficultés d’approvisionnement en matières premières (28,0 %) et les difficultés d’écoulement de la production (21,7 %) lit-on dans le rapport.
A en croire les enquêteurs de l’ANSD, « à défaut de fermer momentanément, 5,4 % des entreprises ont changé d’activité depuis mars 2020 pour s’adapter à la crise. Ce sont essentiellement les petites entreprises et les moyennes entreprises qui sont concernées par ce changement de branche d’activité. Près de la moitié (49,6 %) des entreprises qui ont changé d’activité se sont orientées vers le commerce contre 42,7 % vers les activités de services de soutien et de bureau. Les petites entreprises sont les plus nombreuses à s’orienter vers le commerce (51,4 %) et les activités de services de soutien et de bureau (44,7 %) ». L’enquête fait aussi ressortir que 60,9% des entreprises ont enregistré un repli des quantités produites.
Investissements bloqués jusqu’après la pandémie
La valeur moyenne des besoins de financement à court terme est de 1,1 milliard pour les grandes entreprises, 215 millions pour les moyennes et 33 millions pour les petites entreprises selon les enquêteurs de l’ANSD. Ces derniers révèlent qu’en ce qui concerne les intentions d’investissement, 68,4 % des entreprises ambitionnent d’investir après la pandémie. « Ce taux est supérieur à 65,0 % dans l’essentiel des secteurs d’activités sauf celui des services personnels où il est ressorti à 50,1 %. Par rapport à la taille, il est de 71,0 % pour les grandes entreprises, 60,2 % pour les moyennes et 69,1 % pour les petites. Les prévisions d’investissement portent essentiellement sur l’acquisition de matériels informatiques ou de logiciels (41,8%), la machinerie, les équipements et les véhicules (36,5%), la formation des employés et le recrutement (35,9 %), le développement de site web et le e-commerce (34,4 %) ainsi que la construction et la rénovation (33,4 %). Les grandes entreprises (45,5 %) et les moyennes (58,9 %) comptent investir davantage dans la machinerie, les équipements et les véhicules tandis que les petites unités (43,0 %) souhaitent le faire dans l’acquisition de matériels informatiques ou de logiciels. La valeur moyenne des intentions d’investissement est de 1,5 milliard pour les grandes entreprises, 216 millions pour les moyennes et 36 millions pour les petites entreprises » soulignent les enquêteurs.
Soutien appréciable de l’Etat
Les mesures de relance et de riposte dont les entreprises ont bénéficié sont essentiellement les mesures fiscales (28,8 %) et le report d’échéance des prêts (9,7 %) et ce, quels que soient la taille et le secteur d’activité. Selon les responsables d’entreprises interrogés, les mesures de riposte supplémentaires qui pourraient être prises par le Gouvernement sont les facilités dans l’obtention de prêts (53,3%), les subventions d’exploitation (48,9 %) et la gratuité du paiement du loyer, de l’eau ou de l’électricité (47,4 %). Les responsables des grandes entreprises (46,2 %) et des moyennes entreprises (41,9 %) sont plus favorables aux subventions d’investissement tandis que ceux des petites entreprises (55,7%) souhaitent surtout que l’obtention de prêts leur soit facilitée.
PASTEF PORTE PLAINTE CONTRE DES PROCHES DU MAIRE DE NDIAREME
La Commune de Ndiarème Limamou Laye est actuellement sous tension avec une guerre de positionnements en direction des élections locales, entre les proches du maire apériste Baïdy Sèye et les militants du parti
La Commune de Ndiarème Limamou Laye est actuellement sous tension avec une guerre de positionnements en direction des élections locales, entre les proches du maire apériste Baïdy Sèye et les militants du parti Pastef. Ces derniers ont porté plainte d’ailleurs contre les partisans du maire à la Police de Guédiawaye.
