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17 juillet 2025
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MBAS MI
EXCLUSIF SENEPLUS - A l'heure de la distance sociale et des mesures barrières, l'expression devient un geste inestimable pour préserver nos humanités. Plongée dans les lignes d'un texte incontournable d'Albert Camus (version wolof)
Aux heures de la distance sociale et du geste barrière pour protéger son voisin, l'expression devient un geste inestimable pour preserver nos humanités.
Gorée Cinéma vous propose donc de découvrir "Mbas bi", court-métrage de Joseph Gaï Ramaka où le réalisateur invite Sidiki Bakaba (version française) et Goo Mamadou Ba (version Wolof), à prêter leurs voix pour faire revivre un texte incontournable d'Albert Camus.
SenePlus publie ici la version wolof et dans quelques jours, nous publierons la version française avec sous-titrage en anglais.
Synopsis :
Dans le crépuscule de l'île-mémoire, une voix incantatoire s'élève. Portée par le ressac, elle ère au gré d'une souvenance.
Des allées parsemées d'hommes-lanternes aux cimes des baobabs-sentinelles, les mots de "La Peste" résonnent.
par Massamba Ndiaye
MADIAMBAL DIAGNE, VOUS AVEZ DIT : BATAILLONS D’IGNARES ?
Dire que : “ tout le monde peut convenir que les difficultés constatées au Sénégal dans la mise en œuvre des mesures prophylactiques et d’hygiène contre le Covid-19 sont dues à l’obscurantisme “ n’est pas juste et ne reflète en aucune manière la réalité
Il est illusoire et tendancieux de vouloir faire porter la responsabilité à nos compatriotes sur les difficultés d’application des mesures édictées par le gouvernement contre la Covid-19. Nos compatriotes ont accepté au-delà du possible de suivre les recommandations de nos professionnels de la santé. Vouloir aujourd’hui, après que le chef de clan Macky Sall ait reconnu publiquement son impuissance à faire face et à protéger nos concitoyens, nous dire que : “ Tout le monde peut convenir que les difficultés constatées au Sénégal dans la mise en œuvre des mesures prophylactiques et d’hygiène contre le Covid-19 sont dues à l’obscurantisme “ n’est pas juste et ne reflète en aucune manière la réalité. Nos compatriotes ont fait preuve de maturité et de responsabilité en se pliant aux différentes mesures barrières pour se protéger non seulement contre le Coronavirus, mais éviter également d’être des relais de contamination pour le reste de la population.
Bien avant que le nombre de morts liés au Covid-19 ne commençât à augmenter, un sondage réalisé il y a peu de temps (pour votre information, Madiambal Diagne, l'ancien journaliste Abdou Latif Coulibaly, porte-parole de Macky Sall s’est basé sur les résultats du sondage pour balayer d’un revers de main les analystes qui estiment que la communication du gouvernement n’a pas eu d’impact significatif sur les populations en terme de prévention et de lutte contre la Covid 19. Ce n’est pas également pour donner raison au ministre Abdou Latif Coulibaly dans sa tentative de défendre le régime, mais c’est le seul outil d’analyse à notre disposition à ce jour) en dépit même d’une certaine marge d’erreur d'appréciation a démontré que plus 80 % de l'échantillon pris dans une zone à risque et de contamination (l’axe Mbacké - Touba,ça vous dit quelque chose) reconnaissent la gravité du coronavirus voire connaissent les règles préventives et sont déterminés à se protéger. Certes, il est vrai que des illuminés ont nié et continuent de nier même la réalité de cette pandémie aussi bien chez nous au Sénégal et ailleurs dans le monde.
Toutefois, il est déplorable pour un journaliste de se baser sur ces cas minoritaires afin de pouvoir jeter l’anathème, et qui par ailleurs ne repose sur aucune étude sérieuse, sur nos concitoyens qui sont préoccupés par des soucis de survie tout simplement, si ce ne sont que des élucubrations d’un mercenaire qui refuse de pointer la responsabilité de Macky Sall et de son régime sur leurs tergiversations qui ne font que brouiller les pistes et désarmer la vigilance de nos concitoyens. Et si, cet obscurantisme est d’un autre ordre, il suffit juste d’avoir le courage et l’honnêteté intellectuelle de le décrire avec précision au lieu de le généraliser à l’ensemble de la population.
Nous savons tous, Madiambal Diagne que Macky Sall n’a pas joué franc jeu avec nos compatriotes contre la pandémie de la Covid-19. N’est-ce pas lui, qui a déclaré la guerre et réclamé les pleins pouvoirs pour combattre cet ennemi invisible ? Aujourd'hui, au cœur de la lutte contre la Covid-19, nous devons lui demander - au moment même où il reconnaît son incapacité en tant que chef de guerre à monter au front et préfère de loin filer la patate chaude aux soldats en leur disant droit dans les yeux : démerdez-vous et prenez vos responsabilités, je ne puis rien faire maintenant pour vous autres - des résultats en raison même des moyens colossaux mis à sa disposition.
Et ce n’est pas tout Madiambal Diagne. Si, les résultats obtenus à ce jour ne coïncident pas avec les attentes de Macky Sall dans la lutte contre la pandémie de la Covid-19, pourquoi dans son discours du 11 Mai 2020, il n’a évoqué nulle part l’avis du comité scientifique sur ses mesures d’allègement ? Partout dans le monde, aucun président n’a procédé à un pilotage aveugle comme c’est le cas de Macky Sall sans se référer aux recommandations des professionnels de la santé. Ces mesures d’allègement de Macky Sall semblent traduire un désaveu manifeste aux hommes et aux femmes qui sont au cœur de la lutte et qui ne cessent de demander aux autorités de ne pas desserrer l’étau aussi rapidement non seulement pour endiguer le fléau, mais également pour protéger des vies humaines. Aujourd’hui, le professeur Seydi et les autres doivent se sentir abandonnés par le pouvoir de Macky Sall qui a hâte de trouver son objet de prédilection : la politique politique au moment où l’autorité publique s’affaisse et se perde dans ces périodes d’incertitude et de d’insécurité sanitaire.
Au plus, Madiambal Diagne, les autres pays de l’espace UEMOA, combattent la Covid -9 sans tambour ni trompette. Ils font leurs devoirs envers leurs concitoyens et c’est tout. C’est seulement au Sénégal que des scandales et des actes de mal gouvernance liés à la lutte contre la Covid prennent le dessus sur les questions sanitaires. Des marchés publics ont été attribués à des personnes proches du régime de Macky Sall dans l’opacité totale. Et personne ne vous a entendu dénoncer ce banditisme d’Etat au moment où nos concitoyens les plus démunis ne voient même l’aide alimentaire tant chantée par les griots du roi de la basse-cour de Benno bock Yakkar. Les images honteuses et indignes d’un Macky Sall en parade au port de Dakar et fier de son trophée de guerre (des tonnes de riz) contre le Coronavirus là où on attendait le matériel de base indispensable en destination de nos professionnels de santé. La réalité du terrain rappelle inlassablement à Macky Sall son devoir d'équiper et de protéger le personnel de santé. Aujourd'hui, le virus circule et se propage dans nos structures sanitaires et hospitalières et au même moment le chef de guerre (terme utilisé par son patron Emmanuel Macron) Macky Sall abandonne ses troupes. Cherchez l’erreur Madiambal Diagne.
