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28 septembre 2025
«UNE MANIERE POUR LE GOUVERNEMENT DE RETIRER SES 12,5 MILLIARDS»
Beaucoup de Sénégalais seraient bloqués à cause de la nouvelle mesure consistant à faire le test du Covid-19 à 40 mille F Cfa, selon Mor Kane député Pds de l’Europe du Sud
Beaucoup de Sénégalais seraient bloqués à cause de la nouvelle mesure consistant à faire le test du Covid-19 à 40 mille F Cfa, selon Mor Kane. Le député Pds de l’Europe du Sud dénonce et affirme que le gouvernement du Sénégal veut retirer les 12,5 milliards distribués à la diaspora dans le cadre du Force Covid-19.
«Il y avait mieux à faire» : c’est la note du député Mor Kane à la gestion du Covid-19 par le gouvernement. L’élu du Parti démocratique sénégalais estime d’ailleurs qu’on devait puiser dans le fonds du Covid-19 de 1 000 milliards pour construire des hôpitaux équipés pour prendre en charge les Sénégalais et que personne n’ait besoin de se rendre à l’étranger à l’avenir. «Le ministre de la Santé devrait tirer des enseignements de cette crise sanitaire qui a entraîné une crise économique au Sénégal. Toute l’économie est paralysée. Le gouvernement devrait subventionner les denrées alimentaires et les factures d’eau et d’électricité. C’était mieux que de distribuer des denrées alimentaires», a dit cet originaire de Kébémer.
En outre, il constate que les autorités se sont «empressées» de lever les mesures restrictives liées à la pandémie. «Le gouvernement a fui ses responsabilités. Si le confinement était maintenu jusque-là, je pense qu’on serait parvenu à maîtriser la pandémie», parie M. Kane. En sus de cela, le député de l’Europe du Sud voit derrière la décision de faire payer le test à 40 mille francs Cfa aux voyageurs «une manière pour le gouvernement du Sénégal de retirer les 12,5 milliards qu’il a mis à la disposition des Sénégalais de l’extérieur dans le cadre du Force-Covid-19». Il révèle ajoute : «Chaque jour, 300 personnes sont testées à Touba moyennant 40 mille chacune. Si on fait le calcul, cela fait des milliards.»
«S’il devait rester un seul militant au Pds, ce serait moi»
Par ailleurs, dans un contexte où le Pds fait face à de nombreux départs, le responsable libéral réitère sa «fidélité» à Wade. «S’il devait rester un seul militant au Pds, ce serait moi. Le Pds a fait l’objet de trahison de la part de certains de ses militants qui, pourtant, doivent leurs postes de responsabilité au parti. La perte du pouvoir n’a rien changé au dynamisme du Parti démocratique sénégalais. Il n’y a pas d’avenir flou pour le Pds qui vit normalement», a assuré Mor Kane. Il rappelle d’ailleurs que la formation de Abdoulaye Wade a «toujours connu des défections». Et il n’a pas manqué de jeter une pierre dans le jardin de certains responsables libéraux qui ont quitté le navire pour contester le leadership de Karim Wade exilé au Qatar. «Karim Wade a été désigné candidat à l’unanimité par le parti à l’issue d’un congrès. Nous échangeons souvent au téléphone, mais je ne peux évidemment pas révéler le contenu de nos discussions», a-t-il dit.
«LA COUVERTURE PAR SUD FM DES ELECTIONS DE 93 A ABOUTI A L’ANNULATION D’UNE PARTIE DU SCRUTIN A DAKAR»
Dans cet entretien, Abdou Latif Coulibaly revient sur sa première rencontre avec Babacar TOURE, la création du groupe Sud et rend hommage à un mentor dont la vie a été utile à la Nation sénégalaise.
Le journaliste Abdou Latif Coulibaly fait partie des hommes qui ont vécu aux côtés de Babacar Touré, partagé ses combats et réalisé avec lui ses rêves. Dans cet entretien, il revient sur leur première rencontre, la création du groupe Sud et rend hommage à un mentor dont la vie a été utile à la Nation sénégalaise.
Vous vous rappelez votre première rencontre avec Babacar Touré ?
Babacar Touré, si je peux dire, d’abord c’est une rencontre intellectuelle. Je m’explique : J’avais lu un article qu’il avait publié sur l’anthropologue Jean Roux. Quand j’ai lu l’article, j’ai été profondément séduit par le style d’écriture et également par la culture générale du journaliste qui avait fait l’entretien. Et comme je n’avais pas l’habitude de lire son nom dans Le Soleil, je me suis mis à chercher c’était qui ce journaliste-là. Parce que quand vous êtes à l’école de journalisme, vous aimez lire les journaux et retenir des noms de journalistes. J’avais retenu Ndiaga Sylla que j’avais retrouvé comme professeur au Cesti. Mais Babacar Touré parce que quand je suis entré à l’école de journalisme (Cesti), il n’était plus au Soleil, il avait déjà rejoint Enda Tiers-Monde et il avait fait ce travail qu’il avait proposé au Soleil et je l’ai lu. Il se trouve qu’à la même période, j’avais publié une tribune dans le Soleil sur le conflit qui avait opposé à l’époque Thomas Sankara et le staff de la Cao (Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest). Lui-même avait lu cette tribune-là et trouvé pertinent l’article et en avait parlé avec son épouse qui se trouvait être une étudiante à l’époque. J’ai trouvé que sa femme avait fait la Fac de droit avec mon grand frère (Cheikh T. Coulibaly), qui lui a dit ce jeune journaliste, je connais son grand frère avec qui j’ai fait la faculté, mais lui je le connais à peine. Comme ça de fil en aiguille, un jour je suis parti avec des copains au club de la presse, nous étions de jeunes journalistes, donc on aimait bien fréquenter ces lieux où il y avait de grands journalistes. Quand je suis arrivé, je les ai trouvés attablés. Alors Saliou Traoré, paix à son âme, lui a dit : «Vous ne vous connaissez pas ? Latif, c’est Babacar Touré et Babacar, c’est Latif, c’est un jeune journaliste.» Babacar me dit : «Vous êtes le jeune qui a publié récemment dans le Soleil une tribune sur Thomas Sankara ?» J’ai dit : «Oui.» J’ai dit : «Mais c’est vous qui avez réalisé l’interview avec Jean Roux.» Voilà comment notre relation est partie. Et quand je l’ai vu, on a échangé, c’était très agréable. On avait beaucoup parlé de politique, de tout. J’étais curieux d’apprendre auprès de lui beaucoup de choses dans le métier d’abord et comme il se trouve que j’avais également quelques connaissances générales, parce que c’était la base. On a échangé longuement et sur le coup il me dit : «Tu viens me voir dans mon bureau lundi, on va discuter.» Nous étions le vendredi. Aussitôt, le rendez-vous est pris. Moi, je vais le voir lundi, nous étions à deux semaines de l’ouverture des classes. J’arrive, il me dit : «Je prépare un numéro spécial de la revue Vivre autrement (qu’Enda publiait à l’époque). Je souhaiterais que tu me fasses une enquête sur la préparation de l’ouverture des classes de l’année scolaire par les parents, la vente des livres etc.» C’est une enquête que j’ai passé une quinzaine de jours à faire, j’ai rédigé l’enquête, je suis parti lui amener le document. Quand je suis arrivé, il m’a reçu et a pris le document. Il a commencé à le lire. Je savais qu’il approuvait ce que j’avais écrit dans le texte et il en était content. Ensuite il me dit : «Ecoute, nous sommes en train de préparer pour mettre en place un projet important. Je souhaiterais que tu fasses partie de ce projet là quand il va démarrer.» Il m’a expliqué le projet de Sud communication. J’étais enthousiaste, parce qu’à l’époque je faisais des piges au Soleil et à la Pana. Donc sur ces faits, l’engagement est pris, on coordonne et puis comme ça je deviens un de ses jeunes frères. J’étais assidu dans son bureau, je venais, on partait ensemble déjeuner, c’était très agréable avec lui. J’étais à un an de mon départ pour le Canada pour aller faire ma thèse de doctorat. On crée le groupe, mais avant mon départ, j’ai eu le temps de le présenter à mon grand frère qui est à peu près de son âge et ils sont devenus des amis très proches, l’actuel président de la Cour suprême, Cheikh Tidiane Coulibaly. C’est son ami personnel. Donc quand je suis revenu évidemment, j’ai repris mes relations avec lui et j’étais à Sud, mais il me disait : «Ecoute, tu es mon petit frère. C’est ton grand frère qui est mon ami. Il faut bien que tu comprennes les choses.» Donc je suis devenu son petit frère et mon grand frère, c’est son ami. Ils peuvent se parler pendant des jours, ou des semaines. Moi je ne suis pas même pas au courant. Il me dit : «Tu restes à la place du petit frère et moi j’ai mes relations avec mon ami.» J’ai dit : «Je n’ai jamais de problème par rapport à ça.» Et il m’a pris sous son aile. J’ai été le plus jeune membre fondateur de Sud communication. Voilà comment nos relations ont cheminé. J’ai fini ma thèse de doctorat et je suis revenu. J’étais recruté à l’Université, mais j’étais en temps plein à Sud en tant que journaliste.
