Réplique du ministère de l’Environnement aux pétroliers
Le ministère de l’Environnement et du Développement Durable apporte une cinglante réplique au Groupement Professionnel du Pétrole au Sénégal (GPP), l’Association Sénégalaise des Professionnels du Pétrole (ASPP) et l’Association Sénégalaise des Pétroliers (ASP). Ces derniers lui reprochaient hier dans nos colonnes d’avoir ignoré la lettre portant leurs observations sur le décret n°2020-1255 relatif aux conditions d’implantation et d’exploitation des stations de distribution des produits pétroliers raffinés allant jusqu’à parler de mépris des autorités. Eh bien, les services du ministre Abdou Karim Sall dénoncent la mauvaise foi des pétroliers et démentent formellement leurs accusations avec des preuves à l’appui. Contrairement à ce qu’ont soutenu les pétroliers, le ministère de l’Environnement et du Développement Durable a bien répondu à leur lettre datée du 18 juin. Seulement, c’est peut-être la réponse qui ne les agrée pas. Le 17 juillet, le ministère a signifié aux pétroliers dans une lettre, que pour ce qui est de leur souhait d’appliquer le décret pour la seule région de Dakar, le rythme de la croissance démographique et l’urbanisation des autres régions se font de façon fulgurante au même titre que Dakar. Ainsi le ministère a jugé nécessaire d’anticiper et de conformer l’étendue du territoire sur les conditions et normes d’implantation des stations-services. Le ministère précise à leur endroit que c’est dans ce même esprit que la dimension minimale de la façade principale d’une station a été fixée à 50 mètres afin que des sites d’habitations ne soient pas transformés en stations-services. En outre, le ministère relève que l’exiguïté n’arrange pas les dispositions sécuritaires. Pour tous ces faits, Abdou Karim Sall leur dit que le décret ne peut faire l’objet de modifications, sans que sa mise en application rende évidents les aménagements futurs à y apporter. Une réponse pourtant nette et claire que les pétroliers feignent ignorer.
Macky Sall en France ce week-end
Cloué au Sénégal depuis maintenant six mois à cause de la pandémie de la Covid-19, le Président Macky Sall reprend les airs ce week-end pour l’hexagone. Il y effectuera un bref séjour pour diligenter certains gros dossiers. Auparavant, il a présidé hier une rencontre au Palais de la République pour faire le point de la situation de la compagnie nationale Air Sénégal dans ce contexte de crise. Pour les autorités, la relance du secteur aérien nécessite une adaptation à la situation de la compagnie, de sa flotte, des destinations et de son business plan. Le Président Macky Sall a donné des directives pour un nouveau plan d’envol et d’investissement ajusté.
Khalifa Sall dans la lutte contre la Covid-19
L’ancien maire de Dakar sort de son silence pour s’engager dans la sensibilisation contre la Covid19. Khalifa Sall a rappelé hier dans une vidéo de trois minutes que le Sénégal vit une période grave où chacun est interpellé dans ses capacités de s’adapter à cette pandémie qui a bouleversé les habitudes, les modes de vie et de production. A l’en croire, cette pandémie interpelle aussi la gouvernance de nos Etats pour construire une démarche par laquelle chacun prend conscience des conséquences de ses actes. Pour Khalifa Sall, on ne doit même pas s’adapter au coronavirus mais on doit surmonter cette pandémie pour repenser une nouvelle méthode d’actions et de politiques économiques. Seulement, pour que la victoire sur cette pandémie soit certaine, le leader de la coalition Taxawu Ndakaru invite les Sénégalais à respecter les mesures barrières, porter des masques, se laver régulièrement les mains et éviter les rassemblements. C’est la seule manière, selon lui, de préserver les couches vulnérables.
Diouf Sarr- Karim Fofana, la bataille de Dakar
Entre Diouf Sarr et Karim Fofana, la guerre de Dakar aura bien lieu au sien de la majorité. La bataille a démarré dans les réseaux sociaux où des proches de Diouf Sarr accusent Abdou Karim Fofana d’avoir acheté une maison à 600 millions. Les amis du ministre de l’Urbanisme ont démenti en brandissant le contrat de location qui lie leur mentor à l’agence. Mais pour eux, leur champion gène beaucoup Diouf Sarr et Amadou Bâ d’autant plus qu’avec son dynamisme et ses derniers actes (Sandaga, 100 000 logements), il est en passe de devenir l’homme politique le plus populaire de Dakar après Khalifa Sall en perspectives des locales à venir.
Saisie de drogue estimée à 13 920 000 Fcfa
Les douaniers sont désormais aussi redoutables que les éléments de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (Ocrtis) dans la lutte contre le trafic de drogue. Les trafiquants tombent toujours dans leurs filets. Les douaniers de Kaolack ont saisi 24 kg de chanvre indien enfouis dans des sacs contenant de l’arachide à bord d’un camion frigorifique. La valeur de la drogue est estimée à 13 920 000 Fcfa. Cette saisie est le résultat d’actions combinées d’investigations, de filatures et d’une livraison surveillée des agents des douanes postés au Pont Serigne Bassirou Mbacké de Kaolack et de ceux de la brigade mobile des Douanes de Ziguinchor. Ainsi, les gabelous ont-ils appréhendé 5 individus à Dakar, à Ziguinchor et à Kaolack. Toujours dans le cadre de la lutte contre le trafic de stupéfiants, une opération menée lundi dernier par les douaniers de Kolda a permis la saisie de 84 kg de chanvre indien à Saré Sada. Le trafiquant convoyait la drogue à bord d’une moto qui a été également saisie. Ce qui porte à 108 kg la quantité de drogue saisie en 48h au centre et au Sud du pays et à 285 kg celle réalisée dans la semaine par les unités douanières.
