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30 septembre 2025
NOUVELLE BAVURE APPARENTE DE LA POLICE AMÉRICAINE
Des policiers ont fait feu sur Jacob Blake, père de famille afro-américain, alors qu’il contournait une voiture. Opéré d’urgence, son état reste critique mais en voie d’amélioration
Une autre bavure apparente de la police américaine, dans le Wisconsin, pourrait de nouveau attiser les braises de la colère dans le pays. Des policiers ont fait feu sur Jacob Blake, père de famille afro-américain, alors qu’il contournait une voiture. Opéré d’urgence, son état reste critique mais en voie d’amélioration.
Comme pour George Floyd, un quadragénaire noir mort asphyxié le 25 mai sous le genou d’un policier blanc, la tentative d’interpellation de Jacob Blake, dimanche à Kenosha, à une quarantaine de kilomètres au sud de Milwaukee, a été filmée par un témoin.
Plusieurs balles dans le dos
Les images, tournées avec un téléphone portable et vite devenues virales, montrent le père de famille afro-américain suivi par deux policiers ayant dégainé leurs armes alors qu’il contourne une voiture.
Un agent attrape son tee-shirt au moment où il ouvre la portière et tente de s’installer sur le siège conducteur. Le policier fait alors feu --l’enregistrement laisse entendre sept tirs--, atteignant M. Blake de plusieurs balles dans le dos.
La victime a été opérée d’urgence dans un service de soins intensifs de la ville de Milwaukee, où son état restait critique mais en voie d’amélioration, selon des témoignages de proches à des médias locaux.
Les deux policiers ont été suspendus de leurs fonctions et une enquête a été ouverte, tandis que des incidents opposant manifestants et forces de l’ordre ont éclaté à Kenosha dans la nuit de dimanche à lundi.
« Traumatisés à vie »
Ben Crump, l’avocat de la famille de Jacob Blake, a affirmé que les trois fils de la victime se trouvaient dans la voiture, et que l’homme avait tenté de s’interposer dans une dispute entre deux femmes.
« Alors qu’il s’éloignait pour aller voir ses enfants, la police a tiré à plusieurs reprises dans son dos à bout portant », a déclaré dans un communiqué l’avocat, qui représente aussi la famille de George Floyd.
« Les trois fils de M. Blake étaient juste à côté et ont vu la police tirer sur leur père », a-t-il ajouté. « Ils seront traumatisés à vie ».
Le gouverneur démocrate de l’État du Wisconsin Tony Evers a annoncé lundi la convocation d’une session extraordinaire du parlement local, la semaine prochaine, afin d’adopter une série de mesures sur « la responsabilité et la transparence » des forces de police.
« Le racisme est une crise de santé publique »
« Alors que Jacob Blake se bat pour sa vie, on nous rappelle une fois de plus que le racisme est une crise de santé publique. Il n’y a pas de temps à perdre », a-t-il écrit sur Twitter.
Le candidat démocrate à l’élection présidentielle Joe Biden a lui exigé « une enquête immédiate, poussée et transparente et que les policiers répondent de leurs actes ».
« Le pays se réveille encore une fois plongé dans la douleur et l’indignation qu’un homme noir américain ait à nouveau été victime d’un abus policier », a regretté M. Biden, accompagnant son message du mot « Assez » sur fond noir.
Couvre-feu
Des incendies ont été allumés, plusieurs voitures ont été brûlées et les autorités locales ont par la suite décrété un couvre-feu, qui a été reconduit pour la nuit de lundi à mardi, à partir de 20 h.
Appelant à manifester de façon pacifique, le gouverneur Tony Evers a annoncé que 125 militaires de la Garde nationale seraient déployés dans la ville afin d’y faire respecter l’ordre.
Son adjoint Mandela Barnes, un Afro-Américain, a déclaré que Jacob Blake avait été « tué sous les yeux de ses enfants ».
« Ce n’était pas un accident. Ce n’était pas une bavure. C’est une violence ordinaire pour beaucoup d’entre nous », a-t-il dénoncé.
« Pourrie jusqu’à la moelle »
« Le fait que des actes de violence policière comme celui-ci […] et d’innombrables autres soient devenus monnaie courante montre que l’institution policière américaine est pourrie jusqu’à la moelle », a commenté la puissante organisation de défense des droits civiques ACLU.
La police de Kenosha a appelé de son côté à ne pas tirer de conclusions hâtives « jusqu’à ce que l’ensemble des faits soient connus ».
Des manifestations étaient attendues lundi soir dans plusieurs autres villes américaines, parmi lesquelles Portland, Chicago ou Minneapolis.
par Mamadou Diop
FAIDHERBE OU LA TENTATION DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE
EXCLUSIF SENEPLUS - A-t-on oublié ce que des Français avaient déployé comme efforts pour s’opposer aux honneurs faits à Pétain ? Ce qui, ailleurs, a entraîné des guerres de libération très coûteuses en vies humaines semble normal en pays francophones
Je ne préjuge nullement de l’accueil qui sera fait à cette réflexion. Si cet accueil est favorable, deux personnalités de premier plan des milieux intellectuels du Sénégal, y auront pris une part importante : Boubacar Boris Diop et Makhily Gassama.
Le premier, que malheureusement je ne connais pas personnellement, m’a fortement inspiré par une contribution magistrale publiée le 31 juillet dernier sur SenePlus et le second est un ami qui m’a poussé à écrire ce qui suit.
Personne ne présente plus ces deux sommités de l’intelligentsia sénégalaise et même africaine. L’un, Boris, je ne manque aucune occasion d’enregistrer ses réflexions sur le disque dur de mon ordinateur ; de l’autre, Makhily, je disais un jour à mon épouse : « C’est un vrai ami, mais il est cruel… » tant l’homme est soucieux de rigueur quand il tient un manuscrit entre ses mains. Je venais d’en faire l’expérience en lui soumettant la première édition de mon livre intitulé « Vision et projet de société », paru en janvier 2019.
Après avoir lu le texte de Boris, j’en avais fait part à Makhily par des mots très simples : « Je suis fasciné ». Ce texte intitulé : « Faidherbe ou la fascination du bourreau», mérite à tous égards le respect en ce qu’il résume ce que tous les Sénégalais devraient dire de ces rues, places, marchés, hôpitaux, et j’en oublie, qui portent des noms de colons dont nous ne savons absolument rien. Dans le cas de Faidherbe, c’est encore plus grave quand on se rappelle la cruauté avec laquelle il a gouverné notre pays.
Boris nous appelle alors à une prise de conscience de la situation paradoxale dans laquelle nous nous trouvons en disant notre « reconnaissance » à un homme qui a manifesté autant de mépris à notre pays.
Le débat sur le déboulonnement de la statue de Faidherbe semble n’avoir pas lieu d’être mené plus longtemps. Il en est de même du débat sur la Zone franc que Macron et Ouattara prétendent avoir démantelée à la seule fin de barrer la route à l’émergence d’une zone monétaire de la CEDEAO.
Un ancien ministre des Finances disait, il n’y a guère : « Le débat sur le CFA est un faux débat… ». Le maire de Saint-Louis a dit la même chose du débat sur la statue de Faidherbe. L’un et l’autre étaient à court d’arguments face aux partisans d’une souveraineté nationale totale sur l’ensemble de nos secteurs. Assurément, quand on a une mentalité servile, on la conserve toute sa vie.
Je n’appartiens à aucune coterie confrérique, politicienne ou autre. Qu’on me dise si ce n’est pas une insulte à tout le peuple sénégalais que de laisser trôner la statue de ce colon arrogant et cruel devant le Palais où, Boris nous le rappelle, l’un des plus illustres guides religieux du Sénégal s’était vu signifier un exil de plusieurs années au Gabon. On devrait donner le nom du fondateur du mouridisme à la place Faidherbe. Ce serait une simple revanche sur l’histoire.
