SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
15 juillet 2025
par Mamadou Lamine Diallo
IL FAUT UN AUDIT AVANT D'ANNULER LES DETTES AFRICAINES
Après l’atteinte des objectifs des programmes d’ajustement structurel, les Etats africains ont été engagés dans des projets d’infrastructures favorables aux firmes occidentales. Il n’y a pas de « free lunch » dans l’économie mondiale
Alors que la crise économique va s’installer pour un temps, le débat sur les politiques économiques post Covid-19 est lancé. Avec une question centrale : comment traiter la dette de l’Afrique après le choc provoqué par l’épidémie ? Des initiatives sont prises pour engager le continent dans une bataille pour l’annulation de la dette publique des Etats. Il s’agit là d’une vieille revendication de la société civile, notamment altermondialiste, qu’il convient de reformuler en prenant en compte les limites de cette solution ainsi que les enseignements de deux initiatives de la communauté internationale.
Il est tout d’abord surprenant que l’Afrique, qui revendique une forte croissance économique cumulée de plus de 6% sur les dernières années, demande l’annulation de sa dette. En effet, le cas échéant, quelle serait la contrepartie pour les créanciers ? Tout le monde sait qu’il n’y a pas de « free lunch » - de repas gratuit - dans l’économie mondiale. Ainsi, après l’atteinte des objectifs des programmes d’ajustement structurel, les Etats africains ont été engagés dans des projets d’infrastructures favorables aux firmes occidentales, chinoises ou turques. Par ailleurs, un autre point problématique émergerait si toute la dette africaine était annulée. En vertu du principe d’égalité des créanciers, quel serait alors le sort réservé, par exemple, à la Banque Africaine de Développement (BAD) ?
Voyons, ensuite, l’apport des initiatives de la communauté internationale. Il s’agit, d’une part, de la création du groupe piloté par l’ancien président de l’Afrique du Sud, Thabo Mbeki, pour évaluer l’ampleur des flux financiers illicites sortant du continent. Le montant, estimé entre 50 et 60 milliards de dollars par an dépasse, la valeur de l’aide publique au développement. Or, jusqu’ici, aucun mécanisme n’a été mis en place pour mettre fin à ces sorties de capitaux. Au contraire, on a signalé des sorties plus intenses depuis l’apparition de la Covid-19. Il faut, d’autre part, mentionner le résultat d’un autre groupe de travail, dirigé il y a quelques années par le Premier ministre anglais Tony Blair et consacré aux ressources minérales, ayant abouti à la mise en place de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives.
Au regard de ces deux expériences, je formule une proposition alternative pour l’Afrique, qui préserverait à fois sa réputation et son indépendance. Il s’agit de constituer un groupe pour réaliser un audit de la dette africaine sous l’égide de la communauté internationale. Ce groupe pourrait, par exemple, être piloté par l’ancien président américain Barack Obama et bénéficier de l’appui des institutions pertinentes sur le sujet, à savoir la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, l’organisation non-gouvernementale Transparency International, et de personnalités d’Afrique, telles que l’Ivoirien Tidjane Thiam, de Chine et d’Europe.
L’audit mené devrait déterminer la part de la dette qui aura servi au développement économique et social du continent et celle qui n’y aura pas contribué. Cette dernière, non utile pour le développement, serait annulée. Enfin, le groupe en charge de l’audit proposerait des mécanismes concrets capables de mettre fin aux flux financiers illicites et aux accords secrets dans la gestion des ressources minérales de l’Afrique.
MACKY SALL RECYCLE TOUS AZIMUTS
Le président vient d'offrir une seconde jeunesse aux anciens ministres Ramatoulaye Guèye Diop et Abdou Fall ainsi qu’à l’édile des Parcelles Assainies, Moussa Sy, tous nommés présidents de Conseil d’Orientation ou d’administration
Le chef de l’Etat a fini par habituer les Sénégalais au recyclage d’anciens ministres et alliés en perte de vitesse. En Conseil des ministres mercredi, le président Macky Sall a offert une seconde jeunesse aux anciens ministres Ramatoulaye Guèye Diop et Abdou Fall ainsi qu’à l’édile des Parcelles Assainies, Moussa Sy. Ils sont tous nommés présidents de Conseil d’Orientation ou d’administration.
Macky Sall est une machine à recyclage. Des alliés en perte de vitesse et d’anciens ministres bénéficient d’une nouvelle jeunesse avec le président. En effet, le chef de l’Etat a fini quasiment de caser tous les anciens membres de ses différents gouvernements.
