Un squat sénégalais défraie la chronique à Barcelone (Espagne). Plus précisément dans la région de Lerida où un groupe de 20 « Modou-modou » a profité de l’hospitalisation d’une vieille dame atteinte de coronavirus pour squatter son appartement. Les médiations entreprises n’ont pas réussi à convaincre nos compatriotes de libérer la maison d’autrui qu’ils occupent. Pis, ils ont même défié la police qui attend une ordonnance d’expulsion pour donner l’assaut. « Le Témoin » a enquêté sur cette affaire qui fait honte à toute la communauté sénégalaise d’Espagne.
Située à une centaine de kilomètres de Barcelone, Lérida est la région agricole de catalogne (Espagne). un potentiel d’activités qui fait de Lerida une destination privilégiée pour de nombreux migrants subsahariens notamment les Maliens, sénégalais, guinéens, ivoiriens etc. Des saisonniers africains qui travaillent et vivent parmi les 500.000 habitants autochtones. Lerida se distingue également par son paysage touristique favorisant des résidences secondaires de campagne. Justement, sous le calme apparent du quartier el clot situé dans cette belle ville, se noue un drame d’incivilité. Il s’agit d’une affaire de squat sénégalais qui défraie la chronique au point de pousser les autorités municipales, les habitants et les médias à condamner ce comportement à la fois sauvage et honteux. Un comportement, pour tout dire, digne d’un…Africain ! Que s’est-il réellement passé ? Courant avril dernier, une vieille dame espagnole propriétaire d’un appartement situé dans le quartier El Clot est tombée malade du coronavirus. Et a donc été hospitalisée dans un centre de traitement de covid19. Une contamination virale intervenue au moment où l’Espagne avait atteint son pic entrainant de centaines de morts par jour. c’est pendant cette période de sauve-qui-peut qu’une bande de quatre migrants sénégalais sans emploi et sans domicile fixe s’est introduite par effraction dans l’appartement de la dame pour s’y installer de façon audacieuse. et l’occuper carrément sans droit ni titre. Depuis le 26 mai dernier, la vieille dame, de retour de l’hôpital, n’arrive toujours pas à récupérer son appartement. Malgré le constat des huissiers, la dénonciation des médias et la médiation du maire, les squatteurs « Modou-modou » campent toujours sur leurs positions. Et refusent de quitter les locaux tout en multipliant des astuces pour retarder au maximum leur départ. Pis, les quatre sénégalais ont été rejoints dans ce squat par d’autres compatriotes venus les renforcer. Ce que fait que le groupe initial s’est élargi à 20 marginaux.
La rançon de l’indiscipline et de la pauvreté…
Selon B. Cissé, un sénégalais de Lerida contacté par « Le témoin » quotidien, cette histoire de squat à l’africaine fait la honte de toute la communauté sénégalaise d’Espagne. « Ce qui s’est passé est un crime organisé puisque nos compatriotes squatteurs veulent juste soutirer de l’argent à la propriétaire de l’appartement. Vous savez, les affaires de « squat » ont été toujours le domaine des Nigérians et Albanais.
Souvent, ils réussissaient leur coup en exigeant des « rançons » sous prétexte qu’ils n’ont pas de quoi payer un logement. sachant que la loi espagnole, voire européenne, protège les sans-abris, la plupart des propriétaires souhaitant récupérer rapidement leur villa ou appartement squatté sont obligés de casquer entre 1.000 euros à 2.000 euros (650.000 cfa à 1.500.000 cfa) pour faire plier les squatteurs. Sinon, les procédures d’expulsion sont très longues. Sauf s’il s’agit d’une procédure d’urgence, avec recours à un avocat, à la force de police et à un huissier qui coûte cher à la victime » explique avec beaucoup de désolation ce compatriote établi dans cette région de catalogne. A l’en croire, même les jeunes du quartier voulaient faire une expédition punitive pour déloger cette bande de « Nègres », mais ils ont été raisonnés par les autorités de la police locale. « Même la Police ne peut pas les déloger sans une ordonnance d’expulsion. Parce que l’Espagne est un pays de droit ! Imaginez ce qui se serait passé si les jeunes espagnols avaient fait une descente sur les lieux et qu’il y ait eu mort d’homme. Ensuite, on nous aurait parlé de racisme, non ! C’est de l’indiscipline caractérisée d’une bande de sénégalais. ce qu’ils ont fait ici, ils n’osent pas le faire au Sénégal. Avez-vous vu à Dakar ou à Louga quelqu’un s’introduire par effraction dans une maison d’autrui pour s’y installer de force ? Jamais ! » Ajoute notre interlocuteur. Effectivement jusqu’à avant-hier, lundi, à Lérida, la désolation était à son comble chez les habitants de el colt tous solidaires avec la victime. « D’ailleurs, la vieille dame a pu trouver des artifices légaux en coupant l’eau et l’électricité de son appartement pour éviter des frais de consommation abusifs » constate sur place notre compatriote qui suit de très près la situation. Il ressort de nos investigations que depuis un certain temps, des migrants sénégalais d’Espagne s’activent dans la mafia du « squat » même si une loi a été récemment votée pour rendre pénalement répréhensible l'occupation d'une villa ou d’un appartement sans l'accord du propriétaire.
Mieux, les possibilités d'expulsion immédiate par la police et le parquet sont également étendues pour dissuader les malfaiteurs de l’occupation illégale. Malheureusement, les squatteurs deviennent de plus en plus téméraires et audacieux grâce à une Europe très accueillante et trop tolérante vis-à-vis des étrangers voyous. « Allez aux usa, en chine, en Libye ou en Algérie pour y squatter une villa d’autrui après avoir défoncé les portes et fenêtres… Bilahi, vous serez délogés par une balle dans la tête ! » Estime Ab. Diop, un sénégalais habitant Harlem (usa) à propos des affaires de squat dont il nous dit qu’elles n’existent nulle part ailleurs qu’en Europe c’est-à-dire en France, en Italie et en Espagne entre autres.
