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18 juillet 2025
par Oumar Kamara
POINT DE VUE SUR LE NOUVEAU CORONAVIRUS
EXCLUSIF SENEPLUS - Vouloir attendre la fin totale de la pandémie, pour relancer son économie me parait suicidaire, l’angoisse d’un peuple engendre le désespoir et peut mener vers le chaos. Il n’y a pas de solutions toutes faites
Apparue en décembre 2019 en Chine, la maladie du Covid-19 née de l’acronyme anglais (coronavirus disease 2019) a commencé dans la province de Hubei à Wuhan n’en finit toujours pas de poursuivre son élan sinistre au fur et à mesure de sa progression. C’est une maladie qui se manifeste généralement par une forte fièvre, de la toux et des difficultés respiratoires. La contamination reste insidieuse et très élevée, le bilan macabre constamment mis à jour, il se différencie d’un point du monde à un autre. De l’Asie, en Amérique en passant l’Europe et l’Afrique et l’Océanie, le nouveau coronavirus a fini de faire le tour du monde en moins de six mois à la faveur des voies aériennes principalement. Ce qui est arrivé, on le voyait venir. La communauté internationale n’a pas su avoir l’intelligence et la diligence de le prévenir en prenant des mesures idoines pour stopper le mal à la source préférant parler de maladie chinoise.
Le Covid-19 se particularise surtout par la rapidité de contagion qui lui donne son statut de pandémie. On n’a pas encore compris la maladie du fait de ses mutations spontanées, de ses spécificités complexes induisant en erreurs beaucoup de spécialistes. On note qu’il y a beaucoup d’espace pour la spéculation et très peu de certitudes, les rumeurs les plus folles circulent (théorie du complot, manipulation ratée de produit chimique, plan de dépopulation, etc.) parfois escortées par une mauvaise foi. Pendant ce temps, la maladie continuait sa propagation mondiale.
Curieusement, la possession du matériel médical n’est pas suffisante pour autant pour combattre le COVID 19, car il y a tout une stratégie technique qu’on doit creuser, apprendre, connaitre pour faire un traitement de qualité. Les grandes puissances semblent impuissantes face à cette crise sanitaire malgré leurs grands moyens (infrastructures sanitaires de qualité, plateau médical relevé, personnel soignant qualifié…). Les petites économies semblent moins affectées, les raisons demeurent encore mal connues et les hypothèses sont nombreuses.
Présente en Afrique depuis plus de deux mois, la maladie progresse timidement, la même situation est constatée au Sénégal, elle reste généralement pareille et se heurte à une forte résilience. Cela peut s’expliquer du fait que les pays africains ont certainement une expérience plus récente des crises et des épidémies (tuberculose, sida, choléra, ébola…). Le continent africain présente une évolution optimiste et rassurante même si elle offre des variabilités que certains offices occidentaux activent pour tirer la sonnette d’alarme, en versant malheureusement dans des jugements tendancieux qui traduisent beaucoup plus des relents de racisme que des opinions rationnelles et logiques.
On ignore certainement à quand la fin de la pandémie ? C’est la raison pour laquelle : on doit apprendre à vivre avec le virus et à s’habituer de sa présence. Il ne s’agit pas de laisser propager le virus mais de le cloîtrer, de l’isoler, de le barricader de sorte qu’il se désagrège doucement. Cela doit passer par un changement des rapports sociaux, en évitant de fréquenter les zones à risque, coupant ainsi la chaine de transmission en usant des gestes barrières (lavage systématique des mains, port obligatoire du masque, écart physique, tousser ou éternuer dans le creux du coude, éviter les accolades et de serrer la main lors des salutations …). Par conséquent, il faudra être discipliné, ingénieux, prudent, responsable, pour rompre la chaine de transmission. Le lien social sera simplifié pour un temps, ce sera le sacrifice certainement. C’est un combat quotidien pour une bonne hygiène et une lutte de tous les instants, aucun individu n’a le droit de contaminer le restant de la communauté pour satisfaire une convenance personnelle.
Il est fondamental de respecter les consignes sanitaires. Dans les pays sous-développés où le secteur informel est la trame principale de l’économie, il sera important d’innover et de développer d’autres stratégies encore intelligentes. C’est là qu’on attend le leadership de l’Etat, notamment sa compétence, sa pédagogie, la psychologie et sa capacité de résolution des obstacles, d’offres de solutions innovantes et émergentes pour traverser cette période.
L’Afrique n’est pas l’Europe, les réalités ne sont pas les mêmes, les solutions de sortie de crise ne seront pas identiques évidemment. Les conditions de précarité et de promiscuité dans lesquelles vivent les populations africaines n’épousent pas totalement le respect des mesures de distanciation sociale. Les pays africains ne peuvent pas se permettre le luxe de se confiner au risque de créer d’autres difficultés, nos modes de vie n’officient pas les conditions d’une restriction sérieuse, le confinement n’a de sens et d’efficacité que si les environs immédiats de la région concernée ne sont pas infectés, la porosité de nos frontières demeure une problématique majeure. Les populations se déplacent sans prendre en considération les réalités des frontières. Autrement dit, tant qu’il reste un bastion de la maladie quelque part dans le globe, le risque de contamination restera réel, nous vivons dans un monde ouvert et interdépendant.
L’Afrique devra gérer la pandémie en tenant compte de ses réalités socioculturelles, religieuses et économiques, et essayer de mettre à profit cette lenteur encore énigmatique de propagation de la maladie. Egalement, profiter de nos atouts (la jeunesse, l’environnement) qui sont des avantages non négligeables qui restent encore mal exploités par nos experts. Certainement, l’occident n’en ferait pas de même si le schéma inverse était constaté. Ces instants restent difficiles pour les autorités politiques parce que leurs décisions pourraient avoir des glissements profonds pour leurs populations. La situation n’est pas facile, il faut le dire, c’est une étape compliquée qui demande du courage, de la retenue, de l’humilité, de la documentation et la capacité à faire face à la pression avant de se prononcer.
