SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du 13 mai.
"Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
- Monsieur Mamadou Badji, Professeur titulaire des Universités, matricule de solde n° 100402/E est nommé Recteur, de l’Université Assane Seck de Ziguinchor au Ministère de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation, en remplacement de Monsieur Courfia Kéba DIAWARA, appelé à d’autres fonctions.
- Monsieur Tenguella BA, Inspecteur de l’Enseignement élémentaire, matricule de Solde n°518550/L, est nommé Directeur de l’Education préscolaire au ministère de l’Education nationale, en remplacement de Monsieur Ousmane DIOUF.
- Monsieur Serigne Sabou BADIANE, Inspecteur de l’Enseignement élémentaire, matricule de solde n°515786/D, est nommé Directeur des Ressources humaines au ministère de l’Education nationale, en remplacement de Monsieur Ibou NDIATHE, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite."
MACKY SALL DEMANDE AUX MINISTRES DE RESTER VIGILANTS
Le chef de l'Etat insiste sur l’impératif d’anticiper la reprise durable et la relance dynamique des activités économiques dans le contexte de la pandémie du coronavirus - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 13 mai 2020.
"Le Conseil des ministres s’est tenu le mercredi 13 mai 2020 au Palais de la République, sous la présidence du Chef de l’Etat, son Excellence, Monsieur Macky SALL.
Le Chef de l’Etat a, à l’entame de sa communication, informé le Conseil des nouvelles mesures d’adaptation prises pour asseoir l’efficacité de la stratégie nationale de lutte contre la pandémie du COVID-19. Il a, à cet effet, demandé aux membres du Gouvernement de veiller à l’application effective des décisions, annoncées lors de son Message à la Nation du 11 mai 2020.
Le Président de la république a, au titre de la confiance des acteurs et de la relance durable des activités économiques post crise COVID-19, insisté sur l’impératif d’assurer la vigilance absolue dans la gestion de la pandémie, mais également d’anticiper la reprise durable et la relance dynamique des activités économiques.
Le Chef de l’Etat a, en outre, indiqué aux membres du Gouvernement que la poursuite de l’exécution des projets d’investissements publics, la protection des travailleurs, le maintien des activités et le développement de nos entreprises, constituent des catalyseurs pour la relance économique.
Le Président de la République a, à cet égard, demandé aux ministres d’intensifier l’accompagnement de l’Etat aux entreprises et ménages.
Le Chef de l’Etat a, à cet effet, demandé au Ministre des Finances et du Budget de mettre à contribution toutes les lignes de financement disponibles au niveau des structures publiques de promotion et de développement du secteur privé.
Le Président de la République a exhorté les membres du Gouvernement à préparer la relance globale de l’économie par une transformation locale de nos productions agricoles et leur consommation nationale.
Le Chef de l’Etat a, à cet égard, demandé au Ministre de l’Industrie d’actualiser, en relation avec le Ministre du Plan, la stratégie nationale de développement industriel, à la lumière des enseignements de la crise.
Le Président de la République, revenant sur la relance de la production et la permanence du dispositif de suivi du chômage technique dans les entreprises a souligné que la crise du COVID-19 ne doit pas avoir un impact sur la productivité des entreprises et les emplois. Il a, ainsi rappelé au Ministre du Travail la nécessité de veiller au respect des droits des travailleurs.
Le Chef de l’Etat a, enfin instruit le Ministre des Finances et du Budget et le Ministre en charge de la Coopération de diligenter, en relation avec le Délégué général du pôle urbain de Diameniadio, les dossiers techniques et financiers, relatifs à l’accélération des travaux d’aménagement programmés.
Au titre des Communications :
- Le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait une communication sur la revue du projet TER et sur la modélisation de la COVID-19 au Sénégal.
- Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur la mobilisation des ressources du FORCE COVID-19 et l’exécution des dépenses.
- Le Ministre des Affaires étrangères a fait le point sur la situation et l’assistance apportée à nos compatriotes de la Diaspora.
- Le Ministre de la Solidarité nationale a fait une communication sur la situation de la distribution de l’aide alimentaire d’urgence.
- Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait le point sur la ligne de financement de 200 milliards mise à la disposition des entreprises, à travers les banques, ainsi que le financement des projets prioritaires.
- Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait le point sur l’évolution de la pandémie.
- Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur la préparation de la campagne agricole 2020-2021
- Le Ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement du Territoire a fait une communication portant sur les résultats issus de l’évaluation des performances des communes bénéficiaires du PACASEN en 2020.
