EXCLUSIF SENEPLUS - Une histoire de famille ? Mansour Faye et Aliou Sall aux premières loges - Les enjeux de transparence des marchés publics - Avec les éditorialistes de SenePlus, René Lake et Paap Seen
Aide alimentaire Covid-19 de l'État du Sénégal : point d'étape. Le gouvernement sénégalais a décidé, pour soutenir les foyers, en particulier ceux nécessiteux ou qui vivent de revenus liés à un emploi informel, de leur fournir des vivres alimentaires en cette période de restriction de mobilité et d'activité professionnelle réduite. Après un léger retard, la distribution des vivres a commencé par Yène et Guinaw Rails. Il s'agit de 100 kg de riz, 10 litres d'huile, 10 kg de sucre et du savon.
La distribution est gérée par Mansour Faye, ministre en charge du Développement communautaire et non moins beau-frère du président Macky Sall. Le comité de suivi de la Force Covid-19 a aussi été mis en place avec le Général Francois Ndiaye à sa tête.
Aliou Sall, maire de Guediawaye et aussi frère du président, est membre de cette Force Covid-19, qui a récolté des milliards d'aide de personnes physiques et entreprises du secteur privé. Quelques polémiques ont entouré les marchés de gré à gré liés à l'aide alimentaire Covid-19.
Deux éditorialistes de SenePlus autour du présentateur Ousseynou Nar Gueye de Tract.sn : à Washington, René Lake et à Dakar, Paap Seen.
MULTIPLE PHOTOS
QUI SE CACHE DERRIÈRE CES TRÈS POPULAIRES PAGES DE FAUSSES CITATIONS SUR LE COVID-19 ?
Poutine, le président de Madagascar ou encore Didier Raoult... de nombreuses citations de personnalités publiques ont circulé ces dernières semaines sur les réseaux sociaux. Elle sont toutes inventées par un réseau de jeunes Congolais pour faire du buzz..
Les Observateurs de France 24 |
Alexandre Capron |
Publication 07/05/2020
Depuis le début de la pandémie de coronavirus Covid-19, une trentaine de citations publiées sur des pages Facebook congolaises attribuées à des personnalités publiques comme l’infectiologue français Didier Raoult, le président français Emmanuel Macron ou le président malgache Andry Rajoelina recueillent un franc succès sur Facebook, mais s’avèrent toutes inventées. La rédaction des Observateurs de France 24 a mené l’enquête et retrouvé les administrateurs de ces pages : des Congolais d’une vingtaine d’années qui disent créer ces publications "pour le buzz".
Depuis le mois de mars, des publications partagées des milliers de fois essaiment sur les fils Facebook de nombreux internautes, principalement africains ou de la diaspora africaine, et sont régulièrement signalés par des utilisateurs des réseaux sociaux à la rédaction des Observateurs de France 24.
Ces publications ont toujours le même format : une ou deux photos de la personne et du sujet en question, avec une citation souvent choc en lien avec la pandémie de Covid-19 : l’une des premières repérées par notre rédaction avait été attribuée en mars dernier à l’épidémiologiste français Didier Raoult, qui aurait prétendument appelé "les Africains à ne pas prendre le vaccin de Bill Gates contre le coronavirus". Cette citation s’était avérée totalement inventée.
Depuis, de très nombreuses ont suivi : l’ouverture d’une enquête de Donald Trump sur Bill Gates concernant un vaccin que le milliardaire prétendait élaborer ; une rencontre entre Emmanuel Macron et le président malgache Andry Rajoelina pour discuter du breuvage Covid-Organics élaboré à partir de la plante Artemisia annua et promu par Madagascar comme solution contre le Covid-19 ; ou encore une prétendue déclaration du directeur de l’OMS attestant de l’efficacité de ce même médicament malgache. Aucune de ces affirmations n’est vraie.
Au moins cinq pages gérées par des internautes en République démocratique du Congo
Les publications que nous avons identifié sont initialement apparues sur au moins cinq pages Facebook, toutes calquées sur le même format : "V É R I T É", "Grass’d-Vérité. ", "Grass’d-Vérité 2.", "Browns-Liberté.", et "B R O W N S". Cette dernière page a été supprimée de Facebook, mais les quatre autres sont toujours actives et comptent entre 36 000 et 150 000 abonnés chacune. Elles sont chacune administrées par les trois mêmes personnes basées en République démocratique du Congo et ont été créées entre juillet 2019 et janvier 2020.
Les photos illustrant les propos de cette page sont par ailleurs toujours hors contexte : la prétendue rencontre d’Emmanuel Macron avec le président malgache Andry Rajoelinia est illustrée par une photo datant de mars 2019 et prise lors du One Planet Summit au Kenya, plus d’un an avant le début de l’épidémie de Covid-19.
"Notre page peut gagner jusqu’à 5000 abonnés par jour"
En analysant ces cinq pages et les informations laissées par leurs administrateurs, comme leur compte Instagram, la rédaction des Observateurs a pu en identifier au moins deux et rentrer en contact avec l’un d’entre eux.
