Et pourtant, il nous avait donné l’image d’un guerrier. D’un Soldat en treillis sur le front avec son Armée. Il avait remis le treillis lorsque la capitale souffrait d’une pénurie d’eau... Sans état d’âme, il avait envoyé ses plus sérieux adversaires en prison en plus de tenir en bride son opposition. N’hésitant pas à humilier ses animateurs. Il veut qu’on vote une loi, et voilà ses députés qui se précipitent. Quant à ses militants et supporteurs, ils sont si poltrons que tout ce que le Chef décide est bon. Il demande qu’on rouvre les écoles et lieux de culte, on salue sa vision et son courage ! Deux semaines plus tard, il change de décision et renvoie l’ouverture des classes à une date ultérieure. On voit en cette volte-face l’inspiration d’un génie ! C’est le meilleur de nous tous. Il avait appelé à une guerre contre le méchant virus avant de baisser les armes et de nous demander … d’apprendre à vivre avec lui ! Un génie, on vous dit… Juste que lui, plutôt que de vivre avec, il s’est barricadé avec sa famille. Madame qui aimait se frotter à la plèbe est devenue invisible. Quant à ses soldats, plutôt que de donner confiance au peuple, ils l’apeurent. Vous avez vu les mines d’enterrement de son ministre de la Santé ? On croirait que c’est pour bientôt la fin du monde. Son Beau-frère suait comme s’il s’était retrouvé à Kédougou alors que ce jour-là, la fraicheur enveloppait Dakar. Plus tard, son ministre de l’Enseignement Supérieur avait jeté son masque. Massacrant la communication de l’Etat autour de la Covid 19. Et voilà que pour quelques cas asymptomatiques à Ziguinchor, alors que la capitale en compte des milliers, on décide de renvoyer l’ouverture des classes. Quand un Chef tâtonne, il faut craindre le pire. Nos confrères de Jeune Afrique l’avaient caricaturé avec son masque sous les yeux, sans savoir où il mène ses troupes. On peut dire qu’ils ont vu juste !
KACCOOR BI
BATAILLON DU SAVOIR NOS BRAVES ENSEIGNANTS «TOMBENT» AU CHAMP D’HONNEUR !
Si c’était dans l’Armée, « Le Témoin » quotidien allait dire qu’une section du Bataillon des enseignants est tombée au champ d’honneur lors d’une embuscade virale tendue par un ennemi invisible. Comme quoi nos valeureux enseignants, on les tue, on ne les déshonore pas ! La preuve par Ziguinchor où ils ont été déployés dans des conditions périlleuses. Malgré tout, ils ont réussi leur montée en puissance jusqu’à rejoindre leur cantonnement à l’appel de la patrie. Dieu sait, notre Dirpub MON a applaudi des deux mains le courage et le patriotisme de nos vaillants soldats infectés tout en leur souhaitant prompt rétablissement. Lui, notre dirpub, a toujours défendu la cause enseignante durant des décennies comme en témoigne Doyen Ousmane Diouf, un ancien professeur au lycée Blaise Diagne de Dakar. « Si Mamadou Oumar Ndiaye a été plusieurs fois lauréat au Concours général alors qu’il était au Lycée Blaise Diagne, c’est grâce à nous, enseignants. Depuis « Le Soleil » et « Sopi » où il a fait ses débuts, Mamadou Oumar s’est toujours rangé aux cotés des enseignants dans leurs luttes syndicales. Donc son édito de l’autre jour où il parlait de « Bataillon de la peur » n’est pas trop méchant ! Ce n’était qu’une erreur de formulation ou d’appréciation. D’ailleurs, les enseignants ont une fois de plus prouvé leur volonté de sauver l’année scolaire » a déclaré cet enseignant ayant blanchi sous le harnais à notre collaborateur Pape Ndiaye. Pour ce qui est de cette rentrée des lasses avortée, armés seulement de leur craie, nos braves « Jambaars » se sont vaillamment déployés pour tenter de libérer l’école sénégalaise prise en otage par un mercenaire étranger nommé Covid19.
NDIAKHATÉ NDIASSANE CHAUFFEURS ET FORCES DE L’ORDRE S’AFFRONTENT
Des échauffourées ont éclaté entre chauffeurs et forces de l’ordre, ce mardi 2 juin 2020, au village de Ndiakhaté Ndiassane situé entre Thiès et Tivaouane, majoritairement habité par des chauffeurs et transporteurs, où plus de 400 familles vivent du transport. Un village donc rudement impacté par la méchante pandémie de la Covid-19 durant laquelle les habitants semblent étouffer et souffrir plus que tous les autres de l’arrêt du transport interurbain. Ils ont exprimé leur ras le bol en barrant la route, bloquant la circulation et défiant les forces de l’ordre. Selon leur porte-parole, Ellou Diaphaté, président du regroupement des chauffeurs de Ndiakhaté Ndiassane, « nous n’en pouvons plus. Nous sommes fatigués de rester à nous tourner les pouces, de l’épuisement de nos économies jusqu’à vendre les bijoux de nos épouses ». M. Diaphaté trouve que « le plus grave » reste « le mépris du gouvernement qui nous a poussés à nous endetter dans le renouvellement du parc automobile, et promis une aide que nous attendons encore ». A Ndiakhaté Ndiassane, depuis plus de deux mois donc, ce sont plus de 400 familles qui sont négativement impactées par les effets économiques de la pandémie du Coronavirus.