La dernière recyclée est l’ancienne ministre de la Bonne gouvernance et de la Protection de l’enfance, Ramatoulaye Guèye Diop. Limogée à l’occasion du remaniement gouvernemental après la dernière présidentielle, elle rebondit à l’aéroport. Le président de la République a nommé hier, en Conseil des ministres, Ramatoulaye Guèye Diop au poste de président du Conseil d’Orientation de l’Agence des Aéroports du Sénégal (ADS). Elle remplace le jeune responsable de l’APR Ibra Ndiaye qui est promu président du Conseil d’Administration de la société AIBD ASSISTANCE SERVICES (2AS).
Le chef de l’Etat a habitué les Sénégalais à ce mode de gouvernance. Puisqu’il a trouvé des planques à tous les anciens ministres. Idem pour les alliés de Bennoo Bokk Yaakaar, dont la plupart sont au crépuscule de leur carrière politique. L’ancien ministre de la Santé sous le régime d’Abdoulaye Wade est revenu aux affaires. Le président Sall l’a rétribué de son soutien. Abdou Fall a été promu hier au poste de président du Conseil d’Administration de la société APIX SA et succède à Chimère Diop. Le maire des Parcelles Assainies a bénéficié également des largesses du chef de l’Etat. C’est la rançon de la transhumance. Elu sous la bannière de Mankoo Taxawu Ndakaru, Moussa Sy a lâché Khalifa Sall pour le président de l’Alliance pour la République (APR) pour qui il a battu campagne lors de la dernière Présidentielle. L’édile des Parcelles Assainies a été nommé hier président du Conseil d’Administration de la Société nationale du Port Autonome de Dakar (PAD), en remplacement d’Amadou Ka.
par Meb Thiam
LETTRE OUVERTE AU MINISTRE DES SÉNÉGALAIS DE L'EXTÉRIEUR
Aucun Etat, excepté le Sénégal, n’a procédé de cette façon, en «distribuant» de l’argent à ses ressortissants ayant choisi de s’établir à l’étranger. Quelle que soit la suite à donner à cet élan de solidarité, le but politique, lui, est largement atteint
Comme tout observateur, vous avez noté qu’initiatives et opportunismes politiques ont proliféré, à qui mieux mieux, en ces temps de pandémie. Car il est, semble-t-il, toujours plus impactant pour un acteur politique d’aller au front en temps de vaches maigres, pour témoigner de sa solidarité et de sa compassion aux plus vulnérables d’entre nous.
Ainsi, à défaut de kits alimentaires ostensibles, comme certains de vos collègues les brandissent tel un appât, vous avez tout de même décidé de mettre la main à la poche pour, dites-vous, dans un communiqué on ne peut plus officiel, «venir en aide aux Sénégalais de la diaspora». J’en suis un, mais c’est loin d’être la raison première de cette lettre.
Certainement aussi, à l’instar de la plupart de mes compatriotes de la Diaspora, ayant choisi de faire ma vie à l’étranger, j’ai encaissé l’annonce de votre action comme un uppercut en pleine figure. Et que voguent les supputations, tout en ayant un œil attentif sur les réseaux sociaux. Naïvement, j’ai cru, comme ici, chez vous aussi, à la faveur du printemps, pissenlits et herbes folles devaient proliférer et prendre le dessus sur toutes ces décisions politiques majeures. Sauf que, moins de soixante-douze heures après l’uppercut, ma fille, étudiante au Sénégal, dans un élan de compassion, dégaine son téléphone, en pleine nuit, pour partager ce qui à ses yeux est une bonne nouvelle : «Bonjour Pa, tu es au courant que le Sénégal a décidé de venir en aide à sa Diaspora, avec une enveloppe de 12,5 milliards de F Cfa ? Essaie d’en profiter, pourquoi pas !» J’imagine que tous ceux qui ont un parent parmi la Diaspora ont fait ou pensé pareil que ma fille. Dès lors, le mal que porte cette annonce lapidaire est fait. Je lui dis être au courant de l’information mais que l’aide dont il s’agit ne m’était certainement pas destinée. «Fais comme tu veux, papoue», me lance-t-elle, un brin, déçue. C’est peu de dire que j’ai beaucoup apprécié cet élan d’affection.
Le temps de digérer ces chocs émotionnels en cascade, pour décider à mon tour d’écrire une lettre publique en réponse à votre geste. Geste, somme toute appréciable dans son fond car procédant, pour sûr, de bonne intention. Bien que «distribuer» de l’argent, sonnant et trébuchant, me semble-t-il, ne relève pas des prérogatives d’un ministre des Affaires étrangères, en charge de sa Diaspora.
J’endosse ainsi, à mon corps défendant certes, le rôle de porte-plumes des membres de la Diaspora qui, comme moi, auraient aimé faire pareil. D’où d’ailleurs le temps d’attente, espérant que quelqu’un, plus atteint, vous rende votre coup.
