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17 juillet 2025
PAR Paul K. Fokam
LA CRISE DU CORONAVIRUS DOIT POUSSER L'AFRIQUE À PRENDRE SON INDÉPENDANCE
Pour l’instant, je suis étonné par l’attitude de certains princes africains qui, au lieu de réunir les intelligences du continent pour trouver des solutions locales, agissent comme des suppliants… assis sur une mine d’or
Jeune Afrique |
Paul K. Fokam |
Publication 13/05/2020
La crise du coronavirus est une épreuve mondiale historique. Je n’ai pas souvenir d’une épreuve qui ait touché presque tous les continents dans un temps aussi court et déstabilisé à un tel point la science et l’économie.
La pandémie n’a pas dit son dernier mot, mais, déjà, nous sommes appelés à tirer les premières leçons qui en découlent. La crise a ceci de positif qu’elle rappelle à l’humanité une vérité simple que nous bafouons : l’égalité entre les hommes, quelle que soit la couleur de leur peau, et entre les nations, puissantes et faibles.
Cela suffit aujourd’hui à nous pousser à trouver des solutions fraternelles, à accentuer la solidarité mondiale et à réduire les conflits politiques, économiques et sociaux à leur plus simple expression. Il est souhaitable que les solutions apportées par toutes les nations s’inscrivent dans la préservation du présent et la protection du futur.
Retrouver notre dignité
Pour l’instant, je suis étonné par l’attitude de certains princes africains qui, au lieu de réunir les intelligences du continent pour trouver des solutions locales, agissent comme des suppliants… assis sur une mine d’or.
C’est ainsi qu’on a vu des appels au moratoire temporaire de la dette, aux aides budgétaires, aux aides alimentaires… Ces solutions permettront peut-être de joindre les deux bouts pour quelques jours, voire quelques mois, et sauver des vies menacées. Mais il ne faut pas oublier que les épidémies sont un phénomène cyclique. Ce qui impose des solutions à court, moyen et long termes.
L’Afrique doit dès aujourd’hui mettre sur pied, de façon globale et à l’échelle de chaque pays, des solutions internes à très court terme, en acceptant les conséquences dommageables sur la population la plus vulnérable. Il s’agit en l’occurrence, pour la dignité du peuple africain, de rechercher des solutions endogènes auxquelles viendront s’ajouter des bonnes volontés externes, dans le respect mutuel et non par pitié.
L’Afrique doit ensuite mettre un accent particulier sur les solutions durables de moyen terme, non seulement pour garantir la sécurité de ses citoyens, mais surtout pour rétablir leur dignité. Il est urgent de changer d’attitude vis-à-vis du secteur informel, généralement considéré comme une calamité sociale. Celui-ci doit reprendre son rôle de centre de « formation sur le tas » des futurs entrepreneurs du secteur formel, qui vont prendre en main le processus de création de richesses.
Réduire notre vulnérabilité
L’Afrique doit enfin, à long terme, consolider les acquis des deux précédentes étapes, pour s’assurer une indépendance relative. Du fait de leurs structures extraverties, les économies africaines sont vulnérables aux crises déclenchées sous d’autres cieux. Réduire cette vulnérabilité est le défi de long terme.
Il faut profiter de ce qui nous arrive aujourd’hui pour se concentrer sur la confection d’un véritable tissu productif local, tous secteurs confondus : agroalimentaire, textile, matériaux de construction, automobile, etc. Tant que nous n’aurons pas un tissu industriel consistant, nous resterons à la merci de chaque crise.
Puisque la catastrophe a sévi dans le secteur de la santé, il faut par ailleurs promouvoir des industries pharmaceutiques transformant les plantes locales ou exploitant des licences tombées dans le domaine public. De même, il faut mettre l’accent sur la formation du personnel de santé et la construction d’infrastructures médicales d’accueil et de prise en charge des patients.
Enfin, tout ceci nous impose de réinventer nos systèmes éducatifs, pour les mettre au niveau des défis du futur.
Paul Kammogne Fokam est el fondateur du groupe Afriland First Bank.
MACKY SALL A DÉMISSIONNÉ AVEC L'ÉTAT
Le voilà aujourd’hui appelant au respect de mesures barrières par les citoyens avec distribution de masques gratuits lorsqu’il n’a pas été capable d’assurer la protection des soignants par des distributions identiques et à temps - COMMUNIQUÉ DU CRD
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Congrès de la Renaissance Démocratique (CRD), daté du 13 mai 2020, à propos de la gestion par l’Etat, de l’épidémie de coronavirus.
« La Conférence des Leaders du Congrès de la Renaissance Démocratique prend acte du revirement spectaculaire, irrationnel et incompréhensible du président Macky Sall dans la lutte contre la COVID 19, annoncé dans son discours à la Nation du lundi 11 Mai 2020, mais sans grande surprise !
