SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
1 septembre 2025
AFFAIRE GUINÉE ÉQUATORIALE-CONGO : LE JURY DISCIPLINAIRE DE LA CAF REND SON VERDICT
La Confédération Africaine de Football (CAF) a rendu son verdict dans l'affaire impliquant la Fédération Équato-guinéenne de Football ("FEGUIFUT") et la Fédération Congolaise de Football ("FECOFOOT")
La Confédération Africaine de Football (CAF) a rendu son verdict dans l'affaire impliquant la Fédération Équato-guinéenne de Football ("FEGUIFUT") et la Fédération Congolaise de Football ("FECOFOOT"), suite à la plainte déposée par la Guinée Équatoriale concernant les matchs aller et retour des qualifications pour le Championnat d'Afrique des Nations (CHAN) 2024.
Les matchs se sont déroulés comme suit : le 21 décembre (match n°1 : Guinée Équatoriale - Congo) et le 29 décembre (match n°2 : Congo - Guinée Équatoriale).
Le Jury disciplinaire de la CAF a constaté que la Fédération Congolaise de Football (FECOFOOT) avait aligné un joueur inéligible (M. Mankou Nguembete Japhet Eloi) lors des deux matchs.
Le Jury disciplinaire de la CAF a pris les décisions suivantes :
-Les matchs n°1 Guinée Équatoriale vs Congo et n°2 Congo vs Guinée Équatoriale des qualifications pour le Championnat d'Afrique des Nations 2024 ont été déclarés forfaits en faveur de la Guinée Équatoriale, avec un score de 3-0.
-La Fédération Congolaise de Football a également été condamnée à une amende de 10 000 USD (6 308 857 millions de francs CFA.)
LE PARLEMENT A SAINT-LOUIS
Une mission parlementaire a rencontré mercredi des populations et acteurs de la pêche à Saint-Louis (nord), pour des échanges qui font fait ressortir la nécessité d’accorder plus de considération à ce secteur.
Une mission parlementaire a rencontré mercredi des populations et acteurs de la pêche à Saint-Louis (nord), pour des échanges qui font fait ressortir la nécessité d’accorder plus de considération à ce secteur.
La mission, organisée de concert avec le Forum civil, était conduite par le député Babacar Ndiaye, président de la commission énergie et ressources minérales de l’Assemblée nationale.
« On est là, dans le cadre de notre mission parlementaire. On a rencontré les pêcheurs de Saint-Louis et là, on vient de terminer notre rencontre avec la population, les différents acteurs voire les différentes couches de la population de Saint-Louis », a déclaré le parlementaire, en marge d’une rencontre tenue à l’Espace jeunes de Saint-Louis.
« Les échanges que nous avons eus aujourd’hui avec les pêcheurs, nous montrent que ce sont des gens qui s’y connaissent. Des gens qui maîtrisent leur secteur », a dit le député Babacar Ndiaye, en présence de Birahim Seck, coordonnateur du Forum civil qui s’active dans la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption.
La secrétaire adjointe du conseil local de pêche artisanale (CLPA), Fama Sarr, de même que l’ancien député Thiamba Seck, ont aussi pris part à cette activité,.
Le parlementaire a plaidé pour « plus de respect et de considération » à l’endroit des acteurs de la filière pêche. Il a également évoqué la question de la brèche, promettant de visiter prochainement le site en question.
La brèche de Saint-Louis, à l’origine, était une mince flèche de sable de quelques centaines de mètres de large, qui protège la cité de l’assaut des vagues. Jusqu’en 2003, elle empêchait une évacuation rapide des eaux du fleuve lors des crues car elle s’allongeait sur environ trente kilomètres au sud de la ville.
L’ouverture artificielle d’une brèche, 7 kilomètres au sud de la ville, suite à la crue d’octobre 2003, a radicalement changé l’inondabilité de la cité, au point que la ville est devenue plus vulnérable à une augmentation, même modérée, du niveau moyen de la mer.
« La question de la brèche est revenue dans nos échanges. D’ailleurs nous allons revenir à Saint-Louis pour uniquement visiter la brèche et voir ce qu’il s’y passe réellement », a-t-il promis.
