SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
17 juillet 2025
LEONARDO DEFIE LES CLUBS ANGLAIS !
Face à la forte pression des clubs anglais, le champion de France est passé à l’offensive. Malgré le prix exorbitant réclamé par le président napolitain, la direction du PSG a décidé à s’asseoir à la table des négociations.
La menace est sérieuse pour le PSG qui pourrait voir Kalidou Koulibaly filer en Angleterre. Face à la forte pression des clubs anglais, le champion de France est passé à l’offensive. Malgré le prix exorbitant réclamé par le président napolitain, la direction du PSG a décidé à s’asseoir à la table des négociations.
Kalidou Koulibaly demeure une priorité pour le PSG. Le club français qui n’est pas chaud à l’idée de continuer l’aventure avec Thiago Silva (en fin de contrat en juin prochain) pense sérieusement au défenseur international sénégalais. Si la cible a été identifiée depuis plusieurs mois, des questions d’ordre financier bloqueraient l’avancée du dossier. Mais les informations en provenance d’Angleterre ont poussé ces derniers jours le champion de France en titre à sortir de sa réserve. En effet, de nombreuses formations anglaises dont Manchester United, Liverpool, Tottenham, Newcastle ou encore Everton sont intéressées par le profil du défenseur central de 28 ans. Conscient de la force de frappe de ces clubs, le PSG veut désormais mettre toutes les chances de son côté. Hier vendredi, le journal italien Le Corriere Dello Sport a révélé que le directeur sportif du club, Leonardo, a intensifié le contact avec la formation de Naples. L’objectif de cette relance : garder une place de choix dans l’optique d’éventuelles négociations.
LE PSG DEVRA CASQUER FORT !
Le mercato d’été ne sera pas du tout repos pour le PSG, avec des dossiers aussi compliqués les uns que les autres. Si Kalidou Koulibaly est une priorité de Leonardo, le club français devra tout de même sortir le chéquier pour boucler l’affaire. Conscient du potentiel de l’international sénégalais, le président de Naples a fait monter les enchères. Alors qu’il avait dans un premier temps réclamé entre 75 et 80 millions d’euros, Aurelio De Laurentis a revu ses prétentions à la hausse. Il exige désormais au moins 100 millions d’euros (soit 65 milliards FCFA) pour rejoindre la table des négociations. Une somme assez importante qui pourrait refroidir les prétendants. Et malgré l’intérêt grandissant des clubs comme Liverpool, Manchester United ou encore Manchester City, le PSG garde toujours espoir de mettre la main sur le défenseur international sénégalais. Les prochains jours seront déterminants pour l’ancien joueur de Genk (Belgique).
Par El hadji Malick SECK
COVID19 : EST-IL OPPORTUN DE DESSERRER L’ETAU DU CONFINEMENT ?
Permettez-moi de donner mon point de vue sur les dernières mesures prises par les autorités du pays allant dans le sens de l’allègement des mesures restrictives à ce stade de la lutte contre la COVID19.
Permettez-moi de donner mon point de vue sur les dernières mesures prises par les autorités du pays allant dans le sens de l’allègement des mesures restrictives à ce stade de la lutte contre la COVID19.
La santé est une science sociale définie par l’OMS comme « étant un état de complet bien-être physique, mentale et sociale et ne consiste pas seulement en l’absence de maladie ou d’infirmité ». Dès lors, on doit se poser des questions par rapport à la situation que la limitation du temps de vie active pouvait engendrer sur le plan psychologique et sociale, voire même physique des gens. J’ai décrié la semaine passée, dans un article, une biomédicalisation de la prise en charge de l’épidémie et un retour vers l’hospitalo-centrisme qui ont été dénoncés par l’Organisation mondiale de la santé depuis le début des années 60.
L’auteur Ivan Illich dans son livre «Némésis médicale : l’expropriation de la santé » avouait que « l’entreprise médicale menace la santé. La colonisation médicale de la vie quotidienne aliène les moyens de soins ». L’auteur préconise par ailleurs, «une baisse des frais pour la santé et sa déprofessionnalisation». Des chercheurs comme Ulrich Ilianov ont décrit une symptomatologie chez les malades hospitalisés appelée « l’hospitalisme» comme étant des affections psychologiques qui ralentissaient la guérison des malades. Même si Spitz, pédopsychiatre, l’a surtout développé chez les enfants.
L’Homme est un être foncièrement social. Même si cette vie sociale peut aller d’une extrémité à un autre selon les communautés. En France, durant cette période de confinement, les violences conjugales ont augmenté de 30%. Par contre, d’autres sont contents de passer plus de temps en famille. Ainsi va la vie ! Une autorité doit être à l’écoute de son peuple. Beaucoup de Sénégalais, de tout bord, ont souhaité l’assouplissement des restrictions pour des raisons socio-économiques, religieuses ou sociales. La vie économique était en stand-by.
