En termes de pourcentage, le Sénégal ne fait que 0,68 % de la population musulmane mondiale. Ce qui n’est rien du tout ! Un grain dans un désert de sable. Un petit pays de musulmans aux pratiques animistes avec de nombreux faux dévots dont de récents « Toubène » qui préféreraient de belles vierges sur cette planète à celles promises au paradis. Mais voilà, on se croit les meilleurs musulmans au monde. Nos saints qui dorment sous notre terre ainsi que leurs descendants seraient parmi les plus grands penseurs musulmans du monde. Leurs torrents de salives restent indispensables pour quiconque aspire à une vie meilleure. Certains vous promettent même une place de choix au paradis sans pouvoir vous dire où se situe cet éden. Gare à celui qui émettrait des doutes sur leurs prophéties. Et pourtant c’est ce pays dont les saints sont élevés au rang de divinités qui accueille toute la misère du monde, obligeant nos gouvernements à faire la manche depuis nos glorieuses indépendances dans des pays de mécréants et ses fils à se suicider en mer pour une vie meilleure dans ces mêmes pays de toubabs impies. Des pays où, pourtant, certains d’entre ces religieux s’en vont soutirer quelques billets de banque à leurs misérables talibés qui croient dur comme fer que tout ce qui leur arrive de bien, c’est grâce à la bénédiction de leurs guides. Difficile de leur ôter cela de leur tête. ils n’ont rien entrepris. Le mérite de tout revient à leurs guides. Un misérabilisme qui ne dit pas son nom. Et depuis quelques temps, hélas, par le truchement d’émissions télévisuelles sans fil conducteur, on assiste à un derby religieux avec de fanatiques supporters. Chacun lançant à qui veut l’entendre que son guide est meilleur et au-dessus des autres. Tant pis si ces guides n’ont jamais été capables de développer notre pays, encore moins leurs patelins ! Quand des conteurs se substituent aux vrais historiens, cela donne souvent ce à quoi l’on assiste depuis quelques semaines sur les réseaux sociaux et nos télévisions locales. Et personne parmi nos chefs religieux n’essaie de mettre fin à cette surenchère religieuse entretenue par de vrais pyromanes. Et demain… la division, voire la guerre, confrérique.
Kàccoor bI
ENTERREMENT
Le fait était passé inaperçu mais nos radars l’ont capté à retardement. De quoi s’agit-il ? Eh bien, de la présence du président de la République au cimetière de Yoff le vendredi 08 mai dernier aux environs de 16 heures. Pour les besoins d’un enterrement, bien sûr. il s’agit de celui de la dame Alimatou Ly Diallo, laquelle n’était autre que la belle-sœur de la Première dame, Marième Faye Sall. Plus précisément, elle était l’épouse du grand-frère utérin de la femme du Président. Ce qui explique la présence de ce dernier à cet enterrement. Venu à bord d’une voiture grise —une Marbach croit savoir un témoin — banalisée, le président était précédé d’un motard de la Gendarmerie et suivi d’une voiture où avaient pris place ses gardes du corps. il était masqué et accompagné de son fils Amadou. Une vingtaine de personnes ont procédé à l’enterrement de la défunte avant que la petite foule ne se disperse, le mari éploré ayant décidé de libérer tout le monde par respect pour les mesures anti-rassemblement prises dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire.
DEPARTEMENT DE LINGUERE 2E CAS DE COVID19 ENREGISTRE
Jusque-là déclaré indemne de la maladie du coronavirus, le département de Linguère vient d’enregistrer son tout premier cas de Covid19. C’est en effet samedi dernier qu’une caissière en service à l’hôpital Maguette Lo a été testée positive. Hier, au moment où nous bouclions cette édition, un des correspondants du « témoin » quotidien nous a informé qu’un deuxième cas venait d’être détecté dans le même établissement hospitalier. Cette fois-ci, c’est un médecin qui a été déclaré positif à la covid19. Les autorités administratives et sanitaires se sont réunies en comité départemental de gestion des épidémies pour examiner et dégager les voies et moyens de riposte à mettre en œuvre pour circonscrire la propagation de la pandémie dans le département. Sans doute l’hôpital de Linguère risque d’être fermé ou mis en quarantaine !
RAPATRIES DE FRANCE DES SENEGALAIS SE JOUENT DE LA…NATURE
« Le témoin » quotidien avait déploré le fait que les 150 Sénégalais rapatriés de France aient été lâchés dans la nature après leur descente d’avion. Car, à la surprise générale des médecins et agents du dispositif de riposte au Covid19, ces passagers avaient été autorisés à regagner leurs domiciles ! Aucun d’eux n’a été mis en quarantaine alors qu’ils devaient tous subir une mesure de confinement sanitaire pour éviter tout autre cas importé de contamination. A preuve, dès leur arrivée à leur domicile, certains se sont joués de la nature en vaquant tranquillement de leurs préoccupations. L’un d’entre eux nous a confié ceci au téléphone : « Si on avait le moindre symptôme, les autorités sanitaires de Paris n’allaient pas nous laisser embarquer pour Dakar. C’est pour cela que je ne me suis pas auto-confiné. D’ailleurs, je suis allé voir mes beaux-parents et autres proches… » nous a-t-il confié comme pour dire « je m’en fous ». Rappelons-le, près de 150 Sénégalais coincés en France ont été rapatriés par vol Air France. Arrivés à l’aéroport de Diass, ils avaient été priés de circuler, c’est-à-dire de regagner discrètement leurs familles respectives. Sans être inquiétés. Alors que dans le reste du monde, des citoyens en provenance des pays aux pics macabres comme la France, l’Espagne, les usa et la Grande-Bretagne font l’objet d’une mise en quarantaine dès leur arrivée à l’aéroport. Sauf au Sénégal où les autorités sanitaires ne prennent plus au sérieux la Covid19.
VOL SPECIAL DAKAR-MILAN NOS «MODOU-MODOU» SONT BIEN ARRIVES !
Dans sa dernière édition, « Le témoin » quotidien avait révélé l’histoire de ce vol spécial Dakar-Milan affrété par un groupe de « Modou Modou » bloqués au Sénégal à cause de la fermeture des frontières liée à la Covid19. Un voyage très coûteux puisque le prix de l’aller simple oscillait entre 650.000 CFA et 910.000 CFA. Eh bien ! Autorisé par le gouvernement italien, le « Vol de l’espoir » a finalement quitté l’aéroport Blaise Diagne de Diass le samedi 16 mai dernier à 00h 55 comme nous l’avions annoncé. L’avion Air Sénégal avait à son bord près de 140 passagers « masqués ». Donc un vol « distancié » à moitié plein car une place sur deux seulement était occupée. L’essentiel, c’est que nos compatriotes sont bel et bien arrivés à l’aéroport de Milan-Malpensa après avoir quitté le pays des « ndiaga-ndiaye » et des « loumas » à ciel ouvert sur la pointe de pieds…
HOMMAGE DE ME OUSMANE NGOM A LEOPOLD FAYE «C’ETAIT UN HOMME DE VALEURS… »
Le décès de Léopold Faye, ancien consul général du Sénégal à Paris, n’a pas laissé indifférent son ex- camarade lutte Me Ousmane Ngom. Dans un post publié sur son portail, l’ancien ministre de l’intérieur et combattant des années de braise du « Sopi » a eu du mal à surmonter sa peine et sa consternation suite au rappel à Dieu de Léopold Faye. « il était un frère et un compagnon de lutte que j’avais perdu de vue depuis quelques années. Je retiens de l’homme un intellectuel honnête et un cadre patriote engagé pour la cause de son peuple toujours à cheval sur des valeurs morales indéniables tirées, sans doute, de son éducation et de sa foi assumée » a témoigné Me Ousmane Ngom avant d’exprimer sa compassion et présenter ses condoléances aux membres de la famille du défunt. « Repose en Paix Léo ! » a ainsi prié Me Ousmane Ngom.
