Le Président Directeur Général du Groupe Sud Communication repose désormais aux cimetières de Bakhya. Babacar Touré, l’un des membres fondateurs de ce grand groupe de presse qui a été inhume hier, lundi 27 juillet, aux environs de 16 heures a été accompagné par une foule immense composée de parents, de journalistes, des autorités religieuses et politiques.
L’émotion a été à son paroxysme quand le corbillard qui transportait le corps du Président Directeur Général du Groupe Sud Communication débarqua aux environs de 14 heures, devant la grande Mosquée de Darou Miname. Les quelques salamalecs ont cédé rapidement la place à un silence de cathédrale. Quelques minutes plus tard, les personnalités qui ont accompagné Babacar Toure à sa dernière demeure regagnent la foule. Peu après, le Khalife Général des Mourides et son staff arrivent sur les lieux et la prière mortuaire qui s’est déroulée à la mosquée de Darou Miname, est dirigée par Cheikh Abdoulatif, en présence du Khalife Général des Mourides et de Serigne Moussa Nawell Mbacké. Apres la prière, le cortège funèbre s’ébranle en direction de Bakhya où Babacar Touré repose à jamais.
Le maire de Ngaparou Mamadou Mbengue a tenu à soutenir pour sa part que Babacar Touré était une icône pour sa commune. Selon lui, il a beaucoup fait et sur tous les plans. « C’était un frère et on se connaissait depuis 1993. Lors de notre accession à la tête de la commune de Ngaparou, il m’a soutenu sur tous les plans, c’est lui qui nous a poussés à avoir un collège et un lycée pour décongestionner sur fonds propres ».
Me Khassimou Touré, avocat à la Cour, dira pour sa part : « nous avons perdu un grand ami, nous avons perdu un parent qui nous est très proche, qui était une référence pour tout le monde. Il nous disait ma véritable famille, c’est la presse. Ma famille biologique venait en seconde position. Il était un patrimoine africain. Il était un homme juste qui pouvait parler avec tout le monde ».
Toute chose que confortera le Prêcheur Alioune Sall : « Babacar Toure respectait ses collaborateurs. Il était un homme juste qui défendait des principes. Il était posé. Nous allons perpétuer son legs avec le Directeur Général Baye Omar Guèye. Tout au long de son mandat au Cnra, il n’a jamais mis les pieds à Sud Fm. C’est dire qu’il avait déjà préparé la relève ».
Pour le député Mamadou Diop Decroix, « C’est le Sénégal qui perd mais aussi l’Afrique car Babacar Touré était très respecté par beaucoup de décideurs africains. Il avait le don de dire ce qu’il pensait à qui que vous soyez sans équivoque. Il avait des tournures qu’il utilisait sans vous heurter. C’est un grand intellectuel. Sa disparition est une grosse perte pour le Sénégal et pour l’Afrique ».
BT, A JAMAIS !
Des journalistes, des proches collaborateurs, des hommes politiques, des autorités religieuses et coutumières, des officiels, de la famille biologique ont rendu hommage à Babacar Touré, décédé le dimanche 26 juillet
Mariame DJIGO Jean Pierre Malou et Nando Cabral GOMIS |
Publication 28/07/2020
Des journalistes, des proches collaborateurs, des hommes politiques, des autorités religieuses et coutumières, des officiels, sans parler de la famille biologique du journaliste lui-même ont rendu hommage hier, lundi 27 juillet, au fondateur du Groupe Sud Communication Babacar Touré, décédé avant-hier, dimanche 26 juillet. La levée du corps a eu lieu à l’hôpital Principal de Dakar où on s’est souvenu d’un journaliste émérite. Les témoignages étaient unanimes sur la grandeur de l’homme qui repose désormais à Touba.
Décédé avant-hier, dimanche 26 juillet, à l’âge de 69 ans des suites d’une maladie, le fondateur du Groupe Sud Communication, Babacar Touré, a été inhumé dans l’après-midi d’hier, lundi 27 juillet à Touba. Quelques heures plus tôt dans la matinée, la levée du corps du journaliste à l’hôpital Principal de Dakar n’a laissé personne indifférent. Elle rassemblait à la fois parents, amis, proches collaborateurs, journalistes, hommes politiques, autorités religieuses et coutumières, officiels. A 10h30 déjà, la foule était immense.
Sous un soleil de plomb, chacun, enfilant son masque à cause de la pandémie de Covid-19, tenait à assister à la cérémonie pour marquer sa solidarité au défunt, «doyen» pour certains, «ami et frère » pour d’autres.
Des mouchoirs épongent les visages perlant de larmes. Des sanglots, des yeux rougis, des bras croisés dans le dos ou à la poitrine. C’est l’expression de la totale consternation des personnes devant le cercueil. Au cours de cette cérémonie, on s’est rappelé d’un homme aux multiples qualités. «Journaliste émérite», «professionnel hors pair», «régulateur discret», «grand intellectuel», «combattant de la presse ». Bref, c’est un pionnier de la presse et de la démocratie sénégalaise qui est parti. «Babacar Touré et moi, on s’est connus au Soleil. C’est après notre départ de ce journal qu’on a créé le Groupe Sud Communication. Babacar était un leader qui faisait le journal d’un commun accord avec tout le monde. Il recueillait l’avis de toute la rédaction. Il était véridique dans ce qu’il faisait. Je pense que son héritage sera bien assuré après tout ce qu’il a fait dans le groupe », a témoigné Abdoulaye Ndiaga Sylla au nom du Groupe Communication. Pour sa part, le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop embouche la même trompette. « Babacar Touré était engagé en tant que panafricaniste. Il appartenait à tout le monde. C’est ce qui justifie d’ailleurs la présence de l’ambassadeur de la Guinée Conakry pour présenter les condoléances du Président Alpha Condé.
C’est un fils du pays, quelqu’un qui était très engagé pour la consolidation de la démocratie », a fait savoir le représentant du Président de la République, Macky Sall empêché par le Sommet extraordinaire de la Cedeao. Aux prises de parole, s’ajoute celle de la famille du défunt. « Je remercie la famille. Je ne peux pas raconter tout ce que j’ai vécu avec Babacar Touré ici. Je remercie tout le monde. Babacar appartenait à tout le monde. Il était quelqu’un d’un grand cœur. Il était très véridique», a confié le représentant de la famille. Non sans donner une consigne à l’assistance. Pas de photo du cercueil de Babacar Touré sur les journaux ou les réseaux sociaux. « Babacar avait demandé lors de la levée du corps du défunt rédacteur en chef de Sud Quotidien, Madior Fall qu’on ne publie pas la photo du cercueil dans les journaux, je veux que vous fassiez de même aujourd’hui », at-il ajouté. Aussitôt, les discours terminés, les prières sont dites par les autorités religieuses sous la houlette de Serigne Abdourahim Mbacké pour le repos éternel de l’ancien président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra). Le cortège funéraire prend la direction de la cité religieuse de Touba. Les condoléances seront reçues aujourd’hui, mardi 28 juillet, avec une journée de prières chez le défunt à Ngaparou.
REACTIONS…
ABDOULAYEDIOP, MINISTRE DELA CULTUREET DELA COMMUNICATION : «Babacar Touré était de tous les combats de la démocratie»
Le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, a présenté ses condoléances au nom du président de la République Macky Sall et tout son gouvernement, à la famille éplorée et au monde de la presse tout court, lors de la cérémonie de levée de corps, à l’hôpital principal de Dakar hier, lundi. «Le Président de la République, Macky Sall, m’a raconté son lien avec le doyen Babacar Touré, son engagement par rapport à la démocratie, son dévouement par rapport à la liberté de la presse», a déclaré Abdoulaye Diop. Selon le ministre de la Culture et de la Communication, le président fondateur du Groupe Sud Communication était « un digne fils du pays et de l’Afrique et il a beaucoup contribué pour le développement du Sénégal, de la presse. Il était de tous les combats de la démocratie ».