Et que dire également de la décision inique de Macky Sall du 17 avril 2020 d'attribuer des rémunérations exorbitantes à hauteur de 4,5 millions de francs CFA en plus d’autres avantages à tous les anciens présidents du CESE, une institution budgétivore et inutile pendant cette période de pandémie durant laquelle les sénégalais se sont investis massivement pour relever le défi de la lutte contre la Covid-19 et c’est au moment même où Macky Sall ne cesse de quémander l’annulation de la dette des pays pauvres. Que dites- vous, Madiambal Diagne de cette gabegie ?
Et c’est également, seulement au Sénégal que des politiciens professionnels profitent de la détresse de nos compatriotes pour montrer leur générosité et parcourent les quartiers avec la présence de la presse et en compagnie de leurs militants en train de distribuer par ci et là des sacs de riz, du sucre, de l’huile, du savon. Une perfide récupération politicienne. La Côte d’Ivoire que vous citez dans votre texte “Macky a pris les risques du chef“ ne s'est pas illustrée dans ce voyeurisme avilissant.
Personne ne dit que le gouvernement ne doit pas s'adapter à la situation et relancer l’économie du pays. Toutefois, le problème est tout autre. Macky Sall et son gouvernement ont mis la charrue avant les bœufs. En effet, ils avaient le temps et une marge de manœuvre assez significative avant que le Coronavirus t'atteigne notre territoire pour prendre les devants pour protéger le pays à partir du moment où ils savaient pertinemment que le Sénégal n’avait pas des structures sanitaires équipées et performantes pour lutter efficacement contre la propagation d’un tel virus ni les moyens financiers pour faire face dans le long terme de ses conséquences désastreuses sur l’économie et le tissu social. En vérité, les résistances d’une minorité de nos compatriotes dans un État normal et où la puissance publique est respectée, ne devaient point voir le jour pour que vous en faites votre cheval de bataille pour déplacer le curseur sur la responsabilité des uns et des autres et de vouloir faire porter le chapeau coûte que coûte aux plus vulnérables de nos compatriotes.
En réalité, Madiambal Diagne, l’Etat du Sénégal a failli depuis très longtemps à ses devoirs. Ainsi, à partir du moment où son chef Macky Sall et son clan ne montrent pas la voie de la droiture et de la justice dans l’administration des affaires du pays, il ne faut pas s’étonner voire s'offusquer que les administrés se ne retrouvent plus dans la manière dont la nation est gérée et posent des actes de défiance envers l’autorité. Et puis, Madiambal Diagne, qui incarne l’autorité aujourd’hui au Sénégal ? Tout le mal voire la chienlit qui prévaut au Sénégal est le résultat de la défaillance de l’autorité publique. Nos concitoyens sont déçus et révoltés de constater avec regret que la plupart de nos autorités publiques traînent des casseroles ou sont soupçonnées purement et simplement de détournements de deniers publics. Voilà la triste réalité. Si, nos autorités étaient des gens justes et honnêtes dans l’administration des affaires de la cité, il n’y aurait point cette méfiance exacerbée ni de rejet de la part de nos compatriotes à leur encontre.
Personne, Madiambal Diagne, ne peut vous reprocher de dire votre point de vue voire même de défendre la cause du chef de clan, Macky Sall, dans ces moments de turbulences ou son autorité vacille, mais là vous poussez le bouchon de la provocation voire de la stigmatisation trop loin. Que pensez alors de vos propos pleins de mépris et de condescendance ? “. L’attitude des populations durant cet épisode doit convaincre davantage de faire de l’éducation une nécessité impérieuse. Il semble donc utile de rouvrir les écoles et permettre aux enfants de retourner en classe pour ne pas continuer de grossir les bataillons d’ignares “.
Là, on sent une colère qui monte et un homme qui en veut à une certaine catégorie de citoyens sénégalais qui n’ont pas eu la possibilité de fréquenter les bancs de l’école de Jules Ferry et d’autres qui n’en éprouvent pas le besoin parce qu’ils ont trouvé autre chose qui leur suffit largement pour mener dignement leur vie sur terre. Une charge explosive qui jaillit dans le tréfonds du journaliste Madiambal Diagne jusqu'à les traiter d’ignares. Une provocation ou un ballon d’essai lancé à Macky Sall et sa cour de prendre en considération une certaine menace latente qui sévit dans la société et portée par ceux-là même qui ne fréquentent pas l’école du colonisateur. Et vous avez dit, Madiambal Diagne : grossir les bataillons d’ignares et que nous dit le dictionnaire Larousse de votre trouvaille du jour. Un ignare, c’est quelqu’un qui est scandaleusement ignorant et qui sans culture ni instruction. Et par extension, un ignorant, c’est quelqu’un qui ne sait rien, qui manque d’instruction, de culture générale ou de connaissances élémentaires.
Le raccourci est vite fait. Qu’est-ce que la réouverture de l’école a à voir avec l’attitude de défiance de nos populations ? Rien. Ce n’est pas parce que beaucoup de nos concitoyens n’ont pas franchi les portes de l’école de la République qu’ils n’ont pas reçu une éducation. L’éducation de nos enfants ne passe forcément par l’école de Jules Ferry que nous avons héritée du colonisateur français. La socialisation de nos enfants n’est pas seulement du ressort de l’école et de ses enseignements. La famille et les relations sociales voire culturelles occupent une place de choix qu’il ne faut pas minimiser voire rabaisser dans la formation de l’identité de l’individu. Nos compatriotes qui n’ont pas franchi l’école de la République, ont par ailleurs reçu une autre éducation basée sur la religion ou autre et qui ne leur empêche nullement de se comporter en hommes ou femmes exemplaires et bénéfiques à tous points de vue à la société. Au plus, ces hommes et ces femmes puisent leurs connaissances du milieu socio-culturel sénégalais. Ils connaissent en profondeur les us et coutumes qui permettent de mener ou de prendre à une bonne vie loin des compromissions, des reniements, des exactions ou autres entorses préjudiciables sur le bien commun. Bref, une simple vie humaine loin des apparats. L'éducation par le biais de l’école française n’est pas la seule viable pour former d’honnêtes citoyens. On ne peut plus continuer à privilégier uniquement l’école de la République comme étant la seule voie de la réussite ou du développement économique. Pourtant, de très nombreux exemples de citoyens qui ont même du mal à écrire correctement leur nom en français, sont des modèles de réussite et qui n'éprouvent aucune gêne voire aucune honte sur leur trajectoire ou ascension sociale singulière. Ou est-ce que cet obscurantisme dont vous fustigez les effets sur certains de nos compatriotes n’est-il pas la matérialisation de notre modèle de société qui vous rebute tant ?