« Dis-moi ton pays… »
Il est vrai que dans l’affaire de squat de Lérida, les auteurs pouvaient être poursuivis par la justice. Et le propriétaire qui a en effet le droit d’avoir la jouissance exclusive de son bien, pouvait réclamer des dommages et intérêts. Malheureusement, les condamnations ne servent à rien dès lors que la plupart des squatteurs sont des marginaux qui n’ont aucune solvabilité. « Dis-moi ton pays et je te dirai qui tu es !» ont sans doute dû se dire les habitants de Lérida (Espagne) à l’endroit de ce groupe de migrants sénégalais. Hélas ! Leur pays d’origine n’est autre que le Sénégal, un digne pays de l’Afrique de l’Ouest où des jeunes émergents cultivent l'insalubrité, l'incivisme, le vandalisme, le non-respect du couvre-feu sanitaire et l’incivilité…entre autres vilains défauts. Dommage que ces contre-valeurs aient été exportées en Espagne par 20 jeunes squatteurs ayant échoué dans les champs agricoles de Lérida. Des jeunes gens qui n’ont pas compris que vivre à l’étranger est une expérience exceptionnelle qui doit changer un individu et faire évoluer son rapport au monde. Mais pour ce coup-ci, nos « routards » évoluent dans le monde de la mafia où on risque de tomber fatalement un jour…
MACKY ET AMINATA MBENGUE NDIAYE TÉMOIGNENT DE LEUR RELATION AVEC LA MERE DE MIMI
Tout en renouvelant son amitié et sa fraternité à Mme Aminata Touré, le président de la République a présenté ses condoléances avant de formuler des prières pour un long compagnonnage avec la présidente du Cese
Le président de la République, son lointain prédécesseur l’ancien président Abdou Diouf, la présidente du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (Hcct) et d’autres personnalités politico-religieuses ont présenté hier leurs condoléances à la présidente du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE), Mme Aminata Touré. Le président Macky Sall et Aminata Mbengue Ndiaye ont magnifié leurs relations avec la défunte Nafissatou Sow. Abdou Diouf, lui, a appelé à Mimi pour lui présenter ses condoléances…
C’était encore le ballet des autorités hier à Sacré-Cœur, chez la défunte Mme Nafissatou Sow. Attendu naturellement chez sa responsable Mme Aminata Touré pour présenter ses condoléances suite au décès de sa maman, survenu le dimanche 14 juin dernier, le président de la République a effectivement fait le déplacement jusqu’à la Sicap Sacré-Cœur. Accueilli par la famille de la défunte, des proches et quelques collaborateurs de la Présidente du cese, Macky sall a, lors de sa prise de parole, renouvelé sa confiance pleine et entière à Aminata Touré. Venu seul, en ami de la famille, et sans protocole, Macky sall a rappelé le long parcours fait avec Aminata Touré sur la base de valeurs communes et au nom de la préservation des intérêts du Sénégal à un moment où ils étaient menacés. Il a ensuite magnifié les relations qui l’unissaient à la mère de Mme Aminata Toure qui les avait, selon lui, beaucoup soutenus en 2012 avec des conseils avisés. « Votre mère était une femme de sagesse avec qui je m’entretenais régulièrement. Ma présence ici est le témoignage de ma peine causée par sa disparition » a-t-il dit.
Tout en renouvelant son amitié et sa fraternité à Mme Aminata Touré, le président de la République a présenté ses condoléances avant de formuler des prières pour un long compagnonnage avec la présidente du Cese. Les présentations de condoléances se sont déroulées à la maison mortuaire en présence de toute la famille. Après le chef de l’État, la présidente du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) s’est aussi rendue au domicile de feue Nafissatou sow et de Madyou Touré dont elle se réclame. « Je suis un membre à part entière de cette famille. Si je connais aujourd’hui la ponctualité, c’est grâce à votre père Madyou Touré. Il a beaucoup participé à notre formation en tant que jeunes. À cause de mon attachement à lui, je l’avais même retrouvé à Tambacounda. Votre papa a beaucoup fait pour nous. Notre maman Nafissatou Sow était aussi une grande dame de sagesse », a confié Aminata Mbengue Ndiaye. Selon elle, si elle est aujourd’hui trop attachée à Mimi, c’est à cause de son geste durant la campagne présidentielle. Elle s’explique : « On les avait logés (Ndlr, les membres du staff présidentiel) au Palais de Djily Mbaye avec le Président mais elle avait décidé de venir dormir chez moi. Mieux, elle sortait de la chambre pour venir s’assoir à côté de ma maman pour discuter avec elle. Cela m’est allé droit cœur » a raconté la présidente du Hcct.
ABDOU DIOUF APPELLE MIMI…
Auparavant, l’ancien président de la République, Abdou Diouf, s’est, selon nos informations, longuement entretenu au téléphone avec Mme Aminata Toure depuis Paris où il se trouve. Abdou Diouf tenait, à en croire des proches, à présenter personnellement ses condoléances à la Présidente du conseil économique, social et environnemental (Cese) et à sa famille suite au rappel à Dieu de leur mère, Nafissatou sow. L’ancien Président du Sénégal était, nous confie-t-on, un ami proche du père d’Aminata Touré qui fut médecin de son vivant et responsable du Parti socialiste (Ps) à Gossas du temps de Théophile James. Mme Aminata Touré et le Président Abdou Diouf se sont entretenus au téléphone en présence des propres fils de l’ancien Président du Sénégal, Makhtar Diouf Pedro et Habib Diouf accompagnés d’une forte délégation qui a fait le déplacement à la maison mortuaire de sacre cœur 2 pour présenter les condoléances de toute la famille Diouf.
Touchée par cette marque d’affection, Mme Aminata Touré a particulièrement apprécié ce geste comme l’expression d’une amitié et d’une fraternité solide de deux familles qui ont su résister au temps. D’autres personnalités comme l’ancien Premier ministre Mamadou Lamine Loum, le porte-parole de Medina Baye, le marabout serigne Sidy Mbacké Alkhourane, le ministre Omar guèye, les journalistes Mamadou Oumar Ndiaye, Bougane Gueye Dani, Moustapha Cissé Lô entre autres ont été aperçus chez la défunte Nafissatou sow…
Par Pape Ndiaye
MASSATA DIACK ET KARIM WADE… « COMME YALLA AK YALLI ! »
Le fils Diack a détalé devant la justice française là où Karim Wade avait choisi de venir répondre à la convocation de la justice sénégalaise, quitte à se faire guillotiner à Rebeuss
Dans notre édition du 14 novembre 2019, « Le Témoin » s’était agacé du comportement irresponsable de Massata Diack passant tout son temps à nier, entre quatre murs dakarois, les accusations portées contre lui dans l’affaire de corruption à l’Iaaf qui a valu à son père, Lamine, d’être inculpé et placé en résidence surveillée à Paris. Comme un lâche fugitif, Massata Diack a détalé devant la justice française là où Karim Wade avait choisi de venir répondre à la convocation de la justice sénégalaise, quitte à se faire guillotiner à Rebeuss. Qui dit qu’entre Diack-fils et Wade-fils, c’est comme « Yalla ak Yalli » ? De nombreux lecteurs et sportifs du monde entier avaient qualifié notre article inédit et véridique. L’époque, le célèbre quotidien sportif français « L’Equipe » dont le tirage frôle les 2 millions d’exemplaires, l’avait même repris. A l’occasion du procès de Lamine Diack, nous republions l’article en intégralité pour vous rafraîchir la mémoire.