Les marchants ont eu à faire face à des détériorations de denrées alimentaires périssables, une baisse de leur chiffre d’affaire. Ce qui est plus grave, c’est que le système de santé s’est arrêté : les services de santé ne s’occupent que de COVID19. La psychose ayant gagné les sénégalais, personne ne voudrait aller en cette période, dans les structures sanitaires. Beaucoup d’hémodialysés ont subi une diminution des séances, le personnel travaille en alternance. Les hypertendus et les diabétiques ne viennent plus aux rendez-vous d’autant plus qu’ils ont entendu dire que l’association de leur affection chronique avec la COVID19 est très létale. Les fakenews aidant, des programmes comme la vaccination, la planification familiale, le paludisme et tant d’autres, sont en souffrance. En réalité, si on veut être franc, après deux mois de self-confinement et de couvre-feu, on s’est rendu compte que les moyens employés dans cette guerre ne sont pas appropriés. A ce jour, 2310 cas ont été diagnostiqués dont 25 décès soit une létalité de 1,08%.
Comparée à d’autres maladies comme le choléra, la méningite, la rougeole, la mortalité spécifique « covidique » est faible. Et pourtant ces maladies ont été traitées au niveau des districts sanitaires avec une létalité équivalant à 0%. Qu’est-ce qui fait que la COVID19 mobilise tant de passion ? Juste parce qu’elle a fait beaucoup de mal aux pays développés d’Europe, d’Asie et d’Amérique qui ont des populations vieillissantes avec des maladies dégénératives, des pathologies cardiovasculaires et des troubles de la senescence. Gérons l’épidémie dans les limites du raisonnable. Certes, c’est une maladie très contagieuse mais sa gravité est faible heureusement pour nous. L’une des raisons est certainement la jeunesse de notre population avec moins de 5% de sexagénaires. Selon des schémas très pessimistes, il y aura plus de cas encore. Soit !
A chaque fois qu’un cas dit communautaire a été dépisté, il faut se dire qu’il y a près de 3 à 5 personnes qui ont été en contact avec lui, qu’elles soient une source contaminante ou la contaminée. Si on ne retrouve pas ces personnes ni malades, ni mortes (diagnostiquées postmortem), elles ont survécu à leur contagion et certainement, ont juste développé une forme frustre, asymptomatique. Des centaines de personnes affectées sont hospitalisées pour la plupart dans les structures hospitalières de Dakar alors que leur prise en charge n’a besoin que d’un traitement symptomatique et un support psychologique. Ce dernier fait défaut au point que certains malades après guérison, ont affirmé qu’ils n’avaient rien en réalité, mais qu’on les a simplement retenus là-bas en hospitalisation.
C’est dire aussi que la communication interpersonnelle n’a pas suivi, dans les salles de soins et de confinement. Mais ce que les malades exéats vivent aujourd’hui avec la stigmatisation est pire que la maladie elle-même. A ce propos, j’avais suggéré que l’on sollicite le soutien des Religieux dans la communication pour que ces gens-là ne souffrent pas outre mesure du rejet social. Au Sénégal, comme le dit un collégue : « on écoute le messager plutôt que le message». A Thor, pour des raisons de conflits politiques, des personnes ont fait courir le bruit comme quoi, cela n’était pas logique que les personnes malades fassent seulement une dizaine de jours, sinon moins pour sortir, alors que ceux qui ne sont pas affectés (en quarantaine) fassent plus de jours. Ceci a soulevé la communauté qui a refusé le confinement. Mais en fait c’estla goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les gens ont commencé à être fatigués de la vie de confinement qui leur été imposée alors qu’ils n’en voient pas la pertinence.
Ajoutez à cela la révolte à Léona Niassène, certaines autres mosquées qui reprenaient insidieusement la prière en commun. Y avait tout un cocktail explosif qu’il fallait bien vite désamorcer. Serigne Cheikh Ahmed Tidjane Sy (RTA) disait que l’oisiveté était source de révolte. Sans oublier que la sédentarité et la malbouffe sont autrement plus graves que cette pandémie. Comme je le soutiens toujours, c’est le combat de la communauté qui doit avoir le lead. On ne lui a pas demandé son avis avant le confinement, ni au moment du «déconfinement». Cela aurait été formidable qu’une bonne communication et un travail de proximité les préparent à assumer leur rôle en réunissant toutes les garanties de respect des mesures barrières. Mais comme le Président l’a dit, c’est à la communauté de prendre ses responsabilités.
En effet, toutes les mesures prises n’ont pas permis de réduire le taux de contagion. Au contraire. Est-ce qu’il est logique de continuer une politique sanitaire qui n’a pas porté ses fruits ? Je trouve que certaines analyses sont trop tronquées parce que n’ayant qu’une vue parcellaire de la situation : le nombre de cas et de décès ont augmenté par rapport au début de la pandémie au Sénégal. La vision holistique de la santé ne se suffit pas de ce dyptique. Si on compare le pourcentage de malades opérés dans un service de chirurgie à celui de médecine, les dés sont pipés dès le départ. On n’en conclut pas, que le service de médecine ne travaille pas assez. Le paludisme tue plus que le COVID19 et n’a jamais mobilisé de cette façon l’attention du monde.