A-t-on oublié ce que des Français de souche avaient déployé comme efforts pour s’opposer aux « honneurs » faits au maréchal Pétain ? Les Russes n’avaient-ils pas déboulonné la statue de Staline, les Iraniens celle du Shah, les Irakiens celle de Saddam et les Libyens celle de Kadhafi ? Où pourriez-vous trouver aujourd’hui une statue du Maréchal Mobutu en RDC ?
Il n’y a pas à tergiverser, nous devrions débaptiser nos avenues et nos places pour leur donner les noms de héros nationaux ou africains afin de marquer de leur empreinte les esprits de nos jeunes générations. Iba Der Thiam l’avait proposé il y a plusieurs années. En particulier, la statue de Faidherbe devait rester par terre. C’est là sa place. Abdou Diouf avait fait déboulonner la statue de cet administrateur colonial qui trônait dans le parc du petit Palais (actuelle Maison militaire), pour la remplacer par celle de Lat Dior, célèbre résistant à la conquête coloniale. Qu’on ne nous dise pas que Faidherbe fait partie de notre histoire ; Hitler fait bien partie de l’histoire de la France, mais aucun maire français n’oserait ériger sa statue sur le territoire de sa commune.
C’est le lieu de saluer le geste de la municipalité de Gorée qui a débaptisé la Place de l’Europe pour la nommer « Place de la liberté et de la dignité ».
Tout notre mal vient de ce que, après les indépendances formelles octroyées par le colon à nos pays avec, à la clé, des clauses secrètes qui en annihilaient toute signification, nous n’avons pas décolonisé nous-mêmes nos mentalités. Et cela explique que ce qui, ailleurs, a entraîné des guerres de libération très coûteuses en vies et en ressources, semble normal en pays francophones. Il n’y a de salut que dans la prise de conscience populaire de l’impérieux besoin d’une souveraineté totale sur tous les aspects de la vie nationale.
Mamadou Diop est auteur du livre « Vision et projet de société ».
PETIT GUIDE POUR DÉJOUER LES PIÉGES DE LA LANGUE WOLOF
Apprendre à écrire en wolof en 5 étapes
Lu defu waxu |
Safiyetu Béey |
Publication 24/08/2020
Ce petit guide a pour but de faciliter l’apprentissage de l’écriture en wolof à tout débutant, en particulier aux jeunes. Il n’a aucunement la prétention de remplacer des cours formels en wolof mais il réunit des règles de base, trucs et astuces pour toute personne désireuse d’améliorer son écriture en utilisant l’alphabet codifié.
Apprendre à écrire en wolof en 5 étapes
D’abord, d’abord : Connaître l’alphabet wolof
L’alphabet wolof a été codifié pour la première fois en 1971 (des modifications ont été apportées par la suite) et compte 27 lettres qui sont : a, b, c, d, e, ë, f, g, h, i, j, k, l, m, n, ñ, ŋ, o, p, q, r, s, t, u, w, x, y. Voir Nëwu làmmiñu wolof ci gàttal, Précis de grammaire wolof, Arame Fal, 2017.
Vous aurez remarqué que le v et le z ne sont pas présents sur cette liste. Ils seront respectivement remplacés par le w comme dans wëtiir (voiture) et par s comme dans asaka (aumône).
NB: la consonne h a été récemment introduite dans l’alphabet et sa réalisation est rarissime.
Voyelles et consonnes propres au wolof :
Le à (avec accent grave) qui constitue un casse-tête à maîtriser car plus appuyé à la prononciation que le a (sans accent).
Exemples : Làkk (parler une langue) ≠ Lakk (brûler)
Wàdd (nom de famille) ≠ Wadd (tomber)
Màtt (mordre) ≠ Matt (fagot de bois)
Tàkk (prendre feu) ≠ Takk (lier)
Ànd (aller ensemble) ≠ And (encensoir)
Làmb (lutte) ≠ Lamb (marchandise en excès)
Pour faire la différence entre le à (avec accent) et le a (sans accent), retenons simplement qu’il faut marquer l’accentuation sur le son [a] à la prononciation du à (avec accent) tandis que le son [a] du a (sans accent) reste un son bref.
NB : Faire attention aux mots avec un son [a] long comme dans daanaka (c’est comme si), maanaam (c’est-à-dire), teraanga (hospitalité): dans ces mots, la voyelle a est tirée mais n’est pas appuyée. Elle est donc doublée pour marquer le son [aa] à la prononciation. Cela permet de faire la différence entre xal (braise) et xaal (pastèque), ou encore entre tal (costaud, épais) et taal (allumer).
Le ë : correspond au son [eu] en français comme dans feu, beurre, peur. On le retrouve dans bëgg (aimer), kër (maison), dëgg (vérité).
Le ó : correspond au son [au] en français comme dans haut, château, berceau. On le retrouve dans dóor (frapper), góor (homme), xóot (profond).
Le ñ : correspond au son [gn] en français comme dans igname, montagne, champignon. On le retrouve dans ñàmbi (igname), ñam (nourriture), ñaq (sueur).
Le ŋ : qui est une contraction du n et du g pour donner fàŋŋ (visible), keryoŋ (crayon), doŋŋ (seulement). La linguiste Arame Fal donne exemple pour sa prononciation le mot anglais parking.
Le q : notez s’il vous plaît qu’il ne correspond pas au son [k] du français ! C’est plutôt une gémination c’est-à-dire un doublement de la consonne x pour écrire yàq (détruire), mbàq (estomac), làq (cacher). Cela permet de faire la différence entre des mots comme ñax (herbe) et ñaq (sueur) ou encore dax (beurre artisanal) et dàq (être plus beau, plus belle).
NB: Certaines consonnes ne peuvent pas être géminées ; elles ne seront donc jamais doublées dans un mot. Ce sont le s, le x, le f, le q et le h. Cela signifie que dans un texte en wolof, vous ne pourrez jamais rencontrer un mot avec ss, xx, ff, qq ou hh. Quant à la consonne r, elle peut être géminée mais extrêmement rarement.
Ensuite, ensuite : Chaque fois que vous avez un doute – usons souvent du doute les amis, il sert beaucoup – prononcez les mots à haute voix avant d’écrire
La prononciation à haute voix permet de retrouver rapidement et facilement l’écriture phonétique du mot. Elle permet d’identifier les sons qui forment le mot et de savoir si les consonnes et/ou voyelles qui l’écrivent sont accentuées comme dans dóor (frapper) et door (commencer), réew (pays) ou reew (mal élevé), courtes comme dans wex (amer) et weex (blanc), ou longues comme dans seet (chercher) ou set (propre). Cependant, tous les locuteurs du wolof ne prononcent pas certains mots de la même façon, vous retrouverez donc des variantes régionales dans les différentes prononciations ainsi que dans l’écriture.
Exemples : Ginnaaw = Gannaaw (derrière)
Yow = Yaw (toi)
Ñëw = Ñów (venir)
Chercher le mot dans le dictionnaire lorsqu’on n’est pas sûr de son écriture
Comme avec toutes les langues, il est toujours utile d’avoir un dictionnaire à côté de soi afin de retrouver l’écriture correcte d’un mot. Du fait d’un certain conditionnement idéologique, le wolof est assimilé à une langue véhiculaire plutôt qu’à une langue littéraire. C’est pour cela que nous n’avons pas le réflexe de consulter un dictionnaire pour nous assurer de l’orthographe d’un mot. Elle reste cependant une étape essentielle pour apprendre à bien écrire en wolof, repérer les nuances entre les mots, et ainsi continuer à se corriger et à s’améliorer.
Si vous cherchez à vous procurer un dictionnaire physique ou en ligne, je recommande celui de Jean-Léopold Diouf Dictionnaire wolof-français et français-wolof ou celui de Arame Fal Dictionnaire wolof-francais : suivi d’un index français-wolof, qui sont complets, comportent des transcriptions phonétiques et beaucoup d’exemples d’utilisation des différents mots.
