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15 juillet 2025
par Le Congrès de la Renaissance Démocratique
LETTRE DE PROTESTATION À L'AMBASSADEUR DES ÉTATS-UNIS AU SÉNÉGAL
La liquidation publique de Georges Floyd n’est pas qu’une simple bavure policière de plus. Elle devient une routine inacceptable que nous dénonçons avec force. Il est question de crime d’atteinte à la dignité existentielle des Noirs dans le monde
Le Congrès de la Renaissance Démocratique |
Publication 05/06/2020
L’horreur que vient de perpétrer, une fois de plus, un policier américain aux États-Unis d’Amérique nous conduit à vous adresser cette présente lettre de protestation, destinée à attirer l’attention de l’Exécutif américain sur les violences répétitives dont sont souvent victimes les frères et sœurs Africains Américains, et aujourd’hui encore.
La liquidation publique de Georges Floyd n’est pas qu’une simple bavure policière de plus. Elle devient une routine inacceptable que nous dénonçons avec force. Elle ne relève pas non plus d’une question de souveraineté nationale ou de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État qui devrait nous dissuader d’interpeller le gouvernement Américain. Elle n’est pas enfin une attitude observable chez tous les Américains. Bien au contraire. Les multiples et récurrentes manifestations sur le sol américain, chaque fois que de tels actes ignobles sont perpétrés contre les Africains Américains, montrent une ferveur populaire unissant Noirs et Blancs unis dans un élan de pure fraternité et de solidarité, déterminés à combattre l’inacceptable.
Nous interpellons l’Exécutif Américain dont les condamnations sont inexistantes, voire trop faibles, sur la primauté de la souveraineté des Droits de l’Homme sur toute autre considération. Ce droit fondamental n’est ni discutable ni négociable, surtout quand il est question de crime contre l’humanité et d’atteinte à la dignité existentielle et essentielle des peuples Noirs dans le monde.
La gravité de l’acharnement raciste contre les Africains Américains nous incite, plus que jamais, à dénoncer et à condamner vigoureusement ces injustices et meurtres perpétrés contre un Peuple qui n’a que trop souffert de la colonisation, de l’esclavage, de l’exploitation et de la ségrégation raciale que des bandes de racistes, sans foi ni loi, cherchent encore à lui infliger à perpétuité !
Tout au long de l’histoire de ces derniers siècles, la haine des Noirs, que l’on pensait être rangée dans les oubliettes de l’histoire, refait surface au quotidien de la manière la plus choquante, la plus indécente et inadmissible qui soit aux États-Unis d’Amérique de la part de groupuscules, qualifiés de suprémacistes blancs, aveuglés par la haine des Noirs. Elle a conduit et continue de conduire à toutes sortes de dérives portant atteinte à l’humanité, à la dignité, à la liberté, à l’intégrité physique et existentielle des Africains Américains.
Après les avoir historiquement asservis et s’être servis de leurs forces, de leurs richesses culturelles et de leur sang pour se développer, nombre d’individus aux États-Unis, au lieu de les honorer et de leur demander pardon, continuent la persécution à outrance par la perpétuation de sévices d’une indignité redoutable, au mépris de leur droit inaliénable de vivre dans la dignité, la liberté et l’égalité. Et la fraternité si possible.
Dans les stades, dans les rues, dans les prisons à ciel ouvert, dans les centres de rétention comme dans bien d’autres endroits des États-Unis, la persécution continue, faisant des Noirs la cible des groupuscules racistes, sans qu’une riposte à la hauteur de l’affront ne se manifeste de la part des autorités à la tête de cette « grande démocratie », apparemment insensible au sort réservé aux Africains Américains, à l’exception de quelques discours d’indignation sans intérêt.
Les protestations individuelles et collectives, les interpellations politico-diplomatiques ainsi que les démonstrations scientifiques n’ont pas jusqu’ici permis de freiner cette fâcheuse tendance homophobe dirigée contre les Noirs aux États-Unis ; une bestialité qui perdure, qui est totalement inacceptable et qui ne saurait être réduite à une fatalité à laquelle cette catégorie de citoyens Africains Américains devrait se plier.
La politique d’acharnement raciste est d’autant plus révoltante qu’elle émane de la rhétorique viscéralement pathologique du président Donald Trump, dont la légitimité prospère dans la négrophobie qu’il porte d’ailleurs et attise comme un flambeau. Pour nous, il incarne le couteau qui vient remuer la plaie existentielle qu’on n’a jamais cessé de nous infliger au mépris de notre humanité.
Nous tenons à vous informer que, dans cette lutte contre la négrophobie, l’Afrique fera front et se rangera aux côtés de ses frères et sœurs Africains Américains et en compagnie de ces millions de personnes de toutes races, militantes de la confraternité universelle, indignées par le virus de la haine raciale. A l’unisson, les forces du bien résisteront à l’axe du mal raciste qui pollue les relations amicales et conviviales, tant à l’intérieur des pays, qu’entre tous les peuples du monde sans distinction ni discrimination aucune.
Dans l’espoir qu’il vous plaira de bien vouloir transmette cette présente lettre de protestation aux Hautes Autorités de votre pays, nous vous prions de recevoir, Excellence Monsieur l’Ambassadeur, l’assurance de notre très haute et distinguée considération.
Liste des Leaders du CRD
M. Abdoul Mbaye, Ancien Premier Ministre, Président de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) :
M. Thierno Alassane Sall, Ancien Ministre, Président du Mouvement pour la République des Valeurs (RV) ;
M. Mamadou Lamine Diallo, Député à l’Assemblée Nationale, Président du Mouvement Tekki, Parti de l’Émergence Citoyenne ;
Professeur Bouba Diop, Secrétaire Général Taxaw Temm ;
Professeur Ibrahima Silla, Président du Mouvement Lénen Ak Niénen ;
M. Pape Sarr, Secrétaire Général Adjoint de la Ligue Démocratique – LD Debout.
par Oumou Wane
LE MONDE D'APRÈS, FÉROCE OU DOUILLET ?
C’est de notre responsabilité collective que de veiller à ce que ce monde plus dur ne le soit pas que pour les petits ou les faibles qui vont payer les coûts de cette crise. Tel est notre chantier nous autres Africains et c’est un vaste programme
Tout au contraire de l’OMS, de Trump, de Bolsonaro et autres fléaux, qui transcendent tristement l’actualité mondiale ces derniers mois, c’est aux infirmières, aides-soignantes, assistantes maternelles, ménagères, vendeuses de rue, caissières que je veux rendre hommage. Je veux rendre hommage à toutes les femmes.
Women Lives Matter ! Oui, la crise du Covid-19 a mis en lumière l'importance des femmes, particulièrement exposées en première ligne pour contribuer à la lutte contre la propagation du virus.
Or, le monde d’après sera-t-il encore pire et plus violent pour elles que celui d’avant ? Les contradictions de l’OMS, les coups de sang de Trump, les violences policières à répétition, le racisme systémique au sein des institutions américaines, la maltraitance par Bolsonaro de sa forêt et de ses peuples… Est-ce plus important finalement que la recrudescence des violences conjugales et familiales liée au confinement et aux dégâts collatéraux du coronavirus ?
Faire plus et faire mieux pour tout le monde, mais en particulier pour la planète, pour les femmes et pour les jeunes, pour qui, en arrière-plan de ces tensions se profile une vaste crise de l'emploi, voilà ce que nous attendons aujourd’hui de la politique.
Et non ce théâtre de guignols avec aux manettes Trump ou l’OMS qui partent en roue libre en nous entrainant au fond du trou.
Car nous le savons désormais, la volte-face de l’OMS qui reconnaît avoir arrêté trop vite les tests sur l'hydroxychloroquine et le rétropédalage du « Lancet », un journal scientifique de référence qui voit sa réputation entachée, tout cet imbroglio scientifique en pleine crise sanitaire doit beaucoup aux étranges affaires des laboratoires pharmaceutiques et de Surgisphère, une petite entreprise récemment créée dans l’Illinois.
