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18 juillet 2025
DES CHAMBOULEMENTS DANS LE CALENDRIER UNIVERSITAIRE
Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, a évoqué mardi, les perspectives de finalisation de l’année en fin décembre 2020 à l’exception de l’Université Assane Seck de Ziguinchor
Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, a évoqué mardi, les perspectives de finalisation de l’année universitaire en fin décembre 2020 à l’exception de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (sud).
"En tout état de cause, selon nos estimations, les perspectives de finalisation de l’année universitaire en fin décembre 2020 sont justifiées et à notre portée", a notamment dit Cheikh Oumar Hanne.
"Ainsi, les instances académiques, en toute autonomie, prendront toutes les dispositions utiles pour le réaménagement du calendrier académique en vue de la reprise des enseignements en présentiel en septembre/octobre 2020", a-t-il ajouté.
L’hypothèse d’une année blanche dans l’enseignement supérieur est déjà écartée, a assuré mardi le ministre de tutelle, soulignant toutefois que les cours en présentiel ne reprendront que "lorsqu’un certain nombre de conditions seront réunies".
Présentant "la situation des universités face à la Covid-19", le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a indiqué que les instances délibérantes de toutes les universités, à l’exception de l’Université Assane Seck de Ziguinchor, se sont réunies en séances spéciales, entre le 11 et le 19 mai 2020.
Les cours sont suspendus dans le supérieur depuis le 14 mars pour éviter une propagation de la Covid-19.
Selon le ministre, "les situations décrites par les différentes instances académiques" font ressortir "deux cas de figure".
Le premier cas fait état de "situations défavorables" dans certaines filières où "il restait seulement trois semaines de cours sur douze, pour achever le premier semestre de l’année en cours".
Pour d’autres, les évaluations du premier semestre étaient même programmées, a relèvé le ministre.
Le second cas fait état de "situations favorables" où "les enseignements du premier semestre ont été bouclés, les évaluations déjà organisées et le second semestre entamé, en présentiel comme en ligne".
"C’est le cas à la Faculté de médecine de l’UCAD et dans les UFR Santé des autres Universités et dans les Ecoles Supérieures et d’Ingénieurs", a expliqué le ministre.
Après la suspension des cours, un travail avec les responsables des Institutions d’Enseignement Supérieur (IES) a permis "la mise à disposition des cours à travers tous les types de supports (plateformes numériques, dispositifs électroniques téléchargeables, imprimables et consultables, blogs, réseaux sociaux, etc.) qui permettront d’éviter le décrochage des étudiants et de rattraper les semaines perdues", a dit le ministre.
Selon lui, il a été également demandé "de proposer, dans les plus brefs délais et en adéquation avec le système LMD, un calendrier de poursuite de l’année académique, en accord avec les instances pédagogiques et les partenaires sociaux".
Ces instances qui ont délibéré "en toute autonomie" ont retenu d’’écarter "toute hypothèse d’année blanche, au regard du niveau d’avancement des enseignements, de nos ressources pédagogiques et du système de semestrialisation propre au LMD", a dit Cheikh Oumar Hann.
Elles ont également décidé "de ne reprendre les cours en présentiel que lorsqu’un certain nombre de conditions seront réunies".
Selon lui, "c’est dans cette perspective que certaines universités comme l’UCAD et l’UGB ont mis sur pied des Commissions santé Covid-19, dont la mission est de donner des avis qualifiés avant toute prise de décision". Les autres universités et écoles ont reçu instruction d’en faire de même, a dit le ministre.
Il a été également décidé de "n’organiser les examens qu’en présentiel, sauf délibérations exceptionnelles des instances académiques habilitées".
Afin d’assurer la continuité pédagogique les Assemblées délibérantes ont retenu de "poursuivre en ligne les activités pédagogiques ; continuer la création des classes virtuelles ; accompagner les enseignants dans la mise en ligne des contenus pédagogiques".
Les instances ont également retenu de "mettre en ligne les milliers de cours, via les plateformes des Instituts de formation ouverte et à Distance (IFOAD) ; de rendre disponibles les outils de collaborations ; de soutenir les équipes mixtes de Télécommunications Informations Communication pour l’Enseignement (TICE) et de Pédagogie Assurance-qualité ; d’envoyer à distance les exercices aux étudiantes et étudiants".
Concernant la reprise des cours, en présentiel, le ministre a estimé qu’avec la progression actuelle de la pandémie et l’éventail des risques éventuels, "l’ouverture des campus pédagogiques et sociaux demeure problématique pour l’instant".
La reprise des enseignements en présentiel "est subordonnée, d’une part, à l’amélioration significative de la situation sanitaire nationale et d’autre part, à la mise en place de dispositifs offrant des garanties sanitaires au Personnel Enseignant et de Recherche (PER), aux Personnels Administratifs, Techniques et de Service (PATS), aux étudiantes et étudiants", a-t-il indiqué.
Le ministre est revenu sur "le cas spécifique de l’université Assane Seck de Ziguinchor".
"Le Gouvernement, a-t-il dit, suit avec une attention particulière l’évolution de la situation et affirme sa disponibilité à accompagner les instances pour la mise en œuvre de mesures adéquates afin d’éviter une année blanche et de finir l’année au plus tard le 31 janvier 2021".
Il a annoncé que le Réseau des Instituts supérieurs d’Enseignement professionnel (RISEP) "a décidé de reprendre les enseignements/apprentissages dans la période du 04 au 14 juin 2020".
"Les compétences générales seront dispensées à distance de juin à septembre tandis que les compétences spécifiques, les travaux pratiques et les séjours en milieu professionnel reprendront à partir du mois d’octobre 2020", a indiqué le ministre.
Concernant les établissements privés d’enseignement supérieur, il a souligné qu’une rencontre entre le ministère et la Coordination des Organisations Privées d’Enseignement Supérieur (CUDOPES) "a permis de noter que des Établissements Privés d’Enseignement Supérieur utilisent déjà l’enseignement à distance et d’autres le prévoient en attendant les bonnes conditions d’une reprise en présentiel".
Parlant de l’organisation du baccalauréat, il a assuré que l’Office du Bac, "en rapport avec le ministère de l’Education nationale et celui de l’enseignement professionnel, a pris toutes les dispositions pour garantir les meilleures conditions d’organisation aux dates prévues".
Il a réitéré "la disponibilité" du gouvernement à "apporter tout son appui aux initiatives et décisions émanant des structures académiques en veillant à l’équité de toutes les couches d’étudiants, en termes d’accessibilité aux plateformes, grâce à une amélioration de la qualité et des conditions de la connectivité".
Le ministre a assuré qu’en rapport avec le ministère de l’Economie numérique, l’ADIE, les recteurs et le coordonnateur de l’UVS, le gouvernement "a donné de fermes instructions pour faciliter aux étudiantes/étudiants l’accès".