RAS-LE-BOL DES CHAUFFEURS DE TOUBA UN MARDI D’INTIFADA DANS LA CITE DE BAMBA
Des pneus brûlés sur fond d’Intifada, des affrontements avec les forces de l’ordre usant de grenades lacrymogènes… C’est le décor qu’il y avait hier dans la capitale du Mouridisme. Pendant plusieurs heures, des chauffeurs, transporteurs, jeunes de Touba et policiers se donnés en spectacle. Les manifestants avaient aussi menacé d’incendier le poste de police qui se trouve sur le tronçon Mbacké-Touba. Des chauffeurs et transporteurs de la ville sainte de Touba ont semé le trouble hier mardi 2 juin 2020. Ils ont brandi un niet relatif à l’état d’urgence et au couvre-feu qui, ont-ils scandé, les empêchent de travailler et de subvenir à leurs besoins. Bloqués à Touba depuis l’annonce du couvre-feu, le 2 mars dernier par le Chef de l’État, et voulant rentrer dans leurs différents lieux de provenance, des chauffeurs et apprentis ainsi qu’une masse de jeunes venus célébrer le Magal de Kazou Rajab, sont sortis envahir les principaux axes de la ville sainte afin de manifester leur désarroi. Pendant plusieurs heures, chauffeurs, transporteurs et jeunes de la capitale du Mouridisme ont jeté des pierres et autres projectiles. Ainsi, les policiers sont sortis pour contrecarrer le mouvement. Ce faisant, les chauffeurs et autres manifestants demandent à l’Etat de les laisser poursuivre leurs activités de travail. Pis, les protestataires sont allés jusqu’à menacer de mettre le feu sur le poste de police se trouvant sur l’axe Mbacké-Touba. Mais, malgré la détermination des manifestants, les limiers ont pu mettre la main sur plusieurs d’entre eux…
SERIGNE MOUNTAKHA MBACKÉ AUX MANIFESTANTS DE TOUBA ET MBACKÉ «RENTREZ CHEZ, JE M’OCCUPERAI DE VOS PROBLEMES DES DEMAIN»
Le Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, a réagi à la manifestation des jeunes de Touba ce mardi contre l’état d’urgence et le couvre-feu. Le religieux a haussé le ton. Serigne Mountakha Bassirou Mbacké a invité les disciples mourides, manifestants, à rentrer chez eux jusqu’à demain, mercredi. Histoire de lui laisser le soin de s’enquérir de fond en comble de la situation et voir comment s’impliquer pour trouver des solutions.
A MBACKE ET A TAMBA, DES MANIFESTANTS DANS LA RUE
Le ras-le-bol contre le couvre-feu surtout chez les transporteurs s’est aussi manifesté à Mbacké et à Tambacounda. C’est juste au moment de boucler cette édition qu’on nous a signalé que plusieurs manifestants sont sortis dans les rues de Mbacké commune pour exiger la levée du couvre-feu. Les manifestants ont brûlé à la surprise des forces de l’ordre des pneus et des troncs d’arbre sur l’axe e allant du quartier Palène au rond-point Total en passant par Niary Baye Fall. La même scène a été constatée à Tambacounda, plus précisément à Salikéné. Quelques arrestations ont été effectuées par les forces de l’ordre. Les manifestants, qui évoluent dans les transports en commun, ne peuvent plus supporter l’interdiction du transport interurbain qui les plonge dans un chômage surtout un manque de revenus les installant dans une précarité. Ce qu’ils ne peuvent plus supporter. Le risque redouté, c’est un effet boule de neige qui peut s’emparer de tout le territoire national.
La vérité sur la convocation de Barth
L’information faisant état de la convocation de Barthélémy Dias à la Section Recherche de la Gendarmerie a circulé sur la toile hier, à la suite de l’arrêt des travaux sur le littoral. Conséquence, il y a une foule nombreuse qui a suivi pour lui exprimer son soutien. Que nenni ! «L’As» a joint la Sr pour en savoir plus. «Barthélémy Dias n’a pas été convoqué, mais c’est plutôt son agent du nom de Lamine Niane, visé par une plainte, qui a été convoqué par les pandores dans le cadre de l’instruction de cette plainte déposée par la société qui construisait le chantier du littoral », a déclaré notre interlocuteur. Lamine Niane est accusé d’avoir saisi le matériel de la société en question. Même si Khalifa et Barthémy Dias se sont rendus à la Sar, personne d’entre eux n’a été convoqué, renseignent les hommes du commandant Mbengue.
Le Fmi fouille le Sénégal
Il faudrait bien que l’économe résiste au désastre du covid-19 qui menace les fondamentaux des nations. Le Fonds monétaire international (Fmi) l’a bien compris puisqu’il n’a pas interrompu ses activités même s’il a réduit les contacts physiques. «L’As» a appris de sources sûres que le Fmi a entamé depuis hier la revue annuelle des programmes économiques et financiers du Sénégal, en appui à l’Instrument de coordination des politiques économiques (Icpe). L’année 2019 ayant été concluante, l’institution de Bretton Woods veut mesurer les progrès de l’économie nationale au cours de l’année en cours, mais aussi ses insuffisances en rapport avec le covid-19. Une revue qui permettrait aux services d’Abdoulaye Daouda Diallo de faire l’état des lieux et se donner une idée exacte de l’après pandémie. La mission qui se tient en visioconférence se termine le 15 juin prochain.
Reprise des cours suspendue aux protocoles sanitaires
C’est connu, la rentrée scolaire initialement prévue hier a été reportée sine die parce qu’il a été trouvé des cas asymptomatiques parmi les enseignants à Ziguinchor. C’est justement le lieu de saluer la vigilance et le sens de la responsabilité du gouverneur de Ziguinchor, qui sans se référer au protocole du ministère de la Santé, a exigé que les enseignants soient testés avant le démarrage. Et c’est ce qui a permis d’éviter la reprise de tous les risques. A présent, d’après le ministère de l’Education nationale, la balle est dans le camp du Comité national de gestion de la pandémie qui doit édicter le protocole de reprise s’il pense que cela s’impose. Parce qu’en définitive, c’est à lui seulement qu’incombe la décision.
Le Crd attaque la nomination d’Aminata Tall
La nomination d’Aminata Tall comme président honoraire du Cese avec des avantages astronomiques risque d’être une pilule amère à avaler. Aujourd’hui, une délégation du Congrès de la Renaissance Démocratique composée de Abdoul Mbaye et CIE, accompagnée des conseils commis à cet effet, se rendra ce mercredi 3 juin 2020 à 11 heures à la Cour Suprême, à Dakar, pour procéder au dépôt des recours en annulation des décrets 2020 – 964 et 2020 – 976 ainsi qu’il en a été décidé par la Conférence des Leaders. D’après la note parvenue à « L’As », les leaders de cette sous-coalition feront une déclaration.
Manifestations contre le couvre-feu à Mbacké
Les jeunes en ont marre du couvre-feu qui n’a que trop duré. De manière spontanée, des jeunes de Mbacké ont envahi les rues dans la nuit pour manifester leur désarroi contre le couvre-feu. Mieux, ils ont brûlé des pneus dans les rues et érigé des barricades. La police qui veille au respect du couvre-feu a usé de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants. Ils ont pris le relais des apprentis chauffeurs qui ont mis le feu dans les rues dans la matinée, pour exiger la reprise du transport interurbain interdite depuis le début de la pandémie.
