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2 octobre 2025
par Mamadou Ndiaye
REGARDS CROISÉS
En cherchant à capter les émotions pour les instrumentaliser à leur profit, certains leaders politiques ont cru devoir chausser les bottes, déchirer l’eau et prendre des selfies avec des victimes
Macky Sall est au défi. La conjoncture sociopolitique lui sourit très peu en cette période d’incertitudes et de troubles. Les facteurs aggravants s’accumulent. Si le coronavirus fait toujours des ravages, il se révèle toutefois moins virulent mais impacte encore et toujours de larges secteurs actifs. Les pluies diluviennes tombées la semaine dernière n’arrangent pas une situation déjà compliquée. Il s’y ajoute des inondations d’une toute autre ampleur à Dakar et dans les principales villes de l’intérieur.
Alors qu’un vif débat divise la classe politique à propos de la gestion des eaux envahissantes, deux ministres de la République, et pas des moindres, investissent les médias. Dans un mouvement presque synchronisé, ils rompent le silence pour annoncer au monde l’imminence d’une récession économique découlant de la crise sanitaire. L’un, Abdoulaye Daouda Diallo (Finances et Budget) met en cause la pandémie pour justifier, les contreperformances redoutées. L’autre, Amadou Hott (Economie et Coopération), s’appuie sur la même cause pour évoquer des prévisions en berne.
Ensemble, ils pronostiquent également la chute de la production intérieure, une croissance négative à terme et une baisse drastique des recettes fiscales. Ces sorties millimétrées ont-elles valeur d’avertissement sans frais ? Cela dit, l’étroitesse de l’assiette d’imposition ne s’explique plus dès lors qu’il y a la possibilité de l’élargir, d’accroitre l’efficacité de la collecte et de supprimer progressivement les avantages octroyés à des contribuables potentiels. Somme toute, la pression maximale a un coût. Les mêmes contribuables, sollicités ou ponctionnés inlassablement, finissent par manifester une moue de dédain synonyme de rejet de l’inquisition fiscale.
S’il ne paraît pas dépassé par les évènements, ce dont il faut se féliciter, le gouvernement use (sans en abuser) de subtilités de langage pour reconnaître la survenue de réelles difficultés dans un futur proche. Ils entrevoient une révision des perspectives. Un lien d’amitié et de loyauté unit les deux ministres à leur patron qui a pleinement confiance en eux. Le ministre Hott cherche l’argent quand son collègue du Budget garde la caisse avant de le dépenser judicieusement. Seulement ? Non : et efficacement… !
Les trois Mousquetaires le savent. Car le contexte de rareté se prête souvent au soupçon. Or les Ministres des Finances et de l’Economie, imbus de vertus et attachés à la probité, se soucient de l’avenir, de leur avenir en quelque sorte. Autrement dit, de la postérité, clé majeure pour qui veut entamer une carrière politique d’envergure. Soyons clair à cet égard : aucune intention de deviner leurs propres intentions ne nous anime. En revanche l’attentisme qui ronge le pays a besoin d’être secoué. A chacun d’être acteur de sa citoyenneté prouvée. Il faut même plus que de l’incantation pour assurer la cohésion du pays.
En cherchant à capter les émotions pour les instrumentaliser à leur profit, certains leaders politiques ont cru devoir chausser les bottes, déchirer l’eau et prendre des selfies avec des victimes. Mal leur en a pris. Puisque ces populations, excédées par ses effets de démonstrations sans lendemain, renvoient dos à dos ceux qui veulent des décors de légitimation. Point trop n’en faut ! Il ne s’agit pas de s’identifier à ces pauvres habitants des eaux. Plutôt, guettent-ils des solutions durables, quitte à ce qu’ils s’éloignent de ces marécages qui retrouvent de fait leur vraie vocation avec le retour des pluies. Une culture de l’engagement ? Personne ne serait contre.
En allant au charbon, les Ministres Diallo et Hott agissent dans l’intérêt du pays comme en son temps, à plus de vingt ans d’intervalles, un autre duo s’était rendu célèbre : Sakho & Loum investi alors pour redresser les comptes publics, assainir le système financier et re-crédibiliser la parole d’Etat et sa puissance de négociation face aux bailleurs de fonds aujourd’hui nommés partenaires techniques et financiers (PTF) ! Cela faisait beaucoup mais ils y étaient parvenus à la satisfaction du président Abdou Diouf.
Comparaison n’est pas raison. A peu de choses près, le tableau actuel, sous l’ère Macky Sall, présente de frappantes similitudes : aviser et alerter d’abord, puis réaffirmer le cap fixé dans l’agenda 2035 du PSE, privilégier des approches pédagogiques centrées sur l’exemplarité et se remettre au travail avec l’objectif de retrouver les niveaux de performances d’avant Covid-19. Le pouvoir en place ne doit en aucune manière minimiser les reproches de l’opposition qui dénonce les improvisations et l’inaptitude à changer le cours des choses.
Des efforts et de la sueur ? Sûrement oui ! Puisque la déprime rôde à nos portes. Pas de larmes ni du sang tout de même ! Si nous voulons conjurer cette hantise, alors au travail ! Sur les épaules des ministres susnommés repose l’espoir d’une nation abasourdie par la persistance d’un mal encore très mal connu. Néanmoins, les contours de la relance voulue par Macky Sall se dessinent : provoquer un déclic par un esprit de sursaut insufflé par les circonstances du moment. Dès lors pas de repli sur soi. En plus, le réalisme devra habiter toutes les forces vives dans une volonté d’atténuer les pressions, simplement parce que le contexte ne s’y prête pas.
Ce répit -disons cette pause- est à mettre au crédit du bon sens qui doit gouverner désormais tous les acteurs face justement aux menaces qui se précisent : l’exaspération sociale, l’étendue des inondations, le manque de coordination des secours à une plus grande échelle, et les bruits de bottes à nos frontières. Nos bonnes sociétés cherchent des liens et peinent à les trouver. Pourtant, les occasions ou les prétextes n’ont pas manqué : drames, tragédies catastrophes ont rythmé la marche du pays ces vingt dernières années sans pour autant déboucher sur un élan patriotique qui aurait pu souder la nation. Les Sénégalais « de raison » s’étonnent des rendez-vous manqués pour construire cette unité garante de la force dont doit se prévaloir cette même nation pour assurer sa cohésion. Il y a loin de la coupe aux lèvres...
LE CODE DE LA FAMILLE FAIT DÉBAT
Des militantes pour la défense des droits des femmes s'insurgent contre ce texte en vigueur depuis 1973. Les articles relatifs à la recherche de paternité et au droit parentaux sont vivement critiqués car ils semblent faire la part belle aux hommes
BBC Afrique |
Ndèye Khady Lo |
Publication 15/09/2020
Des activistes et universitaires appellent à la révision du code de la famille au Sénégal. Il semble exister une unanimité sur la nécessité de réformer le code de la famille. Mais conservateurs et progressistes ne s'entendent pas sur comment réformer ni sur quoi réformer.
Voici quelques articles jugés discriminatoires et injustes par beaucoup de défenseurs des droits des femmes.