Actuellement, les professionnels de santé du pays connaissent l’épidémiologie de la maladie dans notre communauté contrairement au début où les schèmes de prise en charge biomédicaux et communautaires étaient purement occidentaux. Il est temps que les gens réapprennent à reprendre un train de vie normale tout en respectant les comportements appropriés qui leur assurent un bon état de santé. Au ministre de la santé, je conseillerai, entre autre urgence de créer une antenne d’orientation et de suivi des interventions communautaires (avec des personnels ayant une expérience concrète du terrain) dans la cellule de lutte contre la COVID19, trois choses même si je n’ai que mon expérience de plus de 30ans, de : Décentraliser les moyens au niveau des régions médicales pour porter les interventions communautaires plus loin encore dans les districts et les postes de santé. Le travail a commencé mais les moyens sont quasi inexistants ; Permettre aux centres de santé d’avoir suffisamment de personnel (médecins, infirmiers, sages-femmes, des diplômés en santé communautaire, assistants et agents sociaux, agents d’hygiène, de la Croix-Rouge) et l’aménagement d’espaces pour gérer les cas simples à ce niveau; Renforcer la communication interpersonnelle et l’accompagnement au niveau périphérique de sorte que les religieux prennent leur responsabilité en faisant respecter les mesures barrières quoi qu’il en coûte dans les lieux de culte. Les Khalifes et les évêques feront certainement le plaidoyer pour cela.
Ainsi, quand les conditions ne sont pas réunies, ces lieux vont rester fermés jusqu’à nouvel ordre. Je note avec bonheur que le Khalife général des Mourides a imposé ces mesures dans la mosquée de Touba. Il en est de même pour l’église catholique qui a décidé de continuer de surseoir à tout office communautaire jusqu’à nouvel ordre. C’est dire que notre communauté est responsable et peut prendre les mesures idoines en cas de besoin. Faisons-leur confiance. Bonne chance !
El hadji Malick SECK
Technicien Supérieur de santé
Ancien directeur du Programme de santé du Corps de la Paix Américain
Ex-Chargé de Projet de lutte contre la Bilharziose et le Paludisme à Tambacounda OMVS/Child Fund Ex-coordinateur dans le Projet de lutte contre l’HTA NF/Intra Health
Professeur de santé communautaire
Email : malickseckjkc@yahoo.f
TRACT ET PLUS, UNE EMISSION D'OUSSEYNOU NAR GUEYE
VIDEO
L'ASPIRATION À UN NOUVEL ORDRE POLITIQUE SÉNÉGALAIS
EXCLUSIF SENEPLUS - Un horizon possible ou improbable ? Quelle gestion de la chose publique, entre calculs politiciens et clientélisme de la classe politique ? AVEC HAMIDOU ANNE ET EMMANUEL DESFOURNEAUX
Dans ce numéro du Talk "Tract et Plus", Ousseynou Nar Gueye reçoit en invité fil rouge Emmanuel Desfourneaux, DG de l'Institut Afro-Européen pour débattre du "Nouvel Ordre Politique Sénégalais" pronostiqué dans un éditorial récent qu'il a publié sur SenePlus.
De quoi retourne cet appel qui lui a valu une réponse du porte-parole de la présidence, Abdou Latif Coulibaly ? Entre calculs politiciens, aspirations panafricanistes de l'opposition notamment sonkiste, affirmation d'un leadership continental par le président Sall, la crise sanitaire peut-elle augurer d'une nouvelle donne dans la gestion publique ?
Hamidou Anne, énarque, rédacteur au Monde Afrique et doctorant en sciences politiques, est l'éditorialiste invité de ce numéro de Tract et Plus.
«LES CONTACTS VONT ÊTRE CONFINES A DOMICILE »
Face à l’augmentation vertigineuse des cas de malades et de décès liés au Covid-19, les autorités sanitaires ont décidé de changer de démarche dans la prise en charge des contacts
Face à l’augmentation vertigineuse des cas de malades et de décès liés au Covid-19, les autorités sanitaires ont décidé de changer de démarche dans la prise en charge des contacts. Sur instruction en effet du Ministère de la Santé, les contacts seront désormais confinés dans leurs domiciles. Cette annonce a été faite hier par le directeur du Centre des Opérations d’urgence Sanitaire (Cous), Dr Abdoulaye Bousso.
Quelques changements dans la prise en charge des malades dans les structures sanitaires et les sites extrahospitaliers ! Les autorités sanitaires ont prévu de revoir cette question en vue d’une gestion efficiente. Avec l’augmentation des cas positifs, affirmait hier dans sa communication Dr Abdoulaye Bousso, les structures de santé sont en train d’atteindre leur degré de saturation. «C’est pourquoi la prise en charge extrahospitalière a commencé avec l’utilisation de structures non hospitalières pour prendre en charge les patients positifs. Aujourd’hui, cette prise en charge extrahospitalière va aussi s’étendre à des réceptifs hôteliers.
Par rapport à la capacité de nos réceptifs hôteliers qui sont aujourd’hui occupés par la plupart de nos contacts, il est difficile de prendre en charge certains patients positifs qui sont actuellement à domicile et que nous sommes en train de manager», explique le directeur du Centre des Opérations d’Urgence sanitaire (Cous).
Ainsi, la solution trouvée par le Ministère de la Santé consiste à confiner les contacts à domicile afin de libérer les hôtels. «Les contacts vont être confinés à domicile et les réceptifs hôteliers vont être dédiés aux personnes positives. C’est la stratégie actuelle qui va démarrer. Elle nous permettra d’avoir beaucoup plus de capacités d’accueil. Nous ne voulons pas que nos hôpitaux soient transformés en hôpitaux Covid. Il faut que toutes les autres maladies puissent continuer à être prises en charge dans nos structures de santé», affirme Dr Bousso.