En effet, en lieu et place d’un confinement strict, bien que partiel, qui aurait dû être mis en œuvre dès les premières heures de la propagation du virus, accompagné d’un rattrapage sur le retard du niveau technique et opérationnel des structures hospitalières du pays et d'une aide financière en cash aux personnes vulnérables, tout en encourageant la production locale de masques, tel que le CRD l’avait proposé, le président de la République a immédiatement choisi de s’installer dans une dynamique purement politicienne. Il a ainsi retenu une stratégie de lutte axée sur un spectacle le valorisant, la recherche de pleins pouvoirs, et la mobilisation de fonds donnant lieu de nouveau à des détournements et de la gabegie, n’hésitant pas à chercher à endosser l’habit de porte-parole attitré des pays africains pour l’annulation de la dette ultime solution au surendettement dans lequel il a plongé le Sénégal !
La presse et les médias, leviers essentiels et alliés stratégiques pour la sensibilisation des masses populaires aux risques de la Covid 19 et à la nécessité d’adopter des gestes barrières ont été divertis par une « aide mal libérée » dans des conditions obscures. Et après que l’épidémie s’est largement étendue, le voilà aujourd’hui appelant au respect de mesures barrières par les citoyens avec distribution de millions de masques gratuits lorsqu’il n’a pas été capable d’assurer la protection des soignants par des distributions identiques et à temps.
Les audiences organisées au palais n’ont pas abouti à un recours aux compétences locales, notamment universitaires, allant dans le sens d’une mobilisation nationale pour la gestion de cette crise sanitaire très vite devenue économique et sociale. Les organisations patronales, les regroupements d’artisans ont été ignorés, lorsque le niveau d’incompétence de l’entourage immédiat, et même large du président, est reconnu notoirement insuffisant.
Le lieu de débat et d’échanges que l’Assemblée nationale aurait pu constituer a été neutralisé par une habilitation à légiférer par recours à ordonnances.
La réflexion sur la protection de l’économie et la reprise de la vie économique et sociale s’est limitée à des demandes d’aides : extinction de la dette pour réduire un endettement enfin retenu excessif, et appel au secteur privé.
Les ressources collectées ou dégagées ont encore une fois servi à attribuer des marchés dans des conditions douteuses, et l’aide aux ménages vulnérables acquise à coût de plusieurs dizaines de milliards ne semble pas être parvenue aux bénéficiaires réels. Le choix de l’opacité dans le fonctionnement du « Comité de Suivi de la Force Covid-19 » a fini de jeter le discrédit sur cet organe aux yeux de l’opinion et des populations en général.
En vérité, Macky Sall demeure enfermé dans la conception de la gestion du pouvoir qui a toujours été la sienne : le gérer au mieux de ses intérêts, de ceux de sa famille et belle famille, et de ceux de son clan d’une part, laisser l’ajustement structurel, la misère et aujourd’hui la maladie aux citoyens face à une politique de santé qui fut absente, des structures médicales dégarnies, et un personnel de santé exposé d’autre part.
Il faudra, au demeurant, beaucoup plus que des ruses présidentielles pour venir à bout de la pandémie !
Après deux mois, le constat est amer, la crise économique et sociale s'installe de plus en plus dans le pays. La nébuleuse distribution de l’aide alimentaire aux populations par son beau-frère est une catastrophe éthique et morale qui ne soulagera pas les populations les plus vulnérables. Le peuple est découragé. Face à tous les sacrifices auxquels il a consenti, il assiste à la poursuite de l’enrichissement illicite des tenants du régime.
A travers le comportement des populations, un relâchement général à propos des mesures barrières et de distanciation sociale a été constaté au moment où l’épidémie semble atteindre son pic. C’est le moment que choisit le « Général de guerre » pour avouer son impuissance et s’en remettre au sens des responsabilités de chacun. Macky Sall a montré son incapacité à prendre en charge les problèmes des Sénégalais exposés au danger d’une épidémie particulièrement contagieuse et meurtrière
Face à la Covid 19, le président de la République n’a pas démissionné seul, il a démissionné avec l’Etat, en autorisant sans mesures d’accompagnement précises l’ouverture des lieux de culte, des marchés et des établissements scolaires, cadres et lieux privilégiés, avec les cérémonies familiales, de regroupement et d’attroupements dans notre société.
Les Sénégalaises et les Sénégalais doivent tirer les conséquences de leur abandon par Macky Sall et l’État. Ils doivent mieux s’organiser dans les quartiers et les villages, les établissements scolaires, les entreprises et les organisations syndicales, en société et dans les lieux de culte, pour lutter contre la Covid 19.
Enfin, le Congrès de la Renaissance Démocratique salue la mesure relative à l’autorisation du rapatriement des corps des Sénégalais de la Diaspora, dont le décès est lié à la Covid 19, après une forte mobilisation citoyenne et félicite tout particulièrement l’ensemble des personnels soignants pour le valeureux combat mené au prix de leur propre santé et qui a permis d'éviter les scénarios catastrophes de l’évolution de la pandémie dans notre pays. »
LES AVOCATS PLAIDENT POUR LA REPRISE DES AUDIENCES
Parmi les mesures prises par le chef de l’Etat, lundi, dans le cadre de l’assouplissement de l’état d’urgence sanitaire il n’a nulle part été mentionné la réouverture des audiences des tribunaux.