Est-ce que ce monde est sérieux ? Des données fournies pour l'article du Lancet probablement fabriquées de toutes pièces et son rédacteur en chef lui même qui affirme : « les grandes compagnies pharmaceutiques falsifient ou truquent les tests sur la santé, la sécurité et l’efficacité de leurs divers médicaments, en prenant des échantillons trop petits pour être statistiquement significatifs, ou bien, pour les essais, embauchent des laboratoires ou des scientifiques ayant des conflits d’intérêt flagrants, ils doivent plaire à la compagnie pharmaceutique pour obtenir d’autres subventions ».
Est-ce que ce monde est juste ? Sur un tout autre registre, depuis la mort de l'Afro-Américain George Floyd asphyxié par un officier de police blanc à Minneapolis le 25 mai, des manifestations dans le monde entier réclament la justice pendant que Trump, bible en main, jette de l’huile sur le feu et ne trouve rien d’autre à faire que de défier et d’enrager les manifestants.
C’est la vidéo de trop ! Quelle image obscène que ce policier blanc,
le genou sur la gorge de ce citoyen noir américain, la main dans la poche en train de tuer quelqu’un. J’en tremble.
Est-ce que ce monde est humain ? Le Covid-19 nous a remis à notre juste place et nous devons accepter cette leçon d’humilité. Mais tout ceci n’arrive pas par hasard. Après les mouvements #Metoo ou « Balance ton porc », c’est maintenant « Black Lives Matter », parce que les femmes ne pouvaient pas aller porter plainte dans les commissariats et qu’aujourd’hui être noir aux Etats-Unis et aussi ailleurs, ne nous le cachons pas, c’est encourir un risque pour sa vie. Comme si le racisme n’était pas démodé ! Le racisme c’est le dernier refuge de gens sans idée, sans idéologie, sans scrupule, ne trouvant rien d’autre à faire que de nier ce que Dieu a créé dans sa plus grande diversité.
De toute façon, ceci n’est pas un combat entre les noirs et les blancs, entre les hommes et les femmes, ni entre les riches et les pauvres, pas d’amalgame dangereux ni contagion dans l’opinion, ceci est une question de justice pour tous. Le sujet ce sont les actes et la politique ce sont des mots. C’est de notre responsabilité collective que de veiller à ce que ce monde plus dur ne le soit pas que pour les petits ou les faibles qui vont payer les coûts de cette crise. Tel est notre chantier nous autres Africains et c’est un vaste programme.
N’en déplaise à Donald qui proférait « Haïti, le Salvador ou les pays africains, tous des shithole countries, provoquant une vague de colère contre ces propos offensants. Notre continent a fait mieux que vous monsieur Trump et nos Etats ont su combattre le coronavirus et sauver nos peuples pendant que vous faisiez dans le dilatoire.
Et en attendant que ce capitalisme féroce répare les fondations de ses systèmes cassés, je me rassure dans mes rêves douillets, en me disant que les mamans continuent de faire l’école à leurs enfants, les courses, à travailler et à s’occuper de tout. Ainsi va le monde monsieur Trump et bons baisers de l’Afrique et du Sénégal en particulier.
Par Massamba THIANE
ALLEGEMENT DES MESURES DE RESTRICTION, ET SI MAMADOU TALLA AVAIT RAISON
Les langues se sont déliées suite à la décision du Président de la République de reporter la reprise des cours initialement prévue le mardi 2 juin dernier.
Les langues se sont déliées suite à la décision du Président de la République de reporter la reprise des cours initialement prévue le mardi 2 juin dernier. Moins de quarante-huit heures après le coup d’essai du ministre de l’Education nationale de recouvrir les portes de l’école, Dakar et quelques grandes villes étaient à feu pour demander la levée de l’état d’urgence et du couvre-feu. L’analyse de la situation a amené l’Etat du Sénégal à desserrer l’étau. Désormais, les bus et autres véhicules de transports en commun peuvent circuler librement. Certainement de Agnam à Dakar, de Gaya à Bandjikaki dans le Bignona, les voyageurs seront entassés dans des voitures en masques - peut-être - on verra bien. Difficile de croire que les conditions de voyage que nous réservent les cars Ndiaga-Ndiaye ne seront pas pires que celles observées lors des départs au Rond-point Liberté 5 des amis de Sawrou SENE et d’Abdou FATY.
Au marché de Diaobé, au Louma de Mbirkilane, dans les grandes surfaces, dans les bureaux, des rassemblements seront observés. Inévitablement ? Est-ce que Mamadou Talla ne pourrait pas réunir à nouveau sa famille dans des salles de classe aérées avec son plan de 20 élèves (là où le bus de Balla réunit 45 passagers de Dahra à Dakar) par salle avec un dispositif de distanciation physique conformément au protocole ? Est-ce que Mamadou Talla n’aura pas raison de réunir une petite partie de ses mômes – qui jouent matin et soir au football dans les rues des quartiers populeux de Daagou-Daanou ? Mamadou Talla et son cher Sénégal Ndiaye ne gagneraient-ils pas à réunir des élèves et leurs enseignants dans des lieux adéquats pour corser le combat contre notre désormais VOISIN - pardon - notre ennemi commun ?
N’est-ce pas là une si belle occasion pour armer les élèves, quand on connaît bien leur force de frappe contre les plus insouciants et les plus étourdis, même si c’est papa ou maman. En principe, Mamadou Talla devrait avoir le quitus d’accueillir les élèves des classes d’examen. Et il pourrait réussir le pari avec tout le matériel déployé pour le respect des mesures barrières par le ministère de l’Education, par les collectivités territoriales, par les nombreux partenaires de l’école ; avec la forte mobilisation des autorités administrative ; avec l’engagement certain des Parents d’élèves.
Bref avec une synergie d’action des amis de l’école déjà prouvée sur l’étendue du territoire national. Logique pour logique, Mamadou Talla n’avait pas tort. Son vœu ardent d’un retour à l’école garde toute sa pertinence. La hantise de cette pandémie ne doit pas du tout ralentir notre volonté à continuer de vivre. Le Président de la République et le corps médical l’ont bien compris en nous invitant à « vivre avec la maladie ». Evidemment dans le respect strict des mesures barrières. Et mon confrère n’a pas tort en disant que « rien ne prouve que nos cousins enseignants et élèves ivoiriens, camerounais et béninois qui sont déjà dans les classes ne sont pas des malades de la Covid19 » ? « It’s seems always difficult until it’s be done » NELSON MANDELA
Massamba THIANE
Journaliste – Producteur
LE FRN SE DESOLIDARISE DE LA GESTION QUE FAIT LE GOUVERNEMENT DU CORNAVIRUS
C’est acté ! L’opposition est en train de renaître de ses cendres après quelques mois de léthargie à cause du Coronavirus
C’est acté ! L’opposition est en train de renaître de ses cendres après quelques mois de léthargie à cause du Coronavirus. Hier, c’est un des grands fronts de l’opposition, qui avait répondu à l’appel de solidarité et d’union nationale lancé par le Chef de l’Etat au début de la pandémie au Sénégal, qui a exprimé sa vive préoccupation sur la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement. En effet, le Front de résistance Nationale regrette, dans un document parvenu à «L’As», des décisions unilatérales qui n’ont rien à voir avec la volonté manifestée d’impliquer toutes les forces vives de la nation.
C’était devenu un secret de polichinelle. Les lignes de fracture entre le pouvoir et l’opposition sur la gestion de la pandémie de la Covid-19 commençaient déjà à apparaître. Après le leader du PASTEF, Ousmane Sonko, des leaders du Congrès de Renaissance Démocratique, c’est au tour du Front de Résistance Nationale de marquer véritablement sa résistance sur la gestion de la crise sanitaire par Macky Sall et son gouvernement. Jusque-là, le FRN, dans son ensemble, n’avait émis aucune réserve sur les propositions et décisions prises par le président de la République pour engager la nation dans ce qu’il a appelé une guerre totale pour sauvegarder la santé des populations et préserver l’économie du pays.