En ce qui concerne par ailleurs le dépistage des voyageurs entrants, indique le directeur du Cous, il a été retenu de revenir à la stratégie initiale qui était un screening de tous les voyageurs à l’entrée. Ainsi, toute personne suspecte sera isolée et prélevée en attendant son résultat. «Si cette personne est positive, elle va être transférée dans nos centres de traitement. Tous les autres passagers qui arrivent et qui ne présentent aucun signe seront laissés. Ils rentreront chez eux et se mettront en quarantaine dans leur domicile pendant 14 jours. Aujourd’hui, c’estla stratégie qui est adoptée pour les voyageurs», renseigne-t-il.
«DES SITES DE PRISE EN CHARGE VONT ÊTRE DEVELOPPES DANS TOUTES LES REGIONS»
Revenant par ailleurs sur la capacité litière, le directeur du Cous trouve important d’avoir d’autres lits. «Et ces lits, nous les trouvons aujourd’hui dans les réceptifs hôteliers qui vont être prioritaires pour les patients positifs», dit-il. Le Ministère de la Santé compte développer des sites de ce genre dans toutes les régions. Ce qui permettra de ne pas mettre en saturation les structures de santé du pays. «Il y a d’autres sites qui vont être opérationnels dans les prochaines heures, c’estle site de la base aérienne de Thiès que l’armée a bien voulu mettre à la disposition du Ministère de la Santé», informe Dr Abdoulaye Bousso.
«DIOUF SARR, KHEMESS NDIAYE ET ALOYSE DIOUF N’ONT PAS ÉTÉ FORMÉS A LA PRISE DE PAROLE MÉDIATIQUE»
Le docteur en communication et enseignant au Cesti, Sahite Gaye nous livre dans cet entretien son opinion sur la façon de faire des autorités sanitaires
Entretien avec… Sahite Gaye enseignant au Cesti et spécialiste en communication de crise
Le docteur en communication et enseignant au Cesti M. Sahite Gaye nous livre dans cet entretien son opinion sur la façon de faire des autorités sanitaires. Selon lui, ces derniers n’ont pas été préparés à la prise de parole médiatique
«L’AS» : depuis l’apparition du premier cas de Covid-19 au Sénégal, le Ministère de la Santé fait le point tous les jours sur l’évolution de la maladie. Comment appréciez-vous cet exercice ?
Dr SAHitE GAYE : le dispositif de communication de ces trois personnalités est le même, même si les casquettes sont différentes. Par exemple, quand le Docteur Khemess parle en tant que Directrice de la santé et présidente du Comité de Gestion de l’épidémie, les Sénégalais voient plus la casquette et non l’experte médicale. C’est un argument d’autorité et elle a la facilité quand il s’agit d’utiliser la langue Ouolof. (…) Il ne faut pas aussi oublier que c’est une ancienne syndicaliste et ça joue un peu. Mais il faut dire qu’il n’y a pas eu de préparation, c’est à dire le média-training. On peut maîtriser le message, mais on peut ne pas maîtriser la communication. Il faut donc qu’elle améliore sa prise de parole avec un média-training. Car pour faire une communication de crise il faut se préparer au discours. Dans ce cas de figure on est dans une communication, ce n’est pas l’expert qui va parler. On n’est pas venu pour informer, mais pour communiquer. On ne doit pas laisser paraître ses émotions. Une gestion de l’émotion s’impose dans cette forme de communication. Elle doit faire un travail sur ça. Mais il faut aussi savoir que la communication c’est une profession. On a beau maîtriser ce qu’on doit dire, mais il faut apprendre à le communiquer. (…) Pour ce qui est du Ministre Diouf Sarr, il y a plus sa casquette d’homme politique qui constitue un point pour ses messages. C’est à dire à chaque fois qu’il parle on voit plus l’homme politique que le Ministre de la santé qu’il est. Parce qu’il n’est pas du domaine et son image à un moment donné est saturée. D’ailleurs il a annoncé la suspension des communications quotidiennes. Même s’il montre qu’il est présent en tant que Ministre de tutelle, il devrait être plus présent sur le terrain que devant les caméras et les micros.
Certains pensent qu’Abdoulaye Diouf Sarr ne sait pas gérer ses émotions, c’est à dire qu’il panique trop vite. Partagez-vous leurs avis ?
Oui je pense que quand Abdoulaye Diouf Sarr parle, la situation où le poids psychologique de la cellule se dévoile. Ça veut dire que quand il parle on peut deviner l’ambiance qu’il y a au niveau du Ministère. Tout dépend du nombre de cas et des éléments qu‘il a entre ses mains. Quand Diouf Sarr parle, ce qui est important d’observer, c’est le non-verbal. Parfois, il est là, avec la voix qui tremblote. Il fait des erreurs par rapport aux dates. Là c’est le poids qu’il endosse, c’est pourquoi il devrait y avoir du recul stratégique, c’est à dire être plus présent sur le terrain que sur les plateaux. Parce qu’on a tendance à oublier que la communication n’est seulement la communication méthodique, mais les actions sur le terrain également comptent. Par exemple, aller voir ce qui se passe sur le terrain comme il l’a fait lors de sa tournée. Et quand on est à un niveau de management, il faut plus être sur le terrain pour rassurer. Parce-que quand on est devant les micros et les caméras, on se dévoile, c’est à dire on se trahit. Mais ce qui nous trahit en tant que tel, ce n’est pas nos mots, mais c’est le non-verbal à travers les gestes et autres.