Quoi vous dire ? Rien, sinon merci monsieur le ministre d’être venu «en aide aux Sénégalais de la Diaspora». A vrai dire, c’est plus la curiosité de savoir votre motivation profonde qui est à l’origine de ma lettre, que le souci de rassurer ma fille que son papa -comme pour l’écrasante majorité de la Diaspora sénégalaise- s’en sort bien grâce à Dieu, depuis toutes ces années, sans jamais la moindre aide de l’Etat du Sénégal.
Il n’empêche que j’étais curieux, tout de même, de savoir combien sommes-nous, la Diaspora sénégalaise ? Aucune donnée actualisée fiable disponible (le site du ministère était inaccessible au moment où j’écrivais cette lettre), mise à part celle trouvée sur Internet dans un document de Politique de migration du Sénégal (Pmns) datée de 2013, qui estime le nombre de Sénégalais établis à l’étranger à plus de 533 000. Voilà que pointe une nouvelle question.
Sur quelle base alors a été décidée cette cagnotte de «12,5 milliards de F Cfa pour venir en aide aux Sénégalais de la diaspora» ? Je tire mon chapeau aux experts du ministère qui y ont planché jusqu’à la virgule près, certainement avec force détails, pour arriver à ce montant et décider de sa ventilation géographique Afrique, Europe, Amérique. A la louche ?
Je vous épargne la question sur les critères objectifs de distribution, si distribution il y a, aux populations cibles dont la date limite d’inscription online, «pour y avoir droit, est fixée au 31 mai». Je vous fais remarquer monsieur le ministre, que près de trois mois après le début de la pandémie, même le plus nécessiteux d’entre nous, tant est qu’il s’inscrive, aura eu le temps de développer une résilience ou crevé déjà de faim.
Quel crédit donner au chiffre de 13 000 Sénégalais inscrits sur la plateforme dédiée, annoncé par les services consulaires du Sénégal à Casablanca ? En clair, combien de Sénégalais résident au Maroc ?
Le dernier recensement général de la population et de l’habitat au Maroc de 2014 (Cf.www.hcp.ma) estime à 84 001 le nombre d’étrangers résidant au Maroc dont 40% Européens (33 615) et 41,6% Africains (34 966) dont les Maghrébins…et seulement 7,2% de Sénégalais (des 41,6% pour précision). D’où sortent les 13 000 Sénégalais «nécessiteux ou victimes des impacts de la pandémie due au Covid 19» inscrits sur cette plateforme ?
Quelle que soit la suite à donner à ce bel élan de solidarité à coup de milliards de F Cfa, le but politique, lui, est largement atteint. Mais seule une reddition des comptes nous permettra, un jour, d’en avoir le cœur net quant à la vraie destination de ces fonds mobilisés. Sauf erreur de ma part, aucun Etat, excepté le Sénégal, bien évidemment, n’a procédé de cette façon, en «distribuant» de l’argent à ses ressortissants ayant choisi de s’établir à l’étranger. Ça ferait plus sens si ces sommes (beaucoup moins certainement) étaient destinées aux Sénégalais bloqués à l’étranger, suite à la fermeture de la pluplupart des frontières inter-pays ou aux étudiants boursiers sénégalais.
Et si tout cela, monsieur le ministre, n’était que de la poudre de perlimpinpin ! En espérant que j’ai tout faux.
LA RÉOUVERTURE DES ÉCOLES, UN SAUT DANS L'INCONNU
Le report à une date ultérieure de la reprise des cours pour les classes d’examen, à cause du nouveau coronavirus, obscurcit le plan du gouvernement visant à sauver l’année scolaire
Très tard dans la nuit du lundi au mardi, le ministère de l’Education nationale a publié un communiqué pour annoncer le renvoi du redémarrage des enseignements.
Cette décision du chef de l’Etat Macky Sall est motivée par la détection de cas de Covid-19 parmi le personnel enseignant en poste à Ziguinchor (sud). Suspendus depuis le 16 mars dernier, les cours devaient reprendre ce 2 juin pour les élèves de CM2 (primaire), Troisième (collège) et Terminale (lycée).
En amont, le ministère de l’Education nationale a organisé le transport de nombreux enseignants de Dakar vers l’intérieur du pays. Pour que ce retour en classe soit effectif sur toute l’étendue du territoire national, la société publique de transport Dakar Dem Dikk a convoyé les enseignants du mardi 26 au vendredi 29 mai.