Quel héritage laisse-t-il au monde médiatique ?
Pour résumer, la pratique, la liberté de pratique du journalisme tel qu’on la connaît aujourd’hui, les gens sont libres de pratiquer, les journalistes ont plus de devoir qu’ils en avaient avant, c’est l’héritage de Babacar Touré. Le paysage médiatique assez fourni en radios et en télévisions, c’est également lui quelque part. Il ne faut pas oublier que la première radio privée du Sénégal, c’est Sud Fm. C’est au prix d’une bataille, vraie bataille qu’il a menée et à ses côtés nous-mêmes. Quand on a installé la radio Sud Fm, il a fallu deux ans pour que Dunya s’en sorte, plus de trois ans pour Walfadjri parce qu’elle est arrivé en 98. La seule radio qui était là, c’était Sud Fm. C’est une bataille épique à l’époque. On avait constitué d’ailleurs sous sa responsabilité une batterie d’avocats pour attaquer le gouvernement à l’époque pour avoir donné une fréquence à Rfi, discriminant ainsi les Sénégalais qui avaient fait la demande depuis des années. Et à la suite d’une audience qu’il a eue avec le Président Diouf, ce dernier a accédé à sa demande. Aujourd’hui, c’est l’un des héritages. Le journalisme tel que nous le connaissons aujourd’hui, nous le pratiquons, c’est grâce à l’œuvre de ce qu’on a appelé les quatre mousquetaires au sein desquels Babacar jouait un rôle très important. C’est une vérité absolue. Mais c’est également aujourd’hui tout ce que Babacar a contribué du point de vue de la formation des jeunes journalistes, de la lutte pour la promotion démocratique au Sénégal et l’apport que les médias ont aujourd’hui par rapport au développement de la presse et de la démocratie. Babacar a été le pionnier quelque part. Parce que les premières élections surveillées au Sénégal et sous contrôle des médias ce sont celles de 1996. Il n’y avait que Sud qui existait comme radio privée et qui faisait la relation des faits au point que son travail avait culminé et abouti à l’annulation d’une partie du scrutin à Dakar, dans au moins quelques quartiers, et la reconnaissance par le gouvernement du Sénégal des fraudes qui ont été engagées à Dakar et crée la mise en place de l’Onel (Observatoire national des élections) qui procède de ce travail à l’époque. Parce que le soir des élections, le lendemain Abdou Diouf a mis en place une commission dirigée par l’administrateur civil Pierre Babacar Kaba. Là également, c’était l’œuvre de la radio privée Sud Fm et c’est une vérité historique. Il est là, le gouverneur de l’époque de Dakar, qui s’est présenté dans les locaux de Sud à 12 h pour nous supplier de lui donner des résultats que nous avons publiés sur nos antennes pour lui permettre d’aller en discuter avec le Premier ministre. Tout cela, c’est des faits d’armes que nous avons par rapport à la lutte démocratique. C’est incontestable.
Quel lien entreteniez-vous avec Babacar Touré ?
Babacar Touré, c’est un frère. Je ne vais pas parler de nos relations personnelles. J’ai parlé de la relation professionnelle, c’est le plus utile pour les Sénégalais. Babacar Touré a 3 qualités essentielles. C’est un homme de vertu, un amoureux de la vérité. C’est un homme déterminé, de courage et très compétent, honnête.
Qu’est-ce qui explique cette unanimité autour de sa personne ?
Ces qualités que je viens de citer. Ce sont elles qui font qu’il y a unanimité autour de la personne, c’est la vérité. Vous chercherez difficilement et dans le corps de la presse et à l’extérieur quelqu’un qui médira de Babacar. S’il le fait, c’est gratuit. Si vous n’êtes pas un homme de vertu, de courage, de détermination, si vous n’êtes pas compétent, ce n’est pas sûr que votre cheminement soit un long chemin. Il a beaucoup apporté à la presse dans ce pays et la presse panafricaine d’ailleurs pas qu’au Sénégal.
Comment les projets Sud Fm et Issic ont-ils vu le jour ?
Il faut savoir que ce qu’on a appelé Sud communication, c’est un projet, mais surtout une vision. Quand je dis vision, Babacar n’a jamais pensé qu’il y avait possibilité de faire une démocratie réelle et authentique dans un pays sans qu’à la base qu’il y ait une presse libre, compétente et engagée. Pendant que le débat international battait son plein pour l’instauration d’un nouvel ordre mondial de la communication engagé par l’Unesco sur la base d’un rapport qui avait été produit par les Britanniques, en Afrique, Babacar Touré et ses amis pensaient qu’il était sans aucun doute juste de poser la problématique de la lutte de la promotion de la démocratie, mais il était tout aussi important qu’il y ait dans nos pays un ordre national de la communication. Donc le mot «Sud» procède de la volonté d’installer dans le Sud, partout dans chaque pays du Sud, un ordre national de la communication. Il s’est battu à ses fins avec son groupe d’abord en le nommant Sud communication et ensuite tous les corps de journalisme : la presse écrite, la radio, la télévision à un moment donné et la mise en place d’une école. Donc c’est à l’origine du projet Sud que tout ça est né. Il faut être très clair par rapport à ça. Il n’y a pas possibilité de détacher l’Issic, la radio, le journal. L’objectif était de produire une information juste à la hauteur des ambitions des Sénégalais.
Avec le recul, auriez-vous pu faire d’autres projets ?
Mais bien sûr, on aurait pu faire d’autres projets, mais nous nous sommes concentrés sur 4 projets qu’on a faits.
Quelles épreuves vous ont marqués dans la marche de Sud ?
