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18 juillet 2025
IBOU FALL DISTRIBUE SES PLAINTES
Le milliard 400 millions de l’aide à la presse n’a pas fini de soulever des vagues. Après les protestations du Cdeps, c’est au tour de l’administrateur de Forte impression Sa éditrice du journal satirique Le P’tit Railleur Sénégalais de hausser la voix
Le milliard 400 millions de l’aide à la presse n’a pas fini de soulever des vagues. Après les protestations du Cdeps, c’est au tour de l’administrateur de Forte impression Sa, éditrice du journal satirique Le P’tit Railleur Sénégalais, de déposer une série de plaintes contre le ministre de la Culture et de la communication Abdoulaye Diop, les membres de la commission d’attribution, Mame Goor Diazaka et X pour détournement de fonds publics, enrichissement sans cause.
Non content de s’être attiré les foudres des patrons de presse, le ministre de la Culture et de la communication va devoir aussi s’expliquer devant la justice et devant les corps de contrôle. Après le partage du milliard quatre cent millions de francs de l’aide à la presse de cette année, Abdoulaye Diop a dû faire face aux grincements de dents du Conseil des diffuseurs de presse du Sénégal (Cdeps).
Cette fois, il devra fournir des explications au président de la République et peut-être même payer 300 millions de francs Cfa, si jamais la plainte introduite par Ibrahima Fall, administrateur de Forte impression Sa, éditrice du journal satirique Le P’tit Railleur Sénégalais, venait à être entendue.
«J’ai l’honneur, par la présente, en ma qualité de directeur de publication du journal satirique Le P’tit Railleur Sénégalais, et en espérant que l’Inspection générale d’Etat sera saisie, de dénoncer avec la dernière énergie les membres de la commission d’attribution de l’aide à la presse, pour détournement de fonds publics, Monsieur Abdoulaye Diop, le ministre de la Culture et de la communication, pour complicité, le dénommé Mame Goor ‘’Diazaka’’ pour complicité de détournement de deniers publics et enrichissement sans cause et X, pour enrichissement sans cause, complicité de détournements de deniers publics, visant tout individu qui en aurait bénéficié indûment, pour enrichissement sans cause», écrit M. Fall dans la missive qu’il a adressée au Président Macky Sall.
Le P’tit Railleur Sénégalais, journal satirique qui existe depuis 7 ans, s’étonne de ne pas figurer dans la grille de répartition de l’aide à la presse au moment où le chanteur Mame Goor Diazaka et son site web sont servis. «Les mystères qui entourent la liste des bénéficiaires de cette aide estimée cette année à 1,4 milliard de francs Cfa, contre 700 millions de francs Cfa les années précédentes, nous confortent dans nos doutes quant à l’équité de la répartition de cette aide dont la destination initiale est manifestement détournée», estime le journaliste satirique qui s’est fait un nom dans la presse
sous le sobriquet de Ibou Fall.
Auteur de six ouvrages dans la série des «Sénégalaiseries», Ibrahima Fall est journaliste depuis trente ans, écrit-il dans sa lettre. «Tant que c’était une affaire de critères, je pouvais être d’accord. Mais qu’on me dise que Mame Goor est sur la liste, je considère qu’on a insulté 30 ans de journalisme et je ne laisserai pas passer. Je le suivrai jusqu’au but», assure M. Fall au bout du fil.
Ibrahima Fall, qui réclame «un dû et réparation du préjudice», en appelle aussi aux organes de contrôle de l’Etat. «Plainte a été déposée auprès du procureur de la République afin que le droit soit dit dans cette nébuleuse. Nous espérons que l’Inspection générale d’Etat se penchera sur la gestion de ces fonds qui finalement causent plus de torts à la profession qu’ils ne lui profitent», note M. Fall.
De même, la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), l’Office national de lutte contre la corruption (l’Ofnac), le Conseil économique, social et environnemental (Cese) et l’Assemblée nationale seront saisis pour l’ouverture d’une enquête, notamment parlementaire.
Et pour finir, le ministre lui même a été servi par une lettre au ton hardi : «Ce que je peux vous dire, en prenant l’opinion à témoin : libre à vous de donner de la confiture aux cochons, mais vous n’insulterez pas trente ans de journalisme impunément.»
"L'OPPOSITION AVAIT L'OCCASION DE FAIRE DES PROPOSITIONS INDÉPENDANTES"
Le coordonnateur de l’Apr de Netteboulou s’aligne sur les décisions du chef de l’Etat de laisser les Sénégalais «vivre avec le virus».
Le coordonnateur de l’Apr de Netteboulou s’aligne sur les décisions du chef de l’Etat de laisser les Sénégalais «vivre avec le virus». Bakary Signaté n’a pas manqué de décocher quelques flèches sur l’opposition qui parle de «mauvaise gestion» de la pandémie. Mais il sollicite aussi l’audit des bourses familiales dans la commune de Tambacounda, dirigée par l’opposition.
Que pensez-vous de la réouverture des écoles annoncée pour le 2 juin ?
Sans être spécialiste des questions éducatives, encore moins de celles de la santé, je pense que la réouverture des écoles serait une bonne chose pour au moins trois raisons : D’abord, personne ne sait jusqu’à quand va durer cette pandémie. Ensuite, comme nous avons déjà investi les 2/3 de la durée de l’année scolaire, c’est-à-dire six mois sur neuf, le dernier trimestre me semble tout à fait gérable pour éviter une année blanche qui ne manquerait pas, elle non plus, de conséquences lourdes non seulement sur le système, mais aussi sur tous les acteurs de l’éducation.
Enfin une troisième raison, corollaire de la première, tient surtout au fait que comme on ne connaît pas la durée de séjour du Covid-19 chez nous, il convient de développer une certaine résilience dans le sens de vivre avec le virus, comme le prône le président de la République, pour pouvoir réussir le sursaut. Cette option de retour à l’école sera très certainement encadrée par des mesures strictes qui, si elles sont observées, permettront de dompter ou, tout au moins, de cohabiter avec le Covid-19 sans trop de dommages et vaquer ainsi aux activités. C’est sans doute l’annonce de l’ouverture des écoles qui a poussé les autres à demander la réouverture des marchés, des mosquées, entre autres…
Certainement et cela me semble logique. Toutefois, indépendamment des marchés, des mosquées et autres, ces mesures d’assouplissement se feront progressivement et devront être toujours encadrées avec la plus grande rigueur, condition essentielle pour l’autoriser. Il faut que tout cela soit bien préparé pour éviter que cela ait des conséquences fâcheuses.
Certains responsables de l’opposition accusent le pouvoir d’avoir très mal géré la pandémie. Que répondez-vous ?
Ces responsables de l’opposition qui parlent de mauvaise gestion sont bien dans leur rôle. Sauf que le moment n’est pas du tout indiqué pour des débats stériles du genre. Je rappelle que le Président Macky Sall avait donné à ceux-là qui pensent avoir des alternatives plus intéressantes l’occasion de les partager en les recevant au palais de la République. C’était le moment et l’endroit indiqués pour faire des propositions pertinentes allant en ce sens pour l’intérêt général. Que ceux qui se lancent dans un tel exercice sachent raison garder ! L’heure est à la conjugaison des efforts pour vaincre la maladie. C’est à cela qu’il faut se consacrer.
Quelles solutions proposez-vous pour une meilleure gestion de la crise ?
A mon humble avis, un plus grand respect par les populations des consignes et mesures édictées par les autorités sanitaires serait un grand pas dans la gestion de cette pandémie. En d’autres termes, la gravité de l’heure commande plus de discipline de la part de tout un chacun.