Manifestations contre le couvre-feu à Tambacounda
Restons avec les jeunes contestataires du couvre-feu. C’est comme s’ils s’étaient passé le mot. Au moment où des jeunes de Mbacké défiaient les forces de l’ordre en violation du couvre-feu, ceux de Tambacounda avaient également envahi les artères de la capitale du Sénégal oriental pour exprimer leur rasle-bol contre le couvre-feu. La police a sillonné les rues pour disperser les manifestants qui ont brûlé des pneus partout dans la ville. A ce rythme, on va assister à un effet de contagion. Ne soyons pas surpris que des jeunes d’autres villes prennent le relais demain. C’est une manière de mettre la pression sur le chef de l’Etat pour la fin du couvre-feu.
Galère des travailleurs du centre de sauvegarde de Pikine
Les travailleurs du centre de Sauvegarde de Pikine sont dans le désarroi. Les vacataires, prestataires et permanents courent derrière quatre mois d’arriérés de salaires, malgré les recommandations du président de la République. En effet, si le ministre de la Justice a réussi à les aligner dans une grille améliorée, ces derniers restent, cependant, confrontés à des problèmes de régularisation et de pérennisation de leurs salaires. Les travailleurs des services extérieurs de la Direction de l’éducation surveillée et de la protection sociale (DESPS) sont également dans la même situation, d’après un communiqué parvenu à «L’AS». Les travailleurs indexent la directrice Oulimata Ndoye qui «dit avoir épuisé les ressources extrabudgétaires émanant de la participation des pensionnaires mineurs (…)». A les en croire, son prédécesseur payait les salaires sans interruption sur la base des ressources internes beaucoup moins importantes que celles de la présente année.
Affrontements entre «Noo nangu» et «Noo lank»
La police de Grand-Yoff a évité une bataille rangée entre de gros bras se réclamant de «Noo nangu» et des membres de «Noo lank » et Aar li nu bokk qui étaient en point de presse au siège de Frapp.Ils ont été envahis par les gros bras qui ont voulu accéder à l’intérieur du siège pour perturber le point de presse. Mais Guy Marius Sagna prévient que leurs tentatives d’intimidation sont vaines et stériles. Le Mouvement Y en a marre tiendra pour responsables ces apéristes de tout ce qui arrivera aux membres de Aar Li nu Bokk. Ces membres de «Noo nangu» ont quitté les lieux lorsqu’ils ont eu écho de l’arrivée de la police. Guy Marius Sagna avertit qu’ils n’assisteront pas sans rien faire à une violence exercée sur les membres de «Noo lank», de «Aar li nu bokk», du FRAPP etc. Ces collectifs craignent que les enseignants qui ont quitté Dakar pour l’intérieur du pays y contaminent les populations. Ils accusent le gouvernement d’être responsable d’une éventuelle propagation du virus avec le déplacement des enseignants.
Renvoi du procès du meurtrier du taximan
Poursuivi pour meurtre, Ousseynou Diop devra encore prendre son mal en patience. Attrait hier à la barre de la chambre criminelle de Dakar pour meurtre sur le jeune taximan Ibrahima Samb, le procès a été renvoyé finalement au 16 juin prochain pour la comparution des trois témoins. Ces derniers sont des agents d’une station d’essence qui se trouve près des lieux du meurtre au quartier Nord Foire. Pour rappel, le meurtre s’est produit le 27 octobre 2016.
Les instigateurs de la révolte de Malika déférés
La Police de Diamaguène Sicap Mbao a déféré au parquet les 04 présumés instigateurs du saccage des véhicules des sapeurs-pompiers, des agents d’hygiène et de la Croix Rouge. Il s’agit des tailleurs Ousseynou. F, Elimane.Nd, Assane. F dit « Seydou » et Yacine.D dite « Seune », restauratrice de son état. Il leur est reproché les délits d’actes de vandalisme, de saccage et de destruction d’un cortège funèbre, et d’atteinte à des agents assermentés dans l’exercice de leur fonction. Le mot revient désormais au procureur qui a le loisir de les faire juger en flagrant délit ou de corser l’addition en saisissant un juge d’instruction.
La Police enquête sur la mort d’un malade mental
Le quartier Robinet Soufou Montagne de Maika a enregistré avant-hier la découverte d’un corps sans vie d’un malade mental dans des conditions bizarres. D’après nos sources, Seydi El Hadji Malick Ndiaye, malade mental âgé de 54 ans, a été retrouvé hier mort au domicile familial dans des conditions suspectes. Car sur place, les limiers ont trouvé le corps sans vie couché sur le dos, à même le sol, une bave entachée de sang à la bouche. Suffisant pour que le corps médical saisisse les limiers de Malika. Ces derniers ont par la suite saisi les sapeurs-pompiers qui ont évacué le corps sans vie de la victime dans une structure sanitaire de la place pour les besoins de l’autopsie. La Police de Malika qui était venue procéder au constat a ouvert une enquête pour faire la lumière.
Les jeunes des vidéos sextape à la barre demain
La bande des 12 jeunes qui se livraient à la débauche dans des appartements meublés a été placée hier sous mandat de dépôt, pour association de malfaiteurs, diffusion d’images à caractère sexuel et collecte de données illicites et autres. Les majeurs seront jugés au Tribunal de Grande Instance de Dakar ce jeudi. Quant aux mineurs, ils vont comparaître vendredi au Tribunal des mineurs. Parmi les 12 personnes qui ont été déférées au parquet, une seule a eu la chance d’échapper à la prison. Les 11 sont placés sous mandat de dépôt. Pour rappel, des sextapes ont été tournés à la Cité Keur Gorgui et aux Maristes. Par la suite, les vidéos se sont retrouvées dans les réseaux sociaux avant de devenir virales. De jeunes adolescents qui croquaient la vie à pleines dents le jour de la Korité, dans un appartement loué aux Maristes. Ils ont immortalisé leur danse « bombas », leurs flirts et leurs ébats sexuels.
Assane Diouf bénéficie d’un retour de parquet
Depuis son arrestation musclée par les éléments de la Sûreté Urbaine qu’il a diffusée en direct, Assane Diouf se trouve entre les mains des enquêteurs. C’est hier qu’il a été déféré au parquet. Mais il a bénéficié d’un retour de parquet. Le mis en cause risque gros car la Sûreté urbaine a visé les délits «d’injures publiques par le biais des Ntic, offense au chef de l’Etat, appel au soulèvement et outrage à agents dans l’exercice de leur fonction». Il sera à nouveau présenté aujourd’hui au procureur de la République qui va sceller son sort.