Parmi les mesures prises par le chef de l’Etat, lundi, dans le cadre de l’assouplissement de l’état d’urgence sanitaire il n’a nulle part été mentionné la réouverture des audiences des tribunaux. Un oubli, selon certains avocats de la cour qui estiment que les audiences doivent reprendre de la même manière que les lieux de culte et les marchés sont rouverts
Dans ce contexte dominé par la pandémie du coronavirus et marqué par une série de mesures prises par le chef de l’Etat pour endiguer la propagation du covid-19, les avocats ont plaidé pour leur propre cause qui passe par la reprise des audiences des tribunaux.
Selon Me Ousmane Thiam, le seul problème c’est que le Président n’a rien dit sur la reprise des audiences par rapport à ce qui a été envisagé. « Maintenant, nous, notre sentiment est que si les lieux de culte et marchés sont rouverts, on ne voit pas la raison qui puisse présider à ce que le tribunal ne puisse pas reprendre ses audiences. Et je pense que le tribunal aussi pourra rouvrir ses portes et les audiences reprendre pourvu simplement qu’on prenne les dispositions nécessaires afin que les mesures barrières au moins puissent être respectée », plaide Me Ousmane Thiam, avocat à la Cour.
Donnant son point de vue sur la réouverture des mosquées, notre interlocuteur indique qu’il ne prendra pas le risque d’aller dans les mosquées. « Moi, en tant que citoyen et personnellement, je ne prendrai pas le risque d’aller dans certaines manifestations ou des rassemblements, notamment dans les mosquées pour éviter une contamination ».
Et d’expliquer : « maintenant, si le Président, lui, considère qu’il y a lieu d’ouvrir les mosquées, je pense qu’il y a un aspect de son discours qui doit être pris en compte également parce qu’il a dit que chacun doit avoir une responsabilité par rapport à la situation qui prévaut. Je crois que si on tient compte de ce fait, chacun doit prendre en compte sa propre responsabilité pour éviter une contamination ».
Quant à Me Abdoulaye Diallo, lui aussi avocat à la Cour, il soutient que les lieux de culte ne devraient pas être fermés parce que la foi en Dieu prime sur toutes autres choses. « Pour les mesures prises par le président de la République, je dis qu’il n’est que temps. La maladie, elle est là, mais il nous faut quand même travailler. Parce que si on ne travaille pas, on risque de mourir de faim. Je crois que la pire des choses, c’est de mourir de faim », explique Me Diallo.
Poursuivant son argumentaire, l’avocat interpelle l’écrivain Cheikh Hamidou Kane, pour qui il n’y a pas de tête lucide. Soit on sort, on travaille en prenant le maximum de précautions, on évite la maladie ou on contracte la maladie, on guérit ou on meurt. Ou bien on reste au risque de mourir de faim. L’un dans l’autre, je pense qu’il faut choisir de vivre. La dure réalité des choses est d’apprendre à vivre avec la maladie comme on dit », estime Me Abdoulaye Diallo.
A l’en croire, le confinement et les restrictions ne règlent pas grand-chose parce que le virus est là et le confinement ou les restrictions ne le font pas partir. « Les Blancs ont conclu que le fait de confiner, ça permet de retarder l’évolution de l’épidémie en attendant de trouver des solutions alors que chez nous, les solutions nous les avons déjà. C’est vrai que toute maladie peut faire des morts. Que ce soit le paludisme, les maux de tête… ».
Selon Me Abdoulaye Diallo, notre force, c’est de croire à l’existence de la maladie et l’existence d’un Bon Dieu et que toute chose à une fin. «La covid -19 n’est pas plus dangereuse que le paludisme qui sévit dans nos pays depuis fort longtemps et qui est beaucoup plus dangereux d’ailleurs. Elle n’est pas plus dangereuse non plus que la famine ou les guerres qui nous sont imposées par les Blanc », soutient-il.
S’agissant de la réouverture des lieux de culte, Me Diallo considère qu’on n’aurait même pas dû les fermer. « Il ne faut jamais fermer les mosquées. Il faut se comporter en croyants. La prière est un refuge pour tout le monde, pour tout croyant. Sans la prière, nous ne sommes rien du tout et je crois savoir que quand on est en difficulté, on se tourne justement vers le Bon Dieu pour implorer Son pardon, Sa compréhension et Sa miséricorde ». Dans l’entendement de l’avocat, on ne doit pas fermer les mosquées. Ceux qui veulent aller prier doivent pouvoir le faire et ceux qui veulent rester chez eux, y rester. C’est cela la liberté du culte, selon son entendement.
Par Mbagnick DIOP
BAS LES ARMES, MON GÉNÉRAL !
