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15 juillet 2025
UNE ÉMISSION DE LIKA SIDIBÉ
VIDEO
L'HOSPITALO-CENTRISME NUIT À LA GESTION DU COVID-19
EXCLUSIF SENEPLUS - Manque de pro-activité dans la prise en charge hospitalière - Les chiffres journaliers semblent en décalage avec la réalité - A quand l'évaluation des mesures mises en oeuvre ? AU FOND DES CHOSES AVEC MOHAMED LY
Un ciblage de clusters bien identifiés pour des tests massifs permettra d’avoir les chiffres réels de la Covid-19, estime le Dr Mohamed Lamine Ly qui demande une évaluation des mesures mises en œuvre afin de juger de leur pertinence et d'y apporter des réajustements.
Dans son article publié sur SenePlus, intitulé COVID-19 : LE SALUT PEUT-IL VENIR DES COMMUNAUTÉS ?, le spécialiste en santé publique pense que le suivi extrahospitalier annoncé par les autorités sanitaires traduit un ‘’hospitalo-centrisme’’.
Il lève le voile sur ce concept au micro de Lika Sidibé dans l’émission Au Fond Des Choses.
QUATRE HOMMES ET UNE ÉCOLE
De la politique d’assimilation et d’ajustement, du statu quo, à la «rupture» encore attendue, Sud revisite les empreintes de chacun des 4 présidents (Senghor, Diouf, Wade et Sall) sur l’école sénégalaise en construction
De 1960 à 2020, l’éducation nationale sénégalaise a connu plusieurs réformes, ajustements entre autres politiques devant déboucher sur la construction d’une école digne de ce nom. Suite au retour raté dans les classes du 2 juin dernier, Sud Quotidien propose à ses lecteurs et internautes (sudonline.sn) un large dossier allant de la mission «civilisatrice» à la colonisation au Paquet (Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence) en revisitant le PDEF (programme décennal de l’éducation et de la formation 2001-2011), sans occulter le CLAD et les états généraux ayant donné naissance à la Commission nationale de réforme de l’éducation et de la formation (CNREF). De la politique d’assimilation et d’ajustement, du statu quo, à la «rupture» encore attendue, Sud revisite les empreintes de chacun des 4 présidents (Senghor, Diouf, Wade et Sall) sur l’école sénégalaise en construction.
Lors de sa dernière prise de parole publique à l’endroit des Sénégalais, le 11 mai 2020, le président de la République avait annoncé un assouplissement des conditions de l’Etat d’urgence, de la réouverture des lieux de culte et d’une « nouvelle rentrée scolaire », après deux mois de « fermeture des classes », le 2 juin, pour les enseignants et pour 551 000 élèves des classes d’examen. Quelques semaines plus tard, des images de l’impréparation de cette deuxième rentrée des classes ont tourné en boucle sur la toile. Convoqués pour rejoindre leur lieu d’affectation, plus d’un millier d’enseignants, sans masque (ou mis de travers) et ne respectant aucunement les règles de distanciation sociale, dans un chahut et des bousculades indescriptibles, ont joué des coudes pour avoir une place assise dans les bus en partance. Il nous été donné également de voir, le week-end dernier circuler sur les réseaux sociaux, les feuilles de décharge de kits produits sanitaires devant protéger enseignants et élèves. Ces images de bousculade, d’indigence des dotations des écoles, ne sont-elles pas finalement que ce que nous renvoie, en cette période corona virale, le rapport que tous les régimes de ce pays ont entretenu ou entretiennent avec les acteurs de l’école sénégalaise, les élèves et plus largement l’Education nationale ?
La question se pose avec plus d’acuité dans cette période « extraordinaire », qui révèle à la fois divers facteurs contextuels incluant des éléments structurels, émergents, conjoncturels de l’organisation de l’école sénégalaise dans son ensemble. La reprise des cours le 2 juin 2020 ? on sait ce qu’il en est advenu. La vieille, tard dans la soirée, le gouvernement revient sur sa décision, prise officiellement parce que des enseignants avaient été testés positifs au Covid-19. Pourtant des voix avaient fait connaître leurs critiques de cette idée du 2 juin, craignant que l’intendance ne suive pas, dénonçant une improvisation présidentielle et d’- hasardeuses assurances ministérielles qui minimisent les enjeux sanitaires de la réouverture des établissements scolaires. Une mère de famille anxieuse avait demandé : « est-ce que c’est parce que les adolescents et jeunes adultes qu’on renvoie à l’école ne sont pas testés qu’ils sont moins contagieux ? »
Une autre réticence soulevée est que les établissements scolaires concentrent par définition beaucoup de jeunes et de personnel de l’éducation. Dans ces établissements scolaires, la promiscuité est forcée: partage des salles de classe, échange de matériel entre élèves, mais aussi manque de toilettes et de points d’eau. Sans compter des syndicalistes et des parents d’élèves qui ont manifesté leurs inquiétudes. Il en a été de même du gouvernement des élèves. Mardi dernier, on n’a pu échapper à une certaine forme de dérision et de sarcasme, qui sont devenues la règle comme si on s’imaginait devoir compenser la gravité de la situation par le ridicule ou la dérision.
SENGHOR - ABDOU DIOUF : ENTRE ASSIMILATION ET AJUSTEMENT
L’Ecole, sous sa forme actuelle, n’a pas été le produit du développement interne de la société sénégalaise. Elle a été imposée du dehors par la colonisation. Avant l’indépendance, la création et le développement du réseau scolaire ont suivi la pénétration française : Saint-Louis, Gorée, Dagana, Podor, Matam, Bakel…. L’Ecole était alors chargée de parachever la conquête des territoires. Dans cette perspective, la première mission qui lui était assignée était de «civiliser» des sociétés qui, comme dirait l’autre, n’étaient pas encore entrées dans l’histoire. Mais l’idéologie coloniale de «l’apprivoisement» qui régnait et orientait l’enseignement se heurta vite à l’épaisseur de fortes résistances. Se posait alors la question de l’orientation de l’Education «nationale ».
Si selon les périodes les réponses ont pu être changeantes, il n’en demeure pas moins que la décision des programmes scolaires des colonies seraient ceux de la Métropole, a été un tournant important. A cela, il faut ajouter la mission d’enrôler des auxiliaires de l’administration coloniale et des employés des maisons de commerce. Bref, une école chargée de recruter, de sélectionner et de former des Sénégalais alliés à la colonisation. Le 4 avril 1960, c’est de cette école que le Sénégal indépendant a hérité. Se posaient dans le même temps à la jeune République, des défis en rapport avec ses tâches de construction nationale: comment construire, une identité et un sentiment de fierté nationale ayant pour fondement la promotion de l’histoire, des cultures et des langues nationales? Comment, sur la base étroite d’un système aussi élitiste, généraliser l’éducation de la population et assurer la formation en grand nombre de cadres administratifs, techniques et scientifiques? Comment édifier une société démocratique et inclusive, fondée sur l’égalité des chances et des droits, -y compris à l’éducation-, et la participation citoyenne large, active et consciente ? Les exigences de réforme ou mieux de refondation du système qui s’imposaient pour répondre adéquatement à de telles questions, ont rythmé l’histoire de l’Ecole sénégalaise. Elles trouvent leurs repères dans les politiques éducatives successives initiées ou consenties aux mouvements sociopolitiques par le leadership politique au plus haut niveau de l’Etat sous Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall aujourd’hui.
