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18 juillet 2025
ROKIA TRAORÉ ROMPT SON CONTRÔLE JUDICIAIRE
La chanteuse franco-malienne a rejoint le Mali en violation d'une interdiction émise par la justice française, qui devait la remettre à la Belgique dans le cadre d'une procédure liée à la garde de sa fille
La chanteuse franco-malienne Rokia Traoré a rejoint le Mali en violation d'une interdiction émise par la justice française, qui devait la remettre à la Belgique dans le cadre d'une procédure liée à la garde de sa fille, a indiqué dimanche son avocat. "C'est une mère aux abois qui a peur qu'on lui arrache son enfant, c'est pour ça qu'elle est partie au Mali, où elle habite", a expliqué à l'AFP Kenneth Feliho."De retour au Mali. La quête de justice continue", indiquait déjà la chanteuse dans un message en anglais posté mardi sur son compte Facebook et repéré dimanche par le quotidien français Le Parisien.
Dans un post daté de vendredi, elle assurait ne pas être "une terroriste".La cour d'appel de Paris avait approuvé la remise de Mme Traoré à la Belgique fin mars, en vertu d'un mandat d'arrêt européen dans le cadre du litige qui l'oppose au père de sa fille. En attendant cette remise, elle avait d'abord été écrouée, avant d'être libérée sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter la France. Le mandat d'arrêt qui la vise pour "enlèvement, séquestration et prise d'otage" a été émis par un juge d'instruction de Bruxelles et découle du non-respect d'un jugement rendu fin juin 2019 et exigeant la remise de sa fille de 5 ans à son père belge, dont Rokia Traoré est séparée. La chanteuse, qui affirme dans son message avoir quitté la France par un vol privé, conteste la décision de la justice belge de confier la garde exclusive de l'enfant à son père.
Selon son avocat, une décision de la justice malienne a accordé à la chanteuse la garde de sa fille. Le mandat d'arrêt émis par la Belgique entraîne l'inscription de Rokia Traoré au fichier des personnes recherchées mais elle a quitté le pays de façon régulière depuis l'aéroport du Bourget (nord de Paris), a rapporté une source policière française. Selon une source judiciaire, le parquet général de la cour d'appel de Paris est en attente d'éléments pouvant attester que Mme Traoré n'a pas respecté son contrôle judiciaire. Si cela est avéré, il requerra sa révocation auprès de la chambre de l'instruction, qui pourra ordonner un mandat d'arrêt contre Mme Traoré.
Rokia Traoré, chanteuse et guitariste, est aussi connue pour son engagement en faveur des réfugiés et pour avoir été nommée en 2016 ambassadrice de bonne volonté par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
LE FILM "MBAS MI", UNE RÉFLEXION SUR LA PANDÉMIE DU CORONAVIRUS
A travers la version wolof de ce film de huit minutes, le réalisateur sénégalais tente de comprendre ce fléau la pandémie du coronavirus en évoquant des extraits ce chef d’œuvre d’Albert Camus publié en 1947.
Dakar, 17 mai (APS) – Le court métrage intitulé "Mbas mi" (La pandémie en wolof), sorti samedi, est une relecture cinématographique du roman "La Peste’’ de l’écrivain français Albert Camus, pour réfléchir sur la pandémie du coronavirus, a déclaré son réalisateur Joseph Gaï Ramaka, dans un entretien avec l’APS.
"Le temps qui nous incombe aujourd’hui, c’est de faire face à ce mal. Faire en sorte que les gens se concentrent sur ce qui est important à savoir faire reculer ce mal en me référant à ce vieux texte de Albert Camus qui dit des choses valables aujourd’hui", a-t-il expliqué.
A travers la version wolof de ce film de huit minutes, le réalisateur sénégalais tente de comprendre ce fléau la pandémie du coronavirus en évoquant des extraits ce chef d’œuvre d’Albert Camus publié en 1947.
Selon lui, il s’agit de jeter un regard dans le passé et voir comment l’humanité a fait face aux calamités afin d’essayer de comprendre ce qui se passe actuellement.
Le cinéaste suit une voix incantatoire qui errent dans le crépuscule sur l’île mémoire de Gorée dans les allées parsemées d’hommes-lanternes aux cimes des baobabs-sentinelles, sur l’océan houleux en se souvenant des mots de "La peste".
Dans cette version wolof de "Mbas mi", Mamadou Ba Goo, un artiste "engagé dans les mouvements citoyens et culturels", a prêté sa voix pour faire revivre ce texte incontournable. Pour sa part, l’acteur ivoirien Sidiki Bakaba qui se définit comme "un panafricaniste, Sénégalais quelque part", a porté la version française dont la sortie est prévue pour bientôt, selon le réalisateur.
Le cinéaste qui croit beaucoup à l’interprétation des signes, a livré ainsi son ressenti et a posé son regard sur une mer déchaînée. "Cet empire de signes ouvert comme un livre" où il a essayé de comprendre ce fléau planétaire.