AMINATA KOBELE KEITA, AMBASSADRICE DELA REPUBLIQUE DE GUINEE «Babacar Touré était pour mon président un jeune frère, un Guinéen...»
Venue assister à la cérémonie de levée du corps au nom propre d’Alpha Condé, président de la République de Guinée Conakry, l’ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire Aminata Kobélé Keita a magnifié la profondeur et la qualité des relations d’amitié liant son président et le défunt disparu. Aussi a-t-elle dit : «J’ai fait la connaissance de Babacar Touré par l’entremise de mon président Alpha Condé. Il était pour mon président un jeune frère, un Guinéen, un Sénégalais. Je puis témoigner ici, la sincérité de l’amitié entre les deux amis et la loyauté de Mr Babacar Touré à l’endroit de mon président Alpha Condé que je représente ici. Je lui ai rendu visite une fois dans sa résidence à Ngaparou sur demande de mon président. Cela montre à suffisance la profondeur et la qualité des relations qui lient mon président et le disparu Babacar Touré et qui étaient sans égal». Non sans révéler que « le président Condé venait tous les jours à ses nouvelles depuis l’hôpital. Bref, Mr Touré était un confident à mon président».
MACKY SALL, PRESIDENTDE LA REPUBLIQUE «Babacar Touré était un journaliste chevronné, un homme de consensus et de dialogue»
Le Président de la République a rendu hommage à Babacar Touré, décédé dimanche soir à l’âge de 69 ans dès suite d’une longue maladie. Selon le Chef de l’Etat, l’ancien Directeur général du Cnra était un journaliste chevronné et pionnier dans l’entreprise de presse. «Journaliste chevronné et pionnier dans l’entreprise de presse et la formation des journalistes, homme de consensus et de dialogue, Babacar Touré aura été de tous les combats pour la liberté et la démocratie. A sa famille, au groupe Sud et à la presse, je présente mes condoléances émues», a écrit le Président de la République dans un post publié sur sa page Facebook.
ALASSANESAMBADIOP, DIRECTEUR D’IRADIO ET D’ITV «si beaucoup de gens osent aujourd’hui entreprendre dans le journalisme, c’est grâce à... Babacar Touré»
«Le décès de Babacar Touré est une grosse perte pour la presse sénégalaise, pour le Sénégal. C’est une grosse perte pour l’Afrique parce que Babacar Touré est un monument. Si aujourd’hui, beaucoup de gens osent entreprendre dans le journalisme, c’est grâce à l’exemple qu’a donné Babacar Touré au groupe Sud communication. C’est le premier groupe de presse au Sénégal en termes d’investissement et de groupe. Je garde également de Babacar Touré un homme affable, généreux. Généreux sur le plan intellectuel, généreux naturellement. Ily a quelques années, il y avait une fille à Kaolack qui avait une préinscription au Japon pour aller étudier. Mais, elle n’avait pas les moyens. C’était une orpheline. Les frais étaient de quatre millions de francs CFA. La famille de la fille avait réussi à rassembler deux millions. Quand sa famille a fait une annonce dans l’Obs, Babacar Touré m’a appelé en me disant qu’il voulait rencontrer les parents de cette fille. Ses parents étaient à Kaolack. Je les ai appelés au téléphone. Babacar Touré m’a donné rendez-vous au Jet d’eau, devant l’agence de la BHS. Il m’avait remis une enveloppe de quatre millions de francs CFA. Il m’a conjuré de ne jamais dire aux parents de la fille que c’est lui qui avait fait ce geste. Les parents de la fille ont tout fait pour savoir leur bienfaiteur mais Babacar Touré m’a défendu de divulguer son nom. La fille a, aujourd’hui, terminé ses études et travaille en Australie. À chaque fois qu’elle vient en vacances, elle insiste pour rencontrer son bienfaiteur mais Babacar Touré m’avait défendu de le faire. Aujourd’hui, je suis obligé d’appeler la famille pour leur dire votre bienfaiteur, c’était Babacar Touré».
BACARY DOMINGO MANÉ, ANCIEN DIRECTEUR DE PUBLICATION DE SUD QUOTIDIEN : «De Babacar Touré, je retiens trois dimensions»
«Pour parler de Babacar Touré, permettez-moi d’énumérer trois dimensions de l’homme. Le premier est en tant que citoyen, Babacar Touré s’est battu pour l’instauration de la démocratie au Sénégal par son engagement total. Lorsqu’ils ont créé le groupe Sud communication, ils étaient de jeunes journalistes qui étaient au quotidien national «Le Soleil» avec une situation économique disons plus prometteuse que celle de la presse privée. Néanmoins, du fait de cette dimension de l’homme pour le combat démocratique, ils ont cru à cet idéal et c’est leur engagement qui a permis à la démocratie sénégalaise d’atteindre son niveau actuel. La deuxième dimension de l’homme que je veux souligner, c’est le professionnel. Babacar était quelqu’un de rigoureux qui aime le métier de journalisme qu’il a choisi par conviction et non pas comme un visiteur du dimanche qui visite le métier pour s’enrichir. Il a cru à ce métier et il s’est tout donné pour son rayonnement. D’ailleurs, quand vous passez dans le groupe Sud communication, on vous apprend à mettre de l’avant la déontologie et l’éthique en vous demandant de toujours de relater les faits de manière objective. Sud nous a aussi appris que le journaliste doit préserver sa dignité en évitant la compromission à tout prix, quelle que soit la situation de précarité dans laquelle on se trouve, cela ne doit pas justifier des écarts de comportements. Et, il y avait chez lui beaucoup plus de place pour le quotidien que pour la radio. D’ailleurs, on a appris que jusqu’à son dernier souffle, il était au cœur de la gestion du journal. La dernière chose que je voulais souligner, c’est la dimension humaine de l’homme. Babacar était quelqu’un de généreux et tous ceux qui ont eu la chance de l’approcher le savent. Il était quelqu’un qui donnait sans compter, quelqu’un qui donnait dans la discrétion».
EL HADJ MOUSSA THIAM, JOURNALISTE À SUD FM : «il ne nous considérait pas comme ses employés»
«Je retiens de Babacar Touré sa générosité, son humilité et sa rigueur dans le travail. Il nous a inculqué ses valeurs qui guident aujourd’hui notre action sur le terrain chaque jour. Il nous a beaucoup marqués par son professionnalisme. Très souvent, il n’hésitait pas à prendre son téléphone pour nous appeler soit pour nous féliciter du travail que nous abattons, soit pour nous rectifier de manière très professionnelle. Babacar Touré était également un homme très généreux dans l’effort mais surtout dans sa poche pour tout le monde. Il en faisait même trop dans le social et il était très attentif à ses collaborateurs parce qu’il ne nous considérait pas comme ses employés, un terme qu’il n’utilisait d’ailleurs jamais puisqu’il disait toujours qu’on est ses collaborateurs. Cette estime qu’il avait pour nous est notre source de motivation pour aller de l’avant dans le travail. Il est donc parti mais il est toujours là et il restera toujours avec nous parce que son héritage sera sauvegardé par les jeunes qu’il a laissés à la tête du groupe ».
DIADINE NIANG, COMMERCIAL DE SUD QUOTIDIEN ET NEVEU DE BABACAR TOURÉ : «il n’a jamais voulu que nos relations familiales interfèrent dans mon travail à sud quotidien»
«Babacar a été plus qu’un patron pour moi. Il me répétait souvent que c’est toi mon fils ainé. Pourtant quand il s’agit du travail, il faisait tout pour prendre de la hauteur sur l’affection qu’il me vouait. Ainsi, il me demandait toujours de me référer à la direction de Sud quotidien. Il n’a jamais voulu que nos relations familiales interfèrent dans mon travail à Sud quotidien. C’était un homme très professionnel et très généreux. J’ai vraiment perdu un oncle, un père et même une mère si je peux m’exprimer ainsi tellement, il était tout pour moi et il faisait tout aussi pour moi. Il laisse un grand vide dans mon cœur».
