SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
18 juillet 2025
VIDEO
UN TEMPS INITIATIQUE POUR REPENSER UNE AUTRE AFRIQUE
L'économiste camerounais, Martial Ze Belinga, décrypte la crise du coronavirus vu du continent. Il appelle les Etats africains à sortir du paradigme colonial
Entretien avec Martial Ze Belinga "L'Afrique à l'épreuve du Covid-19"
Economiste et sociologue de formation, Martial Ze Belinga est un auteur, éditorialiste pour la revue Présence Africaine et chercheur indépendant en sciences sociales. Il est actuellement membre du comité scientifique de l'UNESCO pour l'Histoire Générale de l'Afrique. Son champ d'expertise couvre l’économie de la culture, les questions de décolonialité et l’histoire générale de l’Afrique. Il est le co-auteur de l'ouvrage intitulé « Sortir de la servitude monétaire. A qui profite le franc CFA ? », publié en 2016, qui a permis d'enrichir le débat sur la question monétaire en Afrique francophone ainsi qu'en France.
DIDIER RAOULT A-T-IL ANNONCÉ QU'IL QUITTAIT LA FRANCE POUR LA CHINE ?
L'assistant deu directeur de l’IHU de Marseille a démenti l'information publiée par le site Entreprendre, selon laquelle l'infectiologue aurait écrit un courrier au patron des Editions Lafont pour lui dire qu'il partirait en Chine
L'assistant de Didier Raoult a démenti l'information publiée par le site Entreprendre, selon laquelle Didier Raoult aurait écrit un courrier au patron des Editions Lafont pour lui dire qu'il partirait en Chine.
Question posée par Sophie le 20/05/2020
Bonjour,
Votre question fait référence à l’article «Exclusif : le Professeur Didier Raoult quitte la France pour rejoindre une grande université chinoise» publié par le site Entreprendre ce mercredi 20 mai, et repris par le Midi Libre.
Entreprendre, qui fait partie des Editions Lafont, assure que le directeur de l’IHU de Marseille a envoyé un courrier à Robert Lafont, le PDG du groupe de presse Lafont presse-Entreprendre, dans lequel il lui écrirait: « Ayant fait partie des rares journalistes à avoir eu un comportement exemplaire durant cette période, j’en profite pour vous réserver la primeur d’une information : mon départ prochain pour la Chine (d’ici la fin de l’été). J’ai en effet été recruté en qualité de Professeur par la Peking University (PUHSC), la faculté de médecine la plus réputée du pays, qui se trouve être très en pointe dans le domaine de la virologie. Il est devenu très compliqué d’entreprendre des projets de recherche dans le domaine de la santé en France, le secteur étant rongé par les querelles partisanes, la bureaucratie tentaculaire et le politiquement correct.»
Suite à la publication de ces articles, Yanis Roussel, l’assistant du professeur Didier Raoult qui gère ses relations avec la presse, a contacté CheckNews pour démentir l’information d’Entreprendre. Faisant référence aux articles d’Entreprendre et de Midi Libre, il nous écrit: «Attention fake : Didier Raoult ne part pas en Chine» et assure que «la lettre n’a pas été envoyée par Didier Raoult».
Cette intelligentsia de cour, de science, de foi, finit par transformer ce « masla » qui garantissait la paix sociale en un « masla » de tabou, qui exclut les plus misérables, les plus faibles rendant leurs espoirs naïfs et leur avenir incertain
Il fut un temps où le Sénégal était un beau pays, un pays où les contradictions les plus profondes s’échouaient autour d’un bol de riz, de l’humour oui de la tolérance comme toujours. De ce sénégalais bavard qui préférait d’abord le dialogue à la violence, la solidarité à l’égoïsme.
Un sénégalais qui préférait une paix douillée à une tension vaine. Un « masla » solide et sincère, qui fit la force de sa société et qui fut le fondement qui allait asseoir une nation soudée.
Le sénégalais était ancré dans ces principes, sa croyance aussi forte qu’elle puisse être, s’adossait à la science, à l’humanisme et à la tolérance. Elle ne laissait pas place à l’obscurantisme, qu’elle soit religieuse, politique, et même ethnique. Le Sénégalais avait foi à sa liberté, à cet Etat auquel il n’hésitait pas à donner sa vie lorsque les principes qui en constituaient les colonnes, risquaient de s’écrouler. Oui, le sénégalais croyait à la démocratie, à la liberté. Ce n’était pas pour rien qu’on appelait sa terre, terre de la Teranga, une terre d’hospitalité.
Nostalgique de cette époque où cette terre était paisible, où même les plus misérables se contentaient malgré leur misère, d’une paix sincère. Ils vivaient heureux, ils vivaient en paix avec eux-mêmes, espérant que demain, leur tour viendra. Ces brises soyeuses et cette terre bénie qui enveloppait chaleureusement d'une argile légère et d'une boue moelleuse d’illustres érudits, de braves guerriers, de pacifistes et de saints qui par leur piété rendirent un si petit pays aussi grand, admiré de tous. Ce pays où les gouverneurs aussi tyranniques qu’ils pouvaient être, savaient aux moins ce qu’était une nation. Ce pays ou de preux chevaliers, de religieux sanctifiés conscients de leurs responsabilités, n’hésitaient pas à monter sur leurs grands chevaux pour défendre ce peuple et prôner l’éthique et la probité dans la gouvernance. Ce pays avec ses robins de bois héroïques, aussi sanglants, aussi truands, mais surtout aussi populistes, leurs petits larcins aux moins étaient plus sobres et plus humains.