Il n’y a pas d’épreuves particulières qui nous ont marqués. C’était un travail qu’on a fait ensemble. Nous aurions pu faire encore davantage. Nous n’avons pas totalement réussi dans le cas de la télévision. Nous n’avons jamais eu la fréquence. Nous en avons demandé, le gouvernement de l’époque pensait qu’on ne devait pas en avoir. On n’en a pas eu. Ça a été pour nous quelque chose d’inacceptable, d’injuste. Je l’ai trouvé très injuste et inacceptable d’ailleurs. Je ne vois pas pourquoi on l’avait fait. Pour moi, ce n’était pas un échec à nous, mais c’était un concours de circonstances particulier, une injustice qui nous a été infligée par un Etat.
par Elgas
INDÉPENDANCES AFRICAINES, L'ACQUIS ET L'INERTIE
Les héros africains se jugent, non à leur capacité, à transformer leurs pays positivement, mais à celle de combattre la France ou l’Occident. Voilà une zone inexplorée par l’indépendance, car elle n’y aura pas fait la rupture tant prônée
Cette année, dix-sept pays africains fêtent le soixantième anniversaire de leur indépendance, dont quatorze anciennes colonies françaises. Nous avons choisi de donner la parole à de jeunes auteurs de la diaspora et du continent, afin qu’ils nous en parlent soit à travers leur expérience, soit à partir d’œuvres africaines qui les ont marqués. Journaliste, écrivain et chercheur à l'université de Caen, en Normandie, Elgas est né en 1988 à Saint-Louis du Sénégal. Ses recherches portent notamment sur le don en Afrique. Il revient pour nous sur l'héritage de Jacques Foccart, "l'ancien baron noir de la Françafrique." Elgas est l'auteur de Un Dieu et des Moeurs, paru en 2015, aux éditions Présence africaine. Une série proposée par Christian Eboulé.
On prête à Jacques Foccart, l’ancien baron noir de la Françafrique, cette phrase au seuil des indépendances africaines : « nous partons pour mieux rester ». Prophétie, résignation, arrogance ou vue de l’esprit ? Un peu des quatre sans doute. L’homme qui murmurait à l’oreille de De Gaulle les nouvelles de la colonie, n’excellait pas que dans la répartie : dans le crime, la ruse, le mépris raciste, il avait aussi quelques billes.
Il présidait à ce grand ensemble opaque d’interconnexions héritées des relations coloniales entre une partie de l’Afrique et la France ; une vaste galaxie à laquelle Pierre Péan (1983) d’abord, François-Xavier Verschave (1998) ensuite, donneront des contenus respectivement crapuleux et affairistes, révélant l’étendue d’un problème structurel.
« Mieux rester »
Foccart le savait, dans les divorces bruyants, la prime va à la mansuétude d’apparence. Mieux, la sagesse est parfois une renonciation partielle et une mise stratégique. Des héritiers, l’homme de l’ombre en aura, bienveillants ou malveillants, ils forment cette somme importante d’individus, avec une forte inclination africaine, dans les affaires comme dans les institutions, qui ont de plus en plus quitté la scène des lumières pour œuvrer dans les coulisses, avec des desseins restés invariables.
On ne se risquera pas de les lister, ni d’évaluer cette audace teintée de condescendance du père Foccart, car si le messager fut en tout point condamnable, le message est resté lui téméraire, bilieux jusqu’au malaise. Etablir en effet, en 2020, l’inventaire de la présence française en Afrique, en plein triomphe des moments décoloniaux et de la quête vive de rupture qui n’a jamais été aussi forte, serait à la fois fastidieux et assez peu flatteur pour tous les défenseurs de la souveraineté du continent.
Soixante ans après, les discours ont changé, les structures, évolué, les intentions, aussi, mais la France est restée au cœur du continent, jusqu’à être, avec son statut de réceptacle important de la Diaspora, la scène des enjeux majeurs du continent. Sinon, sa capitale même, en termes de poids, de résonnance, de laboratoire des luttes.
Si elle perd, selon nombre d’études sérieuses, ses pré carrés bien souvent économiques, mordue par l’appétit des concurrents, chinois par exemple elle se sait jouir, d’une faveur : celle d’investir le lien symbolique, et d’influencer encore les élites dirigeantes. La phrase de Foccart ainsi résonne doublement : plus la France perd des parts de marché, plus elle sème pour demain, les graines de la filiation intellectuelle.
L’ordre du discours et l’ordre des faits
Dans l’économie, le sport, la culture, le régalien et à travers lui, le militaire ; mais aussi le médiatique, l’artistique, le culturel, partout dans les régions de l’ex-bloc de l’AOF [Afrique occidentale française], la présence est si forte, parfois si invasive – les enseignes françaises étant plus visibles de tout l’aréopage -, que l’opinion publique, instruite et ragaillardie par les activistes et autres militants panafricains, se braque.
Dans plusieurs pays africains, ce qu’on nomme le sentiment "anti-français", [rejet viscéral de ce qui est associé à l’ancienne puissance coloniale] verse de plus en plus dans des expressions radicales, voire haineuses. Mélange de ressentiment colonial, d’exaspération, de sentiment de relégation, de dépossession, disqualification des élites endogènes jugées de mèches, mais aussi, visions bassement conspirationnistes, délirantes, ou encore juste critique d’une hégémonie étouffante, le rejet de la France est une constante jamais démentie.
L’idée ici, n’est ni d’absoudre la France, ni de l’accabler, mais de remonter ce fil des liens ombilicaux, bien souvent minorés pour le confort de la militance ; ce fil avec ses flux et reflux, d’amour, de haine et de malaise, qui frappe bien souvent sinon uniquement, les lettrés formés en France qui, à peu de choses près, gouvernent les pays africains et incarnent la classe dirigeante.
Le président Emmanuel Macron, surfant sur un avantage générationnel et le vent de la nouveauté, paraissait cocher les cases d’un paradigme neuf. Même si la scène de l’amphithéâtre de Ouagadougou [Discours à l'université de Ouagadougou le 27 novembre 2017, NDLR] a pu heurter, la promesse d’un nouvel ordre des échanges, est restée comme le moment burkinabé fondateur.
Elan pareil, à peu de choses près, au grand raout qui a convié le président ghanéen, Nana Akufo-Addo – égérie de l’Afrique qui dit non -, à l’Elysée, dans ce qui semblait être un autre jalon posé sur un nouveau chemin, moins asymétrique, soucieux de faire éclore une nouvelle coopération. Avec ces deux moments, son conseil présidentiel africain (CPA) qui s’efforce de sortir de l’ombre tutélaire de Foccart, la saison Afrique à venir pour 2021, entre autres initiatives, Emmanuel Macron suscite à la fois de l’acrimonie et de l’admiration.
Les ricaneurs auront bien raison de noter, que de De gaulle à Hollande, en passant même par le professeur du discours de Dakar, Nicolas Sarkozy, l’ambition dans le discours a toujours été la même : changer la vision. Tous les locataires de l’Elysée l’ont dit. Un mantra vide ? On fera l’économie de la malveillance. Toujours est-il que le vœu est resté inaltéré.
En termes médiatiques, cela donne : changer la narration. Cette idée est devenue le certificat de naissance de plusieurs médias diasporiques, avec leur dépendance africaine, pour accompagner ladite mue du continent ; après avoir été, du reste et c’est peu de le dire, des acteurs majeurs de la séquences afro-pessimiste, juste vieille d’à peine quinze ans.
Extension du domaine de la Françafrique
Pourquoi donc si tout paraît changer, épaissit-il dans le ciel africain, toujours plus de demande de départ effectif, mais aussi et surtout toujours une dépréciation du local ? Sans doute parce que - et c’est là une hypothèse - les discours ne désinstallent rien et que le fond reste le même : une part importante des problèmes urgents n’est pas soluble par la querelle intellectuelle, pour brillante ou urgente soit-elle.