« Papa Massata Diack innocent ? Qu’il aille le prouver aux juges français ! » Tel était le titre de notre commentaire relatif à la posture vociférante du fils de Lamine Diack, ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (Iaaf).
Inculpé dans l’affaire de corruption pour couvrir des cas de dopage d’athlètes russes, Papa Massata Diack, depuis son trou à rats dakarois, continue de crier au « traquenard » et clamer son innocence. Convoqué par la justice française, il s’est arrangé pour se faire auditionner par un juge d’instruction sénégalais dans notre capitale. Bigre ! Car, comme nous l’avions précisé, ce n’est pas devant les juges sénégalais qu’il doit nier les faits qui lui sont reprochés mais bien devant la justice française dont l’indépendance et l’impartialité des magistrats constituent la pierre angulaire de cet état de droit. Autrement dit, tous les gages d’un procès équitable pour Massata Diack sont réunis en France. Les observateurs un tant soit peu impartiaux se demandent donc pourquoi Papa Massata Diack laisse-t-il échapper cette aubaine pour prouver l’innocence qu’il clame ? Cela n’a rien à voir, bien sûr, avec se faire auditionner ou juger par la justice sénégalaise « décriée » sur tous les toits. il aurait pour- tant dû s’inspirer de l’exemple de Karim Wade et de son père que lui, Massata, et son père Lamine s’étaient jurés de faire quitter le pouvoir. En sollicitant des financements russes pour cela ! Paradoxalement, pourtant, ledit Karim Wade, alors accusé de tous les maux du Sénégal et affublé de tous les noms d’oiseaux, avait eu, lui, le courage de venir déférer à la convocation de la justice du président Macky sall ! et, notamment, de sa redoutable et très couchée cour de répression de l’enrichissement illicite (crei).
Convoqué le 15 novembre 2012 pour audition devant la section de recherches de la gendarmerie alors qu’il était à Paris, Karim Wade, sans se faire prier, avait débarqué à Dakar pour se livrer aux enquêteurs. Sans doute, Wade-fils s’était dit qu’au-delà de cette convocation provocatrice homologuée par le régime de Macky sall, son père Me Abdoulaye Wade était visé à travers lui pour l’avoir mis en orbite. Exactement comme l’ex-patron de l’Athlétisme mondial Lamine Diack avait fait profiter son fils Massata des fonds issus des « droits » de télévision et de sponsoring de plusieurs manifestations sportives internationales organisées par le CIO dont il était le tout-puissant patron ! Contrairement à Massata Diack, le fils du Pape du sopi avait la ferme résolution de ne pas laisser ses détracteurs secouer la quiétude de son père en retraite dans sa résidence de Versailles (France). Bien que sachant qu’il allait être arrêté et embastillé, il avait quitté la France — alors qu’il avait tout loisir d’y demander le statut de réfugié politique, surtout que sa mère elle-même est une Française bon teint pour venir se fourrer dans la gueule du loup sénégalais. Vous conviendrez avec nous qu’entre Massata Diack et Karim Wade, c’est comme « Yalla ak Yalli ». Deux personnages, fils à papa certes, mais aux comportements et caractères diamétralement opposés. L’un s’était substitué à son père pour ne pas dire à tout un ancien régime (ministres, directeurs de société, hommes d’affaires etc.) pour payer les pots cassés ou « détournés » par d’autres, l’autre a détalé comme un lapin dès les premiers coups de feu judiciaires en abandonnant son père en rase campagne aux « prédateurs » français.
Un sprint déshonorable de Diack-fils !
« Viens, mon fils, viens, mon sang, viens réparer ma honte ! » On pourrait reprendre ainsi cette expression de corneille afin de la placer dans le contexte de l’affaire Lamine Diack où le fils semble avoir poussé le père dans un caniveau sportivo-judiciaire à l’échelle mondiale. Hélas, sur les starting- blocks judiciaires, le père Lamine Diack sera seul sur la piste d’un long procès qui se tiendra du 13 au 23 janvier 2020 prochain à Paris. Nous sommes dans une société africaine où le père est censé incarner l’autorité en même temps qu’il doit pourvoir aux besoins de la famille. et surtout quand il s’agit d’un père honorable de la dimension de Lamine Diack qui s’est beaucoup sacrifié pour la réussite de ses enfants. et quoi qu’on puisse reprocher au père Lamine Diack, force est de constater qu’il a occupé une place « essentielle » dans l’é- épanouissement et la réussite de ses enfants. Des enfants qu’il couvait comme une maman poule le ferait de ses poussins et pour qui il a un grand faible. Des enfants auxquels il ne pouvait rien refuser et qui ont profité de l’amour sans limites qu’il leur porte pour lui faire faire n’importe quoi. Du moins, l’un d’entre eux ! D’où l’ingérence manifeste de son fils Massata Diack dans les affaires de l’iaaf dont il était le « consultant en marketing ». Certes, en matière pénale comme dans celle renfermant les délits de corruption passive et active sur fond de blanchiment aggravé qui frappent le président Lamine Diack, il appartient à chacun d’assumer ses responsabilités. Et il est clair que la responsabilité pénale est personnelle, elle n’est pas collective. Mais le Sénégal, comme toutes les sociétés africaines, a ses réalités socioculturelles où un fils digne comme Karim Wade par exemple, n’admet point que l’honneur de son père ou de sa mère soit bafoué ou outragé. Des sociétés où les enfants sont prêts à donner leur vie pour qu’on n’humilie pas leurs parents surtout s’ils sont de la trempe de Lamine Diack, patriarche mondial de l’Athlétisme.
La dignité russe...
