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16 juillet 2025
ET SI L’ARTEMISIA ETAIT LE PRINCIPAL ESPOIR
L’artemisia, plante aux airs de fougère issue de la pharmacopée traditionnelle chinoise, connaît un succès grandissant sur le continent malgré la polémique qui l’entoure.
Il a été démontré que l’artemisia soigne le palu aussi efficacement que la chloroquine. Si la chloroquine soigne le coronavirus, l’artemisia aussi. Alors, pourquoi ne pas utiliser au Sénégal l’artemisia, une plante aux multiples bienfaits ?
L’artemisia, plante aux airs de fougère issue de la pharmacopée traditionnelle chinoise, connaît un succès grandissant sur le continent malgré la polémique qui l’entoure. En cinq ans à peine, plusieurs Maisons de l’artemisia se sont créées dans 18 pays d’Afrique dont le Sénégal. L’association, qui promeut l’utilisation de la plante, indique sur son site internet que « l’artemisia annua ou afra soigne et prévient le paludisme ». Ses vertus son connues par tous les Africains. En effet, cette plante cultivée notamment au Sénégal, à Thiès plus précisément, est présentée par ses adeptes comme une solution miracle au paludisme en Afrique. La Maison de l’Artemisia et sa communauté de soutiens scientifiques ont d’ailleurs souhaité rassurer l’Académie Nationale de Médecine sur le sérieux de leur démarche scientifique. « Comme les Académiciens de médecine l’ont signalé avec justesse, l’OMS constate que la stratégie actuelle contre le paludisme a atteint un plafond, et ne permet plus de faire reculer ce fléau qui demeure la maladie la plus meurtrière du monde. Si les moustiquaires et les traitements à base d’ACT ont fort heureusement toujours une efficacité contre le paludisme, il est urgent de trouver des stratégies complémentaires, de refuser de se résigner au statu quo d’une maladie qui tue chaque année près de 500.000 personnes, et de contrer l’afflux très important de médicaments falsifiés en Afrique. Notre association, la Maison de l’Artemisia, s’est fixée pour mission d’accélérer la recherche pour déterminer scientifiquement si la tisane d’Artemisia permet de guérir le paludisme, et sous quelles conditions. Cette thérapeutique locale et peu onéreuse sera une réponse parfaite aux difficultés d’accès aux traitements en Afrique, dès lors que son efficacité sera définitivement démontrée. Mais les malades africains n’ont pas le luxe d’attendre et recourent déjà massivement à la tisane d’Artemisia », soutient tout ce monde. La Maison de l’Artemisia dit intervenir aussi pour diffuser auprès des agriculteurs locaux les meilleures pratiques pour cultiver et commercialiser la plante selon une charte et un label communs de qualité. A en croire ses dirigeants, plusieurs études cliniques et expérimentations auraient déjà démontré l’efficacité de cette plante, ou a minima son potentiel prometteur. Les deux espèces d’Artemisia étudiées (Artemisia Afra et Artemisia Annua) contiendraient au moins 17 principes actifs efficaces contre le paludisme, au-delà même de l’Artémisinine qui est aujourd’hui la base des traitements et avait fait l’objet d’un prix Nobel de médecine en 2015.
Prix Nobel de médecine en 2015…
Des professeurs, infectiologues, chimistes, agronomes, en France, aux Etats-Unis et bien sûr en Afrique engagent de nouvelles recherches. Lucile Cornet-Vernet, fondatrice de la Maison de l’Artemisia, écrit ceci : « Nous, Maison de l’Artemisia, appelons l’ensemble de la communauté médicale et scientifique, des pays du Nord et des pays du Sud, à mener d’urgence toutes les recherches qui permettront d’établir si la tisane d’Artemisia est bien efficace contre le paludisme, sur le fondement d’études cliniques irréprochables. Toutes les deux minutes, un enfant meurt du paludisme. Si un espoir crédible existe de lutter contre cette maladie, à faible coût et accessible partout en Afrique, nous ne pouvons plus perdre une seconde. » La Maison de l’Artemisia est une association à but non lucratif, qui vise à étudier l’Artemisia, plante traditionnelle de la médecine chinoise présentant des propriétés en matière de lutte contre le paludisme, à l’usage exclusif des populations de pays en développement ne disposant pas d’alternative. Présente dans près de 20 pays en Afrique, elle intervient aussi pour organiser un réseau de cultures et de distribution labélisé, à but non lucratif, géré par les populations locales.
L’Artemisia, utilisée en Chine pour lutter contre la Covid-19…
mars 2020, la Maison de l’Artemisia a révélé que l’Artemisia annua (Qing Hao), plante médicinale, a été largement utilisée en Chine pour combattre le Covid-19. Elle martèle que la plante a été administrée selon le protocole officiel de la Médecine Traditionnelle Chinoise, uniquement dans les cas d’atteintes pulmonaires modérées à sévères, en association avec un traitement conventionnel. Une étude de l’OMS indiquait, selon la Maison de l’Artemisia, que la plante avait été efficace en traitement complémentaire pendant l’épidémie de SRAS de 2003. Nature Plants, une revue scientifique britannique, publie mi-mars 2020 un plaidoyer pour l’usage des plantes médicinales, dont l’Artemisia annua, en 1ère ligne de défense contre le Covid-19 : « Dans une situation d’urgence comme l’épidémie de COVID-19, alors que les médicaments ordinaires mettent du temps à passer les essais cliniques, les médicaments à base de plantes et les produits naturels facilement disponibles et dont l’innocuité est prouvée peuvent permettre de gagner du temps en tant que première ligne de défense » écrit-elle.