Pour la France, il faut tenir deux bouts : cajoler des alliés historiques, c’est-à-dire des anciennes colonies précieuses pour elle, un gisement de potentialités, mais aussi, se débarrasser de partenaires encombrants qui suscitent, jusque dans son opinion publique, les tirs groupés des extrêmes droites et gauches, avec des intentions différentes. Pour l’Afrique, le dénuement conduit à devoir traiter avec tous les investisseurs, quel que soit leur passif colonial.
Ainsi, au-delà des discours, il y a des deux côtés, des besoins mutuels, qui bien souvent, ne s’embarrassent pas des questions de morale ou d’éthique. Au choix, on appelle ça : la realpolitik, le pragmatisme, le business… A trop s’appesantir sur la nécessité de changer les discours, les faits eux sont restés inchangés.
Une rapide photographie : la France est fortement présente dans le tissu économique africain ; ses enseignes raflent l’essentiel des marchés ; ses relais diplomatiques sont les seules offres culturelles qui articulent la scène intellectuelle locale, ses institutions recueillent le miel artistique que la jeunesse a à offrir, ses médias sont les références pour la rigueur et la diffusion dans les perceptions.
Ses interventions militaires honnies, quoiqu’intrusives, pallient la faiblesse des armées locales ; son agence de développement finance un nombre important de projets locaux.
Ses réseaux humanitaires [Médecins sans frontières, Action contre la faim, Handicap International, Care France... NDLR] abattent un travail colossal, indispensables, ligne de front contre la pauvreté aigue ; ses offres interculturelles et citoyennes, sur les fronts civils des mouvements jeunes, séduisent les aspirants des élites locales ; la Francophonie élargit le spectre de cette présence qui se veut bienveillante…
Ainsi, quel que soit le bout par lequel on prend les affaires africaines, on retrouve la France quelque part sur le chemin ! En un mot, l’influence passe moins par les relais régaliens et diplomatiques, mais bien plus par des canaux civils. C’est la bascule nouvelle. L’influence et le maintien du lien ne sont plus verticaux mais bien horizontaux, parfois complices, sinon enchâssés.
Et que donc, au vu de ceci, dissocier la France officielle, étatique, de ses relais multiples et protéiformes, c’est se complaire dans la posture critique principielle, car la chose est bien plus complexe et la réalité des imbrications plus ténue : la France est partie pour rester, parce que l’essentiel de ses alliés, y trouve (malgré tout et parfois faute de mieux) son maigre compte et que pour l’heure, avec ses financements, son aide, le bénéfice, quoiqu’inégal, est mutuel.
Elle remplit un vide d’impulsion endogène, que la Chine et d’autres, grapillent aussi savamment. La lutte intellectuelle a peu de fois, dans l’histoire, dompté la lutte économique.
L’immigration, agent de la dépendance
Autre aspect bien plus urgent, c’est l’immigration des cerveaux entre autres, et ce qu’elle dit de la violence symbolique, de nous, de notre départ, de notre fuite, de notre quête. Avec l’aveu implicite d’aller chercher ailleurs ce que nos pays ne nous offrent pas. Comment dire le malaise et l’inconfort ?
La violence symbolique qui a fait que nombre d’auteurs, d’intellectuels africains, ont quitté leur terre, sans le vouloir ardemment, pour aller s’habiller des codes d’un pays qui se trouve être le bourreau de leur estime d’eux-mêmes, et dont, malheur de plus, ils sont devenus captifs de la langue dans laquelle se déploie toute leur activité intellectuelle.
Tout cela crée une situation intenable. Si cette réalité est présente dans beaucoup de livres post-coloniaux, il reste à voir comment on essaye de juguler ce mal qui ronge car dans l’accusation de traitrise à la cause continentale, cette dimension joue : la France reste le cœur qui fait et défait les idoles intellectuelles du continent.
Les héros africains se jugent, non à leur capacité, à transformer leurs pays positivement, mais à celle de combattre la France ou l’Occident. C’est un curieux et historique problème. Se sentir « sale », traitre à la communauté, est un lourd déshonneur à porter, surtout sur la longueur. Voilà une zone inexplorée par l’indépendance, car elle n’y aura pas fait la rupture tant prônée.
La France est restée le pays formateur des élites, pour le meilleur et le pire. Qu’ils y consentent ou pas, ils prennent un peu de cette identité française car c’est le pays où se façonnent leur esprit et leur gloire. Ce qui les rend suspects, devant des foules de chez eux en quête d’authenticité, souvent exclus des festins.
Créer les ressources de la vraie indépendance
Le parti le plus simple face à cela, est souvent de se soumettre, de se contredire, de monter des équilibres impossibles. C’est un achat de tranquillité et une expiation de la culpabilité. L’élargissement du domaine de la Françafrique que nous prônons ici pour mieux l’appréhender et à terme la vaincre, permet de sortir de la seule vue duelle, pour voir les liens, parfois inavouables, de cette romance à risque.
Nul domaine n’est exempté même si dans celui des idées, il reste un marqueur qui parcourt toutes les discussions depuis des décennies. Il faut assumer sa part française quand on en a l’héritage linguistique et la formation, pour échapper au mensonge à soi. Assumer n’étant pas renier, cela va sans dire. Revient toujours la question centrale, celle de la responsabilité, de nous-mêmes, face à nos problèmes.
De tous les manquements de l’indépendance, celui de ne pas avoir dégagé un huis clos de discussions plurielles, est le plus criant. De cet acquis dans les années 60, nous avons fait une force inerte d’accusation perpétuelle. Des évolutions positives sont notables sur tous les plans sur le continent, il ne faut manquer de le signaler. L'Afrique n’a jamais été condamnéepas plus qu’elle ne sera la panacée du monde.
Les indépendances ne sont pas à juger, car ces choses sont bien plus ardues qu’elles n’y paraissent. Elles furent une étape qui appelle une consolidation perpétuelle. L’équation, et elle est bien universelle, c’est créer les ressources de sa vie, de sa survie, de son indépendance. Hors du registre du discours, ce prérequis, n’a jamais réellement été la boussole des gouvernants. D’où les ruines circulaires et la permanence des débats identitaires qui confisquent la scène continentale.
LES VÉRITÉS D'ALLA KANE SUR LE FONCIER
Dans cette interview avec ‘’EnQuête’’, l’expert foncier et ancien inspecteur des impôts, Alla Kane, retrace l’histoire du foncier au Sénégal, avec les différentes réglementations foncières avant l’indépendance jusqu’à maintenant
Le conflit opposant les habitants de Ndingler-Djilakh et la Sedima, est loin de connaitre son épilogue, pour certains. Ceci, malgré la décision de l’Etat de rendre les terres aux populations pour qu’elles puissent poursuivre leurs activités agricoles, en cette période d’hivernage. Dans cette interview avec ‘’EnQuête’’, l’expert foncier et ancien inspecteur des impôts, Alla Kane, retrace l’histoire du foncier au Sénégal, avec les différentes réglementations foncières avant l’indépendance jusqu’à maintenant.
Depuis presque un mois, un litige foncier oppose les habitants de Ndingler et le DG de la Sedima, Babacar Ngom. En tant qu’expert foncier, quelle lecture faites-vous de ce différend ?