A l’image de M. Sall, prof de Mathématiques dans un lycée de Keur Samba Kane (centre), ce sont plus de 19.000 instituteurs et professeurs qui ont regagné leurs lieux de service. Mais dès son arrivée dans cette commune, il est traversé par de forts doutes sur son état de santé.
« J’ai un rhume et des maux de tête. Je suis stressé. Je me suis mis en quarantaine même si je suis obligé de sortir parfois. J’essaie de ne pas être trop en contact avec les gens. Imagine qu’on dise que c’est l’enseignant qui a amené le coronavirus dans le village, tu es foutu ! C’est compliqué », a-t-il expliqué.
La capitale Dakar, d’où est parti ce professeur, est l’épicentre de l’épidémie au Sénégal. Mais l’affluence au terminus Liberté 5, point de départ des enseignants, a rendu difficile le respect strict des gestes barrières.
Habitant à Keur Massar (banlieue dakaroise), M. Sall a mis deux heures sur la route avant de rallier ce lieu de convergence où la distanciation physique peinait à être respectée. Ce passionné des chiffres réussira à monter dans le bus à l’heure indiquée après avoir présenté son laisser-passer et sa pièce d’identité.
Avant son embarquement, cet enseignant a dit n’avoir été soumis à aucun test. Par contre, pour certains de ses collègues qui n’étaient pas munis de leur laisser-passer ou qui n’avaient pas reçu de SMS de confirmation du ministère de l’Education, ce fut une épreuve particulièrement éprouvante.
Apprendre avec le virus
Lors du voyage de M. Sall, le conducteur du bus, suivant des directives, n’a levé le pied sur l’accélérateur qu’à Bambey (centre) : sa destination finale. Ainsi, pour se rendre dans le village où il enseigne, il a loué avec d’autres personnes une voiture qui a emprunté des sentiers sinueux.
De fait, l’interdiction de circulation entre les quatorze régions du pays, prise dans le cadre de l’état d’urgence, n’est pas encore levée en vue de limiter la propagation du virus. De son côté, Baye Aly Guèye n’a pas eu les mêmes tracas. Même s’il dispense des cours dans un lycée de Pire, sa commune d’origine, M. Guèye a souhaité que cette restriction soit levée pour permettre à ses collègues « de voyager en toute quiétude ».
Malgré les importants moyens déployés, Dakar Dem Dikk n’a pu acheminer à temps tous les enseignants. « J’attire l’attention des autorités à propos des enseignants qui ne sont pas encore ramenés. On doit les aider en augmentant les voitures. Si on tient compte uniquement de la desserte par département, ça pose problème. Certains enseignants sont en fonction au fin fond de certaines localités », a souligné M. Sall.
« Psychologiquement prêt », Sakhir Fall, inspecteur de l’éducation élémentaire à Sédhiou (sud), l’est. Mais ce dernier, bloqué à Louga (centre-nord) depuis l’instauration du troisième état d’urgence dans l’histoire du Sénégal, doit prendre son mal en patience.
LEVÉE DE L'INTERDICTION DU TRANSPORT INTERURBAIN ET RÉAMÉNAGEMENT DU COUVRE-FEU
Les gares routières devraient être ouvertes à partir de dimanche 7 juin. Les restaurants et les salles de sport sont désormais autorisés. Le couvre-feu désormais fixée entre 23 heures et 5 heures
Le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a annoncé jeudi plusieurs mesures d’‘’assouplissement’’ de l’état d’urgence sanitaire, dont la levée de l’interdiction du transport interurbain et un réaménagement de la durée du couvre-feu, désormais fixée entre 23 heures et 5 heures.
A la suite de l’autorisation de la reprise du transport urbain, les gares routières devraient être ouvertes à partir de dimanche 7 juin, a précisé son collègue chargé des Transports terrestres, Oumar Youm, lors d’un point de presse donné conjointement avec leurs collègues chargés de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop.
Selon M. Youm, les horaires de la fermeture des gares routières seront fixés de concert avec les acteurs des transports.
Les restaurants et les salles de sport sont désormais autorisés à reprendre leurs activités, a également annoncé Aly Ngouille Ndiaye, ajoutant que l’interdiction des bars et des plages reste en vigueur.
Le port du masque reste obligatoire, de même que le respect de la distanciation sociale, la distance physique d’un mètre minimum requise entre les personnes fréquentant les endroits publics.
Le gouvernement recommande au personnel des restaurants de prendre des mesures – la commande en ligne, par exemple - permettant à leur clientèle d’éviter les rassemblements dans ces espaces.
Le gouvernement est disposé à discuter avec les populations de toutes les mesures permettant de ‘’relancer l’économie’’, qui a été sévèrement affectée par les mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence en vigueur depuis le 24 mars, notamment l’interdiction du transport interurbain.