Après l’éphémère fédération du Mali, Mamadou Dia tenta de promouvoir une «éducation africaine» basée sur la transformation du système à partir de l’ancrage dans les problématiques de développement national. Son concept d’école rurale alliant culture générale et formation agricole ou d’école urbaine combinée à des filières techniques régionales, se présentait comme une réforme de rupture partant de la base. Mais les programmes finalement adoptés en 1962, s’inscrivirent plutôt dans la continuité de l’éducation coloniale comme par ailleurs, la structure et le fonctionnement du système.
Globalement prise, la période de 1960 à 1968 n’est pas marquée par des réformes refondatrices. Dans le suivi des recommandations de la Conférence d’Addis-Abeba de 1961, on peut noter une révision des programmes et des manuels scolaires, afin d’en expurger les éléments les plus choquants pour la personnalité africaine, notamment dans les disciplines idéologiques telles que l’histoire et la littérature. L’autre élément marquant, est l’accélération notable de la scolarisation qui a ouvert plus largement l’accès à l’éducation.
Pour l’époque, ces changements étaient certainement importants mais ils ne constituaient pas une rupture avec le modèle colonial. Au milieu des années 60, deux réformes ont été expérimentées: la méthode pour parler français du CLAD et les classes à vocation rurale du ministre de l’Education Amadou Makhtar Mbow. La première a tenté à partir de 1965, d’adapter l’enseignement du français en tenant compte des réalités linguistiques et socioculturelles nationales: adaptation des contenus d’apprentissage, l’oral avant l’écrit, la programmation des difficultés phonétiques et grammaticales liées à la base linguistique nationale.
Toutefois, elle évitait la question essentielle, celle de l’introduction des langues nationales à l’école. En vérité, Senghor avait déjà tranché le débat dans le sens de la continuité avec l’éducation coloniale : «Il s’agit de choisir une langue pour ses vertus propres : ses vertus d’éducation. De ce point de vue, «la langue de gentillesse et d’honnêteté» qu’est le français s’impose».
La seconde expérience initiée en 1966, devait former en 2 à 3 années d’études théoriques et pratiques, des paysans modernes. Elle posait un nouveau modèle de formation et de collaboration intersectorielle entre l’éducation et l’agriculture, l’élevage, la pêche, la santé, le mouvement coopératif…, qui était porteur de changements qualitatifs. Mais celui-ci ne pouvait prospérer dans un environnement systémique peu propice.
La première période de l’ère senghorienne s’achève avec l’explosion de Mai 68, qui contesta le modèle colonial au nom d’une aspiration nationaliste et africaniste montante. Cette forte remise en cause par le mouvement estudiantin allait d’abord transformer le statut de l’Université de Dakar. Celle-ci créée le 24 février 1957 comme 18e Université française, devint une Université africaine à travers notamment, l’adaptation de programmes aux réalités africaines, l’africanisation des personnels, la modification de la tutelle de l’Université qui passe de l’autorité française à celle de l’Etat sénégalais.
La réforme s’orienta également vers une meilleure articulation de l’enseignement supérieur aux défis du développement en adoptant des mesures telles que : le nouveau système d’orientation des bacheliers devant ajuster les formations en nombre et en qualité à la demande du marché du travail; - la création d’établissements d’enseignement supérieur de formation technique et professionnelle ; - la promotion de la recherche pour le développement ; - le projet de création d’une deuxième université. L’aspiration nationaliste qui inspirait ces changements se reflétait également dans la loi d’orientation de l’éducation nationale du 3 juin 1971. Elle posait la vocation locale de l’éducation et la nécessité de réhabiliter les langues nationales à travers leur enseignement à l’école. Les nouveaux programmes adaptaient en conséquence, l’enseignement de l’- histoire, de la géographie et des sciences naturelles.
Dans l’enseignement primaire, ces dernières disciplines étaient d’ailleurs regroupées sous une dénomination qui orientait vers la valorisation du potentiel endogène: «l’étude du milieu». Pendant ce temps se généralisait la méthode CLAD pour parler français. Parmi les réformes majeures de la nouvelle loi d’orientation, il convient certainement de souligner la création de l’enseignement moyen pratique (EMP) chargé d’accueillir 80% des sortants du primaire et de les former en vue d’un enracinement et d’une insertion socioéconomique réussie dans le milieu local. Les programmes étaient conçus en fonction des problèmes spécifiques du milieu local pour faire acquérir aux élèves, la maîtrise des techniques modernes afin de former des «paysans d’avant-garde», pêcheurs, éleveurs, artisans, ouvriers…
La méthode de formation fait alterner des cours théoriques au «Centre» et un apprentissage pratique par immersion dans les milieux productifs locaux. Malheureusement, les classes en langues nationales et l’EMP ne dépassèrent guère le stade expérimental. De manière plus globale, on peut affirmer que l’implantation des réformes que promettaient 1968 et la loi de 1971 n’ont pu vaincre la résistance du système au changement et la réticence du pouvoir politique à remettre sérieusement en cause celui-ci. C’est ce qui alimenta à partir de 1976, la lutte menée par les enseignants à travers le SUDES (Syndicat Unique des Enseignants du Sénégal) originel pour promouvoir une Ecole nationale, démocratique et au service du peuple.
Face à la crise sociale et aux mouvements de grève des enseignants suite au départ de Senghor, son successeur, le président Abdou Diouf, appelle au « sursaut national », pour apporter des transformations devant lui permettre d’entamer un nouveau cycle. Il s’ouvre aux forces syndicales, lance dans ce sens un appel pour la tenue de nouveaux Etats Généraux de l’Education et de la Formation après ceux qu’avait initiés le SUDES. Ce faisant, il réussit à s’attaquer à un secteur qui pendant les dernières années du règne de Senghor a été source de nombreux problèmes : le secteur de l’Education nationale.
