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12 juillet 2025
LE COMMISSAIRE SADIO AUTORISÉ A RENTRER CHEZ LUI
L’ex commissaire de police, Boubacar Sadio, va finalement passer la nuit chez lui. Après audition à la Division des investigations criminelles, (Dic), il a été autorisé à rejoindre son domicile.
L’ex commissaire de police, Boubacar Sadio, va finalement passer la nuit chez lui. Après audition à la Division des investigations criminelles, (Dic), il a été autorisé à rejoindre son domicile.
Cependant, il a été convoqué à nouveau pour demain, dans l’après-midi. Et les limier lui ont signifié ce qui lui est reproché, à savoir : diffusion de fausses nouvelles, offense au chef de l’Etat et l’article 80.
Pour rappel, ce dimanche, dans l’après-midi, des éléments de la Division des investigations criminelles avaient cueilli le commissaire Sadio chez lui. Une interpellation qui fait suite à sa tribune acerbe contre le régime en place.
LA COVID-19 ET D’AUTRES SUJETS AU MENU DES QUOTIDIENS
Dakar, 22 juin (APS) – Les quotidiens reçus lundi à l’APS abordent la pandémie du nouveau coronavirus et d’autres sujets se rapportant à la question des vestiges du colonialisme, à la politique, etc.
La Tribune note que la Covid-19 ‘’continue de dicter sa loi’’ au Sénégal avec 24 décès répertoriés en une semaine.
’’Avec 144 nouveaux cas testés positifs au coronavirus, dimanche, et 71 nouveaux guéris, le Sénégal compte 5888 cas positifs dont 3919 guéris, 84 décès et 1884 encore sous traitement. À signaler 2 nouveaux décès qui viennent s’ajouter aux 3 autres de vendredi, et 5 cas graves s’ajoutant aux 16 déjà en réanimation. 21 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation et 2 nouveaux décès liés à la Covid-19, enregistrés’’, rapporte le journal.
’’Pour dire que de jour en jour, le nombre de patients hospitalisés poursuit son accroissement, passant de 1685 à 1884, entre le 14 et 21 juin. Cela est dû aux nouvelles contaminations qui semblent avoir pris l’ascenseur depuis la troisième semaine du mois de juin. C’est dire aussi combien le bilan est lourd, au même moment où les autorités envisagent la réouverture des classes pour cette semaine (jeudi 25 juin)…’’, ajoute la publication.
Selon le quotidien Source A, ‘’le Sénégal marche, lentement, mais résolument, vers l’atteinte de la barre des 100 morts, eu égard au nombre de décès liés à la Covid-19 qui ne cesse de culminer’’.
’’La preuve, rien que, ce week-end, le virus a tué 5 patients. Ce qui allonge la liste macabre à 84 morts. Et, comme pour ne rien arranger, la courbe ne semble pas ralentir. En effet, entre samedi et dimanche, 249 contaminations ont été portées à la connaissance du public. Pour les cas graves, ils sont au nombre de 21 pris en charge dans les services de réanimation. Ce qui fait que, depuis le début de la pandémie, 1884 malades sont dans les Centres de traitement’’, écrit le journal.
Enquête aborde la question des vestiges du colonialisme et fait état d’’’un weekend pour effacer Faidherbe des mémoires’’.
’’De Saint-Louis à Lille (France), deux villes dont les municipalités revendiquent encore l’héritage du général Louis Faidherbe, figure du colonialisme français, des voix se sont élevées pour réclamer le déboulonnement des statues de celui qui est décrit comme +violent+ et +raciste+’’, selon le journal.
Sud Quotidien relève aussi que ‘’des représentants de l’association Survie, du FUIQP (Front uni des immigrations et des quartiers populaires), des collectifs Afrique et de défense des sans-papiers, ou de l’Atelier d’histoire critique, étaient présents, samedi, à Lille, lors d’une manifestation pour réclamer le retrait ou du moins la contextualisation de la statue de Louis Faidherbe. Une +figure du colonialisme français, violent et raciste+’’.
’’A noter que depuis l’assassinat de l’Afro-américain George Floyd, on assiste à de telles manifestations. La municipalité de San Francisco, dans l’Etat de Californie, a d’ailleurs décidé de prendre les devants en déboulonnant la statue du navigateur Christophe Colombe, qui +n’est pas en adéquation avec les valeurs+ de la ville. À Sacramento aussi, une autre statue va également être déboulonnée’’, dit Sud.
Selon le journal, ‘’à des milliers de kilomètres, à Saint-Louis au Sénégal, la statue de Faidherbe (…) fait également débat’’.
Le quotidien L’As ouvre ses colonnes à Pape Samba Mboup, ex chef de cabinet de l’ancien président Abdoulaye Wade. Selon lui, ‘’si Macky Sall se présente pour un 3e mandat, rien ne peut l’empêcher de l’avoir’’.
Dans cet entretien téléphonique Pape Samba Mboup, ‘’s’est exprimé sans langue de bois sur différentes questions liées à la gestion du pays, la pandémie de Covid-19, ses relations avec Karim Wade, entre autres’’.
Le journal Enquête annonce que le journaliste Cheikh Yérim Seck est convoqué ce matin à la Section de recherches pour ‘’une sombre affaire d’avortement’’ et signale que ‘’trois personnes ont déjà été arrêtées : un infirmier, la mineure et son amie’’.
’’’Cheikh Yérim Seck n’est pas sorti de l’auberge. Et, disons-le, les choses se corsent sérieusement pour lui. Il est convoqué, aujourd’hui, selon nos sources, à la Section de recherches de la gendarmerie. Pour une sombre histoire d’avortement. Dans cette nouvelle affaire de mœurs - rappelons qu’il a été condamné à 3 ans de prison pour viol, en 2012 - il aurait engrossé, dit-on, une fille mineure, avant de l’inciter à l’avortement. En fin de semaine dernière, il était question, dans cette même affaire, de viol suivi de grossesse. Mais, pour l’instant, rien ne l’étaye’’, écrit la publication.