Et quelle est votre opinion par rapport à la communication du docteur Aloyse Waly Diouf?
Pour Aloyse au départ c’était bien, mais, quand il a fait cette sortie pour attaquer le Professeur Seydi, c’est là que les gens se sont rendu compte que c’est le Directeur de Cabinet Abdoulaye Diouf Sarr. Et là, on est dans un poste politique. Donc lui quand il parle, il défend plus l’institution. Au départ c’était bien, mais à un moment donné, cette sortie médiatique a joué sur sa notoriété.
Certains Aloyse Diouf taxent d’être arrogant, à travers ses gestes et son attitude. Êtes-vous d’avis?
Justement c’est par rapport à ces préjugés qu’il faut éviter la condescendance dans la communication. Au début sa communication, c’était bien, mais quand cet élément-là est venu, dans sa prise de parole, le public l’a identifié comme l’homme qui a attaqué le Docteur Seydi. Parce-que jusqu’à présent, les Sénégalais ont une bonne perception des médecins et infirmiers durant cette crise. Donc quand on attaque une personne, c’est comme si on a quelque chose à cacher. C’est comme s’il y avait un cadavre au placard.
LA FNEC DÉNONCE UN HARCÈLEMENT CONTRE LES TALIBÉS
L’opération zéro enfant dans la rue suscite le courroux de la Fédération nationale des Associations des maîtres coraniques
L’opération zéro enfant dans la rue suscite le courroux de la Fédération nationale des Associations des maîtres coraniques (Fnec). Coordonnateur de la cellule de crise de la Fnec, Mamadou Lamine Fall considère cette opération comme une véritable torture pour les talibés. A l’en croire, la Fédération n’exclut pas de porter plainte contre l’Etat du Sénégal.
Depuis le lancement, par le ministère en charge de la Protection de l’enfance, de l’opération zéro enfant dans la rue, des talibés sont sans cesse portés disparus. Ces révélations portent l’empreinte de Mamadou Lamine Fall qui soutient que 10 talibés sont restés introuvables. Et d’ores et déjà, il tient pour responsable l’Etat de tout ce qui arrivera à ces petits. Appréhendant les nombreux risques auxquels sont exposés ces enfants qui peuvent tomber sur les mains de prédateurs sexuels, Mamadou Lamine Fall et ses collègues envisagent de constituer un pool d’avocats en vue d’enclencher une action en justice.
Selon eux, les enfants talibés ont été ramenés dans leurs localités d’origine dans des conditions indignes. Ils assimilent même l’opération à un harcèlement contre les talibés qui ont été obligés de quitter de force leurs daara.
Pointant un doigt accusateur sur les services du Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Mamadou Lamine Fall annonce que des examens médicaux seront effectués sur tous les enfants ramenés auprès de leurs familles.
Mamadou Lamine Fall accuse le ministère dirigé par Ndèye Saly Diop Dieng d’avoir violé les termes de leurs accords issus des dernières réunions qu’ils ont eues au siège de la Fnec à Dakar. «Nous avions trouvé un consensus dans la mesure où la cible n’était pas les talibés qui sont dans les daara, mais plutôt les enfants qui errent dans les rues. C’est pourquoi nous avons été surpris de constater que Niokhobaye Diouf et sa bande traquent partout les talibés sous prétexte de les protéger contre le coronavirus», fulminent Mamadou Lamine Fall et ses camarades qui comptent rencontrer les différents khalifes généraux pour les sensibiliser sur le mauvais traitement réservé aux talibés.
RETOUR DES RURAUX ET DEBROUSSAGE DES PARCELLES ENTRAVENT LA POURSUITE DES OPERATIONS
Marqués cette année par la présence de la pandémie du Covid19, les préparatifs de la campagne agricole 2020/2021 sont naturellement hypothéqués dans la plupart des collectivités du pays.
Marqués cette année par la présence de la pandémie du Covid19, les préparatifs de la campagne agricole 2020/2021 sont naturellement hypothéqués dans la plupart des collectivités du pays. L’année dernière, en pareils moments de la campagne agricole, il suffisait simplement de faire un petit tour dans les villages pour voir dans ces grandes aires de la nature, les paysans travailler sans relâche.
Très motivés et sans aucun aperçu de ce qui pourrait exister quelques mois plus tard, ils commençaient déjà à couper ce qui restait des herbes de la dernière saison, à les mettre en tas avant de les brûler. Et partout où l’on passait, la fumée suffocante sortie de ces braises sauvages remplissait l’air et rendait parfois la respiration difficile. Une situation, mieux des opérations qui se sont raréfiées cette année à cause de la pandémie du Covid 19, car empêchant encore la majorité des paysans exilés en ville pour un petit boulot de rentrer et vaquer à leurs occupations. Dans les villages il est ainsi signalé que certains habitants qui n’ont pas encore pu retourner au bercail, ont confié le débroussage et le défrichage de leur parcelle ou d’autres formes de travaux préliminaires à un frère ou un ami resté au village afin de gagner du temps et d’ anticiper sur un retour à date incertaine.