Il s'agit d'un étudiant à l'université de Kinshasa, âgé de 20 ans, dont nous avons décidé de ne pas dévoiler l'identité. Il a créé ces groupes avec deux de ses amis pour "publier des informations réalisables ou pas (sic)" selon ses mots. Il explique : "On invente des informations pour se faire des abonnés, comme par exemple sur la visite d’Emmanuel Macron à Madagascar. Mais notre objectif c’est de publier des informations pour qu’elles se réalisent. Par exemple celle d’une année blanche en RDC pour l’éducation : c’est une information probable au moment où on la publie [cette publication a par la suite été démentie par le ministre de l’Education selon cet article de l’AFP Factuel, NDLR]."
Notre stratégie, c’est de partager ces publications dans plusieurs groupes comme RDC News 24h/24 [qui compte 504 000 membres, NDLR] ou Radio Okapi [forum d’expression libre de 300 000 membres, NDLR]. Nous donnons aux internautes une information nouvelle, qu’ils n’ont pas encore lue ailleurs, et c’est pour cela qu’elle est beaucoup partagée. Grâce à cela, notre page peut gagner jusqu’à 5000 abonnés par jour. En un mois, nous en avons eu plus de 60 000 sur "V É R I T É" par exemple.
Le jeune homme assume donc pleinement le caractère inventé des publications et concède ne pas indiquer à ses lecteurs que les publications sont fausses "pour des raisons stratégiques "et "pour ne pas être déconsidéré [par le public]". Sur sa page Facebook personnelle, on découvre une personne qui ne croit pas en la réalité de la pandémie de Covid-19 en RDC et milite notamment pour une "année blanche" pour les étudiants en République démocratique du Congo. Des opinions personnelles qu'il a ensuite transformé en "information" via les pages qu'il administre.
Des jeunes Congolais issus de la même école qui se copient
Face au Covid-19 et au confinement, parfois très dur, décidé par nombre de gouvernements, les femmes sont les premières touchées. La ministre conseillère chargée du Genre Euphrasie Kouassi Yao vante l’ingéniosité des Ivoiriennes
Sputnik France |
Christine H. Gueye |
Publication 07/05/2020
Face au Covid-19 et au confinement, parfois très dur, décidé par nombre de gouvernements africains, les femmes sont les premières touchées. Au micro de Sputnik France, la ministre conseillère chargée du Genre Euphrasie Kouassi Yao vante l’ingéniosité des Ivoiriennes et leur solidarité pour se protéger tout en continuant à gagner leur subsistance.
«C’est vrai qu’il faut manger, mais pour le faire, il faut d’abord être en vie. C’est pour cela que nous appliquons strictement les mesures barrières avec une relative facilité pour la distanciation car elle coûte zéro franc. Cet élément nous a permis de convaincre plus facilement les femmes dans la mesure où elles savent qu’elles n’ont rien à dépenser pour préserver leur vie et se battre pour l’entretenir. Et les résultats sont là, tangibles!», a expliqué fin avril l’invitée Afrique de Sputnik France, la ministre ivoirienne conseillère du Genre Euphrasie Kouassi Yao, confinée dans sa résidence de Cocody Riviera à Abidjan depuis le 17 mars.
Partout dans les grandes villes africaines, le même dilemme se pose. Faut-il laisser les habitants mourir de faim ou de maladie? Car enfermer les gens dans les bidonvilles sans eau, sans électricité et, bien souvent, sans recours médical ne peut être que la dernière option. Au Kenya ou en Afrique du Sud, qui reste le pays le plus touché par la pandémie à ce jour sur le continent avec 7.220 cas confirmés, des émeutes de la faim ont déjà eu lieu. Elles ont dû être réprimées sous les coups de bâton et à grand renfort de gaz lacrymogènes.
Pour les femmes africaines, ce dilemme est encore plus grave puisque le confinement est bien souvent synonyme de violences conjugales accrues. Alors que faire? Comment les mobiliser et les aider à lutter contre cette catastrophe sanitaire? Tout en évitant qu’elle ne se transforme en une catastrophe économique, puisqu’il leur est interdit de se déplacer, de commercer ou de vaquer à des activités génératrices de revenus pour nourrir leurs enfants.
Pour Euphrasie Kouassi Yao, la réponse est claire. Il ne s’agit pas de se lamenter mais de réagir en unissant ses forces. Le 24 avril dernier, cette militante de longue date pour l’autonomisation des femmes a lancé le projet BASE, dont l’acronyme signifie «Banque d’amour et de solidarité efficace». Une initiative qu’elle pilote avec la chaire Unesco «Eau, femmes et pouvoir de décisions» –dont elle est la titulaire– et l’Organisation de femmes du compendium des compétences féminines de Côte d’Ivoire (Cocofci) –qu’elle coordonne depuis neuf ans.
Une contribution de 1.000 francs CFA (1,50 euro) est demandée à chaque adhérent de BASE qui a obtenu le soutien des hommes pour la fabrication industrielle de masques. Une fois fabriqués, ceux-ci seront distribués gratuitement aux personnes les plus vulnérables, notamment aux diabétiques avec de l’insuline. Cette distribution s’accompagnera de transferts monétaires pour les plus nécessiteux grâce à des cartes prépayées éditées par les opérateurs téléphoniques.
«Face au Covid-19, il faut faire preuve de solidarité. Pas d’entraide sociale mais bien de solidarité, car c’est ce qui va nous apporter des solutions à long terme en Afrique. Ici, en Côte d’Ivoire, nous avons du coton, du fil et du caoutchouc à profusion. Qu’est-ce qui nous empêche de les transformer en masques au lieu d’en importer? En combinant nos ressources, sur le plan humain, et grâce aux contributions de nos membres et de ceux qui nous soutiennent, nous allons commencer en créant une usine pour fabriquer des masques», a déclaré Euphrasie Kouassi Yao au micro de Sputnik France.