Les Sénégalais doivent chercher à comprendre ce qui se passe dans ce pays, en matière foncière. L’histoire de Ndingler est la manifestation d’un combat qui dure depuis des décennies. C’est un combat entre régime de la propriété coutumière et celui de la propriété foncière. La propriété coutumière date même d’avant la colonisation. C’est une propriété axée sur la coutume qui est partie du droit de feu, d’âge, de parcours, du plus fort, etc. Tout cela a donné naissance au régime coutumier de la gestion de la terre. C’est ancestral. Quand la colonisation est venue, elle est arrivée avec son régime de propriété, qui est celui de propriété foncière axée sur la propriété privée. Ils ont ainsi tout fait pour transformer la situation, faire disparaître la gestion coutumière et installer sa propriété privée en matière de gestion domaniale et foncière.
D’abord, il y a eu le décret du 20 juillet 1900, qui était déjà axé sur la politique foncière au Sénégal. Ensuite, le 24 février 1906, un autre décret qui réglait la politique foncière en Afrique occidentale française (AOF). Ils ont amené, le 26 juillet 1932, un autre décret appelé le ‘’décret foncier’’ qui portait sur la réorganisation de la politique foncière en AOF et en Afrique équatoriale française (AEF). C’est ce décret qui a été en vigueur jusqu’en 2011. Le dernier décret qu’ils ont pris, toujours dans la lutte contre le régime de la propriété coutumière, c’est le décret 55-580 du 20 mai 1955, portant réorganisation foncière et domaniale en AOF et en AEF.
Enfin, le colonisateur a reconnu le droit de la gestion coutumière sur les terres. Parce que dans l’article 3 de ce décret, il est bien dit : que ‘’sont confirmés les droits coutumiers qui seront exercés collectivement ou individuellement sur les terres non-appropriées, selon le code civil ou l’immatriculation.’’ Voilà enfin, en 1955, le droit coutumier l’a emporté sur toute la stratégie que le colonisateur a développée, de 1900 à 1955. Ainsi, ils ont confirmé les droits coutumiers. A cette période, de 1906 à 1964, date de la prise de la loi relative au domaine national, c’est ce décret-là qui régissait les terres au Sénégal. Donc, il y avait déjà trois régimes de gestion des terres qui étaient reconnus légalement par ce décret.
Et quels sont ces régimes ?
C’est d’abord le droit coutumier, ensuite le code civil français et, enfin, l’immatriculation. Quand le pays accédait à la souveraineté internationale, voilà les trois régimes que le Sénégal indépendant a trouvés sur le terrain. En 1964, 4 ans après l’indépendance, quand il y a eu lieu d’évoluer au-delà du décret de 1955, on a pris la loi 64-46 du 17 juillet relative au domaine national. Ce qui est grave, c’est qu’on a pris le droit coutumier, qui était reconnu par le décret de 55, et on l’a versé dans le domaine national, en disant que toutes les terres qui ont été relevées sont du domaine public, toutes les terres qui ne sont pas immatriculées, qui ne sont pas régies par le code civil sont versées dans le domaine national. On a pris plusieurs choses qui relevaient du droit coutumier et on en a fait un domaine national. Mais on a maintenu le droit privé, la propriété privée et même dans la Constitution sénégalaise, en son article 15, il est dit : ‘’Le droit de propriété est garanti par la présente Constitution. Il ne peut y être porté atteinte que dans le cas de nécessité publique légalement constatée, sous réserve d'une juste et préalable indemnité.’’
Donc, on a spolié les paysans, ceux qui géraient les terres. Voilà les raisons fondamentales qui font que, jusqu’à maintenant, ce combat continue. C’est le combat entre les immatriculés et les héritiers du droit de feu et d’âge. A chaque fois, on constate que c’est les immatriculés qui l’emportent sur les héritiers. Ce qui se passe à Ndingler, même la loi sur le domaine national, n’est pas respectée.
Qu’est-ce qui justifie cette violation de la loi, dans ce contexte ?
Dans la loi sur le domaine national, on comprend 4 zones distinguées. Il y a les zones urbaines ; les terres qui sont dans les communes, les zones classées comme les forêts classées, les zones des terroirs et les zones pionnières. On a dit dans la même loi que des décrets seront pris après avis des conseils régionaux techniques pour répartir en zones des terroirs et en zones pionnières les terres du domaine national. Ce qui veut dire que, depuis 1950, aucun décret n’est intervenu pour répartir ces terres-là. Même dans le décret d’application, on dit que la zone doit être délimitée par un décret. Les choses ne sont pas délimitées. Mais la loi dit, dans son article 8 : ‘’Les terres de la zone des terroirs sont affectées aux membres des communautés rurales qui assurent leur mise en valeur et les exploitent sous le contrôle de l’Etat et conformément aux lois et règlements.’’
Donc, les zones des terroirs reviennent aux membres des communautés. Et il est précisé, toujours dans l’article 7, que les terres correspondantes aux zones des terroirs sont des terres qui sont régulièrement exploitées : la culture, l’élevage et l’habitat rural. Donc, c’est la terre des paysans et ces terres sont affectées aux membres des communautés. Ainsi, quand quelqu’un vient d’une ville, un immatriculé, qui est allé jusqu’à obtenir un titre foncier, c’est une agression. Parce que ces terres-là, qui relèvent des terroirs, c’est l’article 8 qui les affecte aux membres des communautés rurales pour l’habitat rural, la culture ou l’élevage. Donc, Ndingler est une agression de l’article 8.
Mais la Sedima obtient un titre foncier…
Cela aussi est une agression de la loi. Parce que la loi dit : ‘’Quand une zone des terroirs et les zones pionnières, il faut, pour pouvoir les posséder, que cela soit des opérations déclarées d’utilité publique.’’ Est-ce qu’on a respecté la procédure d’immatriculation pour faire du projet de Sedima un projet de caractère public ? Deuxièmement, je me pose la question de savoir comment la Sedima est arrivée à être propriétaire d’un titre foncier sur les terres des paysans. Parce que quand ces terres ont été immatriculées, elles sont rentrées dans le domaine de l’Etat et on est dans le code du domaine privé de l’Etat. Et ce code dit, dans son article 41 : que ‘’pour vendre une terre du domaine public de l’Etat, il faut une loi’’. L’article 42 dit que ‘’si cette terre fait l’objet d’une construction, d’installation, d’aménagement, cela nécessite une loi’’. Quelle est la loi que l’Assemblée nationale a prise pour permettre à l’Etat de vendre le titre foncier à la Sedima ? C’est une question qu’il faut éclairer. Sinon, la vente est illégale, parce qu’aucune loi n’est intervenue pour autoriser la vente du titre foncier-là à la Sedima.
Maintenant, il faut se féliciter du fait que les paysans sont en train d’entrer dans l’histoire. Nous sommes à moins de 100 ans de notre indépendance et jusque-là, les paysans étaient exclus. S’ils viennent maintenant prendre en charge leurs propres préoccupations, il faut s’en féliciter. Il faut les féliciter, les organiser. Parce que, depuis 1960, tout ce qu’on fait pour les paysans, on le fait en leur absence, dans les bureaux du ministère de l’Agriculture, etc. On ne tient pas compte de leurs souffrances, de leur passé, de leurs expériences en matière agricole, etc.
C’est toujours dans des bureaux climatisés des ministères qu’on pense développer l’agriculture : autosuffisance en riz, Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (Pracas), etc. Ils pondent sans tenir compte de l’avis des paysans. Je pense qu’il faut moderniser le monde rural avec, par et pour les paysans. Pour cela, il y a deux conditions pour changer les conditions de vie du monde rural. Il y a une révolution foncière et celle culturelle. Il faut faire une réforme foncière pour régler le problème définitivement. Il faut, en même temps, former la paysannerie sénégalaise. Il faut qu’au niveau de chaque commune, qu’on ait un collège agricole ; au niveau de chaque région, un institut agricole, pour que les paysans aillent apprendre ce qu’ils doivent faire et on verra apparaître de nouveaux paysans.
