SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
16 juillet 2025
par Achille Mbembe
LES CONDITIONS MORALES DE LA LUTTE CONTRE L'ANTISÉMITISME
Le projet d’annihilation des Juifs en plein coeur de l’Europe moderne constitua une implacable rupture dans la conscience de l’humanité dans son ensemble. Nier ce fait essentiel dessert toutes les luttes pour la justice et l’égalité dans le monde
Si je vous ecris, c’est d’abord pour vous rassurer. Je suis a Johannesburg. Je me porte bien, et je suis en sécurité. Les premiers qui sont venus a mon secours et qui m’ont prêté leurs voix, ce sont des savants, intellectuels, chercheurs, écrivains, artistes et diplomates israéliens, juifs, allemands et palestiniens. Certains d'entre eux, je ne les connaissais que de nom.
Vous savez combien nos voix sont fragiles, tant elles comptent si peu dans les rapports de force qui determinent le cours de notre monde. Vous savez par ailleurs combien il est facile de nous faire taire, même lorsque nous avons des choses à dire. S'ils ont choisi de prendre publiquement la parole, c'est en très grande partie parce qu'une très grave injustice etait en train d'etre commise en plein jour, et ils n'auraient guère supporte de rester silencieux.
Je vous écris aussi pour réaffirmer une double conviction que beaucoup d'entre nous partagent.
La lutte contre l’antisémitisme et le néo-nazisme releve de l’urgence absolue. De par sa singularite, le projet d’annihilation des Juifs en plein coeur de l’Europe moderne constitua une implacable rupture dans la conscience non seulement européenne, mais dans celle de l’humanité dans son ensemble. Nier ce fait essentiel dessert toutes les luttes pour la justice et l’égalité dans le monde, et pas seulement la lutte “contre la haine des Juifs”.
En retour, le combat sans concession contre l’antisemitisme ne saurait, ni sur le plan philosophique, ni sur le plan éthique, servir de prétexte pour alimenter les racismes contre d’autres peuples de la terre, pour les réduire au silence, étouffer leur plainte, ou disqualifier les rêves d’égalité, de justice et de liberté qu’ils portent.
Que se passe-t-il ?
J’ai reçu d’innombrables messages de personnes qui, alarmees, s’inquiètent à mon sujet, au sujet de mon bien-être et au sujet de ma sécurité, et à juste titre. Ils ont en effet appris que depuis plusieurs semaines, je fais l’objet d’attaques totalement infondées, aussi loufoques que vicieuses, de la part de milieux de droite et d’extreme-droite en Allemagne.
A l’origine de cette campagne de diffamation se trouve un politicien local de la Rhénanie Nord-Westphalie. Il s’appelle Lorenz DEUTSCH. Il ne me connait pas et je ne le connais pas. Il est officiellement membre du FPD. Certains d'entre vous me demandent s’il entretient quelque lien que ce soit avec les milieux neo-nazis et ultra-nationalistes. Je n'en sais rien.
Tout ce que je sais, c’est qu’il ne voulait pas que je prononce la grande conférence d’ouverture du Festival de la Ruhrtriennale de cette année. Le Festival a été annulé pour cause de Covid-19.
Notre politicien ne pouvait pas dire qu’il ne voulait pas d’un Nègre au Festival. Il ne pouvait pas dire qu’il s’opposait à moi parce que je soutiens des thèses anticoloniales. Ou que j’ai pris position pour la restitution des objets d’art africains. Ou que je m’oppose au traitement que l’Europe fait subir aux migrants et aux demandeurs d’asile.
Alors il a trouvé mieux. Lui est venue a l’esprit une idée diabolique. Un Negre antisemite, ca pouvait faire d’une pierre deux coups !
Comment expliquer autrement cette vaste campagne de diffamation aux relents racistes ?
Il a pretendu que j’étais un membre du BDS (un mouvement d’origine palestinienne qui prône le boycott d’Israel comme moyen de faire échec à l’occupation). Absolument faux. En fait, je n’appartiens à rien, à aucune église, à aucun parti politique, à aucune organisation. Je ne suis même pas membre du syndicat des enseignants de mon université.
Mais pour DEUTSCH, l’idée qu’un Nègre puisse réfléchir tout seul et prendre des positions morales tout seul est insupportable. Un Nègre est un objet que l’on manipule. Le Parlement allemand ayant décreté que le BDS était un mouvement antisemite, Lorenz DEUTSCH s’est dit qu’il suffisait que lui, dans sa toute-puissance, m’affilie de façon imaginaire au BDS pour que je sois effectivement antisémite.
Il est ensuite allé fouiller dans l’un de mes derniers livres, ‘POLITIQUES DE L’INIMITIE’, puis dans une préface écrite pour un ouvrage publié il y a une dizaine d’années par des chercheurs africanistes (intitule THE POLITICS OF ANALOGY). Il a retenu deux passages sur lesquels il s’appuie pour affirmer que: (1) je compare l’Holocauste et l’Apartheid (et relativise, ce faisant, l’Holocauste); (2) je compare l’Etat d’Israel à l’Etat d’Apartheid (et donc je nie le droit d’Israël a l’existence).
Totalement faux. A-t-il seulement pris la peine de lire ? Je défends exactement la position inverse. Par exemple, dans la préface, je réaffirme en toutes lettres “le droit d’Israel à l’existence”.
Dans POLITIQUES DE L’INIMITIE, au détour d’une reflexion sur l’état de notre monde, je m’arrête sur les politiques de séparation sous leurs différentes manifestations dans plusieurs regions du globe. Sur la base d’études ethnographiques faites par les chercheurs israéliens eux-memes (auxquels je renvoie libéralement), j’évoque la situation dans le West Bank et a Gaza. En réalité, je me contente de résumer ce que tout le monde sait, à commencer par les Israéliens eux-mêmes. Mais non, aux yeux de DEUTSCH, tout cela ne vaut rien. Ce qui compte, c’est son préjugé.
Pour vous dire a quel point Lorenz DEUTSCH est de mauvaise foi : en vérité, je ne crois meme pas qu’une comparaison entre la politique israelienne dans les Territoires occupes et la politique d’Apartheid soit fructueuse. Je l’écris noir sur blanc dans la préface en question. Il ne s’agit pas seulement de deux trajectoires singulières. Chacune a, pour ainsi dire, son historicité propre.
Il me reproche enfin d’avoir soutenu une pétition d’universitaires sud-africains exigeant la fin des échanges entre l’université de Johannesburg et l’université Ben Gourion en Israel, ce qui, selon lui, démontrerait mon hostilité à l’égard de l’Etat d’Israel.
Oui, j’ai signé la pétition parce que l’université Ben Gourion était accusée d’avoir des liens avec les Forces de défense israéliennes et l’industrie de l’armement, facilitant ce faisant et structurellement l’occupation en Palestine.
Pour le reste, Dieu soit loue, DEUTSCH qui prétend etre un libéral n'est pas au pouvoir en Afrique du sud. Avec lui, les Nègres n'auraient jamais eu le droit de signer des pétitions !
Instrumentalisation de l'antisémitisme
Les choses ont pris une tournure dangereuse lorsque, armé de son tissu de mensonges, Lorenz DEUTSCH est alle voir Felix KLEIN, le Commissaire du gouvernement fédéral pour la lutte contre l’antisémitisme et le lui a fait endosser. De manière fort imprudente, ce dernier s’est alors fendu de déclarations dans les medias. Depuis lors, il ne se passe plus un seul jour sans que soit publié un article à mon sujet, que ce soit dans la presse regionale ou nationale.
L’affaire a pris une tournure internationale. Des savants, chercheurs, artistes et écrivains juifs et israéliens de très grande renommée ont signé une lettre ouverte. Elle est adressée aussi bien à la Chanceliere Angela Merkel qu’au Ministre allemand de l’intérieur. Elle fustige ces fausses accusations, exige le licenciement de Felix KLEIN, et s’insurge contre l’instrumentalisation de l’antisémitisme à des fins idéologiques et de censure, ou dans le but d’étouffer toute critique de la politique israélienne dans les Territoires Occupés.
