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26 septembre 2025
Par Alioune Badara SECK
MENACES SUR DRAAK (1)
Oui … Draak était une ville belle et attrayante, sereine et vivante. Elle était propre, calme, spacieuse et constellée de verdure … une ville si peu pressée et si soucieuse de sa beauté.
En surface, le Centre-ville se réveille sans avertir, sortant de son sommeil trouble. Débouchant des multiples labyrinthes que sont les artères et les ruelles remontant vers le Centre, des porteurs par grappes, les jambes encore pleines de sommeil, louvoient entre les tas d’immondices, les flaques d’eaux usées et les véhicules garés pour la nuit. Ils poussent des diables lourdement chargés.
Pressées et nerveuses, les premières voitures leur disputent déjà la chaussée, le derrière fumant et le klaxon rageur. Les premiers rideaux de fer des boutiques qui grincent chassent de leur devanture les dormeurs attardés. Les marchands à la sauvette venus se ravitailler s’y engouffrent déjà. Au loin, le hurlement d’une sirène d’ambulance ou de pompier. Il déclenche les premiers commentaires des boutiques :
Il ne fait pas bon être sapeur-pompier par les temps qui courent !
Sûr ! Par contre, y a bien de quoi se convertir dans les pompes funèbres ! À Draak, cette industrie est devenue florissante à souhait.
Le Centre-ville continue de piaffer tel un monstre qui s’ébroue, avec ses bruits et ses odeurs, ses bousculades et ses quolibets.
Si on n’y fait pas attention, tous ces ploucs vont nous prendre la place …
Vous vous rendez compte, c’est une famille qui est venue tranquillement installer ses pénates devant la boutique pour la nuit …
Hein ! Fallait voir toute cette saleté avant qu’on lave à grande eau …
Y avait deux gosses …
Ils ont vomi partout …
Ma façade à moi, elle est transformée en vespasienne toutes les nuits …
Mais ça, c’est le bar de Pascal à côté. Nos vigiles sont complices, c’est sûr. Ils doivent roupiller. Va falloir se résoudre à les, secouer !...
Sinon …
Pas étonnant que ça pue autant …
Comme s’il ne suffisait pas que Draak soit déjà empoisonné avec les tuyaux d’échappement de ces cercueils roulants …
Les femmes surtout :
Ces rustres nous viennent du bidonville sûrement !
Ou bien de la brousse … les villages se vident paraît-il. C’est tout comme … le bidonville, ce n’est qu’une étape …
Ils ont transformé tout Draak en souks … avec leur pacotille qui nous fait de la concurrence … Et avec tous ces étrangers, voisins ou pas, qui pullulent ici, ça fait du beau !
On se hèle à travers les rues avec des voies matinales, grasses à souhait. Des nouvelles de la rue Ménélik ? Si !
Les sauveteurs ont tiré encore trois cadavres des décombres, pendant la nuit. Qui a parlé déjà des chantiers de la folie ? Il a raison, le journaliste. C’est révoltant. Ce qu’ils cherchent à atteindre ces spéculateurs, c’est le ciel.
Des centaines de gosses sortent de partout, louvoyant, beaucoup sur des patins entre les motocyclettes, les voitures et les diables, sac au dos. Les passagers qui débarquent des transports en commun se ruent vers les kiosques, affamés de nouvelles.
Les titres à la une défilent sous les yeux avides : « Drame de la pauvreté : le fils tue le père d’un coup de gourdin » ; « Réveil brutal à la rue … : le cadavre d’un bébé dans un sac en plastique » ; « Place de … : affrontement entre commerçants et riverains » ; « Nouveau succès des pandores : trois dealers dans les filets ̎. Et encore : « Arnaque : les multiplicateurs de billets disparaissent avec la fortune de deux pigeons » ; « Mal mystérieux : la fièvre aux vomissements continue ses ravages en banlieue » ; « Aéroport international de Draak … »
Tiens, le président est de retour. Attends là … Fais voir … Ah, c’est du sport.
Dans la Draak souterraine, resté seul après sa rencontre au sommet quotidienne, le Patriarche médite. « Cela devient réellement alarmant … si cela continue, c’est sûr que les jours des Draakiens sont comptés …
Et les nôtres avec. Par les dieux, qu’elle est loin la belle époque que nous décrit la mémoire de la tribu … Oui … Draak était une ville belle et attrayante, sereine et vivante. Elle était propre, calme, spacieuse et constellée de verdure … une ville si peu pressée et si soucieuse de sa beauté. C’était le bon vieux temps pour les Draakiens et pour nous aussi, les muridés, les beaux jours de la grande abondance où nos réserves étaient pleines à craquer de victuailles …
Draak était habité par plein de ces hommes à la peau rosâtre. Leurs poubelles à eux étaient bondées de bonnes choses de toutes sortes.
Et personne pour nous les disputer, je pense à nos ennemis traditionnels, les félidés et les canidés. Il y en avait tant, pour se nourrir !
Les rues belles et larges étaient nos terrains de prédilection, la nuit. On s’y prélassait sans crainte de se faire écraser.
Les habitations des humains surgissaient de terre, certaines pour monter vers le ciel, sans jamais s’arrêter, mais toujours dans un ordre merveilleux. Elles étaient grandes et spacieuses. Dès qu’elles se couvraient de leur toit, nous nous installions pour aussitôt alerter le reste de la tribu.
Et la race se multipliait à merveille, dans la quiétude et l’insouciance. « Cette Draak-là ne sera jamais qu’un rêve pour nous. Cela n’est pas surprenant chez les humains. Ils sont font toujours la guerre. Il n’y a plus qu’eux pour s’entr’égorger sur cette terre. Draak la belle n’était pas si encombrée, si polluée et si étouffante avec toutes ces eaux usées et puantes qui viennent nous inonder jusque dans nos retraites sous terre …
Aujourd’hui, les Draakiens se vautrent dans l’anarchie. Le moindre espace dans cette ville est occupé. si ce n’est par leurs habitations, c’est par tous ces cadavres de véhicules, tous ces immondices et ces objets hétéroclites sont ils se débarrassent à tout bout de champ. si encore ils nous laissaient ces épaves. Mais non.
Ils vont jusqu’à nous les arracher la nuit, pour y habiter. Je pense à ces hommes aux yeux hagards qui fument sans arrêt. Ils sont dangereux. Et je ne serais pas étonné d’apprendre que certains d’entre eux se repaissent de notre char, puisqu’ils nous disputent maintenant même les pourritures … il y a trop de manquants dans nos rangs ces temps-ci.