Déclassification de la zone des filaos
Les organisations pour la défense du littoral vont devoir se tenir prêtes. D’après des sources dignes de foi, une réunion regroupant les cinq maires de Guédiawaye, le Cadastre, l’Urbanisme, l’Aménagement du territoire, les autorités administratives a eu lieu mardi dernier à la Gouvernance aux fins de trouver un compromis autour de la question foncière qui défraie la chronique ces derniers jours. D’après des sources de «L’AS», tous ont donné leur accord et désigné Racine Talla comme porte-parole en vue de la déclassification de la zone des filaos. Distante de près d’un demi-kilomètre de la mer, la zone devrait ainsi faire l’objet d’un décret de déclassification. Ce qui permettrait à ces communes de disposer d’une assiette foncière leur permettant par exemple d’y ériger des cités, des écoles et des hôpitaux etc.. En tout état de cause, le dernier mot revient au chef de l’Etat qui a reçu la proposition concertée des autorités administratives, techniques et locales.
Commémoration du 23 juin
Voilà 9 ans, jour pour jour, le peuple sénégalais avait déclenché, au travers d’une exceptionnelle mobilisation, une grande lutte citoyenne contre un pouvoir engagé dans un brutal processus de mise en péril du socle de notre République. L’ancien régime n’avait eu de cesse de malmener notre Charte Fondamentale par le biais d’incessantes agressions, de tripatouillages et d’empiétements permanents. «Les Jeunes, les Femmes, les Responsables et militants de notre Parti, au premier rang desquels le Président Macky Sall, ont fait partie des grands légionnaires de cette bataille politique et citoyenne. Ils s’étaient fortement illustrés et furent agressés avec une rare violence. Mais rien n’y fit ! Leur moral à toutes épreuves les rendait insensibles à toute forme de menaces et de forfaitures. Il est aujourd’hui réconfortant de voir l’essentiel des mobilisés, combattants et vainqueurs du 23 Juin 2011 aux côtés du Président Macky Sall, pour concevoir et bâtir, ensemble, un pays prospère, de Tous et pour Tous ! » ont ajouté les camarades de Moussa Sow en prélude à la commémoration du 23 juin 2011.
Les risques qui pèsent sur le Commissaire Sadio
Continuons avec le 23 juin pour dire que si l’Etat a voulu enquiquiner le commissaire divisionnaire à la retraite, c’est moins pour ses écrits diffusés depuis une semaine que pour des raisons liées à la manifestation du 23 juin. En effet, d’après des sources de L’AS, on soupçonne le commissaire d’être à la tête d’une association nouvellement créée et qui envisage de manifester le 23 juin prochain pour marquer symboliquement cette date annonciatrice de la fin du règne du Pds, mais aussi pour lutter contre le bradage du littoral. Ce n’est donc pas fortuit si les enquêteurs qui ne l’ont même pas invoqué, des troubles à l’ordre public, aient visé l’article 80. Ce ne sera donc pas surprenant que le Commissaire Sadio, convoqué ce soir, soit présenté devant un juge d’instruction dès qu’il sera déféré. Puisque la justice semble avoir perdu la tête, il pourrait connaître le même sort que Cheikh Yérim Seck qui, en réalité, devrait être placé sous mandat de dépôt conformément à la réquisition du procureur qui lie le juge d’instruction en l’espèce. Mais puisqu’il y a un nouveau tailleur à la tête du Ministère de la Justice, il ne faut plus présager de rien. Autant il peut être inculpé et placé sous contrôle judiciaire, autant il peut être libre ou même passer la nuit en prison.
Arriéré de paiement à la Permanence AFP de Thiès
Les progressistes du département de Thiès devaient tenir un point de presse ce week-end à la permanence du parti, sise au quartier SOM, juste en face du lycée Malick Sy, pour marquer l’anniversaire du parti. Mais la rencontre s’est finalement tenue dans un hôtel de la place. Et pour cause, le permanencier a posé sur la table un problème de disponibilité de l’électricité. Au-delà de cet aspect, beaucoup d’interrogations ont été agitées autour du paiement des 140 000 Fcfa mensuels, représentant la location de la permanence. Selon notre source, le ministre Alioune Sarr avait été sollicité pour la prise en charge de la location pendant deux ans, ce qu’il fait régulièrement à travers un virement bancaire. Mais un problème d’arriérés de paiement a été agité récemment et aujourd’hui encore, il y a beaucoup d’interrogations autour de la gestion de ce local du parti.
Un charretiers tue son ami
La bagarre entre deux amis charretiers a viré au drame samedi au quartier Seydou Nourou Tall de la Commune de Yeumbeul-Sud. Un nommé Ndongo aurait tué son ami Bathie Ngada Gningue, âgé de 50 ans et originaire de Khombole. Selon des sources de «L’AS», les faits se sont produits dans l’après-midi du samedi. Le sieur Bathie, à bord de sa charrette, avait croisé son ami qui était également à bord de son véhicule hippomobile. Bathie demande à son ami Ndongo de lui céder le passage. Ce que ce dernier refuse catégoriquement. Il s’ensuit alors des échanges de propos aigres-doux. Et Bathie, se sentant offensé, est descendu de sa charrette pour laver l’affront. Mais Ndongo a bondi de sa charrette pour pousser son ami par terre. Ainsi Bathie tombe et sa tête cogne violemment une pierre. Grièvement blessé, son ami le transporte au poste de santé de la localité avant de rentrer chez lui. Mais à peine a-t-il le dos tourné que Bathie rend l’âme. Informé de la mort de son ami, Ndongo prend la fuite avant d’être arrêté par les limiers du poste de Police de Yeumbeul Sud, à Thiaroye Kaw, tard dans la nuit.