Il est urgent de développer rapidement des plans de relance tout en renforçant évidemment les mesures barrières proposées par les acteurs de la santé. De toute façon, même après la maladie, on ne se débarrassera pas de sitôt des mesures de restriction. Vouloir attendre la fin totale de la pandémie, pour relancer son économie me parait suicidaire, l’angoisse d’un peuple engendre le désespoir et peut mener vers le chaos. On risquerait malencontreusement de dégrader le tissu social et vivre des situations désastreuses (émeutes, révoltes, insurrections…).
Il faut que l’autorité centrale déroule courageusement son protocole sanitaire sans tomber dans l’autoritarisme naturellement et en tenant compte des avis des médecins. Au regard de nos modestes moyens, le dépistage massif semble à la limite une option utopique mais on pourra certainement faire un dépistage ciblé qui reste moins onéreux et plus efficient principalement dans les zones les plus touchées.
Il n’y a pas de solutions toutes faites. Il y a des forces en marche : il faut les secouer par la conception, le réajustement, le réalignement et les résultats suivent avec le temps. De la même manière, les autorités locales doivent appuyer pleinement les stratégies communautaires notamment par l’implication du conseil de sages dans les quartiers, les associations de jeunes, les groupements de femmes… qui peuvent de manière digeste interpréter la maladie au niveau de la base. Ces relais communautaires doivent être associés dans la lutte pour que les solutions puissent prendre vie peut être au début dans une certaine confusion avant que la mouvance ne puisse se bonifier avec le temps.
Cette stratégie va facilement permettre de conduire les grandes orientations et les plans d’action pour les prochains jours voire mois. Cette crise n’est pas une fatalité. C’est un état qui peut être surmonté si tout le monde s’y met. Cette lutte contre ce fléau doit être portée individuellement et collectivement.
Cette pandémie n’est pas la première dans l’histoire de l’humanité, elle ne sera pas la dernière certainement. On doit se préparer à voir d’autres émerger naturellement. L’espèce humaine doit apprendre en réalité à respecter son environnement pour bien s’adapter aux contingences naturelles.
Par ailleurs, il est intéressant de remarquer que tous les Etats du monde partent à chance égale dans la course vers la découverte du traitement et près d’une centaine d’études sur le Covid-19 ont été menées. Il y a une carte à jouer, l’enjeu pour le pays qui trouvera le vaccin, c’est la production à peu près de 8 milliards de doses. Imaginé ! La Chine s’engage dans la recherche, l’Amérique mise sur ses puissants laboratoires, l’Allemagne lance des essais cliniques, la France opte sur le pragmatisme de ses professeurs à l’exemple de Didier Raoul.
J’encourage les pays africains de bien travailler pour trouver un remède, le monde a changé, brisons les chaines de la dépendance pour un monde nouveau : c’est une question de survie. Les Etats-Unis et la France s’empoignent déjà pour l’exclusivité d’un éventuel traitement prophylactique du Covid-19 proposé par le laboratoire Sanofi sous le regard médusé de l’OMS. La santé n’a pas de prix, elle doit s’éloigner totalement de ce service stipendié et de groupe de pression.
Je salue surtout le courage de Madagascar et le leadership de son président Andry Rajoelina d’avoir lancé le COVID-Organics. L’option de la tisane et de la quinine comme adjuvant semble efficiente. Cette crise doit rompre in fine les fantasmes historiques des grandes puissances et de ce chauvinisme attaché à une perspective purement monogéniste. La recherche scientifique n’est pas figée, elle reste dynamique. La solution pourrait venir d’Afrique !
Oumar Kamara est professeur d’histoire-géographie, aux C.P. Limamoulaye
LE DIAGNOSTIC DE MAURICE SOUDIECK DIONE SUR LES DERNIÈRES ANNONCES DE MACKY SALL
« Avec les nouvelles mesures, c’est toute la stratégie gouvernementale qui est chamboulée »,
Selon le Docteur en Science politique, Maurice Soudieck Dione, la décision du président de la République d’assouplir les premières mesures de restrictions face au nouveau coronavirus s’inscrit dans une démarche visant à éviter l’ouverture d’autres fronts pour le gouvernement. Cependant, l’Enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis est d’avis qu’ « Avec les nouvelles mesures, c’est toute la stratégie gouvernementale qui est chamboulée », reposant par suite la nécessité d’un Premier ministre dans l’appareil gouvernemental. Quand bien même, par certains de leurs côtés, ces nouvelles mesures d’assouplissement ont tant soit peu écorné l’image de l’autorité de l’Etat, avec les tribulations autour du rapatriement des Sénégalais décédés de Covid-19 à l’étranger. Si elles n’ont pas montré tout simplement avec la controversée décision de réouverture des lieux de culte que « le chef de l’État ne peut pas régir les affaires spirituelles »
«LE PRÉSIDENT A CHOISI L’OPTION DE NE PAS OUVRIR INUTILEMENT D’AUTRES FRONTS, CAR LE SEUL ENNEMI A COMBATTRE, C’EST COVID-19»
L’option du Président d’assouplir les mesures peut être compréhensible. Il affirme dans son discours du 11 mai : « Dès l’apparition de la pandémie dans notre pays, j’ai donné instruction au Gouvernement de définir et mettre en œuvre une stratégie adaptée à nos réalités économiques, sociales et culturelles. C’est pourquoi, en lieu et place du confinement, nous avons opté pour des mesures restrictives visant à limiter la circulation du virus». Dans cette perspective, arrêter ou ralentir fortement les activités économiques peut avoir des conséquences néfastes sur l’ensemble de la communauté nationale. D’autant plus qu’il y a seulement 400 000 salariés du public et du privé sur 16 millions de Sénégalais et que le secteur informel compte près de 97% de la population active. Dans ces conditions, il est suicidaire de prolonger les mesures restrictives de circulation et d’activités avec tous les risques que cela comporte pour la survie de beaucoup de ménages. Une telle situation peut susciter des révoltes. Les pressions pour la réouverture des mosquées également auraient pu dégénérer, car le domaine de la foi est un peu plus sensible. Le Président a donc choisi l’option de ne pas ouvrir inutilement d’autres fronts, car le seul ennemi à combattre, c’est Covid-19. Mais là où le bât blesse, c’est au niveau de la communication, précisément à travers deux aspects essentiels : la cohérence et la congruence. La cohérence, c’est le rattachement logique et diachronique des différents éléments de la communication en une totalité et une unité de sens. La congruence, c’est l’orientation de toutes les formes de la communication, verbale, para-verbale et non verbale (les mots, la voix et les attitudes) vers une unité de but, vers la même finalité de construction et de consolidation du message.