Il y a aussi, dit-il, une vielle doléance des pêcheurs de Saint-Louis, qui concerne l’installation de ports de pêche pour au moins essayer de contourner la brèche et éviter les accidents qu’elle peut provoquer.
Le député a aussi évoqué la question des récifs et de la zone poissonneuse de Diattara, occupée par une plateforme d’exploitation gazière, invitant les autorités à prendre au sérieux cette question.
LE GÉNÉRAL JEAN BAPTISTE TINE MOBILISE POUR LA RÉUSSITE DU PROCHAIN SETAL SUNU RÉEW
Le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique organise la neuvième édition de la journée nationale de nettoiement, prévue le 1er février 2025.
Le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique (MISP) organise la neuvième édition de la journée nationale de nettoiement, prévue le 1er février 2025. Placée sous le thème « Setal sunu gox mooy yokk sunu kaaraangué » (Rendre propre notre environnement, c’est promouvoir la sécurité), cette initiative vise à mobiliser les citoyens à travers des activités variées d’investissement humain et de sensibilisation.
Dans le cadre des préparatifs, plusieurs actions seront menées notamment une campagne pour la Carte Nationale d’Identité (CNI), du 29 au 31 janvier, des points d’enrôlement seront installés à Dakar (place du 3e millénaire), Thiès (place France), et Touba (Dianatou). Deux autres sites seront définis prochainement.
Il est prévu aussi d’organiser une communication sur la facilitation pour l’obtention des passeports, une campagne est également prévue, avec les sites et modalités en cours de définition et une journée de don de sang et consultations médicales gratuites. Ces activités se dérouleront dans les infirmeries des Sapeurs-pompiers et de la Police nationale.
Le samedi, des séances de sensibilisation porteront sur des thèmes variés, notamment les gestes de premiers secours, la lutte contre l’émigration irrégulière, les incivilités, et la doctrine de la police de proximité.
Le ministère a identifié les lieux publics stratégiques pour les activités de nettoiement : cimetières, marchés, lieux de culte, gares, et autres espaces collectifs. Dans les 14 régions, 47 départements et 127 arrondissements, les autorités locales ont déjà proposé les sites officiels.
À Dakar, les sites pour accueillir le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko seront validés après une réunion de coordination à la présidence. Un comité de pilotage, dirigé par Cheikh Niang, et des équipes déconcentrées composées de gouverneurs, préfets et sous-préfets assureront la mise en œuvre.
VERS UN PÔLE LOGISTIQUE DE LA PNA À KAFFRINE
La région de Kaffrine va bientôt se doter d’un pôle logistique devant permettre une disponibilité, à temps réel, de médicaments dans cette partie centre du Sénégal, a annoncé le directeur de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA), docteur Seydou
La région de Kaffrine va bientôt se doter d’un pôle logistique devant permettre une disponibilité, à temps réel, de médicaments dans cette partie centre du Sénégal, a annoncé le directeur de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA), docteur Seydou Diallo.
S’exprimant dans le cadre d’une visite de travail dans la capitale du Ndoucoumane il a indiqué, sans d’autres détails, que des aires de stockage aux normes sont également prévues pour faciliter la disponibilité en médicaments dans cette région.
« On a été reçus par le gouverneur, qui a promis de nous octroyer une assiette foncière pour pouvoir ériger ce pôle logistique, qui permettra à la région de Kaffrine de se doter en médicaments et d’avoir des aires de stockage aux normes », a-t-il dit en s’entretenant avec des médias.
De cette manière, la Pharmacie régionale d’approvisionnement (PRA) va pouvoir distribuer des médicaments, « partout dans la région, pour le bien être des Kaffrinois », a ajouté docteur Diallo, dont le but de la visite était de s’enquérir de la situation au niveau des pharmacies régionales d’approvisionnement, en vue de prendre contact avec les agents et de faire un état des lieux.
« Les pôles logistiques vont permettre aux régions d’être beaucoup plus autonomes, de disposer de suffisamment de stocks à l’intérieur du pays et de réduire la dépendance des régions vis-à-vis de Dakar », a-t-il expliqué.