La Maison de l’Artemisia appelle les autorités sanitaires à lancer d’urgence un grand essai clinique
Lucile Cornet-Vernet, fondatrice de la Maison de l’Artemisia, se le demande : « Comment les systèmes de santé les plus fragiles pourraient-ils s’en sortir quand nous Européens n’arrivons même pas à avoir suffisamment de masques ou de respirateurs artificiels ? La situation en Afrique est encore plus préoccupante que la nôtre. L’Artemisia annua, qui pousse en Afrique, est une opportunité historique pour aider les populations les plus fragiles. C’est à nous, Pays du Nord, de faire cette étude, maintenant que nous avons les cas cliniques et toutes les infrastructures nécessaires pour permettre demain aux populations les plus fragiles du Sud de disposer d’un traitement accessible. » Il est sans doute arrivé le moment d’essayer la médecine traditionnelle africaine qui a toujours été un remède pour des maladies inguérissables par les occidentaux (hémorroïdes, maladies des gênes... et même pour un déboitement ou une cassure d’os). Faut-il toujours que nous, Africains, comptions aveuglément sur les occidentaux ? Secouons-nous et croyons à nos valeurs et notre élite. Cette plante, l’artemisia, a fait ses preuves contre malaria. Hélas, l’OMS refuse de l’adopter pour sans doute préserver les intérêts de lobbies pharmaceutiques…
par Bado Ndoye
FAUT-IL LAISSER LE VIRUS CIRCULER ?
Tant que les tests massifs - qu’il faut saluer - ne seront pas complétés par une politique rigoureuse de confinement généralisé de tout le pays, le virus continuera à se propager. Si nous voulons éviter le syndrome anglais, c’est maintenant ou jamais
Au regard de la façon dont cette pandémie du covid-19 nous met à l’épreuve, il est possible d’y voir comme un test de résilience. Chaque pays y va de sa stratégie, en fonction des moyens dont il dispose, de son expérience des grandes épidémies et de l’intelligence de ses dirigeants. Le cas des anglais est de ce point de vue révélateur de ce qu’il ne faudrait pas faire. Pendant que le virus tuait des milliers de personnes en Chine et que toute la planète se préparait au pire, le Premier ministre Boris Johnson pensait, lui, qu’il n’y avait pas péril en la demeure. La solution, simple selon lui et quelques-uns de ses conseillers, consistait à laisser circuler le virus et pénétrer la population le plus profondément possible. Beaucoup de personnes mourront, c’est certain – environ 250 000 victimes selon les estimations des épidémiologistes anglais - mais à un moment donné les gens qui auront survécu développeront suffisamment d’anticorps, ce qui mettra un terme à la propagation du virus. C’est la fameuse théorie de « l’immunité de troupeau » (« herd immunity » en anglais) ou immunité collective. Ce que la théorie ne dit pas c’est qui va mourir. Dans la tête de Boris Johnson c’était pourtant très clair : ce sont les pauvres et tous ceux qui n’ont ni assurance maladie ni protection sociale, bref tous ceux qui n’ont pas les moyens de se soigner. Les quelques jours perdus en tergiversations, le temps que ses conseillers lui font changer d’avis, le mal était fait. Lui-même a contracté le virus et a développé une forme sévère, alors qu’il se croyait en sécurité au Ten Downing street. Aujourd’hui l’Angleterre est le pays qui recense le plus de morts en Europe, en partie à cause de cette doctrine, un avatar darwinien de la lutte pour la survie selon lequel seuls les plus aptes survivront.
La stratégie adoptée par le Sénégal est-elle sensiblement différente de ce que Boris Johnson prévoyait pour son pays ? Trois grandes mesures ont été prises pour rompre la chaîne de transmission du virus : l’interdiction des rassemblements, largement respectée, le couvre-feu dont l’efficacité est très limitée vu que l’écrasante majorité ses sénégalais ne sort pas le soir et l’interdiction de circuler d’une région à une autre. Pour le reste on compte sur l’application des gestes-barrières, c’est-à-dire sur l’autodiscipline des sénégalais. Autant dire sur une chimère. Qu’est-ce qui est fait pour limiter les déplacements à l’intérieur de chaque région et à l’intérieur de chaque ville ? Tant que les tests massifs - qu’il faut saluer - ne seront pas complétés par une politique rigoureuse de confinement généralisé de tout le pays, le virus continuera à se propager. Nous sommes sur une courbe ascendante, et il faut être d’une grande naïveté pour croire qu’elle va s’infléchir toute seule. Seules des décisions d’une grande ampleur permettront de l’aplatir et de soulager les hôpitaux. Le Professeur Seydi et ses collaborateurs, sans doute parce qu’ils n’ont pas voulu outrepasser leurs prérogatives, l’ont pourtant demandé, mais à mots tellement couverts que l’on se demande si les autorités ont capté le message.
