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1 septembre 2025
QUELLES SOLUTIONS POUR ENDIGUER LA CRIMINALITE DANS LA BANLIEUE ?
Face aux nombreux crimes perpétrés dans la banlieue, des voix s’élèvent pour dénoncer, mais aussi pour proposer des solutions afin que les populations puissent dormir sur leurs deux oreilles.
Oumar dit Boubacar Wane NDONGO |
Publication 23/01/2025
Face aux nombreux crimes perpétrés dans la banlieue, des voix s’élèvent pour dénoncer, mais aussi pour proposer des solutions afin que les populations puissent dormir sur leurs deux oreilles.
Dans l’imaginaire collectif, la banlieue est source de crimes. Et malheureusement, les faits donnent parfois raison à cette idée reçue. Même si elle n’est pas la seule partie du Sénégal à enregistrer des crimes, de nombreuses morts violentes y ont été enregistrées ces derniers mois, et ces dernières années. Face à cela, populations et observateurs souhaitent trouver des solutions. Pour le psychosociologue Abdoulaye Cissé, la clé doit venir d’en haut. « Ce qu’il faut faire, à mon avis, c’est plutôt de renforcer la sécurité dans la banlieue avec une présence remarquée des forces de défense et de sécurité dans les zones criminogènes. Si des structures à orientation sociale doivent être installées, ce sera plutôt dans les établissements scolaires.
Cela existait avant avec notamment l’affectation d’un assistant social au sein de l’établissement ce qui permettait de régler énormément de problèmes y compris des germes de violences. L’Etat a également mis en place des mécanismes avec les maisons de justice, les maisons de la jeunesse, les centres conseils pour adolescents, les centres départementaux d’éducation sportive et populaire entre autres, mais leurs missions ne sont pas très connues par les populations », souligne M. Cissé. Toutefois, l’Etat ne peut en aucun cas tout faire tout seul. Abdoulaye Cissé prône en effet une participation de tous afin d’endiguer ce fléau. Selon lui, il doit y avoir « une éducation de base au sein de la famille, la reprise par l’école de sa double vocation (éducative et instructive).
Il serait également primordial de faire recours à nos valeurs traditionnelles de solidarité, d’entraide et de don de soi pour l’autre. Abdoulaye Cissé constate aussi que le « jòm » et le « ngor » font défaut dans nos manières de faire et d’agir et les derniers événements le démontrent à suffisance. « L’individuel doit être au service de la communauté et vice-versa. Pour dire in fine que le salut du peuple ne réside que dans cela, les valeurs cardinales acquises dans les instances de base de socialisation à savoir, la famille et l’école.
Le jour où l’on réussira à donner à ces deux instances de base leur lustre d’antan, il n’y a aucun doute que certains comportements et pratiques violents diminueront dans notre société. Le jour où la société redeviendra ce qu’elle était en termes notamment de valeurs immatérielles et que les discours violents et haineux disparaîtront sur la place publique, la violence diminuera sans conteste », reste persuadé Abdoulaye Cissé.
Les forces de l’ordre attendues au tournant
Benoît Tine, criminologue, a lui aussi une idée de ce qui pourrait contribuer à faire baisser les crimes. « La société sénégalaise banalise le crime. La violence est en train de s’incruster durablement dans la société sénégalaise. Il n’y a pas de solution miracle. La solution ou l’alternative n’incombe pas aux seuls politiques. On ne peut pas non plus « mettre un gendarme derrière chaque citoyen ». Les populations ne doivent plus être considérées seulement comme bénéficiaires de la sécurité, mais surtout comme des acteurs à part entière dans la mise en œuvre des politiques sécuritaires. Les décideurs devraient associer les populations à la gestion de la (leur) sécurité. La nécessité d’un partenariat « État-Population » pour lutter contre l’insécurité, l’incivisme et la violence s’impose », propose M. Tine.
Chez les principaux concernés, les habitants de la banlieue, c’est un plaidoyer qui est lancé. Assis sous un arbre près du marché Ndiarème, non loin du Lycée Seydina Limamoulaye, Idrissa a un téléphone dans les mains, les écouteurs dans les oreilles. Il confie écouter le bulletin d’information de 12h. La question de la criminalité dans la banlieue l’interpelle. Lui qui est né et qui a grandi à Guédiawaye, rêve que son terroir soit enfin débarrassé du sobriquet de zone criminogène. « Les jeunes qui volent, agressent jusqu’à commettre des homicides, tout cela aurait pu être évité. Si ces gens-là avaient poursuivi leurs études, trouvé un emploi, rien de cela ne serait arrivé. Ce n’est pas pour leur trouver une excuse, mais ces jeunes sont seulement mus par un besoin d’argent.
C’est vrai que les autorités font des efforts, mais on en attend un peu plus », renseigne Idrissa. Une autre zone criminogène dans la banlieue est celle du Technopole. Cette avenue recense de nombreuses agressions. « On ne se sent pas en sécurité. La vérité c’est que la police est complètement dépassée par la population de Pikine. La démographie augmente sans cesse, alors qu’on n’a pas assez de postes de police. Les actes de banditisme sont monnayés courante aux environs du Technopole, les malfaiteurs se cachent dans les parages car ils ne sont pas inquiétés. Il n’y a aucune sécurité ici. On devrait au moins avoir un poste de police à la Cité Technopole pour éviter certains actes de banditisme notoires », déplore Laye, un voisin d’Aziz Dabala, qui a été assassiné chez lui à Pikine il y a quelques mois.
A la fin du mois d’août 2024, les autorités policières ont fait une sortie pour rassurer les populations. Le commissaire Mouhamed Guèye, alors chef du Bureau des relations publiques de la police nationale, avait, en effet, assuré que les forces de l’ordre allaient prendre le problème à bras le corps avec le renforcement des effectifs sur le terrain. Quelques heures plus tard, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le général Jean Baptiste Tine, avait essayé de calmer les inquiétudes. « Il y a eu des morts, des meurtres (…). Nous voulons rassurer la population, que personne n’ait peur de sortir, de vaquer à ses occupations. Nous sommes là pour les protéger », promet-il.