Que pensez-vous de l’après coronavirus ?
De mon point de vue, c’est bien maintenant qu’il faut réfléchir à l’après corona. De toutes les façons, une certitude s’impose : aucun pays ne sera épargné des conséquences de cette maladie. Le pays qui s’en sortira le mieux sera celui-là qui aura accepté aujourd’hui la pandémie comme telle et donc qui se débat avec méthode, discipline et rigueur pour pouvoir rebondir demain. C’est cela la résilience.
Que dites-vous de la campagne agricole dans ce contexte du coronavirus ?
La compagne agricole sera aussi impactée certainement, comme le transport aérien, le tourisme et d’autres secteurs. Mais il faut faire avec et prendre toutes les mesures qui siéent. La situation est plutôt une question d’ensemble qu’une saine analyse systémique qui permettra de dégager des pistes de solution, en particulier pour certains secteurs interdépendants. 1 000 milliards pour le Force-Covid-19. Pensezvous que c’est suffisant ? Je pense que l’annonce de 1 000 milliards de F Cfa par le Président Macky Sall est une très bonne chose qui rime bien avec guerre.
Cette enveloppe ne pourra certainement pas régler tous les problèmes, mais elle a déjà le mérite d’apporter un soutien actif très significatif aux populations par le «père de la Nation». Aucun pays au monde n’a pu, jusqu’à date, juguler financièrement la question telle que vous la posez. Regardons un peu autour de nous pour faire la différence ! La prompte réaction du président de la République a été, à cet effet, saluée par plusieurs acteurs de tous bords.
Le Comité de suivi du ForceCovid-19 a été beaucoup critiqué. Qu’en dites-vous ?
Pour ce qui est du Comité de suivi, je crois que c’est prématuré de le juger. Je préfère le faire aux résultats. Une mission lui a été assignée. Je pense qu’il est plus juste de rapporter les résultats au mandat, aux moyens dégagés et au processus pour se prononcer. Au demeurant, j’encourage le Général François Ndiaye et son équipe en leur rappelant qu’une telle mission n’est jamais facile et que c’est parce que c’est difficile que le chef de l’Etat est allé chercher un Général qui ne se plaît, en général, que dans des situations du genre.
Votre commune, peuplée d’agriculteurs, attend toujours l’aide alimentaire d’urgence. Quel appel faites-vous à Mansour Faye ?
A l’instar de toutes les autres communes du département de Tambacounda, les populations de Netteboulou attendent cette aide. Cependant, en tant qu’élu local et responsable politique, je suggère très respectueusement à Monsieur le ministre Mansour Faye de faire auditer les bourses familiales pour y apporter les correctifs nécessaires, car il y a chez nous des cas spéciaux. Certains qui ne sont pas dans le besoin ont 2, voire 3 membres de leur famille bénéficiaires, au moment où des handicapés à vie, des veuves ou autres indigents sont ignorés. Je ne sais pas comment l’identification avait été faite, mais il y a un gros problème.
Prendre donc comme base une telle liste rend congénital le problème et c’est pourquoi une mission indépendante, probablement même un cabinet d’audit, devrait être commise pour faire la lumière sur cette question pour tout au moins dans la commune de Netteboulou.
N’est-ce pas pour cette raison que l’opposition parle de politisation de la distribution des vivres ?
Je répète encore que l’opposition est bien dans son rôle, mais elle se trompe de moment pour donner de la pertinence à ses remarques ou critiques surtout que, de surcroît, notre commune est dirigée par l’opposition. Je suggère donc aux opposants, dans la situation actuelle, de choisir de se taire, comme d’ailleurs nombre d’entre eux le font pour être plus pertinents
UN SÉNÉGALAIS ET UN IVOIRIEN POIGNARDÉS À MORT DANS UN FOYER POUR MIGRANTS EN FRANCE
Sur la base d'un témoignage, un suspect, qui avait pris la fuite, a pu être localisé, caché à proximité des lieux. L'origine du différend reste pour l'instant inconnue
Deux migrants d'origine sénégalaise et ivoirienne ont été mortellement blessés à l'arme blanche dans la nuit de lundi à mardi dans un centre d'accueil pour migrants en région parisienne et un suspect d'origine malienne a été interpellé, a-t-on appris de sources concordantes. Peu avant 01H00 du matin, des effectifs de police sont intervenus pour une bagarre au sein de ce centre d'accueil, dans la commune de Ris-Orangis située au sud de Paris, a indiqué une source proche de l'enquête.
Un Sénégalais de 42 ans et un Ivoirien de 29 ans y ont été retrouvés blessés, selon une source policière. Le premier a été blessé au thorax et dans le dos dans sa chambre, le second à une cuisse, au dos et au thorax, dans la cour du foyer d'hébergement où l'a poursuivi son agresseur selon les premiers témoignages, a précisé à l'AFP la source proche de l'enquête. Les victimes ont rapidement succombé à leurs blessures malgré l'intervention des secours. "L'arme du crime n'a pas été retrouvée" pour l'instant, selon cette même source. Sur la base d'un témoignage, un suspect, qui avait pris la fuite, a pu être localisé peu avant 03H00 locales (01h00 GMT), caché à proximité des lieux, a complété une autre source policière. Blessé à une main, ce Malien de 35 ans a été interpellé sans incident par les forces de sécurité. Il était également hébergé dans le foyer, a précisé la direction de la structure.
Le suspect a déjà été condamné pour des faits de violence et a des "antécédents d'hospitalisation pour troubles psychiatriques", selon la source proche de l'enquête.Il a été placé en garde à vue pour meurtre.L'origine du différend reste pour l'instant inconnue.
LA GENDARMERIE MET LA MAIN SUR PRÈS DE 2.000 MILLIARDS F CFA DE FAUX BILLETS
C’est près de la moitié du budget du pays qu’une bande de faussaires voulait blanchir dans le marché sénégalais
C’est près de la moitié du budget du Sénégal qu’une bande de faussaires voulait blanchir dans le marché sénégalais. Mais grâce à la vigilance de la Gendarmerie, les six suspects de nationalité sénégalaise ont été mis hors d’état de nuire. Les Pandores de la Brigade de recherches ont ainsi mis la main sur 2,050 milliards soit un total de 1639 milliards 892 millions 500 mille de nos francs.
Si cette bande avait réussi son coup, l’économie du pays allait s’écrouler comme un château de sable. Près de 2 000 milliards Cfa, c’est la moitié du budget du Sénégal en coupures d’euros que les braves gendarmes de la Brigade de Faidherbe ont réussi à retirer des mains d’une bande de 06 individus qui s’activaient dans la fabrication de faux billets de banque. L’information a été donnée hier par le siteweb «Lasnews.info» qui monte en puissance dans l’information digitale.
D’après le dernier né du groupe Amal, les pandores ont réussi à mettre la main sur les malfrats au cours d’une descente inopinée à leur quartier général situé à Zac Mbao dans la soirée du mercredi 13 mai dernier, aux environs de 19 heures. Cette opération a permis également aux gendarmes de saisir le matériel de fabrication de faux billets et des coupures comprenant 03 paquets de 50 millions d’euros, 01 paquet d’un milliard et 01 autre de 900 millions, soit un total de 02 milliards cinquante millions d’euros, soit 1.639.892.500 de Fcfa.