Mais les temps passèrent, ces souvenirs si lointains s’effacèrent de la mémoire des Sénégalais. Ils oublièrent leur passé, leur valeur et se tournèrent vers la cupidité, la recherche effréné de la richesse, du voyeurisme au risque d’y laisser leur honneur, leur liberté et leur quiétude. Leur soif de connaissance fut remplacée par la soif de richesse, de paraître qui corrompirent même ceux qui étaient considérés comme les garde-fous, censés leur rappeler leur passé. Leur bavardage innocent, laissa place aux bavardages de bornes fontaines, de haines inutiles qui attisèrent la désunion et étouffèrent les crimes et les injustices les plus ignobles. La vie de leurs saints, de leurs érudits et de leurs valeureux, qui par leur sang donnèrent un sens à ce pays, furent oubliés et effacés. Oubliant de se surpasser afin de consolider et enrichir les acquis, ceux, sensés suivre leur pas se muèrent en de conteurs d’histoires. Ils donnèrent un caractère mythique aux actes et à la vie de leurs illustres aînés, ils installèrent l’obscurantisme, freinant ainsi toute volonté de suivre les pas de nos illustres aïeuls, n’est-ce pas là le sens de leur combat ? Cette intelligentsia de cour, de science, de foi, finit par transformer ce « masla » qui garantissait la paix sociale en un « masla » de tabou, qui excluait les plus misérables, les plus faibles rendant leurs espoirs naïfs et leur avenir incertain.
Un avenir que même les plus optimistes prophètes de l’après Covid-19 ne peuvent prédire, avec un brouillard sombre, aussi aveuglant que l’incertitude. Le Sénégal ne doit pas avoir peur de ce Covid-19, mais des démons qu’il ne cesse de repousser. Le Sénégal doit arrêter de courir, il doit affronter ses démons qui le pourchassent. Il ne peut plus courir, il est à bout de forces, sous ses pieds, les épines de la haine, de l’injustice et de l’ignorance la handicapent et le font souffrir. Il se doit de s’arrêter et d’y faire face, armé de son histoire, de sa tolérance, de ces valeurs et de son amour. Ce beau pays ne doit pas demain, devenir un pays autrefois, riche, qui s’appauvrit au fur et à mesure que ses puits de pétrole dont il n’avait pas profité, tarissent.
Sa jeunesse ne doit plus connaître le chômage, le désespoir. Fatiguée de l’incompétence de ces dirigeants, elle ne doit pas demain, trouver l'espoir dans la haine et la violence à l’égard des étrangers pour assouvir sa souffrance.
Le Sénégal ne doit pas accepter que demain, ses fils et ses filles oublient la tragédie des Tutsis et des Hutus. Que la vie de leur frère, ne soit valorisée pas que seulement par la race, l'ethnie, la religion ou la confrérie, mais qu'elle ait de la valeur par le seul fait d'être d'abord une vie.
MACKY SALL VA-T-IL PRIER MASQUÉ ?
« Le Témoin » a appris que l’Imam El Hadj Alioune Samba et les notables religieux de la Collectivité léboue vont se réunir pour décider si la prière de la Korité aura lieu ou pa
Si jamais la suspension des prières à la Grande Mosquée de Dakar était maintenue, le président de la République Macky Sall ne devrait pas prier « masqué » le jour de la Korité. Une absence moins contraignante pour le service protocolaire de la Présidence. « Le Témoin » a appris que l’Imam El Hadj Alioune Samba et les notables religieux de la Collectivité léboue vont se réunir pour décider si la prière de la Korité aura lieu ou pas.
Le Sénégal, à l’instar de la communauté musulmane, s’apprête à célébrer l’Aïd-el-fitr ou Korité marquant la fin du mois de ramadan dans un contexte sanitaire particulier lié à la pandémie du coronavirus. Au-delà du caractère strictement religieux, le déplacement du chef de l’Etat à la grande mosquée de Dakar pour y effectuer les prières de Korité ou de tabaski fait partie de l’agenda républicain. Cette année 2020, le président de la république risque de ne pas prier « masqué » à la grande mosquée de Dakar. Ou tout bonnement de ne pas faire le déplacement si la suspension temporaire des prières à la grande Mosquée reste maintenue pour des raisons sanitaires liées au coronavirus. En tout cas, la non célébration de la Korité à la grande mosquée de Dakar serait moins contraignante pour le président Macky Sall que la prière en temps normal en ce sens qu’on voit mal le chef de l’Etat effectuer sa prière sans respecter les mesures barrières c’est-à-dire le port du masque, la distanciation entre fidèles, le lavage des mains etc..
Epaule contre épaule…
Compte tenu de toutes ces mesures sanitaires obligatoires, A. Diop, islamologue, estime que ce genre de prières en commun pour la Korité n’aura pas sa raison d’être. «Parce que l’islam exige d’être épaule contre épaule pour effectuer une prière collective. Mieux, il ne doit pas y avoir d’espaces entre les gens dans les rangs. Et pour respecter les normes religieuses et spirituelles, on doit s’aligner au point que nos épaules se touchent les unes les autres et ne pas laisser d’espace afin que le rang ne soit pas interrompu.
D’ailleurs, souvent vous entendez les imams ordonner ceci avant de commencer la prière : dressez les rangs (ndlr, défal leen sappé yi !), rapprochez les épaules, fermez les espaces etc… » explique notre religieux. Malgré l’assouplissement des mesures restrictives pour contrer la pandémie, et parmi celle-là la fermeture des lieux de culte elle aussi assouplie dans le sens d’une ouverture sous conditions des mosquées et chapelles, l’imam de la grande mosquée de Dakar avait décidé de maintenir la suspension des prières pour ce qui concerne son lieu de culte. « Il est de notre responsabilité de veiller à la sécurité sanitaire des fidèles. Il advient que nous n’avons pas les moyens de faire respecter les gestes barrières pour éviter une éventuelle contamination dans la grande Mosquée de Dakar » avait-t-il déclaré dans un communiqué.