ENTRE PAUVRETE ET URBANISATION, LES RACINES DES CRIMES ODIEUX
Les crimes violents se multiplient au Sénégal, en particulier dans la banlieue dakaroise.
Oumar dit Boubacar Wane NDONGO |
Publication 23/01/2025
Les crimes violents se multiplient au Sénégal, en particulier dans la banlieue dakaroise. Criminologues, psychosociologues, autorités religieuses et populations locales s’accordent pour pointer une dégradation des valeurs fondamentales, amplifiée par la pauvreté et la promiscuité. Ce cocktail explosif, mûri sur plusieurs années, éclate aujourd’hui au grand jour, suscitant l’inquiétude et interpellant les autorités étatiques.
Dans la nuit du mardi 31 décembre au mercredi 1er janvier, Malika a été secouée par une sordide affaire de viol suivi de meurtre. Une fillette de 12 ans, Souadou Sow, plus connue sous le nom de Diary Sow, a été retrouvée morte dans l’appartement d’un voisin proche de la maison familiale.
Entre juillet et août 2024, 16 meurtres ont été enregistrés au Sénégal, selon le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le général Jean Baptiste Tine. Lors de son voyage au nord du pays entre fin août et début septembre 2024, il a évoqué cette série noire. La banlieue dakaroise n’a pas été épargnée par ce fléau, marqué par une succession d’homicides.
Une série macabre
En début d’année, Abdou Diaw a été égorgé à la Sogas (ex-Seras). Quelques jours plus tard, à Thiaroye-Sur-Mer, un pêcheur, Baye Cheikh Diop, subissait le même sort avant que les populations ne lynchent son meurtrier. Un adolescent a également été tué à Guinaw Rails pour un simple vélo. Des agressions mortelles ont été recensées à Pikine, Guédiawaye et Yeumbeul. La liste s’allonge avec le double meurtre d’Abdoul Aziz Ba, alias Aziz Dabala, et de son colocataire Boubacar Gano, dit Waly, à la Cité Technopole de Pikine.
Toutes ces affaires ont un dénominateur commun : leur atrocité. Cette recrudescence de violences terrifie les populations, qui appellent à des mesures fermes pour enrayer ce phénomène inquiétant.
Urbanisation et déliquescence des valeurs
Le professeur Benoît Tine, socio-criminologue à l’Université Assane Seck de Ziguinchor, analyse cette vague de crimes. « Ce qui choque le plus, c’est que les auteurs de ces actes sont souvent inconnus des forces de l’ordre. Ces présumés criminels ont un casier judiciaire vierge et exercent parfois des métiers honorables. Ce sont des citoyens lambda, hors de tout soupçon. Cela montre que nous sommes tous, potentiellement, des criminels », explique-t-il.
Selon lui, la violence dans la banlieue est principalement due à des frustrations économiques. « Les meurtres sont souvent la conséquence de frustrations liées au chômage, à l’injustice sociale, aux inégalités et à la pauvreté. Ceux qui passent à l’acte cherchent à obtenir illégalement ce qu’ils ne peuvent acquérir de manière légale. »
M. Tine met également en cause l’urbanisation galopante. « La société sénégalaise est en pleine mutation. Le monde rural se dépeuple tandis que les villes accueillent une population croissante. Cette urbanisation favorise la violence sous toutes ses formes : physique, verbale, sexuelle, économique, sociale, etc. En ville, il faut se battre ou disparaître, comme dans une jungle où les plus forts écrasent les plus faibles. »
Le lien social s’effrite, les valeurs traditionnelles disparaissent, laissant l’individu vulnérable. « Cette crise des valeurs plonge l’individu dans une solitude extrême. La violence ne se dirige pas seulement contre autrui, elle peut également être tournée contre soi-même », conclut le professeur Benoît Tine.
La pauvreté, racine du mal ?
Abdoulaye Cissé observe également avec intérêt cette vague de crimes dans la banlieue dakaroise, que ce soit à Guédiawaye, Pikine, Thiaroye, Keur Massar… Psychosociologue de profession, il est habitué à déceler les mécanismes de fonctionnement individuel, mais aussi de groupes. Autant dire que cette série mortifère l’intrigue et l’interpelle. « En ce qui concerne les crimes recensés dernièrement en banlieue dakaroise, l’argent demeure le principal mobile dans une société fortement matérialiste et au sein de laquelle l’avoir prime sur l’être.
Pour de modiques sommes d’argent, les gens n’hésitent plus à passer à l’acte. Et la société, en elle-même, est en partie responsable de cela puisque l’individu n’est apprécié et considéré que par rapport à ce qu’il « a » et non ce qu’il « est ». C’est à ce niveau où la responsabilité de la société est engagée », analyse-t-il. Pour lui, une société qui ne vous considère que par rapport à ce que vous avez financièrement est une société qui pousse ses enfants à aller chercher cette richesse n’importe comment. « L’exemple le plus patent est le phénomène du « barça » ou « barsak ».
Autrement dit, la personne a pris l’option ultime qui ne lui offre que deux issues, soit la réussite projetée (barça) ou la mort inéluctable (barsak) pour espérer « exister » ultérieurement dans une société plus que mercantiliste », analyse-t-il. Abdoulaye Cissé déplore donc la primeur de l’argent sur tout le reste. Ainsi, pour exister dans la société, il faudrait avoir les moyens, ou alors risquer de se faire écraser par les plus nantis. Le psychosociologue prône le retour aux valeurs sociales de base de la société sénégalaise, condition sine qua non d’un endiguement de la violence, notamment dans la banlieue.