4. Chercher des ressources en wolof et lire, beaucoup lire, encore lire, toujours lire, mais surtout savoir relire et se relire autant de fois que possible, vraiment sans modération aucune.
La lecture m’aide personnellement à photographier les mots et à garder leur orthographe en tête. Elle me permet également de corriger la prononciation de certains mots, d’enrichir mon vocabulaire et de sentir la subtilité et la beauté de la langue à l’écrit.
Parce que c’est en forgeant que l’on devient forgeron, c’est en touillant que l’on devient touilleur, c’est en grimpant que l’on devient grimpeur… Ok j’arrête. Je veux juste dire que c’est en lisant beaucoup que l’on apprend à écrire. Donc, n’hésitez pas à vous procurer des ressources en wolof, sur internet, à la librairie, dans les parterres… Je vous assure qu’elles ne manquent pas. Nous avons déjà defuwaxu.com qui est un média exclusivement publié en wolof avec du contenu de très bonne qualité, ejowolofbooks.com et osad-sn.com maisons d’édition spécialisées dans la publication d’ouvrages en wolof, et une nouvelle pépite jangwolof.com, site dans lequel vous pouvez ouvrir un compte et accéder à une multitude de ressources pour lire, apprendre à écrire et perfectionner votre wolof.
Si vous cherchez à vous procurer des ouvrages, voici une petite liste de mes coups de cœur en littérature wolof :
Bàmmeelu Kocc Barma et Doomi Golo par Bubakar Bóris Jóob (des récits captivants, un style fluide, et surtout beaucoup d’enseignements)
Ndoomu Buur Si, traduction du Petit Prince de Antoine de Saint-Exupéry par El Hadji Dièye et Maximilien Guérin (la traduction en wolof m’a beaucoup plus touchée que la version en français)
Xarnu Bi par Sëriñ Musaa Ka, oeuvre poétique et classique de la littérature wolof
Bataaxal bu gudde nii, Nawetu Deret, traductions respectives de Une si longue lettre de Mariama Bâ et Une saison au Congo de Aimé Césaire, issues de la Collection Céytu
Aawo Bi de Maam Yunus Jeŋ, qui est le tout premier roman publié en wolof
Guy Njulli, pièce de théâtre en wolof, par Séex Aliyu Ndaw
Jigéen Faayda et Toftalug Jigéen Faayda, recueils de nouvelles en wolof, par Séex Aliyu Ndaw
Écrire le wolof avec l’alphabet codifié et pas avec un autre alphabet
Il est important de s’efforcer à écrire avec l’alphabet codifié car il permet d’écrire correctement le mot avec la phonétique qui convient. Beaucoup ont tendance à écrire selon leur propre orthographe en se disant que ce n’est pas grave de faire des fautes en wolof. Cela relève d’un manque de respect envers soi-même car nous ne penserons jamais à écrire en faisant des fautes en français ou en anglais. Nous sommes souvent tentés d’écrire kharit bi lay wakh deug au lieu de xarit bi lay wax dëgg, mais nous devons garder en tête que les phonétiques française et anglaise sont différentes de celle du wolof. Vous ferez des erreurs au début, vous ne serez pas habitués, et les réflexes d’écriture en français ou en anglais reprendront le dessus très vite, mais n’hésitez pas à prendre le temps de vous relire, à vérifier la phonétique et à prononcer le mot à haute voix pour retrouver son écriture.
Erreurs fréquentes et astuces pour les éviter :
lë => la; së => sa; më => ma
Ne pas écrire Yow lë doon xaar ci suba ba tey mais plutôt Yow la doon xaar ci suba ba tey (C’est toi qu’il attendait depuis ce matin)
En effet, le ë ne se place jamais à la fin d’un mot sauf dans të (têtu) ou jë (front).Sinon, nous écrirons bien Sa doom la au lieu de Së doom lë.
bùr, bür => buur (roi) ; xamùma fù mü nekk => xamuma fu mu nekk (je ne sais pas où il est)
Les seules voyelles possibles d’être accentuées en wolof sont le a, le o et le e.
Le a est marqué d’un accent grave (à) mais JAMAIS d’un accent aigu.
Le o est marqué d’un accent aigu (ó) mais jamais d’un accent grave.
Le e est marqué d’un accent aigu (é) mais jamais d’un accent grave. Il n’y a donc jamais d’accent sur le u, ni sur le i.
Nu et Ñu ; Noo et Ñoo
Nu ngi dem duggi => Nous allons au marché
Ñu ngi dem duggi => Ils vont au marché
Noo ko defandoo => Nous l’avons fait ensemble
Ñoo ko defandoo => Ils l’ont fait ensemble
Sunu réew => Notre pays
Seen réew => Leur pays
Su nu demoon => Si nous étions allés
Su ñu demoon => S’ils étaient allés
(Nu correspond à nous en français.
Ñu correspond à on, ils ou eux en français.)
Si et Ci
En wolof, le nom doit être marqué d’une consonne qui indique la classe à laquelle il appartient. Ces consonnes sont au singulier b, g, j, k, l, m, s, w et au pluriel ñ et y. Voir Dictionnaire wolof-français et français-wolof par Jean-Léopold Diouf.
Exemples : Xale bi (l’enfant)
Jigéen ji (la femme)
Kër gi (la maison)
Xale yi (les enfants)
Jigéen ñi (les femmes)
Ces consonnes sont appelées indices de classe ou classificateurs. On dit que le wolof est une langue à classes nominales.
Le classificateur (la consonne placée après le nom) est un indicateur sémantique et un indice d’accord. Comme indicateur sémantique, il permet d’indiquer un des sens d’un mot polysémique.
Exemples : ndaw li= messager
ndaw gi = jeunesse (virginité)
ndaw ñi = les jeunes
ndaw si = jeune femme
saxaar si, la fumée
saxaar gi, le train
Si en grammaire désigne ainsi un classificateur et agit en tant que déterminant d’un nom.
Exemples : àddina si (l’univers), ndaw si (la jeune femme)
Ci, par contre, est une préposition et peut avoir une valeur de partitif, ou introduire un complément.
Exemples : Bind ci wolof (écrire en wolof)
Duggal ci néeg bi (entre dans la chambre)
Xoolal ci suuf (regarde en bas)
Ak et Ag
Ag est un article indéfini singulier et accompagne les noms de la classe g. On dira ag gone, ag ndof, ag noflaay. Les autres articles indéfinis sont : ab, as, aw, am.
Exemples :ab xarit (un ami)
as suuf (une terre)
aw làmmiñ (une langue)
am xar (un mouton)
aw askan (un peuple)
am réew (un pays)
Ak est une préposition et peut signifier avec ou et selon le contexte.
Exemples : Bëy, bu àndul ak bëy ya, ànd ak cere ja (La chèvre, si elle ne va pas avec ses semblables, elle finira dans un plat de couscous)
Jëndal ceeb ak diwlin (Achète du riz et de l’huile)
Terminaison des mots en b, p, g, k, j
Nop => nob = aimer
Yap => yab = manquer de respect
Took => toog = s’asseoir
Tek => teg= poser
Xaac => xaaj = diviser
L’astuce pour retrouver la terminaison du mot est de lui ajouter un suffixe et ainsi retrouver sa dernière lettre.
Exemples : teg => tegaat ; toog => toogaat ; nob => nobaate ; yab => yabaate ; Jóob => Jóoba-Jubba ; et ainsi de suite.
Retenons bien :
La lettre é ne se place jamais en fin d’un mot. Il est donc impossible d’écrire waxé, jëfé ou rafeté.
Deux voyelles différentes ne se suivent jamais dans un mot.
Exemples : i + e, u + a, o + a, etc.
Il est donc impossible d’écrire Safietu (nom propre) ou ruuam (son âme), par exemple. Dans ces cas, la règle invite à insérer les consonnes y ou w pour empêcher la rencontre des deux voyelles. Nous écrirons donc bien Safiyetu et ruuwam.
