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26 septembre 2025
LE GOUVERNEMENT SANS BERGER
Mis à nu par la pandémie de Covid-19, l'équipe gouvernementale se cherche, se contredit, ralentit… Comme un troupeau sans berger, il se perd dans le vaste champ des affaires publiques
Il jouait au génie, il est plutôt échec. Lui, c’est Macky Sall. En supprimant le poste de Premier ministre au lendemain de sa réélection, il était peut-être loin de s’imaginer que son gouvernement pourrait se transformer en un véritable capharnaüm. Chaque ministre donnant l’impression d’en faire comme bon lui semble. Sachant que l’unique patron, débordé de dossiers les uns plus brûlants que les autres, ne saurait être toujours présent pour mettre la pression qu’il faut, corriger les possibles manques de coordination. Et c’est surtout de là que vient l’échec, selon nombre d’observateurs.
Député membre de la majorité, Théodore Chérif Monteil apprécie : ‘’En vérité, il n’y a plus de coordinateur. Prenons, par exemple, la gestion de la pandémie. Regardez le volet résilience sous ses différentes formes : résilience santé, résilience sociale, résilience économique… Avec un Premier ministre, il aurait pu tout coordonner. Le président de la République ne peut pas le faire. Ce qui se passe, c’est que chaque ministre tire de son côté. Et après, il faut un arbitrage du ministre des Finances. C’est un désordre absolu, à mon avis. La conséquence directe est le manque d’efficience total. Le coût risque d’être beaucoup plus exorbitant. Et le résultat moindre.’’
Ainsi, le gouvernement est comme un grand troupeau sans berger. Pourtant, cette coordination semble indispensable pour une action efficace. Même s’il ne veut pas se hasarder dans des commentaires du fait de son devoir de réserve, Moubarack Lô revient sur les principes. ‘’Il faut savoir que dans l’organisation institutionnelle, plusieurs options sont possibles. Le plus important, c’est d’assurer la coordination interministérielle, d’avoir à tout moment une pression sur les ministres et d’avoir un bon suivi, une bonne évaluation’’, explique-t-il. Avant d’ajouter : ‘’Cela peut se faire au niveau de la primature, comme ça peut se faire au niveau de la présidence. Sous Abdou Diouf, quand le poste de PM a été supprimé, il y avait un secrétaire du Conseil des ministres qui jouait ce rôle. Comme son nom l’indique, il coordonnait l’activité des ministres.’’
Dans la nouvelle formule, d’aucuns croyaient que c’est le Secrétariat général du gouvernement qui assure cette mission. Mais, à en croire M. Lô, le SG assure une coordination administrative. ‘’C’est le président de la République qui est le patron direct des ministres. Le secrétariat assure une coordination administrative. C’est la coordination des textes, leur préparation... Maintenant, la coordination politique, c’est le chef de l’Etat. C’est donc à lui de veiller à ce que ça fonctionne’’. Mais celui-ci joue-t-il pleinement son rôle ? Moubarack Lô donne sa langue au chat. ‘’Ce n’est pas à moi d’en juger. C’est au président, qui a nommé les ministres, d’apprécier leur travail. De toute façon, ayant été lui-même Premier ministre, ensuite président de la République, il connait suffisamment la coordination ministérielle pour pouvoir apprécier ce qui se fait de bien et ce qu’il faut améliorer’’.
D’après le député Monteil, le retour du poste de PM s’impose, si le chef de l’Etat ne fait que suivre la raison. ‘’Ce système qu’on avait instauré pour accélérer s’est révélé être un ralentisseur de l’action du gouvernement. Je pense que le constat saute à l’œil. Sauf entêtement, je pense que le poste devrait revenir. Ou bien trouver un mécanisme pour assurer la coordination de l’action gouvernementale. Ce n’est pas le rôle du chef de l’Etat. Car, comme on dit, seuls les imbéciles ne changent pas’’.
A en croire le député, administrativement, le circuit était certes beaucoup plus long avec le PM. Mais, du point de vue de l’exécution, les choses allaient plus vite. ‘’La présence du Premier ministre facilitait beaucoup de choses. Aujourd’hui, il n’y a plus de coordonnateur. En fait, c’est le PR qui doit coordonner, mais vu son agenda, il est clair que beaucoup de choses ralentissent parce qu’il ne peut être partout à la fois’’.