Il a invité les étudiants à "rester attentifs et à suivre quotidiennement les informations émanant de leurs Départements/Sections, Facultés/UFR et leurs Universités car beaucoup de cours sont déjà disponibles sur plusieurs plateformes et la situation évolue positivement".
par Momar Dieng
DE LA PRÉSIDENTIALISATION DU MENSONGE D’ÉTAT
Le scandale du décret signé par Macky Sall et instituant un système de prébendes politiciennes en faveur des « présidents honoraires du CESE » est un miroir fidèle des dérives classiques du régime
Le mensonge est une calamité, au plan individuel comme à un niveau institutionnel. Quand des gens investis de pouvoirs prennent plaisir à le banaliser à partir des hautes sphères de la présidence de la République et finissent par s’en accommoder, il devient un giga indicateur fondamental du mode de gouvernance publique appliqué au Sénégal. Après, c’est le drame sans fin entre fuites en avant, silences bavards, dos rond intégral, jusqu’à la prochaine incartade publique. Difficile de s’extirper de ce piège sans fin qui devient abri provisoire pour des dépositaires et délégataires de politiques publiques. Cette posture là, inconfortable et déshonorante, des psychologues lui ont trouvé un nom : « la loi de l’emmerdement maximum ».
Le scandale du décret signé par le Président Macky Sall et instituant un système de prébendes politiciennes en faveur des « présidents honoraires du Conseil économique, social et environnemental du Sénégal » est un miroir fidèle des dérives classiques du régime. Il vient juste allonger une série noire d’actes incompatibles avec le serment du Président de la République.
La « fabrication » d’un « Numéro spécial » du Journal officiel de la République du Sénégal en date du 29 avril dans lequel Macky Sall « revendique » la paternité du décret 2020-964 du 17 avril 2020 (instituant l’Honorariat pour les ex présidents du CESE) présidentialise le mensonge d’Etat et ringardise les auteurs du communiqué du pôle communication de cette même présidence qui traitait ce même décret de « faux » ! Le débat est clos car le mensonge s’est refermé sur des menteurs.
Programmé le 2 juin prochain, le retour de certains élèves dans les salles inspire de l’appréhension. Au fil des semaines, des observateurs dénoncent même une gestion incohérente de la crise sanitaire
Jeune Afrique |
Damien Glez |
Publication 26/05/2020
C’est dit et écrit depuis le dernier conseil des ministres sénégalais : « La reprise des enseignements et apprentissages pour les classes d’examen est fixée au 2 juin 2020 ». Et l’État d’appeler à une « mobilisation nationale » prudemment parachevée par une série de « convocations » d’enseignants à des gares, dans le cadre d’un dispositif de redéploiement coordonné sur l’ensemble du territoire. « Mauvais timing », grognent certains parents inquiets, au moment même où le pays de la Teranga vient de franchir la barre des 3 000 cas positifs officiels au coronavirus pour 35 décès.
Si le gouvernement ne peut lire dans le marc de café le franchissement des seuils morbides, des éditorialistes et autres signataires de tribunes croient lire de l’incohérence dans la stratégie présidentielle. Macky Sall peut-il adjurer les Sénégalais à « l’observance des mesures de prévention » – comme il l’a fait ce dimanche – et inviter les élèves et les enseignants à prendre le risque d’un viol de la distanciation sociale ?
« Oui », répondent les tenants du régime qui dégainent une autre citation de leur guide, celle qui évoquait, quelques jours plus tôt, la nécessité d’« apprendre à vivre avec le coronavirus » en respectant les mesures d’hygiène sanitaires préventives préconisées, notamment – donc – dans les écoles. « Non », rétorquent ceux qui craignent que les élèves ne deviennent les cobayes d’un nouveau coup de poker politique.
«Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va.» Sénèque
Le projet de création d’une monnaie unique Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) est sur les rails depuis le début des années 1980. Dans ce projet, huit pays devraient abandonner le F Cfa et sept autres leur monnaie nationale. Comme toute œuvre humaine, ce projet était en perpétuel ajustement. Lors de la 55e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en juillet 2019, une approche graduée pour l’adoption de cette monnaie unique «Eco», en commençant par les pays qui atteignent les critères de convergence, était réaffirmée. Sans compter sur les velléités de sabotage de la Françafrique.
Un sabotage en règle du projet initial
Face aux opinions africaines de plus en plus hostiles à la pérennisation d’un des vestiges de la colonisation qu’est le F Cfa, le Président ivoirien Alassane Ouattara réaffirmait, dans une démarche à contre-rebours de toute logique, en février 2019 sur le perron de l’Elysée, son soutien à cette monnaie dans les termes suivants : «Le F Cfa est une monnaie solide, bien gérée et appréciée, (….) je ne comprends pas ce faux débat.» D’où vient-il que ce chantre du statu quo se transforme en grand réformateur ? Dans cette métamorphose, où sont passés l’esprit et à la lettre du projet de 1983 ?
En date du 16 janvier 2020, les ministres des Finances et gouverneurs de Banque centrale de cinq pays anglophones (Nigeria, Ghana, Sierra-Leone, Liberia, Gambie) et de Guinée ont rejeté la nouvelle monnaie commune de l’espace, telle que proposé le 21 janvier 2019 à Abidjan en marge de la rencontre bilatérale entre Alassane Ouattara et Emmanuel Macron.
Ces pays se sont vigoureusement opposés à la décision «unilatérale» de Ouattara, sous les fourches caudines de la France, de renommer le franc Cfa en «Eco» à l’horizon de juillet 2020 sans leur avis.
Par sa puissance économique, le Nigeria tient une place importante dans ce projet initial (le Pib représente environ deux tiers du Pib de la Cedeao (670 milliards $, soit 5 fois celui de tout l’Uemoa, avec ses 130 milliards).
Alors que le projet initial avait comme pierre angulaire la déconnexion monétaire totale avec la France, le 21 décembre 2019 à Abidjan, Ouattara et son homologue Macron ont acté ce qu’ils ont appelé «réforme historique majeure» qui est en réalité un véritable sabotage du projet laborieux initial de 1983.
De toute évidence, l’esprit du projet initial qui visait la rupture totale avec la France a été dévoyé par l’accord d’Abidjan. Il est insultant pour le Nigeria et le Ghana d’être infantilisés par la garantie de la nouvelle monnaie qui continuera à être assurée par la France.
Ensuite, en gardant le régime de parité fixe entre la nouvelle monnaie Eco et l’Euro (1Euro=655.56 Eco), cela prive les pays membres de la zone de manipuler souverainement à leur avantage le taux de change entre la nouvelle monnaie et l’Euro.
En effet, pour des pays en développement ou en quête d’émergence, il est indispensable de maîtriser la politique de change que l’on peut utiliser comme un levier de politique économique. La parité fixe prive ainsi les pays concernés d’un maniement souverain du taux de change, dans le sens de leurs propres intérêts bien définis, qu’il s’agisse d’une politique de monnaie forte ou de monnaie faible.
En maintenant la fixité des parités entre la nouvelle monnaie Eco et l’Euro, on ne voit pas comment les pays membres de la zone Uemoa pourraient éviter d’être à la merci de la politique monétaire européenne qui ne correspond pas du tout aux réalités objectives des pays africains.