Et nous savons que les Drakiens ne dédaignent plus la viande de canidés ou d’équidés … « Même leur lieux de cultes n’échappent pas à leurs extravagances. Il fallait visiter la grande mosquée, là-bas à l’autre bout de notre domaine, la nuit. C’est incroyable, cette promiscuité dans cet espace si restreint … pourtant, les Draakiens n’ont pas arrêté d’édifier des habitations. « Ils le font même à un rythme si effréné et si désordonné, qu’on n’y voit plus. Et à peine les murs des maisons ont-ils pris forme qu’ils sont transformés en urinoirs.
Hélas ! Cette fureur de vivre et cette anarchie, vont jusqu’à les aveugler, les changer en êtres errants et abrutis et surtout, effacer leur mémoire … sinon, comment ne réalisent-ils pas le danger mortel que véhiculent, toujours plus nombreuses, ces parentes venues du sud, à la queue verdâtre et boursouflée ?...
Ici, nos femelles ont détecté le danger avant nos vigiles. Ces derniers verseraient de plus en plus dans la paresse ou l’ignorance que cela ne m’étonnerait guère. sinon ils se souviendront bien, après les avoir vus, de ce que la mémoire collective nous a laissé…
Comme ce mal terrible qui à une époque lointaine, faillit faire disparaitre Draak et bien d’autres villes de la Terre …
Et nous les êtres vivants avec … »
( A suivre dans notre édition du vendredi 17 juillet)
«POURQUOI AUCUN TITRE DE CHAMPION N’EST DÉCERNÉ»
La réunion du comité exécutif de la Fédération sénégalaise de football a accouché de la décision d’une année blanche pour le football local
La Fédération sénégalaise de football (Fsf) a décidé, ce mercredi à l’issue de la réunion de son comité exécutif d’annuler la saison 2019-2020 à cause de la propagation du Covid-19. Une décision « juste » d’après Me Augustin Senghor mais qui a du mal à passer chez certains clubs.
La réunion du comité exécutif de la Fédération sénégalaise de football a accouché de la décision d’une année blanche pour le football local. Il a été donc décidé de l’arrêt définitif des championnats, tous niveaux confondus (Ligue 1, Ligue 2, National 1, National 2, Régional), et puis qu’il n’y aura pas de titre de champion, pas de montée ni de relégation entre les différentes divisions. Leader à l’issue de la phase aller, Teungueth FC représentera le Sénégal en Ligue des champions. Son dauphin, le Jaraaf de Dakar disputera la Coupe de la CAF. Ces deux clubs auront chacun 20 millions de francs CFA. Attendu au tournant pour de plus amples explications, le président de la fédération sénégalaise de football (FsF), Me Augustin Senghor, s’est exprimé sur les grosses décisions prises par le Comité exécutif de l’instance. « On a apprécié la situation de la pandémie au Sénégal et on a constaté qu’il serait difficile voire impossible de jouer au football les semaines ou mois à venir. Et on ne peut pas continuer à évoluer dans l’incertitude de ne pas savoir si on peut reprendre ou pas le championnat. Donc, on a décidé de mettre un terme à cette saison et de se projeter sur la suivante: 2020-2021 », a-t-il réagi au micro de la RFM. « Nous pensons que d’ici le début du mois de novembre, la pandémie connaîtra une régression ou nous serons à la fin. Si tel n’est pas le cas, nous travaillerons pour un protocole médical que les autorités valideront afin de pouvoir organiser des matchs », a précisé Me Senghor.
« Les clubs n’ont pas joué assez de matchs pour pouvoir les décerner des titres de champion »
Parlant des titres de champion non attribué, Augustin a soutenu que la Fédération a estimé que « les clubs n’ont pas joué assez de matchs (13 journées disputées) pour pouvoir les décerner des titres de champion, ou procéder à la montée ou descente dans les différentes divisions », a-t-il expliqué, indiquant que « ce qui est juste est donc de remettre les compteurs à zéro et de se concentrer sur la prochaine saison » dont le démarrage est fixé pour le samedi 31 octobre 2020. Cette décision n’a pas fait que des heureux puisque Teungueth FC (leader en Ligue 1) et Linguère (leader en Ligue 2) s’attendaient à se voir décerner le titre honorifique de champion. Avec 33 points au compteur, soit 12 de plus que son dauphin, le Jaraaf (2ème, 21points), le club rufisquois s’attendait à beaucoup mieux.
Au micro de la Rfm, le secrétaire général de TFC Badou Dia a jugé « paradoxale la désignation de son équipe comme représentant du Sénégal en Ligue des champions alors qu’elle n’a pas été déclarée championne ». Ce dernier a également indiqué que le club va tenir une réunion sur cette question « ce week-end et un point de presse sera organisé par la suite », rencontres devant permettre aux responsables du club rufisquois de revenir sur ces décisions.
La Linguère de Saint-Louis, de son côté, attend d’être saisie officiellement par la FsF pour lui notifier sa décision, a indiqué Rahmane Mbaye, sG du club saint-louisien, leader de la ligue 2 à la fin de la phase aller avec 28 points. Mais il ajoute que d’un point de vue personnel, il trouve que la décision de la FsF de ne pas autoriser de montée en Ligue la saison prochaine n’a « aucune base légale », sans compter qu’elle est à ses yeux « inéquitable parce que dans tout championnat, il y a une sanction positive et négative en l’occurrence des montées et descentes ».
Selon lui, la FsF ne peut pas priver Teungueth FC du titre de champion et la Linguère de la montée au sein de l’élite, tout en désignant des équipes devant représenter le Sénégal en compétitions africaines. La Linguère de Saint-Louis, en tête du classement de la Ligue 2 à la fin de la phase aller, devançait de six points l’Us Ouakam et Demba Diop FC qui avaient le même nombre de points.
Avec igfm et aps
«NOUS ALLONS DEFENDRE L'INTERET DES ENTRAINEURS»
Badara Sarr est le premier président du Syndicat de Entraîneurs du Sénégal (Ses). L'ancien coach de Mbour Petite Côte (Mpc) s'est prononcé sur l’objectif de cette organisation qui, selon lui, consiste à défendre l'intérêt des entraîneurs sénégalais.
Badara Sarr est le premier président du Syndicat de Entraîneurs du Sénégal (Ses). L'ancien coach de Mbour Petite Côte (Mpc) s'est prononcé sur l’objectif de cette organisation qui, selon lui, consiste à défendre l'intérêt des entraîneurs sénégalais.
Quels sont les objectifs de votre syndicat ?
