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27 septembre 2025
par Fary Ndao
AFRIQUE, LE TEMPS DE L’INDIVIDU
EXCLUSIF SENEPLUS - C’est bien l’exigence par chacun du respect de sa propre dignité et du fruit de son travail qui nous permettra d’atteindre collectivement des objectifs nationaux qui surpassent nos particularités
En lisant récemment la thèse de doctorat d’une brillante chercheure en sciences sociales ayant travaillé sur la production de l’action publique dans le monde rural sénégalais, plus précisément au Saloum, j’ai été interpellé par la présence, à l’échelle de petits villages et de petites organisations, des mêmes logiques claniques que nous dénonçons souvent au plus haut niveau en Afrique. Ma réflexion était alors la suivante : pourquoi les groupes et collectifs où nous sommes socialisés et dans lesquels nous nous reconnaissons finissent-ils par reproduire les mêmes schémas de privatisation et de prévarication du bien commun quel que soit par ailleurs leur type (famille, ethnie, localité, confrėrie) ? Cet article tente de répondre à cette question.
Par-delà la politique
Il y a deux ans, j’avais publié un article sur le rôle néfaste de l’hyperprésidentialisme au Sénégal et en Afrique. J’y exprimais la conviction suivante : la concentration d’autant de pouvoirs (de nomination, de sanction, d’influence sur la justice, etc.) entre les mains d’un seul individu, quelles que puissent être ses capacités ou qualités, produisait une cascade de conséquences institutionnelles négatives (non indépendance de la justice, défaut de représentativité démocratique) et conduisait structurellement à la formation et la protection d’une caste d’intouchables, d’une nomenklatura constituée de politiques, de religieux et d’hommes d’affaires peu vertueux.
Cet article qui traitait du mal originel de la politique sénégalaise/africaine avait occulté le rôle de la société et de ses unités de base (la famille, le clan, la confrérie) dans la production de la situation peu reluisante dans laquelle se trouvent nos pays. Précision : il y a indéniablement eu des progrès économiques en Afrique lors des dernières décennies mais d’un point de vue du progrès social, de la transformation sociétale, nous ne sommes pas encore à la hauteur de nos potentialités, formule empruntée au Professeur Felwine Sarr. Nous avons même sans doute régressé sur certains points comme l’ouverture au monde, la place des femmes dans la société, etc.
Si nous, africains, ne sommes pas encore devenus ce que nous sommes censés être, c’est sans doute parce que la société est bâtie autour de groupes qui sont des unités de base qui ne répondent pas de manière efficace aux exigences de transparence, d’égalité, de redevabilité des élus, de liberté d’expression, qui doivent être observées, à notre époque, au sein d’une république et d’une démocratie. Autrement dit, l’accent mis, dans le processus de socialisation, sur la famille, le clan, l’ethnie ou la confrérie, nous confine au sein de ces entités. Nous restons en effet prisonniers de nos cercles qui pensent pour nous, deviennent notre horizon indépassable et créent en nous un très fort sentiment de redevabilité et d’appartenance. C’est ce sentiment de redevabilité et d’appartenance de l’individu envers le groupe qui, à mon avis, fait que le villageois du Saloum porté à la tête d’une organisation en fait d’abord profiter sa famille biologique puis les autres membres de son village au détriment des autres villages qui sont pourtant membres de l’organisation supposée être démocratique et égalitaire. C’est ce même sentiment qui fait que le président de la République, quel que soit son nom ou son parti, couvre les siens d’une protection permanente et de privilèges indus, souvent au mépris des règles élémentaires de séparation des pouvoirs, des principes de bonne gouvernance et d’élégance républicaine.
Ne plus faire du groupe une centralité
Au regard de cette hypothèse et des constats précédents de privatisation et de patrimonialisation des communs à toutes les échelles sociales, je suis désormais convaincu que l’unité de base de la société sénégalaise/africaine ne doit plus être le groupe. En effet, à travers sa mainmise sur l’individu - mainmise qui s’appuie sur les relations, solidarités et prises en charge morale et matérielle qu’il procure - le groupe finit par s’opposer à l’épanouissement individuel et collectif.
Concernant l’épanouissement individuel, le groupe, avec ses injonctions de la pensée, ses menaces d’exclusion et sa capacité de culpabilisation nous empêche de construire une conscience citoyenne individuelle forte, étouffe les avis divergents qui pourraient faire progresser la société, nous fait nier les souffrances psychologiques ou violences vécues par ses membres, comme lorsqu’une victime de viol doit se taire pour préserver l’honneur du groupe, lorsque le violeur est l’un des membres de ce groupe. Combien de prédateurs sexuels ont été couverts par la nécessité de préserver l’image du groupe et ont ainsi continué à écumer leurs propres familles et détruit la vie de nièces, de cousines, etc. ?