DOUTE SUR SES TESTS COVID19 L’INSTITUT PASTEUR SE LAVE A GRANDE EAU DE JAVEL !
Pour se laver les mains à grande eau de javel, l’institut Pasteur de Dakar a d’abord étalé ses années d’expertise et d’expérience. tout un « Cv », histoire de montrer que l’Etat du Sénégal ne s’est pas trompé de laboratoire en lui confiant ses malades de Covid19. « L’institut Pasteur ne saurait en aucune manière être associé à des polémiques dans d’autres pays où il n’a aucune responsabilité » lit-on dans le communiqué. Selon l’organisation, des prélèvements associés à des fiches de renseignements dûment remplis de cas suspects, contacts et patients hospitalisés effectués par les personnels des districts sanitaires et des centres de traitement, lui sont quotidiennement adressés « Dans ce cadre, tout résultat de test transmis par l’institut Pasteur à l’autorité ministérielle, suit un processus strict et clairement défini. A cet égard, il n’y a jamais eu de transmission au Ministère de la Santé de résultats doubles ou contradictoires pour les médecins concernés » dément l’institut Pasteur avant d’ expliquer ce qui s’est réellement passé. « Les faits sont les suivants : l’institut Pasteur a adressé au point focal de la prise en charge du service des maladies infectieuses de Fann, un message électronique avec en pièce jointe une liste de 16 personnes pour lesquelles un deuxième prélèvement a été demandé car les informations contenues dans les fiches d’enquête des premiers prélèvements reçus par l’institut Pasteur n’étaient pas fiables. Ainsi, une deuxième série de prélèvements avec des fiches correctement renseignées nous a été transmise et nous a permis d’effectuer les tests et de donner les résultats négatifs de ces personnes tels qu’annoncés par le ministère de la Santé lors de son point quotidien. Aucun résultat faux ou contradictoire n’a été rendu au Ministère » s’est lavé en conclusion, à grande eau de javel et avec des gels hydro-alcooliques, l’institut Pasteur de Dakar.
AVEC LE CORONAVIRUS, LE MASQUE AFRICAIN FAIT SA RÉVOLUTION
Il y a même fort à parier que nous continuerons d’arborer le masque-barrière après la fin de la pandémie. N’avons-nous pas, au Sénégal et ailleurs, des raisons tout à fait valables de le faire ? Pollution atmosphérique, gaz d’échappement, poussières...
Accolés l’un à l’autre, les mots « masques » et « Afrique » ont longtemps renvoyé à une iconographie essentialiste et colonialiste : celle des masques africains, sculptés dans le bois ou fondus dans le bronze, artefacts de collection pour les anciens maîtres toubabs et, parfois encore, supports de rites animistes chez quelques rares tribus d’Afrique.
Ce n’est plus le cas. Le masque est entré dans la modernité. Il n’est plus celui que les colonisateurs ont volé pour l’exposer dans leurs musées et dans leurs collections privées. Nous sommes à l’ère du masque-barrière, désormais érigé en accessoire vestimentaire, voire en objet fashion, au même titre que le sac à main pour ces dames ou que le mouchoir de poche pour ces messieurs (oui, il fut un temps où le mouchoir était tendance, les quinquagénaires s’en souviendront).
Au Sénégal, le ministre du Développement industriel a fini par suspendre l’arrêté par lequel il voulait imposer des normes scientifiques pour la fabrication des masques, ce qui a ouvert la boîte de Pandore : tout le monde peut en coudre, et les tailleurs, prompts à flairer le bon filon, s’en donnent à cœur joie sur leurs machines.
Un festival de motifs et de slogans
C’est ainsi qu’après avoir été l’objet d’une certaine défiance, puis d’un grand nombre de détournements humoristiques, le masque-barrière est devenu un must, toutes couches sociales confondues.
Il y a bien sûr les masques chirurgicaux aux couleurs insipides et aseptisées, vendus en pharmacie et qu’il faut changer toutes les trois heures. Pour qui aspire à plus de fantaisie, il y a aussi le masque en tissu dit africain (le wax hollandais), estampillé « masque alternatif lavable, made in Sénégal », avec son festival de couleurs et de motifs ethniques. Ou alors le masque socialement engagé où, sur fond blanc, s’affichent messages de sensibilisation, gestes-barrières et numéros de téléphone dédiés à la lutte contre le coronavirus.
Sans oublier ces masques publicitaires, qui arborent tantôt le swoosh de Nike, la pomme croquée d’Apple ou le sigle d’une chaîne de télévision locale, ou encore ceux qui rendent hommage aux marabouts des différentes confréries musulmanes (« après les masques chirurgicaux, les masques « serignegicaux »», a osé un twitto, les Serignes étant les marabouts, en wolof).
Dans cette joyeuse démocratisation, les recommandations pour son juste port ne sont pas toujours respectées, tant s’en faut. Les attaches sont bien derrière les oreilles, mais le masque est parfois sous le nez, sous le menton, voire carrément sur le front, tel le foulard du rappeur Tupac. D’autres croient bon de le porter sur la nuque, comme une casquette à l’envers.
Il y a même fort à parier que nous continuerons d’arborer le masque-barrière après la fin de la pandémie. N’avons-nous pas, au Sénégal et ailleurs, des raisons tout à fait valables de le faire ? Pollution atmosphérique, gaz d’échappement, poussières et vents de sable…
Et puis il y a cet effet de mode, qui pourrait être le vecteur d’une transformation plus profonde. Car au-delà du fait que le masque peut se révéler fort pratique (« J’ai croisé un créancier. Grâce à mon masque, il ne m’a pas reconnu ! », s’amusait une de mes connaissances il y a quelques jours), l’anonymisation par le masque contribue à une affirmation des individualités, dans une société sénégalaise où le culte des valeurs symboliques de la vie en communauté et de l’allégeance au groupe est très prégnant.
Peut-être même que, dans notre pays, toujours pudibond quoique espiègle, les amoureux pourront se tenir la main et déambuler en toute tranquillité dans la foule. L’amour au temps de l’après-corona. Bas les masques ! Et vive le masque-barrière.
L’IPD n’a jamais reçu de demande officielle émanant d’une quelconque institution de recherche pour la mise à disposition de la souche Covid-19 - Aucun résultat faux ou contradictoire n’a été rendu au MSAS - COMMUNIQUÉ DE PRESSE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué reçu le 18 mai 2020 de l’Institut Pasteur de Dakar, relatif aux polémiques dont il fait l’objet dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.
« Depuis quelques temps, l’Institut Pasteur de Dakar (IPD) fait l'objet d’accusations infondées relatives à son rôle dans la lutte contre le Covid-19. Par conséquent, il porte à la connaissance des populations sénégalaises les informations suivantes :
Sur le statut de l’Institut Pasteur de Dakar. L’Institut Pasteur de Dakar (IPD) est une fondation sénégalaise d’utilité publique à but non lucratif, conformément au décret n°210-614 du 27 mai 2010 (voir Journal officiel de la République du Sénégal du 10 juillet 2010). L’objectif de la Fondation est de contribuer à la santé publique en Afrique en général et au Sénégal en particulier, en menant des activités de recherche, d’enseignement, de formation, d’expertises médicales, épidémiologiques et biologiques et de production du vaccin contre la fièvre jaune. C’est dans ce cadre que l’IPD, sous la tutelle du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale (MSAS), contribue à la riposte au Covid-19 au Sénégal. L’IPD ne saurait en aucune manière être associé à des polémiques dans d’autres pays où il n’a aucune responsabilité.
Sur la contribution dans la lutte contre le Covid-19 au Sénégal. L’IPD réalise des tests diagnostic du Covid-19 dans le cadre du dispositif mis en place par le ministère de la Santé et de l’Action Sociale (MSAS). Selon l’organisation définie par le MSAS, des prélèvements associés à des fiches de renseignements dûment remplis de cas suspects, contacts et patients hospitalisés effectués par les personnels des districts sanitaires et des centres de traitement, sont quotidiennement adressés à l’IPD, qui réalise les tests pour le COVID-19 avec un rendu des résultats au niveau du MSAS. Nous rappelons que cette activité est menée dans le cadre de la mission de santé publique de l’IPD sans aucune facturation en contrepartie.