«LA RÉOUVERTURE DES LIEUX DE CULTE MONTRE… QUE L’ÉTAT NE PEUT PAS RÉGIR LES AFFAIRES SPIRITUELLES»
Au demeurant, les rapports entre le politique et le religieux sont extrêmement sensibles, car l’État parce qu’il est laïc n’a pas une légitimité sur le plan spirituel, et c’est ce qui lui permet d’assister, de protéger et de promouvoir de manière égalitaire les différentes religions et communautés religieuses. Dans le domaine proprement religieux qui n’est pas le domaine temporel de l’État, celui-ci est obligé de négocier avec les communautés religieuses, et de ce point de vue, cela ne me semble pas être une faiblesse. Car de toute façon, vouloir imposer la volonté de l’État par la force ne peut être que contreproductif et dangereux pour la préservation de la paix sociale. Pendant que l’arrêté n° 007782 du 13 mars 2020 était en vigueur qui interdisait en son article 1 toutes les manifestations ou rassemblements de personnes dans les lieux ouverts ou clos, il y a des mosquées qui ont continué à ouvrir. Après que le Président Sall a décidé de rouvrir les mosquées dans son discours du 11 mai 2020, plusieurs chefs spirituels ont décidé de garder fermés les lieux de culte car la menace n’est pas encore écartée. Cela montre tout simplement que l’État ne peut pas régir les affaires spirituelles, ce n’est pas sa vocation, mais il doit assurer la pérennisation du vivre-ensemble dans la paix, le respect et la concorde entre les différentes religions et communautés religieuses. La situation du Covid-19 est inédite en ce sens qu’elle révèle une ambivalence des décisions de l’État : ouvrir ou fermer des lieux de culte, touche à la fois le domaine temporel qui est celui de l’État et le domaine spirituel qui est celui des guides religieux. Dans une telle situation, seule l’information, la sensibilisation et la concertation permanentes peuvent permettre de trouver les solutions appropriées. Après les difficultés relatives à la gestion de la crise dans ses implications à la fois politiques et religieuses, il y a celles en rapport avec l’État de droit.
«L’AUTORITÉ DE L’ÉTAT ÉCORNÉE PAR LE RAPATRIEMENT DES SÉNÉGALAIS DÉCÉDÉS DE COVID-19 A L’ÉTRANGER»
En effet, le Président Sall dans son discours du 11 mai 2020 est revenu sur la décision de refuser l’enterrement au Sénégal, des Sénégalais décédés du Covid-19 à l’étranger. Le Président affirme en effet : « Ainsi, tenant compte de la forte demande de rapatriements de corps de nos compatriotes décédés du Covid-19 à l’étranger, et sur la base d’avis motivés que nous avons recueillis en ce qui concerne les conditions sanitaires, il sera désormais possible de procéder à ces rapatriements ». Or, la Cour suprême dans son arrêt du 7 mai avait débouté les requérants et le Président Sall, le 11 mai, prend le contrepied de cette décision. Je pense que c’est à ce niveau que l’image de l’autorité de l’État est écornée. Car l’autorité de l’État n’est pas seulement l’autorité du Président, qui exerce le pouvoir exécutif. En effet, aux termes de l’article 91 de la Constitution : « Le pouvoir judiciaire est gardien des droits et libertés définis par la Constitution et la loi » ; il doit donc à cette fin jouer pleinement son rôle de contre-pouvoir, de censeur et de régulateur, et non pas donner l’impression d’être une excroissance du pouvoir exécutif. Or, si les Sénégalais décédés du Covid-19 peuvent être enterrés au pays, dans le respect des mesures sanitaires nécessaires et que les Sénégalais décédés à l’étranger n’aient pas ce droit ; il y a là une rupture d’égalité flagrante. Il faut rappeler que la Cour suprême a pu tempérer l’autoritarisme du Président Senghor de 1963 à 1980, en annulant beaucoup de décisions du pouvoir entachées d’illégalité. Aujourd’hui, on a l’impression qu’il y a un recul du pouvoir judiciaire au moment où la démocratie est censée s’ancrer davantage dans le pays. «
LA NÉCESSITÉ D’AVOIR UN PREMIER MINISTRE REVIENT»
Avec les nouvelles mesures, c’est toute la stratégie gouvernementale qui est chamboulée. C’est un changement paradigmatique qui nécessite de revoir toute la stratégie pour éviter les contradictions. Ensuite, la nécessité d’avoir un Premier ministre revient. Car le Président est obligé d’aller lui-même au front, et il n’a ni bouclier ni fusible. Or, un Premier ministre aurait pu monter régulièrement au créneau et laisser au Président une plus grande marge de manœuvre, en lui permettant d’incarner davantage une posture de transcendance. On a vu la sortie de l’ex-Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, ministre d’État, Secrétaire général de la présidence de la République, dans le quotidien national Le Soleil du 13 mai 2020 pour défendre le Président Sall dans ce nouveau cap défini dans la lutte contre le Covid19. Au demeurant, si le nombre de cas augmente-ce qu’on ne souhaite pas mais l’hypothèse n’est pas à exclure pour l’analyse, le Président pourrait-il encore revenir sur les mesures ? Cela donnerait l’impression qu’il se dédit ou alors qu’il ne sait pas véritablement quoi faire, ce qui risque de plomber davantage la stratégie du Gouvernement. Sur les questions religieuses, la stratégie de communication doit davantage intégrer les guides religieux pour donner plus de force, d’autorité et de légitimité aux décisions prises. La stratégie gouvernementale doit également évoluer en intégrant davantage les leaders sociaux et les relais communautaires ; elle doit s’enrichir à devenir plus transversale et coordonnatrice, une communication plus fondée sur la coordination, l’inclusion et la circularité, plutôt qu’une communication essentiellement basée sur la hiérarchie, la verticalité, une communication dominante et surplombante qui donne l’impression d’infantiliser les cibles
97 NOUVEAUX CAS ET 53 GUÉRISONS DÉNOMBRÉS MERCREDI
Le Sénégal a déclaré mercredi 97 nouvelles contaminations au nouveau coronavirus, portant à 2 714 les cas de Covid-19 officiellement recensés dans le pays depuis le 2 mars.