Selon le présent code de la famille au Sénégal, seul un homme peut être reconnu comme chef de famille, décidant de quasiment tout. De l'endroit où vit la famille, à comment ou quand établir des documents administratifs à ses enfants, l'homme est le chef suprême de la famille. Il a aussi le choix de ne pas reconnaitre ses enfants, et la recherche de paternité est interdite. Et la femme qui a cotisé toute sa vie pour une retraite si elle décède, rien n'est reversé à sa famille, époux ou enfants mineurs.
Une pétition dénonçant ces disposition du code de 1972 comme une atteinte "discriminative contre les droits des femmes" réunit plus de 5000 signatures en ligne.
"Dans l'intérêt de préserver les droits de la Femme et de l'Enfant, cette pétition s'érige pour réclamer la révision du code de la famille concernant certains articles que nous considérons comme une atteinte discriminative basée sur le genre en défaveur de la femme", indique l'activiste des droits des femmes Bineta Ndiaye, l'initiatrice de la pétition.
Depuis plusieurs années, des militantes pour la défense des droits des femmes s'insurgent contre ce texte adopté en 1972 mais en vigueur depuis janvier 1973. Ces militants soulignent ce qu'elles considèrent comme son caractère dépassé et injuste pour les femmes. En effet, les articles relatifs à la recherche de paternité et au droit parentaux sont vivement critiqués car ils semblent faire la part belle aux hommes.
Le combat de l'Association des femmes juristes sénégalaises (AJS)
Dans le combat pour la révision du code de la famille, l'Association des femmes juristes sénégalaises joue un rôle de premier plan. L'association a siégé au ministère de la Justice dans la commission de révision des textes discriminatoires à l'égard de la femme et de l'enfant. Cette commission a passé en revue pratiquement tous les textes et particulièrement le code de la famille.
"Depuis plusieurs années l'AJS fait de la sensibilisation et du lobbying auprès des autorités et des populations pour la révision de certaines dispositions du code de la famille telles que le relèvement de l'âge du mariage de 16 à 18 ans pour être conforme au protocole additionnel de Maputo signé et ratifié par le Sénégal; mais également pour respecter les prescriptions scientifiques médicales sur l'âge normal du mariage", déclare à la BBC Aby Diallo, commissaire de police à la retraite et présidente de l'AJS.
L'association propose de réviser le Code de la famille en faisant des amendements aux dispositions jugées discriminatoires.
Mais cette volonté réformiste des féministes ne passera pas comme lettre à la poste. Les conservateurs religieux, principalement des musulmans ne voient pas les choses de la même façon.
"Le code de la famille est un code consensuel adopté après d'âpres discussions et de négociations entre l'Etat et les autorités religieuses et coutumières. Sa révision imposera la même procédure. Ensuite, malgré l'évolution de la société, l'influence de la religion est forte et il faudra forcément en tenir compte", relève Aby Diallo.
Le point de vue des religieux musulmans
Le Sénégal est un pays composé de près de 95% de musulmans. Dans les années 1970, des chefs religieux musulmans s'étaient impliqués dans l'élaboration du code de la famille, selon plusieurs sources. Quand le président Senghor a souhaité adopté un code de la famille différent de celui hérité de la colonisation, un regroupement de spécialistes du droit islamique a fait un plaidoyer pour l'adoption d'un code s'inspirant de la religion. Senghor n'approuvera pas cette démarche en raison du caractère laïc de l'Etat.
Le Sénégal fait partie des pays à mer les plus poissonneuses au monde. Pourtant, le panier de la ménagère n’en profite pas. Pêcheurs, mareyeurs, vendeurs de poissons sont tous unanimes : la denrée est en train de devenir un luxe
Le poisson se fait rare. Il coûte cher. Pêcheurs, mareyeurs, vendeurs de poissons sont tous unanimes : la denrée est en train de devenir un luxe et ce, pour plusieurs raisons.
Le Sénégal fait partie des pays à mer les plus poissonneuses au monde. Pourtant, le panier de la ménagère n’en profite pas. Au quai de pêche de Yarakh, en cette matinée du lundi 13 juillet, les vendeurs rivalisent de formule pour attirer la clientèle. Au large, quelques pirogues reviennent d’une nuit de dur labeur. Cheikh Ndiaye court sur la rive apporter à des femmes la caisse de poissons qu’il porte à l’épaule. L’homme est mareyeur depuis cinq ans. La discussion entre lui et les revendeuses s’éternise, les mines sont serrées. Ces dernières veulent acheter ses caisses de ‘’sompate’’ (daurade grise) à 6 000 F CFA, mais il n’est pas d’accord. C’est 10 000 F CFA ou rien.
‘’En ce moment, les affaires ne marchent pas vraiment. Les pêcheurs ne rapportent pas grand-chose. Donc, cela se répercute sur le prix d’achat des revendeuses. Ce n’est pas de notre faute’’, confie-t-il, en rangeant des billets de banque dans sa sacoche.
Derrière lui, les marchandages vont bon train. Les rares clients arborant un masque sont regardés de travers. Ici, cet outil de protection contre le coronavirus est absent. ‘’Il existe des périodes où le poisson se vend à bon prix et des moments où on ne gagne pratiquement rien. Par exemple, en cette période d’hivernage, ‘yaboye’ (sardinelle) se fait rare. En général, quand il pleut, il disparait. Le ‘yaboye’ est cher en ce moment. On achetait la caisse à 500 F ; maintenant, elle coûte 1 000 F. Lorsqu’il va commencer à pleuvoir sérieusement, le prix va varier entre 15 000 et 35 000 F CFA’’, explique le vieux Fallou Samb, vendeur de poisson.
Assis tranquillement face à son étal, il poursuit : ‘’Il y a du poisson, mais c’est le gouvernement qui nous complique la tâche. Si un bateau étranger vient prendre tout ce qu’on doit pêcher, finalement nous, on n’aura rien. Pire encore, leurs filets s’étendent sur un kilomètre. Il y a quelques années, on ne faisait même pas un kilomètre pour trouver du poisson. Qu’est-ce qu’on va avoir, après leur passage ? D’un autre côté, les premières pluies de l’hivernage ont accentué l’insalubrité habituelle des lieux. ‘’EnQuête’’ avait consacré, en 2018, à ce haut de commerce, un dossier intitulé : ‘’Deux ans après, rien n’a changé.’’
Les eaux des multiples canalisations sur le quai, d’autres en dessous des étables déversent leur contenu noirâtre, çà et là. Comme si cela ne suffisait pas, l’eau de mer reçoit le contenu du canal 6. Elle n’est plus bleue ou claire, mais noire. Sur le quai, il faut savoir où mettre les pieds, sinon c’est la glissade assurée. Ceci, sans compter, les tas d’ordures qui font office de décor. Une bonne partie est constituée de plastique et se trouve à deux doigts de la mer, puisqu’elle avance à grands pas.
Selon Fallou Samb, ‘’ces ordures, pour la plupart, proviennent de l’eau de mer de Thiaroye et Mbao. Mais les habitants du quartier déversent aussi leurs ordures ménagères. Ce qu’on ne prend pas en compte, c’est que cette saleté fait fuir les poissons’’.