« Pour revenir à la banlieue, tous les crimes recensés ces dernières années ont été commis pour de l’argent (honorable Fatoumata Makhtar Ndiaye, Fatou Kiné Gaye et l’affaire Aziz Dabala et son colocataire). Le seul et unique mobile demeure l’argent à la veille d’événements ou de cérémonies d’ordre social ou religieux. Par rapport aux profils des auteurs, il s’avère qu’ils sont toujours dans l’entourage proche des victimes soit c’est un parent, un « ami », un collègue de travail, entre autres. Quelqu’un qu’on n’aurait jamais soupçonné, et cela, de nombreuses études et recherches scientifiques l’ont démontré. Voilà où nous en sommes actuellement dans notre pays », souligne encore M. Cissé.
Une éducation vacillante
Néanmoins, il ne s’agit pas seulement d’incriminer l’argent, ou de tout mettre sur le dos de la pauvreté. D’autres facteurs peuvent expliquer la banalisation de la vie humaine. Si tuer est devenu aussi facile de nos jours, c’est qu’il y a un aspect mental et comportemental qui pose question. Assis dans son salon à Hamo 4, à Guédiawaye, Imam Diop indexe les parents et autres personnes tutélaires. Ces derniers, dépositaires de l’éducation des enfants, ont failli dans leur mission. Et selon lui, cela ne date pas seulement d’aujourd’hui. C’est simplement que la bombe a choisi ce moment pour exploser. Sous sa djellaba blanche, de la même couleur que sa barbe et ses cheveux, il tire la sonnette d’alarme. « Ce que je pense de tous ces crimes, c’est la négligence de l’éducation, à tous les niveaux : sur le plan religieux, familial, au niveau de la société aussi.
Avant, les personnes âgées rectifiaient leurs enfants concernant de nombreux comportements, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. L’enfant est libre de faire ce qu’il veut, de s’habiller n’importe comment, de dire tout ce qu’il pense…sur le plan religieux, on sait qu’on a un héritage religieux extraordinaire dans ce pays-là », déplore l’imam. « Je pense que les guides religieux de toutes les obédiences doivent insister sur l’essentiel, le respect de certaines valeurs. Il faut faire une critique sociale en convoquant les savants, puis les envoyer dans les médias pour transmettre les bons messages, sensibiliser les populations. Vous savez, quand une personne craint vraiment Dieu, elle évite de faire du tort à autrui », et de rappeler que, selon le Coran, « Quiconque tue intentionnellement un croyant, sa rétribution sera l’enfer, il y demeurera éternellement, et Dieu le frappe de sa colère, le maudit et il aura un châtiment énorme » (Coran, Les Femmes, 93), développe-t-il.
Par Oumar dit Boubacar Wane NDONGO
KEN BUGUL HONOREE EN ESPAGNE
L’autrice sénégalaise Ken Bugul, Mariétou Mbaye de son vrai nom, à reçu, samedi dernier, la distinction de Docteur Honoris Causa de l’Université de La Laguna à Tenerife.
L’autrice sénégalaise Ken Bugul, Mariétou Mbaye de son vrai nom, à reçu, samedi dernier, la distinction de Docteur Honoris Causa de l’Université de La Laguna à Tenerife.
Tenerife en Espagne a rendu un hommage à l’écrivaine sénégalaise Ken Bugul. Ce samedi, Mariétou Mbaye de son vrai nom a été faite Docteur Honoris Causa de cette université espagnole. La cérémonie solennelle a été largement relayée sur la page de l’institution. «Cette autrice de onze romans a grandi dans une famille polygame et a été abandonnée par sa mère à l’âge de cinq ans. Son intelligence lui a toutefois permis de faire des études universitaires dans son pays et en Belgique. Considérée comme l’un des écrivains les plus importants du continent africain, son œuvre offre une vision fascinante de la condition humaine, de l’exil et de la recherche d’une place dans le monde et d’une identité, le tout avec une approche humaniste, un regard critique sur les structures sociales et culturelles, et un engagement ferme en faveur des droits de l’Homme», a salué Dulce María González Doreste, du Département de philologie classique, française, arabe et romane, à propos de Ken Bugul. L’écrivaine a, à son tour, exprimé son amour pour la langue et la culture espagnoles, citant des inspirateurs tels que Unamuno, Lorca, Machado, García Márquez et Neruda au cours de son discours. «Elle a expliqué que, pour elle, l’écriture est une nécessité et une passion, une arme thérapeutique, un instrument de militantisme en faveur des droits des femmes, pour donner une voix à celles qui sont restées silencieuses pendant si longtemps», rapporte le site.
Née en 1947 à Malem Hodar dans le Centre du Sénégal, Mariétou Mbaye Bileoma, Béninoise par alliance, signe ses ouvrages du pseudonyme de Ken Bugul, pseudonyme qui signifie en wolof : «Personne n’en veut.» Diplômée de langues, spécialiste du développement et de la planification familiale, elle est intervenue dans de nombreux pays d’Afrique en qualité de fonctionnaire internationale.
Au total, 50 personnes ont reçu cette distinction de l’université de La Laguna. Mais seules huit parmi elles sont des femmes dont les trois qui ont été investies samedi dernier. «Ces dernières années, on a tenté d’équilibrer cette proportion en décernant plus de doctorats à des femmes qu’à des hommes, et l’institution continuera à persévérer dans cette voie», a indiqué le Recteur de l’université, Francisco J. García Rodríguez. «Cette cérémonie démontre l’intention de l’institution de renverser l’intolérable écart entre les hommes et les femmes dans le nombre de doctorats honorifiques», ajoute-t-il.
IL N’Y A PAS QUE FARBA NGOM
Si le député membre de la Coalition Takku Wallu, en passe de perdre son immunité parlementaire, fait l’objet de soupçons financières de nature encore indéterminée, le dernier rapport de la Centif montre qu’il n’est pas le seul à être visé
Si le député membre de la Coalition Takku Wallu, en passe de perdre son immunité parlementaire, fait l’objet de soupçons financières de nature encore indéterminée, le dernier rapport de la Centif montre qu’il n’est pas le seul à être visé. Et les infractions les plus notables relevées par cet organisme portent sur les délits de corruption, de détournement de fonds publics, ou même trafic de devises et autres. L’année dernière, 43 dossiers avaient été transmis à la Justice.