Il a invité à la sérénité pour se mettre à la hauteur de ce "mauvais rêve" pour mieux le comprendre et aussi être à la hauteur de la réponse à mener.
"On dit souvent +Qui sème le vent récolte la tempête+, je pense qu’on vit un peu la conséquence de la mauvaise manière dont l’humanité a géré la planète. Il faut réfléchir par la suite et voir s’il n’avait pas la possibilité de se comporter autrement dans l’univers dans lequel on est où on n’est pas seul", a-t-il fait valoir.
Joe Gaï Ramaka s’est dit très affecté et profondément "secoué" par cette situation du monde créée par la crise sanitaire.
"Au début quand je voyais le nombre de morts, je me disais c’est un, deux voire trois +Joola+", a-t-il dit, en référence au naufrage du ferry qui assurait la navette entre Dakar et Ziguinchor (sud). Un drame qui a fait 1863 morts et disparus pour seulement 65 rescapés, selon un bilan officiel.
Il a soutenu que "le Joola était devenu une sorte de poids de mesure par lequel", il lisait le monde et les nouvelles qui lui parvenaient. "Cela m’a traumatisé, car j’ai perdu des amis, parents dans le Joola", a confié le réalisateur du film "Et si Latif avait raison (???)".
"Là, il a tellement de morts, on dit cent, deux cent, deux mille etc., c’est énorme, des centaines de personnes qui meurent comme cela parce qu’ils ont respiré quelque chose, c’est fou", a notamment dit Joe Gaï Ramaka sur la pandémie du coronavirus.
"Des vies partent, des rêves et des bonheurs possibles s’effacent pour la personne qui part et pour ceux qui restent avec qui il aurait pu partager des moments de bonheur. C’est vrai qu’humainement parlant, je me sens très secoué par cette situation, c’est peut-être cela qui fait que mes réflexions se sont réorientées vers ces questions et que j’ai fait ce film", a-t-il ajouté.
Le réalisateur sénégalais qui donne ainsi sa contribution sur la situation actuelle, avait déjà sorti il y quelques semaines un autre court métrage sur la gestion du couvre-feu à Gorée, son lieu de résidence.
Il a réalisé de nombreux films dont le plus célèbre est ’’Karmen’’ (2001), un film sur les tribulations d’une femme dont la passion ravageuse ne laisse aucun homme indifférent.
De même, il a initié depuis 2015 le festival "Gorée cinéma" pour la promotion du 7e art sur l’île de Gorée.
DR MOUSSA THIOR PLAIDE POUR LA LEVÉE DE L’ÉTAT D’URGENCE
L’ancien coordinateur du Programme national de lutte contre le paludisme pense que les mesures restrictives comme le confinement n’ont pas donné de résultats probants.
Macky Sall a annoncé, lundi dernier, des mesures d’assouplissement notamment la réouverture des lieux de culte et celle des écoles. Invité du Grand Jury, Dr Pape Moussa Thior, l’auteur de la théorie consistant à laisser le virus circuler, demande au président de la République d’aller plus loin. Pour lui, l’état d’urgence doit être levé parce qu’il ne sert à rien. « Je pense qu’avant le 2 juin, on pouvait permettre aux gens de circuler entre les régions », plaide-t-il.
Etayant ses propos, il renseigne que Dakar a la particularité de concentrer l’essentiel des structures de soins du pays. « Les malades qui sont reçus dans les centres anticancéreux, dans les centres chirurgicaux, viennent des autres régions du pays. Donc, on est en train de vivre un drame souterrain causé par ces mesures restrictives du fait que ces malades ne peuvent pas se déplacer vers les centres de références qui se trouvent à Dakar. Pourquoi continuer l’état d’urgence ? Ça apporte quoi », s’interroge-t-il.
En effet, l’ancien coordinateur du Programme national de lutte contre le paludisme pense que les mesures restrictives comme le confinement n’ont pas donné de résultats probants. « Tout le monde sait que le confinement ne sert à rien. La preuve, on a déconfiné. S’il servait à quelque chose on n’allait pas déconfiner. La transmission n’est pas rompue. Si les gens ont fait le confinement c’est qu’ils pensaient, de très bonne foi, qu’en confinant les gens, on pouvait arriver à une rupture de la contamination ».
Sur le cas des soignants de l’hôpital Fann déclarés positifs puis négatifs, il explique que ce n’est pas quelque chose d’exceptionnelle pour ceux qui travaillent dans les services d’épidémiologie. De même, il s’est prononcé sur la faiblesse de la virulence du virus en Afrique. Cela se justifie, à son avis, par la jeunesse de la population africaine et de sa capacité de résistance au virus.
51 NOUVEAUX CAS DÉTECTÉS, LE NOMBRE DE CONTAMINATIONS ATTEINT 2.480
Le nombre de contaminations au Coronavirus a atteint ce dimanche 2.480, avec 51 nouveaux cas rapportés par le ministère de la Santé et de l’action sociale.
Dakar,17 mai (APS) - Le nombre de contaminations au Coronavirus a atteint ce dimanche 2.480, avec 51 nouveaux cas rapportés par le ministère de la Santé et de l’action sociale.