DES SEMENCES DISPONIBLES CERTES, MAIS FAIBLEMENT RETIREES
En matière de semences, les opérations de distribution vont démarrer sans délai, mais certainement timidement sur la plus grande partie de la région. Déjà avec les opérateurs privés et stockeurs, on est à la phase d’analyse pour la certification des semences dont on dispose. La quantité d’arachide dont ils disent disposer s’apprête à être acheminé vers les différents points de retrait situé un peu partout entre les trois (3) départements. Il nous est signalé que depuis le 20 Avril dernier les notifications délivrées par le ministère de tutelle sont déjà distribuées aux personnes attributaires en même temps que les plannings de mise en place des intrants. Selon les prévisions de l’Etat, ces tonnes de semences seront naturellement renforcées par les quantités fournies par les entreprises industrielles comme la Sonacos. Malgré l’étroitesse de la quantité de matières premières qu’elle a obtenue cette année et celles des professionnels du marché de l’exportation.
Ainsi avec la présence du coronavirus, le problème se situe plutôt au niveau des magasins de stockage et points de retrait pour les paysans. Là, les autorités ne veulent plus des fortes mobilisations et regroupements de personnes qui se constituaient autour de ces lieux qui, d’habitude étaient le point de rencontre de plusieurs villages situés tout autour. Ces autorités optent plutôt pour des opérations de retrait sans grande affluence, avec un personnel le plus réduit possible. Chaque village est ainsi représenté par quelques producteurs qui viennent retirer pour les autres les quotas qui leur sont attribués. Il faut cependant souligner la volonté de l’Etat d’augmenter cette année la marge de semences à tous les niveaux.
Pour l’arachide certifiée, il a en effet décidé d’accroître les 10.000 t distribuées l’an passé et de passer à 13.800 t cette année. Un exercice qu’il va pour autant porter dans la plupart des semences à grandes spéculations.
UNE PRODUCTION D'ENVIRON 300.000 HECTARES DE PADDY
La campagne de la saison sèche chaude 2020 tend vers sa fin au niveau de la vallée du fleuve Sénégal où les producteurs ont emblavé cette année plus de 49.000 hectares soit plus de 3000 hectares de plus que l'année dernière.
La campagne de la saison sèche chaude 2020 tend vers sa fin au niveau de la vallée du fleuve Sénégal où les producteurs ont emblavé cette année plus de 49.000 hectares soit plus de 3000 hectares de plus que l'année dernière. Selon les estimations des responsables du Comité Interprofessionnel Riz (CIRIZ), il est attendu sous peu une production qui devrait avoisiner les 300.000 tonnes de paddy en raison de 06 tonnes à l'hectare. Mais face aujourd'hui à la pandémie de covid-19, le Directeur Général de la SAED a rappelé l'urgence pour le pays d'atteindre la souveraineté alimentaire. Toutefois, les producteurs affichent des craintes qui sont liées à l'invasion des oiseaux granivores.
C'est une production d'environ 300.000 hectares de paddy qui est attendue très bientôt des 49.500 hectares emblavés en campagne de saison sèche chaude 2020 au niveau de la vallée du fleuve. "49.500 hectares, rapportés aux objectifs que nous nous sommes fixés, on est autour de 99,4% de taux d'emblavures. Donc, on peut dire que l'objectif a été atteint. Alors cette superficie comparée à celle des années passées, on voit quand même qu'on a fait un bond extrêmement important de presque 4000 hectares. Et cela est important car dans l'histoire de la mise en valeur dans la Vallée du Fleuve Sénégal, surtout pour les campagnes de saison sèche chaude, c'est la première fois que nous avons obtenons une superficie aussi importante", a dit Aboubacry Sow, Directeur Général de la Société Nationale d'Aménagement et d'Exploitation des Terres du Delta du Fleuve et des Vallées du Fleuve et de la Falémé (SAED).
Pour sa part, Ousseynou Ndiaye, Président du Comité Interprofessionnel Riz (CIRIZ), a indiqué qu'avec "un rendement de 06 tonnes à l'hectare, les producteurs de la vallée peuvent s'attendre à une production de 300.000 tonnes de paddy." Cela a été rendu possible grâce à la conjonction de plusieurs activités qui ont été menées avec les partenaires financiers tels que la Banque Agricole (ex-CNCAS) qui a investi presque 09 milliards FCFA pour financer cette campagne de contre saison sèche chaude en plus aussi des autres partenaires, pour reprendre les propos du patron de la SAED. "Il y a eu aussi cet engagement et cet engouement des producteurs pour aller vers cette campagne de saison sèche chaude", a soutenu Aboubacry Sow qui a indiqué aussi qu'un Comité régional a été mis en place pour prendre en charge la programmation et le suivi-évaluation de la campagne agricole.