Mieux, le coordonnateur du front, Mouhamadou Moctar Sourang et ses amis rappellent que l’opposition n’avait non plus contesté ni la mesure instaurant l’état d’urgence, ni le couvre-feu encore moins la loi d’habilitation donnant les pleins pouvoirs au président de la République, ni aucune autre mesure prise par le chef de l’état. Tout cela, reconnaissent-ils, en dépit d’une gestion parfois bien contestable. Mais le FRN avait presque cessé toute hostilité et même désigné un représentant à la commission de suivi des opérations de la Force Covid-19, instaurée à la place d’un comité de pilotage, pourtant annoncé par Macky Sall.
Par ces actes, indiquent Mouhamadou Moctar Sourang et ses amis, le FRONT a voulu démontrer sa décision d’accompagner le gouvernement, sans considération partisane, plaçant l’intérêt du Sénégal au-dessus de tout autre. « Dans cette guerre contre la pandémie du Covid-19, le FRN a incontestablement joué son rôle et participé aux combats sans jamais remettre en cause fondamentalement les choix du président de la République ou du gouvernement », a déclaré le FRN. Cependant, regrettent-ils, l’image de tout un pays uni derrière son chef en tant de guerre a été écornée par la persistance de choix et de décisions souvent unilatérales. Ce qui est, selon eux, à l’opposé de la volonté manifestée au début d’impliquer tous les acteurs, y compris l’opposition, dans la prise des décisions ou alors des décisions précipitées qui contribuent à exacerber et renforcer les critiques ou réserves de toutes natures.
A les en croire, Il en est ainsi de la prolongation de l’état d’urgence, des aménagements du couvre-feu et de l’interdiction des déplacements interurbains, de la gestion de l’aide alimentaire aux populations les plus démunies. Et aussi, de la préparation de la campagne agricole, de l’aide aux différents secteurs de l’économie touchés par une forte réduction des activités industrielles, commerciales ou agricoles, de la reprise des enseignements au niveau de l’Education nationale, de l’ouverture des lieux de culte et de la sécurité publique etc. Tout cela a fini de pousser les populations à exprimer leurs peines et leurs souffrances en manifestant parfois bruyamment et violemment. C’est pourquoi, en raison de tout ce qui précède, et d’autres actes non mentionnés, le FRN exprime sa vive préoccupation au sujet de la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement du Sénégal. Également, à leur inquiétude, indiquent-ils, s’ajoutent les personnels de santé, placés en première ligne du front et largement touchés par le virus. Mais qui, note le FRN, continuent d’exercer courageusement leur métier, en dépit d’un plateau médical réduit à son strict minimum, dans un environnement qui ne favorise pas toujours le maintien du moral au beau fixe.
En outre, le Front de Résistance Nationale indique que la pandémie du Coronavirus est encore devant nous. Mieux renseignent-ils, la situation sanitaire, économique et sociale pourrait encore empirer à travers le monde, et particulièrement au Sénégal. «La menace est générale, et à terme, aucun secteur, aucun segment, aucune entité ne sera épargnée.
Dans une situation de guerre, les combats ne seront gagnés qu’avec la participation de tous, lorsque la stratégie, bien définie, est comprise et assumée collectivement. C’est tous unis que nous gagnerons la guerre contre le coronavirus», a conclu le FRN.
Par Pape DIOP
COMMENT A-T-ON PU IMAGINER CONVOQUER CES MILLIERS D’ENSEIGNANTS…
C’est à se demander si le Comité scientifique mis en place par les pouvoirs publics depuis l’apparition du Coronavirus dans notre pays est régulièrement consulté et associé à la prise de décision pour la mise en œuvre du plan de riposte contre la maladie.
C’est à se demander si le Comité scientifique mis en place par les pouvoirs publics depuis l’apparition du Coronavirus dans notre pays est régulièrement consulté et associé à la prise de décision pour la mise en œuvre du plan de riposte contre la maladie.
Personnellement, je pense que non ; sinon, pas assez. J’en veux pour preuve les risques énormes qui ont été pris à travers le convoyage, depuis Dakar, de plusieurs milliers d’enseignants sur toute l’étendue du territoire, en perspective de l’ouverture des classes d’examen, initialement prévue ce 02 juin avant d’être reportée sine die. Sachant que Dakar est l’épicentre de l’épidémie avec les 3/4 des cas positifs enregistrés jusqu’ici (soit 73,6 % selon les chiffres du ministère de la Santé et de l’Action sociale), comment a-t-on pu imaginer convoquer ces milliers d’enseignants en un point de collecte unique pour leur acheminement à l’intérieur du pays ?
Comment se fait-il qu’on n’ait pas tenu compte de la très forte probabilité de propagation du virus dans des localités qui étaient jusqu’ici relativement épargnées ? Il est en tout cas difficile d’imaginer que les experts du Comité scientifique, en particulier les représentants du corps médical, n’aient pu mesurer tous les risques liés à une telle décision.
Les dix cas positifs enregistrés parmi le personnel enseignant à Ziguinchor et à Bignona et qui ont finalement contraint l’Autorité à renvoyer le retour dans les classes jusqu’à nouvel ordre, n’ont en définitive rien de surprenant. Et on peut même craindre hélas le même scénario dans d’autres localités du pays.
Au vu de ces risques qui ont été pris si imprudemment, il y a lieu de s’interroger sur le processus de prise de décision. Cette interrogation est d’autant plus légitime que je ne comprends pas le silence de nos experts et autorités sanitaires sur l’activité au niveau de nos abattoirs, considérés comme étant des lieux propices à la propagation du Coronavirus dans de nombreux pays. A ce que je sache, pas une seule voix ne s’est élevée pour évoquer cette question alors que des foyers de contamination se sont développés dans les abattoirs en Allemagne, en France et aux Etats-Unis.
Et dans certains cas, la proportion de travailleurs infectés est très élevée. Dès lors, plusieurs questions taraudent l’esprit des scientifiques dans de nombreux pays. Les mesures sanitaires ne sont-elles pas suffisamment respectées dans les abattoirs ? Les conditions de travail y sont-elles pour quelque chose ? Le froid explique-t-il ce fort taux de contamination ? En tout cas, en Allemagne, près d’un millier de cas de contaminations ont été détectés dans des abattoirs depuis le mois d’avril. De même qu’en France, les foyers commencent aussi à se développer. C’est ainsi que 68 cas positifs ont été détectés dans un abattoir des Côtes d’Armor, une cinquantaine d’autres près d’Orléans et une vingtaine dans un abattoir de volailles en Vendée. La situation est encore plus alarmante aux Etats-Unis avec environ 5000 employés d’abattoirs ou d’usines de transformation de la viande testés positifs au Coronavirus.
On note également ce fort taux de contaminations dans les abattoirs de plusieurs autres pays comme l’Australie, le Brésil, l’Espagne, l’Irlande et le Canada. Confrontés à l’ampleur de ce phénomène, les experts de ces pays tentent de trouver une explication à cette propagation du virus spécifique à ce secteur d’activité. Et parmi les hypothèses qui sont avancées, certains relèvent que le froid qui règne dans les abattoirs et ateliers de découpe, associé à une atmosphère humide, pourrait être propice à la contamination. D’autant que le Coronavirus a de meilleures chances de survie sur des surfaces humides et à faible température. Le fait que cet air circule via les systèmes de ventilation pourrait donc être un facteur d’accélération de la contamination.
