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16 juillet 2025
À MINNEAPOLIS, LES RÉFUGIÉS AFRICAINS PLEURENT LEUR RÊVE AMÉRICAIN ENVOLÉ
Avant de venir aux Etats-Unis, "nous pensions que nous serions tous égaux, que nous ne serions pas jugés sur notre religion, notre couleur, nos vêtements. Mais ce n'est pas du tout comme ça que nous avons été accueillis"
Leur "rêve américain" était déjà mal en point, la mort de George Floyd lui a porté un coup fatal. Indignés par les violences policières et le racisme aux Etats-Unis, de nombreux réfugiés africains défilent avec leurs "frères" depuis une semaine à Minneapolis.
"Je suis venue ici parce que mon pays était en guerre, et je me retrouve avec deux petits garçons qui ont peur parce qu'ils ne sont pas blancs". Tiha Jibi, qui a fui le Soudan du Sud à l'âge de 15 ans, en pleure de rage.
Quitter son pays, sa famille fut très dur, mais elle poursuivait son "American dream", pensant trouver la paix, la démocratie, l'égalité.
"C'était un mensonge, il faut bien s'y résoudre", déclare aujourd'hui cette mère de famille, croisée dans l'une des nombreuses manifestations organisées en hommage à George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans mort aux mains de la police.
"Je suis réfugiée, mais je ne suis pas une réfugiée blanche", soupire-t-elle.
L'Etat du Minnesota, où se trouve Minneapolis, a une longue tradition d'accueil des réfugiés et, rapporté à la taille de sa population, figure parmi les Etats ayant le plus haut taux de réfugiés par habitant.
Parmi eux figure une importante communauté de la Corne de l'Afrique, des Ethiopiens et Somaliens, dont la présence dans les cortèges était notable grâce aux abayas colorées des femmes.
- "Déshumanisés" -
Venue réclamer justice devant un commissariat avec des amies portant comme elle un voile islamique, Deka Jama, une Somalienne de 24 ans arrivée en 2007 aux Etats-Unis, souligne souffrir de plusieurs discriminations.
Avant de venir aux Etats-Unis, "nous pensions que nous serions tous égaux, que nous ne serions pas jugés sur notre religion, notre couleur, nos vêtements. Mais ce n'est pas du tout comme ça que nous avons été accueillis", assure-t-elle.
Aujourd'hui, elle se sent très proche des descendants d'esclaves, Américains depuis des générations: "il y a quelque chose qui nous lie: nous sommes tous déshumanisés" par une partie de la population.
La communauté somalienne du Minnesota a pourtant une source de fierté: Ilhan Omar, née à Mogadiscio il y a 37 ans et naturalisée américaine, qui a été élue à la Chambre des représentants en 2018.
Mais elle aussi a été victime de racisme, de menaces de mort, de campagne calomnieuse. L'été dernier, le président Donald Trump lui a même enjoint de "rentrer dans son pays", feignant d'ignorer que son pays était désormais les Etats-Unis.
Depuis une semaine, elle est souvent invitée sur les plateaux de télévision pour commenter la situation. Et elle ne manque pas de remarquer, qu'au-delà des violences policières, il faut s'adresser à l'ensemble des inégalités dans le pays.
- Pauvreté -
"Tant de gens connaissent la misère économique et sociale", a encore déploré dimanche l'élue, une figure de l'aile gauche du parti démocrate.
Selon le site de données démographiques Minnesota Compass, les familles africaines de l'Etat sont particulièrement affectées par la pauvreté. En 2016, 12% de la population du Minnesota vivait sous le seuil de pauvreté, 31% parmi la population éthiopienne et 55% chez les Somaliens.
Alors, pour beaucoup de réfugiés, c'est une autre facette du rêve américain -- celle de l’ascenseur social -- qui s'est fissurée au cours du temps. Et les émeutiers n'ont pas aidé en brûlant des commerces, dont certains appartenaient à des immigrés.
"Je suis très déçu, très déçu", répète Ahmed, un Ethiopien qui ne veut pas donner son nom de famille, en regardant la carcasse noircie d'un bâtiment.
Mais pour lui, comme pour beaucoup d'autres, c'est l'inquiétude pour les enfants qui domine.
Une Ethiopienne qui a requis l'anonymat raconte ainsi avoir quatre garçons, et se dit que, quand ils seront grands, ils pourraient bien subir du harcèlement policier, voire le sort de George Floyd.
"C'est pour ça qu'il faut qu'on soutienne ce mouvement", dit-elle, en encourageant des manifestants qui défilent en contre-bas sur une autoroute. "Il faut le faire pour arrêter le racisme, pour l'avenir".
"IL FAUT QUE LES CHOSES CHANGENT"
L'incident de la mort de George Floyd remet au goût du jour la question des violences policières vis-à-vis des noirs américains. La VOA s’est entretenue avec l’analyste politique René Lake sur le sujet
Quatre officiers de la ville de Minneapolis dans l’Etat du Minnesota impliqués dans l'arrestation d'un homme noir décédé en garde à vue ont été licenciés mardi, quelques heures après qu'une vidéo d'un passant a été postée sur les réseaux sociaux. Dans cette vidéo, on entend l'homme en question répéter plusieurs fois : « I can’t breathe » « je n’arrive pas à respirer », pendant qu'un officier blanc continuait de lui enfoncer le genou dans le cou. Cet incident vient remettre à jour la question des violences policières vis-à-vis des noirs américains.