- Le Ministre en charge du Suivi du Plan Sénégal émergent (PSE) a fait le point sur les avancées et la mise en œuvre des projets prioritaires.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté :
- Le projet de décret relatif à la formation professionnelle ;
- Le projet de décret relatif à la certification professionnelle.
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
- Monsieur Mamadou Badji, Professeur titulaire des Universités, matricule de solde n° 100402/E est nommé Recteur, de l’Université Assane Seck de Ziguinchor au Ministère de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation, en remplacement de Monsieur Courfia Kéba DIAWARA, appelé à d’autres fonctions.
- Monsieur Tenguella BA, Inspecteur de l’Enseignement élémentaire, matricule de Solde n°518550/L, est nommé Directeur de l’Education préscolaire au ministère de l’Education nationale, en remplacement de Monsieur Ousmane DIOUF.
- Monsieur Serigne Sabou BADIANE, Inspecteur de l’Enseignement élémentaire, matricule de solde n°515786/D, est nommé Directeur des Ressources humaines au ministère de l’Education nationale, en remplacement de Monsieur Ibou NDIATHE, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite."
88 SÉNÉGALAIS MORTS DU COVID-19 À L'ÉTRANGER
«14 personnes sont décédées aux Etats-Unis, 5 en Italie, 3 en Espagne, 1 au Pays-Bas.» En France, les défunts sont au nombre de 65 dont 63 à Paris, et 2 à Lyon
Moïse Diégane Sarr, Secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur a indiqué mardi 12 mai que 88 Sénégalais sont décédés de la Covid-19 à l’étranger. M. Sarr s’exprimait sur la Rts. Le bilan officiel de décès de sénégalais de l’extérieur atteints du Covid-19 se dresse comme suit : «14 compatriotes sont décédés aux Etats-Unis, 5 en Italie, 3 en Espagne, 1 au Pays-Bas.» En France, les défunts sont au nombre de 65 dont 63 à Paris, et 2 à Lyon.
Dans son adresse à la Nation en date du 11 mai, le président de la République, Macky Sall indiquait avoir donné des instructions pour la levée de la mesure interdisant le rapatriement des corps de sénégalais décédés du Covid-19 à l’étranger.
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LES PREMIERS MOTS D'UNE PATIENTE GUÉRIE DU COVID-19
Comment elle a été contaminée, le stress de la quarantaine, les conditions de sa prise en charge médicale- Le cri de coeur de Diaba Ndiaye
"LA RESPONSABILITÉ D’ÉTAT S'ACCOMPAGNE DIFFICILEMENT DE LA RESPONSABILITÉ ÉMOTIONNELLE
Mahammed Boun Abdallah Dionne explique le sens, l’opportunité des mesures annoncées, lundi dernier, par le président de la République dans le cadre de la lutte nationale contre la pandémie du Covid-19
Dernier Premier ministre avant la réforme constitutionnelle qui a supprimé la Primature de l’architecture institutionnelle du Sénégal, l’actuel Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République, fidèle à son habitude, monte encore au créneau pour la défense des politiques du Président de la République. Conjoncture et actualité obligent, dans cette entretien exclusif accordé au Soleil, Mahammed Boun Abdallah Dionne s’attelle à expliciter aux Sénégalais, avec une force argumentaire manifeste, le sens, l’opportunité et la nécessité des mesures prises et annoncées, lundi dernier, par le Président de la République dans le cadre de la stratégie de lutte nationale contre la pandémie du Covid-19.
Monsieur le Ministre d’Etat, le Président de la République vient de prendre des mesures d’assouplissement dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Quelle en est votre appréciation ?
Je voudrais d’abord saisir l’occasion que vous m’offrez pour saluer encore une fois, le consensus global qui accompagne la définition et la mise en œuvre de la stratégie nationale de riposte face au Covid-19.
Bien qu’étant désigné par la Constitution comme celui qui définit et détermine la politique de la nation, le Chef de l’Etat a souhaité, dès la survenance de la pandémie sur le territoire national, rencontrer toutes les forces vives du pays, pour recueillir leurs points de vue et fédérer les énergies. Aujourd’hui, les Sénégalais dans leur grande majorité et dans toutes leurs composantes, les forces politiques, la société civile, le secteur privé national, les syndicats de travailleurs, le monde associatif, les mouvements citoyens, tous, accompagnent ce consensus autour du Président de la République et il faut s’en féliciter.