Les conclusions issues de ces assises projetèrent une vision d’avenir de l’Ecole : «Une éducation laïque, démocratique, sénégalaise et africaine». Dans son rapport présenté au gouvernement le 6 août 1984, la Commission Nationale de Réforme de l’Education et de la Formation (CNREF) chargée d’élaborer les modalités d’application de conclusions insistait sur les axes principaux de changement: - une refonte de l’organigramme du système éducatif en trois cycles : un cycle fondamental de 13 ans comprenant une éducation préscolaire de 3 années et un enseignement polyvalent obligatoire et gratuit de 10 années ; - un enseignement secondaire de 3 années ;
- et un enseignement supérieur; - l’introduction des langues nationales et du travail productif à l’école ;
- la formation en alternance théorie/pratique, école/milieu, formation/production ;
- la réorientation de l’enseignement supérieur vers la demande de l’économie et de la société;
- la diversification de la formation professionnelle à travers la création d’écoles moyennes professionnelles, le renforcement de l’apprentissage, la post-alphabétisation professionnalisante;
- la mise en place de filières d’éducation permanente non-formelle.
Pour ce qui est de sa mise en œuvre, le gouvernement traduit les conclusions des EGEF (Etats Généraux de l’Education et de la Formation) par «l’Ecole nouvelle» du ministre Iba Der Thiam, ancien leader du mouvement syndical enseignant. Fut alors entreprise une mobilisation tout azimut autour de mots d’ordre :
- fidélité aux conclusions des EGEF ;
- coopération sincère avec les syndicats ; - revalorisation de la fonction enseignante ;
- amélioration de conditions d’études des élèves.
Parmi les innombrables «mesures» annoncées, il faut noter côté réalisations marquantes:
- la multiplication des classes à double-flux dans les quartiers populaires des villes et des classes multigrades dans les villages afin d’élargir les capacités d’accueil du système;
- l’élaboration et l’expérimentation de nouveaux programmes inspirés de la pédagogie par objectifs et intégrant la formation pratique (travail productif), l’alternance école/ milieu.
En fait, le volontarisme autour de «l’Ecole Nouvelle» cachait mal deux difficultés majeures qui rendaient quasi-impossible la mobilisation des ressources nécessaires à des réformes d’envergure: la stagnation du budget de l’éducation dans la période 1980-1991 qui ne laissait aucune marge pour le financement d’innovations majeures et la politique d’ajustement structurel avec la Banque Mondiale, qui imposait une limite aux dépenses récurrentes d’éducation, notamment un quota très restreint de recrutement de nouveaux enseignants
Le bilan globalement négatif de l’application des conclusions des EGEF est expliqué officiellement à l’époque en évoquant un environnement économique difficile et par les syndicats lorsqu’ils mettent en cause l’insuffisance de volonté politique en liant celle-ci aux politiques d’ajustement.
L’élection présidentielle de 1988 déboucha sur une explosion sociopolitique qui paralysa encore une fois le système éducatif. La réforme des EGEF fut de nouveau remise à l’ordre du jour par une loi, en 1992, qui fixe comme missions à l’éducation, « de préparer les conditions d’un développement intégral et intégré, de promouvoir les valeurs nationales et d’élever le niveau culturel de la population. Elle insiste particulièrement sur le développement des capacités de transformation du milieu et de la société, sur les liens interactifs dans la formation, entre l’école et la vie, entre la théorie et la pratique, mais également, sur l’adaptation de l’enseignement aux besoins et réalités du développement ».
Au bilan, peu de réformes de rupture ont été mises en œuvre en relation avec la nouvelle loi. La restructuration de l’organigramme dans le sens des conclusions des EGEF fut plus formelle que refondatrice du système. L’expérimentation des nouveaux programmes du primaire de 1987 à travers des classes-pilotes, puis des écoles-pilotes, porta plus sur les processus et les procédures pédagogiques et organisationnels. Elle n’eut pas un impact significatif en termes de refinalisation et de transformation qualitative du système. On observa même dans la première moitié des années 1990, un déclin de la scolarisation.
Le gouvernement eut alors recours au recrutement de volontaires de l’éducation en vue de freiner la chute et de relancer le développement de la scolarisation. Auparavant et pour ce qui concerne l’alphabétisation, « la stratégie du faire-faire » permit dans le même sens, de relancer ce sous-secteur en faisant passer les effectifs des participants de moins de 7000 par an à 150 000 en moyenne par an dans la deuxième période des années 90. Toutefois, l’impact de ces innovations et d’autres qui devaient les accompagner comme les cahiers de charge ou la réforme des programmes du primaire restaient limités dans une perspective systémique à cause notamment de leur caractère strictement sous-sectoriel.
En définitive, confrontée aux rigueurs de l’ajustement structurel, l’ère Diouf, malgré la bonne volonté manifestée et l’ouverture vers les forces syndicales et politiques, n’a pu réaliser que des retouches dans le sens de l’évolution et non de la refondation du système éducatif.
ABDOULAYE WADE - MACKY SALL : DU STATUT QUO A LA «RUPTURE»
Le régime de Wade n’a pas entrepris les réformes de système connues sous l’ère de Senghor, puis de Diouf. Fondamentalement, il s’est installé dans la gestion et l’expansion de l’existant avec certes des résultats quantitatifs appréciables en termes d’accès, voire d’équité. Mais l’amélioration de la qualité, de l’efficacité et de la pertinence de l’éducation sont restés un défi.
En 2001, la mise en œuvre du Programme décennal de l’Education et de la formation (PDEF -2001-2011), a permis un afflux important de ressources publiques en faveur du système éducatif. En effet, les crédits votés en faveur de l’Éducation dans le budget de l’État ont connu une forte évolution durant cette décennie. Le régime de la première alternance a avancé le chiffre de 40% du budget national. Parallèlement, l’indice de parité entre filles/garçon, qui était en faveur des garçons au début de la décennie pour tous les cycles, voit le rapport s’inverser notamment au Préscolaire et l’Élémentaire.
Une des conséquences de cette dynamique est la scolarisation de bon nombre d’enfants dans des conditions précaires (abris provisoires, effectifs pléthoriques), ne permettant pas un enseignement de qualité. En effet, l’augmentation des effectifs d’élèves masque des problèmes persistants, notamment la faible proportion d’élèves qui maîtrisent les compétences en lecture et en mathématiques au cours des premières années d’études.