Or, il suffit de voir l’affluence qui règne tous les jours dans nos abattoirs et les innombrables contacts et transactions qu’elle favorise, aussi bien à l’intérieur que dans les abords, pour se rendre compte que ces lieux pourraient être un pôle d’éclatement du virus au sein de la communauté. Au moment où les cas de Covid-19 issus de la transmission communautaire se multiplient sans qu’on en sache la raison, notamment à Dakar et Touba où l’activité des abattoirs est particulièrement intense, nos experts devraient donc s’intéresser à ce secteur. Car, on ne le souhaite pas, mais nos abattoirs pourraient bien être des lieux très propices à la contamination au Coronavirus comme c’est le cas dans tous les pays précités.
Par ailleurs, le Gouvernement a décidé ce jeudi 04 juin de lever les mesures d’interdiction des déplacements inter urbains et de fermeture d’édifices tels que les restaurants et les salles de sport. De même qu’il a été décidé l’allègement du couvre-feu qui passe ainsi de 23 heures à 5 heures du matin.
Toutes ces mesures doivent être toutefois accompagnées par une surveillance accrue, par les forces de l’ordre, du respect strict des gestes barrières afin d’éviter qu’elles ne favorisent la propagation du virus. Je ne saurais terminer sans insister à nouveau sur un aspect de la riposte que j’ai déjà évoqué. Il s’agit de la fourniture en quantité suffisante d’équipements de protection individuelle (EPI) à l’ensemble du corps médical. Ce volet de la lutte contre la maladie est fondamental, vu que nos vaillants agents de santé sont particulièrement exposés. On en a eu la preuve récemment avec cinq agents testés positifs et malheureusement un décès à l’institut Pasteur. Or, il n’y a pas pire scénario que de voir le virus frapper de plein fouet les milieux hospitaliers. Car, tant que le personnel médical sera épargné, notre système sanitaire restera debout et l’on pourra toujours triompher du Coronavirus. Par contre, si l’épidémie devient intra hospitalière, il n’y aura plus aucun espoir de l’endiguer, encore moins de l’éradiquer.
Pape DIOP
Président de la Convergence Libérale et Démocratique/Bokk Gis Gis
«AVEC PAPE DIOUF, J’AVAIS UNE RELATION PRESQUE PERE-FILS»
Suivant les conseils de Pape Diouf, Souleymane Diawara avait rejoint en 2009 Marseille où il va s’imposer comme l’un des meilleurs défenseurs du championnat français.
Suivant les conseils de Pape Diouf, Souleymane Diawara avait rejoint en 2009 Marseille où il va s’imposer comme l’un des meilleurs défenseurs du championnat français. Et depuis, il a gardé une excellente relation avec l’ancien président de l’OM. Dans un entretien accordé au « peuple Olympien », celui qui est aujourd’hui actionnaire de l’Athlético de Marseille, a évoqué sa relation avec le défunt (emporté par le Covid 19), ses titres avec le club, bref, son aventure marseillaise.
Comment as-tu vécu cette période de confinement ?
Je l’ai vécue comme tous les Français. On n’avait pas le choix. On a tous pris notre mal en patience. Je suis resté chez moi et j’ai respecté les consignes de la meilleure façon possible.
Peux-tu nous parler de ton projet avec l’Athlético de Marseille (National 2) ? Quel est ton rôle au sein du club ?
À l’Athlético, je suis actionnaire avec Cyril Hanouna et Mamadou Niang. Ce projet me tient à cœur car c’est important pour moi de redonner au football ce qu’il m’a donné. C’est-à-dire aider les jeunes des quartiers à s’en sortir par le sport. L’objectif, c’est aussi d’éviter qu’ils fassent des bêtises. Donc, lorsqu’il s’est proposé à moi, ce projet m’a tout de suite plu. Aujourd’hui, je suis l’équipe de l’extérieur car je ne suis pas sur le terrain, même s’il m’arrive parfois de donner des conseils aux défenseurs lorsque le coach m’y autorise.
Quels sont les objectifs pour le club ?
Monter, monter et encore monter ! J’ai eu la chance de jouer en tant que professionnel. Et l’objectif c’était d’aller le plus haut possible. Mais il ne faut pas s’enflammer… Le football fonctionne étape par étape. Pour l’instant, la Ligue 1 est encore loin, mais ça fait partie des objectifs du club.
Tu penses vraiment qu’il y a la place pour deux clubs à Marseille ?
Marseille est une grande ville ! Lorsqu’on regarde avec attention, dans tous les pays, il y a deux clubs dans chaque ville. C’est le cas à Milan, à Madrid, à Manchester, etc. Il n’y a qu’en France qu’on ne retrouve pas deux clubs d’une même ville en première division. Ça serait beau si on arrivait à faire ça à Marseille (rire).
On entend beaucoup parler d’un intérêt de Mourad Boudjellal. Il est intéressé par le projet ?
Il y a des échanges entre lui et le club, mais pour l’instant rien n’est fait. Nous l’avons rencontré dans un cadre amical et nous avons évoqué beaucoup de sujets. Nous avons parlé de rugby et de football. C’est un sport qu’il aime beaucoup. Mourad Boudjellal est une personne très intéressante. Donc à l’avenir pourquoi pas, mais encore une fois, à ce jour il n’y a rien du tout.
Il y a 10 ans, l’Olympique de Marseille était champion de France. Quel souvenir gardes tu du match contre Rennes au Vélodrome ?
Celui d’un match exceptionnel ! Ça faisait très longtemps que le club n’avait pas remporté de titre, hormis la Coupe de la Ligue quelques semaines plus tôt… Mais ce match était tendu car on ouvre le score, on se fait rejoindre puis il y a Mamad’ (Niang) qui marque et ensuite Lucho Gonzalez enchaine et il nous délivre. À ce moment-là, l’ambiance dans le stade était magnifique et électrique. Les supporteurs ont chanté du début à la fin. C’était inoubliable.
C’était quoi la force de cet Olympique de Marseille 2009- 2010 ?
L’état d’esprit. On avait la chance d’être entourés d’un staff qui connait le très haut niveau. Et puis il y avait de l’homogénéité dans le groupe avec des jeunes et des joueurs plus expérimentés. Tout le monde tirait dans le même sens. Sans cet état d’esprit, c’est très difficile d’avoir des résultats.
En juillet 2009, qu’est-ce que tu te dis quand tu apprends que l’OM s’intéresse à toi ?
J’étais très fier qu’un tel club s’intéresse à moi. À l’origine, c’est Pape Diouf, lorsqu’il était encore président de l’OM, qui m’avait déjà parlé d’un transfert quand j’étais à Bordeaux. Moi j’étais sous contrat. Donc, je lui avais dit de parler directement avec mon club. Pour l’anecdote, durant ce mercato, avant que l’OM me sollicite concrètement, le Paris Saint-Germain était intéressé par mon profil
Qu’est-ce qui a fait la différence entre l’OM et le PSG ?
J’avais la sensation que Marseille me voulait beaucoup plus que Paris. Le président Pape Diouf et le coach Didier Deschamps me montraient qu’ils me voulaient vraiment et c’est quelque chose de très important pour moi, même s’il y avait peut-être un peu plus d’argent en face. Et puis il y avait Mamadou Niang, dont je suis très proche, qui n’arrêtait pas de me parler de l’OM. Il me disait que j’allais kiffer, la ville, le stade.
Tu avais la réputation d’être un joueur rugueux. Qu’est-ce que tu faisais en match pour intimider ton adversaire ?
Rien de spécial. Tu passes devant lui, tu lui montres tes crampons, tu lui fais ressentir que tu es présent dès le premier contact. Mais attention, je ne suis pas le genre de joueur qui essaye d’intimider son adversaire de manière verbale… J’ai essayé de faire ça une fois, mais ça n’a pas marché du tout (rire). Le joueur en question c’était Cristiano Ronaldo, mais c’était un monstre, il n’y avait rien à faire !
Quel effet ça fait de jouer Ligue des Champions ?