Aujourd’hui, les paysans ne représentent rien. En 1968, ils étaient 90 % de la population. Aujourd’hui, on parle de 55 ou 51 % de la population. Avant, il n’y avait pas d’école en milieu rural et maintenant, les fils de paysans vont à l’école. Il faut créer des conditions pour le retour de ces enfants-là en milieu rural, en installant des collèges ruraux, des instituts pour transformer la campagne afin qu’on ait un agriculteur moderne, capable de se prendre en charge.
Mais est-ce qu’il est possible de dédommager la Sedima et de rendre définitivement les terres aux populations ?
En appliquant l’article 8 de la loi, ces terres sont des terroirs qui appartiennent aux paysans de Ndingler, de Djilakh, de Ndiaganiao, de Fimela. Il faut leur rendre leurs terres. La Sedima n’a qu’à se retourner contre l’Etat. Et je répète que le nom de Sedima sur le titre foncier me donne des vertiges. Parce qu’il n’y a pas de loi pour ça. Il faut des lois pour qu’un bien qui appartient au domaine privé de l’Etat soit vendu. Si c’est un terrain bâti ou nu, il faut une loi. Quand on a voulu vendre des maisons dans les zones rurales, on a pris une loi en 1947. Quand on a voulu vendre des terrains domaniaux autorisant la vente des terrains destinés à l'habitation en zone urbaine, on a pris la loi n°87-11 du 24 février 1987. Quand on a voulu vendre les terrains domaniaux à usage industriel et commercial, on a pris la loi n°94-64 du 22 août 1994. Quand on a voulu vendre les terrains dans le domaine privé de l’Etat à usage d’hôtel et de réceptif touristique, on a pris la loi n°95-11 du 7 avril 1995. Et quand on a voulu transformer les permis d’habiter et les titres similaires en titre foncier, on a pris la loi n°2011-06 du 30 mars 2011.
Donc, à chaque fois que l’Etat se débarrasse d’un terrain nu ou bâti, il faut l’intervention d’une loi. Est-ce que quand l’Etat a immatriculé les terres de Djilakh de 225 ha et les a mises dans son domaine privé immobilier, en vendant ce terrain à Sedima, est-ce qu’il est passé par l’Assemblée nationale ? Les terroirs sont des terres affectées par la loi aux membres des communautés qui sont destinées à l’habitat rural, à l’agriculture et à l’élevage. Ces terres-là, il ne faut pas y toucher. Il faut les laisser aux paysans. Quand l’Etat a besoin de terres, il faut aller vers les terres pionnières. Là aussi, l’Etat ne peut pas intervenir, que ce soit le domaine d’opérations déclarées d’utilité publique.
L'OPPOSITION TOUJOURS VENT DEBOUT CONTRE IBK
Après deux mois d'une mobilisation anti-pouvoir qui inquiète de plus en plus la communauté internationale, la coalition contestaire au Mali a rejeté mardi le plan de sortie de crise de la CEDEAO et exige "plus que jamais" la démission du président
Après deux mois d'une mobilisation anti-pouvoir qui inquiète de plus en plus la communauté internationale, la coalition à la tête de la contestation au Mali a rejeté mardi le plan de sortie de crise ouest-africain et exige "plus que jamais" la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta.
Lundi, les 15 présidents de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), réunis en sommet extraordinaire par visio-conférence, ont lancé un appel solennel à l'"union sacrée" des Maliens et fait des "recommandations" pour un retour à la normale, menaçant de sanctions les récalcitrants.
Ils ont dit craindre une répétition du scénario de 2012, quand un coup d'Etat avait favorisé la prise de contrôle du nord du pays par des groupes jihadistes, qui auraient pu étendre leur mainmise sur l'ensemble du Mali sans une intervention internationale à l'initiative de la France, qui se poursuit.
Les violences jihadistes, souvent entremêlées à des conflits communautaires et à du banditisme, se poursuivent et se sont même étendues depuis 2015 au centre du Mali et aux pays voisins, Burkina Faso et Niger.
Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont accentué la pression en exhortant toutes les parties à "suivre ces recommandations sans délai", après avoir exprimé leur "profonde préoccupation".
Mais le Mouvement du 5-juin - Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), coalition hétéroclite d'opposants politiques, de chefs religieux et de membres de la société civile, a une nouvelle fois rejeté mardi le plan de sortie de crise.
Dans un communiqué, il a dit avoir "appris avec étonnement les conclusions du Sommet extraordinaire" de la Cédéao, "lequel continue de ramener la crise sociopolitique au Mali à un simple contentieux électoral du deuxième tour du scrutin législatif" de mars-avril.
Le mouvement "constate, avec regret", que les recommandations de la Cédéao "ne tiennent pas compte de la profondeur et de la gravité de la crise" et estime qu'elles "ne correspondent aucunement aux attentes et aspirations du peuple malien".
La coalition, qui s'appuie sur son alliance avec l'influent imam Mahmoud Dicko, ancien soutien du président Keïta, dit "IBK", devenu sa bête noire, "exige plus que jamais la démission de M. Ibrahim Boubacar Keïta et de son régime", selon le communiqué.
- 'Syndicat de présidents' -
"La Cédéao ne peut rien imposer au Mali, encore moins sanctionner les responsables du M5-RFP", a déclaré mardi à l'AFP un étudiant de l'université de Bamako, Yaya Ouattara.
"On pensait qu'ils avaient arrêté d'être un syndicat de présidents, mais la surprise fut grande quand ils ont ignoré les vrais problèmes des Maliens", a ajouté l'étudiant de 27 ans.
"Les solutions de la Cédéao peuvent être appliquées, à condition que le président IBK organise un dialogue préalable.La Cédéao a fait son devoir mais le reste c'est l'application.Nous souhaitons la paix et la tranquillité au Mali.Il faut qu'on se parle ici et maintenant", estimait pour sa part Awa Diallo, gérante d'une boulangerie à Bamako.
Le M5-RFP, qui avait décrété une "trêve" jusqu'à après la grande fête musulmane de l'Aid al-Adha prévue vendredi, affirme que le "peuple malien demeurera mobilisé et déterminé pour la mise en œuvre de son droit constitutionnel à la désobéissance civile", selon le communiqué.
Au climat d'exaspération nourri par des années d'instabilité sécuritaire dans le centre et le nord du Mali, le marasme économique ou une corruption jugée endémique est venue s'ajouter l'invalidation par la Cour constitutionnelle d'une trentaine de résultats des dernières législatives.
Le 10 juillet, la troisième grande manifestation contre le pouvoir avait dégénéré en trois jours de troubles meurtriers à Bamako, les pires dans la capitale depuis 2012, qui ont fait entre onze et 23 morts.
- 'Sanctionner IBK' -
Lors de leur sommet, les dirigeants ouest-africains ont réclamé la "démission immédiate des 31 députés" contestés, une "recomposition rapide de la Cour constitutionnelle" et la formation d'un "gouvernement d'union nationale, tout en excluant un départ forcé du président Keïta.
Ils ont "encouragé" le M5 à "participer" à ce gouvernement, et ce dans un "esprit de patriotisme".
En réponse, M. Keïta a constitué lundi soir un cabinet restreint pour "négocier avec les parties" la formation d'un gouvernement d'union nationale.
Les décisions de la Cédéao, estime toutefois le M5, "reposent sur des approximations très improbables telles que la démission hypothétique de députés" ou "l'injonction" de nommer "aux forceps" une nouvelle Cour constitutionnelle.