Le SYTJUST décrète une grève de 72 heures
Le syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST) durcit le ton. Pour montrer leur détermination, les travailleurs de la justice reconduisent un mot d’ordre de grève de 72 heures couvrant les lundi 22, mardi 23 et mercredi 24 juin. Ils poursuivent la lutte après une semaine de grève, tout en dénonçant le mutisme du ministre de la Justice. Pour le bureau exécutif national du Sytjust, l’attitude de dédain du ministre de la Justice est un motif de détermination des travailleurs de la Justice pour leurs aspirations à la dignité et au bien-être par le travail. Il invite le Garde des Sceaux, Me Malick Sall, à mettre en œuvre le protocole d’accord du 17 octobre 2018, la publication au Journal officiel des décrets et l’organisation des formations au Centre de formation judiciaire.
Les armes volées au bureau des douanes de Moussala
Les investigations des gabelous ont été fructueuses. En effet, les armes volées au bureau des douanes de Moussala, à la frontière avec le Mali, ont été retrouvées dans la nuit du samedi au dimanche. Des délinquants s’étaient emparés des armes avant de disparaître dans la nature. Ce qui constituait une sérieuse menace pour la sécurité des populations. Finalement, les douaniers ont réussi à mettre la main sur ces armes. Par ailleurs, des voix s’élèvent de plus en plus dans cette contrée pour solliciter du gouvernement, et dans les meilleurs délais, un cantonnement militaire à Moussala. Puisque l’insécurité y est en train de prendre des proportions inquiétantes.
3 Sénégalais portés disparus dans le fleuve Sénégal
Ils ne sont plus. Las d’attendre leur rapatriement par l’Etat du Sénégal, trois de nos compatriotes bloqués à Rosso Mauritanie depuis le début de la pandémie du Covid-19 ont pris le risque de traverser clandestinement le fleuve Sénégal qui constitue la frontière des deux pays. Mais ils ne sont pas encore arrivés à destination. Nos trois compatriotes sont ainsi portés disparus dans le fleuve depuis vendredi dernier. Les autres Sénégalais bloqués en Mauritanie ont envahi hier le bac qui assure la traversée pour réclamer leur rapatriement.
Abdoulaye Diop aux artistes musiciens
A l’occasion de la célébration de la fête de la musique dans un contexte de pandémie de Covid19, le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, adresse un message de soutien aux artistes musiciens. Il rappelle dans sa note que les mesures indispensables au combat vital contre la pandémie de Covid-19 imposent cette année un état d’urgence sanitaire se traduisant entre autres par le couvre-feu, le confinement ou encore l’exigence de la distanciation physique. Toutes ces exigences, dit-il, sont incompatibles avec les rencontres chaleureuses et les grand-messes de bonheur qu’ont toujours apportées les célébrations antérieures de la Fête de la musique. La fête de la musique est une célébration de l’universalité et une contribution décisive au développement économique et à l’épanouissement social des nations.
Plaidoirie pour Karim Xrum Xax
Le Forum du Justiciable est préoccupé par la santé des détenus malades, plus particulièrement celle de l’activiste Abdou Karim Guèye alias Karim Xrum Xax. Le président du Forum du Justiciable, Boubacar Ba, interpelle les autorités sur le caractère fondamental du droit à la santé et celles judiciaires ; et que pour des raisons humanitaires, aucun détenu ne devrait être maintenu en détention si son état de santé physique ou mentale est durablement incompatible avec la prison. Le Forum du Justiciable, informé de la dégradation de l’état de santé de Karim Xrum Xax, attire l’attention des autorités sur la prise en charge des détenus malades. Boubacar Ba souhaite le transfert de Karim Guèye au pavillon spécial, voire sa libération si son état de santé nécessite des soins particuliers et un suivi en dehors du milieu carcéral. A l’en croire, une telle mesure doit également être étendue à tous les détenus atteints de maladies graves.
Grève de la faim des membres du front «doyna»
Ils vont mettre en exécution aujourd’hui leurs menaces. Après plusieurs alertes et actions judiciaires, les membres du collectif des victimes de démolition et de spoliation de terrains, vont recourir à l’ultime arme. En effet, le front multi-luttes «Doyna» entame aujourd’hui une grève de la faim. Le collectif est constitué des victimes de démolition de 253 maisons de Gadaye, les victimes de Guereo, des travailleurs de Pcci, des travailleurs de ABS, les victimes de Afup Canada, des habitants de Terme Nord, de Reendo, Bossea, de Kiniabour/Sindia et des jeunes réformistes de la zone nord.
Tableau Walo de Saint-Louis
Les populations du quartier Pikine Tableau Walo de Saint-Louis ont effectué hier une sortie au vitriol pour dénoncer la situation de leur terroir. Elles dénoncent le déversement des égouts dans le quartier et surtout la prolifération des tas d’ordures. Les jeunes de ce quartier Pikine de Saint-Louis ont déversé leur bile sur les autorités locales. Ils ont battu hier le macadam pour déplorer les conditions de leur localité. A l’occasion d’une action citoyenne, les contestataires signalent que leur quartier est laissé en rade, estimant que cette situation «ne peut plus continuer». Par la voix de leur porte-parole, Mouhamed Lamine Mbodj, ils fustigent l’inefficacité des opérations de curages de canaux par l’office national de l’assainissement (Onas) et la canalisation défaillante. Il signale que les trois mosquées et le poste de santé du quartier sont dans un piteux état. Pour les jeunes, le moment est venu d’agir et de prendre leur destin en main. Selon M. Mbodji, dorénavant, ils ne compteront que sur leurs propres moyens parce qu’ils en ont marre des promesses jamais tenues. Ils s’engagent à nettoyer le quartier toutes les quinzaines.