Il y a également que le Président Macky Sall a une écoute attentive et permanente des pulsions du peuple, en tant que garant de l’équilibre social. Il vient encore de le démontrer dans son message à la nation, le lundi 12 mai, à propos de la requête des Sénégalais de la Diaspora relative au rapatriement des personnes décédées du Covid-19 à l’étranger. C’est de cette double posture de dialogue et d’écoute qu’il faut analyser les nouvelles décisions prises par le Chef de l’Etat dans le cadre de la riposte contre cette pandémie.
Le Chef de l’Etat a parlé d’adaptation pour fonder ces nouvelles mesures. Qu’en dites-vous ?
Oui s’il n’y avait qu’un seul mot à retenir du message à la nation du Président de la République, c’est bien le mot «adaptation». Il faut dire en effet que les décisions prises par le Chef de l’Etat fondent leur pertinence d’une analyse objective qui a impliqué des experts sénégalais de haut niveau et très au fait des réalités scientifiques, économiques et épidémiologiques, qui ont travaillé sur des scénarii et de la prospective.
Leur conclusion a été que nous tournions à présent au tour du pic, la période à partir de laquelle il devrait y avoir de moins en moins de nouveaux infectés et de plus en plus de malades guéris. L’autre conclusion du groupe pluridisciplinaire des experts nationaux a été que le Covid-19 va continuer de circuler dans le pays jusqu’au mois d’août, voire septembre au minimum. C’est sur la base de ces données critiques que le Président de la République a pris ces décisions courageuses, appelant le peuple sénégalais à apprendre à vivre désormais en présence du virus.
Comme il l’a dit dans son message en ouoloff : «Gaan gu baña ñibbi te manu loo tooxu, da ngay xool nooy dëkke ak moom». Autrement dit : «Si tu as chez toi un invité qui ne veut plus rentrer chez lui et que tu ne puisses point déménager, tu as intérêt à étudier comment cohabiter avec lui». C’est armé de cette sagesse bien de chez nous, que le Président Macky Sall, loin du relâchement, a opté pour une stratégie d’adaptation, mais qui replace l’homme investi de toutes ses responsabilités, au cœur de la stratégie.
Seulement, un de vos prédécesseurs à la Primature du Sénégal a parlé de «démission de l’Etat» en parlant des nouvelles mesures d’assouplissement…
Il faut savoir rester modeste dans la vie. C’est une qualité essentielle. Les Chinois disent que «la modestie et la modération sont les deux ailes du sage».
Tout de même, vous ne pouvez pas être plus intelligent que les Présidents du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Burkina, de la Tunisie, de la Mauritanie, etc., plus intelligent que tous les dirigeants du continent et leurs équipes qui viennent de valider avec la Commission économique des Nations-Unies pour l’Afrique, une stratégie de déconfinement pour le continent. Vous ne pouvez être plus intelligent que la terre entière et vous tromper de perspective en permanence.
Il y a bien quelque chose qui ne tourne pas rond chez ceux-là qui ont la fâcheuse habitude de ruer dans les brancards, avant de battre leur coulpe, comme quand les étudiants sénégalais de Wuhan avaient sollicité leur rapatriement. Ce sont encore les mêmes qui nous parlent maintenant de démission de l’Etat. Ils se trompent et ils continueront de se tromper car la responsabilité d’Etat s’accommode difficilement de la responsabilité émotionnelle. Et bien entendu, sans responsabilité individuelle et collective, même avec un confinement intégral et généralisé, le virus continuerait de se propager.
Dans le préambule de notre Constitution, il est dit expressément que «la construction nationale repose sur la liberté individuelle», la liberté individuelle se comprenant aussi comme une responsabilité individuelle. Le coronavirus ne se déplace point. On le déplace. Dès lors, le comportement individuel est le premier facteur clé de succès dans la lutte anti-Covid-19. Pour dire qu’un Etat n’est fort que de la responsabilité individuelle et collective de ses citoyens. C’est ce que le Président Macky Sall a toujours compris.
Nous notons aussi avec lui, que s’adapter, c’est aussi décider toujours en fonction de l’évolution de la situation. Je rappelais il y a quelques jours à certains de mes collègues, que trois mots sont devenus les vedettes du Petit Larousse en cette année 2020 : confinement, déconfinement et reconfinement. Souhaitons et travaillons, tous ensemble, afin que le Chef de l’Etat n’ait pas à décider d’un retour en arrière, avec la suspension des nouvelles mesures d’assouplissement, car ce serait difficile pour notre économie.