Quel joueur n’aimerait pas jouer dans les plus beaux stades du monde contre les plus grands clubs du monde ? C’était un rêve ! Quand j’étais plus jeune, je me disais que je voulais jouer la Ligue des Champions. Puis j’ai eu l’occasion de le faire avec Bordeaux et l’OM. C’était un régal. Mon meilleur souvenir dans cette compétition c’est le but de Brandao à San Siro contre l’Inter en 2012 (défaite 2-1) avec son contrôle du dos qui nous envoie en 1/4 de final. On avait tous les bras levés, c’était un grand moment de bonheur.
Tu as aussi connu la première League avec Charlton. Tu peux nous parler de cette expérience anglaise ?
Sur le plan personnel, je me suis régalé là-bas. C’était une expérience inoubliable car j’ai découvert un autre championnat et une autre mentalité avec un esprit de compétition que je n’avais jamais vu. Par exemple à l’entrainement c’est très dur ! Il n’y a pas de différence avec les matchs. Ils sont tout le temps à fond, il n’y a pas de tricheur. Lorsque je suis arrivé je me suis dit: « Mais comment ils font ces mecs ? ».Au début c’était un peu dur car l’arbitrage n’est pas le même qu’en France et les gros contacts physiques ne sont pas forcément sifflés. En match, les quatre premiers mois, je me faisais jeter en l’air (rire). Puis, au bout de quelques matchs, j’ai commencé à monter en agressivité et j’ai vu que les arbitres ne sifflaient pas… Tout au long de cette saison, l’intensité m’a vraiment impressionné et j’ai beaucoup appris.
On parle souvent de l’hygiène de vie des footballeurs. En quoi c’est important d’être sérieux en dehors du terrain ?
C’est très important car le joueur le ressent directement sur le terrain. Par exemple, l’alimentation est une donnée à prendre en compte. Tu ne peux pas faire n’importe quoi et te permettre de manger un kebab la veille d’un match car tu vas être tout mou sur le terrain. On connait notre corps et rien que de prendre 500 grammes tu vas le ressentir dans tes premières foulées.
C’est plus fort un titre de champion de France avec Bordeaux ou avec l’OM ?
C’est différent. Un titre reste un titre. Donc, il ne faut pas sous-estimer l’un ou l’autre. Avec Bordeaux, c’était mon premier. Donc, j’en garde un souvenir précieux. Après c’est vrai qu’à Marseille c’était la folie juste pour la première coupe de la Ligue qu’on a gagnée en avril 2010. Le Vieux Port était en feu et là je me suis dit « C’est quand même autre chose » (il siffle). Et pour le titre, c’était encore autre chose avec presque 120 000 personnes qui nous attendaient entre l’aéroport de Marignane et le Vieux-Port. C’était incroyable ! Les gens se jetaient dans le port, il y avait des fumigènes…C’est des images que je ne peux pas oublier.
Tu conseillerais à un joueur de rejoindre l’Olympique de Marseille ?
Pas besoin de le conseiller ! Tous les joueurs le savent, ne serait-ce que quand ils viennent jouer au stade, en tant qu’adversaire, ils ressentent l’ambiance. Alors lorsque tu es joueur c’est ton quotidien : il y a le stade mais aussi la ville. À Marseille, le foot c’est une religion. Tout le monde vit pour lui. Je suis totalement d’accord avec André-Pierre Gignac lorsqu’il dit « Si tu es joueur et que tu as l’opportunité de porter le maillot de l’OM, il faut le porter ».
Qu’est-ce qui t’a le plus marqué au Stade Vélodrome ?
Une fois, on jouait contre le Paris Saint-Germain et avant le match c’était hallucinant… Le stade était plein à craquer, ça criait dans tous les sens. Et dès l’échauffement, on sentait que ça allait être particulier. Quand la situation sportive est bonne, c’est dingue. Mais quand les résultats ne sont pas là, tu le ressens aussi. Mais c’est ça qui fait que tu kiffes car quand tu es joueur de l’Olympique de Marseille tu sais que tu dois être à 100%
Quel lien entretenais-tu avec pape Diouf ?
Avec Pape j’avais une relation presque père-fils. Il avait toujours de bons conseils à me donner et lorsque j’avais besoin de quelque chose je l’appelais. Ce que j’aimais chez lui c’était son honnêteté. C’était mon exemple. Et puis c’est lui qui m’a fait venir à Marseille peu de temps avant son départ de la présidence du club en 2010. Mais même avant cela nous étions proches et nous déjeunions ensemble parfois avec lui et Mamadou Niang. Par exemple, un jour au restaurant, je sortais de ma première année avec Bordeaux et le FC Séville voulait me faire signer chez eux. J’ai profité de l’occasion pour demander à Pape ce qu’il pensait de cette offre. Il m’a dit : « Séville c’est un bon club mais pour l’instant reste à Bordeaux ». Peut-être qu’il avait déjà l’idée de me faire signer à l’OM dans un coin de sa tête… (Rire)
Par Youssoupha Ba
TOUT ÇA POUR ÇA
Qu’est-ce qui se cache donc derrière cette précipitation à vouloir coûte que coûte rouvrir les classes ? Nos dirigeants ont-ils oublié que parmi les missions qui leur sont assignées figurent la garantie de notre sécurité et de notre santé ?
Décidément, on aura tout vu avec cette pandémie de coronavirus. Au-delà des ravages sanitaires enregistrées depuis que la maladie a pointé son nez dans notre pays, elle nous montre jour après jour l’incapacité de nos dirigeants à la gérer dans les règles de l’art. Il est vrai que la perfection n’existe nulle part. Elle est même du domaine exclusif du Tout-puissant. Cela dit, reconnaissons au moins qu’il est des situations auxquelles il est plus facile de trouver des solutions faisant l’unanimité plutôt que des résultats aux antipodes de ce qu’aurait dicté la raison.
Après la polémique née de la commande et de la distribution des kits alimentaires destinés aux ménages indigents, voilà que nous assistons à une gestion défectueuse de la situation scolaire. Au lendemain de la décision de suspendre les cours — une décision prise alors que le pays n’avait enregistré qu’une dizaine de cas du coronavirus —, tout le peuple avait applaudi. Hélas, le même peuple n’a pas compris, par la suite, pourquoi tout d’un coup, les autorités qui avaient fermé les classes ont tenu vaille que vaille à les rouvrir. Ce à une période où notre pays est à plus de trois mille personnes infectées et quarante-deux morts !
Pourtant tout le monde avait averti sur les dangers que pouvait engendrer cette reprise inopportune, impertinente, insensée et quelque part même suicidaire. Que d’alertes ont été lancées à ces autorités que l’on dit être mieux informées que quiconque dans le pays. Mais au lieu de prêter oreille aux acteurs très expérimentés du système éducatif, nos autorités se sont entêtées à maintenir leur décision de faire reprendre les cours. Et mieux elles se sont permis d’occuper les médias pour tenter de défendre la décision du Chef et parfois avec des arguments farfelus et dépourvus de toute pertinence. Mais comme les enseignants n’ont pas voulu prêter le flanc, ils ont tenu comme de véritables soldats en guerre à rejoindre leurs postes de travail malgré les conditions catastrophiques d’organisation de leur « rapatriement ». Des conditions que tout le monde a déplorées.
Des milliers d’individus regroupés dans un espace réduit (le Terminus de Liberté V), bravant la faim et la soif en pleine situation de pandémie d’une maladie aussi contagieuse ! A dire vrai si ces images à la fois choquantes et effroyables ne relèvent pas de l’amateurisme, il vaut mieux alors trouver une autre signification à ce mot.