Arzouma Kompaoré s’est entretenue avec l’analyste politique René Lake basé à Washington pour en savoir davantage.
L’ÉQUATION DE LA REPRISE DES COURS
L’urgence de l’heure pour sauver notre système éducatif n’est pas de reprendre les cours avant septembre 2020 - DÉCLARATION DE LA PLATEFORME INTÉGRÉE DES ENSEIGNANTS DEBOUT
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration de la Plateforme Intégrée des Enseignants Debout (PIED), datée du 29 mai 2020, à propos de la réouverture annoncée de classes ce 2 juin.
« Faut-il le rappeler, le 11 mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a élevé l’épidémie relative au Coronavirus au rang de pandémie suite à son évolution inquiétante à travers le monde. Préoccupée par « les niveaux alarmants de propagation et de gravité » de la maladie, l’OMS a appelé les gouvernements à prendre des mesures urgentes et agressives pour stopper la propagation du virus.
La convention internationale des droits humains garantit à chacun le droit au meilleur état de santé possible et oblige les gouvernements à prendre des mesures pour se prémunir contre les menaces à la santé publique et fournir des soins médicaux à ceux qui en ont besoin. La convention relative aux droits humains reconnaît également que dans le cadre de graves menaces pour la santé publique et en cas d’urgences publiques menaçant la vie de la nation, les restrictions de certains droits peuvent être justifiées si elles ont une base légale et sont strictement nécessaires, si elles s’appuient sur des preuves scientifiques qui ne sont ni arbitraires, ni discriminatoires dans leur application, et si elles sont limitées dans la durée, respectueuses de la dignité humaine, sujettes à examen et proportionnées en vue d’atteindre l’objectif fixé.
L’ampleur et la gravité de la pandémie de Covid-19 atteignent clairement dans notre pays le niveau d’une menace à la santé publique qui pourrait justifier des restrictions à certains droits, comme celles qui résultent de la fermeture des écoles, de la mise en quarantaine ou de mesures d’isolement qui limitent le droit de circuler librement.
Au regard de ces fondamentaux inhérents à une gestion efficiente de la pandémie, la Plateforme Intégrée des Enseignants Debout s’interroge sur l’opportunité de la réouverture précoce des écoles notamment les classes d’examens et rappelle que toute solution à cette lancinante question de la reprise des cours passe par la mise en place d’un cadre de partage et de réflexion avec les acteurs de l’école et les professionnels de santé afin de garantir les droits humains notamment celui de la santé en priorité.
La lutte contre la propagation du Covid-19 nécessite que les établissements scolaires disposent d’approvisionnement en eau, d’assainissement, d’hygiène, d’une gestion des déchets notamment les masques et de nettoyage adapté. Ces mesures sont indispensables pour minimiser le risque de la propagation de la maladie. A cet effet, le ministère de l’Education, en relation avec celui de la Santé, devrait en amont s’assurer que le personnel enseignant dispose de compétences sanitaires relatives à ces mesures et que les établissements scolaires disposent aussi d’équipements de protection adaptés. Tel n’est pas le cas à ce jour (Le regroupement de 15.000 enseignants à Liberté 5 et l’approvisionnement faible en matériels de protection de plusieurs établissements scolaires est l’illustration parfaite que le protocole sanitaire est loin d’être respecté).
En plus de ces impairs, il s’y ajoute un dispositif pédagogique incohérent, inefficace et inéquitable en contradiction avec le PAQUET et l’ODD4 (assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie). En mettant le focus essentiellement pour les apprenants des classes d’examens et ne proposant aucune alternative pour les autres niveaux d’enseignements, l’Etat du Sénégal par ce dispositif pédagogique renforce les inégalités et met en péril les efforts consentis en matière d’accès et de qualité.
Ainsi, consciente du danger réel qui menace notre système éducatif relativement au pilotage à vue des autorités de tutelle, la Plateforme Intégrée des Enseignants Debout rappelle au gouvernement que dans ce contexte où les soldats de la guerre contre la Covid-19 sont atteints par l’ennemi, notamment les agents de santé et des éléments de l’armée, l’urgence de l’heure pour sauver notre système éducatif n’est pas de reprendre les cours avant septembre 2020. C’est pourquoi les acteurs éducatifs que nous sommes, appelons les citoyens et les citoyennes à se mobiliser contre cette aventure et exiger du gouvernement une étude sérieuse avec une approche holistique afin de trouver des solutions alternatives pour la continuité pédagogique au profit de ces millions d’enfants et de jeunes qui sont en rupture scolaire.
Des enseignants debout pour un système éducatif performant ! »
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, EMMANUEL DESFOURNEAUX
LE FAUX DAUPHINAT
EXCLUSIF SENEPLUS - Du frère au beau-père en passant par le beau-frère, il y a une « surpopulation » politico-familiale au sein du régime de Macky Sall. Cependant, le Sénégal est-il le Togo ou le Gabon ?
Emmanuel Desfourneaux de SenePlus |
Publication 01/06/2020
En ces heures où le Covid-19 frappe durement le Sénégal, la citation de Charles Péguy raisonne en termes de responsabilité politique : « Les peuples vont là où les pouvoirs les conduisent ». L’opposition est dans son droit de critiquer lorsque, selon elle, la direction empruntée par le gouvernement n’est pas la meilleure. A contrario, une certaine opposition ne conduit-elle pas parfois vers de fausses pistes et polémiques comme le dauphinat au risque de ne pas se concentrer sur l’essentiel ?