Les Douaniers de Nganda interceptent 264 sacs de sucre
Restons avec les douaniers qui sont également au front pour la protection de l’économie nationale. En effet, dans le cadre des opérations de sécurisation du marché intérieur et de la lutte contre la fraude et la contrebande, les agents du poste des Douanes de Nganda (Kaffrine) ont intercepté 264 sacs de sucre dissimulés dans des sacs de mil et transportés à bord d’un camion en provenance de Mbapp Lohene, village frontalier avec la Gambie. Les fraudeurs ont été stoppés net par les douaniers mercredi vers 10 heures. La valeur des marchandises frauduleuses, des moyens de cache et de transport, est estimée à 16 946 500 Fcfa. Le propriétaire de la marchandise a été interpellé et déferré au Parquet de Kaolack.
Saisie de 09 véhicules au Port
Ne quittons pas les gabelous qui traquent en permanence les trafiquants de toutes sortes. Et c’est pour révéler que les douaniers de Dakar Port ont mis la main, mercredi passé, sur 09 véhicules dissimulés dans 3 conteneurs provenant de ports européens. Cette saisie s’inscrit dans le cadre des opérations de démantèlement des réseaux et couloirs de trafic international de drogue, de véhicules et de produits prohibés. Ils ont réussi à débusquer ces conteneurs après enquête et investigation effectuées à la suite de celle de 12 véhicules saisis en mi-juillet 2020 toujours au port de Dakar. En effet, les investigations de l’Unité Mixte de Contrôle des Conteneurs (UMCC) ont été menées sur la base de renseignements et d’analyses de risques. C’est ainsi que trois conteneurs en provenance de ports européens et manifestés comme renfermant des effets personnels sont identifiés et ciblés. Mais à leur grande surprise, les douaniers, qui s’attendaient de voir des effets personnels, sont tombés sur 09 véhicules. Il s’agit d’un véhicule DS 7 Crossback, de 3 Peugeot 3008, de 2 Peugeot 5008, de 2 Toyota Rav 4 et d’un Toyota CHR. Aussitôt, Interpol a été saisi pour vérification. Résultat ? Il s’agit de véhicules qui avaient été déclarés volés. Le réseau de faussaires de documents notamment de cartes grises et de faux Certificats de Mise à la Consommation lié à cette affaire est mis hors d’état de nuire.
Le Forum du Justiciable invite les magistrats à la retenue
Le Forum du Justiciable s’inquiète beaucoup pour la justice sénégalaise qui est secoué ces temps par une guerre larvée entre magistrats. Selon Babacar Ba et Cie, la querelle entre les magistrats Dia et Kane a fini d’écorner l’image de la justice. Le président du Forum du Justiciable dit constater avec beaucoup d’inquiétude les séries de dénigrements et d’accusations d’une gravité extrême entre magistrats qui défrayent la chronique depuis quelques jours. Il invite les magistrats à veiller à renforcer la crédibilité et l’image de la justice sénégalaise. Il estime que cette situation de guéguerre entre générations n’y participe point et risque même de décourager les justiciables et de favoriser la perte de confiance. Alors que la justice joue un rôle essentiel pour l’équilibre de la société. Selon Babacar Ba, rien ne doit faire perdre à la justice son crédit et son prestige. A ce propos, le Forum demande à l’Union des Magistrats du Sénégal (UMS) de trouver les voies et moyens de régler cette affaire qui risque de ternir l’image de la justice. Il appelle les uns et les autres à la retenue et à la responsabilité qui siéent à leur statut.
213 744 Sénégalais éligibles au programme 100 000 logements
Le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’hygiène publique a fait jeudi le point des inscriptions sur la plateforme dans le cadre du programme des 100 000 logements. Selon Abdou Karim Fofana, sur la plateforme digitale de préinscription, 236 658 Sénégalais y sont inscrits. Seulement parmi eux, 213 744 sont éligibles et 22 914 non éligibles. Aussi 11 831 de nos compatriotes de la diaspora sont inscrits. A en croire M. Fofana, le programme des 100 000 logements va créer et consolider près de 634 000 emplois à raison de 127 000 emplois par an en moyenne, 634 000 emplois directs et indirects. Et 60%des emplois sont prévus durant le quinquennat 2019-2024.
Délabrement de la route Keur Massar-Jaxaay
L’imam Moustapha Lo de Keur Massar vient de soulager les chauffeurs qui vivaient un calvaire sur la route Keur Massar Jaxaay à cause des gros trous constatés sur cet axe. En effet, le religieux a bouché tous les trous qui constituaient la hantise des conducteurs de Keur Massar. Les autorités, pourtant, au courant du délabrement de cette route, n’ont rien essayé pour la refaire. Connu pour son implication dans les affaires sociales à Keur Massar, Imam Lo n’a pas attendu le gouvernement défaillant. «J’ai constaté que les populations de Keur Massar, surtout celles qui ont des véhicules, souffraient sur cet axe. C’est pourquoi j’ai décidé de réparer les gros trous qui sont sur cette route», a fait savoir Imam Lo. En tout cas, cet acte relayé dans les réseaux sociaux a été fortement apprécié par les populations de Keur Massar. «Il est notre Imam Dicko», s’est même enflammé un habitant de Keur Massar.