Il juge que plusieurs de ces mesures "violent les lois et la Constitution" et que la Cédéao, selon ses propres règles, devrait plutôt sanctionner la "mauvaise gouvernance" du président malien, en dénonçant la "protection dont ses pairs semblent le couvrir".
LE SYTJUST DÉCRÈTE 72 HEURES DE GRÈVE
Face à la proposition de la tutelle de réviser certaines dispositions des décrets
Le Sytjust est déterminé dans sa lutte pour le respect des accords signés avec le gouvernement. Les travailleurs de la justice ont encore décrété 72 heures de grève couvrant lundi, mardi et mercredi. Dans un communiqué, ils regrettent une remise en cause des droits des travailleurs de la justice.
Les travailleurs de la justice veulent continuer leur lutte jusqu’à satisfaction de leurs revendications. Le Sytjust a encore décrété «72 heures de grève renouvelables, couvrant les lundi 27, mardi 28 et mercredi 29 juillet 2020». Ces travailleurs de la justice qui sont en grève depuis un peu plus d’un mois maintenant «rappellent à l’Etat du Sénégal son obligation de veiller à la préservation de leurs droits acquis par le biais de décrets dûment signés par le président de la République, après consensus entre le gouvernement et le Sytjust».
Dans un communiqué, le Bureau exécutif dudit syndicat informe que «courant juin 2020, le ministre de la Justice a adressé au président de la République trois notes allant dans le sens de réviser de manière unilatérale, sur quelques décrets, certaines dispositions ayant fait l’objet d’accords entre l’Etat et le Sytjust».
Les syndicalistes qui déplorent «cette remise en cause des droits des travailleurs de la Justice» soulignent qu’elle «crée une insécurité juridique sans précédent». De même, ajoutent-ils, cette remise en cause «viole le principe de la continuité de l’Etat, soustrait le gouvernement à son obligation de respecter ses engagements résultant de négociations collectives et sape les fondements de l’Etat de droit».
Pour le Sytjust, elle porte même «un coup à la crédibilité et aux compétences des membres du gouvernement et des services techniques ayant pris part à l’élaboration de ces décrets». Pour Me Aya Boun Malick Diop et ses camarades, ce sont «autant de raisons pour lesquelles les travailleurs de la justice continuent la lutte pour mettre un terme à cette injustice».
Le 20 juillet dernier, la rencontre entre le ministre de la Justice et le Sytjust n’avait rien donné. D’après les syndicalistes, les discussions n’ont pas abouti «à des propositions concrètes et acceptables». Selon eux, le ministre a fait «évasivement état de difficultés dans la mise en œuvre de l’ensemble des décrets signés par le président de la République».
Le secret a été bien gardé. A la surprise générale, Nicolas Sarkozy sort ce vendredi 24 juillet un nouveau livre. Intitulé «Le temps des tempêtes», l’ouvrage a été rédigé par l’ancien Président, essentiellement pendant le confinement. Réussira-t-il à réitérer l’exploit de l’été dernier, quand il avait vendu plus de 300 mille exemplaires de son livre «Passions» ? L’ouvrage représente en tout cas une mine d’anecdotes pour les amateurs de politique française et internationale.
«George Bush était allongé, un oreiller placé sous la tête, blanc comme un linge» : anecdotes et secrets diplomatiques rythment les 500 pages du nouveau livre de Nicolas Sarkozy, comme lorsqu’il raconte cette rencontre surréaliste, quelques semaines après son entrée en fonction, avec le Président américain qui venait tout juste de faire un malaise, pour parler de l’Afghanistan. Fidèle à son tempérament, Nicolas Sarkozy aborde plusieurs des épisodes forts de sa présidence en évoquant la manière dont lui, l’homme, et pas seulement le Président, a vécu les événements. A propos de la libération de Ingrid Betancourt, l’ancien chef d’Etat se remémore l’admiration qu’il eut pour les voyages dantesques de l’émissaire envoyé dans la jungle colombienne. De Angela Merkel, Nicolas Sarkozy retient le courage, la détermination, la capacité de travail, mais aussi la résilience, «à l’image de sa coiffure qui ne change jamais», s’amuse-t-il.
Dans ce livre tiré à 250 mille exemplaires, l’ancien Président dresse des portraits ciselés de plusieurs dirigeants internationaux, de Vladimir Poutine au colonel Kadhafi, et amorce des mea-culpa comme lorsqu’il revient sur le discours de Dakar. En déplacement au Sénégal en juillet 2007, Nicolas Sarkozy avait choqué en évoquant un homme africain «pas encore entré dans l’histoire». «C’était une erreur, comment le contester», écrit-il, treize ans plus tard.
Un écho à la crise économique que traverse la France
Le titre du livre, Le temps des tempêtes, fait écho à la crise économique historique que traverse aujourd’hui la France. Mais de quelles tempêtes parle Nicolas Sarkozy dans ce livre ? Il y a les tempêtes personnelles, avec le récit de son divorce en catimini à l’Elysée, les tempêtes politiques, médiatiques – l’ancien Président revient longuement par exemple sur les circonstances de la désastreuse séquence pour lui du «casse-toi pauvre con !» – mais surtout la tempête financière de l’année 2008. Le premier tome couvrant ses 18 mois de présidence. Nicolas Sarkozy n’aborde cette crise que dans les 40 dernières pages. Beaucoup de fierté et pour cause, sa gestion de la crise a été saluée par tous ses pairs étrangers. De la décision de soutenir les banques, de ne pas faire perdre le moindre euro d’épargne aux Français, à sa pression au niveau européen, puis international.
Nicolas Sarkozy reprend le fil des 6 mois qui aboutiront à la faillite de Lehman Brothers en racontant plusieurs scènes jusque-là tenues secrètes comme lorsqu’il est réveillé en pleine nuit par le secrétaire général de l’Elysée, car il faut impérativement décider avant l’ouverture de la bourse si l’Etat évite la faillite d’une grande banque française ou comme lorsqu’il va à la rencontre d’un George Bush affaibli, en fin de mandat, pour lui arracher la création d’une instance diplomatique mondiale qui deviendra le G20.
Un retour en librairie et un retour en politique ?
Une manière de réaffirmer son image de capitaine dans la tempête. Nicolas Sarkozy termine d’ailleurs par deux pages sur la crise du Covid-19. Sans émettre la moindre critique directe sur Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy se permet quelques leçons entre lignes. «La vie d’après ressemblera à la vie d’avant», écrit-il. Autre critique à peine voilée sur les experts : «Ce sont le Président et les élus qui ont la légitimité du suffrage universel, et elle sera toujours supérieure à celle que peuvent conférer les titres universitaires ou le tirage au sort.» L’ancien Président, interrogé dans Le Figaro, l’a encore répété : «Je ne suis pas en campagne, personne ne me croit, mais c’est la vérité.» Pas un retour en politique, mais plutôt une carte postale de plus de la part d’un homme qui le dit dans ses mémoires : il a toujours cherché à être au centre du jeu. Un jeu qui à droite est bien vide depuis l’élection de Emmanuel Macron.
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BABACAR REJOINT SA DERNIÈRE DEMEURE
Derrière les masques, mélancolie et tristesse se dessinaient sur les visages des membres de sa famille, amis, collègues venus s'incliner devant la mémoire de Babacar Touré - REPORTAGE PHOTOS ET VIDÉO
Derrière les masques, mélancolie et tristesse se dessinaient sur les visages des membres de sa famille, amis, collègues venus s'incliner devant la mémoire de Babacar Touré.
Reportage photos et vidéo de Boubacar Badji.