En outre, renseigne le parlementaire, le chef de l’Etat, depuis la suppression, s’est retrouvé surexposé. ‘’Prenons deux exemples comparables : Petrotim et enquête de la BBC. Dans le premier, c’est Boun Dionne qui a fait un point de presse pour expliquer. Avec la BBC, c’est lui-même qui monte au créneau pour expliquer ce qui est présenté comme un scandale. Il a été doublement exposé. En plus de vouloir trouver des explications à un supposé scandale, il a aussi donné l’air d’un président qui prend la défense de son frère. Tout cela pouvait être évité, à mon avis’’.
Dernièrement, dans une de ses chroniques intitulée ‘’Le gouvernement est nu’’, le journaliste Madiambal Diagne constatait un échec cuisant de l’institution. Pour lui, la crise actuelle a révélé les faiblesses, carences, lacunes et autres dysfonctionnements dans l’action du gouvernement. Certes, il n’était nullement question de parler du poste de PM. Mais la coïncidence permet de faire le parallèle. ‘’Les ratés, disait le journaliste, sont nombreux. Et comme touchés par une malédiction, les ministres n’arrivent presque plus à faire les choses comme cela se devrait. A la vérité, ce gouvernement ne peut pas aller plus loin, au risque d’abîmer l’image du chef de l’Etat et de finir par compromettre tout ce que le président Macky Sall a eu à réussir dans sa gouvernance publique’’.
Par la même occasion, le patron du Groupe Avenir communications dénonçait, à l’instar de Monteil, un désordre total dans les différentes actions du gouvernement. Par exemple, au moment où le ministre de la Santé prêchait un discours alarmant sur la situation sanitaire, certains de ses homologues dont celui en charge de l’Education préparait une rentrée des classes, le ministre de l’Intérieur, un assouplissement des mesures restrictives.
GORÉE SE LANGUIT DE SES TOURISTES
Sur l’île de 1 300 habitants, 80 % de la population vit du tourisme, grâce à la venue quotidienne de 3 000 à 6 000 visiteurs. Mais, aujourd’hui, plus personne ne foule les pavés gris de la célèbre rue de la Maison des esclaves
Le Monde Afrique |
Théa Ollivier |
Publication 09/07/2020
Sur l’île de 1 300 habitants, 80 % de la population vit du tourisme, grâce à la venue quotidienne de 3 000 à 6 000 visiteurs. Mais, aujourd’hui, plus personne ne foule les pavés gris de la célèbre rue de la Maison des esclaves
D’un coup de sirène retentissant, la grande chaloupe blanche s’arrime à l’embarcadère de Gorée. A bord, ses bancs sont quasi déserts. Aucun touriste étranger ni sénégalais ne figure parmi les passagers. Depuis le 15 mars, seuls les résidents ont accès à l’île mémoire de la traite négrière en Afrique, reconnue au patrimoine mondial de l’Unesco.
D’un œil désabusé, Marie, commerçante d’objets artisanaux, regarde les Goréens descendre de l’embarcation, l’une des quatre à effectuer quotidiennement la liaison avec Dakar, la capitale sénégalaise, contre douze avant la pandémie de coronavirus.
« Depuis le début de la crise, j’ai fermé ma boutique. On attend que l’île se déconfine », résume avec dépit la mère de famille. De loin, elle surveille ses enfants en train de se baigner dans une eau turquoise qui fait généralement le bonheur des vacanciers. Les mesures de restriction s’assouplissent dans le pays, à l’exception de Gorée. Le 29 juin, le président sénégalais Macky Sall a annoncé la fin de l’état d’urgence et la levée du couvre-feu, instauré trois mois plus tôt. Mais rien n’a encore été décidé à propos de l’île.
Création d’un fonds Force Covid-19
Une situation qui désespère Aïssatou Ba, assise seule sur la terrasse en chantier de son petit restaurant Chez Néné la retrouvailles, logé dans les murs d’une maison historique couleur ocre, qui date de la période esclavagiste.« J’ai dû arrêter mes travaux de rénovation car je ne peux plus payer les ouvriers, se plaint la restauratrice en boubou rose. J’espère que le ministère du tourisme va nous aider à poursuivre notre activité. Si l’on ne reçoit rien, on va perdre patience. »
Pour faire face aux conséquences de la pandémie, le gouvernement a créé un fonds Force Covid-19, dont 15 milliards de francs CFA (près de 23 millions d’euros) sont destinés au crédit hôtelier et touristique.
Pourtant, assure Aïssatou Ba, « notre île doit rester fermée, car je préfère avoir la santé et pas d’argent que le contraire ». Pour le moment, l’île de Gorée est la seule commune de la capitale sénégalaise à ne pas avoir été touchée par le coronavirus. Au niveau national, 7 657 cas ont été déclarés positifs dont 141 décédés au 8 juillet.