Votre discours, un ramassis de quolibets, d’approximation voulant réduire nos compatriotes issus d’autres systèmes d’enseignements autres que celui de l’école de Jules Ferry à des ignares ne repose sur rien si ce n’est que du mépris voire de la colère d’un homme frustré et qui a du mal à supporter la diversité du peuple. Par contre, il est impératif de conjuguer nos efforts afin de ne pas laisser nos compatriotes en dehors de ce que vous appelez la République. Un devoir d’exemplarité s'impose à nos autorités publiques pour montrer la voie de l’amour de la Patrie, du Sénégal tout court en dehors de toutes considérations. Nos concitoyens qui ne trouvent grâce à vos yeux, ont besoin de modèle de rectitude et de rien d’autre. S’ils ont du mal à suivre les injonctions voire recommandations de Macky Sall, c’est uniquement parce qu’ils ne le trouvent pas assez investi d’une autorité suffisante voire un sens de l’honneur et de responsabilité pour tracer la voie. Il va falloir s'y faire et accepter l'idée même que ces gens que vous méprisez au passage, ont tourné le dos depuis longtemps à nos politiciens professionnels et à leurs manœuvres perfides sur le dos du peuple et ont fait acte d’allégeance à des élites religieuses même si certaines d’entre elles ont renoncé à leur rôle et sont à la recherche de privilèges. Et, c’est là où l’école de la République a en partie échoué de n’avoir pas su former de vrais citoyens qui aiment profondément le pays et ses composantes, sa diversité et prêtes voire déterminés à donner le meilleur d’eux pour la réalisation d’une société juste et compatissante envers les plus faibles. Et qu’est-ce qu’on observe sous nos yeux depuis l'indépendance, si ce n’est une certaine élite intellectuelle sortie directement de l’école de la République qui pille et vole de manière frénétique nos maigres ressources publiques.
En outre, Madiambal Diagne, il n’est pas juste d’affirmer de manière péremptoire que : “La situation d’ignorance des populations et l’irresponsabilité de nombreuses élites religieuses etsociales constituent un véritable handicap pour le développement socio - économique du pays *. Et qu’est-ce qui vous empêche en vérité de citer les élites politiques et étatiques qui ont la responsabilité de diriger les affaires de la nation et ce sans aucune faiblesse coupable. Par ailleurs, qu’est-ce qui tord le bras à l’Etat et à ses démembrements d’empêcher tout ce conglomérat d'élites de porter préjudice au développement du pays ? Ce ne peut être que la peur ou une fuite de responsabilité. C’est hallucinant d'accuser et/ou de faire porter la seule responsabilité aux seules élites religieuses et sociales sur le retard économique du pays.
En vérité, nous sommes tous responsables d’avoir cédé à la facilité pour grimper très vite l’échelle sociale en piétinant allègrement et en connaissance de cause des principes éthiques qui assurent le bien être à l’ensemble du corps social sénégalais et non à une seule minorités d’individus et ce à tous les niveaux de la stratification sociale voire d’avoir simplement renoncé à dire et â défendre la vérité par une crainte révérencielle des brimades et autres exactions immondes de nos autorités publiques. Pourtant, l’Etat du Sénégal, vu l’autorité et la puissance publique dont il est investi par les lois et règlements de la République, est l’unique responsable de la chienlit qui prévaut dans notre cher pays le Sénégal où les faussaires, les pilleurs de nos deniers publics, les saltimbanques sont portés au rang de héros et de modèles de réussite sociale. Nier ce fait relève de la peur voire d’une certaine lâcheté de dire tout simplement la vérité.
Le courage et l’honnêteté intellectuelle, Madiambal Diagne, sont les seules cartes en main dont disposent un journaliste et il a le devoir de les utiliser en toute responsabilité en vue de permettre à nos concitoyens d’appréhender le réel en toute objectivité, à défaut il doit changer de statut et se comporter comme un laudateur zélé à la recherche de prébendes ou de se convertir en politicien professionnel pour toujours mystifier les populations pour l’intérêt de forces occultes afin de mieux asservir le peuple.
ET SI LES RELIGIEUX AVAIENT «TRAHI» MACKY SALL ?
Ils ont choisi de le laisser seul face à la meute hurlante des activistes exigeant la réouverture des mosquées
Des activistes et des maîtres chanteurs ont mis la pression sur le président de la République qui a fini par rouvrir les lieux de culte le 12 mai dernier, au lendemain de son adresse à la Nation de la veille. En fait, si le chef de l’État a décidé finalement d’autoriser la réouverture sous certaines conditions des lieux de culte, alors pourtant qu’il a tout fait pour ne pas en arriver là, c’est parce qu’il n’a pas bénéficié du soutien des chefs religieux dans sa volonté de garder les mosquées et les chapelles fermées. Pour contenir la propagation du coronavirus. Aucun d’eux ne s’est exprimé ouvertement pour le soutenir face aux bruyants activistes et à une minorité de guides religieux qui réclamaient à cor et à cris cette réouverture. Alors que jamais ils n’ont été autant aidés par l’Etat que sous le magistère du président Macky Sall, les chefs religieux l’ont laissé désespérément seul mener le combat contre les francs-tireurs partisans de la réouverture des lieux de culte. Et s’ils avaient « trahi » Macky qui a pourtant beaucoup fait pour eux dans le cadre de la modernisation des cités religieuses mais pas seulement ?
Lors de son adresse à la Nation du 23 mars 2020, le président de la République avait, entre autres mesures, décrété la fermeture des lieux de culte pour éviter tout rassemblement pouvant favoriser la propagation du Covid-19. Une décision que beaucoup de foyers religieux ont suivie. Mais, cela n’a duré que le temps d’une rose. Car, quelques jours plus tard, des voix ont commencé à se lever pour réclamer la réouverture des lieux de culte, mosquées notamment. Sur les réseaux sociaux, dans les télévisions, radios et autres canaux de communication, le président Macky Sall était prié, voire sommé, de rouvrir les lieux de culte. Au même moment d’autres foyers religieux, Touba, Léona Niassène, Médina Gounass et même Yoff Layènes au début, ont défié la toute-puissance de l’état. Sans compter les activistes de la Ligue des Imams et Oulémas qui donnaient de la voix pour exiger la réouverture des mosquées.
A Léona Niassène, le Khalife s’était même dit prêt à aller en prison dès ce vendredi car déterminé à prier dans sa mosquée. Dans une vidéo, le brave homme a dit avoir déjà préparé sa couverture et ses draps pour le cas-où. La clameur montant et la pression se faisant plus intense, Macky Sall, ne pouvant compter ni sur l’opinion ni sur les chefs religieux qu’il a tant choyés, et ne sachant sans doute sur quel pied danser, a fini par capituler. «… Il sera également procédé à la réouverture des lieux de culte. Le ministre de l’Intérieur, en rapport avec le ministre de la Santé et de l’Action sociale, engagera les consultations nécessaires à cet effet avec les guides spirituels et les associations religieuses, pour convenir des conditions et modalités…», déclarait le président de la République le 11 Mai dernier dans son discours, abdiquant ainsi face à certains religieux et activistes.
Grande Mosquée de Dakar, Zâwiya Seydi El Hadj Malick Sy de Dakar, mosquée Omarienne et l’Église maintiennent leur fermeture !
Preuve que les exigences de réouverture émanaient de minorités agissantes, comme disent les trotskystes, malgré la capitulation du président de la République, l’écrasante majorité des mosquées du pays restent fermées. Et n’entendent pas rouvrir leurs portes. Une parenthèse pour parler de l’Eglise qui, elle, n’a jamais demandé la réouverture de ses chapelles. Et a, le soir même du discours présidentiel, fait savoir qu’elle maintiendrait les portes de ses chapelles closes.