Toujours est-il que « Le témoin » quotidien a appris que les notables religieux et dignitaires de la collectivité léboue comptent se réunir avant vendredi autour de l’imam El Hadj Alioune Samba pour décider si la suspension des prières sera levée ou pas afin de célébrer la Korité. Pendant ce temps, l’Arabie saoudite a décidé de corser les mesures du couvre-feu avant et après la Korité pour éviter toute célébration ou prière collective. Car, le royaume est le pays arabe qui compte le plus d’infections dans le golfe. il tente désespérément d’endiguer l’épidémie et réimposera un couvre-feu total pendant la période du 23 au 27 mai 2020. Comme quoi, toutes les mosquées saoudiennes resteront fermées le jour de la Korité. Donc pas de prières collectives marquant la fin du ramadan. Au grand dam, notamment, de certains musulmans sénégalais dont le plus grand plaisir — pour ne pas dire la plus grande frime ! — était d’aller passer les derniers jours du mois béni à La Mecque. Sans compter les innombrables « capteurs de zakat » qui, pour rien au monde, n’allaient rater un tel événement !
LA CAMPAGNE DE COMMERCIALISATION DES NOIX D'ACAJOU DEMARRE ENFIN
Après plusieurs semaines d'incertitude, on assiste enfin au démarrage de la commercialisation des noix d'acajou en Casamance.
Après plusieurs semaines d'incertitude, on assiste enfin au démarrage de la commercialisation des noix d'acajou en Casamance. Une commercialisation qui demeure toutefois très timide. Depuis quelques jours, on voit passer de temps en temps des camions chargés de noix débarquer à Ziguinchor où les magasins détenus par les professionnels de la filière sont en train d'ouvrir petit à petit leurs portes.
Aux devantures de certains de ces magasins à Ziguinchor, on a même commencé à sécher les premiers arrivages de noix d’acajou. Preuve que la campagne a bel et bien démarré. Mais, encore une fois, ce n'est pas encore le grand rush et on est encore loin de l'effervescence habituelle. En fait, la plupart des opérateurs indiens, qui sont les principaux acheteurs, sont encore absents. Les magasins sont gérés par leurs représentants. D'où la très faible quantité de noix réceptionnée. Mais toujours est-il que ce démarrage au petit trot fait renaître un peu l'espoir chez les producteurs qui avaient commencé à se lamenter quant à l'issue de cette campagne.
Ils craignaient l'éventualité d'une campagne blanche cette année à cause de la pandémie du coronavirus qui a bloqué toutes les activités économiques à travers le monde. Ce début de campagne ne les rassure toutefois pas tout à fait dans la mesure où le prix du kilogramme de la noix a considérablement chuté par rapport aux années précédentes. Actuellement, en ce début de campagne, ce kilo est cédé à 250 francs bord champ contre 350 francs à la même période l'an dernier. Ce qui crée un manque à gagner énorme pour les producteurs. Beaucoup d'entre eux sont aujourd'hui partagés entre l'idée de vendre à perte tout de suite leurs récoltes ou d'attendre une éventuelle hausse des prix. C'est le cas de Landing Diédhiou, un producteur habitant dans un petit village à l'ouest de Ziguinchor, qui dit être désemparé par rapport au prix très bas ayant cours actuellement sur le marché. Avec ce prix, toutes ses prévisions seront faussées, autrement dit il n'aura pas les ressources nécessaires pour assurer la survie de sa famille d'ici les prochaines récoltes de riz. « La campagne a enfin commencé, on n’y croyait même pas à cause de ce coronavirus. On commence à vendre petit à petit nos noix, mais c'est le prix qui pose problème.
Les quelques acheteurs qui se présentent à nous, proposent 250 francs le kg. Cela ne nous arrange pas du tout », confie-t-il. A l’en croire, en vendant à ce prix sa récolte, ses ressources risquent de s'épuiser dès le mois d'août, alors que les premières récoltes de riz sont prévues début novembre. Cela créera un déficit vivrier pour sa famille, souligne-t-il. « Si je vends mes noix à 250 francs le kg, je vais subir une perte de près de 200 000 francs par rapport à mes ventes de l'année dernière. Cela créera un déficit vivrier pour ma famille, à partir du mois d'août je n'aurai pas de quoi faire face aux besoins quotidiens de ma famille, alors que les premières récoltes de riz n'interviendront pas avant fin octobre. C'est pour cela que je dis que ce prix ne m'arrange pas. Je voulais attendre quelques jours pour voir si les prix vont remonter un peu, mais là aussi il y a un risque parce qu'on ne sait pas si la campagne va se poursuivre à cause du coronavirus. Si tel n'est pas le cas, les pertes seront encore plus importantes puisqu'il va sans dire que les prix baisseront davantage ou il n'y aura même pas vente », relève notre interlocuteur.
Les opérateurs asiatiques démarquent en Casamance
Aka Mpamy, un autre producteur a, lui aussi, la même préoccupation. il dit qu'en vendant ses noix au tarif actuel, il ne va pas s'en sortir car il aura un déficit de ressources pour couvrir les besoins de sa famille durant la dure période hivernale. Raison pour laquelle, il dit hésiter entre vendre tout de suite sa récolte, qui avoisine les trois tonnes, ou jouer la montre. S’il se précipite, il craint que les prix montent après dans l’éventualité que les opérateurs asiatiques débarqueraient en Casamance. Auquel cas, il n’aura plus que ses yeux pour pleurer. « Actuellement, je suis à la fois confus et découragé car vendre mes noix à 250 francs me causera d'énormes pertes. Je vais perdre au moins 100 francs par kg car l'année passée le plus bas prix était de 350 francs le kg à bord champ en début et fin de campagne. On avait même vendu les récoltes de deuxième génération arrivant à maturité au mois de mai à 550 francs le kg. Je me demande donc s'il faut vendre au prix actuel ou s'il faut attendre en espérant que les prix monteront si éventuellement les opérateurs indiens viennent », hésite-t-il.