ALIOUNE MBENGUE, ANCIEN CHAUFFEUR DE SUD QUOTIDIEN : «il me répétait aussi très souvent qu’il n’y a pas de patron dans cette maison»
«De Babacar Touré, je retiens un homme travailleur, ambitieux et très courtois. Il était également d’une grande générosité qui a dépassé les murs du groupe Sud communication. Il aimait beaucoup son travail et vouait un grand respect à ses collaborateurs. Il veillait personnellement à ce que tout travailleur de Sud, peu importe son rang ou statut, soit bien traité. Très souvent, il m’appelait dans son bureau pour échanger avec moi sur les conditions de travail mais aussi s’informer de ma famille. Il me répétait aussi très souvent durant les vingt-sept ans que j’ai passés dans le groupe comme chauffeur qu’il n’y a pas de patron dans cette maison et ce qui importe, c’est le travail. De ce fait, chacun pensait qu’il l’aimait plus que les autres, tellement il était proche de tout le monde. Durant tout le temps que j’ai passé dans le groupe, il n’a jamais haussé le ton sur moi. Il est parti en laissant derrière lui un grand vide. Puisse Dieu lui rendre jusqu’au centuple de toutes les bonnes actions qu’il a accomplies sur terre sans tambours ni trompette !».
Toute la presse sénégalaise, inconsolable, avec elle, toute la presse continentale, pleurent un géant ! Fondateur du groupe Sud Communication en 1986 et ancien président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), Babacar Touré, a été une des locomotives de la presse moderne au Sénégal et en Afrique. Devant sa mémoire, les médias sénégalais, unanimes, rendent un vibrant hommage à la mesure de son rôle de pionnier. Sa solidarité professionnelle allait au-delà du Sénégal. Ils sont nombreux au Mali, de Cheick Oumar « Gilbert » Maïga, Secrétaire général au ministère de l’économie numérique à Hameye Cissé de la Haute autorité de la communication (HAC), en passant par Souleymane Drabo, ancien Directeur de l’Agence malienne de presse (AMAP), Saouti Haïdara (DG de la Société malienne de presse /SOMAPRESSE), Moussa Diarra (AMAP), Tiégoun B. Maïga, qui, dans la presse et en dehors, ont tissé de solides relations conviviales avec Bab’s, son petit nom affectueux. “Babacar était un homme dont la caractéristique principale était la fidélité en amitié et la générosité en toutes circonstances”, commente Gilbert, profondément meurtri par le décès de celui qui fut son promotionnaire au CESTI (Centre d’études des sciences et techniques de la communication) de l’Université de Dakar. Un homme au mental d’acier, d’une force de caractère exceptionnelle, d’un courage professionnel et intellectuel hors du commun.
Ses propos pouvaient être aussi tranchants que la lame d’un rasoir. Ils ne les lâchaient pourtant jamais à contre-courant. Propos téméraires, certes, mais toujours pertinents ! Un parrain du journalisme s’en est allé laissant orphelins les médias sénégalais et africains ! Les semences qu’il a plantées, germeront pour inspirer les générations futures ! À sa famille, à ses inséparables compagnons Abdoulaye Ndiaga Sylla, Saphie Ly, Latif Coulibaly, Sidy Gaye, Ibrahima Bakhoum et tant d’autres, nos condoléances les plus attristées ! Dors en paix, jeune frère et ami !
EXCLUSIF SENEPLUS - Babacar Touré est mort relativement jeune mais il donne l’impression d’avoir vécu une centaine d’années, tellement son influence aura été grande, son apport immense. Il mérite une place de choix au Panthéon du Sénégal
C’est aux alentours de 4H du matin, ayant jeté un coup d’œil sur mes messages, je tombai sur celui d’une mes sœurs. Tel un couperet : « Babacar Touré n’est plus ». Suis-je dans un monde irréel ou quoi ? J’essaie de comprendre ce qui se passe.
Deux jours avant son hospitalisation, nous nous sommes parlé Babacar et moi. Ensemble, comme le font tous les patriotes, nous avons exprimé quelques préoccupations au sujet du pays, de la sous-région, de la jeunesse…bref de notre avenir. Babacar préconisait entre autres sujets, la reprise de la Commission Nationale de la Réforme des Institutions (CNRI) que dirigeait le Professeur Amadou Mahtar Mbow. Il faut anticiper sur les problèmes qui ne manqueront pas de se poser dans l’après-covid.
Au fond, lorsqu’on y réfléchit, Babacar « sentant sa mort prochaine », reprit sa plume pour partager avec ses compatriotes ce que j’appelle son testament, à travers ses éditoriaux mais surtout une série de textes qu’il a publiés dans Sud quotidien. Profitant des 25 ans de Sud FM, il est revenu sur des histoires inédites comme le premier plateau de Sud FM, avec Viviane Wade, Amadou Mahtar Mbow, le père du Nouvel Ordre Mondial de l’Information et la Communication (NOMIC)… la rencontre inattendue entre le président Diouf et les artistes libertaires que furent Issa Samb Joe, Djibril Diop Mambetty et leur groupe mais surtout ses réflexions autour de la « culture au culte de la violence ». Son texte intitulé l’arc de feu sous-régional se trouve particulièrement dense et mérite d’être décortiqué à l’aune des évènements que nous vivons dans la sous-région.
Finalement, Babacar est mort relativement jeune mais il donne l’impression d’avoir vécu une centaine d’années, tellement son influence aura été grande, son apport immense. Au début de l’aventure, ce furent quatre dissidents du quotidien Le Soleil ; ne pouvant plus supporter la toute-puissance du Président Directeur général de leur journal, ils portèrent sur les fonts baptismaux, le Groupe Sud Communication. Ils partirent de l’idée de lancer une coopérative à partir de cotisations modiques. Les quatre mousquetaires que furent Babacar Touré, Sidi Gaye, Ibrahima Fall et Abdoulaye Ndiaga Sylla, par la force des convictions et un travail sans relâche, finirent par convaincre des nationaux mais aussi des fondations étrangères. On dit que Sud reçut très tôt le soutien d’Abdourahmane Sow, ancien Directeur de la Caisse de Péréquation mais aussi celui de la fondation Ford.
Petit à petit, de belles plumes et de grandes voix viendront s’adjoindre au groupe originel : Boubacar Boris Diop, Cherif Elvalid Sèye, Moussa Paye, Madior Fall, Alain Agboton, Abdou Latif Coulibaly, Baba Diop, Henriette Kandé Niang, Bocar Niang, Birima Fall, Vieux Savané, Saphie Ly, Omar Diouf Fall, Ndèye Fatou Sy, Demba Ndiaye, El hadj Kassé, Hawa Ba, Pape Alé Niang, Baye Omar Guèye, Lika Sidibé, etc. Le montage du journal à ses débuts fut assuré par Tidjani Kassé et les correspondants internationaux parmi lesquels, on peut citer René Lake et Dame Badou apportèrent aussi leur contribution au rayonnement du groupe.
Personne ne peut écrire l’histoire de la démocratie au Sénégal sans le Groupe Sud Communication. Sa collaboration avec le Métissacana de la styliste Oumou Sy et son mari Mavrot préfigure du rôle que jouent aujourd’hui, les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication.
Sans la radio Sud FM, l’alternance aurait été hypothétique en 2000. Sud a accompagné toutes les luttes démocratiques entre les années 90 et 2000, encadré les balbutiements d’une société civile qui finira par devenir une actrice majeure de la démocratie.
Babacar, tu as vécu utile, en homme d’influence et ta contribution pour ce pays est réelle. D’une générosité sans limites, tu as tout donné à ton pays et à l’Afrique. Tu mérites une place de choix dans le Panthéon du Sénégal. Que Babacar Touré ne meure jamais !