Déboulonnement de la statue Faidherbe
Les commentaires continuent sur le déboulonnement de la statue de Faidherbe qui trône sur la ville de Saint-Louis. L’imam ratib Cheikh Tidiane Diallo a appelé au changement des noms des rues et avenues. Le religieux a aussi demandé à ce que la statue Faidherbe soit déboulonnée.Il a fait la demande lors de la grande prière du vendredi, devant les fidèles. «Ces statues et rues doivent être rebaptisées. Le Sénégal a d’illustres figures qui peuvent prêter leurs noms comme Cheikh Omar Foutiyou Tall, El Hadji Malick Sy, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, Cheikh Moussa Camara et Thierno Souleymane Baal qui ont fait tant de choses pour le pays. Eux au moins méritent que l’on donne leurs noms à des rues, des statues, etc. Mais prendre un étranger qui, en plus, a tué près de 20 000 Sénégalais en 8 mois, selon le Professeur Iba Der Thiam, et lui donner des noms de quartiers, statue…, cela fait mal», a-t-il dit.
LES AUTORITÉS DU DÉPARTEMENT DE KAFFRINE CONTRÔLENT LE PLAN DE RIPOSTE DE LA ZONE FRONTALIÈRE
Les responsables du Comité départemental de gestion des épidémies (CDGE) de Kaffrine (centre) ont visité dimanche les postes de santé situés le long de la frontière avec la Gambie, pour évaluer le dispositif mis en place
Pathé Thiangaye (Kaffrine), 21 juin (APS) - Les responsables du Comité départemental de gestion des épidémies (CDGE) de Kaffrine (centre) ont visité dimanche les postes de santé situés le long de la frontière avec la Gambie, pour évaluer le dispositif mis en place dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, a constaté l’APS.
Sous la direction du président du CDGE, Amadoune Diop, également préfet du département de Kaffrine, ils ont visité les postes de santé de Nganda, Diamagadio, Keur Babou, Médinatoul Salam 2 et Pathé Thiangaye.
‘’Le tour de ces cinq postes de santé situés près de la frontière avec la Gambie a permis de nous rendre compte qu’un dispositif assez intéressant a été mis en place, et que toutes les mesures barrières sont respectées’’, s’est réjoui M. Diop.
‘’Avec l’assouplissement [de l’état d’urgence], cette partie du département de Kaffrine située à la frontalière avec la Gambie est très sensible’’, a souligné le président du CDGE. ‘’Si le dispositif [de prévention du Covid-19] ne fonctionne pas dans cette zone, le département de Kaffrine va courir de gros risques.’’
Amadoune Diop a invité les populations locales à redoubler de ‘’vigilance’’ pour éviter la maladie à coronavirus.
Il leur a demandé d’informer à temps les établissements de santé de tout cas suspect de coronavirus. ‘’Si l’alerte est faite très tôt, nous avons de fortes chances de pouvoir prendre en charge, et à temps, tous les cas de coronavirus qu’il pourrait y avoir’’, a assuré M. Diop.
‘’L’objectif de cette tournée, c’est d’évaluer l’efficacité et les effets du dispositif de riposte contre le Covid-19’’, a expliqué le médecin-chef du district sanitaire de Kaffrine, Ndèye Mbacké Kane.
Elle s’est réjouie de constater qu’il y a, dans chacun des postes de santé visités, ‘’un équipement de protection individuelle’’.
Mme Kane a exhorté le personnel des postes de santé à renforcer la surveillance communautaire pour éviter la maladie à coronavirus.
‘’Nous demandons aux populations de respecter les mesures édictées, à savoir le port du masque et le lavage des mains’’, a-t-elle dit, les invitant aussi à éviter les rassemblements et à protéger les couches vulnérables, les personnes âgées, par exemple.
LE COMMISSAIRE CUEILLI CHEZ LUI PAR LA DIC
Une interpellation qui fait suite à la publication d’une tribune acerbe du Commissaire divisionnaire de police de classe exceptionnelle à la retraite, contre le régime en place.
Boubacar Sadio, le commissaire de police à la retraite, vient d’être cueilli chez lui par des éléments de la Division des investigations criminelles (Dic) de la police. C’est ce qu’ a appris iGfm de sources sûres.
Une interpellation qui fait suite à la publication d’une tribune acerbe du Commissaire divisionnaire de police de classe exceptionnelle à la retraite, contre le régime en place.
par Bosse Ndoye
C’EST PLUTÔT LA COLONISATION QUI A ÉTÉ UNE ENTREPRISE MANICHÉENNE DÉSASTREUSE
Vouloir insinuer que certains Sénégalais ont fait autant de mal, voire plus que Faidherbe constitue un artifice grossier pour dédouaner ce dernier de ses méfaits
Le débat sur le déboulonnage de statues d’anciens colons dans nombre de pays à travers le monde a donné naissance à une pléthore de réactions, de discours et de débats passionnants, passionnés et clivants. Des plus sages aux plus ignobles et farfelus en passant par ceux qui se veulent modérés afin d’éviter de heurter quelque sensibilité que ce soit.
Dans notre pays, toutes les attentions se sont focalisées sur la statue de Faidherbe. Parmi les nombreux articles qui lui ont été consacrés totalement ou en partie, il en est un qui a attiré toute mon attention. Comme pour dédouaner l’ancien gouverneur du Sénégal de ses méfaits et pour dire qu’il y a eu pareil ou pire que lui dans le pays, l’auteur – qui invite à ne pas verser dans le manichéisme - y fait une sorte de parallélisme entre ses crimes et ceux commis par certaines figures historiques nationales lors de guerres qu’ils se sont faites pour moult raisons.