Les précisions du ministère de l’Éducation
«Depuis ce matin des images d’une école et de classes inondées circulent sur la toile. Ces images ont été prises á l’école Pikine 20 B, IEF de Guédiawaye. Le chef de centre concerné a indiqué que la pluie tombée dans la matinée du 21 août est à l’origine de cette situation et qu’il ne restait que la dernière épreuve á administrer. L’Inspecteur d’Académie Gana Séne a relevé que c’est le système de drainage des eaux du quartier de Sam Notaire où elle se situe qui n’a pas fonctionné correctement. En effet quelques minutes après le démarrage de la dernière épreuve, les eaux de pluie venant du quartier ont subitement envahi la cour de l’école et les salles de classe. Le ministère précise que dans ce cas de figure, il est prévu des épreuves de remplacement. Le président de jury, après concertations avec l’IEF, a décidé qu’il fallait poursuivre l’épreuve d’Education au Développement Durable qui avait déjà démarré. Le chef de centre a aussi jugé opportun dans ces conditions de ne pas délocaliser le centre d’examen encore moins de libérer les élèves qui, dans tous les cas, allaient traverser les eaux, d’autant plus qu’il s’agissait de la dernière épreuve et que de 8h à 10h15, les élèves ont pu composer sans problème. Et vers 11h15, malgré cette difficulté qui relève de facteurs exogènes, le chef de centre de l’école Pikine 20Betles membres du jury, ont pu déposer toutes les copies des élèves à l’IEF de Guédiawaye, à l’instar des autres jurys. Pour rappel le ministère informe que sur un total de 1781 centres d’examen répartis sur l’étendue du territoire national, un seul a connu cette situation de salles de classes inondées: soit moins de 0,05% du dispositif global», conclut le communiqué.
LA PAIX ET LE DEVELOPPEMENT PAR LE RESPECT DU CALENDRIER REPUBLICAIN
La COVID a bon dos et les autorités du pays se réfugient derrière elle pour masquer leur échec et la faillite de leur politique de santé, de politique économique et sociale - DÉCLARATION DU MOUVEMENT TAXAW TEMM
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration du mouvement Taxaw Temm, daté du 20 août relative à la situation sociopolitique nationale.
« Un an et demi après la dernière élection présidentielle au Sénégal, le mouvement Taxaw Temm pour la culture des 4 R (Regroupement des patriotes, Réhabilitation des valeurs positives de notre peuple africain et sénégalais, Rétablissement de l’Etat de droit républicain et démocratique acquis de hautes luttes, Relance de l’économie endogène) constate malheureusement que sa prévision s’est vérifiée ; car, en effet , en Février 2019, le Sénégal qui avait le choix entre cinq (5) jours d’enfer et cinq (5) ans de purgatoire, s’est installé dans la seconde option (cf notre déclaration du mardi 18 mars 2019)
Ce qui était imprévisible et qui a aggravé la situation est la pandémie du coronavirus qui a augmenté le désarroi des populations, des leaders des différents secteurs (front citoyen, socio-économique, politique, culturel, spirituel, religieux, sécuritaire).
Elle a eu le triste mérite de mettre à nu et de révéler à la face du monde, la déliquescence voire la faillite de notre système de santé, avec du personnel insuffisant dans toutes les spécialités, des infrastructures et des équipements dérisoires et/ou vétustes avec des manques de médicaments, etc.
La COVID a bon dos et les autorités du pays se réfugient derrière elle pour masquer leur échec et la faillite de leur politique de santé, de politique économique et sociale. Elle a révélé aussi le degré et la profondeur de la misère et de la paupérisation criante des populations. En réalité la COVID aura été le coup de grâce de toutes les personnes atteintes de comorbidité que les différents pouvoirs n'ont pas pu ou voulu prendre en charge et traiter correctement.
Les incuries et les errements politiques et économiques ont soulevé la colère des populations et des forces vives dans la sous-région ouest africaine. Ce qui est sûr, c’est que les régimes anti démocratiques et anti républicains sont condamnés par l'histoire et nous soutenons la lutte des peuples africains pour plus de liberté, de justice et de progrès social et économique.
Nous exprimons notre compassion à toutes les familles implorées et encourage tous les travailleurs de l’action social et de la santé, tous les chercheurs et experts en santé publique, les mouvements citoyens et associatifs, les leaders de tous les fronts à persévérer dans l’action pour trouver les remèdes efficaces dans la luttes contre cette pandémie tenace et contre toutes les grandes maladies persistantes auxquelles les peuples, face auxquelles ils sont toujours confrontés et sont souvent désarmés du fait des politiques libérales et égoïstes à travers le monde et depuis belle lurette.
La situation actuelle peut être résumée en ces termes :
1) gouvernance dilettante au plan politique, économique et social, avec des tergiversations, reniements, palinodies, foncistes mal maîtrisés ; environnements dégradés, villes abimées, naufragées, villages assoiffés et s’y ajoutent pour tous des menaces sur la fourniture d’énergie ;
2) appauvrissement accentué, mendicité plus largement étalée ;
3) perte des repères pour la solidarité et le redressement, malgré quelques foyers de résilience ;
4) Frénésie ubuesque des tenants du pouvoir dans l’accaparement des terres et les constructions rapides et inadaptées
5) Riposte larvée et graduelle des populations et mouvements sociaux et citoyens. Le pays continue de payer un lourd tribut à l’incompétence de l’équipe dirigeante qui s’appuie sur la coalition Bennoo Bokk Yaakaar qui ne compte plus que sur l’apathie citoyenne :
- La terreur et l’emprisonnement des citoyens déterminés ;
- La dispersion de l’opposition ;
- L’absence d’une alternative structurée, programmée et responsable
Nous pensons que le CRD est cette alternative. L’enjeu est de travailler à son renforcement pour qu’il devienne une force populaire et responsable.