De l’avis du président du quai de pêche, c’est la mentalité des Sénégalais qui pose problème. ‘’Le Sénégalais est sale. Il faut qu’on se le dise. Il porte de beaux habits propres, se parfume, mais reste indifférent face à la saleté de son environnement. J’ai moi-même pris des gens en flagrant délit. Ils ont été entendus à la brigade, on leur a collé une amende. Pourtant, certains continuent de déverser leurs ordures ici, la nuit, pendant que nos équipes de surveillance sont absentes’’, soutient Ibrahima Niang. A l’en croire, tous les dimanches, le quai est nettoyé et désinfecté. C’est pourquoi il déplore l’absence de projet durable en faveur de son assainissement.
‘’Il n’y en a eu qu’un seul (Sen Environnement) pour le nettoyage et le tri des déchets qui a été lancé en 2007. Il s’est terminé trois ans plus tard. Depuis lors, plus rien. Il y a un réel problème de continuité. Trois ans, ce n’est rien du tout. Actuellement, on attend le démarrage d’un autre projet, celui de la dépollution de la baie de Hann. On espère que ce n’est pas juste une annonce comme les autres et qu’il se déroulera effectivement’’, lance notre interlocuteur.
Riche d’une expérience de 25 ans de pêche, il ajoute : ‘’On a l’impression que nous sommes oubliés par l’Etat. Pourtant, la pêche est un grand pourvoyeur d’emplois. Elle fait entrer de grosses devises. Le principal problème, c’est qu’aujourd’hui, la réglementation fait défaut. Il n’y a aucune délimitation quant aux zones de pêche. Et les navires font la loi. Il y a à peu près dix ans, on pêchait tellement de poissons qu’on offrait des seaux pleins à des proches ou des voisins. Mais aujourd’hui l’activité est morose. Nous demandons à l’Etat de revoir la délimitation des espaces en mer’’.
Selon lui, les pêcheurs dépensent beaucoup d’argent dans l’achat de gasoil pour leurs pirogues. Les pêcheurs ont besoin de quatre ou cinq bidons (60 litres) de 33 000 F CFA chacun, pendant qu’un seul suffisait, il y a quelque temps. Le quai de pêche de Yarakh accueille également des pêcheurs sénégalais venant de la Guinée et de la Guinée-Bissau. Au mois de juillet, ceux de Saint-Louis y avaient aussi élu domicile. Afin de pouvoir satisfaire les besoins de leurs familles pour la Tabaski, ils avaient quitté les eaux pauvres en poisson de cette ville pour venir pêcher à Yarakh.
‘’Les bateaux sont notre plus grand cauchemar’’
12 h 30. La plage de Yoff Tonghor est plutôt calme. Sur le quai, les étals sont presque vides. Les vendeuses de poisson discutent entre elles. De jeunes garçons profitent de l’accalmie pour se baigner, en attendant le retour, vers 17 h, des pêcheurs.
Assis sur le sable, sous une pirogue, Omar Kébé semble perdu dans ses pensées. Sa cigarette lui tient compagnie. ‘’Je suis pêcheur et cet instant devait me trouver en mer. Mais la situation est tellement morose que, désormais, j’achète le poisson pour aller le revendre dans d’autres marchés. En fait, ici, après la campagne de décembre à mai, beaucoup de pêcheurs rentrent et la mer est plus ou moins vidée de ses poissons. Ce qui fait que la période qui suit, il y a peu de prises. Aussi, la quantité n’est pas fixe, car les poissons se déplacent d’un point à un autre, selon des paramètres que je ne maitrise pas. En période d’hivernage, on peut en avoir tout comme ne pas en avoir. La situation n’est pas figée ; tout dépend de la mobilité de la ressource. Actuellement, on ne trouve que les petits poissons, encore que pour les avoir, les pêcheurs vont jusqu’à Kayar. Il y en a qui passent la nuit’’.
Intéressé par le sujet, il a trouvé une bonne occasion de vider son sac : ‘’Les bateaux sont les premiers responsables de cette situation. Ils sont notre plus grand cauchemar. Vraiment, c’est de mal en pis. Les bateaux chinois et américains sont partout et quand tu te plains, ils te disent clairement qu’ils ont payé pour pêcher ici. L’Etat a tout vendu aux Occidentaux. Ce sont donc leurs navires qui pêchent les meilleurs poissons et les mailles de leurs filets ne sont pas assez larges, contrairement aux nôtres. Franchement, leur façon de pêcher laisse à désirer. Ils ramassent tout. Petits comme gros poissons. Ce sont eux qui tuent la pêche sénégalaise, parce qu’ils prennent des poissons qui sont encore en croissance et n’ont donc pas fini de se développer. Malheureusement, aujourd’hui, c’est ce que les pêcheurs sénégalais font aussi et quand ils accostent, ils n’arrivent pas à écouler ce stock de petits poissons. Ils sont obligés de les reverser dans la mer. Je pense que c’est à l’Etat de réglementer tout ça. Normalement, personne ne doit pêcher ces alevins’’.
Oumar Kébé ne manque pas de proposer des pistes de solution. ‘’En Mauritanie, les gens pêchent par période. Il y a un moment où on ferme la mer. Pendant trois mois, personne ne pêche. Or, au Sénégal, ce n’est pas le cas. Chaque jour, tout le monde va en mer, au même moment. On ne va pas s’en sortir. On devrait plutôt penser à alterner les temps de pêche. En Mauritanie, dès que vous accostez, les surveillants viennent regarder ce que vous avez pris. Si, par malheur, ils trouvent des alevins, on te colle une amende ou une interdiction de pêche’’. En ces lieux, la caisse de carpe et de daurade coûte entre 10 000 et 16 000 F CFA. Une quantité qui était vendu à 6 000, 8 000 ou au plus 11 000 F CFA. Une pirogue qui part en mer ne ramène pas plus de trois caisses.
Pendant notre échange, un mareyeur discute en aparté avec des revendeuses. ‘’Regarde par exemple le contenu de ces caisses, rien que de petits poissons !’’, lance-t-il dépité en les montrant de la main. ‘’Dans ce pays, chacun fait ce qu’il veut. Tu attrapes un poisson en pleine croissance qui doit grandir pour pouvoir se reproduire, tu sais qu’une fois sur la rive, tu ne pourras pas le vendre, pourquoi ne pas le rejeter immédiatement dans la mer ? Mais non, ils viennent jusqu’ici et ils renversent parfois même sur la plage ces poissons morts qui pourrissent ici. Ailleurs, ce genre de poissons (pourris) est amené dans une usine pour transformation. Il y a un véhicule spécial qui vient les ramasser et après leurs services nettoient la plage’’, poursuit-il.
Ce qui est sûr, c’est qu’il en veut aux navires étrangers, et pour une bonne raison. ‘’Dès qu’on approche de leur périmètre, leurs radars le leur signalent. Ils vous envoient une lumière forte. Ils te prennent, te font monter à bord, t’emmènent, te frappent et te collent une amende. C’est incroyable ! Aujourd’hui, on est obligé d’aller à Thiaroye ou à Yarakh acheter du poisson et le revendre. Pourtant, cette zone était la mieux nantie en poissons, il y a quelques années’’.
Réglementer le nombre de jours de pêche
Pour ce pêcheur, si on veut sauver la pêche sénégalaise, le nombre de jours de pêche doit être compté et clairement défini. De même que l’espace attribué à chacun. En ces lieux, l’eau de mer garde encore une certaine clarté. Mais l’insalubrité fait sa loi. Sachets plastiques, restes de repas, poissons pourris… Bref, dans les tas d’immondices, tout y est. On a l’impression, au Sénégal, que beaucoup ignorent l’impact du plastique sur la ressource halieutique.