Selon le Centre pour la prévention et le contrôle des maladies de l’Union africaine, la Côte d'Ivoire avait enregistré, au 5 mai, un décès supplémentaire et 32 nouveaux cas de maladie à coronavirus, portant à 1.464 le nombre de cas confirmés et à 18 celui de décès.
Ce qui la met très loin, pour l’instant, derrière l’Égypte, deuxième pays le plus touché avec 6.813 cas recensés, suivie par le Maroc, l’Algérie, le Nigeria et le Ghana.
Grâce à quelques «mesures ingénieuses» –comme coudre ses propres masques ou faire soi-même son gel ou son savon pour se laver les mains–, la ministre conseillère du Genre se dit convaincue qu’il n’y a aucun obstacle que les quelque 15.000 femmes cadres, productrices et agricultrices, membres du Cocofci, ne puissent surmonter. Et ce, malgré le confinement et la recrudescence des violences conjugales et domestiques qu’il peut engendrer.
«Cette maladie est venue nous rappeler que l’être humain est au centre de toutes choses. On peut avoir des ressources financières ou être un homme politique bien placé et mourir du Covid-19. Amour, solidarité et audace, jamais les valeurs qui fondent notre action au compendium n’ont été aussi utiles. Les mesures ingénieuses pour les femmes ivoiriennes, c’est de faire au mieux avec ce que nous avons», a-t-elle ajouté.
Reste les violences domestiques qui défraient régulièrement la chronique en ces temps de confinement. Certes, la Côte d’Ivoire n’est pas le seul pays en Afrique à être confronté à ce phénomène, mais il semble s’aggraver.
Juguler les violences domestiques
Selon les associations de défense des droits des femmes présentes dans la capitale ivoirienne, –coupée du reste du pays depuis le début du confinement–, le contexte actuel, notamment les mesures édictées dans le cadre de la riposte sanitaire, contribuerait à amplifier les violences conjugales.
«Avec le ralentissement économique et le couvre-feu [de 21 heures à 5 heures du matin], Abidjan est chaque soir le théâtre de drames qui se déroulent à huis clos», selon Irad Gbazalé, la présidente de l’ONG Femmes en action.
Le manque de structures d’accueil pour ces femmes n’aide pas, même s’il existe déjà à Abidjan un Centre de prévention et d'assistance aux victimes des violences sexuelles (Pavios) qui recueille des femmes victimes de violences domestiques. Que pourraient faire les autorités ivoiriennes pour y remédier ?
«Ce genre de centre doit être mieux équipé et réorganisé, comme en France, pour répondre aux besoins. Même s’il n’y a que 10% des femmes qui sont violentées en Côte d’Ivoire, il faut que l’on s’organise pour les accueillir au cas où ce phénomène s’amplifierait. Nous travaillons également à un numéro vert qu’elles pourront appeler en toute confiance», répond Euphrasie Kouassi Yao.
Elle insiste, toutefois, sur le fait que le ministère ivoirien de la Femme préfère quant à lui travailler de façon globale dans le cadre d’un programme de lutte contre les violences faites au genre. «Un peu comme la Côte d’Ivoire l’avait fait pour la santé de la reproduction», rappelle-t-elle.
Ils ont en commun d’avoir été des footballeurs de grand talent et de n’avoir jamais disputé une phase finale de Coupe d’Afrique des Nations (Can). Pour une raison ou pour une autre. Nous vous proposons d’aller à la rencontre de cette belle brochette de joueurs qui auraient certainement fait bonne figure dans cette compétition si courue. Aujourd’hui Diène Faye.
Certains diront que c’est l’un des plus gros « oublis » du football sénégalais. D’autres, plus intransigeants, parleront de « la plus grosse injustice » du foot national en relation avec la Can. Bruno Metsu, le coach qui avait conduit les « Lions » en finale de la Can 2002 et en quarts de finale du Mondial de la même année, lui, avait préféré plaider coupable de … n’avoir pas été informé que le Sénégal disposait d’un tel attaquant. C’était en 2003, alors qu’il était l’entraîneur d’Al Aïn aux Émirats arabes unis. Lors d’un match de championnat contre Al Wahda, le Français avait tellement été frappé par la performance du Sénégalais (dont un but inscrit sur coup franc des 35 mètres) qu’il l’a abordé au coup de sifflet final. « Il a commencé à me parler en anglais et je lui ai dit que j’étais Sénégalais. Il n’en revenait pas. Il m’a juré qu’il n’avait jamais entendu parler de moi. Sinon, il m’aurait sélectionné et j’aurais certainement été titulaire avec les Lions », raconte aujourd’hui Diène Faye. Mieux, « Metsu qui, par la suite, passait régulièrement me voir chez moi, m’a dit qu’il allait rectifier un tort, une erreur. Pour se racheter, il a appelé Robert Budzinski et c’est comme ça que j’ai été recruté par Nantes. À 33 ans, passer directement d’un club des Eau au Fc Nantes, il faut dire que ce n’est pas courant ».