Un militaire ivre poignarde son colocataire
Le drame s’est produit hier vers les coups de 22h à la rue Félix Eboué. Ivre comme un Polonais, nous dit-on, le militaire Nabi a poignardé Modou Ndour au niveau du bas-ventre. La victime a été évacuée au Samu de Dakar Plateau pour les premiers soins. Selon la victime, au moment des faits, le soldat était ivre. A l’en croire, il est entré dans sa chambre pour lui demander s’il n’avait pas vu son pantalon qu’il avait oublié dans sa chambre. Suite à une réponse négative, le militaire lui a asséné un coup de couteau au bas-ventre. La victime est un célibataire sans enfant et tailleur de son état. Selon le médecin chef qui l’a consulté, il a perdu beaucoup de sang
Des fêtards et un gérant d’un bar clandestin arrêtés
La brigade de Gendarmerie de Nord foire a mis fin aux activités illicites d’un tenancier de bar, puis procédé à l’interpellation d’une trentaine d’individus durant le week-end de Pentecôte pour violation de l’état d’urgence assorti du couvre-feu. Le gérant du bar «Mamai» est poursuivi du délit de «mise en danger de la vie d’autrui et l’exploitation illégale de débit de boisson alcoolisée».
Saisie de faux billets
L’émigré basé en France qui s’est transformé en courtier de terrains et habitant à Yeumbeul Sud a été déféré au parquet pour tentative d’escroquerie, détention et mise en circulation de faux billets de banque ayant cours légal au Sénégal. Tout est parti de la femme de l’émigré qui s’était présentée à la boutique d’un commerçant avec un faux billet de banque de 10 mille francs. Le commerçant s’est rendu compte qu’il s’agissait d’un faux billet. Sans tarder, le boutiquier invite la dame à le suivre au poste de Police. Sur place, la dame avoue que c’est son mari Aliou M. qui lui a remis le billet de 10 mille francs. Les hommes du Commissaire Diouf de Yeumbeul effectuent une descente au domicile d’Aliou M. ils y saisissent 85 billets de 100 euros, 21 billets de 50 euros, 03 billets de 20 euros, 10 billets de 10 mille francs et 01 billet de 2000 francs. L’authentification des billets a permis de détecter 40 coupures de faux billets de 100 euros et 01 de dix mille francs. Il a été placé en garde à vue avant d’être déféré au parquet et envoyé en prison
DES NIDS DOUILLETS, LOIN DES REGARDS
Le business profite aux bailleurs et fait le bonheur des usagers en quête de sensations fortes. La location de chambres et appartements meublés à Dakar défraie la chronique depuis que des vidéos compromettantes ont mis en scène des adolescents
Le business est florissant. Il profite aux bailleurs et fait le bonheur des usagers dont des jeunes en quête de sensations fortes. La location de chambres et appartements meublés à Dakar défraie la chronique depuis que des vidéos compromettantes ont mis en scène des adolescents.
Moussa Kébé compose un numéro puis clique sur la touche d’appel ; il met l’appareil sous haut-parleur. Après quelques secondes d’attente, une voix grave et sereine résonne à l’autre bout du fil. Les salutations d’usage sont vite abrégées. Sans sourciller, l’adulte de 36 ans, le langage codé, expose son désir à son interlocuteur : «Y en a une de disponible?» «Oui, répond le quidam. Une à Castor, une autre aux Almadies. Tu la veux pour quand?» Rapidement les deux hommes trouvent un terrain d’entente. Moussa, emmitouflé dans un jean déchiré, casquette vissée sur la tête, opte finalement pour la chambre meublée de Castors. Celle-ci est plus proche de chez lui. «Je viendrai à 15 heures», conclut-il, tout excité. Il y a donné rendez-vous à sa copine.
La chambre est logée dans un grand immeuble anonyme, près du marché Castors. Spacieuse, elle compte deux canapés, un lit bien fait, un frigo bar, une climatisation, une télévision écran plat. Pour passer du bon moment avec sa dulcinée, l’élancé trentenaire a déboursé 15.000 FCfa afin de disposer du local à eux deux seuls durant cinq tours d’horloge. «C’est pour fuir les regards indiscrets de certains que je préfère venir ici, explique-t-il, décontracté. Chez moi où il n’y a que deux chambres, je ne peux pas avoir cette intimité. De plus, ma mère et mes sœurs verraient d’un mauvais œil que je m’enferme avec ma copine». Dans ce bâtiment d’une vingtaine de chambres où personne, a priori, ne le connaît, lui et sa petite amie ont carte blanche. C’est à la mode. Comme Moussa, beaucoup de jeunes – des adolescents notamment – maîtrisent les rouages sur le bout des doigts. Ainsi, ils ne ratent pas une occasion de prendre un appartement dans les quartiers les plus chics de la capitale pour faire la fête avec leurs conquêtes. «Je le fais très souvent, avoue d’emblée Ousmane D. La dernière pièce que j’ai louée avait un jacuzzi dans la salle de bain; j’y ai passé un très bon moment avec ma copine». Selon Maïmouna T., âgée de 25 ans, il se passe des choses pas du tout «halal» (licite dans l’islam) lors de ces rencontres : «J’ai souvent pris part à ces rendez-vous; c’était soit pour célébrer un anniversaire, soit pour se la couler douce. Ce sont quand même des parties très « hots » ; il y a de la drogue, du sexe et de l’alcool». Le seul mot d’ordre : profiter au maximum, vivre l’instant présent. Si certains ont les moyens d’assouvir leurs désirs, d’autres doivent par contre se démener comme de beaux diables pour se faire de l’oseille. Et souvent ce sont les parents qui en font les frais comme en témoigne Issa Sambou, un étudiant adepte de la pratique. «Dernièrement, une fille a volé la carte bancaire de son père et retiré 2.400.000 FCfa de son compte. Elle a loué un appartement dans une résidence aux Maristes. Nous, ses proches amis, avons tous été conviés. C’était très bien jusqu’au moment où la police a débarqué sur les lieux. Ils ont embarqué quelques-uns. Avec beaucoup de chance, j’ai pu me dérober sinon à l’heure actuelle je serais au gnouf», narre-t-il, heureux de cette fortune.