Les intermédiaires en position de force
Du côté des intermédiaires qui sont les principaux acheteurs, pour l'instant, l'on indique que l'augmentation éventuelle des prix n'est pas possible à l'état actuel des choses parce que leurs partenaires indiens ou chinois pour qui ils travaillent ne sont pas prêts à dépasser les 350 francs pour le kg rendu à Ziguinchor. « Nous ne pouvons pas prendre le kg à plus de 250 francs en brousse parce que nos partenaires indiens ou chinois pour qui nous travaillons nous ont dit de ne dépasser la barre des 350 francs à Ziguinchor.
Par conséquent, nous ne pouvons pas aller au-delà de ce prix. Vous savez que les noix d'anacarde sont cotées en bourse », confie Abdourahmane Diallo, un intermédiaire selon qui relève en Guinée-Bissau voisine, un grand producteur de noix d’anacarde, c'est également le même tarif qui a cours.
Selon lui, cette année également les prix risquent de ne pas beaucoup monter car non seulement il y a cette pandémie du coronavirus qui bloque toutes les activités économiques, à travers le monde, mais il y a aussi et surtout le fait que de plus en plus de pays produisent la noix d’acajou à travers le monde notamment en Afrique et en Amérique latine comme au Brésil.
LA MODE VIRE À LA BOULE A ZÉRO
Les salons de coiffure et d’esthétique qui accueillaient des hommes et femmes de toutes les conditions sociales, semblent broyer du noir avec une clientèle qui se raréfie
En s’imposant à l’humanité, la pandémie du coronavirus continue de bouleverser la société jusque dans ses besoins et pratiques les plus élémentaires. Les salons de coiffure et d’esthétique qui accueillaient des hommes et femmes de toutes les conditions sociales, semblent broyer du noir avec une clientèle qui se raréfie. Pour cause, la plupart des sénégalais, par peur de choper le virus chez le coiffeur, ont opté pour la boule à zéro à domicile au détriment des acteurs de ce métier. Reportage.
En ce temps de crise sanitaire, la tendance est au sauve-qui peut. L’instinct de survie prend le dessus sur les gouts esthétiques comme s’offrir un nouveau look chez le coiffeur ou suivre la tendance. C’est ce que semble vivre Mohamed Mbodj.
Rencontré au pas de sa porte à Ouest Foire en cette période de pandémie, le reflet que dégage le crâne de ce jeune homme, laisse croire à une calvitie. Après quelques pas, se dessinent, derrière l’éclatant crâne du jeune homme, les effets d’un rasoir qui n’a laissé le moindre cheveu sur son passage. Un long cure -dent bien accroché à l’extrémité de ses lèvres, Mohamed Mbodj brille dans son djellaba.
Depuis que l’évolution du coronavirus a entamé sa courbe ascendante dans le pays avec des chiffres inquiétants, notre interlocuteur n’a pas mis les pieds chez le coiffeur du coin. il se dit cloitré à domicile. Les rares moments où il met le nez dehors, c’est pour effectuer des courses pour les besoins du « ndogu » avant l’heure du couvre-feu. Mohamed qui se dit inquiet par la prolifération des cas communautaires étale ses craintes à l’origine du changement de son mode de vie. « Il n’est plus question pour moi de prendre le risque d’aller comme d’habitude faire la queue dans un salon de coiffeur au moment où grimpe de plus en plus le nombre de cas positifs au coronavirus. Personne ne sait qui est porteur du virus ou qui ne l’est pas. C’est pourquoi, au lieu de s’y rendre, j’ai tout simplement acheté un rasoir. Et c’est mon frère qui se met à l’œuvre à la maison. On se rase à tour de rôle », raconte le jeune chômeur, assis sur une chaise à la devanture de son domicile, les pieds interposés, chapelet en main, crane flamboyant. Birame ndiaye est dans la même dynamique.
Pas de trace d’une seule touffe de cheveux sur sa tête. Bien que son âge avoisine la trentaine, ce père de famille a tourné le dos à son coiffeur par mesure de prudence face à la recrudescence des cas de contamination à Yoff, son quartier. S’arrêtant pour répondre à notre interpellation, il ajuste son masque puis articule: « Cela fait des années que je n’ai pas adopté la mode du boule à zéro. Mais avec cette situation, tous les moyens sont bons pour éviter de contracter le coronavirus. Car il faut aussi savoir que les coiffeurs sont en contact permanant avec les gens. Donc, pour moi, il est devenu impératif de s’éloigner des points de convergence de diverses personnes, surtout s’ils ne sont pas nécessaires pour notre vie » a confié Birame.
A quelques encablures, dans le même coin, se trouve le salon de coiffure de Seydou. Nous sommes dans l’après - midi du deuxième samedi du mois de ramadan. Sur un grand fauteuil disposé en face d’un long miroir, sont allongés sur le dos ses deux apprentis. Adolescents, ils semblent épuisés par l’endurance du jeûne. A propos de leur posture, ils sursautent dans la somnolence et rétorque d’un air taquin que ce n’est point à cause de la rigueur du ramadan.
Dans cette pièce étroite sans l’ombre d’un client, le chef coiffeur nous accueille. « Comme vous le constatez, j’ai le temps libre pour évoquer la situation que nous vivons actuellement », s’est-il empressé de rassurer. Puis, Seydou de poursuivre : «Je viens de la Guinée Conakry et j’ai fait 10 ans à Dakar. Je ne suis jamais resté toute une matinée sans recevoir le moindre client venu se faire coiffer. Mais, depuis que ce coronavirus a commencé à se propager, les clients se font rares », s’est apitoyé, le propriétaire du salon de coiffure sans masque de protection sur la figure.
«J’espère que pour la fête de Korité, les choses vont changer »
Dans ce salon, où se ruaient même les dames du coin pour les besoins de traitement et de nettoiement de leurs cheveux, l’affluence n’est plus de mise. La mine triste, le visage résigné, Seydou Diallo s’est finalement résolu à ranger ses tondeuses et autres produits dans les coffres en espérant des jours meilleurs.