Nous avons mis sur pied le Syndicat des Entraîneurs du Sénégal et l’assemblée générale s'est déjà tenue. Auparavant, il y avait un collectif des entraîneurs qui avait été créé pour échanger un peu sur la situation des entraîneurs. Mais avec l'avènement de la pandémie du coronavirus, et comme on n'était pas en activité, on a créé un groupe WhatsApp pour identifier nos problèmes. Et voir comment leur trouver des solutions. C’est par la suite que l'idée de mettre en place ce syndicat a germé. Nous avons eu l’engagement et les conseils des inspecteurs du Travail, des juristes et des syndicalistes avec lesquels nous avons travaillé depuis un certain temps pour aboutir à cela. Comme tous les syndicats, notre objectif est de défendre les intérêts de la profession. Il faut dire que c’était une anomalie réglée, parce que plusieurs corps de métiers sont syndiqués. Il ne restait peut-être que nous. Et pourtant, tout le monde sait que le football sénégalais est en train, depuis quelque temps, de surfer sur une vague de succès. Le Sénégal est la première nation africaine, Sadio Mané est le ballon d'or africain et nos joueurs jouent dans les meilleurs championnats européens. Et tous ces talents ont été formés par des entraîneurs d’ici. C'est partant de là que nous nous sommes dit que l’heure est venue de donner à cette profession sa place en créant ce syndicat pour pouvoir défendre nos intérêts. Nous comptons aussi apporter notre contribution dans l'essor du football sénégalais. Mais cette fois-ci, le Syndicat nous permettra de parler d’une seule voix avec ceux qui dirigent le football sénégalais.
Quelles sont les attentes ?
«C’est un syndicat qui est ouvert d'abord à tous les entraîneurs du Sénégal. Ensuite, défendre nos intérêts moraux et matériels. Quand on parle de syndicat, c'est toujours entre un employé et un employeur, s’il y a un contrat qui vous lie. Il y a toujours une possibilité que des conflits puissent surgir. Quand cela existait, de notre côté, on était un peu affaibli par rapport à l’employeur. Maintenant, on peut rétablir l'équilibre entre les deux parties.
Quelle lecture faites-vous de la décision de la Caf de repousser la Can 2021 ?
La décision du bureau exécutif de reporter la Can, il fallait s’y attendre. C'est un report généralisé des compétitions sportives de même que les organisations politiques. Il faut savoir que le mois de janvier n'est pas un moment favorable pour faire une Can. Depuis des années, les instances du football mondial ont voulu faire jouer cette compétition au mois de janvier. Ce que les Africains ont toujours refusé. Mais je ne sais pas si avec la pandémie, ils ne vont pas en profiter pour changer le calendrier et mettre la compétition en janvier. Dans ce mois, les joueurs sont en pleine compétition. Et également, c’est une période de mercato et certains joueurs n'ont pas la tête à des compétitions. C'est une période très délicate. Ce n'est pas le moment idéal pour jouer une Can. Organiser la coupe d’Afrique à la fin de la saison serait la meilleure solution pour tous les joueurs. Et là, on aura la chance de retrouver tous nos talents.
8 619 EMPLOIS CREES, 1 969 POSTES PERDUS
Le rapport annuel des statistiques du travail donne de précieux renseignements sur le marché du travail au Sénégal
Le rapport annuel des statistiques du travail donne de précieux renseignements sur le marché du travail au Sénégal. Pour l’année 2019, l’étude a permis de relever que 8619 emplois ont été créés contre 1969 perdus suite aux fermetures et cessations d’activités des établissements et entreprises. Il a été indiqué également que 2 787 conflits individuels ont été déclarés ainsi que 1 956 accidents du travail et maladies professionnelles (AT/MP).
Le ministère du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions publie chaque année des statistiques qui renseignent sur la situation nationale par rapport à l’application des normes en vigueur en matière de travail et de sécurité sociale. «L’AS» a reçu, hier, le rapport 2019 qui revient de bout en bout sur les ouvertures et les fermetures d’établissements, les créations et les pertes d’emplois, les conflits individuels et collectifs, les accidents du travail et les maladies professionnelles, entre autres. Le rapport établit de prime abord que les déclarations d’établissement et les emplois y afférents ont permis de dégager une tendance pour l’année 2019.
Ainsi, sur un total de 2 023 déclarations, les 1 576 correspondent à des ouvertures d’établissements, soit 77,9%contre 135 fermetures comptant pour un taux de 6,67%. Et selon la Direction des statistiques du Travail et des Etudes, à cette dynamique de l’économie nationale davantage orientée vers la création d’entreprises et d’établissements en 2019, s’ajoute comme corollaire un élan plus favorable à l’accroissement de l’offre d’emplois. La situation affiche en effet, sous ce rapport, un bilan de 8 619 emplois générés par les ouvertures et les réouvertures d’établissements, là où les emplois perdus s’élèvent à 1 969 postes, suite aux fermetures et cessations d’activités des établissements et entreprises.
A en croire les services du ministre Samba Sy, Dakar compte plus d’emplois créés avec 3 278 postes, suivi de ceux de Thiès et de Saint-Louis qui comptabilisent respectivement 1 177 et 669 emplois créés ; viennent ensuite les ressorts de Diourbel, Ziguinchor, Fatick et Kaolack. Parallèlement, toujours selon eux, les ouvertures d’établissement sont principalement le fait des branches d’activités «Commerce de gros et de détail, réparations de véhicules automobiles et de motocycles», «Construction», «Activités d’hébergement et de restauration», «Activités de services administratifs et d’appui» et «Éducation» qui enregistrent respectivement des taux de 27,79%, 13,13%, 8,35%, 8,23% et 7,01% du total.
65 404 CONTRATS DE TRAVAIL ENREGISTRES
Pour ce qui est des contrats enregistrés en 2019, le marché du travail au niveau national a produit 65 404 contrats en 2019 en sus des contrats des travailleurs déplacés qui se chiffrent à 931 contrats. A en croire le rapport sur les statistiques du travail, cet indicateur pointait à 66 043 en 2018, soit donc une légère baisse constatée en 2019. «Les contrats de travail les plus proposés sur le marché sont ceux à durée déterminée qui s’élèvent à 36 701 unités, soit plus de la moitié avec un taux de 56,11% du total.(…)
Arrivent ensuite les contrats de travail à durée indéterminée qui comptent pour 16 367 unités correspondant à 25,02% du total, soit moins de la moitié des CDD. Toujours sur le type de contrats, il y a lieu de signaler que les contrats de stage ont été offerts par les entreprises à hauteur de 4 172 postes, un niveau au-dessus de celui de 2018 qui avait affiché 3 359 unités », lit-on dans le document. Au niveau des Inspections Régionales du Travail et de la Sécurité sociale (IRTSS), apprend-on, Dakar se détache en termes de contrats de travail enregistrés avec 41 803 contrats, soit 63,92%du total. Les cinq IRTSS qui suivent sont respectivement Thiès, Saint-Louis, Ziguinchor, Kédougou et Tambacounda qui comptent dans le même ordre d’énumérations 3 596, 3 032, 2 320, 2 080 et 2 001 contrats de travail enregistrés.