Des universitaires allemands ont, de leur coté, publié une Lettre de Solidarite qui condamne les accusations mensongères et défend la liberté académique.
La semaine prochaine, une petition internationale signée par plus de 300 universitaires de nationalités diverses sera adressée aux autorités allemandes. Elle condamnera une fois de plus l’instrumentalisation de l’antisémitisme à des fins qui n’ont rien à voir ni avec la protection des Juifs, ni avec la lutte veritable contre les racismes.
Si le cas MBEMBE est en passe de devenir emblématique, et s’il continue de susciter autant de passions en Allemagne, c’est parce qu’il touche au coeur meme de l’identité de ce pays.
L’Allemagne s’est reconstruite au lendemain de l’Holocauste contre l’antisémitisme. On pourrait aller jusqu’a affirmer que lutter contre l’antisémitisme fait partie de l’une des raisons d’être de l’Etat allemand.
Mais il devrait être clair, aussi bien pour l’Allemagne que pour toutes les autres nations de la Terre, que si nous voulons veritablement éliminer l’antisémitisme, il est de notre intérêt à tous de ne pas l’instrumentaliser dans le but de réduire au silence (ou de faire la chasse aux sorcières contre) ceux qui ne sont pas comme nous.
Pour terminer, je dois vous dire une chose.
Parce qu'il s'est exprimé au titre de ses fonctions fédérales, et donc au nom de l'Etat allemand, Felix KLEIN me doit des excuses publiques, et jusqu'a mon dernier souffle, je ne cesserai point de les lui demander.
Je ne suis pas le seul à avoir subi ce lynchage. Beaucoup d'autres intellectuels, souvent originaires ou descendant de pays du Sud, ont été soumis au meme supplice recemment. Ayons une pensee pour eux.
Il s'agit de : Kamila SHAMSIE, Walid RAAD, Nirit SOMMERFELD et Stephanie CARP.
Pour ceux qui sont préoccupés par la montée de l'antisemitisme dans le monde, mais qui sont en même temps opposés a toute instrumentalisation de cette cause, mon cas est sans doute le cas de trop. C'est peut-etre la raison pour laquelle tant de figures parmi les plus qualifiées dans nos disciplines ont pris ma defense, à commencer par des universitaires israéliens et juifs (puisque ce sont eux-mêmes qui tiennent à decliner ainsi leur identité !).
En attendant, je vous remercie tous et toutes.
Texte recueilli de la page Facebook de l'auteur
L'OMS A-T-ELLE VRAIMENT RECONNU L’EFFICACITÉ DE L'ARTEMISIA CONTRE LE COVID-19 ?
L’Organisation mondiale de la santé a bien consacré un récent communiqué aux pharmacopées traditionnelles en Afrique. Mais elle appelle à la prudence, et surtout à la réalisation d’essais cliniques pour en démontrer, ou non, leur efficacité
La plante est promue avec force par les autorités de Madagascar comme un remède potentiel au nouveau coronavirus. Mais aucune autorité scientifique n'a pour l'heure prouvé sa réelle efficacité contre le virus.
Bonjour,
Vous nous interrogez sur l’efficacité potentielle de l’artemisia et de ses produits dérivés pour traiter le nouveau coronavirus. En ligne, il est facile de trouver des publications qui font l’éloge de cette plante de la famille des armoises. «Victoire malgache contre le Covid-19 : l’OMS reconnaît désormais l’artemisia annua comme remède contre le coronavirus», titre ainsi le site Océan Guinée. Dont l’article commence ainsi : «C’est une autre victoire pour [le président malgache] Andry Rajoelina et aussi pour l’Afrique tout entière pour la confirmation du remède malgache contre le Covid-Organics. Dans un communiqué annoncé par l’Organisation mondiale de la santé, cette organisation accueille désormais les remèdes thérapies dans le cadre de la recherche de traitements potentiels de la maladie Covid-19.» Cet article a été partagé près de 4 000 fois sur Facebook, et on en trouve des reproductions ailleurs sur le réseau social.
Distribué massivement à Madagascar
Il est vrai que le président de Madagascar, Andry Rajoelina, n’a de cesse de promouvoir l’artemisia, en assurant de son efficacité contre la pandémie, vous raconte Libé dans un article sur le sujet. Plus particulièrement, c’est le Covid-Organics, une préparation dont la composition n’a pas été rendue publique, qui est distribué massivement dans le pays, en bouteille, en bidon ou sous la forme de tisane. Pourtant il n’existe pas de preuve scientifique de l’efficacité cette plante, abondante à Madagascar, contre le Covid-19.
D’ailleurs, l’OMS n’écrit pas ce que lui fait dire le site Océan Guinée. L’Organisation mondiale de la santé a bien consacré un récent communiqué aux pharmacopées traditionnelles en Afrique. Mais elle appelle à la prudence, et surtout à la réalisation d’essais cliniques pour en démontrer, ou non, leur efficacité : «L’OMS reconnaît que la médecine traditionnelle, complémentaire et alternative recèle de nombreux bienfaits. L’Afrique a d’ailleurs une longue histoire de médecine traditionnelle et de tradipraticiens de santé qui jouent un rôle important dans les soins aux populations. Des plantes médicinales telles que l’artemisia annua sont considérées comme des traitements possibles de la Covid-19, mais des essais devraient être réalisés pour évaluer leur efficacité et déterminer leurs effets indésirables. Les Africains méritent d’utiliser des médicaments testés selon les normes qui s’appliquent aux médicaments fabriqués pour les populations du reste du monde. Même lorsque des traitements sont issus de la pratique traditionnelle et de la nature, il est primordial d’établir leur efficacité et leur innocuité grâce à des essais cliniques rigoureux.»
EXCLUSIF SENEPLUS - Ce qui avait souvent impressionné Dembo, c’est que personne ne pouvait résister à un taximan décidé à vous imposer sa conversation. Il en savait quelque chose pour avoir maintes fois essayé, en vain, de les ignorer
Boubacar Boris Diop de SenePlus |
Publication 08/05/2020
Il était presque deux heures de l’après-midi. Dembo Diatta avait consacré une bonne partie de la matinée à faire mettre en boîte de nombreux ouvrages sur le théâtre achetés dans la librairie où il se rendait régulièrement lors de ses brefs et fréquents séjours à Paris. C’était le moment de rentrer à son petit hôtel de la rue Mélusine, dans le onzième, et il hésitait : prendre le bus 84 ou appeler un taxi ? Il lui restait un peu d’argent mais en plus d’avoir donné rendez-vous en début de soirée à Chris et Muriel Carpentier, un couple d’amis, Dembo commençait à se sentir fatigué. Il faut dire aussi qu’il venait de tomber dans un café du voisinage sur un copain de fac perdu de vue depuis bientôt deux décennies. À l’université de Dakar, Mambaye Cissé s’était fait, très jeune, une réputation de mathématicien de génie et on lui prédisait une carrière scientifique hors normes avec, à la clé, un théorème à son nom ou quelque chose du genre. Mais le malheur avait dû s’abattre sur lui sans crier gare car il n’était visiblement plus bien dans sa tête. Mal rasé, le visage et le cou balafrés, il ne lui restait presque plus une seule dent ; ses mains tremblaient sans arrêt et son haleine puait l’alcool. Montrant à Dembo Diatta des bancs de poisson sur son Ipad, il avait déclaré :
Ce que tu vois ici, c’est la fameuse danse d’amour des mérous marbrés.
Dembo avait froncé les sourcils et Mambaye s’était alors mis en devoir de lui expliquer les images en les faisant défiler une à une :
Tu sais, Dembo, ça c’est le plus grand mystère biologique de tous les temps. Chaque année, exactement à la même date, ces mérous convergent par centaines de milliers vers l’Archipel des Tuamotu, sur l’atoll des Fakarava et là, ils attendent la nuit de la pleine lune pour copuler en masse. En masse, mon frère ! Et ils ne copulent que pendant cette nuit-là !