Hélas, Papa Massata Diack a dû oublier que dans le Sénégal des affaires politico-judiciaires et sportivo-judiciaires « on nous arrête, nous juge, nous condamne ou nous pend, mais on ne nous déshonore pas ». Pour cause, l’honneur parental et la dignité familiale ont toujours besoin d’être reconnus parce qu’étant liés à quelque haut fait, à une tradition, à une histoire qui est celle d’un individu, d’une famille ou d’un groupe. Diack-fils a dû également oublier que l’honneur est de l’ordre de la grandeur et de la réputation. il peut être terni et bafoué par la fuite ou la désertion face à l’ennemi, fut- il un juge d’instruction. ce que les athlètes russes impliqués et suspendus dans cette affaire de corruption ont sans doute compris pour avoir courageusement assumé leurs responsabilités en se laissant conduire à l’abattoir sportif et judiciaire. Et pourtant, les athlètes russes seraient mieux placés que Massata Diack pour piquer un sprint afin de semer les juges à leurs trousses. Eux qui jouissent d’énormes capacités et conditions physiques pour se fondre dans la nature. Hélas, en lieu et place, c’est Papa Massata qui se distingue dans l’art de prendre ses jambes à son cou...au point de battre le record de Usain Bolt!
(Le Témoin/ 14 novembre 2019)
L’ASSEMBLEE NATIONALE NE FAIT PLUS DE BRUIT
Même s’ils étaient indexés de ne pas représenter le peuple, les députés occupaient souvent le devant de la scène pour se prononcer sur l’actualité politique nationale.
Même s’ils étaient indexés de ne pas représenter le peuple, les députés occupaient souvent le devant de la scène pour se prononcer sur l’actualité politique nationale. En temps normal, leurs préoccupations et autres sollicitations en Commission comme en plénière faisaient écho dans l’espace public. Mais la déclaration de l’état d’urgence suivi du vote de la loi d’habilitation semble avoir douché leurs ardeurs.
Si ce n’était pas des empoignades au sein de l’hémicycle, les élus assuraient la bataille médiatique à la veille ou au lendemain du vote des lois. A défaut, certains d’entre eux n’hésitaient pas à interpeller le gouvernement sur des questions d’intérêt public à travers des questions écrites ou orales. Mais depuis la déclaration de l’état d’urgence suivie du vote de la loi d’habilitation, les députés ont laissé le champ libre au gouvernement.
En réalité, l’Exécutif est de moins en moins inquiété. Il n’a qu’une seule question orale à notre connaissance posée au gouvernement depuis l’apparition de la Covid-19 dans le pays. Et elle ne porte pas sur la gestion de la crise mais plutôt sur les conditions d’octroi de licences de pêche à des privés étrangers. Au moins, le député d’Aj/Pads, Mamadou Diop Decroix, aura sauvé la face. Et pourtant, on ne peut pas dire que les questions manquent, vu les conditions d’attribution des marchés et de transport des denrées aux ménages les plus pauvres pour réduire les effets socio-économiques de la crise. Aussi, le ministre de la Santé et de l’Action sociale devrait-il être interpellé sur de nombreux aspects dans la gestion sanitaire de cette pandémie.
Sans compter les autres départements ministériels qui n’ont pas su définir une stratégie claire de gestion de crise. Les conditions exécrables d’organisation de la distribution du pain par le ministre du Commerce et des vivres par Mansour Faye sont passées par là ainsi que la reprise ratée des enseignements/apprentissages, entre autres sujets à aborder à l’hémicycle. Quid des scandales fonciers ? Au moins les commissions dédiées auraient pu entendre les mis en cause. A un moment, on a l’impression que l’Assemblée nationale a pour seule mission de voter des lois et qu’en période d’état d’urgence, elle perd une partie de ses pouvoirs. Que nenni ! Selon l’enseignant en Droit public Ndiogou Sarr, la loi d’habilitation n’interdit pas à l’Assemblée nationale de fonctionner. La preuve, dit-il, l’Assemblée nationale a voté, au mois de mai dernier, le projet de loi portant à 65 ans l’âge d’admission à la retraite pour les travailleurs relevant de professions ou emplois dont les conditions d’accès et d’exercice sont spécifiques. Non sans relever auparavant le vote de la loi d’habilitation au bénéfice du président de la République, dans le cadre de la lutte contre la pandémie.
Ainsi, dit-il, en la matière, pour les questions d’ordre budgétaire, économique et sécuritaire, le chef de l’Etat peut intervenir de plein droit dans le domaine de la loi en prenant une ordonnance. Néanmoins, il affirme que l’Assemblée garde ses prérogatives. «A chaque fois qu’elle souhaite avoir une information de la part du gouvernement, elle peut effectivement lui envoyer une question. Et rien ne dit qu’elle n’a pas envoyé des questions », a déclaré Ndiogou Sarr.
En réalité, il affirme que l’Assemblée n’est pas en vacance et qu’elle fonctionne même si chacun peut avoir des appréciations sur son mode de fonctionnement. Le Parlement a juste prêté à l’Exécutif, particulièrement au président de la République, son pouvoir législatif dans les domaines qui touchent la pandémie, soutient-il. «Mais on n’a pas dit que l’Assemblée ne peut plus entendre les ministres. Tous les pouvoirs et toutes les prérogatives de l’Assemblée nationale restent intacts. Est-ce qu’elle l’utilise ou pas ? C’est ça la question », affirme Monsieur Sarr qui, dans la foulée, laisse entendre que les députés peuvent bel et bien envoyer des questions écrites ou orales.
«L’ASSEMBLEE SEMBLE INERTE PARCE QU’ELLE N’A PAS L’HABITUDE DE PROPOSER DES LOIS»
Par ailleurs, il estime que l’Assemblée est en train de siéger de façon timide et que cela se comprend dans la mesure où elle n’est pas habituée à faire des propositions de loi. Souvent, dit-il, c’estl’Exécutif qui demande à voter une loi et s’il ne le fait pas, l’Assemblée semble être inerte et en vacance. Donc, cela montre encore le déficit qu’on a au niveau des propositions de loi, a martelé l’enseignant en Droit public. Ndiogou Sarr de dire que ce qui peut être sujet à débat, c’est le fait que le Parlement change sa méthode de siéger. «Ce n’est pas tous les parlementaires qui sont maintenant convoqués. L’Assemblée a décidé de réduire au minimum nécessaire le nombre de parlementaires qui doivent siéger au niveau des Commissions et au niveau de la plénière pour adopter des lois. Et dans d’autres pays, avant de prendre une telle décision, elle aurait d’abord demandé au Conseil constitutionnel», a conclu Monsieur Sarr.
AMNESTY INTERNATIONAL RECLAME UN STATUT SPECIAL POUR LES ENFANTS
29 ans après la proclamation de la Journée internationale de l’Enfant Africain, Amnesty International Sénégal constate avec regret que la protection des droits de l’enfant en Afrique est très à la traîne, comparée à d’autres secteurs
La 29ème édition de la Journée internationale de l’Enfant Africain a été célébrée hier, en présence de beaucoup d’acteurs de la société civile, notamment la section sénégalaise d’Amnesty international. Occasion saisie par les camarades de Seydi Gassama pour dénoncer les lenteurs notées dans la mise en œuvre des politiques de protection des droits de l’enfant en Afrique. Selon la chargée de programmes à Amnesty Sénégal, Oumy Sya Sadio, il est temps d’accorder à l’enfant un nouveau statut.