Concernant l’épanouissement collectif national, nos groupes, en imprimant une identité très forte en nous, finissent par nous empêcher de nous référer à un ordre imaginaire qui leur est supérieur, qui les transcende. La République, par exemple, est de plus en plus contestée par de jeunes sénégalais/africains, alors qu’elle n’est rien d’autre que le groupe qui nous rassemble tous, nous considère tous égaux en dignité et en droits malgré nos différences de croyance, de sexe, d’origine ethnique, etc. De plus, le groupe produit et promeut des chefs capables de perpétuer sa survie en l’état, c’est à dire des chefs qui vont toujours réaffirmer l’identité du groupe, sa sacralité, sa primauté sur les autres, certains allant même jusqu’à considérer les autres groupes comme dégénérés ou moins nobles (castes, compétition ethnique ou religieuse) comparés au leur. Tout cela nous empêche de bâtir une conscience collective qui est au-dessus de nos micro-identités de groupe.
Ce poids symbolique du groupe qui écrase les individus fait du Sénégal et de la plupart des pays africains une juxtaposition de différents collectifs sociaux mus par la maximisation de leurs intérêts et l’affirmation, parfois jusqu’à satiété, de leur identité.
L’individu, unité de base de la société africaine transformée.
Afin de sortir de cette emprise néfaste du groupe sur les destins individuels et sur les grands desseins collectifs, j’affirme que l’individu doit devenir la nouvelle unité de base de la société africaine en quête de transformation, pour ne pas dire de progrès. Cette entreprise de déconstruction de nos structures sociales va à l’encontre du discours en vogue sur le « retour à nos traditions » et constitue, il faut se l’avouer, une violence contre nous-mêmes, contre une partie de ce que nous sommes. Ce discours « hérétique » n’est pas plaisant à entendre, et il n’aura sans doute pas beaucoup d’écho auprès d’une jeunesse révolutionnaire ou orientalisée/arabisée qui se définit prioritairement de par son opposition à un Occident qui a longtemps oppressé l’Afrique. Les gardiens et gardiennes de la tradition en Afrique, ne trouveront pas non plus d’attrait à ce discours sur l’individu comme pilier de la société. Pire, ils s’y opposeront.
Malgré ces obstacles évidents et inévitables, et qu’il faudra donc affronter, il est nécessaire de faire de l’individu une centralité de nos sociétés pour deux raisons. Il s’agit tout d’abord de libérer le talent qui sommeille dans les millions d’âmes d’africains frustrés par les prescriptions sociétales, les normes ancestrales, etc. Cette démarche permettrait également de protéger le bien commun qui vacille aujourd’hui sous les coups de boutoir de la nomenklatura et qui est privatisé au nom des logiques claniques que nous enseignent nos groupes.
Si au sein des familles mais aussi dans l’éducation nationale et la production médiatique culturelle, notamment celle audiovisuelle, nous faisons de l’individu - de ses droits, de sa liberté de conscience, de sa dignité, de son honneur et de l’égalité de tous - un sanctuaire inattaquable, situé au dessus de toute logique de groupe, alors je suis convaincu que nous arriverons à produire plus d’artistes, d’écrivain(e)s, d’ingénieur(e)s, de politiciens vertueux, de paysans attachés à leur terre, de femmes rejetant les violences sous toutes leurs formes, de jeunes qui s’affirment, créent et s’engagent pour la cité. Nous produirons aussi des individus qui garderont leurs croyances, qui pratiqueront leur culte mais qui le feront davantage pour eux-mêmes plutôt que pour être bien vus par le groupe. Par ailleurs, tout porte à croire que ces individus pratiquant leur croyance pour eux-mêmes et qui seront un peu plus distants des logiques d’injonction du groupe, seront plus tolérants et ne « tomberont pas dans le vide du sectarisme », tel que le préconisait le sage soufi, Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Makhtoum.
Favoriser la montée de l’individu dans la société africaine peut également être la solution pour asseoir durablement la protection du bien commun au sein de nos pays. En effet, tant que le groupe permet à ses membres de profiter de la privatisation du bien commun via diverses stratégies d’accès aux ressources, aucune conscience républicaine et collective forte n’émergera. C’est bien l’individu, fier et digne, qui considère sa conscience comme le seul juge et ses impôts comme son effort personnel de participation au fonctionnement de la collectivité et à l’épanouissement d’autres individus qui lui sont égaux en dignité et en droits, qui exigera une redevabilité des élus et les gestionnaires du bien commun quels que soient leur nom de famille, leur ethnie, leur confrérie, leur origine géographique, etc. C’est bien l’exigence par chacun du respect de sa propre dignité et du fruit de son travail qui nous permettra d’atteindre collectivement des objectifs nationaux qui surpassent nos particularités. C’est cela qui permettra d’instaurer un véritable contrôle citoyen, à condition que les réformes institutionnelles évoquées plus-haut soient réalisées.