Une réforme en trompe-l’œil
En dépit de toute vraisemblance, les changements majeurs qui vont accompagner la mise en place de l’Eco (Changement du nom du F Cfa à l’Eco, fin du dépôt des réserves de change en France, fin de représentants français dans les instances de gouvernance de l’Union) sont trompeurs.
On voit bien qu’avec la garantie accordée par la France pour cette nouvelle monnaie, l’un des grands défauts qui ravivaient toutes les critiques sur le système précédent n’est pas réglé. Il s’agit soit de la «servitude volontaire» (Cf. Nubukpo) ou de «l’état d’esprit de facilité et d’irresponsabilité» (Cf. Diarra) de certains décideurs de la zone franc, qui se reposent sur l’assurance de convertibilité illimitée de leur monnaie pour ne pas chercher à équilibrer leurs balances extérieures ou conduire les réformes nécessaires au parachèvement de leur intégration économique régionale.
Cette nouvelle monnaie ne pourrait être un instrument au service des économies africaines que si cette union monétaire ainsi créée est doublée d’une union économique permettant la création d’un marché commun unifié dans lequel la monnaie pourrait agir comme moteur. Force est de constater que le projet d’intégration régionale de l’Uemoa, fondé en 1994, s’est considérablement essoufflé. Comment peut-on dans ces conditions envisager l’élargissement à d’autres Etats membres de la Cedeao ?
A contre-sens d’une véritable indépendance monétaire des pays membres de la zone vis-à-vis de la France, la mise en place de l’Eco renforcera la dépendance financière envers la France qui se trouvera plus que jamais garante de leurs déficits et soupçonnée de contribuer à nouveau à l’affaiblissement d’une partie de l’Afrique.
Le problème de solvabilité des demandeurs de prêts et du manque de confiance des institutions financières à leur égard ne sera pas du tout résolu par la réforme de la monnaie ni par les éventuelles réserves disponibles. Et pour cause, en 2014 par exemple, le niveau des réserves légales détenues par la Bceao était de 30% supérieur à celui exigé par les traités, ce qui n’a pas entraîné un effet substantiel sur le financement des économies.
Nonobstant toute réflexion superfétatoire, la volonté des pays de l’Afrique de l’Ouest (anglophones et francophones) qui se battent pour leur souveraineté monétaire contraste de la paresse qui inhibe chez les pays de la Cemac (Communauté économique monétaire de l’Afrique centrale) toute volonté d’affranchissement de cette servitude monétaire, sapant en même temps leur fierté.
En donnant un coup d’arrêt à l’ambitieux projet de création d’une monnaie unique de la Cedeao, les Présidents Ouattara et Macron seront manifestement les seuls à tirer leur épingle du jeu. L’un et l’autre vont récolter de cette réforme économique des retombées politiques. En donnant l’impression d’avoir pris à bras-le-corps les revendications toujours plus pressantes et plus exacerbées des opinions africaines qui luttent pour la mise à mort de ce vestige du colonialisme, le Président ivoirien pourra en faire un argument électoral massif lors des futures élections qui se profilent à l’horizon dans son pays. Tout au moins pour ses partisans, puisqu’il ne pourra plus être candidat. Quant au Président Français Emmanuel Macron, en faisant tomber ce symbole anti-français, tout en conservant insidieusement la coopération monétaire franco-africaine, il réalise une double prouesse qui fera monter son image dans l’estime de ses compatriotes. Et l’Afrique dans tout ça ?
par Demba Moussa Dembélé
LA FIN DU FRANC CFA, BON DÉBARRAS
En fait, ce que la France cherche avec ce nouvel accord c’est de saboter le projet de monnaie unique de la CEDEAO, avec la complicité de certains dirigeants de l’UEMOA
Le mercredi 20 mai 2020, le gouvernement français a adopté un projet de loi visant à mettre fin au franc CFA, conformément à l’accord passé entre Macron et Ouattara en décembre 2019.
Le franc CFA est bien la monnaie de la France !
Certains se sont étonnés que ce soit la France qui annonce « la fin du franc CFA », qui est supposé être « une monnaie africaine » ! Mais pour ceux qui connaissent l’histoire du franc CFA, cela n’a rien d’étonnant. Au contraire, l’annonce du gouvernement français ne fait que confirmer ce que des critiques n’ont cessé de dire : que le franc CFA c’est bien la monnaie de la France et non celle des pays africains. Joseph Tchundjang Pouémi a dû bien rire du fond de sa tombe, lui qui était le premier à affirmer il y a bientôt 40 ans : « la France est le seul pays au monde à avoir réussi l’extraordinaire exploit de faire circuler sa monnaie- rien que sa monnaie- dans des pays politiquement libres ». L’histoire lui a amplement donné raison !
En vérité, la décision du 20 mai 2020 par le gouvernement français s’inscrit dans la longue liste des réaménagements pris par la France sur le franc CFA pour mieux renforcer sa domination sur ses anciennes colonies. Rappelons que c’est le 26 décembre 1945, il y a bientôt 75 ans, que le général de Gaulle décida de créer le franc des colonies françaises d’Afrique (CFA) pour réaffirmer le contrôle de son pays sur ses colonies, à la fin de la deuxième guerre mondiale.
Depuis lors, il y a eu plusieurs réaménagements sans pour autant atténuer la tutelle de la France sur ses colonies. Il y eut le transfert du siège de la BCEAO en Afrique (au Sénégal) et la nomination d’un gouverneur africain. Il y eut des accords sur le montant des réserves déposé au Trésor français, passant de 100% à 65 et enfin à 50%. En dépit de ces changements, la France a toujours conservé sa souveraineté sur le franc CFA. Cela est illustré par sa décision unilatérale de dévaluer le franc CFA en janvier 1994. Et pour montrer le peu de respect qu’elle avait pour les « présidents » africains, elle envoya, son ministre de la Coopération – en fait le ministre des anciennes colonies- pour informer 14 « chefs d’Etat » et de gouvernement enfermés dans un grand hôtel à Dakar, au Sénégal !
L’annonce du 20 mai 2020 prouve une fois de plus que le sort du franc CFA se décide en France et non en Afrique.
1 Joseph Tchundjang Pouémi, Monnaie, servitude et liberté : la répression monétaire de l’Afrique, Yaoundé, Ménaibuc, 1981/Paris, 2000
Vers une servitude monétaire « rénovée »
Même si le franc CFA devait être remplacé par l’ECO, la tutelle de la France sur les anciennes colonies va se poursuivre, voire se renforcer. Car, selon les stratèges français et leurs pions africains, il fallait enlever les symboles qui fâchent, ce qu’ils appellent les « irritants », pour essayer de couper l’herbe sous les pieds des critiques opposés au franc CFA. Donc, que la monnaie s’appelle CFA ou ECO, peu importe ! Les relations entre la France et ses anciennes colonies ne changeront pas fondamentalement. Certains fondamentaux sont préservés, comme le taux de change fixe avec l’euro et la liberté de transfert de capitaux entre les pays africains et l’ancienne métropole. Le taux de change fixe va obliger la BCEAO à calquer sa politique monétaire sur celle de la Banque centrale européenne (BCE), en donnant la priorité à la lutte contre l’inflation. Quant à la liberté de circulation des capitaux elle permettra des transferts massifs de capitaux, sous diverses formes, privant ainsi les pays africains d’une bonne partie de leur épargne.