Nous franchirons dans quelques jours le cap des 1000 malades, et déjà on ne compte plus le nombre d’agents des personnels soignants en quarantaine à travers le pays. Il est indécent de continuer à leur demander de toujours faire des miracles. Qui ne voit que nos structures hospitalières, déjà au bord de l’effondrement parce que fragilisées par des décennies de politique de coupes budgétaires ne supporteront pas le choc ? C’est ce scénario catastrophe d’hôpitaux débordés dont on a vu les effets désastreux en Italie et en Espagne qu’il faut éviter à tout prix ! La résilience des Africains que l’on a tant vanté ces jours-ci a des limites. Certes, le confinement est une décision difficile à assumer politiquement, dans un pays où la majorité des gens vit au jour le jour. Mais à quoi était censé répondre ce formidable élan de solidarité nationale de mobilisation de fonds – 1000 milliards – si ce n’est pour soutenir les sénégalais qui allaient être durement frappés par les rigueurs du confinement ? On le sait, le propre des situations d’urgence, c’est qu’il n’y a pas de solutions toutes faites. Il faut faire preuve de hardiesse et d’inventivité, mais avec la certitude que chaque mauvaise décision, ou chaque décision qui n’aura pas été prise au moment opportun se traduira fatalement pas des pertes en vies humaines. Si nous voulons éviter le syndrome anglais c’est maintenant ou jamais.
89 PRODUITS MIS SUR LE MARCHE GRACE AU SOUTIEN DE L’OMS
L’OMS affirme que des autorisations de mise sur le marché de 89 produits issus de la pharmacopée traditionnelle ont été délivrées dans 14 pays africains, grâce au soutien qu’elle a apporté à des essais cliniques.
L’OMS affirme que des autorisations de mise sur le marché de 89 produits issus de la pharmacopée traditionnelle ont été délivrées dans 14 pays africains, grâce au soutien qu’elle a apporté à des essais cliniques.
Les produits en question répondent aux normes d’homologation internationales et nationales établies, précise l’organisation dans un communiqué de son bureau Afrique. «Quarante-trois de ces produits ont été inscrits sur les listes nationales de médicaments essentiels. Ces produits font désormais partie de l’arsenal qui permet de traiter les patients atteints d’un large éventail de maladies comprenant le paludisme, les infections opportunistes liées au VIH, le diabète, la drépanocytose et l’hypertension», indique le communiqué.
L’OMS souligne que grâce à son appui, «la quasi-totalité des pays de la Région africaine se sont dotés de politiques nationales dans le domaine de la médecine traditionnelle». Elle indique qu’au cours des deux dernières décennies, elle a «collaboré avec les pays pour assurer un développement sûr et efficace de la médecine traditionnelle en Afrique, en fournissant des ressources financières et un appui technique à cet effet».
Les gouvernements africains, par l’intermédiaire de leurs ministres de la santé, ont adopté au cours de la cinquantième session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique tenue en 2000, une résolution sur la médecine traditionnelle. Dans cette résolution, les états Membres étaient invités à générer des données factuelles sur la sécurité, l’efficacité et la qualité de la médecine traditionnelle. Les pays étaient aussi invités à effectuer des recherches pertinentes et à demander aux autorités nationales de réglementation pharmaceutique à approuver les médicaments conformément aux normes internationales, qui préconisent notamment que le produit suive un protocole de recherche strict et soit soumis à des tests, ainsi qu’à des essais cliniques.
par Mohamed Taméga
L'HORREUR DE L'IMPOSTURE DANS LE DÉBAT PUBLIC
Quel autre nom est celui d'Adama Gaye quand il reproche à Souleymane Bachir Diagne d'avoir salué le "leadership" de Macky Sall parmi les présidents africains ? Notre espace public de pensée et de débats a besoin de normes
Je vais me mêler de cette « affaire » Adama Gaye - Souleymane Bachir Diagne. Diagne, comme tous ceux qui font métier de produire de la pensée, philosophique notamment, sait que ses interventions, à l'instar de toute philosophie, ont pour vocation de critiquer, pour destin d'être critiquées, voire contestées, à leur tour.
D'abord, un petit détour, par un tracé des lignes de front, idées et débats actuels au Sénégal. Il se passe quelque chose de très intéressant au Sénégal, à quoi Souleymane Bachir Diagne a certainement beaucoup contribué, que l'on peut apprécier, quel que soit son bord idéologique, philosophique ou politique, la reconstruction d'un espace public de pensée. Celui-ci se constitue autour de diverses identités politiques et philosophiques : de cette pensée de gauche, universaliste, socialiste et enracinée dans un panafricanisme ouvert et progressiste, incarnée à mon sens par l’essayiste Hamidou Anne et par mon ami Babacar Diop, le leader du FDS, entre autres. À ce bouillon d'approches transdisciplinaires que sont les Ateliers de la pensée, où l'on retrouve à la fois les fondements de la doctrine senghorienne et bergsonienne de l'intériorité vitale, et le geste critique proprement foucaldien de restauration d'une subjectivité débarrassée des gangues liberticides d'entités sociales, politiques et institutionnelles, des directives des institutions de Bretons-Woods à la prétention normative de prescriptions existentielles exogènes, geste assez fréquent chez Felwine Sarr et Achille Mbembe.
D'un autre bord de cet espace se tiennent quelques militants d'un étonnant procès populaire régulièrement instruit contre Senghor, et pour Cheikh Anta Diop. Et puis, un courant politique intrinsèquement d'extrême droite dont la figure dirigeante est Ousmane Sonko. Si le mot d'ordre fondamental de cette sphère politique est qu'il faut dégager l'actuelle classe politique, Ousmane Sonko aime dire à qui veut l'entendre qu'il n'est pas de gauche. Autrement dit, qu'il ferait la même politique que ceux qu'il combat aujourd'hui, mais sans leurs travers moraux. Pour la suite des pièces de ses coordonnées politiques, s'il en faut encore, son goût prononcé et revendiqué pour les sciences de l'optimisation fiscale plaide en sa faveur en ce qui concerne la crédibilité de l'alternative qu'il pourrait constituer et son sens de la justice fiscale et du progrès social. Ceux de Sonko et de l'égyptologue, anti-marxiste substantiel, anti-universaliste sans le savoir, Cheikh Anta Diop, se rejoignent sur une chose, assez étrange : ne rien affirmer de vrai, de commun à tous, pas grand-chose, sinon qu'il faut remplacer la constitution du Sénégal par les thèses du dernier. Mais, passons. Abandonnons-les à leur misère politique, à leur mélasse philosophique, leur destin réactionnaire.