Le cerveau de la bande se trouve être un certain Badara Fall qui fournissait à la bande des coupures de billets de banque qu’il parvenait à introduire frauduleusement au Sénégal. Il revenait aux autres quidams et leurs complices de chercher des clients et techniciens pour la fabrication des faux billets. Un exercice qui a toujours marché jusqu’à ce que la Brigade de la Gendarmerie démasque la bande des 06 qui sera présenté devant le parquet incessamment. Lequel les mettra à la disposition d’un juge d’instruction qui les placera sans doute sous mandat de dépôt pour faux monnayage et éventuellement falsification d’une monnaie étrangère ayant cours au Sénégal et blanchiment de capitaux.
par Lamine Niang
OUSMANE SONKO, DIGNE HÉRITIER DE CHEIKH ANTA DIOP
Entendre un leader politique africain proclamer ouvertement qu’il recourt, dans ses communications, à une langue nationale, majoritairement parlée par son peuple, est en soi une décision révolutionnaire
Comme à son habitude, la dernière sortie de Sonko a encore détoné. Aveuglés par le vil objectif de plaire à un commandant qui a perdu le contrôle du navire en pleine tempête de Covid-19, les thuriféraires et autres hurluberlus apéristes ont tenté, dans un exercice périlleux et infructueux, d’apporter la réplique au leader du parti Pastef. En vain. Que vaut d’ailleurs une riposte signée par l’insignifiant Samuel Sarr, l’outrecuidant Ibrahima Sène, la très parasite Aminata Touré ou encore un Souleymane Ndéné Ndiaye, champion des transhumants, qui ne s’embarrasse d’aucun scrupule ? Des broutilles ! Nous préférons plutôt nous attarder sur le symbolisme de la nouvelle posture communicationnelle de Sonko qui privilégie dorénavant l’usage d’une langue nationale. D’ailleurs, voir la RFI contrainte de traduire les propos d’un chef politique issu d’un pays francophone est un fait suffisamment inédit pour ne pas être souligné. Le pharaon de Ceytu, Cheikh Anta Diop, en serait certainement fier. Entendre un leader politique africain proclamer ouvertement qu’il recourt, dans ses communications, à une langue nationale, majoritairement parlée par son peuple, est en soi une décision révolutionnaire, une prémisse à l’acquisition d’une souveraineté culturelle durable. C’est attaquer la source d’un mal bien enraciné et profondément enfoui dans notre subconscient d’aliéné culturel au point que toute référence à un recours aux langues nationales fait monter les tenants d’une rectitude linguistique sur leurs grands chevaux. Le spectre de la menace sur la cohésion nationale est ainsi vite agité. Injustement. Égoïstement. Et, comble de la turpitude, par de soi-disant intellectuels dont le nombrilisme identitaire empêche toute objectivité dans l’analyse.
La source du mal
La littérature est foisonnante sur les causes du retard du continent africain. Si, de nos jours, la responsabilité d’une classe dirigeante incompétente et insensible au sort des populations est totalement engagée dans cette faillite dramatique, il n’en demeure pas moins que les populations continuent de supporter le fardeau éternel des affres de la colonisation que l’élite dirigeante a fini par rendre banale tant elle est asservie. Si, pendant de très nombreuses années, l’exploitation de nos nombreuses ressources humaines et naturelles pour satisfaire les besoins de l’ancien colonisateur a pu réussir et se poursuit d’ailleurs, c’est parce qu’elle s’est appuyée sur une autre forme d’asservissement plus sournoise et plus dangereuse : l’aliénation culturelle.
En effet, l’entreprise de domination du continent noir pendant des siècles ne s’est pas réalisée d’un tour de main ou sur un coup de tête. Elle a été le fruit d’une mure et longue réflexion, menée par des pseudos intellectuels occidentaux déterminés à assujettir des peuples africains considérés comme sauvages et prétendument prédisposés à la servitude. Avec le concours de philosophes, d’anthropologues, d’historiens… bref de toutes les disciplines des sciences humaines nécessaires à l’atteinte de la «mission civilisatrice», il a fallu en amont produire une sournoise bibliographie dans laquelle les thèses sur l’absence de la culture africaine dans l’histoire de l’humanité et, par voie de conséquence, sur l’infériorité de l’homme Noir et sa nature docile, devaient être étayées et documentées. D’ailleurs, dans Alerte sous les tropiques, Cheikh Anta Diop disait : «Les puissances colonisatrices ont compris dès le début que la culture nationale est le rempart de sécurité, le plus solide que puisse se construire un peuple au cours de son histoire, et que tant qu’on ne l’a pas atrophiée ou désintégrée, on ne peut pas être sûr des réactions du peuple dominé.» De toute sa vie, l’historien Cheikh Anta Diop, ce monument de la connaissance, a tenté de rétablir la vérité historique de l’antériorité de la civilisation negro africaine dans l’Égypte ancienne et de montrer comment l’Occident, dans une démarche de falsification et de manipulation des faits historiques, a réussi à asseoir sa domination sur les autres peuples.
L’aliénation linguistique
L’«école étrangère» comme l’appelle Cheikh Hamidou kane dans L’Aventure ambiguë est donc l’instrument par excellence de l’acculturation et de l’aliénation culturelle de l’élite africaine. Façonner des hommes et des femmes qui seraient le relais et les exécutants volontaires ou inconscients du projet impérialiste devait toutefois passer par l’utilisation d’une langue coloniale dont la maitrise ouvrait la porte au pouvoir, à la distinction sociale et à l’incarnation tropicalisée du maitre Blanc. Les dialectes locaux, considérait-on, étaient incapables de véhiculer un quelconque concept abstrait et de pensée logique. Ils ne sont bons que pour baragouiner un langage insignifiant et pour faciliter une communication minimale entre des sous hommes. À l’opposé, la langue française incarnerait la clarté, l’intelligibilité et la rationalité. Comme le soutenait Senghor, dans sa comparaison des propriétés du français et des «langues négro-africaines».
La dévalorisation grossière et le dénigrement méthodique de nos langues locales, supports naturels de la culture, et leur remplacement stratégique par la langue coloniale utilisée par l’élite dirigeante, permettait, à dessein, de parachever le projet de colonisation du continent africain. Les graines de la domination culturelle bien semées, le retrait physique du colonisateur, dans la foulée des Indépendances, pouvait bien se faire sans crainte. Les auxiliaires des colons à la «peau noire, masques blancs », pour parler comme Fanon, pouvaient perpétuer le travail…C’est ce que Cheikh Anta Diop, dans Les fondements économiques et culturels d’un État fédéral d’Afrique avait bien compris lorsqu’il déclare : «L’influence de la langue est si importante que les différentes métropoles européennes pensent qu’elles peuvent, sans grand dommage, se retirer politiquement de l’Afrique d’une façon apparente, en y restant d’une façon réelle dans le domaine économique, spirituel et culturel.»
La révolution culturelle de Sonko
La crise sanitaire et économique que vit actuellement notre planète va très certainement bouleverser les bases du libre-échange et de la mondialisation de l’économie telles que définies au XIXème siècle. Les dirigeants occidentaux, dans une logique de perpétuation de leur hégémonie sur le reste du monde, mènent actuellement une profonde réflexion sur les nouveaux paradigmes qui façonneront le jour d’après Covid-19. Ainsi, dans son allocution du 13 avril, le chef de l’État français, Emmanuel Macron, a donné le ton en soutenant à l’endroit de ses compatriotes qu’«il nous faudra rebâtir une indépendance agricole, sanitaire, industrielle et technologique française.» Et le continent africain ? Quels sont les grands défis qui nous attendent ? Celui du développement économique, bien sûr. Mais a-t-on assuré les préalables ? Les bases culturelles sans lesquelles toute tentative de développement est vouée à l’échec. Par sa préférence des langues nationales, Sonko a peut-être encore fait sauter l’un des verrous qui nous maintenait dans la dépendance et le sous-développement.