Puis Mambaye avait conclu son propos sur un rêveur et triomphal : « C’est fort, hein, l’instinct ! »
Après avoir été saoulé pendant deux heures de paroles sans queue ni tête, Dembo Diatta n’avait d’autre envie que de reprendre ses esprits. Au final, donc, pas question de trimballer ses caisses de bouquins dans les transports publics, bus ou métro, sous les yeux narquois ou irrités des Parisiens.
Debout sur le trottoir, il composa le numéro d’une compagnie de taxis.
Avec un peu de chance, il tomberait sur un « bon taximan ». Dans l’esprit de Dembo, cela voulait dire un de ces conducteurs pleins de gaieté et de faconde, prompts à faire croire à chaque client qu’il était un vieux pote à qui on ne cache rien. Ah ça oui, il aimait cette convivialité, surgie de nulle part, entre un éphémère compagnon de voyage et lui-même. Il se souvint de s’être un jour extirpé à contrecœur de son siège au moment de se séparer d’un taximan qui lui avait littéralement mis le crâne sens dessus-dessous. Agrippé à son volant, le jeune homme crachait son venin philosophique à tout va mais en des termes si crus et bien sentis que Dembo Diatta, dramaturge connu – à défaut d’être follement talentueux, soit dit sans méchanceté - caressa l’idée d’un sketch comique qu’il intitulerait Taximan, tu es vraiment grave ! Son petit joyau théâtral serait, pensait-il, une épique traversée de la ville, à la fois joyeuse et vaguement désespérée, ponctuée de charges verbales meurtrières contre, en vrac, la racaille politicienne de son pays, le numéro 10 de l’équipe nationale de foot, expert, celui-là, dans l’art de rater les penaltys de la dernière chance et, bien entendu, les juges hautement farfelus de la Cour Pénale Internationale.
Ce qui avait souvent impressionné Dembo, c’est que personne ne pouvait résister à un taximan décidé à vous imposer sa conversation. Ces gens étaient décidément trop forts, ce n’était juste pas possible de leur tenir tête. Il en savait quelque chose pour avoir maintes fois essayé, en vain, de les ignorer. Selon un scenario quasi immuable, il faisait au début de courtes et sèches réponses à toutes les questions du chauffeur mais finissait vite par rendre les armes, s’excitant même parfois plus que de raison.
Grand voyageur devant l’Eternel et fin observateur des confuses mégalopoles modernes, Dembo Diatta avait d’ailleurs remarqué que l’on ne pouvait non plus rien faire quand, rongé par on ne sait quelle rage intime, l’œil mauvais, le bonhomme choisissait de vous ignorer, vous faisant bien sentir que, calé au fond de son taxi, vous n’étiez qu’un vulgaire paquet qu’il lui fallait bien transporter pour faire bouillir la marmite. Dembo Diatta avait plusieurs fois tenté de briser la glace, à vrai dire moins par intérêt que pour confirmer ses audacieuses hypothèses de recherche sur les mœurs des taximen dans les villes surpeuplées et au bord de la crise de nerfs. Ca n’avait jamais marché. L’autre restait de marbre avec l’air de grogner dans sa barbe cause toujours mon gars, tu m’intéresses, qu’est-ce que tu t’imagines donc, qu’avec ma putain de vie je vais en plus faire le mariole pour tous les enfoirés qui entrent dans cette bagnole ?
Et ce jour-là, 7 janvier 2015, Dembo Diatta n’avait guère eu plus de chance.
Mais ce n’était pas un jour comme les autres.
En milieu de matinée, deux jeunes gens, les frères Chérif et Saïd Kouachi, avaient fait irruption avec leurs kalachnikov dans les locaux de Charlie Hebdo et exécuté l’un après l’autre une dizaine de journalistes. Dembo Diatta était sans doute une des rares personnes à Paris et peut-être même dans le monde à n’avoir pas encore appris la nouvelle.
Une drôle de journée, en vérité. Il s’en souvient jusque dans les moindres détails.
A peine installé dans le taxi, une Volvo grisâtre et aux formes arrondies, il entend la radio de bord revenir, sans doute pour la centième fois, sur l’attentat du 10, rue Nicolas-Appert. De leur voix saccadée, les journalistes multiplient les interrogations pour tenir l’auditoire en haleine : qui a bien pu faire le coup ? Al-Qaida dans la Péninsule Arabique ou L’Etat islamique ? Est-il vrai que Wolinski et Cabu sont parmi les victimes ? Malgré sa stupéfaction, Dembo note mentalement que la mort de ces deux célèbres dessinateurs serait pour tout le pays comme une circonstance aggravante, un deuil dans le deuil, en quelque sorte. Wolinski. Cabu. Leurs noms reviennent tout le temps et, même s’il sait bien que cette histoire n’est tout de même pas la sienne, Dembo Diatta comprend et partage l’angoisse ambiante. Certes, n’ayant jamais vécu en France, il n’avait jamais eu non plus un numéro de Charlie Hebdo entre les mains. Il avait cependant souvent croisé les caricatures de Cabu et de Wolinski dans d’autres journaux et il les avait toujours trouvées à la fois féroces et d’une mystérieuse tendresse à l’égard de ceux qu’ils croquaient. Dembo Diatta n’avait pas envie d’apprendre qu’ils avaient été froidement abattus. C’aurait été comme autant de coups de feu sur les petits sourires amusés et les hochements de tête admiratifs qu’ils avaient réussi à lui arracher de loin en loin au fil des ans.
Il en était là de ses nostalgiques cogitations quand un reporter appela le studio pour faire le point des événements. Tout semblait aller très vite et Dembo Diatta crut percevoir une indéfinissable jouissance, une intense jubilation même, chez tous ces journalistes qui se succédaient à l’antenne. D’avoir pensé cela lui fit toutefois éprouver un peu de honte. Loin de lui toute intention de juger qui que ce soit. « Mais tout de même, se dit-il, ces catastrophes collectives, les gens qui ont eu la chance d’y survivre sont rarement aussi malheureux qu’ils essaient de le faire croire. »
Dembo Diatta avait beau essayer de garder une distance secrètement ironique avec tout ce tohu-bohu, cela restait malgré tout une journée spéciale. Et puis voilà, le hasard l’avait placé au cœur de cette histoire.
Retrouvez la suite de cette fiction inédite de notre éditorialiste, Boubacar Boris Diop, sur SenePlus, vendredi prochain.
par Siré Sy
MACKY ÉCOUTE
Depuis mars 2020, avec le Covid-19, le président semble se rebiffer des griffes de ses partisans et militants, pour sortir de cet isolement dans lequel ces cercles l’ont confiné
La gestion du Covid-19 a montré une toute nouvelle posture du président de la République en termes de management de la Très Haute Performance, dans son versant Communication. Le président est en mode Écoute. De 2012 à 2019, le président Macky Sall était sûr, très sûr même de sa science (le PSE) au point que le président n’était poreux à aucun souffle contraire dans le sens du vent de son PSE. Le président n'aurait-il pas été un tout petit peu abusé par ses militants et partisans qui avaient fini de mettre dans son esprit, que tous ceux qui émettent un avis contraire dans le sens des aiguilles de la montre PSE, étaient des opposants encagoulés, sinon des aigris voire même des populistes en mal de visibilité ?