Redoutant une fureur populaire imparable, le président Macky Sall décide alors de mettre bas les armes et incite le peuple à l’autodéfense
Il y a environ cinq ans, le président de la République nous était apparu en fantassin, commandant suprême de la légion Sénégal en proie à une soif morbide (la dipsomatie). Les habitants de Dakar et sa banlieue alimentés au compte-gouttes par un réseau hydraulique continuellement défectueux l’ont alors aperçu revêtu d’un treillis pour superviser les travaux de remise en état de la station de Gnith.
Passé l’effet communication politique, l’alimentation en eau accuse toujours un déficit accentué. A peine son deuxième mandat entamé, un autre défi plus pesant, la pandémie du coronavirus, surgit et le général, comme le commun des mortels, se barricade d’abord le temps de sonner l’alerte pour passer en revue les troupes et réfléchir sur la stratégie et la tactique.
Alors que le peuple inquiet s’interroge sur son sort, le général hésite, observe à travers les télévisions ce qui se fait ailleurs dans le monde pour enfin déclarer un état d’urgence qui consacre l’option de guerre contre le coronavirus. Les pesanteurs sociologiques et le désastre économique lui ont créé tellement de soucis qu’il en a perdu le sommeil, notre général, lui qui naguère adorait se présenter comme un lion endormi dont il fallait redouter le réveil. Comment mettre au pas l’oligarchie confrérique du Sénégal ?
Avec quoi entretenir les deux tiers d’une population très mal en point, du fait d’un déficit alimentaire qui s’aggrave après chaque campagne agricole et met à nu les déclarations politiciennes sur une prétendue sécurité vivrière voire l’autosuffisance alimentaire ? Comment contraindre une population caractérisée par sa propension à bouleverser les normes urbaines ? Voilà quelques-unes des principales questions auxquelles le général a eu du mal à répondre dès le début de la dissémination du coronavirus au Sénégal.
Alors, l’état-major à fait un sursaut d’orgueil pour en mettre plein la vue à l’ennemi invisible et à ceux qui, faute d’approuver sa gouvernance, sont fichés comme membres de la cinquième colonne. Le temps du divertissement étant révolu, le peuple sous-alimenté est situé en pôle position de la stratégie de sauvetage, avant que l’ennemi invisible ne l’anéantisse. Une procession de camions remplis de denrées alimentaires, sous le regard joyeux du général, est mise en route pour servir de quoi nourrir, pour un laps de temps, des nécessiteux et des impactés.
Nonobstant les clauses décriées sur la base desquelles le ministre du Développement communautaire et l’équité sociale et territoriale a commandé les denrées (riz, huile, sucre et pattes alimentaires), le général est resté de marbre. Le fameux comité de pilotage n’y changera rien et, au terme du saupoudrage, les rapports qui feront état de malversations connaîtront le même sort que ceux des corps de contrôle empilés dans les couloirs des services judiciaires. Après deux mois de guerre, le général semble essoufflé.
Redoutant une fureur populaire imparable, il décide alors de mettre bas les armes et incite le peuple à l’autodéfense. La seule consolation, pour ce peuple éperdu, réside dans l’abnégation des personnels de santé. Le général reclus dans son bunker se contentera, selon la gravité de la situation, de stimuler les troupes pour ne perdre la face.
Par Oumar-Diouf FALL
ARMISTICE DU 11-MAI !
On ne gouverne pas un pays contre la volonté de son peuple, même si celle-ci peut être la source de son malheur. Telle semble être la devise adoptée lundi par le président de la République dans son discours à la Nation.
On ne gouverne pas un pays contre la volonté de son peuple, même si celle-ci peut être la source de son malheur. Telle semble être la devise adoptée lundi par le président de la République dans son discours à la Nation.
Son Excellence a carrément succombé aux sirènes des adeptes de l’assouplissement de mesures pourtant censées atténuer les effets ravageurs du coronavirus. On a senti le Président Macky Sall fatigué, épuisé, complètement dépassé par les événements du bilan macabre du nombre de morts et de l’augmentation des cas positifs, probablement aussi embrouillé par les avis de spécialistes aussi contradictoires les uns que les autres, et même à la limite dégoûté par les vociférations et complaintes des divers lobbies beaucoup plus enclins à sauvegarder leurs intérêts mercantilistes et pécuniaires que de se soucier de la santé de leurs ouailles.
Ainsi donc, celui qui est investi de la mission de protéger contre vents et marées les Sénégalais a finalement jeté son masque pour reprendre le titre du journal Le Quotidien. Le Général d’armée Macky Sall a baissé les bras, il a abdiqué en desserrant l’étau anti Covid 19, nous demandant de mener seuls la guerre en apprenant à vivre avec le virus, tout en respectant les principes de précaution.
Pour éviter un soulèvement populaire ? Pour éviter de paralyser l’économie devant l’insaisissable virus qui n’est pas prêt de nous laisser tranquille pendant de longs mois ? En tout cas, tout ca sent l’armistice du 11 mai 2020 !
A présent, le scénario catastrophe que tout le monde redoute serait de voir une bonne partie de la population infectée, des hôpitaux submergés, un personnel soignant exténué et désarmé face à l’ampleur de la pandémie.