Selon le ministre de la Santé et de l’Action, 4.021 cas de coronavirus ont été recensés au Sénégal depuis le 2 mars, 2.162 patients ont recouvré la santé, 45 en sont décédés. A ce jour, 1.813 personnes se font soigner dans 27 centres dédiés au traitement du Covid-19.
Selon Abdoulaye Diouf Sarr, 49.090 tests de coronavirus ont été effectués au Sénégal, avec un taux de positivité de 7,36%.
Le taux de létalité - le rapport du nombre de décès causés par le Covid-19 sur l’effectif des personnes infectées par le virus - est au Sénégal de 1,12%, ‘’largement en dessous de la moyenne africaine et mondiale’’, selon Abdoulaye Diouf Sarr.
UNE SEMAINE APRES SON INTERDICTION, L’OMS RAVALE LA CHLOROQUINE
«Il n’y a aucune raison de modifier le protocole des essais cliniques» concernant l’utilisation de la chloroquine et ses dérivés dans le traitement du Coronavirus, c'est la conclusion que l'Oms à tirée des données
«Il n’y a aucune raison de modifier le protocole des essais cliniques» concernant l’utilisation de la chloroquine et ses dérivés dans le traitement du Coronavirus. C’est la conclusion que l’Oms a tirée des données disponibles sur la mortalité concernant l’utilisation de cette molécule. L’organisation a ainsi pris la décision de reprendre les essais cliniques qu’elle avait suspendus il y a une semaine. Une nouvelle victoire pour le Pr Raoult, un fervent défenseur de la chloroquine.
Ce n’est pas encore la fin des tergiversations de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) sur l’efficacité ou non de l’hydroxychloroquine. Après avoir suspendu les essais cliniques sur cette molécule il y a un peu plus d’une semaine, suite à une étude démontrant son inefficacité, l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) est encore revenue sur sa décision hier. Elle a ainsi annoncé la reprise des essais cliniques sur l’hydroxychloroquine dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Coronavirus. L’Organisation, qui avait fin avril lancé des essais cliniques portant notamment sur l’hydroxychloroquine, baptisés «Solidarité afin de trouver un traitement efficace contre le Covid-19, avait pris la décision le 25 mai dernier de suspendre les essais». Une décision provoquée par la publication d’une étude dans la revue médicale The Lancet jugeant «inefficace voire néfaste» le recours à la chloroquine ou à ses dérivés comme l’hydroxychloroquine contre le Covid-19.
En prenant cette décision, l’autorité sanitaire mondiale avait fait savoir que cela devrait lui permettre «d’analyser les informations disponibles, et une décision était attendue à la mi-juin». Il faut noter que cette volte-face de l’Oms intervient à un moment où la revue The Lancet, d’après l’Agence France presse, «a pris ses distances mardi soir avec l’étude, en reconnaissant dans un avertissement formel que «d’importantes questions» planaient à son sujet ».
Attendues en mi-juin, les conclusions de l’Oms sur les essais cliniques sont tombées plus tôt que prévu. Selon Europe 1 qui a repris Afp, Soumya Swaminathan, scientifique en chef de l’Oms, a déclaré au cours d’une conférence de presse virtuelle tenue hier au siège de l’organisation que «nous sommes maintenant assez confiants quant au fait de ne pas avoir constaté de différences dans la mortalité». Lors de cette rencontre, l’Agence française de presse rapporte que le Directeur général de l’Oms a fait savoir qu’après analyse des «données disponibles sur la mortalité, les membres du Comité de sécurité et de suivi ont estimé qu’il n’y a aucune raison de modifier le protocole des essais cliniques».
Il faut rappeler que l’utilisation de cette molécule dans le traitement du Coronavirus suscite des débats depuis que le Pr Didier Raoult a commencé d’en vanter les mérites après l’avoir utilisée sur ses patients. L’Oms au début s’était montrée prudente condamnant même «l’administration de médicaments aux malades du Covid-19 avant que la communauté scientifique n’ait reconnu leur efficacité». Elle avait même mis en garde contre «les études réduites» pouvant créer de «faux espoirs» avant de finir par lancer des essais cliniques. Force est de constater que certains pays comme le Sénégal, le Maroc, l’Algérie n’ont pas attendu l’Oms pour utiliser la chloroquine et ses dérivés dans le traitement des patients atteints de Covid-19. Ces pays n’ont pas non plus interrompu l’utilisation de cette molécule lorsque l’Oms avait pris la décision de suspendre les essais cliniques la semaine dernière. Cette volte-face de l’Oms pourrait être considérée comme une nouvelle victoire du Pr Raoult contre ses détracteurs.