Résultat des courses, de 2012 à 2019, le président a gouverné seul. Il a pris seul les décisions, et s’est retrouvé seul dans certaines tempêtes. Le président en serait tellement divertit par ses cercles au point qu’il aurait oublié que le partisan (qui a acheté la carte du parti) est dans la propagande, le militant (la mouvance présidentielle) est dans l’information alors que les sympathisants sont dans le libre-propos et dans l'analyse dynamique. Les sympathisants, ce sont toutes ces sénégalaises et sénégalais qui ne sont pas partisans d’aucun parti politique ni militant d’aucune coalition politique, mais qui restent profondément préoccupés par le progrès du Sénégal. A chaque fois que ces sympathisants-là, ont eu à lever la voix, les partisans et les militants leur rétorquent de venir acheter la carte du parti et de rejoindre les rangs pour avoir une certaine légitimité pour prendre la parole. Sinon, de se taire parce qu'il ou qu’elle serait alors un opposant déguisé ou encagoulé.
Sept ans après et à l’épreuve du terrain, le président Macky Sall, a enfin réalisé que ses propres militants et partisans, lui ont mis à dos, des sénégalaises et des sénégalais, qui ne sont pas certes partisans de l’APR ni d’aucun parti politique d’ailleurs encore moins militant d’une coalition politique, mais qui étaient disposé.e.s à nourrir sa perspective, le PSE, en explicitant dans la pédagogie et dans le langage qui sied, des heureuses initiatives prises et des belles actions menées.
Depuis mars 2020, avec le Covid-19, le président semble se rebiffer des griffes de ses partisans et militants, pour sortir de cet isolement dans lequel ces cercles l’ont confiné. A la différence de Zarathoustra, le président n'impose plus sa volonté de puissance, mail il propose comme il était de coutume dans le royaume de Saraba où chacun ‘’zon politikon’’ avait son rôle a joué. Le président prend le temps de l'écoute attentive et participative, à l’écoute de soi pour mieux comprendre les autres. L’écoute, comme le gouvernement de Soi et des Autres.
Depuis quelque temps, le président Macky Sall, a pris de la hauteur et a pris de l'élévation pour se mettre au-dessus de la mêlée. En recevant et en écoutant la classe politique, la société civile et toutes les forces vives de la Nation, et en étant dans le management agile, dans la gouvernance concertée et en mode écoute, le président a pu mesurer de lui-même, tout le gain d’avoir une oreille attentive, une oreille en mode écoute, à tous les sons de cloches. Même ceux qui font désordre. Au plus fort des plaines du Ndoumbélane, là où il ne passe aucun bruit, là où le plus grand événement, est l’envol d’un coq de bruyère, le président écoute et est à l’écoute. Pour parler comme le philosophe danois Søren Kierkegaard.
HABIB DIALLO ET MBAYE NIANG AU TOP, KEITA BALDE A LA TRAINE !
Si le PSG de Gana Guèye a conservé son titre de champion, d’autres Sénégalais se sont illustrés lors de ces 28 journées disputées
La Ligue 1 française a été écourtée par les autorités suite à la propagation du Covid-19. Si le PSG de Gana Guèye a conservé son titre de champion, d’autres Sénégalais se sont illustrés lors de ces 28 journées disputées. C’est notamment le cas pour Habib Diallo (Metz), Mbaye Niang (rennes), Opa Nguette (Metz), Diao Baldé Keita (Monaco) ou encore Boulaye Dia (Reims).
Le football ne reprendra pas ses droits en France. Alors que l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne et même l’Angleterre peaufinent des stratégies pour conclure la saison, le gouvernement français a décidé tout simplement d’abréger l’exercice en cours. Une décision qui sacre le PSG, solide leader avant l’arrêt du championnat. Moins d’une semaine après l’officialisation de cette décision, l’heure est au bilan pour les footballeurs sénégalais. Si Idrissa Gana Guèye a remporté le titre de champion de France avec le PSG, d’autres peuvent se targuer d’avoir fait trembler les filets tout au long de cette saison.
HABIB DIALLO, LA CONFIRMATION !
Lors de cette saison 2019-2020, le natif de Thiès a brillé sur les pelouses françaises. Avec 12 buts marqués en championnat, l’attaquant de 24 ans a été le sauveur de Metz. En bon capitaine, il a joué un grand rôle dans le parcours des «Grenats», portant ainsi l’équipe sur ses épaules. L’international sénégalais a joué les 26 matchs disputés par Metz en Ligue 1. Ce qui lui fait un total de 2199minutesdans les jambes. Sur les 12 du Thiessois, un seul est marqué sur pénalty. Au classement des meilleurs buteurs de la Ligue 1 pour la saison 2019- 2020, le capitaine messin occupe la 7ème place, à égalité avec Mauro Icardi du PSG (12 buts). Il compte 6 buts de moins que le duo Kylian Mbappé (PSG) et Wissam Ben Yedder (Monaco), leaders de classement avec 18 réalisations chacun. « A mon poste, il faut marquer pour faire partie des meilleurs. Donc, devenir meilleur buteur du championnat fait partie des objectifs », indiquait-il dans un récent entretien accordé à la presse française. Ces performances du Sénégalais ne font que confirmer sa belle saison 2018-2019 avec Metz en Ligue 2. Avec 26 buts, Habib Diallo avait terminé deuxième meilleur buteur derrière Gaétan Charbonnier de Brest qui avait fini la saison avec 27 réalisations au compteur. Une constance qu’il a réussi à garder, faisant de lui un de meilleurs artificiers de l’élite française. Les dirigeants messins veulent en profiter pour remplir leurs caisses. Dans un entretien avec France Bleu, le président Sérin avait ouvertement mis le Sénégalais sur le marché. Mais face à l’intérêt grandissant des clubs anglais, le dirigeant français s’attend à une grosse offre pour libérer son meilleur élément.
MBAYE NIANG, L’EFFICACITÉ RETROUVÉE !
Pour sa deuxième année du côté du Stade Rennais, Mbaye Niang aura marqué les esprits. Passé les moments de galère, il a connu cette saison les meilleurs moments de sa carrière. Arrivé en août 2018 à Rennes sous forme de prêt en provenance de Torino (D1 Italie), il avait connu quelques difficultés, liées notamment à son adaptation. Mais son réveil sera fracassant. Sous les ordres de Julien Stéphan (nouvel coach après le limogeage de Sabri Lamouchi), l’attaquant retrouve ses jambes. Il termine la saison avec 14 buts en 44 matchs, toutes compétitions confondues. Et pour couronner le tout, il participe à la victoire de Rennes en Coupe de France contre le PSG (il avait comme coéquipier Ismaïla Sarr et Abdoulaye Diallo). C’est la meilleure saison du Sénégalais qui n’avait jusque-là pas atteint un tel total en une saison. Les dirigeants rennais cogitent des semaines, mais finissent par lever l’option d’achat estimé à 15 millions d’euros. La saison 2019- 2020 sera la confirmation pour l’attaquant de 25 ans qui termine l’exercice avec 10 buts en championnat (15 toutes compétitions confondues). Ce qui lui permet même de figurer dans le top 10 des meilleurs buteurs de la Ligue 1 française. La confiance retrouvée, Mbaye Niang s’est imposé comme l’un des artificiers phares de France. « Je me suis beaucoup inspiré d'Higuain. Il a fait plein de clubs dont le Real, Naples ou encore la Juve. Il y a toujours eu un moment où on a voulu le mettre à la porte. Il est revenu à la Juve l'an dernier, on lui a donné le numéro 21, il y avait Cristiano Ronaldo. C'est ce caractère qu'on doit avoir », a-t-il récemment indiqué, lors d’un échange sur Instagram. Avec son statut de buteur retrouvé, l’international sénégalais attise les convoitises. En France, son nom est associé à l’Olympique de Marseille. Qualifié pour la Ligue des Champions, le club phocéen ferait de l’ancien milanais une de ses priorités pour renforcer son secteur offensif. Le joueur lui-même aurait des envies d’ailleurs. Après le départ de son ami Olivier Letang (ancien président du Stade Rennais), le joueur formé à Caen ne se voit plus dans le projet breton. Et par rapport à l’intérêt de l’OM, le Sénégalais ne serait pas contre. « C’est flatteur et ça veut dire que je fais de belles choses. (…). Si demain on te dit que l’Olympique de Marseille te veut, la question se pose, tu réfléchis, parce que c’est un grand club. Et c’est un club qui mérite d’être respecté aujourd’hui en France », affirmait récemment le joueur passé par Watford, Genoa ou encore Torino.