LES TRANSACTIONS FINANCIERES CONSECUTIVES AU REGLEMENT DE CES CONFLITS INDIVIDUELS SE SONT CHIFFREES A 628 221 473 FRANCS FCA
Le rapport a aussi mis le focus sur les relations de travail et les relations professionnelles, ainsi que sur le suivi de l’application des règles qui organisent les rapports entre employeurs et travailleurs. Il a été ainsi passé en revue la situation des conflits individuels et collectifs. «Le premier type de conflits affiche en 2019 un bilan de 2 787 conflits individuels portés devant les Inspections de travail et de sécurité sociale (ITSS) pour un taux de tentatives de conciliation réussie de plus de 53%, compte non tenu des conciliations partielles obtenues», note-t-on.
A la clé, précise le document, les transactions financières consécutives au règlement de ces conflits individuels se sont chiffrées à 628 221 473 francs FCA au titre des créances acquittées. Quant aux ruptures de contrats de travail opérées suivant une approche beaucoup plus consensuelle, communément désignés sous les vocables de ‘’règlement à l’amiable’’ ou de ‘’protocole d’accord’’, elles ont débouché, selon la Direction des Statistiques du travail, sur un règlement financier d’un montant de 5 218 723 514 francs CFA et concerné un effectif de 1 855 travailleurs.
Pour ce qui est des dossiers déférés devant les juridictions du travail suite aux échecs des tentatives de conciliations au niveau des ITSS, ils s’élèvent à 681 cas. Il a été relevé ensuite que les travailleurs délégués du personnel étant, pour leur part, sous une protection particulière, les conflits individuels les concernant ont donné lieu à 26 demandes d’autorisation de licenciement dont les 69,23% cas s’avèrent être le fait de motifs non disciplinaires. En ce qui concerne en outre les licenciements décidés à l’encontre des travailleurs non titulaires d’une protection particulière, le rapport dénombre 298 cas portés à la connaissance des ITSS dont les 121 visent expressément des motifs disciplinaires etles 71 des motifs non disciplinaires. En termes de conflits collectifs, toujours d’après le rapport, un total de 29 litiges a été recensé en 2019, la plupart portant sur les salaires (pour plus de la moitié : 51,72%) et les autres conditions de travail(pour 27,59%).
ACCIDENTS DU TRAVAIL ET MALADIES PROFESSIONNELLES : LES JEUNES TRAVAILLEURS AGES DE 30 ANS PLUS TOUCHES
Sur le registre de la protection sociale et particulièrement les accidents du travail et maladies professionnelles (AT/MP), il a été enregistré 1 956 déclarations en 2019 contre 1 984 en 2018. Et selon la Direction des statistiques du travail, il y a une baisse résultant d’une décrue au niveau de différentes localités, à l’exception du périmètre dépendant de Dakar siège qui a fait exception en 2019 en raison d’une augmentation des AT/MP par rapport à l’année qui a précédé. «Il ressort des données de 2019 que les AT/MP ont surtout touché les jeunes travailleurs âgés de 30 ans ou moins», laisse entrevoir le rapport qui souligne en définitive que les branches d’activités les plus accidentogènes sont les «industries alimentaires» avec 552 AT/MP (28,22%), les « activités de fabrication» avec 342 AT/MP (17,48%) et la «construction» avec 277 AT/MP (14,16%).
LE MORTAL KOMBAT EDK/ AUCHAN
L’As aborde cette semaine la problématique des grandes surfaces. Auchan intègre progressivement les mœurs des Sénégalais, mais attention à la percée de EDK
Désormais, «L’As» ouvre un cahier économie. Chaque vendredi, vous aurez droit à une page consacrée exclusivement à l’économie. Après le business autour des sachets d’eau, L’As aborde cette semaine la problématique des grandes surfaces. Auchan intègre progressivement les mœurs des Sénégalais, mais attention à la percée de EDK. La trouvaille de El hadj Demba Ka, un émigré qui a fait fortune aux Etats-Unis, consiste à offrir des produits made in Sénégal à bon marché dans un environnement local. Il tisse tranquillement sa toile, sans tambour, ni trompette menaçant l’hégémonie du géant français qui a noyé Carrefour, Exclusive etc…
Quand Auchan commençait son expansion au Sénégal, commerçants, industriels, société civile, tous s’étaient levés comme un seul homme pour dire non à une « concurrence déloyale » qui risquait de faire beaucoup de mal aux producteurs et commerçants locaux. Un vent de révolte qui a sans doute fini par s’estomper. Pour cause, installé au Sénégal en 2015, Auchan compte désormais 31 points de vente dans le pays.
Mais pendant que les contestataires sillonnaient le pays pour dénoncer cette mainmise, un opérateur économique du nom de Demba Kâ tissait tranquillement sa toile. En plus de ses supermarchés déjà installés dans ses stations EDK, le patron du groupe est entré dans le secteur de la grande distribution, en lançant une grande boutique sur fonds propres. On parle de 38 points au niveau national. «L’objectif est d’en faire une véritable chaîne de distribution qui va employer des milliers de compatriotes et proposer des produits de choix à des prix extrêmement compétitifs », avait-il dit lors de la cérémonie qui avait regroupé toutes les sensibilités de la société sénégalaise.
Mais son objectif rappelle à bien des égards celui du président du groupe Auchan. «Grâce aux nombreuses ramifications industrielles potentielles, la grande distribution peut être aussi source de nombreux emplois. On profite aussi beaucoup à l’économie sénégalaise, en payant la TVA, les divers impôts ainsi que les droits de douane. Cet argent peut aider à construire des écoles et des hôpitaux, ce que ne fait pas l’économie informelle. En forgeant de nouvelles habitudes, on oblige les autres à s’adapter», plaidait Laurent Leclerc, directeur général d’Auchan Sénégal.
L’ARGUMENT DU CONSOMMER LOCAL
Dans leur bataille contre la surdomination d’Auchan, les commerçants nationaux mettaient en exergue ses conséquences négatives sur l’économie locale. Une brèche dans laquelle se sont engouffrés les deux plus grands concurrents sur le marché sénégalais des chaînes de distribution. Selon les services de communication d’Auchan, 500 fournisseurs sénégalais travaillent avec le groupe français, pendant que 60% des produits commercialisés sont des produits locaux. Des chiffres auxquels viendront s’ajouter les « filières agricoles responsables » que le groupe compte lancer incessamment.
