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27 septembre 2025
LE DESTIN TRAGIQUE DE F.N
Elle a été trainée dans la boue, humiliée, son intimité violée et les vidéos balancées sur les réseaux sociaux, sur la base de fallacieuses accusations de vol. Les associations de lutte pour les droits humains s'alarment de cet épisode malheureux
Le destin est parfois cruel.Cette jeune fille âgée 29 ans dont la vidéo est devenue virale sur les réseaux n’a jamais pensé qu’un tel sort s’abattrait sur elle. Accusée de vol par les auteurs de lavidéo, la jeune Thiessoise souffre de troubles mentaux depuis son recrutement dans la fonction publique. Sortie avec un master en gestion au prestigieux Centre Africain d’Etudes en Gestion (CESAG), la jeune fille a été ligotée et ses seins tripotés par ses bourreaux. Elle n’est pas encore consciente de l’horrible scène. Mais sa famille promet de traduire en justice ses bourreaux. D’ailleurs, ces derniers sont interpellés et placés en garde-à-vue à la police de Dieuppeul à la suite de la saisine de l’AJS, d’Amnesty,du collectif contre les violences faites aux femmes et Jamara.
Elle a été trainée dans la boue, humiliée, son intimité violée et les vidéos balancées sur les réseaux sociaux sur la base de fallacieuses accusations de vol. Alors qu’il n’en est rien de tout cela. La jeune fille âgée de 29 ans ne jouit pas de toutes ses facultés mentales. Le destin de ce cadre recruté récemment dans la fonction publique, est tout simplement cruel. La victime est dépeinte par sa famille que«L’As» a jointe au téléphone comme une jeune femme affable, courtoise et pudique. C’est cela d’ailleurs qui a choqué sa mère qui une commerçante très respectée à Thiès. Née à Thiès, elle a eu un cursus scolaire lisse. Elle a décroché son master au Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion (CESAG) tout en espérant intégrer la fonction publique pour mettre en applications son savoir. Mais c’était ignorer ce que le destin lui réserve. «Elle a été informé de son recrutement dans la fonction publique pendant le ramadan. Ses problèmes ont commencé dès qu’elle a été confirmée dans son recrutement. Cela a commencé avec des problèmes d'insomnie. Elle était devenue insomniaque avant de commencer à délirer. Depuis lors, elle se soigne et se portait mieux», témoigne une de ses proches câblée par L’As. A en croire cette dernière, la nouvelle recrue a pris service lundi dernier à Dakar, mais elle n’a travaillé que trois jours avant qu’elle ne rechute.
L’altercation qui a révélé ses troubles mentaux
Alors que la maladie commence à réapparaître dès qu’elle a commencé à travailler, elle s’est rendue dans une boutique pour se payer des habits, jeudi dernier. Après quelques échanges avec le vendeur, ils ont eu une prise de bec. Selon nos interlocuteurs, le vendeur l’a traité de voleuse. Surtout qu’à l’approche des fêtes, de nombreuses femmes font le tour des boutiques pour commettre des larcins. Du coup, les vendeurs sont devenus très méfiants à l’endroit de leurs clientèles. Le boutiquier la soupçonnait d’en faire partie. Issue d’une famille respectable à Thies, la jeune dameest entrée dans une autre boutique à côté pour faire ses achats. Mais le gars l’a suivie pour dire au vendeur qu’il a affaire à une voleuse. La jeune fille qui était déjà particulièrement agitée pète les plombs. D’après nos interlocuteurs, elle a eu à endommager quelques affaires dans la boutique. C’est ainsi que les deux jeunes l’ont ligotée avant de la conduire à l’intérieur de la maison. Ils l’ont filmée tout en tripotant ses parties intimes. Finalement, elle est remise à la police de Dieuppeul pour destruction de matériels et blessures occasionnées à un jeune. «Elle n’est pas consciente de la scène jusqu’à présent. Il ne lui reste plus que son nom. Si un jour, elle voit les vidéos, cela pourrait lui être fatale», affirme dévastée une de ses sœurs. La police de Dieuppeul a avisé son père, un retraité respectable résident à Thiès. Venu récupérer sa fille jeudi dernier, il est allé présenter ses excuses aux bourreaux pour la casse. Mais ces derniers ont attendu trois jours plus tard, c’est-à-dire le dimanche 19 juillet, pour publier la vidéo sur les réseaux sociaux. Devenue virale, la vidéo a suscité une vague d’indignation des internautes. «Elle a perdu son ordinateur et son téléphone. Ils ont pris également sa chaine et ses boucles d’oreilles. Elle est doublement victime», soutient notre interlocuteur . «La famille va porter plainte afin que tout le monde sache qu’elle n’a pas volé. Son seul tort, c’est qu’elle a perdu la tête. Au contraire, ce sont les jeunes qui lui ont volé son ordinateur et son téléphone en plus de ses bijoux. Ils répondront de leurs actes devant la justice», clame-t-elle.
Les auteurs de la vidéo interpellés par la police de Dieuppeul
La famille bénéficie du soutien de l’Association des Femmes Juristes (AJS) et de l’Ong Jamra qui ont décidé de porter plainte contre les auteurs de la vidéo dégradante. Jamra et l’AJS n’ont pas attendu la famille de la victime pour déposer des plaintes. Aussitôt, les éléments du commissariat de Dieuppeul ont mis aux arrêts les mis en cause. «Je félicite la police de Dieuppeul pour cette réaction diligente. La fâcheuse tendance à laisser se développer une justice populaire, peut conduire à de graves dérives, susceptibles d’instaurer dans la société sénégalaisele règne de la «loi de jungle», qui ne fera qu‘affaiblir et exposer dangereusement les couches sociales vulnérables. Les auteurs de la vidéo exhibant dans les réseaux sociaux, les attributs féminins d’une présumée voleuse viennent d’être arrêtés par la police de Dieuppeul», informe le porte-parole de Jamra. Mame Mactar Guèye renseigne que l’AJS, Amnesty, le Collectif contre les violences faites aux femmes et Jamra s’engagent, après avoir saisi les autorités policières compétentes, à assurer gratuitement un accompagnement juridique à cette famille, très affectée par les épreuves que traverse présentement leur fille cadette. Elle a repris son traitement psychiatrique dans un hôpital de la place. Elle avait un dossier médical qui atteste ses troubles mentaux.