Par la voix de Monseigneur benjamin Ndiaye, Archevêque Métropolitain de Dakar, l’Eglise catholique a décidé de maintenir « toutes les dispositions déjà prises dans ses communiqués précédents, notamment celui en date du 06 mai 2020, dans lequel elle disait maintenir « la suspension des Messes de caractère public ». Une mesure qui, selon elle, concerne aussi le grand rendez-vous du Pèlerinage National à Popenguine qui devrait se dérouler le weekend de la Pentecôte, du 30 mai au 01 Juin 2020. Chez les musulmans aussi, les partisans de la réouverture sont largement majoritaires. C’est ainsi que la Zawiya El hadj Malick Sy de Dakar et la Grande Mosquée de la capitale ont tout bonnement décidé de garder leurs portes fermées aux fidèles.
Dans un communiqué reçu par notre rédaction, le chargé de la communication de ladite Zâwiya, Pape Khalifa Ndiaye, informe qu’en raison de la situation sanitaire liée à la pandémie du Covid-19, et de la hausse des cas de transmission communautaire à Dakar, l»Imam Râtib de la Zâwiya Seydi El hadj Malick Sy, El hadj Ousmane Diop, maintient la fermeture de la Zâwiya aux fidèles jusqu’à nouvel ordre. Et d’ajouter que « l’Imam Râtib invite les fidèles au respect des mesures barrières et des prières recommandées par le Khalife Général des Tidianes pour l’éradication de cette maladie au Sénégal et dans le monde entier. » La grande mosquée de Dakar va elle aussi rester fermée. Dans un communiqué, le Grand Imam de Dakar informe tous les musulmans qu’il a pris bonne note des mesures d’allégement prises par le chef de l’Etat dans le cadre de la riposte contre le Covid-19. Cependant, en raison de l’évolution de la pandémie et du nombre de cas qui augmente de jour en jour, le Grand Imam de Dakar, El hadj Alioune Moussa Samba « rappelle à tous les musulmans que la mesure de suspension temporaire des prières à la Grande Mosquée de Dakar reste maintenue.
Les raisons évoquées pour la fermeture des mosquées restent aujourd’hui plus valables que jamais. Il est de notre responsabilité de veiller à la sécurité sanitaire des fidèles. Il advient que nous n’avons pas les moyens de faire respecter les gestes barrières pour éviter une éventuelle contamination dans la Grande Mosquée de Dakar ». Le Grand Imam Dakar rappelle que les fidèles doivent prier dans le calme, la sérénité, la tranquillité du cœur et de l’esprit ; donc sans stress. Enfin « le grand Imam El hadji Alioune Moussa Samba, en accord avec le Grand Serigne de Dakar El hadj Abdoulaye Makhtar Diop, Chef Supérieur de la Collectivité Lébou et les dignitaires invitent les chefs des douze Pinthies et les Imams de la Collectivités Lébou à la prudence et de rester très vigilants en veillant à la fermeture des lieux de culte ». En sus de la Zâwiya Elhadji Malick Sy et de la Grande Mosquée de Dakar, la Mosquée Omarienne aussi a décidé de maintenir la fermeture.
Les religieux lâchent Macky au moment où il a le plus besoin d’eux…
Au vu de tout ce que Macky Sall a fait pour eux non seulement dans le cadre de la modernisation de leurs cités mais aussi en termes de soutiens financiers, d’aides dans l’organisation de leurs événements religieux, de délivrance de passeports diplomatiques, titres de voyage, d’évacuations sanitaires et autres, les chefs religieux musulmans devaient sans hésiter être les premiers à soutenir le président de la République dans sa guerre contre le coronavirus. Or, une victoire sur cette guerre passe notamment par l’interdiction des rassemblements dont ceux des fidèles dans les lieux de culte. Lorsque donc des activistes et des marabouts francs-tireurs réclamaient avec insistance la réouverture des mosquées, si les khalifes des grandes familles s’étaient prononcés ouvertement contre cette réouverture au nom d’impératifs sanitaires, les oukases de la minorité agissante n’auraient pas prospéré. hélas, ils ont choisi de garder le silence au moment où le président de la République était lynché de toutes parts. Et pourtant, ils étaient sur les mêmes positions que le Président comme le montre leur refus de rouvrir les mosquées malgré le feu vert présidentiel ! Il aurait juste suffi qu’ils fassent faire des déclarations par leur porte-parole pour que le Président fût conforté dans sa volonté justifiée et légitime de garder les lieux de culte fermés jusqu’à la victoire sur le coronavirus. En se taisant, ils ont fait le jeu des agitateurs et des maîtres chanteurs !
UNE ANNEE MATHEMATIQUEMENT IRRECUPERABLE, SELON LES SYNDICALISTES !
L’année académique 2019-2020 est partie pour être blanche à défaut d’être invalidée.
L’année académique 2019-2020 est partie pour être blanche à défaut d’être invalidée. Pour les syndicalistes de l’enseignement que sont Saourou Sène, secrétaire général du Syndicat autonome des enseignant du moyen et du secondaire du Sénégal (Saems), Ndongo Sarr du Cadre unitaire des syndicats de l’enseignement moyen-secondaire (Cusems) et Dame Mbodj du Cusems/Authentique, la reprise des cours pour les classes d’examen annoncée pour ce 02 juin pose problème par rapport au transport, au dispatching des cours, à la distanciation et aux mesures de protection des enseignants et des élèves.
Le chef de l’Etat a fixé la reprise des cours pour les classes d’examen à partir du 02 juin prochain. En prévision de cette rentrée, les inspecteurs d’Académie (Ia) et les inspecteurs de l’éducation et de la formation (Ief) invitent les enseignants à se présenter dans leurs établissements avant cette date. « Ce qui veut dire que les enseignants devront rejoindre leurs postes à partir du 28 mai prochain », ironise le secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss), Saourou Sène.
Pour rappel, le gouvernement avait pris la décision de fermer les écoles pour, dit-il, circonscrire la maladie et éviter une contamination massive des élèves et des enseignants au coronavirus. Deux mois après, et pendant que le virus continue son bonhomme de chemin avec la multiplication des cas communautaires et des cas contacts, sans compter les décès, on demande aux enseignants d’aller faire les cours pour les élèves en classe d’examen. Or, lorsque le président avait décidé de fermer les écoles et les universités, tous les enseignants avaient rejoint leurs familles.
Entretemps, des mesures d’interdiction du transport interurbain avaient été prises par les autorités. Les enseignants se demandent donc par quels voies et moyens de transport vont-ils pouvoir rejoindre leurs lieux de travail ? Quels sont les dispositifs de prévention prévus pour eux enseignants, leurs collègues surveillants et les élèves ? « Ce sont des questions qu’on se pose avec acuité et auxquelles seul le gouvernement est habilité à répondre.
Les gens doivent rentrer à partir du 28, et même si le gouvernement affrète des cars pour leur transport, le virus est là. Beaucoup d’enseignants servent dans des zones infectées comme Fatick, Kaolack, Louga, Thiès… », a expliqué Saourou Sène. A l’en croire, non seulement cette date du 02 juin est prématurée mais encore « aujourd’hui, il y a un risque d’une année blanche dont ils veulent faire porter le chapeau aux syndicalistes ».
Son collègue syndicaliste Dame Mbodj n’y va pas avec le dos de la cuillère. « Dans les 6000 abris provisoires éparpillés un peu partout dans le pays, la date du 02 juin n’est pas possible. On sera en pleine saison hivernale. Encore que ce sera juste un mois et demi de cours avant la date fixée pour faire les examens car il y a les compositions, les conseils de classe, les contrôles… Encore que le livret de notes doit devancer le candidat à son centre d’examen. Donc il est impossible d’aller en examen sans faire des compositions. Avec ce tâtonnement, ils ont voulu faire le rattrapage de quatre mois perdus.