Il convient de rappeler ce qu’a été la colonisation afin de mieux montrer qu’évoquer maintenant les malheurs qu’elle a causés n’a rien de manichéen, même si on ose les comparer à d’autres atrocités, fussent-elles locales. Aimé Césaire, dans son Discours sur le colonialisme, l’a très bien fait en démasquant l’entreprise fallacieuse, inhumaine et prédatrice qu’elle a été, bien qu’elle fût affublée d’un costume d’apparat dit hypocritement civilisationnel et humaniste. « Qu’est-ce en son principe que la colonisation ? De convenir de ce qu’elle n’est point ; ni évangélisation, ni entreprise philanthropique, ni volonté de reculer les frontières de l’ignorance, de la maladie, de la tyrannie, ni élargissement de Dieu, ni extension du Droit ; d’admettre une fois pour toutes, sans volonté de broncher aux conséquences, que le geste décisif est ici de l’aventurier et du pirate, de l’épicier en grand et de l’armateur, du chercheur d’or et du marchand, de l’appétit et de la force, avec, derrière, l’ombre portée, maléfique, d’une forme de civilisation qui, à un moment de son histoire, se constate obligée, de façon interne, d’étendre à l’échelle mondiale la concurrence de ses économies antagonistes ». Frantz Fanon lui emboîta le pas dans les Damnés de la terre. « La colonisation est une négation systématisée de l’autre, une décision forcenée de refuser à l’autre tout attribut d’humanité. » Donc, de quelque bout qu’on la prenne la colonisation a été un désastre. Les soi-disant bienfaits - écoles, hôpitaux, routes, ports - qui ont été réalisés dans les pays soumis l’ont été pour servir les intérêts du colonisateur. Mais jamais par philanthropie. Car il fallait des hommes sains et robustes pour exécuter les travaux forcés, quelques uns d’instruits qui non seulement devaient apprendre à penser comme le colon pour accepter sa domination et la perpétuer – ce que Gramsci appelle l’hégémonie culturelle - mais aussi devaient jouer le rôle de relais entre lui et l’écrasant majorité des indigènes. Des rails, routes, ponts et ports furent aussi construits aux prix de pertes de vies humaines élevées juste pour pouvoir acheminer les récoltes, les matières premières vers la métropole. La construction du chemin de fer Congo-Océan est un exemple patent. Elle a causé 17 000 morts entre 1921 et 1934 pour quelques centaines de kilomètres de rails. Mais puisque même « Les murs les plus puissants tombent de leurs fissures,» comme disait Che Guevara, les colonisés se sont engouffrés dans les contradictions du système colonial pour retourner certaines de ses armes contre lui.
Qu’il ait pu exister des colonisateurs de bonne volonté n’a pas empêché ou rendu plus facile la colonisation qui, il faut le rappeler, avait été une entreprise nationale mais non l’affaire d’une personne ou de quelques unes. En outre, les colons qui refusaient d’y prendre part - comme le rappelle Albert Memmi dans Le Portrait du colonisé-portrait du colonisateur -, retournaient souvent en métropole. Car ceux qui restaient en colonies se trouvaient de fait en contradiction avec eux-mêmes : ils pouvaient beau dénoncer ou agir contre le système dans lequel ils vivaient, ils n’en bénéficiaient pas moins de ses avantages matériels, juridiques, financiers, obtenus iniquement sur le colonisé. Donc, ce sont généralement ceux qui refusent de condamner l’entreprise coloniale, qui a été un mal absolu, qui se cachent toujours derrière l’idée qu’il y a eu de bons colons, comme l’a fait Sarkozy lors de son discours de Dakar : « Il y avait parmi eux des hommes mauvais, mais il y avait des hommes de bonne volonté. » D’autant qu’il s’agit moins de citer quelques «exceptions» que de juger dans sa totalité une idéologie, un système qui a duré plus d’un siècle dans les conditions les plus horribles. C’est comme dire que malgré ses horreurs le nazisme a permis à la science de se développer, et il y a eu de bons nazis. À quoi bon d’être un excellent employé quand ton entreprise a fait faillite totale ? Pas grand-chose.
L’aventure coloniale a été aussi une entreprise manichéenne. Parce qu’il fallait penser être les bons, les supérieurs pour pouvoir entreprendre de civiliser d’autres personnes, jugées comme les mauvais, les barbares. L’espace géographique colonial, que Fanon désigne comme un monde compartimenté, est la pure incarnation de ce manichéisme. Il y avait d’un côté les indigènes – régis par le Code de l’indigénat - et d’un autre les Blancs. Ceux-ci habitaient généralement en ville – lieu censé être celui du bien - dans des endroits sécurisés, entourés de murs pour se protéger des méchants barbares qui s’entassaient dans des quartiers indigènes – lieux supposés du mal. Ce monde manichéen se voit à travers plusieurs œuvres de la littérature africains telles que Les bouts de bois de Dieu d’Ousmane Sembène, Amkoulel l’enfant peulh d’Hampathé Bâ et Ville cruelle de Mongo Béti…Rappeler ces réalités manichéennes pousse forcément à donner une version manichéenne de l’histoire, à moins de vouloir la changer d’être motivé par autre chose.