Par Macodou SENE
DECENTRALISATION ET POUVOIR DE SUBSTITUTION DE L’ETAT
Dans un Etat unitaire comme le Sénégal, le corollaire de la décentralisation, c’est la déconcentration qui est une technique de répartition des compétences au sein d’une même entité juridique
Exemple de la dernière modification de l’article R 207 du Code de l’Urbanisme sur l’autorisation de construire
Par décret n° 2020-1463 du 10 juin 2020 portant modification de l’article R 207 du décret n° 2009-1450 du 30 décembre 2009 portant partie réglementaire du Code de l’Urbanisme, il a été introduit des dispositions conférant, au représentant de l’Etat territorialement compétent, le pouvoir de délivrer une autorisation de construire, en cas de carence du maire. Si certains y voient une avancée, d’autres, en revanche, considèrent cette modification comme un recul de la décentralisation, ou encore, « une mise à l’épreuve de la décentralisation intégrale » (sic).
Le Sénégal est un Etat unitaire avec un système de décentralisation qui a connu plusieurs évolutions depuis l’accession du pays à la souveraineté internationale en 1960. La décentralisation territoriale, dont il s’agit ici, fait référence au transfert, par le législateur, d’une partie des compétences de l’Etat à d’autres entités juridiques publiques, les collectivités territoriales, dotées de la personnalité morale et gérées par une assemblée délibérante élue au suffrage universel et un exécutif élu par l’assemblée délibérante en son sein.
Dans un Etat unitaire comme le Sénégal, le corollaire de la décentralisation, c’est la déconcentration qui est une technique de répartition des compétences au sein d’une même entité juridique, l’Etat, au profit des échelons locaux qui ne sont pas dotés d’une personnalité juridique autonome.
Il s’agit de conférer à des représentants du pouvoir central, dits autorités administratives (gouverneurs, préfets, sous-préfets), des compétences initialement exercées directement, notamment par les ministres. Les bénéficiaires de ces délégations sont des fonctionnaires nommés, qui restent dans une relation hiérarchique avec l’autorité centrale et non pas soumis à un contrôle démocratique par les électeurs.
Ainsi, une collectivité territoriale, démembrement de l’Etat, se voit confier des compétences par ce même Etat, sous le contrôle de son représentant territorialement compétent.
S’agissant de la délivrance de l’autorisation de construire en matière d’urbanisme, le maire reste toujours compétent.
Toutefois, en cas de carence de l’organe exécutif de la commune, le représentant de l’Etat territorialement compétent délivre l’autorisation de construire, en vertu de son pouvoir de substitution que lui confère le décret n° 2020-1463 du 10 juin 2020 portant modification de l’article R 207 du décret n° 2009-1450 du 30 décembre 2009 portant partie règlementaire du Code de l’Urbanisme. Cette modification renforce, en outre, les garanties offertes aux requérants en matière d’autorisation de construire.
La dernière modification du Code de l’Urbanisme confère un pouvoir de substitution au représentant de l’Etat
Le représentant de l’Etat dispose d’un pouvoir de substitution lorsque le maire refuse ou néglige de prendre un acte qui lui est imposé par la loi ou qui s’impose dans l’intérêt de la commune. Au Sénégal, si ce pouvoir existait déjà en matière de police municipale et en matière budgétaire, il n’en était pas de même s’agissant de l’autorisation de construire.
Aux termes de l’article 119 du Code général des Collectivités territoriales, la police municipale a, sous réserve des dispositions de l’article 123 du même Code, pour objet d’assurer le bon ordre, la sûreté, la tranquillité, la sécurité et la salubrité publiques.
A ce sujet, il convient de préciser que l’article 123 susvisé porte sur les pouvoirs des représentants de l’Etat en matière de police, qu’ils exercent sans préjudice, sous certaines conditions, de ceux du maire en la matière. C’est que le maire exerce ses pouvoirs de police municipale, sous le contrôle du représentant de l’Etat.
En matière budgétaire, si le budget n’est pas adopté au 31 mars de la gestion à laquelle il s’applique, le représentant de l’Etat le règle et le rend exécutoire dans les quinze (15) jours suivant cette date, en vertu de l’article 254 alinéa 2 du Code général des Collectivités territoriales. De même, lorsque le budget n’est pas voté en équilibre réel, le représentant de l’Etat est tenu de le constater et de proposer les mesures correctives nécessaires, conformément aux dispositions de l’article 256 du même Code.
S’agissant de l’autorisation de construire, c’est un acte administratif préalable et obligatoire par lequel une autorité publique constate que l’exécution de travaux peut être autorisée au regard de règles relatives à la localisation, à la nature, à l’importance, au volume, à l’implantation, à l’aspect général des constructions projetées et leur harmonie avec les lieux environnants, au regard des prescriptions d’urbanisme et des servitudes de tous ordres, applicables à l’emplacement considéré, ainsi que des équipements publics et privés existants ou prévus.
L’autorisation de construire doit également respecter les dispositions législatives et réglementaires en vigueur en matière de sécurité, d’hygiène, de construction et d’esthétique. En France, l’autorisation de construire prend l’appellation de permis de construire.
Ce permis a été instauré, dans sa conception actuelle, par l’ordonnance du 27 octobre 1945, qui avait pour objet d’unifier des règles complexes. Cependant, la règle de l’autorisation de construire admet quelques exceptions prévues à l’article R 215 du Code de l’Urbanisme.
Il s’agit de :
- travaux courants d’entretien, de réparation ou de ravalement de constructions existantes qui n’apportent aucune modification extérieure au caractère desdites constructions et ne prévoient pas de peinture ou d’habillage de façade dans un but publicitaire ;
- travaux de construction de clôtures d’une hauteur inférieure à deux (2) mètres autres que celles bordant les grandes artères, notamment les boulevards et avenues, les places publiques existantes ou projetées ;
-travaux urgents de caractère conservatoire prescrits par l’autorité compétente pour la réparation ou la démolition de murs, bâtiments ou édifices quelconques longeant la voie ou la place publique, menaçant ruine et pouvant, par leur effondrement, compromettre la sécurité.
De même, par arrêtés conjoints du ministre chargé de l’Urbanisme et d’autres ministres intéressés, sont également exemptés, sur tout le territoire national ou dans certaines zones seulement, certains types de constructions ou de travaux déterminés en raison, notamment de leur caractère militaire ou sécuritaire ou de leur faible importance, à condition qu’ils ne soient pas soumis, par ailleurs, à des dispositions législatives ou réglementaires spéciales.
Au total, le pouvoir de substitution s’exerce aux deux conditions suivantes : le constat d’une carence du maire ; une mise en demeure préalable et écrite, servie par le représentant de l’Etat, au maire. Cette dernière condition n’est pas requise en matière d’autorisation de construire.
La portée de la modification de l’article R207 du Code de l’Urbanisme
A titre de rappel, la décision relative à la demande d’autorisation de construire est notifiée au demandeur dans un délai de vingt-huit (28) jours calendaires pour les dossiers ordinaires et quarante (40) jours calendaires s’agissant des dossiers complexes, à compter du dépôt de la demande, aux termes de l’article R 206.