Face à eux, Souleymane Bachir Bachir Diagne. Il déplie avec une rigueur très lucide et intransigeante, le principe philosophique Bergsonien de l'identité de l'Être et du changement, c'est-à-dire leur consubstantialité inextricable, contre les sirènes des identités carcérales, se constituant comme dispositif de résistance au passé colonial et à ses reliquats, et le fanatisme islamique. J'ai personnellement beaucoup de désaccords, beaucoup de choses à dire sur ce que je pense être l'angle mort, l'oubli générique, la "bévue, la présence-absence du dehors à l'intérieur, ou, pour emprunter le mot d'Althusser "la question non posée des réponses" que contiennent certains textes de Souleymane Bachir Diagne, Felwine Sarr et leurs amis à la pensée. Mais, ce n'est pas le sujet ici. Nous avons quand même un espace public de pensée et de débats. Il commence à vivre. Qu'il vive longtemps ! Par ailleurs, il a besoin de normes. Normes indispensables pour notre démocratie, si formelle soit-elle par endroits. Il en est une qui découle d'une exigence démocratique consistant dans la recherche en commun de la vérité, sous les auspices de laquelle seront tenues la vie publique, ses querelles et controverses intellectuelles : un devoir collectif et individuel de nous battre pour tenir éloignée de nous l'horreur du règne des imposteurs. Car quel autre nom est celui d'Adama Gaye ? Quand il reproche à Souleymane Bachir Diagne d'avoir salué le "leadership" de Macky Sall parmi les chefs d''État africain ? Il ne conteste pas la valeur du vocable comme catégorie politique, mais son attribution à Macky Sall. On le sait, le concept de leadership est polysémique. Il compte de nombreuses variations, aussi problématiques les unes que les autres. On aurait apprécié qu'Adama Gaye nous dise dans son long article à laquelle des acceptions de ce mot-concept il lie ses convictions politiques à lui. Le propre de l'imposture dans un débat est de travestir les mots de l'adversaire, d'en faire une arme contre lui et une ressource pour alimenter son propre vide, dont elle fait commerce. Pour ne pas laisser dire qu'elle mystifie et qu'elle ment.
Par Ousmane François GUEYE
LA FÉDÉRATION SÉNÉGALAISE DE BASKET DOIT RENDRE UN HOMMAGE POSTHUME A ASS GAYE
Toute légitimité qui n’est pas conférée par la base en matière de sport, doit être considérée désormais comme nulle et non avenue.
Je tiens à donner mon point de vue en qualité de militant du sport sénégalais mais particulièrement, celui du sport rufisquois. Je suis d’avis qu’après la fin de la pandémie liée au Covid 19, il urge de renouveler toutes les instances du sport sénégalais.
Dorénavant on doit mettre un terme au système de cooptage qui ne fait que favoriser le copinage et le pilotage à vue qui ne font que nuire au sport de notre pays. Toute légitimité qui n’est pas conférée par la base en matière de sport, doit être considérée désormais comme nulle et non avenue.
Le système de cooptage et celui relatif au tiers sortant, sont à la base de tous les maux que traverse le monde du sport et cela à tous les niveaux. Nous avons aussi pour opinion qu’aux lendemains de la pandémie qui sévit au Sénégal et un peu partout dans le monde, tous les renouvellements des instances liés aux sports dans notre pays soient supervisés par les inspecteurs des sports et cela en toute équité et dans la plus grande transparence.
Cette mesure va conduire non seulement à légitimer davantage ceux qui dirigent les sports dans notre pays, mais va également contribuer aux élus de faire preuve de plus d’humilité et plus de respect et de considération à l’endroit de la base qui les a conférés du pouvoir d’agir et de parler à son nom. Si jamais nous adoptons cette démarche, nous sommes surs que nous allons remporter la 1ère coupe d’Afrique des nations de l’histoire du football sénégalais. Une manière de remercier le Président Macky Sall, pour tous les efforts qu’il ne cesse de consentir pour le sport de notre pays. Je me souviens quand il était question d’élire Maitre Babacar Ndiaye à la tête de la fédération sénégalaise de basket alors qu’il était en compétition avec Baba Tandian, c’était Ass Gaye à l’époque Président des sections de handball et basket de l’Asc Le Saltigué, qui s’était mué directeur de compagne de l’actuel Président de la fédération sénégalaise de basket auprès de l’Asc Le Saltigué.
Et c’est après 3 réunions successives du comité directeur du club rufisquois qui devrait faire le choix entre les deux candidats en lice, Ass Gaye avait réussi avec beaucoup de difficultés, à convaincre la majorité du comité directeur de l’Asc le Saltigué, avant que ces derniers n’acceptent de soutenir la candidature de Maitre Babacar Ndiaye.
Dans cet exercice combien difficile, il avait même réussi à convaincre le Président Cora Fall de se ranger du côté de l’actuel Président de la Fédération Sénégalaise de Basket. Mais je peux affirmer sans risque d’être contredit, que les ¾ des sportifs rufisquois ont été déçus par Maitre Babacar Ndiaye et la fédération de basket qui n’ont pas été du tout reconnaissants, à l’endroit des sportifs de la vielle ville. Depuis le rappel à Dieu de Ass Gaye, aucun acte pour immortaliser sa mémoire, n’a été posée par Maitre Babacar Ndiaye et son équipe. Nous avons aussi constaté avec la plus grande indignation, que depuis que Ass Gaye nous a quittés, il n’y pas d’évènements majeurs du basket sénégalais, où une seule fois son nom a été cité.