Le président du Pastef a très certainement mis à profit son long silence pour s’imprégner davantage sur les conditions d’un véritable réveil de l’Afrique et du Sénégal, plus particulièrement. À l’instar de Cheikh Anta Diop qui clamait dans Nations nègres et culture qu’«aucun peuple sérieux ne peut prétendre se développer dans la culture et la langue d’autrui», nous pouvons dire qu’Ousmane Sonko, en annonçant lors de sa sortie médiatique sa nouvelle préférence à communiquer avec la langue la mieux comprise par la grande majorité de la population sénégalaise, complète le dernier pilier qui soutient les bases solides d’un réel développement endogène. Pour un leader politique de père diola, d’une mère sérère et peule, et dont la langue maternelle est minoritaire en nombre de locuteurs, le choix de la langue majoritaire est un symbole fort de fierté assumée et de pragmatisme éclairé. Un état d’esprit qui transcende les limites de la «mosaïque linguistique africaine»…
Une minorité d’hystériques et de communautaristes, toujours prompts à crier au scandale d’un favoritisme linguistique, va très certainement ruer encore dans les brancards.
Les grandes décisions historiques qui révolutionnent profondément la marche d’un pays ne font jamais l’unanimité lorsqu’elles sont brandies, mais le temps finit toujours par légitimer leur pertinence. Elles ne sont jamais prises par des chefs politiques opportunistes qui n’ont que la conservation du pouvoir en tête et le maintien d’un statu quo apaisant et inhibiteur. Elles viennent de leaders courageux et visionnaires, capables d’étouffer leur égo et de mettre leur éphémère gloire politique de côté pour entrer dans l’histoire. L’étoile de Cheikh Anta Diop continue de briller et sa lumière ne cesse de nous éclairer parce qu’il était en avance sur son temps et ses prises de décisions, de son vivant, comme celles de défendre les langues nationales, étaient surement impopulaires à l’époque. Mais c’était la voie du salut pour l’Afrique. La majorité des Africains consciencieux et dépourvus de tout repli identitaire égoïste en sont convaincus aujourd’hui. Sonko marche aujourd’hui sur les pas de cet illustre fils d’Afrique. Espérons que la population comprenne et soutienne sa démarche et ses motivations d’un besoin d’affranchissement total et entier sur tout ce qui nous retient jusqu’ici dans notre situation peu enviable de derniers de la classe.
Lamine Niang est Secrétariat National à la communication de Pastef
LA BANQUE MONDIALE VEUT MISER SUR LA GOUVERNANCE DES DONNEES
«Les données et leur place dans le développement», thème du rapport sur le développement dans le monde en 2021 de la Banque Mondiale va se pencher sur le potentiel de l’évolution du paysage des données pour améliorer les conditions de vie des pauvres.
Articulé autour du thème : «Les données et leur place dans le développement», le rapport sur le développement dans le monde en 2021 de la Banque Mondiale va se pencher sur le potentiel de l’évolution du paysage des données pour améliorer les conditions de vie des pauvres. Il s’agit pour l’institution financière internationale d’étudier l’apport des données dans le but d’améliorer considérablement les conditions de vie des pauvres dans les pays en développement, grâce à de meilleures politiques publiques, à la conception de programme et à la création d’emplois grâce à une croissance accrue du secteur privé
L’enjeu d’un tel rapport est de mettre la révolution des données au cœur de tout développement, particulièrement pour les populations pauvres des pays à revenus faibles et intermédiaires comme le Sénégal. Et pour y arriver, la Banque Mondiale va procéder au «filtre du développement». Ce système vise à savoir comment les données peuvent modifier le quotidien des 700 millions d’individus dans le monde qui vivent dans l’extrême pauvreté, avec moins de 1,90 dollar par jour. Il s’y ajoute les 900 millions de personnes toujours privées d’électricité, dont la plupart n’ont pas accès à internet et dont les transactions économiques ne laissent que peu ou pas de traces numériques. Ce rapport va être rédigé en se plaçant du point de vue des décideurs de pays à faibles revenus. «Trop souvent, ceux-ci n’ont pas les infrastructures, les cadres juridiques et réglementaires ni les capacités institutionnelles pour installer un environnement adapté à l’essor d’une économie des données, voire faire en sorte que les innovations sous-tendues par les données aient une ampleur suffisante pour avoir des retombées économiques positives», relève la Banque Mondiale. D’autant que, rapporte l’institution, leurs voix ne sont pas toujours audibles dans les instances internationales où se forgent les règles mondiales de gouvernance régissant la nouvelle économie des données.
En effet, la première partie du rapport, renseigne la Banque Mondiale, va être consacrée à l’immense potentiel que représentent les données pour améliorer les conditions de vie des pauvres, à travers, d’une part, leur meilleure utilisation et leur réemploi au profit de programmes, de politiques et de services publics mieux conçus et, d’autre part, leur capacité à accroître l’efficacité des marchés et la création d’emplois en favorisant l’essor du secteur privé.
Pour réaliser ce potentiel, souligne l’institution de Bretton Woods, il faut d’abord repenser et restructurer en profondeur les systèmes de données, en particulier ceux qui sous-tendent l’utilisation des données produites par le secteur public. «Cette restructuration doit placer les données au cœur des processus d’élaboration des politiques et améliorer grandement le flux d’informations en vue d’une utilisation répétée par un large éventail de parties prenantes», indiquent les experts de la Banque Mondiale. Dans la seconde partie de leur rapport, il sera question des conditions qui, sur le plan de la gouvernance, du droit, de l’action publique et de l’infrastructure, sont nécessaires pour libérer le potentiel associé à l’utilisation et au réemploi des données tout en créant des mesures de sûreté qui réduisent le risque d’effets préjudiciables. Avec le rythme inédit de création de données et leur place de plus en plus grandissante dans notre quotidien, celles-ci ouvrent des promesses formidables de progrès.
Pourtant, et malgré leur essor inouï, constate l’institution financière, une grande partie de la valeur des données reste encore inexploitée. Les données, rappelle la Banque Mondiale, sont en général collectées par un agent dans un but spécifique. Une fois cette mission remplie, elles restent néanmoins disponibles pour une éventuelle réutilisation, laquelle est susceptible d’engendrer une valeur économique dans plusieurs domaines très différents de celui qui avait été anticipé au départ. Mais, relèvet-elle, de nombreux obstacles contrarient cette réutilisation bénéfique des données à savoir les incitations contradictoires à la désorganisation et l’incompatibilité des systèmes en passant par une défiance généralisée.
Par Pape SAMB
PRÉSIDENT MACKY, IL FAUT SAUVER DES VIES PLUTÔT QUE L’ANNÉE SCOLAIRE
Parmi les nouvelles décisions présidentielles, il y a celles concernant l’Ecole, qui méritent qu’on s’y arrête un peu. Des décisions inopportunes, dangereuses et sujettes à caution.
Dans sa dernière adresse à la Nation du lundi 11 mai 2020, le président Macky Sall a fait une importante déclaration visant principalement à apprendre à « vivre avec le virus » du COVID19 à travers une panoplie de décisions d’assouplissement des mesures déjà prises dans un message précédent prononcé au tout début de l’invasion du Sénégal par l’épidémie. Parmi les nouvelles décisions présidentielles, il y a celles concernant l’Ecole, qui méritent qu’on s’y arrête un peu. Des décisions inopportunes, dangereuses et sujettes à caution.