Sur la prétendue « affaire des résultats des tests du personnel médical de l’hôpital de FANN ». Depuis le début de l’épidémie, l’IPD contribue à la riposte avec beaucoup de rigueur et de transparence sous le contrôle du MSAS. Dans ce cadre, tout résultat de test transmis par l’IPD à l’autorité ministérielle, suit un processus strict et clairement défini. A cet égard, la Direction de l’IPD affirme qu’il n’y a jamais eu de transmission au MSAS de résultats doubles ou contradictoires pour les médecins concernés. Les faits sont les suivants : l’IPD a adressé au point focal de la prise en charge du service des maladies infectieuses de FANN, un message électronique avec en pièce jointe une liste de 16 personnes pour lesquelles un deuxième prélèvement a été demandé car les informations contenues dans les fiches d’enquête des premiers prélèvements reçus par l’IPD n’étaient pas fiables. Ainsi, une deuxième série de prélèvements avec des fiches correctement renseignées nous a été transmise et nous a permis d’effectuer les tests et de donner les résultats négatifs de ces personnes tels qu’annoncés par le MSAS lors de son point quotidien. Aucun résultat faux ou contradictoire n’a été rendu au MSAS.
Sur la souche Covid-19. Contrairement à ce qui a été déclaré au niveau de la presse, l’IPD n’a jamais reçu de demande officielle émanant d’une quelconque institution de recherche pour la mise à disposition de la souche Covid-19.
Le personnel et la direction de l’Institut Pasteur de Dakar réitèrent leurs remerciements et engagements aux côtés des autorités et des populations sénégalaises qui nous témoignent régulièrement leur confiance. Nous restons plus que jamais mobilisés pour juguler l’épidémie du Covid-19 au Sénégal et toute notre énergie est et restera uniquement tournée vers cela.
L’Administrateur Général »
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, EMMANUEL DESFOURNEAUX
L'OPPOSITION POURRAIT-ELLE MIEUX FAIRE QUE MACKY SALL ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Le principal défaut du président depuis 2012, c’est de n’envisager le consensus que comme un ultime recours, voire un calcul politicien, et souvent après avoir déjà tout décidé solitairement
Emmanuel Desfourneaux de SenePlus |
Publication 18/05/2020
Presque partout dans le monde, les chefs d’Etat et de gouvernement sont vivement critiqués par leurs populations pour leur gestion de la Covid-19. Les mêmes causes produisent les mêmes effets au Sénégal. Depuis sa décision de déconfinement de fait en date du 11 mai, Macky Sall essuie une pluie de critiques.
Après ce constat préliminaire, je ne me déroberai pas à la question de mon édito. La gestion de la crise de la Covid-19 dépend largement des personnalités politiques aux commandes des Etats. C’est une lapalissade ! C’est ainsi que les populistes et fantasques Donald Trump, Boris Johnson et Jair Bolsonaro, en minimisant la pandémie, ont une lourde responsabilité sur la réponse tardive et désorganisée de leurs Etats. Et in fine sur le nombre de morts dans leurs pays respectifs. Il serait immérité de placer Macky Sall parmi ces fantasques présidents. Allons donc chercher ailleurs !
Dès le début de la pandémie, le Sénégal a pris mesure du danger de la Covid-19. Comme dans les autres pays, Macky Sall est soumis à la même équation : trouver un équilibre entre le droit à la santé, voire le droit à la vie de sa population, et la considération des libertés publiques et la relance économique. C’est un choix politique difficile et inédit. Fermer les frontières, cela équivaut à perdre l’une de ses principales ressources à hauteur de 10 % du PIB, le tourisme. Restreindre les marchés et déplacements, c’est mettre dans la difficulté le secteur informel qui représente plus de 80 % de l’activité économique sénégalaise. L’opposition, qui est dans son droit, peut toujours discuter du moment opportun de la fermeture des frontières, et celui de la date du déconfinement, mais finalement rien ne permet d’affirmer qu’elle aurait fait mieux dans le jeu des équilibres. C’est la première fois que tous les Etats sont sujets à de tels dilemmes politiques. Dans cet exercice, chaque choix présente ses avantages et ses inconvénients. A l’exemple du refus de rapatrier les étudiants sénégalais à Wuhan début février et de la réouverture des mosquées mi-mai.
Continuons alors notre investigation ! Au Sénégal, si la mayonnaise de l’unité nationale a bien pris les premiers jours de la pandémie, la gestion de la crise par Macky Sall n’en reste pas moins « unipersonnelle ». C’est le principal défaut de Macky Sall depuis 2012, c’est de n’envisager le consensus que comme un ultime recours, voire un calcul politicien, et souvent après avoir déjà tout décidé solitairement. Le dialogue national s’inscrivait dans ce contexte-là. Le Comité de suivi de Force Covid-19 ne serait-il au demeurant qu’un trompe-l’œil de cogestion ? Je suis convaincu qu’un opposant aurait pu faire mieux dans le processus d’associer davantage les forces vives de la nation, et avec sincérité. Une nuance de taille tout de même relative à l’exercice du pouvoir : les présidents sénégalais, depuis Senghor et sa décision de tuer dans l’œuf le bicéphalisme exécutif, ont privilégié une forme de césarisme républicain.
La gestion de la crise de mai 68 éclaire sur les méthodes expéditives avec l’internement des étudiants dans un camp militaire et l’absence d’accord final avec eux. L’histoire politique de gestion des crises au Sénégal ne nous renvoie-t-elle pas à un exercice solitaire du pouvoir et de ce fait faillible ? Les opposants à la place de Macky Sall auraient-ils renoncé aux pleins pouvoirs et à ses excès ? Difficile à dire ! Peut-être y aurait-il eu quelques variantes selon les personnalités des uns et des autres : un dialogue plus franc comme déjà souligné et une gouvernance plus coopérative. Néanmoins, le seul élément de réponse qui ne fait aucun doute, c’est la Constitution sénégalaise : elle a consacré un régime quasi-présidentiel, peu importe la présence d’un premier ministre ou pas, ce dernier n’avait aucun pouvoir. Aucun candidat à la présidentielle de 2019 n’a évoqué un retour au parlementarisme !
Là-encore, la réponse au titre de mon édito risque d’être nuancée. Le Sénégal, en dehors de toutes considérations de l’identité du président de la République, se heurte à des obstacles structurels. Souvenez-vous du discours de l’ancien président Me Abdoulaye Wade au lendemain du naufrage de Joola : « Nous devons faire notre introspection et admettre que les vices qui sont à la base de cette catastrophe trouvent le fondement dans nos habitudes de légèreté, de manque de sérieux, d’irresponsabilité, parfois de cupidité lorsqu’on tolère des situations qu’on sait parfaitement dangereuses simplement parce qu’on tire un profit ».
Si le peuple sénégalais a très vite relevé le défi de la Covid-19 tant en termes d’initiatives créatives que de discipline progressive, l’Etat patauge à contre-courant des intérêts de son peuple. Tout semble encore tourner autour de cette cupidité que Me Abdoulaye Wade avait dépeinte. L’exécution de l’enveloppe conséquente de 1.000 milliards de FCFA scandalise la clameur publique, en particulier sur les combines politicofinancières. Le Comité de suivi de Force Covid-19, bouée de sauvetage de Macky Sall, s’englue dans des discussions surréalistes de Per diem tandis que plus de dix millions de sénégalais attendent leur kit d’aide alimentaire. L’opposition fait mine de s’indigner mais cette même question avait été soulevée lors du Dialogue national. Bis repetita ! Le Répertoire national unique (RNU) et la bourse de sécurité familiale font l’objet de polémiques d’ordre clientéliste, un peu comme le fichier électoral ! Le président de l’AMS, Aliou Sall, suggère de les réviser. En pleine crise, c’est bien le moment !