Arrivés sur le marché sénégalais en fin 2019, les magasins Supeco ne comptent que trois points de vente tandis que Carrefour n’en a qu’un seul. Mais l’argument mis en avant reste le même ; « nous comptons valoriser les producteurs locaux ». Pour Khadidiatou Sylla, consultante en commerce international, la fibre patriotique peut peser lourd sur la balance. Cependant, dit-elle, il faudrait d’abord que les forces soient à peu près égales. « Auchan a pris de l’avance sur la concurrence et il sera très difficile de le rattraper. Par contre, il est possible de lui grignoter quelques parts de marchés », analyse-t-elle.
EDK, L’APPROCHE SOCIALE
S’il est vrai qu’Auchan a pris de l’avance sur le nombre de magasins ouverts, EDK a un argument de taille à faire valoir. « Si je suis en voyage et que je dois faire une pause, il est plus simple de le faire dans une station EDK. Le décor nous parle et parle à nos clients. Sur une même station, ils peuvent se restaurer, se reposer et prier », explique Mamoudou Wane, chauffeur d’un bus ralliant Dakar à Ourossogui. Pour Khadidiatou Sylla, consultante en commerce international, c’est un élément à ne pas négliger dans un pays où les gens tiennent beaucoup au respect des cinq prières. « C’est une approche qui colle à la sociologie des Sénégalais. Mais le coup est également commercial. De la même manière qu’on peut tout trouver dans un magasin Auchan, celui qui voyage peut trouver tout ce dont il a besoin pour une pause. S’il prie, c’est peut-être gratuit, après, il fait forcément un tour dans la boutique, le chauffeur refait le plein de carburant », analyse-t-elle.
MOUDJTADA KANE, CONSULTANT EN MARKETING «IL SERA DIFFICILE POUR EDK DE BOUSCULER AUCHAN»
Des installations jusqu’en plein cœur de la banlieue, Auchan a eu le mérite de démocratiser l’accès aux grandes surfaces. Un marché qu’il domine de main de maître. Selon Mouhamed Moudjtaba Kane, Expert international en marketing, Auchan a l’avantage de comprendre la clientèle urbaine, d’avoir une longue expérience de la distribution, une importante capacité financière et une couverture rapide des grands centres urbains avec plusieurs points de vente, et enfin un large réseau de fournisseurs. En effet, estime-t-il, Auchan a ratissé large, en proposant un assortiment large et peu profond, destiné à toutes les catégories sociales. «A côté de ces choix stratégiques, Auchan Sénégal a rapidement gagné le combat de la couverture géographique de la clientèle, en préemptant l’occupation de plusieurs points de vente dans les quartiers aussi bien populaires que privilégiés. Un aspect déterminant de la distribution est la puissance du réseau, le nombre de points de vente. La distribution est une affaire de proximité. C’est pourquoi il sera difficile pour EDKde bousculer Auchan », explique-t-il.
Face à ce mastodonte, explique notre consultant, EDK cherche à se positionner comme le leader sénégalais de la distribution. Selon lui, avant même d’élargir son activité, EDK s’était déjà positionné comme un distributeur du terroir, sensible à la promotion de l’économie locale. « Ce qui lui a valu un grand succès », explique M. Kane. Cependant, il estime que pour un réseau de distribution alimentaire majeur, EDK devra se doter de la capacité d’atteindre l’envergure d’Auchan au Sénégal. Au-delà des forces d’Auchan, dit-il, EDK devra combattre sur l’offre locale. « Il serait heureux que EDK s’associe avec les majors de la distribution indépendante au Sénégal ». Parce que, estime-t-il, elle a une excellente opportunité d’être la première entreprise sénégalaise à se positionner durablement sur le segment du commerce moderne.
LA COVID-19, UNE OPPORTUNITE POUR LES GRANDES SURFACES ?
De longues files indiennes, des grandes surfaces prises d’assaut en plein cœur de la banlieue, c’est pourtant le décor qu’offrent les magasins Auchan durant le mois de Ramadan. Ils ont été pris d’assaut par les consommateurs. Ils ne sont plus l’apanage des personnes aisées. L’achat dans les grandes surfaces est démocratisé. « L’avantage, c’est qu’on trouve tout ce dont on a besoin dans un seul endroit, mais à des prix compétitifs », explique Lamine Diop, gérant d’une boutique multi-services. De nature très conservateur, Ibrahima Cissokho, père de famille, refusait de suivre la mouvance vers les grandes surfaces. Mais la Covid19 lui a fait changer d’avis. « Il était devenu risqué d’aller dans les marchés classiques. Mais j’avoue que j’ai beaucoup apprécié le service », reconnaît-il. Cependant, s’il a un regret, c’est celui de « faire les affaires d’opérateurs économiques étrangers. « J’aurais bien aimé que ça soit un Sénégalais qui possède tous ces magasins. Mais dommage, nos commerçants sont plus dans l’informel », regrette-t-il. Pour cet employé du groupe Auchan, aussi incroyable que cela puisse paraître, la crise du coronavirus a fait exploser l’activité. En effet, dit-il, même les effectifs ont été augmentés. « Cela s’explique peut-être par le fait que les Sénégalais avaient peur des marchés. Je n’ai pas accès aux chiffres, mais je puis vous assurer qu’ils ont plus que doublé », dit-il, sous l’anonymat.
LA MENACE DU SYNDROME CITYDIA ?
Alors qu’elle faisait son bonhomme de chemin, avec pas moins de neuf supermarchés dans la région de Dakar, la marque Citydia tombait dans l’escarcelle du groupe Auchan. Un rachat qui a contribué au renforcement du déploiement de la marque française. Même si le montant de la transaction n’a pas été dévoilée, d’aucuns estiment qu’il n’est pas loin de la dizaine de milliards de francs cfa. Le Groupe EDK peut-il y échapper ? Si l’ambition est de continuer son expansion, l’histoire des rachats absorptions récents font craindre tous les scénarios. Selon ce membre du Conseil national du patronat(Cnp), il s’agit d’affaires. « C’est celui qui investit son argent qui décide des opportunités à saisir. Les stations Touba Oil par exemple, elles étaient situées dans des zones stratégiques, mais quand le propriétaire a vu que la concurrence de Total allait être féroce, il a tout de suite trouvé la formule.Donc rien n’est à exclure », analyse-t-il.