Retraité des terrains depuis plusieurs années, Diène Faye n’en revient toujours pas que malgré ses folles statistiques et son parcours, il n’ait jamais été retenu pour disputer une phase finale de Can. C’était mal parti pour lui dès la Can 92 au Sénégal, puisque même meilleur buteur du championnat (23 réalisations), il n’avait même pas été présélectionné. « C’est certainement parce que je jouais au Stade de Mbour. Si j’étais au Jaraaf ou à la JA, ce serait une autre affaire », se désole-t-il. Il s’était consolé en se disant qu’avec les Sénéfs (Sénégalais de France, comme l’on appelait alors des expatriés), c’était peut-être compréhensible. Encore que…
Deux ans plus tard, lorsque le Sénégal avait été repêché pour remplacer l’Algérie à la Can en Tunisie, Diène Faye qui était passé entre-temps à l’As Douanes, avait encore été oublié malgré ses 22 buts qui en avaient fait le meilleur artificier local. « Ce n’est qu’alors que l’équipe était à Tanger, au Maroc, pour sa préparation finale que l’on a pensé à moi. Mais, en concertation avec mon président de club Babacar Diop, j’avais refusé d’y aller. Car, c’était juste pour la forme, les choix avaient été faits. La preuve, aucun des joueurs appelés à rejoindre Tanger dont Akel Issam, Matar Wade Ndoye ou Seyni Diatta n’avait finalement été retenu », explique-t-il.
Respect de Yekini, Abdoulaye Traoré
Borduré lorsqu’il évoluait au pays, Diène Faye l’a encore plus été quand il a migré dans les pays du golfe. « De 1995 à 2001, j’ai toujours été meilleur buteur du championnat d’Arabie saoudite. Avec le club de Hilal, j’ai remporté 3 fois la Coupe d’Asie et une fois la super coupe d’Asie ». C’est peut-être parce qu’il était trop pris sur le front asiatique avec son club, qu’il n’avait pas pu se libérer pour venir faire la préparation en direction de la Can 2000. À son grand regret. Mais il avait gagné le respect de grands footballeurs africains qui évoluaient avec lui en Arabie saoudite : Yekini, Sam Abouo, Amokachi, Abdoulaye Traoré, Amunike ! Tous avaient du mal à comprendre pourquoi le Sénégal ne faisait pas appel à ses services. « Tous ces gens avaient disputé au moins une Can et certains même une Coupe du monde. Et pourtant, j’étais plus performant qu’eux en clubs. C’est surtout cela qui me fait le plus mal ».
L’argument du faible niveau du championnat saoudien brandi pour expliquer le black-out, en 1994 notamment, sur les Sénégalais qui y évoluaient Diène Faye le balaie d’un revers de la main. « Au contraire, c’est bien plus exigeant de jouer là-bas. On est obligé d’être performant et au top tout le temps. Sinon, les présidents n’hésitaient pas à résilier ton contrat ». En plus, le Mbourois se prévaut d’avoir réussi une performance qui aurait une bonne place dans le Guinness des records : « par deux fois, j’ai été meilleur buteur du championnat d’Arabie saoudite et de celui du Qatar, la même année ». En fait au terme des 7 mois de championnat saoudien, il était recruté comme « pigiste » pour 3 à 4 mois dans l’émirat voisin (au club de Saad Wakra) où il rattrapait et dépassait tous les buteurs.
Malgré tout, l’écho de ses performances ne parvenait toujours pas aux oreilles des décideurs du foot sénégalais. Même, d’après Diène Faye, les « Lions » ont terminé leur participation au Mondial par un crochet en Arabie saoudite, il s’était trouvé des mordus du ballon rond pour demander pourquoi, lui n’était pas du lot. Mais son président d’alors, lui avait donné un lot de consolation : « il m’avait offert la même somme d’argent que les « Lions » qui avaient participé au Mondial avaient reçue ». Ce n’était cependant pas une question d’argent. Il ne comprendra jamais le sort qui lui a ainsi été fait.
La prédiction de Weah…
Alors qu’il évoluait à Wahda aux Émirats arabes unis, Diène Faye révèle s’être lié d’amitié avec le Libérien George Weah qui était alors à Al Jazira. « On jouait au basket ensemble tous les lundis. Et il avait pour habitude de me dire qu’il voulait être un jour président du Liberia et qu’il était sûr qu’il le deviendrait ». Ce qu’il est devenu depuis le 22 janvier 2018.
LA COUR SUPRÊME MAINTIENT L'INTERDICTION DE RAPATRIEMENT DES MORTS DU CORONAVIRUS
Un collectif contestait devant la Cour la décision des autorités de proscrire le retour de ces corps jusqu'à nouvel ordre par crainte de contamination
Un collectif de Sénégalais avait saisi, à travers un pool d’avocats, la Cour suprême pour contester la décision de l’Etat du Sénégal d’interdire le rapatriement des corps de citoyens sénégalais décédés du coronavirus à l’étranger.
La Cour suprême a rejeté, jeudi, la requête portant annulation de la décision d’interdiction du rapatriement des dépouilles de personnes décédées du coronavirus. Un jugement qui va dans le sens défendu par les avocats de l’Etat du Sénégal.