Monsieur le Ministre d’Etat, qu’est-ce qui change fondamentalement dans la nouvelle stratégie d’adaptation ?
Permettez-moi d’abord de rappeler certains paramètres essentiels de notre stratégie de riposte face à la pandémie.
Loin du relâchement, mais sans violence inutile ni faiblesse coupable, le scénario d’adaptation s’appuie sur les mêmes invariants de rigueur, de discipline et d’action solidaire qui ont permis de contenir jusqu’à présent le Covid-19. C’est-à-dire, l’état d’urgence, le couvre-feu, les gestes-barrières désormais rendus obligatoires, la fermeture des frontières terrestres, aériennes et fluviomaritimes, l’interdiction des déplacements entre les régions, etc. Le contexte global est assurément le même, face à la pandémie mais certaines variables correspondent désormais davantage au besoin de sauvegarder la vie économique et sociale du pays, parce qu’il y aura un après-Covid-19.
Gouverner, c’est certes prévoir, mais c’est avant tout décider. Et c’est le rôle du leader, que de décider. Nos démocraties parlementaires sont devenues des démocraties d’opinions. Tout est matière à débat et fort heureusement. Certains pays occidentaux ont payé cher leurs hésitations sur le confinement ou même sur le port généralisé du masque, alors que leur stade de développement l’autorise. Les mêmes hésitations se posent aujourd’hui chez eux, en termes de déconfinement.
En ce qui concerne l’Afrique, nous n’avons pas à hésiter. La taille du secteur informel africain dans nos économies ainsi que la modestie des minima et transferts sociaux en faveur des plus démunis, ne permettent pas de confiner, de verrouiller les populations à double tour dans des maisons d’arrêt économique. Rien que dans notre pays, ce sont cinquante milliards de francs Cfa de Pib qui sont perdus chaque jour d’inactivité économique. Est-ce soutenable si cela devait perdurer ? Bien sûr que non ! C’est pourquoi, le Chef de l’Etat a préféré la voie de l’adaptation à celle de la maison d’arrêt économique pour tous. Et il a bien raison.
Pouvez-vous nous parler des nouvelles mesures et de leur portée économique ?
La première mesure d’adaptation prise par le Chef de l’Etat, qu’il nous faut saluer, est l’allongement de la durée du temps de travail. Une heure de production par jour, pour tous, à l’échelle d’un pays, c’est énorme.
Avec le Covid-19, le temps de travail dans le secteur public était fixé par décret, de 9h à 15h et il était demandé au secteur privé d’en faire autant. Le Président de la République vient de prolonger d’une heure, ce temps de travail quotidien pour le fixer désormais de 9h à 16h. Travailler plus, pour produire plus, c’est la direction que nous indique le Chef de l’Etat afin que le post-COVID ne soit pas l’ère des faillites à grande échelle.
Au demeurant, c’est cet allongement d’une heure de la durée du temps de travail qui justifie le recul d’une heure du début du couvre-feu qui débute désormais à 21h et non à 20h. Vous observerez que tout a été mis en œuvre par le Président Macky Sall pour remettre le pays au travail.
Il en est de même pour le secteur des transports publics dans lequel, sur instructions du Chef de l’Etat, le gouvernement va prendre les mesures d’assouplissement nécessaires afin de permettre aux travailleurs agricoles de rejoindre leurs localités, car l’hivernage approche à grands pas. En Woloff, il s’agit du phénomène qualifié de «noraan» qui nous est bien utile.
Le Président de la République a par ailleurs mis en place, dans la perspective de la campagne agricole à venir, une ligne de subventions de soixante milliards de francs Cfa destinée à l’achat des intrants agricoles.
Toutes ces décisions concourent à produire plus.
Ce retour à une certaine normalité dans l’activité économique s’exprime aussi à travers le retour des activités commerciales, secteur clé du tissu économique et grand pourvoyeur d’emplois. Le Chef de l’Etat a ainsi décidé de l’ouverture des marchés six jours sur sept, alors qu’ils étaient encore astreints à des jours particuliers d’ouverture. Les loumas ou marchés hebdomadaires sont également rouverts, mais sous conditions restrictives, pour éviter les flux de transports entre les régions ; leurs activités étant désormais circonscrites au niveau des départements administratifs du pays.