Une étude parue dans la revue britannique ‘’Proceedings B of the Royal Society’’ a montré, en 2017, que le plastique colonisé par des bactéries et des algues produit des odeurs qui conduisent les poissons à les ingérer volontairement. Ainsi, ces derniers et d’autres mammifères de mer meurent, lorsque les fragments de plastique ingérés sont volumineux. Au cas contraire, l’homme mange, par leur intermédiaire, une partie des millions de tonnes de déchets plastiques dissous dans les fonds marins.
Selon Omar Kébé, ‘’la nuit, chacun déverse le contenu de sa poubelle dans la mer. Le service de nettoyage balaie, mais rien. Les riverains viennent verser les ordures ménagères, parfois même sur la plage. Ils ignorent que cette saleté fait fuir les poissons. Il faut que les responsables du quai assurent le suivi après un nettoyage. Au lieu de s’intéresser à cette insalubrité, c’est l’argent de la patente seulement qui les fait bouger. Tout le monde doit participer à la propreté de cet espace ; chacun doit jouer son rôle’’.
Un peu plus loin, sur la rive, le vieux Souleymane Fall, courbé sur le rebord de sa pirogue, prépare son filet. Le sujet de jour l’a quand même sorti de sa concentration. ‘’Le gouvernement n’a rien fait de ce qu’il nous avait promis. Il ne nous aide pas. C’est très difficile pour nous. Aujourd’hui, tout le monde a une licence et ils avaient dit qu’une fois qu’on a la licence, toute pirogue qui a un problème en mer sera secourue. Pourtant, depuis lors, ils n’ont pas bougé le petit doigt pour secourir toutes ces pirogues qui se sont perdues en mer.
Au contraire, elles n’ont bénéficié d’aucun soutien de la part de l’Etat. Ici à Yoff, c’est nous-mêmes qui allons les chercher et on peut soit les retrouver, soit ne jamais les revoir. L’Etat n’a pas respecté son engagement, alors que nous avons fait tout ce qu’il nous a demandé. Les bateaux détruisent nos effets, cognent nos pirogues. Mon propre frère a été emporté par une collision avec un bateau, avec trois de ses coéquipiers. Nous avons informé les autorités compétentes, elles ont retracé le déroulé de l’accident, mais le fautif n’a pas été interpellé.
Il n’y a eu aucune sanction. Tout ce qu’on demande, c’est que ces grands bateaux qui emportent tous nos poissons aillent plus loin, que leur espace de pêche soit délimité et qu’ils nous laissent notre petit territoire de pêche. Ils en ont déjà assez pris. Un navire ne peut pas se disputer cet espace avec de petites pirogues. Que le gouvernement nous aide en ce sens. Nous sommes pauvres et nous vivons de cette activité’’, explique-t-il la voix grave.
Sa prise de parole a créé un petit rassemblement. Certains n’ont pu s’empêcher d’applaudir. Dans le lot, mère Sarr veut s’exprimer : ‘’En période de campagne, le lieu est beaucoup plus animé. Mais, actuellement, c’est vraiment difficile, le poisson coûte cher. Des caisses qu’on achetait à 6 000 ou 7 000 F CFA, coûtent aujourd’hui 10 000 ou plus. Et le pire, c’est que cela va continuer jusqu’à la prochaine campagne, en décembre.’’
15 NOUVELLES CONTAMINATIONS DONT 5 COMMUNAUTAIRES
La tendance baissière des contaminations à la Covid-19 s’est poursuivie au cours des dernières 24h avec 15 cas diagnostiqués positifs sur un total de 727 tests réalisés.
Dakar, 15 sept (APS) – La tendance baissière des contaminations à la Covid-19 s’est poursuivie au cours des dernières 24h avec 15 cas diagnostiqués positifs sur un total de 727 tests réalisés.
’’Sur 727 tests réalisés, 15 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 3,05%’’, a déclaré, mardi, le directeur de la Prévention au ministère de la Santé.
Faisant le point quotidien sur l’évolution de la pandémie, le porte-parole du ministère de la Santé a indiqué que ces nouvelles contaminations concernent 9 cas contacts, 1 cas importé via l’AIBD et 5 cas issus de la transmission communautaire recensés à Dakar et dans différents endroits du pays.
Un décès a été rapporté, lundi.
Selon El Hadj Mamadou Ndiaye, 121 patients ont été par ailleurs contrôlés négatifs et déclarés guéris alors que 28 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
Il a annoncé que la Direction de la Santé des Armées a notifié aux autorités sanitaires 208 militaires de retour de mission testés positifs à la Covid-19.
Le Sénégal a enregistré au total 14 529 cas positifs au coronavirus dont 298 décès, 10 692 guéris, 3538 personnes encore sous traitement, depuis l’apparition de la maladie sur son territoire, le 2 mars dernier.
L’AGRICULTURE, LA BOUEE DE SAUVETAGE
Une bonne campagne agricole pourrait être d’un grand apport afin que le Sénégal puisse se tirer d’affaire, en atténuant considérablement le choc économique sous l’effet de la Covid-19.
Une bonne campagne agricole pourrait être d’un grand apport afin que le Sénégal puisse se tirer d’affaire, en atténuant considérablement le choc économique sous l’effet de la Covid-19. En récession (plus de 6 mois), tous les agrégats macroéconomiques ont rompu à savoir les agrégats de produit, de revenus, et de dépense.
L a récession finalement confirmée par l’Etat va jouer sur les équilibres macroéconomiques. Et pour atténuer le choc, l’agriculture serait un levier sur lequel pourrait compter le Sénégal pour amortir la crise économique. De l’avis du ministre de l’Agriculture au sortir d’une visite effectuée la semaine dernière dans les régions de Kolda, Tambacounda, Kaffrine, les cultures se portent bien et il est à espérer une bonne saison hivernale avec de bons rendements agricoles. De manière générale, résumait le ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural le 7 septembre dernier au terme d’une visite à Tamba en ces termes : «toutes les spéculations se portent bien». Et c’est pourquoi, promet-il, «dans le volet du Pap 2, le focus sera mis sur la fourniture de matériels agricoles, principale doléance des producteurs. C’est avec de bons matériels agricoles, adéquats que les producteurs pourront arriver à emblaver de grandes surfaces». Au compte de la campagne agricole 2019 un léger ralentissement de la croissance a été noté passant de 5,3% en 2019 contre 6,4% en 2018. Ces contreperformances sont enregistrées dans les branches d’activités comme l’agriculture, les extractives, la fabrication de produits chimiques, la construction et le commerce, souligne le Rac 2020.
RECESSIONDEJA ACTEE
Tablée à 6,8% par les services du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan à la fin de la session budgétaire de 2019 (loi de finances initiale 2020), la croissance économique du Sénégal a été revue à la baisse en juin dernier par le Fonds monétaire international (Fmi) à 1,1% du Produit intérieur brut (Pib) sous l’effet de la covid-19, contre un repli à 3% initialement prévu et annoncé par le chef de l’Etat, Macky Sall.