Alioune Mbaye, chef de protocole, Bass Dieng et Lahat, tous proches du maire apériste de la Commune de Ndiarème Limamou Laye, sont visés par des plaintes de militants du parti Pastef pour coups et blessures volontaires, injures et menaces de mort. Les responsables du parti Pastef qui ont déposé des plaintes au niveau du Commissariat central de Guédiawaye ont fait face à la presse hier pour dénoncer aussi la gestion du maire Baïdy Sèye, accusé de brader le patrimoine foncier de sa commune.
Le chargé de communication du parti Pastef à Ndiarème, Elimane Ndiaye, s’explique : «Le vendredi 11 septembre, deux camarades de Ndiarème Limamou Laye ont eu à être agressés, lors de la visite du ministre de la Santé, par les nervis du maire que nous avons identifiés. C’est pourquoi nous avons déposé une plainte au Commissariat central de Guédiawaye pour que justice soit faite dans cette affaire».
Ces patriotes, au cours de leur déclaration, ont aussi dénoncé la gestion du maire accusé de brader le patrimoine foncier de la localité. «Nous sommes au regret de dire que le maire Baïdy Sèye, qui est au terme de son mandat, s’adonne au bradage du foncier, notamment des espaces restants de la commune qui servent d’espace pour l’organisation de chants religieux, ou sont des réceptacles d’eaux pluviales. Nous le dénonçons», disent-ils.
Cependant, le maire Baïdy Sèye, interrogé, dédramatise ces accusations et renvoie ses adversaires aux prochaines élections municipales pour l’arbitrage des populations. « Mes militants ne sont pas violents. La preuve, quand ces jeunes au nombre de deux m’ont hué, j’ai retenu mes militants. Sans quoi, ça allait dégénérer. De plus, je n’ai pas à commenter sur un dossier pendant en justice. Comme ils ont porté plainte, la justice tranchera », rétorque le maire de Ndiarème Limamou Laye. Quant aux accusations sur ma gestion, monsieur Sèye affirme : «Il n’y a que les populations qui sont censées me juger. Mais comme nous sommes sur le terrain politique, nous savons que tous les moyens sont bons pour détruire son adversaire. Mais tout le monde sait que nous avons une équipe municipale qui travaille dans la collégialité, qui a fait des résultats concrets et visibles sur le terrain.»
UN TRIBUNAL DES PAIRS SERA MIS EN PLACE LE 23 SEPTEMBRE PROCHAIN
Pour éviter les dérives et inciter les journalistes à respecter les règles éthiques et déontologiques de la profession, le Conseil pour l’Observation des Règles d’Ethique et de Déontologie (Cored) va mettre en place un nouveau tribunal des pairs
Pour éviter les dérives et inciter les journalistes à respecter les règles éthiques et déontologiques de la profession, le Conseil pour l’Observation des Règles d’Ethique et de Déontologie (Cored) va mettre en place un nouveau tribunal des pairs. L’information a été donnée par le président du Cored, Mamadou Thior, en marge de la rencontre organisée par le Panos.
Se prononçant sur la note interpellative que le Cored a adressée à la Rts pour avoir diffusé une vidéo de plusieurs années montrant le Président Macky Sall dans les eaux pluvieuses sans pour autant mentionner le terme ‘’archives’’, Mamadou Thior annonce la création d’un nouveau tribunal des pairs le 23 septembre prochain. Il s’agit d’une instance qui va connaître des plaintes qui seront adressées au Cored. Pour lui, c’est un travail d’assainissement que le Cored devra faire.
Toutefois, il rappelle que le Cored n’est pas là pour jeter des pierres à qui que ce soit. «Mais nous voulons que la profession soit irréprochable», affirme Mamadou Thior qui ne manque pas de mettre en garde tous les acteurs de la presse. «Que les gens se le tiennent pour dit, nous sommes reconnus par le Code de la presse et c’est nous qui délivrons les cartes de la presse. Et gare à ceux qui seront des brebis galeuses !» Cet avertissement est d’autant plus sérieux que le Cored est là pour veiller sur «les contenus qui passent à travers les différents organes de presse. Et quand nous notons qu’en termes d’éthique et de déontologie, les gens ne respectent pas les recommandations, nous attirons l’attention des uns et des autres».