Comme si cela ne suffisait pas, surgit de nulle part le décret fantôme sur l’honorariat des anciens présidents du CESE, faisant la part belle à des privilèges républicains en pleine crise sociale et économique. Le moment était assurément mal choisi ! Cependant, un opposant, aujourd’hui à la tête de l’Etat sénégalais, aurait-il été plus habile pour contrer ces écueils si consubstantiels à la société politique sénégalaise ? Pas si sûr ! Surtout, l’introspection n’a jamais été la tasse de thé des hommes politiques sénégalais. Le passage du statut d’opposant à celui de gouvernant n’annonce pas un changement ipso facto en faveur d’attitudes vertueuses.
En dépit de ce contexte néfaste et condamnable, n’est-il pas possible de positiver au Sénégal ? Pour ne prendre que cet exemple, la France a moins bien fait que le Sénégal dans la gestion des masques. Sans doute le secteur informel, si souvent vilipendé, a-t-il été à la hauteur de la crise. Il faudrait s’en réjouir et être fier. La 7ème puissance mondiale a été incapable d’être réactive et de mobiliser en vue d’une production locale exceptionnelle. Le professeur Souleymane Bachir Diagne avait révélé cette insuffisance française à ne vouloir que se concentrer sur la théorie et à ne pas mettre l’initiative au cœur de l’apprentissage. Preuve flagrante ! Face à l’imprévu, la France est désarmée ! Face à l’imprévu, le Sénégal joue dans la cour des grands et ce dans de nombreux secteurs !
Pour terminer avec cette démonstration sur ma thèse de la « relativité » politique de la Covid-19, je souhaiterais souligner le contexte exceptionnel de la prise de décision politique dans le cadre de la lutte contre ce virus. Jamais l’incertitude n’a été aussi grande : chaque jour, des symptômes différents du coronavirus apparaissent. Les scientifiques n’en savent pas plus parfois que le quidam. Les mêmes modélisateurs sont capables de vous prévenir du danger d’une deuxième vague terrifiante pour vous avertir deux jours après qu’ils n’en sont plus aussi certains ! Que penser des polémiques des scientifiques autour des traitements ? Allez donc arrêter une stratégie politique après tout ça ! Un opposant, aussi brillant soit-il, à la tête du Sénégal, aurait dû faire face à cette même situation d’insécurité nationale et internationale.
Je terminerai avec une lueur d’espoir. L’aptitude providentielle de certains opposants sénégalais n’est pas à exclure. Il est certain que, face à la crise, des talents, semblables à celui de la chancelière allemande, se seraient révélés comme le rappelle Emile de Girardin : « L’art de gouverner, c’est l’art de vaincre les difficultés ; l’art de vaincre les difficultés, c’est l’art de choisir les hommes selon leur aptitude : et cet art, c’est le secret de toute grandeur, c’est l’explication que donne l’histoire de l’éclat des plus illustres règnes. ».
LE COVID-19 A DES EXTERNALITÉS NÉGATIVES SUR LA PRODUCTION AGRICOLE
Le directeur général de la Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta fait le point sur la campagne de contre-saison sèche chaude dans la vallée du fleuve, marquée par des performances énormes en termes de surfaces emblavées
Le directeur général de la Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta (Saed) fait le point sur la campagne de contre-saison sèche chaude dans la vallée du fleuve, marquée par des performances énormes en termes de surfaces emblavées. Dans cet entretien, Aboubacry Sow annonce par la même occasion des prévisions estimées à près de 300 mille tonnes de riz paddy attendues pour cette campagne. Dans ce contexte de coronavirus qui a impacté le secteur de l’agriculture en termes de manque de main-d’œuvre dans la vallée à cause de la suspension du transport interurbain, le Dg de la Saed estime que le Sénégal pourrait saisir l’occasion pour changer de paradigme et ainsi poser les jalons de son autonomie alimentaire par la mise en œuvre du Programme national d’autosuffisance en riz (Pnar).
Dans la vallée du fleuve Sénégal, les producteurs préparent la récolte dans le cadre de la campagne de contre-saison sèche chaude. Quelles sont les prévisions ?
Il faut dire que la campagne de Saison sèche chaude (Ssc) 2020 se déroule dans d’excellentes conditions jusqu’à présent. L’Etat, à travers le ministère de l’Agriculture et de l’équipement rural (Maer), a tout mis en œuvre pour lui assurer une réussite. Les producteurs et tous les autres acteurs sont bien engagés dans cette campagne. Les premières récoltes sont attendues en mi juin pour les premiers semis. Avec environ 49 mille 500 ha de superficies semées en riz, les productions attendues sont estimées à 320 mille tonnes de riz paddy environ.
Près de 49 mille 500 ha de terres emblavées, c’est un record. Qu’est-ce qui explique cette avancée ?
Cette grande avancée s’explique par la conjonction de plusieurs facteurs qui sont : la maîtrise de l’eau qui est le premier intrant en matière de riziculture irriguée, les facilités offertes par la Banque agricole (Lba ex-Cncas) qui accompagne les producteurs dans le cadre de l’octroi du crédit pour près de 9 milliards de francs Cfa pour cette campagne de saison sèche chaude 2020, la mise à disposition à temps et en quantité des intrants, le renforcement du matériel d’irrigation et du parc de matériel agricole ainsi que l’amélioration de la base productive.
A noter aussi qu’en prélude de la préparation des campagnes agricoles, j’ai effectué une tournée dans toutes les délégations de la Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta (Dagana, Podor, Matam, Bakel et du Lac de Guiers) et l’occasion m’a été donnée d’échanger avec les producteurs, de visiter les projets et les réalisations de la Saed et de remobiliser notre dispositif de conseil agricole et rural. Pour chaque délégation, un état des lieux a été fait, les contraintes identifiées, et sur la base des objectifs, un plan d’actions a été élaboré. Et des innovations sont apportées dans notre démarche d’accompagnement des filières et des acteurs des collectivités territoriales, en les impliquant à tous les niveaux dans le processus de planification, de suivi et d’évaluation des campagnes.
Malgré les bonnes performances attendues, il y a quand même quelques inquiétudes à cause du péril acridien. Qu’en est-il exactement ?
La riziculture dans la vallée du fleuve Sénégal, à l’image des autres cultures, est sujette à de nombreux aléas. Parmi ceux-ci, il faut noter les oiseaux granivores qui occasionnent des dommages importants. Ces attaques massives, quotidiennes et répétitives durant toutes les campagnes, essentiellement au moment du semis et de la maturité du riz, engendrent des pertes de rendements de l’ordre de 20% à 25%, voire plus à l’absence de toute protection.
Face à cette préoccupation majeure devenue une donnée permanente de gestion et de fragilité des systèmes de production, les producteurs continuent de développer des stratégies individuelles de gardiennage des parcelles (pose de filets, effarouchement etc.) et utilisent des méthodes alternatives (repiquage, synchronisation des semis).
L’impact et le préjudice liés aux dégâts des oiseaux granivores sur la culture du riz constituent un véritable fléau qui mobilise toutes les parties prenantes, aussi bien les exploitations agricoles familiales que les agro-industriels. Raison pour laquelle la lutte s’organise à travers le comité de lutte anti-aviaire qui regroupe les principaux acteurs, notamment la Drdr (Direction régionale du développement rural), la Saed, la Dpv (Direction de la protection des végétaux) et le Ciriz
(Comité interprofession riz) avec un élargissement aux prestataires de traitement. Des réunions se tiennent mensuellement à Ross Béthio au niveau de la Compagnie agricole de SaintLouis (Casl).
Sous la coordination du directeur de la Dpv, les acteurs discutent des voies et moyens permettant une lutte anti-aviaire efficace sur la culture du riz. Pour cette campagne de saison sèche chaude en cours, en plus des autres moyens de lutte usuels, le comité compte utiliser les drones pour le traitement aérien, et le premier test effectué la semaine dernière sur le dortoir de Pont Gendarme avec le prestataire Ats (Service technique aérien) a donné des résultats satisfaisants.