C’est au détour d’une interview de Mamadou Lamine Diallo, fort captivante au demeurant sur la dépendance du riz, que le mot dauphin a été prononcé à l’endroit de Mansour Faye.
En effet, en pleine crise sanitaire, le président du Mouvement TEKKI cible nommément le beau-frère du président comme successeur de Macky Sall. Mamadou Lamine Diallo persiste et signe ; déjà en 2019, tandis qu’Aliou Sall était éclaboussé par l’affaire Petrotim, l’opposant soutenait que Mansour Faye était le « dauphin caché de la famille Faye Sall (sic) ». Bref la solution de rechange pour envisager l’avenir de façon radieuse !
Cela devient un rituel chez les opposants « patriotes ». Lors de sa dernière sortie médiatique, Ousmane Sonko, président du Pastef, comparait Mansour Faye à Karim Wade. Sur le sujet du dauphinat, aux yeux des Sonkoistes, ils sont sur un même pied d’égalité bien que, aujourd’hui, l’un est opposant et l’autre est ministre. Peu importe si au passage les stratégies politiques d’alliance de fait entre les opposants sont mises à mal avec ce genre de comparaison peu flatteuse et peu diplomatique !
Pour des raisons différentes, Babacar Gaye et Mamadou Goumbala ont aussi établi une comparaison entre Mansour Faye et Karim Wade.
S’il est légitime de s’interroger sur l’implication de la famille des présidents sénégalais dans les affaires publiques à l’image de Mansour Faye et sa gestion de l’aide d’urgence, est-il fondé d’utiliser le mot dauphin à l’égard de ces personnalités politiques d’un genre particulier ? Et en conséquence de leur réserver un traitement politique à part ?
D’emblée, il convient de remarquer que le dauphinat est employé par des commentateurs politiques pour décrire un processus de désignation du successeur par le président sortant. Et ce en dehors de toutes considérations familiales ! Sans doute l’hyper présidentialisation de certains régimes africains s’apparente-t-elle aux monarchies au vu de leur automatisation « successorale » : le roi est mort, vive le roi ! L’élection du candidat soutenu par la majorité présidentielle ne serait dans ce schéma qu’une formalité : 100 % de chance de gagner.
En réalité, je m’attache au mot dauphin tel qu’il est exploité par les opposants « patriotes ». Et donc au regard du sens historique qu’ils leur accordent, à savoir un titre d’héritage « biologique ou familial » tiré de leur lien de parenté avec le président-roi. C’est bien ce sens-là qui est visé par Mamadou Lamine Diallo et Ousmane Sonko dans leurs dernières interventions.
Il faut dire que les exemples en Afrique ne manquent pas où le fils du président a succédé grâce à l’aide de son père, à l’exemple du Togo et du Gabon. C’est donc un argument qui fait mouche. L’opinion publique sénégalaise y est sensible ; elle tient à son patrimoine démocratique. A telle enseigne que la supposée succession de Me Abdoulaye Wade par son fils Karim est considérée comme la principale cause de la chute du pape du Sopi.
En l’espèce pas de preuve tangible de succession contrairement aux monarchies où les titres de dauphin sont strictement réglementés (fils ainé ou fils cadet en cas de décès du premier), juste une rumeur au départ suivie d’une insistante clameur publique au Sénégal ! Cela suffit aux opposants pour en faire leurs choux gras. Ils se focalisent sur les grands ministères attribués aux « dauphins » pour convaincre de la préparation d’un coup d’état, d’un passage en force d’une république à une monarchie. C’est dans ce contexte qu’Ousmane Sonko a fait sa comparaison entre Karim Wade et Mansour Faye.
Les opposants d’hier (c’est le serpent qui se mord la queue !) et d’aujourd’hui, ont en commun la mauvaise foi politique. Jamais ils ne se sont demandé s’il y avait une optimisation des ministères en question (regroupement cohérent de différents ministères sous l’autorité d’un même ministre) ; jamais pour le cas de Me Abdoualye Wade il a été abordé l’essoufflement naturel d’un régime après 12 ans d’exercice de pouvoir, et surtout le goût prononcé des sénégalais dorénavant pour l’alternance démocratique vu le précédent de 2000.
Ces personnalités politiques issues de la famille des présidents, deviennent des boucs émissaires et des proies faciles pour les opposants. Il faut dire que le régime de Macky Sall a élargi la sphère de la famille au pouvoir comme jamais vu auparavant : du frère au beau-père, en passant par le beau-frère, il y a une « surpopulation » politico-familiale ! Et pour ne rien arranger, le président attribua l’aide d’urgence, au coeur du dispositif de la lutte contre la Covid-19, à Mansour Faye !
Cependant, le Sénégal est-il le Togo ou le Gabon ? Admettons que Mansour Faye soit le candidat officiel de Macky Sall en 2024. Ne pensez-vous pas que le sénégalais serait assez mature politiquement parlant pour faire la part des choses et voter en son âme et conscience ? Car l’essentiel dans ces fausses histoires de dauphinat, c’est que le peuple sénégalais ait souverainement le dernier mot. Il y a eu dans l’histoire du Sénégal une seule dévolution monarchique : ce fût le cas lorsque le président Abdou Diouf hérita du pouvoir des mains de Léopold Sédar Senghor, sans vote !