Pour Mamadou Thior, c’est ce que la structure qu’il dirige a fait avec la Rts à propos de la vidéo du Président Macky Sall qui n’a pas été accompagnée de la mention archive. «Au-delà de la Rts, tous les autres organes qui le font tomberont sous le coup du Cored qui reste intransigeant là-dessus». Si les gens se mettent à bafouer les notions fondamentales de la pratique du journalisme à savoir l’éthique et la déontologie, souligne-t-il, alors il y a de quoi avoir peur dans l’avenir du métier. «Mais qui qu’ils soient, si les gens ne respectent pas cela, nous allons sévir», avertit Mamadou Thior.
LES PARTIES PRENANTES MILITENT POUR LA PROMOTION DES DROITS DES FEMMES
Organiser un débat critique sur la place et la nature du discours religieux sur les femmes dans les médias sénégalais, afin d’instaurer un dialogue national, tel est le but de la rencontre organisée par le Panos.
L’institut Panos, à travers son projet «Femmes occupez les médias», a organisé des journées d’échanges les 16 et 17 septembre sur le discours religieux sur les femmes dans les médias. La première rencontre qui s’est tenue hier a porté sur les stéréotypes dont sont victimes les femmes dans le discours religieux médiatique. La rencontre a regroupé des religieux, des journalistes et des responsables des médias confessionnels entre autres.
Organiser un débat critique sur la place et la nature du discours religieux sur les femmes dans les médias sénégalais, afin d’instaurer un dialogue national, tel est le but de la rencontre organisée par le Panos. Pour cette première rencontre dédiée au discours religieux sur les femmes dans les médias, les différents panélistes (hommes de médias, religieux et organisations de femmes) ont abordé le caractère quelquefois discriminant dont les femmes peuvent faire l’objet dans le traitement médiatique. Pour Eugénie Marguerite Aw, journaliste et enseignante au Cesti, il faut une institutionnalisation des questions relatives au genre, car elles revêtent aujourd’hui un caractère éthique et déontologique.
De l’avis de Jules Fotso, coordinateur du projet «Femmes, occupez les médias» à l’institut Panos, la rencontre vient en appoint à deux études menées auparavant et portant respectivement sur le cadre légal et réglementaire des médias confessionnels, mais aussi la régulation du discours religieux dans les médias. Il va plus loin en soutenant que de façon chronique, les émissions religieuses ne font pas parfois l’objet de censure. «La preuve, nous avons mené une étude pour confirmer cette hypothèse sur les discours des religieux dans les médias», poursuit Jules Fotso. Et il a espoir que la rencontre permettra, à terme, de poser les jalons d’un guide pour la pratique médiatique. Autrement dit, il s’agit d’un ensemble de règles de bonnes pratiques que les religieux auront à adopter dans leurs discours.
En outre, une revue critique des mécanismes publics de régulation des médias confessionnels et du discours religieux sur les femmes dans les médias est attendue au sortir de la rencontre. Laquelle permettra aussi de dégager des pistes d’actions sur la pratique d’une éthique professionnelle relative au discours religieux.
L’ACTIVISTE ARDO GNINGUE EXIGE LA RADIATION DU COLONEL CHEIKH SARR
Face à la presse hier, le jeune activiste a soutenu que le maintien du gendarme tortionnaire en poste a fini de souiller l’institution de la Gendarmerie
Ardo Gningue qualifie de banditisme les bavures commises par les forces de l’ordre. Face à la presse hier, le jeune activiste a soutenu que le maintien du gendarme tortionnaire en poste a fini de souiller l’institution de la Gendarmerie. Raison pour laquelle il exige la radiation pure et simple du colonel Cheikh Sarr.