A en croire notre interlocuteur, les femmes, qui constituaient une bonne partie de sa clientèle, ne se pointent plus comme avant pour se faire belles. «Pour le lavage de leurs cheveux, elles venaient tout le temps ici faire du «champoings». C’est surtout à l’occasion de cérémonies de mariage ou de baptême. Et malheureusement pour nous coiffeurs, toutes ces rencontres ont été délaissées par peur de la propagation du virus. Certaines d’entre elles venaient également solliciter nos soins par souci d’entretien et d’élégance de leur chevelure. Actuellement, on ne les voit plus. Mais j’espère que pour les préparatifs de la fête de korité qui s’annonce, les choses vont changer », escompte le coiffeur après une analyse froide de la situation.
Au salon à l’enseigne «baber shop garmy», propriété des frères Thiam, un des salons de coiffure moderne très prisé par les jeunes de la cité Ouest Foire et autres personnes du showbiz , tout est impeccable. Son enseigne lumineux est visible de loin. La devanture est bien aménagée. Ses vitres laissent voir l’intérieur du salon. Juste à la franchise de la porte, une bouteille de gel hydro-alcoolique y est placée à la disposition des visiteurs. Ce qui renseigne sur la prudence des frères coiffeurs. Un grand écran plat accroché en haut de l’angle du fond laisse diffuser les clips dans une chaine de nos télévisions locales. Au-dessous, sur la table, est rangée une dizaine de boites de produits capillaires. Badou Thiam, tondeuse en main, concentré sur la tête d’un client, n’a pas le temps de nous répondre.
Son tandem, au repos face à la défection de clients, ne cherche pas les mots pour se désoler de la situation d’inactivité qu’il vit depuis un certain temps. «Notre salon de coiffure faisait l’attraction des jeunes du quartier et même d’autres jeunes. Parmi nos fidèles clients, figurent aussi des personnalités et stars. Cependant avec les craintes liées au coronavirus, on peut rester une journée à attendre des clients. On ne reçoit que 5 clients au maximum» explique ce coiffeur qui a vu son chiffre d’affaire dégringoler au fur à mesure que montait le nombre de cas positifs annoncés par les services du ministère de la Santé et de l’Action Sociale au sujet des contaminations liées à la pandémie du covid-19.
Par David Theis
LES CONSÉQUENCES DE LA COVID-19
Une crise sans précédent pourrait faire basculer jusqu’à 60 millions de personnes dans l’extrême pauvreté
Le groupe de la Banque mondiale a indiqué aujourd’hui que ses opérations d’urgence en réponse à la pandémie de COViD-19 (coronavirus) concernaient dorénavant 100 pays en développement, qui représentent 70 % de la population mondiale. Depuis mars, il est parvenu à mobiliser en un temps record un volume d’aide exceptionnel pour permettre aux pays de protéger les populations pauvres et vulnérables, renforcer leurs systèmes de santé, préserver l’activité du secteur privé et stimuler le redressement économique.
Cette assistance, d’une ampleur et d’une rapidité inédites dans l’histoire du groupe de la Banque mondiale, s’inscrit dans l’engagement pris par l’institution de débloquer 160 milliards de dollars de dons et d’aide financière sur une période de 15 mois pour accompagner la riposte des pays en développement face aux conséquences sanitaires, économiques et sociales de la crise du coronavirus et de la mise à l’arrêt des économies avancées. « Cette pandémie et la mise à l’arrêt des économies avancées pourraient faire basculer jusqu’à 60 millions de personnes dans l’extrême pauvreté, gommant la plupart des progrès récents de la lutte contre la pauvreté, souligne David Malpass, président du groupe de la Banque mondiale.
Le groupe de la Banque mondiale s’est mobilisé rapidement et résolument pour organiser des opérations de riposte d’urgence dans 100 pays, assorties de mécanismes permettant aux autres donateurs d’étendre sans délai les programmes. Pour renouer avec la croissance, nous devons apporter des réponses rapides et modulables qui permettront de faire face à l’urgence sanitaire, mais aussi de fournir un appui financier et d’autres ressources extensibles dans le but de protéger les plus démunis, préserver l’activité du secteur privé et renforcer le redressement et la résilience économique. » trente-neuf des 100 pays concernés sont situés en Afrique subsaharienne et pratiquement un tiers des projets sont déployés en faveur de pays en situation de fragilité et de conflit, comme l’Afghanistan, Haïti, le Niger ou le Tchad.
La Société financière internationale (iFC) et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MigA) ont également accéléré leurs opérations de soutien aux entreprises des pays en développement, y compris à travers des crédits commerciaux et le financement des fonds de roulement pour préserver l’activité privée, les emplois et les moyens de subsistance. Le moratoire sur le service de la dette bilatérale, approuvé par les gouverneurs du groupe de la Banque mondiale, viendra compléter les dons, les prêts et les participations déployés en soutien aux pays. Les pays éligibles à l’Association internationale de développement (iDA) qui en font la demande récupéreront ainsi des ressources pour gérer la pandémie de COViD-19 et financer des mesures d’urgence destinées à sauver des vies. « La suspension du remboursement du service de la dette bilatérale va permettre de libérer des moyens vitaux pour financer la riposte d’urgence face à la pandémie, précise David Malpass.
De leur côté, les pays doivent au plus vite renforcer la transparence autour de leurs engagements financiers. Ce faisant, ils renforceront la confiance des investisseurs, qui seront davantage enclins à s’engager dans des opérations plus bénéfiques et à mobiliser des ressources supplémentaires. » La réponse opérationnelle du groupe de la Banque mondiale va venir consolider les systèmes de santé, protéger les ménages les plus pauvres et installer les conditions propices à la préservation des moyens de subsistance et de l’emploi des populations les plus durement touchées.