Pourtant il a été pendant 4 ans Président de la Fédération Sénégalaise de Basketball. Et durant toutes les campagnes africaines du basket sénégalais, il avait été toujours mis à contribution comme éclaireur, pour permettre à nos équipes d’être dans les conditions optimales de performance.
Avec tout ce que Ass Gaye a consenti comme efforts pour le basket sénégalais, l’avait même amené à ne plus avoir une vie de famille ce qui le prédisposait après son rappel à Dieu, d’être honoré par la fédération sénégalaise de basket à qui il a tout donné. Je formule les même reproches à l’endroit de l’Asc Le Saltigué, pour ce club il a également consenti d’énormes sacrifices, allant même jusqu’à mettre à contribution tout son temps, son savoir-faire et ses avoirs au service du club. Voilà pourquoi on n’a pas compris à l’occasion de la célébration du cinquantenaire du Saltigué que son nom n’a été mentionné nulle part, durant cette manifestation et qu’aucun hommage ne lui avait été rendu. Voilà un acte qui constitue, une grande déception pour le spot rufisquois, mais aussi peut être considéré par d’aucuns parmi les témoins de l’histoire, comme une forme de trahison.
Ousmane François Gueye est président de la Convention des lébous de souche du département de Rufisque
texte collectif
LES LEÇONS AFRICAINES DU CORONAVIRUS
L’Afrique a démontré face à la pandémie une capacité d’adaptation sur laquelle il faudra capitaliser. Mais d’autres maladies viendront et le système de santé global dont le continent a besoin reste à bâtir, estiment cinq anciens ministres de la Santé
L’Afrique a démontré face à la pandémie une capacité d’adaptation et d’innovation sur laquelle il faudra capitaliser. Mais d’autres maladies viendront et le système de santé global, solidaire et durable dont le continent a besoin reste à bâtir. C’est la conviction de cinq anciens ministres de la Santé.
La pandémie du Covid-19 a surpris tant par sa brutalité d’apparition que par son effet dévastateur sur les populations à l’échelle du monde. Chaque pays a été pris de court, essayant d’apporter les réponses politiques et sanitaires à la hauteur de la crise. Même si l’activité humaine reprend désormais dans la plupart des pays touchés en Asie et qu’en Europe les stratégies de déconfinement se préparent, le covid19 continue à menacer.
La situation sanitaire inédite a suscité et nourri beaucoup de débats. Alors qu’en France, les tergiversations portaient sur la capacité à multiplier les lits de réanimation, sur la disponibilité d’équipements de protection comme les masques ou sur la pertinence de l’utilisation de chloroquine, au Royaume Uni ou aux États-Unis, on se demandait s’il fallait confiner les populations ou laisser se développer une immunité de masse.
Sur le continent africain, la situation a été toute autre, marquée par des décisions rapides et efficaces.
À la faveur de la survenue plus tardive de l’épidémie en Afrique, les autorités ne se sont pas laissées surprendre, bénéficiant de l’expérience de la gestion de l’épidémie sur les autres continents. Ainsi, des mesures sanitaires, financières et sécuritaires avec un confinement plus ou moins strict, ou un couvre-feu, selon les pays, ont été prises précocement. Quant au traitement par chloroquine, bien connu en Afrique, il a souvent été instauré systématiquement.
Réactivité des États
La fragilité des systèmes de santé en Afrique n’a pas empêché la réactivité des États ; souvent la riposte a profité d’équipements et d’un savoir-faire hérités des épidémies antérieures, notamment de la gestion de l’épidémie d’Ebola, qui a doté les pays concernés de ressources humaines compétentes et d’infrastructures adaptées. L’expérience du triage des patients à l’entrée des hôpitaux a été un acquis supplémentaire.
Même la faible densité médicale a parfois été compensée par des acteurs certes de nature culturelle et propre à l’Afrique, mais efficaces : les relais communautaires qui, à travers leurs comités locaux, ont participé activement à la sensibilisation des populations, avec une utilisation importante des réseaux sociaux, les autorités religieuses qui ont elles aussi pris des décisions pour endiguer l’épidémie.
Innovations locales
Mais le plus spectaculaire est la capacité de la société civile et des autorités à développer et soutenir des innovations locales. L’absence de mécanismes de solidarité internationale face au Covid-19 a engendré une émulation créatrice immédiate. Très vite, le Maroc était en capacité de produire cinq millions de masques par jour, rendant jaloux bien des pays occidentaux. Au Sénégal, de jeunes chercheurs ont conçu et fabriqué rapidement et à bas coût des respirateurs artificiels.
Les solutions technologiques sont nombreuses, à chaque fois adaptées à l’environnement local et aux moyens disponibles : applications numériques pour informer et recenser les cas (Algérie), détecter et lutter contre les fausses informations (Tunisie) ou réaliser des autodiagnostics (Burkina Faso), drones autonomes pour livrer des fournitures médicales ou des médicaments (Nigéria), plateforme de télédiagnostic utilisant l’intelligence artificielle pour le diagnostic du Covid-19 (Kenya), dispositifs mécaniques de lavage des mains et de bavettes en tissu ou masques alternatifs (Bénin), etc…
Capitaliser sur l’inventivité
Bref, l’Afrique a su créer son écosystème pour faire face à la pandémie. Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Parmi les 3,5 millions de cas répertoriés dans le monde, seuls 12 % sont recensés sur le continent africain et ces cas sont moins graves.