Est-ce que la pandémie du coronavirus a des répercutions sur les activités agricoles que vous supervisez dans la vallée ?
Evidemment, la pandémie du Covid-19 a des externalités négatives sur la production agricole, surtout en termes de pénurie de main-d’œuvre sur toute la chaîne de valeurs. Comme vous le savez, la vallée draine une main-d’œuvre importante venant de toutes les contrées du Sénégal et des pays voisins. Mais avec les restrictions sur les déplacements, on aura des difficultés sur les récoltes dont 30% sont assurés par la main-d’œuvre extérieure, la lutte anti-aviaire et même la manutention au niveau des rizeries de la vallée.
Dans l’optique d’un bon déroulement des opérations de récolte de la saison sèche chaude 2020 et en perspective d’une bonne préparation de la campagne d’hivernage 2020-2021, le Maer est très sensible sur l’urgence de renforcement du parc de matériels de récolte par l’acquisition de moissonneuses-batteuses à chenille.
En plus, cette pandémie a eu des effets négatifs sur la commercialisation de l’ognon et des quantités importantes sont restées en souffrance entre les mains des producteurs.
Beaucoup pensent que cette pandémie doit être une opportunité à saisir par l’Etat et les producteurs sénégalais pour travailler davantage pour une autonomisation alimentaire de notre pays. Qu’en pensez-vous ?
Effectivement, cette pandémie est aussi un moment d’introspection sur notre vulnérabilité alimentaire. On ne peut pas continuer à dépendre de l’extérieur pour notre alimentation au regard des avantages comparatifs dont notre pays dispose. Aujourd’hui, avec cette pandémie, il est clair que les grands exportateurs de riz comme la Thaïlande, le Vietnam et l’Inde vont revoir leur planification d’exportation. Cette situation va entraîner une tension sur le marché international du riz qui, du reste, est résiduel. Le riz est consommé là où il est produit. C’est la raison pour laquelle les eaux de surface, celles pluviales et souterraines de notre pays doivent être valorisées au mieux pour assurer notre souveraineté alimentaire.
D’ailleurs, c’est toute la pertinence du Programme national d’autosuffisance en riz (Pnar) qui vise à terme l’autosuffisance alimentaire. A travers ce programme, l’Etat change de paradigmes et crée les conditions pour l’émergence d’une riziculture performante capable d’assurer l’alimentation des Sénégalais. A cet égard, la Saed, en relation avec les acteurs et sur instructions du Maer, est en train de jouer sa partition dans la vallée du fleuve Sénégal. Les performances enregistrées ces dernières années en témoignent largement.
Un comité scientifique, constitué de l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra), le Centre du riz pour l’Afrique (AfricaRice), du Comité interprofessionnel riz (Ciriz), de la Fédération des périmètres autogérés (Fpa), des riziers, de la Lba et du Projet d’amélioration de la productivité du riz dans la vallée du fleuve Sénégal (Papriz), est mis en place pour réfléchir sur un programme de double culture du riz qui est la condition sine qua non pour booster la production. A cet égard, les producteurs qui ont bénéficié d’aménagements réalisés par la puissance publique ont un rôle de premier plan à jouer.
Quelle est la situation pour les autres spéculations comme la tomate et l’ognon ?
S’agissant des cultures de diversification comme l’ognon et la tomate, il faut dire que les mises en valeur sont très bonnes et portent respectivement sur 8 000 et 2 100 ha pour ces spéculations. Les quantités produites en ognon portent sur près de 175 mille tonnes et pour la tomate sur plus de 60 mille tonnes dans la vallée du fleuve Sénégal. Ce sont des cultures de rente capables d’apporter des revenus substantiels aux producteurs et contribuent respectivement pour 60 et 50% des besoins en consommation au niveau national. Il faut cependant signaler quelques difficultés de commercialisation et de stockage pour l’ognon.
A l’opposé, la filière tomate se porte très bien et est citée en exemple pour sa bonne organisation, facilitée par l’effectivité de la contractualisation avec les agroindustriels comme la Socas, Takamul food et Agroline. Il faut aussi noter qu’il y a dans la vallée des filières en émergence telles que la pomme de terre, la patate douce, le manioc, le gombo etc.
PRISE EN CHARGE COMMUNAUTAIRE DU COVID-19 OU COMMENT ENDIGUER LA STIGMATISATION
''La riposte Covid 19 après un début idyllique est mise actuellement à rude épreuve par la ténacité du coronavirus qui semble avoir finalement trouvé bon hôte chez nous.''
Depuis bientôt trois semaines on constate qu’au Sénégal, l’épidémie de covid-19 s’aggrave de jour en jour, au moment où beaucoup s’attendaient à une stabilisation et un retour progressif à la normale. Au prorata de la démographie, le Sénégal est aujourd’hui parmi les pays les plus touchés par le Covid-19 en Afrique subsaharienne.
Cela signifie à première vue que le plan de riposte Covid 19 qui n’a cessé de s’adapter, éprouve des difficultés et a du mal à inverser la tendance. La pertinence de ses choix stratégiques et son efficacité sont devenues douteuses. Cela est dû à de nombreux facteurs qu’il importe de minutieusement revoir et résoudre afin de venir le plus rapidement à bout du covid-19.
Les projections pessimistes ne tiennent pas compte de nombreux paramètres dont la maîtrise encore possible, conditionne considérablement l’efficacité de la riposte sanitaire anti-Covid. Le renforcement du diagnostic, le dépistage massif des cas contacts surtout dissimulés et l’endiguement de la stigmatisation omniprésente en font partie.
Nous procèderons à un état des lieux pour mieux situer l’épidémie du Covid-19 au Sénégal afin d’en évaluer la problématique qui permettra par la suite de proposer les solutions qui semblent actuellement les plus appropriées pour lever les obstacles qui freinent son éradication. Pour une meilleure analyse de la situation et la proposition de solutions conséquentes, on ne pourra pas passer sous silence la récente sortie du Chef de l’Etat qui marque à tout point de vue un tournant important dans la suite des événements.
Le point sur lutte contre l’épidémie du Covid-19 au Sénégal
La riposte Covid 19 après un début idyllique est mise actuellement à rude épreuve par la ténacité du coronavirus qui semble avoir finalement trouvé bon hôte chez nous. Nonobstant cela, Monsieur le Président de la République en s’adressant à la nation le 11 Mai, est venu ajouter une couche encore plus épaisse sur la visibilité du plan stratégique de riposte anti-Covid qui ne dit pas toujours comment le CNGE arrivera à se défaire du virus. Le changement de cap induit a été si brusque qu’il a surpris plus d’un, dont les acteurs clés sur le terrain.
La preuve, les mesures cohérentes bien qu’insuffisantes du début de crise, qui ont permis de résoudre dans les quatres premières semaines les cas importés et nourri beaucoup d’espoirs avant la multiplication des cas communautaires, ont été remises en cause.
La problématique de ces cas communautaires échappant complétement au système de dépistage en vigueur, venait juste de motiver une mise en garde des hauts cadres du ministère de la santé et du CNGE. Une alerte à la saturation des capacités hospitalières des centres de traitement des épidémies était à l’origine de la nouvelle orientation du CNGE vers la prise en charge extra hospitalière des cas asymptomatiques simples depuis le 04 Mai 2020.
Les acteurs durement éprouvés par la gestion du Covid, à tous les échelons, n’ont plus que leur foi pour encore endurer et tenir, se sentant eux-mêmes de plus en plus menacés. De là à donner un peu plus de crédit à ceux qui pensent que l’état serait responsable de la dissémination du Covid-19, il n’y a qu’un petit pas à franchir. Le président qui devait avant tout remonter le moral des troupes au lieu de le fragiliser, pouvait aisément utiliser d’autres canaux pour régler les énormes problèmes socio-politico-économiques qu’on ne peut plus occulter. Il a misé gros sur l’économie et le social qui ne lui amèneront pas forcement la victoire contre le covid-19.