Que faire concrètement ?
1) Se battre d’abord pour le respect du calendrier républicain : les élections locales qui ont été reportées au plus tard le 21 Mars 2021 doivent se tenir quelle que soit l’évolution de la Covid 19. On ne voit pas après quelle raison dans le reste du monde, le calendrier républicain est respecté et au Sénégal non. Les arguments bidon, sur le manque de moyens, sur le silence des bailleurs ne peuvent prospérer. Un gouvernement qui peut trouver de l’argent pour distribuer «aux pauvres » qui peuvent voter pour lui, peut bien trouver des moyens pour organiser des élections ; surtout que ce qui lui est demandé est de donner des cartes d’identité à tous les citoyens et leur permettre de voter où ils veulent. Il faut l'audit du fichier et le rejet des pratiques d'élimination des candidats par le parrainage et la caution, manœuvres censitaires et corruptrices Le mandat des équipes qui avaient été élues en 2014, est largement épuisé. Au plus tard en décembre 2020, les citoyens doivent se battre comme à Saint-Louis du Sénégal, Ndar Géej :
a) pour des comités de gestion légitimes et légitimés (pouvoir, opposition et société civile) ;
b) pour le renforcement et l’élargissement de mouvements tels que Deggoo And Dekkil NDar (ADD) autour de mots d’ordre simple (Set, Rafet, Jekk, TEdd pour la propreté, l’hygiène, l’environnement, la réhabilitation des patrimoines matériels et immatériels et des offres économiques endogènes et viables ;
2) préparer sérieusement les prochaines législatives de 2022 pour une nouvelle Assemblée Nationale revigorée et consciente de ses responsabilités dans le développement du pays, la souveraineté nationale, l’unité africaine et la solidarité internationale ;
3) Mener dès à présent le combat contre toute tentative de 3e mandat pour des proconsuls en Afrique et pour la fin du présidentialisme néocolonial.
Taxaw Temm en ce qui le concerne œuvrera de tous ses efforts pour partager ses vues avec les camarades du CRD et de l’opposition patriotique, républicaine et démocratique.
Taxaw Temm œuvrera à son élargissement et à son renforcement pour qu’il soit le fer de lance pour des changements profonds, féconds dans l'intérêt du peuple sénégalais et des peuples africains en paix et coopération avec le reste du monde. »
IBK A DÉMISSIONNÉ, DE QUOI SE MÊLE LA CEDEAO ?
Des milliers de personnes se sont rassemblées vendredi à Bamako pour fêter "la victoire du peuple", trois jours après le coup d'Etat qui a renversé le président malien, et à la veille de l'arrivée d'une mission ouest-africaine
Dans le centre de Bamako, les milliers de partisans de l'opposition, qui manifestaient depuis juin pour réclamer le départ du président Keïta, dit "IBK", ont célébré sa chute à l'appel de la coalition d'opposition du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP).
"Nous avons gagné (...) c'est la victoire du peuple", jubilait Mariam Cissé, 38 ans.
Une mission de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) attendue samedi sera conduite par l'ancien président nigerian Goodluck Jonathan, accompagné du président de la Commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou, et du ministre des Affaires étrangères du Niger, Kalla Ankourao.
La junte recevra "avec plaisir" samedi cette délégation, a assuré à l'AFP un responsable de la junte, alors que plusieurs manifestants à Bamako brandissaient des pancartes hostiles à l'organisation ouest-africaine qui a réclamé jeudi le "rétablissement" du président Keïta, qui était au pouvoir depuis 2013.
Jeudi soir, les putschistes avaient permis à une équipe de l'ONU de rendre visite aux personnalités qu'elle détient, dont le président renversé et son Premier ministre Boubou Cissé, arrêtés avec d'autres par les militaires lors de leur coup d'Etat mardi.
"Hier dans la soirée une équipe des #DroitsdelHomme de la Minusma s'est rendue à #Kati dans le cadre de son mandat de protection des droits de l'Homme et a pu avoir accès au président Ibrahim Boubacar Keïta ainsi qu’aux autres détenus", a indiqué sur Twitter la mission de l'ONU au Mali.
- Encore 17 détenus -
Les putschistes retiennent les personnalités arrêtées au camp militaire de Kati, dans la banlieue de Bamako, devenu le centre du nouveau pouvoir.
"Nous avons autorisé une mission des droits de l'homme de l'ONU au Mali à rendre visite à tous les 19 prisonniers de Kati, y compris l'ex-président Ibrahim Boubacar Keïta et l'ancien Premier ministre Boubou Cissé", a déclaré à l'AFP un responsable de la junte s'exprimant sous couvert d'anonymat.
Parmi les autres personnalités arrêtées figurent le ministre de la Défense et celui de la Sécurité, les généraux Ibrahima Dahirou Dembélé et M'Bemba Moussa Keïta, le président de l'Assemblée nationale Moussa Timbiné et le chef d'état-major de l'armée, le général Abdoulaye Coulibaly.
"Nous avons libéré deux prisonniers, l'ancien ministre des Finances et de l'Economie Abdoulaye Daffé et Sabane Mahalmoudou", le secrétaire particulier du président, a affirmé le responsable de la junte, "c'est la preuve que nous respectons les droits de l'Homme".
Abdoulaye Daffé est considéré comme proche du chérif de Nioro, autorité musulmane et mentor de l'imam Mahmoud Dicko, figure de proue de la contestation.