Sur 816 tests réalisés, 51 sont revenus positifs au COVID-19, a révélé lors du point quotidien de la situation de la pandémie, le porte-parole du ministère de la Santé Docteur Alyose Waly Diouf.
Selon Dr. Diouf, ces nouvelles contaminations concernent 47 cas contacts suivis par les services sanitaires et quatre cas issus de la transmission communautaire.
Les cas communautaires ont été identifiés à Yoff (1), Dakar-Plateau (1), Yeumbeul (1) et Touba (1), a-t-il précisé.
Le porte-parole du ministère de la Santé a signalé que 24 patients sont guéris et neuf patients sont actuellement en réanimation à l’Hôpital principal (6) et au CHU de Fann à Dakar (3).
A ce jour, 2.480 cas ont été déclarés positifs dont 973 cas guéris, 25 morts, un évacué et 1.481 patients sous traitement.
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ET SI LA MÉDECINE TRADITIONNELLE ÉTAIT LA SOLUTION?
Pourquoi les produits traditionnels africains ne sont pas pris au sérieux dans la prévention du COVID-19? Où réside la difficulté pour les tradipraticiens à faire des essais cliniques ? On en parle avec Amel Bouzabata et Alfred Babo
ON DÉBAT consacré cette semaine à la médecine traditionnelle africaine. Pourquoi les produits traditionnels africains ne sont pas pris au sérieux dans la prévention du COVID-19? Où réside la difficulté pour les tradipraticiens à faire des essais cliniques ? Pourquoi et comment développer une politique nationale de santé intégrant la médecine traditionnelle africaine ? On en parle avec Amel Bouzabata, spécialiste de la médecine traditionnelle et maître de conférence en pharmacognosie à l'université Annaba en Algérie et Alfred Babo, professeur d’anthropologie et d’études internationales à Fairfield University aux États-Unis.
LA CHRONIQUE HEBDO DE PAAP SEEN
SOLEIL ET RAYONS DE MAGUETTE
EXCLUSIF SENEPLUS - L’avant-garde, de toutes les élites dirigeantes, depuis les indépendances, est composée d’hommes - Si la gouvernance ne marche pas, c’est aussi parce que peu de femmes ont des rôles de direction dans notre pays
Y avait-il quelque chose à attendre ? Non, pas vraiment. Un peu de curiosité peut-être. Tout avait déjà fuité dans les médias. Mais faut-il que je sois aussi borné et impeccablement naïf pour attendre du chef de l’Etat un sens de l’alternative. Cette période d’incertitudes et de crise ne va pas aboutir à un vrai changement de cap. J’en suis maintenant persuadé. Dans notre pays, c’est sûr, le paradigme va demeurer. Nous n’avons pas à la tête de notre nation, un leadership fort et vraiment porteur de génie créatif. Capable de soutenir un idéal progressiste et de puissantes dynamiques de changements. Le président de la République ne veut pas briser les faux équilibres. En est-il simplement incapable ? Ou n'a-t-il pas l'intention de l'assumer, en définitive ?
Ce lundi 11 mai 2020, le chef de l’Etat a jeté un trouble, en faisant une volte-face et un revirement dans sa stratégie de lutte contre le Covid-19. Certains ont parlé d’ajustements, nécessaires, pour ne pas exacerber les frustrations. Certes, il y a des contradictions intenables pour tous les dirigeants du monde. Actuellement en « guerre » contre le coronavirus. Il faut arbitrer entre les intérêts sanitaires, économiques, sociaux. Évidemment, il faut écouter. Car l’opinion publique à son mot à dire. Mais il n’y a aucune cohérence entre les mesures prises et la situation sanitaire qui prédomine actuellement. Le président de la République a pris un verdict dilatoire. Les hôpitaux sont surchargés. La maladie gagne du terrain et l’on s’achemine inévitablement vers le pic de la pandémie au Sénégal. Visiblement, sans possibilité de résorber la courbe.
Macky Sall a décidé de laisser tanguer le navire. Dangereusement. Il ne l’a pas quitté, puisqu’il reste le commandant en chef. Avec toutes les prérogatives d’un chef d’Etat dans un régime présidentiel. Et tous les pouvoirs conférés par l’article 77 de la Constitution, en ce moment. C’est-à-dire dire qu’il exerce le pouvoir sans le consentement de l'Assemblée nationale. Ni de qui que ce soit d’ailleurs. Il est monarque. Mais un monarque, qui partage ses compétences avec d’autres seigneurs et qui le sait, et qui en profite peut-être. Sauf qu’à trop laisser de la place, à négocier et à ruser pour des ambitions personnelles et des combinaisons politiques, on finit par renier les principes qui fondent la souveraineté populaire et la République.