Sur l’île de 1 300 habitants, 80 % de la population vit du tourisme, grâce à la venue quotidienne de 3 000 à 6 000 visiteurs. Mais, aujourd’hui, plus personne ne foule les pavés gris de la célèbre rue de la Maison des esclaves où trône, solitaire, la sculpture d’un homme qui se libère des chaînes de la traite négrière.
OUATTARA POURRAIT REVENIR DANS LA COURSE À LA PRÉSIDENTIELLE IVOIRIENNE
Le parti du président ivoirien envisage une candidature du chef de l'Etat à un troisième mandat après la mort brusque du Premier ministre qui avait été investi comme candidat
Le parti du président ivoirien Alassane Ouattara envisage une candidature du chef de l'Etat à un troisième mandat après la mort brusque du Premier ministre qui avait été investi comme candidat, a affirmé jeudi un des dirigeants du parti.
"Toutes les options sont sur la table, y compris une nouvelle candidature du président Ouattara", a déclaré Adama Bictogo, directeur exécutif du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), à son arrivée à une réunion du conseil politique du parti.
Le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly est décédé mercredi à 61 ans, des suites de problèmes cardiaques, plongeant le parti présidentiel dans une crise inattendue à trois mois et demi de la présidentielle. "Si l'option c'est que ce soit lui (le président Ouattara), ou un autre, le parti le lui fera savoir. Tout est possible", a poursuivi M. Bictogo. "Le président se doit d'écouter la base", mais "la dernière décision lui reviendra", a-t-il estimé, précisant que "le choix (du candidat) sera un choix de rassemblement". "Une candidature, ça se prépare", mais "nous sommes prêts, le parti est organisé sur le terrain, le maillage est établi", a affirmé M. Bictogo, précisant que l'heure était aux obsèques du Premier ministre, qui devraient avoir lieu la semaine prochaine et durer plusieurs jours.
Elu en 2010, puis réélu en 2015, Alassane Ouattara, 76 ans, avait annoncé en mars ne pas vouloir se représenter, puis fait investir comme candidat Amadou Gon Coulibaly. La Constitution ivoirienne limite à deux le nombre de mandats présidentiels.
Le chef de l'Etat et ses partisans estiment cependant que le changement de Constitution en 2016 (après sa réélection) lui donne légalement le droit de se présenter, mais l'opposition soutient que l'esprit de la Constitution le lui interdit. En mars, le président Ouattara avait annoncé "solennellement" ne pas vouloir briguer un troisième mandat afin de "transférer le pouvoir à une jeune génération".
Parmi les challengers qui pourraient remplacer M. Gon Coulibaly (si Alassane Ouattara ne se représente pas) figure le ministre de la Défense Hamed Bakayoko, selon des observateurs.
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LE CAMEROUN EST LE PLUS VIEUX BASTION DE LA FRANÇAFRIQUE
Aucun président camerounais n’est arrivé au pouvoir en étant choisi. C'est sans doute pourquoi ils ont du mal à partir. Auteur d’une fiction intitulée Le président, le cinéaste Jean Pierre Bekolo, décortique des pratiques politiques ancrées dans son pays
Aucun président camerounais n’est arrivé au pouvoir en étant choisi. Ce qui explique sans doute pourquoi ils ont tant de mal à partir.
Auteur d’un docu-fiction intitulé «Le Président» (2010), le cinéaste camerounais, Jean Pierre Bekolo, décortique des pratiques politiques qui se sont durablement ancrées dans son pays. Au fil des décennies, les «petits privilèges» octroyés par des Chefs, -à la botte de la France-, ont formaté une élite dirigeante, dont c’est devenu l’ADN. Résultat : une multitude de «petits chefs de clan» gouvernent, aujourd’hui, le Cameroun. «Savoir partir à temps» est donc le conseil qu’il formule à l’attention du Président Paul Biya, au pouvoir depuis 38 ans, ainsi qu’à tous les présidents africains qui voudraient lui emboîter le pas. Car, avec l’aggravation de la crise dans le nord et les régions anglophones du Cameroun, ce qui pouvait éventuellement être toléré en temps de paix est de plus en plus contesté.
Présentée par Christine H. Gueye.
FIN DE QUARANTAINE POUR MACKY SALL
Le chef de l’Etat est sorti de sa période d'isolement après des derniers tests de Covid-19 revenus négatifs
Le chef de l’Etat est sorti de sa quarantaine après des derniers tests de Covid-19 revenus négatifs, a annoncé jeudi Seydou Guèye, ministre, Conseiller en communication de la présidence de République.