Les deux regroupements syndicaux, G7 et G20, ont observé deux mois de grève, de mi-janvier à mi-mars, plus le mois d’octobre où il n’y a pratiquement pas de cours, et les deux mois du coronavirus. L’année est perdue, et mathématiquement elle est irrécupérable », soutient le secrétaire général du Cusems/Authentique (lire par ailleurs son interview ci-contre). « A coup sûr, cette décision pose problème » ! Ces mots de Ndongo Sarr ont tout leur poids. Pour ce syndicaliste, membre du Cadre unitaire des enseignants du moyensecondaire (Cusems), « le problème, ce n’est pas seulement le transport des enseignants et les conditions dans lesquelles ils vont prendre ces moyens de transport en commun. Est-ce que les autorités vont aussi mettre à la disposition des élèves et des enseignants des masques de protection, des dispositifs de lavage des mains, des gels… ? Il faudrait qu’on nous dise comment s’y prendre. Aussi, parait-il, qu’ils vont éclater les classes en cohortes de 15 à 20 apprenants. Pour une classe de 60 élèves, ce sera au moins trois cohortes. Si c’est en philosophie, par exemple, l’enseignant va tenir une cohorte mais qui va tenir les deux autres groupes ? Sinon, le seul professeur dont dispose l’école sera obligé de faire trois fois le même cours. On sera obligé de refaire les emplois du temps. Cela risque d’impacter les enseignements, surtout dans le privé », a expliqué ce camarade d’Abdoulaye Ndoye du Cusems. A son avis, « les gens qui sont dans leurs bureaux, sous leurs climatiseurs, n’ont aucune idée du comment fonctionnent les enseignements-apprentissages ». Au contraire, estime-t-il, leur priorité c’est de sauver l’école même si c’est au prix d’une vie. « Il fallait faire comme l’Espagne et la France en repoussant les choses jusqu’en septembre pour y voir plus clair avec ce virus. On a toujours dit qu’il fallait attendre qu’il y ait une baisse significative de la courbe avec des indicateurs pour en attester », rappelle-t-il.
Ndongo Sarr estime qu’il y a des préalables à satisfaire préalablement à toute reprise des cours, notamment le transport des enseignants et des élèves, la distanciation et les mesures de protection… Par conséquent, « l’Etat doit prendre ses responsabilités, son courage à deux mains, et déclarer une année blanche, car l’année est foutue ».
LE REFUS DU COLLECTIF DES GOUVERNEMENTS SCOLAIRES
Le Collectif des gouvernements scolaires du Sénégal a refusé toute idée d’un retour dans les classes le 02 juin. Ce mercredi, il a tenté de tenir un point de presse à Guédiawaye. Un point de presse interdit par les autorités. Cela n’a pas empêché le Collectif d’afficher son apposition. « Nous refusons catégoriquement de retourner dans les salles de classe. C’est vraiment désolant que nos gouvernants, nos dirigeants veuillent nous sacrifier.
Sauver une année ne veut pas dire qu’on va accepter que l’on mette en péril nos vies qui nous sont chères » a indiqué mercredi le porte-parole du jour de ce collectif, Maguette Ba. Youga Faly Diop, membre du collectif, martèle que « nous sommes contre la proposition du président de la République. Et nous n’accepterons pas que l’on nous jette en pâture sans des mesures sécuritaires et sanitaires ». « Lorsqu’on fermait les salles de classes, on était à moins de 20 cas. Aujourd’hui, nous nous retrouvons avec plus de 2000 cas. Nous disons à tous nos camarades de refuser d’aller à l’école le 02 juin puisque ces autorités ne peuvent pas nous assurer la sécurité.
De plus, la plupart d’entre nous ne sont pas de Dakar. Et Dakar n’est pas le Sénégal. La plupart des élèves doivent quitter les régions pour rallier Dakar ou vice-versa. Qui va assurer leur sécurité ? Comment peuvent-ils (les agents des forces de l’ordre) nous assurer qu’ils vont identifier l’élève du commerçant ? Donc laisser les élèves ou la population circuler, c’est les sacrifier. Nous n’allons pas accepter d’être les agneaux du sacrifice. Les propositions faites par le gouvernement ne sont pas pertinentes car elles exposent les élèves aux risques ».
«L’ANNEE BLANCHE EST INEVITABLE…»
Dame Mbodj, secrétaire général du Cusems authentique et coordonnateur du G20, estime qu’il est trop tard pour sauver l’année scolaire…
La décision prise par le gouvernement de faire reprendre les cours pour les classes d’examen le 2 juin ne fait pas l’unanimité chez les acteurs de l’éducation. S’inscrivant à contre courant de cette mesure, Dame Mbodj, secrétaire général du Cusems authentique et coordonnateur du G20, estime qu’il est trop tard pour sauver l’année scolaire…
Le Témoin : Monsieur le secrétaire général, que pensez-vous de la décision de l’Etat de faire reprendre les cours le 2 juin prochain pour les élèves en classes d’examen ?
Dame Mbodj : Nous l’avons accueillie avec beaucoup de surprise. Je rappelle que nous avons été les premiers à proposer la reprise des cours depuis le 13 avril 2020. C’est pourquoi, nous n’avons pas compris ce retour en arrière des autorités alors que notre proposition avait fait l’objet de plusieurs critiques car jugée impertinente. Mais ce que nous ne comprenons surtout pas, c’est pourquoi vouloir attendre le 2 juin prochain pour son application ? J’estime que si l’Etat est dans une logique de sauver l’année scolaire, il doit agir vite et dès maintenant, comme nous l’avions souhaité mais il faut comprendre nos Etats. Ils fonctionnent à partir du calendrier que la France leur impose. A preuve, c’est lorsque le Premier ministre français a annoncé qu’ils vont valider leur année scolaire que le Sénégal a pris la même décision. Encore une fois, je ne trouve pas l’explication de programmer la reprise dans un mois alors que le temps n’attend pas. Nous avons déjà perdu cinq mois, si vous y ajoutez un autre mois, les chances de sauver l’année s’anéantissent.
Que faut-il faire ?
Comme les autorités n’ont pas voulu appliquer notre proposition dès le début, deux possibilités s’imposent dès lors : soit décréter l’année blanche, ce qui est écarté puisque la France l’a écarté, ou alors valider l’année, en permettant aux élèves des classes d’examen de reprendre les cours, en leur faisant respecter les gestes barrières, comme la distanciation sociale, le port des masques, le lavage des mains. Pour les autres classes, nous aurons le temps de trouver une formule d’ici décembre. Donc, nous sommes d’accord pour la reprise, mais nous nous opposons à son report jusqu’au 2 juin.
En quoi cette date vous pose-t-elle problème ?
Vous savez qu’on a déjà perdu deux mois dus aux grèves et deux autres mois à cause de la pandémie. Si vous y ajoutez un autre mois, l’année est perdue. Il y a aussi le cas des élèves de terminale qui ne pourront pas passer leurs examens au delà du mois d’août, surtout pour ceux qui doivent voyager. Donc programmer la reprise pour le 2 juin prochain, c’est décréter l’année blanche, car elle ne pourra plus être sauvée techniquement et pédagogiquement. La seule formule qui s’impose, c’est d’agir tout de suite et maintenant.