Faut-il vivre avec la maladie ? La question mérite d’être débattue. Tout simplement parce que personne ne sait si l’on trouvera, très prochainement, des solutions pour éradiquer le Covid-19. Aussi, parce que la peur ne doit pas l’emporter. Dans nos pays africains où très peu de moyens sont mis dans la recherche et le développement, où nous serons encore à la remorque, en regardant les autres mener une course au vaccin, nous ne pouvons pas rester indéfiniment les mains croisées. Les petites gens doivent survivre. C’est parfois la seule dignité qui leur reste. L’économie, surtout informelle ici, ne peut pas rester confinée en attendant une hypothétique réponse des pouvoirs publics. Il y avait certainement des aménagements à faire. Tout cela est vrai. Par contre, il y a beaucoup de choses réfutables, dont le fondement ne répond ni à la raison, ni à la science. Ni même à la spiritualité. En décidant de rouvrir les lieux de culte, le président de la République a abdiqué face à certaines pressions religieuses. Et peut-être a-t-il trouvé un moyen inespéré de desserrer l’étau économique. De ne prendre aucun risque. D’utiliser des circonstances favorables à ses seuls desseins politiques. Quoi qu’il en soit, cela en dit long sur la marche de notre pays. Qui fatalement va vers l’instabilité de ses institutions politiques. L’Etat ne peut pas continuer à instrumentaliser « la paix sociale » pour éviter de prendre des décisions courageuses. Sans s’en trouver diminué.
Les affaires publiques sont complexes. C’est pourquoi les femmes et les hommes en charge de les mener sont dotés d’un pouvoir discrétionnaire. Un levier pour renforcer l’autorité des représentants du peuple. En optant pour la solution de la demi-mesure, le président de la République ne change pas seulement de ton et de direction dans la lutte contre le Covid-19. Il affaiblit le pouvoir de l’Etat. Il fait preuve de passivité. Il laisse torpiller l’armature des institutions politiques par des groupes de pression. Il démissionne. La prééminence de la République s’en trouve interrogée. Les cellules religieuses sont-elles, réellement, plus importantes et solides que l’Etat et ses représentants ? Le contrat social peut évidemment laisser une large place à la coutume, et instituer des relations cordiales. Mais il ne lui délègue pas des responsabilités et un droit de regard sur les politiques publiques. Au risque de dégrader sa confiance auprès des citoyens. Et d’aller vers toujours plus de compromissions. Vers la remise en cause de l’hégémonie politique de ceux qui ont été élus au suffrage universel. L’Etat a une vocation : celle de garantir la justice et le bien-être. Quelles qu’en soient les conséquences. Nous n’avancerons pas, si nous ne nous mettons pas d’accord sur les termes de notre contrat social. Sur la vraie nature des rapports entre le religieux et le politique. Il y va de l’avenir de notre nation.
Ouvrir l’avenir. L’Etat s’est débiné. Mais ce n’est pas la décision de rouvrir les lieux de culte seulement qui pose problème. Le retour des élèves, en classe d’examen, à partir du 02 juin, est difficilement compréhensible. Les garanties du ministre de l’Education nationale ne tiennent pas devant l’âpreté de la réalité. Les disparités entre les régions sont importantes. Certaines règles d’hygiène et de distanciation sociale seront difficilement respectées dans beaucoup de localités. Pourtant l’Etat tient à expédier l’année scolaire en cours. Pour quelles raisons ? Pourquoi faire fi du principe de précaution ? De l'impératif sanitaire et des inégalités ? Il n’y a aucune nécessité de précipiter la réouverture des classes. Ce sera encore désastreux au niveau des résultats scolaires. Cela va encore dévaluer la valeur intellectuelle de l'apprenant sénégalais. Mais certains veillent. Heureusement. Il en est du collectif des gouvernements scolaires. À la tête de celui-ci, une jeune fille. Active. La tête couverte d’énergie, de courage. D’aphorismes. Maguette Ba est l’une des lueurs d’espoir de cette nation qui ne sait plus où elle va vraiment.
Écoutons-la plutôt. « Sacrifier un élève, c’est sacrifier une famille ; sacrifier une famille, c’est sacrifier un quartier ; sacrifier un quartier, c’est sacrifier une ville, et sacrifier une ville, c’est sacrifier une nation », a-t-elle martelé. Maguette est déjà impressionnante, malgré son apparence frêle, de conscience intellectuelle et politique. Elle a 18 ans. Elle habite à Keur Massar-Village. Localité qu’elle quitte tous les jours, à 06 heures du matin, pour aller au lycée Seydina Limamoulaye de Guédiawaye. Elle y passe son baccalauréat, S2. Elle rentre tard le soir, à 22 heures. Des rêves pleins la tête. Plus tard, elle souhaite travailler dans l’intelligence artificielle. Elle veut aussi « protéger l’environnement et participer au bien-être de la planète ». S’occuper de sa communauté. En ces temps de doute et de crise, c’est une vraie bouffée d’espoir et de fraîcheur. Une surprise. Maguette est déjà brillante et passionnée. Comment entretenir son talent, pour qu’elle ne soit pas éclipsée dans quelques temps. En montant les étages de la vie associative, sociale et politique ? Cela appelle une question. L’avenir de notre pays peut-il se faire sans le retour du leadership féminin ? Non. Et, il n’y a absolument rien d’inédit en cela. L’on assisterait tout simplement au retour d’un héritage positif. Aujourd’hui, force est de constater une discrétion des femmes dans la sphère publique et les grands centres de décision.