Parce que, pour ce coup-ci, l’Etat a fait preuve de faiblesse coupable dont personne ne souhaite que le prix soit très cher à payer, si le pire arrivait.
Hélas, il faut craindre le pire avec l’indiscipline caractérisée et le manque de civisme de la plupart de nos concitoyens qui ne se sentent à l’aise que dans l’anarchie et le désordre.
C’est pourquoi, devant pareille pandémie aussi dangereuse qui sème catastrophe et désolation partout où elle passe, il faut savoir faire preuve d’autorité pour marquer son territoire régalien en prenant des mesures certes impopulaires mais salutaires pour le pays et pour la postérité.
Dès lors, le choix est vite fait entre le souci de respecter le serment de protéger la santé des populations, la direction du vent d’une relance incertaine de la machine économique déjà sérieusement grippée et la furie festive d’une population enfin libérée. Ah, que c’est difficile de diriger ce pays qui se croit, à grand tort, être le centre du monde !
LES FORCES DE L’ORDRE POINTÉES DU DOIGT
La facilité avec laquelle les récalcitrants contournent les mesures édictées contre la circulation interurbaine en contexte de Covid-19 ne cesse d’inquiéter.
La facilité avec laquelle les récalcitrants contournent les mesures édictées contre la circulation interurbaine en contexte de Covid-19 ne cesse d’inquiéter. Et ce, d’autant que ce sont ces contrevenants qui contribuent à importer le virus d’une localité à une autre, comme en témoigne le « cas zéro » de Fatick, parti de Dakar pour infecter Diakhao. Et dans cette irresponsabilité, les forces de sécurité ne semblent pas innocentes. Reportage sur un deal qui met sérieusement à mal les mesures prises pour venir à bout de la propagation du nouveau coronavirus.
Les forces de l’ordre sont aujourd’hui particulièrement pointées du doigt comme principaux facilitateurs des déplacements de passagers entre régions. Et cela, alors même qu’elles sont garantes du respect des règles édictées par les autorités pour restreindre la circulation interurbaine, dans le cadre de la riposte contre le nouveau coronavirus. Seulement, il semble que ce sont les mêmes forces de l’ordre qui participent activement, moyennant rémunération, à la circulation indues des personnes d’une région à une autre.
C’est ce qui ressort d’ailleurs de la déclaration de la dame Monique Ndione qui a avoué, avec une aisance déconcertante, être venue à Dakar, avec l’aide de son oncle douanier. « J’étais à Thiès mais grâce à mon oncle douanier, je suis venue à Dakar. Avec lui, il n’y a pas eu de problème ». Et d’ajouter : « je repars bientôt et si tu veux t’y rendre aussi, je pourrais te réserver une place dans le véhicule de mon oncle ». Le refrain ne diffère chez cette autre ressortissante de Thiès, répondant au nom de Béatrice D.
Pour elle, ce n’est plus un secret de polichinelle. « J’ai plusieurs amis qui sont venus à Dakar. Il suffit juste de connaitre les hommes de tenue et le problème est réglé », fulmine l’infirmière. Avant de poursuivre : « c’est un fait déplorable dans ce contexte épidémique. Cette posture d’irresponsabilité est certainement à l’origine de la progression de la maladie dans les autres régions du pays ». Pouvait-on aisément la démentir ?
La région de Fatick, jusque-là épargnée du nouveau coronavirus, a enregistré son premier cas de Covid-19, dimanche. Le comble, c’est que la maladie y a été importée par un homme parti de Dakar, en foulant au pied les règles édictées de circulation entre les régions. Ne disposant pas d’autorisation préfectorale, il a avoué avoir frauduleusement voyagé de la capitale au centre du pays, avec Covid-19, grâce… à un élément des forces de sécurité. Et le deal du déplacement inter région est loin d’être à but non lucratif.
Selon le sieur Jérôme K., « les forces de l’ordre qui s’adonnent à cette besogne sont rémunérées par les clients qui les courtisent ». À titre d’exemple, a-t-il révélé, « mon ami avait sa femme qui était en couches à Mbour. Il s’y est rendu avec l’aide d’un policier, afin d’assister à l’accouchement de sa femme ». Juste pour dire que le treillis aussi pouvait servir d’autorisation préfectorale pour passer d’une région à une autre, en temps de nouveau coronavirus.
«SI ON APPLIQUAIT LE CODE DE LA PÊCHE, ON N’ALLAIT PAS AVOIR CE PROBLÈME»
Gaoussou Guèye, le président de l’Association pour la promotion et la responsabilisation des acteurs de la pêche artisanale maritime (APRAPAM), est d’avis que la pêche aux sardinelles devrait être réservée à la pêche artisanale pour la consommation locale
«Au niveau du Code de la pêche, le commerce de licences n’existe pas. Dans l’article 15 du Code de la pêche en son article 9, la même loi, est considéré comme navire étranger «tout navire n’ayant pas la nationalité sénégalaise».