Pour l’avoir beaucoup pratiqué, nous connaissons l’Etat sénégalais démuni, besogneux et assez tatillon pour respecter la batterie de mesures annoncées (mise à disposition au profit des établissements scolaires, en quantités suffisantes, d’appareils de thermo-flash, de masques, de gels hydro-alcooliques et de machines de lavage des mains) tout en respectant la distanciation physique dans les écoles. Le moins qu’on puisse dire est que c’est loin d’être gagné, au regard du manque de rigueur et de sérieux qui caractérise nos autorités et qui en constituent même l’ADN. A supposer que ces mesures venaient à être appliquées, ce serait à géométrie variable sur l’étendue du pays.
Personne ne pourra nous convaincre que l’équité sera au rendez-vous et que ce qui est valable pour les établissements de l’agglomération de Dakar le sera pour les autres répartis partout dans le pays. Mais, là n’est pas le problème. Le grand danger pour l’élève se trouve au niveau du trajet aller et du trajet retour, pour se rendre à l’école ou pour rentrer à la maison.
Tant que la consigne « Restez chez vous » était en vigueur, les parents d’élèves avaient la situation en mains, qu’ils maîtrisaient parfaitement, malgré quelques dérapages (randonnées à la plage, escarmouches des jeunes de la Médina, etc.). Les parents d’élèves surveillaient et contrôlaient tant bien que mal leurs enfants. Mais une fois que ces derniers vont retourner à l’école, ils sont hors de contrôle de leurs parents. Et c’est à ce niveau, entre l’école et la maison, où les parents et les autorités de l’école sont absents, que résident tout le danger ainsi que les mille et une situations à risque pour l’élève de choper le virus puis de le transmettre à ses parents restés prudemment et sagement à la maison, à ses enseignants, à ses camarades-élèves ainsi qu’aux personnels auxiliaires de l’école. Bonjour les dégâts. Voilà une perspective redoutée et redoutable pour tout ce beau monde.
Imaginez un peu les parents d’élèves, désormais peu rassurés de recevoir à la maison leurs enfants revenus de l’école, condamnés à les accueillir maintenant, non plus à bras ouverts, avec des embrassades et autres gestes d’affection, mais avec des attitudes dédaigneuses du genre « Boulma laal boulma diégué », « Vas d’abord te laver les mains avec de l’eau et du savon !», « Enduits-toi les mains avec du gel hydro-alcoolique ! », « Enlèves tes habits !…Patati Patata ». Imaginez le coup dévastateur porté au côté affectif de la relation parent-enfant. Un désastre. Peut-être que le gouvernement du Sénégal arrivera à sauver l’année scolaire. Aux forceps. Mais en même temps il fera voler en éclat l’équilibre familial.
A l’image du consensus friable, éphémère et circonstanciel entre le pouvoir et l’opposition, avec les audiences-comédie au Palais, au tout début de l’épidémie et qui s’effrite de jour en jour (démission de Habib Sy du Comité de suivi de la distribution des vivres, sortie violente de Ousmane Sonko contre Macky Sall, etc.). Par ailleurs, l’on est sidéré d’apprendre que le Comité de gestion des épidémies a été pris de court par les dernières décisions du chef de l’Etat, le président Macky Sall. Un scandale ! Mais, outre le volet sanitaire lié à la (mauvaise) gestion du COVID-19, le volet pédagogique à l’école est tout aussi catastrophique. Quid de la gestion du temps de la récréation ? De l’accès aux toilettes ? Les élèves qui ne sont pas dans des classes d’examen sont invités à suivre le concept « Apprendre à la maison », avec comme médiums la télévision et l’Internet.
Mais, au regard du faible taux d’électrification rurale dans le pays, avec seulement 42 à 43 % des ménages sénégalais en zones rurales qui ont accès à l’électricité, en plus du fait que toutes les familles sénégalaises ne disposent pas de poste téléviseur, pas plus qu’ils n’ont un accès à l’Internet, cette solution n’est pas viable. Ce serait même ajouter aux inégalités déjà trop criardes et aux fractures sociales trop béantes dans ce pays. C’est encore le Sénégal qui roule à plusieurs vitesses à cause de l’incurie de nos gouvernants, adeptes du pilotage à vue et de leur chef, le président Macky Sall, qui manque cruellement de vision, à moins que s’il en ait, que celle-ci s’arrête tout juste à Diamniadio. Comme le raille un rhéteur, avec une pointe d’ironie pleine de causticité, « Avec une dizaine de cas testés positifs et zéro mort au Sénégal à la mi-mars, le président Macky Sall décide de fermer les écoles et les universités ; avec plus de deux mille cas positifs et une vingtaine de morts à la mi-mai, le président Macky Sall décide de la réouverture des écoles ».
Comprenne qui pourra. Cette résignation du président Macky Sall, après seulement deux mois et demi de combat, et qui consiste à inviter les Sénégalais à « apprendre à vivre avec le virus », avec la réouverture des marchés, des écoles et des lieux de culte, pendant que la propagation du virus est loin d’atteindre son pic, alors qu’il n’y a guère longtemps lui le chef de l’Etat engageait ses concitoyens à participer à ce qu’il avait appelé « la guerre contre le COVID-19 », ressemble à la débandade d’une armée qui bat en retraite car le général Macky Sall, impuissant et dépassé par les évènements, a tout simplement abandonné le combat et a fait laisser tomber le drapeau.
L’ancien Premier ministre Abdou Mbaye et le leader de PASTEF Ousmane Sonko, qui s’entendent comme des larrons en foire, se sont passé le mot pour parler à l’unisson de « démission de président Macky Sall » face à l’adversité du Coronavirus. Maintenant, s’il s’avère que dans cette décision de réouverture des écoles, c’est encore et toujours pour respecter le mimétisme aveugle et niais de la France, le pays de « nos ancêtres les gaulois », il faut savoir qu’en France c’est le principe de volontariat qui y est de mise. On a demandé aux parents d’élèves français leur avis sur le retour de leurs enfants à l’école. Mais au Sénégal c’est le tâtonnement et les décisions à l’emporte-pièce. Mais ce n’est pas tout. Les éminences grises du Palais ont aussi proposé le système de distribution des cours sous forme de photocopies pour les élèves des classes dispensées d’examen de fin d’année.
Encore une fausse solution pour un vrai problème. De fait, on ne sait pas, par quelle alchimie ou par quel tour de passe-passe, ces documents de cours photocopiés arriveront à destination, entre les mains des intéressés. Des questions sont soulevées. Qui va expliquer aux élèves les cours photocopiés ? Auront-ils des répétiteurs ? Il y a aussi des risques de retrouver ici et là les mêmes problèmes, sinon plus, que ceux rencontrés dans le cadre de la distribution des vivres. Pire, il y a derrière, des marchés juteux (fourniture du papier, photocopies des cours, distribution sur toute l’étendue du territoire sénégalais) qui vont échoir à des privilégiés (Ah ! Les veinards !) Qui vont mettre le grappin sur le pognon soutiré à la nébuleuse FORCE COVID 19, pour des résultats improbables. Encore une stratégie pour enrichir davantage des affairistes, dans cette République des copains et des coquins.