Telle est désormais ma conviction : sans tout rejeter de la chaleur du groupe et des logiques de solidarité qui ont cours en Afrique, nous devons désormais entrer dans le temps de l’individu, c’est à dire affirmer l’individu comme la nouvelle centralité des sociétés africaines. Il s’agit là d’un appel à une vraie révolution. Oserons-nous la faire advenir ? Oui, si chacun d’entre nous se remet en question car les groupes, eux, ne le feront jamais.
LES CORDONNIERS DE LA MEDINA RONGÉS PAR LE DÉSESPOIR
Ces professionnels du cuir se plaignent de la morosité de cette période marquée par un déficit de commandes des clients maliens, guinéens, congolais et autres ressortissants de la sous-région, suite à la fermeture des frontières en raison de du COVID-19
La crise sanitaire liée à la Covid-19 n’épargne pas les artisans sénégalais, surtout les cordonniers de la Médina qui disent avoir perdu tout espoir de voir des clients étrangers venir passer des commandes comme auparavant, pendant cette période de préparatifs de la fête de la Tabaski.
Ces professionnels du cuir se plaignent de la morosité de cette période marquée par un déficit de commandes des clients maliens, guinéens, congolais et autres ressortissants de la sous-région, à la suite de la fermeture des frontières décidée en raison de la pandémie du COVID-19.
Pas d’engouement des clients. Des boutiques vides, contrairement à l’année dernière. Ici, dans la commune de la Médina où certaines rues se confondent à ce corps de métier, la morosité est ambiante. Pour autant, chacun reste dans son coin, travaillant et se plaignant à la fois de la situation actuelle.
Ces artisans qui avaient plusieurs centaines de commandes à cette même période, dans les années précédentes, soulignent en avoir en moyenne qu’une ou deux par jour.
Certains parmi eux, ne sachant plus à quel saint se vouer, tirent la sonnette d’alarme et appellent les autorités compétentes à leur porter secours.
C’est le cas de Abdou Khoudoss Thiam, un cordonnier comptabilisant quelques années d’expérience dans le métier, qui sollicite le secours des autorités publiques.
Ce jeune père de famille invite les autorités compétentes à porter secours aux artisans car ‘’l’heure est grave’’.
‘’Nous sommes des responsables, des pères de familles, donc si l’Etat ne nous prête pas main forte durant cette période, cela sera difficile pour nous’’, se plaint-il.
Selon lui, cette pandémie du Coronavirus leur rend la vie ‘’très difficile’’ du fait de la rareté de la clientèle étrangère.
‘’Ce sont les étrangers qui nous aident en achetant beaucoup de nos articles pour aller les vendre chez eux, mais actuellement pas un seul d’entre eux n’est venu passer la commande’’, ajoute-t-il.
Ndiaga Wathie, la cinquantaine révolue, peint le même tableau sombre que son prédécesseur.
Pour lui, le secteur a connu de grosses pertes à cause de la fermeture des frontières.
Par rapport à l’année dernière, fait-t-il savoir, cette période reste l’une des plus difficiles qu’il n’a jamais connue depuis son arrivée dans le secteur.
‘’Nous avons des clients maliens, gambiens, congolais et autres qui viennent acheter à partir de 100 jusqu’à 1000 paires de chaussures, mais actuellement, on n’en trouve pas car le COVID a tout stoppé’’, ajoute-t-il.
Toutefois, il espère une embellie d’ici la fin de l’année avec l’ouverture des frontières et la maitrise de cette crise sanitaire.
‘’Malgré la fête de Tabaski qui s’annonce, les commandes ne se passent pas comme il se doit à cause du Coronavirus’’, lâche quant à lui, Baye Mbaye.
Comme les autres, il soutient que la fermeture des frontières est la cause de cette morosité qui frappe actuellement le secteur de la cordonnerie.
‘’A cause de la fermeture des frontières, regrette-t-il, nos clients maliens ou guinéens qui abondaient dans ce lieu en cette même période des années précédentes, ne sont pas venus. On se contente de vendre une à deux paires à nos clients locaux’’.
Il garde malgré tout espoir pour les jours qui restent, soulignant qu’avec la réouverture des frontières, leurs clients viendront même à la dernière minute pour passer la commande.
Cette situation désolante se lit dans les yeux de tous ces artisans. Mame Cheikh Bâ, un responsable d’une boutique de sandales pour homme est dans ce lot.
Il regrette lui aussi les années passées où les cordonniers refusaient certaines commandes durant la période de Tabaski, car n’étant pas en mesure de les honorer en raison d’une surcharge de travail.