À 20.000 FCfa la journée
Ablaye Mbaye, père d’une fratrie de trois enfants, bien conscient du phénomène, estime «qu’un tel train de vie est surtout réservé à ceux qui en ont les moyens. Nos enfants, même s’ils le voulaient, ne le pourraient pas», croit-il. Seydou Traoré, menuisier de 51 ans, préfère, lui, garder l’œil ouvert sur ses gosses. «Je filtre leurs fréquentations et prête une attention particulière à leurs faits et gestes même si je ne peux pas les suivre partout. Aussi, je discute tout le temps avec eux pour les conscientiser sur la vie. Quand un enfant a 18 ans, tu ne peux plus recourir au bâton contre lui», raisonne-t-il. «Nous avons des chambres meublées et des appartements disponibles. Pour les chambres, c’est 10.000 FCfa pour les deux heures; les appartements 20.000 FCfa la journée. Il est également possible de le prendre pour la nuit», nous informe, d’une voix suave, la concierge de l’immeuble. À côté de son bureau, de nombreux draps blancs sont disposés sur une table. L’édifice est une modeste bâtisse de trois étages dominant une aire de jeu au quartier Maristes 2. «Le lieu est très fréquenté. Ce sont des entrées et sorties incessantes à longueur de journée. La gestion est parfaite. Il y a des femmes de ménage qui, dès qu’un client quitte une pièce, entrent pour nettoyer et changer les draps», nous informe une source. En face de l’immeuble, une dizaine de taximen, abandonnés aux piquants rayons solaires, guettent les clients. Le coin est une aubaine, a confié l’un d’eux, le masque cachant une partie de son visage. L’usage des appartements ou chambres meublés est toutefois multiforme. Dans le cadre du travail ou pour un séjour de quelques jours dans la capitale, certaines personnes préfèrent y déposer leurs valises plutôt que d’aller à l’hôtel. «C’est moins coûteux, estime Mbaye Sène, un chevronné courtier. Il n’y a pas que des fêtards qui se les approprient. Des professionnels qui ont besoin de tranquillité font aussi partie de la clientèle».
Ce qu’en dit la loi
Dans de pareilles conditions, la prestation de services est considérée comme légale d’après un juriste spécialiste dans le domaine de l’immobilier. Sous le couvert de l’anonymat, il explique: «La liberté d’entrepreneuriat est garantie au Sénégal. Sur la base de bonne foi, un propriétaire d’immeuble peut louer son bien pour une durée bien déterminée. Cette pratique n’a rien d’illégal». Cependant, on peut noter une violation de la loi au cas où «l’acquéreur utilise les locaux à des fins allant contre les bonnes mœurs. Alors là, on est dans l’illégalité. Par conséquent, les concernés encourent des sanctions pénales», a-t-il renchéri. Quant à la responsabilité du propriétaire, elle est engagée dès l’instant qu’un lien de connivence est établi entre lui et les usagers; s’il savait à l’avance que ses clients sollicitaient son bien pour des insanités alors il est vu comme complice. «Lorsqu’également, pour des raisons de profit, il cède ses locaux à des mineurs, il peut être poursuivi par la loi», informe-t-il. Dans la plus grande discrétion, le business des chambres et appartements meublés devient de plus en plus florissant.
AU LYCÉE LIMAMAOU LAYE, LE REPORT DE LA REPRISE DES COURS DIVISE
« Il fallait s’attendre à cette situation où en catimini on reporte la reprise des cours au dernier moment. Il y avait une situation non maîtrisée. Depuis le début de cette crise, il y a eu une non préparation »
Dans l’antre du Lycée Seydina Limamou Laye (LSLL) de Guédiawaye, les mines sont déconfites et les avis partagés. Est passé par là, le report de la reprise des cours pour les élèves en classe d’examen. Reportage sur les lieux qui devaient accueillir 3 631 élèves, 250 professeurs et du personnel administratif.
Des gilets jaunes font le guet. Ils sont une dizaine. Équipés de thermoflashes, de gel hydroalcoolique, d’un point d’eau pour se laver les mains. Ce sont des élèves du Lycée Seydina Limamou Laye qui contrôlent jalousement l’entrée de leur établissement. L’agitation similaire à un réel enthousiasme, au mieux, à un excès de zèle, au pire, trahit une pointe de déception. Ils étaient en préparation depuis plusieurs jours pour ce fatidique lundi 2 juin 2020 ; jour prévu de la reprise des cours pour les classes d’examen. Et puis, patatras… Tard dans la soirée du dimanche, l’annonce est tombée comme un couperet. La décision de reporter ultérieurement la reprise des cours a été prise par les autorités sénégalaises. Du coup, le spectacle est aussi insolite que louer la grande salle de Paris Bercy pour un concert avec cinq spectateurs. Passé ce check point Charlie, ce n’est pas la porte de brandebourg de Berlin qui me fait face, mais un désert. De l’ocre et de l’orange pâlis par le soleil restent les codes couleurs qui, depuis 40 ans, définissent le mieux le Lycée Seydina Limamou Laye.
Satisfecit
Cette sensation de paysage hostile n’a jamais été aussi vivace. A l’intérieur de l’établissement, il n y a pas une âme qui erre. Il a fallu entrer dans le bâtiment qui abrite l’administration pour croiser les premiers bipèdes sans plume, comme disait Platon, contemporainement adaptée à la face masquée. Le bureau du Proviseur, Mandaw Mbaye, est indiqué avec un regard inquisiteur. Installé sur une des trois chaises, en face de bureau de la secrétaire, l’espace est exiguë mais l’attente est courte. Affable, courtois, Mandaw Mbaye constate la situation. « Comme tout le monde, j’ai été mis au courant tard dans la soirée. Nous étions fin prêts », répète M. Mbaye. Et pour m’en convaincre, il me propose de faire une visite du proprio. L’état des lieux se fera principalement au bâtiment Laboratoire. Au rez-de-chaussée, une salle refuse ostensiblement de s’ouvrir. Devant cet insolent refus, les quelques escaliers pour rejoindre le premier étage sont franchis au trot. Là, l’une des salles est beaucoup plus coopérative. Elle est grande, éclairée. Malgré des tables-blancs qui ne collent ni au prestige, ni à l’excellence des résultats de ce lycée, elle est assez espacée pour respecter les mesures édictées par les autorités : 20 élèves par classe, des rangées en zigzag.
« Une situation non maîtrisée »
« Dans notre établissement, étaient concernés par la reprise des cours 3 631 élèves répartis dans 53 classes », détaille le proviseur Mbaye. En effet, en dehors des élèves inscrits pour l’obtention du Bac (2 500 au total), le LSLL propose des examens pour la formation professionnelle : CAP, BEP, BT ou encore BTS. A ces effectifs, il faut ajouter 318 professeurs dont 250 avaient donné leur aval pour reprendre les cours et le personnel administratif. Donc près de 5 000 personnes étaient, en tout, concernées par la reprise au LSLL. Mandaw Mbaye décerne un satisfecit à Dame Diop, ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de l’Artisanat, dont dépend le Lycée Limamou Laye pour la fourniture de 12 000 masques, d’une dizaine de thermoflashes, de gel hydroalcoolique et de produits détergents. Un avis qui n’est pas partagé par tout le corps professoral. C’est le cas de Amadou Bâ, chargé de communication au cadre unitaire des syndicats d’enseignants du moyen supérieur (Cusems). « Il fallait s’attendre à cette situation où en catimini on reporte la reprise des cours au dernier moment. Il y avait une situation non maîtrisée. Depuis le début de cette crise avec la fermeture des écoles, jusqu’à la décision et les règles mises en place pour la reprise des cours en passant par le retour des professeurs dans leurs lieux d’affectation, il y a eu une non préparation », martèle le syndicaliste. Un discours qui n’a pas de sens auprès du proviseur Mandaw Mbaye. Il pense que les autorités avaient fait le nécessaire avec le comité pour le redémarrage des cours. « Il était possible de respecter la prescription d’avoir 20 élèves par classe. Nous avons également aménagé l’infirmerie pour éventuellement y accueillir des cas suspects », argumente le proviseur en me proposant d’y faire un tour avec l’infirmier.