‘’Cette quarantaine prend donc fin aujourd’hui, jeudi’’, a déclaré M. Guèye dans un communiqué reçu à l’APS.
Il a rappelé que Macky Sall ‘’s’était mis en quarantaine le mercredi 24 juin 2020 pour une période de deux semaines à la suite d’un contact avec une personne qui s’est révélée positive à la Covid-19’’.
Selon lui, ‘’conformément au protocole sanitaire, le président de la République a été suivi régulièrement durant ces quinze jours et les résultats des derniers tests sont restés négatifs’’.
UN PARTI IMPOLITIQUE
12 ans dont 8 au pouvoir. L’APR née des entrailles du PDS, donne l’image d’un bateau qui tangue dangereusement avec un capitaine qui perd le cap
12 ans dont 8 au pouvoir. L’Apr, née des entrailles du Pds, donne l’image d’un bateau qui tangue dangereusement avec un capitaine qui perd le cap. L’affaire Cissé Lô n’est que la partie visible de l’iceberg dans une formation politique qui doit se réinventer pour assurer sa survie après le pouvoir. Photographie.
«Apr ki est ti ?» Les fans des réseaux sociaux, spécialistes de la dérision, s’amuseraient à s’interroger de la sorte. Pour faire plus sérieux, qui est vraiment l’Alliance pour la République ? Né le 1er décembre 2008, ce bébé de Macky Sall a pour grand-père le parti démocratique sénégalais. Teint marron-beige, il est libéral et social, droite et gauche comme dans la Macronie. Une mayonnaise idéologique -s’il en existe encore- ou réaliste qui lui a permis de tenir le pouvoir. Et de le maintenir. Ce cheval, son emblème, qui laisse monter toutes les sensibilités politiques, tous les contraires, a remporté toutes les courses électorales. Mais il y a toujours eu, comme aujourd’hui avec Moustapha Cissé Lô, des excès, des dérives, avant même l’arrivée au pouvoir de Macky Sall. A une dizaine de jours du premier tour de la Présidentielle de 2012, c’est Me Djibril War, directeur de l’Ecole du parti, qui pose son pistolet sur la tempe de Mahmout Saleh au siège de l’Apr, sis à Sacré-Cœur. Que de pistoleros à l’Apr !
A l’époque, rapportait Dakaractu, Djibril War aurait lancé à Saleh : «Vous avez recommencé vos méthodes trotskistes. Je ressuscite la solution de Staline.» Et justement, parce que ce parti est entre les mains d’un maoïste, devenu libéral. Et ce n’est pas pour rien que Macky Sall s’est entouré de Saleh, El Hadj Kassé, Mimi Touré… Parce que justement, à sa naissance, l’Apr était un parti où, pour reprendre Cheikh Yérim Seck, il y avait «peu de compétents et de matière grise». «Leur seul mérite est d’avoir accompagné Macky Sall qui, en 3 ans, a pris le pouvoir. C’est terminé ! Il y a ni culture politique ni spécificité qui les différencient des autres», ajoutait le journaliste, le 12 juin dernier sur 7 Tv.
Violence, indiscipline, défiance…
Voilà donc pourquoi la violence verbale ou physique entre apéristes ne date pas des insultes de Moustapha Cissé Lô, exclu par la Commission de discipline. Les guéguerres entre responsables sont omniprésentes depuis 2012. Dans les instances, c’est la lutte des places. Beaucoup de responsables du parti se signalent par des défiances envers le président du parti. Le député Cheikh Diop Dionne, frère de l’ancien Premier ministre Mahammed Dionne, n’a-t-il pas ouvertement défié la décision présidentielle de voter pour Moustapha Niasse pour le Perchoir sans sanction ?
A la Cojer, Abdou Mbow et Biram Faye ont été vivement contestés avant qu’ils ne cèdent les rênes en 2014. Tout comme la bataille sans merci entre Thérèse Faye et sa rivale Marième Thiam Babou. Ça rappelle les sauvageons libéraux sous Wade ! Au sommet, Thierno Alassane Sall n’a jamais eu l’aura de rassembler autour de lui les cadres du parti. Abdoulaye Diouf Sarr, responsable des cadres, est réduit à s’aligner derrière Amadou Ba qui a dirigé les Législatives dans le département de Dakar et le processus du parrainage dans la région. Politiquement, on ne sait pas comment le responsable des Parcelles Assainies a dribblé le seul maire apériste du département. Yaxam Mbaye ou encore Youssou Touré tapent sur la table chaque fois qu’ils sont éjectés des sphères de décision. Mbaye Ndiaye et Mahammed Dionne n’ont-ils pas violé l’injonction du Président de ne plus parler de mandat présidentiel ? Le chef a toujours laissé faire. «Il faut reconnaître que le règne de l’Apr est violent. Les rapports entre les responsables sont très violents. Il y a de la méchanceté, ils ne s’aiment pas et se battent entre eux. A l’Apr, il y a deux types de violence : Une violence contre ceux qui viennent pour adhérer dans leur parti et une violence entre eux-mêmes», avait ajouté Cheikh Yérim Seck. Il ne savait pas bien dire. « L’Apr, c‘est le parti où tout le monde se déteste», a corroboré Moustapha Diakhaté, lundi sur Itv.