Par ailleurs, à propos du départ des représentants de la France, pourquoi les remplacer par des « experts internationaux » ? Les pays de l’UEMOA n’auraient-ils pas assez d’experts capables de conduire les politiques monétaires de leurs pays sans avoir besoin de tuteurs ? Il est clair maintenant que si ses propres représentants doivent quitter les instances de la BCEAO, la France aura son mot à dire dans le choix des « experts » qui vont les remplacer pour s’assurer qu’ils joueront le même rôle. En ce qui concerne les réserves de change, la fin de l’obligation de dépôt auprès du Trésor français ne signifie pas que ces réserves reviendront en Afrique, comme le croient naïvement certains citoyens. La BCEAO aura toujours la possibilité de les laisser en France ou dans d’autres pays membres de la Banque centrale européenne (BCE).
Enfin, la France va jouer le rôle de « garant », ce qui lui permettra ainsi de continuer d’exercer un droit de regard sur les politiques des pays africains.
En vérité, on fait croire au « changement » alors qu’il s’agit de quelques réaménagements destinés à atténuer les critiques tout en préservant l’essentiel, à savoir la poursuite de la servitude monétaire, sous une forme « rénovée ».
Torpiller le processus vers la monnaie unique de la CEDEAO
En fait, ce que la France cherche avec ce nouvel accord c’est de saboter le projet de monnaie unique de la CEDEAO, avec la complicité de certains dirigeants de l’UEMOA. En effet, le Sommet de la CEDEAO du 29 juin 2019 à Abuja, au Nigeria, avait décidé de l’adoption d’une monnaie unique pour les 15 pays membres, sous le nom ECO. En optant pour un système de change flexible et une Banque centrale de type fédéral. Dix jours après ce Sommet, Alassane Ouattara se rendait à Paris le 9 juillet 2019 pour rencontrer Emmanuel Macron.
A sa sortie d’audience, il déclarait que le franc CFA prendrait le nom ECO en 2020 et que les pays de l’UEMOA seraient les premiers à utiliser le nom ECO parce qu’ils remplissent les critères de convergence. Ce qui est archi-faux, bien sûr. Le but de cette visite était de rassurer le président français et surtout les milieux d’affaires qui voient d’un très mauvais œil la fin du franc CFA instrument privilégié de prédation des anciennes colonies.
La France n’a jamais envisagé l’indépendance réelle et la souveraineté de ses anciennes colonies. Or elle sait que le succès du projet de monnaie unique de la CEDEAO pourrait ouvrir la voie à la fin définitive de sa tutelle sur ses anciennes colonies. C’est un secret de Polichinelle que c’est cette tutelle qui permet à la France de jouir d’un statut de « grande puissance » en Europe et dans une moindre mesure dans le monde. Dans un monde en plein bouleversement, perdre cette influence précipiterait inéluctablement son déclin.
Elargir l’UEMOA aux pays « anglophones »
C’est pour conjurer un tel sort, qu’elle cherche à maintenir sa tutelle sur ses anciennes colonies. Mais pour donner plus de crédibilité, voire de « légitimité » à sa stratégie d’empêcher ou de retarder l’avènement de la monnaie unique de la CEDEAO, il fallait chercher à élargir le cercle des pays de l’UEMOA en y adjoignant quelques pays « anglophones ». Cette stratégie a fait l’objet d’études en France depuis plusieurs années, avant même l’arrivée au pouvoir de Macron. Ces initiatives visent à « rénover » les relations de la France avec l’Afrique. Sous la présidence de François Hollande, la Commission Védrine, qui comprenait notamment Lionel Zinsou et Tidiane Thiam, avait publié un rapport rendu public le 4 décembre 2013, qui exhortait la France à prendre des initiatives nouvelles et... décomplexées et appelait à l’élargissement de la zone CFA au Ghana, au Liberia et à la Sierra Leone.
En avril 2018, Dominique Strauss-Kahn, ancien Directeur général du FMI et ancien ministre français de l’Economie et des Finances, publiait un papier sur le même sujet,2 en allant plus loin que les propositions de la Commission Védrine, sur le franc CFA, en proposant ce qui suit :
Changer le nom de la monnaie, à cause du sigle CFA, trop chargé
Rattacher la monnaie à un panier de devises en lieu et place de l’euro
Enlever les représentants de la France des instances de la BCEAO
Les remplacer par des experts recommandés par la BCEAO, la Banque de France et la Banque centrale européenne
Transférer les comptes d’opérations à la Banque des règlements internationaux (BRI) en Suisse Confirmer la « garantie » de la France
Elargir l’UEMOA aux autres pays d’Afrique de l’Ouest, en excluant le Nigeria
L’accord Macron-Ouattara reprend l’essentiel des propositions de Strauss-Kahn, sauf en ce qui concerne le taux de change. Lors de son séjour à Abidjan, Emmanuel Macron avait fait des appels du pied à certains pays de la CEDEAO pour soutenir l’accord : « j’espère que des pays comme la Guinée, le Ghana, la Sierra Leone, le Liberia, la Gambie poursuivront ce mouvement avec cette nouvelle monnaie, cette gouvernance nouvelle ».
Les critiques contre l’accord Ouattara-Macron
Comme il fallait s’y attendre, l’accord a suscité des réactions négatives de la part des pays non- CFA de la CEDEAO. Le Nigeria et les cinq autres pays membres de la Zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest (ZMAO) avaient dénoncé le 16 janvier 2020 la décision de remplacer le franc CFA par l’ECO, en soulignant avoir « noté avec préoccupation la déclaration visant à renommer unilatéralement le franc CFA en Éco d’ici à 2020 ». Ces pays estimaient que cette décision « n’est pas conforme aux décisions » de la CDEAO en vue de « l’adoption de l’Éco
2 Zone Franc, pour une émancipation au service de tous, avril 2018 comme nom de la monnaie unique » de toute la région. En conclusion, ils « réitèrent l’importance pour tous les membres de la Cedeao d’adhérer aux décisions de l’autorité des chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao concernant la mise en œuvre de la feuille de route révisée du programme de monnaie unique ».
En dehors des pays de la ZMAO, le président nigérien, Issoufou, avait exprimé une opinion similaire, dans une interview à Jeune Afrique, dans le numéro daté 14 août 2019, dans laquelle il disait ceci : « Soyons clairs. La création de l’Eco signifie la sortie du franc CFA. Cette monnaie sera liée à un panier de monnaies, constitué des principales devises – euro, dollar, yuan... – avec lesquelles nous commerçons. Ce ne sera donc pas le CFA sous un autre nom, ainsi que je l’entends parfois.... J’ajoute que toutes ces décisions ont été prises à l’unanimité des 15 États membres de la Cedeao, francophones et anglophones. » Cette déclaration est une critique à peine voilée de la démarche de Ouattara.