‘’Nous refusions parfois certaines commandes, car nous n’étions pas en mesure de satisfaire nos clients parce qu’à cette période, nous étions toujours débordés par le travail. Mais, présentement, pas un client étranger n’est passé chez nous’’, regrette-t-il.
D’ailleurs, il soutient que leurs chiffres d’affaires ont chuté depuis l’avènement du COVID-19 dans le pays.
‘’Nous avons beaucoup de manque à gagner, car les sénégalais n’ont pas assez d’argent pour passer la commande malgré la fête de Tabaski’’, indique-t-il.
‘’Actuellement nous travaillons seulement parce que nous ne voulons pas tourner le pouce, mais nous n’avons pas de la clientèle’’, martèle, pour sa part, Modou Wathie.
Pour lui, cette période reste ‘’diamétralement opposée à l’année dernière’’ à cause du Coronavirus et de la fermeture des frontières.
‘’Nous avons baissé la production par rapport aux années passées au regard de la situation actuelle’’, fait-il valoir, précisant que le secteur a connu 50% de pertes.
Selon M. Wathie, les cordonniers essayent de se débrouiller en dépit de tout pour pouvoir s’en sortir, sans trop nourrir d’espoir face à cette situation.
‘’Depuis l’ouverture des frontières nous n’avons vu aucun client étranger venir passer sa commande, cela nous désespère vraiment’’, dit-il, déplorant le fait que ‘’les sénégalais ne consomment pas les produits locaux’’.
DÉCÈS DE BABACAR TOURÉ
Le journaliste, ex-président du CNRA, est mort dimanche soir à Dakar à 69 ans. Fondateur de Sud, il a marqué de son empreinte, le paysage médiatique au Sénégal et au-delà - TÉMOIGNAGES EN IMAGES
Le journaliste Babacar Touré, ex-président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), est décédé dimanche soir à Dakar, à l’âge de 69 ans, a appris l’APS du groupe de presse Sud Communication, dont le défunt fut le fondateur.
Surnommé BT par certains confrères, selon ses initiales, il a dirigé le CNRA de 2012 à 2018, en remplacement de la magistrate Nancy Ngom Ndiaye.
Après avoir travaillé à plein temps pour le groupe Sud Communication, Babacar Touré publiait de manière épisodique ses analyses, éditos et chroniques dans Sud Quotidien depuis plusieurs années.
Diplômé en 1979 du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti), l’institut de journalisme de l’Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, il avait fondé le groupe Sud Communication (privé) en 1986. Il commence alors par éditer le journal Sud Hebdo, qui deviendra Sud Quotidien plus tard.
En 1994, le groupe Sud Communication ouvre la première radio privée du Sénégal, dont la cérémonie d’inauguration a eu lieu en présence du chef de l’Etat de l’époque, Abdou Diouf et de certains de ses homologues de la sous-région.
L’Institut supérieur des sciences de l’information et de la communication (ISSIC), une école de formation de journalistes installée à Dakar, est également une création du groupe de presse fondé par Babacar Touré.
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LA RECHERCHE DÉSESPÉRÉE DU MOUTON POUR LA TABASKI
A moins d'une semaine de la fête, difficile de trouver un mouton à bon prix. La pandémie a plombé le pouvoir d'achat des ménages et les commerçants s'inquiètent
Sénégal : à moins d'une semaine de la Tabaski, difficile de trouver un mouton à bon prix. La pandémie a plombé le pouvoir d'achat des ménages et les commerçants s'inquiètent.
BÉDIÉ TOUJOURS EN COURS POUR LA PRÉSIDENTIELLE À 86 ANS
L'ancien chef d'Etat ivoirien, chassé du pouvoir par un putsch en 1999, veut toujours redevenir président, malgré les critiques sur son âge avancé, 86 ans, qu'il estime au contraire être "un atout"
Surnommé pour sa parole rare et son côté énigmatique le "Sphinx de Daoukro" - son fief dans l'intérieur de la Côte d'Ivoire -, M. Bédié doit être désigné dimanche, lors d'un vote plébiscite des délégués, candidat à l'élection présidentielle d'octobre du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI).
L'homme de "l'ivoirité" est le candidat unique de l'ex-parti unique qui régna sur la Côte d'Ivoire pendant trois décennies après l'indépendance, sous la présidence de Félix Houphouët-Boigny, son mentor, qui mourut au pouvoir à 88 ans.
"Pour nous au PDCI, l'âge c'est un atout.L'âge réunit l'expérience et aussi la compétence", a estimé dimanche M. Bédié, questionné par des journalistes sur la polémique sur l'âge avancé des candidats à la présidentielle.
Celui qui sera le doyen du scrutin présidentiel du 31 octobre, dix ans après son échec à l'élection de 2010, affirme néanmoins se présenter pour défendre "les nouvelles générations".