A terme, on risque d’avoir le syndrome du SIDA, qui a fait vivre et rendu riches comme Crésus plus de gens qu’il en a tués. Parfois, on a l’impression que le président Macky Sall n’a pas de (bons) conseillers, au regard des décisions très pauvres qu’il prend tout le temps. Déjà, pour cette décision de retour à l’école, c’est lui, le chef de l’Etat, qui devrait donner le ton.
Reprise des activités pour reprise des activités, le président Macky Sall serait bien inspiré de commencer par reprendre les réunions physiques et hebdomadaires du Conseil des ministres au Palais de la République. C’est trop facile d’exposer la vie des élèves, des parents d’élèves, des enseignants et consorts au danger permanent de contracter le virus par une reprise prématurée des cours, alors que lui Macky Sall et ses ministres continuent de se barricader derrière l’option télétravail. Surtout qu’il y a là moins de risques pour eux, les happy few, que chez les élèves. Charité bien ordonnée commence par soi-même.
C’est à la limite de la lâcheté. Le « manque de courage » dont a parlé Ousmane Sonko revêt ici tout son sens et toute sa pertinence. Maintenant, si c’est la phobie d’une année blanche qui colle la trouille et la frousse au président Macky Sall et à son gouvernement, il faut qu’ils se mettent dans la tête qu’une éventuelle année blanche due à un impondérable et une calamité comme le COVID-19 n’a pas la même résonnance qu’une autre année blanche, comme celle de 1988 par exemple, imputable au régime du Parti Socialiste du Président Abdou Diouf qui avait plongé le Sénégal dans le chaos avec l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu, suites aux violences postélectorales, après un scrutin entaché d’irrégularités, de fraudes massives et d’une vague d’arrestations d’opposants. Le pays était à l’arrêt, d’où une année blanche dans l’Ecole et l’Université sénégalaises.
Là par contre, avec le COVID-19, l’année blanche est dictée par une situation objectivement hors de portée du gouvernement. Le régime du président Macky Sall est moins en faute ici, dans la survenue d’une éventuelle année blanche. Même s’il se dit, de part et d’autre, qu’on pouvait éviter l’ampleur de l’épidémie si l’Etat du Sénégal avait pris le problème au sérieux au début et avait pris à temps les bonnes mesures comme la fermeture de nos frontières poreuses, pour réduire les cas importés et le relèvement du plateau médical dans nos hôpitaux. Il a fallu que le COVID-19 arrive au Sénégal pour qu’on apprenne avec effarement que le Service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann ne disposait que de douze (12) lits.
Aussi, c’est comme si l’inscription d’une année blanche dans le bilan du régime du président Macky Sall reste une tache indélébile et une honte qui le rend fou et déraisonnable, alors que l’essentiel des critères pour valider une année scolaire est loin d’être réuni, alors que le danger est encore là, suspendu au-dessus de nos têtes comme une épée de Damoclès, menaçant d’anéantir à tout moment et de rendre inopérantes toutes les mesures saugrenues et aberrantes, prises à la va-vite de surcroît. Dans leur embardée, le président Macky Sall et son gouvernement ont perdu le sens de la réalité et perdu leur sang-froid. Les postures-clés dictées par la situation invitent l’adoption d’une autre attitude.
Pourtant, dans son fameux discours du lundi dernier, le président Macky Sall a bien dit qu’au meilleur des cas l’épidémie sera encore là dans les quatre prochains moins. Cela nous mène tout droit au mois d’octobre. C’est donc l’occasion pour l’Etat du Sénégal de prendre son temps et de mettre les moyens adéquats pour bien préparer, sérieusement, minutieusement, méticuleusement et méthodiquement la rentrée scolaire du mois d’octobre, après avoir son courage à deux mains et la décision lucide et justifiée de faire table rase sur l’année scolaire en cours. Là réside la solution la plus sage et la plus raisonnable pour préserver des vies humaines qu’on connait très précieuses. Des vies humaines infiniment plus précieuses que les logiques économiques, les contingences scolaires ou le fait religieux.
Des gouvernants sérieux et responsables n’ont pas le droit de céder, ni à la panique, ni à la pression, de quelque forme qu’elle soit et d’où qu’elle provienne, au risque d’exposer inutilement des vies humaines. Tant qu’à faire, nous préférons sauver nos chères vies que de sauver une année scolaire bancale dans une Ecole sénégalaise qui compte encore plus de 6000 abris provisoires en 2020.
«LE CONTRAT DE BONIFACE COURT JUSQU’A LA FIN DE L’AFROBASKET 2021»
C’est du moins la garantie donnée par le président de la Fédération Sénégalaise de Basketball (Fsbb). lors de son passage à la «Tribune de l’Anps»
Boniface Ndong sera à la tête de l’équipe nationale masculine jusqu’à la fin de l’Afrobasket 2021. C’est du moins la garantie donnée par le président de la Fédération Sénégalaise de Basketball (Fsbb). Dans cette seconde partie de son passage à la «Tribune de l’Anps», Me Babacar Ndiaye a évoqué la gestion de l’équipe nationale, les objectifs pour les prochaines échéances, mais aussi la situation de la discipline au niveau local.
Président, avec la situation du Covid 19, peut-on s’attendre à une subvention pour les clubs ?
Nous ne sommes pas le football qui a reçu beaucoup d’argent de la Fifa. Mais, nous sommes en train de travailler sur un document que nous allons soumettre au ministre des Sports pour demander une subvention afin d’aider les clubs qui ont souffert de la situation. Il en sera de même pour la Fédération qui été impactée. Ce qui s’est passé cette année est extrêmement difficile. Le virus est arrivé au moment où nous discutions avec nos partenaires sur les contrats de sponsoring. Nous n’avons signé aucun contrat et nous avons fonctionné sur fonds propres pendant les premières journées de championnat. Nous pensons que les discussions pourraient continuer avec les sponsors à la fin de cette épidémie. Certains ont manifesté le désir de tout renvoyer pour l’année prochaine, vu qu’il n’y a pas d’activités et qu’ils ont utilisé l’essentiel de leur budget dans la lutte contre le coronavirus. Le ministre a toujours répondu favorablement aux interpellations de la Fsbb. Je vais le rencontrer pour qu’il nous aide à solutionner ce problème qui constitue un obstacle pour les clubs. Ils payaient les salaires malgré l’arrêt des compétitions. Et ce sont des charges pour des clubs amateurs.
Le bilan de l’Afrobasket féminin 2019 est toujours attendu. Qu’est-ce qui bloque ?
Il faut noter que cette compétition n’était pas organisée par la Fédération. Il y avait plutôt un Comité d’organisation mis en place par le ministre des Sports. Le ministre m’a fait l’honneur de me porter à la tête dudit Comité. A la fin de l’Afrobasket féminin, nous avions fait un rapport que nous avions remis à la tutelle. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’on n’a pas pu tenir une assemblée d’informations à cause du coronavirus. Je précise que nous sommes l’une des rares fédérations à tenir une assemblée générale d’informations tous les ans. Et cela, depuis que je suis à la tête de l’instance. L’année dernière, il y avait une assemblée générale élective (15 juin 2019). Nous avions décidé d’organiser une AG d’informations. Un Comité directeur a été même fixé pour déterminer la date de la tenue de l’AG. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas tenir cela à cause de l’interdiction des rassemblements. Les documents sont prêts et envoyés à qui de droit. C’est le Comité local d’organisation qui doit rendre compte à la tutelle. Maintenant, l’AG d’informations se tiendra le moment venu et les informations seront transmises aux clubs. Les documents et les bilans de la Fsbb ne peuvent se discuter à travers la presse. Nous sommes dans un milieu règlementé par des textes. Et les clubs ont droit de voter lors des assemblées générales. Nous avons toujours fait un bilan d’activités et un rapport financier à la fin de chaque saison. Ces documents ont été soumis aux clubs à chaque fois. Nous n’allons pas déroger à cette règle. Les clubs ont droit au vote et voix chapitre lors des assemblées générales et non à travers la presse.