Les opérations menées à l’échelle des pays s’attacheront à apporter une aide aux familles les plus démunies, à travers des transferts monétaires et un soutien à l’emploi ; préserver la sécurité alimentaire, la nutrition et la continuité des services essentiels, comme l’accès à l’eau potable et l’éducation ; cibler les groupes les plus vulnérables, parmi lesquels les femmes et les communautés déplacées qui risquent d’être particulièrement éprouvées ; et associer les communautés en vue de soutenir les ménages vulnérables et favoriser la cohésion sociale.
L’envergure et la rapidité de la riposte du groupe de la Banque mondiale sont déterminantes pour permettre aux pays d’atténuer les effets négatifs de la crise et privilégier les investissements dans le capital humain susceptibles d’accélérer le redressement. 100 pays concernés ! Les opérations menées par le groupe de la Banque mondiale dans 100 pays ont pour objectif de sauver des vies, protéger les moyens de subsistance, renforcer la résilience et accélérer le redressement, en agissant sur plusieurs fronts : consolider les systèmes de santé, la surveillance et la protection, en particulier dans les pays à faible revenu et dans les pays en situation de fragilité et de conflit : la riposte du groupe de la Banque mondiale dans le domaine sanitaire couvre les besoins liés à l’endiguement de la pandémie, y compris en améliorant la capacité des systèmes de santé à traiter des cas sévères et sauver des vies.
La priorité doit aller à la mise en place et au soutien des initiatives dans les pays en situation de fragilité et de conflit, face à l’explosion du nombre de cas. Des décaissements sont déjà en cours en faveur du Sénégal (20 millions de dollars) et du ghana (35 millions), pour financer notamment le renforcement des dispositifs de veille épidémiologique, les laboratoires publics et les capacités de dépistage précoce. Un don de 20 millions de dollars de l’iDA en faveur de Haïti a été approuvé pour améliorer les capacités de tests, atténuer la propagation du virus grâce au suivi des cas confirmés et fournir au personnel soignant des équipements de laboratoire et de protection.
Etendre la protection sociale : le groupe de la Banque mondiale s’appuie sur les systèmes existants de protection sociale pour aider les familles et les entreprises à récupérer un revenu, préserver leurs moyens de subsistance et compenser la hausse des prix ainsi que des dépenses médicales imprévues. Ces filets de sécurité devront être renforcés par la distribution directe et sécurisée de denrées alimentaires et, en parallèle, la diffusion d’informations clés sur la nutrition, la distanciation sociale et l’hygiène.
En Ouzbékistan , une enveloppe de financement de 95 millions de dollars couvre des transferts monétaires aux familles à faible revenu et une allocation chômage exceptionnelle. En tunisie, 100 millions de dollars ont été réaffectés au financement d’allocations sociales supplémentaires et de subventions pour les petites et moyennes entreprises. Soutenir les entreprises et préserver les emplois : la Société financière internationale (iFC) poursuit le déploiement de son mécanisme de financement accéléré de 8 milliards de dollars (a), dans le but de maintenir l’activité des entreprises et préserver les emplois.
Près de 300 clients ont sollicité son soutien, faisant craindre que le dispositif ne soit insuffisant. Forte de cette mobilisation et de la demande des marchés, iFC envisage de mobiliser 47 milliards de dollars de financement en faveur des pays en développement sur 15 mois. à travers son programme mondial de financement du commerce, qui cible les petites et moyennes entreprises opérant dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, les engagements cumulés d’iFC pour lutter contre le coronavirus ont représenté 1 200 transactions dans 33 pays pour 1,4 milliard de dollars, dont 51 % en volume en faveur des pays à revenu faible et des pays fragiles.
Se procurer des produits et équipements médicaux : de nombreux pays en développement importent l’essentiel, voire parfois la totalité, des fournitures médicales vitales pour combattre la pandémie, ce qui les expose particulièrement aux perturbations des chaînes d’approvisionnement et aux restrictions frappant les exportations
Au Pakistan, les premières livraisons d’équipement personnel de protection (masques, gants, combinaisons, blouses et casaques de protection, protège-chaussures, lunettes et visières notamment) sont parvenues aux médecins et au personnel paramédical. Cette assistance fait partie d’une enveloppe plus large, prévoyant 25 millions de dollars de transferts monétaires d’urgence en faveur des ménages pauvres et vulnérables. Le 23 avril, la Banque mondiale a approuvé un projet de 100 millions de dollars aux Philippines pour organiser la fourniture d’équipement personnel de protection, de médicaments essentiels, de kits de tests et de matériel essentiel comme les respirateurs mécaniques, les appareils de surveillance cardiaque et les appareils de radiographie portables.
En iraq , la Banque mondiale a redéployé 33,6 millions de dollars pour financer l’approvisionnement en fournitures et équipements essentiels et renforcer les capacités des unités de soins intensifs dans les hôpitaux publics. Le groupe de la Banque mondiale aide les pays à accéder à des produits et équipements dont ils ont un besoin urgent, en identifiant par exemple des fournisseurs intéressés et en négociant les prix et les conditions d’achat.
LE JUGE DEMBA KANDJI HÉRITE DU FAUTEUIL DE Me ABC
Le juge Demba Kandji devrait atterrir, dès le mois de juin, à la tête de la Médiature de la République, en remplacement de Me Alioune Badara Cissé
Le jeu de chaises musicales se poursuit au sein de la Magistrature. Après la vague de nominations survenue hier, dans les hautes instances juridictionnelles du pays, à l’instigation du Conseil Supérieur de la Magistrature, des réajustements continuent de se faire.
Selon des informations exclusives obtenues par Emedia, l’ex Premier président de la Cour d’Appel de Dakar, qui avait été détaché auprès de la présidence de la République lors de la réunion d’hier du Conseil supérieur de la Magistrature, ne va pas trainer dans les couloirs du Palais. Son détachement n’y est que provisoire. En effet, le juge Demba Kandji devrait atterrir, dès le mois de juin, à la tête de la Médiature de la République, en remplacement de Me Alioune Badara Cissé qui termine son mandat de 6 ans.