Tiens, tiens !! On est où là ? Vous avez vu ces embouteillages ? Ce monde bigarré qui court dans tous les sens ? L’effervescence d’une ville très animée avec musique et tam-tams à gogo ? On se retrouve même à se laisser aller à quelques pas de danse dans la rue sans s’en rendre compte. La vie est belle et les dames également. Dans ce pays pas comme les autres, on est les rares, sinon les seuls, musulmans de la Ummah Islamique à faire montre d’une telle frénésie ostentatoire. A montrer l’image d’un peuple qui vit loin de la crise mondiale alors que ses dirigeants font la manche et sont si endettés qu’ils sollicitent des faveurs pour l’annulation de la dette de l’Afrique. Qui l’eut cru ? Dans un contexte de pandémie avec un minuscule virus qui a fini de dicter sa toute-puissance au monde, dans ce charmant pays pas comme les autres, on s’apprête à célébrer la Tabaski comme il se doit. Avec bien sûr ce qui constitue notre légendaire marque de fabrique. C’est-à-dire l’art du « Pukare ». Faire les choses en grand. Sitôt revenu de son voyage éclair au mali d’où on l’a congédié, le Chef s’est payé une petite promenade nocturne pour s’offrir un gros bélier et en offrir des milliers à des familles « pauvres ». L’heureux « Tefanké » ne mourra pas pauvre… Tout autant que les bénéficiaires de ce geste présidentiel qui sont loin d’être des nécessiteux. Dans la masse, et croyez- nous, figurent ses amis, coquins et militants qui pourront plastronner devant le voisinage avec leur gros bélier. La fête sera belle. Personne n’en doute et l’effet boomerang dramatique. Pince sans rire, pour éviter la propagation du virus, les autorités ont invité nos si fêtards compatriotes à célébrer la Tabaski là où ils se trouvent. C’est à peine si ces compatriotes n’ont pas insulté l’auteur de cette proposition. Et tant pis…
Kaccoor Bi
MACKY SALL BABACAR TOURÉ ÉTAIT ’’UN JOURNALISTE CHEVRONNÉ, UN HOMME DE CONSENSUS ET DE DIALOGUE’’
Le chef de l’Etat a rendu hommage à Babacar Touré, décédé dimanche soir, saluant le journaliste "chevronné et pionnier dans l’entreprise de presse", un "homme de consensus et de dialogue". "Journaliste chevronné et pionnier dans l’entreprise de presse et la formation des journalistes, homme de consensus et de dialogue, Babacar Touré aura été de tous les combats pour la liberté et la démocratie. A sa famille, au groupe Sud et à la presse, je présente mes condoléances", a twitté Macky Sall. Le journaliste Babacar Touré, ex-président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), est décédé dimanche soir à Dakar à l’âge de 69 ans. La cérémonie de levée du corps qui s’est déroulée lundi en fin de matinée à l’Hôpital Principal de Dakar en présence de nombreuses personnalités des médias, de la politique, a été suivie de l’enterrement à Touba.
ABDOULAYE BATHILY REND HOMMAGE À BABACAR TOURÉ
« je viens d'apprendre avec une profonde consternation le décès de Babacar Touré, Président Fondateur du Groupe Sud Communication. Sa contribution aux luttes pour la démocratie dans notre pays est incommensurable » a indiqué le Pr Abdoulaye Bathily. L’ancien patron de la Ld qui a longtemps côtoyé l’homme d’ajouter qu’ « avec le Groupe Sud, il a été le pionnier de la presse indépendante et professionnelle dont l'exemple a rayonné dans beaucoup de pays du continent, brisant le monopole des médias d'état, citadelles de la pensée unique et de l'intolérance. Le Sénégal perd une des voix, de plus en plus rares, qui font une autorité morale de dimension nationale éclairée. Adieu Babacar, Adieu l'ami, Adieu frère, Adieu camarade, tu as accompli ta mission avec honneur et dignité. Comme par prémonition, je te le disais encore il y a moins de dix jours ! Repose dans la paix éternelle ».
DÉCADENCE D’UN SYSTÈME PLUS DE 17 POINTS D’ARGENT, POINT DE WARI !
En cette période de Tabaski, c’est le grand rush vers les points d’argent où de nombreux clients effectuent des envois s’ils ne font pas des retraits. Vous conviendrez avec « Le Témoin » quotidien que c’est le moment où il y a le plus de transactions financières compte tenu de la très forte demande sociale. Malheureusement, Wari peine à faire exploser son réseau contrairement aux années précédentes. Tenez ! Hier, un de nos chauffeurs a sillonné presque tout dakar (Castors, Bène-Tally, Bopp, Hlm etc.) pour pouvoir effectuer un retrait Wari. Et plus 17 points d’argent et multiservices ont été visités. Résultats des courses : aucun d’eux ne dispose de Wari. Partout, la réponse est la même : « Amoul Wari ! Orange money rék mo aam ». Et au bout des courses, notre pauvre client a été conseillé d’aller dans les banques pour le retrait. A ce rythme, il n’est pas interdit de constater la décadence du système Wari qui pourtant fut leader au Sénégal il y a quelques années. Ndeyssan, que dieu sauve notre Wari national et international !
EXIL ECONOMIQUE DE FELWINE SARR
Le brillant économiste sénégalais Felwine Sarr a rejoint l’université de Duke à durham, en Caroline du Nord, aux Etats-Unis. L’universitaire a quitté l’université Gaston Berger de Saint-Louis pour d’autres défis aux Etats-Unis. « Depuis quelques jours, je suis arrivé à durham en Caroline du Nord. Je rejoins l’Université de Duke ou j’ai obtenu un poste de distinguished Professor of Humanities dans le département de Romance Studies. J’y occupe la chaire Anne-marie Bryan. C’est un département d’humanités dites writ large. j’y enseigne dès cet automne la philosophie africaine contemporaine et diasporique. Au printemps, je donnerai un cours intitulé « music history and politics » dans lequel je me propose d’explorer les dynamiques politiques et sociales des nations africaines depuis les indépendances, à travers l’archive musicale, et un troisième cours sur le soin et la guérison dans le roman contemporain Africain », a-t-il expliqué sur sa page Facebook. Pour justifier leur fuite alimentaire, la plupart des intellectuels du continent parlent souvent de circulation de cerveaux pour ne pas dire fuite de cerveaux. « Après 13 ans de bons et loyaux services à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, c’est une nouvelle aventure qui commence pour moi. J’élargis mon champ disciplinaire aux humanités et continue à construire une expérience à la croisée des sciences humaines et sociales. Je me déplace et change de lieu à partir duquel je fais l’expérience du monde », a-t-il expliqué. Après le professeur de philosophie Souleymane Bachir Diagne c’est au tour de Felwine de s’établir les Etats-Unis. Encore une fuite des cerveaux présentée sous des dehors de bonne cause !
TABASKI 2020 HABIB NIANG EN SOUTIEN AUX MEMBRES DE SON MOUVEMENT
Le président du mouvement And Suxxali Sénégal, Habib Niang, a déroulé un week-end d’activités dans son fief à Thiès. Après l’émission « Toute la vérité » de SEN TV diffusée le dimanche où l’homme a soutenu mordicus que le président Macky Sall peut se présenter à une élection en 2024, il a fait aussi beaucoup de social. Le dimanche, il a décidé de venir au secours social des membres de son mouvement. Ainsi, il a distribué 6 tonnes d'oignon et de pommes de terre aux groupements des femmes et de la jeunesse du mouvement And Suxali Sénégal. En cette veille de Tabaski, comme il le fait du reste à l'approche de chaque événement, le président du MASS n'abandonne jamais ses militants. malgré les efforts fournis durant la pandémie, Habib Niang continue d’œuvrer au bien-être de ses militants. Pour cette Tabaski 2020, six tonnes d'oignon et de pomme de terre ont été distribuées aux groupements des femmes et de la jeunesse du mouvement And Suxali Sénégal akk Habib Niang par son président. Les femmes et les jeunes bénéficiaires ont magnifié leur joie et ont surtout réitéré leur engagement derrière le patron du service du Cadastre de Guèdiawaye. Ils ont promis de porter le président Habib Niang à la tête de la mairie de la Zone Nord de Thiès.