Le directeur régional de la santé (DRS) de Kaffrine, le docteur Mbaye Thiam, a magnifié cette visite, estimant que Kaffrine « a besoin d’être automne sur tous les plans », pour une meilleure prise en charge des questions de développement dans cette région.
DECES DE MADIOR DIOUF, ANCIEN MINISTRE
Le Sénégal pleure la disparition de Madior Diouf, décédé dans la nuit du 22 au 23 janvier à son domicile.
Le Sénégal pleure la disparition de Madior Diouf, décédé dans la nuit du 22 au 23 janvier à son domicile. L’annonce a été faite par Moustapha Niasse. Né en 1939 à Fimela, Madior Diouf (86 ans) était un éminent professeur de littérature à l’Université Cheikh Anta Diop et un homme politique. Syndicaliste engagé, Madior Diouf a dirigé le syndicat unique des enseignants du Sénégal (Sudes) pendant huit ans.
Fondateur et leader du Rassemblement national démocratique (RND), il s’inspirait des idées de Cheikh Anta Diop pour promouvoir une vision démocratique alternative. Ancien ministre de la Culture sous Moustapha Niasse, il avait également marqué les esprits en se présentant à l’élection présidentielle de 1993. Professeur agrégé de lettres à l’Université Cheikh Anta Diop
Intellectuel et défenseur des valeurs de justice sociale, Madior Diouf laisse un héritage culturel et politique qui a profondément marqué le Sénégal. Sa levée du corps aura lieu ce vendredi à l’hôpital Principal, suivie de son inhumation au cimetière musulman de Yoff.
La rédaction du Soleil présente ses sincères condoléances à sa famille.
NOUS MAINTENONS NOTRE RÉPUTATION DE DESTINATION SÛRE
Le Sénégal « maintient sa réputation de destination touristique sûre et accueillante », en dépit de »l’incident isolé survenu à l’hôtel Riu Baobab » le week-end dernier, à Pointe Sarène, dans le département de Mbour (ouest)
Le Sénégal « maintient sa réputation de destination touristique sûre et accueillante », en dépit de »l’incident isolé survenu à l’hôtel Riu Baobab » le week-end dernier, à Pointe Sarène, dans le département de Mbour (ouest), assure le directeur général de l’Agence sénégalaise de promotion touristique (ASPT), Adama Ndiaye.
« Le Sénégal maintient sa réputation de destination touristique sûre et accueillante, reconnue pour sa stabilité politique et sociale exemplaire en Afrique de l’Ouest, son hospitalité légendaire, la ‘Teranga’ sénégalaise, son excellent bilan en matière de sécurité touristique », écrit-il dans un communiqué parvenu à l’APS.
Une vingtaine de personnes armées de fusils de chasse s’étaient introduites dans ce réceptif hôtelier dans la nuit de samedi à dimanche. Ils ont échangé des tirs avec des gendarmes venus à la rescousse, avant de battre en retraite avec de l’argent qu’ils ont pris à la réception de l’hôtel, un butin évalué à plus de 12 millions de francs CFA.
« L’ASPT, en collaboration avec les autorités compétentes, continue de mettre en œuvre des mesures préventives renforcées pour garantir la sécurité et le confort de tous les visiteurs », a assuré son DG. Il a déploré cet incident tout en compatissant au traumatisme subi par les clients et le personnel de RIU.
« Nous nous indignons de cette attaque et comptons nous déployer dès [ce jeudi 23 janvier] pour apporter notre soutien et réaffirmer notre solidarité au Groupe RIU, devenu le fleuron de notre offre touristique », a-t-il ajouté.
Le DG de l’ASPT a réaffirmé son « engagement total envers la sécurité » des touristes qu’il invite « à continuer de découvrir les richesses culturelles, naturelles et humaines exceptionnelles du Sénégal en toute sérénité », faisant valoir que « la réaction rapide et professionnelle des forces de sécurité démontre l’efficacité de notre système de protection des sites touristiques ».
« Aucun touriste ni membre du personnel n’a été blessé lors de cet incident, grâce aux protocoles de sécurité en place », s’est-il réjoui, signalant que « des mesures de sécurité supplémentaires ont été immédiatement déployées dans l’ensemble des zones touristiques ».