Notre modèle social et politique, actuel, a presque rendu invisible le patrimoine politique des femmes. Or, elles participaient pleinement à la pratique du gouvernement dans nos sociétés matriarcales. Comme le précisait Cheikh Anta Diop, dans « Les fondements économiques et culturels d’un État fédéral d’Afrique Noire ». « De l’étude de notre passé, nous pouvons tirer une leçon de gouvernement. Le régime matriarcal aidant, nos ancêtres, antérieurement à toute influence étrangère, avaient fait à la femme une place de choix. Ils voyaient en elle, non la courtisane, mais la mère de famille. […] Aussi, les femmes participaient-elles à la direction des affaires publiques dans le cadre d'une assemblée féminine, siégeant à part, mais jouissant de prérogatives analogues à celles des hommes. » Nos sociétés avaient ainsi mis en exergue un bicaméralisme, reposant sur l’égalité des sexes.
L’avant-garde, de toutes les élites dirigeantes, depuis les indépendances, est composée d’hommes. Et nous sommes encore englués dans l’impasse. Cela doit pousser à la remise en question de ce modèle. À l'invention d'un nouveau paradigme élitaire. Si la gouvernance ne marche pas, c’est aussi parce que peu de femmes ont des rôles de direction et d’influence dans notre pays. La maigre consolation de la loi sur la parité, et les quelques ministres dans les gouvernements ne doivent pas faire oublier que ce sont les hommes, en grande majorité, qui tiennent le gouvernail. Et, de fait, leurs orientations présentent des lacunes. Puisque l'horizon reste encore bouché. Puisque nous n’entrevoyons pas le bout du tunnel. Après 60 ans d’indépendance. La construction de la nation sénégalaise ne s’est pas faite avec « la moitié du ciel ». Ce qui est une hérésie. Le gouvernement des hommes, sans les femmes, est celui de l’âge archaïque. Celui de la colonisation. De l’absolutisme. D’une catégorisation sociale. Il favorise un amenuisement des valeurs démocratiques et un effacement des intérêts de la gent féminine. C’est un recul civilisationnel.
Il faut donc un retour aux sources. Les femmes doivent gérer. Co-gérer avec les hommes. Dans une relation de coopération redéfinie. Qui consacre la primauté de l’intelligence collective. Pour un épanouissement ordonné et juste de l’ensemble du corps social. Si notre nation veut constituer une vraie force motrice pour, dans l’avenir, affronter les problèmes du monde, cette direction sera celle de son destin. Non seulement ce sera une évolution de portée universelle mais aussi un élan d’humanité. Un pacte sur l’égalité des droits. Cette proposition ne va pas agréer les milieux conservateurs. Qui ne peuvent pas supporter le partage de pouvoir. Qui ne sont solidaires que dans leurs intérêts égocentrés. Qui ne voudront pas comprendre une nouvelle répartition politique et sociale, intégrant positivement les femmes. En associées majoritaires. C’est pourquoi, il faudra une vraie conspiration de la jeunesse. Pour nous sortir de la léthargie. Comme beaucoup de jeunes filles de son âge, Maguette est un soleil. Il reste maintenant à faire éclater ses rayons. Pour qu’ils ne restent pas seulement des lueurs de l’aube. Mais des zéniths toujours incandescents, accompagnant la marche de notre pays. C’est un enjeu de civilisation. Un investissement d’avenir. Une exigence civique et morale. Ce sera la voie de notre émancipation collective.
Retrouvez sur SenePlus, "Notes de terrain", la chronique de notre éditorialiste Paap Seen tous les dimanches.
"POUR PARVENIR À L’ÉMERGENCE, IL FAUT UN ÉTAT FORT, DÉMOCRATIQUE, ACTIF"
Moustapha Kassé, Doyen honoraire de la faculté des Sciences économiques de l’Ucad, revient sur les dernières mesures d'assouplissement de l'état d'urgence, les failles de la politique agricole, celle industrielle du pays, etc.
Après deux mois de pandémie et d’état d’urgence, le chef de l’Etat Macky Sall a décidé, en début de semaine, d’alléger les mesures de confinement pour une reprise de l’activité économique. Dans cette interview accordée à ‘’EnQuête’’, le professeur Moustapha Kassé, Doyen honoraire de la faculté des Sciences économiques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), revient sur cette décision, les failles de la politique agricole, celle industrielle du pays, etc.
L’économie sénégalaise, comme la plupart des économies du monde, subit de plein fouet les effets de la pandémie de Covid-19. Aujourd’hui, quelle analyse faites-vous de la situation nationale ?