- IBK "fatigué mais serein" -
Le président déchu et son Premier ministre ont été transférés dans une villa de Kati, ville-garnison proche de Bamako, où ils sont privés de télévision, de radio et de téléphone, selon deux personnes ayant assisté à la visite, dont un responsable de la junte.
"Leurs conditions de détention sont acceptables", le président malien "avait l'air fatigué mais serein", selon une de ces sources. Quant à Boubou Cissé, il était d'un "calme olympien".
Les autres sont détenus dans les locaux d'un centre de formation de Kati, où ils "dorment sur des matelas et partagent une même télévision", selon des témoins interrogés par l'AFP.
Les responsables du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) mis en place par les militaire et dirigé par un colonel de 37 ans, Assimi Goïta, ont rencontré jeudi des membres de la société civile et des dirigeants politiques, dont des représentants des partis de la majorité soutenant IBK.
La junte entend mettre en place "un conseil de transition", avec un président qui sera "un militaire ou un civil".Elle a annoncé la réouverture dès vendredi des frontières terrestres et aériennes, même si les pays de l'Afrique de l'Ouest ont décidé de fermer les leurs avec le Mali, sauf pour les denrées de première nécessité, les médicaments et l'énergie.
Par ailleurs, le chef de l'opposition malienne Soumaïla Cissé, enlevé par de présumés jihadistes le 25 mars, en pleine campagne législative, a transmis des lettres à sa famille, sans contact avec lui depuis des mois, a annoncé vendredi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Il s'agit d'une des premières preuves de vie de l'ancien candidat aux présidentielles de 2013 et 2018, même si le président Keïta avait assuré mi-juin que son rival était "en vie".
par Cheikh Ahmadou Bamba Ndiaye
LES LIMITES DE L’ORDRE CONSTITUTIONNEL
La légitimité d’un homme d’État ne vient pas seulement de son mandat électoral, mais aussi de l’usage fait du mandat qui lui est confié. IBK, comme bon nombre de ses pairs de la CEDEAO, n’a pas su convaincre ses compatriotes qu’il était à leur service
Ils sont porteurs de problèmes dans tous les cas : de problèmes dont ils sont la source, ou de problèmes dont ils sont le dénouement naturel ; et symboles d’un échec : d’un échec qui débute, ou d’un échec qui prend fin, à défaut de se poursuivre.
La tentation est grande de les condamner indifféremment. Une telle démarche, qui se refuse de prendre en compte tout élément de contextualisation, me semble maladroite. Aussi regrettables qu’ils soient, certains coups d’État sont inéluctables et, peut-être, nécessaires.
Le Mali vit dans la tourmente depuis 2011. Pris en otage par la bande du capitaine Sanogo, qui n’a pu préserver son intégrité territoriale face aux terroristes, il a été confié au pouvoir de transition dirigé par Dioncounda Traoré, avant que ne soit élu en 2013 le président Ibrahim Boubacar Keïta dont la démission est demandée depuis avril 2019.
Les griefs contre le régime du président Keïta sont sérieux et nombreux : faible performance dans la gestion sécuritaire (où les attaques terroristes restent fortes, où plus de la moitié du territoire est sous le contrôle des forces rebelles, où au moins 1940 civils et 810 soldats maliens ont perdu la vie janvier entre 2012 et mai 2019, où le leader de l’opposition, Soumaïla Cissé, s’est fait enlever quatre jours avant les Législatives…) ; mauvaise gouvernance financière (avec plus de 153 milliards de francs CFA détournés entre 2013 et 2014, d’après le vérificateur général) ; hold-up électoral (avec un contentieux né des Législatives après que la Cour constitutionnelle a invalidé des résultats et favorisé l’élection de candidats proches du président) ; tentative de modifier la Constitution (en 2017, puis en 2019, jugée inopportune et devant ouvrir la voie à un troisième mandat) ; népotisme (avec son fils, Karim Keïta, accusé d’être, de fait, le vice-président du Pays) ; sujétion à la France (dont la présence de ses 5100 soldats au Sahel est de plus en plus insupportable).
Ayant haussé le ton face au mouvement M5-RFP avant de se dire ouvert au dialogue, le gouvernement a répondu à la colère des Maliens par une forte répression ayant coûté la vie à 23 citoyens entre les 10 et 12 juillet derniers. La formation, le 27 juillet 2020, d’un gouvernement réduit à six ministres, en attendant la formation d’un gouvernement d’union nationale (au succès très incertain), ainsi que l’invitation (déclinée) d’Ibrahima Boubacar Keïta au M5-RFP de venir le rencontrer, n’auront pas fait baisser la tension.
IBK est resté dans son refus de démissionner. La rue a continué de demander son départ. La CEDEAO, animée par des présidents voyant leur propre sort politique se jouer à travers celui d’IBK, n’a pas, quant à elle, été une médiatrice extraordinaire. Jusqu’à ce que l’armée signe son entrée dans la crise ce matin du 18 août 2020. Des tirs ont été entendus. Des pick-up militaires foncent de Kati vers Bamako, où la Population a commencé à se rassembler à la Place de l’Indépendance.
Après un mutisme de plusieurs heures, le gouvernement, dans un sursaut désespéré, engage la bataille de communication. Il tente de minimiser les évènements et parle de simples « mutineries », « entre militaires », provoquées par « un haut-gradé en colère, limogé la veille ». Il est soutenu dans son effort par la CEDEAO qui dit « rappeler sa ferme opposition à tout changement politique anticonstitutionnel » et les ambassades occidentales, qui ont déjà recommandé à leurs ressortissants au Mali de rester chez eux.