DEMBA KA UN HOMME DE L’OMBRE
Ni télé, ni journaux, Demba Kâ, le patron des Etablissements Demba Kâ est un opérateur économique assez atypique. Sur internet, peu d’informations sont disponibles sur lui. Il n’aime pas qu’on parle de lui, souffle un proche. Mais ce qu’on sait de celui qui a vécu pendant une décennie aux Etats-Unis, c’est qu’il est très social. Il n’a pas de sens interdit dans les familles religieuses, ni dans le milieu sportif ou culturel. Les inaugurations de ses nouvelles stations sonnent très souvent comme une représentation du Sénégal en miniature.
Elevé au titre de chevalier de l’Ordre national du Lion par le président de la République Macky Sall, le natif de Louga est décrit comme un visionnaire, un manager doté d’un haut sens de l’écoute, capable de s’entourer de ressources humaines de qualité. Proche de sa famille, il est doté de ce flair qui fait les grands hommes d’affaires. Si malgré la notoriété et le prestige de son groupe, Demba Kâ continue de rester discret, la raison est à chercher dans son éducation. « Il est issu d’une famille d’érudits. Son éducation fait qu’il est toujours resté sobre et très proche de sa famille », témoigne un proche, sous le couvert de l’anonymat.
par Oumou Wane
MALHEUREUX COMME DES ORYX AU SÉNÉGAL
Comment expliquer que Abdou Karim Sall se soit cru autorisé, de par sa position, à poser un acte aussi grave et qui a causé la mort de ces deux espèces rares ? N’y a t’il pas assez de spécialistes et conservateurs de nos parcs et réserves ?
Comment de tels scandales peuvent-ils encore éclater au sommet de l'Etat ? Après les révélations du journal Source A, le ministère de l’Environnement a reconnu dans un communiqué, le transfert de 6 gazelles Oryx de la réserve de Ranérou vers la ferme Sael, qui serait un domaine privé, sans donner plus de détails. Depuis lors l'affaire suscite une pluie de critiques de la part des spécialistes des parcs nationaux, car selon eux, ces animaux sont intégralement protégés.
Au-delà de la question même de la légalité de ce transfert, on apprend des services du ministère que deux espèces sont mortes durant leur convoyage nocturne. Elles ont connu quelques blessures et une fracture du fémur qui leur ont été fatales. «Quatre sont vivantes et en bonne santé», explique-t-on au niveau du ministère.
Triste Sénégal !
Si les révélations de la presses sont avérées, il y a de quoi en pleurer ! Un ministre qui se dispense du respect des règles communes pour soustraire des animaux d’un parc national et les transférer dans une ferme privée sans même être capable d’en assurer la sécurité, c’est tout simplement affligeant.
Dans un contexte social aggravé par la crise du coronavirus, le bon sens ne devrait-il pas obliger les politiques à plus de responsabilité ? Oui cette affaire des six gazelles Oryx transférées par le ministre de l’Environnement dans sa réserve privée est non seulement navrante mais elle alimente une fois de plus le soupçon quant aux élites délinquantes. Comment expliquer en effet que Abdou Karim Sall se soit cru autorisé, de par sa position, à poser un acte aussi grave et qui a causé la mort de ces deux espèces rares ?
Trop de dirigeants considèrent que leur engagement au nom de l’intérêt général les place hors des lois, et les dispense de rendre des comptes. Car il reste des zones d’ombre à éclaircir. D’après le département de l’Environnement, ce transfert n’était pas une simple manœuvre individuelle, mais il entrait «dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale de conservation de la biodiversité». Mais quels étaient les protocoles de ce transfert ? Y a t’il eu conflit d’intérêts ?
Il faut comprendre l’opinion, cela fait très mal que le ministre de l’Environnement puisse maltraiter la faune sauvage sans être sommé de s’expliquer alors que le chef de l’État prône par ailleurs la transparence et l’exemplarité. Pourquoi ces pratiques moralement douteuses sont-elles si souvent acceptées dans notre pays sans que l’on soit intransigeants à l’égard des écarts de comportement de nos dirigeants ?
Et c’est bien là le drame de notre démocratie. Pendant que notre président de la République déploie toute son énergie pour fixer le cap politique et mener le pays vers l’émergence, ses troupes avancent en ordre dispersé, quand elles ne lui tirent pas dans les jambes à boulets rouges.
Bien sûr le portefeuille de l’écologie est considéré comme difficile à cause entre autre du poids des lobbies, mais n’est-ce pas aussi un manque d’ambition, de criantes incohérences des objectifs affichés et des convictions de bric et de broc qui mènent à ce type de dérives ? Voilà ce qui arrive quand on ne croit plus en rien. N’y a t’il pas assez de spécialistes et conservateurs de nos parcs et réserves ?
Ibrahima Mbow lui, chef des parcs nationaux à la retraite, considère cette affaire comme un braconnage. Pour le brigadier, les gazelles Oryx, non seulement bénéficient d'une protection intégrale mais elles ne doivent même pas faire le déplacement d'un lieu à un autre. "Transférer un animal à un lieu privé, c'est un acte de braconnage. Nous avons passé toute notre jeunesse à protéger ces parcs, nous avons versé notre sang, On a radié certains parmi nous alors qu'ils ont uniquement tué un petit francolin", dit-il.
Décidément, rien ne nous est épargné en ce début du mois de juillet. Après la guerre des trois, à savoir Cissé Lo, Farba Ngom et Yakham Mbaye qui ont inondé l’actualité d’insanités, voilà qu’un ministre, chargé de notre environnement, commet cette faute inqualifiable.
Pendant que nous séchons nos larmes de tristesse, de colère et d’impuissance devant le saccage de ces belles gazelles innocentes, car ces créatures n’ont commis aucune faute sinon d’être belles et chères, notre ministre reste droit dans ses bottes. Petit rappel néanmoins à ce monsieur, même des bottes coulées dans du plomb se sont vues déboulonner par une petite brise d’été.
Notre pays, jadis respecté pour l’élégance et la finesse de son peuple et de ses us, fait désormais la Une de la presse mondiale et essuie tant de claques que son image en est écornée au même titre que ces pauvres animaux braconnés. Il y a de quoi être ébranlé et s’interroger sur la notion de citoyenneté dans notre pays, voire de patriotisme.
Il est temps que les Sénégalais eux-mêmes, soucieux de la protection de leurs valeurs et de leurs institutions sonnent l’alarme pour que la Téranga reste un trésor naturel et culturel à sauvegarder, un état d’esprit à préserver. Et à partager !