Vingt-neuf(29) ans après la proclamation de la Journée internationale de l’Enfant Africain, la section sénégalaise d’Amnesty International constate avec regret que la protection des droits de l’enfant en Afrique est très à la traîne, comparée à d’autres secteurs en termes de développement. Il semble donc urgent, aux yeux de la chargée de programmes à Amnesty Sénégal Oumy Sya Sadio, de tirer les leçons des expériences passées et de réfléchir sur de nouvelles pratiques novatrices afin de parvenir à une protection effective et efficace de l’enfant. Elle considère que cette approche de la protection de l’enfance fondée sur les droits humains est un moyen de s’orienter vers un cadre systémique plus large, incluant les contextes juridiques internationaux, la capacité institutionnelle ainsi que l’évaluation et le suivi des droits de l’enfant en Afrique. «A ce niveau, le soutien apporté par la société civile et les organisations internationales mérite d’être cité, car ces dernières contribuent de manière très remarquable à l’effort commun visant la protection générale de l’enfant au niveau national.
UNE PROTECTION LIMITEE DE L’ENFANCE
Malgré les actions menées en faveur de la protection des droits de l’enfance, Amnesty International note des manquements. De l’avis de Mme Sadio, face à la maltraitance, notamment la mendicité et l’exploitation des enfants à des fins économiques et sexuelles qui semblent être la forme la plus visible de violations des droits de l’enfant, des mesures de protection ont été prises tant au niveau international que régional afin d’éradiquer entièrement ce phénomène en Afrique. «Il en est de même du droit à l’enregistrement des naissances qui n’est pas garanti à tous les enfants et le système de justice juvénile ou les violations des droits de l’enfant sont également nombreuses. Tout ceci pour dire que des exemples de progrès et de réalisations liés à l’existence de ces conventions peuvent être cités tant au niveau international que national». Cependant, elle estime que ces résultats, bien que méritoires, demeurent faibles au regard des défis qui se posent. «En effet, la protection de l’enfance en Afrique trouve ses limites face à des fléaux relatifs à la pauvreté, aux pratiques traditionnelles préjudiciables, à la faim ou aux pandémies. S’y ajoute le manque de volonté politique de la part des gouvernements notamment dans la mise en application de leurs engagements, sans omettre l’impuissance de la communauté internationale face à certaines situations de violations des droits de l’enfant. De même, la méconnaissance des droits de l’enfant de la part des parties prenantes au niveau international, régional et national constitue une des causes de l’impunité qui entoure les nombreuses atteintes à ces droits», soutient la chargée de programmes à Amnesty International Sénégal. Compte tenu des nombreuses violations dont font l’objet les droits de l’enfant en Afrique, Mme Sadio se demande si les instruments juridiques des droits humains destinés à les protéger sont réellement efficaces. Dès lors, elle propose de nouvelles méthodes de travail en vue d’améliorer la protection de l’enfance dans le monde.
34% DES TERRES SONT AFFECTEES PAR LA DESERTIFICATION
Le rythme de l’avancée du désert est inquiétant et le Sénégal n’est pas épargné par le phénomène.
Le Sénégal célèbre aujourd’hui la Journée mondiale de la lutte contre la Désertification au moment où ses terres arables continuent à se rétrécir. 34% d’entre elles sont affectées par la désertification. Cette situation a déteint sur les spéculations pluviales comme le mil et l’arachide qui enregistrent respectivement des pertes de 26,36% et de 21,56% ainsi que les écosystèmes forestiers.
Le rythme de l’avancée du désert est inquiétant et le Sénégal n’est pas épargné par le phénomène. Les chiffres font froid dans le dos puisque les terres arables continuent à se rétrécir. En effet, à l’instar de la communauté internationale, le Sénégal célèbre aujourd’hui la Journée mondiale de la lutte contre la désertification dont le thème porte sur les liens entre la consommation, la production et la terre d’où le slogan : «Aliments-Fourrage-Fibres : production et consommation durable».
«Au Sénégal, les terres arables continuent à se rétrécir et on estime que 34% des terres sont affectées par la désertification (CSE, 2011). Cette dégradation des terres se reflète par la diminution des rendements des cultures», relève l’Ong Enda Energie qui s’engage dans la lutte contre la désertification.
Dans une note parvenue à «L’AS», il est indiqué que la progression du désert a fait que «les spéculations pluviales comme le mil et l’arachide enregistrent respectivement des pertes de 26,36% et de 21,56%.Il en est de même pour les écosystèmes forestiers dont les pertes sont estimées à 30,88% pour les plantations de gommier, 25,27% au niveau des steppes et 16,47% au niveau des savanes (ELD Initiative 2019)».
La situation du Sénégal rejoint le constat global sur le rythme non viable de la transformation et de la dégradation des terres nuisant à la production, aux écosystèmes et à la biodiversité. «Plus de deux milliards d’hectares de terres auparavant cultivables sont dégradées. Plus de 70% des écosystèmes naturels ont été transformés. Ce chiffre pourrait grimper jusqu’à 90% d’ici à 2050», rapporte la même source.
Selon les prévisions, d’ici à 2030, la production alimentaire nécessitera plus de 300 millions d’hectares de terres supplémentaires. «Dans le même laps de temps, l’industrie de la mode devrait utiliser 35% de terres supplémentaires, soit plus de 115 millions d’hectares», précise-t-on. Cette une situation alarmante qui a poussé le Secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (Cnulcd), Ibrahim Thiaw, à tirer la sonnette d’alarme. «Si nous maintenons nos habitudes excessives de consommation, exigeant une constante croissance de la production, nous épuiserons les ressources de la Terre au moment où nous en avons le plus besoin. Il faut faire de meilleurs choix alimentaires afin de contribuer à la protection et la restauration des terres», prévient-il.
Pour contribuer à la lutte contre la désertification, Enda Energie va s’appuyer sur le programme de bonne gouvernance écologique dans l’Entente intercommunale de la Petite Côte pour une Gestion intégrée des Zones côtières (EIPC- GIZC).
Ainsi, pour marquer cette journée, elle va effectuer des reboisements dans des établissements et sites publics de la localité.