«CE N’EST PAS FAISABLE POUR LE MOMENT»
La mise en place d’un championnat professionnel de basket, comme certains acteurs le souhaitent, est prématurée, selon l’ancien directeur technique national, Ousmane Pouye Faye
La mise en place d’un championnat professionnel de basket, comme certains acteurs le souhaitent, est prématurée, selon l’ancien directeur technique national, Ousmane Pouye Faye. Ce dernier recommande plutôt un championnat semi-professionnel et la mise en place d’une Ligue professionnelle.
L’ancien directeur technique national, Ousmane Pouye Faye, estime l’idée de la mise en place d’un championnat professionnel au basket, prématurée. «Ce n’est pas faisable pour le moment au regard des statuts des clubs, de leur mode de gestion, de l’insuffisance de leurs moyens et leur manque d’organisation», a-t-il souligné.
Co-invité, samedi dernier du Forum de l’Association nationale de la presse sportive (Anps) via WhatsApp avec son collègue de l’As Douanes, le président de l’Asc Ville de Dakar, Yatma Diaw, a défendu l’idée de la mise en place d’un championnat professionnel. «Ma position est claire sur cette question. Il faut qu’on aille vers un championnat professionnel si nous voulons développer cette discipline», disait M. Diaw. Avant d’ajouter : «Il faut qu’au niveau du basket qu’on puisse grandir et cela doit passer par l’organisation d’un championnat professionnel au Sénégal pour permettre aux clubs de pouvoir vivre du basketball.» Surtout que, selon lui, «les possibilités sont là et il y a des clubs qui de fait sont des professionnels dans leur fonctionnement et leur gestion. Quand tu héberges des joueurs, tu payes des salaires, des primes, une prise en charge énorme du staff technique, ça c’est du professionnalisme. Ce qui reste, c’est de l’organiser». Une position d’ailleurs partagée par le président de la Fédération sénégalaise de football, mais aussi par d’autres acteurs de la discipline.
Problème d’infrastructures, réforme des textes…
Donnant l’exemple d’un club comme le Saltigué de Rufisque, l’ancien Dtn estime que le club ne dispose pas d’un terrain où il est possible de jouer un championnat professionnel. «A moins que les clubs acceptent d’aménager leur infrastructure. On peut par exemple jouer à Demba Diop, à Guédiawaye. Les gens de Saint-Louis peuvent aussi aménager leur terrain. Mais il y a des infrastructures où on ne peut pas jouer», constate-t-il.
Sur le plan administratif également, la mise en place d’un championnat professionnel exige une réforme des textes. «Il faudrait revoir les statuts juridiques de ces clubs», dira-t-il. Avant d’ajouter : «Il faudrait aussi un Championnat national très attractif pour attirer les sponsors. On ne peut pas organiser un championnat à 12 équipes avec des écarts de plus de 30 points. Ce n’est pas ce qu’on appelle du professionnalisme. Pour que les sponsors viennent, il faut que l’offre soit vraiment intéressante.»
«Réfléchir sur un championnat semi-professionnel»
Avec huit à dix équipes financièrement stables, l’ancien international sénégalais préconise un championnat semi-professionnel, géré par une Ligue. «Par contre, on peut réfléchir sur un championnat semi-professionnel avec un niveau très relevé. Etre professionnel ne peut pas simplement dire payer des salaires. Il faut prendre en compte d’autres critères financiers et surtout les infrastructures sur lesquelles nous devons jouer.»
Et selon Pouye Faye, «cette Ligue Pro devra être gérée par des gens qui n’ont rien à voir avec les membres de la Fédération et dans laquelle ne participeront que les clubs qui sont engagés dans le semi-professionnalisme».
Sous ce chapitre, il préconise le retour de l’Asfa, de la Police et aussi une prise en compte des équipes universitaires.
INVASION D’OISEAUX DANS LA VALLEE, 1000 HA DE RIZ DETRUITS
Les promesses de belles récoltes dans la filière riz, annoncées il y a quelque temps dans la vallée du fleuve Sénégal, risquent d’être tout simplement un mirage, si l’on n’y prend garde.
Les promesses de belles récoltes dans la filière riz, annoncées il y a quelque temps dans la vallée du fleuve Sénégal, risquent d’être tout simplement un mirage, si l’on n’y prend garde. Des milliers d’oiseaux granivores, qui ont envahi les périmètres agricoles, ont déjà détruit près d’un millier d’hectares. Suffisant pour que les producteurs, la Saed et le Ddr, tirent la sonnette d’alarme. L’Etat venu en appoint a sollicité l’intervention d’un avion mauritanien pour minimiser les dégâts.