Aux environs de 16h30, le président, son fils et le Premier ministre Boubou Cissé sont mis aux arrêts. Plus tôt dans la matinée, le président de l’Assemblée nationale, les ministres de la défense, des affaires étrangères, des finances, l’étaient déjà. La « mutinerie » était-elle finalement une tentative de coup d’État ? Cette tentative aura-t-elle abouti ?
Une réponse affirmative à ces questions crée une certaine inquiétude (toutefois fondée), et non de la surprise. Les coups d’État ne sont pas inconnus du Mali (qui en est à son quatrième) et de l’Afrique (qui en a connu au moins 100 de 1963 à nos jours). De grands efforts ont été fournis ces dernières années pour les faire disparaître de notre paysage politique, tous y étant exhortés par les souvenirs généralement désastreux des régimes militaires.
Seulement, les pouvoirs civils appelés en remplacement des militaires sont demeurés dans des turpitudes similaires, se livrant aux manipulations constitutionnelles et à la fraude électorale ; là où les hommes de tenue exécutaient, emprisonnaient ou faisaient s’exiler les opposants. Ils sont nombreux à se comporter, parce qu’ils sont élus, comme des intouchables : l’élection signifiant pour eux intronisation.
Ils réduisent ainsi la démocratie à la simple organisation d’élections, qu’ils gagnent presque toujours, avant de retourner s’endormir… en attendant la prochaine élection, à laquelle ils participent grâce à des Constitutions sur-mesure. Ils ne se sentent comptables de rien devant leurs populations et s’énervent lorsqu’on leur demande leurs réalisations durant leurs précédents mandats.
Leur oubli qu’ils ont été élus pour satisfaire des espoirs nationaux, être aux soins de leurs populations, préserver leur dignité, les rend insensibles aux droits, aux besoins, à la condition, aux frustrations, aux plaintes, aux souffrances, à la colère des leurs. Ils ne savent agir que pour gagner des élections, et entre les élections, au moment où le peuple continue de souffrir, ces élus passent leur temps à recevoir les honneurs et à entretenir leurs gros ventres.
Lorsque leur inertie, leur laxisme, devient insupportable ; lorsque leurs erreurs, leurs errances, deviennent impardonnables ; et qu’il leur est demandé de se retirer, ces élus recourent à la Constitution, qu’ils sont les derniers à respecter. Se disant « démocratiquement élus », ils refusent de démissionner ; comme si la démission était contraire à l’ordre républicain et comme si un mandat électoral était pourvoyeur d’une immunité absolue.
Leur obstination à rester face aux mobilisations monstres demandant leur départ, et voulant en découdre avec le statu quo, mène au point mort. L’arrivée de l’armée venue déloger le président désavoué est presque un soulagement : l’ordre constitutionnel perd la primauté s’il est détourné, par un pouvoir élu, de son objectif de servir l’intérêt supérieur de la nation. Et la légitimité d’un homme d’État ne vient pas seulement de son mandat électoral, mais aussi de l’usage fait du mandat qui lui est confié.
IBK, comme bon nombre de ses homologues de la CEDEAO, n’a pas su convaincre ses compatriotes qu’il était à leur service, qu’il leur était utile. En charge d’un pays dont l’existence même est menacée, il aura laissé l’impression d’un chef d’État faible, éloigné de leurs préoccupations et à la solde de la France. Son manque de légitimité post-électorale en a fait une cible vulnérable, qui n’a su compter sur le soutien populaire pour contrer les exigences de ses adversaires. Après des demandes de réformes, c’est son départ qui était imposé. Et tout laisse croire qu’il aurait fini par céder, même sans l’intervention militaire, face à cette majorité de citoyens qui ne se reconnaissaient plus dans leur président.
IBK parti, les Maliens savent qu’ils devront doubler de vigilance pour ne pas laisser les officiers confisquer leur pouvoir, trahir leurs aspirations, annihiler leurs efforts. Ils devront les faire rejoindre les casernes en s’assurant que les prochains élus les aideront à combattre les coups d’État : en se montrant soucieux de leurs populations et en travaillant sérieusement après leur élection.
Cheikh Ahmadou Bamba Ndiaye est ancien Enfant de Troupe du Prytanée Militaire de Kadiogo (Burkina Faso). Diplômé de Sciences Po Paris et de la Faculté de Droit de Panthéon-Assas, il est l’auteur du blog Assumer l’Afrique.
LE TICKET BIDEN-HARRIS ENGAGE LA BATAILLE PRÉSIDENTIELLE
René Lake et Claude Porsella discutent sur le plateau du Washington Forum de la VOA TV, des forces et faiblesses des représentants démocrates au scrutin de novembre, après la convention d'investiture inédite du parti cette année en raison du coronavirus
La convention d'investiture démocrate marque le début de la dernière ligne droite d'une campagne présidentielle qui n'a pas encore livré tous ses secrets. Atouts et défaillances de Joe Biden et sa colistière Kamala Harris avec l'analyste politique René Lake et Claude Porsella, ancien chef du service francophone de la VOA.
AUCUNE SOCIÉTÉ N'EST À L'ABRI D'UN GÉNOCIDE, AVERTIT ADAMA DIENG
Le juriste sénégalais quitte ses fonctions de conseiller spécial des Nations Unies pour la prévention du génocide. Retour sur son parcours au service du droit et des droits de l'homme
Adama Dieng a pris ses fonctions en tant que Conseiller spécial des Nations Unies pour la prévention du génocide en 2012, après une longue et brillante carrière dans le domaine du droit et des droits de l'homme. Il a quitté son poste à la fin du mois de juillet.