NGUETTE AU RENDEZ-VOUS, KEITA BALDÉ…..PEUT MIEUX FAIRE !
A Metz,HabibouDiallo a brillé au point d’éclipser les autres. Lors de cette saison, l’autre satisfaction des « Grenats » se nomme Opa Nguette. Le milieu de terrain sénégalais a largement contribué au parcours de son équipe, avec un bon début de championnat. Au total, il aura disputé 26 matchs, dont 23 comme titulaire. Très précieux dans l’entrejeu, il ne s’est pas seulement limité au ratissage. L’international sénégalais termine l’exercice avec5buts, faisant de lui le deuxième meilleur buteur du FC Metz, derrière son compatriote Habib Diallo. Une sacrée performance pour le joueur de 25 ans. Dans l’ombre de Diallo et Nguette, Ibrahima Niane a lui aussi tenté d’exister. L’attaquant de 21 ans qui a disputé 21 rencontres (dont 9 en tant que titulaire) a trouvé le chemin des filets à 4 reprises. Ce qui n'est pas mal pour quelqu’un qui fait face à la rude concurrence en attaque. La saison est à oublier pour l’AS Monaco, méconnaissable lors de cette campagne. Que ça soit avec Leonardo Jardim ou l’Espagnol Robert Moreno, le club de la Principauté n’est jamais parvenu à se mesurer aux grands. Et à l’image de son club, Diao Baldé Keita n’a pas répondu aux attentes. L’international sénégalais qui n’entrait pas dans les plans de Leonardo Jardim s’est tout de même repris, avec l’arrivée de Moreno. Ainsi, sur les 28 journées disputées, il n’en disputera que 21, avec seulement 9 titularisations. Au niveau des chiffres, son compteur reste bloqué à 4 buts. Insufflant pour un attaquant qui a eu à connaître d’autres saisons plus fastes.
BOULAYE DIA, LA RÉVÉLATION !
Il n’a pas encore joué avec le Sénégal, mais cela ne devrait pas tarder. «On attend. J’essaye de faire mon travail, ça viendra un jour. C’est une fierté de représenter son pays », indiquait Boulaye Dia, au soir d’une victoire sur le grand PSG. L’attaquant de 22 ans a été la grande révélation de cette saison. Avec Reims, il a brillé, étalé sa classe, faisant plier des clubs comme Marseille ou encore le PSG de Idrissa Gana Guèye. Sur les 24 matchs qu’il a disputé (21 comme titulaire, 1817 minutes jouées), il a marqué 7 buts. Né à Oyannax (France) de parents sénégalais, Boulaye Dia a un profil qui pourrait intéresser Alioune Cissé.
D’autres joueurs ont également trouvé le chemin des filets. Très convaincant pour sa toute première saison avec le PSG, Idrissa Gana Guèye a marqué 1 but sur les 20 du championnat qu’il a disputé.
Du côté d’Angers, Sada Thioub n’a pas été gâté. L’international sénégalais a scoré à trois reprises, dont 1 but en Ligue 1. Arrivé à Nîmes lors du dernier mercato en provenance du Dynamo Dresde (D2 Allemagne), Moussa Koné a laissé une bonne impression. En seulement 5 matchs dont deux comme titulaire, il a marqué 2 buts. Le Sénégalais aura le temps de confirmer lors du prochain exercice. Moussa Konaté est sans doute le joueur le moins chanceux. Non seulement il n’a pas été épargné par les blessures, mais son club n’a pas pu éviter la relégation. Ses deux buts marqués en 12 matchs n’ont pas sauvé Amiens qui descend en Ligue 2. Reste maintenant à savoir si l’attaquant de 27ans va accompagner les Picards dans cette aventure.
200 000 PERSONNES ONT DUT FUIR L'ITURI EN RAISON DES VIOLENCES
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s'est alarmé, vendredi, de l'escalade des violences en Ituri (nord-est de la RD Congo)
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s'est alarmé, vendredi, de l'escalade des violences en Ituri (nord-est de la RD Congo). L'institution onusienne estime que 200 000 ont dû s'exiler depuis le mois de mars.
Plus de 200 000 personnes ont dû fuir l'Ituri, s'alarme vendredi 8 mai le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). La région du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) connaît une flambée de violences depuis 2017.
"Le HCR reste alarmé par l'actuelle flambée d'attaques violentes contre les populations locales dans la province d'Ituri, en RDC, où plus de 200 000 personnes ont été forcées de fuir leur maison ces deux derniers mois", a déclaré Charlie Yaxley, porte-parole de l'agence, lors d'une conférence virtuelle. "Le HCR appelle toutes les parties prenantes du conflit à respecter les vies civiles et le travail humanitaire. Cinq millions de personnes ont été déracinées en RDC, dont 1,2 million dans la province d'Ituri."
En Ituri, les militaires de l'armée régulière combattent le groupe armé Codeco. Ce dernier prétend défendre les intérêts de la communauté Lendu, les agriculteurs, face à une autre communauté, les Hema – éleveurs et commerçants.
Plus de 700 civils ont été tués dans ces nouvelles violences depuis décembre 2017, d'après les Nations unies qui parlent d'un possible "crime contre l'humanité".
Les violences s'intensifient depuis le lancement en décembre 2019 d'une opération militaire sous commandement des forces gouvernementales contre plusieurs groupes armés dans la province. Et l'escalade s'est encore accentuée à la mi-mars avec des contre-offensives menées par ces mêmes groupes.
Plus de 3 000 "graves violations" des droits de l'Homme recensées
Le HCR est ses partenaires indiquent avoir recensé plus de 3 000 "graves violations des droits humains" dans le territoire de Djugu au cours des deux derniers mois, avec au moins 50 attaques par jour contre la population locale. Les personnes déplacées ont rapporté des actes d'une "extrême violence" ayant fait au moins 274 morts parmi les civils, selon Charlie Yaxley.
"Plus de 140 femmes ont été violées et près de 8 000 maisons incendiées", a-t-il ajouté. "La vaste majorité des déplacés sont des femmes et des enfants, parmi lesquels nombreux sont ceux qui vivent entassés dans des familles d'accueil. D'autres dorment dehors ou dans des bâtiments publics comme les écoles, fermés pour cause de pandémie de Covid-19".
Le HCR s'inquiète enfin du manque d'accès des organisations humanitaires aux populations locales dans les territoires de Djugu et de Mahagi, ainsi que de la menace de pénuries alimentaires.
"Le manque de ressources financières affecte par ailleurs notre capacité à satisfaire les besoins élémentaires des populations déplacées. Notre appel aux dons pour récolter 154 millions de dollars au bénéfice de la RDC atteint seulement 18 % de l'objectif", selon Charlie Yaxley.
ACHILLE MBEMBE ACCUSÉ D’ANTISÉMITISME
Le Commissaire du gouvernement allemand pour la lutte contre l’antisémitisme reproche à l’essayiste camerounais d’avoir comparé la politique de colonisation israélienne à l’apartheid en Afrique du Sud
L’intellectuel camerounais de renommée mondiale Achille Mbembe est au centre d’une violente polémique.
Sa participation à l’événement culturel de la Ruhrtriennale – prévu en Allemagne cet été et annulé depuis pour cause de coronavirus – a été contestée par Lorenz Deutsch, le porte-parole de la politique culturelle du groupe parlementaire FDP (Parti libéral-démocrate) au Parlement de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, et ensuite par le Commissaire du gouvernement fédéral pour la lutte contre l’antisémitisme, Felix Klein.