Le travail de la Centif, la Cellule nationale de traitement des informations financières, est mis sous le feu de la rampe avec l’affaire Farba Ngom. Il a été dit que cette structure a alimenté le travail du Parquet judiciaire et financier qui a permis d’épingler M. Ngom.
Certains s’attendaient même à ce que le nom du député de la Coalition Takku Wallu se retrouve noir sur blanc dans le dernier rapport d’activité de cet organisme placé sous la tutelle du Ministère des finances et du budget (Mfb). Mais si cela n’est pas le cas, on peut tout de même relever que les infractions épinglées par la Centif ne font qu’augmenter au fil des ans.
Ainsi, concernant les Déclarations de soupçons (Dos) que les entités comme les banques, établissements financiers, notaires ou autres, ont l’obligation de faire si elles soupçonnent que les fonds qui passent entre leurs mains ou à leur vue proviendraient d’activités criminelles, ont sensiblement augmenté. De 330 Déclarations de soupçons en 2022, la Centif a reçu 807 en 2023. Cela représente une augmentation de 145% en une année. Si les banques, établissements financiers, les systèmes de transfert d’argent, ou même les sociétés de courtage, d’assurance et de réassurance, ont pu établir des déclarations, il faut noter qu’un seul notaire a produit une Dos. 3 agents immobiliers ont pourtant pu faire des observations suspectes dans leur domaine, comme aussi deux négociants en métaux précieux.
Les Déclarations de soupçons effectuées par ces entités assujetties portent essentiellement sur des cas de fraude, de corruption, de détournement de fonds par des personnes exerçant une fonction publique. Il y a eu 22 cas enregistrés ainsi.
Malheureusement, ou heureusement pour les concernés, le rapport de la Centif ne donne aucune indication pouvant permettre de les épingler nommément. Comme dit le rapport, en cas de besoin, les personnes incriminées sont mises à la disposition de la Justice, et c’est souvent à ce moment que l’opinion est informée.
Il est tout de même notable que le pays compte des cas importants de détournement de fonds, en plus de ceux portant sur la corruption ou les infractions portant sur des détournements présumés d’impôts. Ce qui laisse présumer que ces infractions seraient commises par des personnes investies d’une parcelle d’autorité publique.
La Centif essaie également de tracer des fonds destinés au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme. Avec le concours de la Banque centrale, elle impose à tous les assujettis de relever les Déclarations de transactions en espèces (Dte). Il s’agit ici de versement ou de retrait de montants égaux ou supérieurs à 15 millions de francs Cfa.
Dans ce domaine, le nombre de Dte a dépassé les 16 millions. Il était de plus de 4 millions 336 mille en 2023. Ce qui représente une hausse de 292%. C’est une somme de 133 millions 420 mille francs Cfa qui est concernée par ces Dte en 2023. Si mars 2023 a connu un pic de 16 000 transactions en espèces, on doit relever que le changement de pouvoir a peut-être ralenti le flux, mais ne l’a pas freiné. Le mois de mai a vu ces Dte dépasser les 14 mille, tandis que c’est en septembre seulement que ces Dte ont pu atteindre 12 000. Là aussi, le changement systémique n’est pas encore vérifié.
Concernant tous les dossiers qu’elle a eu à connaître, la Centif en a transmis 43 au Parquet, tandis que 25 étaient en cours d’investigation. 70 autres ont été classés sans suite.
Elle s’arrange par ailleurs à signaler certains dossiers aux autorités administratives telles que la Bceao, les autorités douanières ou fiscales. 45 dossiers ont connu ces différents sorts.
APRES L’ATTAQUE À MAIN ARMÉE, RIU BAOBAB TENTE DE SAUVER LES MEUBLES
Après le braquage perpétré à Riu Baobab sis à Pointe Sarène, le calme est revenu. Les opérations continuent de se dérouler normalement, assurent les responsables du réceptif hôtelier via un communiqué.
Après le braquage perpétré à Riu Baobab sis à Pointe Sarène, le calme est revenu. Les opérations continuent de se dérouler normalement, assurent les responsables du réceptif hôtelier via un communiqué. Ces derniers parlent «d’acte isolé qui ne reflète pas la réalité de la sécurité et de l’hospitalité au Sénégal».
Dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 janvier 2025, les populations de Pointe Sarène se sont réveillées dans la panique. Cela, à cause de l’attaque à main armée contre le réceptif hôtelier Riu Baobab. Plus de 72 heures après, les hauts responsables de l’hôtel ont sorti un communiqué pour essayer de rassurer les populations, les clients, ainsi que les collaborateurs. En toute chose, malheur est bon, semblent-ils dire. En effet, l’incident a renforcé la détermination de cet hôtel à maintenir un environnement sécurisé et à offrir des services de qualité conformes à ses standards internationaux, afin que les hôtes puissent continuer à profiter de leur séjour dans un cadre paisible et protégé, à la hauteur de leur confiance.
A travers ce document, les responsables de l’hôtel Riu Baobab tiennent à rassurer que la situation est parfaitement sous contrôle et que les opérations de l’établissement se poursuivent normalement.
«Après l’incident, le ministre du Tourisme du Sénégal, accompagné d’une forte délégation gouvernementale, a personnellement visité l’hôtel. Cette visite a permis de réaffirmer l’engagement des autorités sénégalaises à assurer la sécurité des sites touristiques et à maintenir la réputation du pays en tant que destination hospitalière et sécurisée», notent les responsables de cet hôtel.