Un bémol à la souveraineté du peuple. Celle-ci ne peut être que pleine et entière sous réserve de la transparence de la future élection présidentielle de 2024. C’est sur ce point-là que l’opposition devra concentrer ses efforts et moins sur la question du dauphinat relevant davantage du populisme. Sous Macky Sall, toutes les élections, la législative de 2017, le référendum de 2018 et la présidentielle de 2019, ont fait l’objet de contestations et de controverses autour des électeurs en doublon, de la non-distribution des cartes à certains électeurs, du changement des règles comme le parrainage, de l’éviction illégale des deux plus sérieux challengers…A l’époque de Wade, le PDS avait perdu les élections intermédiaires car le jeu démocratique existait.
C’est ainsi que le soi-disant héritier de Me Abdoulaye Wade avait perdu la mairie de Dakar !
Pour ma part, il y a un abus de langage de la part des opposants « patriotes ». Ils en sont conscients, cela est fait de façon délibérée. Ce qui a marché en 2012 peut se répéter en 2024, cette fois-ci à leur profit politique ! Mansour Faye est décrédibilisé pour sa gestion de distribution des kits alimentaires d’urgence. Il suffit d’enfoncer le clou par l’affaire du dauphinat. De manière plus générale, l’opposition « patriote » fait constater l’absence de rupture depuis l’accession de Macky Sall. Et le tour est joué : eux seuls incarnent la nouvelle alternance dans l’opposition ! La manoeuvre politicienne est devant nos yeux : concentrer des tirs nourris vers Macky Sall et égratigner au passage certains opposants emblématiques.
Vraiment, y aurait-il une différence si Macky Sall choisissait Mimi Touré en lieu et place de Mansour Faye ? Peut-être et sûrement sur le plan éthique, mais d’un point de vue politique, non ! Je réitère ma démonstration : le dernier mot appartient au peuple sous réserve d’une élection transparente. Les vraies questions pour en finir avec ce sempiternel faux débat de dauphin au Sénégal, seraient de s’interroger si c’est au président sortant de désigner son successeur et si in fine le vote des sénégalais sera respecté ou confisqué. De surcroît, pour évacuer toute crispation sur le dauphinat, il y a une jurisprudence politique claire, voire même un plafond de verre : les fils ou les membres de la famille d’un président sortant ne peuvent lui succéder immédiatement. A moins d’être possiblement sanctionnés par le peuple.
C’est vrai que c’est le véritable talon d’Achille des régimes qui font participer leurs familles proches, aux affaires d’Etat. Ils se prennent les pieds dans le tapis. Ils tendent le bâton à l’opposition pour se faire battre. Il est acquis aujourd’hui (et surtout depuis 2012) et a fortiori avec la crise de la Covid-19 que cette gouvernance « familiale » ne sied plus au nouveau style des démocraties africaines. Il faudrait y réfléchir lors du prochain remaniement.
« JE TRAVAILLE DEUX FOIS PAR SEMAINE À L’USINE DE POISSONS »
Ndende Adama Gueye rêvait de quitter le Sénégal pour faire carrière en Europe. Et le voilà qui se gèle les miches sur les Îles Féroé depuis douze ans. Entretien avec un Féringien d’adoption
So Foot |
Florian Lefèvre |
Publication 01/06/2020
En février 2008, quand il décolle de son Sénégal natal, Ndende Adama Gueye rêve de faire carrière en Europe. Mais il ne se doute pas qu’on l’attend dans un archipel perdu entre l’Islande et l’Écosse : les îles Féroé. Le choc thermique est ardu. Le Sénégalais veut repartir aussitôt. Pourtant, douze ans plus tard, à 37 ans, il est encore bercé par le vent de l’Atlantique nord. Entretien avec un Féringien d’adoption.
Tu peux nous retracer le début de ton parcours ?
Je suis né en 1983, à Thiès, une grande ville du Sénégal, à 45 minutes en voiture de Dakar. J’ai joué dans toutes les catégories à l’AS Thiès, puis je suis allé au Diaraf de Dakar. En 2002, je suis parti pour un test au Steaua Bucarest par le biais d’un agent qui m’avait repéré. J’y suis resté deux semaines, ça s’est très bien passé, ils voulaient me faire signer un contrat. Mais mon club au Sénégal ne m’a pas laissé partir. Ils ne se sont pas mis d’accord pour des questions d’argent. Alors, je suis rentré. J’étais déçu. J’avais 21 ans. À l’époque, on jouait la Ligue des champions africaine. J’avais « les clés de l’équipe » . J’ai gagné le championnat, j’ai joué la finale de la Coupe du Sénégal. J’ai aussi été sélectionné en équipe nationale U21. En 2005-2006, je suis parti faire un essai au Górnik Zabrze (l’un des deux clubs les plus titrés de Pologne, N.D.L.R.). Et là, même chose, on ne m’a pas laissé partir parce que mon club demandait trop d’argent. J’ai attendu la fin de mon contrat au Diaraf de Dakar pour aller tenter ma chance en Europe.
Est-ce que tu avais entendu parler des îles Féroé avant d'y venir pour la première fois en février 2008 ?
(Rires.) Non, jamais ! Quand mon agent m’a proposé de venir faire un essai, j’ai demandé où c’était. On m’a dit : « C'est à côté du Danemark. » Puis, quand j’ai atterri au Danemark, on m’a dit de prendre un autre vol...
Qu’est-ce que tu as vu ce jour-là en débarquant aux Féroé ?