Vouloir insinuer que certains Sénégalais ont fait autant de mal, voire plus que Faidherbe constitue un artifice grossier pour dédouaner ce dernier de ses méfaits. D’autant plus qu’il est non seulement inutile et insignifiant d’hiérarchiser les atrocités mais il est encore irrespectueux envers ses victimes et leurs descendants, sans mentionner la banalisation des ses graves crimes. Même si tout mal est condamnable, d’où qu’il provienne, il ne faut pas perdre de vue que les colonisateurs étaient des envahisseurs venus d’ailleurs, juste mus par la recherche effrénée de profit et motivés par des idéologies bassement racistes, et dont la domination a duré plus d’un siècle. Contrairement aux guerres sporadiques qu’il pouvait y avoir entre royaumes au niveau local et les atrocités qu’elles pouvaient engendrer. De plus, toutes les nations se sont construites en partie sur leurs contradictions internes : des luttes, guerres entre royaumes, régions et factions rivales qui les composent. Les États-Unis ont connu la guerre de Sécession, la Chine celle opposant communistes et nationalistes. Il en est de même pour l’Italie, l’Espagne…et des atrocités - comme celles ayant eu lieu lors des affrontements entre les royaumes du Cayor contre celui du Walo ou celui du Sine contre celui du Jolof - y ont été commises. Entre 1937 en Chine, le Parti communiste chinois et le Parti nationaliste du Kuomintang ont fait une union sacrée pour mieux faire face à l’ennemi commun étranger : le Japon. C’est dire qu’une domination étrangère avec tout ce qu’elle engendre comme atrocité peut ne pas avoir la même portée pour les gens qui la subissent que certaines guerres locales avec tous leurs dégâts. L’identité de beaucoup de nations s’est forgée grâce aux luttes et contradictions internes alors que les conséquences de la colonisation ont été fondamentalement destructrices et les séquelles perdurent dans beaucoup de pays ayant subi cette domination, dans maints domaines. Donc, mettre sur le même pied d’égalité les atrocités des nationaux et celles des envahisseurs pour dédouaner ces derniers est juste horrible.
La statue de Faidherbe, quant à elle, n’est pas une affaire saint-louisienne, comme on a pu l’entendre. Mais une question nationale. Dans le monde, il n’y a qu’en Afrique où l’on célèbre ses bourreaux. La place de l’ancien gouverneur du Sénégal n’est pas dans nos rues, mais dans un musée et dans les livres d’histoire. L’affirmer n’équivaut pas à renier le passé. Hitler avait eu des statues en Allemagnes, Pétain en avait eu en France. Les voit-on encore ? Absolument pas ! Est-ce pour autant renier l’histoire du nazisme en Allemagne et de la collaboration en France ? La réponse va de soi. Si les statues de ces deux personnages ont été envoyées aux oubliettes dans leurs propres pays pour des raisons que leurs citoyens ont souvent honte de raconter, que dire celle d’un criminel colon dans un pays étranger ?
par Chérif Ben Amar Ndiaye
WADE-IDY, ÉCHEC ET MACKY
Chacun de Karim Wade et Idrissa Seck, les cartes en main, l’un en exil, l’autre en hibernation, cache son jeu en scrutation réciproque de l’horizon 2024. L’histoire de Caïn et Abel version sunugalienne ?
Père Wade avait lancé la formule du jeu d’échecs pour décrire son adversité politique entre lui et son fils jadis adopté et adoubé, Idrissa Seck : « Nous sommes dans un jeu d’échecs à distance. Nous verrons qui va remporter la partie ». Déclaration ironique à laquelle Idy avait répliqué par une pique tauromachique : « Celui qui réussit à éliminer les fous du roi (suivez son regard), à écarter la reine et à entourer et isoler le roi…aura gagné ». Sa finesse d’humour aidant, il concluait : « Si c’est moi qui réussit tout cela, j’aurais gagné ». A ce duel à fleurets mouchetés, entre deux hommes politiques intelligents et rusés, l’un d’une finesse d’esprit rhétorique et l’autre d’une l’habilité éprouvée dans la tactique politicienne, s’en suivit deux déroutes électorales successives causées par un troisième larron impassible, impavide et froid dans l’application des leçons machiavéliques : « Celui qui cherche à vous poignarder dans le dos vous ouvre d’abord les bras ». Ce fut alors pour le jeu entre Wade et Idy, la fin de la partie : « Echec et Macky » ! Le croupier Macky avait retourné les cartes en sa faveur, avec un art consommé ou confiné (mot à la mode) de la dissimulation. Wade défait sans déférence, ahuri s’exclama avec amertume : « Je ne sais pas par où il est passé ». Quant à Idy, le talibé n’étant jamais loin de l’homme politique chez lui, il s’en était remis à Dieu : « Dieu n’aime pas les lâches », avait-t-il déclamé. Message destiné à Macky mais qui avait ricoché dans l’esprit de Wade qui pensait malencontreusement en être le destinataire. Le fossé entre les deux duellistes se creusa davantage. Hélas à leur détriment !
Sortis de cette épreuve, nous étions en droit de penser que le grand timonier sénégalais, allait prendre sa retraite politique et devenir le sage de Point E, que le monde politique allait venir consulter pour construire son cher pays qui lui a beaucoup donné. Que nenni ! Il choisit de céder sa place à la table du jeu à son fils pour continuer le combat. Il est vrai que Idy nous avait prévenu : « Tant qu’il aura un souffle de vie, il ne mettra personne devant ou au-dessus de son fils ». En février 2019 durant les présidentielles, auxquelles Karim fut débâtit proprement par une lourde condamnation et un long exil, son papa-poule, son homme à tout faire et défaire, préféra proclamer le boycott des élections à la place d’un soutien à Idy. Le fils d’emprunt, capable de lire même dans ses pensées, s’était abstenu d’aller quérir tout soutien, pas même une visite de courtoisie. Il savait les motivations profondes de son mentor d’antan et qu’avec lui le « galgal » est toujours sous le « mboubou ».