L’évaluation du PDEF arrivé à son terme en 2011, a relevé la faible qualité de l’enseignement dispensé à tous les niveaux due à un certain nombre de facteurs, parmi lesquels
- L’insuffisance du temps réel d’apprentissage, liée au démarrage tardif des cours après l’ouverture officielle des classes, à la fermeture prématurée des classes, aux perturbations scolaires relatives aux grèves d’enseignants ou d’élèves, à l’absentéisme des enseignants, aux nombreuses fêtes, etc. ;
- La faiblesse de la qualification professionnelle des enseignants avec l’existence d’une masse d’enseignants sans formation de base qui obère la qualité des enseignements : à l’élémentaire, 48 % des maîtres sont qualifiés (seulement 20 % au niveau du privé) ; aux Moyen et Secondaire, 26 % des professeurs sont titulaires d’un diplôme professionnel adapté à ces cycles ;
- L’insuffisance des manuels et matériels didactiques mis à la disposition des élèves et des personnels ; - Le manque d’efficacité du dispositif de formation initiale et surtout continuée des enseignants ; - Le déficit criant d’enseignants dans les disciplines scientifiques ;
- La faiblesse de l’encadrement pédagogique et administratif à tous les niveaux, liée au nombre réduit d’inspecteurs de l’Éducation, d’inspecteurs de spécialité et de vie scolaire, l’insuffisance des moyens logistiques, etc. ;
- Les effectifs pléthoriques des classes ne favorisant pas le suivi rapproché des élèves ; - La faiblesse du système d’évaluation des apprentissages.
Ainsi donc, la politique de continuité, qui se reflète jusque et y compris dans la mesure de généralisation des programmes par compétences, n’a pas manqué d’être marquée par l’empreinte très particulière de la gouvernance wadienne avec principalement deux objectifs. Le premier s’inscrit dans la volonté politique de pacifier un secteur traditionnellement considéré comme un foyer de contestation, donc une menace pour son régime.
Dans cette perspective, le pouvoir de Wade a développé des stratégies d’argent (atomisation du mouvement syndical) et de déstabilisation ciblées sur le secteur de l’éducation, en vue de bâillonner et de neutraliser les principaux acteurs, les forces syndicales et estudiantines. «La matérialisation vivante du projet du Chef de l’Etat sur l’éducation est tout à fait indicatif, avec la mise en place de 40% du budget national consacré à ce secteur, mais aussi un investissement de 4200 milliards.
Le Sénégal compte aujourd’hui trois universités réalisées depuis l’alternance en avril 2000 dont Thiès, Bambey, Ziguinchor. Dans le domaine élémentaire, 35 000 salles de classes ont été construites, ainsi que 800 collèges et lycées. Tel a été le bilan de la politique du président Wade en matière d’Education nationale, qui nous a été présenté lors de la campagne pour la présidentielle de 2012.
Le second objectif lui, porte sur la communication comme moyen de changer l’image à défaut de réformer la réalité. De la «Case des Tout Petits» à l’«Université du Futur» en passant par les trois millions d’alphabétisés par an, les alternatives de soutien et de rattrapage, le «génie» de Wade n’a pas manqué de «trucs» pour tenter de fabriquer une vision idyllique d’une éducation transfigurée sans rapport avec la persistance réelle d’une Ecole en crise d’orientation. Aussi, l’espoir de voir l’alternance politique survenue en 2000 féconder de nouvelles idées porteuses d’une vision d’avenir pour l’éducation sénégalaise s’est-il estompé au fil du temps.
Elu président de la République en mars 2012, Macky Sall hérite d’un bilan mitigé de 50 ans, dans le domaine précis de l’Education nationale. Il y a eu des réformes certes, et de nombreuses innovations, mais les plus graves défis posés au système sénégalais dans son ensemble, résident surtout dans les médiocres performances en matière de qualité, de pertinence et d’efficacité.
Les taux de réussite aux différents examens sont bas. A tous les niveaux du système, du primaire aux cycles moyen et secondaire, les taux d’abandon élevés traduisent la faible capacité5de production du système et grèvent les coûts unitaires de formation d’un diplômé sénégalais.
En 2013, le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (PAQUET) est lancé. Celui-ci est censé faire mieux dans la gestion du système éducatif sénégalais. Dans sa présentation, on peut noter parmi ses objectifs : « le PAQUET-EF 2013- 2025 cherche à renforcer
- l’acceptabilité par les populations de l’orientation de l’éducation et de la formation ;
- l’accessibilité des offres d’éducation et de formation pour toutes les personnes ;
- l’adaptabilité du système aux différents besoins et contextes des apprenants ;;
- la dotation adéquate en ressources en réponse aux besoins réels. Pour le Gouvernement du Sénégal, le système éducatif doit mieux contribuer à la mise à disposition de ressources humaines de qualité, capables de s’adapter aux évolutions scientifiques et technologiques, capables d’innover.
L’État a donc pour ambition de créer une école de l’équité et de l’égalité des chances, une école qui peut porter ses ambitions pour l’émergence. Aussi, les nouvelles options mettront-elles l’accent sur la correction des disparités dans l’offre, la professionnalisation des enseignements du collège au supérieur, et la formation des jeunes dans des filières conformes à la demande du secteur privé. »
Les stratégies de mise en œuvre ont été ainsi exposées : « Le Gouvernement a consenti des efforts considérables pour décentraliser la gestion des écoles et du secteur. La décentralisation de la gestion des écoles, au niveau régional, départemental et scolaire et la collaboration étroite avec les communautés, y compris le recrutement et la formation des enseignants et la gestion financière des ressources dans les écoles, ont constitué une étape clé vers l’amélioration des résultats scolaires. Les évaluations régulières de l’apprentissage au cours des dix dernières années, la révision de la formation initiale des enseignants, de la certification et des normes d’enseignement, ainsi que la mise en œuvre d’un programme obligatoire d’éducation de base de dix ans, sont d’autres initiatives importantes sur lesquelles s’appuie la stratégie sectorielle. La stratégie a été élaborée pour faire passer le secteur d’un système axé sur les intrants (par exemple, livres, classes, pupitres, tableau noir) à un système de gestion axée sur les résultats qui met l’accent sur l’amélioration des résultats d’apprentissage, les résultats scolaires et l’équité en matière d’accès pour les enfants pauvres des régions mal desservies »
Six ans après le démarrage du PAQUET-EF 2013-2025, les choses n’ont pas beaucoup changé par rapport à la période ante, puisqu’en juillet 2019, lors de la remise des prix au concours général, Macky Sall déclare: «le niveau global des études continue de baisser. L’école ne peut rester figée dans le conformisme, j’appelle à mettre à jour le contenu des enseignements ».
Plus tôt, en juillet 2015, il mentionnait la réalisation de 54 lycées et de 42 collèges d’enseignement moyen équipés, l’idée de base étant d’assurer le renforcement des filières scientifiques et techniques dans le cycle secondaire et moyen et la mise à la disposition des lycées de ressources numériques, notamment en mathématiques et sciences physiques. Mais, ces efforts déclamés par le président de la République n’ont pas empêché des séries de grèves initiés par les syndicats, qui aujourd’hui sont au nombre d’une cinquantaine. Il a fallu, en avril 2017, organiser des élections de représentativité, au sortir desquelles sept sont devenus les interlocuteurs officiels du gouvernement dans le cadre du G7. Depuis des décennies, à chaque évaluation d’une réforme ou d’un programme, on ne cesse de dire et de répéter que la situation des élèves n’est pas brillante.