STADE SICAP MBAO SOULAGEMENT DE LA POPULATION APRÈS LA DÉMOLITION DES CANTINES
C'est un ouf de soulagement que les riverains du stade municipal ont poussé, hier, lors de la démolition des cantines aux alentours du stade. Des cantines qui étaient considérées par les populations comme un lieu de refuge pour les agresseurs. C'est une belle initiative que la mairie de Sicap Mbao a entreprise, hier, en enlevant les cantines aux alentours du stade municipal de Sicap Mbao. Une vieille revendication de la population depuis plusieurs années. Ces cantines ont pendant longtemps été considérées comme lieu de refuge d'agresseurs. Elles servaient également de dortoirs à ces malfrats. Ce qui fait que la démolition des cantines a été bien appréciée par la population qui espère une diminution des agressions. Les riverains demandent également l’éclairage des lieux par la mairie. Pour rappel, le stade municipal avait été construit par feue daba Siby alors mairesse de Diamaguène-Sicap Mbao. Et depuis, il a beaucoup contribué au développement sportif et culturel de la commune par le biais des activités de lutte, de football et concerts. Cependant, au fil des temps, ce stade était devenu la chasse gardée des agresseurs et de jeunes délinquants. Avec cette nouvelle approche de la mairie qui vise à changer l'image de ce patrimoine, la population entend participer à cette démarche en évitant de faire des lieux un dépotoir d'ordures. « C’est un acte que nous saluons. Avec la destruction de ces cantines, la cité respirera mieux. Personne n’osait sortir la nuit pour aller à la boutique à cause des agresseurs. Nous demandons au maire de procéder à l’éclairage public pour mieux sécuriser les lieux », fait savoir une habitante du quartier. Cependant, après la démolition des cantines, aucune date n’a été donnée pour le démarrage des travaux de réhabilitation du stade.
KEUR MOMAR SARR UN OUVRIER SE NOIE DANS LE LAC DE GUIERS
Engagé comme carreleur dans les chantiers de l’hôpital de Keur momar Sarr, le jeune Ibrahima Niang, âgé de 22 ans, vient de fausser compagnie à ses camarades ouvriers, selon IGFm. Ce natif de la ville sainte de Touba est décédé ce lundi aux environs de 17heures de manière brutale. Loin d’imaginer qu’il avait rendez-vous avec la mort, le jeune carreleur avait décidé de se baigner dans le Lac de Guiers à hauteur du village de Féto, dans la commune de Keur momar Sarr. Accompagné par deux de ses amis, il s’est jeté dans l’eau et a commencé à se baigner. Malheureusement pour lui, il a été avalé par les eaux. Ses deux camarades, pris au dépourvu, ont informé les éléments du poste de gendarmerie de la localité. Ces derniers, ont à leur tour, avisé les sapeurs-pompiers de Louga. Les soldats du feu ont finalement repêché le corps sans vie du jeune ouvrier.
La sévérité de la Covid-19 au Sénégal s’est fortement accrue
Le Bureau Prospective Economique (agence gouvernementale) que dirige Moubarak Lo a publié hier son rapport sur l’indice de sévérité de la Covid-19 au Sénégal, l’Afrique et dans le monde. Il ressort de l’étude que l’indice du Sénégal s’est fortement détérioré entre le 19 et le 26 juillet, perdant ainsi 24 places dans le classement mondial des pays les plus sévèrement atteints par la Covid-19.D’après l’étude menée par des statisticiens dont Moubarack Lô, l’indice de sévérité du Sénégal est passé de 0,88 le 19 juillet à 0,84 le 26 juillet, soit une sévérité faible. Il se situe au 86e rang mondial, soit une perte de 24 places dans le classement mondial, en une semaine et au 30e rang africain. En outre, révèlent Moubarak Lo et Cie, l’indice est en hausse en Asie et en Europe, tandis qu’elle affiche une baisse en Afrique et en Océanie. L’analyse par continent montre que, pour l’Afrique, les scores sont compris entre 0,99 pour Djibouti et 0,43 pour la Namibie, avec une moyenne de 0,83 le 26 juillet contre 0,82 le 19 juillet, soit une très légère diminution de la sévérité sur le continent africain. Mieux, notent-ils, les Seychelles, l’Ethiopie et le Cap-Vert ont enregistré les plus fortes progressions de leur score dans l’indice en une semaine en Afrique. Ce qui signifie que ces pays ont enregistré les plus fortes baisses de la sévérité.
La sévérité de la Covid-19 au Sénégal s’est fortement accrue (bis)
S’agissant par ailleurs de la Guinée Bissau, du Zimbabwe et de la Gambie, ils ont signé les plus fortes baisses de leur score dans l’indice en une semaine, soit les plus fortes hausses de la sévérité en Afrique. Par ailleurs, l’Europe affiche en moyenne un score de 0,80 le 26 juillet contre 0,83 le 19 juillet. Pour ce qui est de l’Amérique, les scores varient entre un minimum de 0,47 pour Honduras, pays le plus gravement atteint dans ce continent et 1 pour Dominique, avec une moyenne de 0,77 le 26 juillet contre 0,77 le 19 juillet. L’Asie a enregistré en moyenne un score de 0,83 le 26 juillet contre 0,84 le 19 juillet. En Océanie, les scores varient entre un minimum de 0,75 pour Fidji, pays le plus gravement atteint dans ce continent et 1 pour la Nouvelle Calédonie avec une moyenne de 0,90 le 26 juillet contre 0,86 le 19 juillet, soit une diminution de la sévérité. La Nouvelle Zélande et la Nouvelle Calédonie affichent une hausse de leur score tandis que l’Australie et Fidji enregistrent un recul de leur score en une semaine. A noter que l’indice de sévérité de la COVID19 est conçu par le Bureau de Prospective Economique du Sénégal (BPE). Et il est calculé sur une fréquence hebdomadaire pour 168 pays pour lesquels des données existent, et révèle en outre une stabilité de la sévérité de la Covid-19 en une semaine, dans le monde.
Kaffrine - Situation covid-19 du 27 juillet
La région de Kaffrine a enregistré un décès lié au coronavirus hier. Pourtant, la région est presque au vert. Sur les dix cas notés dans la région depuis le début de la pandémie, 08 patients sont déclarés guéris. Seuls trois patients sont internés au centre de traitement des épidémies (CTE) de Kaffrine qui reçoit en même temps des malades de Kaolack.
Le verdict dans l’affaire Atepa contre Aby Ndour au 17 août
L’affaire opposant l’association pour la défense du littoral de Pierre Goudiaby Atépa à la chanteuse Aby Ndour a été plaidée hier, devant le tribunal des référés de Dakar. D’emblée, l’avocat de la partie civile, Me Ousseynou Ngom, soutient qu’Aby Ndour a produit une autorisation d’occuper délivrée par le maire de Fann-Point E alors que pour les faits en l’espèce, ce dernier est incompétent pour délivrer des actes. Car, ajoute-t-il, on parle d’un espace qui fait partie du parc routier. Par conséquence, c’est l’Ageroute qui est la seule habilitée à accorder une autorisation, lorsqu’il s’agit d’installations ou d’aménagements dans des espaces faisant partie du parc routier. A l’en croire, l’Ageroute conforte la position de l’association pour la défense du littoral en soutenant que le maire de Fann n’a pas compétence en la matière. L’avocat brandit le décret 2010 portant création de l’Ageroute. L’autre argument imparable de la partie civile est l’arrêté du préfet de Dakar qui interdit tout aménagement ou installation dans l’espace dénommé «îlot», à part l’ambassade du Mali. Le verdict sera rendu le 17 août prochain.