En 2021, le Sénégal sera sur plusieurs tableaux. Quels seront les objectifs de la Fsbb?
Ce sera une année chargée sur le plan international avec les deux Afrobasket (hommes et dames), sans oublier le TQO masculin. En termes d’objectifs, nous sommes en train de discuter avec le Directeur technique national et le sélectionneur des filles. L’idée est de voir si on doit rajeunir à 100% ou à moitié pour avoir des objectifs de reconquête du titre ou de montée sur le podium. Cette question n’est pas totalement tranchée, mais elle le sera sous peu. Pour ce qui est des garçons, quand on discutait avec le sélectionneur, il fallait se mettre d’accord sur les objectifs. L’objectif est de se qualifier au 2ème tour des TQO. Et pour l’Afrobasket, nous voulons reconquérir le titre.
Quels sont les termes du contrat de Boniface Ndong ?
Il a un contrat qui devra courir jusqu’à la fin de l’Afrobasket 2021. Boniface est un perfectionniste. Il m’a dit ’’président, si je ne peux atteindre les objectifs que je me suis fixé, je vais laisser la place à quelqu’un d’autre’’. Je compte beaucoup sur lui. Je pense qu’il peut atteindre ses objectifs, s’il est aidé. C’est quelqu’un de rigoureux et méthodique. Il n’a pas insisté sur l’argent. Boniface veut un encadrement de qualité, un analyste vidéo, un bon adjoint. Il est en train de discuter avec un entraîneur espagnol qui était dans l’encadrement de Barcelone. On est en train de travailler pour avoir une bonne équipe et un bon encadrement technique. C’est ensemble qu’on pourra atteindre les objectifs.
Quel regard portez-vous sur les infrastructures ?
Il faut d’abord se féliciter de la construction de Dakar Arena, après la victoire des Lionnes en 2015. On courait derrière une salle de basket depuis presque 20 ans. On a montré que Dakar Arena n’était pas grand pour le basket, car on a pu remplir la salle et il y avait même du monde à l’extérieur. Le basket occupe une place importante dans le cœur des Sénégalais. Il faut noter que nous avons un bon parquet à Marius Ndiaye, offert par Amadou Gallo Fall. Marius Ndiaye est au cœur de la ville. Et je ne vois pas l’utilité d’aller jouer à Dakar Arena les matchs de championnats, avec toutes les difficultés que cela engendre. Nous voulons organiser les éliminatoires de l’Afrobasket 2021 en novembre. Ainsi, nous pourrons aller à Dakar Arena. Pour ce tournoi, il se peut aussi qu’on joue à Marius Ndiaye. Nous sommes en train d’étudier la question avec le ministre des Sports. Pour Amadou Barry, on a opté pour des journées non-stop. On joue de 9 à 21h ou 22h. Sur le plan financier, on a eu des recettes plus importantes, contrairement à la saison précédente. Il faut reconnaître que le parquet et les panneaux ne sont pas bons à Amadou Barry. Il faut les remettre aux normes et cela ne pourrait être possible que l’année prochaine. On aura plusieurs compétitions internationales. De ce fait, on pourrait jouer à Dakar Arena ou Amadou Barry. Je suis allé à plusieurs reprises à Sèdhiou et j’ai constaté que le terrain est impraticable. Mais il faut savoir que les infrastructures relèvent des prérogatives de l’Etat. Je peux simplement féliciter les responsables de la discipline à Sèdhiou qui sont en train de faire un excellent travail, avec des moyens limités. Je pense qu’ils auront bientôt leur terrain, car leur stade sortira sous peu de terre.
A quand une Ligue professionnelle de basket au Sénégal ?
On peut envisager la création d’une ligue de basket professionnel au Sénégal. Aujourd’hui, le basket paie des salaires supérieurs à ceux du football. Je connais des clubs qui paient des salaires de 500 000 ou 700 000 Fcfa. On a près de 7 clubs qui paient des salaires. Et il y a une possibilité de faire un championnat professionnel ou semi-professionnel. On peut trouver 8 clubs pour faire du professionnalisme. Cette question est à l’étude et on verra d’ici la fin de ce mandat, les possibilités qui se présentent pour créer une ligue professionnelle…
Que peut-on attendre du Championnat de D2 ?
Notre objectif est de massifier le basket. Il se pratique sur l’axe nord (Dakar, Thiès, Saint-Louis, Louga). Aujourd’hui, nous avons voulu que le basket se joue partout, à l’intérieur du pays. On l’a fait par la massification de la D2 qui se joue sous forme de championnats zonaux ou régionaux. On veut faire en sorte que les équipes se produisent devant leur public. C’est une manière de pousser les populations à aimer le basket. Les équipes issues des différents championnats zonaux vont disputer le tournoi de montée en première division. Nous sommes passés de 12 à 16 équipes chez les garçons et 8 à 12 équipes chez les filles pour le tournoi d’accession en D1. En D2, nous avons plus de 100 équipes affiliées. Et cela montre l’intérêt des populations. On ne peut pas parler du démarrage, vu qu’on a lancé des consultations pour la suite de la saison. On verra dans quelle mesure les clubs pourraient garder leur engagement pour la saison prochaine. Ce sont des questions juridiques et il faudra bien réfléchir pour mettre tout le monde à l’aise. Tout dépend de la décision qui sortira des consultations. Il y a beaucoup de paramètres qui gravitent autour de cette saison. Sur le plan international, il faut avoir un champion, voir aussi s’il faut rembourser ou pas les clubs. Et si on annule la saison, cela signifierait qu’il n’a jamais eu de championnat cette année. Donc, il faut analyser lucidement cette situation et prendre la meilleure décision.
Les dirigeants des clubs de l’intérieur du pays se disent souvent délaissés. Que répondez-vous à ces derniers ?
Je suis le seul président de Fédération à avoir fait trois fois le tour du Sénégal. Je ne viens pas voir les clubs que pendant les campagnes. Je refuse qu’on me regarde ainsi. J’ai fait le tour du pays en 2015 et bien avant même l’assemblée générale. J’ai visité le sud, le centre, le nord du pays. C’est pour dire que je ne fais pas partie de ceux qui sollicitent les clubs que lors des élections. Je connais toute la famille du basket dans l’intérieur du pays. Je n’ai que des amis. Et c’est la raison pour laquelle j’ai été plébiscité et par acclamation en juin 2019. Nous sommes une fédération légitime. Et les résultats témoignent de nos bonnes relations humaines, avec tous les acteurs. J’avais prévu de faire une tournée nationale. Mais il y a la pandémie. De toute façon, on verra dans quelle condition la faire au terme de cette crise sanitaire.
LA PROPOSITION "IRRÉALISTE" D'ALY NGOUILLE NDIAYE
Le voyageur désireux de passer la Korité en famille devra avoir une autorisation délivrée par le ministère de l’Intérieur. Reste maintenant à s’interroger sur l’opportunité de cette décision
Le voyageur désireux de passer la Korité en famille devra avoir une autorisation délivrée par le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique. Reste maintenant à s’interroger sur l’opportunité de cette décision dès l’instant que le transport d’un département à un autre est interdit et les gares routières fermées. Aussi, tous les Sénégalais ne disposent pas de véhicules personnels. Aussi l’autorité devrait-elle s’assurer que ceux habiletés à voyager ne sont pas porteur de Covid-19, cause de toutes les restrictions.