Pourtant, l’Afrique n’est pas à l’abri de nouvelles crises sanitaires bien plus dévastatrices au regard des évolutions épidémiologiques annoncées, en terme de maladies infectieuses ou chroniques, et les systèmes de santé actuels ne seront pas assez solides.
Pour y face, il faudra capitaliser sur l’inventivité des pays du sud, s’inspirer des approches innovationnelles plus frugales et agiles qui pourront s’adapter en période de crise et enfin ouvrir la voie aux partenariats public-privé en santé.
Il faudra aussi enfin bâtir ce système global, solidaire et durable, s’appuyant sur des coopérations scientifiques et sanitaires solides, des transferts de compétences médicales et stratégiques et faire émerger des partenariats justes et équitables.
Cette tribune est co-signée par : Nora Berra, ancien ministre de la Santé, France Abdou Fall, ancien ministre de la Santé, Sénégal Diye Ba, ancien ministre de la Santé, Mauritanie Dorothée Kindé-Gazard, ancien ministre de la Santé, Bénin Samira Meraï-Friaa, ancien ministre de la Santé, Tunisie
COVID-19 : LES CONDITIONS POUR UNE PRISE EN CHARGE EXTRA-HOSPITALIÈRE
Toute personne âgée de moins de 50 ans testée positive qui ne présente pas de symptômes et ne souffrant d’aucune maladie chronique sera prise en charge dans des structures aménagées
Le ministère de la Santé et de l’Action Sociale a, dans un communiqué, donné les conditions pour la prise en charge extra hospitalière.
Ainsi, toute personne âgée de moins de 50 ans testée positive qui ne présente pas de symptômes et ne souffrant d’aucune maladie chronique sera prise en charge dans des structures aménagées. Le suivi sera assuré par un personnel médical.
Donc, ceux qui présentent des signes de la maladie et souffrant d’une autre pathologie chronique seront hospitalisés dans les structures dédiées.
Par Me Doro GUEYE
LA RESILIENCE DE LA DIASPORA A L’EPREUVE DE LA PANDEMIE DU COVID-19
En ces temps de crise mondiale de la pandémie de Covid 19, aggravée par des mesures de restriction de la mobilité des personnes au niveau internationale, la diaspora sénégalaise doit pleinement jouer son rôle dans le développement du Sénégal
En ces temps de crise mondiale de la pandémie de Covid 19, aggravée par des mesures de restriction de la mobilité des personnes au niveau internationale, la diaspora sénégalaise doit pleinement jouer son rôle dans le développement du Sénégal
En effet, la crise mondiale provoquée par la pandémie du Covid19, a causé des conséquences néfastes sur la vie des sénégalais. Dans ce contexte de crise sanitaire, suivie d’une crise économique mondiale sans précédent, la diaspora sénégalaise ne doit pas rester en marge des solutions de développement de son pays. Il serait intéressant d'apporter une contribution et des idées en vue de trouver des solutions aux problèmes de la diaspora et du Sénégal.
Cette crise sanitaire et économique mondiale nous a appris que les solutions de développement économiques d’un Etat doivent se baser sur initiatives locales et nationales. Une « solidarité verticale » c’est-à-dire entre les sénégalais serait d’abord un début de solution idoine. Car en cette période de crises graves, il faudrait mettre entre parenthèse les différences et les individualismes qui divisent parfois les sénégalais, surtout ceux de la diaspora.
En ce sens, la diaspora doit être une force vive pour influer sur les décisions qui la concernent et qui déterminent le développement futur du Sénégal. La diaspora doit aussi être un vivier d’intellectuels et d’entrepreneurs pour le Sénégal, du fait des expériences et des connaissances qu’elle a pues accumuler à travers le monde. Elle pourrait donc être un levier de développement primordial pour le Sénégal.
En cette période de pandémie mondiale beaucoup de décisions ont été prises et qui ont des conséquences sur la vie quotidienne des sénégalais de l’extérieur (interdiction de retour sur le sol sénégalais, interdiction de rapatrier au Sénégal les dépouilles des sénégalais de l'extérieur décédés du Civid19.) Il serait important de consulter la diaspora avant de prendre des décisions qui l’impactent son existence et son apport pour le Sénégal.
Dès lors, une instance apolitique, indépendante et dynamique, à savoir une association, ou une fédération d’association, pourrait être un interlocuteur crédible auprès des pouvoirs publics, des instances nationales et internationales. Force est de reconnaître que le Sénégal ne saurait se développer en laissant en marge sa diaspora.
En effet, l’apport des transferts de fonds de la diaspora dans l'économie nationale sénégalaise est considérable, avec 1,8 milliard d'euros (12.000 Milliards de FCFA), soit près de 14 pour cent du PIB. La capitalisation de cette manne financière serait un trésor qui pourrait servir aux investissements économiques pour le développement du Sénégal. La création d’une "Banque d'investissement des sénégalais de l'extérieur" pourrait permettre d'entreprendre et d'investir dans des secteurs essentiels (l'agro-alimentaire, les industries tertiaires et de transformation de produits...), au lieu d'investir uniquement sur l'immobilier ou le commerce. Une réorientation des investissements de la diaspora dans les secteurs qui permettent le développement économique du Sénégal et la création d’emplois durables, serait essentiel. Il faut donc impulser une dynamique d'organisation et développement sans esprit politicien, partisan ou stricto personnel, par le biais d’une association et d’une Banque d’investissement.