En cas de demande de pièces ou renseignements complémentaires, les délais susvisés courent à compter du jour de leur réception, constatée par un récépissé ou par un avis de réception postale. En vue du respect des délais impartis, l’article R 206 prévoit les dispositions ci-après : l’utilisation d’une liste standard de pièces administratives pour faciliter le contrôle du dossier.
Cette liste est une pièce constitutive de la demande d’autorisation que tout requérant doit signer et déposer ; la systématisation de la consultation simultanée des services techniques concernés, le dossier étant déposé en sept (7) exemplaires. Ce qui permet de transmettre, pour instruction, un exemplaire à chaque service concerné ; la motivation des avis techniques émis par les services consultés ; l’encadrement des différents intervenants dans des délais précis, conformément à l’annexe II du décret.
A cet effet, il était prévu qu’une circulaire de l’ancien Premier Ministre fixât les dispositions appropriées pour un respect des délais prescrits.
La modification de l’article R 207 confère un pouvoir de substitution au représentant de l’Etat, auquel elle impose un délai de délivrance de l’autorisation de construire, en cas de carence du maire. Il est, dorénavant, fait obligation au représentant de l’Etat territorialement compétent, préfet ou sous-préfet, selon le cas, de délivrer, sous huitaine, l’arrêté portant autorisation de construire, sur saisine du requérant, à condition que la construction projetée soit conforme aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur.
Dès lors, le représentant de l’Etat ne dispose pas de pouvoir discrétionnaire mais plutôt d’une compétence liée. Il intervient à l’expiration des délais fixés par l’article R 206, susvisé, vingt-huit ou quarante jours calendaires, selon le cas.
Outre l’instauration d’un pouvoir de substitution, l’article R 207, modifié, impose au représentant de l’Etat un délai de délivrance de l’autorisation de construire. Cette modification présente, pour le requérant, l’avantage d’obtenir une décision explicite du représentant de l’Etat , opposable à tous, et non plus implicite du maire, en cas de refus de délivrer l’autorisation de construire.
Macodou SENE
Administrateur civil principal de classe exceptionnelle
Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement du Secrétariat général du Gouvernement
Maire de la Commune de Niakhar, Département de Fatick
Ancien Directeur de Cabinet du Ministre de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire
28 000 MOUTONS DE TABASKI RECENSÉS À KAOLACK
A une dizaine de jours de la Tabaski, la région de Kaolack a enregistré 28.000 têtes de moutons sur un besoin estimé à 50.000, a notamment assuré lundi Samba Ndiobène Kane en marge d’une visite de suivi dans cette localité
Kaolack, 21 juil (APS) – Quelque 28 000 têtes de moutons sont déjà disponibles sur les différents marchés et points de vente de la région de Kaolack dont les besoins pour la fête de la Tabaski sont de l’ordre de 50 000, a relevé le ministre de l’Elevage et des Productions animales.
A une dizaine de jours de la Tabaski, la région de Kaolack a enregistré 28.000 têtes de moutons sur un besoin estimé à 50.000, a notamment assuré lundi Samba Ndiobène Kane en marge d’une visite de suivi dans cette localité.
Il s’est félicité du niveau d’approvisionnement dans la mesure où 18 000 têtes avaient été recensées à la même période l’année dernière, soit une hausse de 10 000 moutons.
"Il ne s’agit pas d’une satisfaction totale et entière mais ces chiffres sont encourageants. Ce sont des tendances importantes que nous souhaiterions se poursuivre afin que chaque sénégalais qui le désire puisse acheter un mouton", a indiqué le ministre de l’Elevage et des Productions animales.
Il a toutefois réitéré son appel aux sénégalais de prendre des dispositions idoines pour acheter à temps les moutons afin d’éviter les rassemblements sur les points de vente dans un contexte de crise sanitaire liée au coronavirus.
LA VIDEO-SURVEILLANCE AU SECOURS DES COMMERÇANTS
Malgré la pandémie du covid19, les préparatifs de la Tabaski vont bon train. Dans la commune de Keur Massar, en particulier, les magasins, cantines et boutiques sont pris d’assaut par une clientèle hétéroclite majoritairement composée de demoiselles.
Malgré la pandémie du covid19, les préparatifs de la Tabaski vont bon train. Dans la commune de Keur Massar, en particulier, les magasins, cantines et boutiques sont pris d’assaut par une clientèle hétéroclite majoritairement composée de demoiselles. Pour se prémunir contre les vols qui se multiplient à l’approche des fêtes, les commerçants font de plus en plus recours à la vidéo- surveillance.
A Keur Massar, une commune populeuse située dans la lointaine banlieue de Dakar, les cantines et les boutiques sont prises d’assaut par les clients mais aussi toutes sortes de badauds. Devant cette cohue, c’est un véritable casse-tête pour les commerçants de surveiller toutes les personnes qui entrent dans leurs boutiques. Surtout que, hélas, beaucoup d’entre ces clients ont de mauvaises intentions.
Des vidéos sont ainsi devenues virales sur les réseaux sociaux et dans lesquelles on voit des bonnes dames faire écran devant des commerçants afin de permettre à leurs complices de fourrer prestement entre leurs jambes des tissus ou autres articles. Les choses se passent tellement vite que les vendeurs n’y voient souvent que du feu.
Face à la récurrence de ces vols, les commerçants ont donc recours à la surveillance par vidéo. Au niveau de la station de la commune de Keur Massar, Serigne Modou y tient une boutique spécialisée dans la vente de tissus en tous genres. « L’expérience que nous avons de ce métier nous apprend chaque jour beaucoup de choses. Notamment à propos des modes opératoires des voleuses de tissus. Le plus souvent, elles viennent en groupes de 3 ou 4 personnes. Elles font semblant d’acheter et prennent tout leur temps pour divertir le commerçant qui ne sent jamais le piège, puisqu’elles sont souvent bien habillées et rien chez elle ne peut indiquer qu’elles sont des voleuses » renseigne le vieux commerçant, égrenant les perles de son chapelet.
Selon notre interlocuteur, l’apport de la vidéo est d’une importance capitale dans la mesure où le travail de surveillance est plus facile. En outre, le fait que les éventuels voleurs soient au courant de l’assistance vidéo a un effet dissuasif. Le vigile qui assistait à la conversation saisit la balle au rebond. « Souvent, elles soignent bien leur mise avec des allures de grande dames de la classe supérieure.