Quel avenir pour l’accord Ouattara-Macron ?
Le projet de loi adopté par la France intervient dans un contexte mondial et africain complètement différent de celui qui prévalait en décembre 2019. Les bouleversements causés par la pandémie du coronavirus ont profondément changé la donne pour les pays de l’UEMOA, à tel point qu’ils se voient obligés de suspendre le Pacte de convergence macroéconomique, qui contient les fameux critères de convergence qui conditionnent le lancement de la nouvelle monnaie. Mais surtout le rappel à l’ordre exprimé par le Nigeria et les autres pays de la ZMAO constitue un obstacle de taille aux manœuvres de Ouattara-Macron.
Dans ces conditions, on voit mal comment les pays de l’UEMOA pourraient changer le CFA en ECO dans un avenir prévisible. Ceci d’autant plus qu’il est évident que le but de l’Accord Ouattara-Macron est d’essayer d’isoler le Nigeria, en débauchant éventuellement d’autres pays de la CEDEAO. Le but ultime d’une telle démarche est de saboter le processus d’intégration régionale. Car il ne peut y avoir d’intégration en Afrique de l’Ouest, et même en Afrique, sans le Nigeria, qui commande 70% du PIB de la région.
Mais cette manœuvre est sûrement vouée à l’échec, car des pays d’Afrique de l’Ouest qui accepteraient de faire échouer le processus d’intégration de la CEDEAO, initié depuis 1978, porteraient une très lourde responsabilité devant l’histoire. Surtout dans le nouveau contexte mondial post-COVID en gestation, dans lequel les appels se multiplient pour que l’Afrique prenne enfin son destin en main, en comptant d’abord sur ses propres forces, en élaborant son propre modèle de développement, en renforçant son unité sur le plan politique et en accélérant son processus d’intégration à tous les niveaux.
Par conséquent, les dirigeants de l’UEMOA doivent respecter la feuille de route de la CEDEAO qui mène à la monnaie unique. Ils doivent refuser de jouer les seconds rôles dans les manœuvres et combines mesquines de Monsieur Emmanuel Macron et le laisser clore le chapitre ouvert il y a bientôt 75 ans par le général de Gaulle, en enterrant leur monnaie, le franc CFA.
DES CENTAINES DE VEHICULES ET DE SCOOTERS TOMBENT DANS LA NASSE DES FORCES DE L’ORDRE
À Grand-Yoff, Pikine, Niary-Tall, Thiaroye, Hlm etc, les populations se jouent des forces de l’ordre
À Grand-Yoff, Pikine, Niary-Tall, Thiaroye, Hlm etc, les populations se jouent des forces de l’ordre
Les Dakarois ont voulu célébrer la Korité en violation du couvre-feu instauré dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire. Un couvre-feu allant de 21 heures à 05 heures du matin après avoir concerné la tranche horaire 20 heures-06 heures au début. Il leur en a coûté cher puisque des centaines de véhicules particuliers, de taxis et de scooters ont immobilisés dans la nuit de dimanche à lundi par les forces de sécurité déterminées à faire respecter les mesures de l’état d’urgence sanitaire. Pendant ce temps à Grand-Yoff, à Pikine, à Thiaroye, aux Hlm, aux Parcelles Assainies, à Niari-Talli etc., certains jeunes fêtards et autres passants attardés se sont joués des patrouilles de la police avant que l’ordre sécuritaire ne soit rétabli aux alentours de minuit.
« Il parait qu’il n’y aura pas de couvre–feu aujourd’hui, jour de korité … » C’est l’ « info » qui a circulé sur les réseaux sociaux dimanche. « C’est vrai, pas couvre-feu ! Ministre bi, wakh nako… » ont « confirmé » d’autres. Inutile de dire que ces fausses informations avaient rapidement fait le tour de la Toile.
Par inconscience ou par ignorance, certains sont malheureusement tombés dans le panneau de ces fake-news. a preuve par le dimanche 24 mai 2020, c’est-à-dire le jour de la korité marquant la fin du ramadan. Sur leurs balcons ou à leurs fenêtres, voire depuis la devanture de leurs maisons, les riverains des quartiers Sacré-Cœur 3 ont été surpris de voir la Voie de dégagement nord (Vdn) retrouver son dense trafic des jours de fête « normaux » alors qu’on était audelà de 21 heures, heure à laquelle le couvre-feu entre en vigueur. Pis, les deux sens de la Vdn étaient envahis par des files interminables de véhicules et scooters dont des taxis « jaune-noir » ! Sans doute, ces conducteurs ont dû échapper à la vigilance des gendarmes — ou alors profité de leur passivité en ce jour de fête. Toujours est-il que les pandores ont tardé à mettre en place leur dispositif sur cette artère très passante.
Par exemple, à 21 heures 15 ce soir-là au niveau du rond-point « Star-Energy », à hauteur du lieudit « ancienne piste », malgré la présence d’une « Renault » de la gendarmerie, les automobilistes circulaient librement sans se faire contrôler. Ce, contrairement aux nuits précédentes où tout véhicule qui s’aventurait à emprunter cet axe était sommé de s’arrêter et de présenter une autorisation de circuler. En cas de non-présentation du sésame, le compte du conducteur était bon. Ce dimanche soir, donc, c’est à 21 heures 30 que nous nous sommes rendus compte que si ces automobilistes ont fait impunément trajet sur la Vdn dans le sens aller, c’est-à-dire de la foire jusqu’à l’«ancienne piste», sans se faire contrôler, cela n’était pas valable dans le sens retour ! Par exemple, au carrefour du « Supermarché Exclusive », nous tombons sur impressionnant check-point tenu par une dizaine de gendarmes. « Bonsoir monsieur, Svp, faites voir vos laissez-passer ! » nous ordonne-t-on d’une voix ferme. Pendant ce temps, de l’autre côté de la chaussée, des automobilistes immobilisés en violation du couvre-feu font entendre leur voix. « Mais chef, il faut nous pardonner car on croyait qu’il n’y a pas de couvre- feu en ce jour de korité. Billahi…on ne le savait pas ! » Tentent-ils de se justifier. Furtivement, votre serviteur parvient à compter une centaine de véhicules immobilisés sur les bas-côtés de cette route. Parmi ces voitures, de nombreux taxis « jaune-noir » ayant à bord des passagers. Même scène de « désolation » au rond-point de la Patte d’Oie Builders menant vers le quartier populeux de Grand-Yoff. Encore un solide check-point de la gendarmerie sur lequel ont butés quelque 300 véhicules composés de particuliers, de taxis « jaune noir », de taxis-clandos, de cars-rapides et de scooters. Sur place, de nombreuses personnes, par groupes, sans doute des occupants et clients, laissent apparaitre leur désolation d’avoir été pincés par les gendarmes. Par faits et gestes !