Je ne voyais rien des paysages, il faisait nuit. Il était environ 21h. C’était l’hiver. Il faisait froid ! Peut-être moins cinq degrés... Les dirigeants du club (le B68 Toftir, où il va jouer pendant cinq saisons, N.D.L.R.) m’ont accueilli. Ils m’ont donné un gilet, parce que je portais un T-shirt. Avec la chaleur qu’il y avait au Sénégal, j’étais parti comme ça... Le surlendemain, en rentrant de l’entraînement, j’ai appelé mon agent. Je lui ai dit : « Je ne reste pas ici ! » Au bout d’une semaine, les dirigeants voulaient me faire signer un contrat de deux ans. J’ai refusé parce qu’il faisait trop froid. Je ne supportais pas le climat.
Pourtant, douze ans plus tard, tu es encore aux Féroé. Pourquoi ?
Parce que les gens m’aiment, ici.
Mais au début, qu’est-ce qui t’a retenu aux Féroé ?
L’agent m’a convaincu d’accepter le contrat. J’ai dit OK. Il me disait qu’il fallait que je reste une saison, et puis qu’il allait me trouver un autre essai, dans un autre pays. Dans mon esprit, je n’allais pas rester plus d’une saison. Mais, finalement, je me suis senti à l’aise avec les locaux, que ce soit les dirigeants ou les gens que je croisais en allant faire mes courses.
Pourquoi ?
Ici, il y a vraiment un esprit familial. Ce sont des petits villages. Tout le monde se connaît. Quand tu débarques, les gens te considèrent tout de suite comme l’un des leurs. Je me suis senti chez moi. C’est pour ça que j’ai joué pendant quatre ans au B68 Toftir. Après, j’ai signé dans d’autres clubs. Aujourd’hui, je suis au Tvøroyrar Bóltfelag.
Le président américain s’est lancé en politique en jouant de la corde anti-Noirs. Il l’a poursuivie en surfant sur des thèmes anti-immigrés. Il n’a jamais abandonné cette vieille tactique, jouant souvent sur les mots
Le précédent président républicain George W.Bush avait de nombreux défauts, mais à la différence d’autres (comme Nixon, Reagan ou même son propre père), il s’est gardé de jouer sur la corde du racisme. Trump a renoué avec la tradition, multipliant les messages à peine cryptés vers ses électeurs blancs racistes.
Les affrontements de Charlottesville
Dans la crise qui a suivi la mort de George Floyd, il ne s’en est pas privé. Ainsi, quand il a tweeté « when the looting starts, the shooting starts » (« quand les pillages commencent, les tirs commencent ») il s’agissait d’une référence directe aux années 60 (et plus précisément à la déclaration martiale du du chef de la police de Miami, en 1967).
Donald Trump n’en est pas à ses premiers dérapages racistes. On se souvient de ses sorties, quand il était encore candidat, contre les immigrants mexicains (« Ce sont des violeurs »). Devenu président, ce n’est pas un hasard s’il a concentré ses coups contre les quatre élues de la chambre des représentant que sont Alexandria Ocasio-Cortez, Rashida Tlaib, Ayanna Pressley, et Ilhan Omar : « Pourquoi ne retournent-elles pas d’où elles viennent, pour aider à réparer ces lieux totalement dévastés et infestés par le crime ? » avait-il ainsi déclaré.
A propos des affrontements qui ont opposé les suprémacistes blancs à des militants antiracistes à Charlottesville (Virginie), en 2017, contre les suprémacistes blancs, il avait refusé de trancher sur les torts des uns et des autres : « Vous avez des gens très bien des deux côtés. »La liste des anecdotes sinistres de ce genre est très longue, comme on peut en juger en lisant la notice wikipédia qui leur est consacrée.
L’affaire des « Cinq de Central Park »
Qu’il soit lui-même le mari d’une Slovène, le fils d’une Ecossaise, le petit-fils d’Allemands ne le freine pas. Car sa carrière politique doit tout au racisme. Il l’a bâtie ainsi, par pur calcul, et il est fidèle à ce fil directeur.
COVID-19, L'OPPORTUNITÉ D'UNE POLITIQUE ALIMENTAIRE INCLUSIVE ET DURABLE
Pour l’éradication de la faim, le Sénégal fait des contreperformances sur l’anémie et le retard de croissance des enfants. La réduction de moitié de la pauvreté ne semble pas à portée de main
Pour faire face à la Covid-19, le Sénégal, à l’instar des autres pays d’Afrique de l’Ouest, a pris des mesures draconiennes de limitation de la mobilité afin de circonscrire la propagation du virus et rompre ses canaux de transmission. Le gouvernement a en même temps mis en place des mesures économiques et sociales pour atténuer les effets de la pandémie sur les secteurs les plus exposés et les couches de la population les plus vulnérables. En attendant de réaliser une étude exhaustive des impacts de ces mesures, des leçons préliminaires peuvent être tirées de notre récent vécu. La pandémie est une crise multiforme, en même temps qu’elle pourrait constituer une fenêtre d’opportunité, un véritable point d’inflexion, si des actions idoines sont engagées dès maintenant. Aujourd’hui, la question alimentaire interpelle l’État, les organisations professionnelles agricoles, le secteur privé et les citoyens et sa résolution requiert un repositionnement de notre agriculture, en mettant la priorité sur le marché intérieur. Comment la politique agricole du Sénégal a-t-elle jusque-là répondu à la demande alimentaire en constante évolution ? Quels changements insuffler pour répondre aux défis actuels et futurs ?