Parti non structuré
Si le parti au pouvoir en est à ce niveau de déliquescence, c’est parce que son chef n’a jamais voulu le structurer. Macky Sall a appris de son expérience au Pds qu’un numéro 2 pouvait lui faire ombre. Par conséquent, ni Alioune Badara Cissé ni Mimi Touré ou Amadou Ba n’ont pu tenir ce rôle. A l’Apr, Macky Sall, comme Wade pour le Pds au pouvoir, reste «la seule constante» et les autres ne sont que des «variables». L’Apr, c’est l’histoire d’un parti non structuré où un responsable peut se réveiller pour y être membre et siéger au Secrétariat exécutif national, la plus haute instance. Dans ce parti, le parcours et la culture politiques ne sont pas des données importantes pour y devenir un membre éminent. Cette absence de structuration pourrait avoir des répercussions sur la prochaine Présidentielle. A cette échéance, plusieurs noms circulent. Une situation qui démontre que, comme la gestion du Covid, le contrôle du Président Macky Sall est mis en doute. Raison pour laquelle, il ne dit «ni oui ni non» sur sa participation éventuelle à cette élection prévue en 2024. Amadou Ba, Mimi Touré, Mansour Faye ou Mouhamadou Makhtar Cissé, Aly Ngouille Ndiaye sont avancés comme potentiels candidats. Mais qui sait qui sera le cheval de Macky Sall ? Qui sait si lui-même tentera de remettre le pied à l’étrier. Taquiné par le journaliste Aliou Diarra qui parle d’une Apr où «ça va dans tous les sens», Macky Sall, passablement agacé, a répondu, lors de son entretien à la presse du 31 décembre 2019 : «Que signifie structurer un parti ? Ce sont des instances. Le parti a un Secrétariat exécutif national et des comités. On a décidé de structurer notre parti de cette façon. Depuis sa création, ce parti a gagné toutes les élections (sic). Que voulez-vous encore ?» Pardon ! Où était la coalition Benno bokk yaakaar ? Ce n’est pas un secret que ce parti manque de caractère. Ndèye Saly Diop Dieng a-t-elle la carrure d’une Aminata Mbengue Ndiaye sous le régime du Ps ou la poigne d’une Aïda Mbodj du temps du Pds ? Moussa Sow de la Cojer a-t-il le charisme d’un Barthélemy Dias du Ps ou encore d’un Thierno Bocoum de Rewmi… ? L’Apr cherche «Travail, solidarité, dignité», sa devise.
LE PIC DE L'ÉPIDÉMIE N’EST TOUJOURS PAS ENCORE ATTEINT
Le Directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) a annoncé hier au cours d’une conférence virtuelle que le pic de la maladie au coronavirus n’est pas encore atteint au niveau mondial
Le Directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) a annoncé hier au cours d’une conférence virtuelle que le pic de la maladie au coronavirus n’est pas encore atteint au niveau mondial. Et ce, même si près de 600 000 décès ont été enregistrés.
La maladie du coronavirus continue de faire des ravages dans le monde. Le nombre de cas de contaminations et de décès connaît une tendance haussière dans certains pays. Ainsi, sur le plan mondial, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé, affirme que l’épidémie de Covid-19 a fait 400 000 nouveaux cas au cours du weekend dernier. «L’épidémie s’accélère et nous n’avons clairement pas atteint le pic de la pandémie», informe-t-il.
A l’en croire, l’Oms a recensé plus de 11,5 millions de cas dans le monde dont plus de 535 000 décès. «Les Etats-Unis et le Brésil demeurent les deux pays les plus affectés par la Covid-19 aussi bien en termes de cas que de décès», dit le patron de l’Oms. Dr Tedros ajoute que le nombre de décès semble s’être stabilisé à l’échelle mondiale. «En réalité, certains pays ont fait des progrès importants dans la réduction du nombre de morts, tandis que dans d’autres, les décès sont toujours en augmentation. Là où des progrès ont été accomplis dans la réduction des décès, les pays ont mis en œuvre des actions ciblées en direction des groupes vulnérables», affirme t-il.