Les mêmes attentes auraient pu être obtenues ou mieux, avec une écoute plus consensuelle et en renforçant autrement la lutte contre le Covid au lieu de l’affaiblir par un repli massif. Les mesures ont été brutales, certaines inopportunes, et en contraste avec l’évolution de la crise sanitaire, la faute à une précipitation qui a tout court-circuité.
L’objectif actuellement visé est d’assouplir les contraintes en vigueur depuis le début, afin de reprendre les activités à tous les niveaux, en apprenant à vivre avec le coronavirus. In fine, la sortie aura créé plus de problèmes qu’elle en a résolus, pour la riposte Covid-19.
Dès lors, restons concentré sur l’essentiel, le coronavirus qui est au début et à la fin de tout ce désordre. Il faut que le CNGE continue dans sa logique d’adaptation qui a toujours guidé la riposte anti-Covid, malgré les changements, mais en restant plus perméables aux nombreuses critiques bien constructives qui lui sont faites afin de maîtriser l’épidémie qui est en passe malheureusement d’échapper à tout contrôle.
Etat des lieux de la riposte covid-19
Revenant sur la prise en charge du Covid-19, une stratégie a certes été définie assez tôt, mais elle a eu du mal à se déployer en toute cohérence compte tenu certes de la méconnaissance du Covid 19 mais aussi d’un attentisme qui a beaucoup ralentie ses activités. L’option principale consistant à s’adapter au fur et à mesure que l’épidémie évolue a été bien malmenée. Maîtrisant difficilement le cours de l’épidémie cette vision s’est soldée par une sorte de pilotage à vue sans aucune prévision et des rattrapages incessants, parfois contradictoires s’éloignant même du cadre de l’objectif principal qui consiste à maîtriser puis éradiquer le Covid-19.
Malgré sa bonne structuration et de grandes compétences, le système de santé à travers la riposte Covid 19 semble beaucoup pécher dans la coordination des différentes activités pour que chaque entité qui le compose puisse s’exprimer pleinement. La gestion globale du Covid qui a ainsi connu beaucoup d’errements et le manque de rigueur ont fini par ouvrir de nombreuses failles à travers lesquelles le virus n’a pas perdu de temps pour s’y engouffrer et prendre des racines qui de jour en jour se consolident. On peut citer sans trop rentrer dans les détails :
l’état d’urgence, une très bonne décision mal gérée alors qu’elle offrait au début toutes les garanties d’un bon contrôle de la maladie;
Une option claire du type de confinement, n’ayant jamais été définie, a laissé un message flou ‘’ Rester chez vous’’ dominer la communication sur le Covid 19 sans pour autant convaincre. Ce dernier n’a réussi qu’à diviser et à faire voir en chiens de faïence ceux qui sont dotés de moyens et dont les revenus sont assurés quoi qu’il arrive et, ceux qui ne possèdent rien et qui ne comptent que sur leurs sorties quotidiennes pour faire tourner le foyer. Cela a empêché au début de bien faire suivre les mesures barrières qu’elles soient collectives ou individuelles.
Les lieux de culte sans distinction (mosquées de quartier, chapelles, grandes moquées et cathédrales) ont été fermés laissant les transports urbains, les boulangeries et les marchés se comporter plus dangereusement et pendant très longtemps.
Les laboratoires ont été très avares en tests dès le départ alors que l’OMS recommandait depuis le 16 Mars à tous les pays du monde face à l’aggravation de la pandémie de Covid-19, l’intensification des tests de dépistage comme meilleur moyen de ralentir la progression de la maladie.
Le soutien alimentaire aux populations impactées, sans être effectif, a pris trop de place au détriment de l’urgence sanitaire et la prévention qui pendant un certain temps, ne semblaient plus être, que l’affaire des personnels de santé et du CNGE.
Les autorités ont demandé puis recommandé timidement, avant de l’imposer, le port de masque. Le port de masque aussi, jusqu’ici très mal organisé va forcément retentir sur l’évolution de l’épidémie. Et pire, l’état ne prend pas en compte comme il se doit cet outil qui non seulement protège, rassure mais libère les populations pour qu’elles reprennent sereinement leurs activités. Tant que le masque (dans son port réglementaire) et les solutions hydro alcooliques ne sont pas accessibles à tous et en quantité suffisante, on vivra un semblant de protection collective et individuelle qui remet perpétuellement en cause tous les acquis de ces longues semaines de restrictions. On ne sent pratiquement pas le CNGE et le ministère de la santé derrière ‘’les masques’’, dont la qualité, la sécurité, la disponibilité et l’accessibilité par rapport à leurs principales cibles est entièrement sous leurs responsabilités, tant le lien entre le masque, les autres gestes barrières et le virus est étroit.
La stratégie de lutte contre le covid-19 a connu beaucoup de péripéties qui ont fini par mettre à nu le degré de paupérisation et la non préparation manifeste, quantitativement mais aussi qualitativement, du plateau technique de nos structures de santé, pour assumer une telle demande. Certes des efforts énormes ont été entrepris dans la douleur pour s’adapter.
Sur le plan épidémiologique comme on le constate aujourd’hui on tarde à trouver la bonne formule. Le Covid 19 continue à évoluer de plus belle. Certaines autorités tentent de nous imposer un pic, courant Mai 2020, alors qu’aucun indicateur ne permet de le situer. Et de l’autre coté la prévision de certains experts [1] semble dire qu’on va rester avec ce virus jusqu’en Septembre. Avec un taux de mortalité du Coronavirus au Sénégal qui est aujourd’hui de 1,04% des cas positifs, ces prévisions brutes font froid au dos compte tenu de ce qui peut arriver. Ce sont forcément des centaines de milliers de cas positifs qui seront notés. Avec seulement 300 000 cas on peut arriver à 3120 morts. Si on rentre dans les chiffres de certaines études [ 2] qui s’approchent de 1 500 000 cas positifs d’ici Mars 2021, même avec un taux de 0,3 à 0,5% l’hécatombe culminera être 4500 et 7500 morts, de quoi retenir son souffle compte tenu du contexte psychologique qui accompagne cette maladie. Donc le Covid-19 est une virose pas du tout comme les autres, une affection à prendre très au sérieux et avec laquelle, Il faut apprendre à vivre. Il ne faut pas jouer à faire peur. Mais que tout le monde soit instruit du danger qui nous guette en cas de relâchement. Certains se sont offusqué des prédictions de l’OMS et de l’ONU sur l’Afrique. Cependant avec les revirements stratégiques très mal élaborés que le Sénégal a depuis le début du mois de Mai, sans vouloir leur donner raison, on peut au moins les remercier de nous avoir mis en garde. Car un homme averti en vaut deux a-t-on l’habitude de dire.
Prenons ce dicton à notre compte et réagissons vite et positivement, en partant du principe que tout ce qui a été fait n’est pas mauvais, jusqu’aux décisions très contestables sur le plan épidémiologique et sanitaire du Président de la République, qui à son corps défendant se justifient du reste assez bien sur le plan politique.
Epidémie du Coronavirus en chiffres et plan de riposte
Laissons la politique de côté et parlons seulement de la Maladie du Covid-19 afin de lui trouver quelques solutions appropriées en nous posant certaines questions.
Où en sommes-nous sur le plan épidémiologique et sur le plan de la riposte santé Covid-19? La réponse à ce questionnement permettra de voir ce qui pose réellement problème en ce moment précis et qui empêche de reléguer le Covid-19 à sa plus simple expression et à défaut de l’éradiquer, de pouvoir cohabiter prudemment avec lui.
Sur le plan épidémiologique on retiendra qu’en 78 jours soit deux mois et demi, du 2 Mars au 17 Mai 2020 sur approximativement 32 460 tests réalisés, 2481 soit 7,64% des cas sont positifs. Sur les 2481 cas positifs 89 cas sont importés (3,58%), 213 sont des cas communautaires (8,58%), le reste 2178 (87,8%) sont des cas identifiés contacts des importés ou des communautaires. 26 cas de décès ont été répertoriés dont 9 soit 34,6% sont des décès communautaires (Diagnostiqués post mortem). Ces cas de décès communautaires représentent 47,3 % des patients décédés de Covid -19 ces trois dernières semaines (entre le 25 Avril et le 17 Mai 2020).