Donc, ces navires chinois et turcs ne peuvent pas obtenir de licences. Par contre, si on avait des accords de pêche avec la Chine et la Turquie, il n’y aurait pas problèmes. Malheureusement, il n’y a pas d’accords de pêche entre le Sénégal et ces deux pays. Le seul accord que nous connaissons, c’est l’accord de pêche avec l’Union Européenne.
Le problème qui est soulevé est lié à un accroissement de l’effort de pêche sur des ressources halieutiques exploitées voire surexploitées, à savoir la sardinelle (Yabooy) et le merlu qui est une espèce de fond. Avec l’Union Européenne, on a un accord où il y a deux navires qui travaillent sur le merlu. On a diminué de 250 tonnes, la capacité de l’Union Européenne.
Et maintenant, on veut attribuer des licences dans cette pêcherie à 56 bateaux. Cela nous pose problème. Par conséquent, on demande à la commission d’attribution des licences de se réunir à distance et de donner son opinion par oui ou par non. Ce qui n’a jamais été fait au Sénégal. Pour la première fois dans l’histoire de notre pays, on va statuer sur 56 bateaux.
Si on applique le Code de la pêche, on n’allait pas avoir ce problème. Si on parle de transparence et que les Sénégalais ont droit à accéder à l’information, pourquoi ne pas publier le registre national des navires autorisés à pêcher au Sénégal de 2018 à 2020 ? Le problème va se régler et tous les Sénégalais sauront quels sont les bateaux qui sont autorisés à travailler au Sénégal.
Quels sont leurs propriétaires ? Si réellement, on veut être transparent, nous exigeons que ce registre soit publié. Ces navires constituent une menace extrêmement grave pour notre pays et pour les communautés côtières.
Prenons tout simplement les promesses de licences sur les petites pélagiques dont la sardinelle qui est consommée par tout le peuple sénégalais et qui est en état de surexploitation et sur laquelle l’ensemble des institutions notamment la Fao, le Centre de recherche océanographique de Dakar Thiaroye ont donné des recommandations claires. On va dans des pays limitrophes pour demander des licences pour pouvoir pécher cette espèce. Ce n’est pas un débat crypto-personnel. Ce n’est pas un débat avec l’administration ou le ministère avec une organisation professionnelle ou des industriels. Nous plaidons pour que la pêche aux sardinelles soit réservée à la pêche artisanale pour la consommation locale».
«ACCORDER UNE LICENCE A CES BATEAUX, C’EST ENTRETENIR LE LIT DE LA FRAUDE»
Selon Fatou Niang Ndiaye, vice-présidente du Groupement des armateurs et industriels de la pêche du Sénégal (Gaipes) «accorder une licence aux bateaux chinois, c’est entretenir le lit de la fraude».
Depuis quelques temps, les acteurs de la pêche dénoncent la volonté des autorités étatiques d’attribuer des licences de pêche à des navires chinois et turcs. De quoi s’agit-il exactement ?
Le 13 Avril 2020, la DPM (Direction des Pêches Maritimes) a convié le représentant du GAIPES à une consultation à distance au sein de la Commission consultative d’attribution des licences de pêche (CCALP) pour étudier les dossiers des demandes de licences pour 56 navires. Vu le nombre fort important de dossiers, nous avons demandé à la DPM de reporter cette consultation pour diverses raisons. D’abord, le GAIPES a dénoncé en 2019 des licences hors-la-loi. Il s’agissait de douze licences, attribuées par un ancien ministère des Pêches (Oumar Guèye, Ndlr) à des bateaux chinois, fictivement «sénégalisés». Une commission technique a été mise en place pour tirer cette affaire au clair et, jusqu’à ce jour, cette commission technique n’a pas donné ses conclusions. Nous avons même informé l’OFNAC afin que les instigateurs de ces licences hors-la-loi soient sanctionnés. Ensuite, les stocks de merlus et de pélagiques (yabooy et diaay), concernés par ces licences que le ministère veut octroyer sont surexploités, d’après les rapports des différentes scientifiques (CRODT, FAO, etc.).
Enfin, en ces temps de pandémie où la pêche est durement impactée, les acteurs des pêches artisanale et industrielle ont besoin de tout le soutien de leur ministère. Les marchés d’Europe, des USA et d’Asie sont des destinations importantes pour nos exportations ; nos chiffres d’affaires ont baissé de près de 60% au cours du mois d’Avril 2020. Nous avons d’autres priorités pour garder un minimum d’activités que d’étudier de nouvelles promesses de licences à des bateaux fraudeurs
En quoi ces navires constituent-ils une menace sur les ressources halieutiques au Sénégal?