Après plus de deux trimestres (6 mois) de crise sanitaire, le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération Amadou Hott validant la revue annuelle conjointe 2020 vendredi dernier avec l’Union européenne (Ue) a tiré plus bas encore, en annonçant une croissance de -0,7%, selon les estimations de ses services si la pandémie venait à se prolonger jusqu’à la fin de l’année. Ces projections du Fmi ont été menées dans le cadre de la première revue de l’accord au titre de l’Instrument de coordination de la politique économique (Icpe) conclu avec le Sénégal.
Pendant ce temps, les prévisions de déficit budgétaire se sont légèrement dégradées à 6,1% du Pib en 2020 contre 5,6% prévus par les projections initiales, la balance commerciale se creuse, le taux de chômage en hausse, de plus en plus de ménages dans la pauvreté, des entreprises en déflation et la dette publique prend des proportions inquiétantes avec le dernier emprunt en date à la Banque publique française d’investissement (Bpi) d’un contrat de financement de 17, 6 milliards de francs pour la pré-exploitation du Train express régional (Ter) devant relier Dakar à la nouvelle ville de Diamniadio. Et si ces tendances de croissance morose annoncées venaient à se confirmer, il n’est pas à écarter une grave crise économique pouvant compromettre les politiques publiques.
«POUR L’ECO, ON PEUT SE PASSER DE LA GARANTIE DE LA FRANCE»
Dans ce deuxième et dernier jet de l’interview qu’il a accordée à Sud Quotidien, l’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye, se prononce sur le passage du F CFA à l’Eco.
Dans ce deuxième et dernier jet de l’interview qu’il a accordée à Sud Quotidien, l’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye, se prononce sur le passage du F CFA à l’Eco. Interpellé sur le débat qui divise l’Afrique relatif à l’annulation ou au moratoire de sa dette, le Président de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) soutient que l’appel de Dakar relève d’un «show politique» de la part du chef de l’Etat, Macky Sall, qui serait à la «recherche d’un leadership».
Pensez-vous que rompre avec le CFA pour l’Eco, instaurer une monnaie unique qui engloberait le grand Nigéria, soit une panacée pour l’Afrique de l’Ouest ?
La monnaie unique pour autant de pays, c’est un gros pari, une grosse difficulté. C’est un projet qui dure depuis quelques décades. On n’est pas encore arrivés au bout des efforts. La monnaie unique, c’est toujours un moyen de promouvoir les échanges entre des pays qui ont décidé leurintégration économique mais attention, c’est un instrument au service d’une intégration économique et il y’en a d’autres. Ce sont des pans importants qui ne doivent pas être perdus de vue, notamment les politiques industrielle et agricole harmonisées au niveau des pays souhaitant vivre une intégration économique bien forte, au-delà de la liberté d’aller et de venir. On n’est pas encore arrivés à l’Eco mais on sait qu’il faut réformer le F Cfa pour aller vers l’Eco. Cette démarche est en train d’être actée mais ce qu’il faut regretter, c’est qu’à mon avis, le Président Alassane Ouattara, au nom de ses pairs, soit allé un peu vite en besogne. Ce n’est pas possible de transformer le F Cfa en Eco au cours de l’année 2020. Ce n’est pas possible et on le constatera. Des évolutions majeures ont été notées qui commencent à créer de l’indépendance, vis-à-vis non pas de l’Euro, mais de la France. Parce qu’on a maintenu la garantie. Là, je dis tout de suite qu’on n’a pas besoin de cette garantie. On peut s’en passer mais elle a été maintenue sans contrepartie de dépendance et de contrôle. C’est-à-dire qu’on a allégé les contreparties à la poursuite de la convertibilité garantie parle trésorfrançais. Ça, c’est un acquis mais à mon avis, ce n’est pas suffisant. On peut parfaitement continuer pour l’instant et pas pour longtemps non plus ; et être arrimé à l’Euro mais sans la garantie du trésor français. Il faut assez vite évoluer vers un mécanisme de change flexible de manière très limitée au départ, mais on a besoin d’acquérir en expérience au niveau de l’institution qui est chargée de la gestion du F Cfa, à savoir la BCEAO. Il faut le faire parce que, regardez aujourd’hui ce qui se passe : vous avez un Euro qui s’apprécie par rapport au Dollar et donc par rapport aux monnaies qui sont les plus utilisées au niveau du commerce international, mais ça n’a pas d’intérêt pour nos pays. Est-ce que nos économies sont suffisamment fortes pour justifier que le Cfa s’apprécie par rapport au Dollar en même temps que l’Euro ? Donc, on a là un vrai problème. Il faut que nous ayons une indépendance en matière de fixation du taux de change et ce taux de change ne peut pas être fixe par rapport à l’Euro. Ça ne peut pas être l’avenir.
Quid des dévaluations sans la garantie du trésor français ?
Non. Je crois très sincèrement que le système tel qu’il existe, la discipline budgétaire et monétaire telle qu’elle est organisée, permettent de nous mettre à l’abri de ce genre de chose. Par contre, on n’a jamais dit qu’une monnaie doit être rigide. Elle doit aussi avoir sa souplesse parce qu’une économie est souple non seulement en interne quand elle est celle de pays qui se sont mis ensemble et encore davantage quand il faut tenir compte de l’évolution des économies partenaires. C’est-à-dire celle du reste du monde. Donc, la souplesse, c’est celle qui doit permettre un taux de change flexible selon l’évolution de la conjoncture internationale, des prix à l’international, etc
En lieu et place de l’annulation de la dette africaine soutenue par le Président Macky Sall, Cotonou tout comme la Secrétaire de la Francophonie, parlent plutôt de moratoire. Quelle est la meilleure solution selon vous ?
D’abord, il faut qu’on cesse de s’endetter tous azimuts et il faut cesser aussi de dire : «on a encore de la marge, on peut s’endetter, il n’y a pas de problème». C’est le discours de Macky Sall, il y’a peu. Et finalement, on a constaté qu’on s’est trop endettés et on demande l’annulation de la dette. Ça ne marche pas comme çà parce que la dette, c’est également un marché. Parce qu’en cas d’annulation, le marché le reçoit comme le constat d’une incapacité à respecter ses engagements. Donc, quand vous avez été incapable de respecter vos engagements, le marché en tient compte. Votre nouvel endettement devient beaucoup plus difficile parce qu’il faut trouver les prêteurs mais aussi parce qu’il coûte beaucoup plus cher. Vous finirez toujours par payer quelque part le prix de l’annulation de votre dette. La vraie solution, c’est de s’endetter d’une manière raisonnable et de ne pas avoir à dire à chaque fois : «il me reste de la marge parce que je n’ai pas encore atteint le mur» jusqu’à ce que la Covid-19 arrive, crée des besoins budgétaires nouveaux, et vous êtes incapables à ce moment de faire face à ces questions de sauvetage de votre économie, encore moins de relance de cette même économie. Au niveau de la dette bilatérale notamment s’il y’a des pays qui acceptent d’éponger la dette, il faut être preneur. Ç’a moins d’impact sur les marchés mais faire annuler l’ensemble de la dette y compris la dette privée, la dette multilatérale, c’est un vœu qui perturbe les marchés et qui complique le recours à de nouvelles dettes.
Vous n’adoptez donc pas l’appel de Dakar ?