LE SUDES PROPOSE LA REOUVERTURE DES CLASSES D’EXAMEN EN JUILLET ET CELLES INTERMEDIAIRES EN SEPTEMBRE
Se prononçant pour un plan global de réaménagement du calendrier scolaire tout en prenant en compte les deux catégories d’élèves pour le reste de l’année civile, le Sudes a proposé aux autorités des modalités de reprise des enseignements
Après l’échec du 02 juin, le syndicat unitaire et Démocratique des Enseignants du Sénégal (Sudes) qui s’est réuni en session extraordinaire, le 14 juin dernier, propose au gouvernement les solutions pour réussir une bonne reprise des enseignements dans la préservation de la santé et de la vie des élèves et des enseignants. Ainsi, pour les classes d’examen, les syndicalistes fixent la reprise au mois de juillet et la date du 15 septembre pour celles intermédiaires. Pour cela, préviennent-ils, il faut au préalable des conditions à remplir.
La reprise des enseignements inquiète fortement le Syndicat Unitaire et Démocratique des Enseignants du Sénégal. A cet effet, se prononçant pour un plan global de réaménagement du calendrier scolaire tout en prenant en compte les deux catégories d’élèves pour le reste de l’année civile, le Secrétariat Exécutif National Unitaire du Sudes a proposé aux autorités des modalités de reprise des enseignements.
Ainsi, pour les classes d’examen de l’enseignement général et toutes les classes, sans distinction, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, à cause de leurs faibles effectifs, Amadou Diaouné et ses collègues arrêtent le redémarrage des enseignements à la date de juillet-août et 1ère quinzaine de septembre 2020. Et pour ce qui est des classes intermédiaires de l’enseignement général, ils fixent la date du 15 septembre au 30 novembre 2020. Par ailleurs, le Sudes a également donné des préalables à la réussite de ces modalités suivantes de reprise dans la préservation de la santé et de la vie des élèves et des enseignants. C’est dans cet esprit, note le Sudes dans un communiqué parvenu à « L’AS », pour le plein succès de ces reprises, qu’il faudra impérativement que des mesures administratives soient adoptées.
Ensuite, d’après Amadou Diaouné et ses collègues, il faut la mise en place à temps des matériels suffisants et des dispositifs retenus dans tous les établissements publics et privés pour l’application du protocole sanitaire. Il s’agit notamment des mesures barrières de base comme les masques, les lave-mains, la distanciation physique, la désinfection des locaux, des points d’eau et des latrines fonctionnels.
Mieux, considérant l’installation progressive de l’hivernage dans le pays et son impact négatif sur le fonctionnement de l’école sous de nombreux rapports, le Sudes estime qu’il est impératif, à leurs yeux, de gérer au mieux les effets de l’hivernage sur le déroulement des activités scolaires là où c’est nécessaire. En définitive, note le Sudes, il faut un appui financier conséquent de l’Etat aux écoles privées en vue de la prise en charge des arriérés de salaires dus aux enseignants et de tout ce qui est indispensable au bon redémarrage des cours dans ces établissements.
En outre, le Sudes considère que, dans le cadre de larges concertations inclusives, il sera possible de réaliser avec tout ou partie importante des acteurs un consensus sur les modalités de reprise et de déroulement des cours en vue de sauver cette année scolaire bien particulière. Car ils sont soucieux de sauver autant que possible l’année scolaire 2019-2020, dans le respect des normes acceptables de qualité des enseignements et de validité des diplômes, dans l’intérêt d’abord de l’avenir scolaire des élèves, ensuite de la nation. Comme cela est en train de se faire dans beaucoup d’autres pays de la sous-région. Ce, notent les syndicalistes, à l’instar de nombreux pays de la sous-région où en dépit de la situation pandémique, les cours ont repris à savoir au Bénin, au Burkina Fasso, en Côte d’Ivoire, au Mali et au Niger. Enfin, le Sudes a formulé le souhait d’un prompt et définitif rétablissement pour les enseignants malades de la COVID-19.
Par Babacar DIOP
GEORGE FLOYD RAPPELLE AUSSI LA GRANDEUR DE LINCOLN
Lincoln a affronté l’épreuve de la Guerre civile en mettant la question de l’égalité au cœur du conflit. Il travailla à la sauvegarde de l’Union et à la libération des esclaves.
Pendant la lutte pour l’indépendance des colonies américaines, Johns Adams, deuxième président des États-Unis, disait à l’endroit de l’Empire britannique : « Nous ne voulons pas être traités comme des nègres !» (Losurdo, 2006 :63).
Cette déclaration scandaleuse suffit pour démontrer que la démocratie américaine, tant chantée, excluait de fait et de droit les Noirs qui étaient incapables de dépasser le statut d’esclave et de subordonné. Nous pouvons aussi rappeler que George Washington avait exclu les Noirs de la Continental Army en 1775 et Thomas Jefferson avait signé en 1802 un texte de loi interdisant aux Noirs le transport du courrier postal. C’est dans cette culture américaine fondée sur la domination raciale qu’Abraham Lincoln sera élu sixième président des Etats-Unis en 1860.
Son élection a eu pour conséquence directe, l’éclatement de la Guerre civile américaine, parce que les États du Sud esclavagiste craignaient les idées progressistes et abolitionnistes de Lincoln. Ce dernier eut le courage de dire à ses compatriotes, incapables d’entendre la voix de l’égalité : « Si l’esclavage n’est pas injuste, alors rien n’est injuste » (S.B. Oates, 2010 :113).
Lincoln a affronté l’épreuve de la Guerre civile en mettant la question de l’égalité au cœur du conflit. Il travailla à la sauvegarde de l’Union et à la libération des esclaves. C’est pourquoi, il est considéré comme l’auteur de la « Proclamation d’émancipation » des Noirs promulguée le 1er janvier 1863.Il abolit l’esclavage sur l’ensemble du territoire des États-Unis.
Après avoir apposé sa signature sur le document le plus révolutionnaire de l’histoire de la nation américaine, il prononça ces paroles à l’endroit de ceux qui l’entouraient : « Si mon nom entre jamais dans l’Histoire, ce sera pour cet acte » (S. B. Oates, 1984 :406). Après sa réélection à la présidence en 1864, craignant que sa « Proclamation d’émancipation » des Noirs soit ultérieurement invalidée par les tribunaux ou annulée par un nouveau Congrès ou une nouvelle administration, il mettra toute son énergie dans l’adoption du Treizième amendement à la constitution qui interdirait toute velléité de revenir sur l’émancipation des esclaves.