Des habits de luxe en plus de cheveux naturels de luxe. Ce qui fait que, personnellement, je n’ai plus confiance à aucune cliente même si elle descend d’une voiture de luxe à moins qu’elle soit une habituée de la maison » dit-il en ne quittant pas de l’œil une dame qui venait d’entrer. Un autre commerçant faisant recours à la surveillance vidéo garde fraichement en mémoire les multiples vols dont il a été victime. Il lui est même arrivé d’accuser ses jeunes assistants ou vigiles avant de se rendre compte qu’il s’agissait d’un groupe de jeunes filles qui écumaient les marchés de la capitale. « J’ai perdu des millions dans ces vols avant que je ne fasse recours à la vidéo-surveillance qui m’a permis d’identifier mes voleuses avec le soutien de la police » narre le commerçant qui n’a depuis lors aucune confiance aux femmes qui pénètrent dans sa boutique.
Et de la banlieue au centre-ville, un peu partout dans la ville, beaucoup de commerçants font aujourd’hui recours à des caméras enregistreuses pour se prémunir d’éventuels vols. C’est le cas au marché HLM5 où toutes les grandes boutiques possèdent une vidéo-surveillance. « C’est une façon de réduire les vols. Si les prétendus voleurs savent que la boutique possède une vidéo surveillance, cela freine leur ardeur. Cependant avec l’analphabétisme, certaines femmes ignorent cet aspect et se font facilement prendre », renseigne le gérant d’une de ces boutiques.
Des vols dont les auteurs sont pour la plupart de belles driankés ou des demoiselles bien sous tous rapports mais, hélas, de grandes voleuses. Et souvent quand des commerçants sont victimes de ces vols, ils n’hésitent pas à balancer des vidéos sur les réseaux sociaux pour l’identification des voleuses. C’est ainsi que plusieurs dames de bonne famille ont ainsi été prises en flagrant délit grâce aux vidéos et au grand dam soit de leurs époux soit de leurs familles et de leurs connaissances.
4 DÉCÈS ET 37 NOUVELLES CONTAMINATIONS ANNONCÉS
Ces nouvelles infections ont été détectées à partir de tests virologiques réalisés sur des échantillons de 369 sujets, soit un taux de positivité de 10, 03, %, a expliqué le Directeur de la prévention.
Dakar, 21 juil (APS) – Le ministère sénégalais de la Santé a dénombré mardi 37 nouvelles contaminations de Covid-19 et fait état de quatre décès supplémentaires, portant à 174, le nombre de personnes ayant succombé à la maladie depuis son apparition dans le pays.
Ces nouvelles infections ont été détectées à partir de tests virologiques réalisés sur des échantillons de 369 sujets, soit un taux de positivité de 10, 03, %, a expliqué le Directeur de la prévention.
Intervenant lors du point quotidien sur l’épidémie, le docteur El Hadji Mamadou Ndiaye a souligné que les nouvelles contaminations enregistrées au cours des dernières 24 heures concernaient 27 cas jusque-là suivis par les services sanitaires, un cas importé à partir de Saint-Louis et 9 autres issus de la transmission communautaire.
Six parmi ces contaminations dont la source est inconnue ont été localisées dans la région de Dakar, deux à Touba, dans la région de Diourbel (centre) et une autre à Thiès (ouest), a fait savoir le docteur Ndiaye.
Le Directeur de la prévention a également annoncé la guérison de 42 patients s’ajoutant aux 6002 recensés depuis l’apparition de la maladie au Sénégal, le 2 mars.
A la date d’aujourd’hui, 8985 cas positifs de Covid-19 ont été officiellement déclarés dans le pays dont 174 décès et 2766 patients encore sous traitement dans les différents centres dédiés à la maladie.
Parmi les sujets en observation, 40 sont des cas graves admis en service de réanimation, selon le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
LE SYTJUST ET LE MINISTRE MALICK SALL ONT RENOUÉ LE DU DIALOGUE
La réunion tripartite entre le ministère de la Justice, le Haut Conseil du Dialogue social et le Sytjust s’est terminée hier aux environs de 21. Va-t-on vers une décrispation au sein de la justice ?
La réunion tripartite entre le ministère de la Justice, le Haut Conseil du Dialogue social et le Sytjust s’est terminée hier aux environs de 21. Va-t-on vers une décrispation au sein de la justice ? Au sortir de la réunion, les parties ont refusé de communiquer sur les discussions qu’elles venaient d’avoir. Toutefois nos sources nous renseignent qu’il pourrait y avoir une issue heureuse de cette réunion qui a été rendue possible par la présidente du Haut Conseil du dialogue social, Mme Innocence Ntap Ndiaye.
Les travailleurs de la Justice entendaient aller jusqu’au bout de leur lutte pour l’application d’un protocole signé entre l’ex-ministre de la Justice, Pr Ismaïla Madior Fall, et leur syndicat, Sytjust. Les camarades de Me Aya Boun Malick Diop ont tenté de paralyser tout le système judiciaire pour tordre le bras au gouvernement afin d’obtenir gain de cause. Depuis plusieurs semaines, ils enchaînaient les mots d’ordre de grève. Ils ont d’ailleurs décrété encore une nouvelle grève de 72 h ce lundi. Pourquoi le protocole d’accord tarde-t-il à être appliqué ? Difficile de répondre avec précision à cette question. Ce qui est sûr, en revanche, c’est qu’un véritable dialogue de sourds s’était installé entre d’une part les travailleurs de la justice affiliés au Sytjust et le ministre de la Justice, Me Malick Sall. Le Sytjust exige de l’Etat la publication dans le journal officiel du protocole d’accord signé en octobre 2018 ainsi que l’application du décret présidentiel. Tout serait parti de l’accord signé entre l’ex- ministre de la Justice, Pr Ismaïla Madior Fall, et le Sytjust à la veille de la présidentielle. Le ministre, dans le but d’apaiser les ardeurs des greffiers, aurait fait des promesses qu’il est impossible de tenir aux travailleurs de la Justice dans le but de les amadouer.
Les dessous d’une loi discriminatoire
L’accès des greffiers, au bout d’une ancienneté de dix ans au moins, au corps des Administrateurs desgreffes et leur accès, après dix ans d’ancienneté, à la hiérarchie A2, constituent une disparité dans le fonctionnement et les règles d’organisation du Centre de formation judiciaire. L’article 50 du décret 2019-413 permet aux greffiers hiérarchie B2 ayant accompli au moins dix ans d’ancienneté, d’intégrer le corps des Administrateurs de greffe hiérarchie A1 après une formation de douze mois au C.F.J (Centre de Formation Judiciaire). L’article 51 du même décret prévoit que les greffiers ayant accompli moins de dix années de service B2 peuvent demander leur admission au CFJ pour une formation de douze mois conduisant à l’obtention du diplôme de greffier classé à la catégorie A2. L’article 49 dudit décret permet aux greffiers en chef B1 d’intégrer le corps des ADG A1 après une formation de douze mois au CFJ. Ces dispositions ne remettent-elles pas en cause les principes qui jusque-là servaient à caractériser la Fonction publique en ce qu’elle fonde la promotion à la hiérarchie supérieure uniquement sur l’ancienneté ? Elle ignore de manière absolue le critère du diplôme ou du concours professionnel.