L’appel de Dakar, c’est un peu du show politique. En général, ça peut se traiter en coulisse. Mettre ça sous forme d’appel de Dakar, c’est rechercher un leadership au niveau international sur des questions ressassées depuis bien longtemps ; qui vont créer un débat mais qui n’a pas forcément des résultats tangibles.
SEDIMENTS D’UN CONFLIT GENERATIONNEL DANS LE CINEMA
Si les jeunes acteurs estiment qu’ils sont à la pointe de la sensibilisation et de la prévention, les anciens acteurs, quant à eux, considèrent que la nouvelle génération a complètement dénaturé le cinéma
Les téléfilms dramatiques zappés, les séries télévisées en vogue. Elles connaissent un bond fulgurant, ces dernières années, au point de reléguer au second plan les productions de l’ancienne école (théâtre et cinéma). Si les jeunes acteurs estiment qu’ils sont à la pointe de la sensibilisation et de la prévention, les anciens acteurs, quant à eux, considèrent que la nouvelle génération a complètement dénaturé le cinéma. Se pose alors une question de conflit générationnel ?
PAPIS NIANG, REALISATEUR, A LA NOUVELLE GENERATION : «Il est temps, que les jeunes acteurs retournent à la source… originalité, créativité…»
Papis Niang, réalisateur général à Art-Bi Management magnifie le travail abattu par des jeunes acteurs et réalisateurs sénégalais. Toutefois, il les exhorte à miser beaucoup plus sur l’art, la créativité et l’originalité.
Selon le réalisateur Papis Niang, la nouvelle génération a apporté une touche exceptionnelle au cinéma sénégalais. Mais, malgré les efforts consentis, l’industrie cinématographique n’a pas encore vu le jour au Sénégal. «Actuellement, le marché des séries sénégalaises est en pleine expansion, au moment où l’industrie cinématographique est quasiment inexistante. Dans la mesure où les séries télévisées, en ce moment, ne reflètent pas du tout le cinéma en tant que tel. En effet, ces dernières ne réunissent pas tous les aspects du cinéma dans sa globalité. J’ai l’impression qu’elles essaient de répondre à la demande d’une population avide d’histoires, de rebondissement. Et c’est dangereux, car vouloir aborder certaines thématiques pour faire juste plaisir à son audience risquerait de tuer le cinéma», explique-t-il.
BUSINESS, LUXE, HISTOIRES D’AMOUR
Papis Niang de souligner que la nouvelle génération privilégie le business, au détriment de la créativité. «Nous, réalisateurs, nous devons orienter nos productions audiovisuelles vers la sensibilisation, l’éducation… Cette activité noble qu’est le cinéma doit refléter la réalité mais également avoir une touche exceptionnelle artistiquement. Alors que maintenant, les réalisateurs privilégient le business, le luxe, les histoires d’amour pour plaire au public et encore plus pour s’enrichir. On n’oublie jamais les œuvres artistiques de Ousmane Sembène, ce vaillant artiste, parce que dans ces contenus il y’a la créativité. Presque tout ce fait avec les matériels techniques, les acteurs ne font que les 10%», argumente le réalisateur qui sert de «trait d’union entre les deux générations», argumente-t-il.
«CE QU’ON JOUE DANS LES SERIES EST LA TRISTE REALITE»
Chose surprenante, le réalisateur qui sert de trait d’union entre les deux générations affirme ouvertement qu’il ne condamne guère les scènes jugées offensantes ou attentatoires aux bonnes mœurs. «Je ne condamne pas les scènes et propos choquants, encore moins la prégnance du sexe, de la violence… dans les productions audiovisuelles. Ce qu’on joue dans les séries est la triste réalité. Pourtant, on entend pire, quotidiennement, dans les émissions radiophoniques. C’est juste que le fait de regarder donne beaucoup plus d’importance, d’émotions. Toutefois, quoi qu’on puisse dire, la nouvelle génération essaie de mettre à nu certains faits sociaux. On est dans un village planétaire, et aujourd’hui, pour être suivi, il faut choquer. En conséquence, attendons-nous à voir pire», prévient Papis Niang.
DIFFERENCE DE MOTIVATION
Le réalisateur n’a pas manqué d’exhorter la nouvelle génération à s’inspirer des anciens acteurs et de leurs productions. «La vieille école, une véritable source d’inspiration ! Étant donné que ces acteurs misaient sur l’originalité, la passion, le professionnalisme, le respect des us et coutumes, la qualité des contenus audiovisuels etc… Au moment où cette nouvelle génération cherche un travail épanouissant pour s’enrichir. Il faut impérativement que les anciens encadrent la nouvelle génération, en prenant en compte cette différence de psychologie collective. Vu que ce qui était flagrant hier, peut ne pas l’être aujourd’hui. Nonobstant, il faut avouer que la vieille génération, quant à elle, a connu la précarité de l’emploi. Raison pour laquelle, ils sont plus cyniques vis-àvis de la société. Avec une telle différence de motivation, on peut, en effet, craindre la présence de conflit générationnel», conclut-t-il.
LAMINE NDIAYE, COMEDIEN ET ACTEUR : La nouvelle génération «joue la carte de la célébrité»
Lamine Ndiaye, comédien et acteur appartenant à l’ancienne génération, estime que les productions de la nouvelle génération ne relèvent pas du théâtre, encore moins du cinéma. Cependant il exhorte la jeune génération à revoir les castings, en mettant en avant les compétences artistiques, le savoir-faire du cinéma, afin de revaloriser ce métier noble. Mais aussi pour jouer efficacement sa partition dans la société à travers l’éducation, la sensibilisation…
«Ce qu’on fait, ce n’est pas du théâtre encore moins du cinéma ; c’est une sorte de captation. Etant donné que ces productions ne sont même pas filmées avec du matériel cinématographique. Mieux vaut l’appeler téléfilm. C’est en fait une sorte d’approche du cinéma», a d’emblée précisé le grand comédien, Lamine Ndiaye. Avant d’exprimer son insatisfaction sur la qualité des contenus, de l’écriture des textes des séries télévisées actuellement en vogue, en insistant sur la manière de jouer. «C’est plus ou moins désolant ! Je pense qu’à ce niveau, on devait dépasser ces genres de thèmes abordés presque dans toutes les séries qui, à mon avis, viennent bouleverser le monde théâtral. Et ces bouleversements ont causé pas mal de maux au niveau de la société. Ce qu’on voit dans les séries actuellement n’est nullement du théâtre. On peut même dire que ce sont des thèmes joués comme on le veut, on le sent. D’autant plus que les aspirations du peuple sénégalais dépassent même l’entendement de ces genres de thèmes. D’autant plus que nous les avions traité auparavant», se désole l’acteur. Pour lui, la nouvelle génération doit être sérieuse en matière de casting et recruter les professionnels. «La question qui se pose est : «est-ce que ceux qui jouent actuellement incarnent bien leurs rôles ?».