KAFFRINE ENREGISTRE UN PREMIER DECES DE LA FIEVRE CRIMEE
Le district sanitaire de Birkilane, dans la région de Kaffrine (centre), a enregistré un décès parmi les deux cas de fièvre hémorragique de Crimée Congo confirmés dans ce département
Le district sanitaire de Birkilane, dans la région de Kaffrine (centre), a enregistré un décès parmi les deux cas de fièvre hémorragique de Crimée Congo confirmés dans ce département, a appris l’APS du directeur régional de la santé, docteur Mbaye Thiam.
« Le district sanitaire de Birkilane a notifié deux cas de fièvre hémorragique Crimée Congo. Un des deux cas est décédé, l’autre a une évolution favorable », a-t-il révélé au cours d’un entretien téléphonique.
Selon le directeur régional de la santé de Kaffrine, 51 cas contacts identifiés sont actuellement suivis par les services compétents. Il a invité les populations à garder leur sérénité et à s’orienter vers les hôpitaux dès les premiers symptômes pour une prise en charge précoce.
La fièvre hémorragique de Crimée Congo est une maladie transmise de l’animal à l’homme par le biais des tiques, avait rappelé le ministère de la Santé, après l’apparition du premier cas fin avril 2023.
Le virus est hébergé par les animaux sauvages et domestiques. Sa transmission à l’homme se fait par « contact direct avec du sang ou des tissus d’animaux infectés ».
LES QUOTIDIENS TOUJOURS PLUS TOURNÉS VERS LES AFFAIRES
Les livraisons de ce jeudi continuent de décortiquer les enquêtes ouvertes par la justice dans plusieurs affaires liées à des infractions financières.
Les enquêtes ouvertes par la justice dans plusieurs affaires liées à des infractions financières continuent de tenir en haleine les quotidiens parvenus jeudi à l’APS.
Sud quotidien annonce que l’Assemblée nationale va statuer demain, vendredi 24 janvier, sur la demande de levée de l’immunité parlementaire du député Mouhamadou Ngom dit Farba, cité dans une affaire de blanchiment de capitaux s’élevant à 125 milliards de francs CFA.
« Vingt-quatre heures après son face-à-face raté avec le député de Takku Wallu [opposition parlementaire] qui a boycotté son audition, la commission ad hoc chargée de statuer sur la demande de levée de son immunité parlementaire a saisi hier, mercredi 22 janvier, le président de l’Assemblée nationale qui, dans la foulée, a convoqué la conférence des présidents pour arrêter la date de la plénière », rapporte le journal, évoquant un « bras de der » en perspective.
Vox populi note que d’ores et déjà, « les avocats politiques de Farba Ngom fustigent la procédure choisie », à l’image de Me El Hadj Amadou Sall, qui affirme, dans des propos rapportés par le même journal, que par « Farba Ngom n’a pas eu accès à son dossier pour se défendre ».
« Rien d’autre qu’une chasse aux sorcières »
La coalition Takku Wallu Sénégal à laquelle appartient le député, dénonce de son côté « une tentative du gouvernement de déchoir Mouhamadou Nom dit Farba de son immunité parlementaire », rapporte L’Observateur.
Elle considère que la demande dont il fait l’objet « n’est rien d’autre qu’une chasse aux sorcières politiquement motivée, dénuée de tout élément concret », avant de signaler que trois société de Farba Ngom sont sous enquête fiscale.
Le quotidien l’As note que cette affaire peut se lire comme « le baromètre d’un rapport de forces », en allusion à la « grande mobilisation de soutien » convoquée par l’Alliance pour la République, ce jeudi, dans le fief du député, à Agnam, dans le nord du pays.
Selon l’As, le succès de cette mobilisation « sera déterminant dans le rapport de forces que la formation marron-beige veut imposer au pouvoir en place, qu’elle qualifie de ‘revanchard’ et ‘d’inexpert' ».
Si M. Ngom est « en passe de perdre son immunité parlementaire », sur la base de « soupçons financières de nature encore indéterminée, le dernier rapport de la Centif [Cellule nationale de traitement des informations financières] montre qu’il n’est pas le seul à être visé », relève L’Observateur.