Deux voyelles longues ne précèdent jamais deux consonnes. Il sera donc impossible d’écrire aaddina, coonno, jaapp. Nous écrirons bien àddina (univers), coono (fatigue), jàpp (attraper).
Le à (avec accent)ne peut pas être géminé et ne sera donc jamais doublé dans un mot. Il ne sera non plus jamais suivi d’une autre voyelle, ni d’un a (sans accent).
Voici quelques petites astuces pour apprendre à écrire correctement avec l’alphabet codifié wolof. Nous rappelons que ces règles sont non exhaustives et des cours formels en wolof seront toujours utiles pour renforcer vos bases et vous permettre une meilleure maîtrise de la langue.
Nous espérons que ce guide sera utile et bénéficiera à toute personne souhaitant améliorer son écriture avec l’alphabet codifié wolof.
Au plaisir de vous lire bientôt, et en wolof !
YÉEN ÑIY SIIF JIGÉEN ÑI : NGEEN TEG KO FAN ?
« Daf maa sàkku ci lu ma neexul… Egg na ci man… »
Lu defu waxu |
Ndey Koddu Faal |
Publication 24/08/2020
Kàddu yu naqaree dégg yii te daw yaram ñu ngi tukkee ci benn xale bu jigéen, dib way-tawatu covid-19 bi. Kenn ci way-wallu yee ko siif ca bérébu fajukaay ba. Nga ni ma ? Déedéet kay… Waa-waaw. Ana kon kuy mucc ? Ndax xel nangu na ku feebar, ki ko war adimbali di ko siif ? Ngay taafantoo faj jigéen di ko jaay doole ba tëdde ko fa muy fajoo.
Looloo ngi xewe ci weeru Sulet bii ñu weesu ca ”Hôtel Novotel” bu Ndakaaru. Teeru way-tawati covid-19 dafa xawoon a jafe ndax li lim bi takku te jumtukaay yi tamit matewu ko. Looloo waral ñu soppi yenn ndal yi (centres) ak yenn otel yi bérébi fajukaay, dalal fa ñi mbas mi dal. Ndaw saa ngi tollu ci 20i at, ki mu joxoñ baaraamu tuuma di xale bu góor bu am 25i at, bokk ci ndawi Croix-Rouge yiy jàppale doktoor yi.Kon ndaw si, mën nañoo wax ni covid-19 bee ko yóbbee li ko dal. Moo tax mu dajeek ku fàtte warugaram.
Nu samp laaj yii : ndax ngóor si dafa àndul woon ak sagoom ba mënta muñ ki mu war a aar ? Ndax neexi tànk war na la yóbbu ci sàq moo beyul ?
Li xew Novotel danuy delloo ginnaaw tuuti, fàttali nu faatug Binta Kamara miñ reyoon ca Tàmbaakundaa.
Ayu-bés yi ñu weesu it ci Sacré-Cœur amoon na ndaw soo xam ni dañ koo tuumal càcc, ay góor di ko widéwoo ak a làmbaatu ba faf ko def daanaka yaramu neen.
Jigéen ñi ñu sàkku ci lu ñu àndul ak jigéen ñi ñu bóom fii ci Senegaal kenn xamul nu seen lim tollu. Hibaa Caam, ca Almaadi, buñ ko wallu woon, mën naa am mi ngi dund ba tey.
Kon, ñaawteef yooyu yépp ay góor a koy def. Fuñ ko teg ? Naka-jekk du mujj fenn. Xéy-na mooy waral njombe yu ni mel di wéy. Ba kañ nag ?
Xew-xew yii dañuy yee ci man yenn yu ma fàtte woon. Am na bés may waxtaan ak sama benn nijaayu taskatu xibaar ci xaritam boo xam ni fentaakoon la. Ma ni ko
– Kooku de, nee nañ bëgg jigéen a ko taxoon a dugg kaso. Moom népp nee nañ daa bëgg jigéen. Xam naa li mu digaaleek xale bu amagul 18 at moo ko gën a suuxloo.
Sama nijaay ree ba tàqaaju, daldi may tontu lii :
-Aa, góor gu wér kay day bëgg jigéen, bu doon wérul nag, xéy-na góoru ñaari tur lay doon.
Ma ni ko :
– Dëgg la… Kuy liggéey xaalis nga ciy séentu waaye suñ demee ba ñépp di la jëwe bëgg xaalis daa fekk mu yóbbu sa fit walla nga koy ame amin wu ñaaw. Góor it, suñ demee ba ku la tudd ñépp teg ci ni daa bëgg jigéen, daa fekk gorewu ci, àndu ceek sagoom…
Ñàkk sago googu tey jàpp naa ni moo waral liggéeykatu Croix Rouge Senegaal boobu songjanq bi. Ndax su àndoon ak sagoom, doon na bàyyi xel ci naqar wi mu naroon a teg doomu-jàmbuur. Ku jigéen ki mën na faa jaare ragal góor, mu jural ko musiba, yàq àddinaam, walla mu jéppi góor ñépp, di leen yakk lu mel ni xeme, di leen naqaral te fekkdefuñ ko dara. Looloo mën naa tax sax jigéen dem bay jaay boppam.
Bu nu fàtte yit ne ka ñu siifoon Novotel mën naa wàll xale bu góor bi covid. Balaa yàgg dinan ci xam dara ndax nee nañu yoon teg na ko loxo. Li am solo mooy mu bañ cee génne noonu.
Ci xibaar yi mujj yi nag, doktoor bi biral na ne way-aar bi tëdde na ndaw si waaye neewul da koo siif. Xanaa nuy fàttali rekk ni « lu ŋaaŋul du màtt ».
« LI NU DEF MALI, MËNEESU KO TUDDE CËTËN… »
France 24 amal nab laaj-tontu ak kii di Kolonel-Masoor Ismayla Wage mi yor kàddug way-fétteerlu yi booloo ci kurélug CNSP miyitte woo sàmm muccug askanu Mali. Nicolas Germain lay waxtaanal.
Lu defu waxu |
Paap Aali Jàllo |
Publication 24/08/2020
– Dafa fekk ne, réew mi doxul. Teg ci ne, dafa amoon ci askan wi ñu sonnoon lool. Rax-ci-dolli, ay jafe-jafe yu bare ñoo gaaraloon làrme bi ci boppam. Ger mi àggoon na foo xam ne soldaar yi mënatuñu woon sàmmoonte ak seeni wareef. Fi mu ne nii, nag, bu ma sañoon ñu bañ a wax waxi cëtëŋ. Ndax, du noon lanu jàppe mbir mi.
– Waaye IBK tekkiwul ndombo-tànkam ci coobare boppam…
– Yéen, loolu ngeen jàpp. Waaye, ndax moom moo leen wax ne dañ koo jaay-doole ?
– Wànte IBK nee na mënul woon def neneen…
– Mënul woon def neneen ndax moom ci boppam mujjee naa gis ni askan wi sonnee. Kenn newu ko bàyyil mbaa ñu rey la. Ku mu neex, nag, nga jàpp lu la neex. Fi mu nekk nii, noo ngi jokkoo ak doomi-réew yi réew mi soxal ngir taxawal ag ndajem néggandiku moo xam ne, ab maxejj a koy jiite. Noo ngi waxtaan ak kuréli way-moomeel yi, làngi kujje gi ak képp ku nu war waxtaanal ngir taxawal ndaje moomu.
– Lu ngeen naral IBK ?
– Loolu du sunu cër. Mbirum yoon la. Bu waxtu wa jotee, yoon dina def liggéeyam.
– Monte yéen ak ñoom, yéen a bokk benn gis-gis ak benn àtte ñeel ni IBK yore woon Mali…
– Li waa M5-RFP tàmm a wax, dëgg gu wér péŋŋ la. Waaye, loolu du tekki ne ñoo nekk ci sunu ginnaaw, di nu sant nuy def. Amunook ñoom benn jëflante. Bi nu defee li nu def ba noppi, ci lanu ñépp woo, jokkoo ak nun.