«Nous sommes en danger !» lance d’emblée l’activiste Ardo Gningue à l’endroit des Sénégalais, campant ainsi le décor de son face-à-face avec la presse. A l’en croire, «des voyous armés» pullulent au sein de la gendarmerie.
Après sa plainte contre le colonel Cheikh Sarr pour torture et sa saisine des institutions internationales, le jeune activiste ne souhaite pas que cette affaire reste impunie. Mais à défaut d’un procès pour trancher définitivement l’affaire, Ardo Gningue veut que son bourreau soit viré de la maréchaussée. «Il faut que justice soit faite. C’est pourquoi nous exigeons la radiation du colonel Cheikh Sarr. Nous estimons que la justice ne peut pas enrôler le dossier et que la gendarmerie se permette au même moment de faire une enquête. Nous doutons de la partialité et même de la crédibilité de cette enquête. Car la gendarmerie ne peut pas prétendre enquêter sur son élément », clame-t-il. L’autre fait grave qu’il dénonce, c’est la fausse accusation de la gendarmerie qui a voulu le présenter comme un détenteur de chanvre indien.
«C’est le Colonel Cheikh Sarr et ses hommes qui ont introduit du chanvre indien dans ma poche. Au moment où je vous parle, je suis en sursis. S’il estime que mes accusations sont fausses, j’invite le Colonel Cheikh Sarr à me servir une citation directe pour diffamation», a déclaré Ardo Gningue qui prend le peuple sénégalais à témoin.
Par ailleurs, il assimile sa convocation dans les locaux de la gendarmerie de Tivaouane pour la reconstitution des faits à une véritable comédie-show visant à le détruire. «Car, dès l’instant que la salle de conférence où j’ai été torturé a fait office de bureau, il y a eu destruction de preuves. Et je tiens l’adjudant en chef Cheikh Ba pour responsable. C’est lui qui m’avait auditionné. Après m’avoir torturé, le Colonel Cheikh Sarr a donné ordre à Cheikh Ba de m’auditionner sur le chanvre indien», a soutenu l’activiste entouré de Karim Xrum Xax et de ses autres camarades.
DES FORCES DE L’ORDRE AU SERVICE DES ENTREPRISES ETRANGERES
Condamnant le recours à la violence par les forces de l’ordre sur de paisibles citoyens, M. Gningue estime qu’elles ne jouent plus leur rôle. «Les forces de défense et de sécurité au sens large ne soucient plus de leur rôle de garantes de la sécurité des populations. Elles sont exclusivement au service d’entreprises étrangères», peste-t-il avant de soutenir que la gendarmerie a reçu l’ordre du patron indien des Industries Chimiques du Sénégal (Ics) de le torturer. « Aujourd’hui, nos forces de défense et de sécurité sont en train d’être transformées en une institution privée au service des entreprises étrangères. Censée nous protéger, la gendarmerie est devenue maintenant une source de terreur pour la population. Elle a fait de l’usage de la force sa méthode principale, d’où les bavures et les tortures. L’Etat du Sénégal permet aux forces de défense et de sécurité de réprimer les citoyens pour le bien d’entreprises étrangères», assène Ardo Gningue.
LES SINISTRÉS RECEVRONT ENVIRON 100 000 A 200 000 FCFA
Mansour Faye, a lancé mercredi à Keur Massar, les opérations d’envois de cash transferts destinés à dix mille ménages impactés par les inondations
La Délégation générale à la protection sociale et à la solidarité nationale (DGPSN), en présence du ministre du Développement Communautaire, de l’Equité Sociale et Territoriale, Mansour Faye, a lancé hier, à Keur Massar, les opérations d’envois de cash transferts destinés à dix mille ménages impactés par les inondations. A cette occasion, Mansour Faye informe que les sinistrés recevront entre 100 000 et 200 000 francs.