Accès des citoyens à la fonction publique
Par ailleurs le décret 2019-413 consacre l’exclusivité du concours professionnel pour accéder au corps des Administrateurs de greffe (ADG). Le concours professionnel est en effet l’unique voie d’accès au corps des ADG et il n’est ouvert qu’aux greffiers en chef et auxgreffiers. Au même moment, les concours professionnels de l’Ecole nationale d’Administration (ENA) pour l’accession à la hiérarchie A sont ouverts aux greffiers, ce qui constitue une violation de la règle de l’égal accès des citoyens à la Fonction publique. Enfin, sur un autre plan, pour permettre l’élévation du corps des greffiers de la hiérarchie B à la hiérarchie A, le décret susvisé élève le niveau de recrutement pour le concours direct à Bac+3. Cette mesure consacre une option qui va éliminer des milliers de potentiels candidats. Si l’on considère que la catégorisation en hiérarchies est fondée sur la nature du travail confié aux fonctionnaires concernés, il est difficile de justifier ce changement de hiérarchie. Il convient de souligner que le ministère de la Fonction publique chargé des équilibres nécessaires aux droits et charges des fonctionnaires de l’Etat, s’est toujours opposé à ce changement automatique de hiérarchie concernant les greffiers. La question qui mérite d’être posée est de savoir si les droits acquis ne peuvent pas être invoqués pour s’opposer à la modification du décret 2019-413. (Décret n°2019-413 du 30 janvier 2019, portant création du Centre de formation judiciaire).
CORA FALL RACONTE SON COMPAGNONNAGE AVEC FEU SERIGNE PAPE MALICK SY
Selon Cora, Al Makhtoum lui avait confié que Pape Malick Sy n’était pas seulement son ami, mais également son frère car ils appartenaient à la même famille
Etant alité pendant le décès du porte-parole du khalife général des Tidianes Pape Malick Sy, le président Cora Fall qui entretenait d’excellentes relations avec le marabout avec qui il a cheminé pendant une période, a tenu à lui rendre hommage, mais également à revenir sur les relations qui les liaient, à travers des extraits tirés de son œuvre autobiographique qu’il est en train d’écrire et consacrés au défunt marabout.
Le président Cora Fall a tenu avant tout à présenter ses condoléances au khalife général des Tidianes de même qu’à toute la famille de Seydi El Hadj Malick SY et plus particulièrement à l’épouse du défunt et à ses enfants. Cora Fall est revenu sur le soutien que Pape Malick Sy lui avait accordé pendant la période où il avait l’ambition d’aller à la conquête de la 5e coordination du Parti socialiste de Rufisque. C’était à une époque où les barons de ce parti régnaient en maîtres sur l’ensemble des coordinations socialistes du Sénégal.
Le maire honoraire du Rufisque renseigne également dans son livre que c’est grâce à Pape Malick Sy qu’il avait été reçu par Serigne Cheikh Tidiane Sy Al Makhtoum dans sa résidence à Fann. Serigne Cheikh lui avait demandé de revenir le lendemain seul, pour déjeuner en sa compagnie et aussi pour discuter plus amplement avec lui avant de lui donner sa bénédiction. C’est lors de cette deuxième rencontre que Serigne Cheikh lui avait fait une révélation à savoir qu’il soutenait Alioune Badara Mbengue lors d’une déclaration qu’il avait faite chez Mbaye Diop Fary Mbaye, directeur de l’hôpital Aristide Le Dantec, pendant cette période. Et Cora Fall aussi d’informer le marabout que son engagement était relatif à l’amour qu’il avait pour sa ville et à sa détermination de travailler à son développement.
Selon toujours Cora, Al Makhtoum lui avait confié que Pape Malick Sy n’était pas seulement son ami, mais également son frère car ils appartenaient à la même famille. Serigne Cheikh avait convoqué l’Histoire en lui rappelant que le grand-père et homonyme de Pape Malick Sy, à savoir El Hadj Malick Sy, était l’ami de son grand grand-père à lui, Cora, El Hadj Amadou Fall. Raison pour laquelle, durant les séjours du vénérable El Hadj Malick Sy à Rufisque, il élisait toujours domicile chez El Hadj Amadou Fall. Serigne Cheikh a donc indiqué à son hôte que, rien que pour cette raison, il allait lui donner sa bénédiction.
Cora Fall donne un adiya de 500.000 frs à Serigne Cheikh qui lui offre en retour… 10 millions de francs !
Comme demandé par le marabout, l’ancien député-maire de Rufisque était donc revenu le lendemain en compagnie de Pape Malick Sy, pour remercier Al Makhtoum de son soutien mais aussi profiter de l’occasion pour lui remettre la somme de 500.000 francs en guise de adiya à titre symbolique. Serigne Cheikh, grand seigneur, en plus de lui avoir retourné l’enveloppe, s’empressa d’ouvrir son armoire pour remettre à Cora une somme de… 10.000.000 francs pour l’encourager dans son combat politique ! Et sur le champ, raconte Cora, Al Makhtoum avait donné instruction à Pape Malick Sy d’aller vers ses disciples pour les informer de sa décision de soutenir Cora Fall. A partir de ce moment, Cora Fall était constamment avec Pape Malick Sy, et il arrivait souvent qu’ils se retrouvent au niveau de leur quartier général à Bambilor, non loin de Rufisque, pour travailler en toute sérénité. Ce qui leur permettait de mettre à jour les registres dans lesquels étaient consignés les noms de tous les militants.
Dans son autobiographie, Cora Fall fait aussi un bref retour sur le passé pour évoquer le combat politique qu’il a eu à mener pour une démocratie à l’intérieur du PS. Lorsque le bureau politique du PS avait décidé d’envoyer une commission nationale de vente de cartes et de renouvellements simultanés des instances de base du parti dans l’ensemble des comités, sous la supervision du secrétaire politique, Moustapha Niass à l’époque, ce dernier avait délégué Abdoulaye Niang comme commissaire. Ce dernier était secondé par une équipe pour l’accompagner dans sa mission.
Selon Cora Fall, n’eût été le courage politique, la détermination, l’engagement et l’esprit militant de Moustapha Niass, cette démocratie interne au parti socialiste pour laquelle il se battait, n’aurait jamais vu le jour. Il a aussi rappelé que ces renouvellements se sont déroulés jusqu’à 4h du matin en présence des forces de sécurité (GMI). Et il a fini par remporter la victoire au niveau des 11 sections, sur les 12 que comptait la 5e coordination de Rufisque. La seule section qui avait échappé à cette razzia, était celle dirigée par Doudou Cissé, directeur de l’Imprimerie nationale à l’époque, et Badara Mamaya Sène, l’ancien maire de Rufisque qui vient lui aussi malheureusement de nous quitter.