C’est dans cette atmosphère très tendue qu’un élément de la gendarmerie a sommé un automobiliste roulant dans le sens Yoff- Patte d’Oie en ces termes : « Monsieur, immobilisez votre véhicule, descendez et remettez moi votre permis de conduire » dit le pandore sur un ton sec. Sur place, les gendarmes chargés de faire respecter le couvre-feu sont les seuls maîtres de la rue. a 22 heures 10, votre interlocuteur se trouve à la célèbre intersection dite « Croisement-Cambéréne ». Ici, de longues files de voitures s’allongent dans les deux sens. En feux de détresse pour la majorité, histoire de signaler leur « détresse » d’être interpellées en violation du couvre-feu. Impossible de faire le décompte dès lors qu’ils étaient très, très nombreux les camions, les « Ndiaga-Ndiaye », cars-rapides et scooters à tomber dans la nasse de « Cambérène » devenue un carrefour d’éclatement pour tout véhicule allant vers Rufisque, Pikine, Parcelles assainies, Hann etc. Bountou-Pikine, un checkpoint imprenable Entrée Pikine ou « Bountou-Pikine », nous y sommes ! Ici, gendarmes et policiers partagent le secteur.
Avec une seule et unique mission, veiller à l’application des mesures édictées visant à faire respecter l’état d’urgence, et notamment le couvre-feu nocturne. Un, deux, trois…bref cinq checkpoints opposés ou complémentaires sont tenus par la police et la gendarmerie.
À l’entrée de la cité Lobatt-fall comme à la sortie de l’autoroute à péage, des véhicules sont immobilisés à hauteur des barrières dressées par les forces de l’ordre. « Vraiment, j’ai trop duré, ici, depuis 21 heures. Mes enfants commencent à dormir dans la voiture » rouspète une dame accrochée au volant de sa voiture alors qu’il était plus de 22 heures.
Dans la mêlée, deux individus marchant tranquillement sont invités par les policiers à se présenter. Après vérification, les policiers ont constaté qu’il s’agit de soldats du bataillon des parachutistes. Attardés, ils comptaient rejoindre leur caserne à pieds. Leurs cartes professionnelles leur ont permis d’avoir la compréhension des agents de la police. Avant d’être relaxés, ils ont été sensibilisés sur la nécessité du respect du couvre-feu qui s’applique à tous à l’exception des citoyens disposant d’un laisser-passer « La prochaine fois, il faut se munir d’une autorisation de sortie de la caserne. Surtout que vous êtes en tenue civile » sermonne un policier à l’endroit des deux soldats.
Pendant ce temps, dans les ruelles des quartiers Hlm, Grand Yoff, Niary Tally ainsi dans la banlieue dakaroise comme Pikine, Thiaroye, Parcelles etc. des populations, intoxiquées par les fake news ayant circulé dans la journée, se faisaient prendre au piège des gendarmes et des policiers…
L’ECO, LA FAUSSE SORTIE DE LA FRANCE
Le mercredi 20 mai 2020 devait rester dans l’Histoire comme la date de la vraie indépendance économique des pays africains d’expression française utilisant le franc CFA.
Le mercredi 20 mai 2020 devait rester dans l’Histoire comme la date de la vraie indépendance économique des pays africains d’expression française utilisant le franc CFA. Ces pays se trouvent en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale en plus des Comores. Hélas, la fin du Franc CFA annoncée par la France n’est qu’un faux affranchissement puisque l’ancienne puissance coloniale continuera en réalité à entretenir de très fortes relations monétaires avec les quinze pays de la CEDEAO qui ont décidé de lancer en juillet 2020 une monnaie unique dénommée ECO.
La décision du gouvernement français qui va être soumise à son Parlement s’inscrit dans un calendrier global mis en œuvre par les 15 chefs d’Etat de la Cédéao lors du sommet d’Abuja du 29 juin dernier. a cette occasion, les dirigeants de la zone étaient tombés d’accord pour mettre sur pied une monnaie unique, l’ECO, en juillet 2020.
Les discussions entre la France et ses « partenaires » africains de l’Umoa ont abouti à une proposition commune de réforme des instances et du fonctionnement de la coopération suivant quatre axes :
le changement de nom de la devise, les autorités de l’Umoa indiquant leur souhait de passer du « franc Cfa » à l’« ECO7 » ;
la suppression de l’obligation de centralisation des réserves de change sur le compte d’opérations au Trésor ;
le retrait de la France des instances de gouvernance de la Zone et
la mise en place concomitante de mécanismes ad hoc de dialogue et de suivi des risques (notamment reporting, échanges et rencontres techniques).
La signature le 21 décembre 2019 de l’accord de coopération entre les états membres de l’Umoa et la France, est la concrétisation de cette proposition. Cet accord viendra remplacer l’accord existant de 1973. Cet accord doit être complété courant 2020 par une convention de garantie, texte technique d’application, conclue avec la Banque centrale des états de l’Afrique de l’Ouest (Bceao).
Deux mois restant à la France pour prononcer la mort du FCFA, il fallait arranger les deux agendas du FCFA et de l’ECO qui n’avaient pas les mêmes paramètres monétaires. Le facteur handicapant, le franc Cfa est imprimé en France (Chamalières et Pessac), 50% des réserves de l’Uemoa étaient gardées par la France, la politique monétaire de nos pays était aussi décidée depuis Paris. Or dans le schéma d’Abuja, dans un premier temps, les 8 pays membres de l’Uemoa doivent commencer en juillet à utiliser l’ECO du fait qu’ils sont proches des critères de convergence (déficit inférieur à 3%, inflation inférieure à 3%, endettement inférieur à 70 %).
Ensuite, les deux grandes puissances de la zone Cédéao, notamment le Nigéria et le Ghana, deux pays anglophones il est bon de le préciser, ont conditionné leur adhésion à la monnaie unique à la coupure par la France du cordon ombilical la liant à ses anciennes colonies. Ce de manière à ce puisse être mise en place une banque centrale fédérale.
La dernière étape devait consister en la mise en place d’une politique économique et commerciale, la signature des traités et du statut de la Banque centrale. Seulement à deux mois de la date de juillet 2020, les dirigeants de la Cédéao n’ont pas encore défini la politique monétaire à mener, encore moins le statut de la Banque centrale de la Cédéao. a deux mois de l’échéance de juillet 2020, il ne sera pas possible d’opérer toutes ces ruptures qui devraient accompagner l’avènement de l’Eco. La servitude monétaire avec la France va alors continuer puisque le seul changement opéré sera celui du nom de la monnaie.
Divorce officiel d’un mariage de 47 ans
La coopération monétaire actuelle entre la France et l’Umoa repose sur un accord de coopération monétaire signé le 4 décembre 1973 par les ministres des finances de l’Umoa et de la France, qui posait le cadre général de la coopération. Cet accord est complété par une convention de compte d’opérations, signée en décembre 1973 et modifiée par deux avenants de 2005 et 2014. Sous ce régime (accord de coopération, complété par la convention de compte d’opérations et ses deux avenants), la France est représentée dans des instances techniques de gouvernance de la zone (Conseil d’administration et Comité de politique monétaire de la Banque centrale des états de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), Commission bancaire de l’Umoa). La Bceao est l’institut d’émission commun aux états membres de l’Umoa et jouit du privilège exclusif de l’émission monétaire sur l’ensemble de ces états membres. La Commission bancaire de l’Umoa, présidée par le Gouverneur de la Bceao, est l’autorité de supervision bancaire de l’Union.