– Àddina sépp a ñaawlu cëtëŋ li ngeen def. Ndax ragalu leen daan yiñ nar a teg Mali ?
– Ragal nanu ay daan, kay. Ndaxte, bu ay daan amee, askanu Mali mooy sonn.
– Ndajem néggandiku mi ngeen di waajal, ndax da fiy nekk ba wotey 2023 yi walla dangeen di amal ab wote bala boobu ?
– Sunu mébét mooy nu amal ay wote ci ni mu gën a gaawe, mbir mi dellu ci yoon, ku nekk dellu ca la nga nekkoon, rawatina soldaar yi nu doon. Muy 2023 walla 2022, ni mu gën a gaawe rekk, gën a baax.
– Ndajem néggandiku moomu, ñan ñoo koy séq ? Ay maxejj kese walla soldaar yi ci lañuy bokk ?
– Loolu, ci tombi waxtaan wi lay bokk. Mënaguma cee wax lu leer.
– Ndax jot ngeen a waxtaan ak CEDEAO ?
– Noo ngi jokkoo ak CEDEAO. War naa dajeek ñoom, sax.
– Ndax yeen a ngi jokkoo ak làrme Farãs ?
– Ci jamonoy jàmm, danuy jokkoo ak « Barkhan » ñeel xeexub jiyaadis yi. Waaye, bi nu taxawalee CNSP ba léegi, waxagunook làrme Farãs.
– Ndax jàpp ngeen ne li xew tey mën naa may fit jixaadis yi ?
– Waaw kay ! Xam nan ko bu baax. Loolu lanuy ragal sax. Moo nu tax a sàkku ci sunuy farandoo nu taxawunu, bañ noo seetaan.
LAN MOO XEW CA MALI ?
Ci talaata, 18eel ut 2020, la ay soldaar yu fétteerlu nangu nguur gi ci Ibraayim Bubakar Keyta, teg ko loxo, moom ak yeneeni kilifa ci nguur gi ak ci làrme bi.
Lu defu waxu |
Paap Aali Jàllo |
Publication 24/08/2020
Ci talaata, 18eel ut 2020, la ay soldaar yu fétteerlu nangu nguur gi ci Ibraayim Bubakar Keyta, teg ko loxo, moom ak yeneeni kilifa ci nguur gi ak ci làrme bi. Bu dee njiiti àddina sépp a ñaawlu li ñuy woowe cëtëŋ, askanu Mali, moom, dafa bég ci mbir mi.
Ci ndoorteelu yoor-yooru talaata ji la waa Kati dégg ay soqi fetal. Ay soldaar yu mer ba futt ñoo fétteerlu, wutali màkkaanum-soldaar biñ duppe Sunjata Keyta ca Kati, nangu ko ba noppi di soqiy bal ci jaww ji. Ci lañu fatte tamit yoon yépp ba kenn mënatu faa jaar, kenn mënatul a àgg ca seen màkkaan.
« BËGGUMA DERET TUURU CI SAMA SABAB. NGUUR JARALUMA KO … »
Ab fajkat buy liggéeye ca loppitaanu gox ba, nee na ci mikóro France 24 : « Ay soldaar ñoo jël ay fetal ca seen màkkaan ca Kati, soqiy bal ci jaww ji. Bare woon nañu lool ba noppimer ba futt. »
Bi mbir mi tàmbalee jaxasoo, àmbasaadu Farãs ak yeneen réewi Tugal ya fa nekk daldi digal seeni mbokk ñu téye seen tànk, toog seen kër. Naka noonu, ñu daldi fomm ab tukkib kow bu waroon a bawoo Bamako jëm Pari.
Bi nguur gi jotee ci xibaar bi, Buubu Siise, njiitu jawriñ yi, génne nab yégle, di ci ñaax soldaar yi, wax leen nañ wéer gànnaay yi, ñu toog waxtaan ci jàmm. Ciy kàddoom,« yëngu-yëngu yi ñu nemmeeku dañuy biral ag xoñoñ gu yoonu. Waaye, nguurug Malee ngiy ñaan soldaar yi ñu delloosi seen xel te ànd ak dal. »
Wànte loolu taxul meru way-fétteerlu yi giif. Ndaxte, ci ginnaaw gi lañu jóge Kati, def seenug gàngoor, wutali péeyu Mali, Bamako. Digganteem ak Kati 15i km rekk la. Noonu, ñu jubali dëkkuwaayu Ibraayim Bubakar Keyta (IBK) bi nekk Sebenikoro. Bi ñu àggee, ci ngoonug talaata ji, fa lañ ko fekk, moom ak njiitu jawriñ yi, Buubu Ciise ak doomam jiy dipite, Karim Keyta. Ñu boole ñoom ñépp, jàpp, yóbbu Kati. Jàpp nañu yit kilifa yu mag ci làrme bi.
Buubu Dukkure mi yor kàddu Buubu Siise, moo yëgle xibaar boobu, am way-fippu bu ko dëggal. Moom sax dafa leb turam bi muy jokkoo ak AFP : « Mën nan leen wax ne, njiitu réew mi ak njiitu jawriñ ji ñoo ngi ci sunuy loxo. Noo ngi leen jàppe, ñoom ñaar ñépp, ca kër njiitu réew mi. »
Ci guddi gi la IBK feeñ tele ORTM, wax ne tekkil na boppam ndombog-tànkam. Mu ne, li mu ko dugge mooy sàmm jàmmu réew mi. Dafa ne : « Bëgguma deret tuuru ci sama sabab. Nguur jaraluma ko. Buñ demee ba ñenn ci sunuy soldaar fétteerlu, ne na fi lépp yem, ndax dëgg-dëgg mën naa ci dara ? » Noonu, mu daldi suuxal nguur gi ak péncum réew mi.
Ci ginnaaw gi, Ismayla Wage mi yor kàdduy way-fétterlu yi jël kàddu gi, wax ci ORTM ne : « Nun, way-baati askan wi, booloo ci kurél gu yittewoo muccug askan wi (CNSP), noo fas yéenee jël sunuy matuwaay ngir ëllëg. » Mu dolli ci ne Mali dina sàmmoonte ak déggoo yi mu xaatimoon yépp ci àddina si.
Ñu bare ci àddina si, ay kurél ak i boroom baat ñoo ngiy ñaawlook a naqarlu mbir mi…
Laata ñuy teg loxo IBK ak i nitam la njiiti àddina sépp ànd ñaawlu lees tudde cëtëŋ ca Mali. Muy njiiti réewi diiwaanu Afrigu sowu-jant, CDEAO, UA (Kurélug Bennoo Afrig), UE (Bennoog Ërob), Farãs, Etaasini, añs. CDEAO, moom, dafa génneb yégle, naqarlu ci loolmbir mi, sant soldaar yi ñu dellu ci seen màkkaan. Waaye CDEAO yemul foofu, ndax dafa teg Mali ay daan, tëj ay digi réewam (oto du daw, roppëlaan du naaw), naj koom-koomamci put. Ginnaaw loolu, ci alxemes ji, amaloon nam ndaje ci ànternet bi ci njiitalu Mahamadu Isufu, njiitu réewu Niseer, ngir waxtaane mbirum Mali mi. Ci njeexitalu ndaje moomu, dañu jël ay dogal, génne Mali ci fépp fu ñuy jëley dogal, ne dinañ teg ay daan ci kow way-cëtëŋyi nga xam ne nanguluñ leen benn dayo.
Ci wàllu boppam, Musaa Faki Mahamat mi jiite kurélug Bennoo Afrig ne ci Twitter mi ngi ñaawlu « bu baax » jàpp giñ jàpp IBK ak i ñoñam. Mu sàkku tamit ci « ONU ak ci àddina sépp ñu boole seen doole ak seen xalaat, fexe ba jàmm delsi ca Mali. » UA sax dafa mujje génne Mali ci kurélam ba keroog muy teguwaat ci yoon.