J’avais estimé, dans une réflexion antérieure, après une analyse rapide du tableau de bord de l’économie sénégalaise, que cette pandémie allait affecter, à des degrés contrastés, tous les secteurs. Les activités des 400 000 petites et moyennes entreprises (PME)/petites et moyennes industries (PMI) principales créatrices de la richesse et de l’emploi, seront impactées comme le tourisme (hôtels et restauration, sociétés de voyage, etc.), les transports (aériens, routiers etc.) le commerce, les activités artistiques et culturelles et, dans une moindre mesure, les BTP, les assurances. Tout cela a bouleversé le cadre macroéconomique, avec un creusement des déficits surtout budgétaire et au bout une décroissance du produit intérieur brut (PIB). Les transferts de la diaspora et les exportations, de même que les revenus individuels devront baisser de façon drastique. Les évaluations sont en train d’être faites par les services de la statistique.
Aujourd’hui, pour la reprise des activités économiques, le chef de l’État a décidé d’alléger les mesures de confinement. Est-ce qu’il est prudent de faire passer l’économie avant la santé, en cette période de pic de la pandémie ?
Votre question comporte plusieurs volets. Commençons par reconnaitre que la pandémie est loin d’atteindre son pic. Dans ce cas, il n’est du tout pas prudent de déconfiner en ouvrant tous les espaces de forte concentration humaine où il est difficile de respecter la distanciation sociale et les autres éléments de barrière. Ensuite, aucune communication argumentée des experts, que ce soit des professionnels de la santé, sociologues, anthropologues et économistes, n’est venue conforter cette décision présidentielle. En conséquence, il se produit une rupture de confiance entre le gouvernement et les populations.
La double crise, celle financière de 2008 et celle sanitaire de 2019, a plongé la mondialisation dans un basculement qui amorce le déclin des Etats-Unis et de l’Europe, et impose la Chine comme principal pôle de puissance du XXIe siècle. Les États africains doivent exploiter cette nouvelle recomposition de l’ordre mondial et se battre avec détermination, sérieux et rigueur pour trouver leur place dans le nouveau concert des nations, en exploitant en toute indépendance. C’est-à-dire sortir des tutorats, des servitudes et des mimétismes infantilisants. Et exploiter le potentiel de partenariat ‘’gagnant-gagnant’’ en faveur de leur développement. Ne loupons pas l’essentiel.
Selon vous, quelle était la meilleure stratégie pour le déconfinement ?
Au regard de toutes les expériences qui se déroulent de par le monde, le déconfinement apparait comme une opération très complexe, qui appelle une analyse approfondie de la situation sanitaire. A savoir les courbes d’évolution de la pandémie après des dépistages à grande échelle, la disponibilité des infrastructures de santé et le matériel des barrières, notamment les masques, etc. Une analyse de la situation sociologique, c’est-à-dire les comportements humains envers les règles de barrière, voire même anthropologique et économique. Il s’agit des conséquences économiques et financières sur les secteurs et les acteurs du secteur privé.
Elle commande, au nom des simples principes de précaution, d’abord, une préparation minutieuse portée par une évaluation rigoureuse de tous les paramètres du déconfinement ; ensuite, une estimation des moyens matériels et financiers qu’exigent toutes les mesures barrières et, enfin, une communication sobre et pédagogique en direction des populations sur les risques pouvant découler de l’ouverture des espaces publics (écoles, marchés, lieux de culte et transport). Cette foultitude de problèmes oblige à une concertation très large impliquant les professionnels de la santé, les experts, les autorités religieuses, les syndicats et la société civile. Il faut savoir et déplorer que le président de la République, dans les monarchies républicaines, est souvent isolé, sa vision obstruée par les multiples chasseurs de prébendes.
Cette crise a mis à nu des plans de développement économique de la plupart des pays africains. Quelle lecture faites-vous à ce propos ?
Il y a longtemps que les pays africains ont complètement renoncé à la planification au profit d’une gestion libérale fondée sur la croyance dans les vertus autorégulatrices du marché qui est, aujourd’hui, morte avec la crise. Et la grande question économique du XXIe siècle sera de savoir jusqu'où l'État peut intervenir efficacement plutôt que de déterminer les conditions d'une libéralisation maximale.
La planification consiste à concevoir un futur désiré, ainsi que les moyens réels d’y parvenir. C’est un instrument de prise de décision par anticipation. Il s’agit, avant d’agir, de savoir ce qu’on va faire, et comment on va le faire. Les réussites de la Chine proviennent essentiellement de la planification : le Plan 2050, le Plan technologique et d’innovation 2025, etc. Ils suivent en cela les recommandations de Sun Tzu dans ‘’l’Art de la Guerre’’ (400-320 av. J.-C.). Cet auteur avait perçu la valeur de la planification : avec beaucoup de calculs, on peut vaincre. Avec peu, c’est impossible. Ceux qui ne font rien ont peu de chance de vaincre. Sénèque disait qu’il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va. On peut rappeler cette autre citation de Gaston Berger : ‘’Préparer l’avenir, ce n’est pas y rêver. C’est choisir, dans le présent, ce qui est capable d’avenir.’’ J’ai, toute ma vie durant, plaidé pour une réhabilitation de la planification et l’impérative urgence de son utilisation en matière de décision dans un environnement d’incertitudes et de risques. Les oreilles néolibérales se bouchaient.