AVENIR «SENEGAAL BI ÑU BËGG» ENVISAGE UNE PLAINTE CONTRE ABDOU KARIM SALL
La Plateforme Avenir «Senegaal Bi ñu bëgg» charge le ministre de l’Environnement et du Développement Durable, qui «est pris en flagrant délit de braconnage et de prédation»
La Plateforme Avenir «Senegaal Bi ñu bëgg» charge le ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Abdou Karim Sall, qui «est pris en flagrant délit de braconnage et de prédation». Ainsi les membres de la Plateforme envisagent de vilipender le Sénégal et le ministre de l’Environnement et du Développement Durable au niveau des institutions internationales en charge de la protection de la nature. Ils réclament également le limogeage du ministre pour faute grave.
La sortie médiatique du ministre de l’Environnement et du Développement Durable sur le transfert des gazelles Oryx a envenimé la situation. La déclaration d’Abdou Karim Sall a suscité une levée de boucliers. La Plateforme Avenir «Senegaal Bi ñu bëgg» qui considère l’acte du ministre de l’Environnement comme du braconnage va vilipender Abdou Karim Sall et le Sénégal au niveau des institutions internationales en charge de la protection de la nature.
«La Plateforme Avenir se réserve le droit de saisir les institutions internationales compétentes, notamment le Secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et flore menacées d’extinction, (CITES), l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), le World Wild life Fund (WWF) ainsi que d’autres organisations intergouvernementales et non gouvernementales internationales», souligne le secrétariat politique national dans un communiqué parvenu à «L’As».
En outre, compte-tenu de la gravité de cet acte et de son effet désastreux sur l’image du Sénégal sur la scène internationale, la Plateforme Avenir Senegaal Bi Nu Bëgg invite le président Macky Sall à démettre le ministre de l’Environnement et du Développement Durable de ses fonctions dans les meilleurs délais. C’est une manière, selon les membres de la Plateforme, de mettre un terme définitif à l’impunité dont jouissent des proches et partisans du Président Macky Sall, afin d’inverser la spirale dangereuse de la privatisation des ressources publiques, qu’elles soient foncières, immobilières, forestières, logistiques ou financières.
Plateforme Avenir «Senegaal Bi ñu bëgg» qui s’indigne de l’acte d’Abdou Karim Sall trouve ses propos choquants. «Au lieu de reconnaître sa faute et de réparer le préjudice causé au Sénégal, il s’engage dans d’improbables argumentations pour justifier son forfait. Dire que la population de gazelles oryx était devenue trop importante pour être laissée dans un seul lieu et que le transfert des bêtes dans des réserves privées serait la solution, est un argument trop faible pour convaincre», peut-on lire dans le communiqué.
Le secrétariat politique national se demande comment le ministre de l’Environnement peut se considérer comme un acteur privé pouvant bénéficier de telles faveurs, si tant est que son ministère, donc lui-même, avait signé une décision autorisant de tels transferts vers des fermes privées.
MOUSSA BALDE DANS L'ILLÉGALITÉ
Ignorance, négligence ou volonté de violer la loi ? Depuis un peu plus d’un an, le ministre de l’Agriculture cumule son poste de ministre avec celui de président du conseil départemental de Kolda
Ignorance, négligence ou volonté de violer la loi ? En tout cas, depuis un peu plus d’un an, le ministre de l’Agriculture Moussa Baldé cumule en toute illégalité son poste de ministre avec celui de président du conseil départemental de Kolda. L’As a interrogé des spécialistes qui confirment cet état de fait.
Dans l’acte 2 de la décentralisation, un ministre ne pouvait être en même temps président de conseil régional. Alors président du conseil départemental de Tambacounda, Kouraïchi Thiam avait dû démissionner de son poste lorsqu’il était entré dans le gouvernement de Souleymane Ndéné Ndiaye pour devenir ministre de l’Economie maritime.
En France et dans toutes les grandes démocraties, être président de conseil général ou de conseil régional n’est pas compatible avec celui de membre de gouvernement. Avec l’avènement de l’Acte 3 de la décentralisation consacrant le département comme collectivité locale, le débat avait été agité.
Le modèle avait été calqué presque sur celui de la région qui a été supprimée. À l’époque, des incongruités avaient été soulignées par nos confrères de Sud quotidien. «Les ministres et les députés peuvent être maires, mais les directeurs généraux de sociétés publiques ne peuvent pas l’être», leur avait répondu Ismaïla Madior Fall alors ministre-conseiller juridique du Chef de l’Etat, lors d’une conférence sur l’Acte 3.
A la question suivante : le ministre-maire enlève-t-il sa casquette de ministre une fois dans sa municipalité ? Ismaïla Madior Fall répondait ceci : «Les points de vue sont différents, voire divergents sur cette question qui est éminemment complexe parce qu’il s’agit de voir quelles sont les fonctions qui sont incompatibles avec la fonction de maire ou de président de Conseil départemental. Elle n’est pas définitivement tranchée. La question n’est pas réglée par le Code général des collectivités locales, mais par une loi organique qui n’est pas encore adoptée.»
Et d’ajouter : «Les discussions sont encore ouvertes mais pour l’instant, ce qui était retenu, c’est que les ministres peuvent encore continuer à être des maires, pas à être des présidents de Conseil départemental».
Joint au téléphone, un spécialiste des questions de décentralisation confirme qu’en l’état, un ministre ne peut être président de département. «Je ne suis pas au courant d’un changement intervenu, mais les textes sont clairs. Un ministre peut devenir maire, mais il ne peut pas être président de conseil départemental», insiste-t-il avant de s’indigner que Moussa Baldé puisse rester si longtemps dans l’illégalité. Lorsque l’As a voulu savoir s’il avait démissionné, un de ses proches confie qu’il ne l’a pas encore fait: « il est convenu qu’il reste jusqu’aux élections ».
CES SCANDALES FONCIERS QUI ONT SECOUÉ LE MAGISTÈRE DE MACKY
Les scandales fonciers ont eu lieu avant même l’arrivée du président Macky Sall au pouvoir. Sans connaitre un frein, ils ont continué de plus belle à l’ère de la gouvernance dite «sobre et vertueuse». Des octrois contestés par les populations sont notés.
Les scandales fonciers ont eu lieu avant même l’arrivée du président Macky Sall au pouvoir. Sans connaitre un frein, ils ont continué de plus belle à l’ère de la gouvernance dite «sobre et vertueuse». Des octrois contestés par les populations sont notés en récurrence.
L’affaire Ndingler qui oppose présentement l’homme d’affaires Babacar Ngom, détenteur d’un titre foncier aux populations de Ndingler en est un cas parmi les problèmes fonciers notés depuis l’arrivée du président de la République Macky Sall au pouvoir. Il s’y ajoute aussi la polémique sur l’occupation de la corniche ouest de Dakar. Les scandales fonciers, c’est aussi ce promoteur privé qui s’est réfugié derrière une autorisation pour percher la colline du phare des Mamelles afin d’entamer son chantier. Il a été stoppé par les populations et un collectif citoyen pour la protection du site historique des Mamelles.