Le réveil de 2008 et les quelques acquis engrangés
En 2008, la hausse des prix des principaux produits alimentaires notamment le riz avait déclenché des émeutes dans toute la région ouest-africaine. Face à la menace, les gouvernements ont d’abord pris des mesures fiscales et douanières pour atténuer la hausse des prix. En plus de la suspension de la TVA et des droits de douanes, un contrôle des prix a été institué avec une fixation des marges commerciales à tous les échelons de la chaine de distribution. Ces mesures se sont révélées coûteuses, peu efficaces et surtout pas viables. En même temps, les Etats ont lancé des politiques de soutien à l’offre en investissant massivement dans l’agriculture. Au Sénégal, ce fut la grande offensive agricole pour la nourriture et l’alimentation (GOANA) et une de ses composantes le Plan national d’autosuffisance en riz (PNAR).
Grâce à ces initiatives, des progrès notables furent enregistrés, notamment la hausse des superficies emblavées et des niveaux de production. Le riz est un exemple emblématique. Avec l’avènement de la seconde alternance politique au Sénégal, en 2012, les nouvelles autorités ont renouvelé leur engagement pour une autosuffisance en riz en 2017. Même si les statistiques officielles publiées sont souvent controversées, il est indéniable que des progrès substantiels ont été réalisés. Il existe des modèles de bonnes pratiques qui ont fait leur preuve. C’est le cas par exemple de réseaux de producteurs qui sont capables, en plus de la vulgarisation d’itinéraires techniques pour une productivité durable, de fournir des services à leurs membres grâce à une bonne maitrise de l’information économique à travers des bases de données sur les performances de leurs membres. Ces réseaux ont également établi des liens solides avec les banques qui leur octroient des crédits de campagne sous forme groupée et le développement de capacités de consolidation de la production pour une commercialisation groupée au profit des membres. Toutes les principales filières vivrières (mil, maïs, riz) disposent de ces types de réseaux, engagés dans différents modèles de contractualisation avec l’aval notamment les transformateurs et les commerçants.
Au nord du Sénégal, la banque agricole a initié un système de financement intégré entre producteurs de riz paddy, transformateurs et acheteurs du riz blanc, sur la base des remboursements en nature par les producteurs et du nantissement des stocks. En peu de temps, le niveau des crédits octroyés a triplé passant de 3,5 milliards en 2011 à 10 milliards FCFA en 2018 avec des taux de remboursement dépassant 95%. Les innovations majeures notées ces dernières années en termes de bonnes pratiques agricoles, de gestion de la qualité, de gestion de l’information, de contractualisation et de financement innovants, constituent des bases d’un développement à long terme de nos principales chaines de valeurs agroalimentaires si des politiques cohérentes soutiennent ces initiatives. Sans surprise, les options stratégiques actuelles ne génèrent pas des résultats flatteurs.
Limites des options passées, résultats mitigés des politiques agricoles en cours
L’absence d’articulation, voire l’incohérence des politiques agricoles et commerciales et la faiblesse de la politique agro-industrielle, sont des caractéristiques marquantes de ces deux dernières décennies. Au moment où le Sénégal affichait un engagement résolu à gagner la bataille de l’autosuffisance en riz, par l’aménagement de surfaces additionnelles destinées à la culture irriguée et l’octroi de subventions aux intrants et aux équipements, le ministre du commerce allait en Inde pour négocier l’importation de riz à bas prix pour satisfaire les consommateurs urbains. Cette incohérence transparait aussi dans la position du Sénégal lors des négociations sur le tarif extérieur commun (TEC) de la CEDEAO appliqué au riz. A la demande de certaines parties prenantes, telles que les organisations de producteurs, de protéger le riz local par un tarif à 35%, est opposé le maintien, par un groupe de pays dont le Sénégal, du TEC UEMOA de 10%.
Par ailleurs, la politique industrielle n’a pas encore pris la mesure des énormes potentiels d’un développement de la transformation locale des produits primaires des chaines de valeurs agricoles. Les céréales, les fruits et les légumes sont souvent passés à la trappe/ou négligés du fait de l’absence d’une stratégie claire de transformation adossée à des investissements structurants dans la logistique. Les initiatives récentes de mise en place des agropoles, appuyées par l’ONUDI, seraient un pas à encourager.
Le deuxième rapport d’examen biennal de la Commission de l’Union africaine sur la mise en œuvre de la Déclaration de Malabo publié en Février 2020 constitue un avertissement à prendre très au sérieux. En effet, en 2014, les chefs d’Etats africains avaient pris sept (7) engagements visant, entre autres, à renforcer le financement des investissements dans l’agriculture, l’éradication de la faim en Afrique d’ici 2025, la réduction de moitié de la pauvreté d’ici 2025 grâce à la croissance et à la transformation agricoles inclusives, la stimulation du commerce intra-africain des produits de base agricoles, le renforcement de la résilience des moyens de subsistance et des systèmes de production au changement climatique et aux autres risques connexes. Selon le rapport d’examen, le Sénégal, bien qu’ayant fait des progrès, n’est pas sur la bonne voie pour atteindre en 2025 les engagements de Malabo. Seuls le Rwanda, le Maroc, le Mali et le Ghana affichent des résultats satisfaisants à mi-parcours.