Le chef de l’État parle de redéfinition des priorités et d’autosuffisance alimentaire depuis le début de la crise. Mais on constate que depuis son arrivée au pouvoir, les programmes élaborés (Pracas, Prodac) n’ont pas porté leurs fruits. Pour vous, qu’est-ce qui explique cet échec ?
Cette crise doit nous permettre de repenser profondément toutes nos politiques sectorielles dans une dynamique d’offre productive en vue d’éradiquer l'extrême pauvreté et la faim, d’améliorer les infrastructures de la santé publique, d’assurer l'éducation pour tous et de protéger la soutenabilité environnementale. Au-delà des incantations, pour arriver à l’émergence, il faut un État fort, démocratique, actif et capable d’impulser et d’organiser la société, de créer des externalités positives au niveau des infrastructures de base (santé, école, routes, énergie, assainissement, etc.)
de guider et coordonner ces politiques sectorielles (industrielles, agricoles, des services, de la recherche et des innovations technologiques). D’encadrer les institutions de financement du développement, de promouvoir, appuyer et associer le secteur privé, de défendre un patriotisme économique clairvoyant et, enfin, de mettre en œuvre une politique sociale qui, au-delà de la justice sociale et de l’égalité des chances, se fixe de combattre le triple fléau du chômage, de la pauvreté et de la précarité.
La priorité doit être accordée à la politique agricole permettant l’instauration d’une agriculture performante et intensive, et le développement de la société rurale avec un paysannat de type nouveau qui possède et contrôle son espace, s’organise sur une base autonome, cherche à peser sur l’échiquier politique et dispose de techniques culturales, de matériels biologiques, de facteurs modernes de production.
Je demeure convaincu que les profondes et croissantes séquelles de la crise, qu'il s'agisse de la croissance, du chômage, des multiples précarités et de l’endettement, ne peuvent être durablement résorbées sans une relance économique forte menée par l’État dans un processus rigoureusement planifié, impliquant les transformations structurelles. Plus d’un demi-siècle de politiques économiques et autant d'échecs avec ses désastreuses conséquences sociales : croissance atone, inégalités grandissantes, chômage, pauvreté et précarité. Comment les responsables politiques peuvent-ils se tromper à ce point et s’entêter à maintenir un modèle amoché ? La crise intime que rien ne soit plus comme avant.
L’industrialisation du pays reste aussi un défi à relever. Là aussi, on constate que l’Etat peine à trouver la bonne formule. Est-ce que le Sénégal peut s’appuyer sur son industrie pour assurer son émergence économique ?
J’ai publié un ouvrage intitulé ‘’L’industrialisation africaine est possible. Quel modèle pour le Sénégal ?’’. Au-delà des développements techniques, il ressort deux messages forts : ‘’Sans industrialisation, pas d’avenir. Protéger les capacités de production sur le sol national.’’ Au lendemain de son indépendance, en 1960, le Sénégal comptait parmi les pays les mieux dotés en infrastructures industrielles, dans toute l’Afrique occidentale française (AOF). Son niveau sur beaucoup de points était comparable aux pays asiatiques de l’époque, comme la Corée et la Malaisie.
Ce système industriel était construit par un État volontariste et développeur conduit par Mamadou Dia. Il a été systématiquement démantelé par les programmes successifs d’ajustement structurel des années 80. Je cite le cas scandaleux du démantèlement de la filière textile qui était constituée de 7 unités industrielles avec un effectif de 2 000 à 3 000 employés. Aujourd’hui, elle utilise au maximum 300 personnes, soit une perte de l’ordre de 2 500 emplois industriels de haute valeur technologique. Cette perte d’emploi représente une masse salariale de 4,5 milliards de F CFA/an, des cotisations sociales de 1,15 milliard de F CFA/an qui faisaient vivre environ 25 000 personnes. Et si la tendance n’est pas inversée, la totalité du bassin d’emploi de la filière textile qui est estimée à 30 000, risque d’être perdue. Le manque à gagner du Trésor public, du fait de la sous-facturation des produits textiles importés, est estimé à 7,7 milliards de F CFA/an. C’est de la sorte que les mécanos du néolibéralisme ont complètement éteint le début d’industrialisation, au moment même où l’extension du système éducatif et la démographie galopante augmentaient à rythme effréné les demandes d’emploi.
Je voudrais souligner au moins 2 choix stratégiques majeurs d’une industrialisation propre, citoyenne, pilier d’une croissance économique durable et aux bénéfices équitablement répartis. D’abord, la transformation/valorisation des ressources à fort potentiel (agricoles). Ensuite, la satisfaction à la fois des besoins en biens essentiels des populations, y compris les plus pauvres (alimentation, habillement, médicaments, matériaux de construction et logements, outils et équipements agricoles, maintenance des matériels) ; les besoins en exportations de produits de qualité et compétitifs vers des marchés extérieurs solvables et en croissance (AGOA…) ; l’intégration dans les chaînes de valeur régionales africaines ou internationales (délocalisation, sous-traitance/outsourcing) ; la prise de sa place sur des créneaux nouveaux, liés en particulier aux nouvelles technologies, aux industries culturelles, tourisme, artisanat où le label ‘’Sénégal ou Afrique’’ a un avantage compétitif.