Les producteurs ont plaidé pour la mise à leur disposition à temps du matériel pour la récolte notamment les moissonneuses-batteuses pour pouvoir aller tôt en campagne hivernale. Mais pour Aboubacry Sow, la crise sanitaire causée par la pandémie de covid-19 montre à suffisance aujourd'hui que les pays africains devraient être autonomes du point de vue de leur alimentation. "C'est du moins le point de vue du Directeur Général de la SAED qui a rappelé l'urgence pour ces derniers d'atteindre la souveraineté alimentaire. Aboubacry Sow a tenu à rassurer les populations quant à la sécurité alimentaire qui reste, d'après lui, un défi pour les pouvoirs publics. "Le Sénégal s'est engagé depuis 2012 dans cette perspective en mettant en place du Programme National d'Autosuffisance en Riz (PNAR), ainsi que le Programme d'accélération de la Cadence de l'Agriculture Sénégalaise (PRACAS).
La finalité reste l'atteinte d'une souveraineté alimentaire pour toutes productions agricoles notamment rizicoles, horticoles et céréalières". Aboubacry Sowl de soutenir aussi que cette souveraineté alimentaire est la seule voie de salut pour le pays pour faire face aux événements imprévisibles tels que l'actuelle pandémie de covid-19.
Au moment où une affaire de perdiem au profit des membres du Comité de suivi de la distribution des vivres choque l’opinion, cette histoire de faux-vrai ou de vrai-faux décret tombe mal, aussi bien pour les bénéficiaires potentiels que pour le bienfaiteur
Dans la soirée du jeudi 14 mai, la toile a largué les amarres, pour répandre toutes voiles dehors, une rumeur devenue tout de suite virale, faisant état de la signature, par le Président de la République, d’un décret «instituant un honorariat pour les anciens présidents du Conseil économique, social et environnemental (CESE)».
S’ensuit l’énumération des avantages liés à ce que l’usage consacre comme la jouissance d’une «qualité ou d’une dignité par une personne qui conserve son titre après avoir cessé d’exercer la fonction» : indemnité de représentation (4 millions et demi net par mois), un véhicule de fonction avec macaron (laisser-passer permanent), un chauffeur particulier, une dotation mensuelle de carburant de 500 litres et un agent de sécurité rapproché, égards protocolaires, en cas de participation à des cérémonies officielles ; voilà le contenu de cette véritable liste civile attribuée par la rumeur aux bénéficiaires putatifs d’un décret imaginé, fruit d’une infox à tout le moins intrigante.
Le pôle communication de la Présidence de la République, très réactive sur le coup, a vite fait de pondre un démenti bien articulé (voir communiqué), dans la même soirée de jeudi, pour mettre les choses au point et au clair. Et les communicants du Palais de rappeler que suivant la procédure formelle qui les y oblige, tous les décrets pris par le Président de la République sont «publiés dans le journal officiel de la République du Sénégal et sur le site du Gouvernement».
Ce faux décret que les «inspirateurs ont façonné aux apparences des authentiques documents officiels du genre avec les visas et l’ordonnancement des articles caractéristiques des décisions exécutoires du pouvoir réglementaire de l’Exécutif, pêche cependant par un souci d’authenticité qui interroge».
En effet, l’article 2 précise que le statut de président honoraire accordé par décret «peut également être retiré dans les mêmes formes». Les experts en décodage des documents législatifs et réglementaires d’y aller de leur science pour disséquer le contenu du décret dont l’authenticité a fait l’objet d’un démenti non signé, sauf à considérer les armoiries et la mention «Pôle Communication de la Présidence», comme une signature et un sceau d’authentification. Leurs arguments sont frappés au coin du bon sens scientifiquement ciselé. Jugez-en !
A-t-on idée d’une telle bourde inélégante qui postule la possibilité de l’annulation d’un avantage dans le texte censé élever les bénéficiaires à une dignité rare en République? Un décret de portée générale devant être articulé à un décret individuel pour que la personne visée puisse en bénéficier peut-il, comporter des éléments de rémunération ou d’indemnités ainsi que les détails qui figurent dans cette mouture qui a infesté la toile et les réseaux sociaux?
Le perfectionnisme des «faussaires» est allé jusqu’à l’annotation manuscrite dudit décret par l’Autorité suprême, avec une calligraphie d’une troublante ressemblance avec celle du maître des horloges. «D’habitude les décrets signés ne sont pas annotés à la main, à moins qu’il ne s’agisse de copies extra, destinées à l’archivage», note un familier des procédures et des procédés de la haute administration. «Le document est trompeur parce qu’il présente toutes les apparences d’authenticité avec les armoiries et la signature du Président de la République, comme du “vrai faux“», conclut-il.
A lors, une foultitude de questions taraude l’esprit. Qui a intérêt à diffuser de fausses informations sur le privilège et les avantages dont pourraient bénéficier d’anciens dignitaires du Conseil économique social et environnemental en particulier ? Pourquoi maintenant, au moment où la nation entière vit dans l’angoisse, la précarité voire la pénurie, l’Etat qui fait appel à la générosité et à la solidarité de tous et de toutes se risquerait-il à accorder de tels privilèges et avantages à des personnalités présumées à l’abri du besoin ? Au risque d’apparaître comme un clan de riches se faisant la courte échelle, insensible à la souffrance des populations en détresse ? Voudrait-on attirer l’attention sur une disparité de traitement et sur les personnes concernées, en l’occurrence deux anciens présidents du Conseil économique, social et environnemental, encore en vie et en ....réserve de la République ?