Dakar, 20 mai (APS) – Le Sénégal a déclaré mercredi 97 nouvelles contaminations au nouveau coronavirus, portant à 2 714 les cas de Covid-19 officiellement recensés dans le pays depuis le 2 mars.
Ces infections supplémentaires ont été détectées à partir de tests virologiques effectués sur 1 042 sujets, a notamment souligné le porte-parole du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Faisant le point quotidien de la situation de l’épidémie dans le pays, le docteur Aloyse Waly Diouf a précisé que 83 des nouvelles personnes contaminées étaient des cas contacts, des individus suivis par les autorités sanitaires.
Les 14 autres sont issues de la transmission communautaire, des cas dont on ignore la source de la contamination.
Ils ont été localisés à Sacré-couer (2), Benne Tally (2), Guédiaye (2), HLM Grand Yoff (1) Parcelles Assainies (1), Ouakam (1), Keur Massar (1), Bel Air (1), Yembeul(1), des quartiers de Dakar et 2 à Touba, selon le docteur Diouf.
Le directeur de cabinet du ministre de la Santé a également fait état de la guérison supplémentaire de 53 patients, portant à 1 182, le nombre de malades déclarés guéris au Sénégal depuis l’apparition du Covid-19 dans le pays.
Le docteur Diouf a indiqué que 9 patients étaient encore en réanimation.
Au total, 1 497 patients infectés par le nouveau coronavirus sont sous traitement dans les différents établissements de prise en charge du pays qui a déploré jusque-là 30 décès et une évacuation d’un malade à son pays d’origine par ses proches, d’après les chiffres du ministère de la Santé.
AMADOU ALPHA SALL DE L’INSTITUT PASTEUR ROMPT LE SILENCE
Le patron de l’IPD revient sur l'affaire des «faux» tests, le dépistage massif, le rapport avec l’Iressef, le pic épidémique de la maladie au pays, ...
Au-devant de l’actualité ces derniers jours, et particulièrement de tests à Covid-19 avec des résultats contradictoires, l’Institut Pasteur de Dakar a tenu une conférence de presse hier, mardi 19 mai, afin d’élucider toutes les zones d’ombre autour dette prétendue affaire. Occasion aussi pour le Dr Amadou Alpha Sall, patron de l’IPD de revenir sur beaucoup de sujets liés à la vie de son célèbre laboratoire homologué par l’Oms. Entretien à bâtons rompus avec la presse, même en contexte de distanciation physique. Morceaux choisis.
Comment expliquez-vous cette affaire de faux tests sur les 10 médecins de l’hôpital de Fann ?
Ce qui s’est passé à Fann comme nous avons pu l’expliquer dans le communiqué, pour tous les tests, depuis le début du prélèvement jusqu’au rendu du prélèvement, il y a un circuit qui est défini et qui est organisé par le ministère de la Santé. Et donc, ce circuit défini que les districts sanitaires ou les centres de traitement vont faire des prélèvements adressés à l’Institut Pasteur. Une fois que le test est fait, ces résultats sont retransmis au ministère qui a la charge d’informer le public dans ce sens-là. Et par rapport aux cas de Fann, c’est exactement ce qui s’est passé. Des prélèvements nous ont été envoyés, accompagnés de la fiche de prélèvement. On s’est rendu compte après les avoir étudié un peu, que les informations qui existaient sur les fiches n’étaient pas très cohérentes. Partant de ce point de vue, nous avons demandé à la responsable du point focal de ce centre de traitement là, qui était chargé de coordonner ce travail au niveau de Fann, de refaire des prélèvements. Et quand ces prélèvements ont été faits, nous avons rendu ses résultats comme négatifs. Et je voulais préciser que cette procédure est quelque chose d’assez courante quand on n’a pas suffisamment d’information ou des résultats qui ne nous paraissent pas cohérents. On redemande un prélèvement pour refaire le test, afin de donner un résultat le plus fiable possible. Nous n’avons envoyé au ministère de la Santé qu’un seul document validé, comme quoi, ces médecins étaient négatifs.
-Est-ce vrai que vous avez refusé de donner des souches à l’Iressef et à d’autres institutions ?
Il faut savoir que nous travaillons sur du matériel biologique dangereux et dont l’échange est règlementé. Et donc, de ce point de vue-là, l’Institut Pasteur collabore avec toutes les institutions qu’elle estime crédibles pour avoir une viabilisation éthique et raisonnable de l’ensemble des prélèvements qui sont faits, selon les règles qui sont définies. Ce n’est pas nous qui faisions toujours les règles, c’est pourquoi cela passe par un processus. Et donc, toute institution sérieuse, éthique, crédible qui nous propose une utilisation qu’on estime valable de ces souches, nous les partagerons et nous travaillerons ensemble. Parce que si ça peut aider la santé des Sénégalais et bien comprendre cette Covid, on fait un partenariat constamment avec toutes les institutions. Donc, il n’y a pas un sujet là-dessus. Chaque fois qu’une institution fera une demande, elle sera évaluée et si elle est en conformité avec les règles de partage, et en conformité les objectifs et les missions qu’on nous a très clairement précisés, nous allons y répondre favorablement et travailler ensemble. Et je tiens à préciser qu’on n’a eu aucune demande concernant la souche. Pour une demande qui n’a pas été faite, on ne peut pas conclure qu’on a refusé de la donner. Mieux, j’ai cru lire dans un journal aujourd’hui que l’Iressef lui-même a dit qu’elle n’a pas demandé de souche à l’Institut Pasteur. Donc, ça a le mérite d’être clair et donc il n’est pas utile que nous nous égarions un peu plus sur ce sujet.
-Dans l’actuelle conjoncture, est-ce qu’on peut dire que l’Institut Pasteur a le monopole des tests ?