Le problème lancinant du financement dans cette situation de récession appelle, entre autres, la mobilisation de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à la laquelle les banques se refinancent (comme prêteur en dernier ressort) pour, d’une part, abaisser son taux directeur pour infléchir les taux d’intérêt afin de faciliter le financement de la relance des économies et, d’autre part, acheter les titres de dette et les conserver dans son portefeuille sans préjudice majeur pour son fonctionnement.
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GHANA : L'AVENIR EST AUX FEMMES
Au Ghana émerge une nouvelle génération de femmes qui débordent de projets pour écrire l'avenir du continent africain. Elles ont étudié à l'étranger avant de revenir travailler dans leur pays en tant que cadres, designers ou entrepreneuses
Au Ghana émerge une nouvelle génération de femmes qui débordent de projets pour écrire l'avenir du continent africain. Elles ont étudié à l'étranger avant de revenir travailler dans leur pays en tant que cadres, designers ou entrepreneuses. Parmi elles, Ama Boamah gère la toute première entreprise de jus de fruits bio à Accra, capitale en pleine expansion du Ghana.
Dans sa vie privée, cette jeune trentenaire a aussi suivi une voie peu conventionnelle en s’émancipant des diktats familiaux. GEO Reportage a accompagné Ama et ses amies dans leur quotidien trépidant, ponctué par une fête sur les toits d’Accra.
Reportage de Carmen Butta (2016)
par Papa Meissa Gueye
LETTRE OUVERTE AU MINISTRE DE LA CULTURE
Nous condamnons avec énergie toute démarche hasardeuse et incohérente allant dans le sens d’une éventuelle répartition de fonds de secours destinés aux acteurs culturels
Dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Covid-19, beaucoup de mesures salutaires et opportunes ont été prises par nos autorités dont une éventuelle aide formulée par son Excellence monsieur le président de la République Macky Sall , destinée aux acteurs culturels.
Nous sommes dans un pays où nous notons aujourd’hui l’absence de prévisions fiables et d’études sur l’environnement culturel. De ce fait nous saluons l’initiative du président de la République de venir au secours d’un secteur qui en a besoin. Néanmoins, force est de reconnaitre que le bon procédé pour matérialiser cette volonté du chef de l’Etat fait défaut vu la complexité du monde de la culture.
Dans sa communication lors du Conseil des ministres de ce mercredi 6 mai 2020, le président de la République vous a instruit de procéder à la répartition des fonds de soutien et de secours destinés à la presse et aux acteurs culturels.
Si pour la presse le montant alloué est connu de tout le monde, pour la culture, force est de reconnaitre que nous ignorons l’enveloppe allouée au secteur.
Nous souhaiterions avoir des informations sur le montant exact qui est alloué au secteur de la culture.
Nous condamnons avec énergie toute démarche hasardeuse et incohérente allant dans le sens d’une éventuelle répartition de fonds de secours destinés aux acteurs culturels. Nous vous invitons à aller au-delà de certaines considérations en sachant que la gestion de la culture est globale et non sectorielle.
L’approche doit être générale du fait de la complexité du secteur culturel. C’est pourquoi, il urge par tous les moyens de réunir une équipe d’experts pour réfléchir sur une bonne méthode permettant de prendre les bonnes mesures pour appuyer le secteur de la culture. Cette situation est très sérieuse pour l'aborder avec légèreté, alors que c'est le moment d'appliquer à la Culture, les outils modernes de gestion et de management, parmi lesquels des statistiques fiables et une vision holistique du secteur.
Nous sommes favorables et disponibles à apporter notre concours pour toute initiative allant dans le sens d’une procédure de répartition transparente et équitable des fonds.
Nous vous invitons à mesurer l’ampleur causée par la pandémie du Covid-19 dans le secteur culturel.
Enfin, c’est l’occasion de manifester toute notre reconnaissance aux médecins et personnels soignants qui travaillent pour bouter la pandémie hors du pays.
Restons chez nous dans la mesure du possible et respectons les gestes barrières.
Bientôt l'orage passera et on reprendra la danse mais avant respectons la distance.
Papa Meissa Gueye est Comédien/Metteur en scène/Entrepreneur culturel.
AUDIO
OBJECTION AVEC CHEIKH SOKHNA
L'épidémiologiste, directeur de recherche à l'IRD et chef d'équipe à l'IHU de Marseille, est l'invité de Baye Oumar Guèye
Cheikh Sohkna, épidémiologiste, directeur de recherche à l'IRD et chef d'équipe à l'IHU de Marseille, est au micro de Baye Omar Gueye de (Sud FM) dans l'émission Objection.