Il ajoute que « les infractions les plus notables relevées par cet organisme portent sur les délits de corruption, de détournement de fonds publics, ou même de trafic de devises et autres », étant entendu que l’année dernière, « 43 dossiers avaient été transmis à la Justice ».
Libération, par exemple, révèle que le parquet financier « piste des retraits de 1,051 milliard de francs CFA » à la Société de construction et d’aménagement (SECAM), filiale de la Caisse des dépôts et consignations. Il s’agit de retraits « sans justificatifs ni contrepartie », intervenus après le rachat, en septembre 2023, de 60% du capital de la SECAM par la CDC, fait observer le journal.
« Ça sent la diète »
Le quotidien Les Echos, dans le même esprit, s’intéresse aux poursuites judiciaires contre Tabaski Ngom, ex-agent comptable particulier de la Commission de régulation du secteur de l’électricité, dans le cadre d’un détournement présumé de plus de 700 millions de francs CFA.
« D’autres affaires apparaissent dans l’affaire », renseigne le journal, selon lequel de nouvelles têtes risquent de tomber dans cette affaire. « Le parquet financier vient de poser un acte fort allant dans la diligence des dossiers impliquant Tabaski Ngom, Mor Guète et Momath Ba », renseigne L’Observateur, sur le même sujet.
« Cette juridiction qui a ordonné la jonction des trois procédures, eu égard à leur ‘lien de connexité’, a également désigné un juge, lequel pourrait inculper aujourd’hui [jeudi 23 décembre] le trio », annonce la même publication.
Walfquotidien évoque un tout autre sujet, lié à la « réduction de l’aide au développement de la France » et à « la suspension des financements de l’USAID et du FMI ». « Ça sent la diète », affiche le journal. Et de faire remarquer que pendant que les finances publiques sont tendues, écrit le journal, « les sources de financement se raréfient. Ce qui risque de compliquer la situation économique du Sénégal déjà tendue ».
« Diomaye-Sonko sous pression », lit-on à la une du quotidien Enquête, dont l’intérêt porte sur l’état du front social. « Face aux menaces sur l’emploi dans le public et le privé, les défenseurs des droits des travailleurs se mobilisent », indique le journal.
Le Soleil pointe les conséquences de l’attaque, ce week-end, d’un réceptif hôtelier sur la petite-côte sénégalaise. Ce braquage n’a pas fait de victime, mais son écho « pourrait faire du mal au tourisme sénégalais », qui se trouve soumis « à rude épreuve », selon le journal.
Par Mamadou Oumar Kamara
LES ARTS, LEURS HEURS, CONTRE LES HEURTS
À Tunis pour la 10e édition des Journées musicales de Carthage (Jmc), nous nous retrouvons à table avec un booker marocain, le reporter sans frontières russo-allemand, Sasha G.
À Tunis pour la 10e édition des Journées musicales de Carthage (Jmc), nous nous retrouvons à table avec un booker marocain, le reporter sans frontières russo-allemand, Sasha G., rejoint plus tard par une journaliste et une tourneuse algériennes et des Tunisiens.
L’ambiance est chaleureuse, gourmande. Ça parle d’arts, de musique notamment, avec ses notes universelles et bienfaisantes. C’était convivial et enchantant jusqu’à ce qu’un mot fuse : « Sahara ». Ah, ce désert… de sable mouvant ! Les esprits s’embourbent d’une traite. Ce désert nous sépare des Maghrébins, qui commencent inconsciemment à dire « Africains » à cet instant, en parlant de nous Subsahariens. Ce désert, symbole de friction et d’inimitié entre Marocains, Algériens et l’insubmersible Front Polisario. L’ambiance se tend un tout p’tit peu. Sasha, avant de partir, était là, intervenant par rictus (c’est cependant sa nature, ce sympathique Tubaab d’Afrique), visage circonstanciel malgré lui du colon et du mercenaire.