A-t-on besoin de rappeler qu’au lendemain de cette déclaration impopulaire de reprise des cours, des élèves ont refusé de regagner les classes par peur de choper le virus? Que leurs parents ont exprimé leur inquiétude de voir leurs enfants exposés ? Malgré tout, l’Etat a déroulé sa stratégie qui, au finish, s’est effondrée comme un château de cartes. Qu’est-ce qui se cache donc derrière cette précipitation à vouloir coûte que coûte rouvrir les classes? Nos dirigeants ont-ils oublié que parmi les missions qui leur sont assignées figurent la garantie de notre sécurité et de notre santé ? En vertu de quoi, elles n’avaient pas à se précipiter pour faire reprendre les cours dans un contexte de pandémie où personne n’est à l’abri. Et s’il s’avère que la principale motivation c’est de ne pas perdre les milliards de francs investis dans le secteur de l’Education, cela voudrait dire qu’ils ignorent que la vie d’un citoyen, fut-il un nourrisson, est infiniment plus importante que tout le budget réuni du Sénégal.
Et malheureusement, pour avoir ignoré la signification véritable de leur mission, on a assisté à une série de ratés dont les conséquences n’ont pas fini de révéler tous leurs secrets. Mieux, on apprend avec tristesse que des enseignants ont été stigmatisés par les populations de leurs localités d’exercice tandis que d’autres parmi eux ont tout simplement été renvoyés par des habitants qui les soupçonnent d’être porteurs du virus. Des populations qui n’ont pas tout à fait tort puisque des cas d’enseignants testés positifs ont été signalés notamment à Ziguinchor. Mieux, d’autres cas d’enseignants testés positifs ont été signalés dans d’autres localités. Des enseignants dont le seul tort est d’avoir accepté d’aller répondre à l’appel de la Nation pour donner du savoir aux jeunes espoirs de leur pays.
Sans nous ériger en donneur de leçons, nous pensons que la confection de cartes professionnelles pour tous les enseignants aurait facilité l’organisation de cette opération de convoyage. Maintenant que certains de ces vaillants enseignants sont tombés malades du coronavirus, tandis que d’autres restent confinés dans des zones retirées, nous espérons que nos autorités vont à s’organiser pour les assister et les faire revenir dans leurs familles respectives. Il va falloir aussi que plus de respect et de considération soient donnés à nos enseignants. Ils le méritent plus que quiconque vu l’importance de la mission qui leur est assignée. C’est mieux que de penser à élever au titre d’honno... d’honnoro (honorariat, mais bon le terme n’est pas important !) d’anciens présidents d’une institution en leur allouant une indemnité mensuelle de 4,5 millions par mois. Ce qui représente 40 fois le salaire mensuel de certains enseignants.
Messieurs les dirigeants, la gestion d’un pays est une affaire tellement sérieuse qu’elle ne doit pas se faire dans le tâtonnement et l’amateurisme. Et malheureusement, dans cette réouverture des écoles avortée, on a assisté à beaucoup de ratés symptomatiques d’un pilotage à vue. On se demande à quoi ont finalement servi ces dépenses de plusieurs millions, voire milliards au frais du contribuable et qui ont permis d’acheter tout le matériel sanitaire mis a la disposition des écoles. Qu’en est-il du budget alloué au carburant utilisé par des centaines de bus pour faire des milliers de kilomètres à l’intérieur du pays? Tout ça pour ça ! Autrement dit, pour rien...
«A L’AUNE DU ‘VIVRE EN PRESENCE DU VIRUS, LE COUVRE-FEU GARDE PEU DE PERTINENCE»
« Confiner Dakar et Touba serait une grave erreur politique », selon Dr Cheick Atab Badji à propos des nouvelles orientations gouvernementales pour stopper le virus
A la suite des nouvelles mesures d’assouplissement prises hier par les autorités, « Le Témoin » s’est entretenu avec l’analyste politique* Dr Cheick Atab Badji sur les nouvelles orientations gouvernementales pour stopper le virus. Il apporte des éclairages sur la pertinence ou non du couvre-feu dans le contexte de soulèvements, l’importance de laisser les enseignants rejoindre les classes et aussi les stratégies, caduques selon lui, qu’utiliserait toujours le ministère de la Santé et de l’Action sociale pour communiquer. Entretien.
Le Témoin - Dr, quelle est la pertinence d’un couvre-feu nocturne aujourd’hui dans le contexte actuel (de crise sanitaire) marqué avec le début de soulèvements des populations ?
Dr Cheikh Atab Badji : En termes d’action politique, il est toujours important d’analyser l’action publique sous trois niveaux : la pertinence, l’opportunité et l’efficacité. Autrement dit, la bonne décision à la bonne heure pour le bon résultat. Nous préférons aborder la question sous ces angles. Du point de vue pertinence dans l’absolu, le couvre-feu peut avoir une certaine plus-value dans la lutte contre une épidémie car, en matière de contamination, l’élimination d’une quelconque occasion de contact prolongé ou de source n’est jamais de trop. Or, un seul contact peut avoir des conséquences plus ravageuses que plusieurs autres. L’apport du couvre-feu dans la rupture des chaines de contaminations n’est certes pas nul. En effet, on semble oublier la qualité des contacts et des rencontres qui se font entre vingt heures et zéro heure, d’une part, et au-delà à travers les différents spectacles nocturnes où parler de distanciation sociale, une des mesures barrières phares, relève tout simplement de l’illusion. Mais cela dit, la pertinence est contextodépendante. Or le contexte actuel s’inscrit dans une philosophie politique qui revendique de « vivre en présence du virus ». sous ce registre, le couvre-feu garde peu de pertinence. Ce d’autant moins qu’au-delà de 23 heures, l’essentiel des contacts à risque que constituent les spectacles est proscrit par l’état urgence toujours en vigueur. Ce qui lui ôte déjà, au couvre-feu, le peu de pertinence qu’il avait d’autant plus qu’il va continuer à mobiliser beaucoup d’énergie à travers les ressources humaines et matérielles mobilisées dans les différentes opérations nocturnes. Du point de vue opportunité, il s’agit non pas de parler de l’opportunité du couvre-feu mais plutôt de l’opportunité de son maintien. si son instauration était déjà presque une attente sociale pour ne pas dire une demande, force est de préciser que son maintien à ce jour ne semble pas avoir la même aubaine. Pire, les dernières manifestations donnent l’impression de passer d’un couvre-feu à un « couve-feu ». Ce feu qui couve doit être pris très au sérieux et peut s’expliquer par l’usure, aussi par le contexte climatique actuel marqué par la chaleur, notre type d’habitat pas toujours propice au confinement nocturne intra domiciliaire parfois difficile du fait de la densité humaine domiciliaire et aussi par la réalité épidémiologique qui est loin d’être celle qui était prévue. A ce propos, il est important de préciser que l’ampleur d’une pathologie ne se mesure pas forcément par le nombre absolu de cas mais surtout par la prévalence, entre autres, c’est-à-dire le nombre rapporté à la population donnée. En définitive, de mon point de vue, l’enjeu politique majeur, ce n’est pas de faire sortir immédiatement la maladie covid du pays mais de sortir immédiatement le pays de l’épidémie covid. Pour ce faire, le focus doit être mis sur la responsabilisation individuelle et les enjeux collectifs. Lesquels sont surtout économico-sanitaires et non pas forcément médicaux.
Dakar et Touba demeurent les zones les plus touchées par la pandémie. Pour barrer la route à la propagation, l’idéal ne serait-il pas un confinement total de ces deux villes ?
Un confinement total pour ces deux villes et un confinement total dans ces deux villes me paraissent deux choses différentes. Dans tous les cas, je ne suis pas un adepte du confinement total. Il est illusoire d’en faire un recours pour barrer la route à la propagation du virus. Dans l’état actuel de la lutte contre la pandémie que l’on dit être à sa phase communautaire, confiner ces deux villes serait une grave erreur politique. La plus grosse difficulté de la lutte à cette phase actuelle précisément, c’est la stigmatisation. Or, cette stigmatisation géographique est extrêmement désastreuse. Elle cible à la fois la zone et les communautés de la zone et peut être à l’origine d’une fracture sociale sans précèdent et aux conséquences incalculables. Encore une fois, le vrai problème, ce n’est pas l’ampleur, mais c’est plus la gravité qui, en santé publique, se mesure en termes de mortalité et de morbidité, entre autres.