L'octogénaire promet une "victoire qui permettra aux jeunes de Côte d'Ivoire d'accéder aux responsabilités pleines et entières dans la gestion des affaires publiques".
D'autres responsables du PDCI, quiquagénaires, qui ont envisagé ou essayé de se présenter à l'investiture se sont retirés face à lui, comme l'homme d'affaires Jean-Louis Billon.Quant à la candidature de Kouadio Konan Bertin, elle a été invalidée par la commission d'investiture.
"HKB" a lui connu une carrière précoce.Né le 5 mai 1934 dans le village de Dadiékro, en pays baoulé, au sein d'une famille de planteurs de cacao, il devint ambassadeur à 26 ans, d'une Côte d'Ivoire tout juste indépendante, puis ministre de l'Economie à 32 ans de Félix Houphouët Boigny, Baoulé comme lui, et dont il se revendique le successeur.
- "Il veut sa revanche" -
Sa carrière connut un coup d'arrêt après des accusations de corruption, mais il sut rebondir pour devenir président de l'Assemblée nationale et s'imposer comme le dauphin naturel d'Houphouët-Boigny et contrôler sans partage le PDCI.
Après la mort du "Vieux" en 1993, il lui succède au terme d'une lutte de pouvoir face à Alassane Ouattara, l'actuel président.M. Bédié développe alors le concept nationaliste d'"ivoirité", qui veut que les quatre grands-parents d'un Ivoirien soient nés dans le pays et qu'il doit y avoir résidé les cinq dernières années pour être éligible, pour écarter de l'élection présidentielle de 1995 M. Ouattara, à l'époque haut responsable du Fonds monétaire international (FMI) et domicilié aux Etats-Unis.
Une fois élu, sans grand adversaire, HKB surfe sur le nationalisme mais sa présidence, minée par la corruption, s'effondre en quelques heures à Noël 1999 face à une mutinerie de soldats qui se transforme en putsch militaire, le premier de l'histoire du pays.
"Aujourd'hui, il veut sa revanche sur ce putsch qu'il a mal géré.Il veut aussi sa revanche sur Ouattara, qu'il a soutenu (en 2010) mais qui n'a pas selon lui respecté son engagement de redonner le pouvoir au PDCI en 2020.Il ne veut pas rester dans l'histoire comme celui qui a perdu le pouvoir du PDCI d'Houphouët", estime un observateur.
Amateurs de cigares et de bons vins, HKB, que beaucoup décrivent comme "très près de ses sous", s'était en effet allié avec son ancien ennemi en 2005 pour créer une alliance électorale, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
Troisième de la présidentielle de 2010 derrière Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, Bédié tient son engagement et soutient activement ce dernier pendant toute la crise post-électorale (2010-2011) qui a fait près de 3.000 morts en quelques mois.
Après une lune de miel (Ouattara a même fait baptiser le troisième pont d'Abidjan du nom de Bédié) avec le chef de l'Etat, qu'il soutient encore à la présidentielle de 2015, HKB s'est à nouveau brouillé avec lui en 2018, en raison de la présidentielle d'octobre prochain.
Une fois officiellement investi par son parti, M. Bédié devra convaincre les électeurs à la présidentielle d'octobre qu'à 86 ans, il n'est pas trop vieux pour diriger le pays.
LA CHRONIQUE HEBDO DE PAAP SEEN
LE CHAPITRE FÉMININ
EXCLUSIF SENEPLUS - Le statut social des femmes, ainsi que les représentations féodales qu’elles subissent justifient, en grande partie, notre retard économique et politique. C’est une masculinité nocive - NOTES DE TERRAIN
La grosse vague arrivera forcément. Si c’était un jeu, on aurait pu, dès maintenant, parier. Dans 5 ans ? Dans moins de 10 ans ? Un peu plus tard peut-être ? Rien, pour le moment, ne donne de vraies indications. L’avenir est encore indéchiffrable. Mais, il y a une lame de fond, qui fait son travail, sur internet et qui ne tardera pas atteindre toute la société. Elle préfigure des bouleversements silencieux, qui vont irrémédiablement agir sur le corps social. Il était temps. La vie des femmes au Sénégal, et en Afrique, doit changer. C’est une question politique majeure. Qui n’est pas encore soulevée de manière franche et très audible. Pour l’instant, c’est dans des espaces très réduits, que les femmes confessent leur ras-le-bol. Sur Twitter, on ne peut pas passer à côté des désirs de libération. Depuis quelques temps, des jeunes femmes y engagent des discours musclés contre le patriarcat. C’est aussi sur les réseaux sociaux que le collectif « Doyna ! », contre les violences faites aux femmes, se fait le plus entendre. L’engagement de ces femmes n’est pas encore « musculaire », dans le sens d’un militantisme social et politique. Toutefois, le discours d’émancipation, qu’elles portent, est nécessaire. Il permet de conflictualiser les rapports de genre. De les rendre visibles et politiques.