A en croire Cora Fall, depuis cette période, il n’avait jamais été battu à des élections à Rufisque au temps du règne du PS. Les seuls revers politiques qu’il avait eu à subir, c’était sur la base de complots au niveau du parti ou au niveau de l’institution municipale de Rufisque. Il a tenu aussi à rendre hommage aux jeunes qui, en 1975, avaient 16 ou 17 ans mais qui, quand même, s’étaient organisés dans tous les quartiers et six ans après, étaient devenus les électeurs de la ville de Rufisque. Ces jeunes ont largement participé, à travers leur engagement citoyen, à le soutenir dans son combat politique, qui avait abouti à sa victoire en 1980. Cora dit revoir encore la joie et l’immense plaisir sur le visage de Pape Malick Sy qui, ce jour-là, très heureux, était comblé par cette victoire qui était aussi la sienne. Voilà les raisons pour lesquelles, le maire honoraire de Rufisque dit avoir consacré une partie importante de son ouvrage biographique en cours d’édition au défunt porte-parole du khalife général des Tidianes.
Cora assure qu’il a été le premier jeune socialiste sous Senghor, en 1980, à succéder à un baron à la tête d’une coordination PS sur l’ensemble du territoire national. Ce qui eut l’effet d’ouvrir une brèche dans le cercle très fermé de secrétaires généraux de coordinations dont l’essentiel était contrôlé par des gérontocrates. En effet quelque temps après cette victoire de l’alors président de la Jeune chambre économique du Sénégal, des jeunes commencèrent à prendre le relais à la tête des coordinations du Parti socialiste à l’image de Jacques Diouf (défunt secrétaire général de la FAO) à Saint Louis, Robert Sagna à Ziguinchor, en passant par Mar Diouf à Bargny, Falilou Kane à Diourbel etc…
Notre interlocuteur se souvient que feu Bara Diouf, à l’époque directeur général du quotidien national Le Soleil, avait surnommé les jeunes de sa génération qui avaient succédé aux barons « les hommes du président ». Une manière de faire allusion au président Abdou Diouf, qui était de leur génération qui venait de succéder au président Léopold Sédar Senghor et qui partageait la même vision que ces jeunes loups concernant la marche du Parti socialiste. Le maire honoraire de Rufisque soutient qu’il ne pouvait faire l’impasse sur l’histoire qui le lie à Pape Malick Sy, qui avait été toujours à ses côtés, depuis que Al Makhtoum leur avait donné sa bénédiction.
Le président Cora Fall se souvient qu’un mois avant le rappel à Dieu de Pape Malick Sy, le défunt porte-parole du khalife général des Tidianes, ayant eu écho qu’il était alité, s’était empressé de lui rendre visite à son domicile et avait même tenu à ce qu’ils prennent une photo ensemble. C’est la dernière fois que Cora Fall l’a vu jusqu’à avoir reçu l’information de son rappel à Dieu. « Puisse Allah l’accueillir dans Son saint paradis tout en continuant de veiller sur sa famille » a prié, pour conclure, le président Cora Fall à l’endroit de son regretté ami Pape Malick Sy.
«POURQUOI LE PEN SENEGAL EVITE UN ENVAHISSEMENT DE L'ASSOCIATION…»
Président du Pen Sénégal, le colonel Moumar Guèye explique dans cet entretien les grands fondements de cette structure dédiée aux gens de la plume mais presque méconnue de ses principaux acteurs. Entretien…
Président du Pen Sénégal, le colonel Moumar Guèye explique dans cet entretien les grands fondements de cette structure dédiée aux gens de la plume mais presque méconnue de ses principaux acteurs. Entretien…
Le Témoin - Mon colonel, pouvez- vous nous présenter de façon succincte le Pen International ?
Colonel Moumar GUEYE - Le sigle P.E.N est un acronyme du mot anglais « pen » (stylo). Il résume les différents métiers de l’écriture : P comme Poets (Poètes), Playwrights (dramaturges) ; E comme Essayists (essayistes), Editors (Éditeurs); N comme Novelists (Nouvellistes), Non-fiction authors. Le PEN a été fondé en 1921 à Londres par Catherine Amy Dawson Scott. C’est une association internationale d’écrivains, apolitique. Elle bénéficie d’un statut de catégorie à l’UNESCO et d’un statut consultatif au Conseil économique et social des Nations Unies. Le PEN, qui a donné naissance à Amnesty International, a pour but de rassembler des écrivains de tout pays attaché aux valeurs de paix, de tolérance et de liberté sans lesquelles la création devient impossible. Présentement, le PEN international est composé de 144 centres, dans 101 pays à travers le monde. C’est une tribune offerte aux écrivains. Il leur offre l’occasion de discuter librement de leur travail et de s’exprimer au nom des écrivains réduits au silence à travers le monde… Il est également ouvert aux poètes, aux romanciers, aux essayistes, aux nouvellistes, aux éditeurs, aux historiens, aux auteurs dramatiques, aux critiques littéraires, aux traducteurs, aux journalistes et aux scénaristes qui partagent, tous, le même intérêt pour le métier et l’art de l’écriture. Ils ont tous comme dénominateur commun leur engagement dans la liberté de s’exprimer librement par le mot écrit…
Vous êtes Président du Pen Sénégal, cependant cette tribune offerte aux gens de la plume est presque méconnue au Sénégal. Qu’est-ce qui explique cela ?
Il convient de rappeler que le Centre PEN Sénégal existait au Sénégal bien avant les indépendances. Il a été successivement présidé par le poète Léopold Sédar Senghor, Ousmane Socé Diop, Birago Diop, Ousmane Sembène, Mbaye Gana Kébé... C’est sous le régime du Président Abdoulaye Wade et la présidence de M. Mbaye Gana Kébé que le 73ème Congrès international du PEN a eu lieu à Dakar du 1er au 10 juillet 2007. L’actuel président de la République, M. Macky Sall, était alors président de l’Assemblée nationale. Ce Congrès a eu un éclatant succès ! Après mon élection en qualité de président du PEN, j’ai fait part au bureau exécutif de ma volonté de ne pas pouvoir diriger une association qui ne serait pas reconnue par les autorités de notre pays. C’est ainsi que le bureau exécutif s’est employé à reconstituer les archives du PEN Sénégal. Malheureusement, après plusieurs mois de recherches au ministère de l’Intérieur en charge des libertés publiques, nous n’avons trouvé aucune trace de document officiel concernant l’existence du Centre PEN Sénégal. En réalité, force était de reconnaître que le PEN Sénégal existait, certes, mais il était tout simplement jumelé à l’Association des écrivains du Sénégal. C’est ainsi que dans l’article 4 du règlement intérieur de l’AES, il est mentionné que « le PEN Sénégal est une cellule de l’Association des Écrivains du Sénégal. Son Président est proposé par le Président de l’AES de même que les membres du bureau. Après ce constat, le Bureau exécutif, en accord avec le Président de l’AES, a décidé de faire du Centre PEN Sénégal une association de plein droit en régularisant son existence en se faisant délivrer un récépissé de déclaration d’association sous le numéro 0 1 9 1 5 7 / M I N T / D G A T / DLP/DLAPA/BA du 30 janvier 2019. C’est ainsi que le PEN Sénégal a été « recréé » à Dakar, conformément aux dispositions du code des obligations civiles et commerciales. Il répond au statut d’une association à but non lucratif dénommée PEN SÉNÉGAL. L’association est reconnue par le PEN INTERNATIONAL et le Gouvernement du Sénégal. Sa durée est illimitée et son siège installé à Kër Birago Gu Bees. Il faut préciser que le PEN Sénégal est une association apolitique. Il bénéficie d’un statut de catégorie à l’UNESCO et d’un statut consultatif aux Nations Unies. Le PEN Sénégal a pour but de rassembler des écrivains attachés aux valeurs de paix, de tolérance et de liberté, sans lesquelles la création devient impossible. Il contribue également à favoriser la liberté d’expression et de circulation des écrivains.