La discussion reste diplomatique, sans réelles escarmouches, mais le malaise pouvait s’empoigner à ce moment du déjeuner. Bien que de part et d’autre on s’amuse à casser quelques sucres sur des dos, quand on va se servir des mignardises au dessert. Ah satanée politique ! Sur le coup, nous vient à l’esprit la réflexion d’un vieil ami en écho lointain : « Les Arabes ne s’accordent que sur Oum Kalthoum ». L’inénarrable diva égyptienne est adulée jusque-là dans tout le monde arabe ; on s’en rend d’ailleurs compte encore dans ces Jmc. Elle est la seule figure qui fait battre à l’unisson les cœurs des Orientaux. Même sur la cause palestinienne, les convictions et actions restent mouvantes dans la Ligue arabe.
Du reste, ce ne sont pas qu’eux qui vibrent du génie d’Oum Kalthoum qui a, pour l’histoire, ouvert l’Olympia de Paris ainsi que plusieurs scènes aux Africains (sans distinction de teint, bien entendu). Saviez-vous que Youssou Ndour, pour son opus « Egypt » qui lui a valu la Grammy Awards (2005), sacre suprême en musique, a été lointainement inspiré par l’Astre de l’Orient ? Eh oui, tout petit, dans les années 60, il s’imprégnait de la céleste voix d’Oum Kalthoum, tous les premiers jeudis soirs du mois par le transistor, avec l’émission « La Voix du Caire » sur Radio Sénégal. Youssou Ndour va même quelque peu rendre hommage à l’Égyptienne en empruntant les airs de « Ansak » pour son single « Teyel Ko ».
Vous l’aurez deviné, nous plaidons l’argument que la culture demeure le meilleur instrument diplomatique et d’agrégation des peuples. Des régimes autocratiques avaient intelligemment investi ce boulevard, en promouvant des ensembles culturels forts qui ornaient leurs images, couvraient les austérités et romantisaient le césarisme. Cuba s’enjaillait aux airs de l’Orquesta Aragon en plein dans sa crise et les fers de Castro, tout en admettant l’Orchestra Broadway de l’ennemi yankee. Ahmed Sékou Touré avait juré pour le rayonnement du mythique Bembeya Jazz national de Guinée et autres joies culturelles. Les Ballets africains de Guinée finançaient l’État avec les recettes des tournées, quand le pays vivait les pires peines économiques à cause de la France qui s’est agacée du Non de septembre 1958.
Autre anecdote : de ce qu’on raconte, Sékou Touré avait souri en écoutant la première fois le somptueux « Beni Barale ». Il avait par la suite admis le retour de quelques exilés guinéens. Ah quand on vous dit que la musique adoucit les mœurs ! Nos États gagnent à vivement soutenir les arts, les porter et, mieux, bâtir de solides politiques culturelles. Ils ne sont pas uniquement ce souffle rafraichisseur des cœurs et âmes.
Les arts génèrent effectivement des bonheurs économiques énormes, à l’ère où ils s’imposent comme l’enjeu majeur dans le monde. Les flux sont estimés à des milliers de milliards de FCfa. La Tunisie, avec plus de 400 festivals dans l’année, rigole malgré la crise grandement grâce à sa vitalité artistique. Avec de bonnes infrastructures, des contenus congrus et des événements tels « Les Journées culturelles patriotiques », walaay notre Bonheur national brut va flamber. Et il suffit tellement de peu ! Ce n’est pas tant mal de servir du pain et des jeux. L’important reste que le pain ne soit pas intoxiqué, et les jeux pas pervers.
LA PEINE DE MORT, SOLUTION OU REGRESSION FACE A LA CRIMINALITE ?
La peine de mort a été abolie au Sénégal en 2004, par la loi n° 2004-38 du 28 décembre 2004. Quant à la dernière exécution par ce procédé, il remonte au mois de juin 1967 avec la mise à mort d’Abdou Ndaffa Faye.
Pumar dit Boubacar Wane NDONGO |
Publication 23/01/2025
La peine de mort a été abolie au Sénégal en 2004, par la loi n° 2004-38 du 28 décembre 2004. Quant à la dernière exécution par ce procédé, il remonte au mois de juin 1967 avec la mise à mort d’Abdou Ndaffa Faye.
Et même avant cela, une seule personne avait été exécutée, en avril de la même année. Deux exécutions en 44 ans d’existence. Mais face aux nombreux meurtres recensés dernièrement dans la banlieue et au Sénégal, de nombreuses voix se lèvent pour demander le retour de la peine de mort.