Chaque génération est vue comme une génération sacrifiée et les élèves sont présentés comme Triton, ce dieu marin de la mythologie grecque, représenté avec un corps mi-homme, mi-poisson, un être inachevé ou en cours de construction. Ces élèves symboliques de ce dieu, grandissent comme de jeunes arbres sans tuteurs, au petit bonheur de la chance. Il y a donc une urgence sociétale, celle de la reconstruction par la pédagogie. L’école est notre miroir politique et culturel. Ce n’est que dans les réformes porteuses de politiques de transformation que se joue la nécessaire remise en cause pour pouvoir, au-delà des politiques de continuité de Senghor, d’évolution de Diouf, de statu quo de Wade, et de «rupture» de Macky Sall, construire enfin, l’Ecole sénégalaise.
L’Apr dément Dias fils
Dans une récente déclaration, Barthélémy Dias a déclaré que le siège de l’Alliance pour la République (APR) a été construit sans autorisation. L’Alliance de l’Apr dément cette assertion et précise : «Cette déclaration n’est pas conforme à la réalité». Pour preuve, explique notre source, «l’autorisation de construire pour le siège de l’Alliance pour la République a été déposée au niveau des services instructeurs de l’urbanisme, conformément à la réglementation en vigueur, par un architecte agréé par l’Ordre des Architectes du Sénégal, à la date du 22 mars 2018».Après instruction du dossier dans les délais requis, précise la note, « l’ensemble des services techniques concernés à savoir le Cadastre, les Domaines, la Direction de la Protection Civile et les services d’Urbanisme avaient donné un avis favorable pour soumission à l’édile de la collectivité territoriale administrativement compétente». Seulement, prétextant d’une absence de titre de propriété, le maire de Mermoz Sacré-Cœur l’avait rejeté, le 18 avril 2018 ». Ainsi, conformément à la procédure, le dossier a été complété et transmis à nouveau au maire à la date du 26 avril 2018, avec l’état des droits réels et un acte notarié qui établit le droit de propriété de l’APR. « Cette fois, M. Dias n’a pas jugé utile de répondre alors que la loi l’y contraint. Le dossier, de sa part, n’a recueilli ni avis, ni retour depuis cette date.Or le Code de l’Urbanisme prévoit, en son article 207, qu’en l’absence de réponse motivée du Maire à une demande d’autorisation de construire, celle-ci est réputée être acceptée au bout d’un délai de 28 jours », conclut la même source.
Les cadres de l’Apr en rogne
Les récentes nominations de transhumants à des postes de responsabilité n’ont pas été bien appréciées à l’Alliance pour la république, particulièrement au sein des structures jeunes et cadres. La vague d’indignation a été si retentissante qu’elle n’a pu échapper aux radars sensibles de «L’AS». Dans leur groupe WhatsApp, certains ont laissé éclater leur colère. D’autres se sont juste retirés des groupes et éventuellement de l’Apr pour protester contre la nomination de Moussa Sy qui fut leur principal rival et qui d’ailleurs par le passé les avait laminés. En tout cas, certains n’ont pas été tendres avec le président de l’Apr.
Le CDEPS condamne le saccage de RFM Mbacké
Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) condamne « avec la plus grande fermeté l’attaque dont a été victime la station de Radio Futurs Médias (RFM) à Mbacké, dans la nuit du mardi 2 au mercredi 3 juin 2020 ». Son président Mamadou Ibra Kane et Cie soutiennent que « le saccage des locaux d’une station de radio est une atteinte grave à la liberté de presse et à la liberté d’expression». D’après eux, « aucune motivation ne saurait justifier un tel acte de barbarie. Les journalistes remplissent une mission de service public ». Notre action au profit du citoyen sénégalais, disent les patrons de presse dans un communiqué, « ne saurait s’exercer que dans le respect strict des règles d’éthique et de déontologie de notre profession ». Dès lors, « quelle que soit l’origine de la violence et la forme qu’elle pourrait revêtir, s’attaquer à la presse est une atteinte contre la démocratie sénégalaise ». Ainsi, disent-ils, « les responsables de ce saccage devront être traqués et traduits en justice pour leur infliger une sanction exemplaire». Tout laxisme dans la poursuite de ces délinquants serait une caution de la violence, dans une impunité totale, avertit le Cdeps qui n’écarte pas de se constituer partie civile en cas de plainte du groupe Gfm. En définitive, le CDEPS en appelle aux forces de l’ordre pour assurer davantage la sécurité des journalistes et techniciens des médias, maillons essentiels de notre système démocratique.
2 personnes positives à la Covid-19 se trimbalent à Thor
C’est Meissa Pouye, président du comité local de riposte contre le coronavirus de Diender, qui donne l’information. Deux personnes testées positives à la Covid-19 se trimbalent tranquillement dans le village de Thor qui avait récemment été éclaboussé par un nombre important de malades. Selon lui, l’un des jeunes avait été mis en quarantaine dans un hôtel de la place et son test est revenu positif. C’est ainsi qu’il a été transféré au centre de traitement des épidémies de l’hôpital régional, El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès d’où il a pris la fuite. L’autre a été testé positif au village, mais il a réussi à prendre la poudre d’escampette. Et selon Meissa Pouye, les deux personnes en question sont revenues au village où elles sont en train de se trimbaler tranquillement. «Cette situation constitue un danger pour toutes les populations du village», se désole le président du comité de riposte. Depuis le début de la pandémie, la localité a enregistré 49 cas positifs dont 44 guéris et 5 encore sous traitement à Thiès.
Mort brutale d’un enseignant mort à Fatick
Un jeune enseignant de 43 ans a rendu l’âme hier au district sanitaire de Foundiougne. Le défunt qui servait à Mbam est originaire de Diouroup dans le département de Fatick, selon le médecin chef de région de Fatick. A en croire ce dernier, des prélèvements ont été aussitôt faits sur le corps du défunt pour voir s’il est décédé de Covid-19 ou pas. Mais les tests sont revenus négatifs.
Deux cas suspects à Djoffior et à Fatick
Restons à Fatick pour dire que Dr Habib Ndiaye a informé de la mise en isolement de deux cas suspects présentement en observation au district sanitaire de Djoffior et à l’hôpital régional de Fatick. Les résultats des tests effectués sur ces derniers pourraient être obtenus ce jeudi 4 juin 2020. Il faut rappeler que les autorités médicales de la région de Fatick ont mis en place un rigoureux plan de riposte contre la Covid-19 pour empêcher de nouvelles contaminations.