L’EQUIPE MUNICIPALE DEMANDE A L’ETAT DE RENFORCER LA SECURITE DE LA COMMUNE
Les marchands ambulants de la très populeuse commune de Keur Massar ont incendié, dans la nuit du dimanche 26 juillet, la mairie de ladite commune.
Les marchands ambulants de la très populeuse commune de Keur Massar ont incendié, dans la nuit du dimanche 26 juillet, la mairie de ladite commune. Après constatation des faits, un point de presse a été organisé par l’équipe municipale. Ceci, afin d’édifier l’opinion publique sur les actes « irresponsables » de ces marchands ambulants.
Dans le cadre de sa lutte contre l’occupation anarchique des trottoirs, qui favorise aussi la transmission de la pandémie du coronavirus, une opération de déguerpissement a été initiée par la mairie de la commune de Keur Massar. Cependant, avant le début de l’opération, la mairie avait mis à la disposition de ces acteurs de l’informel un site de recasement. Ce qui devrait leur permettre de poursuivre leurs activités commerciales. Hélas, contre toute attente, ces marchands ont agi comme des voyous en brûlant la mairie.
En effet, durant des heures, de jeunes marchands ambulants ont attaqué la mairie sans l’intervention de la gendarmerie. « La population de Keur Massar est indignée et, à la limite, secouée par la situation. En effet, lesdits marchands ont eu d’abord à caillasser des biens publics et privés au niveau du rond-point menant à la mairie. Ils ont eu aussi à affronter les gendarmes. Et dans un second temps, ils ont attaqué la mairie en saccageant les locaux » a expliqué aux journalistes marie Aw, conseillère municipale et adjointe au maire, chargée des halles et marchés dans la commune de Keur Massar. De ce fait, face à cet acte qualifié de barbare et qui aurait pu provoquer mort d’hommes, Mme Aw en appelle au gouvernement. Les autorités communales réclament justice et appellent l’Etat à poursuivre les auteurs de ces actes afin qu’ils soient punis. « L’acte barbare que ces jeunes acteurs de l’informel ont posé est inconcevable », s’est indignée l’adjointe au maire.
Selon Mme Aw, les autorités communales ont tout entrepris pour favoriser un climat de paix à travers des concertations avec les marchands ambulants. En effet, elles avaient mis à la disposition des marchands trois sites de recasement dont l’un est sur une grande superficie de la commune. L’espace que les journalistes ont pu visiter est bien aménagé et en mesure d’accueillir ces acteurs de l’informel. Ce qui fait dire aux responsables de la mairie que rien ne peut expliquer l’attitude de ces jeunes commerçants. Les autorités de la commune interpellent le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouye Ndiaye, afin que de tels actes commis dans la nuit du dimanche ne se répètent plus. Au-delà de ces actes de défiance des marchands, les autorités municipales déplorent l’insécurité qui prévaut à Keur Massar.
Selon Mme Aw, personne n’est à l’abri. « Il faut que des mesures spéciales soient prises afin d’éradiquer une bonne fois pour toutes l’insécurité qui prévaut dans la commune avant qu’il y ait un drame », estime Mme Aw. Doudou Keïta, président commission des finances de la commune, demande le renforcement de la gendarmerie dès lors que son effectif est insignifiant pour assurer la sécurité de la commune. « Il est inconcevable que des gens se donnent le luxe d’attaquer un édifice public et l’incendier alors que la gendarmerie est à côté. Le gouvernement doit se pencher sur la situation de Keur Massar », soutient m. Keïta. quant à Assane Fall, président des délégués de quartier de la commune, il fustige les actes absurdes de ces marchands ambulants. « Ceci montre tout simplement qu’ils n’habitent pas dans la commune. Parce que les bulletins d’état civil de tous les enfants de ladite commune se trouvent dans cet édifice qui a été brulé », fait-il savoir.
Au banc des accusés, les marchands ambulants se défendent
« Nous n’avons pas refusé de regagner les sites mis en place par la mairie. Le problème est que ces sites de recasement sont mal placés. Mais aussi, le timing est très mal choisi », se défend moussa Tine, soutenant que les sites ne sont pas faciles d’accès. Et par conséquent, leurs chiffres d’affaires pourraient drastiquement baisser à quelques jours de la Tabaski. Selon toujours les marchands ambulants, les autorités municipales leur exigent 15 000 FCFA pour rejoindre les sites de recasement. Ils fustigent également la politique du maire tout en regrettant leurs actes commis sous le coup d’une colère mal contenue. A préciser que lors de la conférence de presse d’hier, le maire de la commune s’est refusé à toute déclaration. On nous apprend également que depuis trois mois, la municipalité n’a procédé à aucun recouvrement de taxe au niveau des marchands ambulants.
AYMEROU GNINGUE SERT UNE CITATION DIRECTE À CISSE LO
S’estimant diffamé et injurié, le président du groupe parlementaire de BBY a joint l’acte à la parole
S’estimant diffamé et injurié, le président Aymérou Gningue a joint l’acte à la parole. Il a servi une citation direction à Moustapha Cissé Lo appelé à répondre de ses dérives devant les tribunaux. Pour « laver » leur honneur et leur dignité que Moustapha Cissé Lo a tenté de barbouiller, Aymérou Gningue et son épouse lui réclament la somme de 500 millions de francs. Le procès est fixé au mardi 25 aout 2020.
Pour avoir été copieusement injuriés et odieusement diffamés par le député Moustapha Cissé Lo, le président du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (Bby) à l’Assemblée nationale, Aymerou Gningue, et son épouse ne pouvaient pas laisser passer un tel affront et surtout des allégations infamantes et autres accusations de nature à porter atteinte à l’honneur et à la dignité des époux Gningue.
Joignant l’acte à la parole, Aymerou Gningue donc a servi une citation directe à Moustapha Cissé Lo appelé désormais à répondre de ses actes devant une chambre correctionnelle du Tribunal de Grande instance hors classe de Dakar. Ce, par la voie la plus rapide puisque la citation directe est une procédure qui permet de faire comparaître rapidement Moustapha Cissé Lo devant la justice pour les délits de diffamation et injures publiques. L’affaire sera appelée pour la première fois le mardi 25 août 2020.
Pour montrer à quel point lui et son épouse ont été agressés et blessés par la sortie de Moustapha Cissé Lo, le président Aymérou Gningue réclame une somme de 500 millions de francs à titre de dommages et intérêts. Rappelons-le, à travers plusieurs audios, Moustapha Cissé Lô, premier vice-président de l’Assemblée nationale, avait tiré à bout portant sur le président Aymerou Gningue et son épouse Fatou Syll. Il avait accusé notamment Mme Gningue d’avoir bénéficié d’un marché de 40 tonnes de semences d’arachide. des propos jugés inexacts et insultants par l’avocat de la partie civile dès lors que Mme Gningue est une femme au foyer de nature très réservée, qu’on n’entend jamais dans des activités politiques et autres futilités.
Toujours est-il que jusqu’hier, Moustapha Cissé Lo a joué à cache-cache avec les huissiers qui ont toutes les peines du monde à lui notifier la plainte. Il avait également fait le mort pour ne pas répondre à la sommation interpellative que me Antoine Mbengue, l’avocat des époux Mbengue, lui avait fait servir par voie d’huissier.
Pendant ce temps, des personnes de bonne volonté font des médiations souterraines pour tenter de raisonner Moustapha Cissé Lo et le convaincre de présenter des excuses publiques aux époux Gningue, seul moyen d’arrêter la machine judiciaire. Mais nous n’en sommes pas encore là !