Les semaines se suivent et les meurtres font l’actualité. Face à cette série de crimes violents, plusieurs voix se lèvent pour demander le retour de la peine de mort. Ils pensent, en effet, que cette mesure serait assez dissuasive pour que tuer constitue une barrière infranchissable. C’est ce que pense l’Imam Diop. « Il faut chercher des punitions à la hauteur des crimes, de fortes répressions. Quand quelqu’un commet un homicide volontaire, préparé et tout, on doit le tuer.
Si les gens ne craignent pas Dieu, ils craignent la mort. Ceux qui font ça, on doit les tuer. Si les gens savent que s’ils tuent, ils le seront eux aussi, ils ne tueront plus. C’est dissuasif. J’ai toujours été pour la peine de mort. Ceux qui ont aboli la peine de mort au Sénégal l’ont fait simplement pour sauver des gens mis en cause, des criminels. Toutefois, il ne faut pas mettre tous les auteurs d’homicide dans le même sac, certains sont involontaires.
Ceux-là peuvent mériter la clémence. L’Islam préconise de tuer ceux qui sont auteurs d’homicides volontaires, prémédités », défend l’imam Diop. Celui-ci précise en outre que même dans les cas où quelqu’un tue son prochain par imprudence (accident de la route par exemple), il y a une peine appliquée par l’Islam. La personne doit en effet affranchir un esclave, et si elle n’en a pas, elle doit jeûner durant deux mois consécutifs, sans oublier de dédommager la famille endeuillée à hauteur de 100 chameaux.
Chez le Sénégalais lambda de la banlieue, cet avis est largement partagé. A Keur Massar, non loin du marché, un étal vend du petit déjeuner. Petits pois, mayonnaise, thon, sont au menu. Les discussions vont bon train entre l’actualité sportive, celle politique, et le double meurtre de la Cité Technopole qui a ébranlé l’opinion publique. Et ce dernier fait semble éveiller le besoin de voir revenir la peine capitale. « L’Etat doit faire revenir la peine de mort. C’est un besoin urgent pour que ces nombreux crimes s’arrêtent », assène l’un des protagonistes du débat, appuyé dans son argumentaire par son voisin.
Un retour en arrière
Nonobstant cette ruée dans les brancards, d’autres ne sont pas de cet avis. Ils réfutent l’idée selon laquelle prendre une vie pourrait compenser la perte d’une autre. Benoît Tine, criminologue, est contre le retour de la peine de mort. Selon l’enseignant, il y a d’autres mécanismes qui peuvent aider à endiguer la criminalité. « La peine de mort, n’a pas un effet dissuasif et elle ne rend pas justice aux victimes ; c’est de la vengeance ; c’est de la violence qui s’ajoute à la violence. A mon avis, la peine de mort n’est pas une solution, et pour plusieurs raisons », débute-t-il.
Selon lui, cette sentence qui a existé au Sénégal et qui n’a été utilisée que deux fois avant son abolition en 2004, n’est pas une solution. Il ajoute que la plupart des pays du monde ont arrêté d’y recourir alors que dans les pays où elle existe, les meurtres sont légion. « L’État c’est nous. Qui sommes-nous pour ôter délibérément la vie à quelqu’un d’autre ? Ça va à l’encontre des droits des plus fondamentaux, le droit à la vie, protégé par nos législations et nos religions. Je pense au 5ème commandement : « tu ne tueras point ». Il s’agit du châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. La peine de mort, c’est nier tous les progrès de ces derniers siècles. C’est un retour en arrière ; c’est l’homme à l’état de nature ; c’est œil pour œil, dent pour dent ; c’est la loi du talion », renchérit Monsieur Tine.
Selon des chiffres d’Amnesty International datant de fin 2023, 112 pays dans le monde ont aboli la peine de mort, alors que 55 pays maintiennent toujours cette sentence. En Afrique subsaharienne, par exemple, en 2023, 38 personnes ont été exécutées par la peine capitale, contre 11 en 2022. Sur le continent, quatre pays ont pris des mesures législatives pour l’abolition de la peine de mort en 2023.