Enfin, les 551 000 élèves sénégalais en classes d’examen sur les 3,5 millions d’élèves que compte le pays, vont retourner à l’école. La perte d’une année scolaire serait chèrement payée par la nation, car il s’agirait de retarder d’un an, l’entrée dans le système national de production, de toute une génération. Il nous fallait l’éviter. Ainsi, le 2 juin, ce demi-million d’élèves va retourner en classe.
Voilà pour les nouvelles mesures économiques d’adaptation prises par le Chef de l’Etat.
Les évêques du Sénégal semble avoir dit non à la nouvelle stratégie du Chef de l’Etat. Quel commentaire faites-vous de cette posture ?
Nous devons tous saluer cette position de prudence en cours de formulation par l’Eglise catholique. Vous savez bien que le Président Macky Sall entretient d’excellentes relations avec toutes les autorités religieuses du pays.
Bien entendu, comme toujours dans pareil cas, le Chef de l’Etat s’est entretenu avec l’Archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye, et il s’est fortement réjoui de la position de l’Eglise. Je peux le dire ici. En vérité, quand le Président de la République décide de la réouverture, sous conditions, des lieux de culte, en instruisant les ministres de l’intérieur et de la Santé d’en définir les contours, c’est une option que l’Etat offre. Or une option n’est pas une obligation. Ce qui est important, c’est que pour toutes ces mesures d’adaptation qui concourent au retour à une certaine normalité tant au plan économique que social, le cadre contextuel global demeure le même : état d’urgence, couvre-feu, fermeture des frontières, limitation des déplacements entre les régions, distanciation sociale, port du masque obligatoire, etc.
En effet, la fréquentation des lieux de culte, des établissements scolaires et autres espaces publics, des marchés et autres commerces, y compris les restaurants, obéira strictement aux mesures de distanciation physique et sociale et aux gestes barrières. Le port du masque et le lavage des mains y seront obligatoires. C’est d’ailleurs pourquoi le Président de la République a déjà décidé de la confection de dix millions de masques par nos usines et nos artisans. Ces dix millions de masques subventionnés sont en cours de production.
Monsieur le Ministre d’Etat, que faut-il faire pour réussir cette nouvelle stratégie ?
De l’information, de la sensibilisation et de la responsabilité individuelle et collective. Aucun effort, aucune ressource ne sera de trop dans cette mobilisation nationale, pour nous libérer du Covid-19.
Les autorités religieuses et coutumières, les leaders socio-communautaires, les chefs de villages, les chefs de quartiers, les «bajeenu goxx», La Croix Rouge, les jeunes volontaires, les socio-anthropologues qui aident à lever les résistances et les obstacles et qui luttent contre la stigmatisation des malades, tous, doivent se mobiliser à l’échelle communautaire pour appuyer notre vaillant corps médical.
C’est par le consensus national dans l’effort collectif, la foi en notre nation et la discipline individuelle et collective, que nous nous nous tirerons d’affaire. Le Président de la République a posé les jalons de ces grandes retrouvailles nationales autour de l’essentiel, c’est-à-dire le Sénégal. Tous ensemble, unis et solidaires, nous réussirons.
VENTE AUX ENCHÈRES DE TABLEAUX D’ART AU PROFIT DE LA LUTTE CONTRE LE COVID 19
50% des ventes seront offerts aux associations évoluant dans les actions d’entraides aux enfants de la rue, les daras - Les fonds récoltés serviront à leur acheter du matériel sanitaire contre la pandémie - COMMUNIQUÉ DE BABACAR MBAYE DIOP
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du sieur Babacar Mbaye Diop, membre d'un collectif d'artistes initiateurs d'une vente aux enchères au profit de la lutte contre le coronavirus du 12 au 30 mai 2020.
"Pour accompagner le ministère de la Santé et de l’Action dans la lutte contre l’épidémie de Coronavirus, 15 artistes plasticiens (voir la liste en annexe) se mobilisent pour une vente aux enchères de leurs tableaux d’art. La vente aux enchères aura lieu du 12 au 30 mai sur internet dans le lien suivant Art Against COVID 19.
En acquérant une ou plusieurs œuvres de ces artistes connus sur le plan national et international pour leur travail artistique, 50% des ventes seront offerts aux associations évoluant dans les actions d’entraides aux enfants de la rue, les daras, les enfants abandonnés. Les fonds récoltés leur serviront à leur acheter du matériel sanitaire et de protection contre la pandémie du COVID 19.