Des Sénégalais bloqués à la frontière marocaine
Le Forum Civil alerte sur les difficultés auxquelles sont confrontés nos compatriotes bloqués au Maroc. Il s’agit de conducteurs de véhicules qui empruntent le Sahara pour rentrer au pays. Ils fustigent la situation dans laquelle ils vivent à la frontière marocaine. Le royaume chérifien a interdit tout déplacement entre Casablanca et la frontière du Maroc et de la Mauritanie à cause de la covid-19. Présentement, nos compatriotes se trouvent à 80 km de Casablanca. Ils ont été bloqués avant le Ramadan et finalement, ils ont déchargé leurs bagages. Expulsés des hôtels, ils n’ont plus d’argent pour se nourrir. Ils lancent un appel pressant aux autorités sénégalaises pour trouver une solution de concert avec les autorités marocaines.
Le maire de Richard Toll guéri de la Covid-19
Le député-maire de Richard Toll est sorti de l’hôpital Dalal Jamm où il était interné. Dr Amadou Mame Diop qui a chopé le coronavirus était sous traitement depuis 10 jours. Il a été déclaré guéri hier par les autorités sanitaires. L’édile de Richard Toll remercie la dévouée équipe médicale de l’hôpital qui lui a, avec de nombreux autres patients, prodigué des soins appropriés et efficaces. Dr Amadou Mame Diop exhorte la population à faire de la prudence et de la prévention leur leitmotiv, conformément aux orientations du gouvernement, pour juguler cette pandémie.
Le colonel à la retraite Babacar Thiam traîné en justice
Le colonel à la retraite de l’armée, Babacar Thiam, a été attrait hier au Tribunal correctionnel de Dakar par sa voisine Aïssatou Cissé qui l’accuse d’installation d’un suppresseur trop bruissant sans autorisation et de pollution sonore. A son tour, M. Thiam poursuit également cette dernière pour dommage à la propriété immobilière d’autrui et de violence et voies de faits. L’officier à la retraite est le propriétaire de l’appartement 178 qui se trouve au premier étage de l’immeuble, alors qu’Aïssatou Cissé habite au rez-de-chaussée. A l’en croire, sa voisine lui a pourri la vie en ouvrant 24h/24h son robinet afin d’empêcher l’eau de monter au premier étage. Las de ses agissements, M. Thiam a acheté un suppresseur pour faire monter l’eau. Il installe l’appareil au rez-de-chaussée à un mètre de la porte d’Aïssatou Cissé. Cette dernière trouve que l’appareil fait trop de bruit. D’où sa plainte pour pollution sonore. Depuis l’installation du suppresseur, rapporte l’officier à la retraite, la dame l’insulte partout où ils se croisent, même devant ses épouses. Pis, avant de quitter son appartement, accuse-t-il, elle a tout détruit. Il réclame à son tour le paiement des biens détruits. Le parquet a demandé l’application de la loi. L’avocat de la défense, Me Ndiogou Ndiaye, plaide la relaxe en faveur de son client et réclame 5 millions Fcfa en guise de dommages et intérêts. Délibéré le 13 août prochain.
Le plombier détourne 4 millions à la société Qdc invest
Le plombier Alassane Dia, 30 ans, est traîné en justice par son employeur Mariama Sané pour détournement de 4,9 millions francs à la société Qdc Invest. Mariama Sané explique que le mis en cause travaille pour elle depuis 10 ans et elle lui faisait entièrement confiance. Elle logeait Alassane Dia dans son appartement sis aux Almadies. M. Dia détenait la clé et le code du coffre. Durant l’état d’urgence, il récupérait l’argent de la caisse, recettes de la pâtisserie de la société Qdc invest, pour le mettre dans le coffre. Alors qu’elle était en France, Dia lui fait savoir qu’il avait pris de l’argent dans son compte. Il a détourné 4,950 millions Fcfa. Elle réclame la restitution de la somme détournée. Alassane Dia a été condamné à 6 mois de prison dont un mois ferme.
Amsatou Sow puise dans le compte de son défunt copain
La dame, Amsatou Sow a soustrait avec la carte gap qu’elle détenait la somme d’un million 595 000 francs du compte de son défunt copain. Suite à cela, la femme du défunt, Marie Madeleine Lalyre l’a trainée en justice pour escroquerie. Jugée, la prévenue a été condamnée à 3 mois assorti de sursis.
3 000 éleveurs transhumants reçoivent 50 000 F
Le ministre de l’Elevage, Samba Ndiobène Ka, a annoncé hier que 3 000 éleveurs transhumants bénéficieront chacun d’un kit alimentaire d’une valeur de 50 000 F Cfa, en présence du représentant de l’Organisation des Nations unies.
Sénégal recherche 103 milliards de F CFA
L‘Agence Umoa-Titres et la Bceao lancent la seconde phase d’émission de Bons covid-19 qui permettra au Etats de la zone UEMOA de faire face aux impacts de la pandémie sur leur économie. Cette émission survient après qu’elles ont accompagné les Etats à lever plus de 1 172 milliards FCFA dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19. Ainsi cette semaine, l’Agence UMOA-Titres procédera à l’émission de 3 bons covid-19. Le Sénégal est à la recherche de 103 milliards de F CFA jusqu’au 28 juillet, 55 Milliards de F CFA pour le Burkina.
Rappel du Préfet aux marchands de Dakar
Le Préfet de Dakar revient à la charge. Il a signé un arrêté pour rappeler aux occupants des cantines du marché de Sandaga que la date butoir pour rejoindre le site du champ des courses, c’est le dimanche 02 août, pour permettre que les travaux de réhabilitation du marché de Sandaga soient entamés. Les marchands avaient sollicité une dérogation pour quitter Sandaga après la tabaski. Le Préfet renseigne que toutes les mesures sont prises afin de faciliter leur recasement.
par Jean Pierre Corréa
GRAND BABACAR, NOUS TE DEVONS UNE BATAILLE
Pour le souvenir de cet homme, nous lui devons de gagner le pari de réaliser son rêve absolu, celui d’une presse qui serait à juste titre le « quatrième pouvoir». Pour le moment, elle n’est souvent que le « premier mouroir » de nos illusions
Non, un baobab n’est pas tombé… Pour évoquer la perte d’un homme de la dimension de Babacar Touré, l’image du « Baobab qui est tombé » va virevolter, empreinte d’une saugrenue banalité, de Une en Une, croyant illustrer une tragique perte.
Les mots ayant un sens, ce n’est d’abord pas « UN » baobab, mais « LE » baobab.
Ensuite, ce baobab, nourri de tant de sèves universelles fécondantes et structurantes, loin de tomber, va au contraire étendre ses branches chargées de tant de nœuds et de liens vers les cieux d’où il nous observera, que c’est à l’ombre de son feuillage que nous nous devrons de réfléchir chaque jour que Dieu fait à ce que Babacar Touré a apporté à l’Histoire de la démocratie sénégalaise, grâce à sa conception de l’information et l’exigence de probité et d’éthique qu’il attendait de ses confrères et souvent amis.
En fait, il m’arrive presque de penser qu’au contraire, il faudrait plutôt constater qu’il pouvait être parfois triste de constater que sur la voie qu’avec d’autres, il avait tracée, s’était engouffrée, par effraction et à coups de vacarmes visqueux, une autre idée de la presse, à mille lieues de celle qu’il incarnait de toute son imposante stature.
Je parle à ces « journalistes » de choses que les moins de 20 ans de métier ne peuvent pas connaître, à commencer par le rôle que Babacar Touré a joué dans le maintien et la consolidation de notre démocratie. Au sortir de l’ère du parti unique, et du PDS son cache-sexe démocratique, le foisonnement des idées, la qualité de notre personnel politique reconfiguré autour d’idées neuves et de leaders charismatiques, nécessitait un réceptacle et un accélérateur de particules démocratiques, que le Groupe Sud créé et dirigé par Babacar Touré a su incarner.