En septembre et octobre 2019 à Massalikul Jinnan et lors d’une audience pompeuse au Palais présidentiel, Wade le César, contre toute attente, descendit de son piédestal, ravalant toute fierté, pour sceller la réconciliation avec son ennemi Macky, « fils d’anthropophage » et bourreau de Karim. Mais Wade, maître des intrigues politiciennes, par ce geste n’a fait que remiser le jeu de stratégie sur l’échiquier. Il s’agissait pour Wade-Kasparov de chercher à remettre Karim dans le jeu politique. Faire de Macky un allié et lui arracher une loi d’amnistie en faveur de Karim avant qu’il ne quitte le pouvoir. Et faire d’une pierre deux coups, barrer ainsi la route à tout rapprochement Macky-Idy. Le coup semblait bien joué. Mais Ndamal kadior décrypta la stratégie, et déplaça deux figurines de son jeu : A deux reprises il sortit de sa « tombe silencieuse » pour aller serrer la main de Macky (Hommage à Tanor Dieng et rencontre au Palais pour cause commune face à la pandémie Covid-19). Que de supputations et de conjectures avec ces farces et attrapes autour de Macky le maître des horloges politiques ! Rien d’alambiqué, c’est le jeu d’échecs à distance qui continue entre Wade le père et Idy le dauphin éconduit.
C’est également l’héritage de Wade et du PDS qui est en jeu. Wade a déjà fait place nette dans son parti pour asseoir dans un fauteuil son héritier naturel. Ce dernier dans son exil doré a certainement accumulé une force de frappe financière colossale, son seul talent politique, pour se relancer après une amnistie princière, dans la course pour 2024.
Le lion du Cayor se prépare, la route est longue pour se lancer dans une course de vitesse. Il choisit une nouvelle stratégie, faisant sienne la prose de Paul Valéry : « Patience, patience, patience dans l’azur ! Chaque atome de silence, est la chance d’un fruit mûr ! ». Fervent lecteur et admirateur du Général De Gaule, cette phrase dans son livre le « fil de l’épée », a assurément fait écho dans l’esprit d’Idrissa Seck : « Rien ne rehausse l’autorité mieux que le silence, splendeur des forts et refuge des faibles ». Son silence lui permet de bien cacher son jeu et de mieux décrypter les stratégies de ses adversaires, pour concevoir et exécuter la sienne. En sortira-t-il splendide, avant 2024 ?
La seule inconnue de ce jeu, c’est encore le larron détrousseur dont la filouterie sans état d’âme, est sans pareille dans le milieu des despotes-autocrates. Macky n’a pas dit son dernier mot. Il sait sa sortie périlleuse pour lui et son clan. Pour préserver ses arrières, il peut encore renverser l’échiquier du jeu d’échecs à distance, pour un « qui perd gagne », dont le but serait de faire capturer toutes les pièces dans ce jeu néfaste entre les deux stratèges échiquéens.
De Wade-Idy, on passe maintenant à Karim-Idy, par une nouvelle formule de jeu : la partie de poker ! Idy reste-t-il actionnaire majoritaire ou minoritaire d’un PDS moribond ? Il a dorénavant, en appoint et en exergue, un parti majeur, un excellent palmarès électoral et une réserve de voix d’au moins neuf cent mille voix. En face, un fils à papa qui s’est accaparé d’une fortune et d’un parti légués par un géniteur généreux à en perdre la raison. Chacun de ces deux « frères », les cartes en main, l’un en exil, l’autre en hibernation, cache son jeu en scrutation réciproque de l’horizon 2024. L’histoire de Caïn et Abel version sunugalienne ? Une histoire dont l’issue mériterait d’être pacifique ou pacifiée, par leur foi et leur référence communes en Serigne Touba, sceau et culte de paix. Serigne Mountakha Bassirou Mbacké ne pourrait-il pas rééditer la paix des braves et des coeurs entre Wade, Idy et Karim comme ce fut à Massalikul jannan entre Wade et Macky ? Avant qu’il ne soit trop tard. « Ils se contentent de tuer le temps en attendant que le temps les tue » (Simone de Beauvoir). Hâtons-nous, trop d’échecs subis dans ce jeu d’échecs néfaste, le temps se déroule et nous traîne avec lui. Alors que la victoire est sous leurs pas cadencés qu’il suffit de ramasser pour sauver le pays de la chienlit.
LA CHRONIQUE HEBDO DE PAAP SEEN
LE DÉSORDRE ENDOGÈNE
EXCLUSIF SENEPLUS - Au Sénégal, comme partout ailleurs en Afrique, le pouvoir est concentré entre les mains de quelques élites urbaines. Au détriment des communautés locales et des formations sociales de base - NOTES DE TERRAIN
D’où est-elle originaire ? Je ne lui ai pas demandé. Je ne sais pas discerner, exactement, les accents de certains pays du continent. À part les Maliens, les Guinéens, et les Sénégalais, bien sûr, j’arrive à trouver très peu d’indications quand j’entends un Africain s’exprimer. En tout cas, elle est étrangère. Et certainement, elle vient du Gabon ou du Cameroun. Elle est médecin et tient son cabinet à Dakar. J’étais venu la voir, pour un second rendez-vous. Je devais lui présenter les résultats des analyses qu’elle m’avait demandé de faire. Rien de grave, me notifia-t-elle, après avoir regardé le bulletin. Je dois juste faire d’autres tests, pour bien vérifier que tout est okay. Elle m’a aussi prescrit des médicaments à prendre, pendant deux semaines. Pour une raison ou une autre, nous avons commencé à parler de politique. Elle était outrée par la manifestation des jeunes dans certains quartiers de Dakar, pour demander la levée du couvre-feu.