LE CALVAIRE DES ÉTUDIANT AFRICAINS CONFINÉS EN FRANCE
Achille, 24 ans, erre dans les couloirs du CROUS de Poitiers. Depuis le début du confinement, cet étudiant sénégalais en Master 2 géographie, doit choisir entre payer son loyer ou dépenser ses épargnes pour vivre
The Conversation |
Papa Oumar Ndiaye |
Publication 13/05/2020
Achille, 24 ans, erre dans les couloirs du CROUS de Poitiers. Depuis le début du confinement, cet étudiant sénégalais en Master 2 géographie, doit choisir entre payer son loyer ou dépenser ses épargnes pour vivre. Il a fait son choix :
« Je préfère avoir de quoi manger. J’ai deux mois d’arriérés de loyers en ce moment mais qu’est-ce que tu veux ? De toute façon, il ne me reste plus rien. »
Comme beaucoup de jeunes étudiants originaires du continent african, Achille est bloqué en France à cause de la crise sanitaire et ses conditions de vie se sont considérablement détériorées.
Le président de la Fédération des étudiants et stagiaires sénégalais de France, Thierno Laye Fall, déclarait dans un article du Monde paru le 11 avril que de nombreux cas d’étudiants africains en détresse lui étaient régulièrement remontés. Ces derniers subissent en effet les conséquences des décisions politiques de leurs pays d’origine mais aussi la précarité estudiantine qui règne dans leur pays d’accueil.
Des étudiants promis à un bel avenir
Achille, originaire de Dakar, est arrivé en France en 2017. Il n’est pas boursier malgré qu’il en a fait plusieurs fois la demande.
Ce nombre importante représente 5 % des 5 100 000 étudiants internationaux en mobilité dans le monde qui ont choisi la France en 2019, le premier pays non anglophone accueillant des étudiants non européens.
À l’horizon 2030, le nombre des étudiants en mobilité dans le monde devrait dépasser les 10 millions d’individus. Aujourd’hui, 46 % des étudiants étrangers en France sont originaires du continent africain. Le Maroc est le premier pays d’origine des étudiants étrangers (12 %), suivi par l’Algérie (9 %), la Chine (9 %), l’Italie (4 %), Tunisie (4 %), le Sénégal (soit 3 %).
Ces étudiants internationaux indiquent souvent souhaiter rentrer dans leurs pays pour y poursuivre des carrières prestigieuses et constituer ainsi une future élite impliquée dans l’avenir politique de leurs nations respectives.
« Ils serviront souvent de trait d’union entre leur pays de naissance et le pays où ils auront été diplômés […] »
Pourtant leur avenir semble aujourd’hui compromis par la crise sanitaire.
L’impossible retour au pays
Le 15 mars, lorsque le confinement est annoncé, tous les étudiants (y compris moi-même), locataires dans des résidences universitaires ont reçu une lettre expliquant :
« Les consignes nationales nous imposent de vous demander de quitter votre logement d’ici le mercredi 18 mars 2020. »
Ce calendrier, très serré pour quitter son logement, s’est encore accéléré́ avec l’annonce du président de la République indiquant que le mardi 17 mars à midi devient désormais le dernier délai possible pour rejoindre son lieu de domicile régulier, c’est-à-dire, dans leur pays d’origine.
Cette période a été vécue comme particulièrement angoissante. Pour beaucoup d’entre nous prendre un avion de façon précipitée est financièrement impossible.
Rappelons que le montant de la bourse varie entre 300 et 600 € selon que l’étudiant fait ses études à Paris ou dans une autre région de France. Or le prix des billets d’avion pris la veille pour le lendemain peuvent monter jusqu’à plus de 1 000 €.
Peu à peu, cette mesure devient impossible à suivre : la plupart des vols sont annulés, et les trains ne circulent plus.
Nombreux sont donc les étudiants à Poitiers et partout en France qui se sont mobilisés à travers des associations ou conseils de résidence pour pouvoir garder leur logement en cité CROUS. J’ai personnellement participé à ces mouvements pour tenter de trouver des solutions.
À Poitiers, le CROUS a proposé une distribution de pains tous les deux jours aux étudiants, ponctuellement des denrées. Mais surtout, l’organisme a mis en place un système de consultations par téléphone que moi-même et deux autres étudiants encadrent.