Au cours de sa plaidoirie, l’agent judiciaire de l’Etat avait évoqué une situation d’exception donc des mesures exceptionnelles s’imposaient pour justifier l’interdiction du rapatriement des corps de Sénégalais décédés du coronavirus à l’étranger. Il avait poursuivi en revenant sur une décision prise sur la base des recommandations du Comité national des épidémies. L’avocat général reconnaissait, lui, qu’il s’agit, certes, d’une décision douloureuse pour les familles mais l’Etat a voulu prendre des précautions proportionnelles à l’ampleur de la pandémie. Ils demandent à la chambre de ne pas céder à la requête de la partie adverse de lever l’interdiction du rapatriement des corps de Sénégalais décédés du coronavirus à l’étranger.
La décision de la Cour suprême va à l’encontre donc de la demande de l’association qui avait pris les services d’un pool d’avocats pour contester la mesure prise par l’Etat du Sénégal.
Dans leur requête, les avocats jugeaient illégale la décision de l’Etat sénégalais car elle porte atteinte à « la liberté religieuse, culturelle et de conscience ». Le pool d’avocats avait également mis l’accent sur le fait que la mesure ne figure pas parmi les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour lutter contre la propagation de l’épidémie à coronavirus. Enfin ils avaient indexé une mesure discriminatoire car elle crée deux types de citoyens de sénégalais: ceux qui ont le droit d’être inhumé au Sénégal et ceux qui n’en ont pas le droit à cause d’une maladie.
Avec cette décision de la Cour suprême, il n’est donc toujours pas permis le rapatriement de corps de Sénégalais décédés au coronavirus à l’étranger. Ce qui désole Me Assane Dioma Ndiaye, membre du pool d’avocats.
Me Assane Dioma Ndiaye : » Là, on nous renvoie à l’incertitude »
« J’avoue que nous ne comprenons pas la démarche du juge. Parce qu’il dit d’une part il y’a urgence, qu’il y’a atteinte à une liberté fondamentale mais il dit qu’on ne peut pas dire que cette atteinte est illégitime parce que, dit-il toujours, il y’a un risque probable, un risque plausible. Il dit qu’il y’a un controverse la nature de contagiosité du corps de la personne décédée, les scientifiques ne sont pas unanimes là-dessus. En fait, le juge renvoie les parties dos à dos. Parce qu’aujourd’hui on aurait souhaité que cette contradiction soit purgée et qu’on retrouve une nation unie, soudée. Si on nous avait opposé des arguments scientifiques, des arguments sanitaires, je pense que nos clients, la diaspora serait prête à accepter cette décision. Mais là, on nous renvoie à l’incertitude. On nous dit que le juge administratif ne peut pas apprécier un risque. Or même en état d’urgence, le juge administratif conserve son pouvoir d’appréciation. C’est un recours in concreto. Il s’agit d’apprécier concrètement si un rapatriement peut causer un dommage anormal et spécial. Et là, il faut nécessairement un avis de l’organisation mondiale de la santé. Il faut qu’on nous démontre que malgré tout le protocole funéraire, malgré tout ce que l’on a dit emballement, désinfection des corps et autres il faudrait qu’on nous démontra malgré tout cela un risque subsisterait. Mais quand on nous dit qu’on ne peut pas trancher et qu’au moins il faut admettre un risque plausible on est dans ce qu’on appelle une motivation hypothétique et dubitative. Alors que nous savons que cela n’est pas possible en droit.
Nous craignons hélas que ceci ne mette encore de l’huile sur des rancœurs, des frustrations. On aurait souhaité que même si les mesures n’étaient pas ordonnées que la décision soit de nature à apaiser, à convaincre même ceux qui avaient la pleine intention de faire venir leurs corps. Nous sommes d’accord oui au droit à la santé, nous sommes d’accord au droit à la santé mais si nous devons sacrifier des libertés fondamentales comme la liberté religieuse funéraire il faut qu’on nous démontra que l’exercice de cette liberté serait de nature à porter atteinte au droit de la santé. Or, nous avons démontré qu’en aucun cas si le protocole funéraire est appliqué strictement il y’a aucun risque pour les populations sénégalaises. Autre chose, on nous dit que l’enterrement des Sénégalais décédés au Sénégal ne présentent pas les mêmes risques que l’enterrement des Sénégalais décédés à l’étranger. On ne comprend pas cela. Franchement, on n’est sans voix face à une telle décision ».
SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX EN AFRIQUE, LES VACCINS DE LA COLÈRE
Alors que la communauté scientifique est engagée dans un contre-la-montre pour élaborer des traitements contre le covid-19, en Afrique la défiance envers les vaccins occidentaux s'affiche de plus en plus sur les réseaux sociaux
Alors que la communauté scientifique est engagée dans un contre-la-montre pour élaborer des traitements contre le nouveau coronavirus, en Afrique la défiance envers les vaccins occidentaux s'affiche sur les réseaux sociaux, puisant dans le souvenir des scandales médicaux qui ont jalonné l'histoire du continent.
Un logo montrant une seringue dans un cercle rouge barré du slogan "pas de test de vaccin en Afrique", un dessin d'une femme noire brandissant une machette sous la gorge d'un médecin blanc muni d'une seringue, des hashtags #nonauvaccinenafrique, #pasdetestdevaccinenafrique, #lAfriquenestpasunlaboratoire, #jenesuispasuncobaye...
Depuis plusieurs semaines, les réseaux sociaux africains grouillent de publications mettant en garde contre des vaccins "empoisonnés" qui seraient secrètement testés ou injectés sur le continent.
Début avril, des publications virales en Afrique de l'Ouest affirmaient que sept enfants étaient morts au Sénégal après avoir reçu "le vaccin de Bill Gates".Une vérification de l'AFP a montré que cette rumeur avait pour origine...une blague d'un marchand de cosmétiques dans la banlieue de Dakar.