Bi ñu demee ba dëggal pétteeral gi (mutinerie), jawriñ ji yor wàllu bitim-réew ci Farãs, Jean-Yves Le Drian ñaawlu na « ba fu ñaawlu yem xew-xew bu jéggi dayo bii… », ñaaxaale soldaar yi « ñu dellu ca seen màkkaan ci saa si. » Emmanuel Macron mi jot a jokkoo ak ñenn ci njiiti diiwaanu Afrig sowu-jant biral ne, moom, ànd naak CDEAO miy dox tànki jàmm. Josep Borrel mi jiite dipolomasi Ërob, moom tamit, ñaawlu na mbir mi, teg ci ne : « …du nii lees war a faje tolof-tolof yi gaar Mali weer yi. »
Peter Pham, ndawul Etaasini ñeel Sayel bi, ne « Etaasini àndul ak bépp xeetu kuutlaayug nguur bu teguwul ci yoon ca Mali, donte ne làrme baa ko sooke.» ONU, moom, ci saa si la amaloon ndajem kaaraangem ba noppi xamle ne dina amalaat ndaje mu jamp ci àllarba jite Farãs ak Niseer sàkku woon ko. Njiitalu ONU, Antonio Guterres tamit, génne nab yégle di ci wax ak soldaar yi, ne leen nañ dakkal pétteeral gi, bàyyi IBK ak i ñoñam ci ni mu gën a gaawe.
…WAAYE ASKANU MALI DAFA DOGU TE FASUL YÉENE DELLU GINNAAW
Imaam Dikko moo jëkk a tontu CEDEAO, ne leen :
« Nun, askanu Mali, dogu nanu ci soppi nekkinu Mali. Noo ngi ne temm taxaw ! Danuy dee rekk, waaye dunu mës a wor askan wi. Te, nag, nun, jébbaluwun ci kenn. Rax-ci-dolli, dunu bàyyeeku mukk walla di seetaan ñuy yàq, di nasaxal ak a jaxase sunum réew. […] Jox nanu CEDEAO cër lool, nag. Waaye, askanu Malee fippu, daldi gàddul boppam xeex bi ngir fajal boppam ay jafe-jafeem. Ndaxte, mbejum kanam, boroom a koy fajal boppam. Bu yeboo, nag, ngeen nocci li ngeen di nos, teg ko ci suuf. Mënu leen noo defloo lu nu bëggul. IBK cuunewul woon rekk yem ci, dafa reyaale ay doomi Mali, ay baadoolo yoo xam ne, amuñu wéeruwaay. Kon, yéen waa CEDEAO, askanu Mali ngeen war a jàppale waaye du IBK mi askanam faloon te mujje koo jàmbu. »
Imaam Umaru Jara mi bokk ci kurélu M5-RFP moom dafa leen mbalag, ne :
« Ginnaaw bi nu CEDEAO beddee, na téye ngelaw li, nëbb jant bi ak weer wi boolewaale suuf seek jàww ji su ko mënee. »
Bu dee waa M5-RFP ci seen bopp, ñoom, ki yor seen kàddu lii la wax : « Jàpp gi ñu jàpp njiitu réewum Mali, IBK, deesu ko tudde cëtëŋ, li am rekk moo di ne askan wi ko dénkoon yëfam a ko nangu. »
Lees ci mën a jànge mooy ne askanu Mali dafa rafetlu doxalinu soldaar yi. Ci seen gis-gis, way-fétteerlu yi dañoo jëmmal seen mébét, jële fi IBK. Looloo tax sax, bi soldaar yiy jëli IBK, mbooloo maa ngi leen doon tàccu, di leen ndokkeel.
IBK MU NGI SANT YÀLLA
Ci guddig alxames gi, bésub 20eel jàpp àjjuma 21eelu fan ci ut 2020, ay ndawi ONU jot nañoo gise ak IBK ak yeneen kilifa yi soldaar yi jàpp. Ci Twitter la MINUSMA yéglee xibaar bi, ne : « Biig, ay ndawi MINUSMA yi féetewoo àqi doom-aadama dem nañu Kati ñeel seenub sas. Jot nañoo gis njiitu réew ma woon IBK ak ñeneen ñi ñu fa téye. » Waaye dara rotul ci liñ fa waxtaaneek IBK.
D'IMPORTANTES QUANTITÉS DE NITRATE D'AMMONIUM ÉVACUÉES VERS LE MALI
Le Sénégal évacue depuis samedi par camions vers le Mali quelque 2.700 tonnes de nitrate d'ammonium, dont le stockage au port de Dakar avait suscité des craintes après l'explosion dévastatrice à Beyrouth d'une quantité équivalente
Le Sénégal évacue depuis samedi par camions vers le Mali quelque 2.700 tonnes de nitrate d'ammonium, dont le stockage au port de Dakar avait suscité des craintes après l'explosion dévastatrice à Beyrouth d'une quantité équivalente, a-t-on appris lundi de sources officielles.
Le nitrate d'ammonium, en transit à Dakar pour le Mali, "est en cours d'enlèvement" depuis samedi "et se poursuit", a déclaré à l'AFP un responsable du port autonome de Dakar, qui avait "sommé" la semaine dernière le propriétaire de "l'enlever le plus vite possible". L'évacuation en cours de ces quantités de nitrate d'ammonium, un produit utilisé aussi bien comme engrais agricole que dans le secteur civil des explosifs (secteur minier et travaux publics), a été confirmée lundi à l'AFP par le ministère de l'Environnement à Dakar. "L'enlèvement sera terminé" d'ici mercredi, a précisé le responsable du port de Dakar, qui borde le centre historique de la capitale sénégalaise, une agglomération de plus de trois millions d'habitants.
Quelque 3.050 tonnes de nitrate d'ammonium à destination du Mali, un pays enclavé voisin du Sénégal, avaient été initialement débarquées à Dakar. Environ 350 tonnes avaient été envoyées au Mali, mais le pays a fermé ses frontières lors du coup d'Etat du 18 août. Depuis, les militaires qui ont renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta ont annoncé la réouverture des frontières, même si ses voisins ont décidé de fermer les leurs. Sollicités par l'AFP, le port de Dakar, le ministère de l'Environnement et les douanes n'étaient pas en mesure de dire si des camions avaient déjà franchi la frontière sénégalo-malienne lundi en fin d'après-midi.
Le 4 août dernier, une gigantesque déflagration au port de Beyrouth a fait au moins 181 morts, plus de 6.500 blessés et a ravagé des pans entiers de la capitale libanaise. Elle a été provoquée par un incendie dans un entrepôt où avaient été stockées, selon les autorités, 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium depuis six ans, "sans mesures de précaution" de l'aveu même du Premier ministre démissionnaire Hassan Diab.
Le port de Dakar voit régulièrement "passer des produits pouvant être dangereux comme le nitrate et les hydrocarbures, mais les mesures de sécurité sont chaque fois prises" pour empêcher tout incident, a dit lundi à l'AFP son responsable.