Ces navires demandeurs de licences sont faussement sénégalisés, car les Chinois et les Turcs qui sont les uniques propriétaires des bateaux, utilisent des prêtenoms qui détiendront fictivement la majorité du capital de la société qui demande les licences. En réalité, ces Sénégalais prête-noms ne vont absolument rien gérer, et les Chinois ou les Turcs vont écumer nos mers, et s’en aller vers d’autres horizons dès qu’une meilleure occasion se présentera à eux. En plus, ces bateaux ont des passés de pêche INN (Non déclarée non réglementée) et ont été souvent arraisonnés dans divers pays africains avant d’être chassés. Et pour finir, accorder une licence à ces bateaux, c’est entretenir le lit de la fraude car, ils ont pour habitude de faire passer par leur bateau avec une licence sénégalaise toutes les exportations de leurs autres bateaux n’ayant pas de licences pour bénéficier de l’origine Sénégal. Ce qui va leur donner des avantages dans l’espace de la CEDEAO (exonérations de droits de douanes, etc.). Et ces produits frauduleux vont directement concurrencer notre pêche artisanale qui vend ses captures à des usines sénégalaises qui les transforment avant de les exporter dans l’espace communautaire.
Dans ce contexte où l’on assiste de plus en plus à la raréfaction des ressources halieutiques au Sénégal, quel devrait être le rôle de l’Etat pour une gestion transparente et durable de ces ressources?
Dans un contexte global où les Etats veillent jalousement sur leurs ressources halieutiques, le rôle de notre Etat devrait s’articuler autour d’un certain nombre de points, notamment renforcer les moyens de la recherche pour faire des évaluations régulières des stocks de toutes les pêcheries afin d’adapter les politiques des pêches nécessaires (plans d’aménagement, arrêts biologiques, aires marines protégées, gels des licences, etc.). Ensuite, avoir une gestion transparente de notre pavillon et des licences de pêche en publiant le listing des bateaux sénégalais et de toutes les licences en cours avec les options de pêche. Enfin, veiller à ce que le secteur de la pêche reste entre les mains des citoyens sénégalais afin que la part des générations futures soit bien préservée dans cette mer qui nous est prêtée.
LA CLASSE POLITIQUE DIVISÉE
Thierno Alassane Sall, Abdoul Mbaye, Amsatou Sow Sidibé, Moussa Sy et Pape Mahawa Diouf se prononcent sur l'assouplissement des restrictions contre le coronavirus
La sortie du président de la République avant-hier, lundi 11 mai 2020, avec notamment la réouverture des lieux de culte et marchés, comme le décalage du couvre-feu, a fait réagir plusieurs personnalités politiques qui n’ont pas manqué de montrer leur désaccord total face aux nouvelles règles établies. Selon ces dernières, la situation actuelle de la pandémie n’est pas favorable à la décision d’assouplissement des règles édictées.
Thierno Alassane Sall, ex-ministre : «L’homme fort du Sénégal a rendu l’Etat impuissant comme jamais auparavant»
Même son de cloche du côté de l’ancien ministre de l’énergie. « Les nouvelles mesures prises n’aident pas à stopper la propagation du virus et le « Général » ne mène pas une meilleure guerre ». « Opération déconfinement du virus! Voilà le résumé des annonces de Macky Sall, qui ne se préoccupent plus, c’est désormais manifeste, que de son régime et sa tranquillité propre. A l’épreuve des faits, l’Homme fort du Sénégal a rendu l’Etat impuissant comme jamais auparavant », fulmine Thierno Alassane Sall.
Abdoul Mbaye, ancien Premier ministre, leader de l'ACT : «Macky Sall a choisi de faire démissionner l’Etat»
Selon Abdoul Mbaye, «le Sénégal est le premier pays à renoncer presque totalement aux mesures de lutte contre la pandémie au moment où elle y atteint son pic ». A en croire l’ancien premier ministre, « cela ressemble fort à du « faites ce que vous voulez, désormais je m’en moque. ». Et de rajouter : « Macky Sall choisit de faire démissionner l’Etat. Il faut reconnaitre que la question du déconfinement ne pouvait être simple à résoudre. Par ailleurs, il reconnait qu’ « il était devenu nécessaire de remettre le pays en activité tout en préservant les populations contre la propagation des contaminations ». Aussi dira-t-il : « cela supposait un travail important et rigoureux, de la compétence et un sens élevé de l’intérêt national. La simplicité et le recul face aux pressions ont été le choix. Il nous reste à prier Dieu (swt) et à faire comme fera Macky Sall pour se protéger ainsi que sa famille ».
Amsatou Sow Sidibé, Car Leneen : «Vous ne devriez pas desserrer l’étau, monsieur le président»
Pour la présidente de Car Leneen, la situation actuelle de la pandémie n’est pas favorable à cette situation « Riposte Covid-19. Lundi 11 mai 2020 : 177 cas revenus positifs, 19 morts », rappelle-t-elle dans un twitte rendu public. Et de soutenir « Monsieur le président de la République, vous ne devez pas desserrer l’étau. Les conditions ne sont pas réunies pour une réouverture des écoles et des lieux de culte ».