Les représentants de la France y disposent d’un droit de vote sans voix prépondérante. Il est à noter que la France ne participe pas aux instances politiques (Conférence des chefs d’état, Conseil des Ministres). « Le positionnement de la France évolue pour devenir celui d’un strict garant financier de la Zone. Les paramètres fondamentaux de la coopération ne sont toutefois pas modifiés : le régime de change demeure inchangé, avec un maintien de la parité fixe entre l’euro et la devise de l’Union tout comme la garantie illimitée et inconditionnelle de convertibilité assurée par la France » souligne « le projet de loi autorisant l’approbation de l’accord de coopération entre le Gouvernement de la République française et les Gouvernements des Etats membres de l’Union monétaire ouest-africaine » déposé à l’assemblée nationale française par le ministère de l’Europe et des affaires étrangères et le ministère de l’Economie et des finances. « La transformation du rôle de la France en celui d’un strict garant financier se traduit ainsi par la fin de sa représentation dans les instances techniques de gouvernance de la Zone où elle ne disposera plus, hors cas de crise, de droit de vote. La réforme maintient inchangés les paramètres essentiels à la stabilité macroéconomique et monétaire de l’UMOA : maintien de la parité fixe de la monnaie commune de l’UMOA avec l’euro et de la garantie illimitée et inconditionnelle de convertibilité assurée par la France.
La garantie apportée par la France fonctionnera sur le même principe qu’aujourd’hui : si la BCEAO fait face à un manque de disponibilités pour couvrir ses engagements en devises, elle pourra se procurer les euros nécessaires auprès de la France. La crédibilité de l’ancrage de la monnaie de l’Union sur l’euro est donc préservée.
La fin de l’obligation de dépôt des réserves de change de la BCEAO permettra à la Banque centrale de disposer de la totalité de ses réserves et de décider de leur allocation et de leur placement, avec, dans l’environnement de taux actuel, un impact probable sur la rémunération de ces avoirs » indiquent les auteurs du projet de loi.
«LE SEVRAGE BRUSQUE AVEC LA FRANCE SERAIT EXTREMEMENT DANGEREUX POUR NOS ECONOMIES ASSEZ VULNERABLES»
La fin annoncée du FCFA le mercredi 20 mai 2020 par la France n’est pas un événement extraordinaire. Elle est une nouvelle étape du processus de divorce entre la France et les pays de l’UMOA lancé le 21 décembre 2019
« La fin annoncée du FCFA le mercredi 20 mai 2020 par la France n’est pas un événement extraordinaire. Elle est une nouvelle étape du processus de divorce entre la France et les pays de l’UMOA lancé le 21 décembre 2019. Un processus qui devait aboutir à la création de la monnaie ECO en juillet 2020. Comme il y a des représentants de la France au Conseil d’administration de la BCEAO, elle devait préparer le départ de ces membres, tout comme il fallait régler aussi la fermeture du compte d’opérations. On est en train de dérouler les décisions du 21 décembre 2019. Il reste que deux choses fondamentales n’ont pas bougé en l’occurrence la garantie française, et la parité » souligne l’économiste Cheikh ahmadou Bamba Diagne. Cet enseignant à la faculté des Sciences économiques et de Gestion de l’Université de Dakar ajoute que « ce que les gens ne savent pas, c’est que ce sont les 8 pays de l’Uemoa qui feront leur ECO dans un premier temps en changeant de parité, puis ils vont aller avec le Nigéria et le Ghana pour changer encore de parités. Donc sous peu, il y aura des changements de parité alors pourquoi anticiper ou bousculer les choses pour changer ou rechanger encore ? Cela va déstabiliser les consommateurs. Il vaut mieux garder la parité au sein de l’Uemoa pour attendre la proposition des autres avant de mettre en place l’ECO de la CEDEAO. C’est plus logique » estime l’universitaire.
Poursuivant, il indique que « la garantie de convertibilité avec l’EURO, c’est transitoire. Le sevrage brusque, c’est extrêmement dangereux pour nos économies aussi vulnérables. Ceux qui continuent de théoriser l’asservissement de la zone Franc à la France ne font que de l’activisme. Cela n’a pas de sens. Les gens ont soutenu que la France gagnait de l’argent avec notre compte d’opérations. Ils racontaient du n’importe quoi.
Les activistes ont mobilisé des combats, aujourd’hui que la gestion de la réserve nous revient, ils vont savoir ce que c’est une réserve. Cet argent pris à la France, qui est un avoir extérieur net ne pourra être logé à la BCEAO, mais à la Banque centrale européenne ou dans une autre grande banque européenne. La fin du FCFA, c’est le FCFA sorti de la France. Pour aller vers une union monétaire dans l’espace CEDEAO, on ne pouvait pas continuer à avoir notre compte d’opérations en France. Il fallait créer une monnaie transitoire. L’ECO, c’est juste une monnaie transitoire » conclut le Pr Cheikh Ahmadou Bamba Diagne
LES CHEMINS DE FER DU SÉNÉGAL CRÉÉS
Le Sénégal dispose depuis le vendredi 22 mai 2020 d’une société nationale dénommée les Chemins de Fer du Sénégal (CFS)
Le Sénégal dispose depuis le vendredi 22 mai 2020 d’une société nationale dénommée les Chemins de Fer du Sénégal (CFS). La loi qui a été votée à cette date par l’Assemblée Nationale dissout aussi l’Agence nationale des Chemins de Fer (ANCF) et le personnel et l’actif de Dakar Bamako ferroviaire (DBF) seront versés dans les CFS, qui seront chargés en conséquence de la liquidation de DBF.
La mutation du secteur des transports ferroviaires au Sénégal a connu le vendredi 22 Mai 2020 une importante phase de son évolution. Le projet de loi portant création d’une société nationale dénommée les Chemins de fer du Sénégal, en abrégé (Cfs), a été voté, sans débat, à l’unanimité par l’ensemble des députés présents lors de la séance plénière.
C’était sous la Présidence de M. Moustapha Niasse, en présence du Ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, El Hadji Omar Youm, et du secrétaire d’Etat au réseau ferroviaire, M. Mayacine Camara souligne une notre du ministère des Infrastructures. Le rapport de l’inter commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains et celui de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat, des infrastructures et des transports de l’assemblée nationale, tenue le lundi 18 Mai, explique les détails de ce projet de loi. La création des Cfs entre dans le cadre de la politique de revitalisation des chemins de fer au Sénégal, la lutte contre l’insécurité routière et la dégradation prématurée des routes du Sénégal.