Les réseaux sociaux sont aussi des espaces de liberté et d’émancipation. Ils peuvent aussi être une caisse de résonance de la société. De ses valeurs et de ses tourments. Je suis tombé sur deux posts, dernièrement, sur Twitter. De deux femmes. L’une dénonçant le harcèlement permanent dont elle est victime. L’autre relatant les abus sexuels subis durant sa petite enfance. À vrai dire, je connais des vraies histoires de viols. Je sais aussi que la chosification de la femme, dans notre pays, est une réalité. Objets de désir, objets sexuels, ou simples objets de procréation. Le regard de l’homme sénégalais, sur la femme, est presque toujours celui d’un prédateur ou d'un oppresseur. Il faut écouter les propos moralisateurs sur les devoirs de la femme, à l’égard de sa famille, de son mari, de sa progéniture. Elles sont tout le temps infantilisées. Il y a toute une sémantique aliénatrice. La femme doit accepter, subir. Baisser le regard et la garde. Elle est en permanence rabaissée. Les rapports sociaux, entre hommes et femmes, sont de fait biaisés.
L’infériorisation de la femme est fortement ancrée dans notre système de valeurs. La production sociale veut que la femme reste l’obligée de l’homme. Chacun peut le vérifier à la lumière de son expérience personnelle. Les garçons et les filles n’ont pas les mêmes armes, au départ, pour réussir dans la vie. Les filles ont plus d’obligations et de tâches, à effectuer. Il y a une plus grande exigence, les concernant. Elles doivent se préparer à un univers social impitoyable, à leur égard. Les garçons ont toujours plus de liberté. Un meilleur accès à l’épanouissement personnel, de moindres devoirs contractuels à l’endroit de la morale sociale. La société sénégalaise prépare les garçons à être conquérants et dominateurs, contre les femmes. Concernant ces dernières, leur utilité sociale répond à deux injonctions : assouvir les désirs des hommes et leur donner une progéniture. Les femmes sénégalaises subissent un manque de considération effroyable. Elles sont précarisées, harcelées sexuellement et psychologiquement, violentées. Et tout cela est structurel.
Un regard lucide s’apercevra de l’occurrence entre la misère endémique, dans les sociétés africaines post-coloniales, et la place attribuée à la femme. Le statut social des femmes, ainsi que les représentations féodales qu’elles subissent justifient, en grande partie, notre retard économique et politique. Une communauté qui empêche la mobilité sociale et l’épanouissement de tous ses membres est vouée à l’échec. L'implication et le respect de l’intégrité des femmes sera le pas décisif vers le salut, pour tous les citoyens africains. C’est la seule manière de prendre en compte l’intérêt général. Et de sortir de notre marasme civilisationnel. Thomas Sankara, dans son discours d’orientation politique, en octobre 1983 le soulignait : « Le poids des traditions séculaires de notre société voue la femme au rang de bête de somme. Tous les fléaux de la société coloniale, la femme les subit doublement : premièrement, elle connaît les mêmes souffrances que l’homme ; deuxièmement, elle subit de la part de l’homme d’autres souffrances. »
Dans notre pays, l’Etat pousse à la participation politique des femmes, et essaie de leur attribuer une place dans le système éducatif et académique. Ainsi, en 2015, au Sénégal, le taux brut de scolarisation des filles était de 63,3 %, contre 56,6 % pour celui des garçons. Sur le plan institutionnel, la loi sur la parité a permis aux femmes d'occuper 70 places à l’Assemblée nationale, soit un taux de représentation de 42 %. Mais leur inclusion dans le système social est entravée. En 2014, l’indice d’inégalité de genre, qui calcule la différence entre sexe dans un pays, place le Sénégal à la 125ème place sur 162 pays. En même temps, l’indice de développement humain qui mesure le développement humain d’un pays à partir du produit intérieur brut, de l’espérance de vie et du niveau d'éducation des habitants d’un pays, fixe le Sénégal à la 166ème place sur 189 pays. Il s'agit bien de cela : nous sommes pauvres parce que nous ne respectons pas les femmes.
Pour un bond en avant. Une civilisation est en expansion lorsqu’elle est intransigeante sur l’égalité et le respect de l’intégrité humaine. Il faut être stupide ou avoir un penchant pervers et sadique pour ne pas voir que, sur ce plan, nous sommes très en retard. Au Sénégal, le système social et moral est encore dominé par les hommes. Conservateurs, faussement puritains et insensibles aux droits des femmes. C’est une masculinité nocive. Ainsi, c’est tout le processus de transformation économique, politique et sociale, qui n’avance pas. À cause de l’archaïsme du système, imposé et perpétué par l’élément masculin. Il revient aux femmes d’organiser leur révolution contre les mentalités féodales. Elles doivent refuser l’assignation à la servitude. Dans les familles, dans les foyers, dans l’espace public et social. Le mépris de la femme sénégalaise ne peut plus perdurer. Disons les choses clairement : la phallocratie doit être ouvertement remise en cause. Car c’est une aberration. Une des nombreuses formes de la décadence culturelle.