Il s’agit d’appeler une fois toutes les semaines tous les étudiants confinés de prendre de leurs nouvelles. C’est lors de ces appels, que l’on apprend que certains restent plusieurs jours sans avoir de quoi manger, que d’autres ont perdu leur « petit boulot » mais ne peuvent bénéficier du chômage partiel puisqu’ils étaient intérimaires, que certains n’ont aucune aide tandis que d’autres ont entendu parler d’un soutien hypothétique venant de leur pays d’origine…
Nous nous sommes ainsi demandé, de façon assez légitime : que font les gouvernements sénégalais, marocain, togolais pour leurs ressortissants étudiants en France depuis le début de la pandémie ?
Le volte-face du Sénégal
L’exemple du Sénégal est assez intéressant. Tout au début de la pandémie en Chine, nombreux gouvernements (occidentaux surtout) avaient commencé à rapatrier leurs citoyens. Interrogé sur le sort des étudiants sénégalais à Wuhan, le président du Sénégal Macky Sall déclarait ceci le 3 février 2020 :
« Le Sénégal n’a pas les moyens de rapatrier ses compatriotes. » (soit une douzaine d’étudiants à Wuhan)
Ce discours a choqué beaucoup d’étudiants et d’autres observateurs mais paradoxalement salué par de nombreux autres sénégalais population civile pour qui les rapatrier pourrait exposer le pays au virus.
Le Sénégal compte pourtant aujourd’hui plus d’un millier de personnes infectées.
Face aux nombreuses critiques, le gouvernement Sall a enfin « envisagé » de mieux intégrer « sa » diaspora dans sa politique de lutte contre la pandémie.
Vraisemblablement, si « les Sénégalais de l’extérieur » – en France ici – remplissent le formulaire qui leur est destiné, ils pourront bénéficier d’une aide, > « un forfait minimal de 200€ qui pourra être revalorisé en fonction de la situation de certains étudiants (en particulier ceux directement atteints par la pandémie du Covid-19. »
La formulation laisse toutefois perplexe lorsque l’on sait que tous les étudiants comme l’ensemble de la population en France peuvent être directement touchés par l’épidémie.
Une précarité financière accentuée
Le fait aussi que cette aide concerne prioritairement les étudiants non boursiers est aussi assez révélateur. En temps normal, le taux d’étudiants boursiers (obtenues du Sénégal) tourne autour de 35 à 40 % environ. Il est difficile d’avoir les chiffres exacts mais lorsqu’on qu’on fait le prorata entre les 3 900 allocataires annoncés en 2015 par le service de gestion des étudiants à l’étranger et le nombre d’étudiants actuellement en France (10974), on pourrait estimer le nombre de non-boursiers à près de 7 000.
En dehors d’un soutien de leur famille, la majorité de ses étudiants dépendent d’un « petit boulot » pour vivre comme je l’ai constaté dans le cadre de mes recherches doctorales.
Enfin, le montant du loyer de la chambre de 9m2 où sont confinés la plupart de ses étudiants est de 236€/mois. Le montant de cette aide paraît alors bien peu.
Si le projet du gouvernement sénégalais semble insuffisant, il a cependant le mérite d’exister et compte comme le seul en Afrique de l’Ouest actuellement.
Ainsi, un étudiant togolais me confiait récemment :
« Les Sénégalais ont la chance de remplir des formulaires, nous on meurt ici, ils [l’État et ses composants] s’en fichent. »
Mes discussions avec des étudiants marocains, nigériens, algériens vont dans le même sens. Un jeune nigérien me déclarait avec indignation :
« Nous, on nous demande même de contribuer à l’effort national, de faire des dons. »
Dans l’ensemble aucun des États d’origine des étudiants n’a mis en place une politique de prise en charge réelle pour ses ressortissants. Vers qui ces étudiants peuvent-ils alors se tourner ?
En France, options limitées
En France, le ministre de l’Éducation national et de l’Enseignement supérieur reste discret à leur sujet.
On lit ainsi sur le site officiel du Ministère que la précarité étudiante et la situation des étudiants français à l’étranger sont au cœur des préoccupations ministérielles. Mais les cas d’étudiants étrangers et leur situation sur le sol français ne sont soulevés qu’à travers le prisme du titre de séjour :
« Les étudiants internationaux engagés dans une formation en France et dont le titre de séjour arriverait prochainement à expiration feront l’objet d’une attention spécifique du Gouvernement. Une disposition spécifique du projet de loi d’urgence pour faire face à l’épidémie de Covid-19 permettra au gouvernement de prendre toutes les mesures utiles afin de prolonger leurs titres de séjour. »
#BienvenueEnFrance
Il y a seulement quelques mois, on acclamait les étudiants étrangers, « une chance pour la France », accueillis sous la bannière #BienvenueEnFrance.