KAGUITTE, VILLE MARTYR DU CONFLIT CASAMANÇAIS
Après avoir été quasiment rayé de la carte lors des affrontements entre l’armée et la rébellion en 1992, le village renaît. Pour les habitants qui ont vécu dans leur chair ces terribles événements, l’espoir est là malgré les défis
Idrissa Sané et Seydou Ka et Moussa Sow |
Publication 24/08/2020
Dans sa concession entourée d’un vaste verger peuplé de manguiers, de citronniers et d’autres arbres fruitiers, Abdoulaye Ndiaye (ne vous fiez pas au nom, il est diola) semble avoir tous les ingrédients du bonheur. La famille est presque au complet sur la véranda en cet après-midi du samedi 8 d’août 2020, l’une des rares journées où il n’y a pas la pluie à cette époque de l’année. Son épouse Aminata Diatta, d’un air un peu timide, est assise sur le perron de la véranda. Leur fils Alassane Ndiaye, teint clair, barbiche en deux jets, enfile ses bottes. Sa sœur lui fait remarquer qu’il fait chaud. « Ça va, j’ai l’habitude de porter des Rangers », répond-il… Pourtant, à l’instar des autres habitants du village, la famille Ndiaye a vécu des années de braise, notamment lors des terribles affrontements entre l’armée et la rébellion en 1992. « Kaguitte fait partie des villages parmi les plus affectés par le conflit », résume Abdoulaye Ndiaye. Le film des évènements est resté vivace dans sa mémoire. « On a tout vu ici avant de fuir. Le village était devenu un champ de bataille, et la population prise au piège entre deux feux. Les militaires et les rebelles se tiraient en s’abritant derrière les murs de nos maisons. Il arrivait que des balles ou des obus percent les murs alors qu’on était à l’intérieur », narre-t-il. Parmi ceux qui tentaient de s’enfuir, beaucoup ont sauté sur des mines anti-personnel. Après plus d’une dizaine d’années d’exil, la famille est revenue se réinstaller au village en 2005. Les exilés de retour ont bénéficié de l’appui de certaines Ong pour la reconstruction de leurs maisons.
Plus de 300 familles sont revenues
À ce jour, plus de trois cents familles sont revenues à Kaguitte, informe Oumar Ndiaye, le chef du village. Le vieux Demba Diatta fait partie des derniers arrivants. Sa nouvelle maison en banco, construite avec l’appui de l’Ong Caritas, est d’ailleurs toujours en chantier. « Lors de la première pluie, le vent m’a beaucoup fatigué. Mais maintenant, après quelques réfections, ça va mieux », dit-il. Torse nu, le corps sec, vêtu d’un simple petit pagne bleu autour des reins, l’homme transpire fortement. Il est en plein travaux dans son verger. Il a planté du manioc et quelques arbres fruitiers. Comme en témoigne son bonnet rouge et noir (couleur de la royauté en pays animiste), l’homme est un personnage important dans sa communauté. Il fait partie des sages de Yutu et est le chef du village de Bouniak, situé juste de l’autre côté du bolong, à la frontière avec la Guinée-Bissau. Aujourd’hui, ce village n’a pas encore retrouvé la quiétude et beaucoup d’habitants ont dû fuir. C’est ainsi que Demba Diatta est venu s’installer à Kaguitte, « le temps que la paix revienne là-bas », dit-il, dans un sourire laissant entrevoir une gencive rouge. Le vieil homme a, lui aussi, reçu son lot de drame du conflit. « Ma deuxième femme a sauté sur une mine et a perdu une jambe », confie-t-il avec détachement. Comme si ce genre de drame faisait partie de l’ordre normal des choses. Ce qui explique peut-être le sourire qu’il continue d’afficher. L’espoir, voilà ce qui permet à ces habitants de tenir.
Le vieux Kakoye Diatta, qui s’était réfugié à Ziguinchor, fait partie des premiers à revenir, deux ans après les évènements de 1992. « Pour nous, la crise est finie », explique ce septuagénaire. Lui aussi garde un souvenir « douloureux » de ces évènements. Trouvé allongé sur son hamac, à l’ombre des manguiers, dans sa vaste concession-verger, au quartier Djiring Esamay (la palmeraie du lion, en diola), il se sent aujourd’hui en parfaite sécurité grâce à la présence de l’armée. Sa femme Safiatou Sané, un simple pagne noué sur la poitrine, confirme. « Il y a la paix, notre principal problème aujourd’hui, c’est l’état de la route », dit-elle. Cette préoccupation est partagée par tous les habitants du village. En plus de la route, Kaguitte n’a encore ni électricité, ni d’eau potable. Un forage a été construit il y a plus de dix ans, mais il n’est toujours pas fonctionnel. Quant à l’électricité, une centrale solaire est en construction avec l’aide de la coopération européenne, mais les populations attendent toujours, avec impatience, sa mise en service. « Ils nous manque ces ingrédients pour avoir une vie normale », note Alassane Ndiaye.
Certains habitants, qui gardent toujours un lien très fort avec Yutu, leur base arrière où tous les rites sont organisés, souhaitent également la construction d’un pont sur le bolong reliant les deux villages et un autre reliant Kasu Sénégal, le seul village éramé (aujourd’hui inhabité) se trouvant sur le territoire sénégalais.
À cheval entre le Sénégal et la Guinée-Bissau
Lors de la guerre de libération contre les Portugais, beaucoup de Bissau-Guinéens s’étaient réfugiés à Kaguitte. Ironie de l’histoire, après les affrontements de 1992, beaucoup d’habitants du village ont fait le chemin inverse pour aller se réfugier en Guinée-Bissau. Certains sont revenus, d’autres sont restés. « Je pense que certains ne reviendront jamais parce qu’ils ont acquis là-bas une situation sociale qu’ils n’avaient pas ici », relève Oumar Ndiaye, chef du village de Kaguitte. D’ethnie éramé, lui-même s’était réfugié en Guinée-Bissau, mais il est revenu moins d’un an après l’attaque. « C’était trop dur pour nous ; on avait laissé tous nos biens derrière nous », raconte-t-il. Comme c’est le cas un peu partout en Afrique de l’Ouest, la notion de frontière est très artificielle pour ces populations à cheval entre les deux pays. Ainsi, chaque jour, des personnes traversent la frontière pour venir s’approvisionner à Kaguitte. Beaucoup d’enfants éramés sont aussi inscrits à l’école du village. « Tous les jours ils traversent le bolong à bord d’une pirogue pour venir à l’école », informe Ibrahima Sambou, prof de mathématiques et de sciences de la vie et de la terre dans l’établissement depuis dix ans. C’est aussi par Kaguitte que transite l’essentiel de la production d’anacarde avant d’être acheminée au port de Ziguinchor par la route. En effet, Kassu est l’une des plus importantes zones de production d’anacarde de la région.
À Kaguitte, la vie reprend progressivement son cours normal. Les rizières sont à nouveau investies. Au Cem (Collège d’enseignement moyen), le samedi 8 août 2020, on n’a pas trouvé d’élèves parce que c’est le week-end ; mais « les cours fonctionnent normalement », renseigne Ibrahima Sambou, le prof de Maths-Svt. En dehors des désagréments évoqués plus haut, pour la population, le plus important est là : la sécurité. Nous avons pu le constater. Nous avions des appréhensions au départ de Ziguinchor. Mais une fois à Nyassia, le capitaine Diop, commandant du camp, nous rassure. « La zone est sécurisée ; nous avons des positions sur tout le chemin », dit-il, nous précisant les poches dans lesquelles il ne faudrait pas s’aventurer. En plus de son excellente connaissance du terrain, le capitaine connaît bien les us et coutumes de la localité où il a passé plus de 25 ans. Comme promis, nous rencontrons ses hommes en cours de route. À peine roulons-nous 30 mn, nous atteignons un positionnement militaire. Le Commandant Sonko confirme les renseignements fournis par son supérieur. Nous poursuivons le chemin sans encombre jusqu’à Kaguitte. Pour plus de sécurité, le Sergent-chef Médoune Fall, commandant de la base de Kaguitte, nous accompagne personnellement jusqu’au bord du bolong d’où l’on peut apercevoir Bouniak (toujours instable), Kassu Sénégal aujourd’hui inhabité, Yutu et Efok. Peut-être qu’un jour, l’équipe du « Soleil » se rendra à Yutu, un village mythique encore ancré dans la pure tradition.