Le 31 janvier 1865, la Chambre des représentants adopta l’amendement historique qui abolit définitivement l’esclavage en Amérique. L’homme était profondément respectueux de la dignité humaine.
Le 04 avril 1865, Lincoln se rendit à Richmond pour rencontrer la communauté noire qui vivait dans la ville. Un vieil homme d’une soixantaine d’années tomba à genou, suivis d’autres Noirs pour le remercier de la liberté qu’il avait apporté à leur peuple. Lincoln leur dit avec fermeté : « Vous ne devez vous agenouiller que devant Dieu » (B. Quarles, 1962 :212).
Compte tenu de tout ce qui précède, Lincoln apparaît dans l’histoire comme un homme qui a œuvré pour la libération des Noirs. Les esclavagistes ne lui pardonneront jamais ses idées égalitaristes. Le 14 avril 1865, au théâtre Ford de Washington, la main assassine de John Wilkes Booth ouvra le feu sur Lincoln. Les esclavagistes guérissent difficilement de la folie de la suprématie raciale.
En réalité, ce sont les descendants de John Wilkes Booth, ravagés encore et toujours par le venin de la haine qui ont tiré sur Malcom X, le 21 février 1965 et sur Martin Luther King, le 04 avril 1968. Aujourd’hui, ce sont les mêmes qui ont tué George Floyd, le 25 mai 2020. La mort de Lincoln fut un grand choc pour l’humanité. Les Noirs américains chantent dans un vieux negro spiritual : « Le Christ est mort pour notre Rédemption et Lincoln pour notre Libération » (B. Quarles, 1962 :220).
Le 13 mai 1865, Karl Marx et l’Association internationale des travailleurs adressent une lettre de condoléances au président Johnson. Cette lettre brosse un portrait juste de Lincoln : « Il fut l’un des rares ayant réussi à devenir un grand homme sans cesser d’être bon. La modestie de cet homme, grand et brave, était telle que le monde n’a découvert qu’il était un héros qu’après qu’il soit mort en martyr ». (K. Marx/A. Lincoln, 2012 :238).
En France, trois mille étudiants défilèrent devant la légation des États-Unis pour honorer la mémoire de cet humaniste que fut Lincoln. Les élèves des écoles écrivirent une lettre d’hommage à la mémoire du grand héros de l’égalité. En 1908, dans une région sauvage et reculée du Nord-Caucase, en pleine Russie des Tsars, Léon Tolstoï, le grand écrivain de l’époque, est l’hôte d’un chef tribal « vivant loin de toute civilisation dans les montagnes ».
Ce chef, qui avait rassemblé ses proches, demandait au savant qui était de passage de leur raconter la vie des hommes illustres de l’Histoire. Tolstoï leur parla d’Alexandre le Grand, de Jules César, de Napoléon Bonaparte, de Fréderic le Grand. Constatant que la rencontre touchait à sa fin, le chef se lève pour dire qu’il regrettait qu’on n’ait rien dit sur Lincoln, un grand héros dont le pays qu’il habitait s’appelait l’Amérique. Il dit à Tolstoï : « Dites-nous pourquoi Lincoln a été tué ?».
Léon Tolstoï fut ému par ces frustes barbares qui se passionnaient pour un homme qui habitait un pays lointain et était mort depuis des décennies. Il leur parla de Lincoln et de son honnêteté légendaire. Tolstoï évoqua que la supériorité de Lincoln réside dans sa force morale et la grandeur de son caractère : « Washington était un Américain type.
Napoléon était un Français type, mais Lincoln était un humaniste aussi grand que le monde. Il était plus grand que son pays, plus grand que tous les présidents réunis » (D. K. Goodwin, 2012 : 332). Au moment de conclure, Tolstoï, le grand humaniste, l’un des plus grands écrivains de la littérature universelle, dit à ces hôtes qui vivaient dans les montagnes reculées du Nord-Caucase : «La grandeur de Napoléon, César ou Washington n’est qu’un rayon de lune à côté du soleil de Lincoln » (B. Vincent, 2009 :372). Le lendemain, tandis que Tolstoï se prépare à rentrer, ils lui demandent de leur procurer un portrait de Lincoln. Il ne tardera pas à satisfaire cette doléance, parce qu’un des ses amis avait chez lui une grande photographie de Lincoln.
Cette belle histoire humaine a continué son chemin jusqu’à mon Sénégal natal. Depuis plusieurs années, j’ai accroché un portrait de Lincoln sur le mur de mon bureau de travail, à côté de ma bibliothèque. Le regard bienveillant du vieil homme me rappelle à tout instant que chaque génération doit renouveler la lutte pour l’égalité.
Dr Babacar Diop
RETOUR DE PARQUET POUR CHEIKH YERIM SECK
Dans cette affaire qui met en cause une famille d’origine libanaise, le journaliste a fait des révélations sur une supposée implication du Garde des Sceaux, ministre de la Justice et d’autres acteurs du secteur de la justice.
Le journaliste Cheikh Yérim Seck a bénéficié d’un retour de parquet, au terme de son face-à-face avec le Procureur de la République hier, mardi 16 juin. Après avoir passé la nuit à la Gendarmerie de Thiong, le journaliste retourne aujourd’hui au Tribunal pour une autre rencontre avec le Procureur qui va peut-être sceller son sort. Cheikh Yerim Seck est poursuivi pour les déclarations qu’il a faites sur la télévision 7TV, la semaine dernière. Occasion pendant laquelle il est revenu sur plusieurs sujets notamment l’affaire Batiplus.
Dans cette affaire qui met en cause une famille d’origine libanaise, le journaliste a fait des révélations sur une supposée implication du Garde des Sceaux, ministre de la Justice et d’autres acteurs du secteur de la justice. Il a aussi accusé les gendarmes d’avoir trouvé, lors de leur descente, une somme beaucoup plus importante que celle annoncée.
Le Cdeps exige la libération de Cheikh Yerim Seck
«Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cdeps) considère que l’emprisonnement d’un journaliste, alors que les faits ne sont pas encore établis, suscite une inquiétude quant à la liberté de la presse et la liberté d’expression», indique un communiqué du patronat de presse parvenu à la rédaction. Mieux, le Cdeps trouve que dans cette «période de pandémie du coronavirus, l’emprisonnement semble encore plus inadapté». Le Cdeps trouve que l’arsenal juridique sénégalais comporte de nombreuses dispositions attentatoires à la liberté de la presse et la liberté d’expression comme la diffusion de fausses nouvelles, la diffamation, le secret défense, la fermeture administrative d’un organe de presse. D’où la nécessité, dès lors, de la dépénalisation ou dépersonnalisation des délits de presse. Le Cdeps ajoute, par ailleurs, que l’emprisonnement du journaliste Cheikh Yérim Seck serait un acte d’un autre âge dans une société démocratique. De ce fait, il exige la libération immédiate de Cheikh Yerim Seck pour qu’il puisse comparaître libre devant un tribunal, en cas de jugement.