Bien évidemment, l’Etat du Sénégal doit être le garant de cette structure bancaire pour ainsi donner une meilleure crédibilité auprès des institutions financières mondiales et permettre la réalisation de cette banque d’investissement. Cette garantie étatique doit être formelle et ne doit nullement saper les caractères d’indépendance, d’apolitique et de libérale de cette association et de cette banque d’investissement.
Pour ce faire, des membres de l’association de la diaspora et un représentant de l’Etat, devraient siéger dans le Conseil d’administration de la Banque d’investissement pour lui impulser une vision de développement économique du Sénégal. Le dénominateur commun de ces deux instances doit être la défense exclusive des intérêts des sénégalais de l'extérieur et le développement économique du Sénégal. Servir au lieu de se servir et mettre les compétences, les connaissances, les expériences et les talents de la diaspora au service de son pays, doit être le credo et la soupape qui sous-tend cette Banque et cette organisation associative. Il serait donc opportun de mettre en place cette " association des sénégalais de l'extérieur" qui adhère toutes les composantes de la diaspora, pour mieux faire entendre la voix des sénégalais de l’extérieur autrement que par la politique politicienne. Les représentants diplomatiques ainsi que les instances représentatives des sénégalais de l’extérieur doivent pleinement jouer leur partition pour la réalisation d’une « symphonie », dans le concert des nations.
La réalisation de ce projet économique de développement suppose une abstraction totale des intérêts partisanes et des divisions intestines qui pourraient menacer la survie de l’instance associative et la structure bancaire. Je finirai cette contribution en par cette phrase « Personne ne se libère seul, les sénégalais se libèrent ensemble, pour ainsi impulser le développement du Sénégal ».
LES MUSICIENS DENONCENT LA MISE A L’ECART DE LA CULTURE
L‘Association des Métiers de la Musique du Sénégal (Ams) déplore l’exclusion du secteur de la culture du Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du fonds Force Covid-19.
Dans le cadre du Programme de Résilience Economique et Sociale (Pres) mis en place pour faire face au Covid-19, le ministère de la Culture envisage de mettre à la disposition des acteurs culturels un fonds. Une initiative magnifiée par l‘Association des Métiers de la Musique du Sénégal (Ams) qui, cependant, déplore l’exclusion du secteur de la culture du Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du fonds Force Covid-19.
Le 30 avril 2020, l‘Association des Métiers de la Musique du Sénégal (Ams) a été reçue par le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, pour une rencontre d’information et de partage de propositions dans le cadre de l’aide qui pourrait être apportée au secteur culturel, dans ce contexte marqué par une crise due au Covid-19. Ces échanges, selon les membres de l’AMS, entrent dans le cadre des visites programmées par le ministère pour rencontrer les acteurs culturels et les organisations professionnelles aux fins d’informer ces derniers sur les actions entreprises et/ou qui pourraient être entreprises au bénéfice des acteurs culturels.
Parmi ces actions, le ministère a prévu de mettre sur pied une commission pour évaluation et suivi d’un fonds qui pourrait être alloué dans le cadre de la Force Covid-19. En attendant que cette commission soit mise en place, l’AMS a tenu à remettre, en guise de contribution, un document au ministre de la Culture dans lequel elle renseigne que les résultats d’une enquête (qu’elle a)initiée (…) font apparaître des préjudices financiers importants. «Entre autres, cette étude révèle que 58% des sondés ne sont pas membres de la Sodav, et 53.3% d’acteurs culturels travaillent sans contrat, donc sans aucun filet de protection sociale», révèlent Daniel Gomez et ses collègues dans un communiqué parvenu à «L‘As».
Ainsi, si un fonds conséquent est attribué à la culture, l’AMS propose une répartition de l’aide octroyée, sous la supervision d’un comité de veille composé de représentants du secteur tant au niveau des organisations professionnelles qu’au niveau institutionnel, en trois séquences comme suit : «caisse de solidarité pour tous les acteurs culturels. Une caisse d’appui aux entreprises culturelles dont la Sodav. Une caisse de relance post Covid-19 des activités et projets culturels en suspens».
Par ailleurs, l’Ams n’a pas manqué de déplorer l’exclusion du secteur culturel dans la gestion des fonds de lutte contre le Covid-19. «Nous tenons à rappeler que le président de la République a publiquement reconnu que la Culture faisait partie des secteurs à soutenir. Nous nous étonnons que ni le ministère de la Culture, ni les organisations professionnelles de notre secteur ne soient représentés au sein du Comité chargé du suivi de la mise en œuvre des opérations du fonds Force Covid-19. Comme pour tout secteur informel, les fortunes d’une minorité constituent toujours l’arbre qui cache la forêt de misère de la grande masse des artistes souvent laissés à eux-mêmes», affirme les membres de l’AMS.
GUINAW RAILS SUD ETALE LES FAILLES DE LA FORCE COVID-19
Devant le président du Comité (Général François Ndiaye) et son équipe, les populations de Guinaw Rail Sud ont soulevé plusieurs griefs qui ont pour noms : omissions, doublons, nombre réduit de ménages bénéficiaires et incohérence du fichier des bourses
En tournée hier à Guinaw Rail Sud pour constater l’état d’avancement de la distribution de l’aide alimentaire du Gouvernement, le Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations de riposte et de solidarité contre les effets du Covid-19 a été accueilli par un flot de doléances. Devant le président du Comité (Général François Ndiaye) et son équipe, les populations de Guinaw Rail Sud ont soulevé plusieurs griefs qui ont pour noms : omissions, doublons, nombre réduit de ménages bénéficiaires et incohérence du fichier des bourses de sécurité familiale.