L’avant-garde qui compose, le mouvement féministe naissant, est encore bourgeoise. C’est normal. Car la majorité des femmes de la banlieue, des quartiers populaires, du monde rural doit ferrailler avec l’existence, déjà difficile. Mais, pour que le féminisme gagne largement du terrain, et s’affirme au Sénégal, de manière durable, la jonction doit être faite entre toutes les femmes. De toutes les couches sociales. Ce combat-là est celui des femmes. Mais, pas seulement. Elles doivent compter sur des alliés masculins. Il s’agit bien, pour les hommes, de défendre les droits de leurs mères, de leurs sœurs et de leurs épouses. De renoncer à certains de leurs privilèges à l’échelle individuelle. Et mieux, il en va de notre souveraineté, à tous, à l’échelle des communautés nationales. On ne peut pas atteindre, en Afrique, l’autosuffisance politique et spirituelle si les femmes ne sont pas émancipées. Ou leur pleine participation à l’œuvre communautaire soumise au veto masculin. Ou encore leur droit à la plénitude nié. Il ne faut pas se faire d’illusions. Les hommes respireront avec les femmes ou ils resteront étouffés dans leurs postures sexistes et débiles. L’émancipation des femmes sera la condition de la Renaissance africaine !
Retrouvez sur SenePlus, "Notes de terrain", la chronique de notre éditorialiste Paap Seen tous les dimanches.
IL N’Y A AUCUNE RUPTURE DANS LA CHAINE D’APPROVISIONNEMENT EN PRODUITS PÉTROLIERS
Dans un communiqué transmis à l’APS, la SAR souligne que ‘’les stocks sur le territoire national sont suffisants pour satisfaire la demande du marché local. En conséquence, il n’y a aucune menace sur la fourniture de la SENELEC en produits pétroliers’’.
Dakar, 25 juil (APS) - La Société Africaine de Raffinage (SAR) a déclaré samedi ‘’qu’il n’y a aucune rupture dans la chaine d’approvisionnement en produits pétroliers’’, dénonçant ainsi ‘’des rumeurs distillées de manière récurrente dans la presse’’.
Dans un communiqué transmis à l’APS, la SAR souligne que ‘’les stocks sur le territoire national sont suffisants pour satisfaire la demande du marché local. En conséquence, il n’y a aucune menace sur la fourniture de la SENELEC en produits pétroliers’’.
De manière générale, précise la même source, le processus d’approvisionnement du pays en produits pétroliers est une mission de service public que l’Etat a confiée à la SAR.
En effet, la SAR rassure les usagers que le Gouvernement a pris toutes les dispositions idoines pour un approvisionnement régulier et sécurisé du pays en produits pétroliers, selon le communiqué.
129 NOUVELLES INFECTIONS ET 4 DÉCÈS, CE DIMANCHE
Faisant le point quotidien sur l’évolution de la maladie, le ministère de la santé ajoute que quatre décès ont été enregistrés ce samedi.
Dakar, 26 juil (APS) – Le ministère de la santé et de l’action sociale a fait état ce dimanche de 129 nouvelles infections au covid-19 sur 1367 tests réalisés, soit un taux de positivité de 9,44 pour cent.
Dans ce lot figurent 116 cas contacts suivis par les services du ministère de la santé et 13 cas issus de la transmission communautaire, renseigne un communiqué parvenu à l’APS.
Aussi, 45 patients hospitalisés ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris tandis que 50 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
Faisant le point quotidien sur l’évolution de la maladie, le ministère de la santé ajoute que quatre décès ont été enregistrés ce samedi.
A ce jour, 9681 cas ont été déclarés positifs dont 6409 guéris, 191 décédés, et donc 3080 sous traitement.
’’DES PLUIES ET ORAGES D’INTENSITÉS VARIABLES’’ AU SUD ET CENTRE DU PAYS
Le temps chaud sera moins ressenti sur le pays avec des températures maximales qui varieront entre 28° et 36 ° C, ajoutent les prévisionnistes de la météo.
Dakar, 26 juil (APS) - Au cours de cet après-midi et dans la matinée du lundi, des pluies et orages d’intensités variables sont prévues sur les localités Sud et Centre du pays (Kédougou, Kolda, Sédhiou, Ziguinchor, Tambacounda, Bakel, Kaffrine, Kaolack, probablement Mbour, Diourbel, Fatick et Matam), a-t-on appris auprès de l’agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM).