Pour le Directeur général de l’Oms, le virus a pris en otage le monde. «Notre seul moyen de nous en sortir, c’est l’unité nationale et la solidarité mondiale», dit-il. 110 nouvelles contaminations et 04 nouveaux décès enregistrés au Sénégal.
Au Sénégal par ailleurs, le ministère de la Santé a annoncé hier lors du point quotidien sur la Covid-19 que sur 788 tests réalisés, 110 sont revenus positifs, dont 87 cas contacts. Ces nouveaux cas sont répartis entre les districts de Dakar ouest 23, Dakar centre 22, Dakar sud 12, Dakar nord 11, Touba 02, Guédiawaye 05, Mbao 01, Thiès 01, Rufisque 09, Keur Massar 06, Pikine 01, Sangalkam 06, Ziguinchor 02, Yeumbeul 01, Popenguine 01, Diamniadio 02, Vélingara 01, Diourbel 01, Fatick 02 et Mekhé 01.
Pour ce qui est des 23 cas communautaires, ils ont été répertoriés entre Guédiawaye 03, Rufisque 03, Keur Massar 02, Liberté 5 02, Parcelles Assainies 02, Derklé 01, Grand Médine 01, Hlm Grand Yoff 01, Liberté 4 01, Mbao 01, Mekhé 01, Point E 01, Popenguine 01, Sangalkam 01, Touba 01 et Ziguinchor 01. En outre, 74 patients hospitalisés ont été déclarés guéris. Cependant, l’on dénombre 37 cas graves pris en charge dans les services de réanimation. La liste macabre s’est allongée avec les 04 nouveaux décès enregistrés hier. Désormais, le Sénégal comptabilise 7 657 cas positifs dont 5 097 guéris, 141 décédés et 2 418 sous traitement.
OUMAR SARR ET COMPAGNIE CRÉENT LEUR PROPRE PARTI
Le chemin de l’audace ! Après avoir subi les foudres de leur ex mentor Me Abdoulaye Wade, Oumar Sarr, Babacar Gaye, Me Amadou Sall ont décidé de sortir de la serrure du PDS
Le paysage politique sénégalais s’est enrichi d’une nouvelle formation. Il s’agit du Nouveau Parti Démocratique (Npd) qui vient d’être porté sur les fonts baptismaux par des anciens barons du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) dont Oumar Sarr, Me Amadou Sall, Babacar Gaye et Cie. Ces transfuges du PDS comptent avec leur nouveau parti prendre leur destin en main et proposer aux Sénégalais une nouvelle offre politique qui a le citoyen comme centre de préoccupation. Ainsi, ils appellent les Sénégalais à imprimer avec eux leur volonté de participer aux prochaines échéances électorales pour conquérir démocratiquement le pouvoir et l’exercer au grand bien des masses.
Le chemin de l’audace ! Après avoir subi les foudres de leur ex mentor Me Abdoulaye Wade, Oumar Sarr, Babacar Gaye, Me Amadou Sall ont décidé de sortir de la serrure du PDS. C’est pourquoi, après avoir été exclus des rangs libéraux, ils ont mis en place, il y a bientôt un an, le mouvement Alliance Suqali Sopi. En témoigne sa participation dès sa création au FRN.
Ainsi, pour matérialiser davantage leur engagement politique, comme ils l’ont indiqué dans leur déclaration, ils ont décidé de prendre leur destin en chemin en lançant un nouveau parti. C’est pourquoi, tout en revendiquant leur héritage du Libéralisme Social tel que pensé par Me Abdoulaye Wade, les membres et sympathisants de l’Alliance Suqali Sopi ont décidé de créer un nouveau parti réellement démocratique. Ce «cadre d’expression dans sa déclaration reçue à «L’As» va proposer une alternative crédible et ouvrir au Sénégal et à l’Afrique une nouvelle perspective fondée sur la liberté, la démocratie, l’unité, le développement et la solidarité en s’inspirant aussi des acquis du mouvement démocratique et social de notre pays. Mieux, ajoute-t-il, au Sénégal, il s’agit d’un nouveau cycle qui s’ouvre, celui de la renaissance de l’engagement politique et citoyen ainsi que le dépérissement de l’ancienne vision de l’homme providentiel. « Il est temps de reconnaître que c’est le citoyen qui est non seulement l’objet et le moteur du développement mais aussi le centre des préoccupations. C’est ainsi que de nouveaux modes de fonctionnement des partis et organisations doivent permettre de repenser l’organisation et l’action politiques », martèlent-ils.