Dans une autre vidéo partagée des dizaines de milliers de fois en Côte d'Ivoire également vérifiée par l'AFP, une femme se présentant comme une infirmière affirmait, elle, que les centres de dépistage allaient servir à vacciner la population à son insu par voie nasale.
Or, il n'existe pas de vaccin contre le coronavirus.Si une centaine de projets sont actuellement menés à travers le monde, dont une dizaine en phase d'essais cliniques, aucun ne devrait aboutir avant plusieurs mois.
- "Raciste et condescendant" -
Ces fausses affirmations ont connu un écho tout particulier après une discussion entre deux médecins le 1er avril à la télévision française, qui a suscité l'indignation dans de nombreux pays.
Evoquant l'intérêt de tester le vaccin anti-tuberculose BCG contre le coronavirus, l'un d'entre eux demandait notamment si "on ne pourrait pas faire ces tests en Afrique, où il n’y a pas de masques, pas de traitements, pas de réanimation".
Après certains pays d'Europe et d'Australie, l'Afrique du Sud a lancé lundi des tests analogues, menés sur 500 soignants.
Le continent africain est pour l'instant un des moins sévèrement touchés par la pandémie, avec 2.007 décès pour 51.569 cas officiellement recensés au 7 mai, selon un comptage réalisé par l'AFP à partir de données officielles.
"Il y a une longue histoire de défiance envers les vaccins en Afrique", explique Keymanthri Moodley, directeur du Centre pour l'éthique et le droit de la médecine à l'université de Stellenbosch (Afrique du Sud), en soulignant "l'impact énorme" de cette séquence télévisée.
"Ces gens font des annonces importantes, comme si nous n'avions pas voix au chapitre.C'est comme si on revenait à l'époque coloniale.Personnellement, je trouve cela raciste et condescendant", a déclaré à l'AFP l'ancienne ministre kényane de la Justice, Martha Karua.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS), régulièrement mise en cause dans ces publications où elle est accusée d'être le bras armé des puissances occidentales et de l'industrie pharmaceutique, assure que l'Afrique n'est pas un terrain d'expérimentations hasardeuses.
"Je veux vraiment rassurer les gens que les essais cliniques en cours actuellement sur le continent respectent les standards internationaux et suivent les mêmes protocoles que dans les autres pays développés", a déclaré à l'AFP le responsable du programme d'immunisation et de développement des vaccins pour l'OMS en Afrique, Richard Mihigo.
- "Docteur-La-Mort"-
Mais ces déclarations ont ravivé le souvenir de scandales médicaux qui ont marqué le continent jusque dans l'histoire récente.
Dans l'Afrique du Sud de l'apartheid, le sinistre "Docteur-La-Mort" Wouter Basson, qui dirigeait dans les années 1980 et au début des années 1990 le programme gouvernemental d'armement chimique et biologique, avait ainsi travaillé sur un projet -qui n'a pas abouti - de stérilisation des femmes noires par des substances qui devaient être injectées par les vaccins.
Au Nigeria, au tournant des années 2000, le géant pharmaceutique Pfizer a, lui, versé 75 millions de dollars en échange de l'arrêt de poursuites judiciaires, après des accusations d'essais d'un médicament contre la méningite menés à l'insu de la population en 1996.
La firme américaine assure avoir obtenu l'accord verbal des familles, ce que nient ces dernières qui affirment que le médicament, le Trovan, serait responsable du décès d'au moins onze enfants et de dommages physiologiques pour 189 autres.
Les révélations de plusieurs cas de médicaments anti-VIH frauduleux un peu partout sur le continent ont également "alimenté un fort ressentiment contre les hommes politiques et certains scientifiques", ajoute Keymanthri Moodley.
- Solutions locales -
"Plutôt que de balayer ces craintes en les qualifiant de +fausses rumeurs+ ou un +connaissances erronées+, elles devraient être écoutées et reconnues", estime Sara Cooper, chercheuse au Conseil de recherche médicale sud-africain.
Selon elle, des recherches menées par des scientifiques africains plutôt que des programmes étrangers "pourraient permettre de reconstruire une confiance collective et de réduire l'opposition".
Les remèdes locaux anti-coronavirus basés sur des plantes de la pharmacopée traditionnelle connaissent un grand succès, même si leur efficacité n'a pas été scientifiquement prouvée, à l'instar de la tisane à base d'artemisia lancée fin avril par le président malgache Andry Rajoelina.
Mais l'histoire a aussi montré l'utilité des vaccins, tempère Richard Mihigo: "Les gens savent que les épidémies arrivent quand il n'y a pas d'immunisation.On l'a vu avec la rougeole.Ils participent massivement aux campagnes de vaccination, ils en connaissent les bénéfices".
par Mamba Souaré et Victoria Peter
ET SI L'AFRIQUE S’ÉMANCIPAIT ENFIN DE "L'AIDE" ?