En plus de cette visite, ils indiquent qu’une équipe de gendarmes est présente 24 heures sur 24 au sein de l’établissement. «Ces agents travaillent en étroite collaboration avec l’équipe de sécurité de Riu pour garantir la tranquillité et la sécurité des hôtes et du personnel, et ce jusqu’à nouvel ordre», ajoute la direction. Pour ailleurs, déclarent les dirigeants du réceptif, «cet acte isolé ne reflète pas la réalité de la sécurité et de l’hospitalité au Sénégal. Les enquêtes menées par les autorités locales se poursuivent activement afin d’identifier et d’appréhender les responsables. Parallèlement, des mesures supplémentaires ont été mises en place, notamment le renforcement du personnel de sécurité dans les espaces de l’hôtel, ainsi qu’à l’occasion des événements spéciaux et des conférences».
Toutefois, les responsables réitèrent leur engagement et soutien aux clients, tout en exprimant «les regrets les plus sincères pour les désagréments causés par cet incident».
Pour rappel, cette attaque spectaculaire a été perpétrée par une vingtaine de malfaiteurs. Cet acte audacieux a suscité une vive inquiétude parmi les résidents et le personnel de l’établissement qui sont restés sous le choc. Les assaillants, selon certains témoins, lourdement armés, ont surpris et neutralisé le personnel chargé de la sécurité de l’hôtel en les ligotant. Leur intrusion a provoqué une vive tension parmi les hôtes et participants à une soirée de clôture organisée par le Consortium africain de conseil et d’organisation (Caco), un bureau de conseil en ingénierie et filiale de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc). Selon des témoignages, les malfaiteurs ont effectué des tirs de sommation pour sécuriser leur opération.
Mais c’était sans compter avec la détermination du personnel de l’hôtel qui a vite alerté la gendarmerie. D’ailleurs, l’intervention rapide des gendarmes de la Brigade de proximité de Nianing a permis de mettre fin à cette attaque, après un échange de tirs avec les assaillants
Malgré la réactivité des Forces de l’ordre, les bandits ont réussi à s’échapper en coupant les grillages de l’hôtel. Selon certains témoins, ils ont emporté une somme estimée à 12 100 000 de francs Cfa, ainsi que des objets de valeur. Les vitres de deux pickups ont également été endommagées. Pour l’instant, l’évaluation des pertes reste en cours, selon une autorité de la Gendarmerie nationale. Ce joyau touristique ciblé par les malfaiteurs a été inauguré par le Président Macky Sall. L’hôtel Riu Baobab représente un fleuron du tourisme sur la PetiteCôte. Avec ses 522 chambres déjà fonctionnelles et un programme global prévoyant 1024 chambres pour un investissement total de plus de 92 milliards de francs Cfa, cet établissement est une vitrine de l’attractivité touristique du pays. Mais, cet incident relance le débat sur la sécurité le long de la Petite-Côte où les agressions contre les touristes et les résidents deviennent récurrentes. En plus de cela, le phénomène de débarquement de drogue sur le littoral aggrave la situation. C’est pourquoi le dispositif de sécurité devrait être renforcé pour prévenir de tels actes et assurer la tranquillité dans cette région stratégique
L’AFRIQUE A BESOIN DE PLUS DE TITULAIRES DE DOCTORAT MAIS LES MOYENS CONSTITUENT UN OBSTACLE POUR LES ETUDIANTS
Au cours des 15 dernières années, il y a eu une demande croissante tant au sein qu’en dehors du secteur de l’enseignement supérieur pour que les pays africains produisent plus de titulaires de doctorat.
Au cours des 15 dernières années, il y a eu une demande croissante tant au sein qu’en dehors du secteur de l’enseignement supérieur pour que les pays africains produisent plus de titulaires de doctorat. Pour ce faire, il est important de savoir ce qui empêche les étudiants de poursuivre ou d’achever leurs études de doctorat. C’est ce qu’ont fait les auteurs d’un nouvel article de synthèse, en se concentrant sur l’Afrique du Sud, le Kenya, l’Éthiopie, l’Ouganda et le Nigeria. Cinq thèmes se dégagent de leur travail : les profils sociodémographiques des doctorants, l’accès au financement, la disponibilité des ressources et de la formation, les expériences avec les directeurs de thèse et les mécanismes personnels d’adaptation.
Pourquoi est-il important pour les pays africains de produire des diplômés de doctorat ?
Il a été démontré que les programmes de doctorat jouent un rôle crucial dans l’avancement de la recherche, de l’innovation et du progrès économique et scientifique.
En effet, plus un pays dispose de capacités de recherche, plus il sera en mesure de combler les lacunes en matière de soins de santé, de surmonter les obstacles économiques et de lutter contre l’insécurité alimentaire. Ce point a été souligné, entre autres, par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Union africaine (UA).
La formation doctorale développe l’expertise académique. Elle stimule la croissance dans de multiples secteurs, tels que la santé, l’éducation et la technologie. Elle favorise également un environnement propice à l’émergence de solutions créatives et pratiques aux défis locaux.
Quels sont les principaux obstacles rencontrés par les doctorants dans les pays que vous avez étudiés ?
Notre étude était une revue exploratoire. Cette méthode de recherche nous a permis de passer en revue les études existantes et d’identifier les concepts clés, les types de preuves et les lacunes en matière de connaissances. L’étude comprenait des articles provenant de différents pays africains, dont l’Afrique du Sud, le Kenya, l’Éthiopie, l’Ouganda et le Nigeria.
L’un des principaux obstacles que nous avons identifiés pour les doctorants est le manque de ressources. De nombreuses universités du continent sont sous-financées. Elles luttent pour offrir à leur personnel et à leurs étudiants des cadres de recherche adéquats, des bibliothèques et même (un accès à l’internet).
Un autre défi majeur est le manque de supervision doctorale de qualité. Dans de nombreuses universités africaines, le nombre de directeurs de thèse qualifiés est largement insuffisant par rapport au nombre de doctorants. Ce déséquilibre signifie que certains étudiants ne reçoivent que peu d’encadrement, ce qui peut ralentir leur progression.