D’abord en faisant converger autour du concept fondateur des hommes et des femmes de talent et de conviction, qui avaient fait ce qu’on appelle « leurs humanités » avant d’arriver au prestigieux CESTI, déjà souvent bardés d’une Maîtrise en quelque chose, et d’une certaine idée de la vie, de la culture et de la société. Tous ceux qui comptent comme références dans la presse d’aujourd’hui sont peu ou prou passés par l’incubateur de notre débat politique que fut le Groupe Sud. Imaginez le niveau stratosphérique que devaient atteindre les conférences de rédaction de Sud Radio comme de Sud Quotidien, emplies des échanges cruciaux et d’importance historique souvent, portés par des plumes, des voix, des esprits, qu’il est inutile de nommer, 2000 signes n’y suffiraient pas… Des hommes qui n’auraient jamais supportés que les lignes qu’ils diffusaient à leurs lecteurs pour les rendre plus curieux, plus avisés, plus libres, plus cultivés et plus responsables de leurs destins, viennent être percutées et souillées par des Unes emplies de « éjacule, viol, adultère, et autres Selbé Ndom ».
Des hommes et des femmes qui n’auraient jamais supporté que leurs enquêtes soient payées par les uns pour salir les autres.
Des hommes qui avaient tellement conscience de leur responsabilité et de leur pouvoir, que les conditions de mars 2000 ont mijoté depuis 1996, et sont sorties des ondes et des pages de Sud. Cela, nous le devons à Babacar Touré.
Mais nous lui devons surtout une bataille. Celle de mener à bien la bataille qu’il a entreprise au CNRA sur la fin, mais déjà bien avant, de donner aux Sénégalais la presse qu’ils méritent et le respect qu’on leur doit. On ne peut pas continuer à être navrés tous les jours par le niveau et la qualité des « informations » que ces journaux, sites improbables, nous dégueulent chaque jour, confortés par la certitude, hélas souvent validée, qu’ils ne font que donner aux sénégalais ce que leurs désirs de frivolité et de vulgarité requièrent.
Pour le souvenir de cet homme, pour aller toujours deviser sous les branches du baobab qu’il aura fait pousser, nous lui devons de gagner le pari de réaliser son rêve absolu, celui d’une presse qui serait à juste titre le « quatrième pouvoir». Pour le moment, elle n’est souvent que le « premier mouroir » de nos illusions.
Par Madiambal DIAGNE
LES LEÇONS DE BT
Le Quotidien remet au goût du jour le texte ci-dessous, publié en août 2018 dans la chronique de Madiambal Diagne, lors de la fin de mission de Babacar Touré de la tête du CNRA. Un texte encore plus qu’actuel !
Nous nous félicitions, il y a de cela six bonnes années, de la nomination de Babacar Touré à la tête du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra). Nous disions notamment que le choix porté sur sa personne par le Président Macky Sall, procédait d’une sanction méritée et constituait un hommage à ce pionnier de la presse privée dans l’espace francophone en Afrique.
Babacar Touré a été un précurseur et a été à la base de toutes les grandes mutations et évolutions positives survenues dans le secteur des médias en Afrique et au-delà même, à travers le monde. La désignation de Babacar Touré pour diriger cette haute institution de la République devait être perçue par le milieu des femmes et hommes des médias, comme la reconnaissance de leurs contributions à la construction nationale et au renforcement du modèle démocratique sénégalais. Chacun d’entre nous pouvait se retrouver légitimement fier de la nomination de Babacar Touré. Mieux, nous avons pu dire que le choix était judicieux car le Président Sall venait de jeter son dévolu sur «le meilleur d’entre nous tous».
Et pour la première fois, un professionnel des médias a été appelé aux commandes de cette instance de régulation au Sénégal. Le Président Macky Sall avait ainsi mis fin à une pratique qui semblait nier aux journalistes la capacité de réguler leur propre secteur. Dans de nombreux pays africains, l’ère n’était plus de donner les rênes de l’organe de régulation du secteur des médias à des magistrats mais à des journalistes et autres professionnels émérites du monde des médias. De ce point de vue, le Sénégal a pu rattraper son retard sur de nombreux pays.
Babacar Touré jouit d’une grande estime et d’une considération qui traversent les frontières africaines, et les journalistes de toutes générations le prennent pour un modèle de rectitude, d’ouverture, de rigueur professionnelle et morale. Son talent ? N’en parlons pas. BT a fait aimer le journalisme à plus d’un, par sa plume exquise et la justesse de ses mots et de ses propos. Les sociétés humaines ont parfois ce mauvais travers de ne pas rendre, de leur vivant, les hommages dus aux méritants. Ils étaient nombreux à travers le continent africain, à saluer le choix du Président Macky Sall. Ce dernier ne s’y était point trompé. Il avait fait le pari de la transparence, de la rigueur et du respect des bonnes pratiques. Il savait bien que Babacar Touré serait incapable d’une quelconque compromission. Macky Sall avait choisi une personnalité qui ferait l’unanimité, ce qui n’est véritablement pas donné à beaucoup de monde. Mais aussi, le chef de l’Etat espérait, à travers la nomination de BT, permettre à un professionnel respecté, qui a blanchi sous le harnais, de montrer la voie à suivre pour entreprendre les réformes les plus porteuses de progrès pour le secteur des médias.
Le Président Sall ne pouvait trouver qu’une institution de régulation pour faire travailler Babacar Touré car ce dernier avait déjà refusé aux Présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade de faire partie d’un gouvernement. Ce n’était cependant pas gagné d’avance. Sans doute que BT considérait qu’il était assez transversal et ouvert à toutes les sensibilités pour refuser de paraître un trop marqué sur le plan politique en faveur d’un camp ou d’un autre. Cette posture a aussi caractérisé tout son mandat à la tête du Cnra.
Babacar Touré part la tête haute. Jamais durant son mandat, il n’a pu être voué aux gémonies pour ses prises de position. Il a su conseiller, il a su aider à éviter les turpitudes et il a su faire preuve de résistance, chaque fois qu’il était en face de velléités de dérives antidémocratiques. Il a su faire revenir, avec délicatesse, sur les bonnes pratiques journalistiques, tous ceux et celles qui prenaient un peu trop de liberté avec les principes fondamentaux de la profession. Il s’est bâti une crédibilité durant plus de trente-cinq années comme journaliste et comme patron de médias. Il ne courait après aucun avantage, privilège ou honneur particulier.
L’homme s’était déjà fait et cela suffisait pour qu’il ne se laisse pas déborder par des acteurs qui ont parfois pu faire montre d’un zèle inapproprié. Babacar Touré a préféré éduquer avec pédagogie, guider, et n’a pas manqué de donner de sa personne pour sauver des situations complexes. Il faut dire que son aura, son autorité naturelle et sa légitimité l’y ont prédisposé. Babacar Touré a aussi terminé son mandat avec la manière.
Dans un pays où ceux qui finissent leur mandat font des pieds et des mains pour rempiler, Babacar Touré a eu à anticiper sur la fin de son mandat pour suggérer, avec insistance, aux plus hautes autorités de l’Etat, de réfléchir à lui trouver un remplaçant. Il a ainsi refusé d’envisager toute forme de prolongation sur la durée de son mandat. Sans doute qu’il ne saurait s’accommoder de réformes institutionnelles taillées sur mesure ou de situations que son éthique personnelle refuserait. Le mandat de président du Cnra n’est pas renouvelable et dure exactement six ans. Babacar Touré a tenu à s’en tenir scrupuleusement à la rigueur des textes organisant l’institution. BT nous aura donc donné une leçon de vie, des leçons d’éthique et de professionnalisme. Sans compter ce qu’il a laissé de grandiose et d’utile au Cnra.
Babacar Touré et son équipe du Cnra ont fini de réfléchir sur tous les textes qui devront donner un visage de modernité, d’ouverture et de démocratie mais aussi de professionnalisme au secteur des médias. Les mutations technologiques qui ont changé le cours de l’histoire des médias imposent une prise en charge fondée sur des principes clairs et rigoureux. Le Président Macky Sall a trouvé la belle formule en prodiguant à Babacar Touré, lors de la cérémonie de remise du dernier rapport annuel du Cnra : «Vous avez été constant et vous êtes un homme de conviction. Je vous sais ferme sur les principes. Je vous sais tout aussi flexible, pédagogue, plutôt persuasif. Vous avez fait montre de générosité, d’esprit fédérateur autour des principes d’impartialité.» Babacar Touré a assurément balisé la voie à son successeur et a permis à l’institution de redorer son blason.