« En quoi ça les dérangeait ? C’est simplement de l’indiscipline. Les gens font ce qu’ils veulent au Sénégal. Si ça se trouve, ils sont même au chômage. » À cette interpellation, je lui répondais que ces jeunes exprimaient des frustrations confuses, mais réelles. Qu’ils sont aussi la preuve de l’échec de notre système politique et social. Et au fond, je saisis des symptômes de mal-être derrière ces événements. Manifestement, mes arguments ne la convainquirent pas. Elle me regarda avec ses grands yeux intelligents. Et sans me laisser continuer, ouvrit sa bouche timide et tendit ses lèvres. « Pas du tout ! C’est une histoire de laisser-aller. Il y a une pagaille incroyable au Sénégal, à tous les niveaux. Tout le monde, partout, fait ce qu’il veut. », décocha-t-elle. Tout de suite, et j’avoue que c’est une réflexion arrogante et déplacée, j’ai pensé en mon for intérieur : « Mais pour qui se prend-elle. Elle vient certainement d’un pays qui n’est pas mieux loti, où il y a une parodie de démocratie, et elle nous fait la leçon. » Je pensais, pour être précis, au Gabon ou au Cameroun. Pour exprimer ma pensée, sans la froisser, je lui dis qu’il y a le bordel partout en Afrique. Ici, au moins, il y a une démocratie, une liberté d’expression et quelques institutions qui tiennent. Ce n’est pas fameux, et c’est très chancelant, mais c’est déjà ça. J’arguais, qu’il nous fallait juste une meilleure gouvernance et une éducation inclusive.
- Justement, la démocratie n’est pas la solution. Au Sénégal, il vous faut un dictateur. Et puis vous ne pouvez pas avancer avec vos marabouts. Tout tourne autour de la religion ici. Ça, seul un dictateur peut le régler.
J’étais d’accord avec elle sur une partie de son raisonnement. Je crois qu’il faut toujours séparer l'État et la religion. Pour une raison simple : ce n’est que dans la laïcité que les minorités religieuses sont vraiment protégées. Et puis, ce n’est pas faux, les confréries sont au cœur de la République. Elles produisent un pouvoir social et économique. Et comme elles contrôlent les consciences, elles exercent aussi une activité politique. Mais, en même temps, les confréries constituent un obstacle pour tous les tenants d’une religion obscurantiste, ou d’un islam politique. En cela, ils jouent un rôle ambivalent dans notre société. Par contre, entre la démocratie et la dictature, le choix est vite fait. Comment peut-on réclamer des despotes pour gouverner nos pays, en voyant tous les désastres causés par les Mobutu, Bokassa, et tous les autres tyranneaux moins sanguinaires mais aussi nocifs, depuis les indépendances ? La démocratie est encore immature, au Sénégal. Mais elle existe. Elle nous protège encore, même si c’est incomplet, de la violence aveugle. Elle nous permet aussi d’exprimer librement nos opinions. Nous pouvons encore choisir nos dirigeants, par des voies légales. C’est déjà ça !
Mes arguments ne firent toujours pas mouche. Elle me rappela que la démocratie appartient aux occidentaux. C’est un système qui ne marchera pas en Afrique. Ce n’est pas la première fois que j’entends ce discours. Il me surprend à chaque fois. Surtout lorsqu'il s'agit d’hommes et de femmes, qui appliquent des techniques modernes, venues d’Occident. L’humanité est une bibliothèque commune. Nous pouvons aller prendre, dans la grande encyclopédie de chaque civilisation, les principes fertiles. Tant que cela augmente la dignité et la liberté de l’Homme, ne nous gênons pas. D’ailleurs l’Occident a eu libre accès aux mémoires et aux bonnes pratiques des civilisations africaines. Il y a largement puisé des éléments vigoureux et qualitatifs. Qui ont servi à fortifier sa civilisation. Il n’y a aucun mal, à chercher ailleurs, des valeurs ou des objets civilisationnels utiles. Où se trouve le problème, lorsque dans un pays le pouvoir relève du grand nombre ? Lorsqu’il existe une égalité devant la loi, pour tous ? Prétendre que la démocratie n’est pas faite pour nous, c’est voir les Africains comme des sujets éternellement passifs.
Comment peut-on souhaiter l’absolutisme et l’oppression ? Comment peut-on prétendre que nous ne pouvons évoluer que sous le joug d’un tyran ? Je trouve ce point de vue choquant. Il blesse mon humanité. Certes, nous ne devons pas prendre, comme catéchisme, tous les modes de vivre et arts venus d’autres parties du monde. Certes, le pragmatisme politique est compréhensible dans un pays défiguré par le génocide ou par des années de guerre. Mais si les États tardent, en Afrique, à transformer l’économie, à éduquer les femmes et les hommes et à mener les pays vers l’essor économique et social, c’est pour trois raisons principales. Les féodalités toujours prégnantes. La cupidité et l’aveuglement des dirigeants. L’extraversion économique, qui ne va pas sans le néocolonialisme. Ces trois maux sont solidaires. Ils provoquent le freinage de notre évolution civilisationnelle. Et ne consentent pas au développement de l’Homme intégral. Ils produisent presque tous nos désordres. Si nous sommes lucides, c’est là qu’il faut chercher nos problèmes.
Mauvaise pioche. À ces trois plaies héréditaires, il faut ajouter le modèle jacobin, rigide, de nos États. S’il y a une critique à faire de l’organisation du pouvoir en Afrique, ce serait surtout contre l’inefficacité de l’administration centrale et unitaire. Dont le système de production n’insiste pas sur les autonomies locales. La modélisation de nos États ne prend pas en compte la vigueur matérielle de nos sociétés. Or, pour que la fiction politique soit opérante, et moins artificielle, elle doit se confondre avec les corps communautaires. Et leur transférer plus de responsabilités. Au Sénégal, comme partout ailleurs en Afrique, le pouvoir est concentré entre les mains de quelques élites urbaines. Au détriment des communautés locales et des formations sociales de base. Cette représentation, d’une certaine manière, est antidémocratique. Elle marginalise la « société réelle ». Au fond, les jeunes, qui demandaient la fin du couvre-feu manifestaient un ras-le-bol. Celui de vivre dans un pays où ils ne sont concernés que par très peu de choses. Un drapeau, un hymne, des symboles lointains. Une équipe nationale de football. Souvent, des élections.
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