Selon le député Lorenz Deutsch, l’essayiste Achille Mbembe, professeur d’histoire et de science politique à l’Université de Witwatersrand, à Johannesburg (Afrique du Sud), et professeur invité au département d’études romanes de la Duke University, aux États-Unis, a fait preuve d’antisémitisme en écrivant dans son ouvrage Politiques de l’intimité, paru en 2016, que la politique de colonisation d’Israël « rappel[ait] à certains égards » le système de l’apartheid en Afrique du Sud.
L’historien et philosophe né au Cameroun en 1957 est connu en Allemagne : il a été honoré à plusieurs reprises comme un éminent penseur du postcolonialisme.
En 2015, il a reçu le prix Geschwister-Scholl pour sa Critique de la raison noire et, en 2018, la ville de Ludwigshafen l’a honoré comme « l’un des penseurs les plus importants du continent africain » en lui décernant le prix Ernst Bloch. Cette même année, la Fondation Gerda Henkel lui a octroyé une distinction pour ses « réalisations de recherche exceptionnelles ».
« Campagne de diffamation »
Cela n’a toutefois pas dissuadé le Commissaire du gouvernement fédéral pour la lutte contre l’antisémitisme d’appuyer les attaques du député Lorenz Deutsch, qualifiant le parallèle entre la colonisation israélienne et l’apartheid comme faisant partie d’« un schéma antisémite bien connu », tout en affirmant que Mbembe « remet[tait] aussi en question le droit d’Israël à exister ».
Réagissant sur les colonnes du magazine Jeune Afrique, l’intellectuel camerounais s’offusque : « En découvrant ces attaques, j’ai cru que j’allais vomir, littéralement. Puis j’ai pensé qu’il s’agissait d’un canular. »
« Aujourd’hui, [Mbembe] ne décolère pas face à ce qu’il qualifie de ‘’campagne de diffamation’’. Il affirme même que, la polémique prenant de l’ampleur, il a été la cible de menaces et d’insultes à caractère raciste », écrit Jeune Afrique.
« Klein s’exprime à partir d’une position d’autorité, mais sur la base d’une ignorance totale des débats académiques », déclare encore l’auteur du très remarqué essai De la postcolonie au magazine panafricain.
« Tout ce que j’ai écrit ou dit repose sur un seul fondement, à savoir l’espoir dans le développement d’une communauté véritablement universelle, dont personne n’est exclu », écrit le philosophe dans une réponse détaillée parue dans l’hebdomadaire allemand Die Zeit le 23 avril.
Il précise que pour lui, l’antisémitisme est « un crime terrible ». Mbembe affirme aussi qu’il ne banalisera jamais l’Holocauste ni assimilera le meurtre de masse de juifs à l’apartheid en Afrique du Sud.
Le 1er mai, plusieurs artistes et chercheurs, notamment des spécialistes des études sur l’antisémitisme et l’Holocauste, y compris israéliens, ont appelé le ministre allemand de l’Intérieur, Horst Seehofer, à démettre Felix Klein de son poste de Commissaire du gouvernement fédéral pour la lutte contre l’antisémitisme.
« Tenter de présenter le professeur Mbembe comme un antisémite est sans fondement, inapproprié, offensant et nuisible », écrivent les signataires de cet appel.
« Nous voulons être très clairs : une telle étude n’est pas une banalisation de l’Holocauste et certainement pas de l’antisémitisme. Elle est légitime, essentielle et en fait courante dans les études sur l’Holocauste et le génocide. »
Les signataires précisent que quelque 600 éminents spécialistes de l’Holocauste ont récemment affirmé que l’interdiction des analogies du débat sur l’Holocauste était « une position radicale très éloignée du courant dominant sur l’Holocauste et le génocide », avertissant que cela contribuait à rendre « l’apprentissage du passé presque impossible » .
Une fixation allemande : la campagne anti-BDS
Les auteurs de l’appel mettent également en garde contre les conséquences négatives de telles allégations injustifiées d’antisémitisme, lesquelles créent de plus en plus selon eux « un climat de peur en Allemagne, dissuadant les intellectuels, les journalistes et le grand public d’exercer leur liberté d’expression sur des questions controversées qui devraient être débattues publiquement ».
« À cette heure même, un discours libre et critique sur Israël est plus que jamais nécessaire », insistent-ils.
La tribune rappelle notamment qu’alors que le monde combat désespérément le coronavirus, le gouvernement israélien se dirige vers l’annexion de parties vitales de la Cisjordanie occupée, « officialisant une situation de deux peuples avec des droits inégaux à l’intérieur d’un même territoire ».
«GP», diminutif de «Gratuité partielle», est un métier jadis pratiqué par les épouses des agents d’Air France ou d’Air Afrique. Ces dernières sont aujourd’hui freinées par la pandémie du nouveau coronavirus
«GP», diminutif de «Gratuité partielle», est un métier jadis pratiqué par les épouses des agents d’Air France ou d’Air Afrique. Ces dernières profitaient de la réduction qui leur était faite sur les prix des billets d’avion pour transporter des colis moyennant de l’argent. Ce qui constitue un véritable business! Depuis, ce métier compte dans ses rangs de nombreux adeptes composés essentiellement de femmes. Ces dernières sont aujourd’hui freinées par la pandémie du nouveau coronavirus. Depuis la fermeture des frontières, les femmes «GP» vivent amèrement la suspension des navettes entre le Sénégal et le reste du monde.
Avec leurs franchises bagages, les GP essaient de réaliser un retour sur investissement. Ils font payer au kilo les colis que remettent des particuliers. Un business florissant exercé surtout par des femmes qui font la navette entre le Sénégal et le reste du monde. Mais il a fallu que le nouveau coronavirus fasse son apparition pour que toute l’activité s’écroule comme un château de cartes. La pandémie du Covid-19 est venue bouleverser ce secteur très fructueux. Avec la multiplication des cas importés au Sénégal, les autorités ont fermé, en mars dernier, les frontières aériennes. Une mesure qui a entraîné de facto la cessation de l’activité des «GP». Ces dernières, considérées comme des postières de l’informel, cachent mal leur désolation à cause de l’énorme manque à gagner qu’elles ont subi. Bloquées à Dakar ou dans un pays étranger, elles ne savent plus à quel saint se vouer. C’est le cas de M. K résidant à Yoff et qui faisait la navette entre Dakar, Paris, Montpellier et Genève.
Estimant que les femmes «GP» contribuent beaucoup dans l’économie sénégalaise, elle indique qu’à chacun de ses voyages, la «Gp» met 130 000 Fcfa dans les caisses de l’Etat. Si les pionnières ont profité de la position de leurs maris ou de leurs proches dans certaines compagnies aériennes (comme Air France ou Air Afrique) pour se lancer dans l’activité avec la gratuité des billets d’avion, la donne a changé aujourd’hui. De nos jours, souligne notre interlocutrice, les Gp achètent les billets comme tout passager normal. «C’estjuste par rapport aux kilos transportés que nous parvenons à faire la différence. Dès qu’on entre dans une agence de voyage, on demande la carte de fidélité. Au fur et à mesure que nous voyageons, nous parvenons à avoir la carte Gold. Et avec cette carte, les agences nous offrent 20 à 23 kg supplémentaires en bagages. C’est ce surplus que nous monnayons avec nos clients pour avoir un peu d’argent», explique t-elle.
Agée d’une cinquantaine d’années, M. K, qui exerce ce métier depuis plusieurs années, juge considérable l’impact du Covid19 dans le secteur et dans les sous-secteurs tels que les services d’emballages et de livraison qui dépendaient essentiellement des Gp. «Nous ne pouvons pas bouger et nous sommes des femmes qui contribuaient énormément dans nos familles. Nous avons des enfants qui étudient à l’étranger et c’est nous qui payons leurs scolarités. Certaines d’entre nous sont veuves ou divorcées. C’est avec ce business qu’elles subviennent aux besoins de leurs familles», informe-t-elle avant d’ajouter : «Les dégâts collatéraux de cette maladie affectent aussi de nombreuses femmes sénégalaises vivant à l’étranger et qui dépendaient des GP. Nous convoyions les marchandises de nombreuses commerçantes en France évoluant dans la vente de produits halieutiques, de prêts-à-porter, entre autres».