SYNPICS SUR L’ARRESTATION DE CHEIKH YERIM SECK : «Il ne saurait, en aucune manière, être demandé à un journaliste de trahir ses sources»
En soutien au journaliste Cheikh Yérim Seck, arrêté pour ses déclarations dans l’affaire Batiplus, le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) a tenu à préciser que la protection des sources d’information du journaliste est la base de la liberté de presse et constitue un pilier essentiel de la déontologie journalistique. Par conséquent, «il ne saurait, en aucune manière, être demandé à un journaliste de trahir ses sources», a dit son secrétaire général, Bamba Kassé, dans un communiqué parvenu à la rédaction. M. Kassé est formel. «La preuve d’une information liée à une source à protéger, ne saurait également être exigée à un journaliste». Ainsi donc, le secrétaire général du Synpics trouve que «demander au journaliste Cheikh Yérim Seck, l’origine de ses propos est en totale contradiction avec la liberté de la presse». Mieux, ajoute-til, «c’est une démarche inopportune d’autant plus que l’affaire pour laquelle le journaliste est entendu, est pendante devant la justice et fait déjà l’objet de plusieurs traitements dans les médias». Le syndicat soutient qu’en rapport avec la Fédération Internationale des Journalistes, Reporter Sans Frontières et le CPJ, il suit cette affaire avec beaucoup d’intérêt et fera du respect de la liberté de la presse son objectif
par l'éditorialiste de seneplus, Tidiane Sow
LE GÉNÉRAL ET LA VÉRITÉ DE LA GUERRE
EXCLUSIF SENEPLUS - L’exécutif semble céder à chaque coup de boutoir. On en revient à là où on aurait dû commencer : informer, sensibiliser, responsabiliser et rester derrière le peuple
Souvenons-nous de nos westerns favoris : quand la cavalerie charge, le général est sur le côté. Plus le grade est élevé, plus le gradé est loin derrière les troupes. Cela n’a rien à voir avec le courage ni avec la bravoure. C’est la loi de la guerre. C’est le général qui a le plan de la bataille, il doit être à l’abri.
Rappelons aussi la qualité principale d’un homme politique selon Mitterand : l’ indifference ; une fois la voie tracée disait-il, il ne fallait pas s’arrêter aux états d’âme subalternes, il fallait être indifférent aux jugements éphémères, aux coteries, aux manipulations, aux jalousies. Enfin, il assénait qu’il fallait avoir la nuque raide pour ce qu’on estimait juste.
Les gens regarderont toujours dans le rétroviseur et tireront des enseignements à posteriori. Le biais rétrospectif peuple les places publiques.
Dans cette guerre qu’il avait déclarée à la Covid-19, la place du président aurait été meilleure derrière nous autres fantassins, les citoyens. Il a pris le risque d‘essuyer toutes les éclaboussures à la moindre anicroche en se mettant devant et en multipliant des gestes qui, aujourd’hui, pourraient apparaitre comme des maladresses : suppression du poste de Premier ministre, réquisition de tous les pouvoirs, mise en scène devant des sacs de riz, etc.
Le discours du 11 Mai fût un tournant. Ce fût un énoncé chaotique. La parole manqua de richesse, le ton d’espoir, et les questions de réponses fermes. Les lobbies semblaient continuer d’imposer leur diktat à un exécutif qui en la circonstance concentrait pourtant tous les pouvoirs.
Le président apparut fatigué, mal à l’aise. L’aplomb de ses premiers discours avait disparu. La façon lente dont il débitait les mots pouvait trahir qu’ils n’étaient ni dans son esprit, ni dans son coeur. A nous citoyens à qui il s’adressait, ils ne furent pas plus dans notre coeur, ni dans notre esprit. Une phrase malheureuse sonna le glas de nos espoirs : “il nous faut apprendre à vivre avec le virus” : le contraste était saisissant avec le slogan “Nous sommes en guerre” des premiers jours de la maladie.
Le président a peut-être écouté trop de monde. La meute, comme les chiens sauvages a fini par attaquer sa politique, chaque chien lui arrachant un lambeau ; cela commença par quelques religieux qui obtinrent l’ouverture des mosquées. Puis les commerçants s’engouffrèrent dans la brèche ouverte pour exiger l’ouverture des marchés. La diaspora, avec une rare ténacité, obtint contre l’avis de la justice et de son ministre de tutelle, le rapatriement de ses morts au pays. Puis vinrent les enseignants qui obtinrent à la dernière minute le report sine die de l’ouverture des classes, après avoir été laborieusement convoyés aux quatre coins du Sénégal. Une heure avant ce report, le ministre de l’Education nationale assurait que tout était fin prêt pour l’ouverture du lendemain. Les jeunes rognèrent sur le couvre-feu en brûlant quelques pneus épars dans les rues désertes et enfin les transporteurs n’eurent qu’à hausser légèrement le ton pour faire sauter le verrou de l’interdiction du transport interurbain et obtenir ainsi gain de cause.
L’exécutif semble céder à chaque coup de boutoir. Le peuple, jusqu’alors tétanisé par la peur du virus, a compris le message : “Nous devons vivre avec le virus”. On en revient là où on aurait dû commencer : informer, sensibiliser, responsabiliser et rester derrière le peuple.
Les récentes mesures prises ne passèrent point pour ce qu’elles furent - à savoir un allègement des mesures sanitaires au profit d’une reprise économique - mais pour ce qu’elles paraissaient être, à savoir une reculade devant des protestations catégorielles du peuple. Des moussaillons, sans grande influence à priori, sous l‘effet de menaces à peine voilées ont contraint le pouvoir à reculer.
La grandeur des hommes politiques se révèle surtout en période de crise. Elle ne consiste pas toujours à occuper un poste ou un employ, dit-on. Elle consiste surtout à avoir une vision, à la vivre et ne pas craindre d’être mal compris.
Elle exige une communication impeccable, de l’originalité, de la coordination et du courage. Maintenant, les citoyens sont devant, à l’assaut de la maladie, à la place qu’il faut, celle où ils auraient dû être depuis le début. A eux d’exercer avec discernement leur responsabilité : celle de respecter les mesures barrières et de ne pas abdiquer.
Dr Tidiane Sow est Coach en Communication Politique