On peut constater le peu de tests effectués en 2 mois et demi compte tenu des capacités techniques qui sont sur place. De même la problématique des cas communautaires est posée. Non seulement ils sont nombreux mais ils prennent le temps d’évoluer spontanément jusqu’à l’exitus, laissant derrière eux une trainée de contacts qui se révèleront dans la majorité des cas, communautaires s’ils tombent malades.
Autrement ils peuvent rester porteurs asymptomatiques ou sains pouvant à leur tour contaminer un nombre élevés d’autre contacts. Et ainsi se crée un cercle vicieux portant la maladie à l’endémicité si la chaine de transmission n’est pas rompue. Ceci expliquerait la montée en flèche des cas positifs depuis le 15 Avril.
Au Point de vue riposte santé Covid-19, le CNGE depuis Janvier 2020 est monté au créneau progressivement en mettant en place les outils de base de sa stratégie : formation, information, système d’alerte, création de centres de traitement, diagnostic des cas symptomatique, traitement, recherche de contacts et quarantaine à l’hôtel.
La prévention est axée sur les gestes barrières individuelles sans le port de masque au début. L’état d’urgence est décrété par le chef de l’Etat le 23 Mars assorti d’un couvre-feu et une limitation de la circulation interurbaine. Cette décision a été la première mesure barrière collective qui a été d’une grande utilité avant de connaitre des impairs qui nous ont valu une extension notoire de l’épidémie (Jakartas, route secondaires). Le port de masque rendu obligatoire le 17 mars est venu renforcer la prévention par les mesures barrières individuelles et collectives.
L’une des meilleures décisions dans la lutte contre le coronavirus qui semble bien suivie par les Sénégalais. Mais elle est mal encadrée et l’état ne s’est pas assez impliqué en mettant en place assez de masques et des circuits de distribution officiels à la hauteur de l’importance que le masque revêt dans la prévention du Covid-19 et dans l’ouverture de l’espace publique, les entreprises , la circulation ; la reprise sécurisée des activités économiques, du culte en public et bientôt de l’éducation nationale. Les besoins sont énormes et la force Covid-19 devrait s’y atteler fermement d’autant plus que nous sommes appelés à cohabiter avec le virus au moins jusqu’en septembre 2020, selon les meilleures projections du moment.
La stratégie de riposte qui a évoluée depuis le 4 mai vers la prise en charge extrahospitalière des cas asymptomatiques et simples devra intégrer les nouvelles mesures issues de l’allocution du chef de l’état du 11 Mai et totalement imprévues à ce stade dans le dispositif et le déploiement de la riposte covid-19. En levant brusquement les freins d’un ensemble non négligeable de restrictions, la résultante sur l’épidémie (en bien et en mal) ne tardera pas à se manifester dans les jours à venir.
Cependant une chose intrigue. Et cela fait partie des zones d’opacités de la prise en charge du covid-19 par le ministère de la santé et ses équipes techniques. C’est la réalisation des tests de dépistage. Il apparait avec moins de 33 000 tests réalisés en 78 jours, que l’activité tests-dépistage qui devait vite ratisser large pour circonscrire la maladie n’a pas du tout fonctionné comme il se devait. Ce dysfonctionnement est encore plus préjudiciable dans la phase communautaire de la maladie où il n’est plus permis d’attendre que des cas se manifestent pour les diagnostiquer. Il faut aller chercher le coronavirus là où il est. Tout le reste est un faire-semblant. Plus tôt seront réalisés le diagnostic et la prise en charge, moins seront notés de cas graves et de morts. Plus le diagnostic sera retardé, plus il y aura de cas graves et de morts.
Nous avons une énorme chance. Le Sénégal est l’un des pays d’Afrique subsaharienne les plus nantis dans le domaine des laboratoires avec des praticiens aguerris qui ne demandent qu’à être mobilisés. Et la force Covid a suffisamment d’argent pour s’occuper du volet maladie qui détermine la suite sur tout le reste. En plus de l’Institut Pasteur (qui a le quasi-monopole des tests), l’IRESSEF du Professeur Mboup, l’IRD avec le Dr Sokhna grand Collaborateur du Pr Raoul, près de 40 Laboratoires qui maîtrisent le RT PCR qui est la technique de référence pour le diagnostic du Sarscov2 ou Covid19 sont disponibles au Sénégal.
Avec cette escadrille, sans même parler des tests rapides sérologiques qui pourraient rendre de grands services dans le dépistage et le suivi en temps réel, aussi bien à Dakar et que dans les régions, on peut au moins réaliser plus de 4000 tests par jour au Sénégal et cela de façon, plus rapide et plus fiable que ce qui se passe actuellement. Le monopole de Pasteur qui ne se justifie plus actuellement ralentit de toute évidence le dépistage et devient même du fait de la surcharge moins fiable que quand il n’y avait que quelques dizaines de cas à traiter par jour répartis sur des zones peu distinctes.
Avec l’augmentation des cas contacts, la couverture idoine des besoins de diagnostic et de suivi du Covid devient plus lourde et impose une autre approche d’autant que les délais moyens de rendu actuels des résultats culminent à 48H de l’avis des praticiens de terrain. A cela s’ajoute l’impérieuse nécessité de développer et d’aguerrir l’expertise nationale en pareilles circonstances. Il faut que les milliards de la force Covid servent à la réelle lutte contre la maladie.
Compte tenu des difficultés d'approvisionnement actuelles au niveau international concernant les réactifs, il faudrait, dans le cadre d'une bonne anticipation, procéder à des commandes massives en privilégiant les équipements les plus représentés au niveau de nos laboratoires.
Globalement c’est un déficit : de dépistage, de catégorisation des patients et d’une prise en charge adéquate neutralisant la stigmatisation et les diverses craintes qui semble lourdement plomber le système. La dissimulation des contacts par leurs proches ou de leur propre chef, est liée d’une part à la stigmatisation qui n’est pas le seul fait du voisinage mais aussi des méthodes , de désinfection, d’abords et de ramassage très exposantes du CNGE sans compter la gestion traumatisante des décédés qui ne se justifie nullement d’après certaines indiscrétions.
Les réticences à la quarantaine avec toutes ses contraintes amènent d’autre part, les gens à se terrer chez eux quitte pour certains, à compliquer leur état avant de se manifester ou en mourir, si la guérison spontanée ne survient pas comme dans la majorité des cas de Covid-19. Les patients asymptomatiques eux, ont toute la latitude de contaminer d’autres contacts. C’est ce phénomène largement répandu qui constitue le réservoir des cas toxiques dit communautaires qui polluent le système et attisent l’épidémie par des contacts de plusieurs rangs. C’est là qu’il faut placer, au sens le plus péjoratif de la contamination, le rôle des cas extrêmes de décès communautaires.
La Prise en charge communautaire peut-elle être la solution du covid-19 au Sénégal
La prévention et le dépistage des cas de contamination communautaires devraient être la règle comme dans toute lutte contre les épidémies. La carte des contagions en cours [3] est jusqu’ici superposable à celle de la densité de la population [4] et permet de voir où le maximum d’effort devrait être déployé pour dépister et traiter ; mais aussi là où le maximum d’effort devrait être consenti pour barrer la route à l’entrée de la maladie.
Au stade actuel de l’épidémie du Covid-19 c’est essentiellement les cas communautaires et leurs contacts difficiles à cerner qu’il faut essayer de mieux maîtriser. Vu tout ce qui été évoqué plus-haut un véritable changement de stratégie doit s’appliquer. Elle peut être appelée prise en charge communautaire du coronavirus covid-19. La prise en charge communautaires peut être encore appelée prise en charge par confinement encadré et assisté à domicile. Une gestion mixte, médicale et sociale du Coronavirus qui tournera toujours au tour des deux axes majeurs qui conditionnent tout le reste :
Le diagnostic et la prise en charge précoce d’une part ; La prévention de la contamination par le dépistage et l’application des mesures barrières d’autre part. Ce changement stratégique prend à la fois en compte la saturation des capacités en lits des centres de traitement annoncée depuis le 3 Mai et la prise en charge extrahospitalière du Covid-19. Les hôpitaux moins sollicités libéreront plus de places pour les cas symptomatiques, les vrais malades du Covid-19.