Ainsi, soutiennent Oumar Sarr et Cie, avec le devoir de l’audace, ils lancent un appel aux citoyens, à leurs sympathisants, militants et responsables, pour qu’ils impriment avec eux leur volonté de participer aux échéances électorales pour conquérir démocratiquement le pouvoir et l’exercer au grand bien des masses.
A cet effet, relève la déclaration, les prochains jours seront mis à profit pour finaliser leur offre politique et présenter les statuts du parti, son règlement intérieur, ses symboles, ses instances provisoires de direction, ses structures locales ainsi que le plan d’actions. « De partout, des citoyens enthousiastes nous ont exprimé une forte sympathie et beaucoup parmi eux ont décidé d’accompagner nos actions en adhérant et en posant les nouveaux jalons pour le renouveau du sopi » renseignent-ils. Ensuite, ajoute la note, en considération de leur passé militant récent, une grande partie de leurs compagnons viennent du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) qui ne répond plus aux aspirations de ses militants d’autant plus que ceux-ci ne sauraient tolérer une dévolution monarchique de leur parti et voudraient choisir eux-mêmes leurs propres dirigeants conformément aux statuts de leur parti. Mieux, poursuivent Me Amadou Sall et cie, des citoyens, de plus en plus nombreux, venant d’autres partis et courants de pensée ou n’ayant jamais adhéré à un parti, se retrouvent dans les valeurs de fidélité, de loyauté et de constance incarnées par notre mouvement. D’après eux, ces adhésions aussi massives que diversifiées confirment la justesse de leur combat et la pertinence de leur démarche.
HABIB DIALLO VERS TOTTENHAM
Auteur d'une saison prolifique avec Metz (Ligue 1 française), l’attaquant sénégalais Habib Diallo a de la cote en Angleterre. L'équipe de José Mourinho serait prête à mettre sur la table 45 millions de livres Sterling pour s'attacher les services
Auteur d'une saison prolifique avec Metz (Ligue 1 française), l’attaquant sénégalais Habib Diallo a de la cote en Angleterre. L'équipe de José Mourinho serait prête à mettre sur la table 45 millions de livres Sterling pour s'attacher les services du joueur formé à Génération Foot.
En cette période de mercato estival, toutes les attentions sont tournées vers les prétentions de départ de Kalidou Koulibaly et de Mbaye Niang entre autres. Toutefois, Habib Diallo fait également parler de lui sur le marché des transferts. Auteur d'une saison prolifique avec 12 buts et 3 passes décisives en 26 rencontres, le capitaine du FC Metz va quitter le club lorrain. Et il pourrait rejoindre l'Angleterre pour poursuivre sa carrière. Selon la presse britannique, Tottenham serait prêt à passer à l'action pour s'attacher les services du joueur formé à Génération Foot, (Sénégal). Et une offre estimée à 45 millions de livres Sterling serait à l’étude. En réalité, le club anglais est à la recherche d'un remplaçant de qualité pour Harry Kane.
Souvent blessé, l’attaquant anglais a été mis à l'écart pour une bonne partie de cette saison. Face à cette situation, l’international sénégalais serait le profil idéal pour étoffer le secteur d'attaque des Spurs. Avec son énorme potentiel, le joueur de 24 ans pourrait être d'un apport capital. Pilier important dans le dispositif de Vincent Hognon, ce dernier est prêt à laisser partir son attaquant, malgré ses performances en championnat.
A noter que son agent Thierno Seydi avait déclaré que Habib Diallo a reçu un bon de sortie. «Déjà en janvier dernier, il y avait une offre de Tottenham. Dès l'ouverture des marchés européens, cela devrait se décanter», a déclaré son agent.
Arrivé à Metz en 2013, Diallo a également défendu les couleurs de Brest durant la saison 2017-2018. Le natif de Thiès est sous contrat avec les Grenats jusqu'en juin 2022. Meilleur buteur de son club, il a réussi à aider son équipe à se maintenir dans l'élite française.
«JE DONNERAIS TOUT L'ARGENT QUE J'AI POUR LUTTER CONTRE LE RACISME»
Dans un entretien accordé à la «Corriere della», Keita Baldé Diao, a évoqué ses aventures en Italie avec la Lazio et l’Inter. Il s'est rappelé le racisme vécu dans les stades italiens et sa volonté de le combattre.