L’accaparement foncier, c’est aussi Guéreo, dans le département de Mbour où un collectif est né pour contrecarrer un projet de construction d’un réceptif hôtelier, suite à un décret présidentiel l’autorisant. En octobre 2019, le projet de déclassement de la forêt de Balabougou a déclenché la colère des éleveurs et agriculteurs du département de Mbour.
Selon eux, le déclassement vise à utiliser les 1216 ha de la forêt classée pour cultiver des melons qui seront vendus à l’étranger. Mais ce fut peine perdue. Car la forêt de Balabougou aura été finalement déclassée sur une superficie de 1160 hectares, par décret n°2020-469 du 13 février 2020, pour le compte de l’Entente intercommunale de Malicounda, Nguéniène et Sandiara, dans le but de l’érection d’un agropole. Dans une de ses chroniques publiées le 8 juin dernier avec comme titre «Finalement, ils ont fait pire que les Wade avec nos terres», le journaliste Madiambal Diagne fait une dénonciation sans précèdent de scandales ayant eu lieu. En 2014, une nouvelle opération de morcellement de parcelles a été effectuée sur les réserves foncières de l’aéroport de Dakar, dénonce-t-il.
Pis, «sous le prétexte de donner des lots de terres de 200 mètres carrés à près de 300 personnes, victimes de spéculateurs fonciers sur un projet de la cité Tobago, une superficie de 60 hectares a été morcelée, sur les réserves de l’aéroport de Léopold Sedar Senghor», ajoute-t-il. L’espace en question va du siège de la Boa au hangar de l’avion de commandement du président de la République. «Un guide religieux s’est vu octroyer un lot de 9 hectares au camp Leclerc qu’il a immédiatement revendu à plus de 5 milliards de francs », a-t-il écrit dans sa chronique.
Dans ses notes, Madiambal Diagne indique aussi qu’une partie du camp militaire de l’armée de l’Air a été morcelée en 63 parcelles de 500 m2 qui sont par la suite distribuées à des autorités militaires et des personnalités civiles. La zone du hangar des pèlerins de l’aéroport de Yoff a fait aussi l’objet d’un nouveau lotissement en 400 parcelles de 250 m2. Le périmètre qui était affecté pour la construction de l’Ambassade de Turquie, a été réaffecté.
DES CENTAINES DE MILLIARDS À TERRE
Depuis l’accession à la magistrature suprême du président Macky Sall, plusieurs dossiers relatifs à la gestion des affaires publiques font débat. Et le Train Express Régional (Ter) n’a pas échappé à cette polémique
Depuis l’accession à la magistrature suprême du président Macky Sall, plusieurs dossiers relatifs à la gestion des affaires publiques font débat. Et le Train Express Régional (Ter) n’a pas échappé à cette polémique. Pour un coût initial de 568 milliards de F Cfa, le Ter est passé à 800 milliards ou même plus, selon certaines informations. Pis, depuis son inauguration en veille de campagne électorale par le Président Macky Sall, le Ter ne roule toujours pas.
C’est d’abord son coût, jugé excessif, qui a soulevé une vive controverse. Estimé à 568 milliards de F Cfa, un tel investissement pour un Train Express Régional (Ter) n’était pas une priorité pour beaucoup de Sénégalais. Selon eux, le montant aurait dû servir à réhabiliter la portion sénégalaise Dakar-Thiès-Kidira de la voie ferroviaire allant jusqu’à Bamako. Mais surtout que le Sénégal est un pays en manque criard d’infrastructures de base.
Après quelques mois de travaux, la polémique enfle avec l’augmentation du coût du Ter qui est passé à près de 800 milliards. D’aucuns parlent même de plus de 1000 milliards. « Le montant de 800 milliards ne couvre que les 38 km de la première phase portant sur la distance Dakar-Diamniadio et n’intègre pas la seconde phase allant de Diamniado à Diass sur une distance de 17km », avait déclaré le président du parti Pastef, Ousmane Sonko. Sur ce, l’actuel directeur général de la société nationale du Ter, Abdou Ndéné Sall à l’époque ministre délégué en charge du réseau ferroviaire, avait expliqué : « le lot 1, c’est Dakar-Diamniadio et le lot 2, Diamniadio AIBD. C’est le lot 1 qui coûte en hors taxe 568 milliards de F Cfa. Si on ajoute les taxes, c'est-à-dire 134 milliards de F Cfa, nous sommes en TTC sur le lot 1 à 702 milliards ». Revenant à la charge, Ousmane Sonko ira même plus loin. Il indiquera que « le projet du Ter va coûter en réalité 1300 milliards au lieu de 568 milliards annoncés au Sénégalais ».
A ce lot de griefs sur le Ter, s’ajoute le report des dates de démarrage de ses activités. Lancé en 2016 et inauguré en grande pompe par le Président Macky Sall en janvier 2019, veille de campagne électorale, le Train Express Régional ne roule toujours pas. La première date de fin de travaux échue, le ministre des Infrastructures et des Transports Terrestres, Me Oumar Youm, annonçait avoir retenu la date contractuelle du 14 juin 2019 pour la fin des travaux. Il fixait encore l’entrée en fonction du Ter pour avril 2020. Que nenni ! Cette fois-ci même, c’est l’ambassadeur de France au Sénégal qui le contredit. « En avril, je ne pense pas qu’il puisse y avoir une mise en service commerciale du Ter.
C’est en tout cas ce que me disent les entreprises françaises », avait déclaré Phillipe Lalliot sur les ondes de la Rfm en février dernier. De quoi irriter les autorités sénégalaises ! Me Oumar Youm dénoncera des « sorties maladroites et graves » dans une note diplomatique adressée à son homologue français Jean Baptiste Djebbari.
Par rapport aux impactés du train en question, «plus de 12.000 personnes ont été touchées par l’exécution des travaux du TER et plus de 50 milliards F Cfa ont été distribués aux impactés », avait annoncé le ministre des Infrastructures Terrestres et du Désenclavement, Me Oumar Youm lors du vote du projet de loi autorisant la création de la SEN-TER SA.
Toutefois, des impactés ont fait plusieurs manifestations dans la banlieue de Dakar pour réclamer leur indemnisation. En effet, beaucoup de riverains également ont subi les effets des travaux à cause de la fermeture de routes et de passerelles causant des inondations dans certains quartiers. Aujourd’hui, avec le Ter qui est toujours à quai, la pandémie de la Covid-19 n’a-t-elle pas donné raison aux détracteurs du projet ?