Moussa Sy, maire des Parcelles Assainies : «Le président de la République a mis tous les Sénégalais face à leurs responsabilités»
«Pour prier ou pour manger, il faut d’abord être en bonne santé. Donc la santé est très importante. Maintenant que chacun prenne ses responsabilités. Le président de la République a mis tous les Sénégalais face à leurs responsabilités. Nous n’avons pas plus de musulmans que la Mecque, que l’Iran, que l’Algérie. On a trop de prétentions dans ce pays. C’est trop compliqué, ce pays», se déballe le nouvel allié de Macky Sall. Et d’ajouter : « parfois, je sens que l’Etat subit des pressions. Des pressions de gens qui ne représentent rien. Car si les gens avaient suivi le ‘‘ndigueul’’ de Serigne Mountakha, par exemple, aujourd’hui l’épidémie serait derrière nous. C’est parce que les gens ne suivent pas les ‘‘ndigueuls’’ et font ce qu’ils veulent, qu’on en est là ».
Pape Mahawa Diouf, cellule de communication de BBY : «Ceux qui parlent de capitulation, on n’était pas en guerre contre les Tarikhas...»
«Nous sommes très satisfaits de la déclaration du président de la République qui entre en droite ligne de son style, depuis le début de cette crise. Un style marqué par la solennité, le principe de responsabilité et qui n’est pas assujetti à de l’émotion…Ceux qui parlent de capitulation, mais capitulation en face de qui ? On n’était pas en guerre contre les Tarikhas. On n’était absolument pas en guerre contre les marabouts. La guerre c’est contre le Covid-19 et les marabouts ont pris leur responsabilité aussi dans ce combat contre le Covid-19 et ils continuent à la prendre. Mais il fallait alléger les choses au moment où le Sénégal continue de mener son combat avec des résultats qu’on peut saluer. C’est vrai, il y a plus de cas. Mais il y a plus de tests. Et nos médecins et les équipes médicales sont à pieds d’œuvre et font tout le travail nécessaire pour qu’on puisse arriver à bout de cette pandémie. Voilà pourquoi il faut se mobiliser sur les sujets essentiels, c’est-à-dire préserver le Sénégal de l’invasion du Covid-19. C’est le seul sujet qui vaille et tout en préservant son tissu économique et sa stabilité socio-économique ».
Par Abdoulaye THIAM
DES LICENCES RUSSES A CELLES SINO-TURQUES
Dire que les côtes de continent sont riches, relève d’une lapalissade ; qu’elles sont pillées depuis des années par des flottes étrangères en est une autre.
«La pêche illégale coûte chaque année 1,3 milliard de dollars (plus de 715 milliards de F CFA) à l’Afrique de l’Ouest». Dixit, Max Bankole Jarrett, de l’Africa Progress Panel. Dire que les côtes de continent sont riches, relève d’une lapalissade ; qu’elles sont pillées depuis des années par des flottes étrangères en est une autre.
Ce qui étonne plus d’un, c’est que les régimes se suivent mais le problème reste entier. Il n’y a pratiquement pas de volonté politique pour résoudre le problème qui remonte aux années 80. Qui ne se souvient pas encore des fameuses licences de pêche russes ?
Sous le régime socialiste, on avait assisté à une délivrance de plusieurs licences à des bateaux de pêche battant pavillon russe en dehors des dispositions du code de la pêche, au motif que cela financerait la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de 1992. La seule que notre pays a eu à abriter depuis la première édition en 1957.
Pendant de longues années, des armateurs russes vont exploiter illégalement les ressources halieutiques sénégalaises. A la survenance de la première alternance politique, on assistera à un débat stérile, sans conviction aucune, pour mettre un terme à ce pillage organisé de nos sites. Pis, les Russes vont rester sur nos côtes, parce que disposant des plusieurs autres licences qui seront encore accordées irrégulièrement à leurs chalutiers pélagiques. A leur départ, les armateurs sénégalais croyaient pouvoir enfin jouir convenablement de leur métier. Que nenni !
TAPIS ROUGE AUX TURCS ET CHINOIS
Alors que le Sénégal n’a signé officiellement d’accorde de pêche qu’avec l’Union européenne (UE), en 1979, les acteurs sénégalais assistent impuissants à un autre pillage savamment organisé par des navires turcs et chinois. Comme les russes, ces derniers vont, eux aussi, bénéficier de la délivrance de licences relevant, cette fois, d’une catégorie qui n’existe pas la pêche maritime. Il s’agit de la «licence de pêche démersale profonde, option poissons-céphalopodes». Mais, le plus abracadabrant, c’est la stratégie développée pour acquérir de ces licences.
Le département de la pêche maritime ne devrait pas ignorer les contrats de coopération de pêche qui lient des Sénégalais à des Chinois pour l’octroi facile d’une naturalisation des bateaux, condition sine qua non, pour pêcher dans les cotes sénégalaises.
Une note de service de la commission consultative de l’attribution des Licences de pêche avec consultation à distance du 13 avril dernier devrait attirer leur attention sur cette mafia savamment organisée. Mais il n’est pire aveugle que celui qui ne veut rien voir, dit l’adage.
Pourtant, la pêche est une source d’emplois, d’employabilité et d’alimentation. Elle génère des milliards de F CFA à nos concitoyens. Sans occulter des sommes importantes devant être versées dans les caisses du Trésor. Mais nos autorités devraient surtout comprendre que les ressources halieutiques sont certes renouvelables mais non inépuisables.