Il y a quelques semaines, les producteurs de la vallée avaient tiré la sonnette d’alarme lors d’une tournée d’évaluation de la campagne de contresaison sèche chaude. Alors que beaucoup d’acteurs se félicitaient de l’augmentation des superficies emblavées et d’une éventuelle augmentation de la production de riz, ces producteurs avaient attiré l’attention de l’Etat sur la nécessité de sécuriser la production face aux risques d’attaques des oiseaux granivores. Leurs craintes ont été confirmées ces derniers jours, avec des nuées d’oiseaux qui ont envahi les zones de culture et attaqué presque toutes les spéculations. Suite aux différentes alertes qu’ils ont lancées, le Directeur général de la Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta (Saed) et le Directeur régional de développement rural (Drdr), Amadou Baldé, ont effectué une tournée dans des périmètres pour constater l’ampleur des dégâts et organiser la riposte.
Au terme de cette visite, le Dg de la Saed, Aboubacry Sow, a fait savoir en effet, qu’il y a une pression aviaire extrêmement importante dans la vallée. Il a souligné que pendant la contresaison sèche chaude, des superficies exceptionnelles ont été mises en valeur dans la vallée où au total plus de 50 000 ha, toutes spéculations confondues, ont été emblavés, sur lesquels il y a 49 500 ha effectifs de riz. Ce qui, selon le Dg de la Saed, reste important aussi bien en termes de mise en valeur, qu’en termes de productions attendues, si on arrive à sécuriser la production. Cela, via une lutte efficace contre les oiseaux granivores qui peuvent créer beaucoup de problèmes, souligne-t-il.
Dans ce sens des dispositions sont en train d’être prises, à en croire Aboubacry Sow.
La Mauritanie à la rescousse des producteurs
Le gouverneur de Saint-Louis a été aussi impliqué, selon le Dg de la Saed, qui a fait savoir que ce dernier les a informés que l’avion de lutte anti acridienne de la Mauritanie survole aussi le territoire sénégalais dans le cadre de ses opérations de lutte. En plus de cela, la Saed a pris des dispositions particulières en utilisant des drones dont les essais n’ont pas été certes concluants, mais seront corrigés. D’autres tests seront effectués avec les drones, informe Aboubacry Sow, qui estime qu’à défaut de ça, le Sénégal doit se doter d’un moyen autonome de lutte.
Le chef du service régional du développent rural a de son côté fait savoir que le comité de lutte anti aviaire, composé du Comité interprofessionnel de la filière riz (Ceriz), des producteurs et d’autres organisations, a fait beaucoup de sorties pour prendre en charge la situation. Des rencontres ont été aussi organisées avec des producteurs mais aussi avec la partie mauritanienne.
Amadou Baldé a indiqué que la Direction de la protection des végétaux (Dpv) a organisé déjà 102 sorties dans les départements de Dagana et Podor. Il a toutefois reconnu que les résultats escomptés n’ont pas été obtenus à cause de la forte pression aviaire provoquée par l’augmentation fulgurante des superficies emblavées. M. Baldé souligne par ailleurs, que le Covid-19 a rendu difficile la coordination de la lutte commune que les deux pays ont l’habitude de faire face aux oiseaux granivores. Il a cependant expliqué que grâce à l’intervention du président de la République et du ministre de l’Agriculture, un avion de l’Armée mauritanienne fera des interventions en terre sénégalaise dans les zones dortoirs des oiseaux. Cela ne signifie pas, selon le Drdr, que le Sénégal n’a pas de moyens, car il dispose de deux avions qui sont tombés en panne. Des engins qui, d’après le Drdr, doivent être remis en marche pour sécuriser la production.
«JE NE PEUX DIRE QUE DU BIEN DU LOSC»
Moussa Sow a marqué l’histoire de Lille et son nom reste toujours associé à la folle saison 2010-2011, marquée par le doublé historique des Dogues (Coupe, championnat)
Moussa Sow a marqué l’histoire de Lille et son nom reste toujours associé à la folle saison 2010-2011, marquée par le doublé historique des Dogues (Coupe, championnat). Meilleur buteur de Ligue 1 cette saison (25 buts), l’ex-international sénégalais avait largement contribué à ce beau parcours du LOSC. Sur le site officiel du club, le joueur de 34 ans qui évolue en Turquie (Ndlr, il joue Gaziantep Futbol Kulübü) est revenu sur les plus beaux moments de son passage lillois.
LE DOUBLE HISTORIQUE LILLOIS
«Je n’oublierai jamais. On avait un groupe excellent, des supporters magnifiques, un club structuré. Je ne peux dire que du bien du LOSC. C’est un club qui détient une place très importante dans ma carrière».