Un Eldorado où « coulaient le lait et le miel »
En diola, Kaguitte signifie paille. « C’est un endroit où l’on venait chercher de la paille pour les toitures des cases », explique le vieux Kakoye Diatta. Mais, au lieu de servir de refuge paisible pour ses habitants, la « paille » a littéralement pris feu le 1er septembre 1992. Ce jour-là, aux environs de 17h30mn, « Atika », la branche armée du Mfdc (Mouvement des forces démocratiques de la Casamance), enterre le cessez-le-feu en s’attaquant à l’armée sénégalaise, notamment à Kaguitte, situé dans l’arrondissement de Nyassia (département de Ziguinchor). Le village devient un champ de bataille. Pris au piège entre deux feux, la population est contrainte à l’exil. Comme le confirment les témoignages recueillis sur place, beaucoup de personnes vont sauter sur les mines. Avant ces terribles évènements, Kaguitte était une sorte d’Eldorado où « coulaient le lait et le miel », écrit le journaliste Amadou Ndiaye dans son ouvrage intitulé « Conflits armés et résilience : Dans l’univers des femmes de Kaguitte » publié chez Edilivre en 2019.
Très actives dans le secteur de la teinture et de la transformation, des ressortissantes du village, qui étaient à Ziguinchor, avaient appuyé, il y a quelques années, l’installation d’une unité de production de savon à Kaguitte. « C’était une très belle initiative parce que cela nous avait permis d’avoir des revenus », se rappelle Aminata Diatta, regrettant que l’activité soit actuellement à l’arrêt. Son fils Alassane Ndiaye confirme : « J’aimerai bien que cette unité redémarre parce que tous les habitants du village y trouvaient leur compte ». Par ailleurs, les femmes du village aimeraient bien pouvoir pratiquer le maraîchage. « Nous avons un périmètre, mais il n’est pas clôturé. En plus, nous n’avons pas le matériel nécessaire », se désole Aminata Diatta, sollicitant un appui dans ce sens.
ANNULATION DE L’ÉDITION 2020 DES "DEUX RAKKAS DE SAINT-LOUIS"
La communauté mouride sera sevrée cette année de la commémoration des deux ’’rakkas de Saint-Louis’’, en hommage à la prière que le fondateur de la confrérie mouride avait effectuée dans l’ancienne capitale du Sénégal.
La communauté mouride sera sevrée cette année de la commémoration des deux ’’rakkas de Saint-Louis’’, en hommage à la prière que le fondateur de la confrérie mouride avait effectuée dans l’ancienne capitale du Sénégal. Cette cérémonie religieuse, célébrée chaque 5 septembre à Saint-Louis, est annulée pour cette année.
La crise sanitaire est passée par là.
Dans un communiqué reçu à Emedia, l’entité en charge de l’organisation de cet évènement dit avoir reçu l’ordre du Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, de surseoir à la tenue l’édition de cette année et de se limiter au récital du saint Coran dans les ’’daaras’’ de Saint-Louis.
« Sur "Ndigël" (ordre) du Khalife général des Mourides, pour éviter la propagation de la pandémie de la Covid-19 et pour respecter les mesures barrières édictées par le ministère de la Santé, les activités de célébration du Magal des deux rakkas de Saint-Louis se limitent à la lecture de Coran dans les Daaras de Saint-Louis », a renseigné le président du Kureel (comité d’organisation) des deux ’’Rakkas’’ de Saint-Louis, Serigne Ameth Fall.
‘’IL NE FAUT PAS CONFONDRE RÉGULATION ET CENSURE’’
Le président du Conseil de régulation de l’audiovisuel (CNRA), Babacar Diagne, déplore la mauvaise compréhension des missions du régulateur des médias et les ‘’amalgames’’ qui amènent certains observateurs à confondre régulation et censure.
Dakar, 24 août (APS) - Le président du Conseil de régulation de l’audiovisuel (CNRA), Babacar Diagne, déplore la mauvaise compréhension des missions du régulateur des médias et les ‘’amalgames’’ qui amènent certains observateurs à confondre régulation et censure.
‘’Des fois, j’ai été quelque peu déçu de voir des sommités intellectuelles faire des amalgames. J’ai vu, dans un journal de la place, un professeur d’une grande université du Sénégal dire que le régulateur devrait bien visionner’’ les séries diffusées par les télévisions pour voir leur contenu, avant qu’ils ne soient diffusés, a-t-il déclaré.
Dans une interview publiée lundi par le quotidien privé Vox Populi, Diagne dit avoir de même ‘’entendu un prêcheur’’ célèbre ‘’dire qu’il pointe du doigt le CNRA qui, selon lui, doit tout visionner’’.
Babacar Diagne estime que cette compréhension des missions de l’organe de régulation de l’audiovisuel relève d’une ‘’grosse méprise’’, d’autant plus que cela ne fait pas partie des tâches à exécuter par le CNRA.
‘’Ce n’est pas un hasard si on nous appelle le gendarme de l’audiovisuel. Le gendarme est dans la circulation. Quand vous doublez à droite, il vous demande de vous garer. Mais le gendarme ne fait pas la visite technique. C’est exactement la même chose chez nous’’, explique-t-il.
‘’La censure, ce n’est pas la régulation. La censure se passe dans les départements, au ministère de la Culture’’, par le biais d’un comité d’experts chargés de délivrer un visa pour la diffusion des films et séries, après les avoir visionnés, a précisé Diagne.
Le travail du CNRA ‘’commence quand c’est diffusé. On ne fait pas de régulation a priori. La régulation se fait a posteriori’’, a-t-il soutenu, ajoutant : ‘’Le régulateur gère ce qui est diffusé. Il n’intervient pas avant. Nous n’avons pas inventé la régulation. Cela se passe comme ça.’’
Le CNRA a été amené à prendre récemment des mesures encadrant la diffusion de la série sénégalaise ‘’Infidèles’’, à la suite de plusieurs plaintes relatives à ‘’des propos, comportements et images jugés choquants, indécents, obscènes ou injurieux’’, relayés par cette production audiovisuelle.
Les auteurs des plaintes adressées au CNRA pointaient du doigt ‘’des séquences ou propos qui portent gravement atteinte à la dignité, à l’image, à l’honneur et à la réputation de la personne humaine, notamment de la femme, ou encore des séquences ou propos susceptibles de nuire à la préservation des valeurs, sensibilités et identités culturelles et religieuses’’.
Le régulateur a ordonné, il y a quelques mois, que des ‘’correctifs’’ soient apportés à certaines séquences d’un autre téléfilm très suivi, ‘’Maîtresse d’un homme marié’’, une série qui était également objet de plaintes.
Le président du CNRA, interrogé sur les programmes très critiqués des médias audiovisuels, a répondu : ‘’Malheureusement, il y a beaucoup d’efforts à faire.’’
‘’Le problème, ce sont les sources d’inspiration. Je pense qu’on ne peut pas seulement prendre les faits divers comme source d’inspiration. Aujourd’hui, pour vendre, les gens aiment titiller nos bas instincts. Franchement, les ‘teuss’, les ‘xalaas’, ça existe, mais ça ne doit pas être aussi [dominant]’’ dans les programmes des radios, a-t-il dit, concernant ces émissions consacrées largement aux faits divers.
‘’Il y a tellement de sujets qui peuvent être abordés, mais il y a la prégnance du sexe, de la violence. C’est tout le temps des enfants tués, des bébés assassinés. Je pense qu’il y a beaucoup à faire sur ce plan-là’’, a poursuivi Diagne.
Il recommande aussi aux professionnels des médias de se cultiver davantage. ‘’Un journaliste audiovisuel a une notoriété facile. Au bout de trois ans d’exposition, vous êtes très célèbre. Mais il y a un danger : vous êtes exposé, mais vous êtes vide.’’
‘’Beaucoup de nos stars ne sont pas cultivés. C’est dangereux. Il faut revenir à de meilleures sources d’inspiration. Nous avons des jeunes talentueux dans les télévisions et les radios’’, a-t-il souligné, souhaitant que les professionnels de l’audiovisuel soient mieux formés.
Babacar Diagne estime que les médias ont par exemple ‘’un immense rôle à jouer dans l’éducation, pour ressortir le patrimoine culturel historique et le partager’’.