Le Cnra a gagné en aura, en visibilité et en crédibilité. On ne peut pas dire que l’institution a pu forcer la main au gouvernement pour obtenir plus de moyens financiers pour remplir sa mission, car Babacar Touré semblait s’interdire de mener une bataille pour obtenir les ressources financières nécessaires. On peut bien lui reprocher ce scrupule. Babacar Touré aura donc incontestablement réussi sa mission à la tête du Cnra. Il se voudrait désormais en retraite de «tout». Mais force est de dire que le Sénégal, dans le contexte actuel, aura encore besoin de son entregent, de son intelligence, de sa sagesse et de sa capacité à établir des passerelles entre les acteurs publics.
Babacar Touré n’aura qu’une seule excuse, ce serait de faire comme un autre grand professionnel des médias, Pierre Bellemare, décédé récemment à 88 ans passés et qui disait : «Je veux travailler jusqu’au bout, la retraite ce n’est pas pour moi, je ne sais pas ce que c’est. J’ai toujours aimé raconter des histoires, je le fais dans mes livres.»
LA FIN D’UNE HISTOIRE
Décédé à la suite d’une longue maladie, Babacar Touré, 69 ans, est une figure médiatique respectée partout en Afrique
Décédé à la suite d’une longue maladie, Babacar Touré, 69 ans, est une figure médiatique respectée partout en Afrique. Fondateur du groupe Sud communication, il laisse derrière lui une réputation et une aura qui font l’unanimité.
Le fondateur du groupe Sud communication, l’un des plus illustres journalistes de ce pays, s’est éteint hier soir. Il fit un architecte, un référent de qualité de la presse. Babacar Touré, plus connu sous la signature «BT», c’est un fabuleux destin qui vient de s’interrompre. A 69 ans.
Fondateur du groupe Sud communication, il est, au même titre que Sidy Lamine Niass, un acteur incroyable du développement de la presse privée. Mamadou Koumé, son camarade de promotion au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, témoigne : «C’est une douloureuse nouvelle. Une grande perte. C’était un ‘’promotionnaire’’ (7ème). C’est au Cesti que nous nous sommes connus en 1976 et restés des amis. Mbaye, comme je l’appelais, était un homme courageux, sincère et généreux. Un seigneur s’en est allé.» Jouissant d’une exceptionnelle réputation, BT a traversé et analysé toutes les crises de son temps. Enseveli sous les honneurs, la reconnaissance de ses pairs, M. Touré a traversé les époques en côtoyant les plus grands, murmurant à l’oreille des Présidents. Et Macky Sall avait décidé de couronner la vie de cet homme, témoin de notre histoire politique, en le nommant à la tête du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra).
A travers ce geste, le Président Sall corrigeait une injustice : C’était la première fois qu’un homme issu du sérail était placé à la tête de l’instance de régulation, dont les décisions furent moins contestées, car elle était dirigée par un modèle de rectitude, d’ouverture, de rigueur professionnelle et morale. «Jamais durant son mandat il n’a pu être voué aux gémonies pour ses prises de position. Il a su conseiller, il a su aider à éviter les turpitudes et il a su faire preuve de résistance, chaque fois qu’il était en face de velléités de dérives anti-démocratiques. Il a su faire revenir, avec délicatesse, sur les bonnes pratiques journalistiques, tous ceux et celles qui prenaient un peu trop de liberté avec les principes fondamentaux de la profession. Il s’est bâti une crédibilité durant plus de trente-cinq années comme journaliste et comme patron de médias. Il ne courait après aucun avantage, privilège ou honneur particulier», témoignait Madiambal Diagne, administrateur général du groupe Avenir communication, qui n’a jamais caché son affection pour cet homme.
Après cette parenthèse, le natif de Fatick avait décidé de reprendre une existence normale. Par contre, sa vocation, qui est restée toujours intacte, l’a distrait dernièrement avec une série d’éditos publiée par Sud Quotidien dont le dernier remonte au 14 juillet. Intitulé «L’arc de feu sous régional», il écrivait : «Notre pays, si on n’y prend garde, pourrait subir les effets telluriques de ce déferlement de violence contagieuse qui se propage dans l’arc de feu ravageur de notre voisinage immédiat. En effet, la guerre de libération de la Guinée-Bissau, les conflits armés du Liberia, de la Côte d’Ivoire, du Nord Mali et quarante ans de guérilla en Casamance sur le flanc sud de notre pays, ont favorisé un important trafic et une circulation massive d’armes de guerre dans la sous-région. Aux soldats perdus de ces guerres de pauvres qui se sont dispersés dans notre espace soudano-sahélien, se sont ajoutés des rescapés de l’internationale terroriste, chassés d’Algérie et de Libye, repliés dans notre aire géopolitique avec armes et idéologie, pratiquant assassinats, vols, agressions, enlèvements contre rançons et protection, détruisant au nom de Dieu, adeptes de la contrebande, du trafic de drogue, d’organes et d’êtres humains. Cependant, la violence de masse la plus horrible qu’il nous a été donné de vivre en ce 20ème siècle finissant fut la véritable boucherie subie par des Sénégalais et des Mauritaniens en avril 1989.» Il ajoutait : «Certains médias mauritaniens, sénégalais, et internationaux dont Radio France internationale (Rfi) apportèrent au conflit une amplification dramatique, contribuant à surchauffer les esprits et à titiller les bas instincts de groupes manipulés. Le chauvinisme des uns, le nationalisme étroit des autres, exacerbés par l’opportunisme politique et le populisme de certains ténors ayant cru leur moment venu de prendre le pouvoir, provoquèrent une situation d’une violence inouïe. Dans les deux pays, de paisibles citoyens furent égorgés, éventrés, démembrés ou émasculés par des hordes en furie vengeresse, assoiffées de sang. Des deux côtés, aucune force de l’ordre ne s’est manifestée, ni n’a reçu l’ordre d’empêcher les tueries et de protéger les personnes en danger et leurs biens pillés ou confisqués.» Il a fait ses adieux à ses lecteurs avec un style unique, car Babacar Touré c’est aussi l’élégance d’une plume, l’écriture précise, précieuse et profonde.
Précurseur
Précurseur dans le milieu de la presse, Babacar Touré est à la fois un journaliste et un homme d’affaires né en 1951 à Fatick. Diplômé en sociologie et sciences politiques, en journalisme et communication, et titulaire d’un Certificat de maîtrise d’anglais, il complète sa formation au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti), au sein de la promotion 1979. Ses premières expériences professionnelles auront lieu au sein du quotidien gouvernement Le Soleil. Ensuite, cap sur les Etats-Unis, la France et le Canada.
En 1982, il lance la revue Sud Hebdo qui donnera naissance par la suite à Sud Quotidien en 1986. Avec quelques anciens collègues comme Abdoulaye Ndiaga Sylla, Ibrahima Fall et Sidy Gaye, il écrit les lettres de noblesse de la presse. BT est l’explication du succès et de la longévité de Sud dont la singularité prenait sa source dans l’histoire même de son imminent créateur.
Après la création du magazine Sud Hebdo en 1982, qui deviendra Sud Quotidien en 1993, naquirent la première radio privée du Sénégal (Sud Fm) en 1994, une école de formation de journalistes et de communicants (Issic) en 1996 et La chaîne africaine (Lca), qui a connu une courte existence. Durant toute sa vie, Babacar Touré s’est battu pour la liberté de la presse. Il est membre fondateur de l’Union nationale des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Unipics), devenue plus tard Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics). Avec son décès, le Sénégal perd un homme dont l’aura et la considération dépassent les frontières sénégalaises.