L’attaquant sénégalais Keita Baldé Diao s’est illustré, il y a quelques semaines, en payant un mois d'hébergement, de la nourriture et des vêtements à 150 travailleurs sénégalais saisonniers à Lleida en Catalogne, la région où il est né et a grandi. Un véritable soulagement pour ces derniers, alors que les hôtels avaient catégoriquement refusé de les accueillir. Dans un entretien accordé à la «Corriere della», le joueur de l'AS Monaco a expliqué ses motivations, ce qui l'a poussé à agir en faveur de ses compatriotes. L’ancien du Barça a également évoqué ses aventures en Italie avec la Lazio et l’Inter. Il s'est rappelé le racisme vécu dans les stades italiens et sa volonté de le combattre.
Vous avez récemment aidé des saisonniers sénégalais en Espagne. Comment est née l'initiative?
J'ai vu la vidéo du porte-parole des travailleurs. J'ai été touché par l'histoire, je l'ai contacté et nous avons commencé à réfléchir sur la manière de résoudre le problème.
S'était-il déplacé de façon anonyme au début?
Oui, mais il y avait des problèmes bureaucratiques qui compliquaient les choses. Et j'ai dû me mettre en lumière. Cela s'est bien passé comme ça. Si je ne m'étais pas dévoilé, je pense que les ouvriers auraient continué à dormir dans la rue.
Avez-vous fait face à une telle réalité dans votre vie?
«Non, mais je la connais bien, car je viens de parents africains qui ont tout donné pour aller en Europe et donner un meilleur avenir à leurs enfants. C'est pourquoi, quand je vois de telles situations, j'essaie toujours d'aider. Je l'ai fait de tout mon cœur, car je me considère comme un garçon de cœur. Ce n'était pas quelque chose que je voulais montrer sur Instagram, mais de résoudre un problème. Donc c'était ça.
Avez-vous visité la maison des esclaves sur l'île de Gorée au Sénégal ?
Oui, et à chaque fois que j'y vais, j'ai la chair de poule, pour tout ce que ça veut dire. Là, ils vous expliquent bien ce qui s'est passé ces années-là, une réalité très dure. L'histoire, vaut toujours mieux la connaître.
Le football est-il suffisamment fait pour lutter contre le racisme?
Les épisodes se répètent malheureusement et ponctuellement. Et je donnerais tout l'argent que j'ai gagné ces dernières années pour faire disparaître le racisme. Mais cela dépend de l'éducation et des valeurs des gens. Ce n'est pas facile.
Le fait de poser un genou par terre n'a pas été respecté par de nombreux joueurs blancs. Qu’en pensez-vous ?
Cela doit être un geste spontané et pas toujours dans le feu de l'action quand on y pense. Mais si cela arrive, c’est aussi bien.
Ya-t-il- plus de racisme dans les stades italiens qu'ailleurs?
En Italie, le problème se pose souvent et nous devons nous assurer qu'il en soit moins. Parfois, peu d'imbéciles se comportent mal. Mais il y a de bonnes personnes qui essaient d'attirer l'attention et elles ne doivent pas être sous-estimées. Certains joueurs étrangers disent qu’ils ne conseillent pas à des footballeurs de venir jouer en Serie A à cause du racisme.
Qu'est-ce que tu en penses?
Quiconque ne vit pas en Italie ne connaît pas toutes les belles personnes qui sont ici. Elle peut avoir peur quand certains épisodes se produisent. J'ai passé un très bon moment etje ne juge pas un pays qui se trompe. Cependant, tous ensemble, il faut essayer de baisser le taux de racisme.
Quelles sont vos relations avec Sadio Mané en équipe nationale?
Nous sommes des modèles, très aimés. Nous avons les mêmes plans dans nos villages d'origine. Nous aidons à construire des écoles, des mosquées, des hôpitaux, des routes. Le Président nous a reçus et c'est un honneur. Et notre rêve est que dix Sadio Mané et dix autres Keita Baldé suivent nos traces.
Vous êtes arrivé très jeune en Italie. Que vous reste-t-il de cette expérience en Serie A?
Avec la Lazio, j'ai grandi, j'ai beaucoup appris. Avec l'Inter, ce fut une expérience courte, mais très intense. Je suis resté avec la tactique italienne, surtout en positionnement sans ballon.
Comment appréciez-vous la décision des autorités françaises d’arrêter le championnat ?
Nous voulions terminer le championnat et les clubs ont essayé. Au moins, nous sommes heureux d'avoir repris l'entraînement pour la prochaine saison.
Quels sont vos objectifs pour l'avenir?
Pour l'instant, je suis bien ici à Monaco où j’ai encore deux ans de contrat. J'essaye de m'améliorer chaque jour. Et cela, ce n’est pas seulement à l'intérieur d'un terrain de football.