Quelles sont les limites d’un confinement total ? Quelle stratégie proposez-vous à la place ?
Si confinement total veut dire confinement domiciliaire permanent tel qu’il été appliqué un peu partout dans le monde, ses limites dans notre contexte me paraissent toutes simplement évidentes. Je n’insisterai même pas sur les désastres économiques. Evalué ailleurs où il s’est juste imposé sous la seule contrainte de la saturation du dispositif et l’absence de contrôle de la tournure épidémiologique, le résultat n’est pas plus reluisant même si on nous force à croire le contraire. Le salut collectif passe nécessairement par un changement de comportement individuel. Pour moi, c’est là le combat. C’est le bon port obligatoire des masques et la définition des mesures barrières spécifiques à côté des mesures standards. Tout le monde doit être considéré comme porteur sain positif jusqu’à preuve du contraire, que l’on soit dans une zone désignée à prévalence élevée ou faible. Nous devons éviter le piège de ce bataillon de porteurs asymptomatiques non dépistés qui pourraient bien faire mal là et quand on s’y attend le moins. Mon point de vue personnel, c’est qu’un confinement total a une situation précise où il peut être utile et beaucoup d’autres situations où il ne peut faire que du mal. Surtout, répétons-le, s’il y a un facteur qui s’appelle porteur sain asymptomatique et contagieux. Par ailleurs, il reste un facteur générateur de stigmatisation à l’étape actuelle de la lutte et nous en vivons les effets délétères. Sans parler des effets de la sédentarisation, facteur de risque.
Selon vous, quelle est la meilleure stratégie à mettre en place pour s’adapter à la nouvelle décision du président Macky Sall ?
Dès lors que la nouvelle orientation va dans le sens d’ « apprendre à vivre en présence du virus», de mon point de vue, notre nouvelle stratégie doit être à l’image du virus. Ce virus est intelligent donc nous devons nécessairement développer une nouvelle intelligence collective pour ne pas dire communautaire. Nous devons rompre avec les solutions mécaniques et classiques. Personnellement, le constat que j’ai fait c’est que la Covid 19 est une donne nouvelle face à laquelle des réponses classiques sont en train d’être proposées. Ces réponses classiques sont grossièrement les mêmes que dans les problèmes de santé publique jusqu’ici connus (lutte contre la mortalité maternelle, paludisme, hiv, MGF…) avec une politique de ciblage s’orientant vers une conception plutôt sociale et géographique des communautés, moins professionnelle. Or, la dimension professionnelle doit en être la base conceptuelle. Ainsi la communauté commence, ici comme ailleurs, à la porte du bureau du président, englobe le personnel de la présidence, la communauté universitaire dans sa diversité structurelle et dans son commerce, la communauté scolaire, les transporteurs, les communautés géographiques lointaines....
Les acteurs communautaires ne sont plus les relais classiques (dont la méthode est antinomique à la philosophie covid qui ne s’accommode pas des visites à domicile et autres regroupements physiques) mais non moins autres que le Président lui-même vis à vis de son staff et comme vecteur puissant de message, les ministres, DG, chefs de service et d’entreprise dans leur communautés professionnelles, les personnels d’antenne et de clavier des média de par leur puissant pouvoir de s’inviter à l’intérieur des foyers, le professeur d’université, de lycée, l’instituteur dans leur rapport avec la communauté des apprenants qui vont être à leur tour des relais puissants par rapport à la cellule de base de la communauté qu’est la famille indépendamment de l’intrusion de tiers. …. bref, cette multi-diversité (pour ne pas parler de diversité dans la diversité) fait qu’en approche Promotion de la santé, on est en Intervention dite Complexe. Le salut collectif ne peut être que le fruit de l’empowment, stade ultime de l’engagement communautaire. Reste le problème de l’identification DU problème et du diagnostic communautaire. Pas des problèmes mais du problème, car, après la caractérisation de la méthode et des acteurs, c’est là que tout va se jouer!
Est-il réaliste, face à la propagation du virus, de rouvrir les écoles surtout avec la persistance des cas communautaires ?
Il est important de préciser que la première phase de l’épidémie était dominée par la question de l’inconnu. Il ne fallait pas engager les communautés dans l’inconnu et c’est qui justifiait les mesures politiques conservatoires, entre autre la fermeture des écoles et la mise en avant des cliniciens un peu partout dans le monde. Ce le temps d’avoir le visage épidémiologique de «l’assaillant» ; question aujourd’hui plus ou moins dépassée. Maintenant, il se pose le concours des communautés à travers de nouveaux acteurs. Communautés non pas dans son approche classique mais dans sa dimension la plus complète notamment sociale et professionnelle (pour ne pas dire au sens OMs du terme). Mon avis personnel, c’est que la bataille communautaire ne peut pas se gagner sans les enseignants. Ils restent les véritables soldats de cette phase communautaire car une lutte intelligente se gagne avec l’arme du savoir et en tant que relais dans la transmission du savoir ayant comme cible privilégiée les apprenants. L’intervention des enseignants va impacter directement dans les foyers à travers les enfants, les élèves qui sont ainsi être les porteurs de messages auprès de leurs parents et grands-parents. Mais pour ce faire, ils ont besoin d’être pourvus de tout l’arsenal matériel et moral nécessaire pour la réalisation de cette mission. Personnellement, je ne suis pas dans la logique des cas communautaires. Je suis dans une logique que tout sujet est un cas potentiel. A propos des cas communautaires, ceux qui ne savent pas celui qui les a contaminés, doivent savoir que c’est…la communauté. Le vrai cas communautaire, c’est la communauté. Et c’est même malheureux de constater que la communauté, au regard des derniers délires notamment vis à vis des décès communautaires de Covid, est tout simplement devenue un « cas grave ».
Entretien réalisé par Samba DIAMANKA
* Il est lauréat en Promotion de la Santé/Health Promotion, MBA en Science Politique, Géostratégie et Relations Internationales/ Political Science, Geostrategy and International Relationship, Analyste de politique, offre politique, biopolitique et Géostratégie de la santé mondiale/ Policy, biopolitic and Global Health Geostrategy analyst…
UNE NOUVELLE DE LOUIS CAMARA
ÉTRANGE METAMORPHOSE (1)
Jamais virus n’aura fait couler autant de salive ni fait dire autant d’âneries ! Une véritable épidémie de fake-news, pour employer un anglicisme très à la mode
« Il y avait là, par malheur, un petit animalcule en bonnet carré… » ( Voltaire, « Micromégas » »)
Il a bien changé, cousin Baye Doudou, depuis la catastrophique irruption dans notre atmosphère de ce meurtrier microbe qui tue à petit hommes, femmes et enfants de tous pays. Je devrais même plutôt dire qu’il s’est complètement métamorphosé, mon cher cousin ! A tel point que j’ai maintenant l’impression qu’il n’est plus le même et que quelqu’un d’autre s’est substitué à celui que je connaissais avant ce fatidique mois de mars 2020 où la planète tout entière a été mise sens dessus dessous par cet insignifiant mais ô combien virulent microbe coiffé d’une malfaisante couronne ! Au début, personne ne voulait croire qu’il fût aussi dangereux et tous ceux qui avaient tiré la sonnette d’alarme avaient d’abord été tournés en dérision ou traités de fous. Allons donc ! Ce n’était guère plus qu’une grippe passagère voire un simple rhume des foins et il n’y avait vraiment pas de quoi fouetter un chat !...
Et puis, petit à petit, le nombre des morts ne cessant d’augmenter, l’on s’est rendu à l’évidence que l’on avait là, affaire à un ennemi des plus redoutables. Et puis lorsqu’il a explosé dans les pays développés d’Europe occidentale, les mieux dotés de la planète en structures , équipements sanitaires et personnels soignants hautement qualifiés, provoquant de véritables hécatombes et semant une panique générale, alors on a compris qu’il s’agissait d’une pandémie sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Comme de bien entendu, sénégal sunugal, notre cher bateau à moitié ivre, ne pouvait faire exception à la règle, même si les choses se sont déclarées un peu plus tardivement qu’ailleurs.