La structure est ouverte aux journalistes. Mais qu’est-ce qui a été fait dans ce sens ?
Effectivement le PEN est également ouvert aux journalistes, mais des dispositions strictes ont été prises par le Bureau exécutif du Sénégal qui a mis en place un comité de validation des adhésions, ceci pour éviter un envahissement de l’association par des prétendus candidats dont le profil et les qualités déclarés ne seraient pas conformes aux exigences du PEN Sénégal.
Quelle opportunité les hommes de médias pourraient ils tirer de l’association que vous dirigez ?
Il convient de noter que la liberté d’expression est une condition fondamentale pour tous ceux qui partagent le métier de l’écriture et la création. Je voudrais rappeler aux candidats du PEN que la plume d’un écrivain ou d’un journaliste constitue parfois une arme redoutable et dangereuse. Elle peut mettre en péril la paix et la cohésion sociale dans un pays. C’est la raison pour laquelle, écrivains et journalistes doivent faire usage de leur plume à bon escient et avec sagesse. Ils doivent respecter l’éthique et la déontologie régissant leur profession. La plume de l’écrivain ou du journaliste ne doit être ni irresponsable ni génératrice de propos discourtois ou diffamatoires! L’écrivain et le journaliste se doivent de respecter leur mission d’éveilleurs de conscience citoyenne, d’éducateurs des peuples, de lanceurs d’alerte et de défenseurs des acquis fondamentaux de la démocratie. Voilà pourquoi, l’énoncé des règles immuables de défense de la liberté d’expression adoptée par le PEN ne doit nullement soustraire l’écrivain et le journaliste à l’obligation qui leur est faite de se soumettre impérativement aux lois et règlements de la République, en matière de communication. L’un et l’autre doivent certes jouir de la liberté d’expression, mais ils doivent éviter les excès et les dérives, de nature à mettre en péril l’unité nationale, la cohésion sociale, la sécurité de notre peuple et la paix dans notre pays! Wolof Ndiaye a dit : «xam lépp, wax lépp baaxul ! » (Connaître tout et raconter tout est une mauvaise chose).
Le président Macky Sall a publié un essai intitulé « Le Sénégal au cœur ». À ce titre, pourrait-il adhérer au PEN Sénégal?
Oui, je pense que l’essayiste Macky Sall pourrait parfaitement adhérer au PEN Sénégal dans la catégorie des membres d’honneur. Bien entendu, aucune activité politique ne sera acceptée au sein de l’association.
Faut-il pour tout adhérent être membre de l’Association des écrivains du Sénégal ?
Pas forcément ! En principe tous les membres de l’AES sont membres du PEN Sénégal, mais tous les membres du PEN Sénégal ne sont pas forcément membres de l’AES.
LA COVID «OFFRE» UN BONUS D’UN AN A ALIOU CISSE
Avec le décalage de la Can en 2022, Aliou Cissé pourrait aller bien au-delà de 2021 qui lui a été fixé.
Maintenu à son poste de sélectionneur des Lions jusqu'en 2021, Aliou Cissé est parti pour prolonger son bail d’un an à la tête des Lions. Ce qui constitue un record de longévité d'un technicien à la tête de l’équipe nationale de football du Sénégal de 1960 à nos jours.
«Je suis un garçon béni». Aliou Cissé ne savait si bien dire en prononcer ses quelques mots. En dehors d’avoir souvent des tirages «cléments» aussi en phases éliminatoires qu’en phases finales de CAN ou de coupe de monde, l’ancien capitaine de l’équipe va bénéficier d’un bonus d’un an à la tête des Lions. Ce, suite au report de la CAN 2021 à 2022, puisque les éliminatoires depuis que cette compétition est passée de 16 à 24 sont devenues une simple «formalité» pour la plupart des grandes sélections africaines.
Ainsi, avec le décalage de la Can en 2022, Aliou Cissé pourrait aller bien au-delà de 2021 qui lui a été fixé. Maintenu à son poste jusqu'au prochain rendez-vous continental au Cameroun, le sélectionneur des Lions disposera d'un an de plus pour pouvoir passer les éliminatoires et préparer la compétition continentale. Mais, il aura surtout le temps d'inscrire son nom dans l'histoire de la tanière avec ce record absolu de longévité qu'il détient.
Finaliste de la dernière Can organisée, en Egypte en 2019 perdue devant l'Algérie, l'actuel coach des Lions est sans doute l'homme des records du football sénégalais. Après avoir réussi à propulser les Lions à une finale et à une qualification à une Coupe du monde de football, 17 ans après celui de la génération 2002 dont il était le capitaine, Aliou Cissé, jusque-là sélectionneur, devrait être lors de la prochaine Coupe d'Afrique, le technicien qui aura resté le plus de temps sur le banc des Lions.
Depuis les premières sélections nationales, il y a soixante ans, aucun technicien local ou étranger n’était resté aussi longtemps sur le banc. En place depuis le 5 mars 2015, il avait pris le relais du Français Alain Giresse au lendemain de l'élimination du Sénégal au premier tour à la CAN de Mongomo en 2015. Il commence à battre son premier record en devenant le seul sélectionneur du Sénégal à disputer deux Can successives.