L’institut Pasteur n’a jamais demandé à être un seul laboratoire. Ça, c’est très important. Comme je vous ai dit, nous faisons partie d’un dispositif de la même manière que des missions de communication et de prélèvements, nous nous sommes fixés comme mission de faire les tests. Aussi, nous n’avons pas une situation de monopole, puisqu’aujourd’hui, l’Iressef est en train de faire des tests. Donc, il n’y a pas de situation de monopole. Chaque fois que l’Etat nous a dit qu’on a besoin d’une capacité à Touba, nous avons déplacé un laboratoire pour répondre au besoin du Sénégal et des Sénégalais, quand on nous a demandé d’aller à Kolda, on est allé parce que c’est des Sénégalais qui sont là-bas et parce que l’épidémie justifie qu’on aille là-bas. Je pense qu’il faut comprendre très clairement la dynamique dans laquelle on est. Au jour d’aujourd’hui, on n’a pas de concurrent, on n’a pas de compétiteur autre que la Covid-19. Notre objectif est de bouter ce virus du Sénégal. Si on est 5 à le faire, on le fera bien et si on est 10, on le fera encore mieux.
Vu la flambée des cas, est ce que l’Institut Pasteur craint le pic épidémique ?
Dans une épidémie de manière générale, il faut se préparer au pire et espérer le mieux. Et donc, dans ce contexte-là, la position de l’Institut Pasteur, c’est de ne faire ni dans l’optimisme ni dans le pessimisme, mais d’avoir une approche réaliste des choses. À chaque jour suffit sa peine. Et moi, entre l’optimisme et le pessimisme, je préfère toujours le réalisme car c’est notre façon de travailler. Nous pensons ce n’est ni utile, ni intéressant, ni important d’aller travailler sur des scénarios pour dire on va avoir le pire ou pas. On est dans une discussion et dans ce cadre-là, on a différents scénarios et on se prépare en conséquence.
Quelle est la position de l’Institut Pasteur de Dakar par rapport au dépistage de masse ?
Quand on parle de dépistage de masse, il est important de comprendre la notion. Si dépistage de masse, c’est de tester tout le monde, notre position dans le cadre du dispositif qui est mis en place est que nous ne sommes pas d’accord pour ça. Ce n’est ni raisonnable sur le plan scientifique, ni faisable sur un plan logistique en terme de tests qui existent dans le monde. C’est tellement vrai qu’aucun pays au monde ne le fait et il faut être clair là-dessus. Il y a toujours une stratégie qui est adoptée. Ce n’est pas l’Institut Pasteur qui décide de quelle stratégie il faut adopter. On a eu une concertation avec le Cnge qui s’occupe du rôle stratégique de la lutte et dans ce contexte-là, nous exprimons notre opinion et c’est l’opinion que le comité a décidé qui prévaut, puisque on fait partie de ces dispositifs. À partir du moment qu’il a été décidé qu’on se focalise sur les cas symptomatiques, cela a été fait. Quand on nous a demandé de tester les contacts des cas symptomatiques et les contacts à risque, nous l’avons fait. C’est pour ça aujourd’hui, on est à plus de 1200 tests par jour. Et les choses vont se poursuivre ainsi. Maintenant dans le dépistage, s’il s’agit de passer de 50 par jour à 1200 par jour, si cela veut dire élargir de façon significative, je pense qu’on y est. C’est une stratégie adaptative qui répond à la situation et c’est ça qui est important. La lutte contre la Covid-19 se gagne par la prévention mais surtout lorsqu’il y a une bonne organisation et concertation. Je connais des pays où aujourd’hui, on ne fait pas de tests, je connais des pays où la stratégie n’est pas définie, entre autres. On a la chance d’avoir au Sénégal un dispositif qui jusque-là fonctionne et permet de retenir la courbe en dessous des capacités du Sénégal. À cet effet, il faut remercier le bon Dieu et l’ensemble des personnels qui s’activent tous les jours à cela.
Au sujet des tests qui ont été effectués sur des personnes décédées, est-ce qu’il s’agit d’une erreur de diagnostic ?
Ce qu’on a constaté dans certains pays et aussi au Sénégal, c’est que certaines personnes peuvent développer la maladie et qu’on les libère selon les critères définis (02 tests négatifs, ndlr), et qu’ensuite, quelques jours après, on retrouve le virus chez lui. Ce sont des cas qui sont rares, et pour lesquels il y a des investigations pour comprendre est-ce que c’est le virus hébergé qui a été réactivé ? Ou est-ce qu’en sortant, ils se sont réinfectés ? Et c’est pour ça qu’il faut analyser ces virus pour savoir si le dernier virus est le même que le précédent ? Ou un virus différent ? On ne sait pas si c’est le virus qui est hébergé qui revient ou c’est une réinfection. Dans la plupart des pays où cela a été le mieux étudié, il semble que c’est une réactivation du virus A dans son corps.
DES CONDUCTEURS DE MOTO-TAXIS METTENT LE FEU A TAMBACOUNDA
Malgré l’accalmie notée sur le front du coronavirus, le mercure est monté dans le thermomètre hier, mardi 19 mai à Tambacounda, avec les échauffourées entre les conducteurs de mototaxis et les limiers.
De violentes échauffourées entre limiers et conducteurs de moto-taxis ont éclaté hier mardi 19 mai à Tambacounda. Les jeunes diront vouloir reprendre du service car «la famine a fini de s’installer dans leurs foyers», et c’est ce que les forces de l’ordre de voulaient guère entendre.
Malgré l’accalmie notée sur le front du coronavirus, le mercure est monté dans le thermomètre hier, mardi 19 mai à Tambacounda, avec les échauffourées entre les conducteurs de mototaxis et les limiers. Pour le président de l’union des mototaxis de Tambacounda, «il n’est plus question pour nous de continuer à tourner les pouces durant de longues semaines avec comme conséquence la famine qui a fini de s’installer dans nos foyers».