C’est ainsi que quelques semaines après l’éclatement de l’incendie chez les chinetoques, précisément dans la ville de Wuhan où résident pas mal de nos compatriotes, les premiers cas de cette maladie venue prendre le relais d’Ebola et du sida sont apparus chez nous. Bien sûr, et comme toujours, cela n’a pas suffi à convaincre les habitants de ce charmant pays qui ont la fâcheuse habitude de ne jamais rien prendre au sérieux et qui se croient, on ne sait trop pourquoi, protégés par une mystérieuse baraka dont ils sont les seuls à avoir le privilège. En fait il aura fallu que l’un de nos plus valeureux concitoyens tombe au champ d’honneur pour que ces bénis ouioui, qui se prennent pour des bénis du ciel, se réveillent enfin et sortent de leur léthargie suicidaire. Depuis ce moment-la, c’est le branle-bas de combat tous azimuts, le sauve qui peut national et le pays tout entier est en ébullition !
Partout, en tous lieux et à tous moments, les gens n’ont plus que ce mot à la bouche : CO-RO-NA-VI-RUs ! On en parle à tort et à travers et, malheureusement, plus souvent à tort qu’à raison ! Chacun y va de son petit commentaire ou de son avis de soi-disant connaisseur, au point que cela en devient franchement énervant pour ne pas dire exaspérant.
Les hypothèses les plus loufoques, les plus dénuées de bon sens circulent au sujet des origines, des causes et de la dangerosité de la maladie, certaines étant de véritables insultes à l’intelligence humaine. sautant sur l’occasion pour faire le buzz ou tenter de redorer leurs blasons ternis ,les rappeurs, slameurs, chanteurs de mbalax et autres amuseurs publics, rivalisent d’inspiration pour créer des airs plus farfelus les uns que les autres, sous le prétexte de sensibiliser la population qui, elle, pense que le coronavirus n’est rien d’autre qu’une sorte de minuscule diablotin sorti tout droit de l’enfer. En tout cas, jamais virus n’aura fait couler autant de salive ni fait dire autant d’âneries ! Une véritable épidémie de fake-news, pour employer un anglicisme très à la mode. Il est vrai que jamais de mémoire d’homme l’on n’aura vu pareil fléau s’abattre sur le monde avec tant de brutalité !
Tout de même il faut reconnaitre que l’on est mieux loti du coté de la presse écrite ou en ligne où l’on est autrement soucieux de l’exactitude et de la véracité des faits qu’à radio cancan. Là au moins on a droit à des débats plus relevés, même s’il arrive aussi que ça vole parfois au des pâquerettes. Voilà donc que cet incroyable virus que l’on appelle également Covid-19, ne me demandez pas pourquoi, est venu « remettre en question nos certitudes et nos croyances les plus ancrées et ébranler les fondements même de nos sociétés pour jeter les bases d’un monde nouveau » ainsi que le proclame doctement un de nos éminents spécialistes en sciences de la pensée à la plume bien affutée et comme le répètent à l’envi nos philosophes, sociologues et autres anthropologues. Ces savantissimes font tout à coup preuve d’une extraordinaire créativité dont on peut légitimement se demander quelle en est la cause. serait-ce cette angoisse diffuse, cette peur sourde et glaçante distillées par l’omniprésence de la mort qui jamais auparavant n’a été aussi imminente dans le quotidien de tous et de chacun ?
Personnellement je n’ai pas une opinion très précise sur cette question, mais je ne doute pas que les psychanalystes, psychiatres, psychologues et autres « psy », qui sont les médecins de l’âme, possèdent la clef de l’énigme. Quoiqu’il en soit, pour moi qui suis un assidu de la presse, écrite ou en ligne, la lecture de certains articles publiés dans leurs colonnes est un véritable régal de l’esprit. Leur profondeur, leur pertinence et la justesse du ton me laissent parfois même admiratif. Mais il n’arrive aussi parfois d’être irrité par le manque d’objectivité, d’honnêteté intellectuelle, le parti-pris manifeste ou tout simplement la médiocrité du style de certains autres «papiers » qui ressemblent plus à d’infâmes galimatias qu’à d’édifiants articles de presse. Ceux-là, je les balance à la poubelle sans état d’âme ou alors j’en fais du papier d’emballage, mais pas question de les classer dans mes archives ! Mais bon, tout excès nuit et lorsque je sens mon cerveau un peu fatigué par toute cette prose journalistique, bonne ou mauvaise, je me tourne alors vers quelque chose de plus léger, de plus ludique, de plus aérien...
Ces temps-ci, étant comme tout le monde soumis aux obligatoires mesures de confinement, j’ai relu avec un grand plaisir quelques uns de mes bouquins préférés comme « Moby Dick », « Pourquoi j’ai mangé mon père » « L’ivrogne dans la brousse » ou encore « Le vieux qui lisait des histoires d’amour» de l’écrivain Chilien Luis sepulveda, malheureusement emporté par le coronavirus le 16 Avril dernier.
Quant à « La peste », remis au goût du jour, actualité oblige, j’ai préféré l’éviter pour ne pas en rajouter. J’adore la littérature ! Pour moi elle est, avec la musique et l’amour, l’une des trois choses les plus désirables dans notre vallée de larmes. Heureusement qu’elles existent car sans elles la vie eut été bien morne !...
(A suivre )
COVID-19, L'AFRIQUE DOIT TRIPLER LE NOMBRE DE SES TESTS
L'Afrique du Sud a par exemple rapporté la semaine dernière que 96.000 prélèvements attendaient d'être testés, faute de matériel
L'Afrique doit tripler le nombre de ses tests pour le Covid-19 dans les mois à venir pour "avoir une longueur d'avance" sur le virus, a plaidé jeudi le directeur du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de l'Union africaine.
Le continent a pour le moment conduit 3,4 millions de tests, un nombre que le directeur du CDC Afrique John Nkengasong voudrait voir grimper à 10 millions dans "les deux à trois mois", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Addis Abeba.
Les données actuelles indiquent un taux de 1.700 tests pour un million de personnes sur le continent, bien loin derrière les 30.000 tests pour un million d'habitants au Royaume Uni ou les 37.000 pour un million en Italie, a précisé M. Nkengasong.
Jeudi matin, l'Afrique avait enregistré un total de 162.000 cas et 4.600 décès depuis le début de l'épidémie de nouveau coronavirus, avec une moyenne de 5.400 nouveaux cas par jour sur les sept jours écoulés.
Ces chiffres pourraient augmenter de façon significative à mesure que des pays assouplissent les mesures de restriction prises pour enrayer l'épidémie.
"Notre situation va sûrement empirer avant de s'améliorer", a prédit M. Nkengasong.
"Tandis que nous commençons à relâcher les mesures de confinement, ce qui fait partie de l'équilibre à trouver entre sauver des vies et sauver l'économie, nous nous attendons à voir ces statistiques augmenter", a-t-il ajouté.
Le CDC Afrique a déjà distribué 2,5 millions de tests aux membres de l'Union Africaine.Mais certains pays connaissent des pénuries.
L'Afrique du Sud a ainsi rapporté la semaine dernière que 96.000 prélèvements attendaient d'être testés, faute de matériel.
"Le monde entier se débat pour obtenir les kits, les kits de laboratoire, et c'est dans cette impasse que nous nous trouvons en ce moment", a déclaré la ministre de la Santé Zweli Mkhize.
Une plateforme mise en place pour aider le continent africain à lutter contre le Covid-19 a permis de sécuriser 15 millions de tests par mois pour les six prochains mois, a toutefois indiqué M. Nkengasong.