Quart d’heure de gloire
En temps normal, le LSLL, c’est entre 11 et 12 000 personnes. Pour gérer tout ce beau monde, Mamadou Samba Bâ, l’infirmier principal est secondé par une dame, absente lors de notre visite. « Il y a du boulot », ose-t-il, une litote. Après avoir récupéré les clés dans l’appartement de fonction, M. Bâ nous fait la visite de l’infirmerie. Deux pièces accolées, dont l’une est consacrée à la salle de consultation, et l’autre est prévue pour isoler les « cas suspects » évoqués par le proviseur. C’est du sommaire. « Nous n’avons pas encore fini de l’équiper », prévient le guide pour meubler le vide de la pièce où un ventilateur mural se bouscule avec deux chaises, une table, une poubelle et un placard vide.
Au retour de cette visite express, une partie du groupe d’élèves croisée à l’entrée du lycée s’est déplacée dans le bâtiment administratif. Ils présentent les visuels pédagogiques réalisés pour sensibiliser sur les gestes barrières qui devaient servir pour la reprise des cours. « Quel dommage », soupire-t-on en guise de regret de cette reprise avortée. « Nous étions prêts à jouer notre partition. Il y a des élèves qui sont diplômés en secourisme comme ceux qui sont affiliés à la Croix-Rouge », fait savoir Youga Fally Diop, président des élèves du LSLL et président du gouvernement scolaire du Sénégal, suivi par plusieurs médias. Un quart d’heure de notoriété qui pouvait se transformer en jours si la reprise des cours était effective.
UNE POUPÉE QUI PARLE PLUSIEURS LANGUES AFRICAINES
Dègla Awohouedji responsable qualité en France, a créé la poupée Nayanka en s’inspirant de sa fille issue d’un métissage entre le Burkina Faso le Bénin et la France
Dègla Awohouedji est responsable qualité dans une entreprise qui fait de l’ingénierie acoustique haut de gamme. Il est né au Bénin et réside actuellement en France. A 35 ans, il a créé la poupée Nayanka qui parle sept langues différentes et inspirée de sa fille issue d’un métissage entre le Burkina Faso le Bénin et la France.
POURQUOI LA REPRISE DU TRAFIC AÉRIEN ATTENDRA
Les frontières aériennes sénégalaises resteront fermées aux vols de passagers jusqu’au 30 juin au moins. Et la reprise des vols dépendra d’une décision concertée au sein de l’Uemoa
Jeune Afrique |
Ousseynou Nar Guèye |
Publication 02/06/2020
La réouverture du ciel sénégalais attendra. La fermeture des frontières aériennes a en effet été prolongée jusqu’au 30 juin, a annoncé le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Alioune Sarr, à l’exception des vols cargos et des vols médicaux. Le 29 mai, au lendemain de cette prorogation, le président Macky Sall prolongeait jusqu’au 2 juillet, par décret, l’état d’urgence – qui prévoit un couvre-feu de 21 heures à 5 heures du matin et l’interdiction de tout déplacement entre les régions.
Interrogé par Jeune Afrique, Oumar Khassimou Dia, le directeur des Transports aériens au ministère, indique que « le gouvernement recueille l’avis technique des experts avant de prendre de telles décisions ». Selon lui, « le risque de propagation des maladies transmissibles à travers les voyages aériens est très élevé, et la situation des pays avec lesquels nous avons traditionnellement un flux de passagers est encore sérieuse. Même si la tendance est à la baisse en Europe. La prudence voudrait que nous observions si cette tendance va se confirmer ».
Cela veut-il dire qu’après le 30 juin, un nouveau report pourrait intervenir ? « Tout est possible, indique Oumar Khassimou Dia. Cela dépendra de la situation de la pandémie à l’approche de cette échéance du 30 juin. Le gouvernement tranchera en fonction des informations que nous lui fournirons. »
Perte de trafic de 97,5 %
La trentaine de compagnies qui opèrent à l’aéroport International Blaise Diagne (AIBD) sont actuellement impactées par le lockdown aérien décrété depuis le 20 mars. Les seules compagnies qui continuent à effectuer des vols cargo sont Lufthansa, Turkish Airlines, Emirates et DHL. Subsistent également des vols d’évacuation et quelques vols de rapatriement (par Air Sénégal, Air France ou Ethiopian Airlines). « Mais c’est vraiment résiduel : nous déplorons une perte de trafic de l’ordre de 97,5 % à l’AIBD », précise le directeur des Transports aériens.
LES STARTUPS SÉNÉGALAISES AU SERVICE DE LA MODERNISATION DE L’ÉTAT
EXCLUSIF SENEPLUS - La nouvelle économie est caractérisée par le partage et la déconcentration du savoir. Fini le temps de l’État rigide où la connaissance et l’initiative étaient les attributs d’une autorité ascendante et verticale
L’univers des startups peut sembler complexe pour ceux qui n’y évoluent pas. Ce monde inconnu, fait de concepts nouveaux et d’anglicismes, dont je vous ferai l’économie, suscite partout dans le monde beaucoup d’intérêt. C’est un univers passionnant dans lequel les acteurs rivalisent de créativité pour apporter des solutions à des difficultés de leur environnement, pour améliorer leur cadre de vie, et tenter de rendre meilleure la vie.
Le Sénégal, aujourd’hui, compte des centaines de startups réparties dans tous les secteurs d’activité de l’économie. Toutes ces petites structures portent, parfois avec la foi d’un missionnaire, de grandes idées, toujours innovantes, parfois utopiques et démesurées. Mais elles ont un atout formidable : elles sont faites de la même matière que le rêve.