Les changements structurels qu'impose la crise liée au Covid-19 représentent une fenêtre d'opportunité pour nous essayer à un modèle de société différent, davantage collaboratif, solidaire, mais surtout développé en Afrique et pour l'Afrique
Le Point Afrique |
Mamba Souaré, Victoria Peter |
Publication 07/05/2020
Plus rien ne sera comme avant, et peut-être était-il temps ? Le virus qui fait « trembler » la planète ne reconnaît ni les frontières ni les jeux de puissance que notre monde a bâtis des décennies durant. La crise que nous traversons redistribue les « rôles » et ouvre à certains territoires, en particulier l'Afrique, l'opportunité de s'émanciper de modèles de coopération obsolètes. Une chose est sûre, pour dépasser nos défis communs, la coopération entre le « Nord » et l'Afrique se doit d'évoluer. Malheureusement, cette situation exceptionnelle ne semble pas engendrer une réflexion fondamentalement nouvelle dans les méthodes mises en œuvre. Les gouvernements africains francophones par exemple ont encore tendance à répéter les anciens schémas. D'autre part, les campagnes des Nations unies et de la Banque mondiale pour collecter les 100 milliards dont l'Afrique aura besoin pour surmonter la crise paraissent condamnées d'avance[1].
Du côté des « grandes puissances », malgré les appels de la France et de l'Allemagne à soutenir l'Afrique dans la lutte contre le Covid-19 lors du sommet virtuel du G20, aucune stratégie n'est véritablement amorcée. En réalité, ce nouveau départ ne pourra se faire sans la prise en compte des sociétés civiles africaines qui, sur le continent encore plus qu'ailleurs, complètent l'action des pouvoirs publics et participent pleinement à la vie de la cité.
Prendre en compte les sociétés civiles africaines
Regardons la réalité en face, l'aide au développement n'a pas réellement prouvé son efficacité par le passé. Il est peu probable que cette crise y change quoi que ce soit si on ne se décide pas à faire autrement. Éducation, transports, santé, les acteurs de l'aide sont coutumiers des « programmes d'urgence » et autres méthodes miracle. Mais, faute de prise en compte et d'implication des parties prenantes, ces projets échouent, comme en atteste la situation des systèmes sanitaires africains, soutenus ou carrément mis à mal à coups de « plans d'ajustement structurel » et de « plans de développement sanitaire » depuis les années 1980.
Ce n'est pas une raison, au contraire, pour se laisser aller à la fatalité. Car les signes d'espoir d'une prise en charge par les citoyens, entreprises, associations et publics impactés se multiplient. À travers le continent, des structures privées, parapubliques ou associatives, se mobilisent et s'organisent pour faire face aux défis du quotidien et désormais aux conséquences de la crise sanitaire. C'est à leur service que les moyens financiers et humains des bailleurs de fonds, des mécènes, des entreprises, doivent être consacrés. Car qui mieux que la société civile elle-même pour identifier ses besoins et participer à la redéfinition de son environnement ? Nous proposons d'inviter ces organisations à prendre part aux discussions, à faire remonter les réalités de leurs « expérimentations » pour ne plus leur proposer des solutions « clés en main », mais bien construire à leurs côtés : coconstruire, tout simplement.
Saisir la fenêtre d'opportunité ouverte par cette crise
Les changements structurels qu'impose la crise liée au Covid-19 représentent une fenêtre d'opportunité pour nous essayer à un modèle de société différent, davantage collaboratif, solidaire, mais surtout développé en Afrique et pour l'Afrique. Les Ivoiriens, Ougandais, Sud-Africains, Algériens… n'attendent pas le vote des programmes à New York ou à Washington pour agir. On observe depuis quelques années des dynamiques panafricaines qui se construisent sur les fondamentaux des cultures africaines tels que la communauté et la solidarité, depuis trop longtemps éclipsés par des modèles importés de l'Occident.
Ces traditions se transposent désormais facilement du virtuel au réel grâce aux réseaux sociaux et à l'Internet mobile, très largement répandus sur le continent. Grâce aux groupes Facebook et aux discussions WhatsApp, les associations, entrepreneurs et représentants de communauté peuvent compléter l'action publique et faire entendre leur voix pour préparer la réponse à la crise sanitaire, lutter contre les fake news, coconstruire des solutions de sensibilisation (voir par exemple cette vidéo diffusée dans toutes les langues du Sénégal), sonder les populations et parfois même mettre en œuvre des projets tests, etc.
Une force d'innovation locale à encourager
L'ingéniosité caractérise les initiatives qui émergent pour répondre aux défis sanitaire, alimentaire, social et économique. À ce titre, Sô-Dôkôtôrô, qui met en relation patients et médecins au Mali ou encore le FabLab d'Abobo à Abidjan (le Baby Lab) qui produit des visières de protection contre le virus grâce à une imprimante 3D, sont de bons exemples. Ces mobilisations ont besoin de relais humains et financiers pour continuer à servir leur communauté, gagner en compétence et déployer leurs modèles.
Plus que jamais cette situation inédite doit être mise au service de l'action concrète et contribuer à renforcer les capacités de mise en œuvre des « leaders communautaires ». Au travers de programmes numériques de formation « à l'initiative » comme ceux de la Fondation Skoll ou d'afriktivistes (qui forme aux nouvelles compétences digitales et au journalisme), pour commencer. Pour permettre à ces mobilisations de grandir et perdurer, il sera nécessaire de compléter ces formations par des mises en relation, en ligne et sur le terrain. Makesense Africa en a déjà pris le parti et relie sa communauté de citoyens engagés, d'entrepreneurs qui innovent pour la société, d'associations et d'ONG locales avec des personnes et structures qui ont des moyens humains techniques et financiers pour les aider.