Dans le cadre de ces fonctions, il a contribué à renforcer l'État de droit, lutter contre l'impunité et renforcer les capacités des institutions judiciaires et démocratiques dans le monde entier.
Le mandat du Conseiller spécial pour la prévention du génocide a été établi en 2004 non seulement pour tirer la sonnette d'alarme sur les situations susceptibles de conduire à un génocide, mais aussi pour mettre à contribution l'ensemble du système des Nations Unies afin d'empêcher que de tels crimes ne se reproduisent.
Un parcours consacré au droit et aux droits humains
M. Dieng connaissait très bien le poids de cette responsabilité, ayant occupé le poste de greffier du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) des Nations Unies pendant trois mandats consécutifs, y introduisant des réformes clés pour aider l'organe à poursuivre les responsables du génocide de 1994 contre les Tutsis au Rwanda,
Outre son affectation au TPIR, Adama Dieng a été Expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme en Haïti (1995-2000) et l’envoyé du Secrétaire général des Nations Unies au Malawi (1993). Il a également été consultant pour plusieurs organisations de l’ONU et internationales, notamment l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), le Bureau des droits de l'homme des Nations Unies (HCDH), l'Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR), le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et l'Union africaine (UA).
Après plus de huit ans en tant que Conseiller spécial, le juriste sénégalais prend congé de ses fonctions à l’ONU pour se consacrer au renforcement de la transparence et de l'État de droit dans toute l'Afrique ainsi qu'au renforcement du dialogue entre la société civile et les principales institutions africaines.
A la recherche de la paix dans le monde
Adama Dieng a toutefois confirmé qu'il reste à la disposition du Secrétaire général des Nations Unies pour des missions de médiation, et il demeure le Représentant du chef de l'ONU auprès de l'initiative mondiale menée par le pape François et le grand imam d'Al-Azhar, Ahmed el-Tayeb, sur « la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune ».
Dans son rapport de fin de mission, Adama Dieng revient sur son mandat, ses réalisations et ses défis.
L'une de ses plus grandes priorités dans le cadre de sa fonction était de « traduire la prévention du génocide en tant que norme internationale en une réalité pratique pouvant être mise en œuvre aux niveaux national et régional », écrit-il.
« Dans l'exercice de mon mandat, j'ai été guidé par ma ferme conviction qu'aucune société n'est à l'abri des crimes d'atrocité et de leurs facteurs de risque, et par ma conviction que plus tôt et plus profondément les graines de la prévention des crimes d'atrocité sont semées, mieux et plus durablement elles porteront leurs fruits », précise le juriste.
Un système d'alerte précoce
Sous sa direction, le Bureau a mis en place un système d'alerte précoce et des protocoles de vérification rigoureux, pour sonner l'alerte de la menace de génocide auprès du Conseil de sécurité et dans les capitales du monde entier.
Il a mis en garde contre « le risque élevé de génocide », lorsque les alarmes ont sonné au Myanmar, en République centrafricaine, en Côte d'Ivoire, au Soudan du Sud, en Iraq et lors d'autres crises, incitant la communauté internationale à agir pour sauver des vies.
« L'impact et le succès de mon mandat en matière de collecte et d'analyse d'informations, d'alerte précoce, de recommandations au Conseil de sécurité et de traduction de toute cette chaîne de mesures en actions concrètes de prévention des crimes d'atrocité, peuvent être illustrés par les cas de la République centrafricaine, du Soudan du Sud et du Mali, pour n'en citer que quelques-uns », rappelle M. Dieng.
Rétrospectivement, M. Dieng note qu’il a investi ses efforts « dans l'ajout aux mécanismes de prévention existants, par le haut, d'une approche plus ascendante, axée sur les capacités nationales et régionales ».
Au cours des huit dernières années, il a plaidé en faveur de la ratification universelle de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide ; il a soutenu les efforts nationaux visant à intégrer les obligations découlant de cette convention ; il a contribué à la mise en place de mécanismes nationaux de contrôle des responsabilités en matière de prévention des crimes d'atrocité ; et il a dispensé une formation sur la prévention aux acteurs nationaux et régionaux.
Jeudi, le ministre de l’Education nationale Mamadou Talla se réjouissait du bon déroulement des examens du Cfee. Mais il faut croire que la tutelle n’avait pas prévu les conséquences de l’hivernage sur certaine écoles, notamment à Guédiawaye, à l’école Pikine 20 B. En effet, une pluie s’est abattue dans cette partie de la banlieue dakaroise vers 3h du matin. Au grand dam des élèves qui ont dû composer les pieds dans l’eau ce matin.
ABUS DE POUVOIR ET MAGOUILLES
Le Juge Ousmane Kane rejette les accusations de son collègue Yaya Amadou Dia
Le premier président de la Cour d’appel de Kaolack, le Juge Ousmane Kane, a fait face à la presse ce matin pour apporter des réponses suites aux accusations de magouille, et de trafic sur des décisions de justice avec la Libération illégale d’un criminel condamné à perpétuité pour assassinat et actes de barbarie. Il a totalement rejeté les allégations de son collègue Yaya Amadou Dia. Il a également soutenu que ces graves accusations portées par le juge Dia vont au delà de sa personne et porte atteinte à l’ensemble du système judiciaire sénégalais.