De façon spécifique, le Sénégal ne remplit pas les conditions requises par les indicateurs sur les investissements agricoles. Pour les intrants, en particulier l’utilisation d’engrais, le pays est loin des 50 kg/ha de nutriments exigés. Les niveaux de financement, pour la recherche et pour le conseil agricole, sont également insatisfaisants. Pour l’éradication de la faim, le Sénégal fait des contreperformances sur l’anémie et le retard de croissance des enfants. La réduction de moitié de la pauvreté ne semble pas à portée de main tandis que les efforts d’investissement dans la résilience face au changement climatique sont encore timides. La stimulation du commerce intra-africain des produits de base agricoles est l’une des rares satisfactions.
Pour une politique alimentaire inclusive et durable
La pandémie a mis en exergue la vulnérabilité du pays, en particulier sa dépendance alimentaire. Certes les efforts pour une autosuffisance en riz sont louables compte tenu des caractéristiques résiduelles du marché mondial du riz (7% de la production mondiale) et de l’expérience des restrictions sur les exportations de riz imposées par les pays asiatiques durant la période 2008. Mais cette stratégie comporte de nombreuses limites dont la principale est l’imposition d’une spécialisation alors que la diversification comporte plus de vertus aussi bien pour les producteurs que la nation entière. Se fixer des objectifs d’autosuffisance alimentaire en valorisant toutes nos opportunités et nos forces présente plus de garantie d’équilibre, d’efficacité, d’efficience et de durabilité. La réussite d’une telle entreprise nécessite une vision claire sous-tendue par une politique alimentaire consensuelle, inclusive et durable. Quelles devraient être les principales caractéristiques de cette politique alimentaire ?
Une priorisation des chaines de valeurs alimentaires. Sur la base d’une analyse rigoureuse, l’Etat devrait choisir des chaines de valeurs alimentaires et y investir massivement. Le mil est un exemple de produit mobilisant des superficies importantes et une population large avec un potentiel énorme de marché urbain et rural si des investissements adéquats sont réalisés. En agissant sur la productivité et en développant les maillons transformation et distribution, le mil constituerait un formidable apport de diversification des aliments consommés par les populations urbaines. Une articulation avec l’industrie laitière telle que pratiquée par certains agro-industriels constitue une autre source d’inspiration. Les mêmes recommandations peuvent être faites sur les fruits et légumes qui sont peu transformés et dont une partie pourrit avant consommation. Un des critères de choix de ces chaines alimentaires doit être leur intégration des petits producteurs et des petites et moyennes entreprises de valorisation post production (conservation, conditionnement, transformation, services…).
Le financement de la recherche en appui au développement de ces chaines de valeurs. Pour assurer la rentabilité des chaines de valeurs, il est indispensable d’accompagner le processus par une recherche répondant à la demande. Cela suppose un financement adéquat de la recherche, de préférence sur la base de ressources endogènes. Qui finance commande ! Si l’Etat veut mettre la recherche au service de ses priorités, il doit renforcer directement le financement de certaines recherches stratégiques afin qu’elles fournissent des technologies appropriées aux différents maillons des chaines de valeurs (production, transformation, logistiques…). L’ISRA et l’ITA ont déjà le cadre adéquat et l’expérience requise pour conduire de telles ruptures, pourvu qu’un cahier de charges rigoureux leur soit imputé avec des moyens appropriés.
Un appui conséquent au conseil agricole et rural pour l’accompagnement des producteurs. L’appropriation des innovations par les producteurs suppose un bon accompagnement par des conseillers agricoles au fait des réalités et dotés de moyens pour assumer leurs responsabilités. Ces conseillers doivent aussi bénéficier d’un lifting leur permettant d’aller au-delà des apports techniques, en mettant en exergue leur rôle de facilitation, d’appui à la résolution des problèmes et de mise en relation.
L’appui à la formation des exploitants familiaux, des entrepreneurs agricoles, des techniciens, et des ingénieurs. La formation devrait être au cœur de la stratégie de développement des chaines de valeurs alimentaires. Elle devrait néanmoins avoir une forme pyramidale avec une formation de masse destinée aux exploitants familiaux et aux entrepreneurs agricoles. Les champs écoles et autres formes de dissémination du savoir ont besoin d’une forte présence de techniciens agricoles bien formés et soutenus par des ingénieurs.
L’affirmation de certaines options agroécologiques. Le développement durable des chaines de valeurs alimentaires suppose une bonne intégration de l’agroécologie. Celle-ci pourrait ainsi permettre une régénération des terres et favoriser la biodiversité. Elle requiert une politique de gestion des ressources en eau adaptée.
La gouvernance multi-sectorielle. Une véritable politique alimentaire ne peut être l’apanage du seul ministère en charge de l’agriculture. Elle intègre fortement les secteurs de l’élevage et de la pêche. Elle ne peut réussir sans que le ministère en charge de l’industrie et celui du commerce ne soient au cœur des activités. Elle commande la participation du ministère en charge de l’hydraulique et celui des infrastructures. Elle nécessite l’intervention du ministère des finances. La santé et la nutrition doivent être au centre de ses finalités. Dès lors, la politique alimentaire devrait être pilotée sous une gouvernance multisectorielle avec une autorité en charge de fédérer toutes ces entités précitées. Le succès et la durabilité de la politique en dépendent fortement.
Les effets et impacts attendus de la politique alimentaire
La mise en œuvre d’une politique alimentaire vigoureuse centrée sur nos potentialités agroécologiques, socioéconomiques et culturelles devrait générer des résultats tangibles dans plusieurs domaines.