Le doctorat est, par nature, un travail solitaire. Mais sans le soutien approprié, les étudiants peuvent se sentir déconnectés de la communauté universitaire. Ce sentiment d’isolement peut augmenter le taux d’abandon et entraver l’achèvement des projets de recherche.
Les superviseurs sont souvent submergés par d’autres responsabilités : leurs propres recherches, des tâches administratives ou les cours qu’ils dispensent à de grandes classes de premier cycle. Ils n’ont donc que peu de temps à consacrer à l’encadrement des doctorants. Les étudiants qu’ils sont chargés de superviser peuvent finir par se sentir isolés.
Le financement personnel est également difficile à obtenir. Les bourses sont rares et, lorsqu’elles sont disponibles, elles ne couvrent pas toujours toutes les dépenses de l’étudiant au cours de ses recherches. De nombreux étudiants doivent travailler à temps plein pour subvenir à leurs besoins tout en poursuivant leur doctorat. Cela peut sérieusement affecter leur capacité à consacrer du temps à leurs études.
Même lorsque des financements sont disponibles, ils sont souvent liés à des projets ou des bourses à court terme qui ne permettent pas aux étudiants de terminer leurs recherches sans interruption. Cette situation entraîne des retards importants dans l’obtention des diplômes, ce qui crée un effet de goulot d’étranglement : les étudiants restent bloqués dans le système pendant des années, ce qui engorge le flux de nouveaux chercheurs entrant dans le monde universitaire.
Un autre défi réside dans le fait que les doctorants africains qui réussissent peuvent quitter leur pays d’origine pour de meilleures opportunités à l’étranger. Le phénomène dit de «fuite des cerveaux» a un effet profond sur la capacité de l’Afrique à construire une communauté universitaire forte. Si de nombreux doctorants africains poursuivent des recherches novatrices en Europe, en Amérique du Nord ou en Asie, leur départ prive leurs institutions et leurs pays d’origine de connaissances et d’expériences précieuses.
La fuite des cerveaux n’est pas seulement une question de meilleurs salaires ou de meilleures conditions de vie. Elle concerne également la disponibilité d’opportunités de recherche de pointe. Une fois à l’étranger, de nombreux étudiants sont en mesure d’accéder à de meilleures ressources et choisissent alors de rester dans des environnements qui leur permettent de s’épanouir professionnellement.
Quel rôle le genre joue-t-il dans la probabilité d’obtenir un doctorat ?
Les femmes qui poursuivent un doctorat sont confrontées à plus de défis que leurs pairs masculins. Nous avons constaté que les doctorantes sont fréquemment confrontées à des préjugés sexistes, tant sur le plan social que professionnel, qui les empêchent d’atteindre leurs objectifs universitaires.
Au cours de la dernière décennie, le nombre de femmes inscrites en doctorat dans certains pays, comme l’Éthiopie et l’Afrique du Sud, a augmenté.
Cependant, les femmes ont moins de chances que les hommes de terminer leurs études de doctorat, en partie à cause des attentes et des responsabilités culturelles qu’elles assument. Les étudiantes qui sont mariées ou qui ont d’enfants doivent souvent concilier la gestion de leur foyer et de leurs responsabilités avec la poursuite de leurs études.
Dans les régions où la famille est traditionnellement prioritaire par rapport aux aspirations professionnelles, les femmes peuvent ressentir une culpabilité supplémentaire ou une pression sociétale. Ce qui peut réduire le temps qu’elles consacrent à la recherche.
En outre, dans les régions où l’héritage colonial ou de l’apartheid influence encore les structures sociétales, les femmes noires en particulier font état d’obstacles supplémentaires. Elles disent se sentir négligées ou sous-estimées dans les espaces universitaires.
Des progrès ont été réalisés. Des organisations telles que le Consortium pour la formation avancée en recherche en Afrique (Carta) proposent des programmes qui soutiennent les femmes tout au long de leur parcours universitaire. Toutefois, une approche plus large et plus sensible au genre est nécessaire pour garantir que les femmes aient accès aux ressources, au mentorat et à des systèmes de soutien flexibles qui répondent à ces défis spécifiques.
Accroître le soutien aux femmes dans les programmes de doctorat n’est pas qu’une question de chiffres. Cela signifie que les institutions et la société dans son ensemble doivent s’attaquer aux obstacles structurels et culturels qui freinent les femmes.
Existe-t-il des solutions aux problèmes que vous avez identifiés ?
Les défis auxquels sont confrontés les doctorants en Afrique sont complexes, mais pas impossibles à surmonter.
Avec les investissements adéquats et une volonté de réforme, les universités du continent peuvent devenir des centres d’excellence mondiaux en matière de recherche et de développement. Il est essentiel que les sociétés ne perdent pas de vue l’importance de l’enseignement supérieur. Comme nous l’avons dit, et comme le montre un grand nombre de preuves, de solides programmes de formation doctorale et l’investissement dans la recherche et l’innovation pour relever les défis auxquels le continent africain est confronté sont essentiels pour garantir que la prochaine génération de chercheurs et d’innovateurs puisse ouvrir la voie à la résolution de certains des problèmes les plus urgents du monde.
Les gouvernements, les universités et les organismes de financement peuvent collaborer en offrant des bourses et des subventions de recherche, en créant des politiques d’égalité des sexes et en introduisant des programmes de mentorat ou en améliorant ceux qui existent déjà.
LE COUP DE BALAI DE BASSIROU DIOMAYE FAYE
En plein scandale de détournement de deniers publics suite à l’affaire de l’inspecteur du Trésor, Tabaski Ngom, le président de la République a opéré de vastes changements à la Direction générale du Trésor ainsi qu’à celle du Budget
En plein scandale de détournement de deniers publics suite à l’affaire de l’inspecteur du Trésor, Tabaski Ngom, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a opéré de vastes changements à la Direction générale du Trésor ainsi qu’à celle du Budget.