L’argument politique majeur était de permettre un meilleur accueil à tous ces étudiants non européens. Ces mêmes étudiants invités à rentrer chez eux et leur sort demeure peu médiatisé.
Aujourd’hui nous essayons tant bien que mal de poursuivre normalement nos études, comme nos collègues français. Les difficultés restent malgré tout très préoccupantes.
La crise sanitaire est une épreuve de plus pour cette migration étudiante originaire du continent africain. Les premières crises économiques des années 1970 se sont ainsi accompagnées par une baisse des nombres de bourses,
Cette crise sanitaire, parce qu’elle a des conséquences économiques, accentuera sans aucun doute les inégalités sociales, notamment l’accès au numérique pour les étudiants.
J’ai bien peur aussi que le déconfinement ne présente pas une réelle solution puisque certains étudiants ne pourront pas retrouver rapidement un travail d’appoint pour préparer la rentrée. L’été semble ainsi compromis et s’annonce bien morose.
Papa Oumar Ndiaye est Doctorant en Sociologie, Université de Poitiers, laboratoire GRESCO. Spécialité : Migration internationale des étudiants, Université de Poitiers
LES MESSES RESTENT SUSPENDUES
"On respecte la position des politiques, mais on ne voudrait pas qu'on soit contaminé ou vecteur de contamination parce qu'on est allé à l'église", a dit l'abbé Augustin Thiaw, secrétaire général de la conférence épiscopale
L'Eglise catholique sénégalaise a décidé mercredi que les prières collectives restaient suspendues jusqu'à nouvel ordre à cause du Covid-19, malgré la récente décision du président Macky Sall de rouvrir les lieux de culte. Les évêques du Sénégal ont estimé qu'on n'était "pas encore prêt", a dit à l'AFP l'abbé Augustin Thiaw, secrétaire général de la conférence épiscopale. "On respecte la position des politiques, mais on ne voudrait pas qu'on soit contaminé ou vecteur de contamination parce qu'on est allé à l'église", a-t-il dit.
Le président sénégalais a pourtant annoncé lundi soir la réouverture des lieux de culte, en dépit de l'augmentation constante du nombre de contaminés. Cela concerne les mosquées dans un pays musulman à plus de 90%, mais aussi les églises chrétiennes. Les catholiques représentent environ 5% de la population.
Le président sénégalais a invoqué la nécessité "d'apprendre à vivre en présence du virus" qui devrait continuer à circuler jusqu'en août ou septembre selon lui. Les responsables religieux musulmans ont diversement réagi à l'annonce du président. Le chef de la puissante confrérie musulmane des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, a fait connaître par son porte-parole les modalités de reprise de la prière collective : port du masque, lavage des mains et distanciation obligatoire. D'autres ont exprimé des réserves, compte tenu du risque de promiscuité et de contagion au cours du culte.
La pression religieuse a été invoquée dans les commentaires comme l'une des raisons, avec les nécessités économiques, de l'allègement des restrictions d'activités annoncé lundi par le chef de l'Etat. La décision ultra-sensible de fermer les lieux de culte fin mars avait divisé l'opinion."Nous, vos pères évêques du Sénégal, comptons rester fidèles à notre devoir de protéger partout et en toutes circonstances la santé et la vie des populations", dit l'archevêque de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye, dans un communiqué publié mercredi au nom des évêques du Sénégal. Aussi les messes publiques, les pèlerinages, à commencer par celui prévu à la Pentecôte fin mai et début juin, les kermesses, demeurent-ils suspendus.
Les évêques avaient fait le choix de cette suspension le 13 mars, avant même la décision des autorités de fermer les lieux de culte, a souligné l'abbé Thiaw. Dans les faits, les églises du Sénégal sont restées ouvertes, mais seulement pour les dévotions privées, a-t-il dit.
Le Sénégal a officiellement déclaré 2.105 cas de contamination et 22 décès. La pandémie reste relativement contenue, mais l'inquiétude demeure quant aux limites du système sanitaire de ce pays pauvre si la propagation s'étendait.
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NOUS AVONS OBTENUS DE BONS RÉSULTATS DANS LA GESTION DE LA PANDÉMIE