En sa qualité de Premier président de la Cour d’Appel, poste qu’il occupe depuis 2010, et de président de la Commission de recensement des votes, le Juge Kandji avait annoncé les résultats provisoires de la dernière élection présidentielle, en février 2019, consacrant la réélection de Macky Sall. Sa dernière sortie publique date du 8 mars dernier, lors d’une journée de réflexion portant sur les "Nouveautés et défis de la loi sur la criminalisation de l’infraction du viol." « Nous appliquerons cette loi sans état d’âme mais nous devons éviter de commettre des erreurs judiciaires », avait-il alors déclaré.
«TOUT CLUB QUI DÉCIDERA DE NE PAS JOUER LES PLAY OFFS SERA RELÉGUÉ»
Le format des play-offs et play-downs décidé par le comité d’urgence de la Fédération sénégalaise de football continue de secouer le monde du football sénégalais
Le format des play-offs et play-downs décidé par le comité d’urgence de la Fédération sénégalaise de football continue de secouer le monde du football sénégalais. Face aux critiques, Me Augustin Senghor est monté au créneau et ne compte pas se laisser faire. Le président de la Fsf a indiqué que des sanctions seront prises contre les clubs qui refuseront de jouer.
Depuis l’annonce de cette mesure de différer la reprise des championnats au mois de novembre, les pourfendeurs de cette décision de l’instance dirigeante du football sénégalais ne manquent. Joueurs, coaches et dirigeants ne partagent pas le même avis. Entre un Youssoupha Dabo, entraineur de Teungueth FC et de l’équipe nationale du Sénégal, qui demande plus de respect et de considération, des joueurs qui s’inquiètent pour leur salaire et des présidents de club comme Mady Touré qui rejettent la formule, la polémique ne cesse de s’installer quant à l’issue de cette saison 2019-2020 perturbée par le Covid-19.
Sous le feu des critiques depuis mercredi dernier, la Fsf n’avait jusqu’ici pas répondu aux attaques, son président a fait ce mardi une sortie qui risque de ne pas apaiser la tension. Joint par iradio pour réagir par rapport à cette polémique ambiante, Me Augustin Senghor n’est pas resté sur la défensive et a haussé le ton. « Nous avons toujours été ouverts, fédérateurs mais aussi il faut que les gens comprennent que ce n’est pas à l’aune de leurs propres intérêts qu’une fédération discute. Nous sommes obligés aujourd’hui de dire à qui veut l’entendre que quand une décision est prise, nous sommes obligés de l’appliquer. L’avantage de cette décision aussi, c’est qu’elle nous permet de voir venir. Nous avons du temps pour voir comment l’évolution de la maladie pourra nous permettre de réorienter cette décision au besoin. Parce qu’il n’y a que cela qui peut nous faire changer d’avis. Qu’on se rende compte qu’au mois de septembre comme le président l’a préconisé le virus n’est pas vaincu et que sa propagation n’est pas endiguée. Dans ce cas, on peut aller vers une annulation. Autrement, nous appliquerons ce qui a été arrêté parce que c’est dans l’intérêt général que nous l’avons pris » assure celui qui est également le président de l’Us Gorée.
« L’intérêt de quelques clubs ne peut pas primer sur celui de l’ensemble des clubs »
Loin de s’en arrêter là, le président de la Lsfp a indiqué que les décisions prises par le CU seront appliquées et des sanctions sont prévues pour les clubs qui menacent de ne pas prendre part aux play-offs ou aux playdowns. « Tout club qui décidera de ne pas jouer les play offs, sera déclaré non activité, il sera relégué et aussi perdra tous ses joueurs professionnels. Parce que quand on est en non activité, les joueurs seront libres et pourront rejoindre le club de leurs choix. Les appuis aussi seront donnés qu’aux clubs qui ont décidé de participer aux play offs » a indiqué le patron du football sénégalais. Une déclaration qui ne manquera pas de faire réagir des présidents de club.
Au cours de la même entrevue, Augustin Senghor a tenu à expliquer la démarche entreprise par la Fsf qui a découlé sur cette décision. « Il faut comprendre aussi que les consultations qui devaient être faites l’ont été. Nous avons plus de 300 clubs, et nous ne pourrons pas surtout dans un contexte de coronavirus et de mesures interdisant la circulation et les rassemblements, consulter l’ensemble des 300 clubs. Nous sommes passés par les ligues régionales, et les instances intermédiaires pour prendre les avis des uns et des autres. Nous avons même dû violer le délai accordé par la CAF (Confédération africaine de football) qui souhaitait que nous rendions notre position au plus tard le 5 mai, nous avons attendu le 13 pour pouvoir nous réunir en attendant d’emmagasiner le maximum d’informations et de positions.
Après, nous avons pris une décision, elle est applicable. Certains clubs, pas tous, ont cru devoir protester par voie de presse. Mais, il aurait dû déjà d’attendre la notification via les ligues régionales parce que nous avons des règles et des procédures. Après nous avons pris une décision, elle est applicable. Avant même je pense de faire des réclamations de certains clubs parce que je pense que ceux ne sont pas la majorité, ont cru devoir protester par bras de fer d’autres par écrits mais ils auraient dû attendre déjà la notification officielle via les ligues régionales parce que nous avons des règles, nous avons des procédures de notification avant de faire des recours » assure-t-il. L’été risque d’être très chaud pour le football sénégalais déjà secoué par le Covid-19 et les problèmes financiers.