Hamady Bâ de poursuivre en laissant entendre «ne pas comprendre que 5 milliards de nos francs soient dégagés par la tutelle et que personne ne songe à nous alors que nous nous sommes évertués à respecter les dispositions prises par les pouvoirs publics centraux». En outre, «pourquoi dans les nouvelles mesures d’assouplissement paraphés par Aly Ngouille Ndiaye (ministre de l’intérieur, Ndlr), l’on ne parle que de conducteurs de taxis et de Ndiaga Ndiaye», s’est-il interrogé. C’est pourquoi, soutiendra-t-il, «nous sommes sortis par centaines ce mardi (hier, Ndlr) pour aller travailler et avoir de quoi soulager nos familles avec l’Aïd El Fitr qui arrive».
Les limiers n’ont pas voulu entendre cela, et il y a eu une véritable intifada. Les jeunes se sont organisés en groupes très mobiles, investissant les avenues Léopold Sédar Senghor, Kandioura Noba, le rond-point du garage Kothiary brûlant des pneus et par moments, ils sont dispersés à coups de grenade lacrymogène. Cette situation a longuement perturbé la circulation, obligé certaines boutiques à baisser les stores. Les rues étaient bondées de monde, comme si le coronavirus était vaincu car peu d’entre eux portaient des masques, avec partout des pneus brûlés et des barricades érigées pour freiner la progression des limiers à qui les jeunes ont donné du fil à retordre toute la matinée. Les manifestants n’ont pu atteindre le centre-ville savamment quadrillé par les forces de l’ordre. Il y a eu au moins deux blessés du côté des manifestants évacués par les pompiers au centre hospitalier régional de Tambacounda.
La tension est retombée vers 13 heures. Dans l’après-midi, les jeunes ont été reçus par le préfet du département, et ils lui ont remis une correspondance dans la laquelle ils sollicitent une dérogation, prenant l’engagement de ne guère sortir du périmètre communal et de respecter les gestes barrières avec le port de masque et l’utilisation de solution hydro alcoolique. Une bonne prise en main pour Ousmane Diédhiou, le tout nouveau commissaire urbain de Tambacounda installé dans l’après midi.
VIDEO
MOMSAREW OU LE PARI DE L’INDÉPENDANCE
Les faits traités par ce film documentaire sont la réalité de la politique domestique sénégalaise de 1957 à 1977. Ils reflètent, sous un jour nouveau, une autre portée de la guerre froide
En 1957, le manifeste du PAI (parti africain de l'indépendance) appelle à une indépendance véritable et à la reconstruction des Etats africains sur une base marxiste - léniniste. Il en coûtera à ses militants...
Les faits traités par ce film documentaire sont la réalité de la politique domestique sénégalaise de 1957 à 1977. Ils reflètent, sous un jour nouveau, une autre portée de la guerre froide. Faisant du Sénégal un condensé des affrontements idéologiques de la deuxième moitié du 20è siècle dans le monde.
ENCORE 2 ANS POUR COURONNER UNE CARRIERE BIEN REMPLIE
A 66 ans, l’ancien Procureur Général près la Cour Suprême, Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly, a été nommé hier, mardi 19 mai, Premier Président de la Cour Suprême, en remplacement de Mamadou Badio Camara, parti à la retraite.
Le président de la République a nommé, hier mardi, en Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), le juge Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly, qui succède à Mamadou Badio Camara, au poste de Premier Président de la Cour Suprême. Ce magistrat à la carrière déjà riche, a deux (2) ans pour diriger la Cour Suprême, avant de faire valoir ses droits à une pension de retraite.
A 66 ans, l’ancien Procureur Général près la Cour Suprême, Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly, a été nommé hier, mardi 19 mai, Premier Président de la Cour Suprême, en remplacement de Mamadou Badio Camara, parti à la retraite. Normalement, il doit passer deux (2) ans à la tête de la Haute Juridiction. Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly est né le 2 novembre 1954 à Sokone. Il est entré en fonction à sa sortie de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM). C’était en 1981. Sa carrière a débuté à Thiès où il a été Vice-président au Tribunal Régional (de grande instance).
Après y avoir servi pendant 4 ans, il a été affecté au Tribunal Régional Hors Classe de Dakar où il a exercé comme juge-président de Chambre pendant une dizaine d’années. Puis, il partira servir au ministère de la Justice comme Directeur adjoint à la Direction des Affaires Civiles et du Sceau.
Le juge Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly sera appelé, ensuite, par le ministre d’Etat Abdoulaye Wade, nommé en 1991 dans le gouvernement du Premier ministre Habib Thiam, pour travailler à ses côtés en tant que Directeur de Cabinet. Il quittera le Cabinet de Me Wade moins de deux ans plus tard, avant d’être nommé à la Cour d’Appel de Dakar pour y occuper le poste de Président de la Chambre d’Accusation, en mars 1993. Il assumera ensuite les charges de Président de Chambre à la Cour d’Appel où il restera jusqu’à la nomination de Madame Mame Madior Boye au poste de Premier ministre du Sénégal en 2001. Elle fera du magistrat Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly son Directeur de Cabinet qui l’accompagnera après la Primature, dans une mission panafricaine dirigée par Alpha Oumar Konaré, dans le cadre de l’Union Africaine.
En 2004, le juge Coulibaly a été nommé à la Cour Suprême, reconstituée en 2008, pour y diriger successivement la Chambre Sociale et la Chambre Pénale. Il gravit les échelons à la Cour Suprême où il sera promu, en 2015, Procureur Général. Au total, Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly compte 40 années de carrière dont 16 à la Cour Suprême. Aujourd’hui, il est le plus ancien de cette Haute Juridiction et le plus gradé des magistrats y siégeant. Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly a l’avantage d’avoir pratiqué, pendant longtemps, le Siège mais aussi le Parquet, notamment à la Cour Suprême.
Pour avoir servi pendant 16 ans dans cette Haute Juridiction en plus d’avoir servi à la défunte Cour de Cassation. A 66 ans, Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly engage une autre dimension de sa carrière.
MACKY CHAMBOULE LA MAGISTRATURE
Demba Kandji atterrit au Palais, Malick Lamotte au Tribunal de commerce, Henry Grégoire Diop au ministère des Affaires étrangères
D’importants mouvements ont été opérés par le président de la République, Macky Sall, hier mardi, à l’issue de la réunion du Conseil Supérieur de la Magistrature (Csm). De grands noms de la justice ont quitté les Tribunaux pour d’autres postes, et vice-versa.