A en croire le ministre du Développement Communautaire, de l’Equité Sociale et Territoriale, Mansour Faye, les dix mille ménages impactés par les inondations recevront une enveloppe d’environ 100 000 à 200 000 FCFA selon le sinistré. Il a fait l’annonce hier, lors de la cérémonie des opérations d’envois cash transferts, organisée hier à Keur Massar. Mansour Faye indique en effet que ces ménages ont fait l’objet d’un ciblage bien étudié et exécuté par les services du ministère du Développement communautaire. «L’identification des ménages est faite sur la base de critères d’éligibilité prédéfinis. Les enquêtes ont été menées au sein des ménages sinistrés, sur la base d’un formulaire d’évaluation des dégâts, ensuite les formulaires ont été validés par les préfets et sous préfets puis transmis au fonds de solidarité national pour analyse et finalisation de la procédure», explique le ministre Mansour Faye qui souligne, en outre, qu’un dispositif de suivi et de supervision est mis en place pour s’assurer de l’effectivité des transferts. Et aussi, poursuit-il, un système de gestion permettra également aux ménages de faire des réclamations auprès des acteurs de mise en œuvre pour leur traitement.
En outre, informe-t-il, un montant supplémentaire est prévu pour les décès liés aux inondations. Outre l’accompagnement financier, le ministre du Développement Communautaire, de l’Equité Sociale et Territoriale rassure que les sinistrés seront accompagnés en termes d’appui en vivres et de toute sorte d’appuis pour, indique-t-il, permettre à cette population de garder sa dignité et d’être dans de bonnes conditions.
Le maire de Keur Massar, Moustapha Mbengue, pour sa part, se réjouit de l’initiative prise par le président de la République de venir en aide aux sinistrés. «C’est avec un grand plaisir que nous accueillons ce lancement des opérations de Cash transferts», se félicite Moustapha Mbengue.
Poursuivant, il renseigne en effet que plus 2 400 familles ont été impactées et que seules 25 familles sont recasées dans le site aménagé aux Parcelles assainies Unité 11. Cependant, souligne l’édile de la commune, plusieurs familles sont toujours sous l’eau alors que , soutient-il, l’eau est polluée et dangereuse. « C’est pourquoi nous demandons au chef de l’Etat de trouver des solutions par rapport à cette situation », laisse entendre le député maire de Keur Massar.
Pour rappel, dans le cadre du plan Orsec, le président de la République Macky Sall a dégagé une enveloppe de 10 milliards dont les 3 milliards FCFA destinés au 10 000 sinistrés des inondations, recensés par l’administration territoriale à travers le pays.
LE MONDE RURAL, REFUGE DU PRESIDENT MACKY SALL
Plus qu’une visite économique, la randonnée présidentielle du 19 au 21 septembre à Fatick, Kaolack et Kaffrine s’apparente à une opération de charme auprès des populations. Une astuce qui a toujours été concluante pour le chef de l'Etat
Du 19 au 21 septembre, le président de la République Macky Sall va officiellement effectuer une tournée économique dans les régions de Fatick, Kaolack et Kaffrine. Mais plus qu’une visite économique, cette randonnée présidentielle s’apparente plus à une opération de charme auprès des populations. Une astuce qui a toujours été concluante pour lui depuis 2012.
Le président de la République Macky Sall va officiellement effectuer, du 19 au 21 septembre, une tournée économique ou agricole dans les régions de Fatick, Kaolack et Kaffrine. Au départ, le Chef de l’Etat va entamer sa tournée par Niakhar, où il visite des champs de l’ASC JAMM BUGUM, organisation spécialisées dans la filière mil –. Puis à Sibassor où il visitera des champs de la coopérative pour le développement local de Sibassor (COPADELSI) , un champ de 1.500 ha de spéculations : arachide – mil – maïs Sorgho – maraîchage et arboriculture – 2.000 membres – .