Seul Claude Leroy avait eu une telle opportunité (1990 et 1992). Après le passage des techniciens Bruno Metsu et Guy Stéphane, qui se sont succédé à la tête des Lions lors des Can 2002 et 2004, Amara Traoré en duo avec Abdoulaye Sarr, a fait ses débuts en menant les Lions à la CAN égyptienne de 2006. Avec en prime une élimination en demi-finale et une 4e place. Le même duo reviendra pour la CAN 2012. Mais l'expérience avait tourné court avec le bide de Bata. Ce qui a précipité son départ et son remplacement par le français Alain Giresse.
Après la Can au Gabon en 2017 et celle en Egypte en 2019 avec une place de finaliste suivie d'une qualification au Mondial, Aliou Cissé s'est ouvert la voie vers un troisième Can. Après quatre années sous sa toge de sélectionneur, la Fédération sénégalaise de football avait convenu avec le sélectionneur, de poursuivre la collaboration pour les 30 prochains mois soit jusqu’au 31 août 2021, avec une revalorisation de sa rémunération qui frôlerait les 15 millions F CFA par mois. Mais avec la fixation de nouveaux objectifs liés à des participations probantes de l’Equipe du Sénégal à la CAN 2021 (une évidence puisqu’après deux journées, le Sénégal a enregistré deux victoires) et à une qualification à la Coupe du Monde en 2022, qui, elle, constitue un énorme challenge. Mais l'objectif suprême reste le trophée continental, derrière lequel, différentes générations dites d’orée après depuis Tunis 1965
«IL N’Y A PLUS DE RÉFÉRENT COMMUN ET L’ETAT EST PRESQUE INEXISTANT»
Selon Me Assane Dioma Ndiaye, président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme, le fait que des citoyens fassent justice elles-mêmes est la conséquence de la faillite des politiques publiques qui ne date pas d’aujourd’hui
Selon le président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme, le fait que des citoyens fassent justice elles-mêmes est la conséquence de la faillite des politiques publiques qui ne date pas d’aujourd’hui. Toutefois, Me Assane Dioma Ndiaye qui condamne ces actes de justice populaire, interpelle les autorités avant que le pire ne se produise.
Que pensez-vous du fait que les populations font justice elles-mêmes ?
D’abord, condamner les actes. La justice populaire est la pire des justices. C’est une justice expéditive qui ne donne pas à la personne la possibilité de se défendre et quand mort s’en suit, évidemment, on ne saura jamais la vérité. Or, toute personne, quelque soit les accusations qui pèsent sur elle, doit pouvoir avoir la chance de s’expliquer. Et toute personne bénéficie d’une présomption d’innocence sauf si sa culpabilité est reconnue par une juridiction de jugement. C’est inacceptable que les citoyens se fassent justice eux-mêmes.
Pourquoi en est-on arrivé à ce niveau ?
Il faut comprendre que c’est le lot des sociétés en décomposition. Ce qu’on appelle des sociétés qui sont dans une phase de désinstitutionalisation. Quand les institutions publiques ne jouent pas leur rôle, il y’a faillite des politiques publiques. Et quand il y’a faillite des politiques publiques, les citoyens se cherchent eux-mêmes leurs propres solutions et il n’y a plus de référent commun. Il n’y a une indisponibilité de certaines choses qui relèvent de l’impératif judiciaire. Chacun essaie de trouver sa propre solution se disant que l’Etat est devenu un néant. Nous n’avons rien qui puisse nous reculer. C’est extrêmement grave ce qui se passe aujourd’hui au Sénégal. Tout ce qui relève de l’institution, de la légalité peut être remis en cause du jour au lendemain parce que simplement les citoyens n’ont plus foi à la République, aux institutions de la République. C’est inquiétant et cela interpelle l’ensemble de la société. On ne peut pas continuer à vivre dans cette incertitude, dans cette vulnérabilité où chacun a ses propres repères. Il n’y plus de référent commun et l’Etat est presque inexistant. C’est l’aboutissement d’un long processus. Nous avons alerté depuis longtemps la société civile mais jamais on n’a pris compte de cette dégénérescence de la société républicaine.
Quelles seront les conséquences de cette justice populaire si l’Etat ne prend pas ses dispositions ?
Ce sera l’insécurité humaine parce que tout le monde peut être victime de ces actes. Ce qui est plus grave, c’est que le Sénégal sera considéré comme un îlot d’insécurité où l’investisseur ne viendra plus. Les touristes ne viendront plus. Et même les nationaux n’auront plus foi à leur pays. Parce que si la règle de trois n’est pas contraignante et qu’on ne peut pas avoir des solutions qui relèvent de la République où chacun est assuré que devant telle situation, c’est telle solution qui sera donnée parce qu’il faut de la prévisibilité dans une société. A partir du moment où c’est l’imprévisibilité, l’insécurité, la désinstitutionalisation, on n’a aucun pouvoir qui est là qui est capable de dissuader, de donner la solution par rapport à des faits donnés, les conséquences seront énormes et chacun est dans une sorte de psychose. Aujourd’hui, tout le monde redoute d’être dans une situation où il ne pourra pas faire un appel à la justice ou il ne pourra pas recevoir l’application de la loi donnée simplement parce qu’il y’a une fuite de responsabilité, une faillite des institutions et finalement, c’est la loi du plus fort. C’est une transaction permanente ou en tout cas la justice ne serait qu’un entérinement des rapports de force.
Quelles sont les peines qu’encourent les auteurs de justice populaire ?
Tout dépend des conséquences que cela peut entrainer. Par exemple, dans l’affaire du jeune Ibrahima Touré, les auteurs sont poursuivis pour meurtre, le fait d’avoir donné volontairement la mort à quelqu’un. C’est des faits criminels. Les peines peuvent aller de 10 ans à la perpétuité. S’il en estrésulté des blessures aussi, ça peut aller à des peines d’1 à 5 ans. S’il s’agit même des faits de dénonciation calomnieuse ou de diffamation parce que si vous accusez une personne à tort, cette personne peut se retourner contre vous et soit vous portez plainte pour dénonciation calomnieuse parce que vous lui avez imputé des faits qui peuvent faire l’objet d’une procédure judiciaire par des autorités compétentes. C’est ce qu’on appelle la dénonciation calomnieuse. Vous pouvez l’arrêter, l’amener devant le juge ou devant la Police. Si vous traitez la personne de voleuse ou de que quoi que ce soit, alors que les faits ne sont pas avérés, vous courrez le risque d’une plainte contre vous pour dénonciation calomnieuse. Là aussi, les peines peuvent aller jusqu’à deux ans de prison. C’est des faits graves et même en cas de culpabilité, cela ne vous disculpe pas. Si vous tuez quelqu’un parce que vous estimez que cette personne est coupable, ça ne vous disculpe pas parce que vous n’avez pas à vous faire justice vous-même. Il y’a des institutions de la République qui sont là et le citoyen ne peut que dénoncer mais même par rapport à certaines formes de dénonciation, le citoyen court le risque de se voir opposé après une dénonciation calomnieuse.