A la Direction générale du Trésor, l’inspecteur général d’Etat, Amadou Tidiane Gaye, jusque-là directeur du Contrôle interne (DCI), est nommé Directeur général. Il remplace Cheikh Tidiane Diop. Souleymane Séne est nommé Trésorier général, Abdoulaye Fall appelé à d’autres fonctions.
Mor Cissé, précédemment Chef de la Division des Requêtes et du Contentieux de la Direction de la Comptabilité publique, est nommé Directeur de la Comptabilité publique (DCP), en remplacement de Pape Sidy Ndoye.
L’inspecteur principal du Trésor, Ndèye Dieynaba Ndiaye, précédemment Chef de la Division des Vérifications et du Suivi de la Direction du Contrôle interne, est nommée Directeur du Contrôle interne (DCI), en remplacement de Amadou Tidiane Gaye.
Inspecteur principal du Trésor, Amath Aw précédemment Trésorier Payeur pour l’Étranger (TPE), est nommé Directeur de l’Administration et du Personnel (DAP), en remplacement de Madame Sokhna Mbaye Diop. Coumba Awa Odette Ngom lui a succédé à la trésorerie payeur pour l’étranger. Kor Faye est le nouveau payeur général du Trésor. Amadou Oury Ba est devenu le nouveau coordonnateur de la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor (DGCPT).
Serigne Fall, conseiller technique au Ministère des Finances et du Budget, est nommé Directeur du Secteur parapublic (DSP), en remplacement de Amadou Birahim Guéye. Alioune Diouf est le nouveau directeur de la Dette publique (DDP). A la Direction générale du Budget, l’inspecteur du Trésor Abdou Diouf précédemment Coordonnateur de la Direction générale du Budget, est nommé Directeur général du Budget (DGB), en remplacement de Maguette Niang.
A la Direction générale des impôts et domaines, André Pierre Diokh, précédemment Adjoint au Directeur du renseignement et des Stratégies du Contrôle fiscal, est nommé Directeur des Services fiscaux (DSF), en remplacement de Ibrahima Barry.
PLUS DE 10 MILLIONS DE MENACES IDENTIFIEES SUR DES ENTREPRISES EN 2024
La révélation a été faite par Gladys Salmouth, responsable de la communication de Kaspersky pour l’Afrique du Nord, du Centre et de l’Ouest.
Plus de 10 millions de menaces informatiques sur des entreprises sénégalaises ont été identifiées en 2024. La révélation a été faite par Gladys Salmouth, responsable de la communication de Kaspersky pour l’Afrique du Nord, du Centre et de l’Ouest. Elle s’exprimait hier, mercredi 22 janvier lors d’un atelier de sensibilisation à la cyberhygiène au profit des professionnels des médias, organisé par Kaspersky, une entreprise internationale de cybersécurité.
«En 2024, nous avons identifié plus de 10 millions de menaces sur des entreprises sénégalaises, qui ont été bloquées par Kaspersky. Nous voulons partager des conseils pratiques de cyberhygiène pour vous aider à vous protéger des risques les plus courants », indique-t-.elle Selon Mme Salmouth, les attaques liées au ‘’protocole de bureau à distance’’ étaient les plus fréquentes au Sénégal en 2024. Elle informe qu’elles étaient de l’ordre de 600.668 attaques. Elle renseigne que le nombre d’attaques profitant de la vulnérabilité ou des failles de sécurité des logiciels s’élevait à 293.089 et celles portant sur les vols de mot de passe sont évaluées à 71.865. Pour éviter ces menaces et attaques, Gladys Salmouth recommande aux entreprises et aux particuliers de vérifier l’expéditeur d’un mail avant de cliquer sur un lien, de ne pas répondre précipitamment et de se méfier surtout des deepfakes (les enregistrements vidéo ou audio réalisés ou modifiés à l’aide de l’intelligence artificielle). Pour sa part, Pascal Naudin, un responsable du service commercial de Kaspersky recommande aux entreprises de faire évoluer leur système de protection informatique en même temps que les menaces. « Lorsque vous achetez une solution de sécurité informatique, elle fonctionne dès que vous l’installez. Elle fonctionnera toujours, mais sachez aussi que les menaces évoluent. Si vous restez figés, des personnes malintentionnées cherchent des failles pour vous attaquer. Une fois qu’elles en trouvent, elles les exploitent. Il est important, donc d’être à jour », préconise-t-il.
FARBA NGOM A UN PAS DE PERDRE SON IMMUNITE
L’Assemblée nationale va statuer demain, vendredi 24 janvier, sur la demande de levée de l’immunité parlementaire du député Mouhamadou Ngom dit Farba.
L’Assemblée nationale va statuer demain, vendredi 24 janvier, sur la demande de levée de l’immunité parlementaire du député Mouhamadou Ngom dit Farba. Vingt-quatre heure après son face-à-face raté avec le député de Takku wallu (opposition parlementaire) qui a boycotté son audition, la commission ad hoc chargée de statuer sur la demande de levée de son immunité parlementaire a saisi hier, mercredi 22 janvier, le président de l’Assemblée nationale qui, dans la foulée, a convoqué la Conférence des présidents pour arrêter la date de la plénière.
La levée de l’immunité parlementaire du député Mouhamadou Ngom dit Farba est désormais une question d’heures. La commission ad hoc chargée de statuer sur la demande de levée de son immunité parlementaire formulée par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux à la suite d’une requête du Procureur de la République financier près le Pool judiciaire financier a, en effet, saisi hier, mercredi 22 janvier, le président de l’Assemblée nationale. Celui-ci a, dans la foulée, convoqué la Conférence des présidents pour arrêter la date de la plénière.