Me Sidiki Kaba offre 50 000 masques de protection
Le Ministre des Forces Armées et par ailleurs Président de l’association Action pour le développement du Sénégal Oriental (ADESOR) vient de doter les différentes structures sanitaires, éducatives et sociales de toute sa région orientale. L’opération vise à renforcer les dispositions prises par le Gouvernement pour lutter efficacement contre la transmission de la Covid-19. On se rappelle que ces dernières semaines, les départements de Goudiry et Tamba avaient enregistré plusieurs dizaines de cas positifs. ADESOR a remis 5000 masques à chaque inspection d’académie des départements de Koumpentoum, de Goudiry et de Bakel. L’Inspection d’académie de Tamba en a elle reçu 15 000. 10 000 masques sont allés aux établissements scolaires du département de Tamba. Et le personnel médical de l’Hôpital région profitera de 10 000 Masques chirurgicaux. Il faut noter que c’est la troisième action d’envergure, depuis le début de la pandémie du Ministre des forces armées. Il avait déjà offert au Comité régional de lutte contre les épidémies un montant en espèces de plus de 3 millions avant de distribuer du riz pendant le ramadan.
Second retour de parquet pour Assane Diouf
Les choses se corsent pour le tonitruant Assane Diouf. Son dossier sera instruit par le Doyen des Juges d’Instruction (Dji). Mais il a bénéficié d’un second retour de parquet. Sûrement, il fera face aujourd’hui au juge Samba Sall qui va décider de son sort. Les enquêteurs de la Sûreté urbaine de Dakar ont visé les délits d’injures publiques par le biais des Ntic, offense au chef de l’Etat, appel au soulèvement et outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions. Pour rappel, le tonitruant activiste a diffusé en direct sur sa page Facebook son arrestation. Auparavant, il avait tenu des propos «désobligeants» envers le Président Macky Sall. Assane Diouf séjournera pour la deuxième fois en prison, s’il est inculpé et placé sous mandat de dépôt par le juge Samba Sall.
La maison de la presse change de statut
A l’issue de la réunion du Conseil des ministres hier, il a été constaté le changement du mode de gestion de la Maison de la Presse qui passe d’une simple administration à une gestion collégiale confiée à un conseil d’administration. Ainsi, Alioune Dramé, journaliste, a été nommé président du Conseil d’Administration de la Maison de la Presse, au ministère de la Culture et de la Communication, poste vacant. Bara Ndiaye, précédemment administrateur de la Maison de la Presse, a été nommé Directeur général de la Maison de la Presse. Il prend ainsi du galon.
Nicole Gakou de l’UCS casée
Restons au Conseil des ministres à l’issue duquel le président de la République a montré hier qu’il n’avait pas oublié Abdoulaye Baldé et ses partisans qui l’ont soutenu lors de la Présidentielle de 2019. Pour les récompenser, Macky Sall a décidé de gratifier la Directrice des structures de l’Union des Centristes du Sénégal (Ucs). Nicole Gakou, ingénieur de formation, a été ainsi nommée Président du Conseil d’Orientation (Pco) de l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (Ansd) en remplacement de Khalifa Guèye. Une manière de dire que les efforts des Centristes ne sont pas vains.
Mouvement au ministère des Finances et du Budget
Restons encore à la réunion du conseil des ministres pour indiquer que le chef de l’Etat a opéré des changements dans plusieurs postes. Ainsi, Me Amadou Ka a été nommé Président du Conseil d’Administration (Pca) de la Société des Infrastructures de Réparation Navale (Sirn). L’administrateur civil Amadou Sadio est promu président du Conseil d’Administration (Pca) à l’Autorité Nationale de l’Assurance Qualité de l’Enseignement Supérieur (Anaq-Sup), en remplacement du Pr Abdoulaye Sène. L’Inspecteur principal du Trésor Mme Bassine Thiaré Dione est nommée Inspecteur des Finances au ministère des Finances et du Budget. Baba Diawara, Inspecteur principal du Trésor, devient Inspecteur des Finances, au ministère des Finances et du Budget. Quant à l’Inspecteur principal du Trésor Abdoulaye Sadji, il est nommé Inspecteur des Finances au ministère des Finances et du Budget. Enfin, Mame Ouneta Fall, Inspecteur principal du Cadastre, est nommée Inspecteur des Finances, au ministère des Finances et du budget.
Alioune Ndoye prend un nouveau souffle
Le ministre de la Pêche donne un souffle nouveau à la pêche. Alioune Ndoye a fait nommer Diène Faye qui était inspecteur des Affaires administratives et financières au poste stratégique de Directeur des Pêches maritimes en remplacement de Mamadou Goudiaby, un vieux qui part à la retraite en décembre. Babacar Banda Diop, Ingénieur halieute, précédemment Conseiller technique n°1, est nommé Directeur des Industries de Transformation de la Pêche au ministère des Pêches et de l’Economie maritime, en remplacement de Diène Ndiaye appelé à d’autres fonctions. Diène Ndiaye, Ingénieur des pêches et de l’Aquaculture, précédemment Directeur des Industries de Transformation de la Pêche, est nommé Directeur de la Pêche continentale au ministère des Pêches et de l’Economie maritime, en remplacement de Mahamadou Signaté appelé à d’autres fonctions. Mamadou Goudiaby, Docteur Vétérinaire, qualiticien hygiéniste, précédemment Directeur des Pêches Maritimes, est nommé Inspecteur des Affaires Administratives et Financières au ministère des Pêches et de l’Economie Maritime en remplacement de Diène Faye appelé à d’autres fonctions. Mahamadou Signaté, Docteur Vétérinaire, matricule de solde 613 436/A, précédemment Directeur de la Pêche Continentale, est nommé Inspecteur Technique au ministère des Pêches et de l’Economie Maritime.
Marième Badiane distribue 7 100 masques
Dans le cadre de la lutte contre la propagation du virus, la présidente des femmes de l’Apr a doté de 7 100 masques les populations de Mermoz Sacré-Cœur. Marième Badiane a eu également à distribuer de l’eau de javel, du savon des gels hydro-alcooliques, du riz, du sucre et de l’huile. Pour la distribution de l’aide alimentaire, la présidente de la coalition des femmes de BBY et responsable politique dans la commune de Mermoz Sacré-Cœur révèle que les kits sont arrivés à destination à savoir les populations. Elle pense qu’il faut sensibiliser davantage les populations pour le respect des gestes barrières. Marième Badiane rappelle que la Covid-19 est dangereuse et mesquine et la maladie fait des dégâts. Elle espère que la maladie va s’estomper très bientôt et qu’ils n’auront pas à distribuer d’autres masques.
VERS UNE LEVÉE DES RESTRICTIONS DANS LE SECTEUR DES TRANSPORTS ’’SELON DES MODALITÉS’’
Le chef de l’Etat a instruit, ce mercredi, les ministres en charge des Transports terrestres et aériens de travailler à la levée des restrictions dans ces secteurs selon des modalités à convenir
Dakar, 3 juin (APS) – Le chef de l’Etat a instruit, ce mercredi, les ministres en charge des Transports terrestres et aériens de travailler à la levée des restrictions dans ces secteurs selon des modalités à convenir, a appris l’APS.