Un développement industriel adossé sur le volet transformation des chaines de valeur agroalimentaires. En améliorant la transformation locale, les microentreprises ainsi que les petites et moyennes entreprises pourraient développer des produits semi-finis qui serviraient de matières premières à l’industrie.
Le développement des terroirs. En mettant l’accent sur les produits locaux et en renforçant les systèmes alimentaires locaux, la politique alimentaire contribue à une bonne structuration des terroirs en facilitant l’emboitement entre villages, petites bourgades et villes secondaires, fixant ainsi les populations dans leurs terroirs.
L’amélioration de la santé et de la nutrition. L’augmentation des productions de légumes, de fruits et de céréales et le développement de filières courtes vont favoriser une alimentation plus saine des populations. Cette option pourrait réduire la prévalence des maladies non transmissibles dont la prolifération résulte en partie des habitudes de consommations alimentaires. Ainsi, en termes de prévention, une valorisation de notre patrimoine culturel dans le domaine culinaire serait salutaire.
La création d’emplois décents et en quantité pour les jeunes et les femmes. La transformation des chaines agroalimentaires peut être source de création de nombreux emplois pour les jeunes et les femmes qui constituent la majorité de la population en milieu rural. Le positionnement des femmes dans le maillon de la transformation est largement documenté. Il s’agit de le renforcer tout en leur permettant d’augmenter leurs marges. Les innovations technologiques offrent aux jeunes, notamment ceux instruits, de proposer des services à haute valeur ajoutée et qui renforcent la rentabilité de l’ensemble de la chaine de valeur.
On le voit, autant la politique alimentaire exige une gouvernance multisectorielle, autant elle interpelle le monde de la recherche. L’intervention des économistes, des socio-anthropologues, des historiens, des nutritionnistes, … est indispensable si nous voulons réussir la rupture indispensable dans nos façons de faire et semer les graines d’une souveraineté alimentaire que les organisations paysannes appellent de leurs vœux depuis plusieurs décennies.
Dr. Ibrahima Hathie est Directeur de recherche, IPAR (ihathie@ipar.sn)
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LAURENT GBAGBO AUTORISÉ A QUITTER BRUXELLES SOUS CONDITIONS
Les soutiens de l’ancien président Laurent Gbagbo espèrent son retour en Côte d'Ivoire. À cinq mois de la présidentielle, pas sûr que les autorités entendent cette requête.
Les soutiens de l’ancien président Laurent Gbagbo espèrent son retour en Côte d'Ivoire. À cinq mois de la présidentielle, pas sûr que les autorités entendent cette requête.
DIOUF SARR DONNE DES NOUVELLES D'ALIOU SALL
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale donne les nouvelles du maire de la ville de Guédiawaye qui a chopé le Coronavirus. Et, elles sont rassurantes. Selon Abdoulaye Diouf
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale donne les nouvelles du maire de la ville de Guédiawaye qui a chopé le Coronavirus. Et, elles sont rassurantes. Selon Abdoulaye Diouf, le maire de la ville de Guédiawaye se porte très bien. Pour le ministre, nous sommes dans une situation où tout le monde peut choper le virus. « C’est une maladie très démocratique », dit-il.
Profitant de son passage devant le Jury du dimanche sur Iradio (90.3), le ministre de la Santé a dénoncé les faits qui se sont déroulés à Malika relatifs au refus d’inhumation d’une personne morte de la Covid-19. Il dit être très surpris de voir de telles scènes d’autant que cela ne ressemble pas à la culture sénégalaise. Mais, estime-t-il, si certains agissent de la sorte c’est parce qu’ils ignorent que la Covid-19 n’est pas honteuse.
Par ailleurs, Abdoulaye Diouf Sarr s’est prononcé sur le cas des personnes âgées qui sont les plus fragiles. A son avis, il faut travailler à les isoler dans les familles. Certes, reconnait-il, cela ne sera pas facile pour certaines familles, mais pense le ministre, tout est question d’organisation.
94 NOUVEAUX CAS DE CONTAMINATION AU COVID-19
Sur 1820 tests réalisés, 94 sont revenus positifs. Il s’agit de 84 cas contacts suivis par les services du ministère de la Santé, 10 cas issus de la transmission communautaire.
Le ministère de la Santé et de l’action sociale a informé ce lundi 1 juin que le Sénégal a enregistré 94 nouveaux cas de contamination au Covid-19. Dix (10) d’entre eux sont issus de la transmission communautaire. Le ministère a également précisé que 57 patients sont déclarés guéris.
«Sur 1820 tests réalisés, 94 sont revenus positifs. Il s’agit de 84 cas contacts suivis par les services du ministère de la Santé, 10 cas issus de la transmission communautaire. Par ailleurs, 57 patients sont testés négatifs et donc déclarés guéris. Quatorze (14) cas graves sont également pris en charge dans les services de réanimation de l’hôpital Fann et de l’hôpital principal de Dakar.
L’Etat de santé des patients hospitalisés dans les hôpitaux évolue positivement. A ce jour, le Sénégal a enregistré 3739 cas positifs au Covid-19 dont 1858 guéris, 42 morts, 1 évacué et 1838 personnes sont encore sous traitement», a déclaré le directeur de cabinet du ministre de la santé et de l’action sociale, Dr Aloïs Waly Diouf.