Réunis dans la salle Marie Joséphine Diallo, les membres de cet organe chargé du calendrier parlementaire ont fixé la date de la plénière chargée d’examiner les conclusions de cette dite Commission ad hoc pour demain, vendredi 24 janvier, à partir de 11 heures. Tout laisse à penser que cette plénière est juste une formalité. En effet, selon certaines sources au sein de cette commission ad hoc, la majorité des 11 membres à l’exception du représentant du groupe parlementaire de l’opposition, Takku-wallu, ont proposé dans le rapport final qui sera présenté à la plénière de demain, la levée de l’immunité parlementaire de leur collègue Farba Ngom.
FARBA NGOM RALLONGE LA LISTE DES DÉPUTÉS AYANT BOYCOTTÉ LA COMMISSION AD HOC
Convoqué le mardi 21 janvier, le député Mouhamadou Ngom dit Farba ne s’était pas présenté à son audition devant ses collègues de la commission ad hoc. La présidente du groupe parlementaire de l’opposition, Takku-Wallu Sénégal, Me Aissata Tall Sall, qu’il a désigné pour l’assister lors de ce faceà-face avec ses collègues a boudé les travaux. S’exprimant devant des journalistes qui faisaient le pied de grue devant l’Assemblée nationale, elle a dénoncé la démarche des responsables de cette dite commission qu’elle accuse de lui avoir refusé l’accès au document incriminant le député Farba Ngom. Il faut dire que ce n’est pas une première fois qu’un député visé par une procédure de levée d’immunité parlementaire ne défère pas à la convocation des membres de la Commission ad hoc.
D’ailleurs, sur les huit députés qui ont fait l’objet d’une procédure de levée de leur immunité parlementaire sous le régime du Président Macky Sall, seuls deux ont été entendus par la Commission ad hoc. Il s’agit des députés Boubacar Biaye et Mamadou Sall. Cités dans une affaire de trafic présumé de passeports diplomatiques et de visas, ils ont été auditionnés le vendredi 29 octobre 2021. Pour le reste, notamment Oumar Sarr, Ousmane Ngom, Abdoulaye Baldé, Khalifa Sall, Barthélemy Dias et Ousmane Sonko, ils avaient tous opté pour le boycott. Toutefois, cette position vis-à-vis des membres de la commission n’a pas empêché ceux-ci d’effectuer leur travail mais aussi de proposer dans leur rapport, la levée de l’immunité.
UN MANQUEMENT DU SENEGAL A SES OBLIGATIONS INTERNATIONALES
Dans un rapport intitulé « loi d’amnistie au Sénégal : Déni de justice » sorti en ce mois de janvier, Africkajom Center dirigé par Alioune Tine et le Rule of Law Impact Lab de l’université de Standford pointent un manquement du Sénégal à ses obligations
La loi d’amnistie adoptée en mars 2024 au Sénégal sur les faits liés aux manifestations politiques ayant secoué le pays entre février 2021 et février 2024 continue d’être décriée. Dans un rapport intitulé « loi d’amnistie au Sénégal : Déni de justice » sorti en ce mois de janvier, Africkajom Center dirigé par Alioune Tine et le Rule of Law Impact Lab de l’université de Standford pointent un manquement du Sénégal à ses obligations internationales. Parmi les recommandations faites au Sénégal, il y a la garantie « des poursuites pénales efficaces contre les auteurs de violations flagrantes des droits de l’homme »
«La loi d’amnistie viole les obligations internationales du Sénégal pour quatre raisons », c’est la conclusion tirée par Afrikajom Center et le Rule of Law Impact Lab de l’université de Stanford dans son rapport intitulé « Loi d’amnistie au Sénégal : Déni de justice » publié en ce mois de janvier. « Premièrement, la loi ne prévoit pas de recours effectif pour les victimes de violations des droits de l’homme, y compris des réparations et un mécanisme permettant aux victimes de faire entendre leur cause. Deuxièmement, la loi ne protège pas le droit des victimes et des peuples à la vérité sur les violations des droits de l’homme. Troisièmement, la loi viole l’obligation du Sénégal de poursuivre et condamner les auteurs de violations flagrantes des droits de l’homme. Enfin, l’amnistie sénégalaise est une amnistie générale ou inconditionnelle, qui exempte de poursuites de vastes catégories d’auteurs de violations graves des droits de l’homme. Les auteurs n'ont pas à satisfaire à des conditions préalables pour pouvoir bénéficier de la loi, notamment celles visant à garantir individuellement la divulgation complète de ce qu'ils savent sur les crimes couverts par l'amnistie. De telles amnisties sont contraires au droit international », explique-t-on dans le document.
Les signataires rappellent que le Sénégal a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), la Convention contre la torture (CAT), la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) et le traité de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Et pour se « conformer à ses obligations internationales », ils ont fait savoir que « la République du Sénégal devrait garantir le droit à un recours effectif des victimes de violations des droits de l’homme liées aux manifestations politiques qui ont eu lieu entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024 ». Selon eux, « cela inclut le droit des victimes à un recours effectif devant un tribunal ainsi qu’à obtenir réparation ».
Pour le Rule of Law, Impact Lab de la Standford Law School et Africajom Center, le Sénégal devrait aussi « garantir le droit des victimes et des sociétés à connaître la vérité sur les violations des droits de l’homme liées aux manifestations politiques qui ont lieu au Sénégal » aux mêmes dates. Ils recommandent également au Sénégal de « garantir des poursuites pénales efficaces contre les auteurs de violations flagrantes des droits de l’homme, notamment les homicides, la torture, les traitements cruels, inhumains ou dégradations et les détentions arbitraires ».
Pour rappel, près de 80 personnes ont trouvé la mort dans les manifestations politiques entre 2021 et 2024 au Sénégal. Adoptée en mars dernier à 94 voix pour, 49 contre et 3 abstentions, la loi d’amnistie couvre « tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle, compris entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, tant au Sénégal qu’à l’étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques, y compris celles faites par tous supports de communication, que leurs auteurs ont été jugés ou non ».