Le ministère de l’Education nationale a lancé le projet « Apprendre à la maison » à partir de la télévision Canal Education, la Rts, l’internet et les radios communautaires. N’est ce pas une opportunité pour combler le temps perdu ?
Il faut respecter les Sénégalais. Le projet dont vous parlez ne peut pas se réaliser dans un pays où la couverture nationale en électricité et en internet n’est pas effective. L’autre contrainte est liée aux cours qui seront disponibles sous forme de photocopies. Mais dites-moi qui va expliquer ces cours aux élèves ? Je pense que si une telle approche pédagogique était possible, l’Etat n’aurait pas besoin de recruter des enseignants, de les former et de les payer. Donc, je considère que c’est un projet ridicule, démagogique et qui ne signifie absolument rien du tout.
Dans un contexte de pandémie où les cas positifs au coronavirus ne cessent d’augmenter, n’est-ce pas exposer les élèves que de les faire retourner à l’école ?
Je ne suis pas d’accord avec ceux qui pensent que les cas enregistrés ont augmenté. J’estime que c’est le nombre de tests réalisés qui a connu une hausse. Pour ce qui est des craintes que vous évoquez, je pense que si toutes les mesures d’accompagnement sont appliquées, on pourrait gérer la situation sans exposer les élèves. Mais pour dire vrai, je ne vois pas comment cette année peut être sauvée vu le retard de six mois enregistré. Si l’Etat avait appliqué notre proposition depuis deux mois, on n’en serait pas là. Mais, il a fait la sourde oreille.
Donc, d’après vous, cette année scolaire pourra-t-elle être valide ?
Vous savez que la validation de l’année scolaire est une décision politique donc relevant des prérogatives du président de la République. Cela n’a rien à voir avec le quantum horaire ou des aspects pédagogiques. De ce fait, lui seul peut valider l’année ou la déclarer blanche. Il ne faut pas rêver ou essayer de tenter l’impossible car cela ne servira à rien, si ce n’est valider une année invalide. Ce qui va créer une situation catastrophique puisque les élèves vont passer en classe supérieure sans avoir le niveau requis.
Il vous est souvent reproché votre virulence envers les autorités du fait que vous ne siégez pas à la table de négociations ?
On me fait un mauvais procès. Ceux qui me connaissent savent que j’ai toujours assumé mes positions même avant les élections de représentativité. Je n’ai jamais cherché à collaborer avec un gouvernement ou un ministre. Participer à des négociations qui ne peuvent pas régler le problème des enseignants ne m’intéresse pas. Qu’est-ce que je gagne en rencontrant des autorités qui ne respectent jamais leurs engagements ? Je considère que le plus important, c’est le travail que nous abattons sur le terrain. Et à ce niveau, personne ne défend mieux que nous les intérêts des enseignants qui m’ont d’ailleurs plébiscité, à travers les réseaux sociaux, comme le meilleur syndicaliste de l’année. Je n’ai pas besoin de nombre pour faire bouger les lignes. A chaque fois qu’une question s’est posée dans le domaine de l’éducation, le Cusems Authentique que je dirige a fait des propositions pertinentes. Maintenant, si le discours de Dame Mbodj dérange, je suis désolé, je ne suis pas dans les invectives mais dans les contre-propositions. Le dernier exemple, c’est lorsque nous avons parlé de « Reprise en trois temps » pour sauver l’année, l’Etat a lancé son projet « Apprendre à la maison ». Au finish, c’est ce que nous avions proposé qui a été adopté, avec malheureusement du retard. Et c’est vraiment regrettable !
DAKAR-MILAN, UN VOL SPECIAL EN SENS INVERSE !
Des «Modou Modou» retournent en Italie à une semaine de la korité
En temps normal, c’est-à-dire depuis des décennies, les veilles de la Korité, de la Tabaski ou des magals et gamous, les Modou-Modou de la diaspora rentraient massivement au bercail. Et tous les vols en provenance de France, d’Espagne, d’Italie, du Portugal voire de New York affichaient complet vers Dakar ! Cette année, c’est en sens inverse que nos compatriotes voyagent ! Car des opérateurs se sont organisés pour affréter un vol spécial Dakar-Milan (Italie) pour le retour en Europe des « Modou Modou » coincés dans notre pays pour cause de coronavirus. L’avion affrété est un vol d’Air Sénégal dont le départ est prévu demain 15 mai 2020 à l’Aibd sous réserve d’une autorisation du gouvernement italien. Un voyage qui n’est pas cadeau puisque le prix du billet aller seulement coûte entre 1.000 et 1.400 euros soit 650.000 Cfa et 910.000 Cfa !
Chaque année à la veille des fêtes de Korité ou de Tabaski, la plupart des Sénégalais de la diaspora rentraient au bercail. Seuls ou en groupes ou en familles, et des fois en « dahiras », ils étaient des milliers de Modou-modou vivant en Amérique et surtout en Europe, particulièrement en Italie et Espagne, à converger vers les aéroports pour le retour au pays. Tel ne sera pas hélas le cas cette année dès lors que tous les pays du monde ont fermé leurs frontières pour lutter contre la propagation de la covid-19. Le Sénégal n’échappe pas à la règle qui, depuis le 18 mars dernier, a suspendu l’exploitation de tous les vols en provenance et à destination de l’aéroport blaise Diagne de Diass. Ce l’exception des évacuations sanitaires et autres vols spéciaux autorisés. C’est dans ce contexte inattendu que de nombreux « Modou-modou » d’Europe ont été bloqués à Dakar pendant des semaines. Finalement, des opérateurs ont réussi à s’organiser jusqu’à affréter un vol spécial d’Air Sénégal à destination de Milan. Un vol spécial dont le départ est prévu demain samedi 16 mai à l’aéroport blaise Diagne de Diass. Alors qu’en temps normal, c’est-à-dire les veilles de Korité ou Tabaski, ca devait être le contraire.
Selon un des promoteurs contactés par « Le Témoin » quotidien, toutes les conditions sont remplies pour le départ de ce vol entouré de précautions sanitaires exceptionnelles. « Pour un avion de 300 places, il n’y aura que 150 places disponibles afin de respecter la distanciation des passagers » informe notre interlocuteur. Qui déplore le fait que l’opération se réalise à une semaine de la Korité alors que la plupart des Modoumodou comptaient célébrer la fin du ramadan en famille. « Malheureusement, c’est un mal nécessaire. Car, on n’a plus le choix ! Donc, ceux qui décident de partir, partiront inch’Allah puisque c’est une occasion ou jamais de quitter le Sénégal pour aller travailler » se réjouit notre organisateur. Il est vrai qu’ils sont des centaines d’émigrés sénégalais coincés à Dakar depuis la fermeture des frontières liée à la pandémie du coronavirus.
D’ailleurs, certains parmi les voyageurs de demain se plaignent d’avoir perdu leur travail en Europe. Le seul hic, c’est que jusqu’à hier, les organisateurs attendaient des autorités italiennes une autorisation permettant à ce « Vol de l’espoir » de quitter Dakar pour atterrir à l’aéroport de Milan-Malpensa. En tout cas, les passagers de ce vol pas comme les autres ont dû casquer gros pour rejoindre l’Italie puisque le prix de l’aller simple oscille entre 650.000 cfa et 910.000 cfa. « Si le billet coûte aussi cher, c’est pour pouvoir compenser les places vides imposées dans le cadre des mesures de distanciation » nous souffle-t-on du coté des organisateurs. Ciao et bon vol pour ces heureux compatriotes qui vont enfin pouvoir retrouver leur travail et leurs familles laissées en Italie !