Poursuivant, M. K affirme qu’elle est actuellement bloquée à Dakar alors qu’elle avait déjà un plan de retour. «Je suis arrivée à Dakar et j’ai eu le temps de prendre un billet et malheureusement, la mesure est tombée. Les compagnies ne remboursent pas de liquidités. Il a fallu que j’appelle mes clients pour leur redonner leurs colis, car je ne pouvais pas les garder chez moi. C’est une perte énorme. Il faudrait que nos autorités sachent que nous contribuons énormément à cette économie. Nous voyageons au minimum 4 fois dans le mois. Chaque semaine, nous dépensons au minimum 400 000 FCFA pour les billets, quand on fait le calcul c’est 1,6 million Fcfa le mois pour l’achat de billets d’avion dont 500 000 FCFA de taxes tirées globalement et qui vont entrer dans les caisses de l’Etat. Si on calcule le nombre de GP, cela fait beaucoup d’argent», rumine-t-elle. Avec son travail, M. K parvenait à régler tous ses problèmes. «Mais tel un couperet, le coronavirus nous a stoppés dans notre élan. Et c’est trop difficile. Nous sommes coincés et nous espérons que les frontières vont se rouvrir rapidement afin que nous puissions continuer notre travail. Certains d’entre nous ont des problèmes pour payer le loyer ou la scolarité de leurs enfants», indique-t-elle.
«POUR QUELQU’UN QUI VOYAGEAIT 4 FOIS DANS LE MOIS, S’IL RESTE 2 MOIS DANS LE PAYS, C’EST LA CATASTROPHE»
Aby Bâ qui fait la navette entre le Sénégal et la France affiche son désarroi. «Personne n’a vu venir cette maladie», se lamente la dame actuellement bloquée à Paris. «J’ai subi des pertes énormes à cause du coronavirus. Si quelqu’un qui faisait des voyages Dakar-Paris, 4 fois dans le mois, reste 2 mois sans travailler, il est évident que cela va être très dur financièrement. J’ai subi une énorme perte, car j’avais déjà pris les colis des clients que je devais convoyer vers le Sénégal. D’ailleurs, les bagages sont toujours à la maison», soupire-telle avant de demander aux autorités de leur venir en aide, car financièrement cela ne va plus. «La plupart d’entre nous n’ont pas d’activités parallèles. Et si on reste sans travailler, c’est la catastrophe», dit-elle. Agée d’une trentaine d’années et dans le métier depuis 5 ans, Fa Diallo fait la navette entre la Chine et le Sénégal. Elle s’apprêtait à aller en Chine au moment de la fermeture des frontières. «Depuis plusieurs mois, je n’ai pas voyagé, car comme vous le savez, la maladie est apparue en Chine en décembre.
Avec le Covid-19, nous n’avons plus la possibilité d’aller ou de venir. Nous sommes bloquées. Le plus désolant, c’est que j’avais acheté trois billets départ Dakar-Chine et Chine-Paris. Je devais partir le 19 mars et j’avais même déjà pris les bagages des clients. Finalement, j’ai appelé les clients pour leur rendre leurs bagages parce qu’on ne sait pas quand l’activité va reprendre», affirme-t-elle. Une incertitude parmi tant d’autres qui laisse de nombreux Sénégalais dans la perplexité. Pour l’heure, cette situation inédite dans le monde affecte profondément le secteur des GP. L’arrêt brutal de leurs activités les a pratiquement plongées dans la précarité. Il en est de même pour leurs différents collaborateurs, notamment les livreurs, les commerçants de produits halieutiques, les taximen, les tailleurs et autres épiciers qui subissent de plein fouet les effets de cette crise sanitaire.
ALIOUNE GAYE, PRESIDENT DE L’ASSOCIATION DES DISTRIBUTEURS DE COLIS EXPRESS «DES CENTAINES DE MILLIONS SONT PERDUES»
Le Président de l’association des distributeurs de colis express, Alioune Gaye, revient ici sur les problèmes spécifiques que rencontrent les ‘’Gp’’ dans ce contexte de pandémie du nouveau coronavirus. Selon lui, le Covid-19 a été un choc et qu’il a fait perdre aux ‘’Gp’’ des centaines de millions. « Le coronavirus a été un choc pour nous. Nous ne nous y attendions pas du tout. Nous n’étions pas préparés à une fermeture des frontières. On pensait pouvoir continuer à voyager. Il y a parmi nous des gens bloqués un peu partout dans le monde : au Maroc, aux Etats-Unis. Des vols de rapatriement sont organisés, mais les billets coûtent excessivement cher. Du coup, certains ‘’Gp’’ sont toujours à l’étranger. (…)
Aujourd’hui, la situation est très compliquée pour de nombreux ‘’Gp’’. Surtout qu’ils sont nombreux à ne pas avoir d’activités parallèles. En plus, vous savez qu’au Sénégal, les gens n’ont pas la culture de l’épargne. Ils vivent au jour le jour. (…) Le plus désolant dans la crise que nous vivons, c’est que souvent, les ‘’Gp’’ achètent deux voire trois billets à l’avance pour se prémunir de la cherté des billets. Aujourd’hui, les compagnies ont refusé systématiquement de rembourser l’argent des billets. Certains ont plus d’un million chez certaines compagnies. Donc, ce sont des centaines de millions perdus. A cela s’ajoute que les ‘’Gp’ reviennent des fois de voyage sans gagner le moindre centime. En effet, tout dépend du coût du billet. Moyennement, le GP peut gagner jusqu’à 300 000 francs par mois. Mais cela dépend des périodes. Et ce n’est pas fixe aussi. (…) Si les compagnies nous avaient remboursé nos billets, ce serait moins grave. Toutefois, il faut que les autorités nous viennent en aide. Elles doivent savoir qu’il y a une frange de la population qui souffre de cette situation et qui a été oubliée.
Le coronavirus a été une surprise, on ne s’y attendait pas du tout et même l’ampleur qu’il a eue aujourd’hui, on ne s’y attendait pas. On pensait que cela allait durer 2 à 3 mois. Avec ce que nous entendons en Europe, les frontières ne vont pas rouvrir avant septembre. Et il y a des chefs de famille qui ne dépendent que de ce métier pour vivre. (…) Notre business consiste à facturer les clients en fonction de la nature du colis. Par exemple, les enveloppes, c’est 10 euros (6 500 Fcfa), le prix au poids pour les ‘’Gp’’ qui vont à Paris est de 7 euros et pour ceux qui vont ailleurs c’est entre 8 et 10 euros. Le kg est à 6 500 FCFA. En tout, nous sommes plus de 300 Gp qui font au moins 2 voyages par mois. Il y a 60 Gp qui font chaque semaine des aller-retour. 85 Gp font 3 voyages dans le mois. C’est très important en termes d’apport économique parce qu’il y a des taxes sur les billets. Les femmes sont plus nombreuses à faire ce métier. Pratiquement, 90% des ‘’Gp’’ sont des femmes.»
OUMAR KHASSIMOU DIA, DIRECTEUR DU TRANSPORT AERIEN
«Les ‘’Gp’ sont dans l’informel» Suite aux problèmes que les distributeurs de colis express ont soulignés, le Directeur des transports aériens que nous avons interpellé a estimé qu’elles sont dans l’informel et ne dépendent pas de la Direction des transports aériens. «Nous n’avons pas de statistiques car elles sont dans l’informel. Elles ne sont inscrites dans aucun registre. Nous ne les voyons dans aucun fichier. Ce que nous reconnaissons, ce sont les sociétés de fret et il y en a à l’aéroport. Elles existent et elles paient des impôts. Personnellement, je n’ai pas reçu de requête officielle ou de demande de soutien quelconque encore moins du ministère, venant de ces femmes en rapport avec l’impact du Covid-19 sur leur travail. Les femmes ‘’Gp’’ ne dépendent pas de la Direction des transports aériens. Ensuite il n’y a pas de requête adressée au ministère», précise en définitive Monsieur Oumar Khassimou Dia.