Le formidable privilège de savoir rêver
Savoir rêver, et se projeter dans un avenir radieux et prospère, est un privilège que la jeunesse africaine doit absolument reconquérir. C’est à travers ce rêve libérateur que naissent l’espoir d’un avenir meilleur et l’énergie du bâtisseur. L’univers des startups demeure encore un espace où on peut poser une folle idée - aussi farfelue soit-elle à priori -, la nourrir, la chérir et en consommer les fruits mûrs après un dur labeur. La plupart des jeunes africains, qui se lancent dans l’aventure et continuent contre vents et marées leurs projets d’entreprise, portent cette croyance : dans ce monde tout est toujours possible.
Cette nouvelle énergie créatrice, qui nourrit la jeunesse, peut bénéficier à nos États qui, depuis quelques années, ont fait vœux de modernité. En plus du rêve, la modernité est l’autre matière dont les startups sont faites. Elles identifient les défis de l’époque et choisissent de les relever. Ces défis qui pour nos États peuvent s’appeler : service public de qualité, égalité entre les citoyens. Notre administration publique, à bien des égards, ne répond plus aux exigences de notre espace contemporain. Les tares sont multiples. Défauts de clarté dans les procédures, lenteurs, manque de flexibilité, délais improbables. Les mots ne manquent pas pour qualifier les maux de nos services publics. Ces difficultés créent une rupture d’égalité entre les citoyens, car selon que vous soyez nantis ou pas, vos démarches administratives n’auront pas la même issue. Enthousiastes et déterminés nous pouvons ensemble tenir la promesse d’un service public de qualité.
Modernité dans la relation avec les citoyens : quitter le vieux monde de la verticalité et s’ouvrir aux apports fécondants du monde transversal et collaboratif
Il est possible d’apporter de l’agilité, de la flexibilité et de la fluidité à notre service public. Ces concepts moteurs de l’univers des startups peuvent être appliqués au fonctionnement de notre administration. La nouvelle économie est caractérisée par le partage et la déconcentration du savoir. Fini le temps de l’État rigide où la connaissance et l’initiative étaient les attributs d’une autorité ascendante et verticale. L’innovation peut venir de tout esprit savant, sans appartenir à aucune caste ou institution officielle. L’écoute et le partage deviennent la règle. Jugez-en par le nombre de vidéos et d’articles instructifs partagés sur internet tous les jours.
Le brillant mathématicien Russe, Grigori Perelman, a partagé en 2003 sur Internet la démonstration de la conjecture de Poincaré. Un problème mathématique vieux alors de 100 ans. Perelman a outrepassé toutes les règles de l’institution universitaire hyper codifiée. La tradition voudrait qu’il envoie son article à une revue prestigieuse, avec comité de lecture chargé de statuer. Il n’en a rien fait. Il a par ailleurs décliné la médaille Fields (équivalent du prix Nobel en mathématique) qu’on lui avait décerné. Nous sommes au cœur du sujet. Nos États peuvent avec la participation des startups s’initier à cette nouvelle forme de collaboration, ouverte, transversale et fécondante. Cette ouverture permet la détection rapide des talents. Leur mise en valeur pourrait, encore, inspirer d’autres talents et favoriser un cercle vertueux d’émulation positive.
Modernité dans l’outil d’administration des citoyens : inclusivité et équité
L’usage des outils numériques est aujourd’hui une réalité dans nos pays. La vitesse affolante avec laquelle les applications informatiques, et autres outils pénètrent les masses populaires, modifient les codes et changent les relations sociales nous interpellent. Cela passe de la connexion à des réseaux sociaux à l’utilisation massive de technologie de transaction financière. Ces outils ont un attribut formidable : l’inclusivité. Ils permettent à un grand nombre d’accéder à des services inaccessibles auparavant. Grâce à cette technique nous avons réalisé de grands sauts technologiques. Permettant, par exemple, de passer d’un très faible taux de bancarisation à un accès quasi-universel aux services financiers.
Le peuple souverain adhère à la technologie et aux outils numériques. Le prétexte est trouvé pour résolument intégrer l’outil numérique dans la méthode d’administration des citoyens. Obtenir rapidement des documents administratifs, avoir une information claire, apporter de la transparence dans les procédures, accélérer les démarches. Enfin, réconcilier les citoyens avec l’administration. Ce défi numérique est bien possible à relever. Les compétences des startups sénégalaises permettent largement d’accéder à cette réalité. Le digital n’est pas qu’un gadget. Il peut faciliter la reconquête de certains secteurs régaliens grâce à l’inventivité de ces jeunes pouces. Dans la santé, une pépite nommée E-yone a conçu une application très poussée pour la gestion des structures de santé, qui prend en charge un passeport médical des patients. Cet outil peut participer à améliorer le suivi de ces derniers en mettant fin à l’errance fatal de certains patients faute de dossier médical cohérent.
C’est un début de réponse à la modernité. Il en existe dans l’éducation, l’agriculture, le marketing digital et d’autres secteurs encore dont l’énumération serait fastidieuse. A celles-là s’ajoutent toutes les autres qui évoluent dans la « deep tech ». D’ailleurs, une étude, du ministère de l’économie numérique, sur les startups et PME du numérique, publiée le 01/09/2019, recommande la mise en place d’une « GOV-TECH » pour favoriser l’accès aux entreprises du numérique à la commande publique. Pour faire écho au souhait de l’État de moderniser la Poste nationale, le Sénégal regorge de startups performantes dans la logistique et la finance, qui pourraient activement y participer et lui redonner un souffle nouveau. S’ouvrir, collaborer, encadrer dans un environnement inclusif et protecteur, au lieu d’interdire et de s’enfermer dans une impasse et dans des réseaux faibles.
L’État stratège
L’idée des entrepreneurs, seuls, qui viennent à bout de nos difficultés sociales, économiques, est un leurre. C’est une illusion qui pourrait nous perdre dans un désert encore plus vaste d’aveuglement. Ce désir d’avenir meilleur, cher à l’écosystème des entrepreneurs, ne sera possible que grâce à un État fort, aux côtés de tous. La prospérité n’adviendra qu’avec le concours d’hommes politiques conscients des enjeux de notre temps. L’État est également la seule entité capable de garantir un égal accès à un service public de qualité au plus grand nombre. L’État est aussi le régulateur capable de fédérer les intelligences, d’impulser la transition technologique, de bâtir les complexes techno-écologiques, d’impulser la recherche et le développement, de construire les politiques industrielles solides.