IDRISSA DIALLO DEBUSQUE DE GROS SCANDALES
Le maire de la Commune de Dalifort pense que le chef de l’Etat Macky Sall a pris ses récentes mesures d’assouplissement à la hâte, pour ne pas créer des frustrations
Le maire de la Commune de Dalifort pense que le Chef de l’Etat Macky Sall a pris ses récentes mesures d’assouplissement à la hâte, pour ne pas créer des frustrations. Toutefois, selon Idrissa Diallo, «ces mesures prises sont prématurées. Le Président a pris des décisions précipitées».
«Le Président Macky Sall a fui ses responsabilités pour des raisons inavouées. Je ne suis pas d’accord pour l’instauration du couvre-feu car il n’a aucune utilité. Les mesures d’assouplissement de l’état d’urgence sont prématurées puisqu’elles n’ont aucune base scientifique. Sur le terrain,toutle monde a constaté que la maladie est en train de progresser», a indiqué le maire de Dalifort.
Et d’ajouter : «Ce qui m’a le plus intrigué, c’est lorsqu’il dit que les Sénégalais doivent apprendre à vivre avec la maladie. Je me demande si maintenant le président est Dieu ou un prédicateur pour annoncer la fin de la pandémie au mois d’août. Je dis non ! Je l’invite donc à revenir à la raison car un homme d’Etat ne prend pas des décisions à la hâte ou sous pression.»
Evoquant l’aide alimentaire aux populations, l’édile de Dalifort déplore le blocage du processus à cause du retard des livraisons. «L’Etat a mis la charrue avant les bœufs. Il dit partout que les vivres sont disponibles. Or sur le terrain, la réalité est autre. A Dalifort, l’Etat n’a livré que le riz et une partie du savon et de l’huile», révèle-t-il. Pour ce qui est du ciblage des ménages bénéficiaires, le maire de Dalifort déplore l’insuffisance des kits. «Il y aura 2 556 bénéficiaires sur 7 000 ménages vulnérables à Dalifort. C’est insuffisant ! C’est pourquoi la mairie va attendre la fin de la distribution de l’aide de l’Etat pour mettre à la disposition des populations vulnérables restantes des kits alimentaires», précise Idrissa Diallo qui fustige la clé de répartition. Il soupçonne une nébuleuse sur le quota des bénéficiaires des bourses de sécurité familiale. «Ces bourses familiales sont un scandale.
S’il n’y avait pas ce Covid-19, nous n’allions jamais découvrir le secret qui se cache derrière ces bourses de sécurité familiale où il y a un véritable bordel. Car dans un quartier le père de famille est bénéficiaire, de même que ses deux épouses ainsi que ses enfants», dénonce le maire de Dalifort.
Et de poursuivre ses diatribes : «Vous voyez un salarié et sa femme bénéficiaires de ces bourses de sécurité familiale. Alors qu’il y a des ménages vulnérables qui n’ont rien. Une enquête judiciaire doit être ouverte pour que l’on situe les responsabilités dans cette affaire afin que les ayants droit puissent récupérer leurs bourses. C’est une injustice qu’il faut réparer dans cette affaire de bourses de sécurité familiale parce que l’argent du contribuable a été utilisé de manière illicite», conclut-il dans son propos.
IDRISSA DIALLO DEBUSQUE DE GROS SCANDALES
Le maire de la Commune de Dalifort pense que le Chef de l’Etat Macky Sall a pris ses récentes mesures d’assouplissement à la hâte, pour ne pas créer des frustrations
Le maire de la Commune de Dalifort pense que le Chef de l’Etat Macky Sall a pris ses récentes mesures d’assouplissement à la hâte, pour ne pas créer des frustrations. Toutefois, selon Idrissa Diallo, «ces mesures prises sont prématurées. Le Président a pris des décisions précipitées».
«Le Président Macky Sall a fui ses responsabilités pour des raisons inavouées. Je ne suis pas d’accord pour l’instauration du couvre-feu car il n’a aucune utilité. Les mesures d’assouplissement de l’état d’urgence sont prématurées puisqu’elles n’ont aucune base scientifique. Sur le terrain,toutle monde a constaté que la maladie est en train de progresser», a indiqué le maire de Dalifort.
Et d’ajouter : «Ce qui m’a le plus intrigué, c’est lorsqu’il dit que les Sénégalais doivent apprendre à vivre avec la maladie. Je me demande si maintenant le président est Dieu ou un prédicateur pour annoncer la fin de la pandémie au mois d’août. Je dis non ! Je l’invite donc à revenir à la raison car un homme d’Etat ne prend pas des décisions à la hâte ou sous pression.»
Evoquant l’aide alimentaire aux populations, l’édile de Dalifort déplore le blocage du processus à cause du retard des livraisons. «L’Etat a mis la charrue avant les bœufs. Il dit partout que les vivres sont disponibles. Or sur le terrain, la réalité est autre. A Dalifort, l’Etat n’a livré que le riz et une partie du savon et de l’huile», révèle-t-il. Pour ce qui est du ciblage des ménages bénéficiaires, le maire de Dalifort déplore l’insuffisance des kits. «Il y aura 2 556 bénéficiaires sur 7 000 ménages vulnérables à Dalifort. C’est insuffisant ! C’est pourquoi la mairie va attendre la fin de la distribution de l’aide de l’Etat pour mettre à la disposition des populations vulnérables restantes des kits alimentaires», précise Idrissa Diallo qui fustige la clé de répartition. Il soupçonne une nébuleuse sur le quota des bénéficiaires des bourses de sécurité familiale. «Ces bourses familiales sont un scandale.
S’il n’y avait pas ce Covid-19, nous n’allions jamais découvrir le secret qui se cache derrière ces bourses de sécurité familiale où il y a un véritable bordel. Car dans un quartier le père de famille est bénéficiaire, de même que ses deux épouses ainsi que ses enfants», dénonce le maire de Dalifort.
Et de poursuivre ses diatribes : «Vous voyez un salarié et sa femme bénéficiaires de ces bourses de sécurité familiale. Alors qu’il y a des ménages vulnérables qui n’ont rien. Une enquête judiciaire doit être ouverte pour que l’on situe les responsabilités dans cette affaire afin que les ayants droit puissent récupérer leurs bourses. C’est une injustice qu’il faut réparer dans cette affaire de bourses de sécurité familiale parce que l’argent du contribuable a été utilisé de manière illicite», conclut-il dans son propos.
LES TRAVAILLEURS DE LA PECHE RECADRENT LE GAIPES
D’après le porte-parole de l’intersyndicale, le groupement dirigé par Saer Seck travaille aussi avec des navires européens et ne veut pas que d’autres Sénégalais travaillent avec des navires asiatiques.
Dans la polémique autour des licences de pêche, l’Intersyndicale des travailleurs du secteur est loin d’être en phase avec le Gaipes qui veut faire barrage aux navires asiatiques. D’après le porte-parole de l’intersyndicale, le groupement dirigé par Saer Seck travaille aussi avec des navires européens et ne veut pas que d’autres Sénégalais travaillent avec des navires asiatiques.