IL Y A CINQUANTE ANS, PARAISSAIT LE PREMIER NUMÉRO DU JOURNAL LE SOLEIL
L’astre de Hann doit son appellation à Léopold Sédar Senghor, alors président de la République du Sénégal qui avait résolu une discussion sur le nom à donner au journal
Dakar, 20 mai (APS) – Il y a cinquante ans, le 20 mai 1970, paraissait le premier numéro du quotidien national Le Soleil, qui prenait le relais du journal Dakar-Matin, anciennement Paris-Dakar (1933-1960), tout en marquant également une rupture avec cette publication de la famille française De Breteuil.
’’Aujourd’hui, l’évènement, c’est aussi Le Soleil’’. Le mercredi 20 mai 1970, cet appel à la une annonçait la naissance du +grand quotidien sénégalais+. L’astre de Hann doit son appellation à Léopold Sédar Senghor, alors président de la République du Sénégal qui avait résolu une discussion sur le nom à donner au (journal) en disant +...et si on l’appelait Le Soeil’’, rappellent les Cahiers de l’alternance, le maggazine du CESTI, dans un numéro intitulé ’’Médias au Sénégal entre mutations et contraintes’’.
Depuis cette date, ce joyau du paysage médiatique n’a cessé de briller comme l’astre auquel il doit son nom, à la fois comme vitrine de l’actualité nationale et internationale et creuset de l’information officielle.
Dans un édito en février, le chef de l’Etat, Macky Sall, soulignait que ses cinquante ans d’existence ont "permis au Soleil de produire et de diffuser, dans un bel esprit de service public, des informations majeures qui auront largement contribué, d’une certaine façon, à l’éclosion d’une Nation solide, solidaire et au progrès indéniable de celle-ci".
Le responsable maintenance de l’unité de production du Soleil, Alioune Faye, revient pour l’APS sur les plus grandes étapes qui ont jalonné la production de ce journal édité par la Société sénégalaise de presse et de publication (SSPP), qui a le statut de société nationale.
‘’Le premier numéro du journal le Soleil a été tiré par Grande Imprimerie Africaine (GIA)’’, a rappelé M. Faye.
Située à l’époque en plein cœur du Plateau, cette entreprise française, propriété du Groupe de Breteuil, assurait l’imprerssion de l’ancêtre du quotidien national, Dakar-Matin et de deux autres hebdomadaires, Le Moniteur Africain, le premier journal imprimé au Sénégal et Terre Sénégalaise, rappelle t-il.
Selon Alioune Faye, la GIA a ainsi assuré le tirage du journal jusqu’en 1974, date de création par l’Etat de la société nationale des Nouvelles Imprimeries du Sénégal (NIS), dont Le Soleil était l’un des actionnaires majoritaires.
A en croire cet ancien responsable de la maintenance des NIS, la première rotation de cette imprimerie était exclusivement dédiée au tirage du quotidien national. ’’C’est ce qui faisait d’ailleurs que les autres journaux privés étaient obligés d’être, soit des hebdomadaires, soit des mensuels, parce qu’il était quasi impossible les produire en même temps, tous les jours’’, a-t-il aexpliqué.
Ce n’est qu’au début des années 2000 que Le Soleil a acquis sa propre imprimerie qu’il a par la suite renforcée grâce à l’acquisition d’une nouvelle imprimerie moderne.
Selon Aliou Faye, si la fabrication du journal est devenue aujourd’hui beaucoup plus facile, grâce aux ordinateurs, il en était autrement auparavant. il fallait toute une demie journée de conception et de montage, avant d’obtenir un produit fini et apte à être tiré.
’’On recevait le manuscrit des journalistes qui étaient transmis à l’imprimerie. On faisait des saisies kilométriques qu’on sortait sous forme de bromure, à savoir un support en papier qu’il fallait découper avec des ciseaux et monter manuellement’’, se souvient Faye.
Après le montage manuel de ce papier, ‘’il fallait faire le transfert sur un autre support plastique en film’’, raconte-t-il. Il précise qu’"à partir de ce support plastique en film, on faisait le transfert sur un support métallique en aluminium, dénommé plaque [et] qu’on devait après accrocher sur la rotative pour imprimer le journal’’.
’’Cette procédure méticuleuse obligeait, dit-il, les équipes de saisie, de montage qui recevaient les premières copies, à être sur place à 16 h, bien avant le démarrage aux environs de zéro heure. Pendant tout ce temps, cette équipe qui s’appelle la prépresse travaillait bien avant l’utilisation de la rotative qui était le dernier maillon de la chaîne’’.
Aujourd’hui, relève-t-il, ’’il n’y a plus de prépresse au niveau de l’imprimerie’’. Il assure qu’à partir de l’ordinateur, ’’le service technique fait tout le montage, et une fois ce travail fini, la plaque est directement lancée sur la machine pour impression’’.
Pour le responsable maintenance de l’unité de production du Soleil, ’’c’est tout ce petit rituel d’avant qui rendait unique et donnait de la valeur aux journaux anciens’’.
’’C’’est de l’or’’, s’exclame le responsable du service des archives du quotidien national Le Soleil, Fadel Dièye, exhibant fièrement le premier article du journal.
Il confie que d’autres numéros de journaux archivés ‘’ont été brûlés lors d’un violent incendie, qui a ravagé en 1971, les archives du Soleil’’. "A l’époque, je n’étais pas encore au Soleil, mais j’habitais le quartier de Hann. Je faisais partie des gens qui avaient essayé d’éteindre le feu’’, déclare-t-il.
Selon lui, ces archives, témoins de l’histoire du Sénégal des années 1970 à nos jours, renferment également des pièces uniques dont sont dépourvues les Archives nationales.
’’Une fois, il y a un Européen qui est venu au Sénégal. Il s’était rendu aux Archives nationales, à l’IFAN, et fait le tour de Dakar pour un document. Mais, quand il est venu ici, en cinq minutes, je le lui ai sorti’’, fait-il savoir avec fierté.
C’est fort de ce constat que la Direction du Soleil a envisagé de numériser ses archives, dont les photos, pour la postérité et pour un meilleur usage, rappelle Fadel Dièye.