Dans un bulletin transmis à l’APS, elle précise que ‘’ailleurs un ciel nuageux à couvert prédominera’’.
Le temps chaud sera moins ressenti sur le pays avec des températures maximales qui varieront entre 28° et 36 ° C, ajoutent les prévisionnistes de la météo.
Aussi, les visibilités seront globalement bonnes. Les vents seront de secteur Ouest à Sud-ouest et d’intensités faibles à modérées.
par Pierre Sané
LETTRE OUVERTE À IBRAHIM BOUBACAR KEÏTA
Monsieur le président, vous vous devez de cultiver l’espérance en proposant une sortie de crise qui puisse mobiliser la population et offrir une vision qui transcende les appétits politiques et matériels des uns et des autres
Je vous présente mes respects et espère que vous vous portez bien. Comme tous mes compatriotes africains, je suis avec angoisse les développements politiques et sécuritaires chez nos frères maliens. Bien que n’ayant pas une maitrise totale d’une dynamique assurément complexe, j’aimerais vous soumettre quelques suggestions qui pourraient alimenter votre réflexion et votre gestion de la crise que traverse le Mali a l’instar de beaucoup de nos pays.
Tout d’abord, je me réjouis que les Maliens aient pu exprimer librement et pacifiquement leurs points de vue. Dans beaucoup de pays africains, y compris le mien de telles manifestations auraient été interdites ou réprimées violemment par les forces de l’ordre. Je vous exhorte donc à demander aux services de sécurité de continuer à faire preuve de retenue républicaine et de respecter le droit d’expression des manifestants. Même si les manifestants refusent pour l’instant vos ouvertures, le dialogue a lieu en public et par presse interposée.
M. le président,
Une crise profonde et multidimensionnelle comme celle que traverse le Mali (et beaucoup de pays dits « francophones » d’Afrique) offre aussi une opportunité unique d’enclencher un processus de ré-enchantement des imaginaires à travers une démarche audacieuse visant à refonder le Mali :
1. Tout d’abord, je ne pense pas que devriez démissionner. Vous avez été élu démocratiquement au suffrage universel et votre légitimité est inattaquable.
Démissionner ne ferait qu’ajouter un chaos institutionnel et ouvrir la voie a toutes les incertitudes et aventures. Il faut s’attaquer aux causes profondes de la crise plutôt qu’à ses symptômes récurrents.
2. Ainsi, vous pourriez envisager la mise sur pied d’une Assemblée constituante vraiment représentative de toutes les composantes du pays chargée de rédiger
une nouvelle constitution afin de refonder la nation et les institutions : aller vers un régime parlementaire et s’éloigner de la présidence impériale héritée des Français, une justice intègre et sincèrement indépendante, une décentralisation de développement qui rapproche les populations de la prise des décisions et une réduction générale du train de vie de l’Etat.
3. Je vous félicite pour votre décision d’ouvrir un dialogue avec les groupes armés et vous encourage dans cette voie difficile mais inévitable. Les armées étrangères n’ont jamais gagné une guerre contre le « terrorisme ». Il suffit de voir l’Afghanistan ou l’Irak. Mieux, tous ces conflits se terminent autour d’une table de négociations mais en attendant, ce sont les populations de nos pays qui se trouvent entre deux feux opposant des Maliens a d’autres Maliens. Ne nous laissons pas enfermer dans cette rhétorique de « guerre mondiale contre le terrorisme » qui n’est que le bras arme du néolibéralisme utilisant la « stratégie du choc » si bien analysée par Naomi Klein dans son livre du même nom. Bien entendu, le dialogue n’exclut pas le travail de modernisation de l’armée en coopération avec tous les partenaires de bonne volonté dans l’attente de la création d’une armée fédérale ouest africaine ;
4. Il me parait tout aussi indispensable de revoir en profondeur le plan de développement économique et social du Mali et de le soumettre à la critique des populations pour qu’elles y adhèrent. La réduction de la pauvrete, la réforme du système d’éducation et de santé, les infrastructures privilégiant les plus démunis devraient se traduire par des stratégies mobilisant toutes les populations et donc coproduites avec elles et non pas seulement avec les ex-puissances coloniales et les institutions internationales qu’elles contrôlent.
M. le président ;
Ramener la paix, renforcer la démocratie, mettre le Mali sur le chemin du développement et de la justice dans un contexte de contraintes fiscales,
sont évidemment des objectifs extraordinairement difficiles à atteindre mais vous vous devez de cultiver l’espérance en proposant une sortie de crise qui puisse mobiliser la population et offrir une vision qui transcende les appétits politiques et matériels des uns et des autres.
Nelson Mandela en son temps y était parvenu.
En toute solidarité et me tenant a votre disposition pour contribuer à la réussite de votre mandat.
Pierre Sané est président d’Imagine Africa Institute