Enfin à Toubacouta où Macky Sall va visiter des champs d’arachides (10 ha) et de mil (06 ha) à Ndoumboudj . Il est prévu qu’il passe la nuit dans cette ville samedi Le lendemain dimanche, le cortège présidentiel quitte Toubacouta pour Dabali / Firgui où il va visiter Coprosem Paoskoto, spécialisé dans la production De semences d’arachides et de mil – . Il fera cap sur Keur Socé pour une visite des champs de la coopérative des professionnels de L’agriculture pour la reforme (COPAR) avec 2.000 membres et plus de 8.500 ha exploités – avant de clôturer par Diaké Souf où son cortège visitera des champs d’arachides (260 ha), de mil (60 ha) avec 5 tracteurs équipés.
Le chef de l’Etat passe la nuit à Kaolack avant de reprendre la route et de faire un crochet dans sa ville natale de Fatick. Cependant, même si cette décision semble être une chose normale pour la mouvance présidentielle, il est légitime de s’interroger sur les motivations de ce déplacement au moment où la banlieue dakaroise et d’autres zones à l’intérieur du pays pataugent dans les eaux. Et que les populations réclament la lumière sur les plus de 700 milliards qu’il avait annoncés pour la mise en œuvre de son plan décennal destiné à mettre fin aux inondations. Pour être beaucoup plus explicite, il apparaît clairement qu’il n’est pas nécessaire d’être un bon analyste politique pour constater que le chef de l’Etat entame toujours une tournée dite économique dans le monde rural à chaque fois qu’il se sent en difficulté face aux offensives de l’opposition et au mécontentement populaire en milieu urbain et dans les médias.
Autrement dit, il préfère toujours détourner le regard face aux questions brûlantes pour aller séduire et montrer ses réalisations dans ces parties du pays. Pour apporter des justifications à de telles allégations, on n’a pas besoin de chercher loin car les exemples ne manquent surtout pas. En effet, du dimanche 5 au vendredi 9 mars 2017, Macky Sall était en tournée économique dans le nord du pays pour 4 jours. Le chef de l’Etat s’est rendu dans les régions de Louga, Saint-Louis et Matam afin d’évaluer, sur le terrain, l’état d’avancement et les réalisations des projets entrepris dans le nord du pays. A Saint-Louis, il a pris part à l’inauguration du forage et du château d’eau de Leybar.
A Podor également, le Président avait procédé au lancement officiel du déploiement de l’équipement post-récolte du PUDC pour les régions de Saint-Louis et Matam. Mais ce qu’il faut signaler, c’est qu’à ce moment débutaient les déboires judiciaires de l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall et que par conséquent, le pays était en ébullition du fait qu’une bonne partie de l’opposition était en ordre de bataille pour en découdre avec le leader de l’Alliance pour la République, l’accusant de vouloir procéder à l’élimination pure et simple de candidats (Karim Wade et Khalifa Sall) qui pouvaient le battre lors de l’élection présidentielle de 2019. Et ce n’est pas tout, car du 16 au 18 novembre 2018, il s’est rendu dans le Sénégal oriental pour inaugurer, par exemple, la route Tambacounda-Dialacoto qui s’étend sur 65 kilomètres et la mine d’or de Mako située dans la commune de Tomboronkoto, dans la région de Kedougou. Or, à ce moment, le problème des parrainages pour les candidats devant se présenter à l’élection présidentielle faisaient rage. Ainsi, le Président Macky Sall continue toujours dans sa logique de se réfugier derrière le monde rural à chaque fois qu’il est malmené à travers surtout les médias.
Et malgré la présence de la Covid-19 dans le pays, les leaders locaux de l’APR dans ces trois régions mobilisent leurs militants pour lui réserver un accueil mémorable. Pourtant, il a lui-même demandé en conseil des ministres à son gouvernement de prendre des mesures allant dans le sens de pousser les populations à respecter les mesures barrières et à surseoir aux rassemblements, surtout dans la capitale sénégalaise.