’’Confirmant la stratégie d’assouplissement graduel des mesures restrictives liées à la pandémie de la Covid-19, le chef de l’Etat a instruit les Ministres en charge des Transports terrestres et aériens, en relation avec le Ministre de l’Intérieur, de travailler avec les partenaires du secteur des transports, à la levée des restrictions selon des modalités à convenir’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministres.
La même source souligne que Macky Sall a décidé, dans cette perspective, d’affecter une enveloppe de trois (3) milliards de FCFA aux opérateurs des transports terrestres.
Des chauffeurs ont manifesté mardi contre le couvre-feu en vigueur depuis le 24 mars et l’interdiction de la circulation interurbaine.
DES DIZAINES D'INTERPELLATIONS APRÈS LES MANIFESTATIONS CONTRE LE COUVRE-FEU
A Mbacké, des protestataires s'en sont pris au siège local de la radio RFM, appartenant au groupe de presse privé de Youssou Ndour, qui a subi "des dégâts matériels importants"
La police sénégalaise a interpellé mercredi plus de 70 personnes après de violentes manifestations dans plusieurs villes du pays pour réclamer la fin du couvre-feu instauré en mars pour endiguer la progression du coronavirus, a-t-on appris de source proche du dossier. Les manifestations ont démarré mardi et se sont prolongées dans la nuit, dans un pays qui compte près de 4.000 contaminations et 45 décès dus au coronavirus et où les restrictions imposées par l'état d'urgence sanitaire sont de plus en plus contestées.
Dans la ville de Touba, siège de la puissante confrérie des mourides, à 200 km à l'est de Dakar, le bilan est de "trois véhicules d'intervention de la police et une ambulance brûlés, le centre de traitement des malades du Covid-19 attaqué, les vitres de la (compagnie nationale d'électricité) Senelec caillassées", a indiqué à l'AFP un haut responsable sénégalais s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. Les manifestations ont également touché Mbacké, voisine de Touba, où des jeunes ont érigé des barricades et brûlés des pneus, ainsi que Diourbel (centre) et Tamba (est).
"Le nombre d'interpellés s'élève à 74, à savoir 29 à Touba, 38 à Mbacké, deux à Diourbel et cinq à Tamba", a déclaré mercredi en fin de journée une source proche du dossier ayant également requis l'anonymat. A Mbacké, des protestataires s'en sont pris au siège local de la radio RFM, appartenant au groupe de presse privé du chanteur et ancien ministre Youssou Ndour, qui a subi "des dégâts matériels importants", a indiqué une association de journalistes, le Cadre de Concertation des Correspondants de presse du département de Mbackè (3CM). L'association a appelé dans un communiqué "les autorités à assurer la sécurité des médias en période d'émeutes"."Les responsables de ce saccage devront être traqués et traduits en justice", a abondé le Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse au Sénégal (Cdeps, patronat), dans un communiqué distinct.
Dans un geste rarissime, le khalife général de la confrérie des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, est intervenu à la télévision au milieu de la nuit de mardi à mercredi pour demander l'arrêt des manifestations à Touba, deuxième agglomération du pays avec plus d'un million d'habitants. "Retournez chez vous. Nous allons voir demain la source des problèmes et comment les régler. Je pense qu'on n'a jamais vu ça à Touba", a dit le plus haut responsable de la confrérie, dont les décisions ont quasiment force de loi pour ses millions de fidèles.
Instauré le 23 mars par le président Macky Sall pour combattre le Covid-19, l'état d'urgence est jusqu'ici assorti d'un couvre-feu de 21H00 à 05H00 et d'une interdiction de circuler entre les régions. Il a été prolongé jusqu'à fin juin, même si le chef de l'Etat avait annoncé le 11 mai un assouplissement des mesures, comme la réouverture des marchés, des commerces et des lieux de culte. De nombreuses voix s'élèvent pour réclamer une levée plus complète des restrictions. Elles invoquent le prix payé par les défavorisés dans un pays où environ 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté selon la Banque mondiale et où beaucoup vivent au jour le jour d'activités informelles. Mais la pandémie continue à progresser.
La rentrée scolaire, prévue mardi, a été reportée à la dernière minute à une "date ultérieure", après la découverte de la contamination de 10 enseignants en Casamance, dans le sud du pays. Une décision est attendue dans les prochains jours sur le maintien ou non des mesures décrétées dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire.
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GRAND-YOFF ET GRAND-DAKAR OUVRENT LE FEU DE LA CONTESTATION A DAKAR
Après Diourbel, Thies et Tamba, Dakar entre dans la danse pour réclamer la fin des mesures de restriction
Après Thies, Diourbel, et Tamba Dakar entre dans la danse pour manifester contre les mesures de restriction prises pour lutter contre la propagation du virus. Des émeutes se déroulent en ce moment à Grand-Yoff et Grand-Dakar. Des jeunes très déterminés sont sortis pour braver le couvre feu. Ils font actuellement face aux forces de l'ordre
CHEIKH MBOW, SENTINELLE DE L'ÉCOLE PUBLIQUE
Membre fondateur de la Cosydep, son engagement pour la cause de l’éducation et de la formation lui a valu son élection au Conseil d’administration du Partenariat mondial pour l’éducation
«La première condition pour avoir le droit de convaincre, c’est de croire», dit un proverbe français. Cheikh Mbow peut s’approprier ces propos. Âgé d’une cinquantaine d’années, M. Mbow est un homme qui croit en ses idées. Surtout celles liées à l’éducation et à la formation. Une simple évocation de son nom renvoie les esprits à cette structure qui a fini de se faire sa renommée dans la vie scolaire au Sénégal, la Cosydep (Coalition des organisations pour la défense de l’éducation publique). Il en est le coordonnateur national. Nanti d’une formation scoute depuis le bas âge (louveteau à six ans), Cheikh Mbow est l’une des figures marquantes de la société civile sénégalaise qui s’active dans le secteur de l’éducation et de la formation. Dans sa vie active, M. Mbow progresse avec son style de scout. Ses camarades disent qu’il est «un infatigable» tellement qu’il déborde d’énergie. Le parcours de l’homme a connu plusieurs étapes comme il aime bien le souligner. Moniteur de collectivité éducative, Cheikh Mbow a été un des rédacteurs du manuel français du curriculum de l’éducation de base du Sénégal. Membre fondateur de la Cosydep, son engagement pour la cause de l’éducation et de la formation lui a valu son élection au Conseil d’administration du Partenariat mondial pour l’éducation (Pme). Le coordonnateur national de la Cosydep a été également membre de l’équipe nationale du scoutisme sénégalais de 1991 à 1995.