Dans la mesure où, maintenant, on prend n’importe qui. Disons qu’actuellement, est acteur qui veut. Généralement, ces acteurs de la nouvelle génération sortent des castings de complaisance, alors qu’en réalité, un sérieux casting est basé sur les compétences artistiques. Même moi, en tant que comédien, si je n’ai pas de place, je ne demande guère à ce qu’on me donne un rôle», tonne-t-il. Et d’indiquer qu’avec ce style de jeu, la nouvelle génération va à l’encontre de la vocation du théâtre. «On risque vraiment de dénaturer le théâtre et ce n’est pas avantageux pour le Sénégal. Notre pays a besoin d’être ancré dans sa culture, la définir comme elle se doit. Actuellement, on ne peint pas fidèlement les caractéristiques du pays, dans sa nature culturelle. On est en déphasage même avec nos exigences et nos valeurs. C’est comme si la nouvelle génération intègre notre métier pour se faire connaître uniquement. On voit des acteurs qui sont incapables de comprendre, de fond en comble, l’histoire de la série dans laquelle ils jouent. Et c’est désolant. Au lieu d’intensifier le jeu à juste titre et à juste raison, on joue la carte de la célébrité», déplore le comédien.
«ON NE CONÇOIT PAS LE MONDE DE LA MEME MANIERE»
Selon le sociologue Mamadou Wane, dit Mao, les personnes n’appartenant pas à la même génération ont du mal à s’entendre sur certains aspects. Ainsi, des conflits surgissent à tel point qu’on parle même de fossé entre les générations.
Les personnes n’appartenant pas à la même génération ont du mal à s’entendre sur certains aspects. Ainsi, des conflits surgissent à tel point qu’on parle même de fossé entre les générations. En effet, les jeunes d’aujourd’hui aspirent aux changements et refusent de subir l’autorité des vieux qui, à leur tour, militent pour la conservation des valeurs ancestrales. Cette mésentente devient, de jour en jour, très perceptible. Cela s’explique, selon le sociologue Mamadou Wane, dit Mao, par le fait que les deux ne conçoivent «pas le monde de la même manière». Toutefois, il relève qu’il y a un socle de valeurs qui est immuable : le respect des autres, la politesse, le contrôle de soi, la religion et le respect des valeurs. Or, sans dialogue intergénérationnel, l’on va vers la déperdition et la perte de nos valeurs, engendrant une «jeunesse sans identité». Car les jeunes sont aujourd’hui attirés par les rôles modèles dans leurs sociétés qu’ils voient à travers les médias.
Pourquoi les jeunes et les vieux n’arrivent-ils pas à s’entendre ?
Ce sont les valeurs qui ont complètement changé, elles ne sont plus les mêmes. D’abord, la notion de liberté est devenue quelque chose qui demande une certaine force surtout dans notre société qui est sitariste alors que la nouvelle génération a envie de se prendre en charge individuellement. L’aspiration des parents et celle des jeunes ne sont pas les mêmes, de même que les normes. Il y a des normes universelles telles que la politesse, le savoir-vivre ensemble, le respect des autres ; ça c’est immuable. La nouvelle génération n’a pas ça ; mais, à mon avis, c’est dans les ambitions et celles-ci différent. Les ambitions des parents, c’est pour que demain tu sois là, que tu ais un «job» dans un bureau, alors que toi tu as envie d’avoir un «job» beaucoup plus libéral. Les jeunes sont aujourd’hui attirés par les rôles modèles dans leurs sociétés qu’ils voient à travers les médias. Les contextes ne sont pas les mêmes, on ne conçoit pas le monde de la même manière car les personnes âgées sont dans un logiciel d’éducation, les jeunes peuvent le percevoir comme étant traditionnelles.
Quelles sont les limites à ne pas franchir ?
Les limites à ne pas franchir, c’est le respect des parents parce qu’en Afrique, nous ne sommes pas comme en Europe. On doit être une société fusionnelle. Et ce qu’on voit aujourd’hui, ce sont des types de discours de discriminations des personnes âgées. Les personnes âgées sont presque 9% (de la population), alors que nous avons une population très jeune ; donc il faut donner beaucoup de place à la nouvelle génération, aux nouveaux leaderships de jeune. Il est extrêmement important qu’ils occupent des postes de décision. Ça peut aussi créer des conflits sur le fait que vous arrivez à monopoliser des espaces de décision. Dans les espaces politiques, ce sont des gens qu’on voit depuis au temps de Senghor; cela peut créer un certain rejet. Si aujourd’hui on perd un certain nombre de valeurs, c’est est dû à la marginalisation quelque part. On a eu une société beaucoup plus équilibrée quand, dans la maison, il y avait les grands-mères, tantes, oncles, etc. Et, en tant que jeune ou enfant, on circulait dans l’espace familial. Pendant les vacances, on allait voir nos grands-parents et ça nous permettait d’aller au village, d’avoir l’éducation culturelle. Maintenant, on assiste à ce qu’on appelle, nous les sociologues, l’appauvrissement. Ça devient pauvre, les gens n’ont plus de relations, c’est-à-dire il n’y a plus ces acteurs dans les familles permettant aux jeunes de s’enrichir de l’expérience des ainés. Les visions ne sont pas les mêmes. Mais aujourd’hui, les jeunes rêvent de l’Amérique, de l’occident. C’est là-bas qu’ils veulent faire leurs études et c’est là-bas qu’ils veulent partir. Cela amène ce qu’on appelle l’éloignement social, la distanciation.
Qui des jeunes ou des vieux ont raison ?
Les deux ont raisons parce que le monde est dans un net changement qui est favorisé par les médias, le digital, les voyages, les interactions culturelles. Il n’y jamais eu autant de mobilité dans le monde. L’aspiration au changement n’a pas la même conception du pouvoir politique fondamental. C’est très bien qu’ils aspirent au changement, qu’on ne gouverne plus de manière autoritaire. La liberté, dans une certaine mesure, d’opinion, le changement, l’aspiration, par exemple la lutte contre l’exclusion sociale ; tout ça c’est un changement parce que le monde, tel qu’il est aujourd’hui, est un monde avec beaucoup de marginalisations. Notre modèle économique produit de la masse, produit de l’exclusion sociale. Les jeunes sont allergiques à ça. Ils sont plus porteurs de solidarité concrète. Même leur façon de faire la politique, c’est moins dans les projections, moins dans cette construction de la politique consistant à capter les suffrages pour en faire autre chose. Mais en même temps, de l’autre coté, la résistance pour qu’aussi, même si on doit changer, qu’on y aille avec des valeurs. Il y a un socle de valeurs qui est immuable : le respect des autres, la politesse, le contrôle de soi, la religion et le respect des valeurs.
L’individualisme est-il un facteur déterminant ?
L’ancienne génération, c’était des projets collectifs. Et aujourd’hui, de plus en plus, ce sont des projets individuels, c’est le capitalisme, le système libéral. La nouvelle génération est contre l’injustice, l’arbitraire. Dans l’ancienne génération, quand on revendiquait, c’était pour plus de liberté, d’équité et d’égalité, non à la discrimination, etc. Si nous prenons le cas des enfants de la rue, la plus part des jeunes veulent qu’on trouve de solutions.
Quelles sont les conséquences majeures du conflit entre générations ?