La gestion communautaire du Coronavirus sera basée sur des modèles de communautés dictés par la localisation des cas à prendre en charge formant une unité territoriale ou cluster. Elle commence par l’application du premier axe évoqué au-dessus : une bonne identification et un classement des patients et leurs contacts après les tests diagnostiques (de proximité), en plusieurs catégories, et leur traitement suivant les protocoles en cours dont le but est de réduire la charge virale et raccourcir le temps de guérison en évitant les complications.
Le deuxième axe fera suite ou sera concomitant. Le dépistage des cas communautaires se fera d’abord par l’endiguement de la dissimulation, l’amélioration de l’identification de tous les cas contacts d’un cas positif et la récupération des cas fuyant la quarantaine à l’hôtel ou dans les centres de traitement extrahospitaliers. En plus des moyens de laboratoires, le dépistage sera potentialisé par l’approche communautaire, mais aussi par des outils non invasifs comme l’Oxymétrie du pouls couplée au Thermoflash, pour l’évaluation massive des sujets à risques.
La ressource humaine pour accompagner cette mesure est disponible et les territoires à cibler en urgence sont les grands foyers ou Clusters bien identifiés comme la région de Dakar, les villes de Thiès et Touba et partout où le besoin sera identifié. Le classement des cas est important dans la prise en charge et peut revêtir un format en six classes P1 à P6 (P1 : Patient positif symptomatique grave, P2 : Patient positif symptomatique modérée, P3 : Patient positif asymptomatique à risques, P4 : Patient positif asymptomatique sans risques, P5 : Patient contact négatif à risque, P6 : Patient contact négatif sans risque).
Considérant que le cas positif communautaire est un cas contact (ou contact d’un contact) méconnu devenu positif il sera identifié ainsi que ses contacts de premier ou deuxième rang et classé de la même sorte.
Les patients classés P1, P2, P3 seront hospitalisés et traités dans une structure médicale à proximité d’une réanimation. Les patients classés P4 seront suivis et traités à domicile. Les patients classés P5 et P6 seront suivis sans traitement à domicile
Les moyens d’accompagnement de la stratégie communautaire
Le prise en charge communautaire ou le confinement à domicile sera assorti d’une surveillance médicale et d’une assistance sociale encadrée par les autorités (centrales et ou décentralisées) de même que le voisinage ou les comités de quartier. Ceux qui sont autonomes qui peuvent se prendre en charge en confinement (habituellement en famille) recevront gratuitement tout ce qu’il leur faut pour vivre chez eux (rations de denrées alimentaires de base) et régulièrement des unités mobiles passeront leur fournir le reste (pain et légume ou autres nécessités). Ceux qui ne sont pas autonomes parce qu’ils habitent seuls par exemple seront assistés pour leurs nourritures.
En plus tout ce que les autorités pourront ajouter dans le kit (facture d’eau et d’électricité pour un mois etc.. .) servira de moyens de fidélisation ou d’adhésion à cette politique. Ce type de confinement qui peut concerner de vastes zones, tout un quartier, tout un village est susceptible d’être plus facilement accepté par les populations qui n’auront plus à se révolter contre les forces de l’ordre qui peuvent dans certaines conditions être rapidement excédés entrainant des réactions parfois difficilement contrôlables (Cas du village Thor à Diender). Il faudrait absolument dans ce cas veiller à ce que les moyens annoncés arrivent à suffisance au niveau des différents comités de lutte et équipes d’intervention, ce qui est loin d’être la cas actuellement.
Ainsi les forces de l’ordre et les comités de sécurité communautaires en place, s’occuperont de la sécurité des confinés; des entrées et sorties nécessaires dans ces zones confinées; Convaincre les concernés de la nécessité de jouer le jeu pour leur bien et celui de toute la nation qui vient en soutien s’occuper d’eux pendant ces moments exceptionnels. Il faut tout faire pour éviter les conflits (communiquer, dialoguer, convaincre, encourager en utilisant les médiateurs sociaux), dédramatiser l’affection ou le risque supposé et rester ferme avec les contacts non positifs pendant la période d’observation.
Les traitements nécessaires et les mesures barrières resteront de rigueur. Tant qu’il y aura des contacts méconnus ou dissimulés, la transmission communautaire ne sera pas enrayée et sans mesures appropriées il sera impossible de rompre le cycle de transmission communautaire. Les positifs secondaires et les asymptomatiques devenus symptomatiques ou qui s’aggravent seront extraits du confinement à domicile pour une hospitalisation.
Le confinement et le suivi à domicile de cas simples contacts ou asymptomatiques, coûtent moins cher que leur hospitalisation ou la quarantaine hôtelière. Avec une journée d’hôtel ou d’hospitalisation une famille de 10 personnes peut être prise en charge à domicile pour au moins deux jours.
Conclusions
Voilà en quoi la nouvelle adaptation de la stratégie pourrait consister. Les cas communautaires, cas contacts méconnus, non diagnostiqués découlent du déficit de tests et d’identification de tous les cas contacts d’un cas positif, très souvent de la dissimulation à cause de la stigmatisation ou pour fuir la quarantaine hors domicile, pour continuer à jouir de sa liberté. Le contrôle effectif de la maladie surviendra quand ces cas communautaires seront incontestablement maîtrisés. En ce moment-là, l’évolution de l’épidémie permettra d’avoir une meilleure emprise sur les cas sporadiques avec qui on pourra vivre sans plus s’inquiéter car entre temps on aura bien appris et collectivement bien assimilé.
Dans la stratégie communautaire il faut surveiller et avertir tous, des sanctions qu’ils pourraient encourir en cas de propagation délibérée de la maladie. Il est évident que la sanction est aussi un élément dissuasif dans ce genre de rapport. On ne peut pas mettre non plus de l’ordre sans informer, former ou dialoguer avec la population. C’est-à-dire communiquer. Il faut rester équitable, compréhensif mais ferme. Avec cette approche il sera donné plus de chance au CNGE de maîtriser la contamination, le flux hospitalier et la prise en charge des cas graves, sans mettre hors service les structures de santé dont la fonction ne doit plus être focalisée sur la gestion du Covid -19.
NON, MADAGASCAR N'A PAS CLAQUÉ LA PORTE DE L'OMS
Une publication attribuée au président malgache, Andry Rajoelina, rapporte que l’Ile rouge a quitté les organisations internationales. Il s’agit d’une fausse information
Madagascar n’a pas quitté l’Organisation mondiale de la santé (OMS), contrairement à ce qu’affirme une publication, devenue virale, sur Facebook. En toile de fond, les débats sur le Covid-Organics, le remède national au Covid-19, préparation contenant de l’artémisinine,que l’OMS refuse de reconnaître comme traitement.
« J’ai un regret amer envers les européens, les européens ont créé des organisations pour que les africains soient éternellement dépendant de l’Europe j’affirme, l’Afrique a trouvée un médicament contre coronavirus mais les européens pensent qu’ils ont le monopole de l’intelligence ils essaient de refuser nôtre médicament. »
La suite du message, qui dit citer le chef de l’Etat malgache, invite les pays africains à « quitter passifiquement [sic] toutes les organisations mondiale des européens ». La publication se conclut notamment par : « mon pays Madagascar quitte ce soir toutes organisations ».
POURQUOI C’EST FAUX
Aucune déclaration de ce type n’apparaît sur le site officiel de la présidence de Magagascar. Une rapide recherche sur Google concernant cette dernière phrase montre que ces propos n’ont jamais été tenus. Les fautes d’orthographe trahissent un faux très artisanal.