Et si on se prenait à rêver d'un monde post-coronavirus, dans lequel l'aide au développement ne serait plus cette injonction venue d'en haut, mais une véritable coopération globalisée impliquant largement les citoyens qu'elle est censée aider ?
[1] Chiffre avancé par la Commission économique des nations unies pour l'Afrique.
LA RÉUSSITE POUR MOI EST UNE SUCCESSION D’ÉCHECS RÉPÉTÉS
L’ancien entraîneur des Lions du basket est en confinement en France. Abdourahmane Ndiaye «Adidas» s’est confié dans une interview avec la Ligue féminine de basketball
L’ancien entraîneur des Lions du basket est en confinement en France. Abdourahmane Ndiaye «Adidas» s’est confié dans une interview avec la Ligue féminine de basketball (Lfb)
Comment vas-tu Abdou ?
Je vais bien, je suis à Aix-enProvence auprès de ma famille. Je me ressource ici dans cette période difficile.
Que deviens-tu ?
Après Villeneuve d’Ascq (en 2012), j’ai entraîné les garçons de Lille pendant deux ans (Pro B). Ça s’est mal terminé mais bon le métier est difficile, rien n’est permanent sauf le changement. Je garde toujours le positif dans les difficultés que je vis. Puis j’ai observé une période de repos après ces longues années de coaching. Je suis retourné au Sénégal pour y entraîner l’Equipe nationale masculine (en 2017).
Sur une échelle de 1 à 10, à quel niveau suis-tu encore le championnat de Ligue féminine ? 7/10 : ma période en Ligue féminine m’a laissé beaucoup de bons souvenirs, sur le plan humain et sportif. J’en garde beaucoup d’amis que ce soit des présidents, des entraîneurs, des joueuses. La grandeur de notre métier, ce sont les relations humaines. Je suis encore le basket féminin à travers Lfb Tv ; il y a une bonne évolution avec des équipes qui ont émergé comme Lyon, Montpellier, Roche Vendée. Le championnat est toujours très relevé et reconnu.
Quel est ton plus beau souvenir de carrière ?
Je me rends compte qu’il n’y a pas d’autre luxe que les relations humaines. Il y a eu un lien affectif avec les joueuses que j’ai entraînées mais aussi celles que je n’ai pas entraînées. D’un point de vue sportif, il y a la montée avec Limoges en première division, mon passage à Aix avec la Coupe de France en 2000 et l’Euro-coupe en 2003, la médaille d’argent à l’Euro des 20 ans avec l’Equipe de France et mes titres d’entraîneur de l’année. Puis il y a cette distinction de la Ligue féminine lors de l’Open Lfb 2016 avec mon ami Philippe Legname. Ça a été très important pour moi ; la reconnaissance fait partie des valeurs qui me gouvernent.
Et le moins bon ?
Je garde toujours les choses positives au milieu des difficultés, des déceptions, des vexations. On dit souvent, en tant qu’entraîneur, que c’est un métier composé des gens qui sont virés ou qui vont l’être. J’ai vécu un moment difficile avec Villeneuve d’Ascq, après huit ans là-bas. Mais j’en garde un souvenir extraordinaire et notamment le titre en 2017 remporté par mon ancien assistant (Fred Dusart), même si je n’y étais plus.
C’est peut-être ce qu’on retient après des moments de rupture mais ça fait partie de la vie. La réussite, pour moi, est une succession d’échecs rectifiés. Mon passage dans le milieu féminin m’a énormément apporté, j’ai dû apprendre et ça m’a permis de devenir ce que je suis aujourd’hui.
UN MODÈLE S’ÉRIGE EN EXEMPLE
A Sagatta Nguet, les populations, la mairie ainsi que les Forces de l’ordre se sont donné la main pour barrer la route au coronavirus.
La lutte contre le Covid-19 est un combat de tous. A Sagatta Nguet, les populations, la mairie ainsi que les Forces de l’ordre se sont donné la main pour barrer la route au coronavirus.
C’est un exemple de lutte contre le coronavirus. A Sagatta Gueth, une commune du département de Kébémer, sous la houlette de la mairie, les populations et la gendarmerie ont uni leurs forces pour barrer la route au Covid-19.
La mairie, qui a fermé le marché hebdomadaire dès l’apparition des premiers cas de Covid19, a distribué 4 mille masques aux 18 mille habitants de la commune. C’est la première étape d’un plan de 8 axes.
Selon un communiqué détaillant la stratégie, les élèves en classe d’examen sont suivis avec la collaboration des enseignants, soutient le maire de Sagata Gueth, Elhadji Amar Lô Gaydel dans un communiqué. M. Lô souligne que des vivres ont été distribués aux 35 écoles coraniques éparpillées dans les 72 villages que compte la commune. Un don d’un million Cfa a été fait au Force-Covid19.
La gendarmerie a, pour sa part, veillé au respect scrupuleux du couvre-feu et la fermeture du marché hebdomadaire. «En attendant l’arrivée de l’appui de l’Etat du Sénégal aux populations de la commune qui constitue plus de 2200 ménages dont 909 ont été sélectionnés dans le cadre de l’aide «Force Covid-19», les autorités municipales ont décidé de suivre et observer le mouvement de la distribution de l’aide en toute équité, transparence et efficience afin de combler le vide et ajuster les manquements», informe le communiqué du maire de Sagata Gueth.