SON BUT FAVORI CHEZ LES DOGUES
«Mon retourné face à l’Olympique Lyonnais en 2010-2011 (sourire). C’est sûrement mon plus beau but au LOSC, même s’il y en a eu d’autres comme contre Auxerre (saison 2010- 2011). Mais face à l’OL qui, en plus, est à l’extérieur, c’est mon préféré. Je peux même le raconter ! On commence en attaque placée à gauche, on passe à droite. Mathieu Debuchy centre, un Lyonnais dévie et… le ballon m’arrive, j’arme mon retourné et les filets tremblent… Un super souvenir».
LA FORCE DU LOSC VERSION 2010-2011
«Je retiens surtout une chose : l’accueil que j’ai eu lorsque je suis arrivé en provenance du Stade Rennais (juin 2010). Déjà lorsque j’évoluais en Bretagne, le LOSC était une équipe qui faisait de très bonnes choses. J’ai été super bien accueilli, le groupe vivait bien, le groupe rigolait. Même dans la difficulté, nous étions soudés. C’est ce qui faisait notre force, cette capacité à relever la tête ensemble».
REGARD SUR L’EVOLUTION DU CLUB
«Je suis très content de voir ce que fait le LOSC aujourd’hui. Mais je ne suis pas surpris. Ils doivent continuer pour passer un cap sur la scène européenne. Le plus important, c’est de les voir se battre chaque année pour la Coupe d’Europe. Ils vont progresser et je pense qu’ils vont réaliser de bonnes performances au fur et à mesure. Aujourd’hui, le club prend une autre dimension. Le Président est très fort, il y a un très bon entraîneur, le groupe vit bien avec de très bons jeunes et de l’expérience… J’espère que ça va continuer longtemps. Le LOSC est un très grand club français».
LE BUTEUR OSIMHEN
«Victor Osimhen est un excellent joueur de football. Il m’a surpris ! Il est bon devant le but, face au jeu. En plus, il va très vite. Il marque beaucoup de buts. J’espère qu’il va continuer sur sa lancée et confirmer».
UN CONSEIL AUX SUPPORTERS
«Merci aux supporters pour ma saison et demie au LOSC. Merci de m’avoir soutenu dans les bons et les mauvais moments. Merci d’avoir été là pour nous, pour le groupe. C’était important pour nous, notamment en 2010-2011. Continuez à être derrière vos joueurs. Ils ne lâcheront rien et donneront tout pour le club. Allez les Dogues !»
«CE N’EST QUE DE LA DIVERSION»
Convoqué hier par le commissaire de police du Point E pour l’auditionner sur un vol de portable, le maire de Mermoz Sacré-Cœur, Barthélémy Dias, parle de diversion. Il accuse des hauts fonctionnaires de l’Etat de vouloir brader le littoral.
Convoqué hier par le commissaire de police du Point E pour l’auditionner sur un vol de portable, le maire de Mermoz Sacré-Cœur, Barthélémy Dias, parle de diversion. Il accuse des hauts fonctionnaires de l’Etat de vouloir brader le littoral.
Le maire de Mermoz Sacré-Cœur, Barthélémy Dias, se veut formel. Sa convocation d’hier par le commissariat de police du Point E au sujet d’un vol de portable cache d’autres raisons qui, selon lui, seraient liées au bras de fer qu’il a engagé contre le bradage du littoral. «Je suis venu répondre à une convocation, mais ce n'est que de la diversion, de la provocation. Alors qu'on parle d'une affaire de 4 000 m2 donnés de manière illégale sur le Domaine Public Maritime, on me convoque ici pour un soi-disant vol de téléphone portable et pour violence exercée sur des agents. Ici, il est question d’une assiette fiscale qui vaut 4 milliards Fcfa», renseigne-t-il avec véhémence avant de rappeler que le domaine public maritime est inaliénable.
Et la commune de Mermoz Sacré-Cœur, prévient-il, prendra toutes les dispositions pour préserver cet espace. Très en verve, Barthélémy Dias dit être en face d’une bande de malfaiteurs. «Mais des conseils juridiques de la commune porteront plainte contre tous les fonctionnaires de l’Etat qui se sont permis de verser dans ce dossier en faisant du faux», clame le bouillant édile de Mermoz.
A l’en croire, personne ne peut brandir un dossier sur le domaine public maritime, de surcroît sans aucune mise en valeur. «La recréation est terminée à Mermoz, nous nous battrons avec toutes les populations pour la sauvegarde du littoral. Nous n’accepterons pas le pillage du littoral et nous nous battrons pour les générations futures», tranche le maire Barthélémy Dias.