Ainsi, Mouhamadou Mansour Mbaye, précédemment Directeur des Services judiciaires est nommé Procureur Général près la Cour Suprême. Le juge Demba Kandji, ancien Premier Président de la Cour d’Appel de Dakar est détaché à la Présidence de la République. Henry Grégoire Diop, qui était Premier Président de la Cour d’Appel de Thiès, est détaché auprès du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur.
Aussi, Ciré Aly Ba, précédemment Procureur Général près de la Cour d’Appel de SaintLouis, est nommé Premier Président de la Cour d’Appel de Dakar. Habibatou Babou, ancien Conseiller à la Cour Suprême, est nommé Directeur des Affaires Civiles et du Seau au ministère de la Justice. Abdoulaye Ndiaye, qui était affecté à l’Administration centrale du ministère de la Justice, est nommé Directeur des Services Judiciaires.
De même, Yakham Ben Abdel Kader Léye, Conseiller de cabinet, est le nouveau Directeur des Affaires Criminelles et des Grâces. Il remplace Mandiaye Niang. Le changement à la tête de cette Direction intervient après les manquements notés récemment dans le choix des détenus ayant bénéficié de la grâce présidentielle. Le cas le plus célèbre est celui de Mamadou Woury Diallo, qui a été arrêté dans le cadre d’une enquête sur le trafic de faux médicaments. Les décision du Csm concerne également l’ancien Directeur des droits de l’homme, Moustapha Ka, qui a été détaché à l’Administration centrale, suite à une sortie sur un engagement de l’Etat à réhabiliter Karim Wade après son procès. Il est nommé avocat général près de la Cour d’Appel de Dakar.
Le juge Malick Lamotte, Président par intérim au Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar, est devenu le Président du Tribunal de Commerce Hors Classe de Dakar.
En outre, Mamadou Badio Camara qui vient de quitter la tête de la Cour Suprême est devenu Président honoraire de cette Haute Juridiction. Par ailleurs, 62 magistrats sont promus au grade Hors Hiérarchie, après avoir épuisé le nombre d’annuité requis. Il s’agit des promotions de 1999 et 2000 et des Conseillers référendaires à la Cour Suprême.
D’autres ont été échelonné en des magistrats au 1er Grade, 1er Groupe, 4ème Echelon Indice 3837. Il s’agit des promotions allant de 2001 à 2005.
En plus d’elles, il y a aussi, le juge Latyr Niang, Conseiller référendaire à la Cour Suprême. Les magistrats de la promotion 2007, en plus du Conseiller référendaire à la Cour Suprême, Birame Faye, sont promus au rang de magistrats au 1er Grade, 2ème Groupe, 3ème Echelon Indice 3600
LA COUR SUPREME
La Cour suprême est juge en premier et dernier ressort de l’excès de pouvoir des autorités exécutives. Elle est compétente en dernier ressort dans les contentieux des inscriptions sur les listes électorales et des élections aux conseils régionaux, municipaux et ruraux, conformément aux conditions prévues par le Code électoral.
Sous réserve des matières relevant de la compétence d’attributions d’autres juridictions, la Cour suprême se prononce sur les pourvois en cassation pour incompétence, violation, de la loi ou de la coutume, dirigés contre : les arrêts et jugements rendus en dernier ressort par toutes les juridictions ; les décisions des conseils d’arbitrage des conflits collectifs du travail. Elle connaît également par la voie du recours en cassation : des décisions de la Cour des comptes ; des décisions rendues en dernier ressort par des organismes administratifs à caractère juridictionnel.
La Cour suprême ne connaît pas du fond des affaires, sauf dispositions législatives contraires. La Cour suprême se prononce en outre sur : les demandes en révision ; les demandes de renvoi d’une juridiction à une autre pour cause de suspicion légitime ou de sûreté publique ; les règlements de juges entre juridictions n’ayant au-dessus d’elles aucune juridiction supérieure commune autre que la Cour suprême ; les demandes de prise à partie contre une cour d’appel, une cour d’assises ou une juridiction entière ; les contrariétés de jugements ou arrêts rendus en dernier ressort entre les mêmes parties et sur les mêmes moyens entre différentes juridictions. Il est crée, en outre, des commissions juridictionnelles fonctionnant auprès de la Cour suprême : une commission juridictionnelle chargée de statuer sur les demandes d’indemnités présentées par les personnes ayant fait l’objet d’une décision de détention provisoire et qui ont bénéficié d’une décision définitive de non-lieu, de relaxe ou d’acquittement ; une commission juridictionnelle chargée de statuer sur les recours formés par les officiers de police judiciaire ayant l’objet d’une décision de suspension ou de retrait d’habilitation. Les règles concernant la compétence, l’organisation de ces commissions juridictionnelles, ainsi que celles relatives au ministère public, impliqué dans leur fonctionnement, sont fixées par le Code de procédure pénale. La Cour suprême, réunie en assemblée, a une compétence consultative. Elle peut être consultée par le Président de la République, le président du HCCT, le président de l’Assemblée nationale et le Gouvernement dans les conditions fixées par l’article 29 de la loi 2008 – 35 du 7 août 2008.
ORGANISATION
La Cour suprême se compose :
• du premier président,
• des présidents de chambre,
• des conseillers,
• des conseillers délégués ou référendaires,
• du procureur général,
• du premier avocat général,
• des avocats généraux,
• des avocats généraux délégués,
• du greffier en chef,
• des greffiers
Par Mamadou Oumar NDIAYE
AU TRAVAIL, PARESSEUX !