Par Moussa KAMARA
DEBOUT MADAME !
Kayama …Après soixante ans d’indépendance, je pense qu’il est temps d’essayer la gestion de nos compléments à la tête de l’Etat.
Après soixante ans d’indépendance, je pense qu’il est temps d’essayer la gestion de nos compléments à la tête de l’Etat. Après tant d’années de règne des mecs, l’échec est patent. Nous sommes toujours sous-développés ou, pour faire tendance, en voie de développement. Nous avons été laissés en rade par la Corée depuis longtemps.
Ce pays avec lequel nous étions dans la même galère aux premières heures de la décolonisation, a fini de faire sa révolution. Et nous, nous en sommes encore aux plans ! Du grammairien à l’ingénieur en passant par l’administrateur et le multi-diplômé de casa au cap, ils nous tous conté fleurette. Et pourtant chacun d’eux affichait des ambitions certaines pour ce pays parsemé de saints de l’islam et où tout citoyen non politicien qui s’en sort bien ne le doit qu’à lui-même.
La politique a tout envahi et avachi. Tout passe par la politique sous nos cieux où tout cadre fraichement émoulu de l’université ou d’autres centres de référence doit impérativement payer la carte du parti pour accélérer sa cadence d’intégration dans le monde de l’emploi. C’est comme si nos hommes d’Etat s’étaient entendus pour ce tout- politique.
Des slogans ronflants alignant la patrie et le parti, du moins d’Etat au mieux d’Etat et je ne sais quoi encore, de la simple littérature sans signature. Le temps des dames a sonné. ce pays en compte énormément qui peuvent le diriger. De grandes Dames, femmes accomplies et cadres de valeur sont dans le privé et le public où elles s’acquittent merveilleusement bien des taches qui leur sont confiées. Y aura pas à faire de la discrimination positive et autre parités, le curriculum et le background suffiront largement pour faire le tri.
Des situations vécues dans la famille, dans les ménages se posent à grande échelle au niveau national, qui mieux qu’une dame trouverait la solution sans tergiverser par la compétence et le plus féminin ? Ce plus féminin qui manque forcément aux hommes malgré leur désir de bien faire. Nous avons raté le coche de ne pas avoir élu la première femme présidente de la République en Afrique. le libéria constituant l’exception qui confirme la règle, bien sûr.
A l’impossible nul n’est tenu alors rectifions le tir, plutôt le vote, à la prochaine présidentielle. Ce mandat étant le dernier de Macky, point de parti-pris. La présence à l’esprit d’un troisième mandat ne m’effleure même pas. Deux mandats sont largement suffisants pour construire, pour bâtir, pour entrer dans l’Histoire et récolter la gloire. Assurément !!!
ABDOULAYE WADE SE CONSACRE À LA LECTURE ET À L’ECRITURE
Sise à la corniche de Fann et ayant une vue imprenable sur l’océan Atlantique, la « Villa Gorgui » a réussi à s’adapter au confinement à l’heure de l’état d’urgence doublé d’un couvre-feu sanitaire
Crise sanitaire liée au coronavirus oblige, des millions de citoyens sont coincés et confinés chez eux à attendre que l’ouragan pandémique passe. Dans le lot, l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, un patriarche du pays. « Le Témoin » quotidien s’est « introduit » dans sa villa sise corniche de Fann où il consacre tout son temps à prier certes, mais aussi à lire et à écrire…
Sise corniche de Fann, à Dakar, et ayant une vue imprenable sur l’océan Atlantique, la « Villa Gorgui » a réussi à s’adapter au mode confinement à l’heure de l’état d’urgence doublé d’un couvre-feu sanitaire. ici, au domicile de l’ancien président de la République, nous confie un très proche collaborateur, le personnel domestique dit « essentiel » est maintenu. Donc rien n’a changé dans le dispositif quotidien où cuisiniers, jardiniers, coursiers et chauffeurs s’activent du matin au crépuscule pour le compte de leur patron.
A l’entrée de chaque pièce et couloir de la vaste villa, des kits de gants, de masques et de gel-hydroalcooliques font le décor. Des produits destinés aux rares employés en activité. Me Abdoulaye Wade est quotidiennement confiné entre son salon, son bureau et sa chambre à coucher. un repli sanitaire conforme à son premier communiqué « post-covid 19 » où le vieux Pape du sopi avait annoncé la suspension de toutes les réunions et autres rassemblements du Pds jusqu’à nouvel ordre. le secrétaire général du Pds avait également demandé à ses militants, aux mouvements karimistes et aux sympathisants de surseoir à toute activité politique pendant cette période, en particulier les visites aux responsables nationaux et départementaux en attendant d’avoir plus de lisibilité sur la situation du coronavirus. Aux responsables du parti libéral, « Gorgui » demandait de s’abstenir de voyager en Afrique et dans le reste du monde pour des missions officielles ou politiques du parti. « Le Pds en appelle à la vigilance et à la responsabilité de chacun et de tous pour circonscrire de façon efficace la propagation du virus dans notre pays » avait déclaré Me Abdoulaye Wade dès que les premiers cas positifs au covid-19 étaient apparus dans notre pays.
Des projets pour le Sénégal…
Justement, Me Abdoulaye Wade applique à la lettre les recommandations qu’il avait faites à ses militants. Depuis lors, ajoute ce proche collaborateur, il n’a reçu en audience aucun membre ou responsable de son parti. En citoyen conscient de la dangerosité de la maladie, il a adapté son agenda aux mesures préventives liées à l’état d’urgence.
Et se retrouve bien dans cette épreuve sanitaire où il se donne plus de temps pour prier pour le Sénégal et pour l’Afrique. « D’ailleurs, j’ai une compassion pour le Sénégal, et surtout pour tous ceux qui sont gravement malades du covid-19. Je ne cesse de prier pour eux ! Sans oublier dans mes prières et pensées les khalifes généraux, les guides religieux ainsi que les élèves, étudiants, enseignants pour qu’ils puissent reprendre le chemin des écoles et universités en bonne santé » ne cesse de déclarer Me Wade dont les propos nous ont été rapportés par ses proches. Et à propos de l’Afrique ? « Vous voyez, l’Afrique était en train de connaitre une croissance économique fulgurante, malheureusement le covid-19 a tout freiné ! Je souhaite que l’Afrique se remettre de cette pandémie…» se désole Me Wade
En poussant ses investigations, « le Témoin » a appris que Me Abdoulaye Wade consacre une partie de son temps de confinement à écrire des projets de développement pour le Sénégal et pour l’Afrique en général. « il reste jusqu’à 2 heures du matin à réfléchir et à écrire. Donc, il se couche tard et se lève très tôt, vers 5h, en vue de préparer le jeune en cette période du ramadan » nous confie ce proche des Wade. Autrement dit, l’ancien président ne dort que durant trois heures même si, en temps normal c’est-à-dire hors Ramadan, il s’offre une sieste réparatrice. Le Pape du Sopi profite justement du confinement pour débuter la rédaction de ses mémoires nous soufflet-on. Mais pas seulement car « compte tenu de mes conversations avec le président Wade, je pense qu’il va consacrer sa future publication à l’Afrique » confie notre interlocuteur. Durant la matinée, Me Wade lit régulièrement certains journaux de la presse sénégalaise. Pour le reste de la journée, il se focalise sur l’internet pour lire les informations de la presse étrangère. En dehors des heures de prières, renseigne-t-on, Me Wade est constamment sur l’internet. Un homme de son âge, malgré son très grand âge ! Machallah…