Première étape de la distribution de l’aide alimentaire de l’Etat aux ménages vulnérables, la commune de Guinaw Rail Sud n’est pas satisfaite de l’opération. Et les autorités municipales ont tenu à le signifier clairement aux membres du Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du fonds «Force Covid-19», avec à leur tête le général François Ndiaye.
Faisant l’état des lieux, le maire de Guinaw rails Sud Abdoulaye Diop a d’abord indiqué que ceux qui figurent dans le Registre National Unique (Rnu) ont reçu leurs kits. «Il nous reste 70 ménages. Nous comptons, d’ici vendredi, terminer pour attaquer le reste inscrit sur l’extension».A la suite de ces précisions, il s’est empressé de faire cas des nombreuses difficultés rencontrées lors de la distribution.
A l’en croire, il y a de grandes disparités par rapport au nombre de ménages ciblés. «En effet, sur 11 000 ménages répertoriés à Guinaw Rails Sud, on n’a octroyé les kits qu’à 3 207 ménages dont 1 091 dans le Rnu et 2 116 dans l’extension. Ce qui est très insuffisant», souligne le maire Abdoulaye Diop qui relève d’autres manquements comme les doublons et les omissions. «Dans le Rnu, il y a eu des gens qui se sont retrouvés avec plusieurs kits.
A propos des omissions, on a constaté que certaines personnes bénéficiaires des bourses ne figurent pas sur le fichier du Rnu. On a découvert aussi des gens à qui on a attribué des bourses familiales alors qu’ils ne sont pas des cas sociaux et qui ont eu à bénéficier des kits alimentaires», s’indigne le maire de Guinaw Rail Sud. Ce dernier et ses collaborateurs ont fortement décrié l’attribution des kits alimentaires sur la base du fichier de la bourse de sécurité familiale.
Selon le premier adjoint au maire, Pape Diagne, «les bourses familiales sont à l’origine de beaucoup de problèmes au cours de ce programme d’aide. Le critère d’éligibilité aux bourses familiales devrait être basé sur la vulnérabilité des ménages. Nous avons 25 quartiers. Et dans chaque quartier, il y a plus de 200 réclamations. C’est dire que les bourses familiales ont créé plus de problèmes qu’elles n’en ont résolus. Car comment peut-on concevoir qu’un fonctionnaire ou un délégué de quartier puisse bénéficier de la bourse de sécurité familiale?» Et Pape Diagne de trancher : «C’est inhumain et injuste. Cette grave injustice mérite d’être corrigée. Aujourd’hui, avec le Rnu, on voit une famille qui se retrouve avec 10 sacs de riz, du sucre et de l’huile. Et à côté, il y a un ménage vulnérable qui ne peut même pas avoir un sac de riz. C’est une injustice grave qui risque à l’avenir de poser des problèmes.»
L’AUDIT DU FICHIER DES BOURSES DE SECURITE FAMILIALE RECLAME
Face à cette situation, le premier adjoint au maire de Guinaw Rails sollicite l’audit biométrique du fichier des bourses de sécurité familiale. «L’audit s’impose, sinon l’Etat va continuer à enrichir des gens riches. C’est l’heure de corriger la discrimination avec ces bourses familiales qui comportent des choses incompréhensibles», indique Pape Diagne.
ALIOU SALL EXIGE LA MISE A JOUR DU FICHIER UNIQUE DE DONNEES ECONOMIQUES ET SOCIALES
Le président de l’Association des Maires du Sénégal (Ams) Aliou Sall, par ailleurs maire de Guédiawaye, a magnifié l’attitude des autorités locales de Guinaw Rails Sud avant d’inviter l’Etat à procéder à la mise à jour du fichier unique de données économiques et sociales. Ce qui permettra, selon lui, d’éviter des désagréments à l’avenir. A en croire le président de l’Ams, il a été noté une dizaine de réclamations de personnes bénéficiaires de cartes d’égalité des chances qui ne se trouvent pas dans le Rnu. «Il y a eu aussi des personnes handicapées qui souhaitent bénéficier de cette aide et qui, malheureusement, n’ont pu être ciblées dans les comités de quartier.»
Pour mettre fin à ces manquements à l’avenir, le président de l’Ams préconise une mise à jour du fichier des données économiques et sociales. Et Aliou Sall de préciser : «L’enseignement que nous avons tiré globalement de cette opération, c’est que le principal souci provient de l’unification du fichier des données. On a le Rnu dans lequel figurent quelques couacs insignifiants. Mais à côté du Rnu, il y a d’autres fichiers produits par d’autres acteurs et qui ne sont pas toujours conformes au Rnu. Donc, il faut saisir cette occasion pour suggérer de construire une base de données économiques et sociales plus complète avec des données fiables et précises permettant à l’action publique de cibler plus facilement les ménages. Quand il y a un fichier unique, cela veut dire qu’il n’y a pas de suspicion, car on connaît le nombre de fichiers existants». Alors qu’il était attendu pour répondre aux questions des journalistes, le général François Ndiaye a été conseillé par des éléments de la Dirpa de ne pas répondre sous prétexte qu’ils ont un agenda communicationnel qui leur est propre face à la pandémie du Covid-19.
Ainsi, les responsables de la Dirpa n’ont pas hésité à interrompre les interviews des organes de presse privée. Au même moment, un reporter de la RTS a été autorisé à faire des interviews avec des élus locaux, avec un cordon sécuritaire d’encadrement