Cœur vaillant
«Je suis un pur produit de la banlieue mais également un pur produit du scoutisme», lance-t-il à qui veut l’entendre. M. Mbow avait embrassé le métier de scout et d’éclaireur à l’âge de 6 ans. «C’est là que j’ai eu à gagner plusieurs aptitudes de la vie courante. Comment s’auto-prendre en charge, comment vivre en groupe et comment supporter, en toute humilité, les soubresauts que la vie nous réserve», a-t-il soutenu. Dans la banlieue de Pikine-Guédiawaye, M. Mbow fut même commissaire général des éclaireurs et éclaireuses. Cheikh Mbow a fait ses études élémentaires entre Pikine et Guédiawaye. Il poursuivra ensuite ses études au Collège d’enseignement moyen (Cem) Ogo Diop et au lycée Limamou Laye de Guédiawaye avant d’intégrer l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) avec un baccalauréat C pour apprendre les mathématiques et la physique. Cheikh Mbow a obtenu le bac C alors qu’il a fait la série D en seconde. Sur instruction du conseil des professeurs, l’élève sera réorienté grâce à ses résultats à la série C à partir de la première. Cheikh Mbow était aussi bon en maths qu’en physique.
Tournant décisif
À la fac, il fait maths-physique. Juste après deux années d’études à la Faculté des sciences, Cheikh Mbow, comme tous les étudiants sénégalais de l’époque, vit deux événements difficiles : l’année blanche et l’année invalide. Cette étape sombre de sa carrière a été un frein à ses études supérieures. Deux ans de perdu alors que sa famille où il était le seul garçon comptait sur lui. Il décide alors d’interrompre les études supérieures pour s’orienter vers la formation professionnelle. C’est la clé qui ouvre une nouvelle étape dans sa vie. M. Mbow fait le concours d’entrée à l’Ecole de formation des instituteurs (Efi), dit-il, pour répondre à une demande sociale. Habitué à truster les premières places dans ses études, il effectue avec brio sa formation et sort major de sa promotion en 1994. Il débute alors une carrière d’enseignant et entame le service en 1994, loin de sa base affective. Le village de Tendimane, dans le Bignona, en Casamance, fut son premier poste comme enseignant. Après 5 ans de séjour, il revient à Dakar et retrouve la banlieue. Il sert à Pikine jusqu’en 2007, année où il va quitter les classes pour donner une nouvelle orientation à sa carrière. Cheikh Mbow continuera de servir l’école mais sous une autre forme. Il s’engage dans la société civile et s’érige en véritable sentinelle pour la cause de l’école publique sénégalaise. Entre temps, il étoffe son Cv avec un master en Management des organisations. Des compétences qui, sans doute, le mettent aujourd’hui à l’aise dans son travail à la tête de la Cosydep. Une structure qu’il a créée en compagnie de certaines personnalités membres de la société civile sénégalaise en 2007.
Valeur ajoutée
La Cosydep qu’il dirige aujourd’hui est une histoire née de l’Internationale de l’éducation et Action aid international, une rencontre tenue en Afrique du Sud et au cours de laquelle Cheikh Mbow a été chargé de produire le rapport final. Il s’appuiera plus tard sur cette expérience pour porter la Cosydep sur les fonts baptismaux. «L’idée est partie d’un constat selon lequel il y avait des préjugés entre les syndicats et les organisations de la société civile. Les premiers considèrent les autres comme étant des empêcheurs de tourner en rond et les seconds des bras armés de l’Etat. En un moment, il fallait faire en sorte que tous les acteurs se comprennent et apprennent à se soutenir. C’est ainsi qu’est née la Cosydep», explique Cheikh Mbow. Dans sa philosophie, il s’agit de faire en sorte que la structure joue un rôle de veille, d’alerte et de proposition.
Marié et père de famille, M. Mbow a su fédérer divers acteurs autour de la défense du droit à une éducation de qualité avec un accent particulier pour la prise en compte des droits des plus vulnérables. Son action a permis le renforcement de la participation des organisations civiles en éducation dans l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des politiques éducatives et partant, l’amélioration du dialogue politique dans le champ de l’éducation. Et avec la Cosydep, c’est un autre défi qui s’est présenté à lui. Défendre non seulement la cause de l’école publique mais également jouer un rôle fondamental dans la pacification et le maintien de la paix sociale dans l’espace scolaire. L’homme est connu pour le rôle qu’il joue au nom de sa structure dans le dialogue entre le gouvernement et les organisations syndicales des enseignants. Pour autant M. Mbow ne se voit pas en médiateur. Il se considère comme un simple facilitateur qui propose, sur des questions brûlantes qui interpellent l’école sénégalaise, un point de vue documenté. À ce sujet, l’ancien instituteur se réjouit du respect que les syndicats d’enseignant et le gouvernement accordent à la Cosydep. Énumérant les premiers chantiers dans son combat pour la cause de l’éducation, Cheikh Mbow cite avec insistance, le droit à l’éducation. «La problématique de la sauvegarde de l’école publique, le combat contre ce qu’il appelle une privatisation rampante de l’école publique tout comme la qualité dans le système sont aussi des questions qui tourmentent Cheikh Mbow. Il n’hésite pas à porter le plaidoyer à chaque instant et à chaque occasion pour poser le débat sur ces questions. «La revalorisation de l’école publique pour que tout le monde bénéficie du droit à l’éducation, permettre aussi à chaque enfant de pouvoir rêver et avoir des raisons d’espérer grâce à l’éducation font partie des objectifs que nous nous fixons à travers la Cosydep», renseigne-t-il. On se souvient encore que le coordonnateur de la Cosydep faisait partie des gens qui ont combattu le concept du quota sécuritaire introduit dans le système éducatif par les pouvoirs publics. «On ne peut pas recruter les enseignants sur la base de considérations politiques. L’enseignement, c’est un métier que l’on apprend et que l’on exerce avec noblesse», estime M. Mbow.
Confinée seulement à Dakar au tout début, la Cosydep lui doit également son rayonnement et son élargissement de ses bases dans les régions de l’intérieur du pays. La Cosydep est présente dans les 14 régions du Sénégal pour rappeler aux décideurs qu’ils doivent tenir compte des besoins des communautés dans leurs politiques éducatives, affirme M. Mbow. Son engagement en faveur de l’éducation lui valut la reconnaissance de la communauté des pairs. Plusieurs prix lui sont décernés. Dans son combat, il est souvent qualifié par ses collègues de la société civile comme étant aussi un empêcheur de tourner en rond. Toujours constant dans son discours. L’éducation reste son agenda. «Pour moi, le développement passe par l’éducation», affirme-t-il. Aussi éprouve-t-il du mal à cacher sa joie quand il tombe sur ses anciens élèves, surtout ceux qui ont réussi dans la vie.