« C’est la crédibilité de l’ensemble du système judiciaire, du ressort de la Cour d’appel de Kaolack, qui a été mise en doute par un de nos collègues… C’est la premiére fois que je vois un magistrat évoquéer des dossier qu’il n’a jamais lus de sa vie. Il n’a jamais lus les décisions qui ont été rendues dans ces dossiers. », a-t-il confié à la presse.
par le chroniqueur de SenePlus, Hamadoun Touré
LA RUE, CE TABLEAU CLINIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - C’est l’un des premiers visages qu’aperçoit le visiteur, arrivant pour la première fois. Elle est notre ADN. Les soins mis à sa qualité pérenne traduisent le sérieux de la gestion d’un pays
Hamadoun Touré de SenePlus |
Publication 21/08/2020
« On néglige communément ce que l’on possède en commun » (Proverbe latin)
Espace de liberté, lieu de convivialité, de rencontre et de partage, la rue est pour nous une alliée fidèle. Elle est aussi un miroir grossissant, envahissant l’actualité, accueillant nos liesses populaires ainsi que nos protestations indignées. Confidente discrète et sûre, parce que muette, elle véhicule nos angoisses, subit nos trahisons, cèle nos mensonges ainsi que nos arrière-pensées.
Reflet de nos attentes déçues, de nos ambitions inassouvies ainsi que de nos désirs contrariés tout comme du temps de notre splendeur, la rue nous regarde, avancer masqués en spectatrice silencieuse de nos espérances ajournées et de nos réussites inattendues. Elle porte nos actes de grandeur tout autant qu’elle trahit nos complots et nos pièges.
La rue nous observe empêtrés dans les embarras de la circulation, créés par nous-mêmes. Elle nous voit tenter de trouver la chaussée la moins défoncée, la crevasse la moins profonde et les flaques les moins apparentes à éviter. Elle est le terrain de nos disputes de la priorité même aux ambulances, aux corbillards aux pompiers ainsi que de nos marques de courtoisie et de nos incivilités. Il suffit d’observer comment nous y conduisons nos engins motorisés comme nous nous conduisons dans la vie courante.
Laboratoire ouvert
La rue accueille ses enfants, ceux que l’insécurité familiale, les conflits et la pauvreté ont chassés des foyers. Ils y côtoient en premiers la pluie, le froid, la faim et la misère. Ils sont les plaies de notre société marquée par un espace urbain qui se ruralise inexorablement. Nos faiblesses apparaissent devant le drame d’enfants de la rue plus secourus par les cœurs venus d’Occident que par notre propre compassion.
La rue n’est pas que malheurs et galère. Elle est aussi une école pour ces déracinés, premières victimes de l’exil intérieur. Son école enseigne l’endurance, la résilience, l’obstination à rester debout après une chute, la volonté de se reconstituer, la détermination de combler les absences.
L’école de la rue est un laboratoire ouvert où le quotidien est un combat dans lequel on mesure ses forces et prend conscience de ses limites face au réel. Un condensé de la vie sociale, une confrontation permanente entre ce qui est voulu et ce qui est offert. Un théâtre d’ombres où se jouent la tragédie de la grandeur et la décadence dans la fulgurance des destins.
La rue est aussi ce lieu de communion et de liberté sans frontière ni délimitation entre maisons et voisins ainsi qu’entre citoyens apprennant à accepter les obligations de la vie en société, s’obligent mutuellement entre le permis et l’interdit.
La rue n’est pas seulement habitée par le présent. Elle est notre histoire qui rythme la succession des générations. Elle accueille nos héros, parfois leurs bourreaux. Ce compagnonnage mal assorti est très souvent décrié et contesté depuis les siècles d’oppression et s’est même drapé d’un lustre particulier depuis l’assassinat de George Floyd à Minneapolis, le 25 mai dernier, journée de l’Afrique.
Depuis cette barbarie de neuf interminables minutes, des statues sont déboulonnées de par le monde en même temps que fleurit au fronton de maints édifices de par le monde la sentence immuable “les hommes naissent libres et égaux, indépendamment de la couleur de leur peau ou de la texture de leurs cheveux”, comme le proclamait Martin Luther King.
Générations perdues
La rue est une alliée que nous traitons sans ménagement sauf quand la peur du gendarme nous en dissuade. Nous lui infligeons des blessures que nous ne prenons pas la peine de soigner en bons citadins pressés et dépourvus d’altruisme. Appartenant à tous, nul n’a le temps de soigner cet héritage, s’abandonnant à la vérité du proverbe latin, « On néglige communément ce que l’on possède en commun ».
La rue n’est pas que le plancher des vaches pour nos pas et nos engins motorisés. Loin d’être un macadam statique, elle est une âme qui vit au fil du temps. Une part de nous-mêmes.
La rue, telle qu’en elle-même, est le tableau clinique de l’état de nos Etats modernes. L’image d’Epinal est connue : mendiants déguenillés, marchands à la sauvette, voleurs à la tire, bandits guettant un petit coup, tous pourchassés par des forces de l’ordre essoufflées. La voie publique nargue le pouvoir public, avouant, à grands traits, son impuissance pathétique.
La rue est à l’image de l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes, l’ambition que nous nourrissons pour notre destin, le legs à transmettre aux générations futures. C’est l’un des premiers visages qu’aperçoit le visiteur, touriste ou investisseur, arrivant dans notre pays pour la première fois. La rue est notre ADN. Dis-moi comment est ta rue, je te dirai qui tu es.
La rue est surtout la place accordée au citoyen par les pouvoirs publics, un déterminant dans les projets de société, vocables serinés par tous les régimes avant leur installation. Les soins mis à sa qualité pérenne traduisent le sérieux de la gestion d’un pays. Protégeons la rue. Soignons-la. Eclairons-la. Aimons-la. Ce défi est à notre portée il reste une des clés de la bonne gouvernance.