Le Président Famara Ibrahima Sagna bénéficierait déjà de ce statut de Président honoraire du CESE et des avantages y afférents par la grâce d’un décret signé par l’ancien chef de l’Etat du Sénégal, le président Abdoulaye Wade. Si cela se confirme, son décre-a-t-il jamais été publié au journal officiel ou sur le site du gouvernement de Wade ou de celui de son successeur, ne serait-ce que par souci de continuité de l’état et d’orthodoxie administrative ? Ce qui ne serait pas encore effectif dans le cas de la présidente sortante (sortie plutôt) de l’institution, Madame Aminata Tall, première femme à diriger le CESE, remplacée par Madame Aminata Touré, deuxième femme ministre de la justice et Premier ministre, après Madame Mame Madior Boye, sous le magistère de Wade. L’honorariat est courant chez les militaires, avocats, et dans les universités (honoris causa), sans entraîner des avantages et des privilèges autres que protocolaires, et … honorifiques. Dans notre système, l’avocat et universitaire Abdoulaye Wade, Doyen honoraire de la Faculté de Droit et de Sciences économiques de l’Université de Dakar, docteur Honoris Causa de nombreuses institutions académiques, est le chef d’Etat contemporain le plus capé de la planète. C’est lui qui a introduit cette distinction «en faveur des anciens présidents d’institutions telles que la Cour suprême, le Conseil constitutionnel, le Conseil d’Etat, la Cour de Cassation, aujourd’hui disparus, etc.».
Curieusement, l’Assemblée nationale dont le président est la deuxième personnalité de l’Etat et assure l’intérim du chef de l’Etat n’est pas sur la liste de ces récompensés de la Nation reconnaissante. Au demeurant, il faut faire la part des choses. La teneur de ce vrai-faux ou faux-vrai décret est de portée générale. De ce point de vue, il s'agit d'un cadre juridique et réglementaire qui autorise la prise d'un décret individuel en faveur d'un (e) dignitaire jugé(e)... digne d'en bénéficier, selon le bon vouloir du Président de la République, qui usera, en l'espèce, de son pouvoir discrétionnaire (et discriminatoire)de nomination. Paradoxalement, si un ancien président du Cese dont l'honorabilité est solidement établie et reconnue a pu bénéficier d'un décret l'élevant à l'honorariat, pourquoi prendre a posteriori un acte réglementaire normatif, quinze ans plus tard, même si le régime a changé depuis lors ? Bizarre, bizarre...
Dans l’hypothèse d’une fuite du document controversé, s’agirait-il de torpiller le décret de Madame Aminata Tall qui aurait été pris mais «confiné» dans le pipeline administratif, en attendant des jours meilleurs ou un moment propice pour sa publication? Cela se pourrait-il qu’un décret ne fasse pas l’objet de publication ? C’est souvent arrivé. Mais l’existence de l’acte n’en est pas moins réelle, même s’il est mis sous le boisseau. Selon les tenants de cet argumentaire, le démenti présidentiel laisse accroire une telle probabilité, puisque la seule ligne de défense consiste à évoquer une hypothétique parution dans le Journal officiel de la République et dans le site du gouvernement du Sénégal dont les mises à jour ne sont ni automatiques, encore moins systématiques.
Le décret présente toutes les apparences d’authenticité, selon les familiers de la «littérature» ou plutôt de la liturgie administrative. Toutes les règles, tous les codes, visas, ponctuations, de rédaction et de présentation de textes législatifs et réglementaires exécutoires, sont rigoureusement respectés, selon ces spécialistes. Si faux il y a, les faussaires seraient des orfèvres de la matière administrative, nichés ou rôdant aux alentours des services de la présidence et du gouvernement, avance-t-on dans certains milieux informés. Le coup pourrait venir de partout et de nulle part dans ce contexte de guerre de positionnement, de liquidation, qui fait rage parmi les pontifes du régime comme dans les milieux de l'opposition, même si c'est plus feutré au sein de cette dernière.
Entre les deux, une société civile disparate souvent embarquée, et une administration frustrée, susceptible de jeux troubles face à une situation délétère et en l'absence de boussole et de cap brouillés par ceux à qui le gouvernail est en train d’échapper, en pleine tempête. Au moment où une affaire de per diem prévus pour défrayer les membres du Comité de suivi de la distribution des vivres secoue ledit comité et choque l’opinion, cette histoire de faux-vrai ou de vrai-faux décret tombe mal, aussi bien pour les bénéficiaires potentiels que pour le bienfaiteur désigné.
L’heure n’étant pas à la comptabilité des privilèges, la publication de ce décret démenti par l’Autorité, n’en suscite pas moins interrogation et perplexité au sein comme en dehors de certains cercles du pouvoir. La question des honneurs mais aussi des honoraires attachés à ce statut d’honorariat à harmoniser en toute équité et transparence est posée à travers celle qui consiste à se demander dès lors : à qui profite ce crime de lèse-majesté? Là git un lièvre !