Tout reste possible avec l’énergie créative des entrepreneurs, mais seul l’État rendra cette force pérenne, durable et profitable à tous. Je ne suis ni un partisan forcené de l’étatisme, ni un disciple docile du tout privé, mais un militant de la dignité. C’est aussi notre devoir d’aider nos États à garantir les besoins primaires des citoyens. Le Sénégal a, depuis longtemps, tenu sa réputation de pays pourvu en ressources humaines de qualité. Contrairement à certains pays d’Afrique qui ont traversé des crises politiques majeures, le Sénégal n’a jamais connu de rupture importante de sa chaîne d’éducation lors des cinquante dernières années. Nous avons, malgré tout, tenu cette promesse de formation de qualité. Même s’il faut rappeler que l’éducation nationale a connu de meilleurs jours.
C’est l’occasion de mettre en avant cette ressource humaine de qualité, ainsi que les entrepreneurs méritants, en faisant taire ceux que le chroniqueur et essayiste Sénégalais, Hamidou Anne appelle « les narrateurs de l’entreprenariat ». Ces derniers se nourrissent du « vide sidéral » de leur discours. Ces transhumants qui sillonnent les fora et épousent allégrement toutes les nouvelles tendances. Ont-ils une entreprise ? Aucune. Leur bureau ? Leur compte Facebook. Nous disons ici que tout cela n’est pas sérieux. Les réseaux sociaux restent l’espace d’expression du vide qu’ils ont à partager. Sur ces réseaux, ils égrènent des chapelets de vacuité. Attention ! On atteint le mur des inepties.
Leur conviction absolue de dire vrai en tout lieu, tout le temps, rend leur posture insoluble dans l’apprentissage, le partage et le progrès. C’est de la bêtise réflexive. C’est la pire. Elle est irréversible et invincible. Combattre ces pratiquants de l’histrionisme fera grand bien à notre écosystème, avant d’entamer sereinement le virage de cette nouvelle collaboration. Cette collaboration nouvelle donnera aux startups l’opportunité de mieux travailler sur des sujets à fort impact et de renforcer leur prise avec le réel. Devenir le prolongement du réel, tel doit être l’une des missions du numérique en Afrique. Ici, le réel se nomme l’informel. C’est le moment de transformer ce bouillonnement fertile quotidien, de femmes et d’hommes, en une opportunité de mieux-vivre ensemble.
La DER : un trait d’union entre les deux univers
La DER par ses attributs est le liant naturel de cette collaboration nouvelle. Elle a pu, en un temps record, déchiffrer tous les codes et rouages de ce nouveau tissu entrepreneurial. Elle a pu s’adapter à la célérité qui caractérise ce monde et répond à la mission qui lui est assignée : accompagner, comprendre, financer, mettre en valeur les acteurs et projets de cette nouvelle économie, jusque-là, malades d’un défaut d’attention des acteurs publics. La même étude, du ministère de l’économie numérique, citée plus haut, révèle que 81% des entreprises du numérique n’ont pas accès au financement. La DER arrive à son heure. Son statut d’institution publique et son immersion réussie dans cet écosystème nouveau justifient ce rôle de facilitateur. Sa méthode de travail, parfois iconoclaste, qui répond parfaitement à l’exigence de notre époque, dérange souvent les traditionalistes du secteur plus habitués à des procédures plus longues et des dossiers « mieux maîtrisés ». Tant mieux. Ce sont les idées nouvelles qui changent le monde. Notre pays a besoin de mouvement, de concepts inédits, d’idées fortes, de gestes déterminés pour venir à bout des importants défis qui nous attendent.
Les très petits entrepreneurs du Sénégal ont longtemps souffert de la condescendance des puissants, de l’injustice des forts, de l’omniprésence des entreprises néocoloniales et de l’indifférence de l’État. Nous avons l’opportunité de reprendre la main sur notre tissu entrepreneurial. Encourager les plus volontaires, récompenser les plus méritants et soutenir les meilleurs par l’un des bras puissants de l’Etat. La DER peut être cet agent de la catalyse. Le processus est déjà entamé. Il s’agit de renforcer le mécanisme pour une collaboration plus aboutie avec les talents nationaux, pour que l’agriculteur vive de sa terre et le pêcheur de son poisson. En définitive, seule l’action publique peut mettre sur le même pied le « startuppeur » des technologies très avancées et la vendeuse de légume du marché de Diaobé. Pour qu’enfin advienne une nation moderne, forte, solidaire, prête, protectrice et équitable.
Youssou Owens Ndiaye est coordinateur de SenStartup et cofondateur de Ouicarry
TRACT ET PLUS, UNE EMISSION D'OUSSEYNOU NAR GUEYE
VIDEO
LE CARACTÈRE SISYPHÉEN DE LA DETTE AFRICAINE
EXCLUSIF SENEPLUS : Aussitôt annulée, aussitôt reconstituée ? Les transferts de migrants, quelle place dans la mitigation des besoins en emprunts de l'Afrique ? AVEC CHEIKHOU OUMAR SY ET PAAP SEEN
"Tract et ...Plus : l'IADA (Initiative pour l'Annulation de la Dette Africaine), portée par plusieurs organisations sénégalaises (partis de la majorité et de l'opposition, syndicats, société civile, organisation patronale, personnalité indépendante) en soutien à la démarche du président Macky Sall est en débat.
Interrogé par Ousseynou Nar Gueye, l'ex-deputé Cheikhou Oumar Sy (législature de 2012 à 2017), président de l'Osidea (Observatoire de suivi des indicateurs de développement économiques de l'Afrique), invité fil rouge de l'émission, explique les motivations de son adhésion à l'IADA.
La dette africaine, aussitôt annulée, aussitôt reconstituée ? Les transferts de migrants, quelle place dans la mitigation des besoins en emprunts de l'Afrique ? La France va-t-elle payer cette dette de l'Afrique sans contrôle par celle-ci de sa natalité en contrepartie, comme soutenu par la députée française de droite Nadine Morano ?
Paap Seen est notre éditorialiste invité.
"Tract et...Plus", partenariat Tract.sn et SenePlus, est une émission dont la réalisation et le montage sont assurés par Boubabar Badji.
AUX ÉTATS-UNIS, LA GOUTTE D'EAU QUI FAIT DÉBORDER LE VASE
L'analyste politique René Lake fait une lecture des violences consécutives à la mort de l'Afro-américain George Floyd, outre-atlantique, dans un pays où le racisme anti-Noir est quasiment institutionnalisé
Pour l'heure, seul l'ex-policier Derek Chauvin a été arrêté et inculpé d'homicide involontaire et il doit comparaître devant un tribunal. De nombreuses réactions se sont fait entendre, notamment celle de l’Union africaine.
Pour un éclairage, Arzouma Kompaoré a joint l’analyste politique René Lake.