«Nous invitons au maximum les gens à rester parce que la fête de Korité est, certes importante, mais l’enjeu veut que les gens restent. Maintenant, s’ils ne veulent pas rester, ils peuvent demander une autorisation et très certainement, ils vont bénéficier d’assouplissement pour voyager», avait déclaré Aly Ngouille Ndiaye, vendredi 15 mai dernier, à la cérémonie de réception de 500 mille masques attribués aux lieux de culte.
Cependant, force est de constater que le simple fait de disposer d’une autorisation ne permet pas à celui qui souhaite voyager de pouvoir le faire, étant donné que beaucoup de Sénégalais n’ont pas de voitures personnelles. Aussi, si l’on se fie au ministre, tout requérant peut bénéficier d’assouplissement dans l’obtention du sésame qui permet le voyage. Si c’est le cas, à quoi bon interdire le transport de masse ? Les quelques Sénégalais qui disposent de moyen de se déplacer sans emprunter les transports en commun, ne constituent-ils pas une menace de propagation de la Covid-19 ? Autant de questions qui remettent en cause l’opportunité d’une telle offre. Reste maintenant à savoir si l’ouverture des gares routières se fera avant la Korité, comme le souhaitent les acteurs et syndicats des transports en commun (privé).
De toute façon, lors de cette cérémonie de réception de masques, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, Aly Ngouille Ndiaye, avait annoncé la reprise imminente des activités dans les gares routières. «Du côté des transports, les gens peuvent s’organiser tout en respectant les chargements autorisés par le ministère (des Transports). Certaines gares routières peuvent déjà envisager de reprendre leurs activités», avait-il dit.
Pour rappel, l’interdiction de la circulation interurbaine a été l’une des premières mesures prises par les autorités pour stopper la propagation de Covid-19. En conférence de presse, le 24 mars, Aly Ngouille Ndiaye avait dit qu’il est interdit toute circulation entre les régions, sauf pour ceux qui ont dérogations officielles. Parmi ceux-ci, figurent, les Présidents des institutions, les ministres, les secrétaires d’Etat, les députés, les gouverneurs, les préfets, les sous-préfets, les magistrats, les greffiers, le Forces de défense et de sécurité et les personnels de santé. Des autorisations étaient données pour le voyage, en cas d’urgence.
Du fait de magouilles dans l’octroi de ces autorisations, il avait fini par corser les critères de leur délivrance. Par ailleurs, suite à la décision du chef de l’Etat, d’alléger les restrictions de l’état d’urgence, la seule nouveauté qui a été apportée, c’est la circulation dans un département avant 20 heures.
DES SENEGALAIS DENONCENT UNE INJUSTICE ET PREPARENT UN RECOURS COLLECTIF
il est incompréhensible que les autorités françaises leur refusent l’échange de leurs permis de conduire sénégalais contre celui français ; alors qu’ils avaient fait la demande avant même que le Sénégal ne soit retiré des pays disposant d’accords bilatéra
Des Sénégalais établis dans l’hexagone disent être victimes d’injustice. A les en croire, il est incompréhensible que les autorités françaises leur refusent l’échange de leurs permis de conduire sénégalais contre des permis français ; alors qu’ils en avaient fait la demande avant même que le Sénégal ne soit retiré des pays disposant d’accords bilatéraux et de pratiques réciproques en ce sens.
Coumba Sylla avait déposé le 14 février 2019 auprès des services de la Préfecture de Doubs (un département français), une demande en vue d’échanger un permis de conduire sénégalais contre un permis français. Après examen, sa demande a été refusée avec comme motif qu’il n’existe pas d’accord de réciprocité d’échange des permis de conduire entre la France et le Sénégal. Une décision qui lui a été notifiée à sa grande surprise le 11 mai dernier. C’est ainsi qu’elle a joint «L’As» pour dénoncer ce qui paraît être pour elle une injustice notoire. Coumba Sylla dit ne pas être la seule et qu’il y a une trentaine de Sénégalais qui sont dans la même situation. «Certains ont introduit leur demande en 2018, d’autres en 2019. Alors que jusqu’au mois d’octobre 2019, le Sénégal se trouvait sur la liste des Etats et autorités dont les permis de conduire nationaux étaient susceptibles de faire l’objet d’un échange contre un permis de conduire français, en vertu d’accords bilatéraux et de pratiques réciproques d’échange des permis de conduire», tonne Coumba Sylla.
D’ailleurs, tous ceux qui se sont sentis victimes de cette situation se joints à elle pour mener le combat face à ce qu’ils considèrent comme un arbitraire. Ils préparent d’ailleurs un recours collectif. «Nous considérons être victimes d’une loi alors que notre demande est bien antérieure à celle-ci », fait-elle savoir. Avant d’indiquer qu’il y a eu une discrimination en ce sens dans la mesure où il y a des demandes qui ont reçu une suite favorable alors qu’elles ont été faites en même temps qu’eux ou bien après. «Ces personnes ont pu bénéficier du sésame. C’est très bien, mais le Droit ne se base pas sur de la chance. Cette réciprocité d’échange de permis de conduire émanait d’une coopération entre les deux pays, et si la France décide d’y mettre fin, notre Etat devrait informer ses ressortissants. Nous avons été pris de court, et nous attendons de notre gouvernement de nous apporter son soutien face à cette injustice», explique Mme Coumba Sylla.
Poursuivant, elle estime que les enjeux sont énormes et qu’il y a des personnes qui risquent de perdre leur travail à cause de ce refus. Aussi affirme-t-elle que d’autres personnes n’ont pas du tout les moyens de se payer le permis français et cela risque d’affecter certainement leur vie et leurs projets... «En plus de cela, ils prennent cette décision dans une période de crise sanitaire. Même si on voulait s’inscrire en auto-école, on serait embêté puisque tout est en suspens ici (cours et examens)», affirme-telle.
FIN DE LA PRATIQUE D’ECHANGE DES PERMIS DE CONDUIRE SENEGALAIS DECLAREE LE 31 MARS 2020
Il faut préciser que la fin de la pratique d’échange des permis de conduire sénégalais a été déclarée le 31 mars 2020. Cela a ainsi entraîné un certain nombre de conséquences. D’abord, les conducteurs titulaires d’un permis de conduire sénégalais obtenu par échange du permis de conduire français pourront demander un rétablissement de leurs droits à conduire à leur retour en France. Ensuite, les titulaires d’un permis de conduire sénégalais ne pourront plus faire de demande d’échange pour un permis de conduire français à partir de cette date et devront repasser le permis de conduire dans l’année suivant leur établissement en France. Il est possible de se présenter à l’examen en qualité de candidat libre. En plus, les permis de conduire régulièrement délivrés par les autorités sénégalaises resteront reconnus en France, pour une durée d’un an à compter de l’établissement en France de leur titulaire. Enfin, les titulaires de titres de séjours spéciaux délivrés par le ministère des Affaires étrangères français (diplomates ou fonctionnaires internationaux en poste en France) ou d’un titre de séjour mention « étudiant » continuent de bénéficier de la reconnaissance de leur permis de conduire sénégalais durant l’entière durée de leur mission ou de leurs études en France.