Il n’y a aucune situation sanitaire au Sénégal qui exige certaines mesures ubuesques de suspension des activités économiques et professionnelles, notamment commerciales. Les enseignants n’ont aucun prétexte pour refuser de reprendre le travail
En principe, le 2 juin prochain, un peu plus de 500.000 élèves — sur les plus de trois millions que compte notre pays — devraient reprendre le chemin de l’école. Ce demi-million d’apprenants fréquente des classes d’examens et est donc soit en Cm2 pour l’élémentaire, soit en troisième pour l’enseignement moyen et en terminale pour le secondaire. Le gouvernement assure qu’il a pris toutes les dispositions — et les mesures d’accompagnement nécessaires, notamment sanitaires — pour que cette nouvelle rentrée des classes se déroule correctement. Si la Fédération nationale des parents d’élèves est d’accord pour cette réouverture des classes à la date indiquée, élèves et enseignants ne semblent pas partager le même enthousiasme. On sait que pour l’écrasante majorité des premiers, l’idéal, c’est tout simplement que les vacances durent toute l’année et que cette vieille institution qu’est l’Ecole soit remisée au rayon des vieux souvenirs
Autrement dit, plus le fait de rester à l’école pour cause de confinement durera, et mieux ce sera pour ces chers chérubins. Quant à leurs enseignants, ils développent à peu près la même philosophie. Car c’est peu dire qu’ils multiplient les conditionnalités et les prétextes pour ne pas avoir à reprendre la craie le 02 juin prochain ! Un peu à la manière des « si » du mauvais chasseur…Entre les exigences de conditions sanitaires maximales, avec notamment dotation en thermoflashs et gels antiseptiques en quantité, de transports en commun sécurisés, désinfectés, aseptisés, garantis non susceptibles de favoriser la transmission du virus, la doléance de dispatching adéquat des effectifs pléthoriques des classes, et la demande de tenir compte de l’hivernage et de ses effets sur les abris provisoires des écoles de brousse, mais surtout, surtout, la revendication radicale d’une suspension des cours jusqu’à la disparition de la pandémie dans notre pays (et quoi encore !), les enseignants font tout pour ne pas reprendre le travail. A les en croire, il faudrait attendre que le coronavirus ne tue plus dans notre pays pour qu’enfin ils consentent à faire ce pourquoi ils sont payés !
Quand on sait que, avec un taux de létalité de 1 % à peine, ladite pandémie Covid-19 fait moins de morts dans notre pays que le paludisme, autant donc dire qu’il ne faudrait plus jamais rouvrir nos établissements scolaires étant entendu que le « zéro mort » qu’exigent nos honorables enseignants n’existe nulle part dans le monde. Pendant qu’ils y sont, pourquoi ne disent ils pas aussi que tant que le paludisme sévira à l’état endémique dans notre pays, tant qu’il y aura des cas de « sibirou » donc, il est hors de question pour eux de rejoindre les salles de classes ?
A vrai dire, et comme le « Témoin » ne cesse de le soutenir depuis le mois de mars dernier, dès l’apparition du premier cas positif au coronavirus, il n’y a aucune situation sanitaire au Sénégal qui exige certaines mesures ubuesques de suspension des activités économiques et professionnelles, notamment commerciales. Et si le manque de connaissances sur la maladie avait pu justifier au début une fermeture des écoles, il est largement apparu depuis que cette mesure ne se justifie plus. Car si même en Europe où la pandémie a fait plus de 100.000 morts, l’heure est à la reprise des cours, à plus forte raison au Sénégal qui totalise moins de 3.000 cas pour 30 morts seulement. Les enseignants, ou le bataillon de la peur ! Encore une fois, les enseignants n’ont aucun prétexte pour refuser de reprendre le travail.
Dans la fonction publique de ce pays, grosso modo, les enseignants constituent le plus gros bataillon suivi par celui des forces armées puis les personnels de santé. Eh bien, ces deux derniers bataillons sont sur le front ! Celui des personnels de la santé, surtout, est courageusement en première ligne contre la maladie et lui paye déjà un lourd tribut. Policiers, gendarmes et militaires sont également sur le terrain, nuit et jour, veillant à faire appliquer les mesures restrictives prises dans le cadre du couvre-feu sanitaire. Malgré les risques sanitaires encourus. Je ne sais plus qui de Jean Jaurès ou de Jules Ferry disait que dans chaque village de France, à côté du curé, devait se trouver un instituteur pour faire passer le message de la république. Hélas, en ces temps de guerre contre la pandémie, nos enseignants, eux, on déserté le front. Contestataires et grévistes en diable, ils multiplient les chichis de vieille dame pour ne pas avoir à retourner en classe ! Contrairement aux personnels de santé et notamment aux teigneux syndicalistes de « And gueusseum » qui, eux, bien que très revendicatifs, ont accepté de mettre en berne toutes leurs doléances pour combattre la pandémie. Voilà des gens qui, avec nos braves forces de sécurité, méritent bien leurs salaires et plus encore de la nation. Contrairement à nos hardis enseignants qui veulent bien continuer à être payés… tout en restant confinés, pour ne pas dire terrés, chez eux. Cela doit prendre fin et ils doivent aller travailler au lieu de paresser ! Après moi, le Déluge…
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ARTS ET CULTURE - ETUDE ET PROSPECTIVE SUR UN CAS COMMUNAUTAIRE
Etat d'avancement de la loi sur les artistes, dettes de l'État à la Sodav au titre des créances de droit d'auteur du Fesman et de la RTS, question de la restitution ou non des œuvres africaines -Ousseynou Nar Gueye et Daniel Goles en parlent
L'émission quotidienne Le Point Corona présentée par Abdoulaye Cissé sur la TFM a reçu ce mardi 19 mai trois invités autour du thème : Arts et Culture : étude prospective sur un cas communautaire".
Les débateurs étaient Abdoulaye Coundoul, directeur des Arts au ministère en charge de la Culture, le musicien Daniel Goles du groupe Oriazul, président de l'Association des métiers et de la musique, et Ousseynou Nar Gueye, fondateur - éditeur de Tract.sn et General Manager d'Axes&Cibles Com Sarl.
Etat d'avancement de la loi sur les artistes, dettes de l'État à la Sodav au titre des créances de droit d'auteur du Fesman et de la RTS, question de la restitution ou non des œuvres africaines présentes dans les musées français, appropriation populaire des pratiques populaires, réduction de l'hégémonie de la musique dans les arts senégalais, adéquation de la formule d'un ministère de la Culture couplé à la Communication, opportunités et menaces du Covid-19 sur le secteur des arts et de la culture ...Plusieurs aspects ont été abordés en 1h15 d'émission.