Mamadou Lamine Diop, chargé de communication de l’intersyndicale des travailleurs de la pêche, est convaincu que le débat qui défraie la chronique dans le secteur de la pêche est un faux débat. Il accuse le Groupement des Armateurs et Industriels de la Pêche (Gaipes) d’en être l’instigateur alors qu’il travaille lui aussi pour le compte des Européens.
D’après le syndicaliste, c’est ce qui explique cette levée de boucliers de son président Saer Seck et de ses amis qui ne veulent pas accepter l’octroi de licences de pêche à des navires chinois. Or, précise-t-il, il s’agit juste de partenariat entre Sénégalais et Asiatiques.
Voulant faire preuve de neutralité, le syndicaliste veut tout de même dire la vérité. «Les ressources halieutiques sont un patrimoine national. Chacun peut faire une demande. Cette polémique n’est rien d’autre qu’une question de demande et non de licence. Ce qui est différent. La cinquantaine de demandes introduites auprès de la tutelle ne veut pas dire qu’on a forcément une licence ou un permis de pêche », avance Mamadou Lamine Diop. Il avance que pendant près d’une décennie, le GAIPES a régné en maître dans le secteur de la pêche.
Ce faisant, tous les groupes qui opèrent au Sénégal travaillent évidemment avec des étrangers. « Ceux qui sont taxés de Chinois sont des Sénégalais qui ont signé des partenariats. C’est la même chose pour ceux qui travaillent avec des Européens. C’est quoi alors la différence ? Nous interpellons le ministre à prendre toutes les mesures nécessaires pour l’application du code de la pêche », dit-il. La bonne organisation de tout secteur repose sur sa législation. C’est pour cette raison que le Sénégal a voulu répondre à cette demande. «Les ressources halieutiques des eaux sous juridiction sénégalaise constituent un patrimoine national.
Le droit de pêche dans les eaux maritimes sous juridiction sénégalaise appartient à l’Etat qui peut en autoriser l’exercice à des personnes physiques ou morales de nationalité sénégalaise ou étrangère. La gestion des ressources halieutiques est une prérogative de l’Etat. L’Etat définit, à cet effet, une politique visant à protéger, à conserver ces ressources et à prévoir leur exploitation durable de manière à préserver l’écosystème marin.
L’Etat mettra en œuvre une approche de prudence dans la gestion des ressources halieutiques», dispose la Loi N° 98 - 32 du 14 avril 1998 portant code de la pêche maritime dans son article 3. Toutefois, certains arrivent à passer entre les mailles des filets. La fraude existe et ce, malgré les mesures de surveillance.
par l'éditorialiste de seneplus, Tidiane Sow
LES VERTUS D’AVOIR TORT ET LES MÉFAITS D’AVOIR RAISON AU DÉBUT
EXCLUSIF SENEPLUS - Quels que soient les stratégies et les revirements du gouvernement, nous en tant qu’individus, devrons prendre la responsabilité de ce qui nous arrive - En un mot comme en cent, il nous faut être individuellement responsable
Si vous avez eu tort au début, tout devient possible, vous comprenez que vous n’êtes pas infaillible, c’est alors le début de la sagesse, de l’ouverture d’esprit. Vous avez de la marge vous pouvez opérer des virages à 180 degrés. C’est l’esprit du “open mindset”.
Si, par contre, vous faites partie de ceux qui ont eu raison au début, il advient que durant tout le processus vous allez camper sur vos positions, vous allez être assommant et content de vous-même. Vous tomberez avec un risque d’ y rester pour longtemps dans l’escarcelle du “fixed mindset”.
Le président Sall s’est rendu compte que la stratégie qu’il déroulait n’était point adaptée à la situation et que surtout elle ne menait nulle part. La crise sanitaire s’embourbait doucement et sûrement dans une crise économique. Des velléités de rébellion commençaient à sourdre çà et là dans les populations. Si on y prenait garde, on se dirigeait inexorablement vers une crise politique d’abord et sociale ensuite. Il était devenu urgent d’agir. Il a eu la sagesse de la changer. Il a fait preuve d’un “open mindset” en la circonstance. Il pourra la changer à nouveau si cela s’avérait nécessaire. C’est rassurant. D’aucuns ont appelé cela une reculade, d’autres y ont vu un pragmatisme.
Laissons de coté les politiques et parlons un peu de nous autres citoyens ; il me vient à l’esprit ces fameux dictons que j’assénais bien volontiers à mes “coachees”: “Vous êtes responsables à 95% de ce qui vous arrive”.
Si vous êtes impliqué dans quelque chose et cela tourne mal ne blâmez personne ; blâmez vous vous-mêmes ;
S’il vous arrive de participer à une quelconque action, acceptez-en la totale responsabilité.
Si vous en acceptez la responsabilité, vous êtes alors en position de faire quelque chose à ce propos. Responsabilité veut donc dire Agir en un mot.
Là où je veux en venir est que, quels que soient les stratégies et les revirements du gouvernement, nous en tant qu’individus, devrons prendre la responsabilité de ce qui nous arrive. Avec cette mentalité en tête nous serons en position d’agir.
Chacun d’entre nous à son niveau peut vaincre la maladie. Il lui suffit d’adopter les mesures barrières. Il faudra peut être quelques “nudges”* pour que certains y arrivent mais guère plus. En un mot comme en cent, il nous faut être individuellement responsable.
Il n’y a juste pas d’excuses !
Retrouvons notre liberté et abandonnons notre servitude, c’est ce que le président Sall vient de nous offrir. Qu’importe les circonstances et les contraintes qui l’ont emmené à le faire, l’essentiel n’est pas là. Que l’opposition se jette sur la brèche et pointe du doigt ses incohérences, sa capitulation, soit, c’est son rôle mais cela ne sert pas le peuple. Ce dont il a le plus besoin, c’est d’être accompagné dans sa liberté retrouvée et d’apprendre à être responsable face à la maladie. Tel est l’enjeu. Tout autre débat ne serait que distraction.
La plupart de nos compatriotes ont un “locus de contrôle” qui est externe, c’est à dire qui les rend fatalistes, prêts à attribuer leurs succès et échecs à des facteurs qu’ils ne contrôlent pas. Si on y prête garde, cet état d’esprit les conduirait à l’échafaud de ce que les psychologues appellent l’impuissance acquise. Cette incapacité des gens à échapper à une situation aversive, quand bien même qu’ils en aient la possibilité, est le résultat de tant d’années de servitude volontaire ou involontaire envers tous les pouvoirs.
Nous pouvons circonscrire la Covid-19 si chacun d’entre nous respecte les mesures édictées et arrête de déléguer sa responsabilité à un autre pour qu’il prenne soin de son destin.
Pourquoi devrions -nous attendre ou réclamer d’une autorité qu’il nous dise de porter un chapeau et de boire de l’eau s’il fait chaud ?
Le président Sall dans son allocution du 11 Mai a appliqué un principe de base en management des hommes : “traites tes employés comme s’ils pouvaient faire la différence et ils la feront ! ”
Halte donc à la démoralisation générale qui laisse le champs libre au virus.
Finies les saturnales, organisons-nous et soyons disciplinés. Soyons responsables. A nous citoyens de faire la différence
*Nudge : technique comportementale qui s’appuie sur des principes simples pour inciter plutôt que pour contraindre les individus à adopter un comportement plus civil.