La société aura pour mission d’assurer la gestion du patrimoine ferroviaire de l’Etat du Sénégal, excepté celui du Train express régional (Ter) par la réalisation de toutes les opérations se rattachent directement ou indirectement à son objet selon le document parvenu à la rédaction. Pour éviter des doublons, précise la même source, les Cfs vont se subroger à l’agence nationale des Chemins de fer (aNCf) dans ses droits et obligations découlant des activités qu’il exerce pour le compte de l’Etat. Tous les agents et biens de l’aNCf seront versés aux Cfs. Ce n’est pas tout, les actifs de l’ex régie des Chemins de fer du Sénégal (Rcfs) et de la Société Nationale des Chemins de fer du Sénégal (SNCS) seront aussi dévolues aux Cfs. Le personnel et l’actif de Dakar Bamako ferroviaire (DBf) seront versés dans les CfS qui seront chargés en conséquence de la liquidation de DBf.
Par ailleurs, avec plus de flexibilité dans sa gestion financière, Cfs sera chargé de la recherche de financements pour la reconstruction et la modernisation du patrimoine ferroviaire national. Mais aussi du suivi et du contrôle des conditions d’exploitation des chemins de fer du Sénégal par les sociétés minières et autres. Le Petit train de banlieue (Ptb) quant à lui chargé du transport de passagers sera redéployé à l’intérieur du pays.
Par Kadialy Gassama
LA PEUR BLEUE DU COVID-19 VAUT-ELLE UN ARRET BRUSQUE DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE MONDIALE?
Si toute l’humanité reste confinée à cause d’une peur bleue du covid 19 pour leur bonne santé, il n’y aura plus de création de valeur et d’accumulation du capital,
Avec le confinement de plus de la moitié de la population active du globe de plus de 4 milliards d’individus, le monde d’aujourd’hui connaît une récession économique de large ampleur , de l’ordre de -4% du PIB mondial, soit plus de 840 milliards de dollars us jetés par la fenêtre en moins d’un trimestre.( 84740 milliards de dollars /4, année de référence 2018)x 4%=847,4 milliards de dollars . Si nous prenons uniquement les travailleurs touchés du secteur informel qui représentent deux milliards d’individus à l’échelle mondiale, leurs revenus vont baisser de 60% pouvant même atteindre 80% dans de nombreux pays africains.
Les PIB des pays producteurs de pétrole comme le Nigéria, l’Angola, l’Algérie ou l’Afrique du sud vont prendre un sacré coup avec la baisse vertigineuse des cours du pétrole. L’agriculture en Afrique pourrait subir une perte de 79 milliards de dollars, en plus du tourisme et du transport aérien qui sont par terre, toutes choses désorganisant les économies du vieux continent. Cette pandémie a perturbé les échanges de chaînes de valeurs, ce qui pénalise les exportations des produits de base. Il y a également la réduction des flux des échanges internationaux en ce qui concerne les transferts des fonds des migrants, les investissements directs étrangers, la fuite des capitaux. Il se trouve que la crise économique mondiale sans précédent, consécutive à la propagation planétaire d’un simple virus venu d’Asie, est surtout due à l’attitude fébrile des pays de l’OCDE à balance commerciale excédentaire, représentant 75% du commerce mondial du fait de la psychose .
Cette situation a compromis gravement la production mondiale des biens et services et le commerce international. Toutes les composantes de la structure de l’économie mondiale, allant du secteur public au secteur privé, de la production à la consommation, du secteur formel au secteur informel, des revenus du travail comme des revenus du capital et des revenus de transfert, subissent de plein fouet un choc comparable à un cataclysme planétaire. La machine économique mondiale est devenue grippée, impliquant des décroissances économiques et un risque majeur d’une insécurité alimentaire pouvant occasionner des émeutes de la faim en un si peu de temps, qu’une guerre mondiale d’usure de plusieurs années n’aurait produite sur l’humanité. Ce coup de frein brusque du fonctionnement de l’économie mondiale relève d’une très grande frayeur causée par le covid 19, au motif qu’aucune personne humaine qui respire l’air ambiant ne soit susceptible d’échapper à la contamination du virus pathogène.
Pour l’heure, des pays comme les USa et les pays de l’union européenne totalisant à eux seuls la moitié de la richesse mondiale, en sont les principales victimes d’un point de vue de l’impact sanitaire .La panique généralisée de départ et les stratégies subséquentes de sortie de crise adoptées par ces pays occidentaux au moyen du confinement total, n’ont pas été à la mesure des défis pour la résilience économique et sanitaire. Il ya lieu de faire remarquer que pendant ce temps ,les différentes stratégies de sorties de crise utilisées en Chine, en Corée du sud, au Sénégal, à Madagascar ou dans d’autres pays du monde qui ont adopté le modèle du confinement ciblé ou limité et d’autres mesures barrières afin de ne pas arrêter le fonctionnement de la machine économique , ont rencontré moins de problèmes en termes de chômage de masse, mais , sont affectés ,outre mesure, par les effets collatéraux du blocage de la machine économique mondiale .rien qu’aux USa, les observateurs ont dénombré plus de 30 millions de chômeurs en un laps de temps et autant dans les pays de l’union européenne.
Cette panique généralisée de départ dans le monde occidental, qui a été à la base d’une réaction plus émotive qu’efficace des pouvoirs publics par un confinement total de la population, a provoqué la mise à terre des structures productives et l’arrêt des flux d’échange, de transport et de consommation, sans pour autant minimiser les impacts immenses de la crise sanitaire. Les populations dans lesdits pays commencent à bouger pour réclamer un meilleur sort en rejetant les mesures de confinement total. Il est vrai que, pour pouvoir travailler et créer de la richesse, il faut une bonne santé. La santé est au début et à la fin de toute activité humaine productive, intellectuelle ou physique. au niveau sociétal, les mouvements du travail qui génèrent les dynamiques dans les processus de production et les flux d’échange, nécessitent une bonne santé publique .Sans cette dynamique du travail, il ne peut exister de revenus pour permettre aux agents économiques de reconstituer la force de travail et aux transactions de s’effectuer.
Si toute l’humanité reste confinée à cause d’une peur bleue du covid 19 pour leur bonne santé, il n’y aura plus de création de valeur et d’accumulation du capital, C’est dire que, la santé publique et le travail social constituent les deux faces d’une même monnaie qu’il faut savoir conjuguer, comme l’ont toujours pratiqué les pays africains ou asiatiques ,en dépit des situations épidémiques et, comme semble l’adopter aujourd’hui les pays occidentaux avec les mesures de dé confinement. au demeurant, il est apparu que les pays les plus durement affectés par le covid 19 sont les pays les plus riches au monde, alors les pays les moins avancés de la planète qui ont appris à vivre avec de nombreux virus ou maladies infectieuses (paludisme, Ebola, tuberculose, dingue, fièvre jaune, lèpre, onchocercose etc.) sans que leur existence soit compromise, ont mieux résisté au choc, d’un point de vue sanitaire ,comme d’un point de vue de la résilience économique. La leçon de vie apportée par l’apparition du covid 19 dans le monde, indique que l’humanité doit évoluer vers des transformations rapides, pour une société mondiale plus solidaire, plus égalitaire et plus humaine, dans une planète plus verte.
Kadialy Gassama,
Economiste
Rue Faidherbe X Pierre Verger Rufisque