On aura une société bloquée, une société qui ne communique pas. Il n’y a pas dynamique collective, de réponses à des situations comme par exemple la pandémie actuelle de la Covid-19. Il y a toute une stratégie qui repose sur ce qu’on appelle la mobilité communautaire, l’engagement communautaire. Or, aujourd’hui, la plus grande force de l’engagement communautaire, ce sont les jeunes. Ce sont eux qui portent le combat. Si aujourd’hui ils ne portent pas le combat pour le respect des gestes barrières, ils pourraient porter le virus. Peut-être qu’eux, ils s’en sortiront mais ils vont emporter la génération des ainés. C’est dans le dialogue inclusif, au plan social intergénérationnel ; il faut dialoguer. Sans dialogue intergénérationnel, nos valeurs culturelles vont dépérir, il y aura une perte et cette jeunesse sera sans identité. Aujourd’hui, on voit des jeunes filles noires qui portent des perruques blondes et c’est incroyable. Cela veut dire, quelque part, qu’il y a cassure de communication et il n’y a pas eu de transmission de valeurs. Elles doivent être fières de leur peau noire d’ébène. Donc tout ça, ce sont des conséquences de crise de communication qui ne sont pas dues aux conflits générationnelles mais de crise de communication entre générations. C’est la génération des ainées qui vous amène à aimer notre culture en tant qu’africain noir. Mais quand il y a une communication bloquée, des conflits et qu’il n’y ait plus de passerelles, les jeunes vont communiquer à travers les médias. Et puisqu’ils contrôlent les médias, ils transmettent leurs valeurs.
Quelles recommandations face au conflit de générations ?
Il faut utiliser les ainés à l’école. Il faut aussi qu’on valorise notre culture parce que c’est une culture d’une génération qui est passée ou d’une génération d’ainés qui, physiquement ou biologiquement, ne va pas disparaitre. Mais, le problème maintenant, c’est que le conflit de générations fait en sorte qu’on perd cette transmission de valeurs. Il doit y avoir une communication dans l’espace familial. Essayer de réfléchir sur un modèle où les ainés peuvent intervenir, même après la retraite, en guise de bénévoles. Au niveau des médias, qu’il y ait des émissions intergénérationnelles, pas des émissions parallèles : d’un côté, les anciens et de l’autre, les jeunes ; il faut qu’ils se mélangent. Mais aussi la valorisation de la langue nationale.
MENDY ET DIALLO DECOUVRENT L'ANGLETERRE, PAPE MATAR SARR A METZ
Le contingent des footballeurs sénégalais en Angleterre s'est étoffé depuis hier, lundi 14 septembre avec l'arrivée des deux gardiens Edouard Mendy et de Abdoulaye Diallo.
Le contingent des footballeurs sénégalais en Angleterre s'est étoffé depuis hier, lundi 14 septembre avec l'arrivée des deux gardiens Edouard Mendy et de Abdoulaye Diallo. Les deux gardiens de buts internationaux se sont engagés respectivement à Chelsea (Premier League) et Nottingham (Championship). En France, le jeune espoir Pape Matar Sarr a signé avec le FC Metz.
Après quelques semaines de négociations, Edouard Mendy va finalement revêtir le maillot de Blues de Chelsea. Le gardien des Lions qui a passé ce week-end son examen médical, ne devra pas tarder à signer son contrat avec le club de Roman Abramovitch. Le club londonien a été convaincu par les belles prestations du portier international sénégalais en Ligue 1 française. Il s'agit notamment de sa dernière saison où en 33 apparitions pour la formation de Rennes, il a réussi 13 clean-sheet dans toutes les compétitions. Considéré comme l'un des meilleurs gardiens de but du championnat français, Edouard Mendy avait quitté Reims pour Rennes. Celui qui s'est imposé comme le titulaire au poste de gardien des Lions à la veille de la CAN 2019 en Egypte, avait réussi à confirmer au sein du club breton. Il contribuera grandement à la 3ème place du classement avec seulement 8 matchs perdus. Un gardien en cache un autre. Puisque Abdoulaye Diallo l'a rejoint en Angleterre.
L’autre gardien de but des Lions s’est engagé pour deux saisons avec Nottingham Forest en Championship. Formé au Stade Rennais et des passages au Havre, à Rizespor, Abdoulaye Diallo était sans club depuis la résiliation de son contrat avec le club turc de Gençlerbirliği SK. A 28 ans, il espère aujourd’hui se relancer en deuxième division.
En France, c'est le contingent sénégalais qui enregistre l'arrivée d'un des grands espoirs du football sénégalais. Il s'agit du joueur de 18 ans Pape Matar Sarr qui a signé son premier contrat professionnel avec le FC Metz et retrouvera ses anciens pensionnaires de Génération Foot notamment Ibrahima Niane, Habib Diallo Opa Nguette.
BBY VEUT SE RENFORCER
Les divergences et autres bisbilles qui secouent Bennoo Bokk Yaakaar indisposent les responsables de la coalition, au premier rang desquels le président Macky Sall
Les divergences et autres bisbilles qui secouent Bennoo Bokk Yaakaar (Bby) indisposent les responsables de la coalition, au premier rang desquels le Président Macky Sall. C’est pourquoi, au terme de sa réunion du 10 septembre dernier présidée par Macky Sall, la Conférence des leaders de Bby a exhorté tous les militants à resserrer les rangs.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la coalition Bby est nostalgique de l’unité dans laquelle elle a conquis et exercé le pouvoir. Blessée par les profondes divisions que connaît la majorité, la Conférence des leaders de Bby a appelé tous les militants à se serrer les coudes en vue d’atteindre ensemble leurs objectifs de transformation du pays. Elle estime que ces derniers doivent renforcer l’unité de la Coalition, à travers la consolidation des rapports entre ses composantes, développer une Communication politique plus dynamique et mieux harmonisée, élaborer un Plan d’Actions Trimestriel. Il s’agira aussi de poursuivre l’intervention directe et permanente auprès des populations, pour mieux répondre à leurs préoccupations, rendre plus fréquentes que par le passé les rencontres de haut niveau, malgré la pandémie.
Abordant en outre le dialogue politique lors de leur rencontre, Macky Sall et ses alliés de Bby se sont félicités des résultats auxquels ont abouti les acteurs du dialogue national, dans son volet politique. «Malgré la diversité des points de vue et la différence des appartenances, les acteurs ont pu bâtir un socle d’accords de 25 points sur les 32 en discussion et envisagent la poursuite des échanges sur les autres points».
INONDATIONS, COVID-19…
S’agissant des inondations survenues à la suite des pluies diluviennes qui se sont abattues sur le pays occasionnant des pertes en vie humaine et la destruction de biens, la Conférence des leaders de Bby a exprimé sa compassion et sa solidarité. «La Conférence des leaders de Bby salue les mesures d’urgence prises par le président de la République qui a fait preuve de célérité et de solidarité en déclenchant le Plan Orsec auquel il a ajouté 10 milliards Fcfa pour atténuer les souffrances des populations impactées», affirme Bby qui encourage le gouvernement à poursuivre la réalisation du Plan Décennal de Lutte contre les Inondations (PDLI) en articulant son évaluation rigoureuse au Proged afin d’intégrer les actions d’adaptation aux changements climatiques. Au chapitre de la gestion de la Covid-19 par le Chef de l’Etat, ses partisans se sont réjouis de la gestion responsable et efficace de la pandémie alliant une stratégie d’allègement des contraintes à des mesures de préservation strictes. «Ce qui nous vaut aujourd’hui une baisse des taux de contamination et de morts, d’une part et d’autre part, l’admiration d’observateurs internationaux, notamment le «Foreign policy Magazine» qui, dans une étude sur la gestion de la Covid-19, classe le Sénégal au 2e rang après la Nouvelle Zélande, sur 56 pays dans le monde.